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IUT d’ORLÉANS Année Universitaire 2021/2022

DEPARTEMENT G.E.A.
BUT 1

ENSEIGNANT : ABDOULAYE MBOTAINGAR


Maître de conférences, Droit Privé

FONDAMENTAUX DU DROIT : DROIT DES OBLIGATIONS (R1.1.2)

Support 2

Titre I – CONDITIONS DU CONTRAT

Le contrat est un accord de volontés destinée à produire des effets de droit (C. civ., art.
1101). La matérialité de cet accord de volontés ne détermine pour autant la conclusion du
contrat que sous certaines conditions (Chapitre 1). Par ailleurs, l’existence des volontés ne
peut emporter la formation du contrat que lorsque son expression satisfait les conditions de la
validité de l’engagement (Chapitre 2).

Chapitre 1 – CONDITIONS DE LA CONCLUSION DU CONTRAT

La conclusion du contrat découle de la rencontre des volontés des parties (section 1).
Si de manière générale, l’expression de la volonté, selon la théorie du consensualisme, ne
requiert pas formalité, il en va autrement pour certaines catégories de contrat pour lesquelles,
la forme de l’expression vaut autant l’existence de la volonté elle-même (section 2).

Section I – NÉCESSAIRE RENCONTRE DE VOLONTÉS

La rencontre de volontés peut procéder de la négociation (§1), mais elle peut aussi
procéder de la rencontre d’une offre et d’une acceptation (§2) ou encore d’une avant-
contrat(§3).

§ 1 : Négociation du contrat

Les négociations en vue de la formation du contrat ne peuvent être valablement


entreprises, conduites et closes qui si elles le sont en toute liberté et de bonne foi (A). Ce qui
suppose le respect par les parties du devoir général d’information (B) ainsi que celui de
l’abstention de diffusion d’informations échangées à cette occasion et non publiques (C).

A – Liberté et bonne foi dans l’initiative, le déroulement et la rupture (art. 1112 C. civ.)

- Liberté des parties : initiative ; déroulement et rupture des


négociations doivent être totalement libres pour chacune des
parties

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- Bonne foi impérative des parties : l’initiative ; le déroulement
et la rupture des négociations doivent être conduites de bonne
foi. Ex : Entamer ou poursuivre des négociations alors qu’il est
déjà acté que le contrat ne sera pas signé ou a déjà été signé
avec un autre ; non communication d’informations utiles à
l’autre partie ; absence de motif légitime de rupture.

- Sanctions de la faute dans les négociations : réparation du


préjudice sous forme de dommages et intérêts. Cette réparation
ne peut cependant consister en une compensation des avantages
attendus du contrat non conclu, ni celle de la perte de chance
d’obtenir ces avantages. Ex de fautes : non respect de la
confidentialité, de l’exclusivité ou des délais de négociations
convenus ; rupture brutale de la négociation ; absence de motif
légitime de rupture. Ex de préjudices : frais personnels,
d’expertise, de déplacements exposés à l’occasion des
négociations, les investissements réalisés pour un prototype
etc. ; préjudice moral pour les circonstances vexatoires
entourant la rupture.

B – Devoir général d’information (art. 1112-1 C. civ.)

En préalable et en cours des négociations, les parties s’obligent à s’échanger les


informations nécessaires et indispensables à l’expression d’un consentement éclairé et
raisonné. C’est le devoir général d’information qui les y oblige. En quoi consiste l’objet de ce
devoir d’information ?
- Domaine du devoir d’information : toute information dont
l’importance est déterminante pour le consentement de l’autre, à
condition que celui-ci, de manière légitime l’ignore ou fait
confiance au partenaire. Ex : « toute information ayant un lien
direct et nécessaire avec le contenu du contrat ou la qualité des
parties »

- Exclusion du domaine du devoir d’information : Toute


information relative à la valeur de la prestation (à distinguer de
la nature de la prestation)
- Charge du devoir d’information : « celui qui connaît » ; elle
pèse donc aussi bien sur l’une que l’autre des parties ; elle est
bilatéralisée.

- Preuve de l’information : elle est double. D’une part, celui qui


prétend qu’une information lui était due (le créancier de
l’information) doit prouver que l’autre partie (le débiteur) la lui
devait. D’autre part, le débiteur doit prouver qu’il a fourni
l’information attendue au créancier.

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- Caractère impératif du devoir d’information : Les parties ne
peuvent ni limiter, ni exclure ce devoir.

- Sanction du manquement : responsabilité civile du débiteur


et/ou nullité du contrat ;

C – Devoir d’abstention de diffusion d’informations non publiques (art. 1112-2 C. civ.)

