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OUSTANI ABDERRAHMEN
Semestre3
2022-2023
INTRODUCTION
CHAPITRE PRELIMINAIRE FORMATION DU DROIT BUDGÉTAIRE
MODERNE
Chapitre I les sources du droit budgétaire
Chapitre II les principes budgétaires
Droit budgétaire
Les finances publiques sont une branche de droit public qui a pour
objet l’étude des règles et opérations relatives aux deniers publics, ces
opérations concernent les ressources et les dépenses de l’É tat des
collectivités territoriales, et certains établissements publics.
D’autres auteurs preferent utiliser l’expression droit public financier
pour englober le droit budgétaire, le droit fiscal, et le droit de la
comptabilité publique.
L’expression« finances publiques » renvoie non seulement à une
législation, mais aussi à une science relative aux phénomènes financiers,
cette science est le produit du travail commun des économistes et des
juristes qui se sont inspirés également des autres sciences sociales
notamment la sociologie, histoire et la psychologie.
Finances publiques est une expression composée de ‘’finances’’ et
‘’publiques’’. É tymologiquement le mot finance dérive du latin financia
désignant le paiement ordonné par une autorité, en relation avec le verbe
finer : c’est à dire mener à sa fin une transaction, ayant la même source
que le verbe finir, il signifie paiement d’une somme d’argent.
Le mot "finances" est aujourd’hui utilisé au pluriel, il englobe
l’ensemble des opérations de recettes et de dépenses qu’effectuent les
personnes juridiques (sujets de droit)2.
L’adjectif ‘’ publiques’’ limite le cadre d’étude des finances à la sphère
publique, c’est à dire qu’il ya des finances privées, publiques, sociales,
philanthropiques, religieuses…..
Il est difficile parfois de distinguer les finances publiques des finances
privés dans ce contexte de la mondialisation, et des transformations du
1DAMAREY Stéphanie, Termes de finances publiques, Gualino éditeur,2006p 102.
2ISAII,p 27.
rô le de l’É tat , notamment suite à la variété des modes de gestion des
services publics, privatisation, délégation ,partenariat public privé….
Les finances publiques sont une discipline traitant les ressources et les
charges de l’É tat et des administrations publiques en général.
Mais le périmètre des finances publiques qui nous intéresse est limité
au budget de l’É tat (les administrations centrales et leurs services
extérieurs).Les collectivités locales et les établissements publics ne font
pas partie du cours.
4Dahir n°1-15-85 du 20 ramadan 1436 (7juillet 2015) portant promulgation de la loi organique n°113-14
relative aux communes, Bulletin Officiel N° 6440 du 09 Joumada I 1437 (18 Février 2016)
5Dahir n°1-15-83 du 20 ramadan 1436 (7 juillet 2015) portant promulgation de la loi organique n° 111-14
relative aux régions Bulletin Officiel N° 6440 du 09 Joumada I 1437 (18 Février 2016)l’article 165 :
« Le budget est l’acte par lequel est prévu et autorisé, pour chaque année budgétaire, l’ensemble des
ressources et des charges de la région ».
morales de droit public ; en fin cette institution exerce aussi fonction
bancaire.
La loi de finances
La loi de finances de l’année est une loi qui prevoit pour l’année
prochaine un budget approximatif ;c’est à dire des recettes à percevoir ou
à recouvrer d’un coté et des dépenses attendus et eventuelles. Elle
autorise l’execution du budget sur les 12 mois prochains. (voir chapitre
suivants) infra (ci-dessous)
Le terme budget est utilisé dans plusieurs sens selon les objectifs
économiques, politiques , ou gestionnaires visés par son utilisation. Le
champ sémantique relatif au mot budget s’est enrichi récemment par les
expressions utilisant ce terme dans un sens économique (prévision) ou
politique (démocratie financière participative).
-Le budget programme était une forme de présentation des
dépenses publiques qui se voulait scientifique, en application des
expériences de rationalisation des choix budgétaires en France. Inspirées
de l’expérience Américaine du Planning Programming Budgeting Système.
Les budgets programmes ont été appliqués en France depuis 1973.
Leur élaboration commence par la détermination des objectifs et la
définition des moyens puis l’évaluation de l’ensemble des couts et des
effets attendus des programmes.
