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Guide méthodologique
Mars 2017
Guide méthodologique de l’approche du Cadre Logique
INTRODUCTION ................................................................................................................... 6
Annexes............................................................................................................................... 34
Annexe 1 - Glossaire.........................................................................................................................34
Annexe 2 – Sources d’indicateurs par secteur ...................................................................................37
Annexe 3 – Listes de contrôle pour les arbres et la matrice du cadre logique .....................................39
Annexe 4 – Mini-diagnostic des capacités de S&E du MOA ...............................................................42
Annexe 5 - Exemple de grille d’analyse de l’environnement institutionnel du projet ............................45
Q1 - Qui est concerné par la problématique ? : Mener une analyse des parties prenantes et les
interactions entre les principaux acteurs.
Q2 - Où est-on ? : Analyser le contexte, de la problématique sur laquelle on souhaite intervenir et
de ses causes sous-jacentes.
Q3 - Où veut-on aller ? : Décrire les changements concrets qui sont attendus pour la population ou
les bénéficiaires du projet ; S’accorder sur l’objectif spécifique du projet, partagé entre le Maître
d’ouvrage (MOA), les principaux acteurs et le bailleur de fonds ; Relier le projet à une (des)
finalité(s) de développement durable auxquelles le projet va contribuer.
Q4 - Comment y aller ? : Identifier différentes stratégies possibles et en sélectionner une ; Préciser
les principales activités à mettre en œuvre afin d’atteindre les objectifs ; Présenter les réalisations
concrètes (livrables, produits et/ou services) fournis par le projet.
Q5 - Quels sont les risques qui pèsent sur le projet ? : Formuler des hypothèses critiques sur la
base de cette analyse.
Q6 - Comment savoir si on est dans la bonne direction pour pouvoir rectifier la
trajectoire puis si on est arrivé à destination ? : Mettre en avant des signes tangibles de
changement que nous espérons (Formulation d’indicateurs) ; Préciser comment et où trouver les
preuves qui montreront que le projet avance et qu’il produit des changements (Conception du
dispositif de Suivi-Evaluation)
1
La gestion axée sur les résultats de développement consiste à dépasser la logique d’offre où on ne mesure que
des moyens mis en œuvre et des activités réalisées, pour s’interroger sur les besoins et objectifs auxquels on
répond.
L’intérêt de synthétiser les éléments-clés de cette stratégie dans une seule matrice, sous la forme
d’un cadre logique est particulièrement avéré pour un projet. Pour des programmes complexes, des
appuis budgétaires ou des politiques sectorielles, il peut s’avérer plus adéquat, plutôt que d’essayer
de synthétiser toutes les informations dans un seul cadre, de présenter deux livrables : une matrice de
politique publique ainsi qu’un schéma logique (chaîne des résultats) de l’appui apporté par le bailleur
de fonds, en particulier pour les apports d’expertise technique. Le présent guide n’a donc pas
l’ambition de « normer » la présentation synthétique des projets à financer. Il s’agit bien d’un cadre
méthodologique de référence pouvant être adapté et interprété, par les équipes opérationnelles, en
fonction des caractéristiques de chaque Maître d’Ouvrage et de la complexité des opérations
financées.
Le cadre logique, comme tout schéma logique, est un outil de communication qui doit être
compréhensible du premier coup d’œil : il est donc important de ne pas le surcharger et de privilégier
les formulations synthétiques.
2
Cf. en ce sens certaines méthodes d’accompagnement du changement, particulièrement en matière de
développement durable, qui préconisent de travailler sur la vision commune (l’ambition, la finalité) avant
d’analyser la situation actuelle : PRISME, The Natural Step (backcasting), etc.
Identification
cadre logique ébauché
-
Achèvement &
Evaluation ex post Faisabilité
Exécution
Suivi Evaluation ex ante
cadre logique annexé
-
Contractualisation
Financements 2
Lors de l’identification
Le cadre logique est une synthèse des éléments-clés du projet. Comme reflet des discussions et
échanges entre partenaires, son élaboration est itérative. Le tableau s’enrichit entre les étapes
d’identification et de contractualisation, en intégrant les éléments de l’étude de faisabilité et les
arbitrages. La rédaction de la première ébauche du Cadre logique doit intervenir en amont de la
phase de rédaction du document d’identification du projet. Dès lors que les différents interlocuteurs
sont familiarisés avec une présentation sous forme de matrice, il est en effet plus rapide de s’accorder
sur quelques éléments synthétiques avant de se lancer dans la rédaction détaillée d’un document plus
narratif.
