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CRITIQUE DE LA RAISON PURE

PREFACE A LA SECONDE EDITION

Présentation de la CRPure

 Pages V à XXXI : préface exposé par Ch Serrus


 Pages 5 à 11 : préface de la première édition
 Pages 15 à 30 : préface de la seconde edition
 Pages 31 à 49 : introduction

La CRP est divisé en 3 parties : l’ontologie, la dialectique et la méthode.

 La première partie appelée analytique transcendantale ( ONTOLOGIE) est une théorie des concepts et des jugements. (page 85 à 251 appelé
Première division)

 La dialectique transcendantale est la théorie des raisonnements( page 251 à 467, appelé deuxième division)

 et la méthode transcendantale est la théorie de la méthode : un plan dans la logique de Port Royal dans sa structure. ( page 491 à 576 appelé ni
troisième division mais « théorie transcendantale de la méthode « )

Dès l’introduction de la Critique, Kant définit la notion de transcendantal « j’appelle transcendantale toute connaissance en général qui s’occupe moins de ces
objets que de nos concepts a priori des objets «. Est transcendantale une connaissance d’un objet de ce qui a en elle d’a priori et de formel par opposition à ce
qu’il y a de posteriori et de matériel dans le phénomène ( VII de la première préface). Pourquoi ce PRIMAT DU TRANSCENDANTAL ? (IX,2 ième paragraphe, 9
ième LIGNE) « la mathématique fournit l’exemple le plus éclatant d’une raison pure qui a réussi à s’étendre d’elle-même et sans le secours de l’expérience. Elle
est nécessaire et elle progresse ; c’est donc qu’elle n’est pas empirique ni analytique ». Comment ?grâce aux jugements synthétiques a priori.

Programme du cours

I) Introduction et problématique de la critique de la raison pure


1-1 introduction à la critique de la raison pure
1-2 problème général de la raison pure (introduction de la CRP, pg VI, page 43)
1-3 problématique de la seconde préface
1-3-1 : la méthode et la révolution copernicienne
1-3-2 l’a priori et le transcendantal

II) Explications détaillées des textes de la Préface de la CRP

Préambule : préface, structure et fondement

2-1 Première étude : « Si dans le travail que l’on fait sur des connaissances…..chercher dans les sciences proprement et objectivement
appelées de ce nom »

Faut –il éviter de se contredire ?

2-2 Deuxième étude : « En tant qu’il doit y avoir de raison dans les sciences….tant de siècles en était restée à de simples tâtonnements »

La référence aux faits garantit-elle à elle seule l’objectivité de la connaissance scientifique ?

2-3 Troisième étude : la métaphysique, connaissance spéculative de la raison tout à fait isolée……nous y invite de le remplir, si nous pouvons,
par des données pratiques ».

2-4 Quatrième étude : Mais si la Critique ne s’est pas trompée en nous apprenant à prendre l’objet….. Je dus abolir le savoir afin d’obtenir une
place à la croyance »

Cours

1. Introduction et problématique de la Critique de la Raison Pure

1-1 introduction à la critique de la raison pure de Kant

Critique de la Raison Pure Page 1


De la philosophie comme système et doctrine à la question fondamentale de la métaphysique : qu’est ce un homme et
quel est le besoin de la raison ?

LA CRITIQUE DE LA RAISON PURE---- Système(A)----doctrine(B)-----idée d’une science(C)----qu’est-ce un homme ? (D)----


propédeutique à une métaphysique (E)

La CRP est la partie la moins fondamentale pour le projet de Kant ainsi que le confirme la CFJ comme confirmation des thèses de la CRP
et la CRPr. Comment comprendre cette assertion ? tout simplement parce que la CRP aura pour objet essentiel de ne nous faire comprendre que pour sauver
la métaphysique, il faut abroger la prétention de la raison à connaître le supra sensible et orienter la métaphysique dans l’ordre pratique. La solution de la
Critique est d’ordre pratique.

La métaphysique ne sera donc plus une science de l’absolu ce qui n’est qu’une chimère ou une prétention de la raison, mais une philosophie de l’humanité car
elle comprend l’homme et le monde comme rendant possible la réalisation du bien. Ainsi que le dit Kant dans la CRPr ( AK,XX,7) la métaphysique « a une
intention dirigée vers la fin ultime ». L’espérance n’est plus simplement une croyance en Dieu mais une philosophie de l’espérance dans la Foi des progrès de
l’homme en ses progrès historiques. Autrement dit, la CRP fonde la métaphysique, c’est-à-dire une philosophie de l’humanité car l’homme dans la nature c’est
l’intelligible dans le sensible. L’homme est la compréhension de l’humanité de même que la compréhension de l’humanité est la métaphysique.

Kant inaugure la réflexion de la philosophie sur elle-même : Qu’est ce que la philosophie ? La réponse est la suivante : elle n’est pas une science ( confère cours
introductif sur la science) mais elle est une connaissance rationnelle accomplie. La philosophie a pour objet la nature ( philosophie pure théorique) et la liberté
( philosophie pratique).

Kant ajoute :

A) la philosophie comme système.

Le système est défini dans la dialectique transcendantale ( théorie des raisonnements), page 558, en ces termes « j’entends par système l’unité
de divers connaissances sous l’idée ». L’idée est un concept rationnel auquel nul objet ne correspond comme nous le savons déjà. Nous
pouvons alors dire que puisque la totalité de l’expérience possible ne peut être elle-même le contenu de l’expérience, il n’existe pas d’expérience de la totalité
de l’expérience. L’idée est donc une détermination non sensible. L’idée est synonyme de totalité.

On peut donc dire que La CRP est système dans le sens où elle unité qui renferme la totalité.

Pourquoi appeler cet ouvrage ainsi que les 2 autres ouvrages « la Critique » et non pas traité de Philosophie pure tout simplement ?

B) La critique comme possibilité d’une doctrine


La Critique examine la possibilité d’une doctrine de la raison subjective. Elle est dite propédeutique c’est-à-dire introduction à une réflexion de la philosophie
sur elle-même. En ce sens, La Critique est la réalisation de la critique de la raison.

De plus, si nous comprenons La doctrine « le principe métaphysique de la nature et celui des mœurs et du
droit », alors La critique de la raison pure est donc une métaphysique de la raison et la Critique de la Raison pratique une métaphysique rationnelle de
l’agir envisagé selon le principe non de l’intention et de l’action.

La Critique, comme système et comme doctrine, est donc une métaphysique de la nature et de la liberté. La
métaphysique désigne la science du supra-sensible et le supra-sensible désigne tout ce qui tient à la liberté et à la
moralité.

C) la Critique et l’idée d’une science


. Pourquoi ? parce que cela révèle la scientificité et la systématicité de la doctrine.

c’est l’unité de la connaissance intellectuelle, l’unité dans le contenu qui est


Mais tout d’abord, qu’est -ce que La science ?

affirmé. L’unité renferme une totalité qui révèle la scientificité et la systématicité de la doctrine.
------On comprend alors pourquoi nous pouvons définir la raison, comme dans notre introduction en début d’année comme une TOTALISATION des actes de
l’entendement. La raison est la faculté des principes lorsque l’entendement est la faculté des règles ( unifie le donné de l’intuition en produisant des concepts).
L’entendement, en tant que faculté des règles consiste à distinguer, mettre de l’ordre, rendre en quelque sorte conscient ce qui n’est que le divers des choses.
L’entendement rend intelligible la diversité sensible, alors que la Raison totalise et unifie ces actes.---------

Critique de la Raison Pure Page 2


On peut donc dire Critique comme un système est fondé sur l’idée de science car elle l’unité de la diversité en s’intéressant à la nature de l’lhomme et à sa
raison.

Il est essentiel d’éviter tout malentendu. Il n’y a pas de science métaphysique car il n’y a de science que du sensible subsumé sous le concept. Il est donc une
illusion de la raison que de vouloir connâitre Dieu, la liberté ou l’immortalité de l’Ame . L’échec de la métaphysque comme le dit justement Kant dans la
seconde Préface ne vient pas du fait que l’homme vise trop haut ( un homme ne vise jamais trop haut) mais qu’il croit atteindre Dieu ou la liberté par un
savoir. Sauver la métaphysique, c’est supprimer le savoir pour laisser la place à la croyance. On peut croire en Dieu ou en la liberté comme destination de
l’homme mais pas le connaître. La philosophie comme le dit justement la Seconde Préface est une philosophie de la limitation du savoir et de l’inintelligibilité
de la la liberté pour rendre possible une philosophie de la liberté.

D) La critique et l’ homme ?
Dans la Préface, Kant dit clairement, ce n’est pas les catégories qui l’intéressent, mais la déduction des catégories. Ce que veut dire Kant que ce qui l’intéresse
n’est pas de répondre à la question comment fonctionne le cerveau ? mais QUE PUIS JE CONNAITRE,
QU’AI-JE LE DROIT D’AFFIRMER ? :
dans un premier cas, nous nous intéressons au fonctionnement de la matière. Dans le second cas, nous
nous intéressons à l’homme
Kant s’intéresse à l’homme en posant trois questions fondamentales : Que puis-je connaître, que dois-je faire ? que m’est il permis d’espérer ?

Ces questions ne sont pas des questions de fait, elles ne reposent pas sur un constat, mais ce sont des questions de droit et de légitimité.

En s’interrogeant sur l’homme, la CPR pose la question de l’homme non pas compris comme un fait de la nature ( un phénomène) mais comme un être doué
de raison ( un noumène). Il questionne l’homme qui apprend à se servir de sa raison, le philosophie comme « le législateur de la raison » ( Page 562, LIGNE 8)
).

-----La critique en tant que philosophie transcendantale aura donc pour objet de dire cette téléologie de la raison humaine qui n’est que la conscience de soi de la
raison. ----------

La philosophie permet donc de poser les fins de la raison elle-même. La philosophie exprime cette téléologie de la raison et donc contribue à réaliser la
raison. De même que l’histoire ( philosophie des lumières) démontre l’efficace du développement de la raison, la philosophie intervient dans l’objet qu’elle
exprime à savoir la raison humaine.

Comprenons alors que si la philosophie est un système, une doctrine dont l’objet est l’homme, les connaissances en tant que système permettra peut être
alors de comprendre ce qui peut favoriser les fins essentielles de l’homme. Ce n’est pas la même chose de dire que la raison vaut pour raisonnement et donc
pour exploitation de l’homme que de pouvoir montrer que le besoin de la raison est infini. LA DESTINEE DE L HOMME N’EST PAS DU TOUT LA MEME : dans le
premier cas, l’homme ne vit que pour exploiter son prochain, dans le second cas, l’homme vit pour réaliser l’absolu en considérant autrui comme une fin et la
liberté comme nécessaire à la vie

E) La critique est alors une Propédeutique à une métaphysique


Nous PARLONS DE PROPEDEUTIQUE : la propédeutique est une introduction à une étude, un enseignement préliminaire ( on parlait de paideuein « ce qui
veut dire « enseigner ») et la propédeutique fut en France, jusqu'en 1966, le nom de la première année d'études supérieures). La propeudeutique est donc
un enseignement préliminaire non pas un instruction fermée sur elle-même. Elle n’est pas non plus un système fermé sur lui-même. Corrélativement en tant
qu doctrine de la raison elle n’est dogmatique, fermée sur elle-même. Elle se pose des limites, une limitation qui vise à limiter le pouvoir de la raison afin
d’éviter tout dogmatisme de la raison.

Nous parlons de métaphysique qui a pour objet une philosophie pure : cela ne veut pas dire que la philosophie empirique n’a pas de sens, mais elle ne peut
pas fonder une vérité sur une perception pas plus que l’on ne peut fonder une morale universelle sur des déterminations empiriques, liés au déterminisme
matérielle ou à la psychologie de chacun. En réalité, l’expérience n’a de sens que parce que sont appliqués des principes purs ou a apriori de la raison.

La critique est donc une propédeutique à la raison pure qui permet de constituer cette doctrine qui a pour objet la métaphysique :

Précisons alors clairement la nature de la métaphysique. Elle a pour objet une philosophie pure c’est-à-dire qu’elle permet de penser l’absolu. Cela est rendu
possible par le fait que la métaphysiquen’est pas ce qui est au-delà de la physique ( ce qui ne veut rien dire) mais bien : toute idée de la raison qui
dépasse l’expérience et les phénomènes donné par l’ordre de la nature » ce qui veut dire que l’expérience ne peut être
donnée ( désir de Dieu ou de la liberté) le désir d’absolu ne ne peut désirable dans son objet sensible et quant à son objet intelligible, comment pouvoir le
désier alors que je ne peux prétendre à aucune expérience. Quant à la connaissance métaphysique, elle m’est refusée car je ne peux intuitionner
rationnellement l’objet de mon désir car je ne peut simplement que le penser.

On peut compléter cette définition par celle proposée par Kant dans la Critique: la métaphysique « expose le système de la raison pure
dans le domaine théorique et moral. «
On peut donc conclure ce chapitre.

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Nous savons à présent que la CRP est un système, une doctrine de la philosophie qui s’interroge sur l’homme et sur la métaphysique c’est-à-dire sur ce qui
dépasse l’expérience donnée par la nature mais répondu au besoin de notre raison. La métaphysique expose le système de la raison pure dans le domaine
théorique en répondant à la question « que puis je savoir » et au domaine pratique « comment dois je agir pour réaliser ma liberté et réaliser mon
espérance ? « La métaphysique en tant que besoin de la raison est donc particulièrement utile à l’homme. Si la question de la science permet de comprendre
le problème du fondement stable et pérenne d’une connaissance, ce qui intéresse la Critique n’est pas science mais les fondements d’une métaphysique
pérenne dont a besoin l’homme.

En ce sens, on ne peut se permettre d’étendre le pouvoir de la raison au-delà de certaines limites que poseront la critique et notamment d’affirmer que l’on
peut connaître sans intuition et que l’on peut donc exiger un savoir de Dieu, de la liberté, du commencement du monde ou de l’immortalité de l’Ame alors
qu’aucune intuition ne correspond au concept. C’est pourquoi, nous PARLONS DE PROPEDEUTIQUE : la propédeutique est une introduction, mais aussi une
limitation qui vise à limiter le pouvoir de la raison afin d’éviter tout dogmatisme de la raison.

--------------------------------------préface exposé par Charles Serrus dans la CRPure ( editions Quadrige) A la page 254 de la Critique de la Raison Pure, dans
la dialectique transcendantale, Kant explique la raison de l’élaboration de l’esthétique transcendantale. « toute notre connaissance commence par les
sens, passe de là par l’entendement et s’achève dans la raison ». Corrélativement dans
l’introduction de la Critique il définit la
notion de transcendantal « j’appelle transcendantale toute connaissance en général qui s’occupe
moins de ces objets que de nos concepts a priori des objets «. Est transcendantale une connaissance d’un objet de ce qui
a en elle d’a priori et de formel par opposition à ce qu’il y a de posteriori et de matériel dans le phénomène ( VII de la première préface). On peut donc
dire que l’esthétique transcendantale impose ses conditions à la connaissance et la logique transcendantale sera transcendantale du fait de son
application à la sensibilité. (IX) « la mathématique fournit l’exemple le plus éclatant d’une raison pure qui a réussi à s’étendre d’elle-même et sans le
secours de l’expérience. Elle est nécessaire et elle progresse ». Elle n’est pas empirique, ni analytique. Comment grâce aux jugements synthétiques a
priori. A priori est dérivé des analytiques d’Aristote tout en prenant un sens différent. A priori désigne selon Aristote ce que le premier et le plus connu
qui se dit en deux sens, par rapport à la sensation, qui est le plus près de nous et par rapport à la chose en soi, ce qui en est le plus éloigné. A priori
désigne ce qui provient des causes lorsque le terme a posteriori désigne les effets. Kant en détourne l’usage primitif pour désigner la productivité de
l’ame dans la connaissance, la forme de la pensée par opposition aux phénomènes qui désignent de simples représentations et non des choses en soi ;
choses en soi impossible à connaître . On peut donc dire que l’idéalisme transcendantal consiste en une doctrine d’après laquelle nous concevons les
phénomènes comme de simples représentations, d’une part, l’idéalisme transcendantal désigne la théorie qui ne fait du temps et de l’espace que des
formes sensibles de notre intuition et non des déterminations données par elles-mêmes d’autre part. ( XII). Tout ce qui est pensé à travers les formes de
la sensibilité sont de l’ordre phénoménal ce qui ne veut pas dire que le noumène ne peut pas être pensé. Le noumène ne signifie pas une forme
déterminée de quelque chose, mais simplement la pensée de quelque chose en faisant abstraction de toute intuition sensible. Quant à la logique
transcendantale qui succède à l’esthétique transcendantale, elle ne désigne pas la logique, la pensée qui est objet d’elle-même, mais elle désigne la
théorie de la connaissance portant sur les éléments logiques de la pensée. La logique transcendantale étudie le concept et le jugement. Le concept
désigne l’objet de la pensée(XIII). « nous ne connaissons que par concept ». Quant au jugement, »ce n’est pas une pensée mais une fonction »
L’entendement est l'unification du donné de l'intuition, de la perception qui est une intuition empirique. L’entendement permet par la production des
règles de donner l’unité à la diversité sensible.

(XVI) L’intuition empirique est requise pour que la science prenne un objet. La mathématique remplit cette condition. Elle le fait par construction de la figure,
qui bien qu’elle émane d’une productivité a priori n’en est pas moins une réalité empirique. Ainsi tout concept, objet de la pensée exige une forme logique. Il
doit se rapporter à un objet. En unissant la forme de la sensibilité à l’entendement, nous déterminons la pensée d’un objet en général. La synthèse intuitive
porte sur un tout sans cesse inachevé. Elle constitue des finalités impensables comme l’infinité de l’espace ou celle d’une série numérique. Le concept au
contraire détermine un tout dans chaque objet auquel on l’applique. L’intuition ( XVII) assure l’avancement de la connaissance. L’entendement ne peut certes
embrasser la totalité de son objet, cependant il confère l’universalité à ce qu’il touche. Quant à l’intuition intellectuelle qui réunirait le pouvoir infini de
l’intuition à l’universalité du concept, il est impossible selon Kant.

C’est par le schème que la catégorie se rapporte à l’intuition, l’idée à l’expérience, le genre à son espèce. Le schème c’est une idée générale, un produit de
l’expérience passé et un plan pour l’interprétation pour l’expérience future. ------------------------------------------------

1-2 Problème général de la raison pure ( Introduction de la CPRP, paragraphe VI, page 43

EXPLICATION DE TEXTE LIBRE

Introduction à la Critique de la Raison Pure de Kant

« Problème général de la raison pure »

Editions Quadrige, Presses Universitaires de France, pages 43 à 44

De « Or, le vrai problème de la raison pure tient dans cette question » à « il y a eu réellement dans tous les temps une
métaphysique, et c’est pourquoi, il y en aura toujours une ».

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Synthèse : il est évident que l’objet de la métaphysique n’est pas le même que celui des math ou de la physique. Cependant,
on peut constater avec pragmatisme que les sciences sont sur une voie sure alors que la métaphysique erre et ne connaît
aucun progrès. La Problématique est de rechercher ce qui unit la science avec la métaphysique. Quels sont les fondements
possible d’une métaphysique ? Afin de répondre à cette question Kant s’interroge sur la généalogie des disciplines qui ont
montré leur efficacité. A partir de de constat, il comprend que ce qui unit l’ensemble des disciplines, métaphysique y compris
c’est le JSA. Le jugement c’est une acte de foi en la valeur. Ne pas porter de juger c’est ne rien pouvoir affirmer comme acte
de foi. Juger c’est savoir que l’on peut dire que quelque chose a une valeur ou n’en a pas qu’elle est vraie ou fausse, juste ou
injustes, belles ou laides. S’il n’existe pas de jugement, il n’existe pas de Science possible et aucune métaphysique ne peut
être fondée. Sans JSA, le jugement n’est qu’empirique dépendant du temps et de la psychologie de chacun. On ne peut rien
fonder de stable et de pérenne. D’où l’importance des JSA qui émanent de la raison et qui permettent l’énoncé de
propositions vraie et certaines.

A la question « comment une métaphysique pure est-elle possible ? » on peut être surpris de constater que dès la Seconde
Préface de la Critique de la Raison Pure où Kant s’interroge sur la voie sure de la Science et que dans l’Introduction du livre
éponyme ( du même nom), cette interrogation vaut toujours en se posant parallèlement, la question du fondement de la
mathématique et de la physique.

La problématique posée par ce texte situé dès l’introduction de la Critique de la Raison Pure est la suivante : quelles sont les conditions de possibilité d’une
science ? Afin de comprendre ce que sera ou pourrait être alors une métaphysique stable et pérenne.

Après avoir fondé une science sur des jugements synthétiques a priori qui ne sont que des jugements apodictiques (nécessaires), universels et vrais, pourra alors
être analysée par la Critique, la fonction de la raison pure théorique, son rôle et son pouvoir.

L’enjeu est donc moins de fonder une science que de comprendre ses fondements afin de rendre possible une métaphysique
stable et pérenne. Qu’est ce qui unit les mathématiques, la physique et la métaphysique alors que leurs objets
d’étude diffèrent : les Jugements Synthétiques A priori ( JSA) ? La métaphysique peut-elle prétendre à ce savoir ?
ou tout simplement est –il possible de fonder rationnellement une métaphysique ?

Terminologie

A) Jugement analytique (JA) : « le corps est étendu » : il s’agit d’une explicitation d’un phénomène qui ne nous apprend rien de plus. Le jugement est explicatif.
Analyser le concept du sujet afin de déterminer ce qui est visé.

B) Jugement synthétique (JS) : le corps est pesant, apporte une donnée nouvelle, une connaissance en sus de celle de l’étendue du corps. JS ajoute au concept
du sujet A, un prédicat qui a un caractère nouveau. Les JS étendent notre connaissance ; ce que ne fait pas le JA

C) A priori : ne dérive pas de l’expérience, par exemple, le corps est pesant, dérive de l’expérience, de même une maison doit avoir des fondations pour ne pas
tomber est un jugement dérivé de l’expérience. A priori signifie que le jugement ne dérive pas du phénomène, de l’ensemble des phénomènes appelés
expérience mais émane de la raison.

Par exemple, les propositions mathématiques sont des Jugements Synthétiques A priori (JSA). Elles ne sont pas empiriques, mais apodictiques ( veut dire
nécessaire), vraies et universelles.

Lorsque nous disons que la raison et productrice de lois et de principes, d’une part, et qu’elle permet de juger le vrai du faux, d’autre part, cela veut donc dire
que seule la raison est source de jugements purs qui ne sont pas mêlés à l’expérience, les jugements synthétiques a priori (l’entendement quant à lui produit les
concepts purs).

A la question, « comment un métaphysique est-elle possible ? », Kant répond en interrogeant la mathématique, puis la
physique.

En effet, quand bien même leur objet diffère, les sciences certaines (apodictiques) la mathématique et dans une moindre mesure la physique ont quelque
chose en commun avec la métaphysique, les Jugements Synthétiques A priori.

Qu’est ce qui unit les mathématiques, la physique et la métaphysique alors que leurs objets d’étude diffèrent : les
JSA

Critique de la Raison Pure Page 5


La question que pose ce texte intitulé « problème général de la raison pure » Qu’est ce qui peut permettre à la métaphysique de poser des JSA à l’instar des
math et de la physique ?

Quelles sont les possibilités de possibilité des- JSA ?- La métaphysique est-elle susceptible de répondre aux conditions de possibilité de JSA ?

Nous ne perdons pas de vue le décalage entre la math-physique/ et la métaphysique. La métaphysique peut- elle prétendre à ce savoir ? Telle est la question
fondamentale que se pose ce texte et de façon plus générale l’introduction à la première Critique (la deuxième est la Critique de la Raison Pratique, la troisième
et dernière est la Critique de la Faculté de Juger)

Kant veut s’assurer du bienfondé du JSA.

Le raisonnement est donc le suivant : afin de pouvoir fonder une science sur les JSA, il faut tout d’abord, confronter la thèse du JSA avec celle de Hume qui dénie
toute production a priori de jugements au niveau de la raison. En confrontant sa thèse avec celle de Hume, si la thèse est validée, alors le JSA est possible et
l’hypothèse d’une métaphysique comme science sera alors validée

En effet, si tout jugement est empirique, alors aucun jugement n’est a priori.

