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Dermatologie buccale

Lésions élémentaires, aphtes et aphtoses,


mycoses
Introduction

La muqueuse buccale présente une pathologie très variée

Exposée à toutes sortes d’agressions…..

Le médecin dentiste se trouve souvent en première ligne ds le dépistage


et la prévention en examinant la lésion élémentaire

Rappels histologiques La muqueuse buccale est constituée de

Epithélium Membrane basale

Chorion
Epithélium:
Stratifié pavimenteux kératinisé ou non,
peut être divisé en:
• Couche basale.
• Couche épineuse.
• Couche granuleuse.
• Couche cornée.

b. Chorion:
Tissu conjonctif lâche, richement
vascularisé, renferme:
Glandes salivaires accessoires
Des terminaisons nerveuses Fibroblastes
Vaisseaux Nerfs
c. La membrane basale:
Elle sépare le chorion de l’épithélium.
2. Lésions élémentaires

L’érythème
Phase commune à toutes les stomatites.
 Dû à la dilatation permanente des
capillaires sans extravasation des
éléments figurés du sang.
Disparait à la vitro pression.

Erythème et anémie de Biermer

Erythème localisé du au brulure chimique


Érythème sous ancienne prothèse
Macules :

Petites taches ne faisant pas saillie

Papules :

Lésions saillantes et circonscrites.


ne contenant pas de liquide.
Plaque leucoplasique du palais

Papules blanches

Plaque kératosique: candidose chronique


L’érosion:

Perte de substance superficielle (épithélium).


Ne touchant que l’épithélium

Erosions: lichen érosif de la


face interne de la joue

Erosions postbulleuses de
pemphigus
La nécrose:
Mortification tissulaire due à un trouble de vascularisation

2.3. L’ulcération

Perte de substance profonde. Ulcérations :


Epithélium buccal + partie brûlures électriques
supérieure du chorion

Ulcération:
aphte de la face
interne de la lèvre
inférieure
Plus que jamais , lorsque l’on parle de lésion ulcéreuse ,il
convient d’en apprécier le fond , la base et les bords.
Vésicules:

Petits soulèvements intra-épithéliaux (0,5 à 5 mm)


pleins de liquide séreux ou hémorragique
La rupture laisse apparaître une érosion.

Vésicules: herpès du maxillaire


supérieur
Bulle:
• Élevure circonscrite
• Arrondis ou ovalaire
• De grande taille (>5mm)
• Liquide séreux ou hémorragique

Lésion postbulleuse:
epidermolysebulleuse
Bulle intra épithéliale

Bulle sous-épithéliale Bulle : érythème polymorphe


Pustules:
- Rare
- soulèvement circonscrit de la peau ou de la muqueuse
-le contenu est purulent.

nodule:
-Elevure ronde ou ovale, saillante, diametre > 1cm, infiltration profonde
du chorion par prolifération cellulaire
gomme:
-Nodule inflammatoire, de nature infectieuse, de consistance dure, grossit
lentement, devient pâteux puis fluctuant, puis s’ulcère et s’évacue,
la cicatrice et inesthétique

hyperplasie:
-Augmentation de volume d’un tissu par croissance de ces cellule
Examen clinique 2. Examen exo-buccal:

d’un patient présentant une stomatite A l’inspection:


Doit être orienté à la recherche de la
lésion élémentaire Symétrie faciale
Aspect des téguments
1. L’interrogatoire: Examen cutané
Age Antécédents généraux
Prise médicamenteuse A la palpation:
Thérapeutiques dentaires suivies
Notions alcoolo-tabagiques
Notions de contage récent Elément pathologique
Circonstances et date d’apparition des Aires ganglionnaires
lésions Fonctions neurologiques
Durée, mode d’évolution Notion de
récurrence
Notion des signes généraux et
fonctionnels.
Autre localisation
3. Examen endo-buccal

A la palpation:
A l’inspection:
on apprécie:
on apprécie:
• Consistance
• L’hygiène bucco-dentaire
• Contours
• On explore toute la muqueuse buccale
• Limites
• On apprécie la lésion élémentaire:
• Mobilité ou fixité
– Siège
• Rapports avec les plans voisins
– Forme
• Sensibilité
– Teinte
• Palpation de la base de la lésion
– Étendue
(induration)
5. Examens complémentaires:

L’imagerie
Examens microbiologiques
Examens biologiques
Examens sérologiques
Examens cytologiques et histologiques
Examens immunologiques
Bilan photographique
Aphte et aphtose
définition

Aphte : vient du grec aptein =brulure


Aphtain= ulcère

Aphte : ulcération douloureuse de la muqueuse buccale


Ronde ou ovalaire entourée d’un halo rouge , à fond fibrineux jaunâtre ou
grisâtre

Guérison spontanée sans séquelles


Étiologie inconnu(immunologique, génétique)

Aphtose :

Affection récidivante de la muqueuse buccale voire génétale

Évolue par poussée

Peut laisser des sequelles


Formes cliniques
Aphtes mineurs:

-80% des cas, fréquente chez l’enfant Aphtes miliaires:


-aphtes buccaux classiques inférieur à 5mm
-aphtes isolés ou multiples (2-5) -multiple 10 à 100
-svt: la lèvre et le plancher -ulcération de petit diamètre 2 à3
-guérison 10à 14 jours mm
-douloureuse
-disséminé dans la totalité de la
Aphtes majeurs: muqueuse buccale
-rare -après la puberté 10 à 19 ans -femme surtout
-ulcération à bords surélevés irréguliers -Age tardif
- dépassant le 1cm
-très douloureuse
-lèvres, voile, piliers des amygdales
-persistant jusqu’à 6 semaines
-laisse des cicatrices
-altération de l’état général
- en cas d’aphtes géants

-soit par prise médicamenteuse ( antiviraux) .

-la présence d’une grande aphtose récurrente multipolaire (maladie de Behçet) ;


- soit la grande aphtose, souvent nécrotique, du sida.
Traitement:

-Pas de traitement spécifique et efficace


-réduit les symptômes sans prévenir les récidives
-affection systémique----orientation spécialisée

-des mesures diététiques


-application topique d’anesthésique local: xylocaine
-BDB: Aspégic, bicarbonate de soude
-corticoïdes locaux
-LASER

-forme invalidante: thalidomide, colchicine, corticoïdes


Maladie de Behcet

Clinique:

-affection rare systémique , d’étiologie inconnue, d’allure polymorphe


-adulte jeune 20 -30 ans, masculin
-aphte bipolaire
-manifestations systémiques

traitement:

-polyvidpne iodée
-colchicine + corticoides
-thalidomide
Aphte
Aphtes de la lèvre inférieure
Aphte du sillon gingivojugale supérieur

Aphtes multiples simultanés Aphtes multiples simultanés (joue


postérieure)
Aphte géant Aphte géant: lèvre inférieure
Ulcération traumatique

Souvent douloureuse, l’aspect (contours


géographiques, bords réguliers, absence de halo
érythémateux, oedème périphérique et sous-jacent,
base souple, nécrose jaunâtre)

● l’anamnèse (bord ou crochet de prothèse


inadaptée, dent cariée, couronne défectueuse,
morsure, hygiène buccodentaire agressive, contact
caustique).

.
Carcinome épidermoïde

Une ulcération buccale chronique et indolore doit faire


évoquer un carcinome épidermoïde ulcéré

la lésion saigne au contact , irrégulières, les bords sont


surélevés, éversés, durs, le fond est granité ou végétant
ou bourgeonnant. La base est indurée, dépassant
l’ulcération.

le terrain particulier (lésion précancéreuse


leucoplasique ou lichen ancien), avec cofacteurs
(tabac,

Autres tumeurs
● Dans le cas du lymphome , des tumeurs salivaires
Syphilis primaire

une érosion indolore, localisée à la


lèvre ou à la langue, propre et bien
limitée, à bord régulier avec
quelquefois un halo érythémateux.
Le fond est plat et lisse, avec un
Tuberculose
exsudat gris
L’induration de la base est peu épaisse
L’ulcération très douloureuse, siège
(carte de visite), une adénopathie
souvent au niveau de la langue. Le
satellite est constante.
contour est irrégulier, le fond est
parfois multiple, avec d’autres
irrégulier jaunâtre, à distinguer de l’aphte
localisations possibles (génitale ou
géant (absence de halo rouge). La base est
anale).
ferme, mais non dure.
Une adénopathie satellite est constante.
Les réactions tuberculiniques sont très
fortement positives.
Ulcérations multiples