Concrètement, la méthode du cadre logique se traduit par l’analyse du contexte, des problématiques
et des jeux d’acteurs considérés pour définir les objectifs de développement et les réalisations
concrètes visés par chaque projet, politique sectorielle ou territoriale. In fine, les activités (moyens) à
mettre en œuvre pour produire ces livrables et atteindre ces objectifs seront également définis. Ce
travail peut être effectué soit directement par le Maître d’Ouvrage, soit avec un appui extérieur à
l’occasion d’une mission d’identification dans le pays considéré. Dans tous les cas, une concertation
étroite sur le contenu du cadre logique est nécessaire entre MOA, bailleurs de fonds et principales
organisations impliquées dans le financement et la mise en oeuvre du projet.
La dernière colonne (hypothèses critiques), ainsi que les colonnes du centre (indicateurs
objectivement vérifiables et moyens de vérification) peuvent l’être également, selon l’avancée des
réflexions. Si lors de cette étape d’identification, les réflexions ont mis en exergue des éléments
inconnus ou incertains, les cases correspondantes du cadre logique peuvent toutefois être remplies,
sous forme de questions, par exemple en ce qui concerne les hypothèses critiques (dernière colonne),
les indicateurs et les moyens de vérification (colonnes centrales). Cela mettra en évidence les points à
approfondir lors de l’étude de faisabilité ou à arbitrer entre MOA et bailleur de fonds.
Lors de la faisabilité
Bien souvent les études de faisabilité doivent notamment permettre d’affiner la matrice du cadre
logique. Les termes de références des études de faisabilité doivent donc prévoir la production de ce
livrable.
L’utilisation de l’approche du cadre logique dès l’identification aura souvent permis de mettre en
exergue les éléments à approfondir lors de l’étude de faisabilité, non seulement lié à des aspects
techniques des investissements à réaliser, mais aussi et surtout à des aspects liés au contexte
spécifique et aux parties prenantes, sur les dimensions environnementales, sociales et de
gouvernance. Cela permet de disposer de questions pertinentes et précises à poser dans les termes
de références de l’étude de faisabilité.
L'évaluation ex-ante permet d'aboutir au terme de la préparation du projet avec les partenaires :
- Les principaux acteurs se sont entendus sur les objectifs poursuivis par le projet et sur le moyen
de les atteindre, ainsi que sur les conditions critiques de succès.
- Le plan d'action et le plan de financement sont définitivement actés.
- Les éléments-clés du système de suivi et d'évaluation sont définis.
La démarche :
1. Identifier le problème ou « l’opportunité » de développement à considérer ;
2. Identifier tous les groupes pour qui le projet (éventuel) présente un intérêt significatif et les lister ;
3. Examiner leurs caractéristiques, leurs rôles respectifs, leurs enjeux, leurs différents intérêts,
comment ils sont actuellement affectés par la problématique, leur motivations et leur capacités à
participer au changement (en termes de capacités financières, de compétences, de temps
disponible, de lobbying, etc.);
4. Estimer le degré de collaboration ou conflit entre les différents groupes;
5. Intégrer les résultats de l'analyse dans l’élaboration du projet avec les objectifs suivants :
- les ressources sont ciblées de manière à atteindre les objectifs de répartition/d'équité et
répondre aux besoins des groupes prioritaires,
- les systèmes de gestion et de coordination encouragent l'appropriation et la participation
des parties prenantes,
- les conflits d'intérêt entre parties prenantes sont identifiés et pris en compte.
Cette matrice d’analyse est utile au démarrage de la réflexion, en abordant la situation de départ sans
trop d’idées préconçues. Il s’agit de chercher à comprendre chaque partie prenante afin de mieux
cerner ses préoccupations actuelles (enjeux et comment ils sont affectés par le problème) et la
manière dont ils peuvent se projeter dans l’avenir (motivations et capacités pour le changement). Cet
effort permettra d'intégrer les besoins de chacun, d’identifier des potentielles sources de conflits
d’intérêts et ainsi anticiper les arbitrages. Cela met aussi en exergue les compétences disponibles
pour mieux assigner ensuite les responsabilités entre acteurs.
3
En outre, sont proposés plus loin des exemples de chaines de résultats pour plusieurs secteurs (routes rurales,
périmètre irrigué, protection de l’environnement, développement local, renforcement de capacités d’une
administration, chauffage urbain, éducation, lignes de crédit, santé, sécurité humaine et développement en
contexte de crise).
Q2 - Où sommes-nous ?
La démarche :
Il s’agit d’analyser les causes d’une problématique et leurs liens afin de s’assurer que le projet ne se
concentrera pas sur des symptômes mais bien sur les causes afin de produire un changement.
