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Chapitre 7 : La politique, une profession comme les autres ?

Vote : 1ere dimension importante : montre que le métier de politique implique toute une série
de savoirs rationnels ( aller rencontrer ses électeurs, se rendre à des événements...) = La politique est
métier de relation, la politique passe son temps à aller dans des cérémonies, faire des
inaugurations... ( “quand est-ce qu’ils travaillent ? “). Donc, 2ème dimension importante. L'activité
principale est une tâche collective ( les politiques délèguent le travail à des conseillers comme, par
exemple, Macron demande à ces conseillers d’écrire le discours.

Introduction :

- Représentation politique implique des savoirs et des savoir-faire spécifiques ( politique est
un métier, il faut avoir des savoirs, des connaissances )pour conquérir et exercer des mandats
= “ être “ et “ avoir “ du métier.
Montrer qu’on est un représentant légitime et “ avoir” métier.

- Investissements en temps et en argent = nécessité fortune personnelle ou indemnisation


pour produire des tracts, réserver des salles pour les meetings, pays ces conseillers

- Division du travail impliquant “ personnel du soutien “, théorie par H.Becker ) ( métier de


politique est quelque chose de très collectif : campagne par exemple se fait à plusieurs )

- Tentative de faire carrière pour rentabiliser expérience (s) et difficultés à se reconvertir


(penser comment on évolue dans cette profession ), quand on a passé plusieurs années à
l’AN par exemple, c’est difficile de se reconvertir

- Mais réticences du public car creuse distance représentants-représentés ( et restreint accès


à champ politique ). Il y a des barrières à l’entrée pour devenir un politique:

Inaccessible car on a besoin de gens qui ont des compétences spécialisées et en même
temps on voudrait que les fonctions de représentants soient accessibles à tous
= Comment concilier accès de tous à fonctions politiques et garantie des
compétences qu’elles nécessitent ?

I- La professionnalisation de l’activité politique :

- Polysémie du terme “ professionnel “ ( personne qui sait bien faire quelque chose
mais aussi quelqu’un qui gagne sa vie de cela )

- Vivre “ de et pour la politique “ ( Max Weber, 1919 ). Pour lui, on est du métier quand on vit
et pour la politique : c’est vraiment une procession à plein temps, la politique implique qu’on
puisse en tirer un revenu mais aussi qui implique qu’on soit passionné et tout le temps
occupé par la politique. Il ne parle pas des compétences
- Initialement : activité individuelle monopolisée par notables : aristocrates ou grands
bourgeois” . C’est pas parce qu’on était à l’AN, qu’on y consacrait beaucoup de temps et on
faisait ça sur nos propres ressources : engagement personnel, ressources personnelles.
Clientélisme : entretenir une clientèle c’est acheter des voix par divers moyens, était
considéré comme normal

- Pratiques clientélaires : distribuent biens privés ( argents, emplois, logements.. ) contre


soutien

- Mandat politique alors “ ratification de leur autorité sociale évidente “ ( André


Siegfried )

- Pas activité prenante ni vraiment politique

- Fin du XIXème : “nouveau entrepreneurs politiques “ ( Offerlé ) contestent cette


prééminence

- Issus de bourgeoisie capacitaire ( médecins, enseignants, avocats... ) et classe ouvrière

- Veulent faire de politique affaires d’idées plus que de personne ou d’ancrage local = “force
du nombre de contre “ force du nom “. on veut pas le fait que ces personne sont connus mais
cherche à faire valoir la source de droit, on conteste aussi cette idée que chacun doit rester à
sa place

- Distribuent biens symboliques plus que matériels, distribution non pas des biens
matériels mais davantage de biens symbolique

- Mutualisent ressources dans organisations ( partis ) et mettents en oeuvres des


campagnes = développent des techniques et procédés particuliers ( propagandes,
meetings, etc )

- Election se met en transactions entre candidats et électeurs = échange de


promesses ( programme contre voix )

- Premières victoires des “ entrepreneurs politiques “

- Notables réagissent en se professionnalisant = rationalisent campagnes (


recrutement personnels, comptabilité stricte, élargissent “ clientèles “, etc )

= Ex du baron de Mackau dans l’Orne ( Phélippeau, 2022 ) = conseiller général et


député entre 1866 et 1918

Réciproquement entrepreneurs se stabilisent pour gagner en respectabilité = échec à


transformer le rôle : nécessité de mettre en scène compétence “
= Ex du “ conseil des buveurs de bières “ à Roubaix, 1892-1902 ( Lefebvre, 2001 ) :
“ si l'ordre institutionnel est source de contraints, il produit et entretient des modèles d’action,
des schèmes de pensée préétablis, qui jouissent à la fois d’une valeur substantielle
d’évidence et de la force de leur légitimité politique “

