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Thème 1 : Se chercher, se construire - Se

raconter, se représenter

Séquence 1 : A la conquête du « je » -
Pourquoi écrire sur soi?

Problématique : Se raconter, est-ce le miroir du « je » ou le jeu du


miroir ?

Objectifs Maîtrise Bonne maîtrise Expert !


moyenne
Connaitre les
caractéristiques et
les enjeux de
l’écriture
autobiographique
Participer à une
exposition en
créant son
autoportrait
Produire un
dossier
autobiographique
Lexique: le
vocabulaire du
souvenir
Conjugaison : la
conjugaison et les
valeurs du présent
de l’indicatif
Grammaire : les
classes de mots et
leurs fonctions
Grammaire : les
paroles rapportées
Orthographe : les
homophones
grammaticaux
Séance 1 : découvrir les enjeux de l’autobiographie

Ac vité 1: Dans la peau d’un auteur :


1. Sur votre cahier, écrivez une bê se que vous avez faite (5 lignes environ)
2. Quelle di cultés rencontrez-vous dans l’écriture ?
3. Pourriez-vous lire ce e bê se à la classe ? Quelles di cultés rencontreriez-vous ?
« Hé oui, il n’est pas facile d’écrire un secret, encore moins de le di user… voici un des enjeux de l’autobiographie »

Ac vité 2: Quelles sont les caractéris ques de l’autobiographie?


ti
ti
ffi
tt
ti
ti
ti
ffi
ff
Ac vité 3: Le pacte autobiographique

1) Qu'est-ce qu'une autobiographie ?


2) Qui a rédigé tout une théorie sur l’autobiographie?
3) Qu'est-ce qu'un pacte autobiographique ? A quoi sert-il ?
ti
JE RETIENS :

Lorsqu'il publie son autobiographie, l'auteur passe une sorte de pacte avec son lecteur, appelé
"pacte autobiographique" : il s'engage à dire le vrai ; il convie son lecteur à juger le récit en
fonc on de son authen cité. Il se pose à la fois comme auteur, narrateur, personnage principal du
récit, respectant la règle implicite de la vérité. Le lecteur, de son côté, devient témoin, juge,
con dent, voire complice de l'auteur dont il lit la vie.

EXERCICE
a) Trouvez
- quatre mots commençant par le préfixe « auto- »,
- quatre mots commençant par le préfixe « bio- »,
- quatre mots se terminant par le suffixe « -graphe » ou « -graphie ».
b) En vous aidant des mots trouvés, donnez le sens des racines grecques « bíos »,
« autos », et « graphía ».
c) Appuyez-vous sur son étymologie pour donner la définition de l'autobiographie.
fi
ti
ti
DEFINITIONS :
« auto » = soi-même en grec
« bio » = vie en grec
« graphie » = écrire en grec
« portret » = « représenta on » en vieux français

« faire son autobiographie » = écrire sa propre vie / devenir son propre personnage
« faire son autoportrait » = créer une représenta on de soi-même / se montrer comme on
se voit
ti
ti
Activité 1
Sur une feuille de format A4 (21 X 29,7 cm), présentez-vous à l’aide de photographies,
dessins et textes. Tout ce que vous collez sur la feuille doit représenter un élément bien
précis pour vous, dans votre vie. Organisez votre présentation de façon à ce que la
feuille soit complètement remplie.
→ Vous pouvez vous inspirer du « Questionnaire de Proust » pour trouver des idées.
→ Vous pouvez aussi vous inspirer du « Portrait chinois »
Séance 2 : Le « je » autobiographique et le temps qui passe

Support : La Charrette bleue de Barjavel

!Lecture du texte :
1)Quel est le pronom personnel dominant dans ce texte ? A qui renvoie ce pronom
personnel ?
Le texte est rédigé à la 1ère personne du singulier. Le pronom renvoie à Barjavel.

2)Relève dans l’ensemble du texte des indices sur l’identité de cette personne.
Barjavel – intelligent – ma « vocation » d’écrivain – je ne l’allongerai plus beaucoup – boulanger
dans la maison de mon père

3)Compare les informations que tu viens de trouver à celles qui te sont données en
« Repère » ; quelle conclusion peux-tu formuler sur le roman La Charrette bleue ?
On s’aperçoit que Barjavel est en fait l’auteur, le narrateur et le personnage principal. C’est une
autobiographie.

"L’auteur parle de lui, des événements importants de sa vie, de ses expériences et des
personnes qui ont compté pour lui. L’expression de soi caractérise tout projet
autobiographique.

4) « M. Delavelle devint mon professeur… gambader » : relève les indications temporelles


comprises dans ce passage : à quelle partie de la vie du narrateur renvoient-elles ? Quel est
le temps verbal dominant ? Explique ce choix.

Indications temporelles Période de la vie du narrateur Temps verbal dominant


« quand j’entrai en 5ème » Enfance Passé simple
« un matin du premier Enfance Passé simple
trimestre »
« à la sortie » Enfance Passé simple
« ce jour-là » Enfance Passé simple et présent de nar
« jusqu’à ce jour » Enfance Plus-que-parfait
« quand tout à coup » Vie adulte Présent

"Lorsque le narrateur fait un récit rétrospectif de sa vie, il utilise la narration pour retracer son
itinéraire personnel. Le « je » renvoie souvent à l’enfant qu’il était (c’est le « je » d’hier). Les temps
employés sont les temps du récit : passé simple, imparfait…

5)Dans le dernier paragraphe, repère un adverbe de temps et précise quels sont les deux temps
dominants de ce passage. Justifie ta réponse en citant le texte.
Maintenant : présent et passé composé
"Le présent d’énonciation renvoie au moment où l’on parle (on écrit). Le passé composé marque
l’antériorité par rapport au présent d’énonciation.
6)Place sur l’axe du temps les indices suivant et précise à chaque fois à quel moment de la vie du
narrateur renvoie le « je » :
« ce jour-là » - « maintenant » - « je découvris l’exaltation de savoir que je faisais quelque chose de
bien » - « je regarde » - « je ne l’allongerai plus beaucoup » - « j’appris que ce que j’avais écrit était
bon » - je suis content »

Passé Temps de l’écriture Futur

Je retiens :
Lorsque le narrateur fait un récit rétrospectif de sa vie, il utilise la narration pour retracer son
itinéraire personnel. Le « je » renvoie souvent à l’enfant qu’il était (c’est le « je » d’hier). Les
temps employés sont les temps du récit : passé simple, imparfait…
Lorsque l’auteur analyse les événements de son passé, cherche à se justifier ou à porter un
jugement sur sa vie passée, le « je » renvoie à l’adulte qu’il est devenu.

-Moi, ici et maintenant : l’énoncé est ancré dans la situation d’énonciation :


Quand je regarde la piste que j’ai tracée, sachant que maintenant je ne l’allongerai pas beaucoup, je suis
content.
L’adverbe de temps « maintenant » renvoie au moment de l’écriture. Les temps dominants sont
le présent, le futur et le passé composé. Le pronom « je » renvoie à Barjavel adulte.

-Moi, personnage passé dont je raconte les faits marquants de l’enfance, les apprentissages
du monde, les étonnements, les douleurs ou les joies : l’énoncé est coupé de la situation
d’énonciation.
M. Delavelle devint mon professeur de français quand j’entrai en cinquième. Un matin du premier
trimestre, à ma grande stupéfaction, il lut en classe ma rédaction.
Les indicateurs temporels renvoient au passé. Le pronom « je » renvoie à Barjavel enfant. Le
temps qui domine est le passé simple. Le narrateur fait le récit d’un épisode passé.

