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Au Maroc, la déconcentration administrative, qui fait l’objet d’un renouveau d’actualité,

s’apparente à une symphonie inachevée, un processus toujours en marche et qu’on a du mal à


faire aboutir. Et pourtant, la déconcentration est le moyen inévitable de faire fonctionner
efficacement l’administration centrale comme le souligne l’adage : « On peut gouverner de
loin mais on n'administre que de près.
En application des Hautes instructions Royales qui mettent la déconcentration au cœur des
priorités et exhortent les pouvoirs publics à renforcer davantage le processus de la
déconcentration administrative en vue d’accompagner la nouvelle dynamique que connait la
Région, les efforts déployés en matière d’organisation des services se dirigent vers un
changement de l’organisation des services de l’Etat au niveau territorial, un changement qui
mettra l’accent sur le territoire par le renforcement du processus de la déconcentration
administrative œuvrant à construire une administration régionale forte par ses compétences,
ses moyens et ses ressources, et qui devra accompagner le chantier de la régionalisation qui
rend de la décentralisation un outil efficace pour le développement économique et social.
Avec L’adoption et la publication de la charte nationale de la déconcentration administrative,
le 26 décembre 2018, le Maroc a franchi un pas déterminant vers la consolidation de la
régionalisation avancée et vers la mise en place d’une administration déconcentrée
responsable et dotée de pouvoirs de décision, efficace, efficiente et proche des préoccupations
des citoyens et des opérateurs institutionnels et économiques. Il s’agit d’instaurer de nouveaux
modes de gouvernance, de moderniser l’architecture de l’administration de l’État et de
restructurer ses représentations territoriales, en lui transférant les compétences et les
ressources nécessaires afin de soutenir le chantier de la régionalisation avancée et d’assurer
les meilleures conditions d’intégration, de complémentarité, de cohérence et de synergie entre
les politiques publiques, sous la supervision du wali de région et du gouverneur de préfecture
ou de province, et le contrôle des autorités gouvernementales concernées.
Définition et principe :
Selon l’article 3 du décret n° 02-17-618 La déconcentration administrative des services de
l’Etat : est un système d’organisation administrative accompagnant l’organisation territoriale
décentralisée du Royaume fondée sur la régionalisation avancée et un outil principal pour la
mise en œuvre de la politique générale de l’Etat au niveau territorial. Elle repose sur le
transfert de compétences et de moyens et l’allocation de crédits aux services déconcentrés au
niveau territorial, en vue de permettre aux autorités concernées d’accomplir les missions qui
leur sont dévolues et de prendre l’initiative dans un objectif d’efficacité et d’efficience.
La politique de déconcentration administrative est basée sur deux principaux
fondements : la région en tant qu’espace territorial approprié pour la concrétisation de la
politique nationale de déconcentration administrative et le rôle central du wali de la région, en
sa qualité de représentant du pouvoir central au niveau régional, dans la coordination des
activités des services déconcentrés.
Les objectifs de la déconcentration administrative :
La déconcentration administrative des services de l’Etat a pour objectifs :
1-d’assurer l’application optimale des orientations générales de la politique de l’Etat en
matière de réorganisation de ses services aux niveaux régional, préfectoral ou provincial et
fixer les missions dévolues à ces services,
2- d’asseoir la territorialisation des politiques publiques,
3- d’accompagner l’organisation territoriale décentralisée du Royaume et en assurer
l’efficience et l’efficacité
4- d’établir des bases solides et durables en vue de renforcer la complémentarité des fonctions
et des missions entre les services déconcentrés de l’Etat et les organismes décentralisés.
Les mécanismes de le déconcentration administrative :
La déconcentration administrative des services de l’Etat, aux niveaux régional, préfectoral ou
provincial, est basée sur une série de mécanismes, dont la couverture équitable du territoire
national en assurant une juste répartition géographique des services déconcentrés de l’Etat, la
subsidiarité dans la répartition des missions et la détermination des attributions entre les
administrations centrales et les services déconcentrés qui en relèvent et la position
prééminente de la région dans l’organisation administrative territoriale en tant qu’échelon
intermédiaire dans l’organisation des relations entre le niveau central et les autres niveaux
territoriaux.