Donc, la notion de JSA est absurde- Il faut donc tester cette notion à partir d’une analyse critique du principe de causalité afin de la valider ou de l’invalider.

L’enjeu du débat n’est autre que le salut ou la ruine de la métaphysique, sa justification ou tout simplement la destruction de toute philosophie pure.

Dans cette perspective, la confrontation avec l’empirisme ou le scepticisme constitue un contrepoint négatif indispensable pour assumer les bases de la critique.

Le champ du savoir humain se caractérise par contraste. A l’état d’incertitude de la métaphysique, existe la certitude des math et de la physique.

D’où la question de Kant qui n’est pas comment est possible un métaphysique mais bien plutôt est ce qu’il est seulement possible de fonder une
métaphysique ?

Nous constatons en effet que le savoir suprême appartient à la Mathématique, pas parce que son objet est exceptionnel, mais tout simplement parce que la
raison a su poser des –JSA-. En d’autres termes, le privilège du savoir des mathématiques tient moins à son objet qu’à la raison qui sait constituer un savoir
rationnel car ce savoir ne doit rien à l’expérience.

Parallèlement, les énoncés métaphysiques répondent à la question « l’Ame est-elle une substance ? Que dire de l’existence de Dieu, de la Détermination du
Monde ? De l’indéterminé de l’absolu ? Et bien évidemment de La liberté ?

Ces questions métaphysiques qu’elles soient, Dieu, l’immortalité de l’Ame ou la liberté sont des concepts transcendantaux (qui ne sont pas dérivés de
l’expérience mais ne sont que le produit de la raison pure) hors de toute expérience possible et synthétiques car leurs énoncés apportent une détermination
positive.

Or, la difficulté qui surgit lorsque l’on parle d’énoncés métaphysique à la différence des énoncés mathématiques, est que les premiers énoncés conduisent à
une incertitude qui ruine la métaphysique alors que seconds sont certains en permettant la constitution d’un vrai savoir (apodictique). L’incertitude règne dans
la métaphysique alors qu’elle est ignorée en mathématique.

Pourquoi cet état des choses ? : La Critique prend alors du recul et cherche la cause des difficultés.

En prenant du recul, la critique peut montrer sans se tromper que la ruine de la métaphysique, c’est le dogmatisme de la pensée alors même que la Critique de
la Raison Pure cherche une méthode et une propédeutique (c’est-à-dire enseignement préliminaire et non dogmatique) à une métaphysique.

Car la métaphysique concerne les besoins de la raison. Elle est donc essentielle à l’homme. Elle est même plus utile à l’homme que la Science.

Dans cette perspective, la théorie de Hume conduit à une mise en doute sceptique du jugement synthétique a priori et de tout savoir a priori. Kant se doit alors
d’analyser la position de Hume afin de démontrer que les jugements synthétiques a priori sont a priori et ne dérivent pas de l’expérience.

L’analyse de Kant s’effectue en deux parties.

Dans un premier temps, il fait l’éloge du philosophe dans la mesure où dans le Traité de la Nature Humaine, section VII, Hume a mis en œuvre une philosophie
critique.

Mais dans un second temps, Kant considère cette critique comme incomplète et particulièrement ruineuse pour toute métaphysique.

Le problème du rôle de la raison et de sa capacité à énoncer des jugements apodictiques est analysé par Hume à travers le principe de la causalité.

Hume, selon Kant, a saisi le caractère synthétique du rapport causal. Hume a compris le pouvoir de l’entendement par lequel on ne peut comprendre le concept
d’une chose à l’existence d’une autre chose, de manière nécessaire sans faire intervenir le principe de la causalité. A implique B c’est-à-dire l’apparition du
phénomène A implique l’apparition du phénomène B dans le temps que parce qu’il y a un rapport synthétique de la causalité.

Cependant le constat de Hume est juste mais limité.

Critique de la Raison Pure Page 6


S’il est juste de dire que l’expérience ne peut établir la connexion entre A et B. Tout ne dérive pas, en effet de l’expérience. Afin de comprendre la causalité,
nous devons la situer sur un autre plan que la relation contingente du phénomène A induisant le phénomène B.

En ce sens, le constat de Hume est limité. En effet si l’on dénie à l’entendement le pouvoir des règles à l’instar de Hume, alors l’expérience n’offre que des
conjonctions mais pas de connexion C’est pourquoi en se contentant de nier le pouvoir de l’entendement, la causalité ne peut donc plus être comprise de
manière stable et pérenne en étant produite par l’entendement. C’est pourquoi Kant introduit nécessairement la causalité selon la forme sur laquelle on
subsume un contenu afin qu’elle ne reste pas qu’à l’état d’un phénomène soumis au temps qui passe.

On peut donc dire, que Hume a bien analysé que l’expérience ne nous fait pas comprendre ce rapport synthétique. Mais il n’a pas voulu les conséquences de
cette affirmation. Si l’expérience, en effet, ne nous fait que percevoir un changement d’état d’une chose A en une chose B, alors il faut chercher en nous dans
l’entendement le principe de la causalité et plus généralement le principe des JSA qui rendent la science possible. Autrement dit, si l’expérience ne nous fait pas
comprendre le rapport synthétique de la causalité, il faut donc se situer sur un autre plan, non pas dans le temps des phénomène mais en l’homme et plus
précisément en son entendement producteur de catégories pures.

C’est parce que Hume ne peut admettre le pouvoir législateur de la raison pas plus que le pouvoir créateur de l’entendement (il fonde des catégories dont celle
de la causalité) qu’il ne va pas au bout de son raisonnement et se contente d’affirmer que l’expérience n’est ni le produit de la raison et de l’entendement.

C’est pourquoi, Hume n’ accepte que l’hypothèse réductionniste de la causalité du point du vue strictement empiriste. « Je vois A implique B » ce qui veut dire
que le résultat B n’est que le résultat de l’habitude de voir A qui entraine toujours B.

En d’autres termes, et dans ces conditions, il n’y a pas de fondement à la causalité. La causalité n’ est que le produit de l’habitude et de notre croyance selon
Hume : « je crois A implique B » .

Hume décrit une genèse psychologique d’un rapport de phénomènes dans le temps lorsque Kant développe une explication transcendantale en distinguant la
forme de la matière, la perception de ce qui est de l’ordre de l’entendement et des catégories pures produites par elle.

Dans cette perspective, le parti pris empirique détruit toute possibilité de la causalité car la causalité ne dérive pas de l’esprit mais de la matière ou de
l’expérience. L’expérience n’est pas un fait de la raison mais le produit des effets de la nature dans le temps. L’expérience est alors le produit de notre de notre
croyance et de nos habitudes qui font que à la répétition d’un phénomène on induit que B suit A dans le temps.

Les conséquences sont alors les suivantes : si nous renonçons au jugement de causalité universel, parce que ce la causalité ne serait qu’une croyance ; nous
devons alors renoncer à tout jugement et donc à tout valeur dans des énoncés tels que « il existe un commencement au monde, et » l’intelligible cause d’une
série indéfinie des phénomènes est possible ». Ces énoncés deviennent alors infondés, le produit de la psychologie de chacun : la métaphysique est donc
anéantie. .

Cependant, si nous devions accepter cette hypothèse comment comprendre alors que la mathématique est possible comme science ? En effet, si nous suivons
le raisonnement de Hume et des empiristes voire des sceptiques, si tout énoncé dérivait de l’expérience, il n’existerait aucun énoncé fondé universellement en
raison. Seuls les énoncés seraient le produit de l’expérience alors même que les axiomes sont justement en dehors de toute expérience saisis dans l’intuition.
Imaginons un instant un théorème du triangle isocèle fondé que sur l’expérience, il n’aurait aucune valeur car ce qui est VRAI ET INDUBITABLE est le JSA produit
par la raison en dehors de l’expérience et de toute intuition sensible.

Ainsi l’empirisme de Hume dépasse le cas de la causalité et conduit de facto au scepticisme et à la ruine non seulement de la science mais toute
métaphysique future à établir dans la présente Critique.

Cette analyse confirme alors la nécessité d’une réflexion philosophique systématique.

Les deux derniers alinéas montrent la ligne de démarcation entre les Mathématiques - la physique et la métaphysique. S’agissant des deux premières sciences,
quelles sont les modalités qui les rendent possibles alors que pour la métaphysique, on ne peut se poser la question raisonnable non pas de savoir si elles sont
ou seront une science mais tout simplement et avec humilité, la question des conditions de possibilité de son existence.

En réalité, quand bien même, le but essentiel de la métaphysique est de satisfaire les besoins de la raison, il n’en demeure pas moins que se pose encore la
question des conditions de possibilité de son existence car elle constitue un champ de ruine pour deux raisons essentielles.

La première, parce que certains se sont autorisés à accroitre démesurément le pouvoir de la raison en pensant la servir alors même qu’elle prétendait tout
connaître alors qu’aucun objet de l’intuition ne remplissait le concept. La raison en est devenu dogmatique en prétendant tout savoir alors qu’elle ne pouvait
que penser les idées de la raison pure.

La seconde raison, est produite par l’empirisme qui, en s’arrêtant au stade de l’expérience et au niveau de la conscience sensible et perceptive n’a pas compris le
pouvoir propose de l’entendement et de la raison de fournir les lois et les principes de la compréhension des phénomènes.

Dans le dernier alinéa, enfin, Kant distingue deux points de vue possibles. Il se tourne vers cette raison humaine qui a consacré tant d’efforts à poser le
problème métaphysique sans résultat.

Cependant, selon Kant cette disproportion entre les efforts de la métaphysique et ses médiocres résultats sont le signe d’une « disposition naturelle ». Que peut-
on entendre lorsque l’on dit que la métaphysique est « une disposition naturelle » de la raison et donc une réalité ?

Nous devons bien comprendre que la métaphysique en tant que disposition précède toute doctrine établie. Avant d’être une doctrine, que la Critique de la
Raison pure vise à établir, la métaphysique est une exigence de la raison. En tant qu’exigence de la raison, quel que soit l’état de cette doctrine- et nous savons à

Critique de la Raison Pure Page 7


la lecture de l’introduction de la Critique, qu’il s’agit d’un champ de ruine- la métaphysique, revient et renaît et renaitra toujours. La métaphysique est en ceci
particulière qu’elle est un besoin urgent de la raison alors même que la Science stable et pérenne l’est bien moins pour l’homme.

Lorsque Kant énonce clairement que la métaphysique est un besoin de la raison.

Rappelons la distinction opérée en début d’année entre la raison et l’entendement. L’entendement est le pouvoir des règles c’est dire le pouvoir de ramener
les phénomènes à l’unité au moyen de règles. Autrement dit, l’entendement unifie les données empiriques. En ce sens, la tâche de l’entendement est toujours
infinie car il subsume sous ces règles, le matériau infini de l’expérience.

Autrement dit, avec l’entendement, on ne satisfait ni l’homme ni la raison car on ne peut jamais atteindre l’absolu.

Seule, la raison peut répondre aux besoins de l’homme de penser l’inconditionné et donc la liberté. C’est pourquoi, nous pouvons dire, que la raison, par
opposition à l’entendement, se caractérise par l’unité la plus haute, un achèvement, toujours refusé, à l’entendement.

La raison est donc bien cette faculté des principes, faculté à maîtriser l’inconditionné en tant que pensé, à maîtriser la totalité de la série des conditions. Il
existe une légitimité reconnue à la raison de dépasser la série des phénomènes, à se hisser au-dessus de l’expérience. L’idée de la raison est transcendante et
intelligible.

Cependant, l’insatisfaction de la raison reflète un intérêt légitime. C’est pourquoi il existe une réelle disposition métaphysique dans la nature de la raison.

Conclusion

On s’étonne de la primauté accordé aux mathématiques dans le domaine du savoir. Les mathématiques sont la pierre de touche de la possibilité du JSA*.
Lorsque la métaphysique chancelle, Kant se tourne vers les mathématiques considérées comme une connaissance rationnelle pure. Les mathématiques sont le
Rampart contre le scepticisme. Cependant, en aucun cas les mathématiques ou les sciences en général, ne sont capables de satisfaire les exigences de la raison.
Certes, il existe une primauté du savoir à la science rationnelle, à l’instar des mathématiques, car celle-ci construit des concepts grâce à l’intuition, capacité
refusée à la métaphysique, mais il exclut pour Kant que la raison humaine se borne au savoir. En effet, la raison humaine poursuit un besoin et un but. La nature
est une providence par laquelle toute faculté est appelé à un but. La fin de la métaphysique n’est donc pas spéculative. La fin de la métaphysique est pratique* :
refonder la métaphysique signifie que l’on réoriente cette dernière vers un but pratique.

NB * : - « JSA » veut dire jugements synthétiques a priori

: -« pratique », signifie morale dans le sens transcendantal c’est –à dire non dérivé de l’expérience. L’objet de la deuxième Critique est bien de fonder une
morale transcendantale car non dérivée de l’expérience.

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1-3 Problématique de la seconde préface

La question essentielle posée dans la seconde préface est celle de la méthode et de la possibilité de l’existence d’une métaphysique non dogmatique.

Nous allons donc tenter de comprendre la seconde préface autour deux pôles de réflexion :

 Premier pôle en I : La méthode et la révolution copernicienne


 Le second pôle en II qui traverse de part en part le problème de la raison pure que nous avons partiellement traité en expliquant le texte éponyme
de l’introduction, question et problématique récurrents dans la seconde préface, il s’agit en l’occurrence de l’a priori et le transcendantal

Première section : la méthode et la révolution copernicienne

Seconde section : l’apriori et le transcendantal

1-3-1 la méthode et la révolution copernicienne

Tout d’abord, après avoir lu la seconde préface, nous pouvons constater avec quelle force et obstination, Kant refuse de se résigner à l’impossibilité de la
métaphysique et ceci pour au moins deux raisons essentielles à bien comprendre. La première raison tient au BESOIN DE L’HOMME DE RECHERCHER
L’ABSOLU OU LA METAPHYSQUE ET la seconde raison consiste en UN ACTEDE FOI DANS LA VALEUR

La première raison que nous avons expliquée dans le problème de la raison pure, tient à la conviction que notre nature d’homme raisonnable, exprime le
besoin incessant de rechercher la métaphysique en considérant que l’intérêt de l’homme raisonnable consiste bien moins à savoir et donc à la philosophie
spéculative ( alors même que nous étudions la CRP) qu’à réaliser le projet de tout homme raisonnable visant à être libre et à réaliser le règne des fins.

Rappel : j’abolis le savoir pour laisser la place à la croyance ;

Corrélativement, la seconde raison tient à un acte de foi. La seconde préface de la CRPr est un acte de foi en la valeur.

Lorsque nous affirmons que les valeurs de vérité, du bien, du beau notamment, nous affirmons ce qui nous distingue d’une machine aussi parfaite soit elle, nous
affirmons la valeur en l’homme et en l’occurrence dans cette préface la valeur en la raison. Ne sous-estimons pas cette tâche. Les dangers de la misologie sont
réels par paresse intellectuelle, par facilité morale ou tout simplement parce démagogie parce qu’il est plus facile de flatter les instincts que de penser en
profondeur.

La valeur en la raison constitue un véritable acte de foi alors même que « combien peu de motifs nous avons de nous fier à notre raison si seulement elle nous
abandonne dans un des sujets les plus importants de notre curiosité, mais si encore elle nous annonce par des illusions d’abord, pour nous tromper
ensuite « ? ». Il faut donc croire que l’aberration de la métaphysique relève d’une « méprise » d’un malentendu. On dû tout se tromper de route. Ainsi nous
comprenons que s’impose le projet d’un changement de méthode.

Cependant, si nous affirmons croire à la fécondité d’une méthode, c’est parce que nous pensons réellement possible la constitution d’une nouvelle science, ne
fût que pour se borner à être la science des limites de la raison. Ainsi Kant affirme que « puisque l’on ne peut pas s’en tenir à la simple disposition naturelle pour
la métaphysique, c’est-à-dire au pouvoir rationnel par lui-même…. Il faut qu’il soit possible d’arriver en ce qui la concerne à la certitude ou de la connaissance ou
de l’ignorance des objets c’est-à-dire de se prononcer ou sur des objets de ces questions, ou sur le pouvoir ou l’impuissance de la raison de rien juger par rapport
à elle, et par suite, ou d’étendre avec confiance notre raison pure , ou de lui poser par des bornes déterminées et sures ( page 44)…. La critique de la raison finit
donc nécessairement par la conduire à la science (page 45, introduction de la CRP, deux paragraphes après « problème général de la raison pure »).

Lecture page 15- première paragraphe-et histoire des disciplines en partant de la logique ( pg 2) et la mathématique et la physique ( pg 4 développé au pg 5
en considérant les mathématique et le pg 6 en considérant la physique) et au pg 7 « la métaphysique » (page 18).
Application à la sensibilité.

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Il y a un jugement pragmatique clair, dès le début de la Critique et de ce chapitre, d’un côté, on suit la voie sure de la science, de l’autre on ne la suit pas.

Dans ces conditions, s’éclaire comme naturelle la démarche que Kant retrace tout au début de la Préface à la seconde édition. Il s’en retourne à l’histoire des
disciplines. Pourquoi pour faire de l’histoire de la philosophie ? Alors même que dans l’architectonique de la raison pure (très importante section de la CRP dans
la théorie transcendantale de la méthode, dans l’avant dernier chapitre de la CRP) Kant mettait en garde contre l’illusion de ceux qui pensaient philosopher en
faisant de l’histoire de la philosophie « « aussi celui qui a spécialement appris un système de philosophie… celui-là n’a-t-il cependant qu’une connaissance
historique complète de la philosophie de Wolff. Il ne sait et ne juge que d’après ce qui lui a été donné ». Dans cette perspective, la philosophie se réduirait à
une histoire des idées au même titre que des écoliers apprennent leurs histoires. Paradoxalement, apprendre la philosophie revient à exercer une activité anti-
philosophique l’anti philosophe est celui qui ne puisse pas ses connaissances dans la raison quand bien même il critiquerait ce dont il a appris.

Comment comprendre alors ce retour en arrière vers l’histoire des disciplines. Il s’agit d’une généalogie visant à expliquer pourquoi et en quoi certaines
disciplines ont un statut scientifique et ont acquis « la voie sure de la science » (page 15 ? LIGNE deux).

Il ne s’agit donc pas à un retour vers l’histoire des idées qui se substituerait à notre analyse, bien au contraire car Kant entend qu’avec lui nous comprenons les
modalités qui font que certaines matières ont acquis une voie sure de la science, et donc que nous réfléchissons sur ce qu’est une science, mais il s’agit d’une
On peut juger bientôt d’après le résultat (page 15 ? LIGNE 3) ».Les mathématiques et la physiques on
analyse pragmatique. «
ne peut que le constater sans l’avoir encore expliqué ont un résultat, alors que la métaphysique tâtonne , » tombe
dans l’embarras » ( page 15 ; LIGNE 5) s’embarasse dans les conclusions et ne se met pas d’accord ( « il n’est pas possible de mettre
d’accord les divers collaborateurs sur la manière dont il faut poursuivre le but commun »( LIGNE 7,8), retourne en arrière et
change de route( page 15 LIGNE 6).

Il y a donc des connaissances qui suivent la voie sure de la science et d’autres pas.

Soumis à ce jugement pragmatique fondé sur le résultat, trois disciplines. La logique (page 15 et 16) puis les mathématiques et la physique. La logique est
strictement formelle et n’est donc qu’un vestibule de toutes les autres sciences.

Ne faisons pas de CONTRESENS : en aucun moment, il n’est question d’y chercher un modèle au point de vue de la structure ou de rechercher une méthode
pour cette nouvelle science qu’est la métaphysique. Ce qui nous intéresse c’est la MANIERE dont des sciences comme la mathématique et la physique sont sortis
de leur préhistoire et ont fondé une science sure en sortant de leurs tâtonnements.

Les math comme la physique ont une valeur de paradigme : écoutons Kant dans la CRPr, dans la deuxième partie intitulée « Méthodologie de la raison pure
pratique » La méthodologie consiste à répondre à la question de savoir comment les lois de la raison pure pratique peuvent avoir un accès dans l’esprit humain
et rendre donc la raison subjectivement pratique (page 161 CRPr). Kant s’interroge alors sur le rôle de l’exemple dans la morale. Les exemples peuvent servir de
modèle d’une part (page 164) afin d’exercer notre jugement («afin d’avoir sous la main des exemples pour les devoirs qui y sont proposés et d’exercer, par ces
exemples….le jugement de leurs élèves…. Formerait une bonne fondation pour l’honnêteté dans le cours futur de la vie »).Cependant, d’autre part, le paradigme
doit nous servir d’avertissement. Ils peuvent causer des illusions voire des frustrations « parce que ce qui n’aboutit qu’à de vains désirs et à de vaines
aspirations vers une perfection inaccessible ne produit que des héros de romans ».

Dès lors, nous comprenons que ces matières – les math et la physique- sont des paradigmes et intéressent au plus haut point notre recherche mais ne sont pas
exemplifiants.

C’est dans ces conditions que Kant est conduit à penser qu’elles sont devenues une Science par une révolution de méthode. La raison ne s’est plus penchée
vers l’expérience pour que cette dernière lui dise ce qui est, la raison s’est retournée vers elle –même et en elle-même pour dire ce qui doit être.
«l’histoire de cette révolution dans la méthode » (page 16, 5 ième LIGNE AVANT LA FIN DE LA PAGE) « » ( page 17, 3 ième LIGNE AVANT LA FIN
DE LA PAGE) uniquement « qu’elle doit chercher dans la nature et non pas faussement imaginer en elle conformément à ce que la raison y transporte elle-même
ce qu’il faut qu’elle apprenne » ( occurrence D concernant le rôle de la raison a priori qui délivre les lois de la nature non dérivées la physique est aussi
redevable de la révolution si profitable opérée dans sa méthode de l’expérience en page 17) De même en page 17, les
mathématiciens et physiciens (Thales et Galilée en l’occurrence) « comprirent que la raison ne voit que ce qu’elle produit elle-même… » ( occurrence C en page
17). En outre, page 16, occurrence B)

LE CHANGEMENT DE METHODE CONSISTE EN UN CHANGEMENT DE POINT DE VUE QU’EST POUR CHAQUE SCIENCE SA
REVOLUTION INAUGURALE, avec Thales et Galilée. Cette révolution de point de vue consiste en LA DECOUVERTE DU POUVOIR
LEGISLATEUR DE L’ENTENDEMENT. Au lieu d’aller chercher dans l’imaginaire ou dans l’expérience, les propriétés des objets
mathématiques ou les lois de la nature, LA RAISON LES CONSTRUIT ELLE-MEME SELON SES PROPRES PRINCIPES. Cette
révolution est accomplie par la philosophie elle-même, qui trouve l’objectivité de l’expérience et de la connaissance non dans
les choses mais dans le sujet connaissant.

Kant conclue une fois encore que «la mathématique et la physique sont les deux connaissances théoriques de la raison qui doivent déterminer leurs objets a
priori,… mais en tenant compte d’autres sources de connaissances que celles de la raison. Kant confirme le caractère a priori de la connaissance qui ne dérive
pas de l’expérience et dont le pouvoir émane de la raison, mais ce n’est pas à dire que la seule source de la connaissance provient de la raison. En effet, nous
savons notamment en mathématique, qu’elle procède par construction de concepts, mais qui pour ne pas être vide doivent être remplis par l’intuition. En
réalité, l’intuition intellectuelle est un mode de connaissance spécifique en sciences qui est refusé catégorie à la métaphysique car cela serait alors la faire
retomber dans ses égarements, en lui donnant l’illusion de connaître de façon dogmatique ce qu’elle ne peut que penser : on peut certes penser le
commencement du monde, penser Dieu, la liberté, mais en aucun cas remplir ce concept par une intuition intellectuelle. Enfin, à la page 16, il confirme encore
une fois si cela était nécessaire que dans le domaine des Sciences, elle doit connaître quelque chose a priori, que cela soit dans le domaine pratique ou dans le
domaine théorique. Il n’est nullement question de diviser la raison en deux mais bien de la penser comme faculté de jugement mais aussi pouvoir de produire

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des lois morales dans l’agir de chaque être raisonnable. «En tant qu’il doit y avoir de la raison dans les sciences, il faut qu’on y connaisse quelque chose
d’apriori…. »

Dans cette perspective, le changement de méthode opéré par les sciences est remarquable. Il est donc urgent si comme la raison nous le commande et en raison
du besoin qu’elle suscite en tout homme raisonnable, de réfléchir sur le caractère essentiel de ce changement de méthode si avantageux pour les sciences.
Pourquoi faire ? Pour à titre d’essai les prendre pour paradigme tout en ayant toujours à l’esprit cet avertissement de Kant dans la Méthodologie de la raison
pure pratique, dans l’avant dernier chapitre de la Critique de la Raison Pratique, que le paradigme peut permettre d’exercer un meilleur jugement mais peut
aussi conduire à des illusions et des frustrations. En d’autres termes, l’impossibilité d’imiter le paradigme peut conduire à la misologie ou à la haine de la raison.
Cet avertissement vaut pour toute la Critique. Croire en effet que par grâce à la méthode mathématique pourtant différente de celle de la métaphysique comme
nous venons de le voir car elle procède par construction de concepts et en appliquant ses concepts à l’intuition, faculté refusée par la Critique.

