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Travail-Liberté–Patrie
UE : SOC 2329
Parcours : MP-GE
GROUPE : I
Etablissement : ENSI - UL
Les Membres du Groupe
• ADJOLO James
• AKOUZOU Komlan Thierry
• ARAGAH Marcel
• AVOUSSOU Djimedo Komlanvi
• BAKPO Yawo Amen
• GBOGBO Hans Oscar
• KPAPOU Kpante
• KUDAWOO Kossi Denis
• LARE Fieltoa
• GBANDI Napo
SOMMAIRE
SOMMAIRE ......................................................................................................... 1
INTRODUCTION................................................................................................. 2
I. LES INNOVATIONS SOCIALES AU SEIN DES ENTREPRISES ............ 3
I.1. Définitions.................................................................................................... 3
I.2. La perspective instrumentale ....................................................................... 4
I.3. La perspective non instrumentale ................................................................ 7
I.4. L’innovation sociale en entreprise ............................................................. 14
II. Synthèse : 7 IDEES POUR CULTIVER L’INNOVATION ......................... 19
CONCLUSION ................................................................................................... 21
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................. 23
1
INTRODUCTION
L’innovation peut permettre à l’entreprise de se démarquer sur son marché. Elle peut
également vous permettre d’améliorer la productivité, réduire les couts ou encore établir
de nouveaux partenariats.
Mais l’innovation est aussi un état d’esprit, une volonté d’amélioration continue. Pour
être innovant, il faut être créatif, avoir toujours de nouvelles idées, faire des recherches,
savoir se remettre en question, ajuster et avoir de l’audace.
Ce dernier cas de figure est très important dans l’évolution de l’entreprise dans le
processus de l’innovation puisqu’elle est constituée de personnes sans qui elle
n’existerait pas. Ce qui nous amène donc à étudier les différentes formes d’innovation
sociale au sein l’entreprise.
2
I. LES INNOVATIONS SOCIALES AU SEIN DES ENTREPRISES
Les innovations sociales dans les entreprises s’inscrivent dans le développement des
structures de production, et font particulièrement référence aux nouvelles formes
d’organisation du travail. L’examen des écrits scientifiques sur le sujet fait ressortir deux
(2) principales perspectives d’analyse qui sont : la perspective instrumentale et la
perspective non instrumentale. La première, la perspective instrumentale, pose la
réorganisation du travail comme un facteur déterminant de la capacité d’innover, sans
toutefois que la question du mieux-être des salariés ne soit abordée. L’innovation sociale
fait ici référence à un nouvel arrangement social qui favorise la création de
connaissances et l’innovation technique. La deuxième perspective, la perspective non
instrumentale, considère les nouvelles formes d’organisation du travail à titre
d’innovation sociale parce qu’elles permettent d’améliorer la qualité de vie au travail.
I.1. Définitions
Les quatre définitions de de l’innovation selon le manuel d’Oslo (le manuel d’Oslo est
la principale source internationale de principes directeurs en matière de collecte et
d’utilisation d’informations sur les activités d’innovation).
L’innovation de produit
L’introduction d’un bien ou d’un service nouveau. Cette définition inclut les
améliorations sensibles des spécifications techniques, des composants et des matières,
du logiciel intégré, de la convivialité ou autres caractéristiques fonctionnelles.
L’innovation de procédé
L’innovation de commercialisation
4
hiérarchie de l’organisation de production car les rapports sociaux et les relations
interpersonnelles y conditionnent les configurations techniques [2] ».
Dans le même ordre d’idées, l’innovation sociale est, pour Gordon (1989), une condition
essentielle de la création et de la mise en œuvre de l’innovation technologique. Partant
du principe que « l’innovation (technologique) résulte d’abord d’un processus de
production sociale [3] », l’innovation sociale se pose comme l’organisation sociale
nécessaire à la production d’innovation technologique. L’innovation sociale fait
référence au processus d’innovation technologique, parce qu’il s’agit de la « production
sociale de l’innovation ». Plus précisément, l’innovation sociale fait référence « à la
capacité d’inventer et d’adopter de nouveaux modes de coopération [4] ». Gordon
(1989) pose donc l’innovation sociale en termes de processus dans une logique purement
instrumentale où le mieux-être des individus est occulté de la problématique.
