Vous êtes sur la page 1sur 2

La clause d’exclusivité en droit du travail

Définition

La clause d’exclusivité n’est pas explicitement inscrite dans le Code du travail mais est issue de la
pratique. Elle se définie comme la clause au sein du contrat de travail qui permet à l’employeur de
contraindre son salarié à n’exercer aucune autre activité professionnelle que celle-ci soit concurrent
ou non, que la personne travaille de façon indépendante ou non. Cette pratique découlant du
principe de loyauté qui lie les parties d’un contrat selon l’article 1134 du Code Civil, se distingue de la
clause de non-concurrence dans le fait qu’elle cesse de prendre effet dès lors que le contrat de
travail est arrivé à son terme alors que c’est à ce moment que la clause de non-concurrence prend
effet.

Conditions de validité

Pour être valide, une clause d’exclusivité doit sur la forme:

Être écrite dans le contrat de travail et acceptée par le salarié (cass soc 7 juin 2005)

Être précise de sorte à ce qu’elle doit spécifier les contours de l’activité complémentaire envisagée
par le salarié. (cass, soc 16 mai 2013)

Sur le fond posé par la Cour de cassation dans un arrêt du 5 juillet 2000 :

Être nécessaire en raison de l’activité de l’entreprise afin de protéger ses intérêts légitimes.

Être justifiée par l’activité qu’exerce le salarié ce qui implique que seuls les emplois stratégiques
pourront être concernés

Être proportionnée par rapport au préjudice économique que causerait un salarié voulant travailler
autre part en même temps.

Toutes ces conditions trouvent leur justification dans le fait que la clause d’exclusivité s’oppose
directement à la liberté de travailler reconnue à l’article 5 du préambule de la constitution de 1946.
Leur non-respect par l’employeur pourrait permettre au salarié de demander réparation (cass soc 24
mars 2021)

Dans les cas où cette clause ne serait pas respectée par le salarié ce dernier s’expose à des sanctions
disciplinaires allant de l’avertissement au licenciement pour faute grave seulement si la clause a été
jugé licite. Dans le cas contraire, l’employeur ne pourra qu’invoquer l’obligation de loyauté pour
obtenir le licenciement de son salarié.

Les limites de la clause d’exclusivité


La clause d’exclusivité pour un emploi à temps partiel est licite depuis arrêt de cassation 25 février
2004, mais l’appréciation de la réunion des conditions de validité sera contrôlée de façon beaucoup
plus stricte qu’un emploi à temps plein.

Dans le cadre d’un congé pris pour création ou reprise d’entreprise, le contrat de travail et par
conséquent la clause d’exclusivité sont suspendus. Cette dernière ne sera donc plus opposable au
salarié même si son contrat de travail stipule le contraire. Exception faite aux salariés ayant le statut
VRP.

Toutefois même si le contrat de travail est suspendu, le devoir de loyauté subsiste. Cela fait qu’un
salarié en congé pour création ou reprise d’entreprise ne pourra pas exercer dans un secteur
concurrence ou qui pourrait causer préjudice à son employeur d’origine.

Enfin, la clause d'exclusivité ne peut s’appliquer pour les activités bénévoles.

Vous aimerez peut-être aussi