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TD
d’ économie
Guy-Patrick Mafouta-Bantsimba
Microéconomie
Mes
TD
d’économie
Guy-Patrick Mafouta-Bantsimba
Maître de conférences à l’université
de Savoie Mont Blanc, Campus d’Annecy
Microéconomie
Retrouvez les ouvrages de la collection
ISBN 9782340-040670
©Ellipses Édition Marketing S.A., 2020
32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15
À la mémoire de mon père Raphaël Mafouta,
et ma tante Honorine NTombo
Sommaire
Conseils de méthodologie
I. Conseils sur l’apprentissage de la microéconomie.......................................... 8
II. Savoir-faire en microéconomie................................................................ 10
Thèmes
Thème 1 La cohérence des préférences du consommateur..............................21
5
Thème 17 Le choix optimal du producteur en longue période......................... 157
6
Partie 1
Conseils
de méthodologie
Ces conseils méthodologiques ont pour but de mettre en exergue les spécificités de la micro-
économie. Ce sont des conseils généraux qui n’ont pas l’ambition de présenter l’ensemble de la
méthode propre à chaque type d’exercice retenu mais de souligner leurs principales difficultés et
d’insister sur les savoir-faire.
I. Conseils sur l’apprentissage
de la microéconomie
La microéconomie est une discipline dont l’objet est d’étudier le comportement
rationnel des agents économiques. Ces agents sont des individus, ou des organisations
qui prennent part à des relations économiques qui sont la production, la consommation
ou l’échange.
Il existe plusieurs types d’exercices relatifs aux contextes de consommation, de
production ou d’échange qu’il faut apprendre à réaliser au cours des études d’économie.
Pour les réussir, chacun d’eux nécessite le respect d’une méthodologie précise
(résumé par une règle et un contexte) ainsi que des connaissances des principes généraux
énoncés dans le cours. En conséquence, avant de traiter un exercice de microéconomie
vous devez acquérir les connaissances suffisantes sur le thème à traiter en faisant une
fiche synthétique qui comprend le contexte et les règles qui lui sont associés. La suite
n’est qu’un problème de calcul. Ainsi, après quelques conseils sur l’apprentissage de la
matière, il sera proposé les savoir-faire fondamentaux à la matière.
1. Le cours
On entend souvent dire par certains étudiants que la microéconomie est une matière
difficile parce qu’il y a des calculs, une abstraction des concepts et des contextes décrits.
Cette affirmation est fausse par ignorance et doit être réfutée, car d’une part, l’abstrac-
tion est une méthode qui permet de prendre en compte tous les cas factuels particuliers,
et d’autre part la formulation mathématique est souvent limitée au strict nécessaire
(comment mesurer sans calcul) surtout dans la période d’initiation. Avant toute chose,
la microéconomie se comprend et c’est par cet effort de compréhension que l’on peut s’en
imprégner et ensuite la mémoriser. Le conseil est d’apprendre avec méthode. C’est-à‑dire
pour chaque thème construire une fiche qui regroupe les définitions, les propriétés, les
règles et les types de question qui conditionnent les exercices d’application.
▶ Conseils
Pour bien comprendre le cours de microéconomie il faut que les leçons successives, mais
surtout les concepts présentés, aient du sens pour vous. N’hésitez surtout pas à demander des
éclaircissements. Toutefois, voici quelques questions qui doivent vous aider à structurer votre
compréhension de la matière. Ces questions doivent être posées pour chaque notion qui n’a
pas de sens pour vous.
– C’est quoi ? : définition.
– À quoi ça sert ? : cela permet de répondre à quel problème.
– Comment ? : règles d’utilisation.
– Avec quoi ? : lien avec les autres parties du programme.
– Pourquoi ? : d’où vient la règle ?
8
ҵ Exemple avec le concept du Taux marginal
de substitution (TMS)
– C’est quoi ? : le TMS est un taux selon lequel le consommateur est disposé à substituer
une quantité d’un bien par une quantité d’un autre bien, tout en gardant fixe le même
niveau de sa satisfaction.
– À quoi ça sert ? : il permet de répondre au problème du choix optimal du consommateur.
– Comment ? : en égalisant le TMS (rapport des utilités marginales) au rapport des prix.
– Avec quoi ? : en lien avec la contrainte de revenu.
– Pourquoi ? : la règle vient de la maximisation du programme du consommateur (choix
entre ses niveaux de satisfaction et sa contrainte de revenu).
▶ Conseils
– En principe, la fiche de TD est donnée à l’avance. Il ne faut pas attendre la veille du TD
pour la préparer.
– Lire l’ensemble des documents pour avoir une vision d’ensemble d’une thématique donnée.
– Chaque TD est ciblé sur un thème. Il faut donc relire la partie du cours en rapport avec le
thème dans un premier temps et éventuellement approfondir certains points que vous
n’auriez pas compris.
– Pendant le TD ou en dehors posez des questions à l’enseignant pour pouvoir avancer plus
vite dans la découverte de la discipline.
– À la fin du TD, il est conseillé, comme pour les cours, de relire ce qui a été traité mais,
aussi ce que vous aurez pu voir au cours de la séance de TD dans la foulée.
9
II. Savoir-faire en microéconomie
La microéconomie est une discipline de calcul économique et d’analyse. Elle
nécessite des tracés graphiques pour visualiser les situations que l’on décrit, des calculs
numériques pour mesurer les phénomènes que l’on étudie. Mais, elle exige aussi la
résolution des systèmes d’équations pour trouver des solutions des problèmes posés, et
de réaliser une étude épurée des fonctions (ou des tableaux) traduisant le comportement
des agents. L’objectif assigné est de trouver un optimum (une efficience de la décision)
de ce comportement qui se traduit par le calcul d’un minimum ou d’un maximum.
Figure 1
10
▶ Conseils
Pour tracer les droites, l’action la plus simple c’est de mettre toutes les lettres accompagnées de
leurs coefficients du même côté de l’égalité (à gauche par exemple) afin d’obtenir une écriture
à deux variables. Le résultat de cette manipulation donne un niveau de la droite qui est égal à
la constante (à droite de l’égalité). Ceci permettrait de lire et percevoir plus facilement l’aug-
mentation ou la baisse du niveau (questions souvent analysées en microéconomie).
Ainsi, si y = −2x + 5 ⇒ y + 2x = 5
Puis, pour la tracer dans le repère, il suffit de chercher les points qui coupent les axes de x et
de y en utilisant les coefficients 5 et 2 pour l’axe des x, puis 5 et 1 pour l’axe des y. Ainsi, pour
l’axe des x, on pose x = 5 / 2 = 2,5 et pour l’axe de y, on pose y = 5 /1= 5 . Ce que l’on constate à
présent, c’est que, lorsque seul le coefficient 5 (qui représente le niveau de la droite) augmente
ou baisse la droite se déplace parallèlement. Par contre, lorsqu’un des coefficients accompagnant
une variable à gauche de l’égalité de l’équation de la droite change, la droite pivote avec un
point fixe sur l’axe dont le coefficient n’a pas bougé (cf. Fig. 1).
représentent deux familles de courbes ; mais elles se différencient des autres membres
de sa famille respective par la valeur de la constante 5 et 2.
Par contre pour les équations des courbes u1 = xy + 5 et u2 = xy +10 sont des fonctions
de deux variables (deux lettres après l’égalité). Elles représentent une même famille de
courbes ; mais elles se différencient l’une de l’autre par la valeur de la constante 5 et 10.
La représentation graphique de ces courbes est un niveau (valeur de u1 et u2 à choisir
ou à fixer) qui détermine l’endroit où doit être tracée la courbe dans le repère.
x 0 1 2 3 7 x 0,5 1 2 2,5 5
y1 5 6 9 14 y1 10 5 2,5 2 1 U = 10
11
Figure 2
▶ Conseils
Le conseil est principalement visuel.
1. En présence d’une courbe d’une fonction à une variable, il suffit de détecter une relation entre
deux lettres. La lettre qui représente la variable a un degré en exposant. Ou à l’inverse, la lettre qui
représente la fonction a un degré en exposant. Par exemple y = x 2 + 5 ou y 2 = x + 2 ⇒ y = ± x + 2.
Ou encore, il existe une relation inverse entre les deux lettres. Par exemple y = 5 / x .
2. En présence d’une courbe d’une fonction de deux variables, il suffit de détecter une relation
entre trois lettres. Deux lettres qui représentent les variables sont multiplicatives entre elles, et
sont en relation avec la lettre qui représente la fonction. Par exemple u = xy + 5 . Ou bien, les
deux lettres qui représentent les variables sont en exposant additives. Par exemple u = x 2 + y 2 + 5 .
Dans ce cas, pour obtenir le niveau de la courbe (famille des courbes), il faut isoler la lettre y.
L’équation de y dépend donc de la valeur donnée au niveau u. Il est forcément égal à une
constante. Cette constante est à choisir pour tracer un représentant de la famille de cette courbe.
Par exemple u1 = xy + 5, u1 = xy + 5 ⇒ u1 − 5 = xy ⇒ y = (u1 − 5) / x .
Pour la tracer dans le repère, il suffit de choisir une valeur du niveau de u, et de chercher quatre
points au minimum qui respectent la relation. Lorsque la valeur du niveau augmente ou baisse
la courbe se déplace vers le haut ou vers le bas.
12
ͮ Dérivée d’une fonction à une variable
Calculons la dérivée de chacune des fonctions suivantes :
f ( x ) = 3x 2 + 5x −1 , g ( x ) = 3 / x et h ( x ) = (2x +1) / x 2
Méthode : On utilise le principe connu des dérivées des fonctions à une variable.
La règle de départ est que la dérivée de la variable x est égale à 1 et la dérivée d’une
constante est égale à zéro. Pour une aide au calcul des dérivées, on propose un tableau
récapitulatif des dérivées classiques des fonctions.
Pour l’heure, résumons cela par : ( x )′ = 1 , (5)′ = 0 , ( x n )′ = nx n−1 et (1/ x )′ = −1/ x 2 , qui
sont les principales dérivées, et trois formules de bases pour retrouver les autres dérivées
( )
u n ′ = nu n−1.u ′ ,
(u.v )′ = u′.v + v ′u ,
et (u / v )′ = (u ′v − v ′u ) / v 2
Solution : f ′ ( x ) = 6x + 5 , g ′ ( x ) = −3 / x 2 et h′ ( x ) = −2 / x 3 .
Structure de la réponse
uxx′′
ux′
uxy′′
u ( x, y )
uyx′′
uy′
uyy′′
13
Solution :
uxx′′ = 2y
ux′ = 2xy
uxy′′ = 2x
u ( x, y ) = x 2 y
uyx′′ = 2x
uy′ = x 2
uyy′′ = 0
gxx′′ = 2
gx′ = 2x
gxy′′ = 0
g ( x, y ) = x 2 + y 2
gyx′′ = 0
gy′ = 2y
gyy′′ = 2
hxx′′ = 0
hx′ = 1/ y
hxy′′ = −1/ y 2
h ( x, y ) = x / y
hyx′′ = −1/ y 2
hy′ = − x / y 2
hyy′′ = 2x / y 3
k xx′′ = 2
k x′ = 2x + 5y 2 +10
k xy′′ = 10y
k ( x, y ) = x + y + 5xy +10x
2 5 2
k yx′′ = 10y
k y′′ = 5y +10xy
4
ҵ Attention
Dans le calcul des dérivées partielles la variable qui est dérivée est la dernière lettre en indice
de la notation.
14
ͮ Variation relative
Cette notion de variation est le pendant de la dérivée. Elle est utilisée, à la place
d’une fonction, lorsque l’on a un tableau de valeurs numériques qui consigne le compor-
tement d’un agent à analyser. Les colonnes du tableau sont utilisées deux à deux en se
décalant à chaque fois d’un pas. Ce qui définit ainsi successivement le départ et l’arrivée.
La formule du taux de variation est égale à :
(valeur d’arrivée – valeur de départ)/valeur de départ.
Si cette formule est multipliée par 100, elle permet de calculer en pourcentage des
évolutions. La différence valeur d’arrivée – valeur de départ est notée Δy (variation de y
par exemple). Ainsi, par exemple, le TMS qui est une variation relative des colonnes
successives d’un tableau serait égal à Δy / Δx , comme présenté ci-dessous.
x 1 2 2,5 5
y 5 2,5 2 1
ͮ Tableau d’équivalence
fxx′′ = ∂2 f / ∂x 2
fx′ = ∂f / ∂x
fxy′′ = ∂2 f / ∂x ∂y
Deux variables f ( x, y )
fxy′′ = ∂2 f / ∂y ∂x
fy′ = ∂f / ∂y
fyy′′ = ∂2 f / ∂y 2
15
ͮ Équation classique : rappel
Soit le système de deux équations à deux inconnus x et y, comme ce qui suit :
⎪⎧ 2x + 4 y = 20(1)
⎨
⎪⎩ 7x + 8y = 52 (2 )
16
Solution :
− L’ensemble de définition est 1≤ x ≤ 50 .
− La dérivée de la fonction est C ′ = 400 − 90000 / x 2 , (rappel (2 / x )′ = −2 / x 2 ).
Si C ′ = 0 ⇒ 400 − 90000 / x 2 = 0 , sa résolution donne 400 = 90000 / x 2 . En réalisant le
produit en croix, on obtient x 2 = 90000 / 400 = 225 . Par la suite, on obtient comme
quantité d’équilibre x = 225 = 15 . La valeur de x qui rend minimal le coût de la
gestion du stockage.
− Pour savoir si c’est cette quantité qui rend minimal le coût de la gestion du stock,
on calcule la dérivée seconde de la fonction C au point 15.
C ′′ = (C ′ )′ = 180000 / x 3 ⇒ C ′′ (15) = 53,33 > 0 . Ce résultat montre bien que la quantité
trouvée est une quantité qui rend minimale la fonction du coût de la gestion du stockage.
Autrement, on replace dans la fonction du coût les valeurs 14 et 16 qui sont des valeurs
proches de la solution, pour s’en rendre compte que 15 donne pour valeur de coût de
12 000. Cette valeur est la plus petite de toutes les valeurs dans le domaine 1≤ x ≤ 50 .
Pour un tableau, l’espace des possibles décrit par la variable x est donné par la
limite du tableau. Elle donne l’ensemble de définition. Le second point est le calcul de
la variation relative et de la variation moyenne par unité. L’égalité constatée des deux
variations permet d’obtenir l’équilibre de ce que l’on cherche. Et enfin le dernier point
est de vérifier la croissance continue de la variation relative à partir de son minimum
absolu accouplé à la décroissante d’abord et à la croissante ensuite de la variation moyenne.
Ce qui permet de qualifier si cet équilibre est un minimum (mouvement inversé pour
un maximum).
Exemple : Dans une entreprise, le coût de stockage d’une machine est représenté
par la lettre C. Ce coût est une fonction des quantités achetées qui sont représentées
par la lettre x. La relation entre C et x est donnée par le tableau ci-dessous. Quelle est la
valeur de x qui rend minimal le coût de la gestion du stockage ?
x C x C x C
17
x C c/x Δc / Δx x C c/ x Δc / Δx
18
Partie 2
Thèmes
Thème 1
La cohérence
des préférences
du consommateur
Exercices Exercices
Exercice A
À la proposition d’un commerçant qui livre un assortiment de sa production, un
consommateur procède au classement suivant entre 6 paniers composés de deux biens
x et y qui sont exprimés en quantités. Il préfère strictement le panier de quantités (8 ; 48)
au panier (15 ; 15). Il est indifférent entre (15 ; 10) et (3 ; 12), il préfère strictement le panier
(15 ; 15) au panier (10 ; 45), et il préfère strictement le panier (10 ; 45) au panier (9 ; 48).
Peut-on considérer que le classement de ce consommateur est rationnel ? Argumentez.
Que lui conseilleriez-vous de faire pour rendre cohérent ses choix dans l’optique où ses
choix ne le sont pas ?
Exercice B
Un consommateur exprime ses préférences aux organisateurs du ravitaillement
d’une randonnée de 10 km de la manière suivante : il est indifférent entre les combinaisons
(5 litres d’eau, 2 friandises) et (3 litres d’eau, 6 friandises). Il est également indifférent entre
les combinaisons (3 litres d’eau, 6 friandises) et (6 litres d’eau, 3 friandises). L’expression
de ces choix, est-elle compatible avec l’hypothèse des préférences transitives et monotones
(« plus » est préférable à « moins »). Justifier votre réponse.
Exercice C
Un consommateur exprime dans le tableau ci-dessous l’ensemble de ses préférences.
Peut-on affirmer que ses choix sont rationnels ? Argumentez.
x 7 12 25 40 70 120
U1
y 145 98 80 40 21 18
x 18 20 30 50 70 38
U2
y 140 115 85 60 44 14
x 39 45 65 90 120 140
U3
y 141 103 75 63 57 50
Thème 1
Les motivations expliquent les préférences. Les raisons pour lesquelles un panier est préféré
à un autre ne sont pas discutées, non pas parce qu’elles ne peuvent l’être, mais plutôt parce
qu’elles n’ont pas à l’être. On suppose simplement que le consommateur est capable d’effectuer
des comparaisons du point de vue de son intérêt, quel qu’il en soit.
La cohérence des préférences du consommateur consiste à comparer les préférences exprimées
par le consommateur et de détecter l’incohérence ou la cohérence de ce choix. Dans cette
comparaison, on compare les paniers de biens et non les biens entre eux.
Le consommateur est supposé rationnel dans la théorie néoclassique. Cette hypothèse suppose
que l’ensemble des choix exprimés par le consommateur doivent être logiques et cohérents.
Cet ensemble des choix respecte un ordre total (réflexif, transitif et asymétrique). Pour cela
l’indifférence du choix entre le panier A et B est représentée par le signe ~ (A~B), la préférence
par le signe de supériorité > (A>B) et l’égalité par le signe = (A = B).
Corrigés
▶ Conseils
Pour répondre aux questions de l’exercice, dans le cas où chaque panier de biens est composé
seulement de deux biens, deux techniques sont possibles :
– Utilisation des relations de comparaison des préférences,
– Utilisation des niveaux d’utilité construits à partir des paniers de biens. Dans le cas contraire
seule l’utilisation des relations de comparaison est possible.
Exercice A
Peut-on considérer que le classement de ce consommateur est rationnel ? Argumentez.
Que lui conseilleriez-vous de faire pour rendre cohérents ses choix dans l’optique où ses
choix ne le sont pas ?
1re solution : Mesure ordinale des couples.
Au nom de la complétude des choix, on construit une liste des choix totaux des
paniers du consommateur.
L’indifférence dans le choix des préférences est (15 ; 10) ~ (3 ; 12). Les deux couples
de biens lui procurent la même satisfaction. Par contre, la préférence supérieure dans
le choix des préférences donne (8 ; 48) > (15 ; 15) > (10 ; 45) > (9 ; 48).
En utilisant la règle de la transitivité, si (8 ; 48) > (15 ; 15) et que (15 ; 15) > (10 ; 45) alors
(8 ; 48) > (10 ; 45). Ce choix semble poser une incohérence déjà. En effet, dans ce choix, la
Figure 1.1
La courbe de niveau sur laquelle serait le couple (9 ; 48) devrait être au-dessus de
la courbe de niveau du couple (8 ; 48). Par logique, le choix pour un panier qui a une
composition plus haute doit être préféré au choix d’un panier avec une composition plus
basse. Car le consommateur préfère toujours plus qu’à moins. Ce qui n’est pas conforme
à la déclaration du consommateur.
Pour rendre cohérent le choix de ce consommateur, il faut qu’il renonce à ses
premières déclarations de choix des couples et inverser ses préférences en tenant
compte des éléments qui composent chaque panier par exemple (9 ; 48) > (8 ; 48) > (10 ; 45) >.
(15 ; 15) > (15 ; 10) ~ (3 ; 12).
Thème 1
L’expression de ces choix, est-elle compatible avec l’hypothèse des préférences tran-
sitives et monotones (« plus » est préférable à « moins »). Justifier votre réponse.
1re solution : Mesure ordinale des couples.
Au nom de la complétude des choix, on construit une liste des choix totaux des
paniers. (5 ; 2) ~ (3 ; 6), les deux couples de biens lui procurent la même satisfaction. Il
en est de même pour les deux couples de biens (3 ; 6) ~ (6 ; 3). Par conséquent, d’après ce
consommateur les deux différents degrés de satisfaction sont donnés par des combinai-
sons égales (3 ; 6). Certes (3 ; 6) ~ (3 ; 6) sont deux choix exprimés qui sont égaux, mais
ce qui n’est pas le cas pour les autres éléments de ces choix (5 ; 2) < (6 ; 3). Le choix du
consommateur n’est pas compatible avec l’hypothèse des préférences transitives et
monotones (« plus » est préférable à « moins »).
2e solution : Mesure ordinale des niveaux.
Deux paniers de biens indifférents sont des couples des biens qui composent chacun
un panier qui se trouve sur un même niveau d’utilité.
Si (5 ; 2) ~ (3 ; 6), les deux couples de biens lui procurent la même satisfaction. Ce qui
veut dire que ces deux points composent un premier niveau (U1) de satisfaction. Il en est
de même si (3 ; 6) ~ (6 ; 3), les deux couples de biens lui procurent la même satisfaction.
Ce qui veut dire que ces deux points composent un deuxième niveau (U2) de satisfaction.
En toute logique, deux niveaux de satisfaction ne peuvent se croiser, ce n’est pas le cas
ici. Le panier (3 ; 6) est commun aux deux niveaux. Par conséquent, le choix du consom-
mateur n’est pas compatible avec l’hypothèse des préférences transitives et monotones.
Figure 1.2
27
Focus − La non-saturation, explique que si x et y sont deux paniers de biens tels que la
quantité de chacun des biens disponibles est au moins aussi grande dans le panier x
que dans le panier y. Et s’il existe au moins un bien pour lequel la quantité de ce
bien est strictement supérieure dans le panier x à ce qu’elle est dans le panier y.
Alors x est strictement préféré à y. On résume cette règle par « le consommateur
préfère plus qu’à moins » ou la monotonie du choix.
La conséquence est, dès lors que les propriétés sont satisfaites, il est possible de
traduire les préférences du consommateur par une fonction numérique (fonction d’utilité).
Une fonction qui associe, à chaque panier de biens, une valeur d’autant plus grande que
le panier est apprécié. Elle prend plusieurs formes, mais la forme la plus classique est
qu’elle est croissante relativement à chacune de ses variables, monotone et décroissante
(cf. thème 2 pour les différentes formes des fonctions d’utilité).
28
Thème 2
La représentation
graphique
des préférences
par des fonctions
d’utilités
Exercices Exercices
Exercice A
La fonction d’utilité de Nicolas pour du chocolat (bien demandé en quantité x) et
pour du chausson aux pommes (bien demandé en quantité y) est donnée par une fonction
qui mélange les utilités exprimées et prend la forme : U ( x, y ) = x 1/2 .y 1/2 .
1. Écrire l’équation de la courbe d’indifférence de Nicolas associée au niveau d’utilité
U0 = 2, puis au niveau 3. Construire ces courbes d’indifférences dans le plan (x, y).
2. Que constatez-vous sur l’ensemble des représentations des fonctions d’utilités ?
Exercice B
Soit un consommateur qui utilise le bus (en quantité y) et sa voiture (en quantité x)
pour se rendre à son travail. L’interchangeabilité de son choix entre la voiture et le bus est
constante durant des mois. Le consommateur exprime des préférences additives des biens
dont la fonction d’utilité est : U ( x, y ) = 2x + 4 y . Écrire l’équation de la courbe d’indifférence
du consommateur qui est associée au niveau d’utilité U0 = 2, puis au niveau 3. Construire
ces courbes d’indifférences dans le plan (x, y).
Exercice C
La fonction d’utilité d’Émilie pour des ampoules (bien demandé en quantité x) et
pour la lampe de chevet (bien demandé en quantité y) est donnée par une fonction qui
mélange les utilités en proportion fixe qui prend la forme particulière : U(x, y) = min(2x, y).
Écrire l’équation de la courbe d’indifférence d’Émilie qui est associée au niveau
d’utilité U0 = 2, puis au niveau 3. Construire ces courbes d’indifférences dans le plan (x, y).
▶ Conseils
– Revoir le point n° 2 des savoir-faire en microéconomique pour tracer dans un repère de
dimensions 2 ces courbes. Il faut toujours isoler la variable y en l’exprimant par rapport à
la variable x.
– La traduction numérique des préférences du consommateur est faite par les fonctions d’uti-
lité. Sous l’exigence que la satisfaction éprouvée doit croître lorsque la quantité consommée
augmente, toutes choses égales par ailleurs, elles peuvent prendre trois formes. Une forme
qui traduit le choix sur des biens substituables (la consommation conjointe est multiplica-
tive, c’est le cas A), sur des biens parfaitement substituables (la consommation conjointe
est additive, c’est le cas B) et sur des biens complémentaires (la consommation conjointe
est en proportion donnée, c’est le cas C).
Thème 2
Les niveaux des courbes sont donnés. Faites attention aux formes que doivent prendre les courbes :
– Cas général, les biens sont substituables la courbe est une hyperbole,
– Cas extrêmes, les biens sont parfaitement substituables la courbe est une droite et les
biens sont complémentaires la courbe est sous forme de la lettre L.
Corrigés
ҵ Note
Une courbe d’indifférence est la représentation graphique de l’expression de la fonction d’utilité.
Elle représente un ensemble de paniers de biens dont la consommation choisit qui lui apporte
un même niveau d’utilité (iso-utilité).
Exercice A
1. Écrire l’équation de la courbe d’indifférence de Nicolas associée au niveau d’utilité
U0 = 2, puis au niveau 3. Construire ces courbes d’indifférences dans le plan (x, y).
Si on désigne par 2 le niveau de satisfaction, l’équation de la courbe d’indifférence
est déduite de l’expression 2 = x 1/2 y 1/2 . Isolons la variable y dans cette expression, pour
obtenir l’équation de la courbe. Pour le faire ici, on élève d’abord les deux parties de
2 2
l’égalité au carré afin de neutraliser les exposants de x et y. Ainsi 22 = x (1/2) y (1/2) ⇒ 4 = xy .
Puis on déduit l’équation de la courbe d’indifférence 4 = xy ⇒ y = 4 / x .