DICTEE:
L’auteur qui rédige son autobiographie ne raconte pas nécessairement
toute sa vie: il opère des choix dans ses souvenirs, et fait s’alterner souvenirs
personnels et souvenirs collectifs, et choisit parfois d’oublier certains détails de
son passé.
L’autobiographie est un récit rétrospectif qui repose sur un va-et-vient
entre le moment de l’écriture (présent d’énonciation) et le moment du souvenir
(passé: temps du récit ou passé composé). Ainsi le pronom personnel je
renvoie tantôt au narrateur enfant (ou adolescent, ou plus jeune), tantôt au
narrateur adulte (au moment où il écrit et se souvient). Les deux systèmes de
temps, présent (qui renvoie au moment de l’écriture), et passé (qui renvoie au
moment du souvenir), coexistent le plus souvent.
M. Delavelle devint mon professeur de français quand j’entrai en cinquième. Un matin du premier
trimestre, à ma grande stupéfaction, il lut en classe ma rédaction. C’est-à-dire le devoir qu’il nous donnait
chaque semaine à faire à la maison. Je regrette de ne pas me rappeler quel était le sujet. Sans doute
quelque chose comme : « Quelle est votre saison préférée ? Dites pourquoi. » Ou bien : « Racontez votre
partie de pêche avec l’oncle Jules. »
J’appris ce jour-là que ce que j’avais écrit était bon, et j’en fus aussi surpris que si j’avais, sans m’en
apercevoir, traversé la Manche à la nage.
A la sortie, M. Delavelle me retint, me regarda avec une espèce de curiosité étonnée, puis me dit :
« Barjavel, vous êtes intelligent, il faut travailler… »
Je le crus, comme j’avais cru M. Roux quand il m’affirmait que je n’arriverais à rien parce que mon
index ressemblait au pont d’Avignon.
Il est certain que ma « vocation » d’écrivain date de ce jour-là. Je découvris l’exaltation de savoir
que je faisais quelque chose bien, alors que jusqu’à ce jour j’avais cafouillé partout, et considéré l’encre, le
papier et le porte-plume comme des instruments de torture. Je suppose que le poulain nouveau-né, qui
trébuche sur ses quatre longues pattes grêles, et tombe, et se relève, et retombe sur le nez, doit éprouver
le même genre d’euphorie lumineuse quand tout à coup, sans qu’il sache pourquoi, l’équilibre lui vient, ses
jambes lui obéissent, le sol ne se dérobe plus sous ses sabots. Le monde où il vient d’arriver l’accepte, il
se met non seulement à marcher mais à courir et gambader.
J’ai beaucoup marché, pas tellement gambadé, peu couru, mais finalement, livre après livre, article
après article, cela fait un long chemin. Quand je regarde la piste que j’ai tracée, sachant que maintenant je
ne l’allongerai pas beaucoup, je suis content. Ce n’est pas de l’autosatisfaction, mais de la satisfaction,
simplement. J’avais choisi un métier, et dans ce métier j’ai fait de mon mieux ce que j’avais à faire. J’aurais
certainement fait de même si j’étais devenu boulanger dans la maison de mon père. Je me serais appliqué,
chaque jour, à faire du pain mangeable. Et si possible, en plus, nourrissant.
René Barjavel – La Charrette bleue
Repères :
René Barjavel (1911-1985) a publié en 1943 son premier roman Ravage qui précède la grande vogue de la
science-fiction. Dans son roman autobiographique La Charrette bleue, il raconte son enfance à Nyons,
dans la boulangerie de ses parents.
1)Quel est le pronom personnel dominant dans ce texte ? A qui renvoie ce pronom personnel ?
2)Relève dans l’ensemble du texte des indices sur l’identité de cette personne.
3)Compare les informations que tu viens de trouver à celles qui te sont données en « Repère » ;
quelle conclusion peux-tu formuler sur le roman La Charrette bleue ?
4) « M. Delavelle devint mon professeur… gambader » : relève les indications temporelles
comprises dans ce passage : à quelle partie de la vie du narrateur renvoient-elles ? Quel est le
temps verbal dominant ? Explique ce choix.
Indications temporelles Période de la vie du narrateur Temps verbal dominant

5)Dans le dernier paragraphe, repère un adverbe de temps et précise quels sont les deux temps
dominants de ce passage. Justifie ta réponse en citant le texte.
6)Place sur l’axe du temps les indices suivant et précise à chaque fois à quel moment de la vie du
narrateur renvoie le « je » :
« ce jour-là » - « maintenant » - « je découvris l’exaltation de savoir que je faisais quelque chose de
bien » - « je regarde » - « je ne l’allongerai plus beaucoup » - « j’appris que ce que j’avais écrit était
bon » - je suis content »

Passé Temps de l’écriture et du souvenir Futur


EXERCICES:
1) Planches de BD Couleur de Peau miel = remplir les cartouches et bulles de
façon à alterner récit / temps présent de l’écriture
2) Fiche phonogrammes du film sur l’autobiographie
3) Analyse séquence 1 du film

Activité 2 :
« Quel élève êtes-vous ? » Écrivez un petit texte de dix lignes dans lequel vous
imaginerez ce que pensent vos professeurs de vous, en tant qu’élève.
→ Exemple : Je pense que les professeurs sont satisfaits de mon comportement. Ils considèrent
que je suis un élève sérieux, qui ne baisse pas les bras malgré les dif cultés. Je suis un garçon
sincère et intègre envers les professeurs, mais aussi envers la classe entière. Je pense qu’ils
souhaitent un peu moins de timidité de ma part, mais sans pour autant aller jusqu’à être effronté,
parce que là, je crois qu’ils ne seraient pas d’accord !
fi
Séance 3: Le présent de l'indicatif

I. Conjugaison du présent de l’indicatif :

A-Les verbes en –er (1er groupe) :

-e je change je rêve
-es tu changes tu rêves
-e il change il rêve
-ons nous changeons nous rêvons
-ez vous changez vous rêvez
-ent ils changent ils rêvent

⇨Attention au verbe aller !


Je vais
Tu vas
Il va
Nous allons
Vous allez
Ils vont

⇨Attention, les verbes en –ier ou en –yer ne doivent pas être confondus avec les verbes du 2è ou
du 3è groupe !
J’envoie
Tu envoie
Il envoie
Nous envoyons
Vous envoyez

B-Les verbes en –ir (2è groupe) :

-is je choisis j’agis


-is tu choisis tu agis
-it il choisit il agit
-issons nous choisissons nous agissons
-issez vous choisissez vous agissez
-issent ils choisissent ils agissent

Attention, les verbes qui se finissent par –ir n’appartiennent pas tous au 2è groupe !
ASTUCE : Si à la 1ère personne du pluriel (nous), vous n’entendez pas –issons, alors le verbe
appartient au 3è groupe.
C-Les verbes du 3è groupe :

Ils ont, en principe, pour terminaisons :


-s Je cours Je pars Je suis
-s Tu cours Tu pars Tu suis
-t Il court Il part Il suit
-ons Nous courons Nous partons Nous suivons
-ez Vous courez Vous partez Vous suivez
-ent Ils courent Ils partent Ils suivent
-IR -IR -RE

⇨Attention, les verbes en –dre ont pour terminaison :


-ds je fonds je perds
-ds tu fonds tu perds
-d il fond il perd
SAUF les verbes en –indre :
-s je crains je peins
-s tu crains tu peins
-t il craint il peint
SAUF les verbes en –soudre :
-s je résous
-s tu résous
-t il résout

⇨Certains verbes du 3è groupe se conjuguent comme les verbes du 1er groupe :


Souffrir : je souffre, tu souffres….
Cueillir : je cueille, tu cueilles….
Offrir : j’offre, tu offres…

⇨Attention aux verbes pouvoir, vouloir et valoir :


-x je veux
-x tu veux
-t il veut

⇨Attention aux auxiliaires avoir et être !


Etre : je suis, tu es, il est, nous sommes, vous êtes, ils sont
Avoir : j’ai, tu as, il a, nous avons, vous avez, ils ont
II. Valeurs du présent :

Actions liées au Action répétée, Actions toujours Equivalent du passé


moment où ondit à ses
Le professeur habituelle
Tous les ans, Robert valables
Le carré de simple dans
Tout était un récit
calme et
élèves: s’offre des vacances à l’hypoténuse est égal à tranquille ; soudain,
« J’attends de vous un la neige. la somme des carrés on frappe à la porte.
travail soigné et des longueurs des
rigoureux. deux autres côtés.

