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ANALYSE STRATÉGIQUE

& FINANCIÈRE

MASTER 1 FINANCE 2017-2018

GROUPE 14

Natacha BOISHARDY – Caroline GIL – Axel GUYOT – Thibault SALAS


PRÉAMBULE

Déclaration d’Olivier Piou, Directeur général : « Gemalto a franchi une étape importante,
enregistrant des résultats record et en avance sur le plan que nous nous étions fixés : ces trois
dernières années, notre chiffre d’affaires et notre résultat ont affiché une croissance de près
de 40% et de 80% respectivement, tout en conservant une solide position de trésorerie nette.
En 2012, nous avons également signé un grand nombre de contrats long terme dans le
paiement mobile et auprès des organismes gouvernementaux, qui viendront soutenir notre
développement profitable dans le futur. Au vu des opportunités de croissance qui se
présentent à nous, nous avons renforcé les investissements dans nos activités, nous préparant
à la réalisation des ambitions de notre prochain plan de développement à long terme. »
Communiqué de presse du 14 mars 2013.

Philippe Vallée, Directeur général, déclare : « Gemalto a réalisé une croissance de son
chiffre d’affaires au cours du troisième trimestre 2017. L’intégration de l’activité Identity
Management, récemment acquise progresse de façon satisfaisante et a contribué à la solide
performance des Programmes gouvernementaux. Le Machine-to-Machine a également
enregistré une croissance à deux chiffres et la ligne d’activité Protection des Données a
fortement progressé au sein de l’activité Entreprises. Par ailleurs, le marché de la carte SIM
reste sous pression et le processus de normalisation de la demande de cartes EMV se poursuit
lentement aux États-Unis. En ce quatrième trimestre, nous sommes pleinement mobilisés pour
réaliser nos objectifs.

Au cours de l’année, nous avons progressivement fait évoluer notre organisation pour mieux
accompagner nos clients dans leur transformation numérique, et aligner les ressources de la
Société sur ses ambitions stratégiques à long terme qui seront présentées lors de notre
« Strategy Day » en mars 2018. Ce plan prendra en compte les changements profonds de nos
marchés historiques et s’appuiera sur les leviers que nous procurent nos technologies clés ».
Communiqué de presse du 27 octobre 2017.

2
INTRODUCTION

Gemalto N.V. est une société anonyme néerlandaise spécialisée dans la conception et la
fabrication de logiciels. Elle est le fruit de la fusion entre Gemplus, entreprise française, et
Axalto, entreprise néerlandaise. Ses dirigeants ont décidé de lui appliquer le droit néerlandais
afin de bénéficier des avantages fiscaux de ce pays. Leader de la sécurité numérique, ses deux
cœurs de métiers sont l’authentification et la protection. Elle est décomposée en six domaines
d’activités. Cette société produit et exploite également des systèmes de gestion de transactions
et de données confidentielles. Ses principaux clients sont des entreprises de tous genres et des
gouvernements.

L’échec dans la conquête de Morpho a révélé au marché que la taille de Gemalto impacte de
plus en plus son activité. De ce fait, depuis le début de l’année 2017, Gemalto et Thalès
préparaient tranquillement et de façon informelle leur future alliance. Dès septembre 2017,
Patrice Caine, dirigeant de Thalès, et Philippe Vallée, directeur général de Gemalto, ont tout
de suite compris qu’ils défendaient les mêmes idées. Contre toute attente, en décembre 2017,
Atos a lancé une offre publique d’achat sur Gemalto. Cet évènement a alors accéléré ce
rapprochement et Thalès a dû rapidement riposter à cette offre. Après plusieurs jours de
discussions, Gemalto a alors décidé d’accepter l’offre de Thalès.

Ainsi, dans le cadre de notre MSc Finance, nous avons réalisé un diagnostic de Gemalto.
Notre analyse est portée sur l’étude de la stratégie et du marketing de Gemalto ainsi que sur
l’étude financière et boursière de cette entreprise. Nous nous sommes également interrogés
sur l’acquisition de Gemalto par Thalès pour savoir si elle était pertinente.

Dans un premier temps, nous avons examiné la stratégie et le marketing utilisé par Gemalto.
Nous avons alors présenté cette entreprise, réalisé une analyse de l’environnement et ainsi fait
des préconisations pour les futures décisions stratégiques de Gemalto. Puis, nous avons
examiné la situation financière et boursière de cette société afin de déterminer si Gemalto a
une structure financière viable.

3
SOMMAIRE

PREAMBULE 2

INTRODUCTION 3

I. ANALYSE STRATEGIQUE ET MARKETING 6

A. PRESENTATION DE L’ENTREPRISE 6
1. SON HISTOIRE ET SES VALEURS 6
2. LES METIERS DU GROUPE 7
3. LES CHIFFRES CLES 8
4. LES PRINCIPAUX DIRIGEANTS 10
5. GEMALTO, ATOS, THALES, LE RACHAT CONTRE TOUTE ATTENTE 11

B. ANALYSE INTERNE 12
1. LES DOMAINES D'ACTIVITES & LES AVANTAGES CONCURRENTIELS 12
2. LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES 14
3. SA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT 16

C. ANALYSE EXTERNE 17
1. LA DEMANDE : LES PRINCIPAUX CLIENTS & LEURS ATTENTES 17
2. L’OFFRE CONCURRENTIELLE 19
3. L’ENVIRONNEMENT MACRO-ECONOMIQUE AVEC PESTEL 20
4. L’INTENSITE CONCURRENTIELLE AVEC LES 5 FORCES DE PORTER 22

D. SYNTHESE DE L’ANALYSE STRATEGIQUE ET MARKETING 24


1. MATRICE SWOT 24
2. LES RECOMMANDATIONS 25

II. ANALYSE FINANCIERE ET BOURSIERE 26

A. ANALYSE FINANCIERE 26
1. CREATION DE VALEUR 26
2. ANALYSE DE LA POLITIQUE D’INVESTISSEMENT 37
3. ANALYSE DE LA POLITIQUE DE FINANCEMENT ET DE LA STRUCTURE FINANCIERE 39
4. ÉVALUATION ET ANALYSE DE LA RENTABILITE 42

4
B. ANALYSE BOURSIERE 44
1. HISTORIQUE DE L’ENTREE EN BOURSE A AUJOURD’HUI 44
2. ÉVOLUTION DE SON COURS DE BOURSE 46
3. LA POLITIQUE DE DIVIDENDE 48
4. BENEFICE NET PAR ACTION ET PER DE L’ACTION GEMALTO 48
5. ÉVALUATION DE L’ACTION GEMALTO 49
6. PREVISIONS BOURSIERES 52

C. SYNTHESE DE L’ANALYSE FINANCIERE ET BOURSIERE 53


1. CONCLUSION DE L’ANALYSE FINANCIERE ET BOURSIERE 53
2. NOS RECOMMANDATIONS 54

BIBLIOGRAPHIE, SITOGRAPHIE & OUTIL DE RECHERCHE 56

ANNEXES 57

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I. ANALYSE STRATEGIQUE ET MARKETING

A. PRESENTATION DE L’ENTREPRISE

1. SON HISTOIRE ET SES VALEURS

Gemalto, tout est une histoire de fusion.

Tout a commencé en 1988, en France, avec la création de l’entreprise Gemplus, spécialiste


mondiale de la fabrication de cartes à puce, par Marc Lassus. En 2000, le fonds
d’investissement américain Texas Pacific Group, avec l’accord du fondateur de Gemplus,
décide d’intégrer la société en acquérant 26% du capital. Le but de cette acquisition était de
conquérir le marché américain. Ainsi, Texas Pacific Group décide de transférer le siège social
de Gemplus au Luxembourg tout en la renommant Gemplus International.

En juin 2006, Gemplus International et son concurrent néerlandais direct, Axalto, décident de
fusionner en tout égalité. L’objectif de cette fusion est de donner naissance à un leader
mondial, dénommé Gemalto, sur le marché de la sécurité numérique. Cette nouvelle entité
bénéficie d’un positionnement idéal sur ses principaux marchés afin de saisir les opportunités
de croissance. Elle s’empare de 50% de parts de marché. La création de Gemalto permet
également de mettre en commun les compétences des deux sociétés aussi bien en recherche et
développement que dans d’autres domaines comme le secteur commercial et marketing.
Ainsi, le groupe est mieux positionné pour honorer toutes les demandes de son portefeuille de
clients élargi grâce à sa forte présence étendue et à une gamme de produits enrichie.

Lors de cette fusion, le groupe a décidé de calquer la structure juridique d’Axalto sur
Gemalto. Axalto était listée depuis 2004 sur Euronext Paris et incorporée aux Pays-Bas. Or,
en 2013, Gemalto a décidé d’une double cotation de ses actions à la Bourse d’Amsterdam et
de Paris. Ce dernier reste coté à Paris mais son marché de référence a été transféré de Nyse
Euronext Paris à Nyse Euronext Amsterdam. Selon Jean-Claude Deturche, agent des relations
avec les investisseurs chez Gemalto, cette double cotation leur permet de “rentrer dans les
indices des différents pays tout en conservant une bonne visibilité avec la communauté
financière française”. Le groupe a décidé de rejoindre Euronext Amsterdam pour des raisons
stratégiques et fiscales.

6
Gemalto s’articule autour de trois grandes valeurs :

SES CLIENTS La priorité de Gemalto est de répondre aux


besoins de ses clients tout en les prévoyant.

Diversité, travail d’équipe et intégrité est le


SES COLLABORATEURS secret d’une entreprise où il fait bon
travailler.

Technologie + Environnement = Innovation.


L’INNOVATION
L’innovation constante pour répondre de
manière optimale aux attentes des clients.

2. LES METIERS DU GROUPE

Le cœur de métier de Gemalto est la sécurité numérique. En effet, la technologie numérique


est en perpétuelle évolution dans le monde entier. Chaque instant, elle offre de nouvelles
opportunités pour améliorer les transactions et les interactions en ligne et mobiles tout en
modifiant notre façon de travailler et de jouer. De plus en plus de services, comme la
communication, le paiement et l’e-gouvernement, sont accessibles à tous grâce aux différents
appareils connectés. Cette accessibilité augmente les risques de divulgation des données
personnelles, institutionnelles ou encore gouvernementales. Ainsi, Gemalto a décidé de
répondre à cette problématique en se focalisant sur la sécurité numérique.

Le groupe a décidé de servir les entreprises comme Amazon Web Services, Alibaba, les
administrations nationales, les opérateurs mobiles, les banques et les institutions financières,
les éditeurs de logiciels, un grand nombre d’industries à la recherche de gains d’efficacité, de
sécurité et de simplicité ainsi que les
gouvernements du Pérou, du Royaume-
Uni et d’Algérie. Grâce à Gemalto, des
échanges numériques de confiance
peuvent être mis en œuvre tout en
développant des logiciels sécurisés qui
authentifient et protègent ses clients sur
six principaux marchés ci-contre.

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Gemalto développe des logiciels sécurisés afin de les intégrer dans les appareils nomades
pour authentifier les personnes et les objets pouvant y avoir accès. Parmi les services proposés
par Gemalto il y a, par exemple, la connectivité mobile, les services bancaires numériques, le
cryptage des données, l’administration en ligne, la télématique des véhicules et les licences de
logiciels.

3. LES CHIFFRES CLES

Gemalto est une entreprise internationale présente dans 48 pays qui emploie 15 000
collaborateurs et réalise 3.1 milliards de chiffre d’affaires en 2016. Elle évolue dans un
marché très dynamique et qui ne cesse de croître. Dans ce contexte, Gemalto participe à
équiper les nouveaux utilisateurs mais également à les protéger. Selon les prévisions, il
devrait y avoir 38 milliards d’appareils connectés en 2020 et 700 millions de violations de
données. Elle compte de nombreux clients dans divers secteurs : 450 opérateurs mobiles,
30 000 entreprises, 3 000 institutions financières, 100 programmes d’e-gouvernement …
Gemalto se situe donc sur un secteur en pleine expansion.

Du fait de cette activité internationale, il est nécessaire de tenir compte du taux de change qui
varie entre les différentes monnaies et selon les années. Ainsi, nous distinguerons le taux de
change constant du taux de change courant. Le taux de change constant est utilisé pour
comparer deux chiffres sur deux périodes différentes sans tenir compte de l’évolution des
devises. A l’inverse, le taux de change courant démontre l’évolution quotidienne du taux de
change. Nous étudierons donc le chiffre d’affaires à taux de change constant pour pouvoir le
comparer aux années précédentes. Le résultat et la marge sont comptabilisés à taux de change
courant par les entreprises, il faudra donc en tenir compte lors de l’analyse des données.

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Variation en glissement
En millions d’euros annuel
A taux de A taux de Part / CA
Chiffres clés 2016 2015 change change 2016
courant constant
Chiffre d’affaires 3126.5 3121.6 Constant +1%

Résultat 346.9 203.3 +70.6% 11%


d'exploitation

Résultat net 185.7 134.1 +38.5% 6%

Marge brute 1186.6 1140.8 +4% 40%

Pour la période de 2016, la situation financière de Gemalto semble prospère avec une
augmentation de 1% de son chiffre d’affaires et de 38,5% de son résultat net. Néanmoins, en
regardant plus attentivement nous pouvons constater que Gemalto est dans une période de
transformation structurelle. Ses activités historiques telles que les activités “SIM” et
“Paiement” qui représentent 20% et 31% de son chiffre d’affaires sont en perte de vitesse et
ont une croissance négative. Cette baisse dans ses activités est principalement provoquée par
deux facteurs : une importante volatilité dans le domaine des paiements due à la migration
vers la norme Europay Mastercard Visa (EMV) aux États-Unis et le déclin des SIM
amovibles à cause d’une nouvelle génération d’appareils mobiles à venir.

En analysant les communiqués de Gemalto des trois premiers trimestres de l’année 2017,
nous constatons que la situation de Gemalto se dégrade. Ce phénomène entraîne une situation
de pertes globales pour l’entreprise avec une baisse du chiffre d’affaires et du résultat par
rapport à 2016 qui entraine plusieurs « profits warnings ». En effet, les nouvelles activités que
Gemalto tente de mettre en place ont un démarrage plus lent que prévu, ce qui ne permet pas,
pour l’instant, de compenser la baisse toujours plus importante des activités “SIM” et
“Paiement”. Cette situation inquiétante se traduit bien sur le cours en bourse de Gemalto qui
est en baisse de 60% par rapport à sa capitalisation la plus élevée il y a quatre ans.

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4. LES PRINCIPAUX DIRIGEANTS

Gemalto est composé d’un Directeur Général et d’un Comité de direction. Chaque jour,
l’ensemble des directeurs, plus connu sous le nom de Vice-Président Exécutif, sont tenus de
veiller sur les activités de l’entreprise. Le schéma ci-dessous représente les principaux
dirigeants de Gemalto en 2017.

Depuis le 16 octobre 2017, Jacques Tierny, directeur financier, a laissé sa place à Virginie
Duperat-Vergne afin de “poursuivre d’autres activités” selon un communiqué. Ce changement
a surtout pour but d’essayer de regagner la confiance des marchés et de tenter d’inverser le
cours en bourse qui ne cesse de baisser.

Par ailleurs, la gestion, les affaires générales, la direction et la performance de Gemalto sont
directement gérées par le Conseil d’Administration.

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5. GEMALTO, ATOS, THALES, LE RACHAT CONTRE TOUTE ATTENTE

Le 28 novembre 2017, Thierry Breton, président et PDG du leader international de la


transformation digitale, Atos, a adressé une proposition de rachat au conseil d’administration
de Gemalto. Contre toute attente, le 11 décembre 2017, Thierry Breton a décidé de rendre
cette offre publique.