Alors que Bencheikh (1986) [5] a montré que la structure des rapports sociaux à
l’intérieur des équipes de travail exerçait une influence sur la création d’innovations
technologiques, Gordon (1989) met également l’accent sur la formation d’« alliances
stratégiques » qui transcendent les frontières de l’entreprise, en soulignant l’importance
de la diversité des partenaires.
L’innovation est produite (créer/développer) à l’intérieur de réseaux de relations.
L’innovation est de plus en plus engendrée par de nouvelles formes d’interdépendances
qui transcendent à la fois l’entrepreneurialisme et l’intégration verticale [3]. Le
développement de nouvelles technologies présuppose une réorganisation des processus
de production existants – nouvelles formes d’organisation du travail, coordination des
flux entrées-sorties, articulations entre les différentes phases de production - obligeant
ainsi l’entreprise à repenser ses relations avec le monde extérieur. La réalisation finale
d’une innovation particulière dépend couramment d’innovations distinctes dans d’autres
secteurs industriels. Le transfert d’information nécessaire à l’innovation dépend
beaucoup moins d’échanges de biens formels que de liaisons informelles : mobilité des
salariés, réseaux interpersonnels professionnels et connaissance indirecte des activités
concurrentes acquise dans l’espace proche. Puisque les entreprises innovantes tendent à
être hautement spécialisées, la mise en œuvre d’une séquence de production entière est
5
essentiellement un effort collectif, requérant d’entreprises indépendantes, œuvrant dans
un processus d’innovation réciproque, des mécanismes d’alliance à la fois formels et
informels [4].
La formation d’un milieu innovateur est donc fondamentalement dépendante des
caractéristiques des liaisons coordonnant la création de connaissances informelles, le
transfert d’information, la spécialisation complémentaire et l’« espace de soutien » dans
une région ».
L’innovation sociale renvoie aux réseaux d’échange et de création de connaissances : on
passe, ainsi, de l’entreprise apprenante aux réseaux apprenants. L’innovation
technologique résulte de la création de réseaux interentreprises cohérents : Les processus
de transformation c’est-à-dire l’innovation technologique sont de plus en plus
dépendants de processus de transfert efficaces l’innovation organisationnelle. L’échelle
de l’entreprise individuelle importe moins que l’organisation d’un système indépendant
d’entreprises capables de transférer réciproquement leur spécialisation au travers des
différents composants de l’ensemble du réseau [3].
Dans la même veine, l’innovation sociale se révèle, selon Kanter (1999), une occasion
d’affaire : « un partenariat entre l’entreprise privée et l’intérêt public, qui produit des
changements durables et profitables pour les deux parties » [6]. La satisfaction des
besoins sociaux est ici approchée comme une stratégie de développement
organisationnel (développement d’un savoir-faire, de nouveaux marchés, de nouveaux
produits/services). Toujours selon Kanter (1999), l’innovation sociale exige un
partenariat entre différents acteurs, par exemple : des instances et organismes
gouvernementaux, le secteur associatif, les institutions de recherche et les fournisseurs.
Sans aborder directement la question des innovations sociales, Hall (1977) s’est
intéressé aux innovations en matière d’« organisation sociale du travail » dans le secteur
des services hospitaliers en vue d’en accroître la qualité.[7] De nature empirique, son
étude fait ressortir l’influence significative qu’exerce l’introduction d’une nouvelle
fonction (profession) dans l’organisation des services de santé. On assiste alors à la
restructuration des relations de pouvoir et de dépendance (largement tributaire du
contrôle sur l’acquisition de l’information et sa diffusion), à une redéfinition des rôles
6
et des champs de pratique, et à une remise en question des statuts (prestige associé à la
profession).