D’où

Tels sont donc l’avertissement mais aussi la leçon de Kant à ces lecteurs mais plus généralement à tous les hommes épris de raison et de liberté. Le changement
de méthode est suffisamment profitable aux autres sciences pour être tenté par la métaphysique d’autant que :

 On peut s’y sentir autorisé. Notre tâche est légitimée par le fait qu’il s’agit dans les trois cas d’œuvres de la raison
 La métaphysique constitue un réel besoin de la raison quand bien même elle n’a pas eu « l’heureuse
destinée de s’engager dans la
voie sure de la science » ; elle est cependant plus ancienne que toutes les autres et elle subsisterait quand
bien même toutes les autres ensemble seraient englouties dans le gouffre d’une barbarie entièrement
dévastatrice (page 18, PAGE 18, LIGNES10 à 13). Puis, LIGNES 2 à 4 du TROISIEME paragraphe, page 18, : » pourquoi la nature a-t-elle
mis dans notre raison cette tendance infatigable qui lui fait rechercher la trace, comme si c’était un de ses
intérêts les plus considérables ».
 On ne s’y risquera cependant qu’à titre d’essai pour éviter des désillusions et la misologie : Kant poursuit dans ce même paragraphe que le sujet qui
nous préoccupe la métaphysique est essentiel pour l’homme et sa destinée, mais on ne peut pas toujours s’y fier, elle nous apporte aussi des
désillusions et peut nous tromper
 Il ne s’agira que d’une hypothèse, mais d’un changement d’hypothèse, et ceci réaliser à double titre : d’une part la méthode classique de la science
consistant à subordonnée la connaissance à son objet avait conduit à l’hypothèse de BON SENS émise par Ptolémée selon laquelle, le bon sens
s’accordant à la raison, il est était donc certain que la terre fut immobile au centre de l’univers jusqu’à ce que Copernic renversant la méthode
consistant à fonder sa connaissance sur l’observation, considéra qu’il fallait changer radicalement de méthode. Il découvrit alors par la force de la
raison, qu’il fallait corriger l’erreur provenant du bon sens. Dans cette perspective, lorsque l’on peut être tenté de croire que la bonne voie est celle
qui s’impose d’abord, « se laisser conduire en laisse par cette nature » (page 17,3ièm pg) auprès de laquelle nous apprenons ce
qu’elle est, les math comme la physique nous montrent qu’il peut être très profitable de suivre la voie opposée et de changer radicalement de
méthode : dans un sens il falsifia l’hypothèse de Ptolémée pour en proposer une nouvelle. Cette hypothèse demeure une hypothèse délivrée à titre
d’essai. D’autre part, l’hypothèse parce qu’elle n’a que le statut à titre d’essai rompt avec le dogmatisme de l’évidence de la certitude (qu’il soit fondé
sur le bon sens ou en raison). En émettant un nouvelle hypothèse, dont l’histoire montrât le succès éclatant en terme de résultat, selon laquelle la
raison doit trouver en elle-même ce qu’il faut qu’elle apprenne, d’après ces propres plans, a priori, alors la Métaphysique sortira probablement de
l’impasse où elle se trouve et accomplira un progrès décisif
 Afin de compléter ce point, lorsque la science a à choisir entre deux hypothèses, qu’est ce qui permet de les départager ? Il ne s’agit pas de
l’expérience dite cruciale, qui permet de les départager, mais c’est bien la fécondité de l’hypothèse, ( Pierre Duhem, Théorie physique), c’est-à-dire
l’explication des phénomènes que l’hypothèse permet d’expliquer et d’unir par une loi prédictive. Lorsque l’on parle de l’incapacité de la Raison pure
à rendre compte de la science contemporaine, est synthétisée dans cette phrase de la Critique un de ces principes essentiels : supposons que les
objets doivent se régler sur notre connaissance, ce qui s’accorde déjà mieux avec la possibilité désirée d’une connaissance a priori de ces objets
qui établisse quelque chose à leur égard avant qu’ils nous soient données «

Nous pouvons à présent comprendre que l’avertissement de Kant ne consiste pas uniquement en un avertissement négatif (à l’égard des modèles), mais en un
avertissement positif. L’avertissement porte sur le fond et sur le contenu de la méthode. Elle consiste à s’affranchir de la tutelle de l’expérience en réalisant une
révolution copernicienne qui consiste en un acte de naissance pur de l’absolument a priori.

Ne comprenons pas à l’instar de la nouvelle méthode scientifique de Bachelard, que la raison s’affranchit totalement de l’expérience. Dans un premier
mouvement, par un effet de bascule, la raison a tout à gagner à penser par elle-même en se délivrant de la tutelle de l’expérience. Cependant, il ne s’agit pas
évidemment de l’illusion de la colombe s’imaginant qu’elle volera mieux dans le vide, sans l’apport de l’expérience, mais bien de ceci : il faut que la raison
conserve son initiative, qu’elle prenne confiance en elle-même, qu’elle trouve en elle-même ses propres lois et principes avant de se tourner vers l’expérience.

Enfin et dans un dernier moment nous permettant de conclure cette partie consacrée au principe de la révolution copernicienne, la révolution
copernicienne ouvre la voie à l’a priori.

Quant à la seconde problématique, tentons de l’expliquer dans cette seconde partie : en quoi et comment l’apriori ouvre-t-il la voie à une science qui
concerne cet apriori que nous allons définir comme la philosophie transcendantale.

1-3-2 l’a priori et le transcendantal

L’apriori est une notion héritée d’une longue tradition, pour laquelle Kant renouvelle le sens. Selon Aristote, connaître a priori, c’est connaître par la cause.
Leibniz va en modifier le sens. Connaître par a priori, c’est une connaissance par pure raison à distinguer d’une connaissance par expérience (Discours de la
métaphysique, article 8 de Leibniz), et Wolff accrédite ce sens.

Critique de la Raison Pure Page 11


Kant découvre un usage pur de la raison, (CRP) , qu’il analyse dans l’analyse transcendantale des éléments et plus précisément dans le chapitre intitulé « de
l’usage pur de la raison »

« Peut-on isoler la raison ? Et, cette opération une fois faite, est-elle une source propre de concepts et de jugements qui ne viennent que d’elle et par lesquels
elle se rapporte aux objets ? «

La notion d’apriori prend une signification nouvelle attestée par la 2ième édition de la Critique dans laquelle il opère un changement en profondeur en
introduisant dès l’introduction de la CRP, la distinction entre la pur et l’empirique et la présentation de l’apriori (pages 31 à 34 de la présente introduction).

Examinons en profondeur cette notion qu’analyse Kant dans l’introduction.

Le premier critère permettant de définir l’apriori est défini avec précision à la page 31 à la page 35 de l’introduction :

La connaissance par expérience est un « composé de ce que nous recevons des impressions sensibles et de ce que notre propre pouvoir de connaître produit lui-
même »( page 31). L’expérience « nous dit bien ce qui est mais elle ne nous dit pas qu’il faut que cela soit, d’une manière nécessaire, ainsi et non pas
autrement » ( page 32). L’expérience ne nous donne « aucune véritable universalité ». « Or des connaissances universelles qui présentent en même temps
un caractère de nécessité intrinsèque, doivent indépendamment de l’expérience, doivent être claires et certaines par elles –mêmes (pages 33 et 34). C’est
pour ce motif « qu’on les nomme connaissances a priori tandis que ce qui est puisé dans l’expérience est nommé a posteriori ou empiriquement ». Et plus
loin en page 34, il conclut » nécessité et stricte universalité sont donc les marques sures d’une connaissance a priori »

Qu’apprenons-nous ? L’apriori est défini par les critères d’universalité et de nécessité d’une part. D’autre part, il convient de distinguer le caractère
psychologique du rapport de l’expérience qui ruine toute idée de causalité, de nécessité et d’universalité de l’aprioricité. On peut penser à l’analyse précise de Kant
du chapitre « du problème général de la raison pure » (introduction, pg VI) dans laquelle il démontre que l’expérience ne permet en aucun cas d’obtenir la
certitude car les règles empiriques ne sont que contingentes et jamais universelles et nécessaires. La psychologie rationnelle ne peut conduire à une certitude et un
chemin sur de la science. Il faut donc chercher dans la raison ses principes et non pas dans la nature humaine. D’un côté la raison produit l’aprioricité alors que la
nature humaine rend raison de l’association des relations (cause à effet) et de l’habitude. A l’instar de Hume Kant admet que la connaissance est le dépassement du
donné mais elle ne peut être la conséquence d’une association et d’une habitude liée à la perception d’objets mais bien plutôt doit trouver son fondement en la
raison.

Comment alors pouvons –nous savoir que nous connaissons que par la raison et non par l’expérience ?

A l’instar de ce que dit justement Kant, page 9, de la Critique de la raison pratique, «nous disons que nous connaissons une chose par la raison seulement quand
nous avons conscience que nous aurions pu la connaître même si elle ne nous avait pas été présentée ainsi dans l’expérience ; partant connaissance rationnelle et
connaissance a priori sont choses identiques ».

Il ne s’agit pas d’opposer l’origine de la connaissance de la raison, à l’universalité et la nécessité comme condition nécessaire de l’aprioricité. Ces trois conditions
sont nécessaires pour démontrer qu’une connaissance est a priori

1) Elle émane exclusivement de la raison


2) Elle procède d’une stricte universalité
3) Elle est nécessaire et non pas contingente

Connaitre par la raison suffit-il à appeler une connaissance transcendantale ? En d’autres termes comment peut-on dire que la métaphysique est
transcendantale ? Quels sont les réquisits ?

De même que le problème général de la Critique de la Raison pure peut être considéré à plus d’un titre comme un texte fondateur de la Critique, à l’instar de la
Préface à la seconde édition, dès le deuxième cours de philosophie intitulé – rapport entre la philosophie et la science- nous avons insisté sur la force des idées de
l’architectonique de la Raison Pure.

Ecoutons Kant nous répondre à cette question « comment une métaphysique est –elle possible ? » dans l’Architectonique de la Raison Pure.

« Si je fais abstraction de tout contenu de la connaissance, elle est alors, subjectivement, ou historique ou rationnelle. La première est cognitio ex datis, la seconde
cognitio ex princippiis. Une connaissance donnée originairement, quelque que soit l’origine, est pourtant historique, dans celui qui la possède, quand il ne serait
rien de plus que ce qui lui a été donné d’autre part, qu’il l’ait appris par l’expérience immédiate, ou par le récit de quelqu’un ou même par les moyens de
l’instruction ( des connaissances générales)… il s’est formé d’après une raison étrangère… c’est-à-dire que la connaissance n’est pas sortie chez lui de la raison, et,
bien, qu’elle soit, sans doute, objectivement une connaissance rationnelle, elle n’est cependant subjectivement qu’une connaissance historique. Les connaissances
rationnelles, qui le sont objectivement (c’est-à-dire qui ne peuvent résulter originairement que de la propre raison de l’homme), ne peuvent dont porter aussi ce
nom subjectivement que si elles ont été puisées aux sources générales de la raison… tirées de principes ».

Comprenons bien ce à quoi la métaphysique s’oppose radicalement :

-a) c’est à l’anthropologie ; l’anthropologie ne reposant que sur des connaissances expérimentales de l’homme,

- b) à la logique : elle est une science a priori des lois nécessaires de la pensée à l’égard de tous les objets et par suite, la science du droit usage de la raison,
de l’entendement non pas subjectivement selon des principes empiriques et psychologiques, mais objectivement selon des principes a priori

( leçons de logique, pages 14 et 15)

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En réalité fonder l’expérience exige de la quitter. Il faut dépasser le stade de la représentation dont les aspects psychologiques interdisent de poser le Pb de
la connaissance et des constitutions des règles de l’expérience scientifique : l’empirisme rend impossible l’expérience. De même, comme il l’analyse au pg 22
des Prolégomènes, l’expérience ne m’enseigne rien. Je ne vois que la perception qu’elle contient « par exemple la succession : rayonnement solaire-
pierre solaire. Que l’échauffement résulte nécessairement ce que la pierre est éclairée par le soleil, c’est contenu dans le jugement d’expérience (grâce au
concept de cause), mais cela l’expérience ne me l’enseigne pas… ».

Dès lors, « l’exposition est métaphysique lorsqu’elle contient ce que représente le concept comme donné a priori » (Prolégomènes, paragraphe 2). Nous passons
respectivement de l’apparence au phénomène et du conditionné psychologique de la représentation à la condition (principium) du concept

On peut donc confirmer à l’instar de l’Introduction VII, page 46 « j’appelle transcendantale tout connaissance qui en général s’occupe moins des objets que nos
concepts a priori des objets ». Le terme transcendantal ne signifie donc pas un rapport de notre connaissance aux choses mais un rapport à notre faculté de
connaitre. Une connaissance n’est pas transcendantale parce qu’elle serait simplement a priori, mais est transcendantale une connaissance dont l’usage est a
priori : une connaissance est transcendantale parce que nous connaissons comment certaines représentations (concepts ou intuitions) s’appliquent ou sont
possibles a priori.

Ainsi, l’espace et le temps a priori n’est pas transcendantale. Seule une connaissance a priori de ces représentations est transcendantale parce qu’elles ont la
possibilité de se rapporter à des objets d’expérience. La notion de transcendantale établit le rapport de connaissances a priori à leurs objets.

Corrélativement, afin de bien comprendre l’originalité de Kant dans l’innovation du concept de transcendantal, reprenons l’analyse des Prolégomènes
concernant la métaphysique afin de conclure la définition du transcendantal . Kant conclueait « l’exposition est métaphysique lorsqu’elle contient ce que
représente le concept comme donné a priori » ( Prolégomènes, paragraphe 2) et s’intéresse à la thèse de Hume à l’instar du chapitre du probléme général de
la Critique de la Raison pure. Ce qui intéresse Kant est l’idée que la connaissance dépasse la perception du donné de l’expérience. Il faut donc rechercher ce qui
rend ce dépassement possible et le rend légitime. La réponse de Hume est inexacte dans la mesure où il la comprend dans la nature humaine : l’habitude
renforçant le lien d’association entre les idées jusqu’au créer la croyance et l’attente de l’effet à la seule perception de la cause. On peut donc reconnaître que
Hume avait découvert les lois de la nature humaine.

Kant n’oppose pas à cette thèse que seul ce qui est issu de la raison peut fonder l’expérience et dépasser la perception sensible. Si tel avait été le cas ; il n’aurait
que réintroduit l’opposition classique entre le rationalisme et l’empirisme. Le jugement d’expérience ne se contente pas à dépasser les données de l’expérience,
il rend compte de la réalité effective de la connaissance. Il admet d’une part la faculté de l’esprit à produire des principes mais aussi il montre le pouvoir effectif
de la raison.

La profondeur de la pensée kantienne est d’avoir démontré que le donné lui-même de l’expérience est soumis aux principes de l’entendement. Que Hume
avait bien compris qu’il y avait un rapport entre le cours de la nature et la succession des idées, mais que ce rapport ne pouvait être que « les conditions de
la possibilité de l’expérience en général sont aussi des conditions de la possibilité des objets de l’expérience.

A ce titre dans le chapitre « de la déduction des concepts purs de l’entendement » Kant prend l’exemple du cinabre 113). Comment cela se fait il que mon
imagination trouve l’occasion par la pensée de recevoir « le lourd cinabre avec la représentation de la couleur rouge » et non un cinabre tantôt rouge, noir,
léger ou lourd ? Parce les phénomènes eux-mêmes sont soumis un règle et que ce qu’il y a de divers dans leurs réprésentations forme une série selon des règles.
Si tel n’était pas le cas il y aurait impossibilité à expliquer le phénomène, et notre imagination ne serait qu’une faculté morte sans aucune efficace. Je peux
connaître les lois de la nature car je sais les produire.

On peut donc dire que la nécessité et l’universalité ne sont que les critères externes de l’a priori, dont le critère véritable est le transcendantal. La métaphysique
découvre une origine a priori, une condition qui n’est pas dans l’expérience mais qui la précède et la rend possible. Cependant, elle ne nous livre pas cet
instrument de la connaissance avec son mode d’emploi. De même que le donné ne recèle pas en lui les conditions qui rendent possible son dépassement, de
même l’a priori ne porte pas en lui les conditions de son usage. L’a priori est donc bien la condition de son dépassement, mais c’est une condition dont on doit
user que dans les conditions que la philosophie transcendantale aura pour tâche de déterminer.

II ) Explications détaillées des textes de la Préface de la CRP

Préambule : préface, structure et fondement

Une préface est un texte qui figure avant l’œuvre elle-même, avant même l’introduction.

Quelle est la fonction de la Préface ? présenter de manière synthétique l’orientation, la problématique et l’enjeu de l’œuvre.

Lorsque nous disons seconde préface, cela signifie qu’une première préface fut rédigée. Les deux préface correspondent en effet aux deux versions de la
Critique de la Raison Pure, celle de 1781 qui fait suite à la dissertation de 1770 et celle de 1787. La seconde préface de 1787 est donc la préface la plus aboutie
dans la mesure où Kant tient compte des échanges épistolaires avec ses lecteurs en vue de remanier la seconde édition.

Quel est le projet et la méthode que propose alors la seconde préface ?

1) En recherchant les conditions de possibililité d’une science pour comprendre pourquoi la métaphysiqu qui se prétend comme telle n’a jamais abouti
à des véritéss communes mais est semblable à un champ de ruines
2) Alors que la métaphysique est un besoin de la raison : elle ne peut donc être laissée dans cet état
3) Dès lors avec méthode, Kant a distinguer deux types de connaissances, une connaissance théorique et une connaissance pratique
4) Si la métaphysique est essentiellement une connaissance pratique c’est-à-dire une raison législatrice productrice de lois et non plus simplement une
connaissance théorique d’objets donnés par la sensibilité mais connus par la raison, alors les contradictions pourront être levées

Critique de la Raison Pure Page 13


5) Ainsi, nous comprenons la célèbre formule « je dus abolir le savoir pour laisser la place à la croyance ». En effet, tous les objets ne sont pas l’objet
d’un savoir scientifique. Nous pouvons penser ce que nous ne pouvons pas connaître.

Lorsque l’on parle de fondement, fonder,r ce n’est pas seulement fournir les fondations ou les bases d’un système mais aussi structurer et donner de la valeur à
ce que l’on veut fonder. Je fonde une maison en pacotille parce qu’elle ne vaut rien, je fonde une maison en pierre pour dure. La Préface constitue le
fondement , la structure et détermine la valeur de la Critique.

Ainsi, la Critique est divisée en deux parties : l’esthétique et l’analytique transcendantales, où est consititué et fondée la métaphysique de la nature. La question
fondamentale de l’esthétique et de l’analytique est la suivante : quelles sont les conditions de possibilité a priori de la science ?

La dialectique transcendantale et tout la fin, théorie transcendantale de la méthode, montre les aberrations dans lesquelles est tombée la raison lorsqu’elle
prétend tout connaitre objectivement sans en avoir les moyens ( la pierre de touche de l’expérience). Ces aberrations concernent A) les paralogismes de la
raison pure qui concernent l’âme, les antinomies de la raison pure qui concerne le monde, l’idéal de la raison pure qui concerne Dieu. Ces trois aberrations font
signe vers un usage de la raison qui concerne le suprasensible : l’usage pratique de la raison qui est le but final de l’usage pur de la raison.

Dans cette perspective, nous comprenons que la CRP consiste donc à éviter à la raison de tomber elle-même, par une illusion naturelle, dans « des trous de
taupe » dont elle ne peut plus s’en sortir : car rien n’importe plus à l’homme que la moralité.

2-1 Première étude : « Si dans le travail que l’on fait sur des connaissances…..chercher dans les
sciences proprement et objectivement appelées de ce nom »

1) Situation

Il s’agit des premières lignes de la Critique dans lesquelles Kant va exposer son projet et sa démarche et confronter l’état des différences sciences avec celui de la
métaphysique.

2) Analyse des 3 premiers paragraphes

Paragraphe 1 : Sur quoi porte la recherche ? la CRP ? Qu’est -ce qu’une démarche sûre ? C’est une science. Il ne faut pas confondre science, prétention à la
science et illusion scientifique.

Paragraphe 2 et 3: la logique est clairement une science. Mais elle est achevée et close. Elle consiste à énoncer des lois formelles de toute pensée vraie. Elle
constitue donc une réussite d’une part, mais d’autre part, elle est en même temps inopérante pour la recherche envisagée dans la Critique. En effet, l’objet de la
métaphysique est le supra-sensible alors que l’objet que pose la logique est la pensée elle-même. Il n’y a donc pas d’objet différent de la pensée elle-même.
Qu’est ce un objet si ce n’est autre chose que la pensée et qui lui est donné. L’objet de la pensée est donc quelque chose d’extérieur à la pensée. L’objet est
extérieur à nous mais nous nous le représentons à notre conscience pour être objet de réflexion. La question que pose Kant est celle de la difficulté de penser
lorsque la pensée ne se pose pas elle-même comme objet à l’instar de la logique mais lorsque la pensée pose un objet qu’elle ne connaît pas ? Tout le problème
de l’objet de la pensée est qu’il est aliénant dans la mesure où il est étranger à nous. Par opposition, les mathématiques et la physique comme nous l’avons
analysé dans notre second cours sur la philosophie et la science pose un objet différent de la pensée. L’objet peut être la figure ou le nombre en mathématique
ou la puissance, ou l’accélération en physique. Il ne s’agit pas de lois formelle de pensée comme à l’instar de la logique mais d’objet c’est-à-dire des
déterminations précises autres que celles que fournissent stricto sensu notre pensée. A titre d’exemple, la pensée pose le principe de non contradiction, tel que
le A ne peut pas être dit en même temps et sous le même rapport non A,ce qui n’est l’objet extérieur à notre pensée déterminée objectivement telle que
l’accélération, le nombre ou la figure.

3) Problématique du 1er paragraphe : pourquoi suivre la voie sûre la science ?

Kant se pose cette question dans la mesure où la CRP est une réflexion sur la philosophie elle-même. Il s’agit alors d’une prise de conscience de soi de la nature
de la philosophie mais plus généralement encore de la valeur de ce qu’est savoir puisque la question que pose la CRP est double : que m’est il possible de
connaître mais aussi pourquoi dois je laisser la place à la croyance et à la philosophie pratique si je veux croire ne l’humanité de l’homme ?

Kant part du constat indubitable et consternant pour le philosophe : les connaissances mathématiques et physiques sont sûres, les connaissances métaphysique
ne le sont pas du tout.

D’où la question : qu’est ce fonde une science ? Pourquoi est elle solide et en progrès alors que la métaphysique est chancellante et tatonne ?

On reconnaît une science à plusieurs critères : la sûreté de la démarche, l’enoncé de JSA, la certitude de la connaissance produite, l’accord de la communauté
scientifique ( ce qui veut dire qu’un savant ne produit pas la science mais que la certitude est l’accord des esprit concernant un objet de science et sa validité), la
définition d’une connaissance commune et stable.