Cependant, Atos ignorait qu’il n’était pas le seul à vouloir se procurer Gemalto. Spécialisée
dans l’électronique de l’aérospatial, l’aéronautique, la défense, la sécurité et le transport
terrestre, Thalès souhaite diversifier son activité. Le leader mondial de haute technologie est
convaincu que l’introduction et l’évolution du numérique au sein des entreprises est un enjeu
majeur pour son activité. Depuis plus d’un an, cette société a analysé en interne les différentes
actions à mener afin de remédier à cette problématique. D’après Patrice Caine, PDG de
Thalès, Gemalto est la seule entreprise à pouvoir répondre à ses besoins. Selon lui, Gemalto
est complémentaire à Thalès.

Depuis 2016, suite à la chute du marché des SIMS et des cartes de paiement, Gemalto peine à
accroitre son marché pour diversifier davantage son activité. Après son échec dans
l’acquisition de Safran Identity & Security, le groupe a du mal à rebondir. En 2017,
l’entreprise a revu à la baisse ses prévisions et a annoncé quatre fois qu’elle ne pourra pas les
atteindre.

Ainsi, dès septembre 2017, Patrice Caine décide, de manière informelle, de rencontrer
Philippe Vallée afin de lui faire part de ses intentions. Rapidement, les deux PDG ont pu
constater qu’ils partageaient la même vision stratégique : créer un leader mondial de la
sécurité digitale en accompagnant les clients les plus exigeants dans leur transformation
digitale. Gemalto et Thalès veulent avoir le monopole de la sécurité digitale.

L’appel d’offre publique d’Atos en décembre 2017 a été un électrochoc pour Philippe Vallée
et Patrice Caine. Atos proposait à Gemalto de l’acquérir au prix de 46 euros par action. Le
groupe a refusé cette offre en la jugeant sous-évaluée.

Sans surprise, le 17 décembre 2017, Thalès et Gemalto ont conclu l’acquisition de celui-ci au
prix de 51 euros par action. De ce fait, grâce au rachat des actions de Gemalto, Thalès détient

11
le droit de vote et donc le contrôle total de Gemalto. Par ailleurs, cette entreprise s’engage à
maintenir, pour une durée de deux ans à compter de la réalisation de l’offre, la marque
Gemalto, la stratégie, la Recherche et Développement et les salariés.

B. ANALYSE INTERNE

1. LES DOMAINES D'ACTIVITES & LES AVANTAGES CONCURRENTIELS

Gemalto permet à tous ses clients de bénéficier d’une expérience numérique sécurisée en
toute facilité. En effet, le groupe a décidé de répartir ses domaines d’activités selon les six
marchés qu’occupent ses clients : services financiers, opérateurs mobiles, Internet des objets,
gouvernements, sécurité des entreprises et monétisation logicielle. Ces différents marchés
reposent uniquement sur deux technologies : l’authentification et la protection qui sont en
totale synergie.

Répartition du chiffre d’affaires par


domaine d’activité

Monétisation
logicielle

Sécurité des Services


entreprises financiers

Gouvernement

Opérateurs
Internet des objets mobiles

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DOMAINE D’ACTIVITÉ AVANTAGE CONCURRENTIEL
STRATÉGIQUE

Gemalto propose aux institutions financières, aux émetteurs de


cartes de paiement et de fidélité et aux opérateurs de transport,
des solutions complètes, innovantes et personnalisées.
Gemalto sécurise l’accès aux réseaux bancaires, de
SERVICES distribution et aux sites de commerce en ligne en proposant
FINANCIERS une authentification forte et un système de signature des
transactions. De plus, le groupe assure la sécurité de la plupart
des paiements mobiles dans le monde. Enfin, il est le seul
fournisseur des réseaux de transport public à être capable de
mettre en œuvre rapidement et facilement une solution Near
Field Communication (NFC) complète.

450 opérateurs mobiles du monde entier et d’autres entreprises


souhaitant intégrer des services mobiles ont décidé de
travailler avec Gemalto pour plusieurs raisons. Tout d’abord,
il déploie rapidement, en toute sécurité et économiquement les
OPÉRATEURS services des opérateurs tout en suscitant la confiance à des
MOBILES points clés de la chaîne mobile. Le groupe propose une
solution unique et modulable pour le paiement sur la facture
de l’opérateur, offre des solutions innovantes pour la
distribution rapide d’applications et protège les données
d’entreprise hébergées dans le Cloud en transformant les
mobiles des clients en appareils d’authentification forte.

Grâce à Gemalto, leader technologique, l’Internet des objets


tient ses promesses en permettant aux fabricants et aux
fournisseurs de rester à la pointe de l’innovation. La
INTERNET DES sécurisation et la confidentialité des utilisateurs d’appareils
OBJETS connectés sont garanties grâce à la protection des données
effectuée par Gemalto. Par ailleurs, ce dernier s’assure que ces
appareils soient régulièrement mis à jour afin de garantir des
performances optimales.

Leader mondial en fournissant des documents de soins de


GOUVERNEMENT santé et des services associés aux gouvernements, Gemalto
aide ces derniers à moderniser la conception de leurs
documents.

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Gemalto protège et contrôle l’accès aux informations sensibles
SÉCURITÉ DES des différentes entreprises mais aussi de certains
ENTREPRISES gouvernements. Chaque jour, grâce à leurs solutions de
cryptage, plus de 80% des virements de fonds dans le monde
sont sécurisés grâce à Gemalto, représentant ainsi plus de
1 000 milliards de dollars.

MONÉTISATION Grâce à ses solutions, Gemalto aide les entreprises à protéger,


LOGICIELLE gérer et monétiser leurs logiciels. Il développe le seul
portefeuille complet de solutions logicielles pour les
particuliers et professionnels permettant de protéger et
distribuer leurs licences.

2. LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES

Gemalto, une expertise internationale


Le groupe est domicilié aux Pays-Bas, à Amsterdam. Cependant, les différentes acquisitions
ont permis à Gemalto d’étendre son activité sur un périmètre géographique beaucoup plus
dense. En effet, il emploie 15 000
salariés dans 49 pays, dont plus de
5 000 en France. Ses produits
équipes deux milliards
d’utilisateurs finaux dans 180 pays.
Le groupe dispose de 118 bureaux,
de 45 centres de personnalisation et
de données ainsi que 17 usines de
production, et pour terminer, 27
centres de développement logiciel.

Sur le premier semestre de 2017, le chiffre d’affaires du groupe a reculé de 8%. En juillet
2017, Gemalto prévoit un plan de restructuration de sa filiale Netsize, en vue de doper la
rentabilité de l’entreprise. Ce plan qui devait être présenté en septembre, prévoyait un
licenciement de 120 personnes au niveau mondial, dont 41 personnes en France, à Meudon.
Finalement, la présentation du plan stratégique est tombée le jeudi 30 novembre. En effet,
Gemalto revoit ses prétentions à la hausse au vu de la mauvaise situation du groupe : ce seront

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un total de 288 postes supprimés dans l’hexagone soit 10% de son effectif français. Seuls trois
des six sites du groupe en France sont concernés : La Ciotat, Gémenos et Meudon. A
l’international, Gemalto prévoit également une suppression de près de 600 postes.
L’entreprise a déjà fusionné deux usines en Chine et fermé son site de Jacksonville aux Etats-
Unis. Grâce au rachat de Thalès annoncé en décembre 2017, les employés concernés pourront
bénéficier d’un accès aux bourses de l’emploi et au programme de mobilité interne de Thalès.

Implantation
Répartition du chiffre d’affaires dans le monde

AMERIQUE ASIE PACIFIQUE

27%
25%
EUROPE, MOYEN-ORIENT
ET AFRIQUE

48%

Effectif en milliers
Gemalto a augmenté son effectif de masse salariale de plus de 25% entre 2013 et 2016. En
2018, nous aurons plus d’informations quant à l’avenir de ses emplois. La moyenne d’âge est
évaluée à 42 ans et l’ancienneté au sein de l’entreprise à 5 ans.

Parité au sein du groupe


Actuellement, la majorité des employés au sein du groupe Gemalto sont des hommes. Cette
constatation se fait aussi bien au niveau de la masse salariale de l’entreprise qu’au niveau de
la direction. Ils représentent 66% contre 34% pour les femmes.
D’après VIADEO, parmi les employés ayant répondu à une enquête, 88% recommandent
Gemalto et 94% ont une vision positive de l’entreprise. Par ailleurs, Gemalto obtient une note
globale de 4,1/5 sur la base de 97 votes. L’enquête a été menée considérant différents critères
comme les conditions de travail, la carrière, la gestion d’entreprise et la culture d’entreprise.

15
3. SA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT

Dépenses de R&D de Gemalto


300 9%
8%
250
7%
200 6%
5%
150
4%
100 3%
2%
50
1%
0 0%
2012 2013 2014 2015 2016

Dépense R&D en Millions € %CA

Grâce au graphique ci-dessus, nous pouvons constater que le montant d’investissement de


Gemalto dans son secteur Recherche et Développement (R&D) est en constante évolution.
Ainsi en 2016, Gemalto a dépensé 8% de son chiffre d’affaires en Recherche et
Développement ce qui correspond à 249 millions d’euros. Le ratio « dépenses en R&D / CA »
permet de démontrer l’importance qu’une entreprise accorde à son innovation.

Pour innover, Gemalto s’appuie sur ses 30 centres de Recherche et de Développement logiciel
dispersés dans le monde. Parmi ses 15 000 salariés, 20% sont employés comme ingénieurs
Recherche et Développement. Cela permet au groupe d’être une des entreprises les plus
innovantes du secteur avec près de 94 brevets déposés en 2016.

En outre, le groupe est également porté sur sa croissance externe. Il utilise massivement le
rachat d’entreprises et de start-up afin d’acquérir des technologies pouvant développer ses
produits actuels ou encore en les intégrant directement en tant que nouvelles innovations. Par
exemple, Gemalto a acquis en 2016 la branche Identity Management de 3M pour 850 millions
de dollars afin de renforcer les synergies avec son activité gouvernementale. Gemalto compte
pousser sa stratégie de développement dans trois domaines précis.

16
§ La sécurité des infrastructures du Cloud
Les consommateurs utilisent rarement les applications installées en local. Actuellement, ils
préfèrent adopter des appareils permettant d’accéder aux services en ligne et ça, sur n’importe
quel appareil. La protection de leurs données en ligne représente un défi important pour
Gemalto.

§ Énergie intelligente et veille intelligente


La croissance exponentielle des mégalopoles pose de nouveaux défis et il devient
indispensable de repenser l’aménagement des villes afin de les rendre plus fonctionnelles et
écologiques. Dans ce secteur, Gemalto compte développer les services de Big Data pour
faciliter les services citoyens et également dans la distribution et l’installation des services
photovoltaïques optimisés.

§ Transaction personnelle intégrée


Après la technologie NFC intégrée aux cartes bancaires et le smartphone pouvant également
servir de paiement sans contact, le groupe souhaite intégrer dans n’importe quel objet ou
vêtement du quotidien la possibilité de payer directement avec ou sans contact. Il travaille
donc sur la sécurité et sur l’éventuelle mise en œuvre.

C. ANALYSE EXTERNE

1. LA DEMANDE : LES PRINCIPAUX CLIENTS & LEURS ATTENTES

Gemalto collabore avec des clients de plus de 180 pays. Le groupe a fait le choix de
segmenter ses clients selon les différents domaines d’activités.

De nombreuses banques font appel à Gemalto pour l’ergonomie


et la sécurité de leurs sites mobiles et applications bancaires.
LES BANQUES ET Mais aussi, pour la sécurité des moyens de paiement
AUTRES MOYENS DE électroniques voire biométriques, ainsi que pour les transactions
PAIEMENTS en ligne. Par exemple, les systèmes de paiement d’Amazon et
Alibaba, deux géants du e-commerce, sont sécurisés par
Gemalto.

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Les cartes SIM, désormais souvent équipées de la technologie
NFC (proposée par Gemalto), sont la clé d’accès à de
nombreuses données personnelles. Un grand nombre
LES OPÉRATEURS d’opérateurs téléphoniques ont alors fait appel à Gemalto pour
TÉLÉPHONIQUES ce service, comme par exemple China Mobile. Cependant, la
perte de vitesse du marché de la carte SIM aux États-Unis met
aujourd’hui Gemalto dans une position délicate.

LES CONSTRUCTEURS Entre smartphones et autres objets connectés, les données


D’OBJETS personnelles de l’utilisateur doivent être sécurisées en toutes
CONNECTÉS/MOBILES circonstances, là encore la technologie de chiffrement de
Gemalto est fortement utilisée.

Plusieurs États sont clients de Gemalto. L’exemple le plus


marquant est l’Estonie. Ce pays, véritable vitrine de
l’e-gouvernement a confié à Gemalto de nombreuses missions
LES en termes de sécurité numérique (vote électronique, carte
GOUVERNEMENTS d’identité et bien d’autres). Plus d’une dizaine d’États dont la
France ont fait appel à Gemalto pour développer les nouveaux
passeports biométriques.

Les chiffrements des données d’entreprises, la sécurisation des


espaces de stockage en ligne qu’ils soient à destination des
LES ENTREPRISES entreprises comme des particuliers, à l’heure des ransomware et
autres logiciels malveillants, est une nécessité pour toutes les
entreprises.

Les voitures intelligentes d’aujourd’hui et de demain sont


vulnérables aux cybercriminels. En effet, les ordinateurs
LES CONSTRUCTEURS embarqués et les intelligences artificielles des voitures
AUTOMOBILES autonomes peuvent être piratés, ce qui peut amener à des
combats judiciaires de responsabilités, tant avec des victimes
potentielles qu’avec des assurances. Il est donc indispensable de
sécuriser au maximum ces véhicules contre toute intrusion
malveillante, c’est un service assuré par Gemalto et plébiscité
par plusieurs constructeurs.

18
2. L’OFFRE CONCURRENTIELLE

Gemalto évolue face à un grand nombre de concurrents présents sur ses différents marchés.
Le secteur dans lequel il prospère est un secteur très compétitif et en plein essor. Cette société
possède des concurrents aussi bien directs, c’est-à-dire qu’ils proposent les mêmes services
et/ou produits que des concurrents indirects qui fournissent des services et/ou des produits
différents répondant aux mêmes besoins.

LES CONCURRENTS DIRECTS LES CONCURRENTS INDIRECTS

IDEMIA (anciennement Oberthur et OT GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon),


Morpho), Symantec, Palo Alto, Atos, Vasco, Paylib, FinTech
NID Security, CISCO, Quectel, Ublox,
Keypasco, PrimeFactors, Kona, Protegrity …

Toutes ces entreprises proposent des services Ce type de concurrents proposent d’autres
et des produits qui sont en concurrence services innovants comme, par exemple,
directe avec Gemalto. Elles sont pour la ApplePay ou Paylib, qui permettent de payer
plupart plus développées que ce soit en dans les commerces sans carte de paiement
termes de chiffre d’affaires ou en nombre en toute sécurité. Ces concurrents profitent
d’employés. Ce sont des entreprises de taille d’innovations que Gemalto n’a pas anticipé.
mondiale qui travaillent aussi bien avec De plus, grâce à leurs tailles, elles ont la
d’autres entreprises que des gouvernements. possibilité d’investir en interne pour réaliser
les mêmes services proposés par Gemalto.

