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TITRE ET RÉFÉRENCE DU TEXTE : INCIPIT DE LA PRINCESSE DE CLEVES

INTRODUCTION
Accroche Au 17e siècle, les passions sont au cœur de la réflexion morale. La littérature se fait l’écho des débats philosophiques et
religieux en peignant les excès auxquels ces passions conduisent les êtres.

Auteur (nom, époque, mouvement, principales œuvres, biographie pertinente) Mme de La Fayette nait en 1634, femme
de lettre, dame de salon, figure de la noblesse, proche de Mme de Sévigné ou de La Rochefoucault ainsi que du mouvement
littéraire du classicisme et de la préciosité, janséniste (majorité des individus est considérée comme impure comparée à une petite
minorité vertueuse et où le salut de Dieu ne peut s’obtenir qu’en s’abstenant d’une vie pécheresse et superficielle. Ecrit La
Princesse de Montpensier en 1662

Œuvre (titre, genre, date, court résumé, thèmes, contexte)


La Princesse de Clèves publié, anonymement en 1678 sous quatre tomes est considéré à ce jour comme le premier roman
psychologique moderne français. le scénario présente l’histoire d’amour impossible d’une jeune fille pure, élevée à l’écart de la
cour d’Henri II, ballotant entre passion et vertu, galanterie et morale, piégée dans un trio amoureux.

Extrait (place dans l’œuvre, résumé, rôle dans l’œuvre et présentation des personnages si nécessaire)
Incipit, au tout début de l’œuvre qui introduit le cadre spatio-temporel. Dès les premières lignes, l’intrigue est portée par le
caractère galant de la société de la Cour de la fin du règne d’Henri II.

Problématique En quoi cet incipit dresse-t-il le tableau d’une cour somptueuses régie par les passions amoureuses ?

MOUVEMENTS
1 Le portrait élogieux du roi Henri II
2 Le portrait élogieux de la Reine
3 Un incipit qui annonce le début d’une tragédie
CONCLUSION

Pour répondre à la problématique Le portrait élogieux du roi permet de faire de cet incipit, un tableau romanesque d’une
Cour constituant le décor historique du roman. A travers le ton chroniqueur historique, il apparaît qu’il coexiste une certaine
ambiguïté entre magnificence et galanterie et les violences de l’amour. Les portraits de la Reine et des courtisans permettent
de renforcer cette ambivalence autorisant la narratrice à la fois de faire l’éloge de ces êtres exceptionnels mais aussi de faire
transparaître les dangers de la cour et des passions amoureuses qui écartent la vertu et annoncent le début d’une tragédie.

Ouverture L’incipit ambivalent permet de souligner que la féérie peut cacher une tragédie. De cette manière, les intrigues
qui conduisent l’excipit sont déjà mises en place.

MOUVEMENT 1 : UN PORTRAIT ÉLOGIEUX DU ROI HENRI II (1-10) A- UN CADRE SOMPTUEUX (1-5) B_ LA COUR,
UN LIEU DE DIVERTISSEMENT (6-10)
LIGNE EXTRAIT NOM DU PROCÉDÉ ANALYSE DE L'EFFET PRODUIT
re
2 « Dans les dernières années du règne de -Ton chroniqueur La 1 phrase pose le cadre spatio-temporel du roman
Henri second »  La Princesse de Clèves se présente comme un tableau
d’une époque passée
historique
Le narrateur évoque le passé pour parler du présent
-Figure de distanciation
indirectement -> cours d’Henri II = Règne de Louis
XIV
Enonce deux notions clef de l’intrigue
-Deux substantifs
Souligne le faste et l’élégance de la cour
coordonnés
« La magnificence et la galanterie » Magnificence = qualité de ce qui est magnifique
1 - termes mélioratifs
= capacité du savoir paraître, susciter l’intérêt
-termes ambivalents
Galanterie= distinction dans les esprits et les manières dans les
relations amoureuses
Tournures superlatives = ambitions dans ce qui pourrait leur procurer de l’intérêt
et hyperboliques Désigne à la fois un comportement respectueux et séducteur pour
« n’ont jamais paru en France avec tant Atmosphère féerique la vertu des femmes
1
d’éclat »
Cour définie par un paroxysme de splendeur, de beauté et de
jeunesse
Enumération ternaire
« Ce prince était galant, bien fait, et d’adjectifs Le roi présenté au sommet de la hiérarchie
2
amoureux » Conjonction de Dernier terme mis en valeur
coordination
Sentiment caractérisé
« Sa passion pour Diane de Poitier » Henri II offre l’exemple d’une passion intense et longue mais
3-4 par l’excès
« Plus de vingt ans » aussi violente

«elle n’en était pas moins violente, il


Traces de la subtilité
4-5 n’en donnait pas des témoignages moins Le narrateur s’adresse à d’autres aristocrates
précieuse
éclatants »
« il réussissait admirablement tous les Le 2eme paragraphe evoque les divertissements de la cour où le
6 Adverbe de perfection
exercices du corps » roi excelle
Imparfait itératif
7 C’était tous les jours Exprime les habitudes de divertissement du roi
Fréquence quotidienne
« parties de chasse et de paume, des
7-8 Enumération des jeux Souligne la frénésie qui s’empare de la cour
ballets, des courses de bagues »
Le narrateur retient les pensées de Pascal qui dénonce sa défiance
8 « divertissements » Terme pascalien à l’égard d’un monde pécheresse et superficielle ->
rapprochement d’un idéal janséniste
« il en faisait une de ses plus grandes Le roi se consacre assidûment aux activités physiques. Ce n’est
6-7 superlatif
occupations » pas ce que le lecteur attend d’un souverain
Les divertissements permettent au roi de prouver son amour à son
amante dans un univers du paraître
« les couleurs et les chiffres de Mme de
8-10 Verbe du savoir paraître Les jeux détournent la vertu morale. Le roi se manifeste
Valentinois paraissaient partout »
publiquement à son amante

Résumé grandes idées du mouvement 1: La cours présenté ici semble ambivalente. Entre splendeur du roi et violence de
la passion, ce début d’incipit annonce le début d’une intrigue tragique décrivant la Cour comme un lieu de divertissement et
un espace anti-religieux.