7
production ne peut se faire « par décret » selon l’excellente formule de Michel Crozier.
Si, sans doute, elle ne peut se produire sans la forte impulsion de la direction et sans une
vigoureuse détermination de l’ensemble de l’encadrement, elle ne peut non plus se
réaliser sans la mobilisation et la coopération de l’ensemble du collectif de travail,
notamment pour construire les capacités nécessaires. [8] En outre, en raison de
l’accélération du rythme des changements dans le procès de production, il n’est plus
possible d’attendre patiemment que se constituent spontanément, sur le tas, à partir de
la réflexion sur l’expérience, les savoirs et savoir-faire sollicités par l’acte de travail. Les
entreprises sont donc obligées de précipiter le mouvement, en mettant en place des
processus d’aide à la construction des compétences nécessaires. Il ne peut y avoir
d’efficience du procès de production sans construction de compétences appropriées à
chaque poste de travail. Le fait de réinventer son travail exige, par définition, la
participation active des employés. Tout nouveau système de travail concret oblige à
inventer les règles et les procédures des nouvelles tâches. Et cette élaboration qui
mobilise la totalité des forces de l’entreprise, exige la collaboration de chaque
travailleur, quels que soient son emploi, sa fonction et son niveau de qualification.
8
Les réflexions que livre Drouin (1991) sur les innovations dans le monde minier, laissent
entendre qu’il s’agit effectivement d’un des principaux champs d’action de l’innovation
sociale.[9]
Enfin, Dadoy (1998) fait ressortir ce que l’on pourrait désigner comme le paradoxe de
l’innovation sociale. L’innovation sociale poursuit l’objectif d’améliorer la performance
des systèmes de production à travers la satisfaction des besoins des individus. Pourtant,
cela en fait « l’un des premiers mécanismes d’exclusion d’une partie de la main-d’œuvre
de son statut de travailleur » [8], principalement la main-d’œuvre âgée. À ce chapitre,
Moati (1998) précise que les nouvelles formes d’organisation du travail qui découlent
des deux principales logiques productives contemporaines, à savoir la logique «
taylorienne flexibilisée» et la logique cognitive, sont destructrices d’emplois et font de
la main-d’œuvre peu qualifiée et présentant de faibles capacités d’apprentissage leurs
premières victimes. En effet, ces nouvelles formes d’organisation du travail reposent,
tantôt sur le développement d’une flexibilité logistique (enrichissement et qualification
du travail, responsabilisation), tantôt sur la capacité d’apprentissage et la création
d’innovations technologiques (produits / techniques) (qualification du travail,
développement de compétences, responsabilisation). Les modifications intervenues
dans l’environnement (la versatilité des marchés, la mondialisation de la concurrence,
l’approfondissement du progrès technique qui accordent notamment de nouvelles
possibilités en matière d’organisation du travail) agissent sur l’organisation des systèmes
internes de production à travers une recherche de la flexibilité (accélération des flux,
engagement dans les démarches « qualité », adoption de technologie de l’information,
décentralisation, enrichissement du travail) et agissent également sur les relations
interentreprises à travers la mise en œuvre de mécanismes de coordination (livraison
juste à temps, transmission d’informations, relations verticales « partenariales »,
multiplication des alliances stratégiques « accords horizontaux »).[10]
9
production d’interaction entre ses membres, y compris en dehors de lignes hiérarchiques
[10].
En somme, les innovations sociales au sein des entreprises (innovations visant le mieux-
être des employés) sont susceptibles de priver une catégorie d’employés de leur emploi
(conséquences négatives sur les conditions de vie). Les innovations sociales au sein des
entreprises contribueraient-elles alors à créer une « clientèle » pour les innovations
sociales centrées sur l’individu ?
Il semble donc que, chez cet auteur, l’innovation sociale consiste en une réorganisation
du travail permettant la réalisation de trois objectifs : un meilleur équilibre vie
professionnelle / vie personnelle et familiale, une amélioration des possibilités
d’accomplissement personnel et social, et l’empowerment (réappropriation du pouvoir).