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Les marchés sur lesquels évoluent Gemalto sont actuellement en pleine restructuration. Les
entreprises les moins importantes cherchent à fusionner pour acquérir une masse critique qui
leur permettra de se développer plus rapidement. Et, les entreprises les plus importantes
cherchent à faire des économies pour rester compétitives tout en effectuant des acquisitions
d’entreprises externes. Gemalto, considérée comme une entreprise de taille moyenne, a été
racheté par le leader mondial de haute technologie, Thalès. Cette acquisition lui permet
d’avoir plus de poids sur son marché.

3. L’ENVIRONNEMENT MACRO-ECONOMIQUE AVEC PESTEL

L’analyse PESTEL permet de déterminer l’influence, positive ou négative, du macro-


environnement sur une entreprise et en l’occurrence, dans notre cas, sur Gemalto.

§ L’environnement Politique
Depuis le début de l’ère Internet, la CNIL lutte pour protéger les données des utilisateurs
français. Elle permet également de faire le lien entre la réglementation européenne et la
traduction en droit Français. A ce titre, les entreprises faisant appel à Gemalto doivent
s’assurer que la règlementation est bien respectée. Cette société néerlandaise doit
constamment mettre à jour ses dispositifs de sécurité pour se conformer aux exigences
politiques et gouvernementales.
En 2018, le règlement européen sur la protection des données devra être appliqué, et avec lui
l’apparition du CEPD (Comité Européen de la Protection de Données), nul doute que Gemalto
suivra de très près ce sommet afin de continuer à être leader sur ce marché à l’évolution
continue et extrêmement rapide.

§ L’environnement Économique
Le marché du numérique est un marché en évolution constante qui ne connait pas la crise. De
nombreuses entreprises, 38% d’entre-elles, comme de nombreux gouvernements souhaitent
évoluer avec les nouvelles technologies en numérisant leurs structures et leurs activités. La
quasi-totalité des habitants des pays développés sont numériquement équipés tandis que les
pays en développement se modernisent davantage en équipant leurs populations. Le secteur
du numérique est un secteur à forte valeur ajoutée. Par exemple, en France, il représente 5,5%
de la valeur ajoutée créée.

20
Néanmoins, l’organisation des emplois se retrouve bouleversée par l’économie numérique. En
effet, le numérique modifie considérablement les métiers ce qui engendre une modification
des fonctions : création de nouveaux métiers à forte valeur ajoutée et suppression des anciens
emplois. Ainsi, l’emploi numérique est face à un paradoxe. Ces métiers sont les plus
recherchés alors que le nombre de chômeurs augmente.

§ L’environnement Socio-culturel
Actuellement, nous assistons à une croissance importante du taux d’équipement des porteurs
en termes de carte à puce et de carte SIM. Par exemple, en 2016, 96% des Français détenaient
au moins une carte bancaire. Par ailleurs, les pays en développement ont de plus en plus accès
à la téléphonie.
De plus, l’activité touristique augmente dans les divers pays. Les citoyens sont amenés à
voyager de plus en plus loin grâce à l’évolution des compagnies low-cost. Un grand nombre
de personnes détient un passeport biométrique afin de voyager. Enfin, les différents
gouvernements tentent de moderniser et de digitaliser ses activités.

§ L’environnement Technologique
Le nombre de dépôts de brevets n’a cessé d’augmenter ces dernières années. La Chine est le
pays qui dépose le plus de brevets dans le monde avec plus de 920 000 dépôts en 2014. Du
fait de la concurrence accrue dans ce secteur, le dépôt de brevets est un passage obligatoire.
Les entreprises du secteur numérique investissent massivement dans la Recherche et le
Développement. Fin 2014, 6,4 milliards ont été investis.

§ L’environnement Écologique
Plusieurs entreprises de ce secteur ont mis en place des procédures internes afin de favoriser
l’utilisation d’énergies renouvelables. Elles se sont engagées à les utiliser à 100%.
Néanmoins, un très grand nombre d’entre-elles continuent à exploiter des énergies polluantes.

§ L’environnement Légal
L’une des difficultés principales lorsque l’on parle de sécurité numérique, est la question de la
responsabilité. Cette dernière est au cœur des combats juridiques, pour trouver un ou plusieurs
responsables, lorsque l’humain n’est pas présent. Lorsque l’on parle aujourd’hui de véhicules
autonomes, qui peuvent être piratés et pilotés à distance, le coût humain et financier de la

21
responsabilité peut être très important. Il est donc fondamental pour les sociétés de la sécurité
numérique d’assurer une veille dans les textes juridiques et les jurisprudences. Pour Gemalto,
la difficulté est encore plus grande par sa présence mondiale et le besoin d’être à jour pour les
exigences juridiques de nombreux pays très différents comme la Chine ou les États-Unis.

4. L’INTENSITE CONCURRENTIELLE AVEC LES 5 FORCES DE PORTER

Les cinq forces de Porter permettent d’analyser l’intensité concurrentielle de l’entreprise.

Menace des nouveaux entrants

Pouvoir de négociation Concurrence Pouvoir de négociation


des fournisseurs intra- des clients
sectorielle

Menace des produits de


substitution

Nouveaux entrants : FAIBLE


Actuellement, il apparaît très clairement que la notion de sécurité est corrélée avec le
sentiment de confiance. En effet, pour gagner la confiance du public, notamment lorsqu’on
parle de sécurité numérique, une entreprise se doit d’avoir une certaine notoriété. La sécurité
requiert un niveau de technicité élevé avec des processus technologiques à la pointe. Ainsi, il
est peu vraisemblable qu’une start-up intervienne sur ce marché et vienne détrôner une
entreprise telle que Gemalto qui détient de l’expertise et de l’ancienneté.
Par ailleurs, il se peut que des entreprises déjà implantées dans le numérique, se spécialisent
dans le domaine de la sécurité. A l’image d’Orange Bank qui vient troubler le marché
bancaire avec des offres défiant toute concurrence, et une implantation bien marquée dans les
télécommunications, une entreprise comme Google pourrait développer ses services de
sécurité numériques et entrer en concurrence avec Gemalto.

22
Pouvoir de négociation des clients : MOYEN
Les clients voient arriver sur le marché́ des cartes SIM et cartes à puces, de nouveaux entrants
telles certaines entreprises chinoises ou coréennes. Gemalto est déjà̀ en difficulté dans ce
secteur, cependant, les forces du groupe sont l’innovation et l’évolution qui lui permettent de
garder une longueur d’avance technologique face à ces nouveaux concurrents. De ce côté, les
clients ont peu de possibilité de négociation puisqu’un nouveau service de chez Gemalto est
rarement disponible ailleurs, grâce à l’investissement important en Recherche et
Développement et aux nombreux dépôts de brevets. Cependant, les clients de Gemalto sont
souvent de très grosses entreprises comme les établissements bancaires ou les opérateurs. De
ce fait, ils ont un pouvoir de négociation sur la quantité et peuvent obtenir des prix
intéressants sur les produits communs. Contrairement à un potentiel nouvel entrant, Gemalto
dégage une image rassurante, qui peut valoir son prix lorsque l’on parle de sécurité.

Pouvoir de négociation des fournisseurs : FAIBLE


Du fait de son activité principalement orientée vers les services, Gemalto possède très peu de
fournisseurs. Pour les produits spécifiques ayant un besoin d’approvisionnement comme les
matières premières pour la création d’un passeport, Gemalto impose ses modalités aux
fournisseurs. Une fois les matières premières acquises, le groupe a le savoir-faire nécessaire
pour réaliser l’ensemble des opérations jusqu’au produit fini.

Menace des produits de substitution : MOYEN


En réalisant majoritairement une activité de services, Gemalto est peu touché par l’apparition
de produits de substitution. Gemalto cherche à réduire les risques de produits de substitution
en investissant massivement en R&D afin de conserver son avance technologique tout en
restant compétitif. En revanche, le groupe n’est pas à l’abri de l’arrivée d’un nouveau produit
révolutionnaire et innovant. Comme, par exemple, une application proposant un nouveau
moyen de paiement sans carte de paiement ou encore un produit qui permettrait d’utiliser un
téléphone mobile sans carte SIM.

23
Intensité concurrentielle intra-sectorielle : FORT
Gemalto est sur un secteur d’activité avec une très forte concurrence. Il existe plusieurs
groupes internationaux qui proposent les mêmes produits et services. Il est donc difficile pour
l’entreprise d’arriver à se différencier. De plus, la forte baisse de son principal secteur
d’activité, les SIMS, met Gemalto dans une position délicate. Par contre, l’acquisition faite
par Thalès peut donner plus de moyens et de poids à Gemalto.

D. SYNTHESE DE L’ANALYSE STRATEGIQUE ET MARKETING

1. MATRICE SWOT

FORCES / STRENGTHS FAIBLESSES / WEAKNESSES

Le pôle R&D représente une force L’arrivée du nouveau directeur financier est à
importante de Gemalto permettant de garder double tranchant. Bien qu’il ait un regard
de l’avance par rapport à ses concurrents. neuf pour l’entreprise, il a travaillé dans un
Aujourd’hui il représente 8% de son chiffre secteur complétement différent les années
d’affaires. Cette tendance s’explique avec précédentes, ce qui peut le désavantager.
plus de 94 brevets déposés en 2016.
Comme nous avons pu le remarquer lors de
Gemalto possède peu de fournisseurs liés à notre analyse interne, un tiers du chiffre
une activité majoritairement axée sur le d’affaires de Gemalto est réalisé grâce aux
conseil et le service. De ce fait, ils sont peu services financiers. Toutefois, ce domaine
dépendants de leurs fournisseurs. d’activité est en pleine mutation à cause de la
norme EuroMastercardVisa (EMV). Ainsi,
Le groupe est implanté mondialement et Gemalto doit d’adapter rapidement à cette
touche de nombreux clients comme les norme.
entreprises et les gouvernements. Cela lui
permet de réduire les risques et de diversifier Une trop grande spécialisation sur le marché
sa clientèle. des SIMs poussent Gemalto dans une
situation compliquée pour l’année 2017. Le
Le nouveau directeur financier vient d’être rachat par Thalès viendra peut-être
nommé pour améliorer la situation de compenser cette faiblesse.
l’entreprise et de participer à sa transition. Ce
changement peut apporter regard neuf avec
de nouvelles solutions.

24
OPPORTUNITÉS / OPPORTUNITIES MENACES / THREATS

Les secteurs de l’authentification et de la La nouvelle norme EMV modifie


protection sont en pleine croissance. considérablement les paiements.
Ces secteurs sont des secteurs à forte valeur Ce secteur étant en pleine expansion, de
ajoutée, c’est-à-dire que l’entreprise opère nouveaux concurrents peuvent naître.
une importante transformation de la matière
première aux produits finis. Le marché de la carte SIM est un marché en
perte de vitesse à cause de l’évolution
La fusion et l’acquisition de nouvelles technologique.
entreprises permet à Gemalto de se
développer par croissance externe et Les exigences des investisseurs sont de plus
d’acquérir des nouvelles technologies faisant en plus grandes et les marchés risquent de
ainsi synergie avec celles de son activité. devenir incertain.

De nombreuses activités cybercriminelles ont Une forte présence à l’international


accentué le besoin de protection des augmente les risques de change.
entreprises et des particuliers.

2. LES RECOMMANDATIONS

CONTINUER SON EFFORT DE R&D

En dépit de la forte concurrence sur le marché, Gemalto doit continuer à investir pour innover
et se différencier de la concurrence. Nous conseillons à Gemalto de poursuivre ses importants
investissements en R&D. Ces investissements devraient lui permettre de se relancer tout en se
développant sur de nouveaux marchés.

DÉVELOPPER SES SOUS SECTEURS D’ACTIVITÉ

Gemalto évoluait principalement sur deux secteurs : « SIM » et « Paiement ». Ils sont
actuellement en perte importante de vitesse ce qui pénalise la totalité de l’entreprise. Nous
recommandons au groupe de continuer à poursuivre sa diversification vers de nouveaux
marchés tels que le « Machine to Machine » qui est un secteur porteur et en pleine évolution.
Ce phénomène permettra de réduire les risques liés à ses activités principales.

25
CONTINUER À DÉVELOPPER DES LIENS ENTRE LES PRODUITS
COMMERCIALISÉS

Nous préconisons à Gemalto de continuer à développer des produits qui possèdent des
synergies. Les deux principaux métiers de Gemalto, l’authentification et la protection, sont
complémentaires. Le groupe a donc la possibilité, dans certains secteurs, d’imposer à la fois
ses puces pour l’authentification mais également la protection avec ses solutions de
sécurisation des données.

II. ANALYSE FINANCIERE ET BOURSIERE

Afin de mieux comprendre l’analyse financière et boursière de Gemalto, il est nécessaire de


préciser certaines notions. Pour mieux évaluer ses performances passées et futures, Gemalto
fait un compte de résultat ajusté dans lequel le résultat des activités opérationnelles constitue
la valeur de référence. Ce résultat des activités opérationnelles est un indicateur non GAAP
(c’est-à-dire non défini par la règlementation comptable). Il correspond au résultat
d’exploitation IFRS retraité des amortissements et coûts liés aux acquisitions. Ainsi, les
résultats IFRS et les résultats non GAAP sont complémentaires et il est nécessaire de tenir
compte de ces deux indicateurs pour analyser au mieux la société. Pour le calcul des ratios et
de certains résultats, nous avons fait le choix de ne pas tenir compte des données IFRS et des
données non GAAP mais uniquement des données comptables qui représentent au mieux ce
qui est inscrit au bilan de l’entreprise.

A. ANALYSE FINANCIERE

1. CREATION DE VALEUR

a- Analyse du chiffre d’affaires

26
Évolution du chiffre d'affaires de GEMALTO
de 2012 à 2017 (en millions d'euros)
3 500 €
3 122 € 3 127 €
3 000 €
2 384 € 2 465 €
2 500 € 2 236 €
2 000 €

1 500 €

1 000 €

500 €

- €
2012 2013 2014 2015 2016 2017

Evolution du CA de 2012 à 2016


Evolution du CA du premier semestre de 2012 à 2017
Evolution du CA du deuxième semestre de 2012 à 2016

De 2012 à 2016, le chiffre d’affaires de Gemalto n’a cessé de croitre. Entre 2014 et 2015, ce
dernier a augmenté de 27% en passant de 2 465 M à 3 122 M€. De plus, le chiffre d’affaires
de Gemalto est plus important au second semestre qu’au premier semestre. Durant le premier
semestre de 2014, il a légèrement baissé mais il a aussitôt augmenté dès le premier semestre
de 2015. De ce fait, il est important de s’interroger sur les événements qui ont imputé le
chiffre d’affaires de Gemalto entre 2012 et 2017 afin d’analyser son évolution.

§ 2012, chiffre d’affaires de 2 236 M€

Pour évaluer son chiffre d’affaires, Gemalto a mis en place une analyse sectorielle fondée sur
quatre segments : téléphonie mobile, Machine-to-Machine, transactions sécurisées et sécurité.
Gemalto prend aussi en compte les brevets qui n’ont aucune incidence sur le chiffre
d’affaires. Certains domaines d’activités comme Gouvernement et Sécurité des entreprises se
voient regroupés dans le segment sécurité tandis que la Monétisation Logicielle est présente
dans divers segments tels que la téléphonie mobile et les transactions sécurisées. Ainsi, les
domaines d’activités sont répartis selon les segments de la manière suivante.

27
TÉLÉPHONIE MACHINE-TO- TRANSACTIONS
SÉCURISÉES SÉCURITÉ
MOBILE MACHINE

• Opérateurs • Internet des • Services • Gouvernement


mobiles Objets financiers
• Sécurité des
• Monétisation • Monétisation entreprises
logicielle logicielle

Chiffre d’affaires par segment


Variations en glissement annuel
Exercice Exercice À taux de À taux de change
En millions d’euros 2012 2011 change courant constants
Téléphonie mobile 1 089,6 960 +14% +10%
Machine-to-machine 192,2 174,3 +10% +6%
Transactions sécurisées 568 531,4 +7% +3%
Sécurité 384 309,9 +24% +19%

Selon Olivier Piou, ancien directeur général de Gemalto, le groupe enregistre des résultats
record tout en avançant sur le plan de développement que les dirigeants avaient fixés.