Le budget économique
c’est une expression utilisée surtout au niveau des finances locales pour
designer, : « un mécanisme participatif de dialogue et concertation, par
lequel les citoyennes et citoyens décident de l’affectation d’une partie des
investissements publics disponibles »6. Inspiré de la constitution et des
dernières lois organiques relatives aux collectivités territoriales le budget
participatif signifie l’implication des citoyens dans la décision budgétaire
locale.
«Un Budget Participatif est un mécanisme (ou un processus) par lequel les
populations décident de l’affectation de toutes ou partie des ressources
publiques disponibles, ou sont associées aux décisions relatives à cette
affectation.»7.
Au niveau national , les formes de participation des citoyens au processus
budgétaire exige la mise leur disposition « une synthèse accessible des effets
des politiques budgétaires et de leur donner l’occasion de participer aux
délibérations sur le budget8
Le budget ouvert est aussi une expression utilisée par les organisations
non gouvernementales nationales et internationales pour mesurer le degré
de transparence des finances publiques et L’accessibilité des citoyens à
l’ensemble des informations budgétaires pertinentes au moment opportun.
6 https://www.collectivites-territoriales.gov.ma/fr/budgets-participatifs
7 Mamadou Bachir KANOUTE,( s /d) Manuel du Budget Participatif en Afrique Francophone, ONU
HABITAT,p20.
8 Voir FMI, code de transparence des finances publiques, 2007,
L’Organisation Internationale pour le Partenariat Budgétaire (IBP) a
construit un indice du budget ouvert qui permet d’évaluer l'état de la
transparence, de la participation du public au processus budgétaire et du
contrô le des budgets.
Cet indice classe les pays après des enquêtes réalisées une fois tous
les deux ans.
CHAPITRE 1
LES SOURCES DU
DROIT
BUDGÉTAIRE 9
5 Le cinquième axe
La nouvelle constitution a consacré les fondements constitutionnels des
finances locales11 et de la décentralisation financière, au niveau
administratif rappelant que la constitution 2011 affirme dès le premier
article que « L’organisation territoriale du Royaume est décentralisée. Elle
est fondée sur une régionalisation avancée »
La loi de finances est une loi spéciale qui est régie par la constitution,
notamment les articles 75-76-77, la spécificité de la loi de finances est
également précisée par la loi organique des finances. En termes de délai,
de procédure, de vote, la loi de finances est particulière.
Mais en tant que source de droit budgétaire, cela nécessite une analyse
du contenu matériel de cette loi, pour la comparer à la loi ordinaire.
13TALLINEAULucille , la loi organique du 1 aout 2001 et le droit constitutionnel des publiques, RFFP
n°79,Septembre,2002 .
14MËMENTOS LMD - Finances Publiques 2016,p23.
Au Maroc,les lois organiques de finances depuis les premières décisions
de la chambre constitutionnelle sont intégrées dans le bloc de
constitutionnalité : c'est-à -dire que le contrô le de constitutionnalité des lois
de finances ou des lois ordinaires s’exerce au regard des principes et
dispositions contenus dans la loi organique des finances. Toute loi de
finances qui n’est pas conforme à la lolf est aussi contraire à la constitution.
Les tribunaux administratifs ont été créé par dahir n° 1-91-225 (10
septembre 1993) portant promulgation de la loi n° 41-90, Les cours d'appel
administratives15 sont compétentes pour connaître, en appel, des jugements
rendus par les tribunaux administratifs et des ordonnances de leurs
présidents.
La cour des comptes vérifie et juge les comptes présentés par les
comptables publics, La cour exerce une fonction juridictionnelle en matière
de discipline budgétaire et financière à l'égard de tout responsable, de tout
fonctionnaire ou agent de l'un des organismes soumis au contrô le de la cour
qui enfreint la législation budgétaire et comptable ou celle relative aux
marches publics ou ceux qui ont procuré à eux-mêmes ou à autrui un
avantage injustifié en espèces ou en nature.
Les arrêts de cour relatifs à la discipline budgétaire constituent
certainement un enrichissement du droit budgétaire.
La gestion des finances publiques des É tats fait l’objet des rapports d’évaluation
et analyses comparatives, car les bailleurs de fonds ont besoin de suivre la bonne
utilisation des emprunts et dons accordés aux pays en développement, la
soutenabilité des budgets des pays bénéficiaires de l’aide.les investisseurs ont
besoin d’informations fiables sur les déficits budgétaires, l’inflation, la pression
fiscale. D’ailleurs, la comparaison nécessite une certaine uniformisation des
normes de statistiques et de présentation des budgets, la classification des
dépenses et recettes.