Exercice 1 : a)Transposez au présent les verbes au passé.


b)Quel effet cela produit-il ? ……………………………………………………
c)Quelle est la valeur d’emploi des verbes surlignés ? et des autres ?
………………………………………………………………………………………………………..
Un jour que j'étais (………………………..) seul dans la maison, je montai (………………………..)
sur la may pour regarder dans le jardin des Hespérides ce précieux fruit dont je ne pouvais
(………………………..) approcher. J'allai (………………………..) chercher la broche pour voir
si elle y pourrait atteindre: elle était (………………………..) trop courte. Je
l'allongeai (………………………..) par une autre petite broche qui servait (………………………..)
pour le menu gibier; car mon maître aimait (………………………..) la chasse. Je piquai
(………………………..) plusieurs fois sans succès; enfin je sentis (………………………..) avec
transport que j'amenais (………………………..) une pomme. Je tirai (………………………..) très
doucement: déjà la pomme touchait (………………………..) à la jalousie, j'étais
(………………………..) prêt à la saisir.
Rousseau - Les Confessions (1781-1788)

Exercice 2 : Relevez les verbes au présent et identifiez leur valeur.


Mon frère était à Saint-Malo, lorsque M de La Morandais m’y déposa. Il me dit un soir :

« Je te mène au spectacle ; prends ton chapeau. » Je perds la tête : je descends droit à la

cave pour chercher mon chapeau qui était au grenier. Une troupe de comédiens

ambulants venait de débarquer. (…) J’arrive, le cœur palpitant, à une salle bâtie en bois,

dans une rue déserte de la ville. J’entre par les corridors noirs, non sans un certain

mouvement de frayeur. On ouvre une petite porte, et me voilà avec mon frère dans une

loge à moitié pleine.

F. R de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe (1848)


a. Décris cette illustration le
plus précisément possible en
utilisant les mots suivants :
pelote, aiguilles, fil, tête,
tricoter, livre, pensées,
ordonner, écrire.

b. Quel(s) titre(s) donnerais-tu


à ce dessin ?

Illustration de Sergueï © Le Monde, 24 janvier 1997.

Je retiens :
Les valeurs du présent de l’indicatif :
-Le présent d’énonciation désigne une action liée au moment où on s’exprime.
Ce présent peut se dilater pour inclure des faits très proches dans le passé et
dans l’avenir (passé et futur proches : elle sort à l’instant / elle arrive).
-Le présent d’habitude indique une action répétée, habituelle.
-Le présent de vérité générale indique une action toujours vraie, valable dans le
passé, le présent, l’avenir. Il s’emploie :
- dans les proverbes : Une hirondelle ne fait pas le printemps
- dans les énoncés scientifiques : Un angle droit mesure 90°
degrés ; Deux et deux font quatre
- dans les textes documentaires, explicatifs, les définitions : La
géologie est la science qui étudie la Terre.
-Le présent de narration se trouve dans un récit au passé. Il est l’équivalent du
passé simple et a pour effet de rendre l’action plus vivante.
Activité 3 :

Choisissez une photographie de vous enfant et décrivez-la en essayant de vous souvenir


des circonstances dans lesquelles elle a été prise. Qu'évoque-t-elle pour l'adolescent(e)
que vous êtes aujourd'hui ? Rédigez un paragraphe à la première personne du singulier.
Vous pouvez coller la photographie (ou une photocopie) sur votre feuille.
Séance 4: Se construire sous le regard des autres

Texte de George Sand, Histoire de ma vie, 1847


J'étais fortement constituée, et, durant toute mon enfance, j'annonçais devoir être
fort belle, promesse que je n'ai point tenue. Il y eut peut−être de ma faute, car à l'âge où la
beauté fleurit, je passais déjà les nuits à lire et à écrire. Etant fille de deux êtres d'une
beauté parfaite, j'aurais dû ne pas dégénérer, et ma pauvre mère, qui estimait la beauté
plus que tout, m'en faisait souvent de naïfs reproches. Pour moi, je ne pus jamais
m'astreindre à soigner ma personne. Autant j'aime l'extrême propreté, autant les
recherches de la mollesse m'ont toujours paru insupportables.

Se priver de travail pour avoir l'oeil frais, ne pas courir au soleil quand ce bon soleil
de Dieu vous attire irrésistiblement, ne point marcher dans de bons gros sabots de peur de
se déformer le cou−de−pied, porter des gants, c'est−à−dire renoncer à l'adresse et à la
force de ses mains, se condamner à une éternelle gaucherie, à une éternelle débilité, ne
jamais se fatiguer quand tout nous commande de ne point nous épargner, vivre enfin sous
une cloche pour n'être ni hâlée, ni gercée, ni flétrie avant l'âge, voilà ce qu'il me fut
toujours impossible d'observer. Ma grand- mère renchérissait encore sur les réprimandes
de ma mère, et le chapitre des chapeaux et des gants fit le désespoir de mon enfance ;
mais, quoique je ne fusse pas volontairement rebelle, la contrainte ne put m'atteindre. Je
n'eus qu'un instant de fraîcheur et jamais de beauté. Mes traits étaient cependant assez
bien formés, mais je ne songeai jamais à leur donner la moindre expression. L'habitude
contractée, presque dès le berceau, d'une rêverie dont il me serait impossible de me
rendre compte à moi-même, me donna de bonne heure l'air bête. Je dis le
mot tout net, parce que toute ma vie, dans l'enfance, au couvent, dans l'intimité de la
famille, on me l'a dit de même, et qu'il faut bien que cela soit vrai.

Somme toute, avec des cheveux, des yeux, des dents et aucune difformité, je ne fus
ni laide ni belle dans ma jeunesse, avantage que je considère comme sérieux à mon point
de vue, car la laideur inspire des préventions dans un sens, la beauté dans un autre. On
attend trop d'un extérieur brillant, on se méfie trop d'un extérieur qui repousse. Il vaut
mieux avoir une bonne figure qui n'éblouit et n'effraye personne, et je m'en suis bien
trouvée avec mes amis des deux sexes.
QUESTIONS:
1) Sur quel aspect de sa personne George Sand insiste-t-elle?
2) Dans le premier paragraphe, George Sand se limite-t-elle à un portrait physique?
3) Dans le deuxième paragraphe, quel aspect de la personnalité de George Sand est mis en
valeur?
4) Quel connecteur logique introduit le dernier paragraphe ? Pourquoi selon vous?
5) Quel trait de caractère se dégage de la conclusion que fait l’auteure?
6) Quelle période de sa vie George Sand évoque-t-elle ? Qui faisait partie de cette période de sa
vie?
7) a- « Avoir l’oeil frais », « ne pas courir au soleil »: qui tient ce discours ? La jeune fille
obéissait-elle à ces injonctions?
b- Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le vocabulaire mélioratif et péjoratif.
8) « Se priver de travail » (…) observer »
a- Quelle figure de style reconnaissez-vous?
b- Cette liste pourrait concerner n’importe quelle jeune fille de l’époque et du milieu de George
Sand; comment la syntaxe construit-elle cette impression?
9) Quelle leçon morale propose l’auteure sur la beauté?
10) Que révèle cet autoportrait concernant les attentes qui pesaient sur les jeunes filles à l’époque
de George Sand?

QUESTIONS:
1) Sur quel aspect de sa personne George Sand insiste-t-elle?
2) Dans le premier paragraphe, George Sand se limite-t-elle à un portrait physique?
3) Dans le deuxième paragraphe, quel aspect de la personnalité de George Sand est mis en
valeur?
4) Quel connecteur logique introduit le dernier paragraphe ? Pourquoi selon vous?
5) Quel trait de caractère se dégage de la conclusion que fait l’auteure?
6) Quelle période de sa vie George Sand évoque-t-elle ? Qui faisait partie de cette période de sa
vie?
7) a- « Avoir l’oeil frais », « ne pas courir au soleil »: qui tient ce discours ? La jeune fille
obéissait-elle à ces injonctions?
b- Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le vocabulaire mélioratif et péjoratif.
8) « Se priver de travail » (…) observer »
a- Quelle figure de style reconnaissez-vous?
b- Cette liste pourrait concerner n’importe quelle jeune fille de l’époque et du milieu de George
Sand; comment la syntaxe construit-elle cette impression?
9) Quelle leçon morale propose l’auteure sur la beauté?
10) Que révèle cet autoportrait concernant les attentes qui pesaient sur les jeunes filles à l’époque
de George Sand?
Activité 4 :

Choisissez des mots qui permettent de vous décrire (qualités, défauts, loisirs, couleur
préférée, etc.) et transformez-les en nuage de mots sur un site en ligne (exemple :
nuagedemots.fr). Sinon, élaborez votre nuage de mots à la main, de façon manuscrite sur
votre feuille.
Séance 5 : Faire revivre son passé

« Je me souviens aussi _ est-ce vraiment un souvenir ou


ce qu'on m'a raconté ? »

Née en 1947, Anny Duperey est une comédienne


et actrice qui écrit son autobiographie en 1992.
Elle est marquée par la perte de ses parents à
l'âge de 8 ans, morts accidentellement asphyxiés.