Pour le niveau 3, l’équation est y = 9 / x .
x 0,5 1 2 3 4
y1 8 4 2 1,33 1 U=2
Figure 2.1
2. Que constatez-vous sur l’ensemble des représentations des fonctions d’utilités ?
Les courbes d’indifférences sont décroissantes dans le cadre des biens substituables
(obtenir plus d’un bien nécessite une réduction de l’autre pour rester sur le même niveau
d’utilité). Elles ne se croisent pas et correspondent à des niveaux d’utilité d’autant plus
élevés que l’on se situe plus haut, vers la droite. Elles sont surtout convexes. On retrouve
les propriétés des fonctions d’utilité déduites des règles sur les préférences.
Exercice B
Écrire l’équation de la courbe d’indifférence du consommateur qui est associée au niveau
d’utilité U0 = 2, puis au niveau 3. Construire ces courbes d’indifférences dans le plan (x, y).
Si on désigne par 2 le niveau de satisfaction, l’équation de la courbe d’indifférence
est déduite de l’expression 2 = 2x + 4 y . On peut laisser l’expression telle quelle pour
la tracer ou isoler y dans cette expression pour obtenir l’équation de la courbe. Ainsi
2 = 2x + 4 y ⇒1/ 2 + x / 2 = y . Puis pour le niveau 3, l’équation est 3 = 2x + 4 ou 2 / 3 + x / 3 = y .
x 0 1 3/2
y1 1/2 0 U=2
y2 3/4 0 U=3
Exercice C
Écrire l’équation de la courbe d’indifférence d’Émilie qui est associée au niveau
d’utilité U0 = 2, puis au niveau 3. Construire ces courbes d’indifférences dans le plan (x, y).
▶ Conseil
Recherchez toujours l’équation de la proportionnalité entre les biens.
Figure 2.3
34
Le point commun de ces courbes d’indifférence est la convexité. La convexité
Thème 2
des goûts du consommateur est interprétable au niveau économique par la variété, la
diversité et les mélanges qu’exprime le consommateur dans le choix de ces biens. Cette
propriété donne la forme tournée vers le haut des courbes d’indifférences.
35
Thème 3
La contrainte
du revenu
et sa représentation
graphique
Exercices Exercices
Exercice A
Le revenu du consommateur est égal à 10 €, les prix des biens x et y sont identiques
et leur valeur est égale à 2 €. Écrire la contrainte de budget du consommateur et tracez
la contrainte. Si la valeur de son revenu augmente à 20 € puis à 40 €, sans que les prix
changent, tracez sur le même graphique ce que vous obtenez. Avec un revenu 20 €, le prix
du bien x augmente à 4 €, tracez sur le même graphique. Que constatez-vous ?
Exercice B
Le revenu du consommateur est égal à R et les prix des biens x et y sont identiques
en valeur.
1. Écrire la contrainte de budget du consommateur. Toutes choses égales par ailleurs,
si le prix Py augmente, puis si le prix Px double et Py triple, qu’observe-t‑on au niveau de
la droite budgétaire ?
2. Si 40 = 2x + 5y est le budget du consommateur, représentez la droite de budget tel
que le prix du bien x double, celui de y est multiplié par 8 et le revenu est multiplié par 4.
Que constatez-vous ?
▶ Conseils
– Revoir le point n° 1 des savoir-faire en microéconomie.
– Mettre toutes les lettres accompagnées de leurs coefficients du même côté de l’égalité pour
obtenir une fonction de deux variables. Puis, pour la tracer, dans le repère, cherchez les
points qui coupent les axes de x et de y, en utilisant le rapport des coefficients.
Corrigés
Exercice A
Étant donné la valeur de son revenu et des prix auxquels les biens sont vendus, la
contrainte de budget du consommateur est l’ensemble des paniers de biens dont le consom-
mateur est susceptible d’acquérir.
Thème 3
lité entre la valeur du revenu dont dispose le consommateur et la valeur des dépenses
à réaliser pour la consommation en biens x et y.
Si R = 10 et Px = Py = 2 alors la contrainte s’écrit 10 = 2x + 2y.
Si R = 20 et Px = Py = 2 alors la contrainte s’écrit 20 = 2x + 2y .
et si R = 40 et Px = Py = 2 alors la contrainte s’écrit 40 = 2x + 2y.
Si R = 20 et Px = 4 et Py = 2 alors la contrainte s’écrit 20 = 4 x + 2y.
x 0 5 10 20
y1 5 0 R = 10, Px = 2, Py = 2
y2 10 0 R = 20, Px = 2, Py = 2
y3 20 0 R = 40, Px = 2, Py = 2
y4 10 0 R = 20, Px = 4, Py = 2
Figure 3.1
Lorsque la valeur du revenu passe de 10 à 20 et 40 avec les prix qui restent identiques,
les pentes des droites de budget y1, y 2 , y 3 sont inchangées. En revanche, les valeurs sur
les axes du repère augmentent de 5 à 10 et 20. Ce qui permet de visualiser la manière
dont l’ensemble du budget s’étend (les droites de budget se déplacent parallèlement).
Dans le quatrième cas, le prix du bien x augmente de 2 à 4, la droite de budget y 4
en la comparant avec la situation de la droite y 2 , sa pente devient plus forte. Le fait que la
valeur du revenu reste inchangée, et que le prix du bien y ne soit pas modifié, ce mouve-
ment permet de visualiser la façon dont l’ensemble du budget se contracte. La droite
y 2 pivote vers la gauche par rapport à un point de l’axe des y pour former la droite y 4.
x 20 0 40
y1 0 8
y2 2 4 0
Figure 3.2
Thème 3
plus faible. La droite de budget s’aplatit. Effet, puisque la relation entre les prix est Py = 4Px
et que la variation des prix et du revenu est ΔPy / ΔPx = ΔR = 4, alors la droite budgétaire
décrit un mouvement de bascule (effet balançoire). Le poids du prix du bien y pousse la
droite vers le bas (hausse plus importante), celui du prix du bien x pousse la droite vers
le haut (hausse plus faible) et la hausse du revenu fait glisser la droite vers la droite.
ҵ Note
Pour les biens dits substituts parfaits, si Px < Py le consommateur ne demande que le bien x. La
croissance du revenu entraîne la croissance de la consommation. Le chemin d’expansion du
revenu se confond avec l’axe horizontal, puisque la demande dans ce cas est R / Px . La courbe
d’Engel est une droite de pente Px (R = xPx ). Pour les biens dits complémentaires l’équation de
la combinaison fixe idéale est R = x / (Px + Py ) ou R = y / (Px + Py ).
1. Ensemble budgétaire
Le consommateur, par hypothèse, désire consommer toujours plus de biens et
services, mais il est limité par son budget. Il doit donc tenir compte de son revenu (noté R)
et des prix de chacun des biens et services (notés Px et Py) qu’il souhaite consommer, pour
savoir quelle sera la quantité de biens x et y qu’il pourra effectivement consommer. Sa
contrainte de budget est un élément qui associe le revenu disponible du consommateur
aux valeurs des objets qu’il peut acheter (dépense à réaliser). L’ensemble de son budget
est la surface délimitée par les axes et la droite de budget. Elle représente l’ensemble
des biens x et y possible à son choix.
La droite de budget indique donc toutes les combinaisons des deux biens pour lesquelles
la dépense totale est égale au revenu. Elle définit par conséquent les paniers accessibles
et réalisables. Ce qu’il y a à retenir est que le consommateur utilise tout son revenu.
Il n’y a pas de possibilité de report (épargne par exemple). Si l’individu ne dépense pas
entièrement son revenu, ce qu’il n’aura pas été dépensé sera perdu. Cette contrainte
s’écrit alors R = xPx + yPy . Elle est une droite dont la pente est −Px / Py , ce qui signifie que la
droite de budget est décroissante. L’interprétation de la pente de la droite de budget est
importante, car elle indique le taux auquel les deux biens peuvent être substitués sans
changer la dépense totale (ratio objectif du marché). Autrement dit, elle mesure le coût
d’opportunité de la consommation d’un bien. Pour consommer davantage le bien y, il faut
renoncer à une certaine quantité du bien x. Le fait de renoncer à cette consommation du
bien x correspond au véritable coût économique d’une consommation de plus du bien y.
42
Dans certaines circonstances, le consommateur ne peut pas acheter autant d’unités
Thème 3
de biens qu’il le souhaiterait. C’est le cas où temporairement est imposé un rationne-
ment ou une pénurie relative (promotion, ravitaillement en carburant). Dans de tel cas
l’ensemble du budget du consommateur est réduit ou amputé (Effet d’un rationnement).
43
Thème 4
Le choix optimal
du consommateur :
cas général
Exercices Exercices
Exercice A
Soit un consommateur qui exprime des utilités séparées que lui procurent deux
biens x et y convoités. Ces réponses sont consignées dans le tableau ci-dessous. Son revenu
disponible est de 250 €, par ailleurs, on l’informe que les prix respectifs des deux biens
sont de 20 € et 25 €.
x 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
U(x) 120 220 310 395 475 550 620 685 745 800 840
y 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
U(y) 160 300 430 550 660 760 850 930 1 000 1 060 1 110
Trouvez les quantités demandées optimales de son choix, justifiez votre réponse ?
Exercice B
La fonction d’utilité de Nicolas pour du chocolat (bien demandé en quantité x) et
pour du chausson aux pommes (bien demandé en quantité y) est donnée par une fonction
qui mélange les utilités exprimées et prend la forme U ( x, y ) = x 1/2 .y 1/2 . Son revenu est de
360 €, le prix du bien x est de 6 €, celui du bien y est de 18 €.
1. Écrire l’équation de la courbe d’indifférence de Nicolas associée à un niveau d’utilité
donné par les valeurs de x = 30 et y = 10, et calculez sa dérivée pour ce couple de valeurs.
2. Calculez les dérivées partielles de la fonction d’utilité pour les quantités quelconques
de biens x et y. Quelle est la valeur du rapport des dérivées obtenues avec les valeurs de
x = 30 et y = 10. Que constatez-vous ?
3. Déterminez le choix optimal du consommateur en bien x et en bien y. Représentez
l’équilibre sur un graphique.
▶ Conseils
– Dans le cas des biens substituables indivisibles (exercice A), complétez le tableau du choix
du consommateur par deux lignes supplémentaires pour chaque variable qui représentera
les utilités marginales (Um) et la mesure du surcroît de satisfaction par euro dépensé obtenu
grâce à la dernière unité consommée d’un bien (Um/P). Et enfin vérifier la condition d’équi
marginale (Umx/Px = Umy/py) sans oublier l’équation de la contrainte.
– Dans le cas des biens substituables divisibles (exercice B) égaliser le ratio de substitution
subjectif (le TMS) et le ratio objectif (pente de la contrainte du revenu) sans oublier l’équation
de la contrainte du revenu pour former un système à résoudre.
Thème 4
ҵ Attention
Vérifier que le revenu est complètement dépensé et que le ratio subjectif de ses choix de subs-
titution soit égal au ratio objectif dicté par le marché.
Exercice A
Trouvez les quantités demandées optimales de son choix, justifiez votre réponse ?
Son revenu est 230 € et les prix du marché sont respectivement Px = 20 et Py = 25,
donc sa contrainte de revenu s’écrit 230 = 20x + 25y. Construisons le tableau de synthèse
du choix du consommateur.
x 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
U(x) 120 220 310 395 475 550 620 685 745 800 840
Umx – 100 90 85 80 75 70 65 60 55 40
y 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
U(y) 160 300 430 550 660 760 850 930 1 000 1 060 1 110
Exercice B
1. Écrire l’équation de la courbe d’indifférence de Nicolas associée à un niveau d’utilité
donné par les valeurs de x = 30 et y = 10, et calculer sa dérivée pour ce couple de valeurs.
Réalisons d’abord l’opération de mise au carré de toute l’expression de l’utilité
2 2
donnée pour simplifier l’écriture par rapport à x et y, U 2 = x (1/2) y (1/2) ⇒ U 2 = xy . Remplaçons
par la suite les valeurs données (x = 30 et y = 10) dans la fonction d’utilité U 2 = 30 ×10 = 300.
Thème 4
x 10 15 30 60
y 30 20 10 5 U = 17,3205
y 10 0 R = 360
Figure 4
50
− La décision optimale du consommateur est un panier de biens (x *, y *) tel que le surcroît
Thème 4
de satisfaction par euro dépensé obtenu grâce à la dernière unité consommée des
biens soit égal ( Umx / Px = Umy / Py ).
ҵ Note
Quelle que soit la fonction d’utilité qui mélange les utilités des biens de type Cobb-Douglas
U ( x, y ) = x α y β , le rapport des utilités marginales sera toujours égal à la forme générique suivante
TMSxy = Umx / Umx = (αy / βx ) et les demandes exprimées par le consommateur x * = αR / (α + β ) Px )
( )
et y * = βR / (α + β ) Py .
La méthode de substitution
ҵ Attention
Cette méthode est utilisable uniquement s’il n’y a pas d’exposant sur les variables x et y, aussi
bien dans la fonction d’utilité que dans la contrainte du revenu, mais en général surtout dans
la contrainte du revenu.
La méthode de Lagrange
ҵ Attention
C’est la méthode générale de la résolution des problèmes d’optimisation (maximum et minimum)
est utilisable dans tous les cas. Toutefois, il n’est pas nécessaire de l’utiliser si le problème est
très simple.
51
Focus Trois étapes sont nécessaires pour appliquer la méthode :
− Pour montrer que la solution sera bien sur la droite du revenu, on ramène les deux
variables accompagnées de leur constante respective du côté la constante 20. On
obtient ainsi une contrainte suivante − x − 2y + 20 = 0.
− On construit ensuite une nouvelle fonction notée L (fonction dite de Lagrange) qui
additionne les deux éléments du programme du consommateur par le biais d’un
coefficient λ (dit multiplicateur de Lagrange). Le résultat obtenu est une fonction
trois variables x, y et λ comme suit : L = xy + λ ( − x − 2y + 20 ).
− On dérive par la suite la fonction L obtenue par rapport aux trois variables qui la
composent et on annule ses dérivées obtenues :
⎧ Lx′ = y − λ = 0
⎪
L = xy + λ ( − x − 2y + 20 ) ⇒ ⎨ Ly′ = x − 2λ = 0
⎪ Lλ′ = − x − 2y + 20 = 0
⎩
⎧ y −λ=0 ⎧ y=λ
⎪ ⎪ ⎧ 2y = x
⇒ ⎨ x − 2λ = 0 ⇒ ⎨ x / 2 = λ ⇒ ⎨
x + 2y = 20 x + 2y = 20 ⎩ x + 2y = 20
⎩⎪ ⎪⎩
Les deux premières dérivées, par égalisation des deux expressions, donnent le
résultat de l’équi marginal x / 2 = y = λ, et la dernière la contrainte du revenu x + 2y = 20.
Le produit en croix de l’équation de l’équi marginale donne l’équation − x + 2y + 0. On
obtient ainsi un système de deux équations à deux inconnus comme ce qui suit :
⎧ − x + 2y = 0
⎨ x + 2y = 20 ⇒ 4 y = 20 ⇒ y = 20 / 4 = 5
⎩
et en la remplaçant ce résultat dans la première équation (− x + 2y = 0), on déduit
enfin que y * = 5, x * = 10, λ * = 5 et le niveau d’utilité d’équilibre est U * = 50 .
ҵ Note
C’est une méthode utilisée par tradition par les économistes qui est une variante de la méthode
de Lagrange.
52
Thème 5
Le choix optimal
du consommateur :
cas extrêmes
Exercices Exercices
Exercice A
Soit un consommateur qui utilise le bus (en quantité y) et sa voiture (en quantité x)
pour se rendre à son travail. L’interchangeabilité de son choix entre le bus et la voiture
est constante durant des mois. Le consommateur exprime des préférences additives des
biens dont la fonction d’utilité est de la forme U ( x, y ) = 2x + 4 y. Son revenu est égal à 10.
1. Écrire l’équation de la droite de budget en notant Px et Py les prix respectifs des
biens x et y.
2. Supposons que Px = Py = 2, déterminez le panier de biens qui maximise l’utilité du
consommateur. Représentez cet équilibre.
3. Comment les prix doivent-ils être modifiés pour qu’à l’équilibre le consommateur
ne consomme plus que du bien x ?
Exercice B
La fonction d’utilité d’Émilie pour des ampoules (bien demandé en quantité x) et
pour les lampes de chevet (bien demandé en quantité y) est donnée par une fonction qui
mélange les utilités en une proportion donnée exprimée qui prend la forme particulière :
U ( x, y ) = min ( 2x, y ) . Son revenu disponible est de 20 €, par ailleurs, on l’informe que les
prix respectifs des deux biens sont de 1 € et 2 €.
Trouvez les quantités demandées optimales de son choix et représentez l’équilibre
dans le plan (x, y).
▶ Remarque
En absence de convexité de la fonction d’utilité représentant les préférences des paniers mixtes,
la condition d’équi marginalité ne peut être vérifiée à l’optimum. C’est le cas des biens parfai-
tement substituables et complémentaires.
Corrigés
▶ Conseils
Dans les cas extrêmes relatifs aux biens parfaitement substituables (exercice A) ou aux biens
complémentaires (exercice B) il est vain de vérifier les conditions génériques d’optimalité. Pour
trouver les choix optima, utilisez les deux dispositifs suivants :
Thème 5
Trouvez un point commun sur les axes qui représente l’utilité et la contrainte du revenu.
L’hypothèse posée est qu’un bien est nécessaire et l’autre est non nécessaire.
– Dans le cas des biens complémentaires, égalisez l’équation de la combinaison fixe idéale
à l’équation de la contrainte de budget.
Exercice A
1. Écrire l’équation de la droite de budget en notant Px et Py les prix respectifs des
biens x et y.
La droite de budget représente toutes les combinaisons de deux biens pour lesquelles
la dépense totale est égale au revenu. Cette contrainte de revenu s’écrit sous sa forme
générique R = xPx + yPy ou sous sa forme d’équation y = R / Py − xPx / Py . Avec la valeur
connue du revenu, la droite est 10 = xPx + yPy ou y = 10 / Py − xPx / Py .
2. Supposons que Px = Py = 2, déterminez le panier de biens qui maximise l’utilité du
consommateur. Représentez cet équilibre.
Si les prix Px = Py = 2, alors 10 = 2x + 2y. La décision optimale du consommateur est
atteinte lorsque le consommateur sera parvenu à égaliser le ratio de substitution subjectif
(le TMS) au ratio objectif (le rapport des prix) tout en respectant la relation revenu-
dépense. Ici le TMS = 2/4 et le rapport des prix Px/Py = 1.
ҵ Note
La moyenne de deux paniers de biens différents apporte la même satisfaction. En d’autres
termes, dans cet exercice il y a une absence de diversification et de variété dans le choix. Les
paniers de biens sont exclusivement composés d’un seul et unique bien. C’est ce qui décrit ce
que l’on appelle une solution en coin.
Deux solutions sont possibles. Toutefois, la solution optimale qui est retenue est
( x * , y * ) = (0;5). Tout en tenant compte de la contrainte du budget, le consommateur préfère
x 0 2,5 5
y1 = 2x + 4y 5 0 U = 10
y 2 = 2x + 4y 10 0 U = 20
y 3 = 2x + 2y 5 0 R = 10
Figure 5.1
3. Comment les prix doivent-ils être modifiés pour qu’à l’équilibre le consommateur
ne consomme plus que du bien x ?
Pour que le consommateur ne consomme plus que du bien x à l’équilibre, il faut
que la pente de la contrainte du budget (ratio objectif) soit strictement supérieure à la
pente du TMS (ratio subjectif). Autrement dit, il faut que le prix du bien y diminue et
que le prix de x augmente faiblement tel que Py < Px , ou resté identique.
Exercice B
Trouvez les quantités demandées optimales de son choix, et représentez l’équilibre
dans le plan (x, y).
Les données sont R = 20 €, Px = 1 € et Py = 2 €, donc Px/Py = 1/2 et l’équation de la
contrainte du revenu est x + 2y = 20 . L’équation de la droite qui représente la proportion
fixe idéale de la fonction d’utilité est y = 2x .
Égalisons ces deux équations 2x = 10 − x / 2 ⇒ 2x + x / 2 = 10 ⇒ 5x / 2 = 10. Ce qui permet
d’obtenir x * = 20 / 5 = 4 et y * = 2x = 8 avec le niveau d’utilité d’équilibre qui est U * = 8.
2. Biens complémentaires
Tous les biens dans l’économie ne sont pas substituables. Certains sont complé-
mentaires. Les biens complémentaires sont des biens que le consommateur doit toujours
consommer ensemble dans des proportions fixes.
Si les biens sont complémentaires, alors les courbes d’indifférence seront en
forme de L. Un exemple qui représente les biens complémentaires est le cas de la paire
de chaussures. Ici le couple pied droit et pied gauche représente deux biens différents. Le
consommateur n’est pas plus satisfait d’avoir plusieurs chaussures du pied droit que s’il
n’a qu’une chaussure du pied gauche. Sans la chaussure du pied gauche, les chaussures
du pied droit supplémentaires ont une utilité marginale nulle. Par conséquent, il existe
58
une combinaison idéale au comportement traditionnel du consommateur. Cet exemple
Thème 5
offre la garantie de l’existence et de l’unicité de l’optimum. En revanche, la condition
d’équi marginale ne peut être vérifiée à l’équilibre. On ne peut pas en effet définir la
tangente au point de la combinaison idéale (au niveau du coude). Le TMS à la base du
coude n’est pas uniforme (à gauche le TMS = ∞ et à droite le TMS = 0).
59
Thème 6
L’impact
d’une variation
du revenu
sur l’équilibre
du consommateur
Exercices Exercices
Exercice A
Soit un consommateur qui utilise deux biens en quantité x et y. Il exprime ses préfé-
rences sous la forme U ( x, y ) = x 1/2 .y . Son revenu passe successivement, au cours de trois
mois, de 12 €, 24 € à 30 €. Les prix du marché des biens à consommer sont égaux à 2 €.
1. Donnez les fonctions de demandes des biens x et y, puis déduire les quantités
demandées optimales relatives à son choix.
2. Représentez les différents équilibres du consommateur, que constatez-vous ?
Exercice B
La fonction d’utilité d’un consommateur est donnée par une fonction de la forme :
U ( x, y ) = min( x,2y ). La première année son revenu disponible est de 100 € et les prix respec-
tifs des deux biens sont de 1 € et 2 €. Toutes choses égales par ailleurs, l’année suivante
son revenu passe à 50 €.
1. Donnez l’expression de la courbe d’Engel des biens x et y, représentez les équilibres
et les courbes d’Engel.
2. Les biens sont-ils normaux ?
ҵ Note
La fonction de demande-revenu d’un bien est la forme générique de la demande d’un bien. Elle
est exprimée en fonction du revenu et elle représente la courbe d’Engel. Elle est croissante si le
bien est un bien normal, et elle est décroissante si le bien est un bien anormal.
Corrigés
Exercice A
1. Donnez les fonctions de demandes des biens x et y, puis déduire les quantités
demandées optimales relatives à son choix.
Trouver les fonctions de demande des biens x et y revient à résoudre le programme
classique ci-dessous du consommateur sans les valeurs numériques :
Max x 1/2 .y s.c. R = xPx + yPy
Thème 6
− L’égalité des ratios Umx / Umy = Px / Py ⇒ (1/ 2x −1/2 . y ) / x 1/2 = Px / Py ⇒ y / 2x = Px / Py,
− La contrainte du revenu R = xPx + yPy.
Le produit en croix de la première équation donne 2xPx = yPy. Ce résultat donne une
première équation 2xPx − yPy = 0 et la deuxième est R = xPx + yPy. La résolution du système
par addition des deux équations donne pour solution la fonction de demande du bien x,
x * = R / 3Px et la fonction du bien y, y * = 2R / 3Py .
Tableau de valeurs
R Px Py x* y* U*
12 2 2 2 4 5,6
24 2 2 4 8 16
30 2 2 5 10 22,36
Figure 6.1
Lorsque le revenu disponible du consommateur change avec des prix constants, le
consommateur modifie son panier optimal de biens. Graphiquement, un accroissement
du revenu correspond à un déplacement parallèle vers le haut de la droite budgétaire
qui conduit à une extension de son budget. Chaque nouveau budget rencontre une
nouvelle courbe d’indifférence qui décrit un nouvel équilibre. En reliant ces différents
points optima, on décrit le chemin d’expansion du revenu. Comme les deux biens sont
des biens normaux, le chemin d’expansion a une pente positive comme il est visualisé
dans la figure 6.1.
Exercice B
1. Donnez la courbe d’Engel des biens x et y, représentez les équilibres et les courbes
d’Engel.
La courbe d’Engel est déduite de l’ensemble des situations d’équilibre du consom-
mateur. Par définition, les consommations optimales d’un bien en fonction des différents
niveaux de revenu réliées entre elles donnent la courbe d’Engel. Elle représente l’ensemble
des points optima de consommation lorsque seul le revenu varie.
Supposons que R est inconnu si Px = 1 € et Py = 2 €, alors Px/Py = 1/2 et l’équation de la
contrainte du revenu est x + 2y = R . L’équation de la courbe qui représente la proportion
idéale est 2y = x . Égalisons ces deux équations x / 2 = R / 2 − x / 2. Ce qui permet d’obtenir
x * = R / 2 et y * = R / 4 .
R Px Py x* y* U*
100 1 2 50 25 50
50 1 2 25 12,5 25
Figure 6.2
Thème 6
Figure 6.3
Figure 6.4
2. Les biens sont-ils normaux ?
Les figures 6.3 et 6.4 décrivent des courbes à pente positive, 1/2 pour le bien x et
1/4 pour le bien y. Au vu de ces résultats, les biens x et y sont des biens normaux, leur
demande baisse uniformément lorsque le revenu du consommateur diminue. Toutefois,
la sensibilité à la variation de la demande d’un bien au revenu est mesurée par l’élas-
ticité revenu de la demande. Elle rend compte de la variation relative de la demande
consécutive à la variation relative du revenu. La justification numérique que les biens
x et y sont des biens normaux est :
( )( )
e x /R = ( Δx / x ) / ( ΔR / R ) ⇔ (25 − 50 ) / 50 / (50 −100 ) /100 = 1> 0
( )( )
e y /R = ( Δy / y ) / ( ΔR / R ) ⇔ (12,5 − 25) / 25 / (50 −100 ) /100 = 1> 0
ҵ Note
Pour les biens substituts parfaits, si Px < Py le consommateur ne demande que le bien x. La
croissance du revenu entraîne la croissance de la consommation, le chemin d’expansion du
revenu se confond avec l’axe horizontal, puisque la demande dans ce cas est R / Px . La courbe
d’Engel est une droite de pente Px (R = xPx ). Pour les biens complémentaires l’équation de la
combinaison fixe idéale est R = x / (Px + Py ) ou R = y / (Px + Py ) .