Principe. Art. 1112-2 C. civ. : le fait d’utiliser ou de divulguer sans autorisation une
information confidentielle à l’occasion des négociations constitue une faute et oblige son
auteur à réparer le préjudice qui peut en résulter pour la victime (responsabilité contractuelle
ou délictuelle selon le cas).
- Personnes tenues par l’obligation de confidentialité : les
parties elles-mêmes, leur collaborateurs et conseils participant à
aux négociations.
- Objets de l’obligation de confidentialité : il peut s’agir des
négociations elles-mêmes ; des informations échangées à
l’occasion des négociations. Il ne doit cependant pas s’agir
d’informations déterminantes pour le consentement de l’autre
partie dont l’article 1112-1 du code civil rend cependant la
transmission obligatoire.
- Sanction de la violation de l’obligation de confidentialité :
responsabilité extracontractuelle pour faute : utilisation ou
divulgation non autorisée d’une information confidentielle.

§ 2 : Offre et Acception

Formation du contrat par la rencontre de l’offre et de l’acceptation (art.1113). Le


contrat est formé par la rencontre d’une offre et d’une acceptation par lesquelles les parties
manifestent leur volonté de s’engager dans un lien contractuelle.

Modes d’expression de l’offre et de l’acceptation. La manifestation de volonté peut


résulter d’une déclaration ou d’un comportement non équivoque de son auteur.

A – Dispositions générales

1 – Offre (art. 1114 C. civ.)

! Définition : l’offre est une manifestation de volonté par laquelle une personne, propose à une
autre personne ou au public la conclusion d’un contrat. Elle se distingue d’une simple
invitation ou proposition à entrer en négociation, car elle comporte déjà tous les éléments
essentiels du contrat envisagé et exprime la volonté de son auteur d’être lié en cas
d’acceptation.
A défaut, il y a seulement, invitation à entrer en négociation (art. 1114 C. civ.).

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! Caractéristiques de l’offre (art. 1114 à 1117 C. civ.) :

- Qualification des parties à l’offre : offrant ou pollicitant


(auteur de l’offre)/ pollicité ou bénéficiaire (destinataire de
l’offre)
- Offre à personne déterminée ou indéterminée : personne
identifiable (par son nom, prénom, sexe, domicile, qualité : par
courrier postale, électronique, téléphone, oral etc.) ou non
identifiable (public par voie de communiqué radio, télé,
journaux, internet, affichage etc.) ;

- L’offre doit être précise : l’offre doit comprendre tous les


éléments essentiels du contrat envisagé afin que le destinataire
décide ou non d’accepter en toute connaissance de cause. Ex :
nature (une voiture : de marque telle, de modèle X, année Y,
options éventuelles), nombre, quantité, volume, et prix de la
chose ou de la prestation.

- L’offre doit être ferme : l’offre doit exprimer la volonté de son


auteur d’être lié en cas d’acceptation. La validité de l’offre
exclut toute condition potestative.

- Précision et fermeté : conditions cumulatives : les exigences


de précision et de fermeté de l’offre sont des conditions
cumulatives. A défaut de l’une ou de l’autre, il n’y a pas d’offre
mais une simple invitation à négocier.

- Offre assortie de délai ou sans délai : l’offre peut être assortir


d’un délai ou sans délai. Sa validité ne dépend pas de
l’existence d’un délai car à défaut de délai précis, elle est censée
être faite pour un délai raisonnable, dont la détermination est
fonction de la nature ou de la consistance de l’objet de l’offre.

- Modes d’expression de l’offre (mais également de


l’acceptation) : l’auteur de l’offre doit l’extérioriser soit par
une déclaration ou par un comportement pourvu qu’l n’y ait pas
d’équivoque pour le destinataire. Il peut ainsi s’agir : d’un écrit
(papier ou électronique), d’une parole ou déclaration, d’un
geste, d’une posture dont il ne peut résulter de doute sur
l’intention de l’auteur de vouloir contracter.

- Obligation de maintien (art. 1116) : l’auteur de l’offre doit la


maintenir pendant le délai dont celle-ci est assortie et dans le cas
contraire pendant un délai raisonnable. Pour les offres faites en
ligne, elles demeurent valables pendant aussi longtemps qu’elles
sont accessibles et donc consultables par le public dès lors que
leur maintien est le fait de l’offrant (art. 1127-1, al.2)

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- Rétractation libre (art. 1115) - rappel de déf. : l’auteur d’une
offre peut la rétracter pendant aussi longtemps qu’elle n’est pas
parvenue au destinataire (1115).