Je me souviens aussi – est-ce vraiment un souvenir ou ce qu'on m'a racont ? _ des


jours de f te, No ls, dimanches ou visites. Ma grand-m re arm e d'un tablier et de son
rouleau "entrait en p tisserie". Quelquefois dix, douze g teaux diff rents sur la table et
deux jours entiers p trir, battre en neige, mulsionner, mouiller des biscuits de rhum ou
de kirsch, rouler des p tes, cuire des caramels. Et le moment magique pour moi o l'on
d logeait de la plus haute tag re de la cuisine les bocaux pleins de fruits confits et de
p tes d'amande color es. Et puis les petites billes de sucre argent es, la surface des
mokas, les roses en sucre et leurs petites feuilles transparentes. Ma pr f rence allait aux
longs b tons collants d'ang lique verte qu'on m'envoyait sucer l' cart pour que je cesse
de go ter tout. Des folies, des orgies de g teaux. Je ne sais quel tait notre ordinaire
-plut t simple je suppose- mais le go t du faste r gnait sur la table ces jours-l . La f te
pass e, on mettait la semaine terminer les desserts, aux petits d jeuners, tous les
repas, aux go ters.
De cette poque je garde une recette que je n'ai jamais oubli e. Pour ma soeur et
moi il reste LE g teau, le g teau de m m , le g teau de notre enfance. Il est d'ailleurs la
seule r miniscence que nous ayons en commun, puisque ma grand- m re, apr s la mort
de nos parents, leva ma petite soeur alors que je partis dans ma famille paternelle -le
go t de ce g teau reste donc le trait d'union de nos enfances s par es. Je continue de le
fabriquer pour les No ls et anniversaires, une mani re de c l brer un vestige, de
perp tuer l'unique tradition familiale.
Anny Duperey, Le Voile noir, 1992.

1) Quel souvenir a marqué la narratrice ? Est-il précis ? Citez le texte.


2) Que signifie le mot réminiscence ?
3) Relevez les éléments qui évoquent les sensations liées à ce souvenir?
4) Pourquoi ce souvenir est-il important pour elle? Citez le texte.

Fiche vocabulaire « Mémoire »

ECRITURE: Une sensation (parfum, goût, musique...) fait renaître un souvenir chez
vous. Rédigez un texte pour évoquer ce souvenir en commençant par "Je me
souviens..."



























































Activité 5:

À la manière de Georges Perec, rédigez une dizaine de souvenirs sous forme de


fragments : chanson, mode, une phrase qui vous a marqué(e), un poème appris à l'école,
une publicité, une odeur particulière, un objet... Vous pouvez vous inspirer librement de
l’exemple ci-dessous, tiré de Pérec lui-même :
1) Je me souviens des dîners à la grande table de la boulangerie. Soupe au lait l'hiver, soupe au
vin l'été.
2) Je me souviens du cadeau Bonux disputé avec ma sœur dès qu'un nouveau paquet était acheté.

3) Je me souviens des bananes coupées en trois. Nous étions trois.

4) Je me souviens de notre voiture qui prend feu dans les bois de Lancôme en 76.

5) Je me souviens des jeux à l'élastique à l'école.

6) Je me souviens de la sirène sonnant, certaines après-midi, à côté de l'école et qui vrombissait


jusqu'à envahir l'espace que nous habitions.

7) Je me souviens de Monsieur Mouton, l'ophtalmo, qui avait une moustache blanche.

8) Je me souviens des coups de règle en fer sur les doigts.

9) Je me souviens des Malabars achetés chez la con seuse au coin de la rue.

10) Je me souviens de l'odeur enivrante des livres, à la rentrée scolaire.


fi
Séance 6 : « je » est un autre
CULTURE : étudier les autoportraits de deux artistes : Cindy Sherman et Samuel Fosso
MEDIA : ré léchir au personnage médiatique que l’on crée

1) Autoportraits de deux ar stes


Cindy SHERMAN
L'ar ste américaine Cindy Sherman explore, à par r de la n des années 1970, la piste de la métamorphose dans ses
autoportraits. Elle se traves t pour prendre l'iden té d'une héroïne de lm, d'un personnage de tableau... Nous
avons à la suite, trois autoportraits d’une même série appelée « Fashion ».

a) Trouvez-vous ces autoportraits beaux ? Pourquoi ?


b) Quel rapport faites-vous entre le tre de la série des autoportraits (« Fashion ») et les autoportraits eux-
mêmes ?
c) Que cherche à faire l’ar ste en dé ni ve ?

Samuel FOSSO
Après une enfance marquée par la guerre, Samuel Fosso ouvre un studio photographique à Bangui en République
Centrafricaine et réalise des autoportraits sur les chutes de pellicules. « Le Chef » s’inscrit dans une série
d’autoportraits dans laquelle il endosse plusieurs iden tés.

d) Qu’ont en commun ces trois autoportraits de Fosso ?


e) Que cherche à représenter l’ar ste ?
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Cindy SHERMAN
Dans ses photographies, Sherman réinterprète et transforme les codes et les règles de la presse de mode pour créer
des images dérangeantes qui font ré échir sur les conven ons de ce e presse spécialisée.

Elle est ironique, moqueuse, et son humour est grinçant : lumière dure, personnages caricaturaux, sourires gés,
tenues extravagantes et ostentatoires, maquillage outrancier... Pour autant, ces femmes qu'elle interprète, semblent
fragiles.

Elle dénonce indirectement les critères de jeunesse, beauté, minceur et la vacuité de certaines photos de mode.

Samuel FOSSO
Ici, le caractère baroque de l’image excède le simple exercice narcissique pour revê r une dimension collec ve et
cri que. Fosso se moque ici des clichés occidentaux sur la représenta on des chefs africains à une certaine époque.
(No ce sur le site du Centre G. Pompidou).

2) Personnages média ques


a) Dans le texte à la suite, expliquez qui sont : Norma Jean Baker (ou Mortenson) et Marilyn Monroe.
b) C’est deux êtres se ressemblent-ils ? Pourquoi ?

Norma Jean Baker ou Mortenson, dite Marilyn Monroe


Née d'un père inconnu et d'une mère sou rant de troubles psychiatriques, la jeune Norma Jean a une enfance
di cile : elle est envoyée à l'orphelinat et placée dans des familles d'accueil. Mariée à 16 ans et divorcée à 20, elle
débute comme mannequin et se fait engager par la Fox qui lui donne des pe ts rôles. Norma Jean change de nom
– elle devient Marilyn Monroe (du nom de sa grand-mère maternelle) – et se fait teindre les cheveux en blond
pla ne.

« Il me faut trois heures pour transformer Norma en Marylin », confesse-t-elle en 1953 au Times

Travaillant ensuite pour la Columbia puis à nouveau pour la Fox, la jeune actrice se fait remarquer dans Quand la
ville dort, un lm de John Huston, et surtout dans Ève de Joseph L. Mankiewicz. Mais c'est Niagara (1952), un lm
de Hathaway, qui fait d'elle une vede e. Suivent de nouveaux succès, Les hommes préfèrent les blondes et
Comment épouser un millionnaire, qui font entrer dans la légende du cinéma une actrice qui semblait être promise
à une carrière sans éclat. Sa vulnérabilité et son innocence apparentes, son talent réel dans la fantaisie ou
l'émo on – combinés à une sensualité spontanée qui en fait un « sex-symbol », archétype de la femme-vulnérable
– lui assurent rapidement une grande popularité.

