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HAÏTI : LA NOUVELLE VOCATION HUMANITAIRE DES FORCES

ARMÉES ?
Nicolas Frisse

Armand Colin | « Revue internationale et stratégique »

2010/3 n° °79 | pages 57 à 62


ISSN 1287-1672
ISBN 9782200926717
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Nicolas Frisse, « Haïti : la nouvelle vocation humanitaire des forces armées ? »,
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Revue internationale et stratégique 2010/3 (n° °79), p. 57-62.


DOI 10.3917/ris.079.0057
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ÉCLAIRAGES

Haïti : la nouvelle
vocation humanitaire
des forces armées ?

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Nicolas Frisse
ISRIS-IRIS
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À
la fin du mois d’avril 2010, le Commandement Sud (SOUTHCOM)
des forces armées américaines a annoncé l’envoi d’une mission d’as-
sistance humanitaire New Horizons en Haïti. Dirigée par la Garde
nationale de Louisiane et forte de 500 hommes, elle mènera de juin
à septembre 2010 des travaux d’ingénierie et apportera une assis-
tance médicale aux communautés sinistrées1.
Ces personnels viendront s’ajouter aux 2 200 soldats encore présents sur l’île,
ainsi qu’au navire de débarquement et aux quatre avions toujours sur zone2.

Cette nouvelle mission de l’armée américaine en Haïti confirme le com-


mandement militaire dans le rôle central qui lui a été assigné par Washington
dans la gestion de cette crise depuis son commencement. Rappelons que le
17 janvier 2010, c’est-à-dire moins d’une semaine après le tremblement de terre,
5 800 militaires américains de la 22d Marine Expeditonary Unit (2 000) et de la
82d Airborne Division étaient déjà déployés sur l’île, appuyés par le porte-avion
nucléaire USS Carl Vinson et son groupe aéronaval, et par le navire hôpital USNS
Comfort. Le 1er février, au plus fort de la crise, le total des effectifs militaires

1. « Le commandement sud américain annonce que l’aide humanitaire continue en Haïti », commu-
niqué de l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince, 28 avril 2010.
2. M. D. Kellerhals Jr, « À Haïti, les humanitaires préparent l’arrivée de la saison des pluies », commu-
niqué du Département d’État américain, 23 avril 2010.

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ÉCLAIRAGES

américains à Haïti s’élevaient à environ 22 000 hommes, 15 navires et 58 avions


et hélicoptères1.

L’Administration Obama a justifié cette mobilisation exceptionnelle de


moyens militaires par le contexte opérationnel particulièrement difficile. Il
s’agissait pour les soldats américains, d’une part, de suppléer les forces de police
haïtiennes et de la MINUSTAH dans la sécurisation de la capitale avant l’arrivée
des ONG et organisations internationales ; et, d’autre part, de mettre en oeuvre
une chaîne logistique robuste et de déployer des moyens de secours lourds2.

Cette tendance accrue à recourir aux forces armées pour faire face à des
crises civiles s’illustre y compris en France, où il est désormais courant que les
militaires soient réquisitionnés pour parer aux intempéries, aux pollutions ou
même aux épidémies. Toutefois, il était jusqu’à présent quasi inédit que la prise
en charge globale d’une telle crise leur soit entièrement déléguée.

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Alors, doit-on voir dans cette intervention américaine un précédent majeur
et le signe d’une dynamique accélérée de subordination du militaire à de nou-
velles exigences humanitaires ? Plus précisément, assiste-t-on à une réforme
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de facto de la doctrine d’emploi des forces


Émerge, à partir des en matière d’action civilo-militaire ? Le
années 1990, le concept cas haïtien prélude-t-il à un glissement
irrémédiable de la fonction armée vers le
nouveau de sécurité humaine. vaste champ de la sécurité civile ?

Alexis Baconnet, chercheur au Centre interdisciplinaire de recherche sur


la paix et d’études stratégiques (CIRPES), nous fournit certains éléments de
réponse3. Il constate qu’avec la fin de la confrontation bipolaire et la multiplica-
tion des menaces asymétriques, la sûreté des États ne repose plus seulement sur
la Défense nationale mais également sur la Sécurité nationale, paradigme aux
contours mouvants qui s’apprécie dans sa transversalité. Par ailleurs, la dispari-
tion de la menace communiste et l’achèvement de la transition démographique
rendent intolérables aux opinions publiques occidentales la souffrance des peu-
ples et la mort des civils.