Par opposition, dans un autre domaine, la métaphysique, en l’occurrence, on ne produit rien à priori qui prendre la forme d’une connaissance nouvelle ( il
n’existe pas de JSA), on tâtonne c’est-à-dire que la raison ne produit ni loi ni principe a priori, qu’il n’y a aucune connnaissance transcendale c’est-à-dire qui
dérive du sujet parce que tâtonner c’est non pas partir de la raison et du sujet mais partir de l’expérience sensible. On poursuit une voie empirique alors que
la science montre que la condition de la possibilité d’une science c’est la faculté d’énoncer des principes a priori et qui ne dérive pas de l’expérience sensible.

Critique de la Raison Pure Page 14


C’est pourquoi la raison doit pouvoir prétendre renoncer à ses chimères et à ses illusions si elle veut poursuivre la voie sûre d’une science. L’illusion
transcendantale consiste pour la raison de prétendre connaître des objets comme Dieu, l’Ame, le commencement du monde ou la liberté alors même qu’elle ne
fait que tâtonnner. Cesser de prétendre s’illusionner, c’est se libérer de ses errements. La dialectique transcendentale aura pour objet de montrer ces objets qui
constituent l’illusion de la raison.

4) Deuxième paragraphe : la logique ou la coquille vide sans substance

Si on veut connaître la voie sûre de la science, il semble que le paradigme parfait soit celui produit par la pensée, à savoir, la
logique. En effet, l’histoire de la philosophie, dès Aristote a montré dans les Analytiques, que la logique est fondée, close et
achevée. La logique n’est pas une psychologie rationnelle. Elle établit les règles formelles de la pensée : principe de non
contradiction, le principe d’identité ( tel ce qui est, est, ce qui n’est pas n’est pas, A est A) à titre d’exemple. Du point de vue
logique, un discours vrai obéit à ces principes. Le discours ne se contredit pas. Le discours ne change pas de définition en cours
de route sous un même rapport. Cependant, la logique n’a affaire qu’à la forme de la pensée et non à son contenu. Autrement
dit elle dit ce qui est formellement vraie sans tenir compte de l’objet de la pensée, l’objet étant différent de la pensée elle-
même. La logique a une validité formelle sans substance.

5) Troisième paragraphe : la logique n’est donc pas une science

La réussite de la logique consiste bien en sa validité formelle mais elle constitue en même sa limite. Elle n’est pas opératoire car
elle ne pense pas l’objet différent de la pensée. La logique c’est en réalité, la faculté des règles, c’est-à-dire le pouvoir de
l’entendement.

Rappelons-nous l’introduction de la CRP et notamment le chapitre célèbre intitulé « le problème général de raison pure » L’entendement est le pouvoir des
règles c’est dire le pouvoir de ramener les phénomènes à l’unité au moyen de règles. Autrement dit, l’entendement unifie les données empiriques. En ce sens,
la tâche de l’entendement est toujours infinie car il subsume sous ces règles, le matériau infini de l’expérience. Autrement dit, avec l’entendement, on ne
satisfait ni l’homme ni la raison car on ne peut jamais atteindre l’absolu. A contrario, seule, la raison peut répondre aux besoins de l’homme de penser
l’inconditionné et donc la liberté. C’est pourquoi, nous pouvons dire, que la raison, par opposition à l’entendement, se caractérise par l’unité la plus haute, un
achèvement, toujours refusé, à l’entendement. La raison est donc bien cette faculté des principes, faculté à maîtriser l’inconditionné en tant que pensé, à
maîtriser la totalité de la série des conditions. Il existe une légitimité reconnue à la raison de dépasser la série des phénomènes, à se hisser au-dessus de
l’expérience. L’idée de la raison est transcendante et intelligible.

Dans cette perspective, la logique n’est que le « vestibule de la science ». Le vestibule est ce qui permet d’accéder aux autre
domaines. Dire que la logique est le vestibule de la science, c’est affirmer qu’aucune science ne peut exister sans cette validité
formelle que produit l’entendement, mais la logique n’est qu’une propédeutique c’est-à-dire une éducation préalable à l’étude
d’une autre science. La logique produit la validité formelle mais elle ne produit aucun objet. Seules les sciences produisent des
objets différents de la pensée elle-même. La logique est bien la faculté des règles ( Kant dira de la logique qu’elle est le canon de
la science, c’est-à-dire la règle de toute science) mais elle ne peut prétendre à une connaissance d’objets déterminant extérieurs
de la pensée. Qu’est ce un paralogisme si ce n’est les errements de la logique qui prétend avoir une connaissance a priori
d’objets extérieurs. ( Premier commencement du monde, l’immortalité de l’âme etc)

6) Notions à comprendre dans cette première étude.

6-1 le rapport entre la connaissance et la science

1er : ce texte nous fait comprendre que toute connaissance n’est pas science. Ce qui fonde la science est en réalité moins
son objet, que la méthode, la sûreté de la démarche mais aussi la certitude de la connaissance par la communauté des
chercheurs et des savants. L’originalité de la démarche kantienne est de montrer que toute connaissance n’est possible
que par l’activité a priori de la raison, la valeur d’une connaissance ne vient pas que du sujet qui peut prétendre savoir,
mais de la confrontation du savoir a priori avec la communauté scientifique.

Nous apprenons alors qu’une connaissance qui dérive de l’expérience s’épuise dans l’expérience sensible et ne nous
apprend rien. L’expérience sensible n’est pas fiable. Corrélativement, la raison peut s’épuiser aussi dans ces errements.
Lorsque la raison prétend connaître Dieu par l’intuition intellectuelle alors qu’aucune intuition ne correspond au concept,
elle s’illusionne. Elle croit savoir sans avoir les moyens.

C’est la raison pour laquelle, la science, d’une part, est un fait de la raison mais en sus, elle doit être certaine, non
contestable et doit servir de fondation à toute nouvelle réflexion. La certitude ne vient pas de l’objet mais de l’accord des
savants et du fait qu’il y a progrès c’est-à-dire connaissance nouvelle.

Critique de la Raison Pure Page 15


D’autre part, la méthode scientifique est expérimentale. Cela ne veut pas dire qu’elle part de l’expérience. Expérimental,
signifie que l’expérience part de la raison, car elle la science n’est pas empirique. La physique est mathématique ; les savants
s’accordent à la définir ainsi. La révolution de pensée ou révolution copernicienne est un concept nouveau de l’expérience
qui part de la raison pour donner avec exactitude l’explication théorique des phénomènes.

A contrario, la métaphysique peut conduire au scepticisme dans la mesure où l’on ne s’accorde sur aucune méthode pour
appréhender son objet. Corrélativement, l’histoire de la philosophie montre qu’elle est condamnée à la stérilité et qu’elle
ne peut pas progresser car chacun a son propre but et la méthode est manquée pas plus d’ailleurs que l’on peut parler de
communauté métaphysique à l’instar de la communauté scientifique.

Nonobstant ces différences, toute connaissance est connaissance d’objets comme toute science. On peut donc conclure
que la science est une connaissance par raison d’ojets déterminés dotés d’une certitude universelle.

6-2 rapport entre la connaissance et la vérité

Une connaissance certaine peut être dite vraie. La vérité définit alors l’accord de la pensée et de l’objet et, cet accord qui
produit la certitude dans la pensée.

En définissant la vérité comme l’accord de la pensée avec l’objet, la vérité se distingue alors de la validité formelle c’est-à-
dire de l’accord de la pensée avec elle-même. Ainsi un raisonnement pourrait être valide, mais si l’une des prémisses est
fausse ( tous les animaux sont des chiens), alors la conclusion sera fausse( les chevaux qui sont bien des animaux, ne sont
pas des chiens).

De plus, ce texte montre que la vérité aussi certaine puisse t-elle être est toujours une interrogation. Elle est une
affirmation à titre provisoire, pourrait on dire. En effet, elle nécessite l’accord des hommes entre eux. Lorsque nous
parlons d’accord, il s’agit d’un accord rationnel, car le nombre d’avis ne signifie pas une validation de la vérité, peut être
au contraire, lorsque l’on sait que l’erreur se trouve souvent du côté du plus grand nombre. Cependant, il serait illoisoire
de croire savoir détenir une vérité absolue, car elle est le résultat d’une certitude rationnelle, qui s’accorde ou non à
considérer la connaissance que l’on d’une représentation comme vraie. L’accord rationnel est l’entente sur des raisons. Il
est le signe de la vérité car des raisons droites peuvent se rencontrer sur une vérité.

Enfin, parce qu’elle est une question et parce qu’elle questionne sans cesse, la vérité n’est pas un dogme. Elle ne se répète
donc pas à l’infini ( pensons au dogme religieux qui vaut pour tout temps et tout espace) car elle n’est la visée d’une raison
droite. La vérité est ce que vise la raison. Donc la raison ne la possède jamais. En ce sens, la vérité dogmatique est
critiquable. Toutefois, si l’on parle de vérité univeriselle, il n’en demeure pas moins

7) Etude d’un sujet par rapport au texte analysé du Premier texte de la Préface à la seconde édition de la Critique de la
Raison Pure de Kant

« faut- il éviter de se contredire ? »


 7- 1 Analyse du sujet

Notons dans un premier moment que l’intitulé du sujet présuppose que la contradiction est évitable et qu’elle relève de la
volonté.

« faut-il » veut dire ce que l’on doit faire. Ce que l’on doit faire peut s’entendre en plusieurs sens. On peut choisir d’être
cohérent avec ce que l’on a dit précédemment, mais consister à être cohérent alors que nous sommes dans l’erreur peut être
fautif. La contradiction peut alors être fautive. Il s’agirait non d’un erreur de jugement mais d’une faute. Se contredire pour se
tirer d’affaire est mentir. A contrario, lorsque je me contredis par manque d’attention, je commets une erreur puisque l’erreur
est essentiellement un défaut d’attention. Dans ce sens, ma pensée ne s’accorde pas avec elle-même et je me trompe.

Eviter de se contredire, cela veut donc éviter de parjurer ou éviter de se tromper. La contradiction est une défaillance de la
raison. Cependant, pour que l’on puisse dire qu’il faut éviter de se contredire, il faut penser que la contradiction est évitable.
Puis-je exercer une contrôle sur ma pensée ? Puis je être certain de la vérité que j’énonce ? Si je me trompe, en quoi cette
pensée qui affirme la contradiction est –elle nécessaire alors même que si je me trompe c’est parce que mon attention n’a pu
identifier l’erreur et la dépasser ?
Critique de la Raison Pure Page 16
Nous comprenons alors que la contradiction ne va de soi et qu’il n’est pas facile et peut être pas toujours recommandable de
tout faire pour que la contradiction soit faite. Si contredire vise le rétablissement de la vérité, la contradiction notamment dans
la vie courante ne vise pas la vérité désintéressée mais peut être parjure car elle a des fins intéressés.

La problématique de ce sujet est de comprendre la nature et le statut de la vérité. La vérité est elle nécessairement la visée de
mon discours ? ou peut elle être indifférente ? Si la vérité est ce que je vise en quoi alors la contradiction renforce ma raison et
la recherche de la vérité elle-même ?.

 7-2 comment utiliser ce texte ?

La seconde préface à la CRP nous montre en quoi une pensée qui prétend à une vérité ne peut se contredire. Une pensée
contradictoire qui viole le principe de non contradiction n’est tout simplement par une pensée car deux propositions
contraire ne peuvent être tenues ensemble. La non-contradiction est une exigence logique mais aussi l’exigence de toute
condition de possibilité de la science ( on peut d’ailleurs montrer que ce qui vaut en science, ne le vaut pas toujours dans la
vie courante).

Toutefois, ce qui valide dans le domaine formelle de la pensée, ne suffit pas à établir la vérité du discours. La forme non
contradictoire du discours permet certes de conclure probablement à une validité logique et formelle mais à la vérité de
l’objet car être non contradictoire sur la forme ce n’est pas affirmer quelque chose de l’objet. Or la vérité est le jugement
établi entre une pensée et un objet de connaissance. En conséquence de quoi, la non contradiciton ne suffit pas à établir la
vérité de l’objet de connaissance. La contradiction doit être évitée dans le domaine formel de la connaissance, mais elle n’est
qu’une forme négative de cette connaissance.

Corrélativement, toute contradiction n’est pas évitable : la métaphysique science du supra- sensible, qui est un besoin de la
raison, tombe dans des contradictions car l’existence de Dieu ou sa non existence peut être pensé mais ne peut pas être
connu dans la voie sûre d’une science si l’on refuse à l’homme raisonnable l’intuition intellectuelle. L’absolu comme objet ne
peut être que pensé. En d’autres termes, les objets métaphysiques constituent des problèmes dans le domaine de la
connaissance mais demandent à être pensés pour nous réaliser en tant qu’homme. Penser l’absolu, penser la liberté
constitue un besoin plus nécessaire à notre humanité que la formalisme logique.

En conclusion, la contradiction est donc le signe du problème que se saisit dès la Préface la CRP afin de nous montrer que
toute connaissance n’est pas science et que prétendre penser sans connaître ne constitue certainement pas une humiliation
de la raison mais bien plutôt sans grandeur, lorsque afin d’éviter les illusions transcendantales, l’impossibilité d’affirmer le
savoir d’un objet métaphysique, la raison énonce des idées dites transcendantales qui satisfont notamment notre besoin de
penser la liberté et la réaliser dans le monde.

 7-3 devoir possible

Il va de soi que dire que la contradiction est possible (thèse), mais qu’elle doit être impossible dans les sciences (antithèse) mais
que finalement elle vaut pour la vérité, est le stéréotype du devoir déficient. Il est déficient car il n’a y aucune problématique et
ne permet pas de faire évoluer la réflexion philosophique.

Il est donc nécessaire de reprendre notre analyse et de noter que la question dégage un présupposé (la contradiction serait
évitable et relèverait de la volonté). La problématique posée par la question est la suivante : à quelles conditions la contradiction
peut-elle être considérée comme pas la simple déficience d’une pensée inattentive ? Qu’est-ce que cela implique pour la
recherche de la vérité ?

Plan possible

I) Qu’est ce contredire ?

Définir la contradiction et examiner la nature de la contradiction. La faute logique c’est-à-dire l’erreur. La faut logique
correspond au non-respect des règles formelles de la pensée. Elle est involontaire, mais qu’est-ce que cela implique-t-il dans le
domaine de la pensée, mais aussi de vérité et de la connaissance ?. Quant à la contradiction volontaire dans un rapport à autrui,

Critique de la Raison Pure Page 17


elle consiste en une mauvaise foi (rapport de l’homme de mauvaise foi chez Sartre ou Callicles du Gorgias de Platon) ou ce qui
est différent de la malhonnêteté intellectuelle. En quoi consiste cette dernière et pourquoi agir intellectuellement ? Dans les
deux cas, il s’agit d’instituer un rapport de force qu’un véritable dialogue ou la recherche de la vérité ou celle d’une action libre
car authentiquement fondée sur la volonté et la raison.

II) Que vaut la contradiction ?

L’analyse s’effectue à deux niveaux : au niveau logique et au niveau moral.

Que vaut alors la contradiction logique ? Ne vaut-elle rien et annule-t-elle mon discours si mon discours est nécessairement
faux ?

Quant à la contradiction morale, elle supprime toute vérité dans son rapport à autrui et on se ment à soi-même : quelle
humanité vouloir à ce prix ? Quelle confiance fondé si la vérité est infondée ?

En tant que faute morale, je dois ( Sollen) l’éviter et en tant que faute logique je dois ( muss) l’éviter. La contradiction constitue
l’impossibilité d’accéder à la vérité. Elle une impasse logique et morale.

L’éviter, cela signifie-t-il que je le puisse toujours ? Si je le peux pas (muss) cela signifie –t-il que mon entendement faculté des
règles est impuissant ou bien plutôt qu’en tant que producteur de règles, nous devons les dépasser ? Quelle est alors la fonction
de la raison ? (confère « problème général de la raison pure dans l’introduction à la Critique de la Raison Pure de Kant)

III) Puis-je et dois-je dépasser la contradiction ?

Reprenons la question. En tant qu’erreur c’est-à-dire comme nous l’avons déjà montré, en tant que résultat dû à notre
inattention aux règles formelles de la pensée, la contradiction semble aisément être levée. En tant que nécessairement produite
par mon entendement, la contradiction peut être surmontée par la raison lorsque nous la confrontons à son pouvoir et à sa
limitation. Les systèmes logiques sont clos sur eux-mêmes (confère Préface concernant la problématique de la logique) et la
contradiction vient souvent en raison de la pensée posant les objets hors de toute expérience possible (Dieu, l’immortalité de
l’Ame) et croyant pouvoir prétendre à tort à un savoir de cet objet. Il s’agit d’une illusion transcendantale qui ne conduit qu’à la
ruine d’une pensée conséquente et vraie. En réalité, la contradiction fait avancer la pensée comme nous le montre avec sagesse
et brio Socrate dans le Gorgias en 457 et 458. Assigner une fonction de vérité à notre énoncé implique d’accepter l’hypothèse
que notre énoncé puisse être réfuté à titre provisoire (458b). La vérité à tout prix n’est que le signe de notre impuissance et de
notre incapacité à penser. A l’instar de Popper dans la LOGIQUE DE LA DECOUVERTE SCIENTIFIQUE chapitre 3, page 65, un
énoncé est vrai non pas parce qu’il n’est pas vérifiable mais parce qu’il est réfutable. Le critère de falsifiabilité est le critère qui
nous est donné qui nous permet d’énoncer ce qui est vrai et scientifique et ce qui ne l’est pas. Qu’une thèse soit réfutée plutôt
que vérifiable constitue une plus grand bien dans le domaine du savoir (et de la question : qu’ai-je le droit de dire et de
connaître ?) parce que cela nous permet de mieux appréhender la vraie vie, les phénomènes, les lois de la nature. Si notre thèse
était constamment vérifiable et non réfutable, il n’y aurait plus aucun progrès dans le domaine du savoir. Nous aurions la
prétention de tout connaître alors que notre savoir serait faux. L’originalité de la thèse de Socrate est de montrer que la
réfutation de sa thèse « je suis quelqu’un qui est content d’être réfuté, quand ce que je dis est faux » et en 458a et au 458a-b
« auquel il ne me plaît pas moins d’être réfuté que de réfuter ». C’est pourquoi, nous pouvons conclure avec Socrate « aucun
mal n’est plus grave pour l’homme que de se faire une fausse idée » parce que si nous ne doutons jamais de notre savoir,
jamais de nous-même, nous accepterions sans aucun doute les préjugés de notre enfance, l’imagination souvent trompeuse et
des théories qui semblent belles mais ont dû être réfutées : celle vieille de plus de 2000 ans et communément admise, le
géocentrisme, qui place la Terre au centre de l'univers réfutée par l’idée révolutionnaire de l’héliocentrisme développée par
Nicolas Copernic.

Conclusion :

La contradiction n’est pas à vouloir. Elle n’est pas visée. Cependant, sans contradiction, nos jugements, la vérité de nos énoncés
deviendraient dogmatiques. Si la pensée contradictoire est bien une pensée fausse, la contradiction conduit à la pensée vraie si
elle est fondée rationnellement et vise la recherche de la vérité. De même dans le domaine moral, une pensée qui accepte de se
contredire pour ne pas s’interroger sur son bienfondé, est dépourvue de valeur. La contradiction constitue certes un vrai
problème, mais sans problème, la pensée penserait à vide. La pensée qui ne se heurterait jamais à la contradiction n’est pas

Critique de la Raison Pure Page 18


même inaugurée comme pensée. S’il faut donc éviter de se contredire, il ne faut pas éviter la contradiction, mais en prendre
acte, la comprendre, la dépasser, afin de pouvoir continuer à penser et à être un homme.

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2-2 Deuxième étude : « En tant qu’il doit y avoir de la raison dans les sciences…..elle en était restée à
de simples tâtonnements »

I) Situation

Après avoir montré dans un premier moment de – « si dans le travail que l’on fait…. Dans les sciences proprement et
objectivement appelées de ce nom » que la logique purement formelle c’est-à-dire n’ayant pas de rapport avec des objets de
connaissance, mais qui n’a de rapport qu’avec les règles de validité de la pensée ( principe de non contradiction), ne pouvait être
considérée comme une science, Kant définit ce qu’il faut entendre par connaissance, énonce les types de connaissance, puis
s’intéresse aux deux seules sciences vraiment constituées à l’époque, à savoir, les math et la physique. La question qu’il se pose
est la suivante : comment les sciences se rapportent à leurs objets ?

Tout d’abord précisons bien le point suivant : si dans toute connaissance, il y a de la raison, la raison a une double fonction :
déterminante et législatrice. Elle est déterminante dans le cas d’une connaissance théorique et pratique dans le cas de la
connaissance pratique. Les math comme les sciences se rapportent bien évidemment à la connaissance pratique, mais leurs
objets diffèrent : confère une fois encore le cours sur la philosophie et la science. Les math ont pour objet la figure et les
nombre alors que la physique a pour objet les phénomènes naturels.

Cependant ce qui constitue une science, rappelons le n’est pas l’objet qui diffère en fonction de chacune d’elle, mais c’est parce
qu’elle règle la connaissance non sur des objets mais sur la raison.

II) Analyse

Etude du texte 1 « en tant qu’il doit y avoir….en tenant compte d’autres sources de connaissance que celles de la raison »

Thèse : il n’y a pas de connaissance sans raison.

La science ne peut être la connaissance empirique des choses qui dépendrait de la psychologie de chacun et qui serait fondé
sur la sensibilité de telle sorte qu’aucune certitude ne pourrait être affirmé dans le domaine de la connaissance et la vérité
comme valeur préalable au fondement de la connaissance ne serait au mieux, qu’un jugement perceptif et au pire qu’une
opinion versatile sans aucun fondement rationnel. N’omettons pas lorsque nous parlons de connaissance de pas oublier
l’homme au centre de nos préoccupations. La connaissance qu’il vise n’est cependant pas une connaissance théorique qui ne
répond pas au besoin impérieux de la raison de réaliser son humanité ; l’homme vise la connaissance pratique car elle seule lui
permet de réaliser son humanité en apprenant à être libre et à accomplir ainsi sa condition d’homme.

Cette mise au point effectuée, lorsque nous disons qu’il y a de la raison dans les sciences, cela signifie que la raison pense
l’expérience et non pas que l’expérience mène en laisse notre raison. Dès lors, si comme l’affirme Hume, la raison se règle sur
des objets préexistants, il signifie certes qu’il y a de la raison mais il n’y a pas de certitude possible car si nous y ne mettons pas
nous-mêmes ce que nous connaissons ce n’est pas les objets qui vont des connaissances valables nécessairement. C’est
pourquoi la connaissance a priori rend possible la science car elle est fondée sur ce que la raison donne à penser sans faire appel
à l’expérience sensible ou à la perception. L’objet ne montrer que ce qu’il a à percevoir, seule la raison peut ce qu’il y a dire
spontanément et sans être affecté par l’objet de la perception. Il dit ce qui est grâce à la production de concepts pur non dérivés
de l’expérience. Ce qui veut dire que la connaissance n’a pas à recevoir du sensible pour dire ce qui est car elle dit ce qui est que
par le propre pouvoir de la raison. Kant en reconnaissance le pouvoir propre de la raison et son autonomie fonde alors la science
et l’expérience possible.

Autrement dit, s’il y a de la raison dans la science, c’est parce qu’il y a de l’apriori dans les sciences. La science peut être sûre
d’elle-même car elle est fondée sur la raison alors que si elle se réglait sur l’objet, elle dépendrait de la manifestation de ce
dernier et ne pourrait donc affirmer la certitude et la nécessité de la vérité.

On peut donc dire que la science est connaissance rationnelle a priori.

Cependant, ne nous méprenons pas. La connaissance rationnelle a priori ne vise pas que la science, elle vise aussi la
métaphysique. Dans cette perspective, la raison ne se rapporte pas de la même manière selon qu’elle vise déterminer des objets
de science ou à réaliser les objets métaphysiques. La connaissance est raison théorique lorsqu’elle détermine les objets alors
qu’elle est raison pratique lorsqu’elle réalise les objets.

Critique de la Raison Pure Page 20


 Déterminer, c’est appliquer un concept à un objet donné dans une expérience possible ( l’expression « expérience
possible ne veut pas dire que l’expérience doit se réaliser ou ne peut être que réalisable, mais cela veut dire que
l’expérience satisfait aux conditions de possibilité en étant fondée sur la raison quand bien même l’expérience est
réalisée ou non). La raison ou l’entendement produit UNE REGLE ou une CATEGORIE qui est ramenée à un objet
( rappelez vous, l’expression l’objet est subsumé sous un concept). On appelle ce jugement déterminant tout
simplement parce qu’il rend possible une connaissance. Il la détermine en la fondant par la raison.

