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Filière: Finance Comptabilité Fiscalité
Ghita Baalla
Membres de jury
2
Remerciement :
Le deuxième chapitre se penche spécifiquement sur l'application de la méthode ABC dans les
PME marocaines. À travers une revue de la littérature, ce chapitre analyse les défis et les
opportunités rencontrés par les PME marocaines dans l'adoption de la méthode ABC.
Enfin, le dernier chapitre présente une étude de cas approfondie de l'implantation de la méthode
ABC dans une PME marocaine spécifique. À travers une analyse détaillée des processus, des
résultats et des enseignements tirés de cette étude de cas, ce chapitre offre une perspective
concrète sur les implications pratiques de l'utilisation de la méthode ABC pour améliorer la
gestion des coûts et la performance globale de la PME marocaine.
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Les acronymes
- GE :Grande enterprise
- CA : Comptabilité analytique
- BS :Bon de sortie
- TC :Conteneur
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SOMMAIRE :
Introduction générale……………………………………………………………………………………………………7
Chapitre III : Etude de cas :Implantation de la méthode ABC dans une PME
Marocaine
Section 2 : La mise en place de la méthode ABC dans une PME Marocaine …………………………..54
Conclusion général……………………………………………………………………………………………………….68
Bibliographie……………………………………………………………………………………………………………………69
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INTRODUCTION GENERALE
La comptabilité a une histoire ancienne qui remonte aux débuts de la civilisation humaine.
Depuis les premières traces d'écritures comptables sur des supports comme le papyrus ou l'argile,
jusqu'à l'avènement de l'imprimerie à la fin du Moyen Âge, cette discipline a constamment
évolué pour répondre aux besoins des sociétés à travers les âges (Antoine, 2015).
Luca Pacioli, moine franciscain italien du XVe siècle, est souvent considéré comme le père de la
comptabilité moderne pour avoir formalisé la méthode de la comptabilité en partie double, jetant
ainsi les bases de la comptabilité telle que nous la connaissons aujourd'hui (Luca Pacioli, 1494).
La crise économique mondiale de 1929 a également joué un rôle déterminant dans l'évolution de
la comptabilité. Face à des défis économiques sans précédent, les entreprises ont ressenti le
besoin urgent de mieux comprendre et contrôler leurs coûts de production, conduisant ainsi à une
adoption accrue de la comptabilité analytique d'exploitation (Keynes, 1936).
Dans ce contexte évolutif, les petites et moyennes entreprises (PME) marocaines, en tant que
moteurs de l'économie nationale, doivent également s'adapter aux nouvelles normes comptables
et aux outils de gestion modernes pour rester compétitives sur le marché mondial. L'implantation
de la méthode ABC (Activity-Based Costing) dans ces PME pourrait représenter une étape
cruciale pour améliorer leur efficacité opérationnelle, leur rentabilité et leur capacité à prendre
des décisions stratégiques éclairées. Ainsi, la problématique centrale de cette étude se pose : quel
est l'impact réel de l'adoption de la méthode ABC sur la performance ?
Cette étude vise donc à explorer les opportunités, les défis et les impacts potentiels de l'adoption
de la méthode ABC dans les PME marocaines, en mettant l'accent sur les avantages
concurrentiels qu'elle peut offrir dans un environnement économique en constante d’évolution
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CHAPITRE I : Cadre théorique et
conceptuel de la CAE dans les PME
Section 1 : Concepts fondamentaux de la comptabilité
analytique :
I. Initiation à la comptabilité analytique :
Dans le contexte des affaires complexes et compétitives d'aujourd'hui, il est crucial pour les
entreprises d'avoir des outils efficaces pour évaluer leurs résultats financiers et évaluer leurs
coûts et prendre des décisions stratégiques éclairées. C'est là que la comptabilité analytique
d'exploitation joue un rôle clé, car elle permet aux gestionnaires de comprendre en profondeur
les coûts associés à chaque aspect de leur entreprise.
Nous allons débuter par définir la comptabilité analytique d'exploitation. Ensuite, nous allons
examiner les objectifs de la comptabilité analytique d'exploitation et la manière dont elle
contribue à la gestion efficace des coûts et à l'amélioration de la rentabilité. Nous aborderons
également les différents modèles et approches utilisés en comptabilité analytique, en mettant
l'accent sur leur fonctionnement.
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"C’est un système d'information interne à l'entreprise qui permet de suivre les
coûts et les résultats de l'exploitation, d'analyser les écarts entre les prévisions et
les réalisations, et d'aider à la prise de décision." Henri Fayol(1916)
"un ensemble de méthodes et de techniques qui permettent de déterminer les coûts
de revient des produits ou services fabriqués ou vendus par l'entreprise, et
d'analyser les résultats de l'exploitation." Charles Costes (1986)
« l'utilisation des chiffres pour fournir une image quantitative des coûts de
ressources nécessaires pour réaliser une activité et des performances obtenues par
cette activité ». Robert S. Kaplan et Robin Cooper(1998)
« la branche de la comptabilité qui a pour objet la détermination et l'analyse des
coûts de revient des produits, des services ou des activités ». Jean-Marie Le Gall
et Yves Levant (1998)
«La comptabilité analytique est un outil d’aide à la décision utilisé par les
contrôleurs de gestion dans le souci de maîtrise des coûts. Dans ce sens, elle
permet de recenser, calculer et analyser les données relatives aux coûts ».
C.Riveline(2005)
Les gérants trouvent la comptabilité analytique précieuse car elle leur permet d'obtenir des
informations détaillées sur les coûts et les revenus associés à chaque produit, service activité
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et processus de l'entreprise. Cette analyse exhaustive aide les gestionnaires à prendre des
décisions éclairées dans divers domaines clés de la gestion d'entreprise.
De plus, la comptabilité analytique aide les gestionnaires à établir des objectifs de coûts pour les
futurs projets. En analysant les coûts passés et en prévoyant les coûts futurs, les gestionnaires
peuvent fixer des objectifs de coûts réalistes pour de nouveaux produits ou services, de nouveaux
processus ou des projets d'expansion. Cela leur permet de planifier efficacement les ressources
nécessaires et de s'assurer que les projets sont rentables dès le début.
La comptabilité analytique est d'une importance vitale lorsqu'il s'agit de planifier et de contrôler
les activités de l'entreprise. Elle offre aux gestionnaires les outils nécessaires pour élaborer des
budgets et des prévisions de coûts pour les différentes activités.
Ensuite, en ce qui concerne le suivi des opérations pendant l'exercice, la comptabilité analytique
permet de surveiller et de contrôler les dépenses en temps réel. En comparant les coûts réels avec
les budgets et les prévisions établis, les gestionnaires peuvent identifier les écarts et prendre des
mesures correctives immédiates si nécessaire. Par exemple, si les coûts dépassent les prévisions,
des ajustements peuvent être apportés aux processus ou aux activités pour réduire les dépenses et
assurer le respect des objectifs de coûts.
De plus, la comptabilité analytique permet de suivre les performances des différentes activités
de l'entreprise au fil du temps. En analysant les tendances des coûts et des revenus, les
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gestionnaires peuvent identifier les domaines où des améliorations sont nécessaires et ajuster les
plans et les budgets en conséquence.
Ensuite, une fois ces inefficacités identifiées, les gestionnaires peuvent utiliser les informations
fournies par la comptabilité analytique pour élaborer des stratégies visant à les éliminer. Cela
peut impliquer des révisions des processus, des Investissements dans de nouvelles technologies
ou équipements, des négociations avec les fournisseurs pour réduire les coûts
d'approvisionnement, ou des changements dans les pratiques de gestion.
De plus, la comptabilité analytique permet aux gestionnaires de suivre les effets de ces mesures
d'amélioration au fil du temps. En comparant les performances avant et après la mise en œuvre
des changements, ils peuvent évaluer l'efficacité de leurs actions et apporter des ajustements si
nécessaire. (Compta. Plus)
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Utilisateurs Tiers et la direction Tous les responsables
Nature des informations Précises et certifies Rapides et pertinentes
résultat Annuelle Détaillés
1
. La comptabilité générale est fiscalement obligatoire pour déterminer l’assiette fiscale. C’est
donc une comptabilité légale codifiée et formalisée, destinée aux actionnaires et aux tiers (Etat,
banques, fournisseurs, etc.)
2.
La comptabilité analytiques est facultative non codifiée et destinée à l’interne pour la direction
générale, les responsables des différentes fonctions et les contrôleurs de gestion. De ce fait, elle
doit être organisée suivant des critères, des méthodes, des procédures et des besoins propres à
l’entreprise.
3
. La comptabilité générale à une vision globale de l’activité de l’entreprise. L’élaboration de
documents de Synthèse vise à vérifier certain nombre d’équilibres généraux en vue d’un
diagnostic financier global (résultat d’exploitation de l’entreprise).
4
. La comptabilité analytique a une vision détaillée de l’activité de l’entreprise (par produits, par
branche ou par secteur d’activité). Les coûts et les résultats analytiques sont gérés et contrôler à
travers ces différentes composantes de l’entreprise.
5
. En comptabilité générale, la fréquence de production de documents externes et de calcul des
résultats est généralement annuelle.
6
. En comptabilité analytique, la fréquence de production des documents internes + externes et
de calcul de résultat est souvent mensuelle.
7
. En comptabilité générale les charges sont classées « par nature », c’est à dire selon la liste des
partenaires extérieurs à la firme (fournisseurs de matière première, banque, prestataires de
services, fisc, etc.),
8
. En comptabilité analytique les charges sont reclassées et ventilées par destination : il ne s’agit
plus de savoir si telle charge correspond à une facture payée à tel tiers, mais de déterminer quelle
part de cette charge peut être attribuée à tel produit ou à telle activité, à tel sous-ensemble de
l’entreprise (usine, atelier, machine.)(ZAMOURI L. (2022) La comptabilité analytique, entant
qu’outil de gestion et de développement économique de l’entreprise », Revue du contrôle, de la
comptabilité et de l’audit)
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point pour tenir compte des dérives liées aux courants et au vent ; il doit réajuster sa route si
nécessaire. La notion de pilotage englobe toutes ces actions dans l'entreprise. Ainsi, par exemple,
faire un budget permet de se fixer un horizon, en même temps qu'il permet de régulièrement faire
le point sur le résultat des actions menées.
Informer
Rôle de la
Expliquer comptabilité de Prévoir
gestion
Contrôler
Informer : La comptabilité de gestion a pour premier rôle d'informer les responsables sur
les coûts des différentes fonctions qui structurent l’entreprise, ainsi que le coût des
produits qu'elle fabrique ou commercialise, afin d'estimer leur rentabilité. On outre elle
influence directement le comportement des dirigeants et responsables. Elle permet
également de déterminer les bases d'évaluation de certains éléments du bilan de
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l'entreprise, tels que la valeur des stocks ou de la production immobilisée au bilan dont a
besoin la comptabilité financière.
Prévoir : La prévision est essentielle au pilotage de l'entreprise. Elle met l'accent sur
l'établissement de budgets, ce qui permet d'anticiper les besoins en trésorerie et la
rentabilité prévue des produits ou services. offerts par l'entreprise. La comptabilité de
gestion doit également permettre l'anticipation des conséquences sur les coûts que
peuvent avoir des choix de conception d'un produit et aider ainsi les dirigeants dans la
prise de décision.