Les standards internationaux en matière des finances publiques sont
focalisés surla bonne gouvernance des finances publiques. La bonne
gouvernance est une gestion basée sur la participation, la transparence, la
responsabilité et la reddition des comptes.
Ces principes sont nés en France au 19 siècle, ils ont été consacrés par
les différentes lois organiques des finances et ils ont évoluéau fil des temps
selon les conceptions politiques et économiques relatives aux politiques
budgétaires.
Ces principes sont traduits par des obligations concrètes aux pouvoirs
publics aux administrations et aux gestionnaires.
I -L’UNITÉ
Budget général de l'É tat comprenait trois parties ;La première partie
concerne les dépenses ordinaires de l'É tat et aux ressources nécessaires
pour les couvrir.
La deuxième partie comprend les dépenses financées par des emprunts
au cours de l'exercice et les prélèvements opérés pour y faire face sur le
compte hors budget de la réalisation des emprunts.
AMÉNAGEMENTS DE L’UNITÉ
Exceptions au principe
si l’impô t est globalement versé au budget général, certaines ressources
(redevances, taxes, produits des cessions des terrains domaniaux,
dons…)sont versés a des budgets spécifiques en relation directe avec la
recette et le texte créant la ressource.
L’affectation des recettes est appliquée pour certaines recettes, et ces
exceptions sont autorisées par la loi organique des financesou par la loi de
finances
27 JEZE Gaston l budget p 83.
Selon l’article 8 de la LOLF : « certaines recettes peuvent être affectées à
certaines dépenses dans le cadre des budgets des services de l'Etat gérés de
manière autonome, des comptes spéciaux du Trésor ou de procédures
comptables particulières »
a- SEGMA
Ces services dérogent également au principe de la non affectation, car
leurs ressources ne sont pas versées au budget général, mais elles sont
réutilisées pour couvrir leurs dépenses.
b- CST
Certaines taxes et redevances sont versées aux CST, ces comptes sont une
exception au principe de la non affectation, ainsi Les comptes d'affectation
spéciale retracent les recettes affectées au financement d'une catégorie
déterminée de dépenses et l'emploi donné à ces recettes.
les lois de finances versent une partie des impô ts de l’É tat aux
collectivités territoriales à travers des CST. Ces recettes affectées constituent
des prélèvements sur recettes du budget général il s’agit,entre autres, des
parts suivantes :
30% de la taxe sur la valeur ajoutée, 5% de l’impô t sur les sociétés, 5% de
l’impô t sur le revenu.
c- FONDS DE CONCOURS
Selon l’article 34 de la loi organique de finances : Les fonds de concours
sont des sommes versés par des personnes morales autres que l'Etat ou
physiques pour concourir avec ceux de l'É tat à des dépenses d'intérêt public
sont directement portés en recettes du budget. Un crédit d'égal montant peut
être ouvert en addition aux crédits accordés par la loi de finances.
L'affectation des fonds de concours et les modalités de leur utilisation
doivent être conformes à ce qui est convenu avec la partie versante ou le
donateur. (C’est le cas aussi pour les dons et legs).
d- Enfin signalant l’existence de certains prélèvements qui ne sont pas
verses á l’É tat ou aux collectivités locales ni certains établissements publics,
il s’agit de la parafiscalité, ces taxes parafiscales constituent une exception
injustifiées pour le principe, elles ne sont pas recensées ni mesurées, elles
échappent au pouvoir législatif.
III- LA SPÉCIALITÉ DES CRÉDITS
Laspécialité des dépenses publiques ou des crédits est un principe
classique des finances publiques, il concerne les modalités de l’autorisation
budgétaireaccordée au parlement.
Historiquement la question s’est posée sur forme et le contenu de la
dépense, s’agit-il d’autoriser globalement un montant à dépenserau
Gouvernement ou de détailler l’autorisation selon des rubriques et suivant
les Ministères et les structures administratives.
une autorisation globale a été appliquée sous forme ‘’d’abonnement’’
:« Le Parlement passe alors avec l’exécutif une sorte d'abonnement; moyennant
une somme fixéeà forfait sur le vu d'un état estimatif présenté par les
ministres, lesAssemblées s'en remettent entièrement au gouvernement du
soind'assurer le fonctionnement des servicespublics ; à la seule condition de
ne pas dépasser le chiffre global qui lui a été alloué, le Gouvernement a toute
latitude pour déterminer le moulant de la dépenseà faire pour chaque
service’’jeze)p121.