 La raison réalise son objet tout simplement lorsque l’objet ne lui est pas donné au cours d’une expérience. La liberté,
Dieu, l’immortalité de l’âme, le premier commencement du monde. La raison pose alors son objet c’est-à-dire qu’elle
le crée et elle le réalise au sens où elle le fait être dans l’existence, elle rend possible l’existence d’un être qui n’était
pas encore sans la raison. La raison ne détermine pas alors une connaissance par un objet existant qu’elle subsumerait
sous un concept, puisqu’elle invente l’objet. Il ne peut y avoir de connaissance d’un objet qui n’est réalisé dans
l’expérience. Cela serait illusoire que de décréter un savoir de Dieu ou de la liberté alors qu’ils ne sont pas remplis par
l’intuition sensible ( le phénomène qui nous est connu par les sens). C’est pourquoi on dit que la raison LEGIFERE car
elle crée sa propre loi d’après laquelle elle agit. La connaissance pratique est l’œuvre de la raison qui crée ses propres
objets comme la liberté ou le devoir. Ces objets ne sont pas des objets scientifiques car ils ne sont pas donnés dans
l’expérience sensible. Le devoir n’existe que par le sujet raisonnable qui le fait naître car le sujet comprend ( prend
avec lui) que le devoir n’existe que par la raison qui le pose.

C’est la raison pour laquelle, Kant commence par exposer la partie pure de la science c’est-à-dire celle qui n’est pas mélangée à
l’expérience sensible, celle qui est entièrement a priori et donc certaine car la raison n’a affaire qu’avec elle-même et non pas
avec l’individualisation de l’expérience et sa particuliarité. Elle a affaire avec elle-même en comprenant la force qu’elle tire
d’une raison non pas individuelle mais universelle dans le sens où elle exprime des lois et des principes valables pour tous.

On peut donc dire que la CRP a affaire au transcendantal c’est à dire ce qui concerne les conditions de possibilité a priori de
l’expérience et elle n’a pas affaire à l’expérience empirique : d’où le titre de Critique de la Raison pure

Texte 2 : la révolution copernicienne constitutive de la science

La mathématique n’est pas à l’origine entré dans la voie sure de la science. Sans méthode, il n’y a pas de science possible. Sans
méthode, on tâtonne. Ainsi les premiers mathématiciens ont tatonné ( exemple le Ménon et la connaissance des triangles
dessinés dans le sable qui ne lui apprend rien). Kant nous parle plus précisément des Egyptiens qui ont rompu avec le
tatonnement grâce à la démonstration. Grâce à Thalès, est apparu une révolution de la méthode car on ne dit plus ce qui fait le
triangle par la sensibilité et l’immédiateté passive des sens. On énonce des lois grâce à l’activité universelle de la raison qui fait
que le théorème du triangle isocèle vaut de tout temps à partir du moment où Thalès le démontra.

La démonstration rompt avec l’interprétation mais aussi avec la perception. La démonstration est une démarche purement
rationnelle qui ne fait pas appel à l’expérience pour conclure de manière certaine et vraie. Le résultat est vrai dans la mesure où
les prémisses posées sont vraies mais aussi parce que les propositions sont énoncées de manière déductives et non pas
simplement inductives en partant d’une expérience individualisée. Ce qui fait que la démonstration est universelle : on peut
démontrer et on démontrera de tout temps que les 2 angles opposés au sommet sont égaux.

Quelle est donc cette méthode qui a si bien marché ?

A l’opposé de l’esclave qui dessine les triangles sur le sable mais qui ne sait rien de leurs propriétés ( le Ménon) Thalès a montré
qu’il ne devait pas suivre pas à pas ce qu’il voyait dans la figure.

En d’autres termes, il a rejeté l’empirisme qui ne lui apprenait rien car les savoir ne vient que de soi même et non pas ce que
ce que l’on peut voir ou fonder sur les sens. Il a compris que L’EMPIRISME c’est-à-dire la démarche qui ne se tient qu’à
l’expérience et qui prétend extraire de ces objets la vérité est une erreur de méthode. On ne peut rien apprendre de la
sensibilité.

Critique de la Raison Pure Page 21


Cependant, on ne peut rien apprendre non plus en répétant la définition d’un concept selon lequel le triangle isocèle est un
triangle égal à deux droits. On ne dit rien de plus que ce qui est inscrit dans le concept

En réalité, si les mathématiques sont une science, c’est parce que le jugement qu’elle énonce nous apprend quelque chose sur
des objets dont elle s’occupe. Elle augmente notre connaissance. C’est pourquoi on peut dire que les jugements math sont des
jugements synthétiques a priori car il nous apprend quelque chose de nouveau de manière a priori c’est-à-dire sans le fonder
dans le cours de l’expérience sensible et donc dans le temps. Je n’ai pas besoin de recourir à l’observation pour connaître ses
propriétés. Je les déduis rationnellement au moyen de ce que j’ai à penser et de ce que je me représente de ce concept. C’est
pourquoi on peut dire que la mathématique procède par construction de concepts.

On peut conclure en disant que la connaissance s’effectue par ce que j’ai mis mois même dans le processus de pensée. La
connaissance n’est donc une contenant qui contiendrait des objets mais bien plutôt l’activité rationnelle de l’Ame qui assure
grâce à la raison sa certitude et son universalité

Texte 3 : la révolution de la manière de penser la science physique

Le physicien met de la raison dans les choses à l’instar du mathématicien. Il y a une différence entre la mathématique et la
physique. La première n’a affaire qu’à des objets intellectuels alors que la seconde a affaire à des objets donnés dans
l’expérience sensible.

Cependant, l’erreur de méthode consisterait encore à régler notre connaissance sur les objets et donc sur l’expérience sensible.
Kant accorde à Bacon l’invention de la physique expérimentale alors que les historiens des sciences l’accordent aujourd’hui à
Galilée. Cependant, l’expérience pour Bacon n’est pas encore expérimentation car elle n’est pas guidée seulement par la raison
puisque Bacon insiste sur le fait que la raison à elle seule ne peut pas tout connaître. Le paradoxe que relève Kant avec Galilée,
Toricelli et Stahl, c’est que bien que la physique ait affaire à des objets de l’expérience sensible, elle n’est devenue une
science que dans la mesure elle a cessé de se régler sur les objets de l’expérience. Les lois furent authentiques lorsqu’elle
abandonnât sa tendance à se fonder sur les objets donnés dans le temps.

Il y a une révolution. Car le rapport entre l’homme et le monde n’est plus le même. L’homme n’apprend
rien du monde en lui-même en tant que phénomène mais il apprend tout de lui-même en tant que sujet
à la condition que dans le domaine notamment des sciences physiques le jugement qu’il énonce puisse
néanmoins être attesté par l’expérience. C’est le sujet qui constitue les conditions de l’expérience et son
objet et non l’inverse. Qu’est ce alors un objet scientifique ? un objet inventé non pas comme un objet
de science fiction mais comme un objet intellectuel produit par la raison distinct par sa représentation
symbolique et abstraite du phénomène concret qu’il explique et donc il prédit le comportement. Les
objets scientifique ne sont pas donc pas un fait de la nature mais un fait de la raison.

Lorsque Galillé fit rouler les sphères sur un plan incliné, ce n’est donc pas à la nature qu’il a emprunté les
sphères, le plan incliné et les relations entre elles. L’inclinaison a varié non pas selon les lois de la nature et
celle du temps mais selon sa volonté. Il a donc lui-même déterminé le degré d’accélération dû à la
pesanteur. Le phénomène physique n’émane donc pas de la nature mais il construit par le sujet. Il ne
reproduit ce que dit la nature ou ce qu’elle fait comme un pâle copie d’un modèle, il l’interroge, la
questionne à partir d’une analyse mathématique des éléments du mouvement. La raison n’est donc placé à
la suite de l’objet mais elle constitue l’objet.

Le problème qu’analyse Kant est donc bien celui de la connaissance et du rapport entre le sujet et son
objet. L’objet scientifique n’est pas un objet immédiat car il est un fait de la raison. Mais a contrario, il
n’est pas non plus autre que ce que décrit la nature car sinon il n’expliquerait pas le comportement du
phénomène et ne dirait rien des lois de la nature que prescrit la raison. En réalité, l’objet scientifique est

Critique de la Raison Pure Page 22


un modèle car il est modélisé par la raison afin d’énoncer des lois. La raison anticipe. C’est pourquoi ;
Galilée pose en principe la simplicité mathématique de la nature et s’attache à vérifier que le phénomène
se produit comme l’anticipation mathématique le lui fait prévoir.

Pour anticiper pour faut des principes : Qu’est ce que des principes ? c’est à partir de quoi la raison peut
construire ses objets et produire des jugements sur ces objets. Par exemple le principe de la causalité est
le principe par lequel la raison anticipe le développement du phénomène.

Dès lors, on peut dire que les objets ne sont connus que parce qu’ils sont construits par la raison qui pose
ses propres principes lui permettant d’anticiper et de s’orienter. L’activité rationnelle est donc première et
rend possible les connaissance et ce n’est pas l’expérience qui rend possible la connaissance quand bien
même dans les sciences physiques notamment elle est requise. En d’autres termes, l’expérience est
soumise à la raison qui la construit.

Cependant, il n’y a pas de dogmatisme de la raison. La raison questionne l’expérience qui prend alors le
nom d’expérimentation lorsqu’elle est soumise à la raison. Ainsi la physique est une science parce
qu’elle part de principes rationnels qui permet permet une théorie de la nature validée par l’expérience.
Il n’y a donc pas de science sans raison mais pas non plus de science seulement par raison.

Conclusion

La référence aux faits garantit elle à elle seule l’objectivité de la connaissance scientifique ?

Le texte de Kant réfute admirablement le préjugé tenace selon lequel l’expérience est la source de la
connaissance. La raison est source de connaissance lorsqu’elle construit l’objet scientifique pour ensuite
le soumettre à l’expérience et non l’inverse. Kant réfute l’idée qu’il y a une connaissance des choses en
soi , soit par la perception mais même par la raison. Il n’y a qu’une modélisation du phénomène rendu
possible par l’activité de la raison et attestation par l’expérience et notamment par l’instrumentalisation
de cette dernière. En réalité, la connaissance est une représentation rationnelle d’un phénomène qu’elle
donne à penser et à travailler ensuite par le recours à l’expérimentation. Kant nous montre que la
révolution qui a permis la constitution d’une science sûre est l’élaboration de l’expérience définie a
priori comme l’ensemble des conditions auxquelles nous pouvons ramener la diversité sensible à l’unité.
L’objet scientifique devient alors le RESEAU DES EXIGENCES DE LA RAISON .

Critique de la Raison Pure Page 23


TROISIEME ETUDE

« la métaphysique, connaissance spéculative de la raison tout à fait isolée…… il nous est donc encore permis, elle-même nous
y invite, de la remplir, si nous pouvons, par des données pratiques ».

Plan

La mataphysique concerne ______________________1) la métaphysique de la nature : intuition donnée dans l’expérience liée
aux catégories de l’entendement. La métaphysique de la nature décrit le comportement du phénomène. Elle concerne l’objet
physique qui n’est pas connue par l’expérience mais par les JSA ( c’est-à-dire par des jugements purs a priori qui ne dérivent pas
de l’expérience

2) la métaphysique des mœurs : qui est la plus ancienne qui est un besoin
de la raison et qui pourtant tatonne. La métaphysique des moeurx est conçu par des concepts rationnels ( Dieu, la liberté,
l’immortalité, l’Ame) non constructibles dans l’intuition. En effet si les math se construisent dans l’intuition pure à savoir
l’espace et le temps, les concepts rationnels de la métaphysique n’ont pas besoin d’être construits dans l’intuition du temps et
de l’espace. Ces concepts sont en effet inconditionnés et absolus

De 1 et de 2 , on en déduit qu’il existe deux manières de se rapporter à


l’expérience : 1’ par le truchement de l’intuition et de l’entendement. Un entendement
qui produit des concepts mais exige d’être appliqué à un objet.

2’ la faculté pure de la raison qui n’étend pas nos connaissances, mais


permet de penser les concepts rationnels. La raison institue des objets supra sensibles tels que le devoir ou la volonté qui ne
peuvent être recherchés et trouvés dans la sensibilité.

Il est bien clair que dans ce cas nous ne cherchons pas à DETERMINER un objet de science en appliquant un concept à
l’intuition sensible ( physique) ou à l’intuition pure de l’espace et du temps ( math) MAIS NOUS CHERCHONS A LEGIFERER
DANS LE DOMAINE DE LA PHILOSOPHIE MORALE. Et qu’est-ce la philosophie morale si ce n’est de réaliser notre liberté. En
effet, la liberté ne se fonde pas sur l’intuition sensible et changeante. Elle ne peut être fondée que sur la raison législatrice. La
volonté comme la liberté ou le devoir ne peuvent être donc que des concepts rationnels alors que l’objet de science est un
concept appliqué à l’intuition empirique ( phénomène) ou pure ( l’espace et le temps)

1) Situation

En comparaison de la mathématique et de la physique, toutes deux sciences d’objet à la différence de la logique, la


métaphysique apparaît comme bien incertaine : elle n’a pas emprunté la voie sûre d’une science. Et cependant, elle est bien plus
ancienne. Comment alors expliquer ce retard ?

Tout d’abord, nous avons compris que la constitution des sciences est due à une révolution de la méthode qui a permis de sortir
de leurs tâtonnements. Les objets de la métaphysique sont ou bien des les intuitions données dans l’expérience au même titre
que la physique, ce qui ferait de la métaphysique une métaphysique de la nature ou bien sont des concepts rationnels non
constructibles dans l’intuition, c’est-à-dire la métaphysique des mœurs. La métaphysique est donc pensable selon deux ordres,
celui de la nature et celui des mœurs. La seconde traite de l’inconditionné lorsque la première traite du conditionné soumis à la
causalité et au temps, la seconde traite un point de vue pratique lorsque la première parle d’un point de vue scientifique afin de
décrire le comportement des phénomènes. Autrement dit, la métaphysique des mœurs a pour objet l’homme et la liberté alors
que la métaphysique de la nature a pour objet les phénomènes.

Critique de la Raison Pure Page 24


Ne nous méprenons pas. La métaphysique de la nature n’est pas une description de la nature telle qu’elle est car elle ne nous
dirait rien, elle est en réalité, l’application des concepts aux phénomènes pour dire ce qui est et ce qui est prévisible dans le
domaine de la nature. La métaphysique de la nature est une science car elle part d’une méthode a priori (les concepts) qui pour
éviter tout dogmatisme de la raison s’applique aux phénomènes a posteriori. Elle détermine la connaissance de la nature rendue
possible par que par des jugements synthétique a priori appliqués aux phénomènes.

Par contraste, la métaphysique des mœurs n’est pas une science : elle est une connaissance pratique. Elle n’a pas pour objet la
connaissance des phénomènes tels qu’ils nous apparaissent dans la nature mais les noumènes. En ce sens, elle établit les
conditions de possibilité de la moralité mais pas des faits. Afin de déterminer des concepts comme la liberté ou Dieu, on ne peut
plus les considérer comme des phénomènes et avoir la prétention de les connaitre à l’instar d’une science. On sauve la
métaphysique en ruinant tout idée de science pour laisser la place à la croyance et à l’idée d’une pensée de ces noumènes ( être
intelligibles : CRP, analytique transcendantale : » si j’admets que des choses qui soient simplement des objets de l’entendement,
et qui pourtant peuvent être données, comme telles, à une intuition, bien que ce ne soit pas à l’intuition sensible, de telles
choses s’appelleraient des noumènes (intelligibilia) »

2) Texte 1 : la métaphysique, connaissance spéculative…..nos recherches nous serons plus heureux qu’on ne l’a été
avant nous : situation de la métaphysique

Ce texte traite de la situation de la métaphysique. La métaphysique procède par tâtonnements alors même qu’ils portent sur
des objets essentiels, à savoir des concepts. Le paradoxe des phénomènes c’est qu’ils sont connus par la science alors qu’ils ne
sont que des phénomènes alors que les concepts qui dépassent l’expérience ne sont pas connus. La raison se trompe sur elle-
même en ayant affaire à ses propres concepts.

La métaphysique « est une connaissance spéculative de la raison(…) qui s’élève complètement au-dessus des enseignements
de l’expérience par de simples concepts » à la différence de la mathématique.

Expliquons. Quelle analogie existe-t-il entre la math et la métaphysique. La math procède par constructions purs de concepts, a
priori. Elle est l’œuvre de la raison théorique. La physique quant à elle est la modélisation quantifiée du phénomène. Quant à la
métaphysique, elle n’a aucun rapport avec l’intuition empirique (je ne sens pas Dieu pas plus que je sens la liberté). La
métaphysique est une connaissance qui s’élève au-dessus de l’expérience par simple concept.

Que dire de son objet ? 1) ils ne sont pas donnés par l’expérience. Les objets métaphysique ne sont ni perçus ni perceptibles.
Ils sont conçus par concept et NON PAR CONSTRUCTION dans L’INTUITION DE L’ESPACE ET DU TEMPS (math).

La métaphysique semble donc être pensée que par concept ce qui veut dire qu’elle n’aurait pas besoin de l’intuition ?

Qu’en pensons-nous ? Pourquoi se trompe-t-elle et tombe-t-elle dans l’impasse ? Prenons un exemple, le concept de Dieu.
Dans la métaphysique classique, le concept de Dieu n’avait pas besoin de l’expérience pour être connu. Dieu est l’un, l’être
parfait, absolu. Un concept qui dépasse l’expérience et donc le temps. Rien dans l’expérience ne correspond à Dieu. De plus je
ne peux pas le construire comme je construis un triangle sur un tableau. Je ne peux pas construire la figure de ce qui n’existe ni
dans le temps ni dans l’espace puisqu’il est infini. La métaphysique n’est donc instruite que par elle-même. S’instruire elle-
même, c’est pouvoir se limiter elle-même en faisant sa propre critique. Avoir affaire avec soi-même constitue une tâche plus
complexe qu’avoir affaire avec une théorie qui ne s’accorde pas avec l’expérience. En effet, la Raison peut se croire toute
puissante et PRENDRE CES CONCEPTS POUR DES EXISTENCES : preuve de l’existence de Dieu. Ce qui ne peut créer qu’un
embarras.

Cependant, la métaphysique est un besoin de la raison dans la mesure où l’expérience à soi ne donne pas sens. C’est la
métaphysique qui donne sens au sensible. Ce qui ne veut pas dire que la tâche est facile. En effet, la production de lois ne peut
être a postériori, car l’idée même d’une loi implique l’idée de nécessité et d’universalité. Les lois sont donc a priori mais elles
doivent se confronter à l’objet de l’expérience. La métaphysique devient une arène où s’épuisent des lutteurs en un combat
douteux puisque stérile. La raison produit donc des illusions alors même qu’elle s’intéresse à ce qui est essentiel pour l’homme,
à savoir la métaphysique. Faut-il alors conclure que la raison est impuissante à penser la métaphysique ?

Critique de la Raison Pure Page 25


La raison n’est pas impuissante en son essence mais elle s’épuise dans la stérilité des combats métaphysiques Si la raison
échoue, c’est qu’elle s’y prend mal avec ses objets et qu’elle est ni vigilante ni critique envers elle-même.

3) Texte 2 : « je devrais penser l’exemple de la mathématique…..c’est que nous connaissons a priori des choses que
nous y mettons nous-mêmes » : l’exemple des sciences mathématiques et physiques : la révolution copernicienne

Il faut s’inspirer du changement de méthode opéré dans les sciences. Ce changement de méthode est un changement de point
de vue au point de vue d’une perspective rationnelle. Expliquer le phénomène non par les sens mais partir de la raison pour
expliquer les phénomènes tel est l’enjeu de la révolution copernicienne. Il ne s’agit donc pas de changer un point de vue par un
autre (héliocentrisme au géocentrisme). Il s’agit de rendre raison de l’apparence à la rapportant au sujet lui-même. La
révolution copernicienne constitue le modèle de toute méthode scientifique. Connaître s’est auto fonder la connaissance par le
sujet et se régler sur les objets. En effet, une connaissance n’est objective que si elle est a priori alors que si la connaissance se
règle sur les objets, nous ne pouvons jamais être certains de rien car les phénomènes sont changeants et leur monde est
aléatoire et imprévisible. L’expérience grâce à la révolution copernicienne n’est pas un pur divers sensible et brut.
L’expérience est organisée par le sujet car elle exige le concours de l’entendement qui nous donne un concept préalablement
à ce qui nous sera donné par l’objet. L’expérience sans concept n’est qu’une illusion. L’expérience est la constitution par le
sujet d’un concept a priori opérant avec le donné du phénomène. Sans liaison du concept avec le phénomène, il n’y a qu’un
pur indéterminé.

Cependant, il existe des objets qui ne sont pas donnés dans l’expérience sensible : Dieu, le bonheur, la liberté. Ces objets ne
peuvent être connus car ils ne peuvent être intuitionnés (perçus) mais nous pouvons les penser.

La révolution copernicienne nous apprend que nous ne connaissons que ce que nous y mettons nous-même. Mais il y a DEUX
MANIERES de se rapporter à l’expérience, la première par l’intuition et l’entendement, la seconde en usant que de la faculté
pure de la raison. Cette distinction entre la raison théorique (sensibilité et entendement) et la raison pratique permet de
sauver de l’embarras la métaphysique : on ne peut pas tout connaître de la raison si la raison ne s’allie pas à la sensibilité,
mais cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas penser des concepts sans intuition tels que Dieu ou la liberté.

4) Texte 3 : « cet essai réussit à souhait et promet à la métaphysique… de la remplir, si nous pouvons, par des données
pratiques : l’utilité de la critique

Ce changement de méthode est fécond. La métaphysique se divise en deux domaines : la métaphysique de la nature et la
métaphysique des mœurs.

La première est une connaissance a priori par concepts portant sur des objets d’expérience. Elle permet la connaissance
objective des phénomènes.

La seconde traite de concepts rationnels n’ayant pas de correspondant dans le domaine sensible. Elle est la théorie de la
morale, du droit et de la politique. Ces objets sont supra-sensible ce qui ne veut pas dire qu’ils sont illusoires mais
simplement qu’ils ne sont pas connus par l’expérience sensible et qu’ils ne sont pas donnés par l’intuition. La raison pratique
INSTITUE CES OBJETS car elle est législatrice lorsqu’elle est déterminante dans le domaine de la nature car l’entendement
exige l’objet ou le phénomène pour connaitre. C’est ainsi que lorsque la métaphysique traite du devoir, elle ne va pas le
chercher dans les faits. Le devoir n’est que l’œuvre de la raison pratique c’est-à-dire de LA VOLONTE GUIDEE PAR LA RAISON.

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QUATRIEME ETUDE

« Mais si la critique ne s’est pas trompée en nous apprenant à prendre l’objet dans deux sens, c’est-à-dire comme
phénomène et comme chose en soi……Je dus abolir le savoir pour laisser la place à la croyance »

1) Situation

L’utilité de la critique est positive en évitant que la raison se fourvoie et en se faisant, en l’établissant dans ses droits. Les limites
de la raison ne sont pas des bornes, c’est la réflexion de la raison sur son propre pouvoir. Afin de distinguer ce qu’il y a de
légitime dans la raison, il a fallu distinguer le phénomène de la chose en soi. Nous sommes arrivés à la conclusion que la chose
en soi ne pouvait être connue puisqu’elle ne se présente pas dans l’intuition sensible dont les formes a priori sont l’espace et
le temps, ce qui veut donc dire qu’on en saurait avoir l’expérience. Par opposition, la chose en soi peut être pensée au sens
où nous pouvons produire un concept rationnel non contradictoire. Dès lors, la raison théorique qui prétendrait connaître ce
qui n’est pas donnée dans l’expérience possible entre dans des contradictions : c’est pourquoi la métaphysique est une arène.

Le texte à analyser développe les conséquences de cette distinction en montrant à quelles conditions la contradiction peut être
évitée. La différence est une différence de point de vue.

L’enjeu- le gain décisif- est de fonder à la fois la science et la morale en assignant à chacune sa juste place.

