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TUMEURS MALIGNES DE LA MUQUEUSE BUCCALE

Introduction
*Fréquence des CE : 95% des tumeurs malignes de la CB.*Différentes formes*Siège indifférent
(plancher et langue)*Leur diagnostic tardif : évolution silencieuse, ignorance, peur, négligence.
*Consommation de tabac et d’alcool *Pronostic *Rôle privilégié du MD
Le CE peut se développer sur une muqueuse saine ou une muqueuse pathologique
Phase in situ (limité à l’epth)
Silencieuse et indolore mais visible.
Il peut être découvert fortuitement par le patient ou lors d’un soin dentaire
Le dépistage précoce
Phase invasive
Induration de la base de la tumeur.
Quelques fois, des signes cliniques attirent l’attention du praticien : « des signes d’appel »
« Des signes d’alerte ».
LES SIGNES D’APPEL(ne traduisent pas forcément la malignité)
Une ulcération, Limitation de l’ouverture buccale, Dysphagie, dysphonie, Douleur
Induration .
LES SIGNES D’ALERTE (tardifs, inquiétants)
ADP, saignement, Limitation des mouvements de la langue altération de l’état général .
FORMES ANATOMO-CLINIQUES
1 - Les tumeurs épithéliales ou carcinomes ou épithélioma
A – La langue :
Le carcinome épidermoïde de la langue est le cancer le + fréquent des cancers des VADS
a-Circonstances de découverte :
Les symptômes au début peuvent être insignifiants ; le délai de diagnostic est d’environ 5
mois. Le motif de consultation varie :
- gêne ou douleur lancinante ;
- paresthésie (fourmillement) ou otalgie unilatérale
- mastication, élocution, phonation perturbées ;
- lésion douloureuse et/ou hémorragique ;
- Adénopathie dure et douloureuse souvent sous mandibulaire ou sous digastrique.
- Altération de protraction de la langue et déviation vers le côté atteint
b- description :
b.1- cancers de la langue mobile
* Une lésion ulcérovégétante est notée plus souvent qu’une forme exophytique ou ulcérée pure.
* Siège : - bord de la langue + étendue sur la face dorsale ou ventrale.
- Peut être dorsale ou ventrale stricte
- Bords + fond de l’ulcération : durs à la palpation ce qui signifie l’existence d’une
infiltration, cette palpation déclenche une douleur avec parfois saignement.
b.2- La base de la langue :
- Lésions ulcéro-végétantes ou ulcéro-infiltrantes sont les + fréquentes
- La palpation de l’ensemble de la base de la langue apprécie l’infiltration profonde et le
franchissement de la ligne médiane.
Des adénopathies cervicales sont notées dans près de 75% des cas, volontiers bilatérales
traduisant la grande lymphophilie des tumeurs linguales.
* Lors d’une tumeur de la langue mobile, 30 à 70% des adénopathies non palpées cliniquement
(N0) sont en fait métastasiques (N+). D’où l’intérêt de la lymphoscintigraphie
c-Diagnostic différentiel :
Doit être succinct :
* Ulcération traumatique d’origine dentaire ou prothétique n’est pas indurée et disparaît dès que
l’étiologie est éliminée ;
* TBC ou syphilis linguales : confirmation anapath + bactériologique formelle ;
* Tumeurs bénignes : papillome, fibrome, neurinome, tumeur d’Abrikossof ;
* Inflammation d’une papille linguale latérale.