Ce système enlève le pouvoir au parlement et réduit son contrô le sur le
gouvernement, ce système a été abandonné pour un système de la
spécialitédes crédits c’est-á -direque l’autorisation parlementaire est
accordée selon des chapitres des paragraphes lignes, qui précisent le
montant et la destination des crédits.
Cetterépartition doit être respectée par le gouvernement et toute
modification nécessite une autre autorisation.
la structure du budget est ainsi déterminée d’une façondétaillée, sous
forme d’une nomenclature qui doit êtreexécutée par l’administration sous le
contrô le des comptables de l’É tat.
Certes on ne peut pas tout prévoir, la législationbudgétaire a prévu des
mécanismes de modification de la répartition des crédits par la loi de
finances de l’année. Ainsi, déjà le doyen allixa posé la problématique au
début du siècle dernier :
« Il faut que la spécialité dans le vote des dépenses pénètresuffisamment loin pour que
les Chambres indiquent avec assez deprécision les usages auxquels elles entendent que les
crédits soient employés.
Il faut, d'autre part, que la spécialité n'aille pas jusqu'à enleverà l'administration toute
espèce de libre disposition des fonds qui luisont accordés. Le tout revient à grouper les
dépenses par catégories demôme nature, ni trop larges ni trop étroites, qui feront, chacune,
l'objetd'un vote»p22.
Le budget de l’É tat comme il sera exposé dans les pages suivantes, est
reparti sur trois titres chaque titre est repartie sur des chapitres subdivisés
en articles paragraphes et lignes.
Depuis 2015, la loi organique des finances a prévu assouplissement de
cette nomenclature en supprimant les articles, les paragraphes et les lignes.
Ainsi, l’’article 38 : « Les dépenses du budget général sont présentées, à
l'intérieur des titres, par chapitres, subdivisés en programmes, régions et
projets ou actions »
Actuellement dans l’objectif de responsabiliser les gestionnaires, les
reformes budgétairestendent a globaliser les crédits et réduire le principe de
la spécialité des crédits qui était jugée trop compliquée par les contrô les
formels et la rigidité d’une nomenclature basée sur les moyens au détriment
des résultats et objectifs attendus de l’administration.
I- L’ANNUALITÉ
Article 3
La loi de finances de l'année prévoit, évalue, énonce et autorise, pour chaque
année budgétaire, l'ensemble des ressources-et des charges de l'État
28 Dahir n° 1-00-195 du 19 avril 2000 portant promulgation de la loi organique n° 14-00 ; B.O. n° 4788 du
20 avril 2000.
Techniquement, l’exécution doit suivre l’annualité de la loi de
finances ainsi les agents chargés de l’exécution du budget doivent clore
un exercice dans 12 mois qui correspondent au cycle économiques et
agricoles.
Mais certaines ressources ou dépenses peuvent se rapporter á des
années différentes, ce qui pose le problème de leur rattachement
comptable.
Deux méthodes sont utilisées pour rattacher les opérations financières:
-un système de l’exercice :on rattache les opérationsbudgétaires á
l’année de leur naissance juridique l’engagement pour les dépenses et la
constatation pour les recettes.
-un système de la gestion :qui consiste à rattacher les opérations a
l’année de leur réalisationmatérielle, imputer les dépenses à l’année de
leur paiement et les recettes á l’année de leur encaissement.ce système
est adoptée par la législation marocaine toutefois depuis 2015 la LOLF
a prévu d’appliquer en parallèle le système de l’exercice dans le cadre
de la comptabilité d’exercice.
Ainsi pour la comptabilité budgétaire :
-les recettes sont prises en compte au titre de l'année budgétaire au
cours de laquelle elles sont encaissées par un comptable public;
-les dépenses sont prises en compte au titre de l'année budgétaire au
cours de laquelle les ordonnances ou mandats sont visés par les
comptables assignataires; elles doivent être payées sur les crédits de
ladite année, quelle que soit la date de la créance. (Article 32)
Quant à la comptabilité générale elle est fondée sur le principe
de la constatation des droits et obligations. Les opérations sont
prises en compte au titre de l'exercice auquel elles se rattachent,
indépendamment de leur date d'encaissement ou de paiement
Si cette dernière pratique constitue un prolongement de l’annualité,
en réalité ce principe a été entement remodelé par la loi organique des
finances.