Critique de la Raison Pure Page 27


2) Analyse

La Critique nous a appris que l’objet pouvait être compris en deux sens.

Questions que l’on se pose en expliquant ce texte :

 A quoi tient cette différence ?


 Qu’est-ce que la volonté ?
 Pourquoi dans l’ordre des phénomènes, la volonté doit être pensée comme nécessairement soumise aux lois de la nature ? et
pourquoi corrélativement la liberté est –elle libre ? Pourquoi n’a y a-t-il pas contradiction dans ces deux propositions – la volonté
est libre la volonté n’est pas libre- ?
 Qu’est-ce que l’âme ? Si l’âme n’est qu’un phénomène de la nature, peut-elle être connue ? Qu’est ce alors un cerveau qui pense ?
Et que penser d’un cerveau qui pense ? Pourquoi réduire l’âme au matérialisme en la concevant que comme un cerveau revient-il à
introduire un nouveau dogmatisme ? lequel ? Pourquoi peut-on parler d’une illusion matérialiste mais aussi d’une illusion
transcendantale que Kant veut éviter à tout prix ? et Pourquoi ?
 Quelles sont alors les deux suppositions envisagées par Kant ? Quelle est la supposition morale ? Comment
concilier les deux suppositions ? Expliquer : « la doctrine de la moralité garde sa position et la physique
aussi la sienne ».
 Quelle solidarité y a-t-il entre la limitation des prétentions injustes de la raison spéculative à des vues transcendantes et à la
possibilité d’admettre Dieu ou la liberté en faveur de l’usage pratique nécessaire de la raison ? En quoi l’absence de limitation des
prétentions à la raison spéculative est –elle ruineuse pour la moralité ? Pourquoi la critique de l’illusion dogmatique est-elle en
même temps un moyen de lutter contre le scepticisme en matière morale et religieuse ? Expliquez : je dus abolir le savoir pour
laisser la place à la croyance ?
 QUEL

Il s’agit d’un Double Raisonnement hypothético-déductif selon le point de vue du sujet concernant la volonté.

Le premier concerne l’objet conçu comme phénomène déterminé par les concepts purs de l’entendement appliqué aux
phénomènes mais aussi comme chose en soi ( lignes « mais si….. chose en soi) et ( « si la déduction des concepts de
l’entendement….qu’elles sont des objets d’expérience » ).

Le second raisonnement établit un parallèle entre la volonté soumise aux lois de la nature car ancrée dans le monde, ce qui
rend la volonté non libre – la volonté n’est donc alors considérée que selon le POINT de vue du phénomène alors que selon le
POINT DE VUE DU NOUME en tant que volonté fondée par le sujet raisonnable, la volonté est libre en tant que noumène
( lignes « alors la même volonté dans l’ordre des phénomènes…. Sans qu’il n’y ait contradiction ». L’objet diffère selon que
l’on considère la volonté nécessairement ancrée dans le temps du phénomène et donc non libre mais aussi selon que l’on
considère la volonté comme libre car auto-fondant le sujet raisonnable.

 A quoi tient la différence quant aux objets conçus comme phénomènes ou conçus comme noumènes ?

La différence est essentielle selon que l’objet est objet de l’expérience possible et qu’il dérive du temps et des lois de la nature
ou bien selon que l’objet est produit de la raison. Dans le premier cas, l’objet sera scientifique car déterminée par les concepts
de l’entendement ; concepts qui s’appliqueront nécessairement aux phénomènes donnés dans le temps, et donc à l’intuition
sensible pour ce qui est de la physique et à l’intuition pure de l’espace et du temps pour ce qui est des mathématiques. Le
concept appliqué aux phénomènes rend possible l’expérience et la constitution d’une science.

Par opposition, lorsque nous parlons de devoir ou comme dans ce texte de volonté, il va de soi, que nous ne cherchons pas à
déterminer un objet de science mais nous cherchons à légiférer dans le domaine de philosophie morale. Nous ne cherchons pas
dans l’intuition sensible à déterminer ce qui fonde la liberté, car si tel était le cas, la volonté serait fondée sur une intuition
sensible et changeante, liée à une détermination matérielle ou sensible alors même que la volonté ne peut être fondée sur la
raison législatrice. La volonté est donc un concept rationnel alors que l’objet de science et un concept pur appliqué à un
phénomène.

 Qu’est-ce que la volonté ?

Critique de la Raison Pure Page 28


Nous ne serions sans raison, mû que par l’instinct qu’une machine. Ce qui est un non-sens pour un homme
raisonnable. Ce qui importe à l’homme raisonnable, ce n’est pas le but, c’est la volonté qui ne trouve son sens qu’en
elle-même. La volonté est la faculté de se déterminer d’après la représentation des lois ; en conséquence de quoi, la
volonté peut être assimilée à la raison pratique dans la mesure où elle n’est guidée que par elle. Distinguer la
volonté déterminée par la raison pratique est donc essentielle car cela signifie qu’elle n’est que guidée par elle et
non pas déterminée par la sensibilité ou par les sens. Dans ce dernier cas, on rabaisserait la volonté au statut du
phénomène alors que la volonté en tant que chose en soi, déterminée par la raison et pensée par elle rend seule
possible la destination de l’homme, à savoir sa liberté.

 Pourquoi dans l’ordre des phénomènes, la volonté doit être pensée comme nécessairement soumise aux
lois de la nature ? et pourquoi corrélativement la liberté est –elle libre ?
 Pourquoi n’y a-t-il pas contradiction dans ces deux propositions – la volonté est libre la volonté n’est pas
libre- ?

La volonté est soumise aux lois des phénomènes car elle s’ancre dans l’action du temps et de l’homme phénoménal.
Cependant, dans la mesure où la volonté n’est libre que parce qu’elle est spontanée, audéterminée par le sujet, elle
n’est fondée que par la raison elle –même. Lorsque nous affirmons que la volonté est déterminée par la raison, il ne
s’agit pas d’une raison calculatrice mais bien de la raison pure qui est exigence d’inconditionné. La volonté est libre
car elle détermine nos actions par rapport à une loi formelle et non pas par rapport à des déterminations
empiriques. En ayant évacué la détermination empirique et psychologique, il ne nous reste plus que la volonté
déterminée par la loi formelle. Etre volontaire c’est alors se déterminer pour ou contre la loi morale, c’est se
déterminer pour ou contre notre devoir d’homme. Je veux lorsque je veux que la maxime de mon action devienne
une loi universelle tout simplement en écoutant la voix de ma conscience et en expurgeant toute détermination
matérielle dans mes choix. Cette loi morale détermine alors la volonté bonne pour l’homme raisonnable sans
restriction et absolument. En conséquence de quoi la volonté est donc bien libre et non pas déterminée par le temps
et les lois de la nature.

Cependant, Kant nous parle de l’homme en tant qu’être humain, certes intelligible mais aussi sensible, qui agit dans
le temps. La volonté bonne est certes absolue car inconditionnée mais elle s’ancre dans le temps de notre action.
Elle est donc soumise aux lois de la nature lorsque nous pensons l’homme agissant dans le monde mais elle est aussi
libre et inconditionnée, lorsque la volonté est nécessairement fondée par la raison pratique, et ceci sans
contradiction.

« or, quoique je ne puisse connaître mon âme…relativement aux principes qui dérivent de ces concepts.

 Qu’est-ce que l’âme ? Si l’âme n’est qu’un phénomène de la nature, peut-elle être connue ? Qu’est ce alors un cerveau qui pense ?
Et que penser d’un cerveau qui pense ? Pourquoi réduire l’âme au matérialisme en la concevant que comme un cerveau revient-il à
introduire un nouveau dogmatisme ? lequel ? Pourquoi peut-on parler d’une illusion matérialiste mais aussi d’une illusion
transcendantale que Kant veut éviter à tout prix ? et Pourquoi ?

L’âme peut être définie comme l’esprit dont l’objet est de produire les actions et les pensées. L’âme ne peut être
connue comme phénomène car il faudrait alors que l’esprit dérive des lois de la nature et du temps alors que l’esprit
est à l’origine de la production des lois et de l’intuition du temps et de l’espace. L’esprit ne peut être connu hors du
temps comme substance pensante inconditionnée tout en étant en même temps soumis aux lois des phénomènes.
Par opposition, si l’esprit n’était pas une substance pensante mais une substance matérielle, en tant que cerveau, il
serait alors compris comme objet de science et soumis aux lois de la nature et du temps dans un sens bien que la
raison détermine toujours les principes a priori tout en les soumettant à l’intuition sensible.

Critique de la Raison Pure Page 29


C’est ainsi que la neurologie et la neuropsychiatrie conçoivent l’esprit comme un modèle psychoaffectif lié à des processus matériels
déterminés. L’esprit défini comme phénomène devient alors connu comme un système nerveux, condition nécessaire de la pensée. Dire que
le cerveau est cause de tout psychisme de telle sorte que les idées voire nos désirs ne sont que des illusions car elles sont le produit de
processus matériels produit par le cerveau, rend la notion du sujet illusoire. En réalité lorsque on parle de l’Ame comme esprit on ne peut pas
le réduire à n’être qu’un produit de la nature à l’instar de Jean-Pierre Changeux qui L’homme neuronal, dénie à l’existence d’un sujet puisque
l’homme ne serait que la cause et l’effet de lui-même. L’homme ne prend pas de la distance au monde en raison du sujet et de la conscience
de soi qui sait qui elle est et qui sait ce qu’elle sait. L’homme ne prend de la distance par rapport au monde que parce que le cerveau est
plastique. Le cerveau comme phénomène se structure alors lui-même qu’aux contacts des informations extérieures. C’est en acquérant cette
plasticité que l’homme prend de la distance au monde sans le truchement du sujet et de la conscience de soi.

Lorsque Kant émet l’hypothèse que je ne peux connaître l’âme « par une observation empirique », il nous met en garde contre le
dogmatisme matérialiste qui dénie toute valeur au sujet et conséquemment à l’homme. C’est pourquoi il s’ensuit ( « Quoique je ne puisse
connaître mon âme…. Ni par conséquent, la liberté, comme la propriété d’un être… je ne puis étayer mon concept sur aucune intuition »)
nécessairement que la liberté ne peut être temporelle, liée au principe de causalité telle B implique A nécessairement dans le temps. La Si
je veux penser l’homme intelligible et non pas simplement en tant que phénomène, je dois donc le penser comme inconditionné, absolu et
en tant que noumène. Alors que si je le pense comme un phénomène, je dénie à l’homme toute valeur puisqu’une valeur n’est pas étayée
par un concept fondée sur une intuition. L’enjeu de penser l’Ame comme un noumène est de rendre possible le droit de l’homme à penser
la liberté pour tous indépendamment de critères matériels qui ne sont que des illusions de l’esprit. En réalité, l’illusion est l’apanage des
matérialistes qui ne conçoivent l’homme que comme matière ou une machine car l’homme perd alors toute valeur et toute l’humanité qui
le fonde, à savoir la liberté transcendantale.

Parallèlement à l’illusion matérialiste, Kant veut éviter l’illusion transcendantale qui consiste à tenir pour vrai ce qui n’est qu’une croyance.
Il serait en effet dommageable que la raison s’aventure en dehors de limites qu’elle connaît. Or, ce qui est de l’ordre de l’Ame ou de la
production de la pensée, elle ne peut que le penser mais pas le connaître. Car pour connaître une chose, il faut appliquer un concept pur de
l’entendement à une intuition empirique. Or, quand bien même l’entendement peut produire le concept rationnel de l’Ame, il ne peut y
avoir dans le monde sensible d’intuition qui y corresponde. Autrement dit, il y a bien une production de concept mais pas d’existence. Dès
lors sans existence, je ne peux démontrer la connaissance de la chose en soi ou la détermination de son essence telle qu’elle et qui ne peut
être autrement qu’elle n’est. Nous comprenons alors qu’en limitant le concept de l’Ame en une pensée et non en une connaissance en soi,
nous évitons tout dogmatisme de la raison qui prétendrait à tort que nous devrions avoir un savoir sur ce qui ne peut être su, ni appris mais
simplement pensé.

En conséquence de quoi, afin d’éviter tout dogmatisme de la raison fondée soit sur une illusion matérialiste à l’instar
de JP Changeux dans l’Homme Neuronal, soit sue une illusion transcendantale, nous ne pouvons donc conclure que
l’Ame ne peut être connue ni en tant que chose en soi, ni en tant que phénomène mais elle peut être que
simplement pensée.

 Quelles sont alors les deux suppositions envisagées par Kant ? Quelle est la supposition morale ? Comment
concilier les deux suppositions ? Expliquer : « la doctrine de la moralité garde sa position et la physique
aussi la sienne ».

Les deux suppositions sont la supposition morale et la supposition physique. La première est de l’ordre de la liberté
et la seconde de l’ordre de la nature. Il n’y a pas de contradiction à considérer les concepts rationnels de l’Ame, de la
liberté selon ces deux ordres à la condition que les points de vue soient bien distincts afin d’éviter un galimatias
d’idée.

Ainsi dans un premier moment, Kant prend position concernant la doctrine de la moralité. Il émet l’hypothèse que si
la liberté dérivant de la morale est une propriété de la volonté alors il ne faut pas qu’il y a de contradiction entre le
point de vue moral et le point de vue physique. Expliquons. Tout d’abord, la volonté comme nous l’avons déjà défini
en tant que faculté de se déterminer d’après des lois de la raison, n’est donc pas de l’ordre de la sensibilité. Elle n’est
pas un produit de la nature. Mais elle est un fait de la raison. En d’autres termes, la raison pose a priori un fait qui
Critique de la Raison Pure Page 30
n’est produit que par elle-même et qui consiste pour le sujet de se déterminer pour ou contre la loi morale. La
liberté n’est donc qu’une propriété de la volonté car être volontaire ce n’est pas être guidée par la sensibilité mais
exclusivement par la raison qui nous détermine à agir en se représentant ce qui est bon pour nous en tant qu’être
intelligible. Etre libre ou volontaire c’est donc la même chose, c’est se déterminer raisonnablement d’après la voix d
la conscience qui nous dit qu’agir bien en tant qu’être raisonnable c’est agir d’après la loi morale en universalisant la
maxime de notre action. La doctrine de la moralité qui vise à réaliser notre liberté garde sa position déterminée a
priori et produite que par la raison pure.

Toutefois, la liberté d’un homme, quand bien même, elle est absolue et inconditionnée selon la doctrine de la
moralité, elle est aussi physique c’est-à-dire conditionnée par le temps et la loi de la nature lorsqu’elle se réalise
dans le monde. L’action est intelligible et donc libre lorsqu’elle est pensée par l’homme raisonnable qui agit
conformément à sa raison et à la loi morale, mais l’action intelligible devient un phénomène lorsqu’elle agit dans le
temps et dans le cours du monde. L’action suit donc le mécanisme de la nature et le principe de la causalité
lorsqu’elle s’inscrit dans le temps. C’est la raison pour laquelle, la physique c’est-à-dire ce qui est de l’ordre de la
nature s’inscrit nécessairement dans le temps. L’action est donc intelligible car pensée par l’homme nouménal mais
elle est aussi physique c’est-à-dire considérée comme un phénomène lorsqu’elle est posée dans le temps. Il y a bien
une opposition entre le monde nouménal et le monde phénoménal car le premier est intelligible alors que le second
est sensible mais il n’y a pas de contradiction en ce qu’une action pensée selon l’ordre de la moralité s’inscrive et
s’incarne dans le temps et le cours du monde.

Kant peut donc conclure en ces termes : « ainsi la doctrine de la moralité garde sa position, et la physique aussi la
sienne ».

 Quelle solidarité y a-t-il entre la limitation des prétentions injustes de la raison spéculative à des vues transcendantes et à la
possibilité d’admettre Dieu ou la liberté en faveur de l’usage pratique nécessaire de la raison ? En quoi l’absence de limitation des
prétentions à la raison spéculative est –elle ruineuse pour la moralité ? Pourquoi la critique de l’illusion dogmatique est-elle en
même temps un moyen de lutter contre le scepticisme en matière morale et religieuse ? Expliquez : je dus abolir le savoir pour
laisser la place à la croyance ?

Qu’entendons-nous par croyance ? Croire en quelque chose, ce n’est pas tenir pour absolument certain subjectivement c’est-à-dire en être
convaincu et qu’objectivement vrai. Ce qui est subjectivement tenu pour certain par une communauté scientifique et objectivement vrai,
s’appelle une science. Ce qui est de l’ordre de l’opinion, c’est une croyance qui a conscience d’être insuffisante aussi bien subjectivement
qu’objectivement. Quant à la foi, c’est une croyance subjectivement suffisante mais objectivement insuffisante.

Ayant établi qu’une croyance est subjectivement suffisante mais objectivement insuffisante quant à son existence et à sa démonstration, on
peut alors comprendre que la raison théorique qui a pour objet le savoir et non la liberté, n’a pas le droit de dire qu’il existe Dieu, la liberté ou
l’immortalité de l’Ame car elle ne peut trouver dans l’intuition sensible aucune correspondance avec ce qu’elle est en droit d’affirmer en tant
que concept rationnel. La raison ne peut prétendre d’aller au-delà du concept et de la pensée car elle ne peut pas prouver son existence car
aucune intuition ne correspond. La raison doit donc justement rabaisser sa prétention à affirmer savoir ce qui ne peut avoir d’existence.
Cependant, limiter la raison dans son usage théorique, afin d’éviter toute illusion transcendantale, abolir alors le savoir, c’est laisser la place à
la croyance. Abolir ce que l’on ne pourra jamais savoir car ni Dieu ni l’Ame, ni la liberté ne peuvent être connues en soi, rend alors possible la
réalisation de la raison pratique. « Je ne peux donc jamais admettre Dieu, la liberté, l’immortalité en faveur de l’usage pratique nécessaire de
ma raison, sans enlever en même temps en même temps à la raison spéculative ses prétentions injustes à des voies transcendantes ». Nous
devons insister sur le fait qu’il ne peut y avoir en même temps un usage dogmatique de la raison avec un usage pratique. Si nous admettons en
effet, que la raison se hisse au-dessus de l’expérience pour affirmer à tort un savoir qui n’existe pas, il ne peut y avoir qu’une arène dans la
métaphysique où des lutteurs n’auront de cesse de débattre en vain d’idées ruineuses pour la raison. Dans cette perspective, la métaphysique
conduira à une misologie de la raison et à un scepticisme. La méfiance envers le pouvoir de la raison nait de cette incapacité à fixer ses bornes
et à pouvoir penser l’idée de Dieu ou de l’immortalité de l’Ame sans abandonner la prétention illusion à un savoir. Ce n’est que parce que nous
admettons qu’il n’existe pas de savoir de Dieu, ni de la liberté ni de l’Ame, que nous pouvons alors admettre l’idée d’une pensée de ces
concepts rationnels dans l’ordre morale. L’essentiel pour l’homme est sa destination humaine et le pouvoir de répondre aux questions
pratiques « Comment dois-je agir ?3 et que m’est-il possible d’espérer ? « ? En abandonnant le savoir, nous pouvons alors considérer la
croyance et œuvre dans le Monde des Fins. Abolir le savoir est donc une condition nécessaire pour laisser la place à la croyance.

Critique de la Raison Pure Page 31


1-1
1-2
1-3
1-4 introduction (1ere édition (un paragraphe sur l’idée d’une philosophie transcendantale) et seconde édition) –
pages 31 à 50

Toute connaissance débute avec l’expérience. Notre pouvoir de connaître est éveillé par des objets qui frappent nos sens. Ces objets produisent ( page31 de
CRPu éditions Quadrige)) des représentations et mettent en mouvement nos facultés intellectuelles afin de comparer, lier ou séparer ces représentations. Cela
ne prouve pas que la connaissance dérive de l’expérience. La connaissance par expérience est un « composé de ce que nous recevons des impressions sensibles
et de ce que notre propre pouvoir de connaître produit lui-même ». L’expérience nous dit bien ce qui est mais elle ne nous dit pas qu’il faut que cela soit,
d’une manière nécessaire, ainsi et non pas autrement ». L’expérience ne nous donne aucune universalité. Or des connaissances universelles qui présentent
un caractère de nécessité intrinsèque indépendamment de l’expérience, doivent être claires et certaines par elles –mêmes ( 34). C’est pour ce motif que on
les nomme connaissances a priori tandis que ce qui est puisé dans l’expérience est nommé a posteriori ou empiriquement. A l’expérience se mêle donc des
connaissances dont l’origine est a priori. Il s’agit là de concepts ou de jugements formés a priori, par lesquels on a le droit ou on croit l’avoir de dire des
objets qui apparaissent nos sens plus que ce que l’on n’en apprendrait de la simple expérience (35- 1 er édition)

Seconde édition : concernant l’apriori, il s’agit de connaissances qui ne dérivent pas de l’expérience mais des règles, qui cependant sont empruntées à
l’expérience. Exemple. Lorsque nous disons de quelqu’un qui a sapé les fondements d’une maison qu’il pouvait bien savoir a priori que la maison
s’écroulerait (32), il n’avait pas besoin pour le savoir d’attendre cette expérience. Ainsi les connaissances a priori sont « absolument indépendantes de toute

Critique de la Raison Pure Page 32


expérience ». Sont appelées connaissances pures celles auxquelles ne sont mêlées rien d’empirique. Une connaissance peut être a priori mais non pure. Par
exemple, ‘ tout changement a une cause » est bien a priori car le concept de changement ne peut être tiré que de l’expérience (32).

Le premier critérium qui permet de distinguer une connaissance pure d’une connaissance empirique, est une « proposition dont la pensée implique la
nécessité ». Le second critérium est l’universalité. Il ne s’agit pas de l’universalité supposée de l’expérience qui est dérivée par induction de l’expérience mais
bien d’un jugement pensé avec une stricte universalité, de telle sorte qu’aucune exception n’est possible, qui est valable universellement a priori.

Ainsi (33 seconde édition de l’introduction), « nécessité et stricte universalité sont les marques sûres d’une connaissance a priori ». On peut prendre, comme
exemple, « toutes les propositions de la mathématique », de même que la proposition « tout changement doit avoir une cause ». Le concept d’une cause
renferme le concept d’une liaison nécessaire avec un effet, et celui de la stricte universalité de la règle. En ce sens, le concept de cause n’est pas dérivé d’une
association fréquente ou d’une habitude telle que le pense Hume. L’expérience ne peut tirer sa certitude que de ces principes purs a priori. Sinon, l’expérience
ne serait que contingente. (34 première édition).

35 secondes éditions. Il est une chose significative et très importante, que certaines connaissances sortent du champ de l’expérience, et donnent des concepts
auxquels l’expérience ne peut donner aucun objet. Il semble donc que l’on étende le pouvoir de la raison au-delà des limites de l’expérience. De quoi s’agit-
il ?

Il s’agit bien de connaissances élevées au-delà du monde sensible, pour lesquelles notre raison porte ses recherches, dont le but est bien supérieur à celui de
l’entendement, qui va au-delà du champ des phénomènes.

35 Ces inévitables problèmes de la raison pure elle-même sont Dieu, la liberté, l’immortalité, et la science, qui avec tous ces procédés, n’a proprement pour
but final que la solution de ces problèmes, se nomme la métaphysique. La métaphysique est confronté au pb de ses fondements, cependant, il est naturel
pour un homme raisonnable et rationnel, de s’intéresser à la métaphysique. Il y a un domaine, la mathématique, qui a su progresser, acquérir la certitude, et
montre que l’on peut (36) aller loin indépendamment de l’expérience, dans la connaissance a priori. Certes, les objets de mathématique se laissent
représenter dans l’intuition, mais cette intuition peut être donnée a priori.

Attention, cependant, à la force de la raison, qui ne voit plus de limites. L’entendement peut être considéré comme un support et limite. Il existe donc deux
modes de connaissance qu’il s’agit de bien distinguer :

37 « IV de la différence des jugements analytiques et des jugements synthétiques »

37 dans tous les jugements où est pensé le rapport d’un sujet à un prédicat, 2 rapports sont possibles

A) Ou le prédicat B appartient au sujet A comme quelque chose contenu dans ce concept A


B) Ou B est en dehors de A bien qu’en connexion avec lui.

On appelle JA, lorsque la liaison du prédicat au sujet y est pensée par identité alors que dans les JS, la liaison est pensée sans identité.

