Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Tu Meurs
Tu Meurs
Mélanome
Epidémiologie Facteurs de risque
● Incidence maximale dans les pays à peau ● Génétique (contexte familial 10%) : CDKN2A, Indication consultation d’oncogénétique
blanche : Australie > Asie > Afrique CDK4 (gènes surpresseurs de tumeur muté ● 2 mélanomes invasifs chez 2
● France : pays intermédiaire dans 10-30%) apparentés au 1er ou 2ème degré < 75
● Incidence double presque tous les 10 ans ● ATCD familiaux de mélanome ans
● Taux de mortalité augmente moins que ● ATCD personnel de mélanome / carcinome ● 2 mélanomes chez un même individu
l’incidence cutané < 75 ans
● Age médian = 55 ans ● Phototype I-II ● Mélanome sporadique : sujet jeune <
● A indice de Breslow identique = toutes les ● ATCD d’exposition solaire intense avec coup 18 ans
formes ont un pronostic comparable de soleil ● Mélanome cutané + oculaire +
● Survie à 5 ans : ● Nombre important de nævus (> 50) cancer du pancréas, cancer du rein,
o ≤ 1 mm > 93% ● Grande taille nævus > 6 mm mésothéliome, ou SNC
o ≤ 2 mm > 80% ● Aspect atypique dont le syndrome des
o 2-4 mm > 50% nævus atypiques
o Atteinte gg micro > 70% / macro > 50%
Précurseurs Diagnostic Confirmation anapath
● En général de novo ● Suspicion clinique : ≥ 2 critères parmi = ● Exérèse complète SANS marge en consultation sous AL /!\
● Risque de ABCDE (asymétrie, bords irréguliers, pas de biopsie partielle (uniquement si lésion de très
dégénérescence de couleur inhomogène, diamètre > 6 mm, grande taille dont exérèse est délabrante)
naevus commun : 1 / 100 évolution) ● Extension horizontale, verticale
000 ● Examen au dermatoscope : utile mais non ● 2 composantes : épidermique (mélanocytes en thèques
● Nævus congénitaux : obligatoire irrégulières) et dermique (invasion par des mélanocytes
transformation élevée si ● Toute lésion signalée comme suspecte par tumoraux)
grande taille le patient ++ : vilain petit canard ● Nature mélanocytaire = melan-A, protéine S-100, HMB45
Différents types de mélanome
Extension horizontale Sans phase d’extension horizontale Particularité cervico-cephalique
● SSM 60-70% : expositions intermittentes et intenses et ● 15-20%
brulures solaires (enfance > adulte), croissance intra- ● Sujets âgés, homme
épidermique horizontale H : dos, F : MI, âge moyen 40-50 ans ● Joue +++
Mélanome nodulaire d’emblée 10-
● Mélanome de Dubreuil 10%: expositions chroniques ● Tendance à la récidive
20% : évolution rapidement
cumulatives, zones photo exposés (visage), sujets > 60 ans (locorégionale)
verticale invasive
● Mélanomes acral lentigineux (paumes, plantes, bords latéraux ● Survie plus faible
des doigts, orteils, ongles) 2-5% : pas de lien avec exposition ● Pronostic plus sombre des
solaire, sujet à peau pigmentée mélanomes du scalp et oreilles
Diagnostic différentiel Risque évolutif
● Tumeurs mélanocytaires bénigne ● Récidive locale
● Kératoses séborrhéiques ● Métastases cutanées ou sous cutanée en transit
● Carcinome basocellulaire pigmenté, tatoué ● Métastases ganglionnaires régionales
● Histiocytofibrome pigmentés ● Métastases viscérales
● Angiome thrombosé
● Lentigo
Pronostic
Stade localisé Avec atteinte ganglionnaire Atteinte métastatique
● Breslow +++ ● Sexe masculin ● LDH
● Ulcération (clinique ou ● Age avancé ● Nombre de ganglion métastatique ● 3 organes atteints
histologique) ● Topographie : tronc, et rupture capsulaire ● 3 métastases hépatiques
● Index mitotique tête, cou ● Présence d’une ulcération ● 3 métastases cérébrales ou
● Niveau de Clark symptomatique
Ganglion sentinelle Prise en charge chirurgicale
● Indice pronostic +++ non thérapeutique ● Exérèse chirurgicale SANS marge = diagnostic
● Aucun impact sur la mortalité mais récidive +++ ● Reprise chirurgicale élargie avec marge = emporte la
● NON SYSTEMATIQUE totalité de l’épaisseur cutanée, en profondeur tout
● Indication : Breslow ≥ 1 mm et/ou ulcération et/ou index mitotique ≥ 2 l’hypoderme jusqu’au fascia du muscle sous-jacent,
● Lorsqu’un traitement adjuvant envisagé largueur conditionnée par le Breslow (cf tableau)