Pour ce faire, il est nécessaire de :
- Partir des besoins ressentis. Si un problème n’est pas perçu comme tel par les intéressés, le
projet a peu de chances de réussir.
- Présenter des faits et des manifestations des problèmes, plutôt que l’absence de solutions (ex :
« pas d’accès au crédit pour acheter des semences »). Les solutions toutes trouvées ne
permettent généralement pas de résoudre le véritable problème : On risquerait d’adopter une
démarche très arrêtée à un stade trop précoce du processus de planification.
- Utiliser des méthodes qui se fondent sur la perception des différents groupes concernés et qui
comparent ces différents points de vue. (ex : focus-group avec les structures partenaires ; atelier
de diagnostic participatif avec des représentants des bénéficiaires finaux…).
- Identifier les principaux liens de causalité. La réalité étant complexe, chercher à établir des liens
de causalité est forcément réducteur. Ce travail oblige à être sélectif et son intérêt réside dans les
échanges d’expertise et d’opinions qu’il exige pour aboutir aux causes qui font l’unanimité (ou
presque), ceci aidant à mettre en relief les priorités, parfois cachées, sur lesquelles il faut agir
pour créer un effet de levier.
En complément, il est judicieux de se pencher également sur les éléments positifs de la situation
actuelle et du contexte (Forces et opportunités). En effet, le moteur du changement n’est pas toujours
de résoudre un problème et la prise en compte des forces vives est un atout pour identifier des pistes
de solution.
L'arbre à problème est un schéma qui, partant d'un problème, remonte l'enchaînement de ses causes
et expose la séquence de ses conséquences. Cet arbre peut être très ramifié dans le cas d'une
problématique complexe. Il aide à mettre en évidence les principaux liens de causes à effets entre les
différents problèmes identifiés par les différents acteurs. Ainsi pour chaque problème, on regardera
les liens de causalité suivant :
Conséquence 1 Conséquence 2
Problème
Les habitants de
l'agglomération A supportent
des temps de transports très
longs, et des modes coûteux et
non sécurisés
La topographie et
Réseau de bus polluant, en Intérêts industriels de mise sur
Augmentation de la population Croissance économique et l'urbanisation très dense du
mauvais état & ne couvre que le marché d'un nombre Gestion défectueuse de
urbaine expansion des classes centre de A rendent
30% du périmètre de l'agglo croissant de véhicules l'entretien de la voirie
Etalement urbain excessif moyennes l'élargissemnt des voies
individuels
extrêmement difficiles.
Q3 - Où veut-on aller ? : Décrire les résultats, en tant que changements concrets qui sont attendus
pour la population ou les bénéficiaires du projet ; S’accorder sur l’objectif spécifique du projet, partagé
entre le Maître d’ouvrage, les principaux acteurs et le bailleur de fonds ; Relier le projet à une (des)
finalité(s) de développement durable, auxquelles le projet va contribuer.
Q4 - Comment y aller ? : Identifier différentes stratégies et en sélectionner une ; Présenter les
réalisations concrètes (livrables, produits et/ou services) fournis par le projet. Préciser les principales
activités à mettre en œuvre afin de produire les réalisations et atteindre les objectifs.
La démarche :
Ces deux questions sont centrales car le cadre logique sert principalement à mettre en évidence la
ère
logique d’intervention d’un projet ou programme (1 colonne). Il résume à lui seul l’argumentaire
stratégique qui structure le projet. Il rend explicite la stratégie, les liens de causes-à-effet que le projet
cherche à produire.
Il s’agit de décrire la situation future une fois les problèmes identifiés résolus ; de vérifier la hiérarchie
des objectifs.
Constituer l'arbre à objectifs permet d’illustrer, sur un diagramme, la relation moyens-fins attendue
Pour cela, on utilise l’arbre à problèmes construit précédemment (Q2). Il suffit alors de « retourner »
chaque affirmation, en reformulant les problèmes de manière positive pour voir apparaître une
première formulation et enchaînement logique des objectifs.
Finalité 1 Finalité 2
Obj. spécifique
Cette définition de la hiérarchie des objectifs est l'étape la plus importante de la méthode du cadre
logique. L'idée est de rendre explicite la stratégie, en transcrivant de manière linéaire la logique qui
sous-tend le projet et le périmètre couvert. Cet exercice est exigeant et nécessite de synthétiser dans
des formulations concises les éléments-clés sur lesquels l’ensemble des acteurs est d’accord.
IN
Faciliter l'accès des habitants Faciliter l'accès à l'emploi des Renforcer l'attractivité de
des zones périphériques habitants des quartiers Réduire l'insécurité routière l'agglomération auprès des
àl'offre de services du centre périphériques entreprises
de A.