Dans la même veine, la notion d’innovation sociale renvoie, chez D’Iribarne (1987), aux
nouvelles formes d’organisation du travail (ex. : organisation matricielle), lesquelles
s’inscrivent dans le sillage de la flexibilité des systèmes de production. En effet, la
nécessité croissante d’améliorer la qualité et la diversité des produits et services et
10
l’exigence de réduire les coûts de production, jumelées à la mondialisation des marchés,
réclament une réorganisation des entreprises à la recherche de la flexibilité. « Cela oblige
à réfléchir conjointement sur les dimensions technologiques et socio-organisationnelles
» [12].
Adoptées à grande échelle, les nouvelles formes d’organisation du travail, en raison des
caractéristiques des emplois qu’elles proposent et des conditions de travail qui leur sont
associées, pourraient se révéler l’origine de transformations sociales : les formes
d’organisation du travail, les conditions d’accès aux différents types d’emploi qui en
résultent, en particulier en fonction de la formations suivies, les rémunérations et les
statuts sociaux relatifs qui leur sont associés, sont autant d’éléments qui peu à peu
concourent à structurer une société dans son ensemble au-delà des lieux de travail eux-
mêmes, qui contribuent à la formation des groupes sociaux et des classes sociales [12].
Pour Brooks (1982), l’innovation sociale (de type managérial) consiste en de nouvelles
formes d’organisation du travail visant à améliorer, à la fois, la productivité et la qualité
de vie au travail (QVT) des employés. En fait, l’innovation sociale en entreprise vise à
améliorer la productivité à travers l’amélioration de la QVT. Comme le rappelle Brooks
(1982), l’innovation sociale repose sur la philosophie de l’approche sociotechnique,
c’est-à-dire l’harmonisation de l’être humain et du système technique ; qui respecte
pleinement les aspirations, la dignité personnelle et l'épanouissement de toutes les
personnes engagées dans le processus, du plus bas au plus élevé [13]. Cela implique
presque certainement une rupture avec les hiérarchies rigides et une plus grande
11
implication de tous les niveaux de la main-d'œuvre dans la planification du processus de
travail.
Selon Brooks (1982), dans le cadre normal du travail l’innovation sociale fait non
seulement référence à la responsabilisation des employés, mais également à leur
participation active au cours du processus de conception et de mise en œuvre de la
nouvelle organisation du travail. De plus, l’auteur insiste sur l’adaptation des pratiques
de gestion des ressources humaines en vue de favoriser la coopération et l’engagement.
Enfin, le succès de la réorganisation du travail reposerait sur deux principes
fondamentaux :
12
l’importance d’adapter les pratiques de gestion des ressources humaines à la nouvelle
organisation du travail.[14]
Ceci dit, l’innovation sociale n’est pas considérée uniquement dans une perspective
instrumentale. L’optimisation du système de production est intimement liée au bien-être
des individus : la modification du contenu des emplois à travers la diversification des
tâches et la responsabilisation, notamment, exige l’acquisition de nouvelles
compétences, favorise le développement et l’accomplissement personnel, et accroît le
sentiment de contrôle sur l’environnement.