Ainsi émerge, à partir des années 1990, le concept nouveau de sécurité


humaine qui, soutenu par l’effraction des droits de l’homme dans la sphère nor-

1. « Military provides humanitarian, security assistance in Haiti », communiqué du Département


d’État, 23 avril 2010. « Mullen: up to 10k troops heading to Haiti », CBS News, Washington, 15 jan-
vier 2010.
2. « Military provides humanitarian, security assistance in Haiti », communiqué du Département
d’État, 23 avril 2010.
3. A. Baconnet, « L’Amérique en Haïti ou les ambivalences de la sécurité globale », Le débat stratégique,
n° 176, mars 2010.

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mative internationale, n’a plus pour enjeu la sauvegarde de la souveraineté des


États mais la protection des individus. Selon ce nouveau dogme, il convient de
soustraire les populations non seulement aux menaces conventionnelles mais
également criminelles, économiques, environnementales, etc., de manière
extensive. Face à cette fébrilité sécuritaire, les armées semblent irrémédiable-
ment vouées à élargir leur champ d’action et à remplir, aux côtés des organes
civils de sécurité, des missions d’assistance aux populations de plus en plus
diverses.

Toutefois, la manière dont les États-Unis ont géré la crise haïtienne parti-
cipe-t-elle de cette dynamique ? Peut-elle être érigée en exemple édifiant de la
nouvelle vocation plurisécuritaire des forces armées ?

Car, s’il est indéniables que les États-Unis apportent une assistance huma-
nitaire conséquente à Haïti, notamment à travers l’action de l’USAID et d’autres

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agences fédérales, les soldats des deux unités d’élite déployées sur l’île n’ont-ils
finalement pas mené des opérations stric-
tement militaires ? Le général Ken Kee- Contrôler le territoire, ses accès
nen expliquait, le 17 janvier, que « [leur] et sa population, apparaît
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principale mission était humanitaire mais


que la composante sécuritaire [devenait] être l’objectif de l’intervention
1
un aspect de plus en plus important » . armée américaine.
Dans le même temps, l’ambassadeur des
États-Unis en Haïti, Kenneth Merten, indiquait que « les troupes américaines se
[tenaient] prêtes dans le cas où ni la police haïtienne ni les troupes de l’ONU ne
[pouvaient] assurer la sécurité »2. On se rappelle également la fulgurante prise
de contrôle de l’aéroport de Port-au-Prince par les forces spéciales de l’armée
de l’air américaine3 et la maîtrise totale de l’espace aérien haïtien dont SOUTH-
COM s’était assuré. Ce contrôle des infrastructures aériennes, qui est sans doute
l’une des premières étapes d’un assaut amphibie ou aéroporté, avait entre autre
permis de sécuriser la visite, le 16 janvier 2010, de la secrétaire d’État, Hillary
Clinton4.

Contrôler le territoire, ses accès et sa population apparaît davantage être


l’objectif de l’intervention armée américaine. Les moyens engagés dans une pré-
tendue action de police militaire sont d’ailleurs tout à fait inadéquats. Il est rare,
même en Afghanistan ou en Irak, que le maintien de l’ordre soit assuré par des

1. J. J. Kruzel, « Security Role in Haiti to Gain Prominence, Keen Says », communiqué du Départe-
ment de la Défense, Washington, 17 janvier 2010.
2. « Military provides humanitarian, security assistance in Haiti », communiqué du Département
d’État, 23 avril 2010.
3. , J. J. Kruzel, « Air Force rescue seven in Haiti relief efforts », communiqué du Département de la
Défense, Washington, 14 janvier 2010.
4. M. Landler, « In show of support, Clinton goes to Haiti », The New York Times, 16 janvier 2010.

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troupes de choc. Les scènes de pillage qui avaient eu lieu en 2005 à La Nouvelle-
Orléans après l’ouragan Katrina, avaient démontré que la Garde nationale était
l’unité la mieux à même de sécuriser des opérations de gestion de crise civile1.