Les habitants de
l'agglomération A ont accès à
une offre de transports de
proximité, rapide, sécurisée
et de qualité
Ralentissement de la Aménagement et
Croissance démographique et densification de 2 quartiers
de l'exode rural périphériques insalubres
OUT
Cet objectif transcende l'emprise stricte du projet, en périmètre comme en durée. Cette finalité doit en
outre avoir un lien direct avec un programme ou une politique nationale sectorielle dans le pays
considéré et correspondre à un axe stratégique retenu par l’AFD dans le cadre de son Cadre
d’Intervention Pays (CIP).
Ce sont les produits et services, les livrables, les résultats intermédiaires. Ces réalisations (physiques
ou immatérielles) relèvent de la responsabilité de la maîtrise d'œuvre du projet. Elles découlent des
activités du projet. Il y a au minimum un livrable par composante ou volet d’un projet.
Q5 - Quels sont les risques qui pèsent sur le projet ? : Formuler des hypothèses critiques sur la
base de l’analyse des risques.
La démarche :
Lorsque l'on a défini la hiérarchie des objectifs du projet, on a implicitement limité le périmètre du
projet par rapport à un environnement dont il est plus ou moins dépendant. On s’est concentré sur des
liens de causalité jugés prépondérants par la plupart des interlocuteurs, au détriment d’autres faits et
observations d’une réalité donnée. Il est donc fondamental de faire ressortir certains éléments,
extérieurs au projet, qui peuvent avoir une influence directe sur celui-ci ou sur ses conséquences
positives escomptées.
Ainsi, il existe presque toujours des conditions à la fois extérieures au périmètre du projet et
nécessaires à sa mise en œuvre. D'autre part, il peut exister des risques qui, s'ils se réalisent, mettent
en péril l'atteinte des objectifs (réalisations, objectif spécifique, finalité…) du projet. Le fait que ces
conditions soient remplies ou que ces risques ne se réalisent pas sont les hypothèses critiques du
projet.
En résumé, les hypothèses critiques sont des conditions nécessaires de succès ou des
risques susceptibles de faire échouer le projet, qui sont hors de l'emprise directe des
« pilotes » du projet, donc qui ne dépendent pas du Maître d’Ouvrage. Par exemple, la désignation
d’une équipe de fonctionnaires au sein d’une direction régionale du Ministère de l’agriculture pour
mener un projet de vulgarisation, ne pourrait pas être une hypothèse critique si ce même ministère est
le Maître d’Ouvrage. Rien n’empêche par contre d’en faire une condition suspensive au déblocage du
financement de l’AFD.
Impact Impact
négligeable majeur
voire
Ne pas inclure dans dramatique
la colonne des hypothèses – Changer le concept du projet
mais essayer de changer la ou choisir une autre stratégie
conception du projet pour
y faire face
Faible
probabilité
Outre l’intérêt de formuler les hypothèses pour anticiper les risques, le fait de les intégrer dans le
tableau du cadre logique permet de mettre en évidence l’interdépendance du projet avec d’autres
dynamiques. Toutefois, comme tout travail prospectif, il vise à réduire les incertitudes et se préparer à
réagir, mais il n’empêche pas des imprévus de surgir durant la mise en œuvre.
La phrase :
« "SI les activités sont conduites, ALORS les réalisations seront produites »
devient:
« SI les activités sont conduites ET les hypothèses critiques réalisées, ALORS les réalisations seront produites ».
Et ceci à chaque niveau, des activités vers la finalité, comme le montre le schéma ci-dessous. Vérifier
ces relations de causalité est un processus ‘itératif’ :
Q6 - Comment savoir si on est dans la bonne direction pour pouvoir rectifier la trajectoire puis
si nous sommes arrivés à destination ? : Mettre en avant des signes tangibles de changement que
nous espérons (Formulation d’indicateurs) ; Préciser comment et où trouver les preuves qui
montreront que le projet avance et qu’il produit des changements (Conception du dispositif de Suivi-
Evaluation)
La démarche :
Tout projet peut être imagé comme un trajet, un voyage, le passage d’une réalité A vers une réalité B,
celle que l’on souhaite voir advenir. Pour piloter le projet, c’est-à-dire pour identifier et résoudre les
problèmes de mise en œuvre et mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs, il faut disposer des
informations de suivi nécessaires. Ce suivi fait partie du management de projet : Il s’agit du processus
continu de collecte systématique d'informations, selon des indicateurs choisis, pour fournir aux
gestionnaires et aux parties prenantes d'une action de développement en cours, des éléments sur
l'utilisation des fonds alloués (inputs), les activités, les réalisations (outputs), les progrès réalisés, les
objectifs atteints (outcomes & impacts).