● Sous-entend : pas d’ADP clinique suspecte ● Aucune marge > 3 cm
● Repérage : injection dans la cicatrice de bleu (immunomarquage spécifique) ● Technique du ganglion sentinelle si pas d’ADP suspecte
● Non réalisé en extemporané ● Curage ganglionnaire : ganglion palpable ou pathologique
● Fait par un anapath entrainé à l’imagerie
Item– Tumeurs cutanées
PHOTOTYPE
Phototype Caractéristiques Réaction au soleil
● Peau très blanche, laiteuse (rousse) ● Brule toujours
1 ● Cheveux souvent roux ou blonds ● Ne bronze jamais
● Nombreuses taches de rousseur ● Très sensible au soleil voir intolérant
● Peau très claire
● Brule toujours
2 ● Cheveux généralement blonds à châtains clairs
● Bronze très légèrement et lentement
● Taches de rousseur assez fréquentes
● Peau intermédiaire
● Brule parfois
3 ● Cheveux châtains à bruns
● Bronze graduellement
● Quelques taches de rousseur possibles
● Peau mate
● Brule rarement
4 ● Cheveux bruns ou noirs
● Bronze bien
● Pas de taches de rousseur
● Peau brune
● Ne brule jamais
5 ● Cheveux noirs
● Bronze toujours
● Pas de taches de rousseur
● Peau noire
6 Ne brule jamais
● Cheveux noirs
Nævus
Généralités Formes anatomopathologiques Histoire naturelle des naevus communs
● Prolifération et/ ou accumulation Cellules mélanocytaire constituant les ● Présents chez tous les individus
mélanocytaire anormale naevus sont regroupés en thèques et on ● Commencent à apparaitre vers 4-5 ans
● A l’état normal : mélanocytes sont disposés distingue selon la répartition des thèques : ● Plateau vers 40 ans (nombre moyen = 20)
de manière isolée entre les kératinocytes de ● Nævus jonctionnel : cellules dispersées ● Régression progressive, raréfaction après
la jonction dermo-épidermique et thèques dans la couche basale 60 ans
● Origine neuro-ectodermique (expriment la surtout chez l’enfant, diminue et ● Enfance : lésions planes > lésions
protéine S-100) disparait au cours du temps tubéreuses
● Nævus : non évolutif, régulier, comparable ● Nævus dermique : thèques strictement ● Dans adolescence : croissance en taille
aux autres intradermique parallèle à la croissance
● 3 catégories d’hyperplasie mélanocytaire ● Nævus mixte ou composé : thèque dans ● Age adulte : lésions tubéreuses
localisée : nævus acquis, nævus le derme et à la jonction dermo- ● Grossesse : augmentation de la taille et
congénitaux, tumeurs malignes épidermique modification de la pigmentation possible
Formes cliniques
Formes morphologiques
Nævus communs Nævus selon leur pigmentation Nævus atypique
● Nævus bleu : localisation dermique ● Grande taille > 5 mm
● Nævus pigmenté : plans (jonctionnel)
avec forte charge en mélanine, âge ● Couleur rosée ou brune / associant 2 couleurs
ou légèrement bombés à surface lisse ou
adulte, lésion plane, saillante, sur le ● Asymétries des bords, forme irrégulière
rugueuse voire verruqueuse (dermique)
visage ou face d’extension du MS ● Type jonctionnel
● Nævus tubéreux : peu ou pas pigmenté,
● Nævus achromique : type tubéreux, ● Participe au syndrome des nævus atypique
papule plutôt sur le visage avec thèques
parfois centré par un poil, visage et ● = marqueur phénotypique de risque
essentiellement dermique
tronc ● Transmission familiale possible
Formes topographiques Formes compliquées
● Lit de l’ongle : ● Nævus traumatisé : microtraumatismes
o Bénin : < 3mm, tablette unguéale intacte, pas d’évolution, critères ethniques, plusieurs ou exposition solaire n’induisent pas de
bandes, polydactylie transformation
o Suspect : mélanonychie avec une seule bande, monodactylie, évolutivité, grande taille ● Folliculite sous ou intranaevique :
● Des muqueuses (diagnostic retardé +++) et des extrémités favorisé par un traumatisme ou
● Topographie particulière : oreilles, seins inflammation d’un appareil pilo-sébacée
Formes évolutives
Lésions découvertes à la naissance Halo nævus = phénomène Sutton
Nævus congénitaux : ● Tache bleue mongolique : enfants africains, ● Halo achromique autour d’un nævus
● < 1% naissances, surface irrégulière avec asiatiques, tache ardoisée de 10cm, région pigmenté lié à un infiltrat