D’une manière générale, en 2012, le chiffre d’affaires a augmenté de 9% à taux de change


constant.
Le segment de la Téléphonie mobile a réalisé la majeure partie de la croissance du chiffre
d’affaires avec une hausse de 10% à taux de change constant. En effet, ce secteur a fait l’objet
d’une demande accrue de produits et de services permettant le paiement mobile partout dans
le monde. Gemalto a su pénétrer dans ce secteur en remportant plusieurs contrats pluriannuels
de grande ampleur avec des géants mondiaux du transfert d’argent comme Western Union ou
encore MoneyGram.

Les segments Machine-to-machine, les transactions sécurisées et la sécurité représentent tous


les trois 51% du chiffre d’affaires. Face à une forte demande des pays en développement,
Gemalto a mis en place de nombreuses solutions complètes qui lui ont permis de répondre
aux demandes du marché. Ces trois segments ont alors contribué à la progression du chiffre
d’affaires grâce aux nombreux contrats souscrits.

28
§ 2013, chiffre d’affaires de 2 384 M€

Chiffre d’affaires par segment


Variations en glissement annuel
Exercice Exercice À taux de À taux de change
En millions d’euros 2013 2012 change courant constants
Téléphonie mobile 1 091,3 1 089,6 +0% +5%
Machine-to-machine 200,3 192,2 +4% +7%
Transactions sécurisées 659,8 568 +16% +20%
Sécurité 416,1 384 +8% +11%

Le chiffre d’affaires de 2013 a augmenté de 11% à taux de change constant par rapport au
chiffre d’affaires de 2012. Selon Olivier Piou, les résultats sont supérieurs aux résultats
attendus au terme du plan de développement 2010-2013. Le chiffre d’affaires de chaque
segment n’a pas cessé d’augmenter en 2013.

Le segment Téléphonie mobile affiche une hausse de 5% à taux de change constant en 2013
tandis qu’en 2012 il avait accru de 10% à taux de change constant. Cette légère baisse est due
à la forte présence de concurrents indiens à propos des services et des produits d’entrée de
gamme proposés. Face à cette intensité concurrentielle, Gemalto a décidé de réduire son
activité dans ce marché afin de se focaliser sur le haut de gamme.

Les segments Machine-to-machine, transactions sécurisées et sécurité représentent 54% du


chiffre d’affaires de Gemalto contre 51% en 2012. Néanmoins, les transactions sécurisées
témoignent d’une performance remarquable avec une augmentation de 20% à taux de change
constant. Cette évolution est due, d’une part, au succès des cartes de paiement à double
interface, paiement de proximité sans contact et paiement traditionnel par carte à puce
sécurisée, et le passage accéléré à la norme EMV dans les pays asiatiques ont augmenté le
nombre de transactions sécurisées. D’autre part, au niveau de la sécurité, les projets
gouvernementaux liés à la gestion des contrôles aux frontières et à l’intégration de l’identité
électronique se sont multipliés. Les entreprises ont aussi pris conscience de l’importance de la
sécurité pour leurs activités et leur réputation.

29
§ 2014, chiffre d’affaires de 2 465 M€

A la suite du plan de développement 2010-2013, Olivier Piou et son équipe de dirigeants ont
décidé de mettre en place un nouveau plan de développement pluriannuel de 2014 à 2017.
Ainsi, l’analyse sectorielle de la société ne repose plus que sur deux segments : Mobile et
Paiement & Identité.

Le segment Mobile regroupe les anciens segments Téléphonie mobile et Machine-to-machine,


c’est-à-dire qu’il centralise les activités liées aux technologies mobiles cellulaires. Le segment
Paiement & Identité rassemble les anciens segments Transactions sécurisées et Sécurité. Ce
segment concentre toutes les activités liées à la sécurité.

Chiffre d’affaires par segment


Variations en glissement annuel
Exercice Exercice À taux de À taux de change
En millions d’euros 2014 2013 change courant constants
Mobile 1 089,6 1 289,5 Constant +2%
Paiement & Identité 1 158,3 1 076 +8% +9%

Une nouvelle fois, le chiffre d’affaires de Gemalto est en hausse de 5% à taux de change
constant en 2014.
Le chiffre d’affaires du segment Mobile augmente légèrement de 2% en 2014. En revanche,
celui du segment Paiement & Identité a augmenté de 9% à taux de change constant. Gemalto
a stabilisé le chiffre d’affaires du segment Mobile en compensant le manque à gagner des
produits et des services milieu de gamme en Amérique latine et en Europe de l’Est avec les
produits et les services haut de gamme. Durant cette année, la société a commencé à déployer
des objets connectés et des éléments de sécurité embarquée qui ont fait croître le chiffre
d’affaires de ce segment. Pour faire face au marché des Services financiers mobiles, elle a dû
proposer des solutions plus adaptées et plus complètes à ce marché. Cette initiative lui a
permis d’augmenter son chiffre d’affaires.

L’augmentation du segment Paiement & Identité est due à plusieurs éléments. D’une part, les
cartes EMV permettent au groupe de rester concurrentiel. Le chiffre d’affaires ne cesse de
croître grâce au déploiement des cartes EMV dans les autres régions du monde comme la

30
Chine et les Etats-Unis. Le chiffre d’affaires sur l’ensemble de l’Amérique a
remarquablement progressé de 38%. D’autre part, au niveau de l’activité Gouvernement, le
chiffre d’affaires a baissé de 2% au Moyen-Orient mais il est resté constant en Europe et en
Afrique. Enfin, les cyber-attaques ont accéléré la demande de solutions de cyber-sécurité.
Ainsi, Gemalto, en vue d’acquérir SafeNet, a signé un contrat exclusif avec ce dernier pour
mieux répondre à la demande et étoffer son offre sur ce segment. Son carnet de commandes
sur le segment e-gouvernement a augmenté.

§ 2015, chiffre d’affaires de 3 122 M€

Selon Olivier Piou, « 2015 illustre le succès de la stratégie de transformation et de


diversification de Gemalto ». Gemalto a vu son chiffre d’affaires augmenter de 16% à taux de
change constant en seulement un an. Cet exploit va au-delà des espérances de l’équipe
dirigeante.

Chiffre d’affaires par segment


Variations en glissement annuel
Exercice Exercice À taux de À taux de change
En millions d’euros 2015 2014 change courant constants
Mobile 1 278,5,6 1 289,6 (1%) (10%)
Paiement & Identité 1 818,4 1 158,3 +57% +45%

Contrairement à 2014, le segment Paiement & Identité a considérablement cru de 45% tandis
que le segment Mobile a chuté de 10%. Cette chute résulte de la fermeture du service de
paiement mobile des opérateurs américains et de la baisse de la demande en Amérique latine
et en Asie des logiciels embarqués et des produits comme la carte SIM. L’activité SIM a
diminué de 17% entre 2014 et 2015.

Le segment Paiement & Identité doit sa forte hausse au dynamisme des ventes de cartes de
paiement EMV et à la rapide diffusion de ces services aux Etats-Unis. Par ailleurs,
l’acquisition de SafeNet en 2014 permet d’incorporer son chiffre d’affaires à celui de
Gemalto en 2015 d’où l’augmentation importante de son chiffre d’affaires.

31
§ 2016, chiffre d’affaires de 3 127 M€

Chiffre d’affaires par segment


Variations en glissement annuel
Exercice Exercice À taux de À taux de change
En millions d’euros 2016 2015 change courant constants
Mobile 1 174,4 1 278,5 (8%) (8%)
Paiement & Identité 1 948,3 1 818,4 +7% +9%

En 2016, le chiffre d’affaires de Gemalto est resté constant par rapport à 2015. Le chiffre
d’affaires du segment Paiement & Identité a légèrement augmenté de 9% comparé à 2015. Ce
phénomène découle de la croissance modérée du Paiement pour les régions Amérique,
Europe, Moyen-Orient et Afrique. La proportion du chiffre d’affaires de l’Authentification ne
cesse de croître. Gemalto a décidé de développer son réseau de partenaires technologiques
afin de renforcer sa couverture commerciale. Ainsi, pour subvenir à la demande croissante du
marché de la cyber-sécurité, le groupe a accentué ses investissements en R&D.

Les conséquences de la fermeture d’un service de paiement mobile aux Etats-Unis se font
toujours ressentir dans le chiffre d’affaires du segment Mobile avec une nouvelle baisse de
8%. Le chiffre d’affaires de l’activité SIM continue lui aussi à décroitre de 19%.

Chiffres d’affaires par région géographique

Exercices Exercice Exercice Exercice Exercice Exercice


2012 à 2016 2012 2013 2014 2015 2016
En millions d’euros

Europe, Moyen-Orient et 1 126 1 156 1 128 1 378 1 366


Afrique (EMOA)
Amérique 678 753 836 1 189 1 178
Asie 431 475 501 554 583
TOTAL 2 236 2 384 2 465 3 122 3 127

32
De 2012 à 2015, le chiffre d’affaires de Gemalto n’a pas cessé de croître en Europe, Moyen-
Orient, Afrique, Amérique et Asie. Néanmoins, en 2016, il a légèrement baissé en EMOA et
en Amérique mais il a continué son augmentation en Asie. Gemalto réalise en moyenne 47%
de son chiffre d’affaires en Europe, Moyen-Orient et en Afrique. En effet, ses principaux
contrats sont dans cette région géographique. La baisse de son chiffre d’affaires en 2016 est
dû à la chute de son activité SIM.

§ Premier semestre 2017, chiffre d’affaires de 1 393 M€

L’année 2017 s’annonce difficile pour Gemalto. Dès le premier semestre, la société voit son
chiffre d’affaires baisser de 8% à taux de change constant.

Chiffre d’affaires par segment


Variations en glissement annuel
Premier Premier À taux de À taux de change
En millions semestre 2017 semestre 2016 change courant constants
d’euros
Mobile 515,6 556,8 (7%) (10%)
Paiement & 875 936,8 (7%) (8%)
Identité

Contrairement aux années précédentes, le chiffre d’affaires des deux segments respectifs
Mobile et Paiement & Identité se voient chuter de 10% et 8% à taux de change constant. Au
premier semestre 2016, l’activité Paiement affichait une hausse de 33% alors qu’au premier
semestre 2017 il recule considérablement de 37%. Cette chute dénonce la normalisation des
cartes EMV chez les clients de Gemalto aux Etats-Unis. La baisse de l’activité SIM se fait
encore ressentir et est constante de 17%. L’intensité concurrentielle de ce marché ne permet
pas à Gemalto de remonter la pente.

Concernant les flux de trésorerie disponibles, appelés aussi free cash-flow, ils se calculent de
la manière suivante :

Cash-flow = EBE – impôt sur le résultat d’exploitation +/- variation du BFR –


investissements + désinvestissements

33
Le free cash-flow sert principalement à évaluer des entreprises et correspond aux flux de
trésorerie générés par l’actif économique. Dans le cas de Gemalto, il reste stable de 2012 à
2014 variant de 221,2 à 221,6. L’investissement dans SafeNet et Trüb explique la hausse
importante du cash-flow passant de 221,6 à 385 millions d’euros. Ces flux de trésorerie ont
été aussi affectés par le programme de couverture de change. Ce dernier a eu un impact
négatif sur les opérations d’exploitation en 2015 avec une baisse de 124 millions d’euros mais
en 2016 il a permis d’augmenter ces flux de 49 millions d’euros.

Les effets du taux de change sont importants pour Gemalto car l’entreprise réalise une forte
activité à l’international. Ses transactions sont principalement effectuées en dollars et ont un
impact sur le chiffre d’affaires. Gemalto établit une comparaison EUR/USD dans ses rapports
annuels afin d’évaluer le taux de change moyen entre les deux monnaies par année. Un taux
de change EUR/USD de 1.11 en 2016 signifie que 1€ = 1.11$. De 2012 à 2016 le taux de
change EUR/USD a évolué comme nous pouvons le constater à l’aide du graphique ci-
dessous.

Évolution du taux de change


1,35

1,3

1,25

1,2

1,15

1,1

1,05

1
2012 2013 2014 2015 2016

Ainsi, le cours de change a en moyenne baissé ces dernières années ce qui est positif pour les
exportations de Gemalto. En effet, un taux de change EUR/USD qui baisse favorise les
exportations car un produit exporté aura un prix inférieur à celui des années précédentes. La
34
société peut vendre plus facilement ses produits en baissant son prix de vente afin d’être plus
compétitive ou augmenter sa marge par produit. Pour se prémunir de la fluctuation du taux de
change, elle a mis en place un programme de couverture des variations de change lui
permettant d’éviter de subir les fortes fluctuations futures. Ce programme semble être prévu
pour durer sur deux ans. Dans cette situation, la société Gemalto ne peut pas être touchée par
une hausse des cours mais elle ne peut pas bénéficier des avantages d’une baisse.

b- Analyse de la profitabilité

Évolution du chiffre d'affaires, marge brute et coût des biens vendus


(en millions d'euros)
3500
3121 3126
3000
2388 2465
2500 2245
1980 1940
2000
1459 1522
1387
1500 1186
1140
858 929 943
1000

500

0
2012 2013 2014 2015 2016
CA Marge brute Coût des biens vendus

La marge brute de Gemalto n’a pas cessé d’augmenter entre 2012 et 2016. Elle est passée de
858 millions d’euros à 1 186 millions d’euros représentant une hausse de 38%. Quel que soit
le chiffre d’affaires de Gemalto, cette société a décidé de toujours appliquer une marge brute
d’environ 38%.

La plus importante évolution de la marge a été constatée en 2015 lors de l’acquisition de


SafeNet et de Trüb. Néanmoins cette croissance est à contraster car l’évolution des coûts,
+30%, a été plus importante que l’évolution de la marge, +21%. En 2016, la société a cherché
à réduire ses coûts. En effet, pour la première fois en cinq ans, la variation des coûts des biens
a été inférieure à celle de la marge malgré un chiffre d’affaires qui stagne.

35
c- Analyse des indicateurs

En millions d’euros 2012 2013 2014 2015 2016


Chiffre d’affaires 2 245 2 388 2 465 3 121 3 126
Analyse dynamique 6% 3% 27% 0%
EBITDA 334,8 369,8 393,4 388,4 545,4
Analyse dynamique 10% 6% -1% 40%
Analyse statique 15% 15% 16% 12% 17%
Dotations aux amortissements 96 87,3 123,2 185,1 198,5
EBIT 238,8 282,5 270,2 203,3 346,9
Analyse dynamique 18% -4% -25% 71%
Analyse statique 11% 12% 11% 7% 11%
Résultat net 201 257,9 220,7 134,1 185,7
Analyse dynamique 28% -14% -39% 38%
Analyse statique 9% 11% 9% 4% 6%

§ EBITDA
Nous pouvons remarquer une augmentation croissante de l’EBITDA de 2012 à 2014 passant
de 334,8 à 393,4. En 2015, la variation d’EBITDA devient négative du fait d’une forte hausse
des charges de vente et de marketing qui impacte les ratios de l’entreprise et de charges de
restructuration pour préparer les futures acquisitions de l’entreprise. En 2016, l’investissement
que Gemalto réalise pour acquérir SafeNet et Trüb fait fortement augmenter son EBITDA de
40%.