Pour que ce suivi, puis l’évaluation du projet, puissent se réaliser correctement, il est nécessaire
d’initier la réflexion bien avant le démarrage du projet, en suivant les étapes de réflexion suivantes :
2. Sélectionner, parmi ces potentiels indicateurs, ceux qui sont adaptés aux capacités de la
MOA partenaire en matière de suivi-évaluation.
5
Outil préconisé : mini-diagnostic des capacités de S&E du partenaire
3. Obtenir les données de départ sur la situation actuelle, de manière à disposer d’un référentiel
(baseline).
4. Fixer des cibles précises pour les différentes réalisations ainsi que pour l’objectif spécifique ;
fixer éventuellement des cibles intermédiaires dans le temps.
5. Identifier les sources et les moyens nécessaires à l’obtention des informations nécessaires
pour renseigner les indicateurs ; Intégrer si possible les responsabilités dans le système de
gestion du projet : Estimer les compétences et moyens nécessaires et affecter le budget
correspondant.
4
Cf. en annexe 2 les références par principaux secteurs d’intervention de l’AFD.
5
Cf. en annexe 3 un exemple de trame pour réaliser un mini-diagnostic en matière de S&E.
D’autres données qui ont fait l’objet de travaux lors de l’étude de faisabilité ou d’échanges et
négociations avec la maîtrise d’ouvrage gagent à être consignées dans un tableau S&E annexé au
Cadre Logique. Il s’agit notamment du détail des données telles que les valeurs initiales, valeurs
intermédiaires et valeurs cibles pour chaque indicateur, les responsabilités du S&E, la fréquence
d’actualisation, les moyens et supports pour la collecte, l’analyse, la synthèse et la diffusion des
informations. Un tableau de S&E permet de gagner du temps au démarrage mais aussi d’estimer ex-
ante les éventuels coûts additionnels à la mise en œuvre du projet et les imputer dans le coût global
du projet.
Par ailleurs, la construction de ce tableau devra s’inscrire dans une démarche pragmatique, reposant
sur un nombre limité d’indicateurs qui pourront être suivis dans la durée de manière relativement
simple : disponibilité et fiabilité de l’information, transparence et opposabilité, coûts de transaction
limités, etc.
6
http://data.worldbank.org/indicator/NY.GNP.PCAP.CD
AFD_elearning_Guide methodologique ACL 20170414 30
VERIFICATIONS D’USAGE ET ASTUCES POUR UN CADRE
LOGIQUE BIEN FORMULE
Eviter le verbe « Renforcer » au niveau de la finalité : Cela traduit certes une bonne volonté,
en démontrant qu’on va mettre des moyens, mais cela laisse surtout percevoir qu’on ne croit
tellement pas au changement qu’on ne le mentionne pas… « renforcer » est un moyen, pas
une fin en soi.
Mauvaise pratique Bonne pratique
« Renforcer le système immunitaire » « Etre en bonne santé »
« Renforcer une équipe » « Améliorer les performances »
4. Activités
Autant que possible les représenter par des phrases décrivant une action
Veiller à les regrouper par réalisations et à les numéroter
Il est inutile de décomposer toutes les étapes de réalisation des activités car ce n’est pas
l’objet du CL et celui-ci deviendrait illisible. En revanche, il convient de décrire les activités à
réaliser pour obtenir le résultat de façon suffisamment exhaustive pour n’oublier aucun aspect
de la solution
5. Hypothèses critiques
Elles ne sont pas formulées comme des risques mais sous la forme qui convient à la réussite
du projet
Mauvaise pratique Bonne pratique
« les agents de santé affectés dans les centres
« Non paiement des salaires »
de santé sont payés régulièrement»
Elles reflètent la situation espérée, concernant des facteurs sur lesquels le projet (le
gestionnaire, maître d’œuvre et opérateurs) et son maître d’ouvrage n’ont aucune prise.
Mauvaise pratique Bonne pratique
« les travaux ne sont pas interrompus par des
« les délais de réalisation sont respectés»
précipitations exceptionnelles »
Les conditions suspensives sont identifiées dans la bonne case, les hypothèses critiques sont
positionnées sur la bonne ligne
6. Indicateurs
Les indicateurs sont en nombre limité et relatent les résultats et impacts les plus importants.
Ils sont
Univoque : compris par tous de la même façon
Cohérent : reflète un aspect substantiel du résultat
Utile : aide à la décision
Robuste : stable et fiable
Les indicateurs de résultats sont objectivement vérifiables et mesurables en termes de
quantité, de qualité et de temps. Les valeurs actuelles et les valeurs cibles sont définies.