B- LE PLANCHER BUCCAL
- Le cancer du plancher buccal représente 30% des cancers des VADS
Souvent diagnostiqué à un stade tardif ; c’est pourquoi le pronostic reste réservé. 47% des
patients décèdent.
- L’alcoolisme chronique constitue un facteur étiologique beaucoup + évident que le tabagisme.
- Les patients sont souvent des hommes, avec un pic de fréquence vers 50 ans.
1) Le plancher antérieur :
- Large de 3 cm (région rétrosymphysaire)
- Le carcinome a un aspect bourgeonnant ; ulcéreux ;
- souvent ulcérovégétant; rarement fissuraire.
- Évolution : se fait aussi en largeur :
* Sillon pelvilingual et face ventrale de langue
* Vers l’avant et atteint la muqueuse de la crête
- Adénopathies : fréquentes comme pour le cancer de la langue :
* homolatérales, bilatérales dans les localisations médianes et paramédianes.
* parfois l’envahissement ganglionnaire est controlatéral.
2) Le plancher buccal postérieur :
- est étroit : 1 cm, caché par le bord épais de la langue ;
- la lésion est difficile à dépister
- L’extension aux structures voisines est très fréquente.
- Les adénopathies sont homolatérales.
la forme fissuraire peut être observée mais est très rare ;
- le Kcr du P.B peut se développer sur une lésion préexistante : kératose tabagique, lichen…
Le risque ganglionnaire est plus élevé pour les tumeurs postérieures.
Le risque ganglionnaire est bilatéral pour les tumeurs paramédianes.
La lésion est considérée comme unilatérale si moins d’1/4 de son étendue intéresse l’autre côté.
C) – Les lèvres :
- Le cancer des lèvres est principalement développé sur le versant cutané et le vermillon.
- + rarement sur le versant muqueux et est + en rapport avec les glandes salivaires accessoires.
1-L’épithélioma spinocellulaire ou C.E :
Représente 90% des cas ; siège sur le vermillon de la lèvre < réalise l’aspect d’une ulcération
superficielle ou creusante à bords surelevés et reposant sur une base indurée.
Les tumeurs végétantes érosives sont plus rares
2- L’épithélioma basocellulaire :
Siège sur le versant cutané de la lèvre supérieure.
D) – Face interne de la joue, région rétromolaire et vestibule :
1- Cancer de la face interne de la joue :
Aspect végétant surélevé « en plateau » ou bourgeon exophytique, gênant la mastication avec
trismus parfois.
Devient vite douloureux mais peu infiltrant au début.
L’aspect peut aussi être ulcéro-infiltrant d’emblée englobant le buccinateur
L’extension se fait vers le vestibule le plus souvent ; la commissure labiale et la région
rétromolaire. Les adénopathies sont précoces.
2- cancers de la région rétromolaire :
Douleurs irradiantes vers l’oreille ou otalgie. Trismus précoce par atteinte des ptérygoïdiens et du
masséter. Adénopathies. Extension vers l’amygdale et l’oropharynx.
3 - Carcinome du vestibule :
- Très rare
- Intéresse surtout les régions moyennes et postérieures de la mandibule.
- L’ulcération s’étend selon un aspect « en feuillet de livre » le long du vestibule ; remonte vers
la joue et/ou la Gencive et gagne en profondeur l’ensemble des tissus mous.
E) – Carcinome du voile du palais :
Lésion ulcéro bourgeonnante ou végétante.
Siège le + souvent antérieur en plein voile.
Médiane ou paramédiane ; ulcération avec perforation du voile ;
La localisation à point de départ latéral est de + mauvais pronostic. Souvent infiltrante, évolue
vers le pilier des amygdales et de la commissure intermaxillaire d’où trismus ; mais aussi vers les
tubérosités, les ptérygoïdiens, les fosses nasales, le cavum d’où l’intérêt de la TDM.
Adénopathie le plus souvent homolatérales ms parfois controlatérales.
G) – Carcinome de la gencive et de la muqueuse palatine :
1) – Carcinome de la gencive :
- relativement peu fréquent
- aspect lésionnel : souvent une ulcération végétante ou bourgeonnante, rouge violacée
enchassant 1 ou plusieurs organes dentaires. A localisation plutôt vestibulaire ; sauf en cas
d’édentement où la lésion gagne l’autre versant, l’extension en surface déborde vite les
limites de la gencive.
- adénopathie uni ou bilatérales
- le bilan radiologique est primordial à la recherche d’un envahissement osseux.
2) – Carcinome de la muqueuse palatine
Menace directement la voûte osseuse qui sépare la C.B des fosses nasales et du sinus
maxillaire.
Peut avoir une extension en surface è Gencive + muqueuses voisines.
Une forme infiltrante au niveau de la zone de jonction avec le voile expose aux mêmes
risques qu’une tumeur vélaire avec une atteinte osseuse ptérygoïdienne et palatine
Région postérieure : siège de prédilection des tumeurs des GSA (glande salivaire
accessoire): carcinome muco-épidermoïde et carcinome adénoïde kystique
2 – Mélanome malin :
- Tumeur isolée qui se développe aux dépens des mélanocytes
- Plus fréquent au niveau des téguments qu’au niveau de la C.B.
- Peut être primitif ou survenir sur une lésion pigmentée qui pourra être un nævus ou une
mélanose.
Lésion pigmentée végétante. Absence d’induration en périphérie. Saignements. Absence de
douleurs jusqu’à un certain volume
Adénopathies présentes dans 50% des cas au 1er examen fermes, mobiles, indolores avec
métastase dans le système lymphatique
Signes dentaires : mobilité, parodontolyse avancée et lyse ostéïtique de l’os sous -jacent à la
lésion.
ABCDE : Asymétrie, Bords irréguliers, Couleur hétérogène, Diamètre >1cm, Evolutif
3- Les tumeurs malignes des tissus conjonctifs, y compris les tissus conjonctifs du complexe
maxillofacial, se nomment sarcomes.
Formes cliniques des sarcomes : fibrosarcome, liposarcome, rhabdomyosarcome,
léiomyosarcome, angiosarcome, Neurosarcome
de même que des tumeurs des tissus hématopoïétiques comme les lymphomes
Sur le plan clinique, la plupart des sarcomes se présentent sous la forme de nodules sous-
épithéliaux dont le taux de croissance varie. Ils forment des masses infiltrantes associés à
l’ulcération.
4 – Sarcome de Kaposi ou maladie de Kaposi :
* Prolifération maligne du Tu conjonctif, développé aux dépens des cellules endothéliales des
vaisseaux sanguins ainsi que de certaines cellules du derme : les fibroblastes.
Sur le plan clinique, macule érythémateuse qui devient violacée infiltrant les tissus sous-jacents
et s’étendant progressivement.
L’aspect devient progressivement papuleux puis nodulaire et tumoral avec parfois une ulcération
de surface.
-l’atteinte est classique dans le cadre du sida.
5- Lymphome non hodgkinien
6- Neurofibrosarcome : schwannomes et neurosarcomes

