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THÈME III: PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT DES

STRUCTURES NEUVES
I. Principe de dimensionnement
II. Détermination des sollicitations
III.Calcul des sollicitations admissibles
IV.Le trafic de dimensionnement
V. Coefficient d’agressivité moyen CAM

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I. Principe de dimensionnement
Le dimensionnement d’une structure de chaussée routière
consiste à déterminer la nature et l’épaisseur des couches
qui la constituent afin qu’elle puisse résister aux diverses
agressions auxquelles elle sera soumise tout au long de sa
vie.
La structure d’une chaussée routière doit résister à diverses
sollicitations, notamment celles dues au trafic et elle doit
assurer la diffusion des efforts induits par ce même trafic
dans le sol de fondation.
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L’application d’une charge roulante induit ainsi une
déformation en flexion des couches de la structure. Cette
flexion entraîne des sollicitations en compression au droit
de la charge et des sollicitations en traction à la base des
couches d’enrobés.
Il existe différentes méthodes pour bien appréhender cette
déformation. Elles donnent lieu ensuite à différents
modèles de dimensionnement. Le dimensionnement
passera d’abord par la détermination d’un certains nombre
d’éléments tels que le trafic,
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la caractérisation de la plateforme et des matériaux
utilisables pour terminer par une vérification de la
structure.

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II. Détermination des sollicitations

La méthode de dimensionnement repose sur deux


mécanismes d’endommagement – fissuration par fatigue
et orniérage par plastification - auxquels sont associées
trois expressions de sollicitations admissibles, explicitées
ci-après:

l’endommagement par fatigue des matériaux


bitumineux, pris en compte à travers leur déformation
d’extension horizontale réversible admissible t adm.

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l’endommagement par fatigue des matériaux traités
aux liants hydrauliques et les bétons de ciment, pris
en compte à travers leur contrainte de traction
horizontale admissible tadm.

l’endommagement par cumul des déformations


permanentes dans les matériaux non traités, pris en
compte à travers leur déformation verticale réversible
admissible z adm.

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Le dimensionnement d’une chaussée consiste à vérifier que
les sollicitations de service sont inférieures à celles
admissibles suivant une structure prédéfinie. Ces
sollicitations sont représentées sous forme de contraintes
(bars) et déformations déf).

Critères dimensionnant des différents types de structures


Structures souples: le critère dimensionnant est la
déformation au sommet du sol support : le NE est
calculé avec le CAM sol.
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Structures rigides et semi-rigides: le critère
dimensionnant est la contrainte à la base du MTLH ou
du béton : le NE est calculé avec le CAM du MTLH ou du
béton.

Structures bitumineuses: le critère est soit la


déformation à la base de l’enrobé, soit la déformation
verticale au sommet du sol support mais les deux
valeurs de CAM seront identiques car calculées avec la
même valeur de coefficient.

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III. Calcul des sollicitations admissibles
III.1) Déformation admissible pour les matériaux
bitumineux

Pour une couche de matériaux bitumineux sollicités en


extension par flexion, la déformation admissible pour la
température équivalente eq est calculée selon l’équation
suivante :

tadm = 6 (10°C, 25 Hz) x (E(10°C, 10Hz) / E(34°C, 20 Hz)) x


(NE /106) b x Kc x Kr x Ks

avec 9
6(10°c, 25 Hz) : paramètre de la loi de fatigue du
matériau bitumineux, représentant la déformation
conduisant à une durée de vie de 1 million de cycles
avec une probabilité de 50%. Il est déterminé par
l’essai normalisé de fatigue à 10°C et 25 Hz;

b: pente de la loi de fatigue du matériau bitumineux


(entre 0 et -1);

E : module de rigidité

NE :nombre de passages de l’essieu de référence.


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Kc : coefficient de calage qui prend en compte l’écart
entre les prédictions de la démarche de calcul et
l’observation du comportement des chaussées réelles.

Ks : coefficient minorateur tenant compte de l’effet


d’hétérogénéités locales de portance d’une couche de
faible rigidité supportant les couches liées.

Kr : coefficient prenant en compte les dispersions sur


les propriétés mécaniques des matériaux et sur les
épaisseurs de couches de chaussées.
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III.2) Contrainte admissible pour les matériaux traités au
liant hydraulique et les bétons

Pour une couche de matériaux traités au liant hydraulique


ou de béton, sollicités en traction par flexion, la contrainte
admissible est calculée selon l’équation suivante :

tadm = 6 x (NE /10^6)^b x Kc x Kr x Ks x Kd


avec

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6 :paramètre représentant la contrainte conduisant à
une durée de vie de 1 million de cycles avec une
probabilité de 50% sur des éprouvettes dont le
mûrissement est de 360j

Kd :coefficient, pour les chaussées rigides et semi-rigides,


prenant en compte les discontinuités entre dalles ou
générées par les fissures de retrait, non prises en compte
dans l’utilisation d’un modèle de chaussée continue.