Contrôler : La notion de contrôle est retenue au sens strict du terme. Il s'agit de surveiller
la réalisation des plans et des budgets, en les comparant aux prévisions
Les écarts constatés entraîneront, si besoin est, une révision des prévisions, une
modification des modes de calculs ou une inflexion des objectifs définis.
Expliquer : Une fonction importante, au-delà du contrôle formel, est d'expliquer sur le
fond les écarts constatés entre des prévisions et les réalisations, pourquoi tel ou tel
produit n'est pas rentable ou quelles sont les causes d'échec ou de réussite d'un projet...
Ce travail fait essentiellement appel aux capacités d'interprétation, de raisonnement et à
l'expérience du contrôleur. Il est inhérent au processus de contrôle. (Aunege 2005)
1. Approche moniste :
La comptabilité moniste se réfère à l'approche de la comptabilité analytique, où le cycle
d'exploitation de l'entreprise est vu comme un processus unique et continu. Tous les coûts et
revenus associés à la production, à la distribution et à la gestion sont regroupés dans un seul
système de comptabilité, ce qui signifie qu'il n'y a qu'un seul compte de résultat qui reflète toutes
les activités de l'entreprise. L'objectif de la comptabilité moniste est de fournir une vision globale
et cohérente des performances de l'entreprise, en mettant l'accent sur l'intégration et la simplicité
des données financières et opérationnelles. Voici une explication détaillée des principaux aspects
du modèle moniste
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services. Selon cette approche, chaque étape du processus est interdépendante et participe
à la création de valeur pour l'entreprise.
Compte de résultat unique : Contrairement au modèle dualiste qui peut produire plusieurs
comptes de résultat pour différentes phases du cycle d'exploitation, Dans le modèle
moniste, il n'y a qu'un seul compte de résultat pour l'ensemble du processus. Ce compte
de résultat consolidé inclut tous les coûts, qu'ils soient liés à la production. à la
distribution ou à la gestion, ainsi que les revenus générés par l'activité de l'entreprise.
Intégration des coûts : Dans le modèle moniste, le calcul des coûts intègre tous les coûts,
qu'ils soient directs ou indirects. En effet les coûts de production, tels que les matières
premières, la main-d'œuvre et les charges indirectes, ainsi que les coûts de distribution et
de gestion, sont tous pris en compte pour déterminer le coût total de chaque produit ou
service.
La comptabilité moniste offre de nombreux avantages. Voici une liste des principaux avantages
de la comptabilité moniste :
Vision globale : En regroupant tous les coûts et revenus dans un seul compte de résultat,
grâce à la comptabilité moniste, les gestionnaires peuvent avoir une vision complète et
intégrée des performances de l'entreprise, ce qui leur permet d'avoir une compréhension
claire de la situation financière et opérationnelle de l'entreprise dans son ensemble,
facilitant ainsi la prise de décisions stratégiques et la planification à long terme.
Simplicité et clarté : Le modèle moniste simplifie et clarifie la comptabilité analytique en
consolidant toutes les données dans un seul compte de résultat. Cela facilite la
communication des informations financières et opérationnelles au sein de l'organisation
et permet aux décideurs de prendre des décisions plus éclairées et plus stratégiques.
Facilité de prise de décision : La comptabilité moniste fournit une analyse globale des
performances de l'entreprise, ce qui permet aux décideurs de prendre des décisions
éclairées et stratégiques. En comprenant pleinement les coûts et les revenus de
l'entreprise, les gestionnaires peuvent identifier les opportunités de croissance, optimiser
les ressources et anticiper les défis potentiels.
Économies de coûts : En se servant d'un seul système de comptabilité analytique pour
l'ensemble de l'organisation, la comptabilité moniste permet de faire des économies de
coûts significatifs. En éliminant la duplication des processus et en réduisant les frais
administratifs associés à la gestion de multiples systèmes comptables, les entreprises
peuvent optimiser leurs ressources et améliorer leur rentabilité globale.
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Malgré ses divers avantages, le modèle moniste comporte également certains
inconvénients .Voici une liste des principaux inconvénients :
Manque de détail : Si toutes les données sont rassemblées dans un seul compte de
résultat, cela pourrait entraîner une perte de détails sur les coûts et les revenus associés à
des activités spécifiques ou des produits individuels.
Difficulté d'analyse : La comptabilité moniste peut compliquer davantage l'analyse
détaillée des coûts et des performances dans des domaines spécifiques de l'entreprise en
raison de la simplification des données.
Allocation des coûts : L'allocation des coûts dans un système moniste peut être complexe
et subjective, car il peut être difficile de déterminer comment répartir équitablement les
coûts entre les différentes activités ou produits.
Manque de flexibilité : Dans certaines situations, la comptabilité moniste peut ne pas être
assez flexible pour répondre à des besoins spécifiques de rapportage ou d'analyse, ce qui
rend une approche plus détaillée nécessaire.
2. Approche dualiste :
La comptabilité dualiste se caractérise par la division du cycle d'exploitation de l'entreprise en
deux phases distinctes : la phase de production et la phase de distribution. Dans ce modèle, les
coûts associés à la production sont enregistrés séparément des coûts liés à la distribution et à la
gestion. Ainsi, il peut y avoir deux comptes de résultat distincts pour chaque phase du cycle
d'exploitation. La comptabilité dualiste a pour but d'analyser en détail les coûts et les
performances à chaque étape du processus.
Cycle d'investissement : Ce cycle concerne les décisions et les activités liées aux
immobilisations de l'entreprise. Il englobe l'acquisition, l'entretien et la disposition des
actifs fixes tels que les équipements, les bâtiments et les terrains. Les coûts associés à ce
cycle incluent les dépenses en capital, telles que l'achat d'équipements ou de terrains,
ainsi que les coûts de maintenance et de réparation. Pour évaluer la rentabilité des
investissements et prévoir les dépenses futures en capital, la comptabilité analytique
s'inscrit dans le cadre du cycle d'investissement en suivant ces coûts.
Cycle d'exploitation : Ce cycle concerne les activités de base de l'entreprise liées à la
production et à la vente de biens ou de services. Il englobe la gestion des stocks de
matières premières, la transformation de ces matières premières en produits finis, la
gestion des stocks de produits finis ainsi que la vente et la distribution des produits aux
clients. En outre, il est responsable de la gestion des créances clients, ce qui implique le
suivi et la collecte des paiements dus. La comptabilité analytique dans le cadre du cycle
d'exploitation vise à suivre les coûts associés à ces activités, tels que les coûts des
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matières premières, de la main-d'œuvre, des frais généraux de fabrication, ainsi que les
revenus générés par les ventes.
2.1. Avantage d’approche dualiste :
La comptabilité dualiste présente plusieurs avantages lesquels :
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La méthode des coûts complets est la plus utilisée en comptabilité analytique, parce qu’elle
permet de calculer le coût complet d’un produit, d’une activité ou d’un groupe de produits, et
qu’elle offre une analyse des coûts par centre de responsabilité, ce qui rend le calcul plus fiable.
Le principe de cette méthode se base sur le découpage de l’entreprise en des sections homogènes,
appelées « centres d’analyse ». Dans ce sens, nous distinguons deux types de centres:
- Centres principaux : dans lesquels, les charges indirectes sont affectées directement au coût,
comme les centres d’approvisionnement, de production ou de distribution.
- Centres auxiliaires : dont l’ensemble de leurs coûts sont au service d’autres centres principaux.
Il s’agit essentiellement des centres administratifs et de support tels que la gestion du personnel,
le transport et l’administration (M. ERRADI, 2011/2012.)
Ensuite, nous choisissons une unité d’œuvre qui représente l’unité de mesure de chaque centre
d’analyse. Elle est définie comme étant « une unité corrélée à un ensemble de coûts homogènes
et qui permet donc de les imputer »
(Boutti R. 2004. )
Ensuite, nous passons à la pratique de la méthode, qui consiste à répartir les charges sur
l’ensemble des centres d’analyse dans un premier temps, cette étape s’appelle « la répartition
primaire ». Dans un deuxième temps, nous procédons à une répartition secondaire, qui consiste à
répartir les soldes des centres auxiliaires sur les centres principaux.
Affectation C
Charge B
A
Directe
Répartition
Charge Produit
Centre
Indirecte d’analyse
Après la phase de la répartition des charges indirectes, nous passons au calcul des coûts d’unité
d’œuvre (CUO). Nous distinguons : Le coût d’unité d’œuvre et le taux de frais.
- Le coût d’unité d’œuvre: pour les centres ayant une unité de mesure physique non monétaire.
- Le taux de frais : pour les centres ayant une unité de mesure monétaire.
Le calcul du coût d'un produit dépend principalement de l'affectation de toutes les charges
incorporables de la comptabilité générale, et éventuellement des charges supplétives, au coût du
produit. Le schéma ci-après résume cette approche:
Charge de personnel
Charge financières
Amortissement
Elle est la méthode de base des plans comptables antérieurs au Plan comptable
général (PCG) 1999 ;
Elle doit être employée pour l'évaluation de certains postes d'actif (stocks
immobilisations fabriquées par l'entreprise pour son propre compte);
Elle est parfaitement adaptée aux industries puisqu'elle repose sur un découpage de
l'activité de transformation en étapes éventuellement séparées par des stocks
Elle peut être utilisée également par les entreprises de services pour l'évaluation des
études et travaux en cours ;
Elle est retenue en cas de travail, sur devis, de pièce unitaire ou de travaux spéciaux,
ainsi que dans le cas d’établissement d’un tarif dont seuls quelques articles ont des
prix fixés par la concurrence
Elle est enfin utilisée pour la justification de données comptables soumises à
l'appréciation du réviseur ou du commissaire aux comptes, ainsi que pour la
comparaison des résultats d'activités inter-entreprises.