Précisons que notre propos ne vise en rien à nier la réalité ni l’ampleur de


l’assistance humanitaire apportée par les États-Unis à Haïti, mais seulement à ne
pas considérer l’action de leurs forces armées comme relevant de cette mission
d’assistance. L’armée américaine s’est en effet contentée de répliquer en Haïti
des actions civilo-militaires mises au point et éprouvées en Irak et en Afgha-
nistan dans le cadre d’opérations de guerre. Kelly L. Webster, officier de la 82d
Airborne engagé à Haïti, l’explique sans équivoque : « L’assistance aux popula-
tions victimes de catastrophes naturelles
L’ingérence des États-Unis (Foreign Disaster Relief, FDR) ressem-
ble beaucoup à de la contre-insurrection
dans les affaires intérieures (COIN), sauf que personne ne vous tire

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haïtiennes a été récurrente. dessus (pour l’instant)… Les similitudes
entre les opérations de COIN et de FDR
sont innombrables. Les savoir-faire de base qui conditionnent le succès d’une
campagne de contre-insurrection (répondre aux besoins de la population ; coor-
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donner des actions transversales simultanées ; travailler avec et à travers divers


partenaires pour gagner la confiance de la population) sont tout à fait transposa-
bles à la FDR. Basculer mentalement de l’un à l’autre n’exige pas un changement
de paradigme majeur »2.
Ces opérations semblent d’ailleurs s’inspirer des retours d’expériences
(RETEX) d’opérations antérieures, comme l’explique l’officier : « Comme à
Mogadiscio, en Somalie, un certain nombre de communautés de Port-au-Prince
étaient bien connues pour leur capacité de nuisance. En dépit de cette menace
potentielle, les forces américaines ont pris le soin de ne stigmatiser personne,
laissant à la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUS-
TAH) et aux forces de police locales le soin de combattre les gangs et les activités
criminelles. »

À l’instar de la stratégie mise en oeuvre en Afghanistan pour réduire les mou-


vements insurgés, la « bataille pour les cœurs et les esprits » (« Battle for hearts
and minds ») haïtiens promeut en première ligne les forces de sécurité locales et
l’aide humanitaire, cherche à cantonner les forces américaines à un rôle d’appui,
mais leur réserve la maîtrise stratégique du théâtre. L’armée américaine à Haïti
ne mène certes pas à proprement parler des opérations de contre-insurrection.

1. T. Davies (sous la dir), A failure of initiative : final report of the Select Bipartisan Committee to inves-
tigate the Preparation for and Response to Hurricane Katrina, Rapport de la Commission d’enquête
sénatoriale sur l’ouragan Katrina, 15 février 2006.
2. K. L. Webster, « Lessons from a military Humanitarian in Port-au-Prince, Haiti », www.smallwars-
journal.com, mars 2010.

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Il n’en demeure pas moins que, dans un esprit très clausewitzien, le contrôle
du territoire demeure la finalité de leur action, l’aide humanitaire n’étant qu’un
modus operandi au service de ce « but de guerre ».

À cette posture, les justifications géopolitiques foisonnent. L’ingérence des


États-Unis dans les affaires intérieures haïtiennes a été récurrente ces dernières
décennies, leur implication dans l’éviction, en 2004, de Jean-Bertrand Aristide
et la responsabilité du Grand Capital américain dans la situation de sous-déve-
loppement du pays sont notoires1. La compassion affichée dans cette crise par
l’Administration Obama contraste d’ailleurs étrangement avec les froids calculs
des politiques précédentes et laisse soupçonner certaines arrière-pensées. Les
hypothétiques ressources pétrolières d’Haïti, la nécessité de rétrocéder à moyen
terme à Cuba la base navale de Guantanamo, la course à l’influence qui existe
entre les États-Unis et le Venezuela dans la région Caraïbes/Amérique centrale,
la possibilité de transformer Port-au-Prince en un hub portuaire régional peu-

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vent être autant d’éléments occultes de l’agenda politique américain en Haïti2.