En analyse statique, l’EBITDA varie peu et représente en permanence entre 15% et 17% du
chiffre d’affaires. L’entreprise est donc rentable sur le plan de son activité opérationnelle,
c’est-à-dire que ses produits d’exploitation sont supérieurs à ses charges d’exploitation. Cela
nous permet également de confirmer l’effet ciseau que nous avions pu démontrer dans le
graphique précédent entre le chiffre d’affaires, la marge brute et le coût des biens vendus.

§ EBIT
L’EBIT, qui représente l’EBITDA retraité des dotations aux amortissements, suit globalement
la courbe d’évolution de l’EBITDA. Les amortissements n’étant pas pris en compte, il est
davantage influencé par les variations de produits et de charges. Ainsi, la hausse des charges

36
que nous avons vu précédemment à un effet important sur l’EBIT en 2015 avec une baisse de
25% par rapport à 2014. Les restructurations effectuées et la baisse des coûts permettent une
augmentation de l’EBIT de 70% en 2016.

§ Le résultat net
Le résultat net de l’entreprise est en hausse en 2012 et 2013 à cause de l’augmentation
normale de l’activité de l’entreprise. A partir 2014, nous pouvons voir l’impact du
ralentissement de l’activité « SIM » sur le résultat de l’entreprise. Cela entraine des variations
négatives entre les années 2014 et 2016 et cela atteint même une baisse de 39% en 2015. Le
ratio de rentabilité commerciale a baissé de moitié en trois ans passant de 11 à environ 6%.
Bien qu’elle possède toujours un résultat net positif, ce dernier ne cesse de se détériorer.

Nous pouvons donc conclure que même si le résultat net de l’entreprise est positif, la situation
est préoccupante et l’entreprise n’arrive plus à dépasser le résultat record réalisé en 2013.
L’entreprise a des difficultés à se diversifier hors de ses marchés principaux et il faudra voir si
le rachat de Gemalto par Thalès lui permet de réaliser cet objectif.

2. ANALYSE DE LA POLITIQUE D’INVESTISSEMENT

a- État de l’outil industriel

En millions d’euros 2012 2013 2014 2015 2016


Immobilisations corporelles brutes 786,6 785,3 850,8 1 053,7 1 110,8
Immobilisation corporelles nettes 237,4 237,3 279,7 348 329,4
Croissance des immobilisations nettes 6,53% -0,05% 17,88% 24,4% -5,33%
Fonds de commerce (=goodwill) 852,2 850,6 900,8 1 524,9 1 561,7
Immobilisations incorporelles nettes 198,7 202,6 218,1 592,6 564,6

L’investissement le plus important de Gemalto sur ces 5 dernières années est l’achat de
SafeNet et de Trüb en 2015. En effet, les immobilisations nettes de 2012 à 2014 montrent une
politique d’investissement assez faible, avec une part légèrement plus importante
d’immobilisations corporelles, certainement pour la fabrication des différentes puces. Mais en
2015, Gemalto investit massivement en achetant SafeNet grâce à l’émission d’obligations

37
(voir l’analyse de la dette ci-après). L’investissement fait ressortir une part importante
d’immobilisations incorporelles, des logiciels et de la technologie numérique. Gemalto sait
que son avenir réside dans ces logiciels et que la carte à puce va finir par s’essouffler.

Après l’achat de SafeNet, l’investissement redevient nul sur 2016 avec une baisse de valeur
des immobilisations corporelles comme incorporelles. Toutefois au premier semestre 2017,
l’investissement est considérable, avec une hausse des immobilisations incorporelles de
44.5% pour atteindre 815M€. L’entreprise a bien compris la nécessité d’orienter sa croissance
vers la sécurité numérique.

La politique d’investissement de Gemalto a donc été instable pendant 5 ans. Le plan de


développement 2014-2017 fut prudent, puisqu’il s’agissait là d’un moment charnière pour
l’entreprise, dont le cœur de métier s’essouffle rapidement. Gemalto semble avoir choisi la
voie du développement du numérique, et mise sur cet essor du digital pour relancer sa
croissance. C’est peut-être cette vision prudente et quelque peu indécise qui a soulevé des
doutes chez les investisseurs quant à la capacité de Gemalto à rester leader sur ce marché.

b- L’évolution du BFR, FRNG et Trésorerie Nette

Évolution du BFR, FRNG & TN (en millions d'euros)


Besoin en Fonds de Roulement Fonds de Roulement Net Global Trésorerie Nette

1355
1006
997
862 941
810
647 662
449 493
294 353 361

2012 2013 2014 2015 2016


-65
-335

§ Besoin en Fonds de Roulement (BFR)

38
Le Besoin en Fonds de Roulement est en croissance constante, avec un pic en 2014 dû encore
une fois à l’emprunt obligataire et à l’acquisition des sociétés. On constate une corrélation
entre l’évolution du BFR et l’essoufflement progressif du marché de la carte SIM, le délai de
stockage augmente et le marché américain est saturé. De plus, la taille de l’entreprise ne cesse
d’augmenter, et la valeur du BFR augmente d’une part à cause de cette difficulté à écouler les
stocks de cartes, mais également en accumulant les différents BFR des sociétés acquises.

§ Fonds de Roulement Net Global


Le Fonds de Roulement Net Global sur 5 ans a toujours été positif, ce qui montre que la
structure de l’entreprise est saine. L’explosion de la valeur en 2014 est due à l’émission
d’obligations en fin d’année, prévue pour acheter SafeNet et Trüb, or ces achats se sont fait
courant 2015.

§ Trésorerie Nette

La trésorerie de Gemalto a toujours été positive avant 2014. En effet, l’entreprise de nature
prudente a toujours fait attention à fonctionner sur sa propre trésorerie et limiter les frais
financiers. En 2015, suite aux achats des deux société, Gemalto a lourdement investi et pris
sur ses propres deniers en complément de l’emprunt obligataire, la trésorerie s’en retrouve
donc fortement affectée. Avec la conséquence évidente de l’augmentation des frais financiers,
qui viendront réduire le résultat net.

3. ANALYSE DE LA POLITIQUE DE FINANCEMENT ET DE LA STRUCTURE


FINANCIERE

a- Analyse de la liquidité

Le ratio de liquidité générale représente le rapport entre l’actif à court terme et le passif à
court terme. Il indique la capacité de l’entreprise à respecter ses obligations à court terme.

L’actif à court terme comprend l’encaissement, les investissements à court terme, les
dépenses prépayées, les comptes clients et les stocks.

39
Le passif à court terme comprend les dettes de cartes de crédit, les comptes fournisseurs, la
marge de crédit d’exploitation, la tranche de la dette à long terme à rembourser en moins d’un
an, les charges constatées et les impôts à payer.

Plus restrictif que le ratio de liquidité générale, le ratio de liquidité réduite permet de
vérifier quelle est la situation d’une entreprise en situation de stress, lorsqu’elle ne peut pas
écouler ses stocks. C’est pourquoi ceux-ci sont exclus de calcul : le ratio de liquidité réduite
s’obtient en divisant l’actif courant, diminué des stocks, par le passif courant.

Années 2012 2013 2014 2015 2016


Ratio de liquidité générale 2,09 2,33 2,73 1,67 1,94
Ratio de liquidité réduite 1,42 1,61 2,08 1,02 1,33

Globalement, nous pouvons constater une tendance positive du ratio de liquidité générale
entre 2012 et 2014 qui évolue de 30%. Cependant, Gemalto fait face à une chute importante
de ses ratios en 2015 qui s’explique par l’acquisition de SafeNet, la même année, pour un
montant de 665 millions d’euros, financée par de la trésorerie disponible et l’utilisation de
lignes de crédit existantes. Dès 2016, on assiste à une reprise progressive des ratios, avec un
ratio de liquidité générale de 1,94 et un ratio de liquidité réduite de 1,33. Ces indicateurs sont
corrects : en effet, le ratio de liquidité générale est considéré comme raisonnable lorsqu’il est
d’environ 2, ce qui est rassurant. Avoir un ratio supérieur à 1 équivaut à avoir un fonds de
roulement positif ce qui est bénéfique à l’entreprise. En revanche, il n’est pas recommandé
d’avoir un ratio trop élevé, car cela signifie que l’entreprise n’utilise pas suffisamment ses
ressources. A l’inverse, si les dettes à court terme dépassent les actifs à court terme, autrement
dit si le ratio est inférieur à 1, l’entreprise peut ne pas être en mesure de tenir ses
engagements. Ainsi, nous pouvons dire que les ratios de Gemalto sont satisfaisants.

La performance de Gemalto en 2016 illustre la solidité du modèle économique de l’entreprise


et de sa capacité à s’adapter à son environnement.

40
b- Analyse de l’endettement

En millions d’euros 2012 2013 2014 2015 2016


Dettes financières MT/LT 3,7 3,1 398 549,8 557,5
Dettes financières CT 6,6 3,8 168,2 192,6 173,1
Total dettes financières 10,3 6,9 566,2 742,4 730,6
Trésorerie et équivalents de 363 456 1 057 405 663
trésorerie en fin de période
Endettement net 0 0 0 337,4 67,6
Capitaux propres 1 932,3 2 153,5 2 396,2 2 489,5 2 675,4
Taux d’endettement (18,3%) (20,9%) (20,5%) 13,6% 2,5%

En 2014, nous pouvons constater une hausse significative des dettes financières à moyen et
long terme, qui s’explique notamment par l’acquisition d’une société de sécurité de
l’information. En effet, Gemalto a eu recourt à l’endettement pour la première fois en 2014,
dans le cadre de l’acquisition de SafeNet, dont la clôture devait intervenir à la fin de
l’exercice 2014. Gemalto a émis une obligation sur sept ans au taux de 2,1% et partiellement
utilisé les lignes de crédit disponibles, pour un montant total de 55 millions d’euros. Les
autres activités de financement ont dégagé 9 millions d’euros de trésorerie, dont 14 millions
de produits reçus par la Société suite à l’exercice d’options de souscription d’actions par ses
salariés, et – 4 millions d’euros consacrés au remboursement des emprunts.

La clôture effective de l’acquisition de SafeNet est intervenue au début du mois de janvier


2015, et par conséquent, le montant de la trésorerie et des équivalents de trésorerie de
Gemalto s’élevait à 1057 millions d’euros au 31 décembre 2014.

Compte tenu du montant total des emprunts, de 730 millions d’euros au 31 décembre 2016, la
dette nette a été ramenée à 67 millions d’euros, contre 337 millions d’euros à fin 2015. Cette
variation importante de -270 millions d’euros, est due à une forte génération de flux de
trésorerie disponible de l’entreprise au cours de l’année 2016.

c- Structure financière de Gemalto

Tentons de savoir pourquoi Gemalto a eu recourt pour la première fois à l’endettement plutôt
que d’opter pour l’augmentation du capital comme elle l’a fait jusqu’à présent.

41
En milliers d’euros 2012 2013 2014 2015 2016
Charges financières 11 433 6 732 12 421 37 963 34 268

On peut dire que l’impact de l’émission obligataire sur les charges financières de l’entreprise
est important en comparaison à l’actionnariat, habituellement pratiqué. En revanche, nous
notons que la trésorerie de l’entreprise est conservée et que l’émission obligataire a donc été
bien gérée. En effet, compte tenu des emprunts à court et long termes s’élevant à 564 millions
d’euros hors découverts bancaires, la trésorerie nette de Gemalto s’établissait à 493 millions
d’euros au 31 décembre 2014, à 405 millions d’euros en 2015 et 663 millions d’euros en
2016.

Le résultat financier de Gemalto correspond à une charge de 12 millions d’euros contre une
charge de près de 7 millions d’euros en 2013. Les frais financiers augmentent en raison de la
charge d’intérêt de 2 millions d’euros encourue sur l’emprunt obligataire de 400 millions
lancé au cours du troisième trimestre 2014.

Par ailleurs, il est à noter que l’endettement renvoie un signal positif, notamment sur les
actionnaires, car il est une source d’augmentation de la rentabilité financière (théorie des
parties prenantes).

4. ÉVALUATION ET ANALYSE DE LA RENTABILITE

a- Présentation de la rentabilité économique (ROA)

En millions d’euros 2012 2013 2014 2015 2016


Résultat d’exploitation 238,8 282,5 270,2 203,3 346,9
Résultat net 201 257,9 220,7 134,1 185,7
Actifs nets 2 714,7 2 919,2 3 782,4 4 422,5 4 626,8
ROA 7,83% 9,16% 6,59% 3,27% 4,10%

Tout d’abord, entre 2013 et 2015, la rentabilité économique s’est fortement dégradée en
passant de 9,16% à 3,27%. En effet, en 2015 Gemalto a fait l’acquisition de SafeNet au prix
de 665 millions d’euros mais aussi de l’activité documents sécurisés du groupe suisse Trüb
pour 95,5 millions d’euros. Pour acquérir SafeNet, Gemalto a émis 400 millions d’euros
d’obligations et a utilisé 265 millions d’euros de sa trésorerie disponible alors que pour
investir dans Trüb, la société a utilisé 95,5 millions d’euros de sa trésorerie disponible. Ces
42
deux investissements ont augmenté les actifs détenus par Gemalto. Fin 2014, la société avait
une trésorerie nette de 493 millions d’euros et n’était pas endettée mais ces deux acquisitions
ont fait naitre, en fin 2015, une dette de 335 millions d’euro et une chute de sa trésorerie. Ces
investissements expliquent donc la détérioration de sa rentabilité économique.

Dans cette même période, le résultat d’exploitation décroît de 282 millions à 203 millions
entre 2013 et 2015. En effet, en 2015, le segment Mobile, cœur de métier de Gemalto, était à
-10% de taux de change constant tandis que le segment Paiement & Identité affichait un taux
de change constant de +45%. Pour la première fois, le chiffre d’affaires du segment Mobile
était en chute. Les acquisitions ont permis d’augmenter le chiffre d’affaires du segment
Paiement & Identité car les activités des deux sociétés touchent le secteur de la sécurité.
Néanmoins, Gemalto n’a pas pu compenser la perte de son segment Mobile car la
restructuration de sa société n’avait pas été faite. Ainsi, ses charges d’exploitations sont
restées importantes et expliquent la baisse de son résultat d’exploitation.

Par ailleurs, à partir de 2016, la rentabilité économique s’est améliorée en passant de 3,27% à
4,10%. Le résultat d’exploitation a augmenté de 70,63% entre 2015 et 2016. En effet, entre
2015 et 2016, Gemalto a dégagé un chiffre d’affaires quasiment identique d’environ 3 120
millions d’euros. De ce fait, sa trésorerie disponible est passée de 405 millions d’euros en
2015 à 663 millions d’euros en 2016. Ainsi, sa trésorerie disponible permet de compenser ses
dettes financières.

b- Présentation de la rentabilité financière (ROE)

En millions d’euros 2012 2013 2014 2015 2016


Résultat d’exploitation 238,8 282,5 270,2 203,3 346,9
Résultat net 201 257,9 220,7 134,1 185,7
Capitaux propres 1 932,3 2 153,5 2 396,2 2 489,5 2 675,4
ROE 11,12% 12,76% 8,91% 4,81% 5,96%

Entre 2012 et 2013, la rentabilité financière de Gemalto a augmenté de 11,12% à 12,76%.


Cette augmentation peut s’expliquer par la hausse du résultat net et du chiffre d’affaires de la
société. Durant cette période, l’entreprise n’était pas endettée. En revanche, entre 2013 et
2015, la rentabilité financière a baissé de 12,76% à 4,81%. Les capitaux propres n’ont pas

43
cessé d’augmenter durant cette période tandis que le résultat net a chuté de 257 millions à 134
millions d’euros. En effet, comme nous avons pu le constater précédemment, l’acquisition de
SafeNet et de Trüb explique la baisse du résultat d’exploitation et donc du résultat net. A
partir de 2014, l’arrivée de l’endettement vient apporter une charge financière réduisant le
résultat net. Par conséquent, la rentabilité financière s’est détériorée.

