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Chapitre II
COUVERTURE D'ASSURANCE
ET DOMMAGES OU DEFAILLANCE DES EQUIPEMENTS PROPRES DU NAVIRE
Introduction
Bien qu'il n'y ait aucune condition légale a contraindre un armateur a assurer son navire, la plupart des
armateurs commerçant aujourd'hui ont de diverses formes de couverture d'assurance. Normalement, un
armateur peut récupérer toute perte si :
• Les dommages sont dus à un péril assuré.
• L’armateur peut fournir les preuves suffisantes concernant la cause et l'ampleur des dommages.
• Le navire était en bon état de navigabilité à l'heure de l'incident qui a causé les dommages et était
engagé dans un commerce légal.
• La valeur de la perte excède tout excès déductible qui peut s'appliquer à la police d’assurance.
Les conditions légales pour prouver que le navire était effectivement en bon état de navigabilité
supposent que l’armateur est capable de prouver que, pour le commerce particulier dans lequel le navire
est impliqué, sa coque, machines et équipement sont correctement maintenus, et qu'il y a à bord
suffisamment de provisions, soutes… etc.
En conséquence, tout dommage, défaillance ou perte de ces articles qui pourrait affecter la navigabilité ou
l'efficacité du navire devrait être signale dès qu'il survient a l’armateur. Cette règle s'applique à tout défaut
dans le navire qui pourrait être détecté grâce à la diligence des officiers a bord dans l'exercice de leurs
fonctions.
L’armateur est également dans l’obligation d’assurer un environnement de travail sûr à tout moment à
bord du navire. Un défaut relativement mineur dans une pièce particulière de l’équipement peut affecter
la sécurité de l'environnement de travail. Par exemple, une partie de machine peut avoir un dispositif
de sécurité qui devient inopérant ou isolé (par exemple un arrêt d'urgence défectueux ou une garde
absente de sécurité), et il se pourrait que l'équipage l'actionne en cet état dangereux. Le capitaine et
l'officier de sécurité doivent, donc, être constamment vigilants contre de tels défauts mineurs et doivent
également s'assurer que les officiers et l'équipage utilisent l'équipement de sécurité disponible.
Si l'équipement du navire devient endommagé, l’armateur pourra généralement récupérer n'importe quelle
perte si les conditions énumérées ci-dessus sont remplies. Cependant, le capitaine est sous l’obligation
vis-à-vis des assureurs d’agir comme si le navire était non assuré. Entre autres choses, ceci signifie
qu’a la suite d’un dommage, les obligations de l’armateur vis-à-vis des assureurs exigent du capitaine,
officiers et équipage qu’ils prennent les mesures les plus raisonnables afin de prévenir ou réduire au
minimum les pertes couvertes par l’assurance de coque. L’armateur pourrait être rembourse par les
assureurs concernant les dépenses dues a ces dites mesures. Il devrait également fournir un rapport
complet de l’incident.
À qui les preuves doivent être fournies et le type de preuves exigées du capitaine en cas de défaut de
l’équipement
-Appendice :
Un cas historique est fourni en annexe à ce chapitre.
Preuves requises si les dommages causent un arrêt ou un retard (en plus de ci-
dessus)
Risques couverts
La portée de couverture fournie par les polices d'assurance maritime varie énormément.
Le capitaine devrait vérifier la couverture de son armateur pour chaque navire. Les listes fournies ci-dessous
donnent une indication du type de risques couverts par la Coque et les machines et les polices de protection
et d'indemnité (P&I).
Coque et machines (cette liste est compilée des clauses du standard TTC relatives aux dommages de
navires et qui ont été pour la dernière fois mises à jour le 01.11.95)
• Périls de la mer, des fleuves, des lacs, ou d'autres eaux navigables.
• Feu, explosion.
Lorsque un dommage survient à une pièce du navire et qui pourrait affecter sa navigabilité , un inspecteur
représentant la société de classification du navire sera désigne. Toutes les politiques d'assurance maritime
imposent aux armateurs l’obligation de maintenir le navire dans la classe. Si la classe est suspendue en raison
de non conformité aux exigences des inspecteurs, ou en raison de non réparation des dommages, la
couverture d'assurance s’achève à partir de ce moment. Cependant, si le dommages est un risque assuré,
la suspension de la couverture se produira uniquement si le navire quitte son port d'attache sans l’approbation
préalable de la société de classification.
Dommages de dockers
Si les dockers causent un dommage a l'équipement du navire, le capitaine doit veiller au respect des clauses
de la charte-partie relative aux dockers. Les dockers sont souvent désignes par les affréteurs, expéditeurs ou
destinataires. Cependant, les chartes-parties peuvent contenir des clauses stipulant que les affréteurs ne
sont responsables d'aucun dommage provoqué par les dockers. De telles clauses stipulent souvent que :
- le capitaine doit informer les dockers des dommages, normalement par une notification écrite, dans un court
délai, habituellement de 24 heures ; l'intention étant de laisser aux dockers l’opportunité de payer les
réparations avant le départ du navire.
- et qu’a défaut d’une telle notification, les affréteurs, les expéditeurs, les destinataires et les dockers n’ont
aucune responsabilité vis a vis de l’armateur.
Les affréteurs, expéditeurs, destinataires et dockers ne peuvent toujours pas échapper à leur responsabilité
en raison de telles clauses. Cependant, il est important que le capitaine se conforme, autant que possible, à
ces clauses. La position de l’armateur sera toujours confortée si le capitaine arrive à obtenir des dockers une
confirmation signée de la description des dommages. De plus, si toute la documentation couvrant l'incident n'a
pas été complétée à l'heure de l'incident, le remboursement ne serait pas possible.