 Exploration d’une lésion suspecte de malignité


1-Examen clinique :
*endobuccal : - L’examen de la lésion est le + souvent aisé sous bon éclairage, en vision directe
pour la C.B, -examen ORL (oropharynx, larynx, cavum…)
2) – Bilan radiologique :
* Panoramique dentaire renseigne sur l’état dentaire et une éventuelle lyse osseuse néoplasique.
Les signes de malignité sont :
Présence d’une ostéolyse d’aspect inhomogène, et irrégulière (dent dans le vide)
*Tomodensitométrie cervicofaciale sans et avec injection de produit de contraste
* Imagerie en résonance magnétique
3) – Bilan endoscopique et d’extension :
Endoscopie des VADS sous anesthésie générale : bleu de toluidine.
Bilan hépatique : bilan biologique (ASAT + ALAT) + échographie hépatique ou TDM =
dépistage de localisations IIres
Bilan pulmonaire : Radiographie pulmonaire face + profil ; TDM thoracique
Bilan d’opérabilité : consultation préanesthésique + Exns cardio, pneumo, gastroentérologie…
Au terme de cet examen è classification TNM
X – CONCLUSION :
Les cancers de la cavité buccale devraient être diagnostiqués à un stade précoce vu l’examen
visuel direct et relativement aisé de l’ensemble des muqueuses ; ceci permettrait d’améliorer la
survie des patients et de minimiser les complications thérapeutiques souvent lourdes de
conséquences.
Le rôle de l’odontostomatologiste est primordial. Pour cela, il est important d’avoir toujours à
l’esprit qu’au moindre doute, une biopsie ou une TDM doivent être réalisées.

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