La colonne « Moyens de vérification/Système de suivi et d’évaluation » décrit les sources de
chaque indicateur ainsi que les documents centraux du système de suivi (rapports d’activité,
de supervision…) et leur périodicité (ébauche du système de suivi et d’évaluation). Ne sont
gardés que les indicateurs pour lesquels il sera facile d’obtenir les informations
correspondantes dans le pays considéré.
Annexe 1 - Glossaire
NB : Certains termes font l’objet de définitions différentes selon les bailleurs. Lorsque c’est le cas,
elles sont précisées et la définition retenue pour le Cadre Logique est explicitée.
Activités (activities)
Actions entreprises ou travaux menés en vue de produire des réalisations spécifiques. Les activités
contribuent à l’atteinte des objectifs directs préalablement fixés.
Déclaration de Paris
La Déclaration de Paris, entérinée le 2 mars 2005, est un accord international auquel une centaine de
ministres, de responsables d’organismes d’aide et d’autres hauts fonctionnaires ont adhéré ; ils ont
engagé leurs pays et organismes à continuer à augmenter les efforts d’harmonisation, d’alignement et
de gestion axées sur les résultats avec des actions et indicateurs à suivre.
Effet (effect)
Changement escompté ou non, attribuable directement ou indirectement à une action (source OCDE)
Définition appliquée aux Cadres logiques : ce terme englobe les notions de résultats et d’impacts,
mais il est de manière générale peu utilisé à l’AFD.
Efficacité (effectiveness)
Efficience (efficiency)
Mesure selon laquelle les ressources (fonds, expertise, temps, etc.) sont converties en résultats de
façon économe (source OCDE).
Définition appliquée au cadre Iogique : rapport entre les résultats obtenus et les ressources
affectées.
Evaluation (evaluation)
Appréciation systématique et objective d’un projet, d’un programme ou d’une politique, en cours ou
terminé, de sa conception, de sa mise en œuvre et de ses résultats. Le but est de déterminer la
pertinence et l’accomplissement des objectifs, l’efficience en matière de développement, l’efficacité,
l’impact et la durabilité. Le terme « évaluation » désigne également un processus aussi systématique
et objectif que possible par lequel on détermine la valeur et la portée d’une action de développement
projetée, en cours ou achevée (source OCDE).
Finalité (goal)
Objectif final de la stratégie auquel le projet doit contribuer. La contribution à l’atteinte des finalités est
mesurée grâce aux indicateurs d’impacts.
Définition appliquée aux Cadre logique : objectif de développement auquel le projet souhaite
contribuer à travers l’objectif spécifique, les réalisations et activités définis dans le Cadre logique,
mais dont l'atteinte dépend également de facteurs externes (changement de gouvernement, situation
macro-économique nationale et internationale, action des autres bailleurs de fonds et partenaires du
développement, contexte politique et social, etc.) et dépasse l’horizon temporel du Projet.
Hypothèse critique
Facteur exogène conditionnant le bon déroulement du projet et l’atteinte des résultats escomptés. Il
peut s’agir de conditions nécessaires de succès ou de la non-réalisation de risques susceptibles de
faire échouer le projet. Ceux-ci sont hors de l'emprise directe des « pilotes » du projet, et ne
dépendent donc pas de la Maîtrise d’Ouvrage, ni des gestionnaires.
Impact (impact)
Effet à long terme, positif ou négatif, induit par une action de développement, directement ou non,
intentionnellement ou non (source OCDE). Modifications de l’environnement socioéconomique et
culturel entraînées par une intervention, au-delà des bénéficiaires finaux (source Commission
européenne).
Définition appliquée au Cadre logique : définition OCDE ci-dessus. Les impacts se situent au
niveau des finalités.
Objectif (objective)
Résultat que la stratégie est supposée contribuer à générer en termes physiques, financiers,
institutionnels, sociaux, environnementaux ou autres, par une ou plusieurs actions de développement
au bénéfice d’une société, d’une communauté, d’un groupe de personnes (source OCDE). Ils sont
mesurés grâce aux indicateurs de résultat.
Pertinence (relevance)
Jugement selon lequel l’action de développement correspond aux besoins et attentes du pays, aux
priorités globales et aux politiques des partenaires et des bailleurs de fonds (source OCDE).
Pilotage stratégique
Regroupe les activités i) de fixation d’objectifs stratégiques (aux niveaux global, géographique,
sectoriel et des projets), ii) de détermination de moyens pour atteindre ces objectifs, iii) de suivi de la
progression par rapport à ces objectifs et de correction / adaptation des stratégies.