Les JA sont explicatifs c’est-à-dire qu’ils n’ajoutent rien au concept du sujet par le moyen du prédicat. Les JA décomposent le concept par une analyse. A
contrario, les JS ajoutent au concept du sujet un prédicat qui n’a pas été pensé par le sujet.

Ainsi A) tous les corps sont étendus : il s’agit d’un JA. Car l’étendue d’un corps ne consiste qu’en une analyse, et en une explication, il n’ajoute pas de
connaissance nouvelle au concept de corps.

Par opposition B) tous les corps sont pesants : le prédicat « pesant » est différent de ce que je pense du concept du corps en général. Ce prédicat apporte une
connaissance nouvelle. Il s’agit donc d’un JSA. Dans le JSA, » je dois avoir (38) en dehors du concept du sujet quelque chose X sur quoi l’entendement s’appuie
pour reconnaître que le prédicat qui n’est pas contenu dans le concept lui appartient cependant »

39 « tout ce qui arrive a une cause. Le concept de cause montre quelque chose de distinct de ce qui arrive. Comment connaître le concept de cause, non
contenu dans celui qui arrive mais qui lui appartient nécessairement ? Autrement dit, quel est l’inconnu X sur quoi s’appuie l’entendement quand il croit trouver
hors du concept A, un prédicat B étranger à A, mais toutefois lié à ce concepts ? Ce ne peut être l’expérience car l’expérience ajoute de la généralité, dit ce qui
est mais non pas ce qui doit arriver comme évènement. Nous avons besoin donc une expression de la nécessité et d’une universalité absolue et non relative et
intrinsèque à l’expérience individuelle, J’ai besoin donc d’un concept a priori de cause, nécessaire et universel, qui ajoute à la première représentation la
seconde. Il s’agit d’un principe synthétique a priori. Démontrer les JSA, ranger cette connaissance en un système comprenant ses sources originaires, ses
divisions, son étendue et ses limites, ainsi est notre problématique.

40 « V dans toutes les sciences théoriques de la raison sont contenus, comme principes, des jugements synthétiques a priori »

« Les jugements mathématiques sont tous synthétiques ». Les raisonnements des mathématiciens procèdent suivant le principe de contradiction (afin d’obtenir
une certitude apodictique).

Cela ne suffit pas à rendre les mathématiques certaines. Les propositions synthétiques peuvent être régies par le principe de non contradiction, mais cela ne
suffit pas.

40 En effet, les propositions mathématiques sont « toujours des jugements a priori et non empiriques, puisqu’elles comportent la nécessité que l’on ne peut
tirer de l’expérience ».

Critique de la Raison Pure Page 33


41 : Par exemple, soit la proposition 7+5=12. Ce n’est pas simplement une proposition analytique qui résulte du concept de la somme de 7 et de 5. Le concept
de 12 n’est pas pensé par le fait seul, que je conçois la réunion de 7 et de 5. En pensant aussi longtemps que je voudrais, le concept d’une telle somme possible,
je n’y trouverai pas le nombre 12. Il faut donc dépasser ces concepts et faire appel à l’intuition en ajoutant une à une, les unités au nombre 7 le nombre 5, je vois
alors naître le nombre 12. Que 5 doit être ajouté à 7, je l’ai pensé par le concept d’une somme = +7+5. La proposition mathématique est toujours synthétique.
Nous devons toujours recourir à l’intuition pour retrouver la somme. La simple décomposition du concept ne suffit pas (41).

De même en géométrie, la proposition est synthétique et il faut recourir à l’intuition. Qu’une ligne droite soit la plus courte entre 2 points, c’est une proposition
synthétique car mon concept de droit ne contient rien de quantitatif mais seulement une qualité. Le concept de court ne peut être donc analysé par le concept
de la ligne droit. Je dois donc recourir à l’intuition qui rend la synthèse possible. L’intuition doit s’ajouter au concept pour arriver à une proposition synthétique.

Il en est de même (42) dans la science de la nature. Je dois dépasser le concept de la matière pour y ajouter quelque chose d’apriori, que je ne pensais pas en lui
pour pouvoir affirmer que dans « tous les changements du monde corporel la quantité de la matière reste la même ».

Enfin dans la métaphysique, il doit y avoir des connaissances synthétiques a priori. « Nous devons nous servir de principes capables d’ajouter au concept
quelque chose que n’y était pas contenu et nous élever par des JSA si loin que l’expérience même ne puisse nous suivre ». Ex le monde doit avoir un premier
commencement. « Ainsi quant à son but, la métaphysique se compose des pures propositions synthétiques a priori ».

Page 43

Préface de la première édition (1781) : pages 5 à 11

1-5 Préface de la Seconde Edition (1787) – pages 15 à 30

2. Introduction et problématique de la Critique de la Raison Pratique

Cours philo pratique Kant

La raison est législatrice. Elle s’exerce dans deux domaines différents ; la nature et la liberté. La philosophie critique analyse l’activité de la raison dans la
nature, ce que l’on appelle la métaphysique de la nature et l’activité de la raison dans le domaine de la liberté, appelée, métaphysique des mœurs.

La métaphysique de la nature se divise en philosophie transcendantale et en physiologie rationnelle. La philosophie transcendantale désigne l’ontologie, les
principes qui sont a priori de l’exposition des phénomènes. L’analytique transcendantale s’occupe alors du système des objets en général de la raison pure.

Théologie : le Pb de la réflexion kantienne est le problème de l’existence de Dieu qui ne soit pas la cause du mal. La philosophie doit être un système, qui rend
possible la réalité objective de Dieu comme être transcendant. Croyance en un Dieu créateur de la nature, à qui on ne puisse imputer le mal. Dieu ne voit que le
souverain bien. La théologie se divise en deux parties : la théologie révélée dans la Religion dans les limites de la simple Raison et la religion rationnelle qui est
un discours cohérent sur Dieu.

Dès la page 547 de la Crêpure, dans la chapitre intitulé « canon de la raison pure », Kant écrit « c’est pourquoi chacun regarde les lois morales comme des
commandements, ce qu’elles ne pourraient être si elles n’unissaient a priori à leurs règles certaines conséquences appropriées et si, par conséquent, elles ne
portaient en elles des promesses et des menaces ».

De quelle crainte s’agit-il ? S’agit-il d’agir en raison de la crainte ?

Critique de la Raison Pure Page 34


La crainte est liée à la transgression de la loi morale. La transgresser, c’est rejeter notre nature d’homme raisonnables pour n’agir qu’en fonction de nos instincts
et penchants. Le souci (Furcht) est donc de respecter la loi morale pour réaliser l’humanité qui est en nous d’une part et la morale d’autre part. La raison en
l’homme est pratique c’est-à-dire que l’homme doit réaliser la loi de la raison elle-même qui le constitue en tant qu’homme.

Il continue dans la page 544 en affirmant « j’admets qu’il y a réellement des lois morales pures qui déterminent entièrement a priori c’est-à-dire sans tenir
compte des mobiles empiriques, c’est à dire du bonheur, ce qu’il faut faire et ne pas faire, c’est-à-dire l’usage de notre liberté d’un être raisonnable en général,
et que ces lois commandent d’une manière absolue ( et non pas simplement hypothétiquement, sous la supposition d’autres fins empiriques)…/

Ces lois nous dit Kant commandent de manière absolue et non pas relatives par rapport à nos penchants ou à nos objectifs.

Comment peut-on en être certain ? Nous pouvons supposer à bon droit la loi morale sans faire appel aux moralistes ni à modalités empiriques, mais en les
rencontrant dans la conscience de tout un chacun.

En effet, Kant continue « mais encore un jugement moral de tout homme quand il veut se représenter clairement une loi de ce genre ». (544)

En réalité, les lois ne se déduisent pas au sens technique, mais elles se déduisent chez tout être humain car elles sont présentes pourvu que l’on y fasse attention

« La raison pure contient… dans son usage pratique, c’est-à-dire dans l’usage moral, des principes de possibilité de l’expérience, à savoir d’actions qui,
conformément aux principes moraux, pourraient être trouvées dans l’histoire de l’homme ».

Que nous dit tout simplement Kant ? Tout simplement, que le principe de la raison pure constitue dans le temps de l’histoire, une nature conforme à la loi
morale.

Ainsi dans la CRPr, « Kant peut conclure en ces termes « la loi morale détermine notre volonté à donner au monde sensible la forme d’être intelligible.

C’est donc l’histoire que réalise la loi morale. La réalisation du SB ou de la loi morale n’est donc pas à atteindre dans un monde invisible mais il est à relever
dans l’histoire de l’homme, dans l’histoire du monde. Le monde peut être entendu comme nature, monde ou création (Welt). Ainsi les progrès de la moralité
sont à réaliser indéfiniment dans le temps de l’histoire de la création.

C’est pourquoi on peut donc conclure par cette célèbre et magnifique affirmation et foi de Kant, dans la CR Pratique, dès l’introduction

« Deux choses remplissent mon cœur d’un admiration et d’une vénération toujours nouvelles et toujours croissantes, à mesure que la réflexion s’y attache
et s’y applique : le ciel étoilé au –dessus de moi et la loi morale en moi ».

Gemuth = cœur mais plutôt l’esprit intellectuelle et l’âme spirituelle. L’esprit peut être traduit comme l’ensemble des facultés cognitifs et spirituels d’un
sujet.

Le ciel étoile est bien l’image de ces lieux (Welt) de la création dans lesquelles les créatures raisonnables mais aussi finies poursuivent leur voyage vers la
sainteté.

Ces différentes sphères de la création doit améliorer leur travail, Volonté dans ces lieux égalent la volonté sainte. Les ames ainsi ne terminent pas leur
voyage sur terre, mais lepoursuive dans les cieux et réalisent alors aussi leur nature. Le ciel étoilé au-dessus de moi constitue la pérennité de l’existence de
l’Ame qui poursuivent leur progrès vers une volonté sainte. L’homme que je suis sur Terre n’est donc pas éloigné de ces âmes qui poursuivent leur voyage a-
dessus de moi. Je suis lié à ce monde et ces âmes en nombre infinies qui me remplissent d’admiration et de vénération par leur nombre ( le ciel étoilé par
tant d’étoiles) et par la pérennité du travail de la volonté dans l’histoire de l’homme d’une part, et d’autre part, je suis lié par la loi morale qui commande de
réaliser le souverain bien. La loi morale n’est pas intrinsèquement déliées de l’immortalité de l’âme. Tout au contraire, l’homme de la création est infini. Et,
nous créatures finies poursuivons le travail indéfiniment dans notre existence.

Que peut-on dont conclure à présent de la CRPr : il est l’ouvrage dans lequel Kant résout le pb de la métaphysique spéculative. Dès le canon de la raison pure
dans la Critique de la raison Pure, solution de la métaphysique passe par le réflexion de l’usage pratique de la raison pure.

La CRPr résoud donc le pb de la liberté, de l’existence de Dieu et de l’immortalité de l’Ame.

La difficulté de la morale est ne pas pouvoir porter un jugement sur la moralité de quelqu’un ( CRP 404). La moralité d’une action et celle de
nos conduites demeurent cachées à l’instar du Psaume I -7-10 « qu’elle prenne fin la malice des méchants, et affermit les justes, toi qui sonde
le cœur et les reins ».

La liberté pratique si elle n’est pas fondée sur la liberté transcendantale n’est rien ; Etre libre c’est agir pour la loi morale, la liberté étant
dévoilé comme propriété du sujet intelligible par la loi morale. Ainsi que nous le démontre la 3 ième antinomie de la raison pure, si la liberté était
déterminée par la causalité, tout événement serait déterminé dans le temps et rendrait donc la liberté impossible. En réalité, la liberté peut
être pratique tout en étant empiriquement déterminé. Cela signifie ( introduction à la CRPr) que nous pouvons réfléchir à l’action que nous
allons accomplir, comparer l’intérêt, finallement nous décider à agir. Nous avons l’apparence d’agir librement mais nous ne sommes libres que
si nous imputons l’action au sujet intelligible et non pas en agissant par raison si cette raison est empiriquement déterminée. Le pb de la
liberté est d’exclure la pratique empirique déterminée.

La raison n’est donc pure et pratique que si elle met de côté toute référence aux conditions empiriques.

Critique de la Raison Pure Page 35


Le paradoxe de la liberté est le fait de faire l’expérience de la liberté pratique ( Canon de la raions pure) sans la dissoudre dans une réalité
empirique puisqu’elle doit être fondée par un sujet intelligible et demeurer inconditionné.

En réalité, dans le Canon de la raison Pure, Kant tente une solution concernant moins la liberté que l’immortalité de l’âme et l’existence de
Dieu. Corrélativement, la liberté perdrait du pouvoir si il n’existait pas Dieu.

Il y a donc co-existence du sujet intelligible, de l’intelligible et de la substance spirituelle en ce qui concerne la réalité des âmes.

Cependant, c’est parce que nous n’avons pas droit à l’intuition de l’intelligible, ni de Dieu, de l’âme que nous ne pouvons intuitionner la liberté.
Toutefois, quand bien même cette faculté nous est interdite, nous avons conscience de la loi morale et dans cette conscience, l’homme se
découvre comme chose en soi.

La liberté est négative lorsqu’elle se définit négativement par rapport aux déterminations sensibles.

La liberté au sens transcendantal est tout d’abord l’indépendance à l’égard des conditions sensibles.

Cependant, en tant que sujet transcendantal, chaque action accomplie dans le monde lui est imputable. Il en est responsable parce qu’il est
intelligible. La valeur vaut dans l’action du sujet. Comme le dit justement Kant dans la CFJ pg 83

« quelle valeur aurait pour nous la vie, si celle-ci était sans valeur »

La valeur vaut de l’action du sujet estimé. Si la vie était la jouissance, qui voudrait recommencer une vie dont la fin ne serait que la
jouissance ? La vie ne peut être estimée d’après ce qu’on jouit. De même si la vie était l’instrument de la Providence, elle n’aurait pas de
valeur. La vie n’aurait pas de sens si l’action en vue du bien était déterminée hors de nous ( pg 83).

La vie n’a de sens que parce que nos actes sont des actes libres. Corrélativement, la liberté transcendantale donne sens à la vie.

La liberté transcendantale constitue une indépendance à l’égard du temps et de l’espace, ce qui est la condition de toute inclination et de
toute moralité.

La liberté prend un sens positif lorsque la liberté est considérée comme le respect, la détermination de la volonté par la loi. La liberté
constitue le SB comme désir d’un être fini sans la forme de l’universalité de la loi

La difficulté réside dans le choix de chaque instant de la maxime de son action afin d’agir pour la loi. En réalité, l’homme doit pouvoir choisir entre le caractère
strictement intelligible de l’action et non son caractère phénomènal. Or, nous ne disposons pas d’intuition qui nous permette de saisir l’intelligibilité en général.
En étant privée de l’intuition intellectuelle, la démonstration devient impossible. Je ne peux donc démontrer si le sujet agit librement . Seul, le sujet a la
conscience d’agit librement conformément à la loi. La liberté se donne comme un fait ( pg 91 CFJ). Je sais la liberté en tant qu’homme raisonnable et fini.

Par opposition, si la vertu et le bonheur constituent le souverain bien, la conscience de n’avoir besoin de rien serait non pas ressenti comme une libération mais
comme une satisfaction négative liée à l’existence. En ce sens, la vertu est incomplète car motivée par des mobiles psychologiques.

De plus, si la vertu n’est définie que par la force de l’âme, elle peut être assimilée à du courage qui est aussi bien l’apanage du héros que du criminel. C’est
pourquoi, il est donc nécessaire de dépouiller la vertu de ces penchants empiriques et de ne la fonder que sur la détermination de la volonté par la loi.

La vertu consiste alors à œuvrer pour devenir moral : l’arbitre ne peut être que la loi morale. Autrement dit, la vertu ne peut donc être que le résultat du
pouvoir de la volonté de l’homme. Il est essentiel alors de comprendre, dans cette perspective, que la bonne volonté ne saurait bien évidemment être forgée par
des mobiles ou être fondée sur des critères psychologiques, mais bien plutôt par le bien pour lui-même, lorsqu’il est pris en considération de manière sérieuse.
En effet si la vertu consistait en un souverain bien, en l’occurrence à la réalisation de notre bonheur, par la fortune nous pourrions être heureux mais dans la
mesure où notre choix ne serait ni éclairé par la raison et encore moins par la liberté, nous pourrions nous dire heureux sans être libre en manquant totalement
notre destination. Ce qui est un non- sens pour un homme raisonnable. Ce qui importe à l’homme raisonnable, ce n’est pas le but c’est la volonté qui ne trouve
son sens qu’en elle-même.

3. Suite de la philosophie pratique Kant par la lecture des FMM

Quelle est alors ( FMM 68) cette loi dépouillée de toutes les impulsions suscitées par l’idée des résultats que je pourrais obtenir ? « il ne reste plus que la
légalité universelle des actions en général, qui doit seule servir de principe ; en d’autres termes, je dois toujours me conduire de telle sorte que je puisse aussi
vouloir que ma maxime devienne une loi universelle ». Dans la mesure où la raison est en partage pour tous les hommes, la loi universelle est toujours devant
ses yeux. Exemple ( FMM68) faire une promesse que l’on sait ne pas tenir. Quelles en sont les conséquences ? Elles sont plus préjudiciables que ce que l’on
attendre d’un mensonge. Et surtout, cette maxime est fondée sur les conséquences à craindre. Or, en agissant par devoir le concept de l’action contient en lui-
même la loi alors que dans le second cas, je cherche hors de moi, autre part quelles conséquences pourraient être liées à l’action d’une part. D’autre part, je ne
peux vouloir aucunement une loi universelle qui commanderait de mentir. Dans cette perspective, la promesse serait vaine, la confiance perdue à jamais de telle
sorte que « la maxime, ( FMM69) du moment qu’elle serait érigée en loi universelle, se détruirait elle-même nécessairement ».

Afin que la maxime devienne loi universelle, (FMM70), « il suffit que je demande : peux-tu vouloir aussi que ta maxime devienne loi universelle ? si tu ne le PEUX
pas, la maxime est à rejeter…/… parce qu’elle ne peut trouver sa place comme principe dans une législation universelle possible ».

Critique de la Raison Pure Page 36


En agissant ainsi, je respecte la loi. Peut être ( FMM70), je ne comprends pas encore sur quoi se fonde ce respect. Cependant, je comprends bien qu’en agissant
pour la loi, la valeur de mon action est bien supérieure à celle qui serait liée à un simple inclination d’une part. D’autre part, en agissant par devoir car j’ai agis
par nécessité de respecter la loi pratique, en faisant tomber tout autre motif ou mobile de mon action, j’ai agis conformément à la bonne volonté, qui constitue
la valeur suprême ou le souverain bien. Tout homme raisonnable est capable de distinguer le bien du mal, le devoir et d’agir pour la loi morale(FMM70-) : » la
faculté de juger en matière pratique l’emporte en tout point sur la faculté de juger en matière théorique ( FMM71). « s’en tenir dans les choses morales, au
jugement de la raison commune »(FMM71)

Deuxième section. Passage de la philosophie morale populaire à la métaphysique des Mœurs ( FMM75)

On ne peut jamais par expérience pouvoir dire que l’on agit par devoir. Quand bien même il le semble, n’y a-t-il pas de l’amour propre dans l’action. De plus ( 77)
de quel droit pourrions nous ériger en objet de respect sans borne comme une prescription universelle pour toute nature raisonnable, ce qui ne vaudrait peut
être que dans des conditions empiriques ? Les lois morales ne peuvent être empiriques, elles tirent leur origine d’une raison pure a priori mais pratique « Parce
qu’il s’agit de valeur morale, l’essentiel n’est point dans les actions, que l’on voit, mais dans ces principes intérieurs des actions, que l’on ne voit pas »
( FMM76).

En outre, on ne rendrait pas service à la moralité en la faisant dériver d’exemple. Tout exemple proposé doit être jugé selon des principes de moralité pour qu’il
puisse être dit exemplaire( FMM 77).

Peut être d’ailleurs, le Christ lui-même ne se posait pas en parangon de la moralité, non pas parcequ’il n’était pas moral mais tout simplement parce que le bien
et le bon ne vient que de Dieu. Kant fait référence à deux textes de la Bible Marc X, 17, et Luc XVIII, 18. Dans ces deux textes, le Chist est interpellé sous le
vocable « bon maitre ». Deux problèmes apparaissent. Le premier qu’est ce que le bon ? le second, pourquoi le Christ arrêtet-il son interlocuteur en disant «
pourquoi m’appelles tu bon ? ». On peut répondre à la première question « qu’est ce que le bon ? » résolu dans les textes de Luc, Matthieu et Marc. Le bon est
d’obéir aux commandements dont le premier est de respecter, d’honorer et d’aimer Dieu. Le second problème « pourquoi m’appelez vous bon ? ». Le Christ
s’interdit d’être appelé bon maitre, car il n’est pas qu’un modèle que l’on devrait copier, un modèle émanant de l’expérience, car pour être bon, il faut l’être
dans son cœur et dans son intention de bien agir et non pas en copiant une idole ou l’action d’un autre aussi bon fusse t-il être.. De quel droit me dites vous bon
alors que le bon émane de Dieu. Et d’où vient ce bien que nous demandons d’accomplir si ce n’est d’une idée de la raison a priori éthique de la perfection
morale qu’elle lie nécessairement à une volonté libre ? ( 77-78). La morale n’a pas pour origine l’expérience mais ne se fonde qu’ a priori ( explication 78 FMM).

On peut donc dire qu’en morale l’imitation n’a aucune place. En réalité, être lucide dans nos action et agir librement n’est pas chose facile. « le cher moi » est
constamment à l’œuvre sans que l’on en ait le plus souvent conscience, et nous n’avons pas toujours la force de suivre notre seule raison. L’expérience comme
l’exemple deviennent parfois des béquilles nous permettant d’agir. Agir avec moralité, par souci du devoir, sans souiller le devoir de notre « cher moi », des
conséquences de nos actions, sans aucune inclination est chose difficile. C’est pourquoi la valeur morale réside moins dans nos actions que dans l’intention
d’accomplir une bonne action.

Quant à la vulgarisation philosophique ( FMM79) 1° il n’y a rien de louable que de faire comprendre une pensée sans profondeur qui ne sert qu’à bavarder 2°
seuls les cerveaux vides s’en repaissent dans des allusions qui ne font pas illusion. Quant à la morale populaire, elle fait appel sans aucune ligne de conduite, au
petit bonheur la chance à des notions multiples, confuse et sans lien les unes aux autres :on parlera de la crainte de Dieu, du bonheur, de la fortune, des héros,
des conséquences morales alors que les principes de la moralité sont a priori et non empiriques et donc ne doivent se trouver » que dans les purs concepts de
la raison et nulle part ailleurs »; recherche conçue comme philosophie pure pratique que nous appelons Métaphysique des Mœurs ( FMM 80). Nous
comprenons alors que les principes moraux ne peuvent être empiriques pas plus d’ailleurs qu’ils ne sont psychologiques c’est-à-dire déterminés par les
propriétés de la nature humaine, mais qu’il existent pour eux-mêmes, a priori, émanant de la raison pure. Ces principes purs sont néanmoins valables pour tous
les hommes, pour toute nature raisonnable et donc pour la nature humaine.

Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée : il n’y a pas de différence de nature mais de degré entre la raison spéculative et la raison pratique. Kant explique
(83FMM) le passage de la morale populaire à la philosophie transcendantale. Le jugement moral populaire est digne d’estime mais ne suffit pas à pouvoir sans
erreur, avec universalité et sans contingence, en distinguant ce qui est légalement nécessaire d’avec que nous désirons pathologiquement, être libre. C’est
pourquoi, en partant du jugement moral populaire qui nous donne essentiellement à voir par l’exemple, nous nous élevons à l’idée de la raison en abandonnant
tous les oripeaux comme exemples, et en ne suivant que se qu’expose dans sa puissance la raison pure pratique « jusqu’au point où le devoir en découle »
( FMM83).