Cette méthode permet de dégager avec sécurité (mais non sans certaines approximations ou
incertitudes) des résultats analytiques d'exploitation élémentaires ou globaux dont la somme sera
égale au résultat déterminé par la comptabilité générale compte tenu des différences
d'incorporation éventuelle. (Gérard Melyon · 2004)
La méthode des coûts complets permet de déterminer le coût de revient d’un produit et, en
conséquence, son prix de vente. Cela permet de connaître les zones où l’entreprise est
performante et où elle l’est moins. Il lui sera alors possible d’orienter sa production sur les
produits les plus rentables ou de mettre en place une politique de réduction des coûts. Inventée
dans les années 1920 dans le cadre de l’organisation des ateliers de l’armée française, la méthode
des coûts complets est particulièrement adaptée dans le milieu industriel avec des productions de
masse bien standardisées. Elle est également utile dans des univers stables, car fondée sur des
moyennes déterminées sur les périodes passées. (Manager go ! par Laurent Granger; 1996)
La méthode est moins pertinente lorsque l’entreprise évolue dans une économie concurrentielle
avec un marché segmenté qui rend difficile la fixation du prix de vente. De plus, la fixation des
clés de répartition est quelque peu arbitraire et peut avoir des conséquences déterminantes sur le
résultat final. En outre, la méthode des coûts complets est moins pertinente lorsque les coûts
indirects sont très importants comme c’est le cas avec l’apparition de nouvelles fonctions
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(marketing, maintenance, qualité, R&D, logistique, etc.).Dans ce contexte, il devient difficile de
classer les charges indirectes de manière homogène. De plus, l’utilisation d’unités d’œuvre par
volume (chiffre d’affaires, quantité, heures de main-d’œuvre…) est pertinente dans le cas de
productions standardisées. Dans le cas où une entreprise fabrique à la fois des produits
standardisés en grande série et des produits différentiels en petite série, la méthode atteint ses
limites. Ainsi, l’affectation sur des critères « volumiques » des charges indirectes entraînera un
« subventionnement » des produits différentiés par les produits standards. Autrement dit, on va
attribuer plus de charges aux biens standards qu’aux produits différenciés . (Manager go ! par
Laurent Granger; 1996)
La méthode des coûts partiels présente un intérêt significatif pour les entreprises dans divers
contextes opérationnels. En se concentrant principalement sur les coûts variables liés à la
production et en ignorant les coûts fixes, cette méthode offre une perspective précieuse pour la
prise de décision et la gestion financière. Tout d'abord, elle permet une analyse rapide et efficace
de la rentabilité des produits ou des services, en mettant en évidence les marges de contribution
individuelles. Cette information est essentielle pour identifier les produits les plus rentables et les
segments de marché les plus attractifs, facilitant ainsi des décisions éclairées en matière de
tarification, de marketing et d'allocation des ressources. De plus, la méthode des coûts partiels
est particulièrement utile pour évaluer la sensibilité des bénéfices aux changements de volume
de production ou de ventes, offrant ainsi une perspective précieuse pour la planification
financière et la gestion des risques. En permettant une analyse rapide et flexible des coûts et des
marges, cette méthode facilite également la gestion proactive des coûts, en identifiant les
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opportunités d'optimisation des coûts variables et en soutenant une meilleure utilisation des
ressources. En résumé, l'intérêt de la méthode des coûts partiels réside dans sa capacité à fournir
des informations pertinentes et exploitables pour améliorer la rentabilité et la performance
financière globale de l'entreprise. (Association des Universités pour le développement de
l’enseignement Numérique en Economie et Gestion (2005))
L'optimisation des systèmes de coûts en entreprise remonte aux années 80, lorsque des
préoccupations quant à l'obsolescence et au manque de précision des méthodes traditionnelles
ont émergé (Cooper, 1987, 1989). Les décisions stratégiques basées sur ces systèmes sont
devenues sujettes à des erreurs et à des risques (Johnson & Kaplan, 1987), conduisant à une
remise en question de la pertinence des outils de contrôle de gestion. Pour répondre à cette
problématique, les entreprises ont ressenti le besoin impérieux d'adopter une approche
stratégique de gestion des coûts, garantissant des décisions éclairées fondées sur des données
financières fiables. Alors que les méthodes traditionnelles étaient critiquées pour leur incapacité
23
à mesurer le retour sur investissement (ROI) et à évaluer la rentabilité des produits (Kaplan,
1984), l'introduction de la méthode ABC au début des années 80 a révolutionné la gestion des
coûts dans les entreprises manufacturières américaines (Drucker, 1990; Kaplan, 1984; Nanni,
Dixon, &Vollmann, 1992). Conçue pour représenter fidèlement la productivité des méthodes de
fabrication avancées, l'ABC est devenu un outil essentiel pour soutenir les décisions stratégiques,
bien que sa popularité ait fluctué au fil du temps (Colwyn Jones &Dugdale, 2002).
La comptabilité par activités (ABC) peut être définie comme « une méthode de calcul des coûts
remettant en cause l’approche fondée sur les coûts complets par la prise en compte de la notion
d’activités permettant d’apporter une information pertinente quant au pilotage de l’entreprise »
La Villarmois et Tondeur (1996). Le concept clé de cette méthode est l’activité.
« Une activité est définie par un ensemble d’actions ou de tâches qui ont pour objectif de réaliser,
à plus ou moins court terme un ajout de valeur à l’objet ou de permettre cet ajout de valeur »
Lebas (1991). Une activité est considérée comme un ensemble de tâches. Un ensemble
d’activités homogènes est appelé « processus ». Le processus est un « mot latin désignant le
déroulement dans le temps d’un phénomène. En économie, il désigne les différentes étapes, les
différents stades dans la réalisation d’une opération économique ou tout simplement le
mouvement dans le temps et dans l’espace de développement d’une activité » Bouquin (1993)
La logique du système de coûts par activité peut se résumer ainsi : « les produits (objets de coûts)
consomment des activités qui consomment des ressources », fera l’objet du développement ci-
après.
24
1-2 Les concepts fondamentaux du modèle à base d’activités :
De l’activité au processus :
L’activité : La notion d’activité est au centre de la méthode et vient remplacer les centres
d’analyse. Elle correspond à tout ce que l’on peut décrire par des verbes dans l’entreprise, c’est à
dire ce que les différents services font. C’est un ensemble de tâches de même nature, accomplies
afin de permettre un ajout de valeur à l’élaboration d’un produit (Gervais, 2005). Cette activité
fait appel à un « ensemble spécifique d’aptitudes cognitives (savoirs, savoir-faire, compétences),
à peu près homogènes du point de vue de leur comportement de performance » (Lorino, 1991).
Les principaux éléments qui décrivent une activité sont les suivants :
L’extrant : l’activité réalisée permet de fournir un extrant à une activité destinataire (Ex.
: marchandises livrées). Le client est le destinataire de l’activité de l’extrant.
Les intrants : il s’agit d’intrants physiques ou informationnels.
Caractéristiques de performances : c’est l’ensemble d’indicateurs qui permettent
d’évaluer les performances de l’activité réalisée. Il s’agit des indicateurs de coûts, de
délai et de qualité.
-contraintes
Pilotage -objectifs
Indicateurs
_priorité
-couts
Caractéristiques de
performance -qualité
-Délai
25
Les tâches : relativement homogènes, elles sont regroupées dans une activité
nécessitant un travail d’interprétation sur le degré d’homogénéité des tâches.
Les processus : L’enchaînement des activités complémentaires et interdépendantes
ayant une finalité commune qui concourt directement ou indirectement à la réalisation
de l’offre de l’entreprise caractérise un processus (Bouquin, 2006). L’idée véhiculée en
filigrane est que tout résultat est la conséquence d’un processus. Ce processus est un
trait d'union entre les objectifs et le déroulement des activités. On parle d’ «
organisation horizontale » par opposition à la gestion verticale ou hiérarchique. C’est
par la maîtrise et le pilotage des activités ainsi que leur agencement en processus que
l’entreprise devient performante (Lorino, 1991).
Notons qu’il n’existe pas de définition normalisée de ce qu’est une activité, tâche ou processus,
ces concepts restent donc assez vagues. Il en résulte une difficile distinction entre ces trois
niveaux que forment les tâches, les activités et les processus. Certains appelleront activités ce
que d’autres nommeront tâches et certains parleront de processus là où certains ne verront que
des activités importantes.
Processus
Activité
Tache
Chaque section, fonction ou service, est divisée en plusieurs activités afin de déterminer les
causes de la consommation des ressources par ces activités. Ces causes sont nommées «
inducteurs d’activités » qui sont les facteurs qui déclenchent les activités, ils sont responsables
de leurs coûts.
La notion d’inducteur :
Les inducteurs sont l’autre innovation de la méthode ABC qui viennent remplacer les
traditionnelles unités d’œuvre. Ce concept « d’inducteur » est un adjectif qui vient du mot «
induction ». C’est une forme de raisonnement qui consiste à trouver une règle générale qui
pourrait rendre compte de la conséquence. L’inducteur est en conséquence ce qui cause l’effet,
26
il traduit une causalité dans la consommation des ressources là où les unités d’œuvre n’étaient
que des corrélations. On distingue deux inducteurs, d’activité et de coût (Bouquin, 2003).
Le choix de la nature de l'inducteur est primordial mais n’a rien d’automatique. Ce choix est un
sujet de débat dans l’entreprise. L’inducteur choisi devra permettre de mettre évidence un
comportement de coût cohérent qui évolue proportionnellement au volume de l'inducteur, mais
plusieurs coûts sont possibles. Par ailleurs, l’identification permet souvent le regroupement des
activités ayant les mêmes causes et permet également d’identifier les processus.
Une fois l’inducteur identifié, il est calculé un coût unitaire d’inducteur dont la formule est la
suivante :
Notons que l’inducteur d’activité dépasse les limites de l’instrument de modélisation des coûts
confié à l’unité d’œuvre pour mettre en exergue des liens de causalité et permet donc un
management des coûts et des performances.
La performance se limite-elle aux chiffres ? Au sens de la méthode ABC, non. Elle concerne
plus globalement la création de la valeur pour l’ensemble des parties prenantes.
Il n’y a plus de relation directe entre l’objet de coût et la consommation des ressources car le
système de comptabilité par activité repose sur une relation de causalité entre les ressources et
les activités. L’étude de causalité renvoie à relier chaque travail à sa finalité, chaque niveau à un
niveau supérieur qui lui donne un sens, afin de tracer la relation entre consommation et finalité
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poursuivie (Bouquin, 2006). Cette relation est traditionnellement résumée ainsi : les produits
(objets de coûts) consomment des activités qui consomment des ressources (schéma 3).
Entités
Activité Produits
Des Des
Ressources activités aux
ressources
aux activités produits
L’approche des coûts complets par la méthode ABC introduit donc une nouveauté en termes de
responsabilité. Elle permet de voir les organisations autrement, passant d'une vision verticale
hiérarchisée à une vision horizontale décloisonné.
Les coûts de production ont évolué et la main-d'œuvre directe ne constitue plus le principal
coût de production, mais plutôt une faible partie. Ainsi, les heures de travail directes ou les
heures de machine ne fournissent plus suffisamment d'informations pour évaluer les coûts.
Par ailleurs, les frais du support ont considérablement augmenté, ce qui a exacerbé les
problèmes liés à la répartition arbitraire des charges indirectes (Levant & Zimnovitch, 2013).
28
Ainsi, les méthodes de calcul de coûts traditionnelles ne parviennent plus à prendre en
compte les coûts qui ne sont pas directement liés à la production, tels que les dépenses
administratives (Lorino, 1991). Selon les chercheurs, les méthodes de calcul de coûts
traditionnelles peuvent mener à des prises de décisions inadéquates et fausser les coûts,
donnant ainsi des indications erronées sur la rentabilité relative des différents produits et sur
la compétitivité globale. Des auteurs comme (Kaplan & Jonhsen, 1987 ; Mevellec, 1990 ;
Cooper, 1990 ; Chauvey et Naro, 2004) affirment que les méthodes traditionnelles sont
devenues pratiquement obsolètes. Les preuves de recherche indiquent que les entreprises
devraient envisager de changer et de passer à de nouvelles pratiques comptables-de gestion,
tout en cherchant à réduire les coûts. Ces critiques ont été profitables pour la méthode ABC,
qui a été promu comme méthode de calcul de couts efficace pour la prise de décisions
stratégiques et l'amélioration de la rentabilité.