Enfin, Swyngedouw (1987) tente de tisser des liens entre les innovations technologiques,
les systèmes flexibles de production, l’organisation du travail (i.e. : l’innovation
sociale), la création de partenariat et le développement local.[15]
Les FMS et les innovations sociales auraient, non seulement pour effet d’améliorer la
qualité de vie des employés, mais entraîneraient également des conséquences positives
dans le milieu, à savoir le développement économique du territoire. En effet, la mise en
œuvre d’un processus de production tel que le FMS exige le développement d’un réseau
de petits fournisseurs et soustraitants fidèles et capables d’offrir des produits de haute
qualité (intégration quasi-verticale80), et la création d’un partenariat avec les entreprises
du milieu. D’une part, ces deux formes de partenariat résultent en une capacité
extraordinaire d’innovation. D’autre part, soumises à l’exigence de la proximité des
fournisseurs, les FMS favorisent la concentration d’entreprises indépendantes dans un
même secteur. L’existence et la poursuite de relations de sous-traitance est une condition
préalable nécessaire à la survie concurrentielle de l'entreprise principale. A cet égard,
une aide financière, managériale et technologique est souvent fournie par l'entreprise qui
intègre. De ce fait, la diffusion spatiale des pratiques d'innovation est intégrée au
système. (…) une structure économique régionale relativement stable et diversifiée est
créée, reliant un large éventail d'entreprises diverses dans un réseau de production. [15]
14
De façon générale, l’innovation sociale a pour objectif général le mieux-être des salariés,
c’est-à-dire la satisfaction de leurs besoins, en vue d’améliorer la productivité de
l’entreprise. Notons que certains auteurs ne l’envisagent que dans une perspective
instrumentale (Kanter, 1999 ; Gordon, 1989 ; Hall, 1977), c’est-à-dire que la nouvelle
organisation du travail est destinée à accroître les capacités d’innovation et la
productivité. C’est dire que dans cette seconde perspective, l’innovation sociale ne
répond pas à ce titre en raison des conséquences sociales qu’elle pourrait entraîner,
puisque cette question a été occultée de la problématisation. Ici, l’innovation est dite
sociale parce qu’elle concerne un arrangement social particulier qui favorise les relations
d’échange créatrices de savoir et d’innovations techniques.
Afin de satisfaire les besoins des individus, l’innovation sociale se traduit par un
changement positif de la structure de production : une modification du contenu des
emplois et des liens qui les relient les uns aux autres de façon à accroître, par exemple,
l’autonomie rattachée au poste, les possibilités qu’il offre sur le plan de
l’accomplissement personnel et social, et ses possibilités de croissance et de
développement. L’innovation sociale conduit à la prise du pouvoir sur l’acte de
production et sur l’existence en soi dans l’acte de production.
La plupart des auteurs n’ont pas défini l’innovation sociale par rapport à son processus
de création et de mise en œuvre. Par exemple, Gordon (1989), ne s’intéresse qu’à
l’organisation du travail mise en œuvre (i.e. : l’innovation sociale), qu’il considère, par
ailleurs, comme une dimension du processus de création d’innovations technologiques.
En revanche, pour Brooks (1982) et Dadoy (1998), l’innovation sociale résulte d’un
processus de création et d’implantation dont sont partie prenante les salarié(e)s
appelé(e)s à produire dans la nouvelle structure. Enfin, Swyngedouw (1987) et Dadoy
(1998) envisagent le processus d’innovation sociale comme un processus
d’apprentissage (savoir, savoir-être, savoir-faire).
Finalement, pour Dadoy (1998), la présence d’une innovation sociale par opposition à
la notion de changement, se mesure non par son caractère novateur, mais bien par
l’étendue des changements au sein de l’unité de travail ou de l’entreprise, et leur
profondeur. Dans la même veine, l’importance des changements en matière
15
d’organisation du travail pourrait s’exprimer à travers la modification du cadre
institutionnel. Celle-ci serait alors révélatrice de la présence d’une innovation sociale,
au-delà de la simple modification de l’organisation du travail. En effet, Brooks (1982),
Dadoy (1998), D’iribarne (1987), Kozlowski (1987) et Swyngedouw (1987) soulignent
que la mise en œuvre d’innovations sociales en entreprises exige forcément de revoir les
mécanismes de contrôle, notamment d’adapter les pratiques de gestion des ressources
humaines.