hypertrichose lombosacrée, disparition progressivement inflammatoire cytotoxique
● Grande taille > 20 cm, peuvent être géants ● Nævus d’Ota : unilatéral, superposable 2 ● Aboutit à la disparition du nævus
● Distribution métamérique le plus souvent branches du V, sclérotique et conjonctive ● Vers 20 ans, sur le tronc
● Risque de mélanome homolatérale pigmentées ● Survenue tardive : craindre mélanome
Pronostic des nævus Diagnostic différentiel
Facteurs favorisants Risque de transformation
● Lentigos de petites tailles
Nævus communs : rare < 1/ 100 000 Nævus congénitaux de
● Ephélides
● Phototype clair ● Grand nombre grande taille +++
● Histiocytofibrome
● Exposition solaire ● Grande taille
● Kératose séborrhéique
● Dépression ● Atypiques
● Carcinome basocellulaire nodulaire
immunitaire ● ATCD familiaux
● Angiome
● Peau blanche
Moyens thérapeutiques
● A visée diagnostique ● Sous AL
● A titre fonctionnel ou esthétique : demandé par le patient, à ● Bistouri à lame
titre de confort ● Marge de 2mm
● Aucun intérêt à l’exérèse préventive des nævus communs ● Suture selon possibilités et modalités de fermeture imposées par les
(à discuter au cas par cas si nævus congénitaux) impératifs anatomique
● Education à l’auto-surveillance ● Examen histologique systématique
Item– Tumeurs cutanées
HPV
● Lésions épithéliales cutanées = ● Prévalence de 7-10% dans la Cycle viral
● Virus à ADN
verrues population générale (enfants ● Réplication virale : effet
encapsulés
● Lésions épithéliales scolarisés, adultes jeunes) cytopathogène spécifique des
● Transmis par
muqueuses = condylome ● Contexte professionnel : verrues des kératinocytes = aspect de
contact, résistant au
● Défini par leur génotype (≠ mains HPV7 (bouchers, koïlocytes
froid et à la chaleur
sérotypes) > 120 génotypes vétérinaires, abattoirs, poissonniers) ● Persistance à l’état latent
● Tropisme pour les
● Risque oncogène : 16, 18, 31, ● Chez les immunodéprimés : plus sous forme épisomale d’ADN
épithéliums
33, le + souvent co- fréquente et plus agressive viral libre
malpighiens :
cancérogène nécessaire : UV, (proportionnel à la durée et ● Intégration dans le génome
infection des
tabac, immunodépression intensité de l’immunodépression cellulaire avec risque
kératinocytes
(VIH, transplantation) chez les transplantés) oncogène
Diagnostic clinique
Verrues plantaires Verrues vulgaires Verrues planes
Myrmécie (HPV1) : la plus ● Verrues vulgaire commune (HPV2) : face
● HPV3
fréquente, profonde, Verrues en dorsale des mains et doigts
● Visage, dos des mains,
douloureuse à la pression, unique mosaïque (HPV2) : ● Elevures de 3-4 mm surface hémisphériques
membres +++
ou multiples, circonscrite par un moins fréquentes, hérissée de saillies villeuses kératosiques
● Petites papules jaunes,
épais anneau kératosique non douloureuse, ● Verrues péri-unguéale ou sous unguéales
brunes, chamois, surface lisse
recouvrant partiellement la multiples verrues ● Autres localisations : visage, cuir chevelue
ou finement mamelonnée
région centrale dont la surface coalescentes en (aspect de verrues filiformes péri-orificielles
● Régression habituellement en
kératosique et papillomateuse est placard kératosique et/ ou région cervicale et/ou barbe)
moins de 2 ans
piquetée de points noirs
Diagnostic différentiel
● Durillon
● Autres tumeurs : mélanome achromique de la plante des pieds
● Verrues péri-unguéales persistantes : a distinguer d’un carcinome in situ
Traitement
● Pas de traitement spécifique
● Risque de récidive 30%
● Régression le plus souvent spontanée
● Ne doit pas faire l’objet d’acharnement thérapeutique ++ surtout chez l’enfant
● Prévention : limiter la diffusion par application d’un vernis incolore sur les verrues les jours de piscine, mesure d’hygiène
● Curatif : Indication au traitement si altérations unguéales
o Destruction chimique par kératolytiques : nécessite un décapage superficiel mécanique et observance thérapeutique régulière
o Cryothérapie : azote liquide après décapage au bistouri de la couche cornée (douloureux)
o Laser CO2 : nécessite une AL et peut laisser une cicatrice