Réalisation/Livrable (output)
Conséquence positive directe (matérielle) d’une opération donnée, comme le nombre de kilomètres
de chemin de fer construits, ou de services de conseil apportés aux entreprises (source : Commission
européenne).
Définition appliquée au Cadre logique : le livrable, le résultat immédiat et direct d’une activité.
Dans les documents de l’AFD, ces réalisations sont parfois désignées sous le terme de « résultats
intermédiaires », à ne pas confondre avec l’utilisation du terme « résultat » relevant souvent d’une
acception plus générique. .
Résultat (result)
Terme générique, conséquence, escomptée ou non, positif et/ou négatif, d’une action de
développement. Recouvre le bénéfice tirés des livrables, des effets directs ou des impacts. Pour les
bénéficiaires concernés d’une intervention, traduction des réalisations en avantages, comme le gain
en temps de trajet suite à une ligne de chemin de fer construite ou les gains de productivité des
entreprises aidées (source : Commission européenne).
Suivi (monitoring)
Processus continu de collecte systématique d’informations, selon des indicateurs choisis, pour fournir
aux gestionnaires et aux parties prenantes d’une action de développement en cours, des éléments
sur les progrès réalisés, les objectifs atteints et l’utilisation des fonds alloués (source OCDE).
Oui / Commentaires
Non
Les problèmes sont-ils bien des
problèmes et non pas des absences de
solution ?
Toutes les familles de causes sont-elles
bien identifiées ?
Les causes sont-elles bien des causes
et pas des conséquences ?
Le cas échéant, Les niveaux de cause
sont-ils corrects ?
Les interactions causes / sous-causes
sont-elles bien identifiées ?
Oui / Commentaires
Non
L’arbre à solution couvre-t-il bien
l’ensemble de la problématique ?
Les formulations reflètent-elles bien un
état cible ?
Les solutions (état cible) sont-elles
concordantes avec les problèmes
identifiés ?
Le cas échéant, Les enchainement
sont-ils corrects ?
7
L’objectif de cette annexe est de procurer un cadre analytique pour mener un examen rapide de la
volonté et de la capacité d’une structure de surveiller et d’évaluer la mise en œuvre et l’atteinte des
objectifs d’un projet ou plus largement de sa politique sectorielle, et donc de développer un
cadre de suivi axé sur les résultats du projet allant au-delà du suivi de la mise en œuvre.
Cette étape, trop souvent négligée, consiste à identifier de façon réaliste les indicateurs et les
informations qui pourront être obtenues et à aider la MOA à mettre en place progressivement son
propre système de suivi-évaluation axé sur les résultats.
Lors de l’instruction d’un projet, on traite généralement les questions « Quels sont les objectifs? »,
« Quels sont les indicateurs ? ». Mais on néglige souvent les questions relatives au dispositif de suivi
(« Pourquoi vouloir mesurer quelque chose ? » et « Pour qui ? »). Le mini-diagnostic proposé ici
permet d’aborder ces questions.
On peut considérer que le S&E ne pose pas de difficulté particulière si la maîtrise d’ouvrage
présente :
- une forte capacité dans le secteur public sur les plans humain, institutionnel et de la gestion ;
- une fonction publique reconnue pour son intégrité, son honnêteté et son professionnalisme ;
- des systèmes financiers, budgétaires et comptables bien développés ;
- une tradition de responsabilité et de transparence ;
- des leaders politiques crédibles et légitimes.
Dans le cas où le S&E pose des difficultés (cas le plus fréquent), il est nécessaire de:
- prévoir du temps et un budget spécifique pour garantir le S&E du projet : le cadre de
l’opération de financement peut offrir pour cela une fenêtre d’opportunité.
- adapter l’ambition à la réalité du terrain : si la MOA ne dispose pas d’un système traditionnel
de S&E axé sur la mise en œuvre, il faut, commencer par cibler le niveau activités et livrables. En
effet, il est très difficile de mettre en place le S&E axé sur les résultats tant que le suivi des
activités et des réalisations n’est pas assuré. Un système traditionnel de suivi et d’évaluation axé
sur la mise en œuvre nécessite déjà des systèmes de base capables de traiter les statistiques et
les données, de même que des systèmes de planification budgétaire. Les données et l’information
doivent être d’une qualité et d’une quantité appropriées.
Pour impliquer la MOA et tenir compte de sa volonté et de ses capacités dans la conception et
l’utilisation du S&E, quelques questions à traiter ensemble sont reprises dans la grille de diagnostic
rapide ci-après.