Programmation triennale :
Le cadre annuel ne permet pas d’avoir une visibilité claire sur les
politiques publiques et empêche une meilleure performance des
dépenses publiques, ainsi la LOLF a consacré la programmation
triennale (sur trois ans) pour faciliter le pilotage des finances publiques
afin de garantir la soutenabilité budgétaire.
La PBT : « permet, primo, d’assurer la discipline budgétaire globale à
travers la conformité du budget avec les possibilités financières de l’Etat
et les contraintes du cadre macroéconomique.
Secundo, d’allouer efficacement les ressources, en conformité avec
les priorités stratégiques nationales ainsi qu’avec les politiques
sectorielles. Tertio, de garantir la prestation des services publics de
qualité au moindre coû t.
-Accroitre la responsabilisation des gestionnaires et leur offrir une
meilleure prévisibilité : La PBT fournit aux gestionnaires un cadre pour
le suivi de la performance de leurs programmes en termes d’efficacité,
Chargé d'une part de centraliser les budgets des dépenses de ses collègues, en y
ajoutant le sien, et d'autre part de dresser lui-même le budget général des recettes, il
lui appartient de faire cadrer les évaluations de dépenses et les évaluations de recettes,
de réaliser, en un mot, l'équilibre du budget, en cherchant les économies possibles ou
les compléments de recettes nécessaires pour l'obtenir. Voilà la mission essentielle et
redoutable du ministre des finances. Il est, comme on l'a dit, le Ministre de l'équilibre »
Edgard ALLIX,1907
Lasincérité comme terme a été utilisée par plusieurs auteurs des finances
publiques dans le début du 20 siècle, en tant que concept il a été construit
pas la jurisprudence du conseil constitutionnel français avant sa
consécration par la loi organique relative aux lois de finances française en
2001, puis par la loi organique relative à la loi des finances marocaine en
2015.
La sincérité budgétaire
Le projet de loi de finances présente une évaluation des ressources et des charges,
cette prévision est basée souvent sur des hypothèses économiques qui prennent en
considération les données nationales et internationales ce afin de concevoir un équilibre
prévisionnel proche de la réalité.
« Les lois de finances présentent de façon sincère l'ensemble des ressources et des
charges de l'État. La sincérité des ressources et des charges s'apprécie compte tenu des
informations disponibles au moment de leur établissement et des prévisions qui peuvent en
découler ».
Pour qu’une loi de finances soit sincère, il faut qu’elle soit basée sur des
informations fiables et actualisées qui ne sous-estiment pas les dépenses et
qui ne surestiment pas les ressources. Si des changements ont affecté
l’équilibre prévu dans le budget, il faut procéderá une loi de finances
rectificative.
Le conseil constitutionnel a estimé,aussi : « la sincérité ‘’budgétaire’’ se
caractérise par une absence d'intention de fausser les grandeslignes de
l'équilibre déterminé par la loi de finances»30.
DOCUMENT Note de présentation PLFR 2020
C'est ainsi qu'il a été procédé à la création d'un Compte d’Affectation Spéciale
intitulé"Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus - Le
Covid-19" pour faireface aux dépenses exceptionnelles et soutenir les secteurs
sinistrés par la crise. Cecompte a pour objet de prendre en charge les dépenses
de mise à niveau du dispositifmédical, de soutenir l’économie nationale pour
faire face aux chocs induits par cettepandémie, de préserver les emplois et
d'atténuer les répercussions sociales de la crisesanitaire. De même, un Comité
De Veille Economique a été mis en place pour assurerun suivi rigoureux de la
situation économique, accompagner les secteurs touchés,anticiper les
répercussions sociales et économiques directes et indirectes de la crisesanitaire
et préparer la redynamisation de l’économie nationale.
30Décision n° 2001-448 DC du 25 juillet 2001, Loi organique relative aux lois de finances, 2001.
budgétaire consacré par laLoi organique n° 130-13 relative à la loi de finances
qui exige la présentation de lois definances rectificative en cas de modifications
significatives des priorités et deshypothèses de la loi de finances de l’année, le
recours à une Loi de FinancesRectificative pour l'année 2020 s'impose.
La sincérité comptable
Ce principe est applicable ainsi aux lois des finances de règlements et non pas
aux lois de finances initiales ou rectificatives. Car les lois de finances sont
accompagnées des états financiers de l’État.