66
Tableau de synthèse
Thème 6
Formule
Demande ↘ ↗
De première
Bien nécessaire,
Type de bien nécessité de qualité Bien de luxe
indispensable
inférieure
Margarine,
Restaurant,
Pomme de terre, Fruits, Fromage,
Exemple Téléphone mobile,
Transport en Viande
Loisirs, produits Bio
commun
67
Focus Extrait évolution de l’élasticité revenu 2001-2006
Les élasticités sont aussi utilisées pour évaluer les impacts des différentes poli-
tiques sur le comportement des consommateurs. Les actions menées sont de relancer
la consommation, de stimuler l’investissement, d’accorder des baisses de charges aux
entreprises pour les emplois de demain. On voit là une grande question sous-jacente en
macroéconomie qui lie les comportements microéconomique et macroéconomique de
la demande de consommation.
68
Thème 7
L’impact
d’une variation
du prix
sur l’équilibre
du consommateur
Exercices Exercices
Exercice A
Soit un consommateur qui utilise deux biens en quantités x (quantité de pêches)
et y (quantité de brugnons). Il exprime ses préférences sous la forme U ( x, y ) = x 1/2 .y . Son
revenu est 12 €. Au cours des trois semaines successives le prix du bien x varie de 2 € à
1 € et 0,50 € (arrivée des pêches espagnoles sur le marché). Le prix du marché du bien y
est toujours égal à 2 €.
1. Donnez les fonctions de demandes des biens x et y, puis déduire les quantités
demandées optimales de son choix.
2. Représentez les différents équilibres du consommateur, que constatez-vous ?
Exercice B
La fonction d’utilité d’un consommateur est donnée par une fonction de la forme :
U ( x, y ) = min( x,2y ). Son revenu disponible est de 100 € et les prix respectifs des deux biens
sont de 1 € et 2 €. Toutes choses égales par ailleurs, les semaines successives le prix du
bien y varie à 3 € et 0,50 €.
1. Représentez les équilibres dans le plan (x, y) et les courbes de demande-prix des
biens x et y.
2. Les biens sont-ils normaux ?
ҵ Note
La fonction de demande-prix d’un bien est la demande marshallienne classique. Elle représente
une courbe décroissante des prix : si le prix augmente la quantité du bien baisse et si le prix
baisse la quantité du bien augmente.
Corrigés
▶ Conseils
Vérifiez les conditions d’optimalité sans valeurs numériques. Dans le cas des biens substituables,
trouvez légalité du ratio subjectif et du ratio objectif sans oublier la contrainte du revenu. Dans
le cas des biens complémentaires, égalisez l’équation de la combinaison fixe idéale à l’équation
de la contrainte de budget.
Thème 7
1. Donnez les fonctions de demandes des biens x et y, puis déduire les quantités
demandées optimales de son choix.
Trouver les fonctions de demande des biens x et y revient à résoudre le programme
classique ci-dessous du consommateur sans les valeurs numériques :
Max x 1/2 .y s.c. R = xPx + yPy
La solution à trouver respecte toujours deux conditions :
− L’égalité des ratios Umx / Umy = Px / Py ,
⇒ (1/ 2x −1/2 . y ) / x 1/2 = Px / Py ⇒ y / 2x = Px / Py
− La contrainte du revenu R = xPx + yPy.
Après simplification, le produit en croix de la première équation donne 2xPx = yPy .
On déduit l’équation 2xPx − yPy = 0. Ce résultat avec la deuxième équation R = xPx + yPy
donne un système qui a pour résultat la fonction de demande du bien x, x * = R / 3Px et la
fonction du bien y, y * = 2R / 3Py .
R Px Py x* y* U*
12 2 2 2 4 5,65
12 1 2 4 4 8
12 0,5 2 8 4 11,3
Figure 7.1
▶ Remarque
La courbe de consommation-prix n’est pas toujours croissante, sa forme dépend de la typologie
de biens.
Exercice B
1. Représentez les équilibres dans le plan (x, y) et les courbes de consommation-prix
des biens x et y.
La courbe de consommation-prix est déduite des situations d’équilibre du consom-
mateur. Elle représente l’ensemble des points optima de consommation lorsque seul
le prix varie.
Supposons que R, Px et Py sont inconnus, que l’équation de la contrainte
du revenu est R = xPx + yPy et l’équation de la courbe qui représente la propor-
tion fixe idéale du choix du consommateur est 2y = x. Égalisons cette équation
à la contrainte du revenu R = xPx + yPy ⇒ x = ( R − yPy ) / Px . Ceci permet d’obtenir
2y = ( R − yPy ) / Px ⇒ 2yPx = R − yPy) ⇒ y (2Px + Py ) = R. D’où y * = R / (2Px + Py ) et x * = 2y *. La déduc
tion des valeurs numériques d’équilibres associées est comme ce qui suit :
R Px Py x* y* U*
100 1 2 50 25 50
100 1 3 40 20 40
100 1 0,5 80 40 80
Figure 7.3a
Figure 7.3b
Figure 7.4a
Figure 7.4b
2. Les biens sont-ils normaux ?
Les figures 7.3a et 7.4a décrivent des courbes à pente négative, tandis que les
figures 7.3b et 7.4b décrivent des droites à pente nulle. Au vu des figures ci-dessus, le
bien x et le bien y sont des biens normaux et complémentaires. En effet, leur demande
baisse lorsque leur prix propre du marché augmente. En plus, la baisse de la demande du
bien y, après la hausse du prix du bien y, s’accompagne aussi la baisse de la demande du
bien x. Toutefois, au-delà de l’aspect graphique, la sensibilité de la demande à la variation
du prix est mesurée par l’élasticité prix de la demande. Sa justification numérique est :
( ) ( )( )
e x /Py = ( Δx / x ) / ΔPy / Py ⇔ ( 40 − 50 ) / 50 / (3 − 2 ) / 2 = −0, 4 < 0
e y /Py = ( Δy / y ) / ( ΔP / P ) ⇔ ((20 − 25) / 25) / ((3 − 2 ) / 2 ) = −0,125 < 0
y y
75
Focus − Bien normal élastique, sa consommation augmente plus vite que la baisse du prix.
C’est le cas de certains biens comme la demande de transport, de vacances… la
raison de cette élasticité est la taille du marché et l’existence des produits substituts.
La manière la plus appropriée pour caractériser les biens est de les classer en
fonction de l’élasticité prix de leur demande. La notion d’élasticité-prix indique, toutes
choses étant égales par ailleurs, l’effet (la sensibilité) d’une variation en pourcentage du
prix sur les quantités demandées d’un bien. Plus un bien est sensible à la variation
du prix, plus il est élastique ; moins il l’est, plus il est inélastique. Dans la pratique, elle
représente un ratio, noté eD/P, entre la variation relative de la demande et la variation
relative de la demande.
Tableau de synthèse
Formule
Demande ↗ ↘ ↘
Biens
Biens de Biens de moindres
Biens de luxe premières indispensables nécessités
qualité sans substituts et de substituts
proches
Exemple
Margarine
Médicaments
Pommes
Téléphone, Essence Produits
de terre,
Voiture Consultation de mode
Ustensiles
médicale
de cuisine
76
Deuxième sous-typologie : biens substituables et biens complémentaires
Thème 7
Toutes choses égales par ailleurs, pour des biens normaux, en s’intéressant seule-
ment à l’effet du prix croisé d’un bien par rapport à la demande de l’autre bien, on déduit
une deuxième sous-typologie de biens.
Un bien est dit complémentaire par rapport à un autre lorsque sa consommation
croit, en tenant compte de la baisse du prix de l’autre bien. On trouve principalement
dans cette catégorie les biens qui doivent être consommés ensemble en proportion fixe.
C’est l’exemple de l’imprimante et ses cartouches, de la voiture et de l’essence, d’une
lampe de chevet et de ses ampoules.
Par contre, un bien est dit substituable par rapport à un autre bien lorsque sa
consommation croit avec la hausse du prix de l’autre bien. En termes de taux de varia-
tion, ce dernier est le bien qui peut être remplacé par un autre qui va répondre au même
besoin. Il faut souligner le caractère subjectif de cette notion.
Tableau de synthèse
Formule
Demande ↗ → ↘
77
Focus relativement élastiques à relativement inélastique. Cela est possible en créant un produit
qui est différencié et significatif pour les clients. Ainsi, lorsque, par le biais d’une image
de marque ou d’initiatives marketings, une entreprise augmente le désir des consom-
mateurs pour un produit et leur volonté à payer, quel que soit le prix, cela améliore la
situation de l’entreprise par rapport à ses concurrents. Mais cela peut aussi aller dans
l’autre sens. En effet le produit à vendre peut devenir plus élastique si un concurrent
commence à offrir des substituts convaincants ou si les revenus des consommateurs
baissent, ce qui les rend plus sensibles au prix. Par conséquent l’élasticité prix est une
mesure importante à surveiller.
Dans une autre dimension, la mesure de l’élasticité prix croisée est particulièrement
utile en matière de politique de la concurrence. Pour déterminer l’étendue d’un marché
et de déterminer si une entreprise est en situation d’abus de position dominante, il est en
effet nécessaire de voir jusqu’à quel point différents produits sont substituables (Coca
et Pepsi, Doliprane et Efferalgan…). Dans le même contexte, cette notion d’élasticité est
utile pour déterminer si deux biens appartiennent au même marché, et si les autorités
de contrôle de la concurrence doivent déclencher une action.
78
Thème 8
La modification
du prix
et changement
de la structure
de consommation
Exercices Exercices
Exercice A
Effet de substitution et de revenu : différence entre la décomposition de Hicks et
Slutsky.
Exercice B
Soit un consommateur au nom de Virgil utilise deux biens en quantités x (quantité
de pêches jaunes) et y (quantité de brugnons à chair blanche). Il exprime ses préférences
sous la forme de la fonction d’utilité U ( x, y ) = x 2 y . Son revenu est 24 €. Au cours des deux
semaines le prix du bien x a varié sur le marché de 2 € à 1 € (arrivée des pêches espagnoles
sur le marché), par contre le prix du bien y est toujours égal à 4 €.
1. Donnez les fonctions de demandes des biens x et y, puis déduire les quantités
demandées optimales de son choix.
2. Puisqu’il y a un changement du prix du bien x, donnez les équations de la courbe
d’indifférence, de la droite de budget de la situation initiale et finale.
3. Quantifiez et représentez les effets de substitution et de revenu par la méthode
de Hicks et de Slutsky.
4. Que constatez-vous ?
Exercice C
Soit un consommateur utilise deux biens en quantités x et y. Il exprime ses préfé-
rences sous la forme de la fonction d’utilité U ( x, y ) = x 1/2 y 1/2. Son revenu est 360 €. Au cours
des deux semaines le prix du bien y a varié sur le marché de 18 € à 10 € par contre le prix
du bien x est toujours égal à 6 €.
1. Trouvez les équilibres du consommateur.
2. Donnez les équations de la courbe d’indifférence, de la droite de budget de la
situation initiale et finale. Quantifiez et représentez les effets de substitution et de revenu
par la méthode de Hicks et de Slutsky.
Exercice D
Soit un consommateur utilise deux biens en quantités x et y. Il exprime ses préférences
sous la forme de la fonction d’utilité U ( x, y ) = min(2x, y ). Son revenu est 20 €. Au cours de
deux semaines le prix du bien y a varié sur le marché de 2 € à 4 € par contre le prix du
bien x à est toujours égal à 1 €.
1. Trouvez les équilibres du consommateur.
2. Quantifiez et représentez les effets de substitution et de revenu par la méthode
de Hicks et de Slutsky.
Thème 8
Vérifiez les conditions d’optimalité sans les valeurs numériques. Trouvez l’égalité du ratio
subjectif et du ratio objectif sans oublier la contrainte du revenu.
Corrigés
Exercice A
Effet de substitution et de revenu : différence entre la décomposition de Hicks et Slutsky.
Slutsky et Hicks sont deux économistes qui se sont intéressés à la décomposition
de l’effet de la variation des prix sur la structure du panier de consommation. Les deux
sont unanimes sur la manifestation de l’effet de revenu. La différence réside dans la
manifestation de l’effet de substitution.
La définition que Slutsky donne à l’effet de substitution est la variation de la demande
lorsque le prix se modifie avec un pouvoir d’achat constant de sorte que le panier initial
demeure accessible. Ceci sous-entend de faire pivoter la droite de budget autour du point
d’équilibre initial. Par contre, celle de Hicks est la variation de la demande lorsque le
prix se modifie avec une utilité constante. L’idée est de faire un mouvement le long de
la courbe d’indifférence, en passant par le panier initial, à la recherche d’une nouvelle
droite de budget qui correspond au même prix relatif de la droite de budget finale. La
droite de budget associée à cette nouvelle droite ne permet plus d’acheter le panier initial,
mais d’acquérir un panier différent.
L’effet de substitution de Slutsky donne au consommateur une somme (un revenu,
un pouvoir d’achat supplémentaire) qui lui permet de retourner à son niveau initial
de consommation, alors que l’effet de substitution de Hicks lui donne une somme (un
revenu, un pouvoir d’achat supplémentaire) qui lui permet de rester sur sa courbe
d’indifférence initiale.
Exercice B
1. Donnez les fonctions de demandes des biens x et y, puis déduire les quantités
demandées optimales de son choix.
Trouver les fonctions de demande des biens x et y revient à résoudre le programme
du consommateur Max ( x 2 y ) s.c. R = xPx + yPy.
La solution à trouver respecte toujours deux conditions :
− L’égalité des ratios Umx / Umy = Px / Py ⇒ 2xy / x 2 = Px / Py ⇒ 2y / x = Px / Py,
− La contrainte du revenu R = xPx + yPy.
R Px Py x* y* U*
Situation
24 2 4 8 2 128
initiale
Situation
24 1 4 16 2 512
finale
Thème 8
compensé, en attendant son revenu additionnel comme conséquence de l’effet prix.
− Umx / Umy = 2y / x = 1/ 4.
− La contrainte du revenu compensé y = 128 / x 2 .
Le produit en croix de la première équation donne x = 8y ⇒ y = x / 8 . Ce résultat
est à égaliser avec la deuxième équation, ce qui donne comme résultat y = x / 8 = 128 / x 2 ⇒ 8 ×128 = x 3
y = x / 8 = 128 / x ⇒ 8 ×128 = x 3. La solution obtenue du programme est la demande du bien x, x * = 3 1024 = 10,07
2
A C B ES = C – A ER = B – C ET = B – A
16
x* 8 10,07 16 10,07 – 8 = 2,07 8
– 10,07 = 5,93
1,26
y* 2 1,26 2 2 – 1,26 = 0,74 0
– 2 = – 0,74
Figure 8.1
A C B ES = C – A ER = B – C ET = B – A
32/3 16
x* 8 32/3 = 10,6 16 8
– 8 = 2,6 – 32/3 = 5,4
4/3
y* 2 4/3 = 1,3 2 2 – 4/3 = 0,6 0
– 2 = –0,6
Figure 8.2
Thème 8
Les biens x et y sont des biens normaux substituables. La demande du consommateur
augmente lorsque le prix du bien baisse. En effet, lorsque le prix du bien x diminue, le
consommateur réorganise la composition de son panier au profit du bien y. Le consom-
mateur se sent plus riche car son pouvoir d’achat lié à son revenu à augmenter. Ceci du
fait de la baisse du prix du bien x. Les deux méthodes de décomposition de l’effet de la
baisse des prix sur la demande donnent le même effet total. Par contre, la méthode de
Hicks surestime l’effet revenu et la méthode de Slutsky surestime l’effet de substitution.
Exercice C
1. Trouvez les équilibres du consommateur.
Trouver les équilibres du consommateur correspond à trouver les demandes des biens
x et y c’est-à‑dire résoudre le programme du consommateur Max ( x 1/2 y 1/2 ) s.c. R = xPx + yPy.
La solution à trouver respecte toujours deux conditions :
− L’égalité des ratios y / x = Px / Py,
− La contrainte du revenu R = xPx + yPy.
Le produit en croix de la première équation donne xPx = yPy. Ce résultat donne une
première équation xPx − yPy = 0 à associée à la deuxième équation R = xPx + yPy. La solu-
tion du système obtenue est la fonction de demande du bien y, y * = R / 2Py et la fonction
du bien x, x * = R / 2Px .
R Px Py x* y* U*
Situation
360 6 18 30 10 17,32
initiale
Situation
360 6 10 30 18 23,24
finale
A C B ES = C – A ER = B – C ET = B – A
Figure 8.3
Thème 8
x *
30 23,33 30 –6,67 6,67 0
y* 10 14 18 4 4 8
Figure 8.4
Exercice D
1. Trouvez les équilibres du consommateur.
ҵ Note
Les demandes génériques du programme du consommateur de cette fonction de biens complé-
( ) ( )
mentaires sont données par y * = 2R / 2Py + Px et x * = R / 2Py + Px .
R Px Py x* y* U*
Situation
20 1 2 4 8 8
initiale
Situation
20 1 4 2,22 4,44 4,44
finale
A C B ES = C – A ER = B – C ET = B – A
U* 8 8 4,44
Thème 8
programme est la demande du bien y, y * = 8 et la fonction du bien x, x * = 4. Nous dispo-
sons maintenant de toutes les informations pour quantifier et représenter les effets de
substitution et de revenu.
A C B ES = C – A ER = B – C ET = B – A
U* 8 8 4,44
ҵ Note
Pour des biens dits substituts parfaits, lorsque la droite de budget pivote, le panier passe de
l’axe vertical à l’axe horizontal. Il n’y a plus de mouvement à opérer via l’effet revenu. La totalité
de la variation de la demande est due à l’effet substitution.
ҵ Note
Dans le cas des fonctions d’utilités extrêmes (parfaitement substituable et complémentaire) seul
un effet se manifeste lorsqu’une modification du prix est observée. Dans le cas d’une fonction
des biens complémentaires seul l’effet revenu est décrit (l’effet total égal à l’effet revenu) et
dans celui des biens parfaitement substituables seul l’effet de substitution est d’écrit (l’effet
total est égale à l’effet de substitution).
90
Effet de substitution sur la courbe d’indifférence : VC
Thème 8
Cette méthode de décomposition de Hicks repose sur l’idée fondamentale selon
laquelle l’effet de substitution se produit à utilité constante. C’est-à‑dire que le revenu
réel est constant lorsqu’il permet de conserver le même niveau d’utilité initialement. On
considère alors cette fois la variation des prix relatifs, en ajustant le revenu nominal de
façon à maintenir constante l’utilité du consommateur. Graphiquement, elle consiste
à partir du point d’équilibre initial, et de glisser sur la courbe d’indifférence initiale
jusqu’à trouver un point intermédiaire d’équilibre, tel qu’à ce point la droite de budget
intermédiaire soit parallèle à la droite de budget finale (résultat de la modification).
Analytiquement, la solution est obtenue avec un TMS qui est égal au rapport des prix
de la situation finale associé à l’équation de l’utilité initiale.
91
Focus Synthèse d’évaluation des effets par signe + ou –
Effet sur la
Biens Catégorie (ES) (ER) (ET)
demande
Normal + + + Augmente
–
x
(inférieur) + Si ES < ER ⇒ – Rare, baisse
De luxe + + + Augmente
Normal – + Si ES = ER ⇒ 0 Constant
Si ES < ER ⇒ – Baisse
y Augmente
Complémentaire + + + Variation
Substituable – + ? ambiguë
Inférieur – + ET suit ER ?
92
Thème 9
Les élasticités
de la demande
Exercices Exercices
Exercice A
Soient deux biens de consommation courante x et y, dont l’élasticité du bien x par
rapport à son prix est –0,5, l’élasticité croisée de x par rapport au prix de y est égale à –2
et 2, et l’élasticité revenu de y est 1,5 puis –2.
1. Définir ces deux élasticités prix et l’élasticité revenu.
2. Est-il normal que l’élasticité prix de la demande d’un bien soit négative ?
3. Si le prix du bien x et y augmentent de 10 %, que doit-il se passer sur la demande de x ?
4. Comment qualifiez-vous les deux biens x et y, au regard de leurs élasticités croisées ?
5. Si l’élasticité revenu du bien y est 1,5, puis –2, comment qualifiez-vous le bien y
au regard de cette élasticité ?
Exercice B
Calculez les élasticités prix et revenu des biens consignés dans le tableau ci-joint
2018 2019
Biens
Prix Quantités Prix Quantités
Pomme
1 66 2 68
de terre
Téléphone
180 166 419,4 500
mobile
Exercice C
Une étude sur les déterminants des dépenses de santé dans un pays de l’OCDE
montre que celles-ci dépendent étroitement du revenu des ménages, toutes choses égales
par ailleurs, et en particulier à un indicateur de l’État de santé donné. Elle montre que
lorsque le revenu augmente de 10 %, les dépenses de santé augmentent de 25 %.
1. Que signifie une élasticité revenu supérieure à 1 ?
2. Pourquoi l’élasticité revenu est-elle généralement positive ?
3. Calculez l’élasticité revenu des dépenses de santé et interprétez.
Thème 9
L’élasticité est avant tout et par construction le rapport de la variation en pourcentage de la
demande sur la variation en pourcentage du prix (ou du revenu). Utilisez directement le rapport
des valeurs si vous êtes en présence de deux pourcentages.
Corrigés
Exercice A
1. Définir ces deux élasticités prix.
L’élasticité directe du prix (élasticité de la demande du bien x par rapport à son
prix) mesure la sensibilité de la demande du bien x à une variation de son prix. Toutes
choses étant égales par ailleurs, elle indique l’effet d’une variation en pourcentage du
prix d’un bien x sur les quantités demandées de ce bien.
L’élasticité croisée du prix (élasticité de la demande du bien x par rapport au prix
du bien y) mesure la sensibilité de la demande x à une variation du prix du bien y. Elle
indique l’effet d’une variation en pourcentage du prix d’un bien y sur les quantités
demandées du bien x, toutes choses étant égales par ailleurs.
L’élasticité revenu de la demande d’un bien mesure la sensibilité de la demande
de ce bien à la variation du revenu. Elle indique, toutes choses égales par ailleurs, l’effet
de la variation en pourcentage du revenu sur la quantité du bien.
2. Est-il normal que l’élasticité prix de la demande soit négative ?
Selon la typologie des biens, l’élasticité prix directe des biens normaux ou (ordinaires)
est toujours de signe négatif. En effet, lorsque le prix d’un bien augmente, naturellement
sa quantité en réaction aura tendance à baisser. C’est cette relation inverse qui explique
le signe négatif de l’élasticité prix de la demande.
3. Si le prix du bien x et y augmentent de 10 %, que doit-il se passer sur la demande
de x ?
En ne considérant que les réactions traditionnelles des biens, si les deux biens
sont des biens substituables et si le prix de x et y augmentent de 10 %, la demande du
bien x baisse d’abord puis augmente ensuite par effet de la hausse du prix de y. Il en est
de même pour le bien y. Du fait que la hausse simultanée des prix des deux biens est de
même niveau, cela ne change pas le rapport des prix relatifs, toutes choses égales par
ailleurs, la demande du bien x reste la même.
Exercice B
Calculez les élasticités prix et revenu des biens consignés dans le tableau ci-joint.
Les élasticités mesurent la sensibilité de la demande des biens par rapport à ses
éléments constitutifs. Ce sont des rapports entre des variations relatives. Pour les calculer,
posons d’abord les formules des variations relatives et les élasticités par la suite.
ΔP / P = PA / PD −1= a, ΔD / D = DA / DD −1= b et ΔR / R = RA / RD −1= c. Alors on déduit par la
suite e D/P = b / a et e D/R = b / c.
Thème 9
Biens
a = ΔP / P b = ΔD / D e D/P e D/R
Téléphone
1,33 2,01 1,51 11,16
mobile
Revenu c = 0,18
Exercice C
1. Que signifie une élasticité revenu supérieure à 1 ?
Une élasticité revenu d’un bien supérieure à 1 signifie que la demande augmente
plus vite que la hausse du revenu. C’est la caractéristique des biens normaux considérés
supérieurs.
2. Pourquoi l’élasticité revenu est-elle généralement positive ?
Pour la plupart des biens, l’élasticité revenu est généralement positive, car
lorsqu’un revenu augmente (effet de pouvoir d’achat) cela induit une évolution de la
demande du bien. Autrement dit, la part du revenu consacrée à la demande des biens
augmente avec la croissance du revenu. Les deux mouvements sont dans le même sens,
ce qui donne ce signe positif.
3. Calculez l’élasticité-revenu des dépenses de santé et interprétez.
L’élasticité revenu (élasticité de la demande par rapport au revenu) mesure la
sensibilité de la demande d’un bien à une variation du revenu. Elle indique, toutes
choses étant égales par ailleurs, l’effet d’une variation en pourcentage du revenu sur
les quantités demandées du bien.
Ici le rapport de la variation de la demande de santé sur le taux de variation du
revenu e D/R = ( ΔD / D ) / ( ΔR / R ) = 25 /10 = 2,5. On constate, selon l’étude, que la demande de
santé augmente plus vite que la croissance du revenu. Au vu de ce résultat, le bien de santé
est considéré comme un bien normal de luxe (valeur de l’élasticité est supérieure à 1).
98
− Les biens inférieurs sont les biens de première nécessité que l’on consomme lorsque
Thème 9
l’on a un faible revenu. La mesure de l’élasticité revenu est négative, car lorsque le
revenu augmente, la consommation des biens diminue au profit d’autres produits.
− Les biens normaux de nécessité sont les biens dont l’élasticité revenu est légère-
ment positive (entre 0 et 1). C’est l’ensemble des biens comme le pain, les yaourts.
− Les biens supérieurs sont les biens normaux de seconde nécessité, leur élasti-
cité-revenu est positive et supérieure à 1. Ce qui les caractérise est : lorsque le
revenu est plus important, on en consomme davantage, car ce sont des biens de
meilleure qualité, mais plus chers.
99
Thème 10
La demande
et taxations
Exercices Exercices
Exercice A
Soit un consommateur utilise deux biens en quantités x et y. Il exprime ses préfé-
rences sous la forme de la fonction d’utilité U ( x, y ) = x 2 y 3 ). La valeur de son revenu est de
200 € et les prix respectifs du bien x et y est de 8 € et 4 €.
1. Donnez les fonctions de demandes des biens x et y, puis déduire les quantités
demandées optimales de son choix.