Les services déconcentrés de l’Etat au niveau régional veillent à la gestion des services
publics régionaux relevant de l’Etat, mettent en œuvre les politiques publiques et concourent à
l’élaboration et à l’exécution des programmes et projets publics programmés au niveau de la
région. Et sont tenus de coopérer avec le Centre régional d’investissement concerné en tant
que guichet unique et d’entreprendre toute action de coordination nécessaire avec lui, en vue
de lui permettre d’accomplir ses missions. (Voir le cahier)

17. Pour la réalisation des objectifs prévus, le gouvernement œuvre, chaque fois que
nécessaire, à prendre toutes les mesures requises pour la révision des textes législatifs et
réglementaires en vigueur, notamment ceux se rapportant à l’organisation des finances de
l’Etat, à la comptabilité publique, au contrôle des dépenses de l’Etat, à l’organisation et aux
attributions des départements ministériels, aux règles de délégation, à la fonction publique et à
la nomination aux postes de responsabilité.

Les autorités gouvernementales concernées doivent prendre les mesures nécessaires afin de
doter les services déconcentrés qui leur sont rattachés de prérogatives leur permettant de
prendre l’initiative pour mettre en œuvre les politiques publiques sectorielles dont ils ont la
charge, de concevoir les solutions susceptibles d’améliorer les prestations publiques rendues
par lesdits services aux usagers et de les mettre en œuvre dans le cadre des attributions et des
compétences qui leur sont dévolues.
Les autorités gouvernementales établissent, dans la limite de leurs attributions, des
programmes de formation et de formation continue pour le développement des capacités des
cadres en fonction dans les services déconcentrés aux niveaux régional, préfectoral ou
provincial.

Ce projet prévoit la définition des nouveaux principes et règles censés arbitrer les relations
entre les différentes composantes de l’administration centrale et celles déconcentrées, de
manière à garantir une certaine efficience en matière de gestion, une cohérence entre les
politiques publiques et leur convergence sur le plan territorial, la finalité étant d’accompagner
la régionalisation avancée, promouvoir le développement économique et social, encourager
l’investissement, créer de l’emploi, améliorer la qualité des services sociaux et rapprocher les
services publics du citoyen.

Les fondamentaux de ce projet consistent, d’une part, dans la considération de la région


comme l’espace territorial pertinent pour la mise en œuvre de la politique nationale de
déconcentration administrative et, d’autre part, dans le rôle du wali de la région en tant que
représentant de l’Etat et de l’autorité centrale dans la coordination des activités des services
déconcentrés et de leur bon déroulement sous l’autorité des ministres nommés.

En outre, ce texte introduit une panoplie de nouveautés, dont la mise en place des schémas
directeurs de déconcentration administrative, faisant l’objet de feuille de route de l’action des
services déconcentrés, l’attribution aux services déconcentrés de l’Etat des prérogatives
décisionnelles, la définition des attributions relatives aux différents services des
administrations, l’unification de l’action des services de l’Etat sur les plans régional et
provincial.

Le texte évoque également la possibilité de créer des représentations administratives


régionales ou provinciales communes entre deux départements ministériels ou plus, la
rationalisation des dépenses publiques à travers l’adoption du principe de mutualité dans les
moyens matériels et humains et conférer aux chefs des services déconcentrés la qualité
d’ordonnateurs régionaux.

Parmi les nouveautés, on peut citer la dotation progressive des présidents des représentations
administratives déconcentrées de prérogatives de gestion de la carrière des ressources
humaines assujetties à leur autorité au niveau aussi bien régional que provincial et
l’organisation de concours unifiés en vue de recruter les cadres communs aux départements
ministériels concernés afin de pouvoir exercer aux niveaux des services déconcentrés y
relevant.

En vue de répondre aux critères d’efficience et d’efficacité dans l’exécution, il a été procédé à
la mise en place de mécanismes de gouvernance, en l’occurrence la création d’une
commission interministérielle de déconcentration administrative sous la tutelle du Chef du
gouvernement, ainsi que d’un comité régional de coordination auprès du wali de la région.

Le texte énonce également l’adoption d’une panoplie de rapports en tant que mécanismes
d’évaluation et d’accompagnement des différentes étapes de mise en œuvre de la charte
nationale de déconcentration administrative.

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