Néanmoins, la littérature suggère que la méthode ABC permet de surmonter les lacunes des
systèmes traditionnels de calcul de coûts, en attribuant les coûts indirects aux produits et
services de manière plus précise. Contrairement aux systèmes traditionnels de calcul de
coûts, la méthode ABC alloue les coûts aux produits ou aux clients en fonction des
ressources qu'ils consomment. En conséquence, il est devenu clair que ces systèmes dits
traditionnels ne sont plus adaptés et qu'un nouveau système de calcul, tel que la méthode
ABC, est nécessaire pour répondre aux exigences et aux attentes des secteurs manufacturiers,
de services et financier.
29
avec l'implémentation de la méthode ABC. (Khaddouj KARIM, Ghizlane EL BELLOUTE,
2023, page 292/302)
Shields (1995) :
Shields (1995) met en lumière, grâce à une étude empirique portant sur 143 entreprises, les
variables associées au succès de la mise en œuvre de la méthode ABC. Pour ce faire, Shields
(1995) s’inspire du modèle théorique de Shields et Young (1989, 1994) pour identifier les
variables comportementales et organisationnelles de réussite de la mise en œuvre de la méthode
ABC. Plusieurs résultats ressortent de cette étude. D’abord, Shields (1995) constate qu’il existe
de larges variations dans le degré de succès perçu par les entreprises utilisatrices de la méthode
ABC d’une part, et d’autre part dans l’amélioration du bénéfice financier après son implantation.
Ainsi, le succès de l'implantation de la méthode ABC est associé à des facteurs
comportementaux et organisationnels, qui sont également liés à la performance financière de
l'entreprise. En outre, l'étude identifie les facteurs positivement et significativement associés au
succès d'implantation, qui incluent le lien avec la mesure de la performance et le système de
rémunération, deux éléments qui peuvent avoir un impact sur la performance financière de
l'entreprise.
L'étude menée par Cagwin et Bouwman en 2002 est la première à examiner les conditions
préalables à la mise en place de la méthode ABC et son impact sur la performance financière.
Les chercheurs ont identifié des éléments favorables tels que l'importance des informations sur
les coûts, la concurrence, la complexité et la diversité des environnements de production, ainsi
que l'importance des coûts indirects. Les résultats ont montré une association positive entre la
méthode ABC et l'amélioration du retour sur investissement, mais seulement lorsqu'elle était
utilisée avec d'autres initiatives stratégiques, dans des environnements où les coûts étaient élevés
et où il y avait un nombre limité de transactions intra-entreprises. Dans une autre étude réalisée
en 2005, Cagwin et Ortiz ont montré que la méthode ABC avait un impact positif sur les
techniques de gestion de la chaîne d'approvisionnement (SCM) et l'intégration technologique
(IT). Les résultats ont été opérationnalisés par une mesure composite du rendement financier et
du ROA auprès de 305 entreprises. Les résultats confirment que la méthode ABC fonctionne
comme un catalyseur des autres initiatives d'amélioration, fournissant ainsi les informations
nécessaires pour optimiser l'efficacité des SCM et IT. En somme, ces résultats sont intéressants
30
pour la pratique, car ils fournissent des preuves tangibles de l'efficacité opérationnelle de la
méthode ABC, au-delà des simples allégations théoriques.
Pizzini (2006) :
Pizzini examine dans le cadre de sa recherche, les associations entre les modèles de
systèmes de coûts, les perceptions des gestionnaires quant à la pertinence et l'utilité des
données issues des systèmes de calcul des coûts et les performances financières réelles en
s’appuyant sur un échantillon de 277 hôpitaux américains. Pizzini constate que les données
empiriques sur les implications en termes de performance de la conception des systèmes de
coûts se limitent principalement à des études sur un petit échantillon et axées sur la
perception des gestionnaires concernant un seul modèle de systèmes de coûts (établissement
des coûts par activité). Il souligne le caractère modeste des résultats (par exemple, Foster et
Swenson, 1997 ; Ittner et al., 2002 ; Krumwiede, 1998). Les résultats de son enquête
indiquent que les gestionnaires considèrent les données sur les coûts plus utiles et pertinentes
si elles sont issues de systèmes qui fournissent plus de détails, classent mieux les coûts en
fonction du comportement et fournissent des informations sur les coûts de manière plus
fréquente. Cependant, la performance financière réelle, caractérisée par les marges
d'exploitation, les flux de trésorerie par lit et le contrôle des coûts administratifs, ne se trouve
associée de manière significative et positive qu'aux systèmes qui fournissent plus de détails.
Ainsi pour Pizzini (2006), l’amélioration du processus de prise de décision grâce à la
méthode ABC se traduit généralement par une augmentation de la rentabilité, de la
compétitivité et de la valeur actionnariale.
Le lien entre la stratégie d'une organisation et la méthode Activity- Based Costing (ABC) est
étudié à travers la lentille de la théorie de la contingence. Les chercheurs ont examiné comment
différents types de stratégies influencent l'adoption et la mise en œuvre de la méthode ABC.
Certains chercheurs, comme Damanpour (1991), Gosselin (1997), Brown et al. (2004), et Baird
(2007), se sont concentrés sur l'impact du type de stratégie sur la décision d'adopter la méthode
ABC. Gosselin (2000) a constaté dans une étude empirique que les entreprises ayant des
stratégies prospectives étaient plus enclines à adopter la méthode ABC que celles avec des
stratégies défensives ou analytiques. Cependant, une fois la décision d'adoption prise, la stratégie
perd de son importance dans la décision de mise en œuvre. En revanche, Shields (1995) soutient
que la stratégie joue un rôle significatif dans le succès de la mise en œuvre de la méthode ABC.
Krumwiede et Charles (2006) affirment que la méthode ABC est mieux adaptée aux stratégies de
maîtrise des coûts ou de différenciation. Malgré la perspective contingente prédominante, peu
d'études ont exploré l'application de la méthode ABC dans la modélisation des processus de
formation des coûts et de création de valeur d'un point de vue stratégique. La méthode ABC est
considérée comme une innovation managériale, liée aux concepts de la chaîne de valeur de
Porter (1986), et elle fournit des informations pertinentes pour la prise de décision. Certaines
31
recherches suggèrent que la comptabilité de gestion peut précéder la stratégie, offrant des
éclairages sur la relation coût-valeur et fournissant des éléments d'information pour la prise de
décision stratégique. Dans ce contexte, il est important de déterminer si la méthode ABC ou
d'autres méthodes de comptabilité de gestion peuvent guider le processus de formation de la
stratégie. Dans le secteur bancaire, la méthode ABC est considérée comme un outil utile pour la
gestion des coûts et la prise de décision stratégique. Les banques sont confrontées à des défis tels
que l'évolution des réglementations, la digitalisation, les fusions et acquisitions, ce qui rend
crucial l'usage d'outils de gestion efficaces. La méthode ABC est également pertinente pour la
détection des risques stratégiques dans les banques, car elle permet d'identifier les opérations
créatrices de valeur et les inducteurs de coûts. Ces informations alimentent la logique de pilotage
de l'entreprise et aident à élaborer des tableaux de bord de gestion alignés sur les objectifs à long
terme. Cependant, le processus de prise de décision peut nécessiter le développement d'une
logique de calcul des coûts de revient pour une action plus efficace. En résumé, la méthode ABC
joue un rôle crucial dans la gestion stratégique des coûts, en particulier dans le secteur bancaire,
en fournissant des informations précieuses pour la prise de décision et la gestion des risques.
Des recherches antérieures ont démontré que la mise en œuvre de la méthode ABC (Activity-
Based Costing) procure des avantages opérationnels et stratégiques au sein des organisations
(Anderson et Young, 1999 ; Cooper et Kaplan, 1991). Ces avantages opérationnels incluent une
meilleure visibilité sur l'économie des processus de production et sur les facteurs de coût causal.
En fournissant des informations précises sur les processus et les inducteurs de coûts, la méthode
ABC facilite l'élimination des activités sans valeur ajoutée et l'amélioration de l'efficacité des
processus. De plus, ces informations peuvent être utilisées pour soutenir des initiatives liées à la
qualité en identifiant les activités associées à une mauvaise qualité des produits et leurs
inducteurs de coût (Ittner, 1999 ; Cooper et al, 1992). Plusieurs études antérieures suggèrent que
la méthode ABC est liée à l'adoption d'activités d'amélioration des processus, telles que les
programmes de gestion de la qualité totale (TQM) (Ittner et Larcker, 1997a, 1997b ; Anderson et
al, 2002). Cependant, bien que les recherches examinant le lien entre la méthode ABC et la
performance opérationnelle privilégient une perspective perceptuelle basée sur les croyances des
managers concernant le succès de la mise en œuvre de la méthode ABC, elles ne démontrent pas
clairement si les adoptants de la méthode ABC atteignent des niveaux plus élevés de
performance opérationnelle ou financière que les non-adoptants (Shields, 1995 ; McGowan et
Klammer, 1997 ; Foster et Swenson, 1997). Dans cette perspective, des études telles que celles
menées par Banker et al. (2008) et Zaman (2009) examinent l'impact de l'adoption de la méthode
ABC sur la performance opérationnelle. Ces recherches contribuent à mieux comprendre
comment l'application de la méthode ABC influence les résultats opérationnels des
organisations.
32
L’étude de Banker et al, (2008)
Dans cette étude, les auteurs s’intéressent aux relations entre la mise en œuvre de la méthode
ABC et les nouvelles pratiques de production qu’il dénomme World Class manufacturing
(WCM), et leur impact sur les performances industrielles. Ces pratiques comprennent la
fabrication juste à temps (JIT), l'amélioration continue des processus, la gestion de la qualité
totale (TQM) et impliquent un large éventail de capacités de fabrication. Elles ont pour objectif
de permettre aux directeurs d'usine de s'adapter à la volatilité et à l'incertitude associées aux
changements de la demande des clients et des cycles économiques dans des environnements de
fabrication agiles. Contrairement aux études antérieures, qui se concentrent sur la mesure de
l'impact direct de la méthode ABC sur les performances industrielles, les auteurs établissent un
nouveau modèle où la méthode ABC joue le rôle de catalyseur des pratiques WCM qui, à leur
tour, influent sur les performances industrielles. Il importe de rappeler ici, que Cooper et Kaplan
(1991) avaient déjà souligné que la méthode ABC peut aider les directeurs d'usine à développer
une meilleure compréhension des sources de variabilité des coûts, leur permettant de gérer la
demande de ressources et de rationaliser les changements dans la gamme de produits.
L’étude de Zaman (2009)
L’auteur analyse la perception des praticiens liée à la mise en œuvre de la méthode ABC. Les
résultats de son étude révèlent que les dirigeants de l’entreprise s’accordent sur le fait que la mise
en œuvre de la méthode ABC les a aidés à déterminer les coûts majeurs pour chacun des
produits. La méthode contribue également à la réduction du coût de production et permet par
conséquent, au client, d’obtenir un produit de meilleure qualité à un coût moindre. L’auteur
conclut également que la mise en œuvre de la méthode ABC offre la possibilité également
d’accroître l’efficience et l’efficacité de la gestion et d’augmenter les revenus des entreprises.
