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Contre-investissement
= D. : Gegenbesetzung. – En. : anticathexis. – Es. : contracarga. – I. : contro-carica ou controinvestimento.
– P. : contra-carga ou contra-investimento.

● Processus économique postulé par Freud comme support de nombreuses activités défensives du moi. Il
consiste en l’investissement par le moi de représentations, systèmes de représentations, attitudes, etc.,
susceptibles de faire obstacle à l’accès des représentations et désirs inconscients à la conscience et à la
motilité.

Le terme peut aussi désigner le résultat plus ou moins permanent d’un tel processus.

◼ La notion de contre-investissement est invoquée par Freud principalement dans le cadre de sa théorie
économique du refoulement. Les représentations à refouler, dans la mesure où elles sont investies
constamment par la pulsion et tendent sans cesse à faire irruption dans la conscience, ne peuvent être
maintenues dans l’inconscient que si une force, également constante, s’exerce en sens contraire. En
général, le refoulement suppose donc deux processus économiques qui s’impliquent mutuellement :

1) Retrait par le système Pcs de l’investissement jusqu’ici attaché à telle représentation déplaisante
(désinvestissement) ;

2) Contre-investissement, utilisant l’énergie rendue disponible par l’opération précédente.

Ici se pose la question de savoir ce qui est choisi comme objet du contre-investissement. Il convient de
noter que le contre-investissement a pour résultat de maintenir une représentation dans le système d’où
provient l’énergie pulsionnelle. Il est donc l’investissement d’un élément du système préconscient-
conscient empêchant le surgissement, à sa place, de la représentation refoulée. L’élément contre-investi
peut être de différentes natures : un simple rejeton* de la représentation inconsciente (formation
substitutive, animal phobique par exemple qui est l’objet d’une particulière vigilance et qui est destiné à
maintenir refoulés le désir inconscient et les fantasmes connexes), ou un élément s’opposant directement à
celle-ci (formation réactionnelle, par exemple : sollicitude exagérée d’une mère pour ses enfants
recouvrant des désirs agressifs ; souci de propreté venant lutter contre des tendances anales).

D’autre part ce qui est contre-investi peut être, aussi bien qu’une représentation, une situation, un
comportement, un trait de caractère, etc., l’objectif restant toujours de maintenir d’une façon aussi
constante que possible le refoulement. Dans cette mesure la notion de contre-investissement connote
l’aspect économique de la notion dynamique de défense du moi ; elle rend compte de la stabilité du
symptôme qui, selon l’expression de Freud, est « maintenu des deux côtés à la fois ». A l’indestructibilité
du désir inconscient s’oppose la rigidité relative des structures défensives du moi, qui exige une dépense
permanente d’énergie.

La notion de contre-investissement n’est pas seulement utilisable en ce qui concerne la frontière des
systèmes inconscient d’une part, et préconscient d’autre part. D’abord invoqué par Freud dans la théorie
du refoulement* (1), le contre-investissement est aussi retrouvé dans un grand nombre d’opérations
défensives : isolation, annulation rétroactive, défense par la réalité, etc. Dans de telles opérations
défensives ou encore dans le mécanisme de l’attention et de la pensée discriminative, le contre-
investissement joue aussi à l’intérieur même du système préconscient-conscient.

Enfin Freud fait appel à la notion de contre-investissement dans le cadre de la relation de l’organisme avec
l’entourage pour rendre compte des réactions de défense à une irruption d’énergie externe faisant
effraction dans le pare-excitation (douleur, traumatisme). L’organisme mobilise alors de l’énergie interne
aux dépens de ses activités qui se trouvent appauvries d’autant, afin de créer une sorte de barrière pour
prévenir ou limiter l’afflux d’excitations externes (2).

(1) Cf. Freud (S.). Die Traumdeutung, 1900. G.W., II-III, 610 ; S.E., V, 604-5 ; Fr., 493.

(2) Cf. par exemple Freud (S.). Jenseits des Lustprinzips, 1920. G.W., XIII, 30-1 ; S.E., XVIII, 30-1 ; Fr.,
33-4.

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