7
Le contenu de cet annexe est en grande partie inspiré des recommandations de la Banque Mondiale dans son guide destiné
aux praticiens du développement « VERS UNE CULTURE DU RÉSULTAT - Dix étapes pour mettre en place un système de
suivi et d’évaluation axé sur les résultats», 2006. Les citations sont extraites de ce document.
http://documents.banquemondiale.org/curated/fr/710121468342841670/pdf/296720FRENCH0T1d1OFFICIAL0USE0ONLY1.pdf
Plutôt que de poser unilatéralement des exigences formelles sur le plan du suivi et de l’évaluation, vérifier
quelles sont les informations que la MOA juge utile de connaître pour prendre des décisions sur son
activité ;
Identifier ses facteurs de motivation : répondre à des exigences légales ? aux exigences des bailleurs ? à
une envie de mieux suivre ses stratégies pour les réorienter ?
2. Qui, au sein de la MOA, peut faire la promotion d’un système de S&E ? Peut-on identifier
un leader qui se préocupe du Suivi-évaluation ? Un potentiel « champion » ?
Cette personne doit être proche des centres de décision et capable d’influencer les décisions clés, tout en
s’impliquant dans le système de S&E pour vérifier que les informations sont pertinentes, fiables, utilisables
et disponibles. Sans cela, il sera difficile que le système de S&E inspire la confiance et soit utilisé. La
production d’informations restera un livrable non-utilisé.
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3. Quelles sont les sources d’informations préexistantes disponibles ?
Au sein de la MOA :
La MOA publie-t-elle actuellement un rapport annuel sur ces activités ? Combien de temps la MOA met-elle à
publier ce rapport après la fin d’un exercice (promptitude) ? Ce rapport contient-il des éléments
factuels/chiffrés qui reflètent bien l’ensemble activité (complétude) ? Les données semble-t-elles fiables
(exactitude) ? Ce rapport contient-il une analyse qualitative de ces faits/données (analyse) ? Ces éléments
sont-ils utilisés pour la prise de décisions stratégiques et le pilotage opérationnel (utilité) ?
En provenance d’autres structures ? (Office national des Statistiques, Universités, Ministères de
tutelles,.. ?)
4. Quelles sont les capacités techniques disponibles pour collecter des données sur le
terrain ?
Au sein de la MOA ?
En provenance de structures déconcentrées ou d’autres structures présentes au niveau local ?
Idéalement le personnel doit démontrer des compétences pour développer, appuyer et maintenir ces systèmes
et les responsables doivent recevoir une formation concernant les méthodes modernes de collecte des
données, de suivi et d’analyse. Cela peut s’avérer difficile dans certains pays et il peut donc être nécessaire
d’inclure le budget et le temps nécessaire à la formation du personnel pour alimenter le système de S&E.
5. Qui s’appropriera le système de S&E ? A qui va-t-il bénéficier ? Quelle quantité
d’informations veut-on obtenir ?
L’information doit circuler librement entre les niveaux pour être réellement utile.
Chaque niveau doit contribuer à informer le niveau suivant pour atteindre les résultats souhaités.
Il est également important de s’assurer que chaque niveau s’engage à utiliser et à partager
horizontalement l’information obtenue à la suite de la collecte et de l’analyse des données.
Le but est de créer un système de suivi-évaluation transparent.
6. Quelles structures vont être impliquées dans l’obtention et/ou l’analyse des données ?
Quelles structures ? Les structures déconcentrées de la MOA ? l’office national des statistiques ? L’Unité
de Gestion du Projet ?
Quelles sont les technologies disponibles ?
Comment vont être réparties les responsabilités ?
7. La MOA bénéficie-t-elle ou a-t-elle bénéficié d’une assistance technique, d’un
renforcement des capacités ou d’une formation en S&E au cours des 2 dernières années ?
Si oui, quelle entité (niveau national, régional ou local) ?
Qui a fourni cette aide et à l’intérieur de quel cadre ou de quel processus de réforme?
Existe-t-il, au niveau du pays, des instituts, centres de recherche, organisations privées ou universités
capables de fournir une assistance technique et une formation en suivi et en évaluation axé sur la
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Sauf pour les petits projets, il est toujours préférable de s’appuyer sur les systèmes existants et de voir dans
quelle mesure le S/E du projet peut s’y intégrer pour les renforcer, plutôt que de créer des dispositifs ad hoc.
Points de vigilance
Commentaires
Type d'acteur A. Implication politique dans le projet attendue
Capacité de leadership politique, influence effective
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Type d'acteur A. Implication politique dans le projet attendue
Capacité de leadership politique, influence effective
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