En synthèse des études exposées dans la section précédente, nous pouvons retenir que
l'adoption de la méthode ABC a un impact significatif sur la performance globale d'une
organisation, en globant ses aspects financiers, stratégiques et opérationnels. Sur le plan
financier, la méthode ABC permet une meilleure compréhension des coûts liés aux activités
spécifiques, ce qui peut conduire à des décisions plus éclairées en termes de tarification des
produits, de rentabilité des clients et de gestion des coûts. Cela peut se traduire par une
amélioration de la rentabilité globale de l'organisation. Au niveau stratégique, la méthode ABC
fournit des informations précieuses sur les processus et les inducteurs de coûts, ce qui permet aux
gestionnaires de prendre des décisions plus éclairées en matière d'allocation des ressources, de
développement de nouveaux produits, de sélection de fournisseurs et de planification stratégique.
Cela peut conduire à un meilleur alignement de la stratégie avec les activités opérationnelles et à
une amélioration de la compétitivité de l'organisation. En ce qui concerne la performance
opérationnelle, la méthode ABC permet une meilleure visibilité sur l'économie des processus de
production et sur les facteurs de coût causal. Cela permet aux gestionnaires d'identifier les
activités sans valeur ajoutée, de les éliminer ou de les optimiser, et d'améliorer l'efficacité des
processus. De plus, la méthode ABC peut être utilisée pour identifier les activités associées à une
mauvaise qualité des produits, ce qui peut contribuer à la mise en place d'initiatives
33
d'amélioration de la qualité. En résumé, l'adoption de la méthode ABC peut avoir un impact
positif sur la performance financière, stratégique et opérationnelle d'une organisation en
fournissant des informations plus précises et en permettant des prises de décision plus éclairées.
Cela peut se traduire par une meilleure rentabilité, une meilleure compétitivité et une
amélioration globale des activités de l'organisation.
(Analyse de la littérature sur les liens entre l’adoption de la méthode ABC et l’amélioration
des Performances des entreprises)
34
Chapitre 2 : La méthode ABC dans les
PME marocaines :
Section 1 : Etat De Lieux Des PME Au Maroc :
I. Paysage de PME au Maroc :
1. Le concept de PME :
Bien que les PME soient le type d’organisation le plus prépondérant dans les économies du
monde, les chercheurs ont eu du mal à les définir de manière satisfaisante et à faire de la gestion
des petites et moyenne entreprises une discipline universitaire spécifique (Storey, 2016; Torrès &
Julien, 2005). Comme (Welsh et White 1981) l’a souligné y a quarante ans, c’est aussi une
entreprise qui est gérée d'une manière différente par rapport à une grande entreprise. Il est donc
important d'examiner la définition d’une PME afin de délimiter le champ de gestion des PME.
Il existe principalement deux grandes façons de définir une entreprise. La première consiste à se
concentrer sur les aspects quantitatifs de l'entreprise. Il s'agit de paramètres objectifs qui sont
relativement faciles à définir et à mesurer. Parmi les variables quantitatives couramment utilisées
pour catégoriser et trier les entreprises figurent l’effectif total des employés, le chiffre d'affaires
annuel qu'elle génère et le total de l’actif qu'elle possède. La plupart des pays utilisent des
variables quantitatives pour définir les PME. Par exemple, l’union européenne définit une TPME
comme étant celle qui emploient un effectif dépassant pas les 250 salariés et dont le CA est
limité à 50 millions d'euros et/ou dont le total du bilan de l’année ne dépasse pas 43 millions
d'euros (Commission européenne, 2016). La seconde consiste à examiner certaines
caractéristiques qualitatives ou intangibles de l'entreprise. Il s'agit d'un mécanisme utile pour
comprendre comment une PME est organisée, comment elle fonctionne et gérée. En effet, dans
plusieurs études réalisées pendant ces dernières années, un certain nombre de critères qualitatifs
ont été proposés comme étant les principales caractéristiques d'une PME. Par exemple, (Schaper
et al, 2004) suggèrent que, de manière générale, une entreprise est caractérisée par les éléments
suivants :
Par conséquent, les PME sont bien plus que des unités commerciales de petite taille. Pour cette
raison, de nombreux auteurs ont cherché à identifier les caractéristiques distinctives des PME
(Blackburn, 2000; Mugler, 2008; Schmitt et al, 2012). Parce qu’il existe une segmentation de la
35
recherche dans le domaine de la gestion des PME, D’Amboise & Muldowney, (1988) ont
recommandé aux chercheurs de « rechercher des relations et de s'efforcer d'avoir une vision plus
globale qui regroupe l'environnement des tâches, la configuration organisationnelle et les
caractéristiques managériales pour chaque unité étudiée empiriquement » (1988 : 237). Au cours
des dernières décennies, ce courant de recherche a conduit à l'élaboration du « concept de petite
et moyenne entreprise », et qui a abouti à la compréhension du fonctionnement des PME, à
savoir l'indépendance, les ressources limitées et le fait qu'une ou deux personnes clés assument la
plupart des responsabilités, des risques et des récompenses du projet. Par conséquent, les PME
sont beaucoup moins en mesure d'influencer leur environnement économique et réglementaire
que les grandes entreprises : « Au contraire, elles sont beaucoup plus susceptibles d'être
opportunistes que les grandes entreprises et d'adopter une approche de "marche aléatoire" en
matière de pratiques de gestion, de survie et de développement commercial » (Curran, 2006).
Néanmoins, nous reconnaissons qu'aucun système de classification ne sera complet pour couvrir
tous les types des PME. Dans même, (Torrès & Julien, 2005) ont remis en question l'idée que
toutes les PME pratiquent une méthode de gestion spécifique, car cette dernière ne peut être un
principe universel. Ils ont plutôt suggéré une approche contingente de la spécificité managériale
des PME qui permettrait de définir un cadre de validité pour la pratique managériale. D’après ces
constats, nous pouvons affirmer que Les PME sont définies différemment dans le monde.
Chaque pays fournit certaines caractéristiques bien déterminées et qui peuvent définir les PME
des grandes entreprises. La dimension, la catégorisation d’une PME, à travers des critères
quantitatifs ou qualitatifs peuvent donc faire l’objet de distinction entre les entreprise.
2. Présentation générale des PME au Maroc :
Les PME sont un vecteur de dynamisme économique incontestable, elles jouent un rôle
important dans la plupart des économies du monde, elles contribuent également de manière
significative à la réalisation d'un grand nombre des politiques économiques et sociales que même
les grandes entreprises n’y arrivent pas, surtout dans les pays en développement. Au Maroc les
PME représentent1 plus de 95% des entreprises, occupent 50% des salariés, réalisent 31% des
exportations et 51% des investissements nationaux et 40% de la production. Cependant, sa
participation au Produit Intérieur Brute (PIB 20%) reste très limitée ce qui reflète clairement le
nombre de difficultés dont souffre la PME et qui peuvent avoir des conséquences négatives sur
sa capacité de survivre voir même sa défaillance.
Le choix du contexte marocain est justifié par le nombre très élevé de défaillances des
entreprises que connaît le pays. En effet, ces dernières années une croissance alarmante du
nombre des défaillances au niveau des entreprises marocaines a été enregistrée. Au-delà de la
conjoncture difficile que traversent les partenaires économiques du pays, des contraintes externes
et des contraintes internes, peuvent constituer des facteurs explicatifs de la défaillance des PME
au Maroc.
36
Définition de la Pme au Maroc a clairement varié selon les diverses approches, au niveau
d'effectifs et du chiffre d'affaire. Toutefois, depuis la loi 53-00 formant "Charte de la PME" du
23 juillet 2002, cette catégorie d'entreprise a une définition. Selon l'article premier de cette loi, la
PME est une entreprise gérée et/ou administrée directement par les personnes physiques qui en
sont les propriétaires, copropriétaires ou actionnaires et qui n'est pas détenue à plus de 25% du
capital ou des droits de vote par une entreprise, ou conjointement par plusieurs entreprises, ne
correspondant pas à la définition de la P.M.E. (ce seuil peut, toutefois, être dépassé lorsque
l'entreprise est détenue par des fonds collectifs d'investissement, des sociétés d'investissement en
capital, des organismes de capital risque, des organismes financiers habilités à faire appel à
l'épargne publique- à condition que ceux-ci n'exercent, à titre individuel ou conjointement, aucun
contrôle sur l'entreprise). Par ailleurs, les PME doivent répondre aux deux conditions suivantes:
Cette même charte propose également des critères spécifiques aux entreprises nouvellement
créées (c'est à dire celles qui ont moins de deux années d'existence): sont considérées comme
PME les entreprises ayant engagé un programme d'investissement initial inférieur à 25 millions
de DH net respectant un ratio d'investissement par emploi inférieur à 250 000 DH La nouvelle
définition de la PME élaborée par I'ANPME tient compte uniquement du critère du chiffre
d'affaires et fait abstraction de l'effectif de l'entreprise. Selon cette définition, trois types
d'entreprises sont distingués:
Tout d’abord, elles ont tendance à disposer d'un système d'information plus simple que les
grandes entreprises, ce qui leur permet d'être plus réactives et agiles dans leurs opérations
(Davidsson & Wiklund, 2000).
En outre, les PME sont souvent plus enclines à innover rapidement en raison de leur structure
organisationnelle moins complexe, ce qui leur permet de s'adapter plus facilement aux
changements du marché (Birley & Westhead, 1994).
37
Une autre caractéristique clé des PME est la proximité entre les employés et les dirigeants.
Cette proximité favorise la communication directe, la prise de décision rapide et la résolution
efficace des problèmes, ce qui peut stimuler la créativité et la productivité au sein de l'entreprise
(Freeman & Engel, 2007).
De plus, les PME se distinguent par leur souplesse de gestion, ce qui leur permet de s'adapter
rapidement aux fluctuations de la demande, aux évolutions technologiques et aux changements
réglementaires (Eisenhardt & Martin, 2000).
Enfin, les PME sont souvent caractérisées par leur rapidité de réaction face aux opportunités
ou aux menaces du marché. Grâce à leur structure organisationnelle plus légère, elles peuvent
prendre des décisions rapidement et mettre en œuvre des changements plus facilement que les
grandes entreprises (Foss & Klein, 2012).
Au Maroc, la visibilité sur le comportement des PME reste très limitée pour cause de la faiblesse
des données et dispositifs statistiques disponibles, et le poids important de l'économie informelle.
Pour juger l'efficacité de cette classe particulière d'entreprises que constituent les Petites et
Moyennes entreprises, et les mettre dans leur juste contexte, plusieurs critères entrent en jeu à
savoir la répartition géographique, la spécificité comportementale et managériale et le domaine
d'activités des PME.
38
Région Secteurs
Industrie Construction Commerce Service Total
Tanger-Tétouan-al Hoceima 11.7% 8.1% 7.9% 8.8% 8.7%
Oriental 4.3% 5.5% 4.8% 5.2% 5.1%
Fès - Meknès 9.3% 11.2% 8.7% 7.9% 9.0%
Rabat -Sale- Kenitra 9.6% 16% 13.8% 15.7% 14.7%
Beni Mellal- khenifra 3.1% 5.4% 3.5% 3.0% 3.7%
Casablanca- Settat 46.8% 29.1% 43.7% 38.7% 38.5%
Marrakech- Safi 6.5% 9.4% 7.7% 10.8% 9.3%
Draa- Tafilalet 1.2% 6.0% 1.6% 1.9% 2.7%
Sousse -Massa 5.6% 5.9% 6.7% 6.9% 6.5%
Guelmim -Oued Noun 0.6% 0.9% 0.5% 0.3% 0.5%
Layon – Sakia al Hamra 1.1% 1.9% 0.8% 0.5% 1.0%
Ed dakhla – Oued Ed Dahab 0.3% 0.5% 0.4% 0.3% 0.3%
Total 100% 100% 100% 100% 100%
Source : Données du répertoire statistique d’entreprises du HCP(2019).