- Enjeu de l’indemnité : expérience de la Constituante (1789) : 18 francs par jour

- Indemnité parlementaire créée en 1849 puis supprimée sous le II Empire et rétablie


en 1875 ( toujours 9000 francs par mois )

- Revendication des ouvriers pour lutter à armes égales avec notables ( impossible de
renoncer à indemnité )

- Relevée en 1906 ( quasi-doublement à 15 000 francs ) = Vifs débats au Parlement


mais peur de l’opinion publique ( Alain Garrigou, 1992 )

- Nouvelles hausses votées par la suite en toute discrétion...

- Questions sous)jacentes : coûts de l’activité de représentation ( indemnité spécifique et


avantages en nature créées par la suite ) mais aussi niveau engagement et compétence
impliqués et remplacement manque à gagner

II- Une professionnalisation en question :

Les tâches d’un (e) représentant.e politique = 5 grands ensembles :

- Plaidoyer : négocier, solliciter, proposer, débattre, etc


- Organiser : planifier, coordonner équipes, participer à un processus collectif, etc
- Décider : trancher, endosser responsabilité, etc

- Contrôler : résultats des décisions, travail des collaborateurs, actions des concurrents, etc
- Représenter : habiter la fonction, répondre à sollicitation, participer à des cérémonies, etc

Savoirs-faire peu formalisés = métier politique comme quadruple “ bricolage “ : identitaire,


rhétorique, idéologique et décisionnel ( Christian Le Bart ) = nécessité de les acquérir sur le
tas.
Élu comme “ entrepreneurs de temps “ ( Rémi Lefebvre ) = tps long de la carrière et le temps
court du quotidien surchargé = nécessité d'arbitrer en permanence entre différents emplois
du temps
- Des motivations mêlées et souvents indémélables ( “ servir en se servant “ )

- Motifs idéalistes : défense de convictions, servir la collectivité, faire changer


les choses et accomplir des “ grandes choses “
- Ambitions personnelles : rechercher de reconnaissance, de mobilité sociale et de gratifications
matérielles
- Motivations pratiques : goût de l’action

- Complexification et autonomisation croissante de l’activité politique

- Développement d’un “ champ adventice “ ( collaborateurs d’élus, permanents des partis,


etc)

- Recul progressif du Parti communiste français ( PCF ) et de sa formation de “ cadres


ouvriers “ ( écoles du parti )

- Standardisation des cursus : mêmes études ( IEP, ENA ), expériences militants et


professionnels, rôle des réseaux relationnels, etc

- Allongement de la “ file d’attente “ ( Etienne Ollion, 2021 ) pour accéder à


candidature comme des postes électifs

- Problèmes posés ( liste non exhaustive ) :

- “ entre soi “ qui se coupe des réalités vécues par population


- Discours et mesures conçus comme “ coups “ plutôt que guidés par vision du
bien commun
- Exclusion des femmes, jeunes, “ minorité “ et classes populaires...
- “diversité “ encore instrumentalisée ( ressource symbolique )
= Représentation politique comme club de “ vieux mâles blancs “ ?

- Pose cependant question des attentes des électeurs et des électrices

- Critique des “élites” mais votent de manière privilégiée pour ces derniers et rejeter “
novices “

- Critique du clientélisme sauf quand on bénéficie soi ( Mattina, 2016 )

- Critique des atteintes à probité, mais n’empêche pas de voter pour des condamnés,
“demandeurs corrupteurs “ ( Lascoumes, 2011 )

- Attitude relevant de plusieurs motifs : résignation, optimisme ou interprétation de ces


atteintes à probité comme preuve de compétence politique..;

- “ Corruptio grise “ : zone d’incertitude entre légalité et illégalité

Conclusion :
- Représentation politique implique série de compétences et expérience coûteux en temps et
argent

- Cercle vicieux de la rétribution et spécialisation : nécessaires mais restreignent


accès à représentation politique

- Débat sur cumul des mandats ( simultanés et successifs )


- Débat sur le statut des collaborateurs d’élus et groupes
- Débat sur la transparence de l'usage de l’argent public

- Question de fond non posée : attentes réelles des citoyen.nes

Pour vous auto-tester :

Quelles sont les différentes dimensions de la profession politique ?


Comment s’est opéré ce processus de professionnalisation de la représentation politique?
Quels enjeux posent l’indemnisation de la fonction d’élu ?
Quels problèmes posent la professionnalisation de la vie politique ?

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