Mais ce e image, fabriquée et alimentée par Hollywood, ne correspond guère à la vie privée de la jeune femme.
Marilyn mul plie les échecs amoureux : au mariage avec Joe DiMaggio, une star du base-ball (1954), succède celui
avec le dramaturge Arthur Miller (1956) qui s'achève lui aussi sur un divorce. Malgré le succès, Marilyn sombre
dans la dépression. Après avoir tourné dans le Milliardaire (1960) et les Mis ts (1961), elle se suicide dans la nuit
du 4 au 5 août 1962 dans des circonstances encore mal élucidées.
www.larousse.fr/encyclopedie
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Je re ens :

« persona », terme la n qui désigne le masque de théâtre an que grec


Personne : individu de l'espèce humaine
Personnalité : personne qui s'impose par son in uence (synonyme = célébrité,
in uenceur)
Personnage : rôle tenu par un acteur
In uence : écoulement d’eau qui façonne la roche
Dès lors que la personne se représente, elle se met en scène. La représenta on ne vise pas à se montrer tel que
l’on est mais engage et tente d’in uencer un public. Certains ar stes se me ent en scène dans des autoportraits
c fs pour dénoncer les travers de la société. Sur les réseau sociaux, nous construisons un personnage en donnant
une image par culière de nous.

Sujet de ré exion
Dans un paragraphe organisé (vous pouvez développer plusieurs paragraphes si vous le souhaitez), dites si vous êtes
d’accord ou non avec ce e cita on de Shakespeare : « Le monde en er est un théâtre, et les hommes et les femmes
ne sont que des acteurs ; ils ont leurs entrées et leurs sor es. Un homme, dans le cours de sa vie, joue di érents
rôles. », Comme il vous plaira (1599) II, 5.

Activité 6 :

Racontez l'histoire de votre prénom, sous la forme d’un récit :


• Qui a choisi votre prénom ?
• A-t-il une signi cation ?
• Les prénoms auxquels vous avez échappé et pourquoi.
• Le prénom que vous auriez eu si vous aviez été un garçon / une lle. • Ce que vous pensez de
votre prénom.
• Le prénom que vous auriez aimé avoir et pourquoi.
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Séance 6 : « je » est un autre

1) Autoportraits de deux ar stes

Cindy SHERMAN
L'ar ste américaine Cindy Sherman explore, à par r de la n des années 1970, la piste de la
métamorphose dans ses autoportraits. Elle se traves t pour prendre l'iden té d'une héroïne de lm,
d'un personnage de tableau... Nous avons à la suite, trois autoportraits d’une même série appelée
« Fashion ».

a) Trouvez-vous ces autoportraits beaux ? Pourquoi ?


b) Quel rapport faites-vous entre le tre de la série des autoportraits (« Fashion ») et les autoportraits
eux-mêmes ?
c) Que cherche à faire l’ar ste en dé ni ve ?

Samuel FOSSO
Après une enfance marquée par la guerre, Samuel Fosso ouvre un studio photographique à Bangui en
République Centrafricaine et réalise des autoportraits sur les chutes de pellicules. « Le Chef » s’inscrit
dans une série d’autoportraits dans laquelle il endosse plusieurs iden tés.

d) Qu’ont en commun ces trois autoportraits de Fosso ?


e) Que cherche à représenter l’ar ste ?
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2) Personnages média ques

a) Expliquez qui sont : Norma Jean Baker (ou Mortenson) et Marilyn Monroe.
b) C’est deux êtres se ressemblent-ils ? Pourquoi ?

Norma Jean Baker ou Mortenson, dite Marilyn Monroe


Née d'un père inconnu et d'une mère sou rant de troubles psychiatriques, la jeune Norma Jean a une enfance
di cile : elle est envoyée à l'orphelinat et placée dans des familles d'accueil. Mariée à 16 ans et divorcée à 20, elle
débute comme mannequin et se fait engager par la Fox qui lui donne des pe ts rôles. Norma Jean change de nom
– elle devient Marilyn Monroe (du nom de sa grand-mère maternelle) – et se fait teindre les cheveux en blond
pla ne.

« Il me faut trois heures pour transformer Norma en Marylin », confesse-t-elle en 1953 au Times

Travaillant ensuite pour la Columbia puis à nouveau pour la Fox, la jeune actrice se fait remarquer dans Quand la
ville dort, un lm de John Huston, et surtout dans Ève de Joseph L. Mankiewicz. Mais c'est Niagara (1952), un lm
de Hathaway, qui fait d'elle une vede e. Suivent de nouveaux succès, Les hommes préfèrent les blondes et
Comment épouser un millionnaire, qui font entrer dans la légende du cinéma une actrice qui semblait être promise
à une carrière sans éclat. Sa vulnérabilité et son innocence apparentes, son talent réel dans la fantaisie ou
l'émo on – combinés à une sensualité spontanée qui en fait un « sex-symbol », archétype de la femme-vulnérable
– lui assurent rapidement une grande popularité.

Mais ce e image, fabriquée et alimentée par Hollywood, ne correspond guère à la vie privée de la jeune femme.
Marilyn mul plie les échecs amoureux : au mariage avec Joe DiMaggio, une star du base-ball (1954), succède celui
avec le dramaturge Arthur Miller (1956) qui s'achève lui aussi sur un divorce. Malgré le succès, Marilyn sombre
dans la dépression. Après avoir tourné dans le Milliardaire (1960) et les Mis ts (1961), elle se suicide dans la nuit
du 4 au 5 août 1962 dans des circonstances encore mal élucidées.
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EXERCICE A LA MAISON
1) Sans connaître ces in uenceurs, dites à première vue, quel est le contenu de chacun d’eux.
2) Donnez un tre à chacune de ces pages Instagram.
3) Quels aspects de la vie de ces personnes est absente de leur contenu ?
4) En quoi peut-on dire que chacun des in uenceurs à créer un personnage média que ?
5) En analysant votre compte Instagram (un de vos comptes), expliquez quel personnage vous avez voulu créer ?
IG 1

IG 2

IG 3
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ATELIER
Préparation de l’exposition « Les Métamorphoses du Moi »
LECTURE : lire différents portraits et choisir celui qui nous plait le plus
ECRITURE : écrire à la manière de l’auteur choisi
CULTURE : prendre une photographie de soi et préparer une exposition
EVALUATION DE L’ENSEMBLE

L’exposition « Les Métamorphoses du Moi »


• Un exposition dans l’ tablissement (CDI ?)
• Des pancartes autoportraits comprenant : une photo de soi et un texte
• Enjeux : se pr senter, se raconter…
Les pancartes
✓ Il s’agit du travail des élèves de 1ère HLP avec Julie Grimoud au lycée Descartes de Kinshasa

« La carapace que je me suis forgée durant


des années trouve aujourd’hui toute son
harmonie, et chaque écaille qui la compose
obstrue èrement un cœur asséché. Ce
cœur qui bat, et parfois même se fait
entendre. Ce e âme fragile qui peine à
respirer sous le poids des années. Faible
lueur d'espérance, apeurée à l’idée qu’un
vent glacé et sombre l’anéan sse. »
Augus n, 1ère HLP, Kinshasa
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Remarques et conseils Critères de réussite

Le texte (note sur 10) Correction de la langue


✓ Le texte accompagne la photographie Richesse de la langue
✓ Il n’y a pas forcément de rapport d’illustration entre le texte et la photo D veloppement de l’analyse
Originalit du texte

La photographie (note sur 7)


✓ Il s’agit d’une photographie qui présente une recherche esthétique
✓ Il ne s’agit pas d’une photographie Instagram, de vacances, d’identité, Recherche esth tique
d’un sel ie pris rapidement… il faut proposer un regard sur vous-même Proposition d’un regard original
✓ La résolution doit être excellent -> photo HD - 4608 x 3072 pixels
conseillés – 14,2 M
✓ Le professeur peut assister les élèves qui le souhaitent pour une photo de
qualité
✓ Le professeur prendra en photo les élèves qui n’ont pas fait la démarche
eux-mêmes

Organisation (note sur 3) Respect des consignes


Mise au travail
Respect des délais

Remarques et conseils Critères de réussite

Le texte (note sur 10) Correction de la langue


✓ Le texte accompagne la photographie Richesse de la langue
✓ Il n’y a pas forcément de rapport d’illustration entre le texte et la photo D veloppement de l’analyse
Originalit du texte

La photographie (note sur 7)


✓ Il s’agit d’une photographie qui présente une recherche esthétique
✓ Il ne s’agit pas d’une photographie Instagram, de vacances, d’identité, Recherche esth tique
d’un sel ie pris rapidement… il faut proposer un regard sur vous-même Proposition d’un regard original
✓ La résolution doit être excellent -> photo HD - 4608 x 3072 pixels
conseillés – 14,2 M
✓ Le professeur peut assister les élèves qui le souhaitent pour une photo de
qualité
✓ Le professeur prendra en photo les élèves qui n’ont pas fait la démarche
eux-mêmes

Organisation (note sur 3) Respect des consignes


Mise au travail
Respect des délais
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Exemples de ce qu’on n’attend pas et de ce qui est envisageable – liste non exhaustive
Les photographies dont on ne veut pas Les photographies envisageables
Les photos ordinaires qui montrent le quotidien Les photos qui proposent un regard sur l’individu
et re l tent un travail esth tique

Certaines d’anciens élèves

Les « sel es bras apparent » Les mises en abîme

Les « photo d’iden té » - Les photos de vacances


Les composi ons

Les photos avec mes bes es


Les mouvements

Les photo un peu trop « fashion »


L’u lisa on d’objets signi ants

Les photos dans la cour de l’école prise rapidement

Des ous intrigants

Un travail sur les ombres et/ou les couleurs


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Je rédige mon autoportrait à la manière de ….