« La certification est une opinion écrite et motivée que la Cour formule sous
sa propre responsabilité. Elle consiste à collecter les éléments nécessaires à
l’obtention d’une assurance raisonnable sur la conformité descomptes de l’État,
dans tous leurs aspects significatifs, aux règles et principes comptables qui lui sont
applicables » 31
Récemment, le droit budgétaire s’est enrichi par d’autres principes qui
traduisent certes des normes internationales mais qui répondent aussi aux
exigences démocratiques consacrées par la constitution de 2011.
CHAPITRE III
STRUCTURE DU BUDGET DE L’ÉTAT
LE BUDGET DE L’ETAT
Ressources de L’État - Charges de l’État
- Budget Général : Budget Général
- Dépenses en Intérêts et
Commissions se rapportant à la dette
publique
- Dépenses relatives aux
Amortissements de la Dette à moyen
et long termes
Les charges de l'É tat comprennent les dépenses du budget général; les
dépenses des budgets des services de l'É tat gérés de manière
autonome; les dépenses des comptes spéciaux du Trésor.
PARAGRAPHE 1LES DÉPENSES DU BUDGET GÉNÉRAL
Le budget général comporte deux parties: la première partie
concerne les ressources et la seconde est relative aux charges. Les
charges du budget général comprennent les dépenses de
fonctionnement, les dépenses d'investissement et les dépenses relatives
au service de la dette publique.Ces trois éléments sont repartis sur trois
titres.
ldf 2018
En plus d’un autre chapitre mis à la disposition du gouvernement pour
les dépenses imprévues. En effet,selon l’article 42 de la lolf : « sont ouverts
au titre des dépenses de fonctionnement du budget général:
-le chapitre des dépenses imprévues et des dotations provisionnelles, qui
n'est affecté à aucun service.
Des prélèvements peuvent être opérés en cours d'année sur ce chapitre
pour assurer, par un crédit complémentaire, la couverture de besoins
urgents ou non prévus lors de l'établissement du budget;
Ces prélèvements sont effectués par décret pris sur proposition du
ministre chargé des finances.
DÉPENSES IMPRÉVUES ET DOTATIONS PROVISIONNELLES
1.2.1.4.0.36. DÉ PENSES IMPRÉ VUES ET 1 700
000 DOTATIONS PROVISIONNELLES 000 000
Loi de finances 2018
Le poids des dépenses de fonctionnement est colossal, le train de vie de
l’É tat est très couteux.La masse salariale consomme 9,8% du PIB pour
réduire les dépenses de fonctionnement ou au moins pour les rationnaliser
la Lolfn°130-13 a apporté un ensemble de mesures importantes.
Ministère de la sante
Note sur les dépenses relatives aux charges communes : la note déjà
présentée qui contient une partie fonctionnement et une partie
investissement. Cette note est très importante au niveau de l’investissement
en raison des montants colossaux qui lui sont accordés.Elle permet de
comprendre différents transferts effectués par le BG aux autres CST et
établissements dans le cadre de l’appui à plusieurs politiques publiques.
les crédits d’investissement des Charges Communes peuvent être
ventilés en 3 grandes catégories de dépenses :
● Financement des grands projets structurants ;
CHAPITRE
ÉLABORATION DE LA LOI DE FINANCES
Le budget porte par la loi de finances est l’acte fondamental de la vie de
l’État, préparer le budget c’est dresser le programme de l’action
gouvernementale pour une année, décider le budget, c’est rendre ce
programme exécutoire et prendre les décisions politiques les plus
importantes qui soient32.
LE CHEF DU GOUVERNEMENT
● la direction du budget ;
LES MINISTÈRES
LA DÉMARCHE DE PERFORMANCE
- la nouvelle démarche de la performance consacrée par la loi organique
apporte une grande réforme dans les techniques de préparation de la loi de
finances et dans le mode de gestion budgétaire marocain.
D’une gestion basée sur les moyens a une gestion basée sur les résultats,
la consommation des crédits par les Ministères doit répondre se faire selon
les objectifs, et la réalisation de ces objectifs doit être faite avec performance.
La traduction de cette nouvelle culture de gestion est menée par trois axes
:35
a- la consultation du parlement
Le projet du budget doit être adopté par les hautes instances exécutives ;
le conseil des ministres et le conseil du gouvernement.