En conclusion, jusqu’en 2014 Gemalto a autofinancé ses projets et a effectué des


augmentations de capital. En 2015, l’entreprise a, pour la première fois, fait appel à la dette
pour financer son développement en achetant SafeNet et Trüb. Cela a eu pour effet de réduire
la rentabilité économique et financière sur le court terme avant de repartir à la hausse dès
2016.

B. ANALYSE BOURSIERE

1. HISTORIQUE DE L’ENTREE EN BOURSE A AUJOURD’HUI

Gemalto, est issu de la fusion d’Axalto et de Gemplus International en 2006. Axalto et


Gemplus International étaient déjà côtés en bourse respectivement depuis 2002 et 2004.
Gemalto N.V. fait l’objet d’une double cotation en bourse sur Euronext Amsterdam et
Euronext Paris, dans le compartiment A (grandes capitalisations). Cependant, il est à noter
que la société reste cotée sur Euronext Paris, or son marché de référence est celui d’Euronext
Amsterdam.

Pour rappel, il existe 3 compartiments qui permettent de différencier les capitalisations des
entreprises :
- Compartiment A : Plus d’un milliard d’euros de capitalisation.
- Compartiment B : Moins d’un milliard d’euros et plus de 150 millions d’euros.
- Compartiment C : Moins de 150 millions d’euros.

La capitalisation boursière d’une société est la valeur de marché de ses capitaux propres. Elle
résulte de la multiplication du nombre d’actions composant le capital de la société par le cours
de bourse. 90 423 814 actions composaient le capital de Gemalto au 31 décembre 2016. En
tenant compte du cours de l’action à 54,92 euros, la capitalisation boursière de la société était

44
de 4 966 075 865. Ainsi, avec une capitalisation boursière de près de 5 milliards d’euros,
Gemalto se place dans le compartiment A.

Symbole GTO
Marchés de cotation Double cotation sur Euronext Amsterdam et Paris
Marché de référence Euronext Amsterdam
Code ISIN NL0000400653
Reuters GTO.AS
Bloomberg GTO:NA

Structure : ADR sponsorisé de niveau I

Gemalto a mis en place aux Etats-Unis depuis le mois de novembre 2009 un programme
d’American Depository Receipt (ADR) sponsorisé de niveau I. Chaque action ordinaire de
Gemalto est représentée par deux ADR. Les ADR de Gemalto se négocient en dollars
américains et donnent accès aux droits de vote et aux dividendes attachés aux actions Gemalto
sous-jacentes. Les dividendes sont versés aux investisseurs en dollars américains, après avoir
été convertis par la banque dépositaire dans cette devise au taux de change en vigueur.

Marché de cotation De gré à gré (over-the-counter, OTC)


Ratio (ORD :DR) 1 : 2
DR ISIN US36863N2080
DR CUSIP 36863N 208

La société Gemalto est détenue par 10 actionnaires majoritaires dont Bpifrance Participations
SA /PRIVATE EQUITY/ qui se détache avec une détention à hauteur de 8,28% représentant
un total de 7 488 550 actions.
Thales est détenu par 2 actionnaires majoritaires :
- L’Etat à hauteur de 25,76% pour un total de 54 788 714 actions ;
- Dassault Aviation à hauteur de 24,70% pour un total de 53 531 431 actions.

45
Le reste des actions représentant un total de 105 338 580 sont détenues à 49,53% par d’autres
actionnaires.

On peut constater que le principal actionnaire de Gemalto et Thales est l’Etat. Cependant il ne
détient pas plus de 50% des actions et n’a donc pas le contrôle de l’entreprise, en revanche, il
peut influencer le fonctionnement de celle-ci par son droit de vote.

2. ÉVOLUTION DE SON COURS DE BOURSE

Le 18 mai 2004, jour de l’introduction en bourse de Gemalto, le cours de son action était de
14 euros. Au 31 décembre 2004, le cours de l’action est passé à 19,15 euros. Selon le
graphique ci-dessous extrait du site de Gemalto, entre 2005 et 2011 le cours de l’action était
majoritairement à la hausse. Au 31 décembre 2005, son cours était de 37,58 euros.

Évolution du cours de GTO

www.gemalto.com

Selon le tableau ci-dessous, le cours de l’action de Gemalto a fortement augmenté en 2013 en


passant de 68 euros au 31 décembre 2012 à 80,01 euros au 31 décembre 2013. Cette
croissance démontre une tendance positive pour Gemalto grâce à l’annonce de son nouveau
plan pluriannuel. De 2014 à 2016, son cours n’a pas cessé de baisser en passant de 67,93

46
euros à 54,92 euros. Nous pouvons constater ce même phénomène avec le volume moyen des
transactions quotidiennes sur Euronext.

En euros 2012 2013 2014 2015 2016


Cours le plus haut 75 87,91 91,06 84,87 65,46
Cours le plus bas 37,71 58,20 57,56 53,15 46,98
Cours de clôture 68 80,01 67,93 55,27 54,92
Capitalisation boursière au 31/12
en millions 5 171 7 042 5 978 4 919 4 938
Volume moyen des transactions 385 392 450 344 472 194 435 241 434 905
quotidiennes sur Euronext

Néanmoins, cette baisse n’est présente qu’en fin de période de chaque année. Par exemple,
comme nous pouvons le constater dans le graphique ci-dessous, durant toute l’année de 2014
le cours de l’action a dépassé les 80 euros mais en début et en fin d’année, le cours était
proche des 60 euros. De 2012 à fin 2015, le cours de l’action de Gemalto était bien au-dessus
du CAC 40, représenté par la ligne rouge dans le graphique ci-dessous. A partir de 2016, le
cours de l’action n’a pas cessé de baisser. Durant cette période, le cours de l’action était en
corrélation avec le CAC 40. Le chute en fin 2017 est expliquée par ses résultats trimestriels et
prévisionnels décevants selon Gemalto. Dès l’annonce de l’OPA d’Atos, l’action GTO est
remontée à 46 euros.

47
3. LA POLITIQUE DE DIVIDENDE

En millions d’euros 2012 2013 2014 2015 2016


Résultat net 201 257,9 220,7 134,1 185,7
Dividende 0,34 0,38 0,42 0,47 0,5
Nombre d’action 88,01 88,01 88,01 89 90,42
% dividende / résultat 14,9% 13% 16,7% 31,2% 24,3%
Variation dividende en % 11,8% 11,8% 14,7% 8,8%

Malgré une baisse du résultat net de 2013 à 2015, le dividende de l’action Gemalto continue
d’augmenter. L’entreprise semble raisonner en termes de montant brut de dividende en euro,
et non pas en fonction du résultat. En effet, la proportion de résultat redistribué en dividendes
ne suit pas de logique précise. Les investisseurs peuvent donc continuer à espérer une hausse
du dividende chaque année, même en cas de baisse du résultat. Gemalto tient donc à
conserver ses actionnaires en préservant leur rentabilité, à noter en outre que le cours de
l’action est sur une pente descendante. Cette politique de dividende permet de rassurer les
actionnaires puisque dans un contexte difficile et incertain avec des investissements
colossaux, le dividende versé incite à conserver les actions.

4. BENEFICE NET PAR ACTION ET PER DE L’ACTION GEMALTO

En euros 2012 2013 2014 2015 2016


Bénéfice Net par Action 2,31 2,92 2,49 1,51 2,07
Dividende par action 0,34 0,38 0,42 0,47 0,5
Rendement 0,46% 0,42% 0,56% 0,76% 0,86%
PER 28,22 26,58 26,64 36,12 26,28

Le Bénéfice Net par Action (BNA) nous permet d’effectuer une comparaison entre les
années même si le nombre d’actions a évolué. Dans le cas de Gemalto, nous pouvons voir que
le BNA a baissé entre 2014 et 2015 passant de 2,49 à 1,51 à cause d’une baisse importante du
résultat alors que le nombre d’actions est resté constant.

Le PER (Price Earning Ratio) peut se définir comme le montant que les investisseurs sont
prêts à investir pour un euro de bénéfice. En 2016, le PER de Gemalto de 26,28 nous indique

48
que chaque investisseur est prêt à débourser 26,28 euros pour un euro de bénéfice. Il est
difficile d’analyser un PER sans tenir compte de deux facteurs :

§ Le taux de croissance de l’entreprise


Dans le cas de Gemalto, la croissance a été plutôt positive pour l’entreprise ces dernières
années avec de nombreux investissements et acquisitions. Néanmoins, compte tenu des
dernières informations, les résultats pour l’année 2017 risquent d’être négatifs ce qui pourrait
entrainer une baisse du PER.

§ Le secteur d’activité
Il n’est possible d’analyser que des entreprises qui évoluent dans le même secteur. Dans le
domaine des nouvelles technologies, les entreprises ont tendance à avoir des PER importants
car ils ont des taux de croissance importants.
Avec tous ces éléments, nous pouvons penser que Gemalto a donc un PER surévalué qui
risque de baisser dans les prochains mois pour s’adapter à la conjoncture de l’entreprise.

L’augmentation du dividende par action est en hausse continue depuis 2012 passant de 0,34 à
0,5 soit une augmentation de de 47% en 5 ans. On peut penser que Gemalto souhaite
continuer à fidéliser ses actionnaires malgré les résultats de l’entreprise qui peuvent être
décevants. Il souhaite envoyer des signaux positifs au marché et les dirigeants ont confiance
dans la reprise de Gemalto. Il sera intéressant de voir les dividendes que l’entreprise décidera
de distribuer en 2017.

5. ÉVALUATION DE L’ACTION GEMALTO

a- Par rapport au secteur d’activité

Selon les données de Bloomberg, nous pouvons constater que l’activité de Gemalto est
répartie sur deux secteurs d’activité : sécurité et système d’identification & biométrie. Pour
notre analyse, nous avons décidé de confronter Gemalto à ses deux concurrents directs pour
chaque secteur d’activité. Pour le système d’identification et biométrie, Gemalto devance
Goldpac Group, qui est en seconde position, et Iris Corp, étant en troisième position selon le

49
chiffre d’affaires. Afin d’obtenir des valeurs cohérentes pour l’étude, les cours de l’action
Goldpac Group et Irish Corp ont été respectivement multipliés par 100 et 1 000.

Évolution du cours de bourse du secteur système d'identification &


biométrie
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
2

6
01

01

01

01

01

01

01

01

01
2

2
7/

1/

7/

1/

7/

1/

7/

1/

7/
/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0
01

01

01

01

01

01

01

01

01
Gemalto GOLDPAC GROUP (x100) IRIS CORP BHD (x1000)

Comme nous pouvons le constater ci-dessus, il y a une corrélation des cours de bourse entre
les trois acteurs avec une légère hausse de 2012 à 2014 suivi d’une baisse identique entre
2015 et 2016. L’évolution du cours de l’action de Gemalto ne semble pas être éloignée de la
tendance du secteur. Gemalto générant un chiffre d’affaires dix à vingt-cinq fois plus
conséquent que ses deux concurrents, il est donc normal que sa valeur du cours de bourse soit
plus importante.

Pour le secteur de la sécurité, Gemalto succède Symantec, qui est au premier rang, et Palo
Alto, étant au deuxième rang selon le chiffre d’affaires. La capitalisation boursière de ces
deux concurrents est trois fois supérieure à celle de Gemalto.

50
Évolution du cours de bourse du secteur sécurité (en euros)
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
12

13

13

14

14

15

15

16

16
20

20

20

20

20

20

20

20

20
7/

1/

7/

1/

7/

1/

7/

1/

7/
/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0
01

01

01

01

01

01

01

01

01
Gemalto Symantec Palo Alto

Selon le graphique ci-dessus, Gemalto et Symantec semblent suivre la même tendance tandis
que Palo Alto expose une évolution bien plus importante. L’évolution du cours sur ce secteur
d’activité est cohérente avec l’analyse stratégique et marketing. En effet, cette activité souffre
d’un essoufflement qui a commencé avant 2012. De plus, le rachat de SafeNet et Trüb, qui
ont des activités différentes de Gemalto, a permis de conserver une valeur stable de l’action.

Représentation du bêta sur différentes échelles


1,6

1,4

1,2

0,8

0,6

0,4

0,2

0
15 ans 5 ans 2 ans 1 an 0,5 an

51
L’histogramme ci-dessus représente le bêta de Gemalto sur des périodes différentes allant de
quinze ans auparavant à six mois. Le bêta permet de mesurer le risque de l’entreprise par
rapport à son marché. Les récents évènements de Gemalto comme le plan de suppression de
postes, le changement de directeur financier, l’essoufflement du secteur d’activité principal et
les résultats prévisionnels décevants, font qu’elle est perçue comme une entreprise plus
risquée que la moyenne du marché. En revanche, sur des périodes plus larges, elle demeure
moins risquée puisqu’elle dispose d’une importante expérience dans son domaine. Son
investissement dans le rachat de certaines entreprises lui permet aussi d’acquérir un savoir-
faire dans des domaines différents. Ce phénomène la différencie des jeunes entreprises
étrangères ainsi que des Start-up innovantes. Le secteur semble rencontrer des difficultés sur
un an car le bêta de Gemalto est très faible sur cette période.

b- Par rapport au rachat par Thalès

Comme nous avons pu le constater dans l’évolution du cours de Gemalto, son action est
remontée depuis le 12 décembre 2017 en passant de 32,50 euros à 46,5 euros suite à l’offre
publique d’achat lancée par Atos pour 46,5 euros par action. Puis, à partir du 17 décembre
2017, l’action a encore augmenté en passant à 49,5 euros suite à la proposition supérieure de
Thalès à 50 euros par action. Cette valeur semble légèrement en dessous de la valeur réelle de
l’action de Gemalto comme nous avons pu le constater dans l’évolution de son cours.

6. PREVISIONS BOURSIERES

L’offre publique d’achat lancée par Thalès et acceptée par Gemalto est supposée se
concrétiser courant 2018. Si aucun évènement ne vient perturber cette transaction, l’action
devrait rester à 50 euros. Nous pouvons constater que l’action de Thalès croît constamment
depuis 2014. Les investisseurs font donc confiance à Thalès et à sa capacité à être rentable sur
le long terme. De plus, lors de l’annonce du rachat, l’action de Thalès a fortement augmenté.
Cette dernière a décidé de laisser le contrôle à Gemalto pendant deux ans. Ainsi, nous
pouvons penser que durant cette période l’action GTO restera à un prix stable de 50 euros et,
passé cette période, elle ne pourra qu’augmenter sauf évènement contraire.

52
C. SYNTHESE DE L’ANALYSE FINANCIERE ET BOURSIERE

1. CONCLUSION DE L’ANALYSE FINANCIERE ET BOURSIERE

Analyse financière

De 2012 à 2014, Gemalto était une entreprise saine et en bonne santé financière. En effet, son
chiffre d’affaires a été croissant durant toute cette période. Le Fonds de Roulement Net
Global et le Besoin en Fonds de Roulement était positif et l’entreprise n’avait aucun
endettement. Ainsi, la structure long-terme de Gemalto permet de faire face aux besoins liés à
l’activité et d’accumuler une trésorerie importante. Ses besoins ont donc été anticipés par des
augmentations de capital. La rentabilité financière et économique étaient fortement
croissantes et les ratios de liquidité étaient favorables.