TPE
PME
GE
39
Les PME au Maroc présentent souvent des caractéristiques similaires à celles observées dans
d'autres pays en développement, telles qu'une structure organisationnelle plate, une prise de
décision rapide et une communication directe entre la direction et les employés ( Abdallah, &
M’hamdi, R. 2018).Les propriétaires-dirigeants jouent un rôle central dans la gestion des PME
marocaines, et leur influence peut se refléter dans les stratégies commerciales et les décisions
opérationnelles de l'entreprise . (El Bouhadi, 2019, Performance économique des entreprises: une
application aux PME marocaines) .En raison de la nature informelle du marché du travail au
Maroc, les PME peuvent également être confrontées à des défis particuliers en matière de
recrutement, de formation et de fidélisation des employés (Laraki & Elharrak, 2017, Impact des
politiques publiques sur l'entrepreneuriat au Maroc)
40
Figure 8 : Répartition du CA cumulé des entreprises par catégorie – 2019 :
Comme le montre le graphique, les TPME ont participé de 34,2% au chiffre d’affaires global,
chose qui mit en évidence l’importance de ces unités à la création de valeur et à la contribution
au développement économique. De sa part, la valeur ajoutée totale crées par les entreprises
opérantes sur le territoire nationale est répartie de la manière suivante (Figure N°9) :
41
0% 10%
13%
GE62.2%
35% 17%
15% MICRO3.8%
TPE6.7%
6% 63% PE14.1%
3%
ME13.2%
38%
42
environnement turbulent dans lequel on s'attend à ce qu'ils prennent des risques calculés pour
procéder à un nouveau marché ou à un nouvel investissement en employant leurs ressources
limitées dans un environnement incertain même si l'investissement peut ne pas générer une
rentabilité par la suite .(Revue Française d’Economie et de Gestion ISSN : 2728- 0128 Volume 4
: Numéro 6)
43
Packard. Peu après son initiation, de nombreux gestionnaires d’entreprises manufacturières
américaines manifestèrent publiquement leur intention d’implanter la méthode ABC dans leurs
entreprises (Pare, 1993). Pourtant, encore aujourd’hui, peu d’entre elles l’ont effectivement fait;
ceci s’explique par une méconnaissance des gestionnaires des fondements mêmes et des
mécanismes de la méthode ABC, ce qui a pour effet que bien souvent les implantations ne sont
que partielles (Gosselin, 1997). Cette situation est préoccupante car, lorsque la méthode est mal
comprise et mal appliquée par la majorité, une marge d’erreurs importante causée par une
subjectivité majeure dans le calcul ne permet pas d’estimer de façon fiable et uniforme les taux
d’implantation et d’utilisation réels de l’ABC jusqu’à nos jours. Vingt-cinq ans après son
introduction, il existe encore une quantité majeure de négateurs et d’ignorants de la méthode
ABC (Cohen et al, 2005) altérant ainsi les résultats des études. Initialement, les bienfaits de la
méthode ABC furent principalement démontrés pour les entreprises du secteur manufacturier
voulant représenter leurs résultats en fonction des avancées de fabrication agile (Cooper &
Kaplan, 1987; Swenson, 1995). Bien vite, des entreprises œuvrant dans d’autres domaines telles
que les entreprises de services, les entreprises de distribution et les institutions financières ont
compris que cette méthode innovatrice était un outil favorable à la prise de décisions stratégiques
éclairées, aidant notamment à l’optimisation des processus internes en termes de productivité,
d’efficacité et de gestion prévisionnelle. Les principales vertus de la méthode ABC sont la
réduction des coûts, les mesures de performances organisationnelles et les analyses de rentabilité
des produits, des services, des unités d’affaires et des clients. La méthode ABC est également un
outil très efficace sur les décisions stratégiques qui jouent un rôle déterminant sur
l’environnement concurrentiel de l’entreprise, notamment la planification budgétaire et
l’établissement des prix (Cardinaels, Roodhooft, & Luk, 2004). On parle également d’Activity-
based Budgeting (ABB) pour la planification budgétaire en fonction des informations tirées de
l’ABC.
De plus, la méthode ABC connaît même des avantages collatéraux, notamment sur la qualité du
service à la clientèle et la satisfaction des clients. En effet, puisqu’en décortiquant les activités
propres à chacun des processus internes de l’entreprise, il est possible de remodéliser d’autres
systèmes parallèlement aux systèmes de coûts, notamment le réseau de distribution, le processus
de distribution, de livraison etc., en voulant réduire les coûts de ceux-ci, ce qui peut avoir un
impact positif et considérable sur la qualité du service à la clientèle et la satisfaction des clients
(Cokins, Knox, & Strachan, 2004; Krupnicki & Tyson, 1997; Searcy, 2004) et ainsi
potentiellement sur l’augmentation du chiffre d’affaires et la bonne réputation de l’entreprise.La
popularité de l’ABC a connu des variations dans les trente dernières années (Colwyn Jones &
Dugdale, 2002). Dans une étude menée en 2002 sur la quantité de publications dans les journaux
spécialisés de management, de stratégie et de comptabilité, on démontre qu’entre 1987 et 2000, il
y a eu une montée impressionnante du nombre d’articles publiés sur l’ABC/M aux États-Unis et
au Royaume-Uni dans les années 90 pour atteindre un sommet en 1997 ; depuis, le nombre
d’articles publiés sur le sujet ne cesse de décroître (Bjørnenak & Falconer, 2002).
44
Dans cette étude, on constate qu’au total, les auteurs de ces articles recensés entre 1987 et 2000
étaient à 69.8% des auteurs américains, 17.8% des auteurs du Royaume-Uni, 8.1% des auteurs
européens, 3.4% des auteurs océaniens et 0.9% des auteurs provenant de pays asiatiques. Cette
étude n’a pas été poursuivie ultérieurement.
Dans une autre étude publiée en 2000, Innes et Mitchell remarquent que le taux d’adoption de
l’ABC a diminué chez les entreprises du Royaume-Uni entre 1994 et 1999. En effet, ce taux
d’adoption a diminué de 3.5% pour cette période de 5 ans, passant de 21.0% à 17.5%. De plus, la
proportion des entreprises qui n’envisagent pas adopter l’ABC a augmenté de 10.8% pour cette
même période, passant de 36.1% à 46.9% (Innes, Mitchell, & Sinclair, 2000).
On comprend donc alors qu’il est primordial de connaître d’abord la structure de l’organisation
étudiée en plus de comprendre comment chacun des secteurs administratifs est orchestré et la
raison d’être de chacune de ses activités internes. Le choix des inducteurs à utiliser diffère donc
d’un contexte à l’autre et le choix de ces inducteurs peut également différer d’une perception
individuelle à une autre. En ce sens, une étude menée par sondage de masse en 1997 indique que
75.8% des entreprises répondantes prétendaient avoir adopté l’ABC alors que dans les faits,
seulement 30.4% l’avaient implantée et bien souvent cette implantation n’était que partielle
(Gosselin, 1997). Cette constatation est en soi paradoxale puisque la littérature ne présente pas de
45
définition universelle de ce qu’est un « succès » de l’implantation de l’ABC, alors que plusieurs
études tentent de déterminer les facteurs qui influencent son succès (Shields, 1995).
C’est ce qui décourage les gestionnaires (Evans & Ashworth, 1995) en plus que peu d’entre eux
la comprennent et, par conséquent, hésitent à utiliser les informations générées par l’ABC
(Cohen et al, 2005; Gosselin, 1997). Mais plus encore, cette méthode requiert une méthodologie
appropriée comportant des étapes qui doivent être dûment suivies sans quoi elle pourrait mener à
des résultats erronés et compromettre dangereusement les analyses de rentabilité de
l’organisation. En effet, plusieurs études démontrent que la méthode ABC comporte des étapes à
suivre lesquelles sont cruciales et essentielles au succès d’une implantation (Ben-Arieh & Qian,
2003; Cooper, 1990; Krumwiede, 1998; Norkiewicz, 1994; Roztocki, Porter, Thomas, & Needy,
2004; Udpa, 1996). L’effet pervers est que si la méthode ABC ne suit pas une démarche
rigoureuse et complète sans sauter d’étapes, elle peut avoir des impacts très négatifs sur le
contrôle de gestion, notamment dans la prise de décisions stratégiques (Cooper & Kaplan, 1988).
De plus, puisque l’implantation de la méthode ABC requiert des investissements considérables
en temps et en argent, les retombées post implantation ont intérêt à être considérables afin que la
méthode soit adéquatement utilisée et maintenue. En outre, puisque cette méthode requiert une
expertise particulière, le gestionnaire non-initié se fiant sur les conclusions tirées de la méthode
sera induit en erreur et d’importantes conséquences pourraient s’en suivre. C’est pourquoi l’ABC
ne peut être implanté du jour au lendemain puisqu’elle nécessite une méthodologie rigoureuse de
même qu’une modélisation complète ; sauter une étape compromet la réussite de cet outil de
contrôle de gestion.
Au niveau de la conception et de la modélisation, l’ordre des étapes doit être suivi puisqu’elles
ont un lien de dépendance les unes envers les autres (Ax & Ask, 1995). Les étapes initialement
introduites par Cooper en 1990 identifient clairement les deux phases d’informations induites par
l’ABC, soient les informations sur les activités et les informations sur les produits et services.
Tout d’abord, il incombe d’identifier les activités, de leur allouer des coûts provenant des
ressources entrantes, ainsi les informations sur le coût des activités sont disponibles. Par la suite,
dans la deuxième phase, on doit déterminer les inducteurs de coûts, puis établir le volume de
46
chacun d’entre eux, pour finalement allouer le coût des activités en fonction d’inducteurs
pertinents aux produits ou services, appelés objets de coût (Cooper, 1990). Norkiewicz décrit 9
étapes à l’implantation en 1994 en intégrant les aspects de planification, de détermination des
besoins en fonction de résoudre des problématiques de l’entreprise puis d’informer les
gestionnaires de l’entreprise sur la nouvelle méthodologie du système de coûts. Ensuite, les
étapes de conception et de modélisation sont les mêmes que celles de Cooper et les dernières
étapes comprennent l’automatisation des processus, l’implantation et la formation des
gestionnaires pour l’utilisation des informations du nouveau système d’informations
(Norkiewicz, 1994). Dans son implantation de l’ABC chez General Motors, Anderson intègre au
modèle les étapes de gestion du changement élaborées par Zmud et Kwon pour les nouvelles
technologies de l’information en 1987. Ainsi, les étapes franchies pour son implantation de
l’ABC chez GM étaient d’abord l’adoption, l’adaptation, l’acceptation, l’assimilation et
l’infusion (Anderson, 1995; Kwon & Zmud, 1987) pour s’assurer que l’ABC était parfaitement
intégrée aux prises de décisions stratégiques de l’entreprise.