TABLEAU DE RECAPITULATION
Auteurs Objet « Processus « Objectifs de Objectif
Quoi ? » Comment ? » changement général
« Pourquoi ? »
DeBresson Organisation du Harmonisation du Amélioration
(1993) travail système sociale et des moyens
du système techniques et
technique optimisation
de la
productivité
Gordon Organisation du Création et
(1989) travail •(division mise en œuvre
du travail et d’innovations
nouveaux modes technologiques
de coopération)
•Alliances
stratégiques
internes et
externes
16
Hall (1977) Organisation du •Restructuration Amélioration
travail des relations de de la qualité
pouvoir et de des services de
dépendance santé
•Redéfinition des
rôles •Remise en
question des
statuts
Dadoy (Ré) organisation •Participation Tenir compte des Satisfaction
(1998) du travail et active des logiques d’action des besoins
l’administration employés à la des individus des individus
des personnels création et la Intervention en vue
•Répartition du mise en œuvre fondée sur : d’accroître
travail •Structure •Processus •Rationalité la productivité
de coordination d’apprentissage limitée Conséquences
•Aménagement (savoir, savoir •Approche positives sur
du temps de être, sociotechnique les conditions
travail savoirfaire) de vie
Warnotte Ré (organisation •Équilibre travail / Mieux-être des
(1985) du travail) famille employés en
•Aménagement •Accomplissement vue d’accroître
du temps de personnel et social la productivité
travail •Sentiment de
•(Re)qualification contrôle
du travail
D’Iribarne •Aménagement •Intensification Satisfaction
(1987) des rapports des liens sociaux des besoins
hiérarchiques (équipes de des individus
travail) •Nouvelle en vue
division du travail
17
d’accroître la
productivité
18
II. Synthèse : 7 IDEES POUR CULTIVER L’INNOVATION
Les entreprises ont désormais intégré l’importance et la nécessité d’innover pour rester
compétitives. Mais le poids des procédures ne simplifie pas la tâche, surtout dans les
ETI et les grandes entreprises, où les projets mettent plus de temps à aboutir. Voici 7
idées pour cultiver l’innovation en s’appuyant sur son actif le plus précieux : ses
collaborateurs.
« L’innovation n’est pas un flash de génie. C’est un travail difficile. Et ce travail devrait
être organisé comme une activité régulière de chaque unité de l’entreprise et ce à
chaque niveau du management », écrivait le « Pape du management » Peter Drucker.
Face à la créativité des start-ups, les grands groupes n’ont d’autre choix que d’innover,
continuellement, pour conserver leur compétitivité. Jusqu’à transformer leur culture
d’entreprise ?
Héberger une start-up dans l’entreprise peut être un bon moyen pour stimuler
l’innovation. C’est ce que propose Whyers, qui met en relation des startupers avec des
grandes sociétés pour répondre à leurs problématiques, et développer des prototypes de
manière rapide.
Le design thinking constitue une méthode de management qui favorise l’innovation. Elle
fait appel à l’intelligence collective en rassemblant autour d’un projet des collaborateurs
de l’entreprise aux compétences diverses. Cette démarche est réalisée en 4 étapes :
Pour la Française des Jeux, les collaborateurs représentent la première source de richesse
de l’entreprise. Dans cette optique, elle a mis en place en 2010 une démarche de design
thinking appelée ZINC (Zone d’Intelligence Collective), dans le but de développer la
capacité d’innovation de chacun.
19
Idée n° 3 : L’esprit de compétition
L’organisation des compétitions est un bon moyen pour encourager l’innovation au sein
d’une entreprise. Par exemple, organiser tous les ans les Trophées de l’innovation : une
compétition ouverte à tous les collaborateurs de l’entreprise dans le monde, qui peuvent
y participer en équipe ou en solo. Cette compétition va permettre à l’entreprise de
recevoir plusieurs idées innovantes à exploiter et une preuve du dynamisme créatif de
ses collaborateurs.
Inclure les clients dans le processus d’innovation, tel est le nouvel enjeu des entreprises.
on décloisonne les équipes, on partage ses expériences… pourquoi ne pas donner la
parole aux clients ? À l’exemple du groupe Oxylane, propriétaire de Décathlon, qui a
mis en place une plateforme, Open Oxylane, qui permet aux particuliers de partager
leurs idées pour créer de nouveaux produits sportifs. Tous les mois, les équipes de
Décathlon sélectionnent les meilleurs projets qui sont soumis au vote du public.