- Rétractation constitutive de faute (art. 1116) : elle est fautive


lorsqu’elle intervient après l’arrivée de l’offre chez le
destinataire. Elle n’est plus régulière.

- Effets d’une rétractation fautive (art. 1116): la révocation de


l’offre parvenue au destinataire est certes fautive, mais elle reste
efficace, car elle empêche la formation du contrat. Elle entraine
cependant la responsabilité extracontractuelle du pollicitant,
sans entrainer l’obligation de compenser la perte des avantages
ou bénéfices attendus du contrat.

- Caducité de l’offre par l’écoulement du temps : l’offre est


caduque à l’expiration du délai fixé ou raisonnable (1117) ;

- Caducité de l’offre par l’incapacité ou le décès de l’une des


parties : l’offre est également caduque par l’incapacité ou le
décès de l’auteur ou du destinataire ; peu importe alors
l’existence ou non d’un délai (1117).

2 – Acceptation (art. 1118 C. civ.)


! Définition :
L’acceptation est la manifestation de volonté du destinataire d’une offre d’être lié dans
les termes de celle-ci ; elle matérialise la formation du contrat.

! Caractéristiques de l’acceptation:
- L’acceptation doit être pure et simple : elle doit être dans les
mêmes « termes » de l’offre ; c’est-à-dire, en des termes
identiques de l’offre. Ex : même quantité, ou volume ; même
prix ; même délai, etc.

- L’acceptation imparfaite est une contre-offre : une contre-


offre est une acceptation non conforme à l’offre ; elle est
dépourvue d’effet ; elle réalise de fait un refus de l’offre. Tout
au plus, elle constitue une offre nouvelle destinée cette fois-ci
au premier pollicitant qui pourrait ou non l’accepter. Il en est de
même de l’acceptation partielle.

- L’acceptation peut être expresse ou tacite : clairement


formulée (écrit ou oral)/ attitude, d’un comportement dont il ne
peut subsister un doute. Ex : début d’exécution, paiement de
prix, installation dans un taxi, etc.

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- Rétractation libre de l’acceptation (art. 1118 C. civ.) : elle est
possible tant que l’acceptation n’est pas parvenue à l’offrant,
mais à condition de parvenir avant l’acceptation à l’offrant
(1118). Il s’agira alors pour l’auteur de l’acceptation voulant se
rétracter de trouver un moyen plus diligent pour délivrer au
pollicitant la rétractation avant l’acceptation (courrier rapide
(collissimo, DHL, courrier électronique).

- Rôle du silence du dentinaire de l’offre : lorsque le


destinataire d’une offre ne répond pas formellement mais
observe un silence. Que vaut ce silence ? Vaut-il acceptation ou
refus de l’offre ? Le silence ne vaut acceptation (qui ne dit mot,
refuse) sauf cas prévus par la loi (qui ne dit mot, accepte : ex :
renouvellement du contrat d’assurance, bail d’habitation etc.),
des usages, des relations d’affaires (entre commerçants) ou des
circonstances particulières (1120)

- Date et lieu de formation du contrat : le contrat est conclu à la


date de l’arrivée de l’acceptation chez l’offrant. Le contrat est
réputé conclu au lieu où l’acceptation est parvenue (1121). Le
législateur a consacré la théorie de la réception soutenue par la
doctrine. Peu importe alors que le pollicitant ait ou non pris
connaissance de l’acceptation ; la date de la délivrance du
courrier suffit à faire foi de la date et du lieu de formation du
contrat. La détermination de la date, permet de rendre la
rétractation de l’offre impossible, car le contrat est déjà conclu.
Elle permet également de déterminer la loi applicable.

- Conditions générales de l’une des parties : les conditions


générales invoquées par une partie n’ont effet à l’égard de
l’autre que si elles ont été portées à la connaissance de celle-ci
et elle les a acceptées (1119) ;

- Discordances des conditions générales : En cas de discordance


entre des conditions générales invoquées par l’une et l’autre des
parties, les clauses incompatibles sont sans effets ;

- Discordances des conditions générales et des conditions


particulières : En cas de discordance entre des conditions
générales et des conditions particulières, les secondes
l’emportent sur les premières ;

- Délai de réflexion et de rétractation : La loi et le contrat


peuvent prévoir un délai de réflexion, qui est le délai avant
l’expiration duquel le destinataire de l’offre ne peut manifester

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son acceptation ou le délai de rétractation, qui est un délai avant
l’expiration duquel son bénéficiaire peut rétracter son
consentement (art.1122). Il s’agit de prévenir le risque d’un
engagement irréfléchi, consenti par exemple sous le coup de
l’émotion. Ainsi en matière de crédit immobilier, le délai de
réflexion est de 10 jours ; chirurgie esthétique (15 jours), vente
à distance ou par démarchage d’un consommateur (14 jours)
etc.