5. Mesures de performance :
Le succès de l’implantation de l’ABC se fonde non seulement sur la démarche de celle-ci, mais
également sur plusieurs facteurs sociotechniques ainsi que sur la qualité des systèmes
d’informations et des technologies en place dans l’entreprise (Anderson, 1995). D’une part les
facteurs techniques répertorient les ressources actuelles de l’entreprise en termes de compatibilité
avec les systèmes comptables actuellement en place, par exemple, ou alors les ressources
financières disponibles que l’entreprise est disposée à investir pour l’implantation d’une méthode
ABC. D’autre part, les facteurs comportementaux comprennent la polyvalence des acteurs du
processus, le niveau de connaissance de l’ABC par le ou les responsables de la modélisation et la
détermination initiale des champions de projets (Beaujon, Singhal, 1990; Cooper, 1990; Eiler,
Campi, 1990; Emore, Ness, 1991; Headicke, Feil, 1991; Jones, 1991; Kleinsorge, Tanner, 1991;
Brausch, 1992; Koons, 1992; MacArthur, 1992; Drumheller, 1993; cités dans Anderson, 1995)
Dans son étude de 1995, Shields cherche à retrouver s’il existe une corrélation entre 17 facteurs
et un bénéfice financier permettant de juger de la performance de l’implantation de l’ABC, les 17
facteurs suivants sont testés : (1) le degré de support de la haute direction à l’initiative de l’ABC
(2) lorsque l’initiative de l’ABC a commencé, le niveau de clarté et de concision de son objectif
(3) lorsque l’initiative de l’ABC a commencé, le niveau de consensus sur l’objectif de l’ABC (4)
le degré avec lequel l’ABC est en lien avec la stratégie concurrentielle (5) le degré avec lequel
l’initiative de l’ABC est en lien avec les initiatives de qualité (6) le degré avec lequel l’initiative
de l’ABC est en lien avec la fabrication juste-à-temps (JIT) et les autres initiatives de rapidité (7)
47
la quantité de formation offerte aux employés concernant le design de l’ABC (8) la quantité de
formation offerte aux employés concernant l’implantation de l’ABC (9) la quantité de formation
offerte aux employés concernant l’utilisation de l’ABC (10) le degré d’utilisation d’un logiciel
préfabriqué pour l’ABC (11) le degré d’utilisation d’un logiciel sur-mesure pour l’ABC (12) la
quantité de soutien reçu de consultants externes (13) le degré d’appropriation de l’ABC par le
département de comptabilité (14) le degré d’appropriation de l’ABC par divers départements
opérationnels (ex : marketing, logistique, fabrication) (15) le niveau avec lequel l’ABC est
séparé et non intégré avec les autres systèmes comptables (16) le degré d’intégration de l’ABC
dans les évaluations de performance et de rémunération (17) niveau d’adéquation des ressources
disponibles pour les initiatives de l’ABC par rapport aux ressources nécessaires (Shields, 1995).
C’est pourquoi seuls les facteurs organisationnels et comportementaux ont été retenus de cette
étude et ont été validés ultérieurement dans plusieurs autres recherches.
Les échecs sont principalement caractérisés par le fait que même si la méthode ABC réussit à
être implantée, elle n’est pas utilisée par les gestionnaires et acteurs décisionnels puisque ceux-ci
n’ont pas le niveau de connaissance nécessaire à son utilisation dans leur rôle décisionnel
(Cooper et al. 1992a). Ces échecs peuvent survenir à diverses étapes : en premier lieu, au
moment de la conception, en raison de collectes d’informations incomplètes n’intégrant pas
l’ensemble des fonctions de l’entreprise, en deuxième lieu, au moment de la modélisation,
48
lorsque les inducteurs de coûts ne sont pas représentatifs des activités réelles de l’entreprise ou,
en troisième lieu, au moment de son utilisation, lorsque les utilisateurs des systèmes n’ont pas la
connaissance nécessaire pour les comprendre et lorsque l’entreprise n’investit pas en temps et en
argent dans le maintien et la mise à jour du système.
Par ailleurs, qui dit changement dit réticence au changement. En effet, puisqu’une implantation
implique des êtres humains confrontés au changement, on constate cette réticence dans la plupart
des cas. Cette situation peut également contribuer à l’échec d’une implantation puisque le
changement crée une situation anxiogène pour les employés pouvant éprouver des incertitudes
par rapport à leurs fonctions. À cela, notons l’arrivée des technologies qui ont été en mesure de
remplacer la ressource humaine par une ressource technologique à moindre coût. Ainsi, les
employés craignant pour leur emploi deviennent réfractaires au changement et l’implantation est
compromise.
Tel que nous l’avons vu, plusieurs études empiriques ayant été poursuivies directement sur le
terrain ont démontré la grande versatilité de la méthode pourvu qu’elle soit adaptée au contexte
de l’entreprise. Ainsi, cette dernière peut s’intégrer à plusieurs configurations et être conçue
adéquatement tant que l’entreprise a les prédispositions nécessaires à une implantation
fructueuse.
En tout état de cause, la littérature présente l’ABC comme étant le système de coûts ayant des
vertus répondant aux incongruités des systèmes de coûts traditionnels en présentant l’information
financière jusqu’alors manquante afin de prendre des décisions stratégiques fondées sur des
bases solides. De plus, elle expose les facteurs organisationnels et comportementaux influençant
49
le succès de l’ABC ainsi que les hypothèses relatives aux échecs d’implantation. Toutefois, dans
la littérature, aucune étude ne s’est attardée à définir la notion de « succès de l’ABC ». En effet,
plusieurs études tentant de l’analyser ont été faites par le biais de sondages de masse laissant
place à une subjectivité de l’appréciation du niveau de succès estimé atteint de la part des
répondants dans l’auto-analyse de leurs implantation, créant ainsi un flou quant à l’analyse du «
succès » en soi.
Nous avons également présenté la genèse de l’ABC à travers les époques qui a créé une
fluctuation du niveau de sa popularité pouvant avoir eu un impact sur le taux d’implantation de la
méthode dans les entreprises d’hier à aujourd’hui.
H1: Les entreprises de grande taille adoptent la méthode ABC plus que les PME
50
Se référant à la typologie proposée par Michael Porter concernant les comportements
stratégiques, Chenhall et Langfield-Smith (1998)25 ont distingué les firmes poursuivant une
stratégie de différenciation et une stratégie de prix bas. Ces auteurs ont montré que l’ABC est
adopté davantage par les organisations poursuivant un comportement stratégique de domination
par les coûts.
Ce résultat a été infirmé par la suite par plusieurs chercheurs. Au Canada, Gosselin (2000)26 a
examiné l’influence de la stratégie des entreprises sur leur propension à adopter l’une des trois
formes de l’approche « Management des Activités : MA »: « analyse des activités », « analyse du
coût des activités » et « comptabilité par activités ». Pour mener cette recherche, cet auteur a
retenu la typologie des stratégies de Miles et Snow (1978)27. Les résultats de l’enquête ont mis
en évidence que les entreprises prospectrices adoptent généralement l’approche MA plus que
celles qui poursuivent une stratégie de type « défenseur ». En France, Alcouffe (2002)28 a
démontré que les proportions d’entreprises poursuivant une stratégie de type «prospecteur » et
«analyste » parmi les entreprises adoptant l’ABC seraient supérieures à celles que l’on trouve
parmi les entreprises n’adoptant pas la méthode. Nous formulons donc l’hypothèse suivante :
Hypothèse H2: les prospectrices adoptent l’ABC plus que les défenderesses
Dans un travail de recherche mené au Canada, Gosselin (1997) 29 a testé le degré de l’influence
de la structure des entreprises sur leur propension à adopter l’une des trois formes de l’approche
« Management des Activités : MA » citées ci-dessus. Pour opérationnaliser la variable
structurelle dans son enquête, l’auteur a retenu les deux formes opposées de la structure
organisationnelle: « mécaniste » vs. « Organique ». Les résultats montrent des degrés élevés de
centralisation et de formalisation sont positivement associés à la mise en place de l’ABC.
Ce résultat a été infirmé par De La Villarmois et Tondeur (1996)30. A partir d’une étude
empirique auprès de 79 entreprises portant sur l’influence d’un certain nombre de variables
organisationnelles sur l’adoption de la méthode ABC, ces auteurs ont démontré que les
entreprises décentralisées adoptent plus que les autres la méthode ABC, d’où l’hypothèse
suivante :
Hypothèse H.3: Les entreprises décentralisées adoptent l’ABC plus que les entreprises
centralisées
51
différence significative entre les entreprises adoptant l’ABC et celles qui ne l’’adoptent pas en ce
qui concerne l’incertitude environnementale dans laquelle elles évoluent.
Devant ces contradictions des résultats empiriques, nous nous référons aux développements
théoriques de Damanpour et Gopalakrishnan (1998). Selon ces développement, nous pouvons
constater que:
• l’intensité concurrentielle moyenne de l’environnement des entreprises qui adoptent l’ABC est
supérieure à celle de l’environnement des entreprises qui ne l’adoptent pas ;
• la stabilité moyenne de l’environnement des entreprises qui adoptent l’ABC est inférieure à
celle de l’environnement des entreprises qui ne l’adoptent pas ;
Hypothèse H4: les entreprises évoluant dans un environnement incertain adoptent l’ABC plus
que les entreprises évoluant dans un environnement certain.
1. La résistance au changement :
La méthode ABC a l’ambition de changer le fonctionnement de l’entreprise, tout en prévoyant
un changement dans la façon de gérer. La résistance des individus de l’entreprise au changement
est considérée comme le premier facteur qui entrave la mise en œuvre de la comptabilité par
activité. Synonyme de risque pour les salariés, le changement peut remettre en question leurs
52
intérêts. Cette résistance peut être justifiée si l’entreprise est leader sur son marché, réalise une
rentabilité importante ou encore ne subit pas de forte concurrence (Player et Key, 1995). Ces
résistances proviennent également du regroupement des activités qui partagent le même
inducteur et qui conduit à additionner des activités appartenant à des processus et à des centres
de responsabilité différents. Elle implique le passage d’une vision verticale hiérarchisée, à une
vision horizontale cloisonnée de l’entreprise pouvant entrainer des résistances des responsables
fonctionnelles de l’entreprise du fait de la redistribution du pouvoir (Mévellec, 1995). Ces
derniers auront moins de pouvoir, de prestige et d’importance dans l’entreprise et devront
travailler ensemble de façon transversale sans barrière fonctionnelle (Player et Keys, 1995).
53
des coûts pour mesurer et piloter la performance de l’entreprise. Le calcul des coûts guide
l’action des managers mais est également sujet à caution. Il est alors question du regard porté sur
les outils de gestion et de leur objectivité.
L’implémentation de la méthode ABC dans la PME a suivi plusieurs étapes clés, chacune jouant
un rôle impotant dans la réussite globale du processus. Tout d'abord, il a été essentiel de
collecter des données détaillées sur les activités et les coûts de l'entreprise, afin de pouvoir les
analyser de manière approfondie. Ensuite, ces données ont été utilisées pour identifier les
activités pertinentes et les coûts associés à chaque activité, ce qui a permis une meilleure
compréhension de la structure des coûts de l'entreprise.Une fois que les activités et les coûts ont
été identifiés, la prochaine étape a consisté à classer ces activités en fonction de leur importance
relative. Cette classification a permis à l'entreprise de concentrer ses ressources sur les activités
les plus critiques et les plus rentables.