2. Une première politique gouvernementale est de taxer à l’unité le prix du bien x,
pour recouvrir à la transition écologique. Pour t = 0,1 € déduire les quantités demandées
optimales et la valeur de la taxe gouvernementale collectée. Puis une taxe de 6 % sur les
quantités achetées.
3. Une deuxième politique gouvernementale est de taxer à t % le revenu du consom-
mateur. Pour t = 6 % déduire les quantités demandées optimales et la valeur de la taxe
gouvernementale collectée.
4. Une troisième politique gouvernementale est de combiner l’impôt sur les revenus
et la taxe sur la TVA.
5. Que constatez-vous ?
Exercice B
Soit un consommateur utilise deux biens en quantités x et y, avec x qui représente
le bien de santé et y le bien alimentaire. Il exprime ses préférences sous la forme de la
fonction d’utilité U ( x, y ) = xy . La valeur de son revenu est de 120 € et les prix respectifs du
bien x et y est de 8 € et 6 €.
1. Donnez les fonctions de demandes des biens x et y, puis déduire les quantités
demandées optimales de son choix.
2. Une première politique gouvernementale est de taxer de 10 % le prix du bien x
pour couvrir le déficit du budget de la santé. Mesurez les effets cette politique sur le
comportement du consommateur.
3. En même temps un dégrèvement sur le revenu 8,9 est offert au consommateur de
manière à compenser la perte de pouvoir d’achat subie sur le bien x. Calculez les demandes
du consommateur.
Thème 10
Exercice A
1. Donnez les fonctions de demandes des biens x et y, puis déduire les quantités
demandées optimales de son choix.
Trouver les fonctions de demande des biens x et y revient à résoudre le programme
classique ci-dessous du consommateur sans les valeurs numériques :
(
Max x 2 y 3 ) s.c. R = xPx + yPy
La solution à trouver respecte toujours deux conditions :
− Umx / Umy = Px / Py ⇒ 2xy 3 / 3x 2 y 2 = Px / Py ⇒ 2y / 3x = Px / Py .
− La contrainte du revenu R = xPx + yPy.
Le produit en croix de la première équation donne 3xPx = 2yPy , d’où l’équation
3xPx − 2yPy = 0 à associer à la deuxième équation R = xPx + yPy.
⎧ 3xPx − 2yPy = 0 ⎧ 3xPx − 2yPy = 0
⎨ xPx + yPy = R ⇒ ⎨ 3xPx + 3yPy = 3R ⇒ 5yPy = 3R
⎩ ⎩
La solution du système obtenu donne la fonction du bien x, x * = 2R / 5Px et la fonction
de demande du bien y, y * = 3R / 5Py . Avec les données numériques y * = 3R / 5Py = 600 / 20 = 30
et x * = 2R / 5Px = 10.
2. Une première politique gouvernementale est de taxer à l’unité le prix du bien x
pour recouvrir à la transition écologique. Pour t = 0,1 € déduire les quantités demandées
optimales et la valeur de la taxe gouvernementale collectée. Puis une taxe de 6 % sur les
quantités acheter.
Nous savons que, y * = 3R / 5Py , x * = 2R / 5Px . R = 200, Px = 8 et Py = 4. La politique mise
en place est une politique de taxation dit d’impôts indirects. En observant les expressions
des fonctions de demandes des biens x et y, pour une taxe de t sur le prix de x, la demande
du bien x aura tendance à baisser par contre la demande du bien y restera identique
(absence de Px dans l’expression de la demande). Par contre celui de la TVA aura plus
d’impact sur les deux biens.
− Si le prix du bien x passe de Px à Px + t, le prix qui introduit la taxe passe de Px = 8
à Px + t = 8,1, et les quantités des biens consommées deviennent : y * = 3R / 5Py = 30 et
x * = 2R / 5( Px + t ) = 9,87 .
La taxe gouvernementale collectée est : T = tx * = 0,1× 9,87 = 0,987, avec t = Px + t − Px .
− Si la taxe sur la valeur est de 6 %, les prix des biens passent de P à P + t, les prix
qui introduisent la taxe est à P + t = 1,06P. Les quantités des biens consommées
deviennent : y * = 3R / 5Py = 600 / 5(1,06 ) 4 = 28,3 et x * = 400 / 5(1,06 ) 8 = 9, 43.
La taxe gouvernementale collectée est : T = (10 − 9, 43) + (30 − 28,3) = 0,57 +1,7 = 2,27.
Tableau de synthèse
Politiques Px Py R x* y* T U
Sans
8 4 200 10 30 0 2 700 000
impôts
Impôts
sur le 8 4 180 9 27 20 1 594 323
revenu
Impôts
8,48 4,24 180 8,49 25 ,47 26,07 1 190 973,82
et TVA
Thème 10
1. Donnez les fonctions de demandes des biens x et y, puis déduire les quantités
demandées optimales de son choix.
La solution à trouver respecte toujours deux conditions :
− Umx / Umy = Px / Py ⇒ y / x = Px / Py ⇒ xPx − y Py.
− La contrainte du revenu R = xPx + yPy.
⎧ xPx − yPy = 0
⎨ xPx + yPy = R ⇒ 2xPx = R
⎩
La solution du système obtenu donne la fonction de demande du bien y, y * = R / 2Py
et la fonction du bien x, x * = R / 2Px . Avec les données numériques y * = R / 2Py = 120 /12 = 10
et x * = R / 2Px = 7,5.
2. Une première politique gouvernementale est de taxer de 10 % le prix du bien x pour
couvrir le déficit du budget de la santé. Mesurez les effets cette politique sur le compor-
tement du consommateur.
Si la taxe sur la valeur est de 10 %, le prix du bien passe de P à P + t, le prix qui
introduit la taxe est à P + t = 1,1P = 8,8. Les quantités des biens consommées deviennent :
y * = 10 et x * = 120 /17,6 = 6,82. La taxe gouvernementale collectée est : T = (7,5 − 6,82 ) = 0,68.
Mesurons les effets de cette hausse du prix par la décomposition de Slutsky
− y / x = 8,8 / 6 ⇒ 6y − 8,8x = 0.
− La contrainte du revenu −8,8 / 6 = ( y −10 ) / ( x − 7,5) ⇒ 6y + 8,8x = 126.
⎧ 6y − 8,8x = 0
⎨ 6y + 8,8x = 126 ⇒12y = 126
⎩
La solution du système est y * = 126 /12 = 10,5 et x * = 7,16. Nous disposons maintenant
de toutes les informations pour quantifier les effets de substitution et de revenu de la
hausse du prix.
A C B ES ER ET
U* 75 75,18 68,2
107
Thème 11
La représentation
de la fonction
de production
Exercices Exercices
Exercice A
L’entreprise Nicolin pour produire du chocolat utilise le facteur travail (facteur
demandé en quantité L) et le facteur capital (facteur demandé en quantité K). Sa produc-
tion est donnée par une fonction qui mélange les facteurs demandés et prend la forme :
Y ( K ,L ) = K 1/2 L1/2. Écrire l’équation de la fonction de production de l’entreprise Nicolin associée
à un niveau d’utilité Y0 = 20 et la tracer dans le plan (L, K).
Exercice B
Une compagnie aérienne organise des vols moyen-courriers Paris-Athènes. Un vol
nécessite 2 pilotes et 4 hôtesses. On note par Y la production qui représente l’avion, P le
facteur « pilote » et H, le facteur « hôtesse ».
1. Écrire la fonction de production de la compagnie.
2. Représentez l’isoquante d’équation Y1 = 1, Y2 = 5.
3. On cherche à augmenter le nombre de pilotes et d’hôtesses par 4 à partir de la
fonction définie pour Y1 = 1, que constatez-vous sur la production de la compagnie ?
Exercice C
Les productions journalières de pâtes, et les productivités par heure des employées
de l’entreprise Alpi sont consignées dans le tableau ci-dessous.
L K Y PML PmL
10 4 200 20
11 4 231 21 31
12 4 264 22 33
13 4 286 22 22
14 4 294 21 8
15 4 300 20 6
Exercice D
Soient les fonctions de production suivantes :
Y1 = f ( L ) = L0,5 , Y2 = f ( K ,L ) = (2K + L )
0,5
Thème 11
3. Représentez les fonctions de production Y1, et Y2 sur un graphique pour un niveau
de production 4.
▶ Conseils
Faites attention aux formes que doivent prendre les courbes en fonction des caractéristiques
des facteurs de production.
Corrigés
Exercice A
Écrire l’équation de la fonction de production de l’entreprise Nicolin associée à un
niveau d’utilité Y0 = 20 et la tracer dans le plan (L, K).
Si on désigne par 20 le niveau de production, l’équation de la fonction de production
est déduite de l’expression 20 = K 1/2 L1/2. Isolons K dans cette expression pour obtenir l’équation
de la fonction de production. Pour le faire ici, on élève d’abord les deux parties de l’égalité
2 2
au carré afin de neutraliser les exposants sur K et L. Ainsi 202 = K (1/2) L(1/2) ⇒ 400 = KL. Puis on
déduit l’équation de la courbe de niveau de l’isoquante Y0 = 20, alors 400 = KL ⇒ K = 400 / L.
L 5 10 20 40
K 80 40 20 10 Y0 = 20
Figure 11.1
Figure 11.2
3. On cherche à augmenter le nombre de pilotes et d’hôtesses par 4 à partir de la
fonction définie pour Y = 1, que constatez-vous sur la production de la compagnie ?
Augmenter de 4 les deux facteurs de production, c’est avoir forcément 4 avions.
On observe ainsi le phénomène économique dit des rendements d’échelle constants.
Thème 11
avec le même coefficient les deux facteurs P et H. Autrement dit, quel va être la
croissance de la production Y ? = min( 4P / 2, 4H / 4 ) . En faisant le calcul on retrouve la
même proportion que dans la question n° 1, à savoir P/2 = H/4 qui donne P = H/2. Donc
min( 4P / 2, 4H / 4 ) = min(4 ( P / 2,H / 4 )) = 4min( P / 2,H / 4 ) = 4Y1 .
Exercice C
Représentez, en fonction de la variable travail, sur un même graphique la courbe de
la production Y (au-dessus), les PML et PmL (en dessous). Que constatez-vous ?
L K Y PML PmL
10 4 200 20
11 4 231 21 31
12 4 264 22 33
13 4 286 22 22
14 4 294 21 8
15 4 300 20 6
Figure 11.3
Exercice D
1. Calculez les productivités moyennes et marginales de chaque fonction.
Y1 = f ( L ) = L0,5 , Y2 = f ( K ,L ) = (2K + L )
0,5
Y2 = (2K + L )
0,5
PML = (2K + L ) / L
0,5
PMK = (2K + L ) / K
0,5
Thème 11
de la dérivée 0,5 et L−0,5 = 1/ L sont positifs. Sa dérivée seconde Y ′′ = −0,25L−1,5 est négative,
par son signe. Alors, la productivité marginale est positive et négative.
3. Représentez les fonctions Y1, et Y2 sur un graphique pour le niveau de production 4
La fonction de production Y1 est une fonction d’une variable. Si on désigne par 4
le niveau de la production, l’équation de la première courbe d’isoquante est donnée par
4 = L0,5 ⇒ L = 2. La production est un point de production représentée par le couple L = 2,Y = 4.
Figure 11.4a
Figure 11.4b
116
Son principe est de mettre en lumière les effets sur la quantité produite (output) d’un
Thème 11
accroissement identique de la quantité utilisée de tous les facteurs de production (inputs).
Ainsi, le rendement d’échelle peut être constant lorsque la production atteint un volume
stable, croissant lorsque la production atteint des volumes importants et décroissant
pour des faibles quantités de production.
117
Thème 12
La représentation
de la fonction
de coût
Exercices Exercices
Exercice A
Le coût total de l’entreprise Icar est CT = Y 3 − 8Y 2 + 30Y.
1. Au vu de sa fonction de coût, dans quel contexte d’analyse (courte période ou
longue période) se trouve l’entreprise ?
2. Calculez les fonctions des coûts moyens et des coûts marginaux de l’entreprise.
3. Représentez les coûts moyens et marginaux sur un même graphique entre 0 et 7.
Que constatez-vous ?
Exercice B
Le coût total de l’entreprise Supco est CT = Y 3 − 2Y 2 + 5.
1. Au vu de sa fonction de coût, dans quel contexte d’analyse se trouve l’entreprise ?
2. Calculez les fonctions des coûts moyens et des coûts marginaux.
3. Représentez les coûts moyens et marginaux sur un même graphique entre 0 et 7.
Exercice C
Considérons les données du tableau ci-dessous qui représente la production d’acier
et les coûts associés de l’entreprise Alpacier.
Y 8 9 10 11
CV 80 88 98 110
Calculez les coûts fixes moyens (CFM), les coûts variables moyens (CVM), les coûts
moyens (CM) et les coûts marginaux (Cm). Que constatez-vous ?
Exercice D
Le revenu dont dispose le producteur Alpacier pour acquérir ses facteurs de produc-
tion est égal à 200 €, les prix des facteurs L et K pour produire une tonne d’acier par jour
sont 20 € et 40 €.
Écrivez l’équilibre du budget du producteur et tracez la droite d’iso-coût. Si la valeur
de son revenu augmente à 300 avec les prix des facteurs L et K de 30 et 40, tracez dans le
même graphique ce que vous obtenez.
Thème 12
La première notion à connaître est la distinction entre le coût économique et le coût comptable.
Si les économistes et les comptables considèrent les revenus de la même façon, ils ne considèrent
pas les coûts de la même façon. La conception des coûts des comptables ne considère que les
coûts explicites (ceux qui nécessitent une sortie de fonds de l’entreprise) et l’amortissement.
Par contre, eux aussi, les économistes considèrent les coûts explicites et de manière accessoire
l’amortissement, mais en plus de ces coûts, ils ajoutent le coût d’opportunité. Il est défini comme
un coût de renonciation à l’utilisation des ressources investies dans l’entreprise.
Corrigés
Exercice A
1. Au vu de sa fonction de coût, dans quel contexte d’analyse (courte période ou longue
période) se trouve l’entreprise ?
Dans l’expression de la fonction de coût total le fait qu’il n’y ait que des coûts qui
dépendent du niveau de la production (coûts variables), l’entreprise se trouve dans un
contexte de longue période.
2. Calculez les fonctions des coûts moyens et des coûts marginaux de l’entreprise
Le coût moyen correspond au coût de production généré par niveau de production.
Le coût marginal correspond au coût de production généré par une unité supplémentaire.
CM = CT / Y = (Y 3 − 8Y 2 + 30Y ) / Y = Y 2 − 8Y + 30
Cm = CT ′ = (Y 3 − 8Y 2 + 30Y )′ = 3Y 2 −16Y + 30
3. Représentez les coûts moyens et marginaux sur un même graphique entre 0 et 7.
Y 0 1 2 3 4 5 6 7
CM 30 23 18 15 14 15 18 23
Cm 30 17 10 9 14 25 42 65
CT 0 23 36 45 56 75 108 161
Figure 12.1
Les courbes des coûts moyens et marginaux décrivent une relation traditionnelle qui
découle des rendements factoriels décroissants, et mettent en lumière les zones d’écono-
mies d’échelle positive et négative (économies d’échelle et déséconomies d’échelle). L’idée
sous-jacente s’exprime comme ce qui suit : la diminution du coût moyen de production
résulte de l’accroissement des quantités produites en série. Sa manifestation s’exprime
de la manière suivante :
1. Lorsque le Cm < CM, le coût moyen décroît lorsque la quantité produite augmente.
2. Lorsque Cm = CM le coût moyen est minimal et lorsque Cm > CM le coût moyen
augmente avec la production.
Exercice B
1. Au vu de sa fonction de coût dans quel contexte d’analyse se trouve l’entreprise ?
Dans l’expression de la fonction de coût total à côté des coûts variables le fait
qu’il y ait des coûts fixes (CF = 5), on déduit que l’entreprise se trouve dans un contexte
d’analyse de courte période.
2. Calculez les fonctions des coûts moyens et les coûts marginaux.
Le coût moyen correspond au coût de production généré par niveau de production.
Le coût marginal correspond au coût de production généré par une unité supplémentaire.
CM = CT / Y = (Y 3 − 2Y 2 + 5) / Y = Y 2 − 2Y + 5 / Y
Cm = CT ′ = (Y 3 − 2Y 2 + 5)′ = 3Y 2 − 4Y
3. Représentez les coûts moyen et marginal sur un même graphique entre 0 et 7.
Y 0 1 2 3 4 5 6 7
Cm 0 –1 4 15 32 55 84 119
Exercice C
Calculez les coûts fixes moyens (CFM), les coûts variables moyens (CVM), les coûts
moyens (CM) et les coûts marginaux (Cm). Que constatez-vous ?
Y 8 9 10 11
CV 80 88 98 110
Cm = DCT/DY – 8 10 12
Exercice D
Écrivez l’équilibre du budget du producteur et tracez la droite d’iso-coût. Si la valeur
de son revenu augmente à 300 avec les prix des facteurs L et K de 30 et 40, tracez dans le
même graphique ce que vous obtenez.
La contrainte budgétaire du producteur d’acier est l’ensemble des facteurs de
production dont le producteur est susceptible d’acquérir étant donné la valeur de son
revenu et des prix auxquels les facteurs sont acquis. L’expression générique de l’iso-
coût est CT = LPL + KPK . Elle représente l’égalité entre la valeur du revenu dont dispose le
producteur pour acheter ses facteurs de production et la valeur des dépenses à réaliser
en acquisition des facteurs.
Si CT = 200, PL = 20 et PK = 40 alors la contrainte s’écrit 200 = 20L + 40K .
Si R = 300 et les prix PL = 30 et PK = 40 alors la contrainte s’écrit 300 = 30L + 40K .
L 0 10
K1 5 0 R = 200, PL = 20, PK = 40
Figure 12.3
125
Focus courbe des coûts moyens de longue période présente la même forme en U que celle
de la courte période. Elle sera définie comme une courbe enveloppe des courbes
de court terme. Il est utile d’interpréter cette courbe comme une courbe de projet.
− Au niveau de la fonction de coût prenant en compte les coûts de la demande des
facteurs de production, l’entreprise peut faire varier tous les facteurs de production.
La droite d’iso-coût qui représente ce coût total permet de répondre à la question
qui se pose à l’entreprise en ces termes : quelle combinaison de facteurs doit-elle
choisir pour minimiser les coûts. On suppose que l’entreprise peut se procurer les
facteurs de production sur un marché concurrentiel au prix PL (le taux de salaire)
et PK (le taux d’intérêt), ainsi pour toute combinaison des facteurs de production
le coût total est CT = KPK + LPL . Elle représente les dépenses minimales de production
qui permettent de produire la une quantité maximale.
126
Thème 13
Le choix
d’efficience
sur la production
Exercices Exercices
Exercice A
La fonction de production de l’entreprise Nicolin pour du chocolat utilise le facteur
travail (facteur demandé en quantité L) et le facteur capital (facteur demandé en quantité K).
Cette fonction de production qui mélange les facteurs demandés prend la forme : Y = K 1/2 .L1/2.
1. Quelle serait la décision technique efficiente de l’entreprise ?
2. Dans le cas où la dépense en facteurs serait de 200 € et les prix du marché respectifs
des facteurs sont 5 € et 2 €, quelle serait la décision technique d’efficience de l’entreprise ?
Exercice B
Une compagnie aérienne organise des vols Paris-Beijing. Un vol nécessite 1 avion
(production ou la mise à disposition de la compagnie), 4 pilotes et 12 stewards. On note
par Y, la variable « avion », P le facteur « pilote » et H, le facteur « steward ».
1. Écrire la fonction de production de la compagnie
2. Quelle serait la décision d’efficience technique que la compagnie prendrait-elle ?
3. Une dépense globale en facteurs de 200 € et des prix respectifs du marché des
facteurs sont 5 € et 2 €, quelle serait la décision technique d’efficience de l’entreprise ?
Exercice C
Les productions journalières de pâtes, et les productivités par heure des employées
de l’entreprise Alpi sont consignées dans le tableau ci-dessous.
L K Y PML PmL
10 4 200 20
11 4 231 21 31
12 4 264 22 33
13 4 286 22 22
14 4 294 21 8
15 4 300 20 6
En analysant le tableau joint, trouvez les quantités des facteurs efficients et le niveau
de production associée, justifiez votre réponse.
Thème 13
La fonction de production d’un supermarché s’exprime à travers le nombre de
clients qui passent à la caisse. Ce nombre détermine in fine Y, la production en fonction
du facteur travail (nombre de personnels de caisse). Cette production est sous la forme
Y = −L3 + 8L2 + 30L . Donnez les expressions des productivités (moyenne et marginale) de
l’entreprise. Représentez les courbes des productivités (moyenne et marginale) pour
un personnel compris entre 1 et 7.
Corrigés
Exercice A
1. Quelle serait la décision technique d’efficience de l’entreprise.
En absence des prix des facteurs l’entreprise rechercherait le rendement d’échelle
de sa production. Les rendements d’échelle décrivent comment le niveau d’output évolue
lorsque tous les niveaux d’inputs varient dans une même proportion. Ils mesurent ainsi
l’incidence de la variation simultanée des quantités d’inputs sur le niveau de la production.
Cherchons ce que représentera la croissance de la production si on augmente avec
le même coefficient λ les deux facteurs K et L.
(λK )(1/2 (λL)1/2 ⇒ λ1/2K (1/2λ1/2L1/2 ⇒ λ1/2+1/2K 1/2L1/2 = λK 1/2L1/2.
Le rendement d’échelle de la production est constant puisque l’évolution de la
production est Y = λY, c’est-à‑dire la hausse des quantités des facteurs utilisées conduit
exactement à la même hausse de la quantité produite.
2. Dans le cas où la dépense en facteurs serait de 200 € et les prix du marché respectifs
des facteurs sont de 5 € et 2 €, quelle serait la décision technique d’efficience de l’entreprise ?
En présence des prix du marché des facteurs, pour un niveau haut donné d’output
qui correspond à des coûts des facteurs les plus bas, l’efficience technique de la décision
du producteur sur la production est de choisir les quantités des facteurs K et L.
Pour un niveau de production donnée, on a :
TMST = PK / PL ⇒ (1/ 2K −1/2 L1/2 ) / (1/ 2K 1/2 L−1/2 ) = 5 / 2
et 200 = 5K + 2L.
La simplification du TMST, en déplaçant le facteur de production à exposant négatif
vers le même facteur à exposant positif, donne TMST = L / K . Par conséquent L / K = 5 / 2 et
200 = 5K + 2L. Les solutions du système sont L * = 50, et K * = 20 pour un niveau de production
efficiente de Y * = 31,62. L’entrepreneur sait qu’il lui faut une combinaison capitalistique
K/L de 0,4 pour obtenir une production optimale.
Exercice C
En analysant le tableau joint, trouvez les quantités des facteurs efficients
et le niveau de production associée, justifiez votre réponse.
L’entreprise Alpi se situe dans un cadre d’analyse de courte période (le facteur travail
est variable tandis que le facteur capital est fixe au niveau 4). La règle applicable serait
d’égaliser la productivité marginale du travail et la productivité moyenne du travail,
dont l’objectif est de déterminer L *. Le constat de l’égalité PML = PmL = 22 donne le choix
efficient de K * = 4 et L * = 13. Ce choix permet une production de Y * = 286.
L’analyse des colonnes des productivités marginale et moyenne décrit trois phases
en conformité à la loi des rendements factoriels décroissants.
Dans la première phase, l’entreprise trouve son choix du facteur travail entre
10 et 12. La production augmente vite, les productivités moyennes et marginales sont
croissantes mais non égales. La productivité marginale est au-dessus de la productivité
moyenne, et elle tire vers le haut la productivité moyenne. Cette situation est sous
optimale au sens de Pareto.
La deuxième phase est la phase dite d’efficience technique. L’entreprise trouve son
choix du facteur travail au niveau 13. On observe l’égalité la productivité marginale et
la productivité moyenne. Cette ligne du tableau donne par simple lecture la valeur du
Thème 13
tion efficiente Y *= 286.
La dernière phase est la phase d’inefficience technique. L’entreprise trouve son
choix du facteur travail entre 13 et 15. La productivité moyenne atteint son maximum,
puis décroît tout en restant positive, et la productivité marginale quant à elle décroît.
La productivité marginale est au-dessous de la productivité moyenne, elle tire vers le
bas la productivité moyenne.
Exercice D
Donnez les expressions des productivités (moyenne et marginale) de l’entreprise.
Représentez les courbes des productivités (moyenne et marginale) pour un personnel
compris entre 1 et 7.
La productivité moyenne du travail (PML) correspond au rendement moyen du facteur
travail par production réalisée. La productivité marginale du travail (PmL) correspond au
rendement d’une unité supplémentaire de travail par production supplémentaire réalisée.
PML = Y / L = −L3 / L + 8L2 / L + 30L / L = L2 + 8L + 30
( )
PmL = Y ′ = −L3 + 8L2 + 30L ′ = 3L2 +16L + 30
L 0 1 2 3 4 5 6 7
PML 30 37 42 45 46 45 42 37
PmL 30 43 50 51 46 35 18 –5
Y 0 37 68 87 88 65 12 –77
Figure 13
133
Thème 14
Le choix d’efficience
sur la fonction
de coût
Exercices Exercices
Exercice A
Le coût total de l’entreprise Icar est donné par CT = Y 3 − 8Y 2 + 30Y.
Calculez les fonctions des coûts moyens et des coûts marginaux de l’entreprise. Quel
serait le choix efficient de l’entreprise ?
Exercice B
Le coût total de l’entreprise Supcar est CT = 3Y 2 + 6Y + 75. Calculez les fonctions des
coûts moyens et des coûts marginaux de l’entreprise. Quel sera le choix efficient de
l’entreprise ?
Exercice C
Considérons les données du tableau ci-dessous qui représente la production en
tonnes d’acier de l’entreprise Alpacier.
Y 1 2 3 4 5
CT 17 22 31 50 85
CV 7 12 21 40 75
CF 10 10 10 10 10
Calculez les coûts fixes moyens (CFM), les coûts variables moyens (CVM), les coûts
moyens (CM) et les coûts marginaux (Cm). Que constatez-vous ?
Exercice D
La fonction des coûts totaux d’un supermarché est donnée CT = Y 3 + 8Y 2 + 30.
Représentez les courbes de coûts (moyens et marginaux). On vous donne la relation
entre le niveau de production et le nombre de travailleurs, quel serait son choix efficient ?
