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Chapitre Introductif :

INTRODUCTION AU CONTROLE DE GESTION

 le contrôle dans une organisation


 l’évolution et la normalisation
 les liens avec les autres domaines
 Contrôle de gestion et autres formes de contrôle

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1- Le contrôle dans une organisation

La théorie moderne voit dans la gestion de l’entreprise, le pilotage d’un système, d’une
organisation complexe qui poursuit des objectifs donnés au travers de l’optimisation des
ressources dont elle dispose.

Une fonction de vigilance devient donc nécessaire dans le but de s’assurer que l’utilisation
des ressources et les résultats sont conformes aux objectifs de l’organisation.

Objectifs du contrôle de gestion

Le vocable contrôle doit s’interpréter au sens de maîtrise (acception anglo-saxonne).

Suivant la conception classique (Taylor, Fayol), le contrôle de gestion est conçu comme un
processus de surveillance sans outils précis de mise en œuvre.

Selon l’approche cybernétique (Cyer, March) dans les années 70, le contrôle est conçu
comme un processus de pilotage et de régulation. Les gestionnaires doivent donc s’adapter
aux conditions changeantes. Dans cette optique, on doit mesurer constamment les
réalisations et faire à tout instant des ajustements.

Cette approche ne met jamais en question les objectifs arrêtés quels que soient les
changements de l’environnement.

L’approche systémique développe la notion de système et considère l’entreprise comme un


ensemble de sous-systèmes inter-agissant entre eux. Cette approche rejette la méthode
classique plus cartésienne qui consiste à diviser la difficulté en autant de parcelles
possibles ;

Dans ce système, l’adaptation remplace l’optimisation dans la mesure où le gestionnaire est


sans cesse confronté aux résultats de ses propres erreurs ; dans ce système,
l’apprentissage se fait par l’échec.

Définitions

Suivant le PCG français, le contrôle de gestion est l’ensemble des dispositions prises pour
fournir aux dirigeants et aux divers responsables des données chiffrées périodiques
caractérisant la marche de l’entreprise. Leur comparaison avec les données passées ou
prévues peut, le cas échéant, inciter les dirigeants à déclencher rapidement les mesures
correctives appropriées.

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Cette définition est donc marquée par la conception cybernétique du contrôle ; elle sous-
entend qu’une comparaison systématique à une norme idéale serait suffisante pour
optimiser la gestion de l’entreprise.

2- Evolution et normalisation

Repères historiques

Il est impossible de dater de manière précise, la naissance du contrôle de gestion ainsi que
les techniques qu’il utilise. On peut néanmoins indiquer quelques repères :

- Antiquité : existence de méthodes approximatives de détermination des coûts pour


étayer les décisions (domaine agricole – XVème siècle ; industrie naissante)

- Période avant la révolution française : détermination des coûts dans les entreprises
industrielles ; mise en place de système de calcul des coûts avec fixation des prix de
cession internes (entreprise Carron (Ecosse) - domaine métallurgique ; Toutefois,
ces coûts étaient peu précis).

- La comptabilité des coûts s’est développée avec la révolution industrielle (1860) ; On


publie des manuels de comptabilité industrielle ; la technique de calcul des prix de
revient semble maîtrisée ; développement de l’analyse des charges, introduction de
la notion de seuil de rentabilité, évaluation de la sortie des stocks, calcul et
enregistrement des amortissements.

- Début du 20è siècle, Taylor introduit la notion de norme dont découle l’idée de
mesure des écarts et de la gestion par les exceptions ; la surveillance à distance par
les chiffres se substitue à la surveillance directe par les chefs ;

- En 1915, Gantt propose un traitement des charges de structure qui deviendra


l’imputation rationnelle des charges fixes ; Ce travail sera repris en 1928 par
Rimailho, le père du Plan comptable français ;

- Dans les années 20, les grandes entreprises américaines apportent des innovations
décisives : Structure par Divisions (IBM), Centres de profit (Du pont) ; GM mensualise
les budgets et introduit les budgets flexibles. Beaucoup d’entreprises adoptent ces
innovations dès les années 30.

- En 1965, Robert Anthony, Professeur à Harvard Business School, formalise les liens
entre contrôle et stratégie.

- La période contemporaine est marquée par une incertitude croissante de


l’environnement et une complexité des processus de gestion.