B – Dispositions relatives au contrat électronique

1 – Modalités du devoir d’information

- Mise à disposition par sites internet : La voie électronique


peut être utilisée pour mettre à disposition des stipulations
contractuelles ou des informations sur des biens ou services
(1125) ;

- Transmission par courriels : Les informations qui sont


demandées en vue de la conclusion d’un contrat ou celles qui
sont adressées au cours de son exécution peuvent être
transmises par courrier électronique si leur destinataire a
accepté l’usage de ce moyen (1126) ;

- Faculté de conservation et reproduction de l’information


mise en ligne : Quiconque propose à titre professionnel, par
voie électronique, la fourniture de biens ou la prestation de
services, met à disposition les stipulations contractuelles
applicables d’une manière qui permette leur conservation et leur
reproduction (1127-1) ;
2 – Modalités de l’offre

L’offre énonce :
- les différentes étapes de la procédure à suivre : pour conclure
le contrat par voie électronique (1127-1, al. 3, 1e)
- les moyens techniques d’identification et de correction
d’erreurs : avant la conclusion du contrat, d’identifier
d’éventuelles erreurs commises dans la saisie des données et de
les corriger (1127-1, al. 3, 2e);
- les langues proposées : pour la conclusion du contrat au
nombre desquelles doit figurer la langue française (1127-1, al.
3, 3e);

- les modalités d’archivage du contrat : (le cas échéant) par


l’auteur de l’offre et les conditions d’accès au contrat
archivé (1127-1, al. 3, 4e);

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- les moyens électronique de consultation des règles
professionnelles et commerciales : auxquelles l’auteur de
l’offre entend, le cas échéant se soumettre (1127-1, al. 3, 5e).

L’auteur d’une offre reste engagé par elle tant qu’elle est accessible par voie
électronique de son fait (1127-1, al.2).

3 – Modalités de l’acceptation

- Nécessité d’une procédure de vérification et validation : le


contrat n’est valablement conclu que si le destinataire de l’offre
a eu la possibilité de vérifier le détail de sa commande et son
prix total et de corriger d’éventuelles erreurs avant de confirmer
celle-ci pour exprimer son acceptation définitive (1127-2,
al.1er).
- Nécessité d’un accusé de réception : l’auteur de l’offre doit
accuser réception sans délai injustifié, par voie électronique, de
la commande qui lui a été adressée (1127-2, al.2).
- Nécessité d’un accès aux supports : la commande, la
confirmation de l’acceptation de l’offre et l’accusé de réception
sont considérés comme reçus lorsque les parties auxquelles ils
sont adressés peuvent y avoir accès (1127-2, al.3).
- Formation du contrat par échange de
courriers électroniques: Lorsque le contrat est conclu
exclusivement par échange de courriers électroniques ou pour
les contrats conclus entre professionnels, il est dérogé aux
dispositions sus-citées (1127-3).
- Formation du contrat par simple lettre électronique : Une
lettre simple ou recommandée envoyée par voie électronique
peut emporter la formation du contrat ; dans le 2e cas, elle doit
être adressée par l’intermédiaire d’un tiers (art.1127-4 et 1127-
5).
- Date de réception : la remise d’un écrit électronique est
effective lorsque le destinataire, après avoir pu en prendre
connaissance, en a accusé réception (art. 1127-4)

§ 3 : Avants-contrats

Définition. L'"avant-contrat" ou "contrat préparatoire", est une convention par laquelle


les signataires arrêtent les règles par lesquelles elles entendent ultérieurement s'engager dans
l'exécution d'une ou de plusieurs opérations.

Qualifications possibles :

- contrat préliminaire
- contrat de réservation dans les ventes d'immeubles à construire,
ou encore
- promesse de vente ou compromis de vente.

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- pacte préférence

Les avant-contrats contiennent le plus souvent une clause de rétractation ou une


disposition par laquelle la signature du contrat définitif a lieu sous condition suspensive, en
particulier lorsque la loi subordonne l'engagement des parties à l'obtention d'une autorisation
administrative, à une décision collective pris par des associés ou à la rédaction d'un acte en la
forme authentique.

Domaine. Vente immobilière, contrat de bail, vente de fonds de commerce, cession de


d'actions de sociétés, vente d'aéronefs ou de navires.

- promesse unilatérale et pacte de préférence.

A – Promesse unilatérale (art. 1124 C. civ.)