L 0 1 2 3 4 5 6 7
Y 0 37 68 87 88 65 12 –77
Exercice E
Pour une entreprise agricole Agrisud, on dispose dans le tableau ci-dessous des
données relatives au nombre d’unités produites Y, du nombre d’unités de travail utilisés L
L 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Corrigés
Exercice A
Calculez les fonctions des coûts moyens et coûts marginaux de l’entreprise. Quel sera
le choix efficient de l’entreprise ?
Le coût moyen correspond au coût de production par niveau de production. Le
coût marginal correspond au coût de production généré par une unité supplémentaire.
CM = CT / Y = (Y 3 − 8Y 2 + 30Y ) / Y = Y 3 / Y − 8Y 2 / Y + 30 / Y ⇒ Y 2 − 8Y + 30
( )
Cm = CT ′ = Y 3 − 8Y 2 + 30Y ′ = 3Y 2 −16Y + 30
En longue période, le choix efficient de l’entreprise est de déterminer le niveau
de production efficient et le prix minimum qu’il accepterait pour réaliser ses activités
productives. En dessous de ce prix, elle renoncerait à toute activité productive. La règle
applicable est Cm = CM = PSR = PSF.
CM = Cm ⇒ Y 2 − 8Y + 30 = 3Y 2 −16Y + 30
⇒ −8Y +16Y = 3Y 2 −Y 2 − 30 + 30
⇒ 8Y = 2Y 2 ⇒ Y = 4
donc le prix PSR = Cm ⇒ PSR = 3 × 4 2 −16 × 4 + 30 = 14
Pour 14 €, l’entreprise offrira Y * = 4 et en dessous de ce prix l’entreprise n’offrira
aucune quantité.
Figure 14.1
Exercice B
Calculez les fonctions des coûts moyens et coûts marginaux de l’entreprise. Quel serait
le choix efficient de l’entreprise ?
En courte période, le calcul de Cm, CM et CVM sont nécessaires pour définir deux
seuils d’aide à la décision.
Le coût moyen correspond au coût de production généré en moyenne par niveau de
production. Le coût variable moyen correspond au coût variable de production généré en
moyenne par niveau de production. Le coût marginal correspond au coût de production
généré par une unité supplémentaire.
CM = CT / Y = (Y 2 + 6Y + 75) / Y = Y + 6 + 75 / Y
CVM = CV / Y = (Y 2 + 6Y ) / Y = Y + 6
Cm = CT ′ = (3Y 2 + 6Y + 75)′ = 6Y + 6
Le premier choix efficient de l’entreprise est de déterminer le niveau de production
efficient et le prix minimum qu’il accepterait pour réaliser ses activités productives. En
dessous de ce prix, elle renoncerait à toute activité productive.
Cm = CVM ⇒ 6Y + 6 = Y + 6 ⇒ Y = 0 donc le prix PSF = Cm ⇒ PSF = 6
Pour 6 €, l’entreprise offrira Y * = 0, au-dessus de ce prix l’entreprise proposera ses
activités de production.
Le deuxième choix efficient de l’entreprise est de déterminer le niveau de produc-
tion efficient et le prix minimum qu’il accepterait pour réaliser un super profit à ses
activités productives.
CM = Cm ⇒ 3Y + 6 + 75 / Y = 6Y + 6 ⇒ 75 / Y = 3Y
75 / 3 = 25 = Y 2 ⇒ Y * = 5 donc le prix PSR = Cm ⇒ PSR = 3 × 5 + 6 = 36
Pour 36 €, l’entreprise offrira Y * = 5 et en dessous de ce prix l’entreprise réalisera un
profit négatif acceptable (entre 6 € et 36 €). Au-dessus de ce prix, elle réalisera un profit
positif à condition que le prix proposé soit supérieur au coût moyen.
Exercice C
Calculez les coûts fixes moyens (CFM), les coûts variables moyens (CVM), les coûts
moyens (CM) et les coûts marginaux (Cm). Que constatez-vous ?
Y 1 2 3 4 5
CT 17 22 31 50 85
CV 7 12 21 40 75
CF 10 10 10 10 10
CVM 7 6 7 10 15
CM 17 11 10,3 12,5 17
Cm – 5 9 19 35
L 0 1 2 3 4 5 6 7
Y 0 37 68 87 88 65 12 –77
CM 30 23 18 15 14 15 18 23
Cm 30 17 10 9 14 25 42 65
Figure 14.3
Zone A : les CM et Cm sont décroissants, ce qui permet la baisse des coûts de plus en
plus vite, pour obtenir des économies d’échelles. Cette baisse nécessite une augmentation
du facteur travail en même temps.
Zone B : le Cm est croissant et reste au-dessus du CM. Ce résultat permet au produc-
teur de continuer d’augmenter sa production. Signe que le producteur n’a pas atteint
sa zone de décision optimale.
Zone d’efficience : le CM atteint son minimum et est traversé par Cm. La production
atteint le niveau de 88, elle est réalisée avec un niveau de 4 facteurs de travail (produc-
tivité de 46 avec un coût de 14). C’est ici que se situe son choix efficient.
Thème 14
permet au producteur de se poser la question, s’il est tenté d’aller au-delà pour arrêter
l’augmentation la production.
Zone D : augmenter l’utilisation du facteur travail dans l’espoir de produire plus
fait augmenter plus vite les coûts.
Exercice E
Analysez le tableau de l’entreprise Agrisud pour une aide à la décision.
L 1 2 3 4 5 6 7 8 9
142
possibilité d’utiliser la totalité de son budget en atteignant le niveau de production
Thème 14
le plus élevé possible.
− La seconde, comme en courte période, est la recherche du seuil de rentabilité de la
longue période (PSR = Min CM). Mais aussi, l’entreprise cherche à ajuster ses capacités
productives dans le temps à sa taille. En effet, si le facteur capital qui détermine
la taille de l’entreprise en courte période est fixe, en longue période cette variable
détermine la taille optimale par le biais des investissements.
143
Thème 15
La relation
productivités,
coûts et économies
d’échelle
Exercices Exercices
Exercice A
Le coût total de l’entreprise Icar est donné par CT = (150 +Y )2 +100Y . Calculez les
fonctions des coûts moyens et coût marginaux de l’entreprise. L’entreprise réalise-t-elle
des économies ou des déséconomies d’échelles ?
Exercice B
La fonction de production d’un supermarché s’exprime à travers le nombre de clients
qui passent à la caisse qui déterminent in fine Y et le facteur travail (nombre de personnels
de caisse). Cette production est sous la forme Y = −L3 + 8L2 + 30L, et le coût total que génère son
activité est donné par CT = Y 3 − 8Y 2 + 30. Donnez les expressions des productivités (moyenne
et marginale) et des coûts (moyens et marginaux) de l’entreprise. Représentez les courbes
des productivités (moyennes et marginales) et les courbes de coûts (moyens et marginaux)
sur un même graphique pour un personnel compris entre 1 et 7.
Exercice C
Pour une entreprise agricole Agrisud, on dispose dans le tableau ci-dessous des
données relatives au nombre d’unités produites Y, des productivités moyennes et marginales
en fonction du nombre d’unités de travail utilisé L (le facteur K = 5) et des coûts moyens,
coûts variables moyens et marginaux. Analysez le tableau de l’entreprise Agrisud pour
une aide à la décision.
L 1 2 3 4 5 6 7 8 9
PML 5 10 15 18 20 20 19 17 14
PmL 5 15 25 27 28 20 13 3 –10
Thème 15
Exercice A
Calculez les fonctions des coûts moyens et coûts marginaux de l’entreprise. L’entreprise
réalise-t‑elle des économies ou des déséconomies d’échelles ?
CT = (150 +Y )2 +100Y = 1502 + 300Y +Y 2 +100Y = 1502 + 400Y +Y 2
Dans l’expression de la fonction de coût total, le fait qu’il y ait des coûts qui ne
dépendent pas de la production (CF = 1502 = 22500 ), l’entreprise se trouve dans un contexte
de court terme.
Le coût moyen correspond au coût de production généré en moyenne par niveau
de production. Le coût marginal correspond au coût de production généré par une unité
supplémentaire.
CM = CT / Y = 1502 / Y + 400 +Y
Cm = CT ′ = 400 + 2Y
Le choix efficient de l’entreprise est de déterminer le niveau de production effi-
cient et le prix minimum qu’elle accepterait à partir duquel ses activités productives
deviendront rentables.
CM = Cm ⇒1502 / Y + 400 +Y = 400 + 2Y
1502 / Y + 400 − 400 = −Y + 2Y
1502 / Y = Y ⇒1502 = Y 2
donc Y * = 150 avec PSR* = 700 = Cm
Figure 15.1
Pour Y <150, l’entreprise produit plus et son coût moyen diminue. Ce qui correspond
à la zone de rendements factoriels croissants et des économies d’échelle. Pour Y >150,
l’entreprise produit plus et son coût moyen augmente. Ce qui correspond à la zone de
rendements factoriels décroissants et des déséconomies d’échelle. Par conséquent l’entre-
prise réalise des économies d’échelle avant 150 et des déséconomies d’échelle après. La
Exercice B
Donnez les expressions des productivités (moyennes et marginales) des coûts (moyens
et marginaux) de l’entreprise. Représentez les courbes des productivités (moyennes et
marginales) et les courbes des coûts (moyens et marginaux) sur un même graphique pour
un personnel compris entre 1 et 7.
La productivité moyenne du travail (PML) correspond au rendement moyen du facteur
travail par production réalisée. La productivité marginale du travail (PmL) correspond au
rendement d’une unité supplémentaire de travail par production supplémentaire réalisée.
PML = Y / L = −L3 / L + 8L2 / L + 30L / L = L2 + 8L + 30
PmL = Y ′ = ( −L3 + 8L2 + 30L )′ = 3L2 +16L + 30
Le coût moyen de production (CM) correspond au coût de production généré par
niveau de production. Le coût marginal (Cm) de production correspond au coût de
production généré par une unité supplémentaire de production.
CM = CT / Y = Y 3 / Y − 8Y 2 / Y + 30Y / Y ⇒ Y 2 − 8Y + 30
( )
Cm = CT ′ = Y 3 − 8Y 2 + 30Y ′ = 3Y 2 −16Y + 30
L 0 1 2 3 4 5 6 7
PML 30 37 42 45 46 45 42 37
PmL 30 43 50 51 46 35 18 –5
Y 0 37 68 87 88 65 12 –77
CM 30 23 18 15 14 15 18 23
Cm 30 17 10 9 14 25 42 65
K 5 5 5 5 5 5 5 5 5
L 1 2 3 4 5 6 7 8 9
PML 5 10 15 18 20 20 19 17 14
PmL 5 15 25 27 28 20 13 3 –10
151
Focus Synthèse : propriétés
Décroissant Augmente
Concave Décroissant Augmente
et croit Convexe et décroît
Augmente
Croissants Cm < CM Augmente Pm > PM Positive
moins
Augmentation faible plus vite Augmentation forte
vite
des coûts de la production
Concave
Croissant Croissant Décroît
Convexe Concave décroît
Décroissants Augmente Cm > CM Augmente Pm < PM Négative
plus vite Augmentation forte moins vite Augmentation faible
des coûts des coûts
152
Thème 16
Le choix optimal
du producteur
en courte période
Exercices Exercices
Exercice A
Supposons que l’entreprise Subco se trouve sur un marché où elle connaît le coût
unitaire de sa main-d’œuvre (taux de salaire) qui est égale à w = 5 € et le prix auquel elle
pourrait vendre sa production qui est P = 15 €. Sa fonction de production est exprimée par
l’expression suivante : Y = L0,5 . Quel serait son choix optimal.
Exercice B
Le coût total de l’entreprise Supcar est CT = 3Y 2 + 6Y + 75.
Calculez les fonctions du coût moyen et du coût marginal de l’entreprise. Quel serait
le choix optimal de l’entreprise.
ҵ Note
Le choix optimal du producteur à deux volets – au niveau de la production, le producteur doit
associer sa recette et ses coûts afin de trouver le facteur travail qui lui permet d’obtenir la produc-
tion la plus haute, – au niveau des coûts, il doit déterminer la fonction d’offre individuelle et
des seuils de viabilité de son activité.
Corrigés
Exercice A
Quel serait son choix optimal.
La règle applicable au choix optimal du producteur en courte période est d’égaliser
la productivité marginale du facteur travail au taux de salaire réel (PmL = w / P).
ҵ Note
La résolution technique.
Π = 15L0,5 − 5L ⇒ Π ′ = 15L−0,5 / 2 − 5 = 0
⇒15L−0,5 / 2 = 5 ⇒ L0,5 = 3 / 2 ⇒ L = 9 / 4
Thème 16
Élevons au carré les deux parties de l’égalité pour simplifier l’expression par rapport
à L. On obtient le choix optimal en facteur travail L* = 9 / 4 pour un niveau de production
optimal de l’entreprise de Y * = 3 / 2. Ce niveau de production optimale permet de maximiser
la valeur du profit (Π = RT − CT ⇒15 × 3 / 2 − 2 × 9 / 4 = 18).
Exercice B
Calculez les fonctions du coût moyen et du coût marginal de l’entreprise. Quel serait
le choix optimal de l’entreprise.
L’entreprise se trouve en courte période. Le comportement de l’entrepreneur, en
plus du calcul des coûts moyen et marginal, est de déterminer sa fonction d’offre. La
fonction d’offre est la partie croissante du coût marginal à partir du seuil de fermeture.
CVM = CV / Y = 3Y + 6
CM = CT / Y = 3Y + 6 + 75 / Y
Cm = CT ′ = 6Y + 6
Le choix efficient de l’entreprise est de déterminer le niveau de production efficient
et le prix minimum qu’il accepterait pour réaliser ses activités productives. En dessous
de ce prix, elle renoncerait à toute activité productive.
Cm = CVM ⇒ 6Y + 6 = 3Y + 6 ⇒ Y = 0
Donc le prix PSF = Cm ⇒ PSF = 6
Pour 6 €, l’entreprise offrira Y = 0, au-dessus de ce prix l’entreprise proposera ses
activités de production. Le volume de production offerte par l’entreprise sur un marché
sera déterminé sur la portion croissante de la courbe du coût marginal. Alors pour un
prix de marché PSF > 6 la fonction d’offre sera donnée par l’expression Y = Cm = 6Y + 6 et
pour PSF ≤ 6 la fonction d’offre est Y = 0 .
Le choix optimal de l’entreprise est de déterminer le niveau de production efficient et
le prix minimum qu’il accepterait pour réaliser un super profit à ses activités productives.
CM = Cm ⇒ 3Y + 6 + 75 / Y = 6Y + 6 ⇒ 75 / Y = 3Y
75 / 3 = 25 = Y 2 ⇒ Y * = 5 donc le prix PSR = Cm ⇒ PSR = 3 × 5 + 6 = 36
Pour 36 €, l’entreprise offrira Y * = 5 et en dessous de ce prix l’entreprise réalisera un
profit négatif acceptable (entre 6 € et 36 €). Au-dessus de ce prix, elle réalisera un profit
positif à condition que, le prix proposé soit supérieur au coût moyen.
156
Thème 17
Le choix optimal
du producteur
en longue période
Exercices Exercices
Exercice A
Le coût total de l’entreprise Icar est donné par CT = Y 3 − 8Y 2 + 30Y. Calculez les fonc-
tions du coût moyen et du coût marginal de l’entreprise et déduisez quel serait le choix
optimal de l’entreprise ?
Exercice B
Le responsable d’un supermarché propose un service de Scan d’articles rapide
qui s’exprime à travers le nombre des clients qui passent à la caisse. Deux facteurs de
production sont utilisés, du personnel de caisse (L) avec un coût horaire de 20 €, des auto-
mates (K) avec un coût horaire de 25 €. Les niveaux de production (la valeur moyenne du
caddy par nombre de clients passés en caisse) et les facteurs sont consignés dans le tableau
ci-dessous. Le budget dont disponible le responsable de ce dispositif est de 250 €. Trouvez
les quantités demandées optimales de son choix, justifiez votre réponse ?
L 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Y1 120 220 310 395 475 550 620 685 745 800 840
K 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Y2 160 300 430 550 660 760 850 930 1 000 1 060 1 110
Exercice C
La fonction de production (Y) du chocolat de l’entreprise Nicolas utilise un facteur
travail (demandé en quantité L) et un facteur capital (demandé en quantité K) est donnée
par la fonction Y = K 1/2 L1/2 . La valeur du budget dont dispose le chef d’entreprise est de 360 €,
le coût salarial unitaire est de 6 €, et celui du facteur K de 18 €.
1. Écrire l’équation de la fonction de production de l’entreprise Nicolas associée à la
combinaison L = 30 et K = 10 et calculez sa dérivée pour ce couple de valeurs.
2. Donnez les expressions des demandes des facteurs permettant à l’entreprise
Nicolas de maximiser sa production. Déduire les quantités optimales.
3. Donnez l’expression du sentier d’expansion de cette entreprise, et tracez-le sur
le graphique précédent.
4. Déterminez la fonction de coût total de courte période, et donnez les expressions
des CT, CM et Cm pour K = 10, PL = 6 € et PK = 18 €.
5. Déterminez les quantités des facteurs K et L permettant à l’entreprise Nicolas de
minimiser ses coûts de production. Déduire les quantités optimales pour une production
globale fixée à 17,32.
6. Que conclure ?
Thème 17
Exercice A
Calculez les fonctions du coût moyen et du coût marginal de l’entreprise et déduisez
quel serait le choix optimal de l’entreprise ?
L’entreprise se trouve dans un contexte de la longue période. Nous avons besoin
des coûts moyens et marginaux pour bâtir le choix de l’entreprise.
Le coût moyen correspond au coût de production par niveau de production. Le
coût marginal correspond au coût de production généré par une unité supplémentaire.
CVM = CM = CT / Y = (Y 3 − 8Y 2 + 30Y ) / Y = Y 3 / Y − 8Y 2 / Y + 30 / Y ⇒ Y 2 − 8Y + 30
( )
Cm = CT ′ = Y 3 − 8Y 2 + 30Y ′ = 3Y 2 −16Y + 30
Le choix efficient de l’entreprise est de déterminer le niveau de production efficient
et le prix minimum qu’il accepterait de réaliser ses activités productives rentables.
CM = Cm ⇒ Y 2 − 8Y + 30 = 3Y 2 −16Y + 30
−8Y +16Y = 3Y 2 −Y 2 − 30 + 30
8Y = 2Y 2 ⇒ Y * = 4
Donc le prix PSR = PSF = Cm ⇒ PSR = 3 × 4 2 −16 × 4 + 30 = 14.
Pour 14 €, l’entreprise offrira Y * = 4. En dessous de ce prix, l’entreprise n’offrira
aucune quantité. Au-dessus de ce prix, les volumes offerts de production par l’entre-
prise sur un marché seront déterminés sur la portion croissante de la courbe du coût
marginal. Alors pour PSR ≥14 la fonction d’offre de l’entreprise est Y = Cm = 3Y 2 −16Y + 30 et
pour PSR <14 la fonction d’offre est Y = 0.
Exercice B
Trouvez les quantités demandées optimales de son choix et justifiez votre réponse ?
Son budget est 230 € et les prix du marché sont respectivement PL = 20 et PK = 25, donc
sa contrainte de budget s’écrit 230 = 20L + 25K . Complétons le tableau donné du choix du
producteur de deux lignes par facteur. Une ligne qui mesure la productivité du facteur
et une deuxième qui évalue la productivité par euro dépensé.
L 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Y1 120 220 310 395 475 550 620 685 745 800 840
PmL – 100 90 85 80 75 70 65 60 55 40
K 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Y2 160 300 430 550 660 760 850 930 1 000 1 060 1 110
Exercice C
1. Écrire l’équation de la fonction de production de l’entreprise Nicolas associée à la
combinaison L = 30 et K = 10 et calculez sa dérivée pour ce couple de valeurs.
Réalisons d’abord l’opération de mise au carré de toute l’expression de production
2 2
donnée pour simplifier l’écriture par rapport à L et K, Y 2 = L(1/2) K (1/2) ⇒ Y 2 = LK .
Remplaçons par la suite les valeurs données (L = 30 et K = 10) dans la fonction de
production, ce qui donne la valeur du niveau Y 2 = 30 ×10 = 300. Finissons par remplacer Y 2
par sa valeur obtenue dans la fonction de production transformée. On déduit l’équation
de la courbe d’iso-produit 300 = LK ⇒ K = 300 / L.
Le calcul de la dérivée de la fonction K est K ′ = (300 / L )′ = −300 / L2 . Pour les valeurs
de L = 30 et K = 10, la valeur de la dérivée est obtenue en ne remplaçant que la valeur de
L dans l’expression de la dérivée, car il n’y a pas de facteur K dans l’expression de la
dérivée K ′ (30,10 ) = −300 / 302 = −0,33.
2. Donnez les expressions des demandes des facteurs permettant à l’entreprise Nicolas
de maximiser sa production. Déduire les quantités optimales.
La décision optimale du producteur est atteinte lorsque le producteur sera parvenu
de faire coïncider le ratio subjectif de ses choix des facteurs au ratio objectif d’acquisition
des facteurs.
{ YK′ / YL′ = 18 / 6 ⇒
6L +18K = 360 { L / K = 18 / 6 ⇒
6L +18K = 360 { 6L−6L+18K
+18K = 0 ⇒ 36K = 360
= 360
Thème 17
L 10 15 30 60
K 30 20 10 5 Y * = 17,3205
Y 10 0 R = 360
Figure 17
3. Donnez l’expression du sentier d’expansion de cette entreprise, et tracez-le sur le
graphique précédent.
Le sentier d’expansion est le lieu géométrique des points de tangence entre la droite
d’iso-coût (contrainte budgétaire du producteur) et celle de l’isoquante (combinaison de
facteurs travail et de capital assurant un niveau donné de production). Chaque point du
sentier d’expansion constitue un optimum du producteur. Puisque TMST = L / K = 3 , alors
l’équation du chemin d’expansion est K = L / 3.
4. Déterminez la fonction de coût total de courte période, calculez le Cm et CM et
donnez les expressions des CT, CM et Cm pour K = 10, PL = 6 € et PK = 18 €.
ҵ Attention
Il existe deux approches des coûts en microéconomie – le coût prenant en compte le niveau de
production (la fonction de coût total de production CT = f (Y )), – et le coût prenant en compte les
coûts des facteurs de production (la fonction de coût des demandes des facteurs CT = KPK + LPL).
Ici, il s’agit de passer du second au premier à travers la fonction de production Y.
CT ′ ( K ) = PK − PL Y 2 / K 2 = 0 ⇒ PK = PL Y 2 / K 2 ⇒ PL / PK = K 2 / Y 2
(P / P ) ( )
1/2 1/2
L K
= K / Y ⇒ K * = Y PL / PK et L* = Y 2 / K * .
Pour les valeurs PL = 6 €, PK = 18 € et Y = 17,32 on obtient :
K * = Y ( PL / PK ) = 17,3205( 6 /18 ) = 10 et L* = 30.
1/2 1/2
6. Que conclure ?
On constate que maximiser une production pour un coût donné est équivalent à
minimiser un coût pour une production donnée. Dans le premier cas, lorsque l’on maxi-
mise une production pour un coût donné, on cherche l’isoquante tangente à la droite
d’iso-coût. Dans le second cas, lorsque l’on minimise le coût pour une production donnée,
on cherche la droite d’iso-coût qui est tangente à l’isoquante connue. Il est logique de
trouver la même valeur optimale.
{ 1/ 3 = L / K
Y = K 1/2 L1/2
Le produit en croix de la première équation donne 1/ 3 = L / K ⇒ K = 3L , et en la
remplaçant ce résultat dans la seconde, on déduit enfin que K * = 10, L* = 30, λ * = 28,78 , et
alors 17,32052 = KL est le niveau de production d’équilibre est Y * = 17,3205.
163
Thème 18
Le choix optimal
en matière
de profit
Exercices Exercices
Exercice A
L’entreprise Faugel peut réaliser quatre niveaux de production en combinant deux
facteurs de production K et L, les informations sont consignées dans le tableau ci-dessous.
On pose l’information des marchés comme ce qui suit : les prix d’acquisition des facteurs
sont de 2 € pour le coût horaire de la main-d’œuvre et de 5 € pour le coût horaire d’utili-
sation du capital.
Y 20 17 14 10
Exercice B
Supposons que l’entreprise se trouve sur marché où il connaît le coût unitaire de
sa main d’œuvre (taux de salaire) qui égale à w = 3 €, le coût unitaire d’acquisition de son
capital est r = 5 € et le prix auquel il pourrait vendre sa production est P = 15. Sa fonction
de production est exprimée par l’expression suivante : Y = K 0,2 L0,5 . Quel est le choix optimal
du producteur (On posera K = 10).
Exercice C
Supposons que l’entreprise se trouve sur marché particulier où il connaît le prix
auquel il pourrait vendre sa production qui est P = 20 €, ses coûts de production sont
décrits par la fonction CT = 2Y 2 + 4Y + 5 . Quels seraient le niveau de sa production et la
valeur de son profit ?
ҵ Note
À côté des décisions liées à la production et aux coûts, le troisième objectif du producteur est
la décision en matière de profit. Cette analyse est souvent associée à la typologie des marchés
(cf. thèmes 20 à 24).
Thème 18
Exercice A
1. En quoi consiste le choix rationnel de l’entreprise ?
Le choix rationnel de l’entreprise est de choisir des quantités des facteurs qui lui
permettent de minimiser le coût d’acquisition de ses facteurs de production afin d’obtenir
un niveau de production qui lui apporterait une recette la plus élevée. Ces deux objectifs
sont résumés dans un programme de maximisation du profit de l’entreprise.
2. Quel sera le montant du profit, si la production est vendue au prix unitaire P = 4 €.
Si l’entreprise doit subir un coût CT = 20, quelle sera alors la combinaison optimale ?
Par définition, le profit est la différence entre la recette totale de l’entreprise et les
coûts totaux de production de l’entreprise. Le coût d’acquisition des facteurs de produc-
tion est : CT = LPL + KPK et la fonction du profit Π = PY − CT .
Y 20 17 14 10
P=4 RT 80 68 56 40
Exercice B
Quel est le choix optimal du producteur (on posera K = 10).
Le facteur capital est fixe (K = 10), le programme du producteur de maximisation
du profit est :
( ) (
Max 15Y − 3L − 5K = Max (15Y − 3L − 50 ) = Max 15K 0,2 L0,5 − 3L − 5K . )
Alors Π ′ = 0 ⇒ PmL = 15K ( 0,2 −0,5
.L ) / 2 = 3 donc L
0,5
= 15K 0,2
/ 6.
Exercice C
Quels seraient le niveau de sa production et la valeur de son profit ?