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Normalisation

La normalisation s’est orientée sur les méthodes de calcul des coûts et sur l’unification de la
terminologie.

Plan comptable :

Il propose des règles en matière de comptabilité générale mais une liberté est laissée en
matière de comptabilité de gestion. Il existe une approche dualiste entre la comptabilité
financière et la comptabilité de gestion. La méthode des centres formulée par le PCG
français rencontre des critiques ; il s’est développé de nouvelles méthodes de calcul de
coûts notamment les coûts à base d’activité.

L’IFAC (International Federation of Accountants)

Créé en 1977, il regroupe les associations nationales des experts comptables ; cet
organisme publie des normes et des recommandations.

3- Liens avec les autres domaines

Le contrôle de gestion comme l’ensemble des sciences de gestion se rattachent au domaine


des sciences humaines. Il a donc des liens avec d’autres domaines de la gestion.

Procédures de gestion prévisionnelle :

Le modèle de contrôle émet des signaux qui vont induire des comportements visant à
promouvoir la stratégie choisie ; celle-ci est mise en œuvre dans la cadre des projets
d’action cohérents et chiffrés à court et moyen terme.

Procédures de suivi :

Il s’agit de l’analyse des indicateurs caractérisant l’activité de chaque unité (production,


consommations des ressources, tenue des délais etc.) ; de manière plus large, il s’agit de
suivre les prévisions budgétaires.

Système d’information :

Renseignement des protagonistes en données actuelles et significatives ; la direction, les


responsables opérationnels, les contrôleurs de gestion doivent pouvoir suivre les activités,
déceler les dérives éventuelles ou anticiper les dérèglements

Procédures d’incitation et de motivation

Le système de contrôle s’appuie sur ces procédures qui visent à encourager les
responsables des différents niveaux à maintenir une vigilance permanente sur l’activité de
leur unité, ses performances, sa cohérence avec les politiques définies par la Direction
générale.

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4- Différences avec d’autres formes de contrôle

Contrôle interne

Le contrôle interne est « l’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l’entreprise ; Il


a pour but d’un côté d’assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualité de
l’information, et de l’autre d’assurer l’application des instructions de la direction en vue de
favoriser l’amélioration des performances. Il se manifeste par l’organisation et la mise en
place des méthodes et procédures de chacune des activités de l’entreprise pour maintenir la
pérennité de celle-ci. »

Son existence suppose un déroulement correct des actions et l’obtention d’informations


fiables.

Le contrôle interne est l’une des conditions essentielles de la sincérité et de la régularité de


la comptabilité.

Le contrôle interne se caractérise par l’existence des procédures d’une part et des principes
de séparation des tâches, des conditions d’accès aux biens et ressources et de la
supervision des opérations d’autre part.

La révision comptable

La mission de la révision comptable consiste en la vérification approfondie des valeurs et


des documents comptables ainsi que de la conformité de la comptabilité avec les règles
légales en vigueur. La révision légale est une mission permanente confiée aux commissaires
aux comptes. La révision contractuelle est effectuée par des cabinets ou des consultants
intervenant ponctuellement à la demande de l’entreprise.

La révision comptable est faite par des experts indépendants susceptibles de donner un avis
objectif.

L’audit interne

C’est une activité d’appréciation du contrôle des opérations, réalisée de façon indépendante,
et pour le compte de la direction. Il peut être conçu comme un contrôle destiné à évaluer
l’efficacité des autres contrôles. Le champ d’application de l’audit est très large, il peut être
comptable et financier, social ou informatique.

L’audit interne est un service permanent de l’entreprise dépendant en général de la direction


générale.

Historiquement, c’est l’audit comptable et financier qui s’est imposé en premier, et il


représente 80% des services d’audit interne. Sa finalité : s’assurer que l’ensemble des
données financières et comptables produites présente un degré d’exactitude suffisant.

En fait, le travail du contrôleur de gestion est plus général, plus permanent que celui de
l’auditeur. Par ailleurs, aux yeux de l’audit interne, le contrôle de gestion est un service
comme un autre qui doit être audité régulièrement. Les budgets sont des systèmes
d’information dont la sincérité doit être vérifiée, de même que celle des tableaux de bord et
des autres documents systématiques.

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