- Définition : La promesse unilatérale est le contrat par lequel


une personne, le promettant, accorde à l’autre, le bénéficiaire, le
droit d’opter pour la conclusion d’un contrat dont les éléments
essentiels sont déterminés, et pour la formation duquel ne
manque que le consentement du bénéficiaire (1124) ;
- Formation du contrat : par l’exercice de l’option par le
bénéficiaire dans le délai imparti ;
- Inefficacité de la révocation de la promesse dans le délai
d’option : pas d’obstacle à la formation du contrat en cas de
levée d’option par le bénéficiaire dans le délai ;
- Liberté d’exercice de l’option par le bénéficiaire : il est libre
d’exercer ou non l’option (sauf si clause de dédit de montant
conséquent) ;
- Violation de la promesse par la conclusion du contrat promis
avec un tiers : nullité du contrat conclu avec le tiers s’il est
acquis que celui-ci avait connaissance par ce dernier de
l’existence de la promesse (1124, al.3). Dans le cas contraire (le
cas d’un tiers de bonne foi), le contrat conclu est valable. Le
promettant engage cependant sa responsabilité pour faute.

B – Pacte de préférence

1 - Définition

Le pacte de préférence est le contrat par lequel une partie s’engage à proposer
prioritairement à son bénéficiaire de traiter avec lui pour le cas où elle déciderait de contracter
(1123).
Exemple :

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2 – Violation du pacte

- Réparation du préjudice : Lorsqu’un contrat est conclu avec


un tiers en violation d’un pacte de préférence, le bénéficiaire
peut obtenir la réparation du préjudice subi.

- Nullité du contrat et substitution du tiers : Lorsque le tiers


connaissait l’existence du pacte et l’intention du bénéficiaire de
s’en prévaloir, ce dernier peut également agir en nullité ou
demander au juge de le substituer au tiers dans le contrat conclu
(1123).

3 – Action interrogatoire ou purge (art. 1123 C. civ.)

- Demande de confirmation du pacte de préférence ou de la


promesse unilatérale. Le tiers peut demander par écrit au
bénéficiaire de confirmer dans un délai qu’il fixe et qui doit être
raisonnable, l’existence d’un pacte de préférence ou d’une
promesse unilatérale et s’il entend s’en prévaloir (1123).

- Perte du bénéfice du pacte ou de la promesse en cas de


défaut de réponse dans le délai. L’écrit mentionne qu’à défaut
de réponse dans ce délai, le bénéficiaire du pacte ou de la
promesse, ne pourra plus solliciter sa substitution au contrat
conclu avec le tiers ou la nullité du contrat (1123).

Section II – FORME DU CONTRAT

Il convient de distinguer entre les dispositions générales relatives à la forme du contrat


(§1) de celles spécifiques aux contrats électroniques (§2).

§ 1 : Dispositions générales
Art. 1172
- Contrats consensuels : les contrats sont en principe
consensuels : leur validité ne dépend que seul échange de
consentements des parties ; peu importe alors la forme de
l’échange.
- Contrats solennels : par exception au consensualisme, la
validité des contrats est subordonnée à l’observation de formes
déterminées par la loi à défaut de laquelle le contrat est nul, sauf
possibilité de régularisation ;
- Contrats réels : la loi subordonne la formation de certains à la
remise d’une chose ;
- Formes exigées aux fins de preuve : les formes exigées aux
fins de preuve ou d’opposabilité sont sans effet sur la validité du
contrat (1173).

§ 2 : Dispositions relatives au contrat électronique

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A – Domaine de compatibilité

- Exigence d’un écrit : lorsqu’un écrit est exigé pour la validité


d’un contrat, il peut être établi et conservé sous forme
électronique dans les conditions prévues aux articles (1366 et
1367) ; il en est de même aussi lorsqu’un acte authentique est
requis (1174).
- Exigence d’une mention manuscrite : lorsqu’est exigée une
mention de la main de celui qui s’oblige, ce dernier peut
l’apposer sous forme électronique si les conditions de cette
apposition sont de nature à garantir qu’elle ne peut être
effectuée que par lui-même (1174, al. 2).

B – Domaine d’incompatibilité

La forme électronique de la mention de la main ne s’applique pas pour :


- Droit de la famille et des successions : les actes sous signature
privée relatifs au droit de la famille et des successions.
Exemples : mariage, pacte civil, adoption, donation,
- Sûretés : les actes sous signature privée relatifs à des sûretés
personnelles ou réelles, de nature civile ou commerciales, sauf
pour les personnes dans l’exercice de leur profession (1175).
Exemples : caution solidaire, hypothèque, aval, etc.

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