54
Section 2 : La mise en place de la méthode ABC dans
une PME :
I. Démarche méthodologique : Implantation de la méthode
ABC dans la PME étudiée :
1. Etape 1 : L’identification des activités :
« La détermination de processus en identifiant les activités. »
1.1. Les processus de débarquement et livraison des conteneurs à l’import :
Afin de déterminer de manière exhaustive toutes les activités associées aux processus de
débarquement et de livraison des conteneurs à l'import dans la pme , nous avons fondé notre
analyse sur le manuel de procédures spécifique à l'entreprise qui est un document qui décrit
généralement de manière détaillée les différentes étapes et activités impliquées dans les
processus opérationnels de l’ entreprise.
55
Dépôt du
manifeste
Apurement de l'état
Saisie du
différentiel entre
manifeste sur
les TC manifestés
et ceux débarqués systeme
Cloture ET
archivage de
Saisie des Désignation des
dossier
bordereaux de
pointage sur Conteneurs à
système débarquer
Enlèvement des
TC débarqués du Débarquement
Quai et stockage des conteneurs
dans la zone plein Pointage manuel
des TC débarqués
et prise des
réserves
56
1 • Présentation du BAD du conteneur au guichet du magasinier import
2 • Etablissement du visa de reconaissance et compostage du BAD
3 • Facturation et emission du BLC
4 • Vérification et visa du BLC émis par la facturation
5 • Contrôle du BLC à la porte d'entréede la zone restreinte te la zone plein
6 • Contrôle du BLC et indication de la zone de stockage
7 • Chargement du conteneur
8 • Contrôle physique et visa du BLC
9 • Contôle du BLC et édition du BS
10 • Visa du BS
11 • Contrôle du BS et sortie du camion
12 • Archivage des documents
Présentationde la
demande de sortie Contrôle du BAD à Contrôle du BAD et
au magasinier Visa du BAD la porte d'entrée et à désignation du
la zone restreinte conteneur vide
import
57
En se basant sur les processus mentionnés précédemment, nous avons pu extraire la liste
d'activités que nous allons présenter dans la cartographie suivante :
Vérification, Saisie et
contrôle et visa archivage
Débarquement
Facturation
des conteneurs
Chargement
Pointage
du conteneur
Stockage
58
Source : Réalisé par nos soins
Chacune des activités décrites ci-dessus est séparée en plusieurs tâches qui sont abordées
dans un tableau :
Activité Tache
Saisie et archivage -Saisie du manifeste sur système
- Saisie des bordereaux de pointage sur
système
-Apurement de l’état différentiel entre TC
manifestés et ceux débarqués
-Clôture et archivage du dossier
Débarquement des conteneurs -Désignation des TC à débarquer
- Débarquement des conteneurs
Pointage -Pointage manuel des conteneurs
débarqués
Stockage -Enlèvement des TC débarqués du quai
et stockage dans la zone plein ou vide
Vérification, contrôle et visa -Etablissement du visa de reconnaissance ;
-Vérification et visa du BLC émis par la
facturation
-Contrôle du BLC à la porte d’entrée de la zone
restreinte et la zone plein
- Contrôle du BAE à la porte d’entrée à la zone
restreinte
- Contrôle physique et visa du BLC
- Contrôle du BLC et édition du BS ;
-Contrôle physique et visa du BAE ;
- Contrôle du BAE et édition du BS ;
- Contrôle du BS et sortie du camion ;
-Visa du BAE ;
Facturation Facturation et émission du BLC
Chargement du conteneur -Manipulation et chargement du conteneur plein
-Manipulation et chargement du conteneur vide
Source : Réalisé par nos soins
59
Pour affecter les ressources aux activités de cette PME, il est crucial de mener une identification
complète des ressources matérielles et humaines disponibles. Par la suite, il est essentiel de
répartir de manière appropriée les ressources consommées entre les différentes activités.
Il s’agit principalement des charges indirectes. Pour réaliser cette étape, il est nécessaire d'analyser
minutieusement les documents comptables, puis de mener une interview avec le responsable de la zone
import.
60
Vérification, contrôle et -Agent de sécurité ; -Matériel informatique
-Mobilier de Bureau
visa
-Agent de parc Consommation d’énergie
-Magasinier Consommation divers(eau,
téléphone…)
(carburant, énergie)
-Bâtiment administratif
-Frais d’assurance d’engin de parc
61
3.1. Le choix des inducteurs de ressources :
Les inducteurs de ressources sont essentiels pour aligner les ressources sur les activités
pertinentes. Pour cette PME, ces inducteurs sont principalement composés des diverses
ressources mentionnées précédemment. L'identification des inducteurs a été effectuée de manière
soigneux, avec une interview approfondie avec le chef de zone import, ainsi qu'une observation
attentive des opérations sur le terrain. Le tableau suivant présente le récapitulatif des inducteurs
possibles.
62
Code Activités Inducteurs Inducteurs choisi
d’activité possibles
A1 Saisie et archivage -Nombre de Nombre de
manifestes traités manifestes traités
-Nombre de bons
saisis
-Nombre de
bordereaux pointés
-Nombre de dossiers
archivés
A2 Pointage -Nombre de Nombre de
conteneurs Conteneurs
débarqués débarqués
-Nombre de
conteneurs chargés ;
A3 Facturation Nombre de BLC Nombre de BLC
émis ; émis
A4 Vérification, contrôle -Nombre de BLC Nombre de BLC
etvisa contrôlés contrôlés
-Nombre de BAE
vérifiés
-Nombre de BS
édités
A5 Stockage Nombre de TC Nombre de TC
stockés stockés
A6 Débarquement Nombre des TC àdébarquer
Nombre des TC à
desconteneurs débarquer
A7 Chargement Nombre de TC Nombre de TC
du chargés chargés
conteneur
Source : Réalisé par nos soins
En déterminant les inducteurs d'activités, il est possible de regrouper des activités similaires si
les inducteurs associés sont identiques, évitant ainsi une multiplication excessive des catégories
d'activités. La présentation habituelle de cette analyse se fait sous forme de matrice, ce qui
permet de visualiser clairement et structurellement les regroupements et les associations entre les
inducteurs et les activités au sein de cette PME.
63
Activité A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 Fréquence
Nombre de 1
manifestes traités
Nombre de 2
conteneurs
débarqués
Nombre de BLC émis 1
Nombre de BLC 1
contrôlés
Nombre de TC 1
stockés
Nombre de TC 1
chargés
Source : Réalisé par nos soins
Centres Activité
Centre 1 Nombre de manifestes traités A1
64
Centre 6 Nombre de TC chargés A7
Lorsque les centres de regroupement des activités partageant le même facteur explicatif sont
identifiés, il est temps de calculer le coût unitaire de l'inducteur. En tant qu'unité de mesure très
importante, l'inducteur sélectionné permet de déterminer le coût unitaire pour chaque centre, ce
qui facilite l'allocation des coûts aux produits. Le coût unitaire de l’inducteur est obtenu selon le
rapport suivant :
Dans notre étude nous allons résumer la totalité de l’étape dans un tableau
de bords pour cette PME :
Tableau 10 : le calcul du coût de l’inducteur :
X X X X X X
Total
ressources
65
X X X X X X
Coût unitaire
de l’inducteur
Grâce à la méthode ABC, les PME peuvent réaliser une analyse détaillée des coûts en attribuant
avec précision les dépenses à chaque activité de leur processus portuaire. Par exemple
Lorsqu'elle étudie les coûts de la manipulation des conteneurs, du stockage, de la facturation et
d'autres activités spécifiques, l'entreprise parvient à déterminer avec précision les coûts réels
associés à chaque étape de son fonctionnement. Cette méthode donne une meilleure idée des
coûts, ce qui permet aux décideurs de mieux comprendre les coûts opérationnels et les
opportunités potentielles d'optimisation, ce qui ouvre l’accès à apprécier la performance de la
firme.
66
La méthode a un impact crucial sur la prise de décision, en effet La précision des informations
fournies par la méthode ABC agit le processus de prise de décision stratégique chez la firme. En
analysant en profondeur les coûts et la rentabilité associée à chaque activité, les gestionnaires de
l'entreprise ont pu acquérir une compréhension approfondie des facteurs influençant la
performance globale de l'entreprise. Cette connaissance fine des coûts a permis de définir des
objectifs stratégiques plus clairs et plus précis, alignés sur les impératifs financiers de
l'entreprise. En comprenant les coûts associés à chaque activité, l'entreprise a pu hiérarchiser ses
investissements et allouer ses ressources de manière optimale pour maximiser les rendements.
Elle a pu élaborer également des stratégies différenciées pour stimuler sa compétitivité sur le
marché portuaire. Par exemple, en investissant davantage dans les activités à forte rentabilité ou
en cherchant à réduire les coûts dans les domaines moins performants, l'entreprise a pu renforcer
sa position sur le marché et améliorer sa rentabilité globale tout cela elle lui permet d’obtenir un
avantage concurrentiel
67
Conclusion générale :
Enfin, à travers notre étude de cas dans une PME marocaine, nous avons pu observer de près les
implications pratiques de l'adoption de la méthode ABC. Cette étude a démontré comment la
mise en œuvre de cette méthode a permis à l'entreprise d'identifier précisément ses coûts,
d'allouer ses ressources de manière plus efficiente et de prendre des décisions stratégiques plus
informées pour améliorer sa rentabilité.
En somme, cette recherche met en évidence le potentiel significatif de la méthode ABC pour
améliorer la gestion des coûts et renforcer la compétitivité des PME marocaines. Toutefois, elle
souligne également la nécessité d'une approche stratégique et adaptée à chaque entreprise lors de
l'implémentation de cette méthode. En continuant à explorer de telles approches novatrices en
matière de gestion, les PME marocaines peuvent accroître leur efficacité opérationnelle et leur
viabilité à long terme sur le marché concurrentiel d'aujourd'hui.
68
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72
Liste des tableaux
73
Liste des figures
Figure 1 : La comptabilité de gestion au cœur du cercle vertueux du control
74
Table des matières
Dédicace…………………………………………………………………………………………..2
Remerciement……………………………………………………………………………………..3
Résumé ……………………………………………………………………………………………4
75
1. ABC : une nouvelle méthode de calcul des couts ……………………………..........24
1.1. Les fondements de la méthode ABC …………………………………………………..24
1.2. Les concepts fondamentaux du modèle à base d’activités……………………………..25
1.3. La méthode ABC comme alternative aux approches traditionnelles en comptabilité de
gestion ………………………………………………………........................................28
2. La contribution de la méthode ABC a l’amélioration de la performance…………..29
2.1. Lien entre la méthode ABC et la performance financière………………………….......30
2.2. Lien entre la méthode ABC et la performance stratégique …………………………….31
2.3. Lien entre la méthode ABC et la performance opérationnelle…………………………32
Section 2 : Potentiels et limites de la pratique de la pratique de la méthode ABC dans les PME
…………………………………………………………………………………………………50
76
II. Limites de l’implantation de la méthode ABC …………………………………………52
1. La résistance au changement …………………………………………………….....52
2. Les barrières culturelles ………………………………………………………….....53
3. L’absence d’un plan formel pour agir sur l'information de la méthode ABC ………53
Bibliographie …………………………………………………………………………………….69
77