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A- Les rôles de la publication de l’hypothèque :

Le terme de publicité est susceptible de nombreuses acceptions. De manière schématique, elle


s’analyse comme une institution qui a pour rôle d’informer le public. Si on la limite aux situations
juridiques, on a affirmé que « la loi, en vue d’assurer la sécurité du commerce juridique ou le crédit,
soumet de nombreux actes juridiques à des mesures de publicité dont l’objet direct est de permettre
aux tiers intéressés d’avoir connaissance de ces actes et des droits qu’ils font naître. L’information
serait une notion commune à l’ensemble des publicités.

En effet, le but de la publicité des hypothèques est de permettre à des tiers de connaître l’existence
de droits portant sur un immeuble qui leur seront opposables. Elle contribue à la sécurité du
commerce immobilier qui a besoin d’informations générales et fiables sur les immeubles.

Le but de la publicité foncière est d’assurer la sécurité du commerce immobilier. La publicité


foncière apparaît d’autant plus nécessaire que notre système juridique pose en principe que le
transfert de propriété s’opère par le seul échange des consentements. La convention des parties est
seulement connue des contractants et par voie de conséquence les tiers l’ignorent. Or il est
indispensable que les tiers, ou plus précisément que certains d’entre eux, aient la possibilité de
connaître le statut juridique d’un immeuble, ne serait-ce que pour sauvegarder leurs droits.
D’occultes, les conventions deviennent publiques. Mais les tiers, une fois qu’ils ont été mis en
mesure de connaître ces différents droits, seront aussi tenus de les respecter, car ils leur seront
opposables. Cette information est finalisée. La publicité foncière joue un rôle important de
protection. Les candidats à l’acquisition immobilière ou les futurs créanciers munis de sûretés
immobilières ont intérêt à connaître l’ensemble des droits réels grevant un ou plusieurs immeubles
déterminés. Par exemple, un acquéreur doit être en mesure de savoir si son vendeur est le véritable
propriétaire de l’immeuble et de vérifier si ce bien n’est pas grevé de droits réels. Elle apporte un
important élément de sécurité et de rapidité dans les transactions. De même, le créancier,
souhaitant se faire consentir un droit réel accessoire sur un immeuble, a besoin de savoir s’il existe
des hypothèques antérieures à la sienne, car ces dernières primeront son droit de préférence. Un
créancier prêtera plus facilement et à des meilleurs taux s’il sait qu’il bénéficiera d’une garantie de
premier rang en raison de l’absence de publication antérieure. La publicité foncière a donc pour
fonction principale et traditionnelle de prévenir par l’information les conflits de droits réels et, s’il en
apparaît néanmoins certains, de les résoudre. La préférence est donnée à celui qui a publié en
premier. Son rôle est aujourd’hui plus large et elle permet notamment parfois une information des
tiers en dehors de toute idée de conflit.

La loi du 11 brumaire an VII, qui avait pour but d’organiser un régime hypothécaire, avait instauré un
système général de publicité. Elle tendait à assurer aux créanciers hypothécaires une importante
sécurité juridique. Pour conforter leurs droits, elle organisait une transcription des mutations et des
constitutions de droits réels immobiliers. Cette loi comporte également toute une série d’innovations
particulièrement intéressantes. Elle pose en matière hypothécaire le principe de la spécialité quant à
la créance garantie et quant à l’assiette de l’hypothèque.

La publicité foncière permet de résoudre des conflits de droits entre des titulaires de droits
successifs sur un même immeuble. La publicité reste donc une formalité destinée à informer les tiers,
et dont l’effet juridique principal est de déjouer les manœuvres frauduleuses et de trancher les
conflits entre les acquéreurs successifs.
Sources :

Code domaniale et foncière du Mali ;

Expertise notariale : Jacqueline PIELIEVRE, Stéphane PIEDELIEVRE (LA PUBLICITE FONCIERE 2e édition)

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