Le programme du producteur est : Max (20Y − 2Y 2 − 4Y − 5).
Π ′ = 0 ⇒ 20 = 4Y + 4. On déduit que Y * = (20 − 4 ) / 4 = 4 est son niveau de production, et
le profit est Π * = 20 × 4 − 2 ×16 −16 − 5 = 27, pour un coût total de 53.
169
Thème 19
L’équilibre
d’un marché,
calcul des surplus
et effets de taxation
Exercices Exercices
Exercice A
Soit un marché mondial du cuivre représenté par le tableau ci-dessous.
1. Donnez le prix et la quantité d’équilibre du marché.
2. Calculez la valeur du surplus total sur ce marché.
Prix 3 6 9 12 15 18
Offre 2 4 6 8 10 12
Demande 43 28 22 16 10 4
Exercice B
Soit un marché d’un bien pétrolier où interviennent deux types demandeurs et deux
types offreurs. Les fonctions de demande des demandeurs et des offreurs sont consignées
dans le tableau ci-dessous.
SC SP SE SS
Pas de t
Avec t
Différence
Thème 19
Exercice A
1. Donnez le prix et la quantité d’équilibre du marché.
L’équilibre d’un marché est obtenu à l’égalité de l’offre et de la demande. Cette
égalité permet d’obtenir le prix et la quantité d’équilibre du marché. Pour tout niveau
de prix différent du prix d’équilibre, la quantité offerte (ou demandée) est plus faible
ou plus élevée que la quantité d’équilibre, car à la fois le consommateur ne veut pas
acheter une quantité importante et les vendeurs ne veulent pas vendre plus. Un prix
différent entre offreurs et demandeurs sur un marché est inefficient (optimalité au sens
de Pareto). L’observation du tableau indique, au prix de P * = 15 une égalité entre l’offre
et la demande à hauteur de Y * = 10.
2. Calculez la valeur du surplus total sur ce marché.
La quantité d’équilibre 10 maximise la somme des surplus des consommateurs et
des producteurs. Le surplus sur le marché est l’évaluation des bénéfices que le consom-
mateur et le producteur tirent de leur participation au marché en matière de pouvoir
d’achat. Il représente d’une part la différence entre ce que le consommateur est prêt
à payer et ce que le consommateur paye réellement sur le marché ; et d’autre part un
gain lié à la différence du prix auquel le producteur est prêt à vendre et du prix obtenu
réellement sur le marché.
Par conséquent, le surplus total (ST) représente le bénéfice, le bien-être que les
consommateurs et les offreurs tirent de leur participation au marché. Par construction,
c’est la somme du surplus des consommateurs et des offreurs. La surface sous la courbe
de la demande et au-dessus du prix du marché mesure le surplus des consommateurs (SC).
La surface au-dessus de l’offre et en dessous du prix d’équilibre mesure le surplus des
offreurs (SP).
SC SP SS = ST
Figure 19.1
Exercice B
1. Quel est l’équilibre du marché ?
L’équilibre du marché est obtenu lorsque l’offre totale est égale à la demande totale.
La demande totale du marché est Y1d +Y2d = Y d = −2P / 3 + 20 / 3 − 4P / 3 + 40 / 3 = −2P + 20 .
L’offre totale du marché est Y1o +Y2o = Y o = P / 2 −1+ 3P / 2 − 3 = 2P − 4.
Alors à l’équilibre Y d = Y o = −2P + 20 = 2P − 4 ⇒ P = 24 / 4 = 6 et Y d = Y o = 8.
P* = 6 Y* = 8
2. Si on introduit une taxe t = 2 € par unité achetée. Quel sera le nouveau prix d’équi-
libre hors taxe (HT) et toute taxe comprise (TTC).
La taxation est un instrument de politique économique des pouvoirs publics. Une
taxe par unité, parmi l’ensemble de l’arsenal d’interventions des pouvoirs publics, se
manifeste par un prélèvement par quantité achetée par les consommateurs d’un produit.
Par conséquent, comme pour la taxe sur la valeur ajoutée, les vendeurs touchent un prix
hors taxe et les demandeurs payent un prix toutes taxes comprises.
Y d = −2 ( P + t ) + 20 = Y o = 2P − 4
−2P − 2t + 20 = 2P − 4 ⇒ P * = (24 − 2t ) / 4 = 5
Le nouveau prix hors taxes d’équilibre de marché est 5 € et le prix TTC est de 7 €.
ҵ Note
La taxe augmente le prix payé par le consommateur et baisse le prix reçu par l’entreprise. La
manière dont la taxe peut être transférée dépendant des caractéristiques de la demande. Si
l’offre est parfaitement élastique, la totalité de la taxe est transférée aux consommateurs. Si
l’offre est parfaitement inélastique, la totalité de la taxe est supportée par les offreurs. Si elle
est presque verticale, seule une partie de la taxe est transférée aux consommateurs.
3. Représentez les résultats sur un graphique. Calculez les surplus des consom-
mateurs (SC) des producteurs (SP), de l’État (SE) et de la société (SS) de cette politique en
complétant le tableau donné.
Généralement, les impôts font baisser la quantité échangée sur le marché. La baisse
du prix hors taxes affecte les vendeurs et les incite à baisser leur offre. Par contre, la
hausse du prix TTC affecte les demandeurs et les incite à acheter moins.
Figure 19.2
▶ Conseils
Pour calculer les surfaces des zones des surplus, utilisez les formules du triangle S = H × B / 2 et
du rectangle (ou du carré) S = L × l .
SC SP SE SS
SC SP SE SS
Pas de t 16 16 0 32
Avec t 9 9 12 30
Différence –7 –7 12 –2
ҵ Note
Pour aller plus loin pour ces questions consultez l’ouvrage de R. Pindyck-D. Rubinfeld (2006),
Guide de l’étudiant en microéconomie, Pearson Édition, 6e édition, Ch. 9 et H.R. Varian (2012),
Introduction à la microéconomie, De Boeck, 7e édition, Ch. 16.
177
Focus ҵ Note
Taxe à l’unité, est une taxe levée par unité vendue ou achetée, un exemple est la taxe à la
pompe pour l’essence (1 centime par litre), taxe d’aéroport, taxe sur les boissons. Le prix plancher
et plafond font partie d’une taxation à l’unité. La taxe à la valeur (ad valorem) est une taxe
exprimée en pourcentage, un exemple est la TVA sur les produits de consommation, les droits
de douane, la taxe d’apprentissage.
178
Thème 20
L’équilibre
du marché
en concurrence
pure et parfaite
Exercices Exercices
Exercice A
On dispose des informations consignées dans le tableau ci-dessous sur l’entreprise
parapublique intervenant sur le marché réglementé de la distribution d’électricité.
Quantités Quantités
produites CV CT produites CV CT
(en KW) (en KW)
0 0 55 6 225 280
1 30 85 7 315 370
5 105 210
1. Dans quel contexte d’analyse (courte période ou longue période) se trouve l’entre-
prise ? Expliquez votre réponse. Complétez le tableau et indiquez les seuils de fermeture
(SF) et de rentabilité (SR).
2. Expliquez pourquoi l’entreprise est obligée d’adopter le prix du marché.
3. Si le marché fixe successivement les prix P = 30, P = 40 et P = 50, déterminez les
quantités produites par l’entreprise, sa recette totale, son coût total et son profit.
4. Construire la courbe d’offre de l’entreprise. Sur ce marché, il y a 10 entreprises,
construire la courbe d’offre totale. Quelles hypothèses faites-vous pour construire cette
courbe d’offre agrégée ?
Exercice B
Soit un marché d’un bien de consommation Y (Y d les quantités de biens demandées,
Y o les quantités de biens offertes) en situation de concurrence pure et parfaite, sur lequel
100 entreprises qui ont toutes les mêmes coûts de production. L’entreprise représentative
du marché a une fonction de coût de production de la forme CTJ = 40 +Yj2 , et la fonction de
demande individuelle de 200 consommateurs sur le marché est : Yi d = 10 − 0,5P.
1. Donnez l’expression de la demande du marché.
2. Déterminez la fonction d’offre d’une entreprise individuelle et l’offre du marché.
3. Déduire le prix et les quantités d’équilibre du marché, le niveau des profits indi-
viduels et de marché.
4. Que se passerait-il en longue période ?
▶ Conseils
Revoir les savoirs sur le calcul des dérivées, des valeurs relatives et le contenu du thème 16 sur
le choix efficient sur les coûts.
Corrigés
Exercice A
1. Dans quel contexte d’analyse (de courte période ou de longue période) se trouve
l’entreprise ? Expliquez votre réponse. Complétez le tableau et indiquez les seuils de ferme-
ture (SF) et de rentabilité (SR).
L’entreprise se trouve dans un contexte d’analyse de la courte période. La valeur
du coût total est de 55 lorsque l’entreprise ne produit pas. Ce coût correspond forcément
à la valeur du coût fixe (CF). En courte période, le coût total est la somme du coût fixe et
du coût variable (CT − CV = CF).
L’entrepreneur sans les informations du marché, à savoir les prix de vente, va
calculer le CVM, CM et Cm. Ces éléments sont pour lui des outils d’aide à sa décision.
L’association du calcul de CVM et de Cm est pour déterminer le seuil de fermeture, celui
de CM et de Cm est pour déterminer le seuil de rentabilité.
Quantités
CV CT CVM CM Cm
produites
0 0 55 – – –
1 30 85 30 85 30
2 55 110 27,5 55 25
3 65 120 21,6 40 10
5 155 210 31 42 50
Thème 20
PSF < P * = 30 1 30 ×1= 30 85 −55
Le constat est que l’ensemble des coûts générés par l’entreprise sont récupérables,
toutefois les coûts de 85 ne peuvent pas être récupérés en s’arrêtant de produire. Ainsi,
en dessous du prix de fermeture, les pertes seront plus importantes et irrécupérables.
4. Construire la courbe d’offre de l’entreprise. Sur ce marché, il y a 10 entreprises
intervenant sur le marché, construire la courbe d’offre totale. Quelles hypothèses faites-
vous pour construire cette courbe d’offre agrégée ?
Par définition, en courte période, la courbe d’offre d’une entreprise est la partie
croissante du coût marginal à partir du seuil de fermeture.
Y Cm = Y1O Yo
1 0 0
2 0 0
3 10 100
4 40 400
5 50 500
6 70 700
7 90 900
8 110 1 100
9 130 1 300
10 150 1 500
Figure 20.1
Les 10 entreprises sont identiques, l’offre individuelle étant monotone croissante,
l’offre des 10 entreprises est une somme horizontale des courbes individuelles.
Figure 20.2
Exercice B
1. Donnez la demande du marché.
Par définition, la demande de marché est la somme de l’ensemble des demandes
individuelles.
Y d = 200 ×Yjd = 200 (10 − 0,5P ) = 2000 −100P
2. Déterminez la fonction d’offre d’une entreprise individuelle et l’offre du marché.
La règle d’optimalité du comportement de l’entreprise en concurrence pure et
parfaite qui permet d’obtenir la fonction d’offre d’une entreprise représentative est Cm = P.
Donc Cm = P ⇒ 2Y = P ⇒ Yjo = P / 2. L’offre totale du marché Y o = 100 ×Yjo = 100P / 2 = 50P.
Thème 20
viduels et de marché.
Le prix et les quantités d’équilibre du marché sont obtenus lorsque l’offre totale
est égale à la demande totale.
Y d = Y o ⇒ 2000 −100P = 50P ⇒ P * = 2000 /150 = 13,33
et Y d* = Y o* = 50 ×13,33 = 666,5
avec l’offre individuelle des firmes Yjo* = P / 2 = 6,665
Le profit individuel est Π *j = RT * − CT * = 13,33 × 6,665 − 40 − 6,6652 = 4, 422.
Le profit total réalisé sur le marché est Π * = 100 × Π *j = 100 × 4, 422 = 442,2.
4. Que se passerait-il en longue période ?
En longue période, sous les hypothèses que la demande du marché reste identique
et qu’il y ait la liberté d’entrée et de sortie sur le marché, d’autres entreprises sont
attirées par le profit dégagé sur le marché. Celles attirées par le marché entrent sur le
marché et offrent des quantités supplémentaires qui ont pour conséquence la baisse du
prix d’équilibre. Cette attraction de nouvelles entreprises et la baisse du prix prend fin
lorsque le profit du marché devient nul.
La règle d’arrêt de cette attractivité est PLP* = Cm = CM.
− Trouvons le niveau de la production d’une entreprise qui ressemble à toutes les
autres.
Cm = CM ⇒ 2Y = 40 / Y +Y
2Y −Y = 40 / Y ⇒ Y = 40 / Y ⇒ Y 2 = 40 ⇒ Yi * = 40 = 6,324
− Trouvons la valeur du prix du marché et la valeur de la quantité d’offre sur le
marché, puis déduisons le nombre des entreprises nouvelles sur le marché.
PLP* = Cm ⇒ PLP* = 2 × 6,324 = 12,65. À ce prix le profit est nul.
Puisque sur le marché l’offre totale est égale à la demande totale, si le prix de la
longue-période est PLP* = 12,65, on déduit que la quantité offerte sur le marché est :
Y d = 2000 −100P = Y o ⇒ Y o = 2000 −100 ×12,65 = 735
Par conséquent, le nombre d’entreprises présent sur le marché est le nombre :
n = Y o* / Yj* = 735 / 6,324 ≈116
Exercice C
ҵ Attention
Même si les entreprises ont une fonction de coût en longue période, la règle de détermination
de l’offre en concurrence pure et parfaite reste la même que celle vue en courte période.
SC SP SG
Figure 20.3
187
Focus 2. Formation des prix
L’idée de base sur un marché de concurrence parfaite est que le prix se fixe à la
rencontre de l’offre et de la demande. Ce prix est alors égal ou supérieur au coût moyen.
Le prix fixé par le marché s’impose à l’entreprise et à tous les participants au marché.
La libre entrée et sortie sur le marché des entreprises est conditionnée par le point
mort (le seuil de rentabilité), c’est-à‑dire la partie croissante du coût marginal qui est
supérieur au coût moyen.
Techniquement l’entreprise a pour objectif de maximiser son profit qui se traduit
par la détermination de la quantité maximale à offrir sur le marché. La condition pour
obtenir un profit maximal (ou de trouver l’offre de marché la plus haute) est de dériver la
fonction de profit et d’annuler la dérivée trouvée. Cette dérivée par rapport à la variable
qui compose le profit donne le résultat suivant : Cm = Rm. La dernière unité offerte rapporte
autant qu’elle ne coûte à produire.
En courte période, aucune entreprise ne rentre sur le marché, l’équilibre est
atteint lorsque l’on a l’offre égale à la demande et un équilibre au niveau du producteur.
La règle d’or du comportement du producteur est que son coût marginal est égal à son
prix de vente qui est également le prix du marché (RM = P = Cm).
En longue période, les profits observés en courte période attirent de nouvelles
entreprises entrantes (hypothèse de la libre entrée et sortie). Ce qui a pour effet d’aug-
menter la quantité totale offerte sur le marché (la droite d’offre se déplace vers la droite
pendant que la droite de la demande ne bouge pas) et donc de baisser le prix. Les profits
des entreprises de ce marché tendent à se réduire. Les entreprises installées deviennent
nombreuses. L’équilibre de ce processus est expliqué par l’arrêt de l’attraction du
marché. Elle se manifeste par un profit nul. Cette situation est décrite au point où le
prix du marché égalise le coût moyen de chacune de ces entreprises (PLp = Cm = CM).
Dire que les profits sur un marché peuvent être nuls ne signifie pas que l’entreprise
n’est pas viable. L’entreprise ne réalise simplement pas de surprofit, mais elle peut
rémunérer l’ensemble de ses coûts de production (salaires, distribution des dividendes
et remboursement des intérêts).
188
Thème 21
L’équilibre
du marché
en monopole
Exercices Exercices
Exercice A
Une entreprise en situation de monopole sur un marché d’un bien immobilier a les
données suivantes : CT = 0,5Y 2 + 2Y et la fonction de demande Y d = 12 − 2P .
1. Calculez la quantité vendue, le prix du marché et le profit du monopole.
2. Si l’État impose à l’entreprise une tarification au coût marginal, au coût moyen,
calculez la quantité vendue, le prix du marché et le profit de ces deux situations.
3. Déterminez le pouvoir du marché.
Exercice B
Une entreprise en situation de monopole produit un bien Y dans 2 usines (notée 1
et 2). Les coûts liés à ses activités sont : CT1 = 2Y 2 + 2, et CT2 = Y 2 + 2. La fonction de demande
du marché est Y d = 12 − 2P .
1. Calculez la quantité vendue, le prix du marché et le profit de l’entreprise.
2. Quelle est la valeur du surplus social.
Exercice C
Une compagnie aérienne propose à ses clients le trajet Genève-Brazzaville. Deux
types de demandes (notée 1 et 2) s’adressent à la compagnie. Les fonctions de demande
du marché sont respectivement Y1d = 200 − P / 5 et Y2d = 500 − P. Les coûts liés à son activité
sont : CT = 100Y + 810.
1. Calculez la quantité vendue, le prix du marché et le profit de l’entreprise.
2. Si elle fixe un prix unique, quel serait le choix de sa tarification et son profit associé.
Exercice D
Une compagnie de distribution d’électricité propose à ses clients un tarif en heures
creuses et heures pleines. Deux types de demande s’adressent à elle (notée 1 et 2). Les
fonctions de demande inversée du marché sont PHP = 50 − 3Y et PHC = 100 −Y 2 . Les coûts totaux
liés à son activité sont : CT = 2Y 2 + 2Y.
1. Supposons que l’entreprise ait un comportement de monopole privé, trouvez les
quantités et les prix proposés sur le marché de l’électricité.
2. Supposons que le régulateur public lui impose de fixer un prix unique pour les
périodes de faible et de forte demandes, trouvez le prix du marché et déduire le profit de
l’entreprise. Par la suite, si elle fixe des prix différents, quel serait son profit.
Thème 21
( )
Exprimez toujours la fonction inverse de la demande P = f Y d pour calculer la recette totale.
La condition d’optimalité du marché est Rm = Cm pour obtenir la quantité d’équilibre offerte
du monopole (ou le point d’offre du monopole). La tarification naturelle du monopole est une
tarification à un prix supérieure au coût marginal (P > Cm).
Corrigés
Exercice A
1. Calculez la quantité vendue, le prix du marché et le profit total.
Écrivons d’abord la fonction de demande inverse Y d = 12 − 2P ⇒ P = 6 −Y / 2 = RM .
On déduit la recette totale RT = PY = RM ×Y = ( 6 −Y / 2 )Y = 6Y −Y 2 / 2.
La règle d’optimalité du comportement de l’entreprise en situation de monopole
qui permet d’obtenir sa quantité d’offre est Cm = Rm.
Donc Cm = Rm ⇒ Y + 2 = 6 −Y ⇒ Y * = 2 et l’offre totale du marché est le point d’offre
Y = 2. Puisque la fonction de formation des prix est P = 6 −Y / 2 = RM
o*
Figure 21.1
2. Si l’État impose à l’entreprise une tarification au coût marginal, au coût moyen
calculez la quantité vendue, le prix du marché et le profit de ces deux situations.
L’intervention de l’autorité publique en matière tarifaire a tendance à faire baisser
les quantités offertes et le prix sur le marché.
L’adoption de cette règle fait supporter une perte de 0,45 de profit à réaliser au
monopole. Cette intervention doit donc s’accompagner d’un versement d’une subven-
tion, visant à compenser la perte du monopole. Le financement de cette aide est coûteux
socialement. Un exemple de cette situation serait le cas de l’entreprise SNCF, EDF.
Le monopole réalise un profit nul. Ceci implique qu’il n’est pas nécessaire de le
subventionner et que l’intervention du régulateur est non coûteuse socialement. Cette
règle, appliquée à un monopole, lui fait perdre 4 de profit, mais elle n’est pas efficace du
point de vue de l’allocation des biens dans l’économie.
P* Y* Π*
Monopole pur 5 2 4
Tarification au CM 4 4 0
Figure 21.2
Thème 21
Le pouvoir de marché du monopole est de pratiquer un prix qui est majoré par
rapport au coût marginal. L’importance de cette majoration dépend de l’élasticité de la
demande. L’indice de Lerner mesure ce pouvoir.
P * − Cm 1 Au Cm Au CM
L= = 0,2
P* ed 0 −0,5
Exercice B
▶ Conseil
Construire le graphique d’équilibre du marché du monopole pour repérer les zones de surplus.
ͮ Application à l’usine 1
Cm = Rm ⇒ 4Y = 6 −Y ⇒ Y * = 6 / 5 et l’offre du marché est le point d’offre Y1o* = 6 / 5 = 1,2.
Puisque P = 6 −Y / 2 = RM , alors P * = 6 − ( 6 /10 ) = 27 / 5 = 5, 4.
Le profit du monopole est Π1* = RT1* − CT1* = 5, 4 ×1,2 − (1,2 ) × 2 − 2 = 1,6.
2
Figure 21.3
Figure 21.4
Les résultats de l’entreprise sont pour les quantités Y * = Y1* +Y2* = 3,2 et le profit
Π = Π1* + Π2* = 5,6 .
*
L’entreprise capte, en discriminant par des prix différents, une grande partie du
surplus des consommateurs. En effet, si le monopole avait considéré la somme des deux
coûts des deux usines (qui sont déjà importants et de les répartir sur les deux usines),
et par la suite appliquer la règle traditionnelle sur ce marché, la quantité offerte serait
plus faible et par conséquent son profit aussi. Vérifions cela.
À une fixation d’un prix unique du monopole, l’entreprise choisira la tarification
d’un prix de marché supérieur au coût marginal, ce qui lui impose d’additionner les
deux coûts pour fixer un prix unique.
CT = CT1 + CT2 = 3Y 2 + 4 alors Cm = Rm ⇒ 6Y = 6 −Y ⇒ Y = 6 / 7 et l’offre du marché est le
*
point d’offre Y1o = 6 / 7 = 0,85. Puisque P = 6 −Y / 2 = RM, alors le prix est P * = 5,57 et le profit
du monopole est –1,43.
2. Quelle est la valeur du surplus social ?
Le surplus social est déterminé par la somme du surplus du consommateur et du
producteur. Il mesure le bien-être de la société.
SC SP SS = SP + SC
10,96
Thème 21
1. Calculez la quantité vendue, le prix du marché et le profit de l’entreprise.
Écrivons d’abord les fonctions de demande inverse
Y1d = 200 − P / 5 ⇒ P = 1000 − 5Y = RM1 et Y2d = 200 − P ⇒ P = 500 −Y = RM2 .
Puis déduisons que RT1 = 1000Y − 5Y 2 et RT2 = 500Y −Y 2 .
La règle d’optimalité du comportement de l’entreprise en situation de monopole
qui permet d’obtenir sa quantité d’offre est Cm = Rm.
Figure 21.5
Figure 21.6
Y* 90 200 116,6
CM *
91 95,95 106,9
Cm * 100
Π* 79 685,95 80 856,64
Exercice D
1. Supposons que l’entreprise ait un comportement de monopole privé, trouvez les
quantités et les prix proposés sur le marché de l’électricité.
Les fonctions de demande inverse PHC = RMHC = 50 − 3Y et PHP = RMHP = 100 − 2Y .
Déduisons les recettes totales RTHC = 50Y − 3Y 2 et RTHP = 100Y − 2Y 2 .
La règle d’optimalité du comportement de l’entreprise en situation de monopole
qui permet d’obtenir sa quantité d’offre est Cm = Rm.
Thème 21
Heures pleines Heures creuses
P* 75,5 35,6
Y *
12,25 4,8
CM * 26,5 11,6
Cm * 51 21,2
Π *
600,25 115,2
2. Supposons que le régulateur public lui impose de fixer un prix unique pour les
périodes de faible et de forte demande, trouvez le prix du marché et déduire le profit de
l’entreprise. Par la suite si elle fixe des prix différents, quel serait son profit.
Cette action du régulateur public, impose au monopole de fixer son prix à un prix
plancher pour que la distribution en électricité soit rentable dans les deux cas. Ce qui n’est
pas toujours le cas. La règle d’optimalité du comportement de l’entreprise en situation
de monopole qui permet d’obtenir sa quantité d’offre est CM = RM.
Dans le cas d’un prix unique, le prix du marché est fixé au plus bas (CM = P ) pour
que les consommateurs obtiennent un surplus maximum. C’est donc sur le marché de
l’électricité en heures creuses que sera fixé le prix de référence.
Sur le segment du marché des heures creuses, CMHC = RMHC ⇒ 2Y + 2 = 50 − 3Y ⇒ YHC* = 9,6
et l’offre du marché en heures creuses est le point d’offre YHCo* = 9,6.
Puisque la fonction du prix est P = 50 − 3Y , alors le prix de ce segment de marché en
heures creuses est P * = 21,2 . Le profit du monopole est ΠHC = 0.
Sur le marché des heures pleines, ce prix s’applique également. Remplaçons-le
dans la fonction de demande sur le marché des heures pleines.
On obtient alors YHPo* = 50 − PHC* / 2 = 39, 4. Par conséquent, le distributeur d’électricité
réalise une perte mesurée par ΠHP = −2348,24. La raison est que le prix du marché est
inférieur à son coût moyen.
Par la suite, si elle fixe des prix différents, un prix en heures creuses et un autre prix
en heures pleines, en heures pleines l’accroissement de la demande doit faire augmenter
le prix proposé. La tarification est au coût moyen.
Donc CMHP = RMHP ⇒ 2Y + 2 = 100 − 2Y ⇒ YHP* = 24,5 et l’offre du marché en heures creuses
est le point d’offre YHP0* = 24,5.
Puisque la fonction de formation des prix est P = 100 − 2Y, alors le prix de ce segment
de marché est P * = 51. Le profit du monopole est ΠHP = 0.
HC HP HC HP
P* 21,2 21,2 51
CM *
21,2 80,8 21,2 51
Π *
0 0 0
199
au-dessus du coût marginal sans provoquer l’entrée d’autres entreprises, ce dernier est
mesuré par l’indice de Lerner L = ( P * − Cm ) / P * . Cet indice montre que la différence entre
Focus
le prix et le coût marginal rapporté au prix est l’inverse de l’élasticité de la demande.
Autrement dit, le marché du monopole varie en sens inverse de l’élasticité demande.