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III.3) Déformation admissible pour les matériaux non
traités et les sols supports de chaussée

Pour une couche de matériau non traité et le sol, la


sollicitation admissible est la déformation verticale en
surface de la couche calculée selon l’équation suivante :
zadm = A x NE -1/4.5

avec
A = 16 000 def si NE 250 000
et
A = 12 000 def si NE > 250 000
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IV. Le trafic de dimensionnement
Le trafic exprime pour une voie de circulation le nombre
de passages de véhicules dans une période
déterminée. Le trafic constitue un élément essentiel du
dimensionnement des chaussées. En effet, chaque
passage de véhicule sur la chaussée entraîne une légère
fatigue de celle-ci, tant pour ce qui concerne la structure
que les qualités de surface. L’accumulation de ces
dommages élémentaires conduit à la dégradation
progressive de l’ensemble. 15
Le calcul de dimensionnement fait donc intervenir le
trafic cumulé qui circule sur la chaussée durant la période
de service prévue. D’autre part, l’expérience a montré
l’influence fondamentale du poids des essieux sur le
dommage observé : un essieu de poids lourds est
infiniment plus agressif qu’un essieu de voiture légère. Il
est donc nécessaire de quantifier le trafic sur le plan de
l’agressivité des véhicules. Le poids lourd, défini dans
la NF P98-082, désigne un véhicule dont le Poids Total
Autorisé en Charge « PTAC » est supérieur ou égal à 35 kN
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Le trafic estimé à la mise en service est converti en nombre
d’essieux standards au moyen d’un coefficient
multiplicateur qui tient compte de l’agressivité du type de
véhicule. Le terme « essieu standard » désigne l’essieu isolé
à roues jumelées supportant une charge de 13 tonnes, qui
est la charge maximale légale en France. Comme l’objectif
de la chaussée est d’assurer le passage des véhicules
pendant un certain nombre d’années, le calcul de
dimensionnement fait donc intervenir le trafic cumulé,
converti en « essieu standard ».
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Ce trafic cumulé à prendre en compte dépend alors :

du trafic existant ou prévu lors de la mise en service


de la route;

de l’agressivité du trafic (CAM);

de la période de service souhaitée de la chaussée


(Durée de dimensionnement n);

du taux moyen de croissance annuelle du trafic


pendant cette période ( : accroissement).

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Le trafic cumulé NPL s’exprime par la formule suivante:
NPL = 365 x TMJA x C
avec C : facteur de cumul du trafic

avec t : taux de croissance annuelle


n : durée de dimensionnement 24
Le dimensionnement des chaussées nécessite d’évaluer
le nombre de poids lourds cumulé (NPL) qu’aura à
supporter la chaussée durant sa période de calcul,
également désignée durée de dimensionnement. En
pratique, NPL est converti en nombre d’essieux de
référence (NE), équivalent à NPL en termes
d’endommagement, par le biais de la relation :
NE = NPL x CAM
où CAM désigne le coefficient d’agressivité moyenne du
trafic. 25
Valeurs des CAM suivant la nature des matériaux:
Matériaux bitumineux d’épaisseur inférieure à 20 cm:
CAM = 0,8;
Matériaux bitumineux d’épaisseur supérieure à 20
cm: CAM = 1,0;
Matériaux traités aux liants hydrauliques : CAM =
1,3;
Matériaux granulaires non traités: CAM = 1,0;
Béton: CAM = 1,3.
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Période de calcul
La durée de dimensionnement « n » est le nombre
d’années fixé pour le calcul de la chaussée. Elle permet
de calculer la valeur du trafic poids lourds cumulé NPL à
prendre en compte. A titre indicatif, les durées de
dimensionnement proposées, sont les suivantes, en
fonction de la classification du réseau routier national
retenue par le décret 2012-1440 :

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Autoroute : 20 à 30 ans
Route nationale : 20 à 25 ans
Route régionale : 15 à 20 ans
Route départementale : 10 à 15 ans
Voirie urbaine de grande circulation : 10 à 20 ans
Piste répertoriée : 10 ans
Les valeurs de CAM peuvent varier considérablement
d’une petite voirie urbaine desservant des zones
d’habitations circulées par des PL peu chargés (CAM <
0.5). 28

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