Les constitutions et les lois organiques suivantes avaient repris les mêmes
pouvoirs et ajouté d’autres au profit du parlement toutefois l’approbation du
budget reste marquée par un ‘’parlementarisme rationalisé’’ (1).
-Les objectifs d'un programme et les indicateurs y afférents sont repris dans le
projet de performance élaboré par le département ministériel ou l'institution
concerné.
Pour information la programmation pluriannuelle des départements ministériels
ou institutions, ainsi que celle des établissements et entreprises publics soumis à
leur tutelle et bénéficiant de ressources affectées ou de subventions de l'État, est
présentée, aux commissions parlementaires concernées en accompagnement des
projets de budgets desdits départements ministériels ou institutions.
Comme toute loi ordinaire le projet de loi de finances passe par les mêmesétapes de
l’examen en commission et en plénière toutefois vu l’importance des questions
budgétaires, la procédurerelative à laloi de finances est un peu spécifique.
La constitution consacre la priorité de la chambre des représentants lors du dépôt et sa
supériorité en matière du vote définitif.
Le projet de loi de finances de l'année est déposé sur le bureau de la Chambre des
représentants, cette priorité est consacrée par leconstitution et la loi organique des
finances avant les anciens textes(loi organique 7-98 et la constitution de 1996)
laissaient le choix au gouvernement de la déposer sur l’une des deux chambres.
En réalité, c’est une règle générale consacrée par la constitution article 78 : Les projets
de loi sont déposés en priorité sur le bureau de la Chambre des Représentants. À
l’exception des projets de loi relatifs particulièrement aux Collectivités territoriales,
au développement régional et aux affaires sociales sont déposés en priorité sur le
bureau de la Chambre des Conseillers.
Le renforcement de la chambre des représentants par la constitution de 2011 est
aussi visible à travers le vote définitif des lois en deuxième lecture, y compris la loi
de finances.
La phase parlementaire commence du 20 octobre jusqu’à la fin de l’année, ce délai
englobe les durée des deux chambres ainsi qu’une éventuelle deuxième lecture. ce
délai comprend 30 jours pour les represenants,22 jours pour les conseillers avec
une possibilité d’une deuxième lecture qui ne doit pas dépasser 6 jours.
Ainsi,selon l’article 49 de la LOLF :
« La Chambre des représentants se prononce sur le projet de loi de finances de l'année
dans un délai de trente (30) jours suivant la date de son dépôt.
Dès le vote du projet ou à l'expiration du délai prévu à l'alinéa précédent, le
Gouvernement saisit la Chambre des conseillers du texte adopté ou du texte qu'il a
initialement présenté, modifié, le cas échéant, par les amendements votés par la
Chambre des représentants et acceptés par lui.
La Chambre des conseillers se prononce sur le projet dans un délai de vingt-deux (22)
jours suivant sa saisine
La Chambre des représentants examine les amendements votés par la Chambre des
conseillers et adopte en dernier ressort le projet de loi de finances dans un délai
n'excédant pas six (6) jours.
Les commissions doivent rédiger des rapports contenant le projet de loi initial, le
résumé des discussions, les amendements et lerésultat des votes.Ces rapports
doivent être diffusés au sein de la chambre pour préparer l’examen en séance
plénière.
L’examen commence par la présentation du projet de loi par le gouvernement ainsi
que par le rapporteur de la commission des finances, puis les représentants
prennent la parole pour discussion et échanges, l’examen et le vote de la loi de
finances est soumis àcertainesconditions précisées par la LOLF :
Lesdéputés doivent commencer par le vote de la première partie de la loi de
finances avant la deuxième partie.
Dans le cas où la première partie est rejetée, la seconde partie ne peut être soumise au
vote. Le rejet de la première partie par l'une des deux Chambres du Parlement est
considéré comme rejet du projet dans son ensemble par la même Chambre.
Selon l’article 53 :
Les dispositions de la loi de finances sont votées article par article.
Toutefois, l'une des deux Chambres du Parlement peut procéder au vote
d'ensemble de la deuxième partie à la demande du Gouvernement ou du bureau de
la Chambre concernée.
la chambre des représentants vote le budget, les députes peuvent modifier les
dispositions du projet de loi de finances , toutefois , Conformément au alinéa de
l'article 77 de la Constitution, le Gouvernement peut opposer, de manière motivée,
l'irrecevabilité à des articles additionnels ou amendements ayant pour objet soit une
diminution de ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge
publique.