En 2015, Gemalto opte pour une nouvelle stratégie en émettant des obligations afin d’acquérir
deux sociétés spécialisées dans le secteur d’activité dans lequel il souhaite se développer. Cet
investissement a modifié sa structure financière ainsi que ses résultats. Sa trésorerie,
accumulée durant la période précédente, a été utilisée en complément de son emprunt
obligataire. Par conséquent, le bilan de l’année 2015 a été moins bon que les années
précédentes malgré un chiffre d’affaires plus appréciable. Gemalto a subi les nombreux coûts
d’exploitation de ces nouvelles acquisitions avant leur restructuration. Les ratios de rentabilité
et de liquidité témoignent de cet évènement et la trésorerie a été, pour la première fois,
négative. En revanche, à partir de 2016, Gemalto a remonté la pente grâce à la restructuration
des entreprises. En effet, le chiffre d’affaires est resté constant mais les coûts ont été
considérablement réduits et les ratios financiers sont de nouveau à la hausse sans toutefois
atteindre les performances de 2014.

Analyse boursière

Le cours de l’action GTO a suivi l’évolution de l’activité de Gemalto. Les investisseurs ont
confiance en cette entreprise et pensent qu’elle sait exploiter les sociétés qu’elle rachète.
L’enchainement des évènements tels que l’essoufflement du marché de la carte SIM, les
résultats décevants en 2016, le plan de suppression de postes, les prévisions revues à la baisse
pour 2017 et l’importante déception du résultat intermédiaire de 2017, ont fait chuter le cours
53
de son action. Néanmoins, malgré l’actuelle incertitude des investisseurs quant à l’avenir de
Gemalto, la distribution des dividendes, sans rapport avec ses résultats et en perpétuelle
augmentation, permet de les rassurer.

L’acquisition de Gemalto par Thalès a permis de rétablir l’action en adéquation avec la valeur
réelle de l’entreprise. Cet investissement ne peut être que bénéfique pour Gemalto.
L’expertise et l’expérience de Thalès, démontré par l’augmentation constante de son cours de
bourse, traduit une bonne prévision boursière pour Gemalto sur les deux prochaines années,
sans évènements contraires.

2. NOS RECOMMANDATIONS

§ Profiter de l’effet de levier pour continuer sa politique d’investissement


Avec un taux d’endettement de 2.5%, Gemalto est une entreprise très peu endettée, elle a
donc la possibilité de s’endetter pour continuer ses investissements, ce qui lui permettra de
tirer profit de l’effet de levier, ainsi que de conserver, voire d’améliorer, sa rentabilité
financière.

§ Continuer à se diversifier sur de nouveaux secteurs


La crise que subit Gemalto est principalement due à la baisse de ses deux secteurs d’activités
principaux : SIM et Paiement. Ses tentatives de diversification sur de nouveaux secteurs tels
que les programmes gouvernementaux et la sécurité des entreprises n’ont pas réussi à
compenser la baisse de chiffre d’affaires. Gemalto doit donc continuer à investir dans cette
diversification

§ Maintenir sa politique de restructuration et de réduction des coûts tout en


intégrant les économies d’échelle permises par Gemalto
Gemalto a entrepris en 2016 de commencer une politique de réduction de ses coûts des biens
vendus. Cette politique de restructuration a pris plusieurs formes : plan social pour réduire les
effectifs, réduction des charges.
De plus, l’acquisition de Gemalto par Thalès va lui permettre de faire des économies
d’échelle. En effet, un des problèmes de Gemalto était sa taille « moyenne » par rapport à ses
concurrents qui lui ne permettait pas de s’imposer.

54
§ Continuer sa politique de dividende rassurante pour rassurer les investisseurs
Depuis 2012, Gemalto a proposé à ses investisseurs une politique de dividendes rassurante,
ainsi quel que soit la rentabilité de l’entreprise, Gemalto propose un dividende qui est en
hausse constante. Il serait donc intéressant que malgré la situation actuelle de l’entreprise
qu’elle continue à proposer un dividende intéressant afin de rassurer les investisseurs sur la
continuité de l’entreprise sur le long terme.

55
BIBLIOGRAPHIE

• Conseil d’analyse économique. Économie numérique


• Gemalto : résultats de l’exercice 2012
• Gemalto : résultats de l’exercice 2013
• Gemalto : résultats de l’exercice 2014
• Gemalto : résultats de l’exercice 2015
• Gemalto : résultats de l’exercice 2016
• Gemalto : chiffre d’affaires du premier trimestre 2017
• Gemalto : chiffre d’affaires du troisième trimestre 2017
• Brochure Corporate Gemalto

SITOGRAPHIE
• http://www.gemalto.com/press-site/gemplus/2005/corporate/07-12-2005-
axalto_gemplus_combine_fr.htm
• https://www.silicon.fr/bourse-avis-mitiges-sur-gemalto-la-fusion-gemplus-axalto-
13550.html?inf_by=5a046416671db81b598b47a4
• https://investir.lesechos.fr/actions/actualites/gemalto-va-etre-cote-a-amsterdam-et-ne-
sera-plus-eligible-au-srd-864450.php
• https://www.usinenouvelle.com/article/les-cartes-bancaires-et-sim-plongent-gemalto-
dans-la-tourmente.N582913
• https://www.cbanque.com/actu/62221/banques-francaises-les-10-chiffres-quil-faut-
connaitre
• https://www.gemalto.com/france/investisseurs/
• https://www.andlil.com/analyse-de-swot-de-gemalto-149433.html
• https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/pourquoi-
thales-et-gemalto-ont-reussi-leur-operation-de-rapprochement-762051.html

OUTIL DE RECHERCHE
Salle des marchés, INSEEC

56
ANNEXES

Annexe 1 – Bilan de 2012 à 2016

Annexe 2 – Compte de résultat de 2012 à 2016

57
ANNEXE 1 - BILAN DE 2012 à 2016
Gemalto NV (GTO FP) - As Reported
En millions de EUR sauf Par action FY 2012 FY 2013 FY 2014 FY 2015 FY 2016
12 mois se terminant 12/31/2012 12/31/2013 12/31/2014 12/31/2015 12/31/2016
Bilan
Actifs à LT
Immobilisations corporelles - net 237,4 237,3 279,7 348,0 329,4
Autres actifs incorporels 198,7 202,6 218,1 592,6 564,6
Investissements dans affiliées/joint ventures 25,7 49,0 51,7 64,9 48,0
Goodwill 852,2 850,6 900,8 1 524,9 1 561,7
Autres actifs non circulants 48,9 47,4 45,0 45,6 64,6
Actifs d'impôt différés (long terme) 108,0 101,3 144,7 197,2 111,5
Titres de placement disponibles à la vente 0,0 0,0 0,0 — —
Dérivés à l'actif (long terme) 14,3 11,0 2,6 0,3 0,0
Actifs pour la revente (long terme) 13,2 0,0 — — —
Actif non circulant Total 1 485,2 1 499,2 1 642,7 2 773,5 2 679,7
Autres actifs financiers (long terme) — — — — —
Actif circulant
Comptes clients - exploitation — — — — —
Stocks 185,5 204,4 223,6 273,6 245,0
Autres actifs circulants — — — — —
Actifs dérivés (court terme) 19,3 21,4 3,8 18,0 11,4
Total Actif 2 714,7 2 919,2 3 782,4 4 422,5 4 626,8
Comptes clients et autres sommes à recevoir 652,8 737,8 852,7 949,7 1 027,2
Equivalents cash et titres négociables 358,6 456,4 1 059,6 407,7 663,5
Provision pour contentieux juridiques court terme 9,7 3,0 2,3 4,1 —
Total actif circulant 1 216,2 1 420,0 2 139,7 1 649,0 1 947,1
Capitaux propres
Intérêts minoritaires/sans contrôle (capitaux propres)
10,6 5,1 5,5 6,7 5,2
Actions ordinaires 88,0 88,0 88,0 89,0 89,9
Primes d'émission, acquisition, fusion, autres 1 207,2 1 206,9 1 206,9 1 240,2 1 291,8
Actions rachetées (montant) -151,8 -88,0 -55,5 -36,3 -29,0
Bénéfices non distribués (déficit accumulé) 654,8 883,5 1 070,7 1 158,5 1 303,2
Capitaux propres totaux 1 932,3 2 153,5 2 396,2 2 489,5 2 675,4
Actions émises et en circulation 88,0 88,0 88,0 89,0 89,9
Ajustement de change cumulé 0,1 -41,5 -4,0 39,5 74,3
Autres réserves 123,4 99,4 84,6 -8,1 -59,9
Capitaux propres totaux hors intérêts minoritaires1 921,7 2 148,4 2 390,7 2 482,8 2 670,3
Total bilan (dettes + capitaux propres) 2 714,7 2 919,2 3 782,4 4 422,5 4 626,8
Passif LT
Total des passifs non circulants 200,4 156,0 601,1 945,8 944,8
Dette long terme 3,7 3,1 398,0 549,8 557,5
Obligations retraite/post-retraite 80,0 83,0 107,4 122,0 133,1
Passifs d'impôt différés (long terme) 32,0 25,5 46,2 122,8 120,1
Dettes liées aux dérivés (long terme) 0,3 0,8 2,7 6,0 12,6
Autres provisions pour charges et dettes 84,4 43,7 46,9 145,3 121,5
Provisions pour charges, dettes et autres — — — — —
Total passif 782,4 765,7 1 386,2 1 932,9 1 951,4
Passif circulant
Comptes fournisseurs - Exploitation — — — — —
Emprunts court terme 6,6 3,8 168,2 192,6 173,1
Autres passifs circulants — — — — —
Impôts sur bénéfices courus/à payer — — — — —
Dettes liées aux dérivés (court terme) 4,8 4,7 33,2 22,8 69,0
Impôts et sécurité sociale 23,2 32,5 30,8 33,8 31,4
Provisions court terme 7,0 10,6 13,0 19,4 17,3
Comptes fournisseurs et autres 539,4 558,1 539,9 718,6 715,8
Passifs liés à actifs détenus pour la revente 1,0 0,0 — — —
Total passif circulant 581,0 609,7 785,1 987,1 1 006,5
Postes de référence
Réf Cash et équivalents 130,3 96,1 107,6 198,1 156,1
Réf Titres négociables — — — — —
Réf Comptes clients - Exploitation 467,7 523,2 575,9 603,9 679,4
Réf Stocks 185,5 204,4 223,6 273,6 245,0
Réf Charges payées d'avance (CT) 23,7 22,5 21,7 42,1 44,4
Réf Immobilisations corporelles - Brut 786,6 785,3 850,8 1 053,7 1 110,8
Réf Amortissements cumulés 549,2 548,0 571,0 705,7 781,3
Réf Immobilisations corporelles - Net 237,4 237,3 279,7 348,0 329,4
Réf Total actifs incorporels - Net 1 050,9 1 053,2 1 119,0 2 117,5 2 126,3
Réf Autres actifs incorporels 73,7 66,9 71,7 304,6 275,7
Réf Investissements dans affiliées/joint ventures 25,7 49,0 51,7 — —
Réf Goodwill 852,2 850,6 900,8 1 524,9 1 561,7
Réf Brevets/Marque de commerce/Copyrights 35,5 41,9 39,9 158,0 134,2
Réf Autres actifs non circulants 34,8 31,4 27,7 28,9 —
Réf Comptes fournisseurs - Exploitation 207,6 247,1 221,8 225,3 227,2
Réf Obligations de contrats de location-acquisition court
2,5 terme 2,1 1,4 0,2 0,1
Réf Découverts bancaires 0,1 0,3 2,2 2,8 0,5
Réf Emprunts court terme 6,6 3,8 168,2 192,6 173,1
Réf Charges courues 79,0 78,1 88,0 165,7 142,4
Réf Produits différés/comptabilisés d'avance (CT) 51,4 52,7 53,5 119,7 138,8
Réf Obligations de contrats de location-acquisition long
2,1 terme 0,4 0,2 0,1 0,3
Réf Dette long terme 3,7 3,1 398,0 549,8 557,5
Réf Obligations retraite/post-retraite 80,0 83,0 107,4 122,0 133,1
Réf Autres passifs non circulants 12,2 0,3 0,3 77,1 81,8

Réf Intérêts minoritaires/sans contrôle (capitaux propres) — — — 5,2
Réf Actions ordinaires — — — — 89,9

