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INTRODUCTION
Infections fongiques atteignant un ou plusieurs sites fermés, normalement stériles
2 types
⁻ MP Cosmopolites : candidoses, aspergilloses et cryptococcoses,
⁻ MP Tropicales : sporotrichoses, histoplasmoses, blastomycoses, chromomycoses, etc.
INTÉRÊTS
Infections rares
Regain d’intérêt : immunodépression (VIH/SIDA) et voyages intercontinentaux
Diagnostic : clinique, mycologique et/ou anatomopathologique
Manifestations cliniques : non spécifiques mais peuvent précéder manifestations systémiques redoutables
Traitement : non codifié, dépend de l’état immunitaire des patients
EPIDÉMIOLOGIE
Maroc : cas sporadiques, pas d’enquête épidémiologique
Fréquence en augmentation : immunodépression (infections opportunistes) + voyages intercontinentaux
Intérêts
⁻ Affections peu connues et risquent de passer inaperçues.
⁻ Le diagnostic positif est souvent tardif.
PATHOGÉNIE
1. AGENT PATHOGÈNE :
> 20 espèces de champignons et de bactéries incriminées
3 sous-types
- Mycétome actinomycosique : secondaire à des bactéries filamenteuses en particulier
Nocardia et Actinomadura
En Afrique du Nord : Actinomadura madurae +++
- Mycétome eumycotique : causé par des vrais champignons. Ex Madurella mycetomatis,
Pseudallescheria boydii
- Botryomycose : causée par de véritables bactéries : Staph aureus, Pseudomonas
2. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE:
Exclusivement humaine
Cosmopolite. Régions tropicales semi-désertiques +++
Afrique du Nord : cas sporadiques
Conditions climatiques favorables : courtes saisons de pluies + longues saisons sèches +
pluviométrie annuelle (50 à 800mm/an)
PROPHYLAXIE INDIVIDUELLE+++
- Protection du pied pour éviter les piqûres d’épineux : port de chaussures
- Traitement avec désinfection et surveillance de toute piqûre d’épineux.
- Éducation sanitaire en zone d’endémie
- Désinfection des plantes.
SPOROTRICHOSE
Sporotrichose ou maladie des planteurs de roses = maladie subaiguë ou chronique de présentation habituelle
lymphocutanée
Provoquée par un champignon dimorphique : Sporothrix schenckii, c’est-à-dire levure à 37°C (corps humain) et
forme mycélienne à 25°C (sol)
Transmission géophile après blessure par un débris végétal (épine, bois); voie aérienne possible par inhalation
de poussières infestées
Ni le sexe, ni l’origine ethnique ni l’âge ne semblent intervenir
Distribution mondiale : présent dans le sol et les mousses du genre sphagnum
Très répandue dans les zones tropicales et subtropicales
Si sujet naïf : forme lymphocutanée
Si ATCD d’exposition à sporothrix : forme cutanée localisée
Si sujet immunodéprimé : forme cutanée extensive
Clinique :
Forme lymphocutanée : Chancre sporotrichosique + lymphangite nodulaire ascendante
Initialement, papule unique au site de blessure (main chez l’adulte, face chez l’enfant) apparaissant
plusieurs semaines après l’inoculation. La lésion devient érodée ou ulcérée avec un drainage purulent
mais elle est indolore
Des lésions additionnelles apparaissent des semaines plus tard sous forme de nodules dermiques et
sous-cutanés et d’ulcères le long du trajet de drainage lymphatique patron sporotrichoïde
Les vaisseaux lymphatiques concernés peuvent se fibroser
Pas de guérison spontanée possible
Forme cutanée localisée : lésion granulomateuse ulcérée.
Guérison spontanée possible
Forme cutanée extensive : nodules sous-cutanés + atteinte muqueuse (ulcérations gingivales) +
possibilité d’atteinte d’organes profonds (œil, poumon, méninges, os, articulations)
Biologie :
- Prélèvement de pus
- Examen direct : mise en évidence de levures par coloration PAS : cellules en cigares ou en navettes
entourées d’un halo, sans ou avec bourgeons
- Culture : 3 à 7jours
Milieu de Sabouraud (+/- cycloheximide) : culture plate d’aspect crémeux, à surface ondulée, du blanc
crème ou brun chocolat
Au microscope : filaments branchés perpendiculairement portant de petites conidies, claires de 1,5
à 2,5um / Macroconidies de 2,5 à 4 um en goutte de coloration brune, placées en manchon autour
des filaments
Gélose au sang : levures ovales en cigare de 3 à 6,5 um
- Anapath :
o Réaction granulomateuse épithélioïde gigantocellulaire et suppurée au centre
o Hyperplasie pseudoépithéliomateuse périphérique
o Microabcès dermiques ou intraépidermiques : phénomène d’élimination des cellules fungiques
o Champignon difficile à mettre en évidence
o Corps astéroïde ou phénomène de Spendore-Hoeppli
DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS
- Forme cutanée localisée : Leishmaniose, Pyodermite, Tuberculose cutanée
- Forme cutanéo-lymphatique : Leishmaniose, Tuberculose, mycobactérie atypique, chromomycose,
métastase en transit (mélanome, kaposi)
TRAITEMENT
Les topiques sont inefficaces
Solution saturée d’iodure de potassium : modifie la réaction immunitaire de l’hôte
- Peu coûteuse
- Mais goût amer et effets indésirables comme l’iododermie, des troubles gastrointestinaux et la
suppression thyroïdienne
Itraconazole : 100 à 200mg/jr pendant 3 à 6mois : traitement de choix pour forme cutanée localisée et forme
lymphocutanée
Amphotéricine B pour les formes sévères et disséminées
Chromoblastomycose
Fonsecaea pedrosoi : champignon trouvé dans le sol et les bois pourris
Suit des traumatismes avec pénétration de champignons dans la peau
Plaque verruqueuse étendue, généralement d’une extrémité. Une cicatrice centrale peut apparaître
Plus courante dans les régions tropicales et subtropicales
Histologie diagnostique : corps pigmentés ronds avec des segmentations internes qui sont dites ressembler à
des pièces de monnaie en cuivre, aussi nommées corps scléreux ou corps de Medlar
Blastomycose
Blastomyces dermatitidis
Endémique dans le sud-est des Etats-Unis et d’autres zones d’Amérique du Nord
Contractée par inhalation avec comme sites d’infection secondaire les plus fréquents : peau et tractus génito-
urinaire
Lésions cutanées varient depuis des papulopustules à des plaques verruqueuses avec des bordures croûteuses
Coccidioïdomycose
Coccidioides immitis
Endémique dans le sud-ouest des Etats-Unis
Contractée par inhalation
Manifestations cutanées : varient de papules à des pustules, abcès et plaques avec trajets fistuleux
Réactions d’hypersensibilité non infectieuse (érythème toxique, polymorphe et noueux)
Lésions type molluscum contagiosum si HIV+