1. Lis les différents portraits proposés.


2. Surligne dans chaque autoportrait :
a. Dans une couleur : les détails physiques.
b. Dans une autre couleur : les détails moraux.
3. Sélectionne l’autoportrait qui te plait le plus pour écrire (en séance 3) ton propre autoportrait
de la même façon.

1. Pe te Annonce
C'est le début qui m'a donné le plus de mal.
J'ai d'abord essayé « Jeune garçon, grand, mince, très beaux yeux turquoise, longs cheveux blonds bouclés,
traits réguliers, élève brillant dans toutes les ma ères, premier prix de piano et de banjo, spor f de haut
niveau, excellente éduca on, charmant, modeste, dis ngué... »
Mais c'était un peu long.
Ensuite, j'ai essayé : « Jne gçn, phys. excpt., yx bl., bid bel., exc. étds, mus. dipl, sp , bn man., nbr. qual... »
Mais ce n'était pas très clair.
Alors, j'ai essayé : « Jeune garçon, parfaitement parfait... »
Mais c'était trop sec. Finalement, j'ai trouvé la bonne formula on :
« Jeune garçon, beau, intelligent, doué, spor f, aimable, vend skateboard bon état. Tél. 89 24 96 57, heures
de repas. »
Bernard FRIOT, in Nouvelles Histoires pressées, Milan poche junior, 2000.

2. Qui suis-je ?
7 heures (maman) :
- Allez, ma pe te marmo e, il est l'heure de se lever.
7 heures 30 (papa) :
- Espèce de cochon, tu ne pouvais pas faire a en on ! J'ai maintenant plein de chocolat sur mon pantalon !
9 heures 26 (M. Loriot, mon professeur de math) :
- Laurent, pe t singe, si tu crois que je ne te vois pas faire des grimaces à Karim !
10 heures 04 (Valérie) :
- Fiche le camp, face de rat, je ne te parle plus.
12 heures 11 (grand-mère) :
- Alors, mon biquet, c'était comment l'école, ce ma n ?
14 heures 42 (M. Budus, professeur d'EPS) :
- Mais bouge-toi, espèce d'éléphant, c'est un sprint, pas une course d'escargots !
15 heures 06 (Bruno, en cours d'histoire-géo) :
- File-moi ta feuille, j'ai pas appris ma leçon ! Oh... sale vache !
17 heures 18 (encore grand-mère) :
- Eh bien, mon lapin, pas trop dur, cet après-midi ?
18 heures 30.
Je suis à la table de la cuisine, un cahier ouvert devant moi. J'ai un dessin à faire pour demain.
Sujet : Dessinez votre autoportrait.
Ça ne va pas être facile, je crains.
Bernard FRIOT, in Nouvelles Histoires pressées, Milan poche junior, 2000.
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3. La Rochefoucauld

Je suis d'une taille médiocre, libre et bien propor onnée. J'ai le teint brun mais assez uni, le front élevé et
d'une raisonnable grandeur, les yeux noirs, pe ts et enfoncés, et les sourcils noirs et épais, mais bien
tournés. Je serais embêté pour dire de quelle sorte j'ai le nez fait, car il n'est ni camus ni aquilin, ni gros, ni
pointu, au moins à ce que je crois. Tout ce que je sais, c'est qu'il est plus grand que pe t. J'ai la bouche
grande, et les lèvres souvent rouges, et ni bien ni mal taillées. J'ai les dents blanches, et plutôt bien
rangées. On m'a dit autrefois que j'avais un peu trop de menton : je viens de le tâter pour savoir ce qui en
est, et je ne sais pas trop quoi en penser. J'ai les cheveux noirs, naturellement frisés, et avec cela assez
épais et assez longs. J'ai quelque chose de chagrin et de er dans le visage ; cela fait croire aux gens que je
suis méprisant, quoique je ne le sois pas du tout. Voilà naïvement comme je pense que je suis fait au-
dehors, et l'on trouvera, je crois, que ce que je pense de moi là-dessus n'est pas fort éloigné de ce qui en
est. La Rochefoucauld, Recueil des portraits et éloges, 1659

4. J’aime / Je n’aime pas


J’aime : la salade, la cannelle, le fromage, les piments, la pâte d’amandes, l’odeur du foin coupé
(j’aimerais qu’un « nez » fabriquât un tel parfum), les roses, les pivoines, la lavande, le
champagne, des positions légères en politique, Glenn Gould, la bière excessivement glacée, les
oreillers plats, le pain grillé, les cigares de Havane, Haendel, les promenades mesurées, les
poires, les pêches blanches ou de vigne, les cerises, les couleurs, les montres, les stylos, les
plumes à écrire, les entremets, le sel cru, les romans réalistes, le piano, le café, Pollock, Twombly,
toute la musique romantique, Sartre, Brecht, Verne, Fourier, Eisenstein, les trains, le médoc, le
bouzy , avoir la monnaie, Bouvard et Pécuchet, marcher en sandales le soir sur les petites routes
du Sud Ouest, le coude de l’Adour vu de la maison du docteur L., les Marx Brothers, le serrano à
sept heures du matin en sortant de Salamanque, etc.

Je n’aime pas : les loulous blancs, les femmes en pantalon, les géraniums, les fraises, le
clavecin, Miro, les tautologies, les dessins animés, Arthur Rubinstein, les villas, les après midi,
Satie, Bartok, Vivaldi, téléphoner, les chœurs d’enfants, les concertos de Chopin, les bransles de
Bourgogne, les danceries de la Renaissance, l’orgue, M. A. Charpentier, ses trompettes et ses
timbales, le politico sexuel, les scènes, les initiatives, la d lité, la spontanéité, les soirées avec
des gens que je ne connais pas, etc.

J’aime, je n’aime pas : cela n’a aucune importance pour personne; cela, apparemment, n’a pas
de sens. Et pourtant tout cela veut dire : mon corps n’est pas le même que le vôtre. Ainsi, dans
cette écume ana chique des goûts et des dégoûts, sorte de hachurage distrait, se dessine peu à
peu la gure d’une énigme corporelle, appelant complicité ou irrit tion (…).
Roland Barthes, Roland Barthes par Roland Barthes

5. Je me souviens
Je me souviens des scoubidous.
Je me souviens que j'avais commenc une collec on de bo tes d'allume es et de paquets de cigare es.
Je me souviens des « Dop, Dop, Dop, adoptez le shampoing Dop ». Je me souviens de l' poque o la mode
tait aux chemises noires.
Je me souviens des autobus plate-forme : quand on voulait descendre au prochain arr t, il fallait appuyer
sur une sonne e, mais ni trop pr s de l'arr t pr c dent, ni trop pr s de l'arr t en ques on.
Georges Pérec, Je me souviens,1978.