Ulcérations virales (post-vésiculeuses)


● Herpès
Le plus fréquent +++
l’érosion est polycyclique la base
érythémateuse. suintante et douloureuse, ou
croûteuse ou aphtoïde , voir une gingivo-
stomatite fébrile érosive

● L’érosions récidivant au même site, est une


évidence diagnostique.
● Varicelle et zona : similaires à celles de
l’herpès, mais plus étendues, endojugales,
Ulcérations post-bulleuses
lésion érosive persistante ou récidivante
recouvertes de pseudomembranes nécrotiques ou des croûtes sur les lèvres.

* Les maladies bulleuses auto-immunes *L’érythème polymorphe

le premier signe d’une maladie bulleuse Ulcérations douloureuses, de siège


auto-immune. érosion isolée ou stomatite diffus dans la cavité buccale avec
érosive une prédominance de l’atteinte
labiale
pemphigus +++ maladie cutanéo-
muqueuse à bulles flasques par clivage si l’atteinte muqueuse est grave, est
interkératinocytaire médicamenteuse (toxidermie aux
Dans la pemphigoïde cicatricielle : une sulfamides, anti-inflammatoires non
gingivite desquamative, ulcéronécrotique. stéroïdiens

Les érosions suivies d’atrophie confèrent


une rougeur diffuse à la muqueuse
Autres causes peu fréquentes

● Des stomatites érosives surviennent au cours d’hémopathies , ou de


chimiothérapies (Methotrexate®).

● Le lichen érosif des lésions douloureuses


des muqueuses jugales et linguales +/- reliquats des plages blanches
kératinisées à proximité des érosions, permettant d’évoquer le diagnostic,

● La maladie de Crohn
Conclusion

devant une érosion ou une ulcération muqueuse


ce sont l’anamnèse et l’analyse précise de la lésion élémentaire et de sa topographie
– qui donneront des orientations diagnostiques distinctes – , qui prennent en
considération le profil évolutif.

Une ulcération chronique est toujours suspecte d’une nature carcinomateuse et


impose toujours une biopsie.

Une ulcération orale aiguë est aussi bien suggestive d’une cause extrinsèque
traumatique ou chimique que d’une origine virale ou médicamenteuse.
Candidoses Buccales

L’infection à candida albicans


Présente deux signes majeurs: Erythème,
dépôts blanchâtres.
Candidose
linguale

aigue muguet

Candidoses chéilite
buccales

chronique perlèche

Glossite
candidosique
médiane
a. Formes aigües:

Candidose linguale atrophique:

•Langue lisse, érythémateuse,


•Glossite dépapillante lisse
•Sillon médian puis toute la langue
•Prise ATB

Muguet buccal:
•Fréquent : chez les nourrissons.
•Bouche sèche, douleur légère.
•Sensation de cuisson, dysphagie, goût métallique.
•Muqueuse érythémateuse, dépôts blanchâtres.
•Siège: Voile du palais, face interne des joues, langue.
Candidoses buccales

Candidose aigue:
glossite dépapillée centrale

Candidose, forme aigüe: coalescence des


granulations blanchâtres
b. Formes chroniques:
Chéilite:

•Membrane rouge vive, desquamative et fissurée


•Lèvres sèches, d’aspect crouteux, douloureuses
Perlèches:
Lésions des commissures labiales.
Glossite losangique médiane:
•Zone centrale losangique en avant du « V » lingual
Rouge, dépapillée.
Langue noire villeuse: Candidose chronique:
-hypertrophie des papilles filifomes
de la face dorsale de langue glossite losangique médiane

Candidose chronique:
chéilite angulaire (perlèche)
Traitement:

-surtout local
-fungizone, mycostatine, daktarin, triflucan
-bicarbonate de soude, chlorhexidine
-fluconazole, kétoconazole
Traitement étiologique

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