Il ne semble donc pas qu’Haïti soit le théâtre de la mue du militaire en


« humilitaire ». Au contraire, s’il y a transformation elle s’observe dans les rang
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des ONG, organisations internationales et autres agences gouvernementales


civiles, dont les actions s’inscrivent dans une tendance largement commen-
tée par Sami Makki : la militarisation de l’humanitaire. Cet autre chercheur du
CIRPES explique en effet que « l’Administration américaine, suite à l’échec de
l’intervention en Somalie (1993) et au manque de coordination en Haïti (1994)
entre organisations civiles gouvernementales, non gouvernementales (ONG) et
militaires, avait lancé une réflexion stratégique pour améliorer la cohérence des
réponses multidimensionnelles aux crises »3. De ces travaux découle aujourd’hui
une réforme progressive des relations
civilo-militaires dans le cadre des opéra- Les actions s’inscrivent dans la
tions de basse intensité, opérations qui
militarisation de l’humanitaire.
exigent une étroite coordination de l’effort
militaire et des politiques de développement. Cette réforme structurelle, tant
dans sa conception que dans sa mise en oeuvre sur le terrain, se fait à l’instiga-
tion des forces armées et au service des intérêts stratégiques de l’État. Soumise
à l’exigence de sauver des vies et d’optimiser leurs interventions (voire de les
rendre compétitives), les organisations humanitaires perdent progressivement
leur neutralité et leur capacité d’initiative pour se fondre d’elles-mêmes dans un

1. Mario Ménendez, Cuba, Haïti et l’interventionnisme américain : un poids, deux mesures, Paris, CNRS
Éditions, 2005.
2. G. Fontaine, « Lettres. Du pétrole à la rescousse d’Haïti ? », Le Devoir, 21 janvier 2010. « Cuba salue
la fermeture de la prison décrétée par Obama », France 24, 24 janvier 2009. M. Bellon, « Le rôle des
ONG en Haïti soulève beaucoup de questions », Investig’Action, 27 janvier 2010.
3. S. Makki, « Militarisation de l’humanitaire ? Le modèle américain de l’intégration civilo-militaire,
ses enjeux, ses limites », Communication au Colloque GRIP-ECHO, Bruxelles, 17 novembre 2004.

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processus interagences de planification et de gestion de crise efficace mais piloté


par l’armée. Ainsi, « face à la recherche de l’efficacité opérationnelle, le contrôle
est laissé au militaire, subordonnant totalement l’acteur civil et politique »1.

La montée en puissance des menaces non conventionnelles et la progres-


sion des concepts sécuritaires globaux président incontestablement à un élar-
gissement des attributions des forces armées. Cette réévaluation généralisée de
leur périmètre d’action s’est encore trouvée récemment illustrée par des propos
de Jean-Pierre Raffarin sur la marée noire en Louisiane, qui a demandé à ce que
« notre gouvernement échange avec son homologue américain pour fixer les
modalités d’une intervention de nos armées, à vocation humanitaire, pour parti-
ciper à cette guerre écologique »2.

Toutefois, la gestion par SOUTHCOM de la crise haïtienne n’entre pas dans


le champs de cette évolution doctrinale. Le fait que la coordination de l’effort

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américain dans le pays soit, quatre mois après la catastrophe, toujours placée
sous un commandement militaire est sans ambiguïté de ce point de vue. Les
incohérences du discours des officiers quant au mandat de leurs forces ne sont
pas moins éclairantes : le 26 février, le chef d’état-major des armées américain,
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l’amiral Mike Mullen, indiquait qu’aucune date de retrait des troupes n’était
fixée, expliquant qu’elles resteraient en Haïti tant que la situation sécuritaire
l’exigerait. Il affirmait dans le même temps que cette situation sécuritaire était
calme et que les urgences médicales étaient en déclin3. Sans directement confes-
ser une opération de puissance, le chef des armées déconnecte lui-même la pré-
sence militaire américaine d’une quelconque fin humanitaire. 

1. S. Makki, Ibid.
2. « Louisiane : l’armée française en renfort ? », Le Figaro, 3 mai 2010.
3. « Mullen: troops to stay in Haiti as needed », CBS News, 26 février 2010.

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