Dès le vote du projet ou à l'expiration du délai prévu à l'alinéa précédent, le
gouvernement saisit la chambre des conseillers du texte adopté ou du texte qu'il a
initialement présenté, modifié, le cas échéant, par les amendements votés par la
chambre des représentants et acceptés par lui.
LE VOTE PAR LA CHAMBRE DES CONSEILLERS :
La Chambre des conseillers se prononce sur le projet dans un délai de vingt-
deux (22) jours suivant sa saisine.
Le projet doit être déposé dans les mêmes formes á la chambre des conseillers,
les documents accompagnant le projet et les documents réservées aux
commissions.
L’examen et le vote passent par les mêmes étapes en commissions et en
plénière.
La chambre est composée de six commissions permanentes,
La commission des finances de planification et développement reçoit le projet
de loi de finances pour examen et vote. Elle peut demander tous documents et
informations au gouvernement concernant le l’exécution de la loi de finances en
cours ou le projet prochain.
L’examen commence par la présentation du projet par le Ministre des finances
suivi d’une discussion générale sur les grands axes de la prochaine loi de finances
notamment ses hypothèses,ses nouveautés ; le Ministre répond aux questions et
commentaires des conseillersaprès discussiondes amendements ; le projet est voté.
Le rapporteur de la commission doit élaborer un rapport relatant les travaux de
la commission.
Enparallèle,les autres commissions examinent les projets des budgets
ministériels
Chaque Ministre présente son budget devant la commission concernée par son
secteur.il doit en outre déposer à la commission :
-Une note de présentation du budget
- les budgets de fonctionnement et d’investissement détaillés
- Document et informations demandées par les conseillers.
Les commissions discutent le budget dans sa globalité puis articles par
articles,le Ministre répond aux observations et aux questions des conseillers.
L’EXAMEN EN SÉANCE PLÉNIÈRE :
Les rapports des commissions doivent êtreremis aux conseillers pour examen et
vote à la séanceplénière.
Après la présentation du projet par le Ministre des finances, les rapporteurs
des commissions ouvrent le débat par la présentation de leurs travaux puis les
députés discutent le projet dans sa globalité et article par article, ils ont le droit de
présenter leurs amendements á condition qu’ils soient déjà exprimés en
commission des finances et qu’ils ne modifient pas l’équilibrebudgétaireprévu par
le gouvernement.
Le gouvernement peut accepter ou refuser les amendements selon l’article 77
de la constitution (irrecevabilitéfinancière).
Finalement,les conseillers doiventvoter la première partie avant la deuxième
partie, les mêmes règles les modalités du vote de la loi de finances doivent
êtrerespectées par les conseillers (articles 54,55 de la LOLF ).
Le projet de loi de finances de l’année ne passe pas directement à la
promulgation et la publication, souvent il est renvoyéà la chambre des représentants
pour une deuxième lecture ou à la cour constitutionnelle pour contrôle de sa
conformité à la constitution.
LESDÉPENSES PLURIANNUELLES:
L’IRRECEVABLITÉ FINANCIÈRE
Puisque c’est l’équilibre qui justifie ces irrecevabilités, il est permis aux députés de
modifier certaines dispositions de la LDF dans le respect de l’équilibre, en effet la loi
organique des finances dans son article 56 précise la portée de cet
assouplissement.
Ainsi, conformément au 2éme alinéa de l'article 77 de la
Constitution, le Gouvernement peut opposer, de manière motivée,
l'irrecevabilité à des articles additionnels ou amendements ayant
pour objet soit une diminution de ressources publiques, soit la
création ou l'aggravation d'une charge publique.
S'agissant des articles additionnels ou amendements, la charge publique s'entend
des crédits ouverts au titre du chapitre.
À l'intérieur d'un même chapitre, des articles additionnels ou amendements, qui
doivent être justifiés et accompagnés des ajustements nécessaires aux objectifs et
indicateurs relatifs aux programmes concernés, peuvent augmenter ou diminuer les
crédits afférents à un programme, dans la limite des crédits prévus au titre dudit
chapitre. Tout autre article additionnel ou amendement doit être justifié.
Donc, les parlementaires peuvent modifier les crédits au sein des programmes á
l’intérieur d’un chapitre.
Cependant la LDFR n’a pas encore reçu l’importance qu’elle mérite entant que
moment d’évaluation et de reddition des comptes.