MOUVEMENT 2 : LE PORTRAIT ÉLOGIEUX DE CATHERINE DE MEDECIS(11-) A- LE PORTRAIT ELOGIEUX DE LA


REINE(11-15) B- LA COUR, UN LIEU D’INTRIGUES
LIGN EXTRAIT NOM DU PROCÉDÉ ANALYSE DE L'EFFET PRODUIT
E
Verbe de permission
« La présence de la reine autorisait la la sienne= Diane de Le narrateur montre que la Cour est régie par le respect
11
sienne » Poitier des règles de bienséance
Etiquette
Le portrait de la Reine est élogieux
Portrait physique puis morale. On retrouve le même
procédé ternaire qui fait écho au portrait du roi
« Cette princesse était belle » « elle Cependant, les 3 éléments peuvent être compris
11- Procédé d’énumération
aimait la grandeur, la magnificence et les différemment Péjoratif : ils mentionnent le savoir
12 ternaire
plaisirs » paraître ou les divertissements
On retrouve le terme de magnificence qui ouvrait
l’incipit = confirme que la Cour est indissociable du
culte du faste et de l'apparence
« Le roi l’avait épousée lorsqu’il était Au portrait de la Reine succède l’évocation du mariage :
Evocation du mariage
encore duc d’Orléans » maintien de la morale. La voix du narrateur est celle
13 sous un ton de
« dauphin » « Tournon » « roi François d’un chroniqueur historique ayant une connaissance
chroniqueur historique
I» précise des familles royales.
« prince que sa naissance et ses grandes
14- Termes valorisants Le narrateur légitime le pouvoir royal en faisant l’éloge
qualités destinaient à remplir dignement
15 royale.
la place de François I, son père »
« humeur ambitieuse lui faisait trouver Caractère défini sur Le caractère ambitieux de Médicis révèle combien
16
une grande douceur à régner » l’ambition politique l’ambition politique régit la Cour splendide
Sans peine= sans
«il semblait qu’elle souffrît sans peine
difficulté Apparemment pour Médicis, la politique primerait sur
17 l’attachement du roi pour la duchesse de
Semblait= verbe de l’amour.
Valentinois »
paraître
-Le lecteur est privé de l’intériorité, l’intimité de la
Reine. Il ne peut que compter sur les apparences
-> En effet, la dissimulation est une notion importante
« il semblait que » Tournure impersonnelle dans cette cour régie par le paraître où chacun cache ses
17-
véritables intentions
18 « avait une profonde dissimulation » Echo- sonore
Renforce le mystère qui entourne cette cour dominée par
les faux semblants.

La politique permet à la reine de se rapprocher du roi ou


Verbe d’ordre La reine use de la politique pour se rapprocher du roi
19 « la politique l’obligeait »
Double sens  Monde d’illusion et d’apparence qui autorise
les rapprochements grâce aux intérêts

Résumé grandes idées du mouvement 2: Dans cette deuxième partie d’incipit, le portrait de la Reine est élogieux et fait
écho à celui du roi. Le narrateur use d’une parfaite maîtrise de l’Histoire pour légitimiser le pouvoir royal tout en faisant
paraître les intrigues de la cour.

MOUVEMENT 3 :UN INCIPIT QUI ANNONCE LE DÉBUT D’UNE TRAGEDIE(20-26) A- LA VERTU MISE EN DANGER(20-
23) B- UN MONDE IDEALISE(24-26)
LIGN EXTRAIT NOM DU PROCÉDÉ ANALYSE DE L'EFFET PRODUIT
E
Le roi est présenté comme un séducteur, contraire à la
vertu qu’il est censé prôner.
« Ce prince aimait le commerce des
Début de potentiels désordres à la cour. Couple royale
20 femmes, même de celles dont il n’était Adverbe d’insistance
non idéal
pas amoureux »
Roi et reine incarnent les désordres de l’intrigue dus aux
passions
Tragédie-> La cour apparaît comme un espace clos où la
22 « à l’heure du cercle » Espace clos
beauté et l’insouciance suscitent l’amour
Tournures
« jamais cour n’a eu tant de belles hyperboliques, Le narrateur peint la cour de manière exceptionnelle et
23
personnes et d’hommes » superlatives idéalisée.
Adverbe d’exception
23 « tant de belles personnes et hommes Belle= adjectif Rmque : derrière la féérie se cache la tragédie : les
admirablement bien faits » d’attribut général courtisans ( personnes) sont beaux mais les hommes eux,
admirablement= suscitent l’exception, le spectacle et l’étonnement
étonnant  Le narrateur fait passer un message : la cour
Conj de coordination n’est qu’un lieu où galanterie et magnificence
y règnent.
Tournures superlatives
« plus beau » « plus grandes
24-25 et hyperboliques, Monde extraordinaire et remarquable
princesses » « plus grands princes »
mélioratives
« il semblait que la nature eût pris Les princes et princesses sont des êtres d’exceptions que
24 Tournure impersonnelle
plaisir » la nature a conçus

Résumé grandes idées du mouvement 3: Dans cette dernière partie, le narrateur peint la cour et les courtisans de manière
exceptionnelle, parfaite et idéalisée mais derrière ce caractère d’exception se cache les critiques de la cour ainsi que les
dangers de la cour, notamment la galanterie et la magnificence.

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