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6. Curriculum vitae d’Aline Heudeline
1965 : Je suis la terre humide dans le creux des racines enfouies.
1981 : Je suis une eur de pommier qui résiste aux giboulées, pas au soleil.
1982 : Je suis l'étudiant coupé du rapport, le rapport de pi avec la bissectrice dessinant une courbe en
forme de cloche : la parabole.
1983 : Je suis un jeune homme qui marche sur un parking gelé, ses baskets faisant le bruit d'un steak
déposé dans une poêle d'huile bouillante.
1984 : Je suis le guerrier qui va frapper le feu.
1989 : Je suis un pe t insecte emmailloté de laments et qui parvient à peine à respirer.
1990 : Je suis un chan er de poutres écroulées, de barrières de métal entassées, de stères de bois
abandonnées.
1993 : Je suis un homme aux yeux voilés parce qu'ils sont trop doux pourvoir la vérité.
1994 : Je suis la femme qui viendrait le demander en mariage et qui serait la seule à pouvoir contempler
ses yeux et lui rendre la vue juste pour qu'il la voie, elle, et aucune autre.
1997 : Je suis une bouche aux dents qui grincent. Elles font un bruit de pe ts animaux apeurés.
1998 : Je suis l'embrasement du ciel à ma droite, l'eau glacée de ma nuit à ma gauche.
1999 : Je suis celle qui court après un Caddie et que les néons traversent comme de la bidoche présentée
sous plas que, dans un bac é ncelant de blancheur, sous une lumière qui n'est décidément pas celle du
jour.
2000 : Je suis le rou er qui descend de son camion frigori que, saute dans le précipice qui le sépare du sol,
un mètre cinquante plus bas, un asphalte trempé de pluie qui sent l'urine de renard.
2002 : Je suis un arbre bleu dans le rêve de celui qui ayant trop bu de rosé dort en plein soleil.
En espérant vous rencontrer bientôt, je me ens à votre disposi on pour toute informa on
complémentaire.

7. « Ques onnaire » de Marcel Proust,


Marcel Proust a 19 ans en 1890 lorsqu’il rend célèbre ce jeu anglais par ces réponses.

Mon principal défaut. Ne pas savoir, ne pas pouvoir « vouloir ».


Mon occupa on préférée. Aimer.
Ce que je voudrais être. Moi, comme les gens que j'admire me voudraient.
La couleur que je préfère. La beauté n'est pas dans les couleurs, mais dans leur harmonie.
La eur que j'aime. La sienne- et après, toutes.
L'oiseau que je préfère. L'hirondelle.
Mes auteurs favoris en prose. Aujourd'hui Anatole France et Pierre Lo .
Mes noms favoris. Je n'en ai qu'un à la fois.
Ce que je déteste par-dessus tout. Ce qu'il y a de mal en moi.
Le fait militaire que j'admire le plus. Mon volontariat !
La réforme que j'es me le plus. …
Le don de la nature que je voudrais avoir. La volonté, et des séduc ons.
Comment j'aimerais mourir. Meilleur - et aimé.
État d'esprit actuel. L'ennui d'avoir pensé à moi pour répondre à toutes ces ques ons.
Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence. Celles que je comprends.
Ma devise. J'aurais trop peur qu'elle ne me porte malheur
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FICHE OUTIL : LE PARAGRAPHE ARGUMENTE

1. Une phrase introductrice exprime clairement votre opinion.


Elle peut être introduite par une expression claire, par exemple : « selon moi, à mon avis, il me semble évident
que… ».
Exemple : « Il me semble que dans notre société de l’image, les médias occupent une trop grande place. »

Il est important de bien cerner le thème sur lequel il est demandé de ré échir pour éviter le hors-sujet : la ré exion
porte sur un thème proche mais ne répond pas vraiment au sujet.

2. Expliquer un argument
Plusieurs phrases développent l,argument énoncé. Il est possible d’u liser des connecteurs qui me ent en évident ce
lien entre argument et explica on → « en e et, de fait, ainsi… »
Exemple : « Je pense que la vie à la campagne est source de calme, de sérénité. En e et, la nature o re un silence
reposant, une pureté qui ressource. Se retrouver isolé dans la nature permet un recueillement qui apaise l’âme et
l’agita on de la journée. »

3. Illustrer un argument avec des exemples


Un exemple doit développer l’argumenta on et la rendre convaincante. L’exemple peut être ré d'une expérience
personnelle. Il doit être introduit par un mot ou l de liaison comme « par exemple, ainsi… ».
Exemple : « Ainsi, mon père qui a un emploi très prenant et fa guant nerveusement aime la vie à la campagne parce
que quand il se retrouve au volant de notre voiture et traverse les champs de bruyère en eur, il respire et s’apaise,
heureux de retrouver la quiétude de notre hameau paisible. »

4. Mise en page
• Le paragraphe commence par un alinéa : un décalage de quelques carreaux de la marge, qui met en évidence le
début d’un paragraphe argumenté.
• Le paragraphe argumenté est très structuré. Plus il est lisible, plus l’argumenta on est convaincante.
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Séance 7 : Ecrire sur soi pour raconter un souvenir d’enfance fondateur

Black Boy est un roman autobiographique dans lequel Richard Wright raconte son enfance dif cile et
son entrée dans l’âge adulte. Dans ce passage, l’auteur se souvient d’un événement qui lui a permis
de s’opposer à son père.

Un beau matin, alors que mon frère et moi jouions derrière la maison, nous trouvâmes un petit chat perdu
qui miaulait à fendre l’âme1. Nous lui donnâmes quelques miettes de nourriture et nous le fîmes boire,
mais il continuait de miauler. Mon père s’amena en caleçon, titubant2 lourdement, encore à moitié
endormi, par la porte de la cuisine et nous ordonna de nous taire. Nous lui répondîmes que c’était le petit
chat qui faisait tout ce bruit, et il nous dit de le chasser. Nous essayâmes de faire partir le petit chat, mais
il ne voulait rien savoir. Mon père intervint.

« Allez, ouste ! » cria-t-il.


Le petit chat squelettique s’attardait, se frottait contre nos jambes avec des miaulements plaintifs.
« Tuez-moi cette maudite bête ! grogna mon père. Faites ce que vous voulez, mais débarrassez-moi de
ça ! »

Il rentra dans la maison en grommelant3. Je lui en voulais d’avoir crié et cela m’agaçait de ne pouvoir lui
montrer mon ressentiment. Comment lui rendre la monnaie de sa pièce ?4 [...]

« Il a dit qu’on tue le petit chat, dis-je à mon frère. Mais, il le pensait pas vraiment.
– Si, il le pensait. Moi, j’vais le tuer ! [...] »

Mon frère se sauva, effrayé. Je trouvai un morceau de corde et j’en fis un grand nœud coulant que je
passai autour du cou du chat. Puis, je glissai la corde sur un clou et j’arrachai l’animal du sol. Il haleta5,
bava, tournoya, se plia en deux, battit désespérément le vide de ses griffes et finalement sa bouche
s’ouvrit toute grande, laissant pendre une langue blanche et rose. J’attachai la corde à un clou et je me
mis à la recherche de mon frère. Il était tapi dans un coin de la maison.

« Je l’ai tué, chuchotai-je.


– T’as mal fait, dit mon frère.
– Maintenant, Papa va pouvoir dormir, dis-je, tout content de moi. [...]
– Je vais le dire », fit mon frère en se sauvant dans la maison.

J’attendis, résolu à me défendre à l’aide des paroles inconsidérées6 de mon père ; je jouissais par
anticipation de la satisfaction que j’aurais à les lui répéter, bien que je fusse conscient du fait qu’il les
avait prononcées dans la colère. Ma mère accourut, s’essuyant les mains à son tablier. Elle s’arrêta et
pâlit quand elle vit le chat pendu au bout de la corde.

« Au nom du Ciel, qu’est-ce que tu as fait ? » interrogea-t-elle. [...]

Elle me saisit par la main et me traîna jusqu’au lit de mon père et lui raconta ce que j’avais fait.

« On n’est pas idiot à ce point-là ! gronda mon père.


– Tu m’as dit de le tuer.
– Je t’ai dit de me débarrasser de lui.
– Tu m’as dit de le tuer, ripostai-je d’un ton assuré.
– Sors d’ici ou je vais t’flanquer une paire de baffes ! » beugla mon père d’un air dégoûté ; après quoi il
me tourna le dos et se renfonça sous les couvertures.

Ce fut ma première victoire sur mon père. Je lui avais fait croire que j’avais pris ses paroles à la lettre. Il
ne pouvait me punir maintenant sans compromettre son autorité. J’étais heureux parce que j’avais enfin
trouvé le moyen de le critiquer ouvertement. Je lui avais fait comprendre que s’il me battait pour avoir tué
le chat, je n’attacherais plus désormais aucune valeur à ses paroles. Je lui avais fait comprendre que je
savais à quel point il était cruel, et cela, sans lui donner la possibilité de me punir.