( )
L = P * − Cm / P * 0 < L < 0,3 0,3 < L < 0,5 0,5 < L < 0,7 0,7 < L <1
3. Tarification du monopole
En utilisant la règle d’or d’égalisation de la recette marginale au coût marginal, le
monopole fixe un prix pour maximiser son profit. Ce prix est toujours supérieur à celui
qui s’établirait en concurrence pure et parfaite. Une partie de la rente du monopole, qui
est la différence entre le profit du monopole et le profit de la concurrence parfaite, est
utilisée par le monopole pour défendre sa position. Si les positions de monopole ne sont
pas toutes nuisibles, comme le montre l’approche dynamique des monopoles (concur-
rence monopolistique, marché contestable), leur caractère permanent est problématique.
Cette permanence crée des rentes de situation non justifiées par l’intérêt général et
pénalise en conséquence d’autres acteurs du marché. C’est pour cette raison que les
pouvoirs publics, s’ils veulent que les consommateurs bénéficient du produit dans des
conditions socialement satisfaisantes, vont chercher à inciter le monopole à produire
une quantité efficace.
Il existe quatre mécanismes traditionnels pour réglementer. Chacun des méca-
nismes a des conséquences sociales différentes.
− Pendant longtemps, la solution retenue a consisté à nationaliser les monopoles
naturels. Depuis le milieu des années 1980, la plupart des monopoles publics qui
formaient l’ensemble des monopoles naturels ont disparu, et la solution retenue est
celle d’une réglementation des prix du monopole. Une politique dont l’objectif est de
permettre au monopole d’obtenir des profits « raisonnables » sur ses investissements.
− Il peut s’agir d’un prix plafond fixé de sorte qu’il serait inférieur à celui que le
monopole choisirait pour maximiser son profit. Le but de la réglementation est
de réduire la « rente » du monopole. Un des effets attendus de la réglementation
est d’ailleurs de pousser l’entreprise à réorganiser sa production pour réduire ses
coûts de manière à retrouver le taux de profit précédent, et ainsi de suite…
− Il peut s’agir aussi d’une tarification au coût marginal ce qui correspond au cas où le
prix plafond serait choisi de telle manière que la quantité produite à ce prix soit égale
au coût marginal (la recette moyenne est alors égale au coût marginal). Mais dans
ce cas, puisque les coûts unitaires sont décroissants, le coût moyen est forcément
supérieur au coût marginal et l’entreprise fait forcément une perte. Le monopole
naturel avec une tarification au coût marginal n’est pas viable financièrement.
200
Il faut que les pouvoirs publics apportent une compensation financière sous la
Thème 21
forme d’une subvention compensant cette perte. Cela correspond bien entendu à
un transfert de revenus. Les prélèvements obligatoires financent la subvention,
de manière à assurer la satisfaction des consommateurs du produit qui fait l’objet
de cette réglementation.
− Le prélèvement par voie fiscale a cependant trois inconvénients : un impôt supplé-
mentaire engendre toujours des distorsions (les choix privés se modifient) qu’il
faut prendre en compte, il peut paraître injuste pour les agents qui n’utilisent
pas le bien ou le service, et enfin, l’impôt est décidé par des autorités qui peuvent
céder à des considérations politiques (électorales) sans fondements économiques.
201
Thème 22
L’équilibre
du marché
en concurrence
monopolistique
Exercices Exercices
Exercice A
Une entreprise en situation de concurrence monopolistique a les données consignées
dans le tableau ci-dessous :
Y 10 20 30 40 50 60 70
P 60 55 50 45 40 35 30
CM 47 27,5 22 20 20 22,5 30
Cm – 8 11 14 20 35 45
Quels sont le prix et la quantité qui permettent à cette entreprise de maximiser son
profit en courte et longue période.
Exercice B
Une entreprise en situation de concurrence monopolistique a les données suivantes
qui le caractérisent : CT = 0,5Y 3 − 3Y 2 + 26Y et la fonction de demande qui représente sa part
de marché est donnée par Y d = 29 − P / 4 .
1. Déterminez l’équilibre de l’entreprise en courte période (quantité vendue, le prix
du marché et déduisez le profit total).
2. Déterminez l’équilibre de l’entreprise en longue période.
ҵ Attention
Une entreprise en concurrence monopolistique réagit comme une entreprise en monopole pur. La
caractéristique du marché de concurrence monopolistique est l’atomicité au niveau des offreurs
accompagnée d’une différenciation des biens offerts (marque des produits).
Thème 22
Exercice A
Quels sont le prix et la quantité qui permettent à cette entreprise de maximiser son
profit en courte et longue période.
Complétons le tableau de prise de décision.
Y 10 20 30 40 50 60 70
P = RM 60 55 50 45 40 35 30
Rm 50 40 30 20 10 0
CM 47 27,5 22 20 20 22,5 30
Cm 8 11 14 20 35 45
Figure 22.1
En longue période, sous les hypothèses que la demande reste identique et de la
libre d’entrée et sortie sur le marché, d’autres entreprises sont attirées par le profit
dégagé sur le marché. Elles entrent sur le marché et offrent des quantités supplémentaires
de biens concurrents différenciés (en termes de technologie, de forme) sur le marché.
Cette entrée d’autres entreprises a pour conséquence la baisse du prix d’équilibre du
Figure 22.2
Remarque : À cause de la décroissance de la demande (P > Cm), en longue période
la courbe de demande est tangente à la courbe du coût moyen.
Exercice B
1. Déterminez l’équilibre de l’entreprise en courte période (quantité vendue, le prix
du marché et déduisez le profit total).
La fonction de la demande inverse est Y d = 29 − P / 4 ⇒ P = −4Y +116 = RM.
On en déduit que RT = PY = RM ×Y = ( −4Y +116 )Y = −4Y 2 +116Y .
La règle d’optimalité du comportement de l’entreprise en situation de concur-
rence monopolistique qui lui permet d’obtenir sa quantité d’offre est identique à celle
du monopole : Cm = Rm.
Cm = Rm ⇒1,5Y 2 − 6Y + 26 = −8Y +116
⇒1,5Y 2 + 2Y − 90 = 0
Δ = 2 − 4 ( −90 ) ×1,5 = 544 ⇒ 544 = 23,3
2
Y o* = ( −2 + 23,3) / 3 = 7,1
Le niveau du point d’offre offert au marché par l’entreprise est Y1o* = 7,1. Puisque
la fonction de la formation du prix du monopole est P = −4Y +116 = RM, alors P * = 87,6. Le
profit du monopole est Π * = RT * − CT * = 87,6 × 7,1− 0,5 × 7,13 + 3 × 7,12 − 26 × 7,1= 409,6.
Thème 22
En longue période, sous les hypothèses que la demande reste identique et de la liberté
d’entrée et de sortie sur le marché, d’autres entreprises sont attirées par le profit dégagé
par le marché. Elles entrent sur le marché et offrent des quantités supplémentaires de
biens concurrents différenciés sur le marché. Ce qui a pour conséquence, la baisse du
prix d’équilibre et l’augmentation des quantités offertes. Cette attraction et la baisse du
prix prend fin lorsque le profit du marché devient nul (aucune entreprise ne souhaite
entrer ou sortir du marché). La règle d’arrêt de cette attractivité est PLP* = RM = CM.
CM = RM ⇔ 0,5Y 2 − 3Y + 26 = −4Y +116 ⇔ 0,5Y 2 +Y − 90
Δ = 1− 4 ( −90 ) × 0,5 = 181⇒ 181 = 13, 4536
Y * = ( −1+13, 4536 ) = 12, 4536
Le niveau du point d’offre offert au marché par l’entreprise est Y1o* = 12, 4536 .
Puisque la fonction de la fixation du prix est P = −4Y +116 = RM , alors P * = 66,2.
Le profit du monopole est :
Π * = 66,1856 ×12, 4536 − 0,5 ×12, 45363 + 3 ×12, 45362 + 26 ×12, 4536 = 0 .
1. Définition et caractéristiques
Définition
La concurrence monopolistique est une situation de marché dans laquelle il existe
beaucoup d’entreprises et aucune barrière à l’entrée, avec une caractéristique que
le produit de chaque entreprise diffère quelque peu des produits de ses concurrents
(produits différenciés).
Ainsi, la condition d’homogénéité du produit n’étant pas respectée, chaque entre-
prise a un pouvoir de marché et fait face à une courbe de demande décroissante. Comme
en situation de monopole, la fonction de demande inverse pour un bien ou un service
exprime le prix du bien en fonction de la quantité demandée du marché (demande collec-
tive). Le fait d’être le seul à proposer un bien ou un service ayant une caractéristique
spéciale permet au producteur de se placer dans une sorte de monopole et de pouvoir
s’écarter du prix du marché afin de pouvoir améliorer ses bénéfices. C’est la raison pour
laquelle les entreprises adoptent souvent un comportement stratégique qui les conduit
à se rapprocher le plus possible d’une situation de monopole en cherchant à différencier
leurs produits. Si la publicité joue un rôle déterminant pour persuader le consommateur
que le produit présenté est unique, deux éléments limitent le pouvoir de l’entreprise en
concurrence monopolistique : la concurrence, car elles vendent des produits similaires
et la libre entrée sur le marché.
Caractéristiques
C’est un marché qui rassemble quelques éléments du marché de la concurrence
pure et parfaite, à savoir ce qui se passe en longue période. En plus, aucune entreprise
(à cause de leur nombre sur le marché) ne peut tenir compte de ses concurrents pour
établir son prix ou de fixer sa quantité. C’est une propriété commune avec la concur-
rence pure et parfaite.
Mais aussi, il intègre des éléments de la situation de monopole, en effet en diffé-
renciant les produits, l’entreprise crée une situation de monopole provisoire. Dans cette
situation, elle fait face à une courbe de demande décroissante. Ses ventes diminuent si
le prix augmente, mais sans jamais être nulles. Une caractéristique commune avec le
monopole.
208
2. Type de différenciation
Thème 22
Dans la réalité, peu de produits sont rigoureusement semblables. Ce qui explique
le comportement des entreprises qui cherchent à les différencier. La différenciation
des produits s’opère lorsque des produits qui rendent le même service, par exemple un
téléphone, sont rendus dissemblables. Cela va pousser les consommateurs à préférer
un produit à un autre pour ses caractéristiques (réelles ou supposées) différentes. La
différenciation peut prendre plusieurs formes : différence de qualité, de composition, de
caractéristiques, de durabilité, de localisation… Cette différenciation peut est résumée
comme ce qui suit :
− Différenciation horizontale, il est question de la variété. Dans ce cas, les produits
rendent des services équivalents, mais ils sont différenciés par certaines de leurs
caractéristiques. Elles peuvent être à caractère subjectif (image de marque, répu-
tation…) mais aussi à caractère objectif (design, marketing, services associés…).
− Différenciation verticale, il est question de la qualité. Dans cette situation, les
produits sont de conception et de qualité différentes pour séduire les différents
consommateurs. C’est le cas des marques dans la téléphonie. L’innovation peut
aussi permettre de se différencier des concurrents (Apple, Samsung, Huawei…).
− Différenciation Spatiale, dans cette situation les biens sont localisés dans des
espaces différents. Des produits peu différents peuvent aussi avoir un prix dissem-
blable à cause des coûts de transport. Un consommateur acceptera de payer plus
cher un bien ou un service de proximité (c’est le cas par exemple des superettes
présentes au centre-ville).
209
Thème 23
L’inefficacité sociale
du monopole
Exercices Exercices
Exercice A
Une entreprise en situation de monopole a les données suivantes : CT = 5Y 2 + 30 et la
fonction de demande inverse qui s’adresse à elle est donnée par P = 900 −10Y .
1. Quel est l’équilibre du monopole ?
2. Supposons que le monopole adopte le comportement d’une entreprise en concur-
rence pure et parfaite. Quel serait son équilibre.
3. Comparez les équilibres de monopole et de concurrence pure et parfaite. Représentez
graphiquement ces équilibres.
4. Calculez les indices de Lerner dans les deux cas.
5. Calculez les surplus du consommateur, du producteur et social en situation de
concurrence pure et parfaite et de monopole.
Exercice B
Soit un marché d’un bien Y (Y d représente les quantités de biens demandées, Y o les
quantités de biens offertes) en situation de concurrence pure et parfaite, sur lequel il y a
100 entreprises qui ont toutes les mêmes coûts de production. L’entreprise représentative
du marché a une fonction de coût de production de la forme CTj = 40 +Yj2 , et la fonction de
demande individuelle de 200 consommateurs sur le marché est : Yi d = 10 − 0,5P.
1. Déterminez la demande du marché.
2. Déterminez la fonction d’offre d’une entreprise individuelle et l’offre du marché.
3. Déterminez le prix et les quantités d’équilibre du marché.
4. Supposons que les 100 entreprises forment un monopole. Quel serait l’équilibre
du monopole ?
5. Calculez les surplus du consommateur, du producteur et social en situation de
concurrence pure et parfaite et de monopole.
Corrigés
Exercice A
1. Quel est l’équilibre du monopole ?
Puisque P = RM = 900 −10Y , alors RT = 900Y −10Y 2.
Thème 23
Cm = Rm ⇒10Y = 900 − 20Y ⇒ 30Y = 900 ⇒ Y o* = 30.
La valeur du point d’offre du marché est Y o = 30. Le prix du monopole est obtenu
à partir de la fonction de formation des prix P = 900 −10Y ⇒ P * = 900 −10 × 30 = 600 et
Π = RT − CT = 13470.
* * *
Tableau de synthèse
Π* Y o* P*
13 470 30 600
Tableau de synthèse
Π* Y o* P*
10 095 45 450
Tableau de synthèse
Yi * Pi * Π *i
▶ Remarque
Il existe un coût social lié au pouvoir de monopole, car le monopole peut dépenser une partie
de son profit pour défendre sa position.
RT = 900Y −10Y 2 CT = 5Y 2 + 30
RM = P = 900 −10Y CM = 5Y + 30 / Y
Figure 23.1
4. Calculez l’indice de Lerner.
L’indice de Lerner donne une indication du pouvoir de l’entreprise d’influencer le
prix du marché. Son calcul confirme bien ici cette caractéristique que chaque marché
présuppose.
Monopole CPP
Indice de Lerner L = ( P * − Cm ) / P *
0,5 0
Thème 23
concurrence pure et parfaite et en situation de monopole.
Y* P* Π*
Figure 23.2
SC SP SS = SP + SC
Zones 1, 2, 3 Zones 4, 5, 6
Marché
20 250
CPP (900 − 450) × 45 / 2 = 10 125 450 × 45 / 2 = 10 125
Zone 1 Zones 2, 4, 6
Marché
18 000
Monopole (900 − 600) × 30 / 2 = 4500 300 × 30 / 2 + 30 × ( 600 − 300 ) = 13500
Perte sèche
2 250
(Zones 3, 5)
On entend par efficacité la somme des surplus maximale. Selon la théorie néoclassique,
les biens sont alloués de manière efficiente uniquement dans le cadre d’un équilibre
Exercice B
1. Déterminez la demande du marché.
La demande individuelle des consommateurs Yjd est une fonction du prix. Sur le
marché, ils ont tous le même comportement. La demande de marché est la somme de
l’ensemble des demandes individuelles, ainsi
Y d = 200 ×Yjd = 200 (10 − 0,5P ) = 2000 −100P
2. Déterminez la fonction d’offre d’une entreprise individuelle et l’offre du marché.
La règle d’optimalité du comportement de l’entreprise en concurrence pure et
parfaite qui permet d’obtenir la fonction d’offre d’une entreprise représentative est Cm j = P .
C’est-à‑dire 2Yj = P ⇒ Yjo = P / 2. L’offre totale du marché est la somme de l’ensemble
des offres individuelles des producteurs Y o = 100 ×Yjo = 100P / 2 = 50P.
3. Déterminez le prix et les quantités d’équilibre du marché.
Le prix et les quantités d’équilibre du marché sont obtenus lorsque l’offre est égale
à la demande (Y d = Y o ).
2000 −100P = 50P ⇒ P * = 2000 /150 = 13,33
et Y d* = Y o* = 50 ×13,33 = 666,66
avec l’offre individuelle des firmes Yjo* = P / 2 = 6,666
Le profit individuel est Π *j = RT * − CT * = 13,33 × 6,666 − 40 − 6,6662 = 4, 422.
Le profit total réalisé sur le marché est Π * = 100 × Π *j = 100 × 4, 422 = 442,2.
Y* P* Π*
4. Supposons que les 100 entreprises forment un monopole. Quel serait l’équilibre
du monopole ?
Déterminons la fonction du coût total du monopole unique, en posant que Y est la
( )
production de l’entreprise monopole, donc CT = 100 × CTj = 100 40 +Yj2 = 4000 +100Yj2 .
Puisque la production d’une entreprise composant le nouveau monopole est le
100e de la production totale, c’est-à‑dire Yj = Y /100 , exprimons le coût total en fonction
de la production du monopole et non plus de l’entreprise représentative. On obtient
CT = 4000 +100 (Y /100 ) = 4000 + 0,01Y 2.
2
Thème 23
est Cm = Rm.
C’est-à‑dire 0,02Y = 20 − 0,02Y ⇒ 0,04Y = 20 ⇒ Y * = 500 .
Le point d’offre du marché est Y o = 500 . Le prix du monopole unique est obtenu à
partir de la fonction de la formation des prix P = 20 − 0,01Y = RM ⇒ P * = 20 − 0,01× 500 = 15 et
son profit est Π * = RT * − CT * = 1000 .
5. Calculez les surplus du consommateur, du producteur et le surplus social en situation
de concurrence pure et parfaite et en situation de monopole.
Y* P* Π*
Figure 23.3
SC SP SS = SP + SC
Marché CPP (20 −13,33) × 666 / 2 = 2221,11 13,33 × 666 / 2 = 4 438,89 6 660
Marché
Monopole
(20 −15) × 500 / 2 = 1250 500 ×10 / 2 + 500 × (15 −10 ) = 5000 6 250
218
En définitive, d’un point de vue dynamique, la perspective d’obtenir une position
Thème 23
de monopole (ou à tout le moins dominante) est justement ce qui incite les entreprises à
innover, en particulier à mettre au point de nouveaux produits ou de nouveaux modèles
d’affaires. L’innovation étant un puissant moteur de la croissance économique, ainsi
la condamnation des monopoles d’innovation (monopoles acquis par le mérite) irait à
l’encontre de l’intérêt général.
219
Thème 24
L’équilibre
du marché
en oligopole
Exercices Exercices
Exercice A
1. Définir les marchés d’oligopole.
2. Quelles sont les différences entre le duopole de Cournot et celui de Bertrand.
Exercice B
Soit un marché d’un bien Y qui représente du textile (Y d représente les quantités
de biens demandées, Y o représente les quantités de biens offertes). Sur le marché il y a
10 entreprises qui ont tous les mêmes coûts marginaux de production d’une valeur de 2 €.
La fonction de demande du marché est : Y d = 120 −10P.
1. Déterminez le prix, la production du marché et la production d’une entreprise.
2. Quel serait le prix et la production du cartel, la production et le profit d’une
entreprise avec une répartition uniforme. Puis une répartition en fonction des parts de
marché 30 %, 20 %, 15 % et 5 % pour 7 entreprises.
3. Supposons qu’une entreprise décide de ne pas respecter la stratégie de collusion
en choisissant un prix en dessus du prix du cartel de 25 cts d’euros. Déterminez le niveau
de son profit individuel.
Exercice C
Sur un marché sur lequel deux entreprises concurrentes produisent et vendent un
bien Y. L’entreprise 1 produit Y1 et l’entreprise 2 produit Y2 . La demande des consomma-
teurs sur le marché est donnée par la fonction de la forme Y d = 250 − 0,5P , avec Y d = Y1 +Y2 .
La fonction de coût de la première entreprise est CT1 = 20Y1 +1000 et de la seconde entreprise
est CT2 = 12Y2 +1000 .
1. En cas de collusion explicite des entreprises (Y1 = Y2 / 2), trouvez le niveau de produc-
tion qui maximise les profits des entreprises.
2. Les entreprises adoptent une stratégie non-coopérative à la Cournot, Calculez les
quantités d’équilibre en trouvant l’intersection des courbes de réaction.
3. Supposons que la première entreprise possède une position dominante de leader
au sens de Stackelberg. Déterminez la courbe de réaction de la deuxième entreprise.
Trouvez l’équilibre du marché et quels sont les profits des entreprises. Traitez aussi le
cas inverse. Que constatez-vous ?
4. Si les entreprises adoptent une stratégie de Bertrand, trouvez l’équilibre des
entreprises.
Corrigés
▶ Conseils
– ( )
Exprimez toujours la fonction inverse de la demande P = f Y d pour calculer la recette
totale, ou vérifiez si elle est donnée sous cette forme.
– Vérifiez les conditions d’optimalité du marché (Rm = Cm) pour obtenir les fonctions de
réaction ou les quantités d’équilibre. Tout d’abord déduire les fonctions de réaction, puis
trouver l’intersection de ces fonctions de réaction.
Exercice A
1. Définir les marchés d’oligopole.
Le marché d’oligopole est un des marchés dit imparfaits, il désigne une forme
d’organisation de marché qui se caractérise par un petit nombre d’offreurs qui font
face à une multitude de demandeurs. Les offreurs développent des stratégies pour agir
et influencer le marché. Ces stratégies peuvent être coopératives ou non coopératives.
Lorsque le marché est réduit à deux offreurs, on parle de marché de duopole. Qui sont
des cas simplifiés des marchés d’oligopoles.
2. Quelles sont les différences entre le duopole de Cournot et celui de Bertrand.
Le modèle de duopole est défini par l’existence de deux entreprises qui font face
à une multitude de consommateurs. Chaque entreprise met en place une stratégie qui
interfère sur celle de l’autre dans la détermination des variables d’équilibre du marché.
Le modèle de Cournot comme celui de Bertrand sont deux modèles de duopole à stra-
tégie symétrique. On distingue les deux modèles à travers la stratégique adoptée et les
conjectures.
En ce qui concerne la variable stratégique, dans le duopole de Cournot, le choix
est basé sur la variable quantité. Et la détermination du prix du marché est réalisée,
Exercice B
1. Déterminez le prix, la production du marché et la production d’une entreprise.
Écrivons d’abord la fonction de demande inverse Y d = 120 −10P ⇒ P = RM = 12 −Y /10.
La condition décrite par l’exercice est celle d’une situation de concurrence pure et
parfaite. Dans cette situation, la règle d’optimalité du comportement d’une entreprise
qui lui permet d’obtenir la quantité d’offre optimale est Cm = P .
Par conséquent 2 = 12 −Y /10 ⇒ Y o* = 100 avec P * = 2 et la part de production chaque
entreprise est Yi * = Y * / n = 100 /10 = 10.
Entreprise Marché
P* 2
Y o* 10 100
Π *
180 1 800
ҵ Note
Le cartel confronte le coût unitaire du groupe à la demande du marché. Il bénéficie d’une rente
collective. Le partage de cette rente est source de conflits, d’entente et de négociation qui est
à l’origine de son instabilité.
Thème 24
avec P * = 12 − 50 /10 = 7 et la part de la production de chaque entreprise Yi * = Y * / n = 50 /10 = 5.
Le profit d’une entreprise Πi* = P * ×Y * − CT * = 7 × 5 − 2 × 5 = 25.
Entreprise Cartel 30 % 20 %, 15 % 5%
n 10 10 1 1 1 7
P* 7
Y o*
5 50 15 10 7,5 2,5
n 10 9 10 1
P* 7 7 et 6,75 6,75
Exercice C
1. En cas de collusion explicite des entreprises (Y1 = Y2 / 2), trouvez le niveau de produc-
tion qui maximise les profits des entreprises.
Les deux entreprises se comportent comme un seul monopole de deux entreprises.
La règle d’optimalité du comportement de l’entreprise en situation de collusion qui lui
permet d’obtenir sa quantité d’offre est Cm = Rm.
La fonction de la demande inverse est Y d = 250 − 0,5P ⇒ P = 500 − 2Y = RM .
On déduit que RT = (2Y + 500 )Y = 2Y 2 + 500Y .
La fonction de coût des deux entreprises est CT = CT1 + CT2 = 32Y + 2000.
Cm = Rm ⇒ 32 = 500 − 4Y ⇒ Y o* = 117
Synthèse
P* 266 266
Y o*
39 78 117 117
Le partage du profit par le cartel est inférieur au profit total réalisé par une répar-
tition préalable des quantités par le cartel. Ceci est dû à l’imputation de la répartition
des coûts à l’ensemble des entreprises même si certains coûts ne sont pas des coûts
inhérents à son activité.
2. Les entreprises adoptent une stratégie non-coopérative à la Cournot. Calculez les
quantités d’équilibre en trouvant l’intersection des courbes de réaction.
Puisque Y d = Y1 +Y2 , la fonction de demande inverse est P = 500 − 2Y1 − 2Y2 .
D’où les recettes RT1 = 500Y1 − 2Y12 − 2Y2Y1 et RT2 = 500Y2 − 2Y22 − 2Y1Y2 .
La règle d’optimalité du comportement de l’entreprise qui lui permet d’obtenir sa
quantité d’offre est Cm = Rm.
ͮ Application à l’entreprise n° 1
Cm1 = Rm1 ⇒ 20 = 500 − 4Y1 − 2Y2 ,
d’où l’équation de réaction : 480 = 4Y1 + 2Y2 ⇒ Y1 = 120 − 0,5Y2 ou 120 = Y1 + 0,5Y2 .
ͮ Application à l’entreprise n° 2
Cm2 = Rm2 ⇒12 = 500 − 4Y2 − 2Y1,
d’où l’équation de réaction : 488 = 2Y1 + 4Y2 (ou 244 = Y1 + 2Y2, Y2 = 122 − 0,5Y1).
Par conséquent, le système des fonctions de réaction des deux entreprises est :
⎧ 120 = Y1 + 0,5Y2
⎨ 244 = Y + 2Y
⎩ 1 2
Synthèse
Entreprise 1 Entreprise 2
P* 177,34
Y o* 78,67 82,66
Π* 12 377,9 13 667
ͮ Premier cas
Supposons que l’entreprise n° 1 joue le rôle de leader au sens de Stackelberg, elle
décide librement de son niveau de production. Pour l’entreprise n° 2, la détermination de
sa production est contrainte par celui du niveau du leader. Elle décidera de son niveau
de production après la décision du leader.
On sait que pour l’entreprise n° 2 sa fonction de réaction est Y2 = 122 − 0,5Y1.
Transformons la fonction de demande inverse du marché pour trouver l’offre de l’entre-
prise n° 1
P = 500 − 2Y1 − 2Y2 = 500 − 2Y1 − 2 (122 − 0,5Y1 ) = 256 − 2Y1 +Y1 = 256 −Y1. D’où RT1 = 256Y1 −Y12 .