Réf Diverses primes d'émission, acquisition, fusion, autres — — — 1 291,8
Réf Actions rachetées (montant) — — — — -29,0
Réf Bénéfices non distribués (déficit accumulé) — — — — 1 303,2
Réf Actions en circulation 84,1 86,3 86,8 88,1 89,2
Réf Valeur nominale 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00
Réf Actions rachetées (nombre) 3,9 1,7 1,2 0,9 0,7
Réf Matières premières 45,8 62,6 72,9 95,6 87,5
Réf Construction en cours 99,4 98,4 104,0 108,4 96,1
Réf Produits finis 40,3 43,4 46,7 69,6 61,3
Réf Autres stocks — — — — —
Réf Ligne de crédit totale 300,0 445,0 585,0 550,0 580,0
Réf Ligne de crédit disponible totale 300,0 445,0 585,0 550,0 580,0
Réf Obligations min des contrats de location-exploitation
102,0 futurs 95,9 136,5 144,4 133,4
Réf Charges de location - Année 1 22,9 27,5 23,5 30,6 28,2
Réf Charges de location - Après année 5 15,5 14,7 46,8 36,0 25,3
Réf Passif d'impôts différés (LT) 32,0 25,5 46,2 122,8 120,1
Réf Actif d'impôts différés (LT) 108,0 101,3 144,7 197,2 111,5
Réf Provision pour créances douteuses 10,5 10,6 10,1 18,1 18,0
Réf Factures à émettre 60,0 84,5 133,4 143,2 141,5
Réf Capitaux propres totaux — — — — 2 675,4
Réf Location-acquisition totale 4,7 2,5 1,5 0,3 0,4
Réf Titres de placement disponibles à la vente — — — — —
Réf Impôts à recevoir 64,3 73,2 68,3 93,9 92,4
Réf Autres créances à recevoir (CT) 27,2 22,5 41,2 55,0 56,7
Réf Actifs pour la revente (long terme) 13,2 — — — —
Réf Gains et pertes actuariels - Charges de retraites12,1 0,7 20,9 -9,3 21,4
Réf Autres créances à recevoir (LT) — — — — —
Réf Autres créances à payer 169,8 157,4 160,4 174,0 178,7
Réf Dettes liées aux dérivés (long terme) — — — — —
Réf Emprunts 10,2 6,9 566,2 742,3 730,6
Réf Ajustement de change cumulé — — — — 74,3
Réf Amortissement cumulé de goodwill 13,3 13,0 13,9 14,9 15,3
Réf Amortissement cumulé d'actifs incorporels 468,1 850,6 583,9 673,7 753,7
Réf Equivalents cash et titres négociables — — — — —
Réf Goodwill - Brut 826,4 863,6 914,8 1 539,8 1 577,0
Réf Actifs incorporels - Brut 1 519,0 1 574,4 1 702,9 2 791,2 2 879,9
Réf Passifs judiciaires — — — — 4,7
Réf Options attribuées pendant période — — — — —
Réf Options en circulation à la fin de la période 2,5 1,2 0,7 0,5 0,4
Réf Autres provisions pour charges et dettes 21,9 15,3 13,2 33,2 10,7
Réf Autres réserves — — — — -59,9
Réf Comptes clients à recevoir - Brut 478,3 533,7 586,0 622,0 697,4
Réf Impôts à recevoir (LT) 11,2 12,8 14,1 12,0 —
Réf Provision pour garanties 11,2 — 8,5 11,2 6,1
Réf Dépôts bancaires court terme 228,3 360,3 952,0 209,5 507,4
Réf Obligations à payer — — 400,0 400,0 400,0
Réf Immeubles - Net 74,6 80,7 83,7 100,6 91,8
Réf Usines et équipement - Net 157,3 151,2 188,1 230,4 220,5
Réf Terrains et immeubles - Net — — — — —
Réf Terrains - Net 5,6 5,4 7,9 16,9 17,2
Réf Provisions court terme 6,0 10,0 6,2 16,4 13,9
Réf Comptes fournisseurs long terme 20,1 20,4 22,6 — —
Réf Dette en devise étrangère 4,2 0,4 3,4 2,5 8,6
Réf Autres actifs incorporels - Brut — — — — —
Réf Options exercées pendant la période — — — 0,3 0,3
Réf Provisions de restructuration court terme 1,0 0,7 6,7 2,9 3,4
Réf Provisions de restructuration long terme — — 1,7 1,5 1,9
Réf Autres emprunts court terme 1,4 0,0 1,3 0,0 —
Réf Prêts bancaires hors découverts (CT) 2,5 1,5 163,4 189,7 172,5
Réf Dépôts et garanties 2,8 3,2 3,3 4,7 —
Réf Autres emprunts long terme 1,6 2,7 -2,1 149,6 157,2
Réf Amortissement cumulé d'autres actifs incorporels454,8 508,3 569,9 658,8 738,4
Réf Coûts de R&D immobilisées 89,4 93,8 106,5 130,0 154,6
Réf Dépenses de location - années 2 à 5 63,5 53,7 66,2 77,8 79,9
Réf Provision pour impôt sur bénéfice 30,1 7,7 9,0 33,5 22,4
Réf Avances 9,9 12,0 12,2 11,5 12,8
ARDR Options annulées ou perdues — — — 0,0 0,0
Réf Crédits-bails An 1 2,6 2,1 1,4 0,2 0,1
Réf Crédits-bails - total 4,7 2,5 1,6 0,3 0,4
Réf Location-acquisition - Années 2 - 5 2,1 0,4 0,2 0,1 0,3
Réf Valorisation de stock opt - taux ss risque (%) — — — — —
Réf Valorisation de stock opt - Vie attendue (ans) 4,00 3,70 2,90 2,50 1,70
Réf Valorisation de stock opt - Volatil attendue (%) — — — — —
Réf Prix d'exercice moyen (options en circulation) 23,69 24,81 25,08 25,58 26,05
Intérêts sur location acquisition 0,1 0,0 0,1 0,0 0,0
Réf Options au début de la période — — — 0,8 0,5
Réf Nb moyen d'employés à date de fin de période
10 000,00 — — — —
Réf Charges de location - Année 2 — — — — —
Réf Charges de location - Année 3 — — — — —
Réf Charges de location - Année 4 — — — — —
Réf Charges de location - Année 5 — — — — —
Réf Charge d'amortissement 53,5 57,3 61,4 81,1 85,7
Réf Amort et dépréc d'autres actifs incorporels — — — — —
Réf Amortissement d'actifs incorporels — — — — —
Réf Recherche et développement - Net — — — — —
Réf Autres actifs incorporels - Net — — — — —
Réf Stocks - Brut — — — — —
Réf Autres actifs financiers (long terme) — — — — —
Réf Crédits-bails An 5+ — — — — —
Réf Provision pour oblig et coûts de pension — — — — —
Réf Provisions de restructuration — — — — —
Réf Produits différés/comptabilisés d'avance (LT) — — — — —
Réf Actif d'impôts sur bénéfices différées (CT) — — — — —
Réf Actif d'impôts sur bénéfices différées (LT) — — — — —
Réf Passif d'impôts sur bénéfices différés (CT) — — — — —
Réf Impôts sur revenu différés (Passif) — — — — —
Réf Impôts différés - Net — — — — —
Réf Part du capital de société mère — — — — —

Réf Div primes émission, acquisition, fusion, etc de société mère — — — —
Source: Bloomberg
ANNEXE 2 - COMPTE DE RESULTAT DE 2012 A 2016
Gemalto NV (GTO FP) - As Reported
En millions de EUR sauf Par action FY 2012 FY 2013 FY 2014 FY 2015 FY 2016
12 mois se terminant 12/31/2012 12/31/2013 12/31/2014 12/31/2015 12/31/2016
Compte de résultat
Chiffre d'affaires
Revenus 2 245,5 2 388,6 2 465,2 3 121,6 3 126,5
Autres produits d'exploitation — — — — —
Dépenses d'exploitation
Coûts des biens vendus 1 387,6 1 459,5 1 522,1 1 980,7 1 940,0
Dépenses de R & D 141,1 143,4 143,7 188,4 188,6
Charges de vente/marketing/publicité 316,5 332,9 335,2 466,9 481,1
(Profits)/Pertes sur vente d'actifs — -1,1 — — —
Charges de restructuration 7,9 3,5 29,8 49,1 —
Frais généraux et administratifs 147,7 139,2 149,5 168,8 165,1
Marge brute 857,9 929,1 943,1 1 140,8 1 186,6
Resultat d'exploitation 238,8 282,5 270,2 203,3 346,9
(Profits)/pertes sur ventes de société -5,6 — — — —
Autres charges/(produits) d'exploitation - Net -9,5 1,9 -12,6 3,5 4,8
Amortissement des incorporels - relatifs à acquis (avant 21,0
impôts) 26,9 27,3 60,8 —
Unrealized Investments Operating — — — — —
Autres charges d'exploitation — — — — —
Amortissement, dépréciation et provision nets — — — — —
Dépenses hors exploitation
Part dans résultats de sociétés affiliées/joint ventures -1,8 -17,7 0,6 -2,1 -2,1
Autres charges hors exploitation — — — — —
Charges d'impôt (crédits) 28,2 35,2 35,9 30,6 107,5
Produits avant impôt 229,1 293,4 257,1 167,4 293,7
Résultat avant éléments exceptionnels 200,9 — — — —
(Profits)/pertes sur ventes d'investissements — — — — —
Autres pertes (profits) financières 11,4 6,7 12,4 38,0 34,3
Asset Write-Down - Non-Operating — — — — 21,0
Pertes (profits) financières Total — — — — —

Perte/(profit) sur cession d'investissement LT/filiales/associées — — — —
Eléments exceptionnels
Pertes/(Profits) d'activités abandonnées - Net — — — — —
Perte/(profit) de cession d'activités abandonnées — — — 2,7 —
Bénéfices
Intérêts minoritaires/sans contrôle -0,1 0,3 0,6 0,1 0,5
BPA non dilué avant éléments exceptionnels 2,41 3,01 — 1,56 2,09
BPA non dilué 2,41 3,01 2,55 1,53 2,09
Moyenne pondérée des actions - Actions non diluées 83,3 85,6 86,5 87,8 88,7
BPA dilué avant éléments exceptionnels 2,31 2,92 — 1,54 2,07
BPA dilué 2,31 2,92 2,49 1,51 2,07
Moyenne pondérée des actions - Actions diluées 87,1 88,3 88,7 89,1 89,6
Bénéfice après impôt avant minoritaires 200,9 258,2 221,2 134,2 186,2
Moyenne pondérée des actions - Actions diluées et non — diluées — — — —
Résultat net 201,0 257,9 220,7 134,1 185,7
Autres
Résultat global
Ecart de conversion de devises -8,5 -42,5 36,5 40,9 35,7
Profits (pertes) latents sur titres 0,0 — — — —
Variation de la juste valeur des dérivés 33,9 -0,5 -23,1 -97,2 4,8
Ajustements liés aux retraites -10,7 -0,3 -17,7 8,9 -12,5
Autre résultat global — — — — —
Résultat global total 210,0 216,6 228,7 84,3 214,2
Impôts liés à des ajustements de passif pour retraite5,2 min — — — —
Impôts liés à d'autres résultats globaux -11,2 0,7 12,8 -2,8 -0,2
Résultat global attrib aux int mino -0,4 -0,9 1,0 -0,4 -0,2
Résultat net - Résultat global 200,9 258,2 221,2 134,2 186,2
Résultat total global y compris int minoritaires 209,6 215,6 229,7 84,0 213,9
Postes de référence
Réf Charges d'amortissement 20,5 28,4 32,2 41,4 111,3
Réf Charge d'amortissement 53,5 57,3 61,4 81,1 85,7
Réf Autres charges d'exploitation -9,0 2,7 -12,2 3,4 0,9
Réf Charges d'intérêts 4,5 4,2 8,2 18,0 18,2
Réf Opérations de change — — — — —
Réf (Profits)/Pertes sur vente d'actifs -0,5 -1,9 -0,4 0,1 4,6
Réf Write-Down/Dépréciation de l'actif — — — 12,8 5,2
Réf Charges de restructuration 7,9 3,5 29,8 8,9 18,2
Réf Autres charges ponctuelles — — — 4,5 6,2
Réf Part dans résultats de joint ventures/Affiliés — -17,7 0,6 -2,1 -2,1
Réf Produits d'intérêts -3,5 -3,3 -4,3 -3,7 -3,5
Réf Charges d'impôt sur bénéfice (Crédits) 28,2 35,2 35,9 30,6 107,5
Réf Pertes/(Profits) d'activités abandonnées - Net — — — — —
Réf Autres produits -3,2 41,4 28,1 -34,7 -45,6
Réf Obligation de prestation soc projetée 127,3 132,7 167,1 228,2 239,9
Réf Juste valeur des actifs du plan 47,3 49,7 59,7 106,3 106,8
Réf Dividendes par action 0,34 0,38 0,42 0,47 0,50
Réf BPA non dilué avant éléments exceptionnels — — — 1,56 2,09
Réf BPA non dilué 2,41 3,01 2,55 1,53 2,09
Réf Moyenne pondérée actions - non dilué 83,3 85,6 86,5 87,8 88,7
Réf BPA dilué avant éléments exceptionnels — — — 1,54 2,07
Réf BPA dilué 2,31 2,92 2,49 1,51 2,07
Réf Moyenne pondérée actions - dilué 87,1 88,3 88,7 89,1 89,6
Réf Charges de retraites 11,2 11,0 12,6 14,3 10,8
Réf Coûts de prestations 7,3 8,2 8,3 12,6 12,7
Réf Plan de retraite sur(sous-)alimenté -80,0 -83,0 -107,4 -122,0 -133,1
Réf Rdmt attendu des actifs du plan (retraites) % 4,50 4,50 3,75 — 2,70
Réf Taux d'escompte utilisé pour dettes - Retraite % 4,51 3,50 2,70 2,98 1,55
Réf Taux d'augmentation des salaires (pension) - % 3,32 3,50 2,63 2,75 2,65
Réf Rdmt/Pertes réels des actifs du plan (retraites) 2,2 0,4 -3,7 0,8 3,3
Réf Charges pour rémunération en actions 34,8 34,0 55,4 38,6 7,4
Réf Frais de contentieux — — — 17,9 1,5
Réf Charges de fusion/acquisition — — — 5,0 4,6
Réf Amortissement d'actifs incorporels 42,5 57,0 61,8 104,0 112,7
Réf Revenus produit 1 856,6 1 884,7 1 934,9 2 239,4 2 130,4
Réf Revenus Services 392,0 462,6 502,2 916,8 1 041,8
Réf Charges de retraite/prestations post-retraite 34,7 37,2 37,5 47,0 44,8
Réf (Profits)/pertes sur ventes d'investissements — — — — —
Réf (Profits)/pertes sur ventes de société -5,6 — — — —
Réf Charges (crédits) d'impôts sur bénéfices actuelles47,8 41,7 58,0 70,6 52,0
Réf Charges (crédits) d'impôts sur bénéfices différées-19,6 -6,4 -22,2 -40,0 55,5
Réf Gains et pertes actuariels - Charges de retraites 12,1 0,7 20,9 -9,3 21,4
Réf Charges de location/occupation 87,6 83,5 80,4 114,8 115,3
Réf Contribution d'employeur (retraites) 2,4 3,4 3,7 5,8 5,8
Réf Prestations payées (retraites) -4,5 -5,8 -4,7 -9,3 -11,9
Réf Coûts des intérêts (retraites) 6,2 5,5 6,8 1,9 2,6
Réf Rdmt attendu des actifs du plan de retraite -2,1 -2,0 -2,2 -2,4 -2,3
Réf Coûts des matériaux 789,6 829,7 854,5 1 050,6 1 008,2
Réf Pertes (profits) financières Total 11,4 6,7 12,4 38,0 34,3
Réf Gains de change — — — — —
Réf Autres charges de personnel 60,1 56,1 64,6 78,8 44,4
Réf Autres profits financiers — — — — —
Réf Autres pertes (profits) financières 5,7 -5,0 1,3 1,2 0,8
Réf Salaires et assimilés 614,3 629,1 669,2 884,9 905,4
Réf Achats et variation des stocks -18,4 -5,2 -4,7 56,8 21,7
Réf Moyenne pondérée actions potentiellement dilutives3,8 2,7 2,2 1,3 0,9
Réf Autres pertes financières — — — — —
Réf Participation des salariés aux bénéfices — — — — —
Réf Amortissement et dépréciation (vie) — — — 1,0 —
Réf Dépréciation - Coûts des biens vendus 43,4 45,9 49,3 62,0 66,6
Réf Pertes de change hors exploitation — 10,8 7,2 22,5 18,8
Réf Profits de change hors exploitation 4,7 — — — —
Réf Taux d'imposition statutaire - % 34,40 34,40 33,00 — —
Réf Cat d'actifs plan retraite - Actions (Mnt) 20,9 21,5 24,0 22,7 50,4
Réf Cat d'actifs plan retraite - Dette (Mnt) 15,0 15,2 17,6 66,4 24,9
Réf Cat d'actifs plan retraite - Autres (Mnt) 11,4 13,0 18,1 17,2 31,5
Réf EBIT/Résultat d'exploitation non-GAAP ajusté 241,4 347,4 382,7 422,6 452,7
Réf Rémunérations en actions imputables à R&D 3,5 4,1 5,9 3,6 0,8
Réf Rémunérations en actions imputables aux COGS 6,5 7,1 9,1 4,3 4,6
Réf Obligation de transition non reconnue - RBO -0,3 -0,7 -0,2 -0,2 -4,5
Réf Revenus non GAAP 1 984,3 2 388,6 2 465,2 3 121,6 —
Réf Coût des ventes non GAAP 1 239,5 1 452,4 1 513,0 1 905,7 1 860,3
Réf Profit brut non GAAP 744,8 936,2 952,2 1 215,9 1 266,2
Réf Vente et marketing non GAAP 273,7 321,2 315,4 452,2 480,6
Réf Frais généraux et adminsitratifs non GAAP 120,7 127,5 128,9 152,8 145,0
Réf Recherche et développement non GAAP 113,5 139,3 137,8 184,8 187,8
Réf Charges d'exploitation non GAAP -4,5 0,8 12,6 3,5 0,1
Réf Résultat avant impôts Non-GAAP 232,5 358,4 — — —
Réf Marge EBITDA ajustée — — — 17,50 19,00
ARDR Marge brute 38,50 39,20 38,60 39,00 40,50
ARDR Croissance des revenus 11,00 10,00 5,00 16,00 1,20
ARDR Rémunération en actions attribuable aux G&AE14,5 11,6 20,6 16,0 3,4
ARDR Rému actions attrib aux ventes et marketing 14,1 11,7 19,8 14,7 0,5
Réf EBITDA ajusté (éléments uniques) 381,3 434,8 478,6 546,9 593,5
Réf Salaires et prestations sociales des employés — — — — —
Réf Pertes de change — — — — —
Réf Coûts d'installation service non reconnu - RBO 1,8 — — — —
Source: Bloomberg

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