D’après Richard Wright, Black Boy, 1945


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Richard Wright (1908-1960)
1. De façon déchirante.
2. Chancelant sur ses jambes.
3. En exprimant sa mauvaise
humeur.
4. Comment me venger de lui ?
5. Respira à un rythme précipité.
6. Irré échies. Richard Wright est un écrivain américain. Son roman Black Boy est
considéré comme l’une des premières œuvres traitant des conditions de vie
des Noirs aux États-Unis ; il est également une démonstration de l’injustice
qui frappe la communauté noire américaine.

Boy with Pistol, Pi sburgh, Pennsylvania, — Ellio


Erwi (1950)

COMPREHENSION
1) Par quels sentiments êtes-vous passés lors de cette lecture ? Pourquoi ?
2) Quelle étape dans la narration pouvez-vous relever ? Donnez chaque étape avec le numéro des
lignes correspondant.
3) Quelle est la stratégie de l’enfant ? Qu’en pensez-vous ?

IMAGE
4) En quoi cette image peut être dérangeante ?
5) Que connaissez-vous de la condition des noirs aux Etats-Unis dans les années 50 ? Effectuez des
recherches pour justifier votre propos.
6) Dites maintenant en quoi cette photographie est engagée ?
(« engagée » = qui pose un acte revendicatif – qui manifeste une opposition à certaines valeurs)

LANGUE
« Il haleta, bava, tournoya, se plia en deux, battit désespérément le vide de ses griffes et finalement sa
bouche s’ouvrit toute grande, laissant pendre une langue blanche et rose. J’attachai la corde à un clou et je
me mis à la recherche de mon frère. »
7) Quel est le temps utilisé ?
8) Réécrivez ce passage au présent.

SYNTHESE
9) En quoi cet épisode a-t-il était fondateur pour le narrateur ?
tt
fl
tt
tt
Activité 7 :

Rédigez trois paragraphes dans lesquels vous raconterez l’histoire de votre doudou
(réelle ou ctive, vous pouvez tout inventer) :

• Dans le premier vous décrirez le doudou de votre enfance et proposerez une illustration (dessin,
photographie, etc). Expliquez dans quelles circonstances il vous accompagnait dans votre
existence (le soir, en vacances, etc.) et pourquoi vous aviez du mal à vous en séparer.

• Dans le deuxième paragraphe vous prouverez en quoi un doudou est important pour un enfant.

• Dans le dernier paragraphe, vous évoquerez où se trouve à présent le doudou de votre enfance
et pourquoi vous n'en avez plus besoin.
fi
Dictée

10 points sur les verbes


10 points sur le reste de l’orthographe

J'avais déjà près de neuf ans lorsque je tombai amoureux


pour la première fois. Je fus tout en er aspiré par une
passion violente, totale, qui m'empoisonna complètement
l'existence et faillit même me coûter la vie. Elle avait huit
ans et elle s'appelait Valen ne. Je pourrais la décrire
longuement et à perte de sou e, et si j'avais une voix, je
ne cesserais de chanter sa beauté et sa douceur.
Romain Gary, La Promesse de l'aube, 1960.

Réécriture

Réécris les lignes suivantes en conjuguant les verbes au présent de l’indicatif et en


remplaçant « je » par « il ». Fais toutes les modifications nécessaires.

« Je puis me rappeler le jour et l’heure où pour la première fois mon regard se


posa sur ce garçon qui allait devenir la source de mon plus grand bonheur et de
mon plus grand désespoir. C’était deux jours après mon seizième anniversaire, à
trois heures de l’après-midi, par une grise et sombre journée d’hiver allemand.
J’étais au Karl Alexander Gymnasium à Stuttgart, le lycée le plus renommé du
Wurtemberg [...] »

D’après Fred Uhlman, L’Ami retrouvé.


ti
ffl
ti
Séance 8: Se représenter à travers sa famille

Mes grands-parents, mes parents et moi, Arbre généalogique, 1936, Frida Kahlo. Peinture à l’huile et à la
tempera sur métal, Museum of Modern Art (MoMA), New-York.

Quelques éléments biographiques : Frida Kahlo (1907-1954)


Frida Kahlo figure parmi les plus célèbres artistes mexicains du 20ème siècle. Elle était surtout connue pour
son style troublant et ses nombreux autoportraits, jamais souriants.
Son nom complet est Magdalena Carmen Frida Kahlo y Calderón. Elle naît le 6 juillet 1907 à Coyoacán, au
Mexique. Atteinte de la poliomyélite à l’âge de 6 ans, elle boitera jusqu’à la fin de sa vie. À 18 ans, elle
survit de justesse à un accident de bus. Ses blessures sont très graves, et elle est hospitalisée durant de
longues semaines. Sa vie et son œuvre seront marquées par la douleur physique (La Colonne brisée, 1944).
Pendant son séjour à l’hôpital, Frida Kahlo se met à peindre des autoportraits. Une fois rétablie, elle montre
ses toiles au célèbre peintre mexicain Diego Rivera. Enthousiasmé, ce dernier l’encourage et fait connaître
son travail. Les deux artistes se marient en 1929, divorcent en 1939, puis se remarient en 1941 (Diego et
moi, 1949).
Frida Kahlo meurt le 13 juillet 1954. De son vivant, elle fut plus célèbre aux États-Unis et en Europe que
dans son propre pays. Elle ne connaîtra la même notoriété au Mexique qu’après sa mort.

Pour aller plus loin / A lire ou à écouter pour connaitre davantage cette artiste :
http://www.museofridakalho.org.mx/casaazulfrances.html
http://dartdart.france2.fr/?id_article=215
http://www.vivamexico.info/Index1/FridaKahlo.html
En groupe, observez attentivement ce tableau et répondez aux questions suivantes :

1) Ce que je vois :
a) Selon vous, que représente ce tableau ? En vous aidant des différents éléments
représentés, faites des hypothèses sur l’identité des personnages, les liens qui les unissent et
sur le pays dans lequel ils pourraient vivre.

b) A quoi vous fait penser le lien rouge qui relie les personnages entre eux ?

c) Ce tableau est aussi un autoportrait : à votre avis, quel personnage représente la peintre
Frida Kahlo ?

d) Décrivez les éléments du décor en arrière-plan. Que représentent-ils selon vous ? Que
nous apportent-ils de plus pour interpréter ce tableau ?

2) Ce que je ressens et interprète :


a) Quels sentiments, quelles émotions provoque ce tableau ? Quels détails vous frappent ?

b) Ce tableau vous plait-il ? Justifiez votre réponse en argumentant (expliquez pourquoi).

c) En quoi ce tableau peut-il vous aider à commencer à répondre à la question posée en


début de séquence (Pourquoi « l’autre » est-il essentiel à la construction de l’enfant
et de l’adolescent ?) ?

TRAVAIL D’ECRITURE (travail individuel)


Evoque ce qui, selon toi, te reste de tes ancêtres, parents ou grands-parents. Qu’est-ce qui fait
partie de toi et dont tu as hérité de la part de ces proches?

Rédige un texte :
➢ soit à la première personne en te décrivant et associant tes traits de caractère et ton
physique à un ou plusieurs membres de ta famille
➢ soit en t’adressant directement à celui ou ceux dont tu as hérité.
Activité 8:

Rédigez une lettre pour votre moi futur dans laquelle vous ferez part de vos craintes et
de vos aspirations. Vous respecterez les codes de la correspondance épistolaire
(destinataire : « Cher moi », date et formule nale).

Le 05 octobre 2023

Cher moi,

……………………………………………………………………………………………………..

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……………………………………………………………………………………………………..

Amicalement,

Signature
fi
Séance 9 : la vie d'un auteur comme matière littéraire

Publié en 1948, Vipère au poing est le premier


roman quasi autobiographique de l'écrivain
français Hervé Bazin (1911-1996). Son
adolescence est marquée par les rapports
conflictuels qu'il entretient avec sa mère Paule
Guilloteaux, peu aimante et extrêmement
autoritaire.

Fiche Texte Vipère au poing

Fiche bilan page 68 + ajouter


bilan p 46 au genially Manuel Le
Robert

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