La règle d’optimalité du comportement de l’entreprise leader qui permet d’obtenir
sa quantité d’offre est Cm1 = Rm1.
Cm1 = Rm1 ⇒ 20 = 256 − 2Y1 d’où 236 = 2Y1 ⇒ Y1o* = 118 qui donne son niveau de production.
Une fois la quantité du leader fixée et connue, l’entreprise n° 2 réagit comme suit : puisque
Y2 = 122 − 0,5Y1 alors Y2o* = 122 − 0,5 ×118 = 63.
Entreprise n° 1 Entreprise n° 2
Y o* 118 63 181
Π *
12 924 6 938 19 862
Entreprise n° 1 Entreprise n° 2
Y o* 58 124 182
Les coûts de chaque entreprise leader influencent les résultats du marché. Les
leaders en décidant d’obtenir une grande part de marché (quantité offerte) mettent de
facto en place une politique de fixation de prix qui a pour conséquence d’offrir plus de
quantités au marché, ce qui est l’inverse pour le second à fixer bas ses quantités offertes.
Figure 24.2
4. Si les entreprises adoptent une stratégie de Bertrand, trouvez l’équilibre des
entreprises.
▶ Remarque
L’équilibre de Bertrand dans le cas d’un marché de biens homogènes est un équilibre concurrentiel
tel que Cm = P1 = P2 . Ce qui implique que les entreprises offrent sur le marché les mêmes quantités.
Thème 24
une asymétrie des coûts qui permet à chacun de baisser le prix pour capter la demande
des consommateurs. Le jeu des entreprises est de proposer une guerre des prix. Le cas
à traiter est celui de l’équilibre de Bertrand avec un bien homogène. Ce dernier est un
équilibre concurrentiel sous certaines conditions. C’est le prix auquel elles ne doivent
pas descendre.
Les données de l’exercice ne sont pas exactement dans l’esprit de la condition d’uti-
lisation de la situation analysée par Bertrand. Les hypothèses du modèle de Bertrand
sont normalement : les entreprises sont de même taille, produisent des biens homogènes,
l’entreprise doit baisser le prix pour générer une demande supérieure du marché vers elle
pour augmenter son profit. Elle est en capacité de répondre à cet afflux de la demande.
ҵ Note
Le Paradoxe de Bertrand est de décrire un équilibre concurrentiel avec deux entreprises
price-makers qui pratiquent la guerre des prix. Une description réaliste (la fixation des prix et
non des quantités à la Cournot) qui met en concurrence deux entreprises et curieusement qui
aboutissent à une tarification au coût marginal. Ce paradoxe sera résolu dans le cas général en
1983 par D. Kreps et J. Scheinkman.
La guerre de prix n’aura pas lieu, le jeu proposé par la question supprime un
concurrent.
En effet, trois conditions sont proposées par l’analyse de Bertrand. On sait que
l’offre sur le marché est égale à la demande Y d = Y1O +Y2O .
Si P1 < P2 ⇒ Y1O = Y d , Y2O = 0
Si P1 > P2 ⇒ Y1O = 0, Y2O = Y d
Si P1 = P2 ⇒ Y1O = Y2O = Y d / 2
La maximisation du profit de chaque entreprise est décrit par la règle optimale P = Cmi.
Une Application à l’entreprise n° 2
Cm2 = P ⇒12 = 500 − 2Y d’où Y1o* = 488 / 2 = 244 avec P = 12
Entreprise n° 1 Entreprise n° 2
Y o* 0 244 244
Π* 0 –1 000 –1 000
Application à Croisplus
La fonction de demande que l’entreprise n° 1 perçoit est Y1d = 100 − 2P1 + 3P2. On déduit
que sa recette totale est RT1 = P1Y = P1 (100 − 2P1 + 3P2 ) = 100P1 − 2P12 + 3P2 P1. Par ailleurs ses coûts
totaux sont CT = CT1 = 5Y1 = 500 −10P1 +15P2 .
Donc Cm = Rm ⇒ −10 = 100 − 4P1 + 3P2 ⇒ −110 = −4P1 + 3P2 .
Application à Crosy
La fonction de demande que l’entreprise n° 2 perçoit est Y2d = 120 − 2P2 + 2P1 , et sa
recette totale est RT2 = P2Y = P2 (120 − 2P2 + 2P1 ) = 120P2 − 2P22 + 2P2 P1.
Par ailleurs ses coûts totaux sont CT = CT2 = 5Y2 = 600 −10P2 +10P1.
Donc Cm = Rm ⇒ −10 = 120 − 4P2 + 2P1 ⇒ −130 = −4P2 + 2P1.
Équilibre du marché
⎧ −110 = −4P1 + 3P2
⎨ −130 = −4P + 2P
⎩ 2 1
Résoudre le système de deux équations par substitution donne la solution des prix
d’équilibre 74 = P2* et P1* = 83.
Synthèse
Croisplus Crosy
P *
83 74
Y o* 156 138
Π* 12 168 9 522
Duopole de Cournot
Le duopole de Cournot ou le duopole des choix simultanés de production sur un
marché, est un modèle avec deux entreprises qui produisent un même bien homogène
et vendent ce bien au prix du marché. Chaque entreprise doit décider sans coopération
combien elle produit (stratégie quantité) en considérant la production des autres entre-
prises comme fixes. Le jeu du marché est là pour fixer le prix.
Duopole de Stackelberg
Le duopole de Stackelberg ou le duopole du choix séquentiel du leadership en quantité,
est un modèle où les entreprises n’ont pas la même taille. Il donne l’avantage à un leader
du marché. Une entreprise en position de leader sur le marché choisit sa production en
231
Focus premier avant l’autre ; après l’entreprise dite suiveuse, observe la production de l’entre-
prise dite leader et choisit alors son niveau de production. Comme l’entreprise leader a
anticipé et planifié la réaction de l’entreprise suiveuse, elle a un avantage stratégique
en forçant l’entreprise suiveuse à répondre en conséquence.
Figure 24.3
Duopole de Bertrand
Le duopole de Bertrand ou duopole de choix simultané par les prix, est un modèle
où les prix proposés par les entreprises sont potentiellement différents alors que les biens
sont parfaitement homogènes, ou différenciés. Chaque entreprise sert toute la demande
qui s’adresse à elle. Les entreprises fixent les prix et laissent le marché déterminer les
quantités. Pour augmenter son profit l’entreprise baisse ses prix ce qui a pour consé-
quence d’augmenter la demande pour faire face au succès.
− Pour des biens homogènes, l’équilibre de Bertrand est un équilibre concurrentiel
(tarification au coût marginal). Au départ, si les entreprises proposent le même
prix au-delà du coût marginal et que leur production est identique ; une entre-
prise réalisera sûrement qu’elle peut s’accaparer toutes les ventes du marché en
proposant un prix légèrement moins cher que son concurrent. Le concurrent aura
aussi le même comportement (proposition d’un prix inférieur qui reste supérieur
au coût marginal). Elles savent que le seul prix en dessous duquel elles ne veulent
pas descendre est le prix concurrentiel (P = Cm). L’équilibre de Bertrand obtenu ici,
en égalisant les courbes de réaction, est un équilibre concurrentiel.
− Pour des biens différenciés, le comportement des entreprises ressemble à la situa-
tion de concurrence monopolistique. Chaque entreprise a une courbe demande
décroissante pour son bien qui dépend autant de son propre prix que des prix de
ses concurrents. L’équilibre de Bertrand obtenu ici, en égalisant les courbes de
réaction, est un équilibre non concurrentiel. Les prix sont supérieurs aux coûts
marginaux, mais ils sont inférieurs au prix de monopole.
232
Thème 25
L’équilibre général
en économie
d’échange
Exercices Exercices
Exercice A
Soit deux biens (x et y) de consommation courante, x représente des litres d’eau et
y représente des sachets de gâteaux individuels. Pour se rendre, sur le Pâquier en plein
air, à une séance d’ouverture du festival film d’animation deux amis de longue date (Julie
et Marc) se préparent en faisant leur sac à dos : Julie met dans son sac à dos 5 sachets de
gâteaux et 12 litres d’eau, tandis que Marc met dans son sac 10 sachets de gâteaux et 5 litres
d’eau. En absence de coût de transaction, les deux amis vont échanger pour obtenir une
composition idéale en fonction de leur besoin.
1. En supposant que les biens sont substituables, construire la boîte d’Edgeworth
montrant les dotations initiales des deux consommateurs et les courbes d’indifférences
passant par le point des dotations.
2. Que constatez-vous ?
Exercice B
L’économie est composée de deux consommateurs dont les données sont consignées
dans le tableau ci-dessous.
Agents A B
Px = 1 Py = 2 Px = 2 Py = 2
Agents A B
ҵ Note
Le terme d’échange schématise une économie particulière où chaque participant dispose d’une
quantité fixe de chacun des biens sans décrire le système productif qui a permis de les produire
et du système de les distribuer. Les quantités disponibles sont initialement réparties entre les
participants et on montre comment les échanges peuvent s’organiser. Le but est de montrer la
pertinence du fonctionnement des marchés en concurrence.
Corrigés
Exercice A
1. En supposant que les biens sont substituables, construire la boîte d’Edgeworth en
montrant les dotations initiales des deux consommateurs et les courbes d’indifférences
passant par le point des dotations.
Si les biens sont substituables, généralement les fonctions d’utilités des deux consom-
mateurs auront forcément la forme U ( x, y ) = xy . Supposons que les deux consommateurs
ont la même expression d’utilité, posons alors que la fonction de Julie sera U J ( x, y ) = xy
et la fonction de Marc UM ( x, y ) = xy .
Utilité U J = xy UM = xy
On déduit, à partir des dotations initiales, la forme des fonctions d’utilité et les
équations des courbes d’indifférence comme ce qui suit :
U J = 60 = 12 × 5 ⇒ y = 60 / x
et UM = 50 = 5 ×10 ⇒ y = 50 / x
x 2,9 10 5 15
Marc y = 50 / x
y 17 5 10 3,3
x 4 10 12 15
Julie y = 60 / x
y 15 6 5 4
ҵ Attention
Bien vérifier l’égalité entre la longueur des axes de chaque variable et la somme des dotations
en biens des deux agents.
Figure 25.1
Thème 25
Le point décrit par les dotations initiales ne constitue pas un équilibre d’échange.
Julie et Marc sont obligés d’échanger. Ceci sous l’hypothèse de la rationalité, en cherchant
les combinaisons les plus favorables en liaison avec leur utilité, ce qui respecterait leur
satisfaction. La zone d’échange mutuel et favorable est constituée par la zone interne
décrite par la lentille schématisée par les deux courbes d’utilité. Tous les poussent à
échanger dans cette zone, il s’agit de la forme des courbes et de la rationalité intrinsèque
des consommateurs qui préfèrent toujours plus qu’à moins.
Exercice B
1. Donnez les expressions des courbes d’utilité des consommateurs.
Les courbes d’utilité représentent graphiquement les préférences des consommateurs.
Agents A B
Figure 25.2
Le fait que les courbes d’indifférence des consommateurs ne sont pas tangentes, les
dotations allouées aux consommateurs ne constituent pas une situation d’équilibre. Par
nécessité, les consommateurs ont la volonté d’échanger. Cette volonté est représentée
graphiquement par l’existence des opportunités d’échange mutuellement avantageuses
de la lentille.
3. Vérifiez à l’aide de la condition d’optimalité que la situation initiale n’est pas
optimale. Déduire l’équation des contrats.
Dans une économie d’échange, la condition d’optimalité est obtenue lorsqu’il y
a une égalité des TMS de chaque agent : TMSA = U x′ / U y′ = y A / x A et TMSB = U x′ / U y′ = 2y B / x B .
Agents A B
▶ Définition
L’équation du contrat est l’équation de la courbe qui représente le sentier des choix des meil-
leures opportunités d’échanges parmi toutes les opportunités d’échanges possibles auxquelles
les consommateurs pourront s’adonner.
Thème 25
On sait que y A / x A = 2y B / x B ⇒ y A / x B = 2y B / x A . Sachant que les demandes des biens
sont compatibles avec les quantités disponibles dans l’économie x A + x B = 15 et y A + y B = 15.
Alors y A x B = 2y B x A ⇒ y A (15 − x A ) = 2(15 − y A )x A
⇒15y A − y A x A = 30x A − 2y A x A ⇒15y A + y A x A = 30x A
⇒ y A (15 + x A ) = 30x A ⇒ y A = 30x A / (15 + x A )
xA 0 3 10 15
yA 0 5 12 15
Figure 25.3
Sur cette courbe, il n’existe aucune autre allocation des biens qui augmente l’uti-
lité d’un consommateur sans provoquer une baisse de celle de l’autre consommateur
(optimum de Pareto).
4. Trouvez l’équilibre général et donnez les demandes nettes.
▶ Conseil
Évaluez les dotations initiales aux différents prix du marché avant de trouver les réponses à
l’équilibre des consommateurs.
Évaluation
PxWxA = 3 PyWyA = 20 PxWxB = 12 PyWyB = 10
de la dotation
Marché Px = 1 Py = 2
Agents A B
Demande x A* = 23 / 2 y A* = 23 / 4 x B* = 44 / 3 y B* = 11/ 3
Marché Px = 1 Py = 2
Agents A B
Demande
z xA = x A* −WxA = 8,5 z yA = y A* −WyA = −4,25 z xB = x B* −WxB = 2,66 z yB = y A* −WyB = −1,33
nette
5. Quel est l’équilibre général après changement des prix ? Que constatez-vous ?
Seul le prix du bien x change. Pour la deuxième période du marché, le ratio objectif
devient Px / Py = 1.
Ainsi, pour le consommateur A, son programme est : Max3xy s.c. 26 = 2x + 2y . Sa
résolution donne le système :
⎧ U x′ / U y′ = y / x = 1 ⎧ y=x ⎧ 0 = −x + y
⎨ ⇒⎨ ⇒⎨ ⇒ 3y = 26
⎩ 26 = 2x + 2y ⎩ 26 = 2x + 2y ⎩ 26 = 2x + 2y
Avec x A* = 13 / 2 et y A* = 13 / 2 comme solution.
Pour le consommateur B, son programme est : Max x 2 y s.c. 34 = 2x + 2y. Sa résolution
donne le système :
⎧ U x′ / U y′ = 2y / x = 1 ⎧ 2y = x ⎧ 0 = x − 2y
⎨ ⇒⎨ ⇒⎨ ⇒ 3x = 34
⎩ 34 = 2x + 2y ⎩ 34 = 2x + 2y ⎩ 34 = 2x + 2y
Avec x B* = 34 / 3 et y B* = 17 / 3 comme solution.
Agents A B
Demande x A* = 13 / 2 y A* = 13 / 2 x B* = 34 / 3 y B* = 17 / 3
Demande
z xA = 1,33 z yA = −5,6 z xB = −0,66 z yB = 0,66
nette
Cette situation nouvelle fait baisser les niveaux d’utilité des consommateurs et
rend compatibles les choix des consommateurs à l’équilibre optimal. Cette solution est
sur la courbe de contrat.
6. Construire le diagramme d’Edgeworth qui représente les équilibres généraux.
Figure 25.5
Exercice C
1. Rappelez le critère de Pareto.
Le critère de Pareto est un critère de comparaison d’états d’équilibre d’une
économie. Un équilibre est dit optimum de Pareto si, primo cet équilibre est réalisable,
et secundo qu’à partir de cet équilibre, il n’est plus possible d’augmenter la satisfaction
d’un individu sans diminuer celle d’un autre.
2. Déterminez l’équation de la courbe des contrats des consommateurs.
L’équation des contrats représente la courbe du sentier des choix des meilleures
opportunités d’échanges parmi toutes les opportunités d’échanges possibles auxquelles les
consommateurs pourront s’adonner.
Thème 25
La dérivée d’un logarithme népérien est donnée par Lnx ′ = 1/ x , donc (Lnx / 3)′ = 1/ 3 × Lnx ′ = 1/ 3x,
et de manière générale Lnu ′ = u ′ / u.
Agents A B
Figure 25.6
245
Focus 2. Le gain à l’échange
L’échange entre deux coéchangistes est soumis à deux conditions.
La première concerne la liberté d’échange de chacun d’entre eux. Les agents ont
la capacité de choisir les quantités de biens qu’ils souhaitent échanger et la valeur de la
quantité qu’ils échangeront. La rationalité et les conditions des marchés concurrentiels
leur imposent l’échange pour satisfaire le bien-être collectif.
La seconde concerne la transférabilité des droits de propriété. En effet, le marché
est le lieu où s’échangent des droits de propriété. Les quantités de biens dont les agents
disposent sont leur propriété dont ils veulent se dessaisir pour en obtenir d’autres, afin
d’améliorer leur niveau d’utilité.
Si la boîte d’Edgeworth montre la spontanéité de l’équilibre, selon Walras il est
question d’un processus qu’il décrit à travers le concept du commissaire-priseur. Tous
les agents déclarent simplement ce qu’ils veulent échanger. Le processus de tâtonnement
permet alors d’aller vers les prix d’équilibres décrits par Walras, à partir de l’existence
du prix initial du commissaire-priseur. Par ailleurs, l’échange n’aura lieu que s’il fournit
des gains aux co-contractants. On considère généralement que les gains sont issus de
l’échange et mesurés par les demandes nettes. La boîte d’Edgeworth permet de repré-
senter ces gains et l’ensemble des échanges possibles entre deux agents.
246
deux agents (ou profiter à l’un des agents sans détériorer la situation de l’autre) ne peut
Thème 25
être proposée.
Chaque agent choisit le panier de biens qu’il préfère compte tenu de son budget et
les choix réalisés absorbent toute l’offre disponible. Ce résultat est connu sous le nom
du premier théorème du « bien-être ». Il stipule que tout équilibre concurrentiel est effi-
cace au sens de Pareto et le deuxième théorème du bien-être, affirme que sous certaines
conditions toutes allocations efficaces au sens de Pareto peuvent être réalisées par un
équilibre concurrentiel.
247
Thème 26
L’équilibre général
en économie
d’échange
avec production
Exercices Exercices
Exercice A
L’économie est composée de quatre agents (deux consommateurs, deux producteurs)
et de deux biens produits par les deux producteurs. Le premier producteur produit le bien
x à l’aide du travail fourni par le consommateur 1. Le consommateur 1 fournit 4 de facteur
travail à l’entreprise 1. Le deuxième producteur produit le bien y à l’aide du travail fourni
par le consommateur 2. Ce dernier fournit 4 de facteur travail aussi. L’information des
marchés est que les prix des biens sont respectivement P1 et P2 , et le coût de la main-d’œuvre
est w = 1. Le revenu des consommateurs provient des salaires perçus et de la moitié des
profits dégagés par les entreprises. les fonctions d’utilité des consommateurs sont données
par U 1 = x1.y1 et U 2 = 3x 2 .y 2 . Les fonctions de production des deux producteurs sont données
par des fonctions de production de court terme Yx1 = L1/2
1 et Yy = 2L2 . Par ailleurs, la produc-
2 1/2
tion du premier producteur qui assure l’offre du bien x est Yx1 = x1 + x 2 et la production du
deuxième producteur qui assure l’offre du bien y est Yy2 = y1 + y 2 .
1. Donnez les fonctions de demande de consommation, de demande des facteurs de
production et les fonctions d’offre de production.
2. Calculez les profits des entreprises et les revenus des consommateurs.
3. Trouvez l’équilibre du marché des biens et du marché du travail.
4. Construisez la boîte d’Edgeworth.
Exercice B
L’économie est composée de deux consommateurs, de deux producteurs et de deux
biens produits par les deux producteurs. Le premier producteur produit le bien x à l’aide
du travail fourni par le consommateur 1. Le consommateur 1 fournit n de facteur travail
à l’entreprise 1. Le deuxième producteur produit le bien y à l’aide du travail fourni par le
consommateur 2. Ce dernier fournit n de facteur travail aussi. L’information des marchés
est que les prix des biens sont respectivement P1 et P2 , et le coût de la main d’œuvre est w = 1.
Le revenu des consommateurs provient des salaires perçus et la moitié des profits dégagés
par les entreprises. Les fonctions d’utilité des consommateurs sont données respectivement
par U 1 = Lnx1y1 et U 2 = Lnx 2 y 2 . Les fonctions de production des deux producteurs sont données
par des fonctions Yx1 = L1/2 et Yy2 = 2L1/2 . Par ailleurs, la production du premier producteur qui
assure l’offre du bien x est Yx1 = x1 + x 2 et la production du deuxième producteur qui assure
l’offre du bien y est Yy2 = y1 + y 2 .
1. Déterminez les fonctions de demande de consommation.
2. Déterminez les fonctions de demande des facteurs et d’offre de production par
les entreprises.
3. Calculez les profits des entreprises et les revenus des consommateurs.
Corrigés
Exercice A
1. Donnez les fonctions de demande de consommation, de demande des facteurs de
production et les fonctions d’offre de production.
▶ Conseil
Appliquez la règle d’optimisation en courte période P × PmL = w (cf. thème 16).
Thème 26
Agents C1 C2 E1 E2
Revenus R1 = 8 R2 = 8
Utilité U 1* = 2 U 2* = 6
( )
1/2
2 = 2 ( 8 − L1 ) = 2 8 − (Yx )
1/2 2
Yy = 2L1/2
Avec 0 ≤ (Yx ) ≤ 2 2 .
2
Figure 26
Tableau de synthèse
Agents c1 c2
Avec Yx1 = P1 / 2w
Pour le producteur n° 2, Max Π2 = Max ( RT2 − CT2 ) , ce qui donne en remplaçant les
données Max Π2 = Max(P1Yx2 − wL2 ).
La règle d’optimalité donne :
2 − w ⇒ P1 / w = L2 ⇒ L2 = ( P1 / w )
2
P1 × PmL − w ⇒ P1 / L1/2 1/2
Tableau de synthèse
Agents E1 E2
Thème 26
− Profit des entreprises
Pour le producteur n° 1, on a pour profit la formule Π1 = RT1 − CT1 ce qui donne en
remplaçant les données obtenues de la question précédente Π1* = P1Y11* − wL*1, on déduit que
P1 × P1 / w − w.P12 / 4w 2 = P12 / 4w . Donc le profit de l’entreprise n° 1 est Π1* = P12 / 4w.
Ce résultat est presque identique pour le producteur n° 2, ainsi pour le produc-
teur n° 2 on a pour profit la formule Π2 = RT2 − CT2 . Ce qui donne en remplaçant les
données obtenues de la question précédente Π2* = P2Yy2* − wL*2 . De ce résultat on déduit que
P2 × 2P2 / w − w.P22 / w 2 = P22 / w . Donc le profit de l’entreprise n° 2 est Π2* = P22 / w .
− Revenus des consommateurs
Le consommateur n° 1, il reçoit R1 = wL1 +1/ 2 ( Π1* + Π2* ) ce qui donne en remplaçant
les données obtenues au point précédent R1 = n +1/ 2 ( P12 / 4w + P22 / 2w ).
Le consommateur n° 2, il reçoit R2 = wL2 +1/ 2 ( Π1* + Π2* ) ce qui donne en remplaçant
les données obtenues au point précédent R2 = n +1/ 2 ( P12 / 4w + P22 / 2w ).
4. Calculez les prix d’équilibre général.
Rappel
w =1
y1* = R1 / 2P2 y 2* = R2 / P2
R1 + R2 = 2n + ( P12 / 4w + P22 / w )
Agents C1 C2 E1 E2
Revenus R1 = 2n R2 = 2n
2 = 2 (2n − L1
1/2 2
Yy = 2L1/2 x
Avec 0 ≤ (Y ) ≤ 2n
2
x
ҵ Note
Le théorème de l’optimum de Pareto, se décline en deux propositions. Le premier théorème du
bien-être, tout équilibre concurrentiel (absence d’externalité) est efficace au sens de Pareto. Le
deuxième théorème du bien-être, toute allocation efficace au sens de Pareto peut être réalisée
par un équilibre concurrentiel.
Ces deux théories sont à la base de toutes les approches qui prônent l’efficience des
marchés et qui demandent aux pouvoirs publics de rester à l’écart du système productif.
Cette question que met en évidence Pareto a toujours posé un problème en économie et
elle en pose encore aujourd’hui.
Ce que l’on retient au-delà de la question polémique est que le problème de la distri-
bution et celui de l’efficacité sont séparés. En effet, quelle que soit l’allocation efficace
au sens de Pareto que vous désirez, elle peut être obtenue par le biais d’un système de
marché concurrentiel ou un système non concurrentiel comme par exemple un système
d’allocation sociale. Le système de résolution qui mène l’économie à l’équilibre est neutre
du point de vue distributif. Ainsi, les prix jouent deux rôles : le rôle d’allocation (indication
de la rareté relative des biens) et le rôle distributif (quelles quantités de biens acquérir).
257
Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son cours
TD
Une méthode pour chaque matière
et pour chaque type d’exercice
Mes
d’économie
Licence Éco-Gestion et AES
École de management
DUT
IEP
DCG
Les thèmes
1. La cohérence des préférences du consommateur 13. Le choix d’efficience sur la production
2. La représentation graphique des préférences par 14. Le choix d’efficience sur la fonction de coût
des fonctions d’utilités 15. La relation productivités, coûts et économies d’échelle
3. La contrainte du revenu et sa représentation graphique 16. Le choix optimal du producteur en courte période
4. Le choix optimal du consommateur : cas général 17. Le choix optimal du producteur en longue période
5. Le choix optimal du consommateur : cas extrêmes 18. Le choix optimal en matière de profit
6. L’impact d’une variation du revenu sur l’équilibre du 19. L’équilibre d’un marché, calcul des surplus et effets
consommateur de taxations
7. L’impact d’une variation du prix sur l’équilibre du 20. L’équilibre du marché en concurrence pure et parfaite
consommateur 21. L’équilibre du marché en monopole
8. La modification du prix et changement de la structure 22. L’équilibre du marché en concurrence monopolistique
de consommation
23. L’inefficacité sociale du monopole
9. Les élasticités de la demande
24. L’équilibre du marché en oligopole
10. La demande et taxations
25. L’équilibre général en économie d’échange
11. La représentation de la fonction de production
26. L’équilibre général en économie d’échange avec
12. La représentation de la fonction de coût production
Guy-Patrick Mafouta-Bantsimba est maître de conférences à l’Université Savoie Mont Blanc, ancien directeur du département
Eco-Gestion (IAE, Campus Annecy), il enseigne l’économie, les statistiques et les mathématiques, et a enseigné l’économie pendant
13 ans dans un programme d’échange international à l’Université de Xiangtan (Chine).
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