Le capitaine devrait également s'assurer que tout dommage non réparé par les dockers est noté et photographié
dans les détails dans tout contrôle, et que les affréteurs sont invités à inspecter les réparations des dommages
effectuées dans la cale sèche. Si les dommages sont mineurs et n'affectent pas la navigabilité ou l’efficacité du
navire, les réparations peuvent être reportées a la prochaine cale sèche. Les rapports détaillés du capitaine et de
l’ingénieur en chef des dommages sont de valeur inestimable non seulement comme preuve servant a des fins
légales, mais également pour l’armateur dans la préparation de spécifications complètes avant d’établir des
contrats de réparation lui permettant ainsi d’éviter les coûts et retards pouvant survenir lorsque des "frais
supplémentaires" sont engagés au cours des réparations.
CAS HISTORIQUE
Le navire est un chimiquier sur le passage de Swansea a Gothenberg et Fredericia.Il a ete charge de 990 MTd’euthanol
et d’isopropanol.Il quitte Swansea le 12 décembre 1981.
Le 13 décembre, le navire rencontre un gros temps avec des vents atteignant la force 10. Pendant la matinée du
14 décembre, le vent s’accentue et atteint la force 11. le navire traverse le Pas de calais, et à 06 heures 48, la
bouée de Sandettie NE est aperçue sur tribord . La barre du navire est mise immédiatement toute a gauche mais
sans résultat . À 06 heures 50, un choc est ressenti sur son travers arrière droit suivi d'une explosion et de bruits
anormaux provenant du compartiment machine.
On a supposé que l’hélice avait touché la chaîne de la bouée. Le 2ème ingénieur, en service dans la salle de
moteur a promptement prévenu que la boîte principale transmission moteur vibrait et que la fumée se
dégageait de sa partie arrière. Il a demandé que le moteur soit arrêté.
À l'arrêt du moteur principal, une inspection est faite de la boîte principale de transmission motrice , et on
constate que l'enveloppe de boîte de vitesse était complètement rompue juste au-dessus des boulons de maintien.
On remarque aussi que l’hélice tournait par le mouvement de l'eau. En outre, une inspection est faite des
joints rigides du tube d’étombot. Ceux-ci semblent intacts puisque aucune trace de fuite n’est constatée dans
la salle de moteur.
Le premier mai, a 06 heures, un appel est envoyé par radio demandant de l’aide immédiate a un
remorqueur .Les garde-côtes de Douvres et du Pas-de-Calais répondent a l’appel, et un autre navire à
proximité accepte de se tenir prêt jusqu'à l’arrivée du remorqueur.
Des tentatives sont faites par les ingénieurs du navire pour fixer l’arbre porte- hélice, mais en vain, a cause de
la mer forte qui fait tourner l’hélice. Une veille constante est exercée sur la position du navire. En raison du
vent fort de WSW faisant dériver le navire vers le Bank Fairy et en prévision du changement de la direction du
courant, le capitaine décide de mouiller . À 07 heures 50, l'ancre bâbord est mouillée avec un relèvement de
105 degrés, à une distance de deux milles de la bouée du fairy bank.
Le navire entre en contact avec le remorqueur venant de Dunkerque à 11 heures 00. Le capitaine du
remorqueur demande l'accord du service de la convention Lloyd sur la forme ouverte de sauvetage , ce qui est
accepté par le capitaine. Le remorqueur arrive à 11 heures 05, l’heure a laquelle le navire en stand by est
libéré.
Le capitaine explique au capitaine du remorqueur qu’avant le commencement du remorquage, l’arbre porte
hélice du navire aurait besoin d’être fixé pour éviter la possibilité que l 'hélice puisse tourner (sous l’effet du
mouvement de l'eau) causant la rupture des joints du tube d’étambot. Pour réussir cette opération, le capitaine
du remorqueur doit prendre la remorque de l’avant du navire pour que le vent soit de bout. Le raccordement est
accompli a 12 heures 27, et a 12 heures 35, le remorqueur tire le navire face au vent .Les ingénieurs du
navire fixent l’arbre porte hélice et le réducteur a l’aide de madriers de bois, de câbles d’acier et de
boulons.
Ce travail se termine a 17 heures 40. L’ancre bâbord est levée, et le remorquage vers Dunkerque
commence. Le navire arrive au port de Dunkerque a 24 heures 00, le capitaine du remorqueur
embarque a bord et le contrat de remorquage est signe par le capitaine.
Le nouveau réducteur de transmission et l'accouplement flexible réparé sont fournis au chantier le 27 mars et
mis dans la salle de machine. L'installation du réducteur de transmission et le réalignement du moteur principal
sont accomplis le 8 avril. Après des essais satisfaisants du moteur et l'approbation de classe, le navire quitte
Anvers à 16 heures 48 le jour même.
En vertu des clauses de la convention Lloyd sur la forme ouverte de sauvetage , des négociations s ont
plus tard ouvertes entre différents avocats représentant le navire et le fret, la cargaison, et l’armateur du
remorqueur. Les parties acceptent le règlement de £100.000 en plus des frais des avocats des sauveteurs
estimes a £2.918-57. Ce montant de £102.918.57 est réparti entre le navire et le fret et la cargaison sur la
base de la valeur adoptée pendant les négociations, et les montants relatifs sont arrangés par les parties
respectives.
• Journal pont.
• Journal machine
• Rapport d’inspection couvrant le transfert de cargaison du navire aux tanks au quai d’Anvers.
• Certificat d'évaluation pour le navire et la cargaison sur la base de la valeur au moment de l'accident.