L’émetteur de l’idée retenue participe à la réalisation de son projet en collaboration avec
les équipes, jusqu’à sa commercialisation.
20
Le bien-être au travail serait propice aux actions positives, et aux idées innovantes. C’est
raison suffisante pour donner à ses collaborateurs un cadre propice à l’épanouissement
collectif et personnel.
CONCLUSION
Si l’entreprise est incapable d'innover, elle risque un retard dans sa productivité, la perte
de clients et de parts de marché ou tout simplement la disparition.
Une des premières étapes consiste à faire le point sur la créativité de l’entreprise et de
voir dans quelle mesure on peut l'améliorer. S’il y a un réel potentiel d’innovation dans
l’entreprise, il faut trouver l’idée ou les idées. Le brainstorming ou remue-méninges est
une technique permettant de générer des concepts, des idées. Le but est de regrouper
les salariés de l’entreprise ou de personnes connaissant bien l’entreprise et de noter
toutes les idées sans y apporter aucun jugement. Une fois les idées collectées, il faut les
trier, les rapprocher, les organiser pour en ressortir les principales.
Pour cela il faut mettre en place une stratégie, planifier, impliquer les acteurs autour de
vous et voir pour comment la financer.
Une fois que le point sur le potentiel d'innovation est fait, il faudra rassembler les
membres de l’équipe, déterminer les stratégies précises et trouver ce qu’il faut faire pour
devenir plus innovateur.
21
• Trouvez quelles interventions produiront le meilleur rendement du capital
investi, et déterminez les ressources dont nous avons besoin
• Modifiez les produits et services à partir des recherches effectuées
• Développez de meilleurs processus d'affaires pour satisfaire les besoins
• Procurez de meilleurs outils aux employés pour qu'ils travaillent de façon plus
ingénieuse
• Formez les gens afin qu'ils puissent apprendre les nouveaux processus et les
mettre en œuvre
• Évaluez des questions précises comme celles qui portent sur la propriété
intellectuelle
Il est donc essentiel de permettre aux membres de l’équipe de prendre des risques
calculés et de penser à des solutions de rechange, car les gens ont besoin de savoir que
l'entreprise les appuie lorsqu'ils exposent des idées qui sortent des sentiers battus. Par
exemple, lorsqu'un employé met à l'essai un nouveau processus, l'entreprise doit être
prête à faire face à la réussite comme à l'échec. Cela fait partie du processus de créativité.
Les projets d'innovation réussis doivent aussi être récompensés par des incitatifs, comme
des primes ou d'autres formes de rémunération. Ces moyens contribueront à la
fidélisation du personnel créatif et novateur.
22
BIBLIOGRAPHIE
[3], [4] GORDON, Richard (1989), “Les entrepreneurs, l’entreprise et les fondements
sociaux de l’innovation”. Sociologie du travail, vol.31, no.1, p.107-124.
[6] KANTER, Rosabeth (1999), “From spare change to real change: The social
sector as beta site for business innovation”. Harvard Business Review, vol.77, no.3,
p122-133.
[7] HALL, David J. (1977), Social relations and innovation. London: Routledge and
Kegan Paul Ltd.
[9] DROUIN, Claude (1991), « Quelques réflexions sur les innovations dans le
monde minier ». In Gilles Saint-Pierre, Gratien C. Gélinas et Marcel Vallée, Les
innovations dans le monde minier québécois, Boucherville : Gaëtan Morin Éditeur.
23
[13] BROOKS, Harvey (1982), « Social and technological innovation ». In Sven B.
LUNDSTEDT et E. WILLIAM Colglazier, jr. Managing innovation: the social
dimensions of creativity, invention and technology. New York: Pergamon Press.
24