(FMM 83). La volonté est toujours définie comme la faculté supérieure de désirer. La volonté est la faculté de se déterminer d’après la représentation des
lois ; en conséquence de quoi, la volonté peut être assimilée à la raison pratique dans la mesure où elle n’est guidée que par elle. La volonté est la raison
pratique car elle fait dériver de les actions des lois, et donc d’après la raison. La raison détermine la volonté « infalliblement »

Par opposition, si la raison ne détermine pas par elle seule la volonté, si donc la volonté n’est pas entièrement conforme à la raison en suivant des inclinations
psychologiques appelés aussi sensations, il s’agit alors d’un intérêt. Prendre intérêt à quelque chose, c’est donc agir pas totalement en raison mais être guidé par
des sensation qui nous poussent à agir ainsi. Si on prend intérêt à une chose sans agir par intérêt, on agit par intérêt pathologique car il est guidé par l’objet de
l’action. Dans ce cas, la raison est mise au service de l’inclination car c’est l’objet de l’action en tant qu’il m’est agréable qui m’intéresse. Ce qui veut donc dire
que la volonté peut être influencée par la sensation en vertu de cause subjective et « non comme principe de la raison, valable pour tout le monde » ( FMM84).

Il y a de nombreuses fins que nous envisageons sans qu’elles soient universellement nécessaires. On peut envisager une fin sans qu’elle soi nécessaire. Par
exemple, j’envisage de tuer Caius, je dois donc l’empoisonner. Il faut donc que je l’empoisonne pour arriver à cette fin. L’impératif hypothétique énonce les actes
que je dois accomplir pour parvenir à une certaine fin.L’action n’est qu’un moyen en vue d’une fin. Et cette fin peut ne pas être du tout morale comme dans
notre exemple et s’avérer problématique. On entend par fin problématique comme fin simplement possible mais pas nécessaire : il n’est jamais nécessaire en
l’occurrence d’occire quelqu’un.

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De même, lorsque nous parlons de fins, nous envisageons souvent des fins sans les accomplir. A contrario, lorsque nous parlons d’impératif catégorique, nous
parlons d’action nécessaire et jamais au conditionnel. Agir par devoir est un impératif catégorique car nous agissons par pur respect de la loi en tant qu’être
raisonnable.

Enfin, si on devait définir la moralité, il est une impératif catégorique qui ne concerne ni la matière de l’action, ni ce qui doit en résulter, mais la forme et la
légalité de l’action. Cet impératif consiste dans l’intention bonne d’accomplir une action fondée sur la raison pure pratique. Cette impératif peut être nommé
moralité ( FMM 88)

Comment alors un impératif catégorique est-il possible ? Si l’impératif hypothétique constitue une relation analytique dans la mesure où si je veux quelque
chose, je fais cela selon la formule « qui veut la fin veut les moyens » il n’en va pas de même de l’impératif catégorique car il ne dépend pas des fins qui le
conditionneraient. Il ne dépend d’aucune fin ou de conséquence empiriques que je décidérais. L’impératif émane donc de la raison et exprime la loi morale
selon ces termes : fais ce que tu dois. ( FMM 89). En ce sens ( FMM 90), on peut considérer que les impératifs hypothétiques ( pour lesquels les fins dépendent
des moyens), quand bien même ils peuvent être des impératifs de prudence « ne peuvent commander en rien, c’est-à-dire représenter des actions d’une
manière objective comme pratiquement nécessaires ». On peut considérer dans cette perspective que des conseils consistant à devenir heureux en préconisant
telle et telle action constitue un problème insoluble ( FMM91). Il n’y a donc pas d’impératif qui puisse commmander de faire ce qui rend heureux, parce que le
bonheur est un idéal non de la raison mais de l’imagination fondé sur des principes empiriques selon des modalités analytiques tels des conseils de prudence
qui dit fais ceci pour telle fin mais qui ne peut jamais dire « fais ce que tu dois » car le bonheur n’est pas fondé sur des principes hétéronomiques, le plaisir
ou les conséquences de telles actions et non pas sur le seul, unique, dégagé de tout mélange d’élément sensible, dépouillé de tout ornement inauthentique
et pur devoir qui est d’agir exclusivement par devoir en fondant son action sur la loi morale.

La psychologie qui s’intéresse aux désirs et aux inclinations n’ait d’aucune utilité lorsque l’on se demande si tous les êtres raisonnabls doivent agir suivant des
maximes et vouloir en même temps qu’elles deviennent des lois universelles. Dans ce cas, la volonté se détermine grâce à une fin qui est donnée par la seule
raison, qui vaut pour tous êtres raisonnables. La volonté consiste à agir par elle-même conforément à la représentations de certaines lois. Par opposition, le
principe subjectif du désir est le mobile qui consiste à agir selon des fins subjectives qui ne reposent que sur des inclinations. (FMM 103).Les principes objectifs
sont formels en faisant abstraction de toutes fins subjectives alors que dans le désir, le fondement du mobile est matériel. Le désir dépendant de la sensibilité
dechacun ne peut donc être universalisable et ne présentent qu’un caractère relatifs car ils dépendent de chacun. « toutes ces fins relatives ne fondent que des
impératifs hypothétiques ( FMM104)

Corrélativement(FMM 104) , supposons quelque chose dont l’existence en soi-même ait une valeur absolue et donc non relative ( dépendant du désir de
chacun, dépendant des moyens en vue d’une fin, dépendant du caractère contingent de la sensibilité, du fondement du mobile matériel… etc), comme fin en
soi. Je peux alors dire « l’homme et, en général tout être raisonnable, existe comme une fin en soi, et non pas simplement comme moyen dont telle ou telle
volonté puisse user à son gré » Dans toutes les actions aussi bien dans celles qui le concernent directement que dans celles qui concernent d’autres êtres
raisonnables, tout homme doit toujours et en même temps, être considéré comme une fin en soi. Dès lors, sont bannies toutes les circonstances ou les
valeurs conditionnelles car l’homme est une valeur absolue. Nous voulons dire, sont donc bannies les valeurs conditionnelles comme le désir de chacun, la
volonté de chacun de réaliser une fin en fonction de moyens qu’il choisit, la sensibilité de chacun et le mobile matériel d’une action qui rendent la valeur non
pas absolue mais relative. Autrement dit, si l’homme est une valeur absolue, alors, on doit toujours bannir des valeurs conditionnelles qui dérivent des
moyens, de mes inclinations, désirs et mobiles relatifs. L’homme en tant que valeur absolu ne peut donc être soumis à une quelconque dévalorisation,
dévalorisation qui est toujours possible lorsque je considère l’homme dans un rapport direct ou indirect avec mes désirs, mes moyens en vue de réaliser un
fin et des mobiles. Dans cette perspective, l’homme n’aurait plus qu’une valeur conditionnelle et donc relative et non pas absolue.

Nous comprenons dés lors en quoi, l’homme devient une personne « parce que leur nature les désigne déjà comme des fins en soi, c’est-à-dire comme
quelque chose qui ne peut être employé simplement comme moyen ». Ce ne sont donc pas des valeurs subjectives qui ont une valeur relativement à nous
mais bien une valeur absolue c’est-à-dire une valeur objective, c’est-à-dire des personnes qui ont une fin en eux-mêmes, non transférables, et uniques.

Cependant, ce n’est pas à dire que les forces de l’homme ne doivent être cultivées tout au contraire. Les forces de l’homme servent à d’autres et l’artisan
comme l’ouvrier peuvent être correctement utilisé. Cependant, il doit toujours être considéré également comme une fin, un être pour lequel le respect est
dû, pour moi-même qui ne doit pas être ravalé à n’être qu’un moyen comme pour autrui.

En conséquence de quoi cette formule de l’impératif catégorique s’adresse à l’humanité présente en moi-même comme en un autre. ( IL N Y A QU UN SEUL
IMPERATIF CATEGORIQUE ET TROIS FORMULES ; Les formules de l’impératif catégorique sont des principes qui dérivent de la loi morale.

 Premier principe consiste à se représenter l’impératif catégorique d’après le concept d’une loi de la nature
 Le deuxième principe consiste à formuler la dignité de l’homme comme fin en soi
 Le troisième et dernier principe réside dans l’idée que tout être raisonnable institue par sa volonté une législation universelle

Nous pouvons mettre en perspective la puissance de la pensée universelle kantienne. Selon la pensée marxiste l’ouvrier peut bien être utilisé mais il ne peut
pas l’être au même titre qu’une machine, machine qui n’est qu’un pur moyen. Corrélativement, Jean- Paul II, dans Amour et Responsabilité dira ceci en 1978
page 20 « chaque fois que dans ta conduite une personne est l’objet de ton action, n’oublie pas que tu ne dois pas la traiter seulement comme un moyen,
comme un instrument, mais tiens compte du fait qu’elle-même a, ou du moins devrait avoir, sa propre fin ».(FMM105)

Considérant les fins de l’homme au-delà d’une perspective marxiste ou de la morale chrétienne, ….. . des Ames….

La formulation de l’impératif est le suivant :

Critique de la Raison Pure Page 38


« agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et
jamais simplement comme un moyen ».

L’impératif peut être appelé loi car l’impératif est synthétique et non analytique et n’émane que de la raison alors que les impératifs dits hypothétiques,
impératifs de prudence par exemple dérivent de l’expérience et sont analytiques dans la mesure où ils ne visent pas synthétiquement la réalisation de la volonté
mais d’une fin par rapport à un ensemble de moyens donnés. « ce qu’il faut pour le moment remarquer, c’est que l’impératif catégorique seul s’exprime
comme une loi pratique ».

Lorsque je conçois un impératif hypothétique, je ne sais pas quel contenu il a par avance jusqu’à ce que la condition me soit donnée sur le modèle SI…. Alors.

Par opposition, si je conçois un impératif catégorique, je connais le contenu qu’il contient. En effet, l’impératif ne contient en dehors de la loi ( principe objectif)
que la nécessité que la MAXIME (principe subjectif) de se conformer à la loi et que la loi ne contient aucune condition à laquelle elle soit astreinte, d’où il s’ensuit
qu’il ne reste que l’universalité de la loi à laquelle se conforme la maxime de mon action.

Limpératif catégorique est donc unique, et c’est celui –ci : Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne
une loi universelle » ( FMM 94).

On ne dit pas que l’action est en même temps loi universelle, car l’action est empirique, il faut donc que précédemment à l’action que l’on veut réaliser, il y
ait dans le sujet, une réelle intention d’agir avec moralité c’est-à-dire de se conformer à une règle que l’on appelle une maxime qui contient la règle pratique
que la raison détermine et d’après laquelle le sujet peut agir. Le commandement de loi est de ne jamais agir suivant le principe subjectif de l’action que je
me propose, sa maxime donc, que SI elle est élevée au rang de l’universalité et que cette maxime vaut alors comme loi. En conséquence de quoi, on ne peut
pas affirmer que la maxime de la volonté est vide mais bien qu’elle est concrète mais formel ce qui ne veut pas dire vide, formel car la maxime doit être
conçue comme une loi universelle. L’universalisation de la maxime est une condition nécessaire à la réalisation de la loi universelle. Il n’y a pas d’un côté une
loi qui prescrit et une maxime qui tente d’y correspondre, mais bien la maxime de notre action qui peut être élevé au rang de la moralité grâce à son
universalisation.

(FMM110) Le devoir ne peut donc être compris comme une contrainte. Lorsque l’on dit à quelqu’un « tu dois faire cela », nous demandons à l’homme d’être lié
à un devoir en étant soumis à une législation et à un ordre qui n’est pas le sien, puissqu’on lui impose de l’extérieur de faire son devoir par une loi dont il n’est
pas le législateur d’une part. D’autre part, l’exhortation de faire un devoir est souvent assorti de conséquences contingences selon un impératif hypothétique qui
prend la forme suivante « si…alors: On peut donner cet exemmple, « si tu fais ton devoir, alors tu auras bonne conscience. Le devoir n’a aucune valeur
d’absolue mais est bien plutôt contingent dépendant des conséquences . A contrario, le devoir catégorique est universelle pour deux raisons. D’une part le sujet
raisonnable à les capacités d’accomplir une action par devoir conformément à la loi morale et de transformer la règle de son action en loi universelle. Le devoir
est lié à une loi pour lequel le sujet moral est le législateur. D’autre part, faire son devoir, ce n’est pas le réaliser sous l’effet de la contrainte ou d’un intérêt sous
forme d’attrait car le devoir impératif dérive de la loi de la volonté du sujet. Lorsqu’on parlait de devoir, « on ne découvrait jamais le devoir, mais la nécessité
d’agir par un certain intérêt ». Le devoir catégorique comme commandement moral, par opposition, est principe de l’autonomie de la volonté.

Ainsi » tout être raisonnable doit se considérer comme établissant par toutes les maximes de sa volonté une législation universelle afin se
juger soi-même et ses action de ce point de vue ».

( FMM 111). S’y attache le concept d’un règne des fins. Tout être raisonnable en tant que législateur peut et dois se considérer comme appartenant au Règne
des fins. En effet, par sa conduite, uniquement dictée par la raison, il fonde le règle des fins comme totalité systématique. Son individualité et sa différences
ne sont pas prises en compte. Par contre, sa pure volonté d’exprimer l’universel. Le règle des fins est « la liaison systématique de divers être raisonnables par
des lois communes.

Conclusion de la deuxième section des FMM ( 116)

1) le concept de la volonté inconditionnellement bonne. Est absolument bonne la volonté qui ne peut être mauvaise, donc la maxime quand elle est
convertie en loi universelle ne peut jamais se contredire elle-même. Ce principe est donc aussi la loi suprême. La volonté conformément à l’impératif
catégorique ne peut se contredire elle-même
2) l’être raisonnable se distingue des êtres de la nature en ceci qu’il se pose à lui-même une fin. Cette fin ne peut être qu’elle-même. L’homme est une
fin existant en soi et qu’il convient de respecter. Cette fin peut être considérée comme la matière de la volonté. La fin n’est pas une fin à réaliser
autre que par nous même, une fin étrangère à nous, puisque le sujet moral se pose comme une fin existant par soi
3) il s’ensuit que tout être raisonnable comme fin en soi, doit pouvoir au regard de toutes les lois auxquelles il est soumis, se considérer en même temps
comme législateur universel( FMM 117). L’être raisonnable devient une personne morale dans la mesure où par pur respect de la loi morale, et par
sa prérogative et dignité d’être moral, il considère sa maxime « de son point de vue à lui, mais aussi en même temps comme législateur ». C’est ainsi
qu’un monde d’êtres raisonnables considéré comme un règne des fins est possible, » et cela par la législation propre de toutes les personnes comme
membres ». Le règne des fins n’est donc possible que d’après des maximes c’est-à-dire « des règles que l’on s’impose à soi-même ». ( FMM118)

Nous comprenons alors le sens de l’autonomie de la volonté ( FMM120).

L’autonomie de la volonté est cette propriété qu’à la volonté d’être à elle-même sa loi indépendammant de la faculté inférieur de désirer. L’autonomie est
comprise de la manière suivante : « de toujours choisir de telle sorte que les maximes de notre choix soient entendues en même temps comme lois
universelles dans ce même acte de vouloir. Cette proposition synthétique qui commande apodictiquement doit être connue a priori.

Critique de la Raison Pure Page 39


Par opposition ( FMM121) lorsque la volonté cherche la loi qui doit la déterminer autre part que dans les maximes, lorsqu’alors elle cherche à se déterminer par
les objets de ses désirs, il en résulte une hétéronomie.

On entend par hétéronomie : Ce n’est plus la volonté qui se donne à elle-même la loi, c’est l’objet qui la lui donne par son rapport à elle.

III eme section : passage de la métaphysique des Mœurs à la CRPR

Le concept de liberté est la clef de l’explication de l’autonomie de la volonté ( FMM 127).

La définition négative de la liberté serait la suivante : la volonté peut être considérée comme une sorte de causalité des êtres raisonnables et la liberté serait la
propriété qu’aurait cette causalité d’agir indépendamment des causes étrangères qui la déterminent.

Il en découle un concept positif de la liberté. Le concept de causalité implique celui des lois, d’après lesquelles quelque chose que nous nommons effet doit être
posé par quelque chose qui est la cause. La liberté n’est elle-même pas sans légalité. En effet, elle doit être une causalité agissant d’après des lois immuables,
mais des lois particulières. En quoi donc peut donc consister la liberté de la volonté ? Elle consiste dans une autonomie, c’est-à-dire dans la propriété qu’elle a
d’être à elle-même sa loi. La volonté libre et une voloné soumise à des lois morales ne sont par conséquents qu’une seule et même chose( FMM124)

Suite cours philosophie pratique Kant 5B et suite

La volonté est la raison pratique elle-même. La volonté est la raison en l’homme en tant qu’elle est la faculté qui nous permet de nous
représenter des lois qui déterminent notre action. La faculté de désirer est le pouvoir d’être par ses représentations la causes de la realité des
objets de ces représentations.

Pg 3 intitulé « THEOREME II » CRPR(23, pg 3,Scolie I) : « par conséquent, ou bien il n’y a pas de faculté supérieure de désirer, ou la raison pure
doit être pratique par elle seule, c’est-à-dire que sans supposer aucun sentiment, partant sans représentation de l’agréable ou du désagréable
qui, en tant que matière de la faculté de désirer est toujours une condition empirique des principes, elle doit pouvoir déterminer la volonté par
la simple forme de la règle pratique. Alors seulement la raison, en tant qu’elle détermine par elle-même la volonté ( qu’elle n’est pas au
service des penchants) est une véritable faculté supérieure de désirer, à laquelle est subordonnée celle qui peut être pathologiquement
déterminée, elle est différente de cette dernière réellement et spécifiquement, de sorte que même le moindre mélange avec les impulsions de
celle-ci compromet sa force et sa supériorité, de même que le plus petit élément empirique, entrant comme condition dans une
démonstration mathématique, en diminue et en détruit la valeur et la force » La raison, dans une loi pratique détermine la volonté
immédiatement « et non par l’intermédiaire d’un sentiment de plaisir ou de déplaisir venant s’interposer entre les deux ».

Ainsi ( reprise commentaire CPRra 6), la faculté de désirer définie de façon formelle ( « pouvoir d’être par ses représentation la cause de la
réalité des objets de ces représentations), n’était pas définie de façon empirique afin de pouvoir supposer une autre faculté de désirer que la
faculté de désirer uniquement de manière pathologique. Il existe une faculté supérieure de désirer instituée par la raison pratique. Cela
implique alors que le plaisir ne soit pas au fondement de la détermination du pouvoir de désirer. Kant veut exclure donc cette référence
obligée du plaisir, de telle sorte qu’il puisse être pensé une raison pure pratique, consciente de soi, cause de l’objet de sa représentation, à
savoir le souverain bien.

Reste néanmoins le problème du caractère pur de la volonté bonne de la raison pratique ( cours CRPR 6 suite). Autrement dit de quoi parlons-
nous lorsque nous disons qu’une action est bonne ? Pour répondre à cette question Kant développe le concept de devoir : est bonne une
action accomplie par devoir. Mais alors qu’est ce le devoir ? Quelle est cette loi dont le devoir implique le respect ? Cette loi qui doit
déterminer la volonté bonne sans restriction etabsolument ?

Pg 7 CRPr « LOI FONDAMENTALE DE LA RAISON PURE PRATIQUE » . La raison pure est exigence d’inconditionné, elle n’est pas la raison
calculatrice mais bien la l’absoluité de la raison pure pratique absolue et inconditionnée. Quelle est alors cette loi morale ? étant donné que
j’ai évacué toute détermination empirique dans la faculté de désirer, il ne reste plus que l’idée de la loi formelle. Je dois me conduire de
telle sorte que je puisse vouloir aussi que la maxime de ma volonté devienne une loi universelle.

Cependant comme nous l’avons vu dans le paragraphe 3, scolie II, « être heureux est nécessairement le désir de tout être raisonnable mais
fini ». Il s’agit clairement en tant qu’être fini, d’un problème imposé par notre nature et notre nature nous impose des besoins qui concernent
« la matière de la faculté de désirer » ou tout simplement quelque chose qui se rapporte à notre sentiment de plaisir. Le désir du bonheur
dont le principe déterminant est le principe matériel est donc subjectif car dépendant du plaisir de chacun quand bien même tout le monde
veut être heureux. En réalité le bonheur est bien la conscience qu’a un être raisonnable de l’agrément de la vie accompagnant sans
interruption son existence. Mais ce principe du plaisir n’a pas la nécessité objective de la loi morale.

Dès lors si la volonté est déterminée par la seule raison et non par un mobile pathologique, elle est la valable pour tous les êtres
raisonnables. Nous nous déterminons objectivement, la maxime étant la manière selon laquelle le sujet règle sa volonté. La maxime ne
porte que sur son intention.

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CRPr cours page 6 loi et liberté : l’homme est la fin ultime de la nature. En lui se trouve la conscience de soi de la loi. L’homme est le seul être
de la nature a avoir cette conscience de soi de la loi. Etre moral est constitué de telle façon que la loi d’après laquelle il a des fins à déterminer
est représenter dans la conscience du sujet. On la trouve dans la raison humaine. On reconnaît un pouvoir supra-sensible la liberté et la la loi
qui est la forme de la liberté. Dans la conscience de la loi, est la conscience de soi de l’homme comme être intelligible.

Comment la loi de la raison pure peut être appliquée dans le monde sensible ? Nous avons une règle qui permet d’appliquer la moralité d’une
maxime qui concerne un action dans le monde. Dans la typique de la CRPr il y a nécessairement le formalisme de la loi qui permet de décider
de la moralité ou non d’une action à accomplir. Quant à la catégorie de liberté par rapport aux catégories de l’entendement, elle n’a pas à être
remplie de l’intuition pour avoir une signification. La catégorie de la liberté donne une connaissance objective de la détermination du vouloir.
Cependant subsiste le pb de savoir comment apprécier la validité de l’action que je veux accomplir ? Ce qui médiatise l’application de la loi
morale aux objets des sens, c’est-à-dire aux actions ne peut être qu’une loi de l’entendement considéré comme forme de la légalité sans
prendre en compte les phénomènes qui meublent la nature. Cette loi formelle constitue un moyen de savoir si notre action est morale ou non.
L’action que je projette doit être un élément cohérent et non contradictoire d’un tout. A contrario, tout action qui fait exception à la loi est
mauvaise. La loi de la nature dans sa formalité est un modèle à partir duquel, je peux juger moi-même de la moralité de mon action. Chacun
peut juger si son action est bonne ou mauvaise. Le voleur par exemple n’a d’intérêt d’être voleur que parce que tous les autres sont honnêtes.
Ce modèle ne détermine aucune action.

Pb de la liberté transcendantale comme propriété de la causalité du sujet ( page 8 cours CRPr). Pb suivant : la vie sensible est soumis à la
nécessité naturelle. Philonenko dit alors pag 105 que l’on pourrait calculer la conduite d’un homme avec certitude tout en soutenant que
l’homme est libre. En réalité la contradiction n’est qu’apparente : du point de vue de l’observateur des phénomènes, ll n’existe pas de liberté.
Cependant du point de vue du sujet intelligible, cette chaine des phénomènes procède de la pure spontanéité du sujet. Nous procédons de la
liberté du sujet ce qui apparaît pour l’observateur comme un enchainement nécessaire. Nous observons le déterminisme alors que l’action de
l’être raisonnable est pensée comme liberté. Le je intelligible qui agit sans être déterminé par le passé. L’homme est double, comme sujet
intelligible et phénomène. Le sujet n’est pas soumis aux conditions du temps par les lois qu’il se donne c’est-à-dire par les lois morales. Chaque
fois que je me détermine à agir par rapport à la loi morale, il n’y a pas de passé. Ce qu’il a fait n’est pas la cause de ce qu’il va faire maintenant.
A chaque instant il réitère son choix. La liberté est donc bien cette capacité à recommencer une série d’évenement.

Du point de vue du phénomène, on peut donc prévoir le résultat empirique, mais on ne peut pas prévoir le résultat qui sera fait du sujet. Le
sujet est donc responsable de ses actions. La liberté parce qu’elle n’est pas donnée dans l’espace et le temps n’est peut donc pas être
observée. Cependant, on peut penser la liberté à partir de la raison qui nous révèle l’existence de la loi morale et de l’idée d’un sujet
intelligible.

Dans la CFJ ( 1790) deux allusions à la révolution française : pg 65 de la CFJ, il est question d’un peuple qui procède à la transformation de sa
structure.

Vœu constitue une contradiction manifeste lorsque l’on s’épuise à produire un objet dont on ne peut attendre aucun succès.

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