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Innovation 1

Innovation
Une innovation se distingue d'une invention ou d'une découverte dans la mesure où elle s'inscrit dans une
perspective applicative. Le manuel d'Oslo de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique
(OCDE) propose les définitions suivantes « On entend par innovation technologique de produit la mise au
point/commercialisation d’un produit plus performant dans le but de fournir au consommateur des services
objectivement nouveaux ou améliorés. Par innovation technologique de procédé, on entend la mise au point/adoption
de méthodes de production ou de distribution nouvelles ou notablement améliorées. Elle peut faire intervenir des
changements affectant – séparément ou simultanément – les matériels, les ressources humaines ou les méthodes de
travail »[1] . Ces définitions sont extensibles aux activités de services et à l'organisation et au marketing dans les
formes récentes d'innovation[2] . L'innovation se distingue de la recherche. Cette dernière est définie dans le manuel
de Frascati.
L'innovation est aujourd'hui au cœur des politiques économiques de tous les grands pays.

Histoire de l'innovation
Une histoire de l'innovation peut avoir deux sens : celui d'une chronique des avancées techniques depuis les premiers
outils jusqu'aux technologies les plus récentes, et celui d'une histoire de la notion d'innovation.

Différents types d'innovations

Innovation de produit et de service


L'innovation de produit correspond à la mise au point d'un produit nouveau, ou d'un produit existant mais
incorporant une nouveauté

Innovation incrémentale et radicale


• Innovation radicale ou de rupture
L'innovation est dite de "rupture" lorsqu'elle modifie profondément les conditions d'utilisation par les clients et/ou
qu'elle s'accompagne d'un bouleversement technologique. Exemple d'innovation de rupture : apparition de
l'imprimerie, passage du moteur à vapeur au moteur à explosion, du télégraphe au téléphone, du téléphone à
Internet.. ou encore passage de la cassette VHS au DVD, etc.
• Innovation incrémentale
Modestes, graduelles, continuelles améliorations de technologies ou de produits existants ; l'innovation incrémentale
ne change généralement pas fondamentalement la dynamique d'une industrie, ni ne requiert un changement de
comportement des utilisateurs finaux.
L'innovation incrémentale ne bouleverse ni les conditions d'usage ni l'état de la technique, mais y apporte une
amélioration sensible. Elle est souvent le fruit de la volonté de l'entreprise de conserver son avance technologique sur
ses concurrentes. On parle aussi pour désigner une légère innovation incrémentale, d'« amélioration de produit ».
Exemple : lorsque les souris d'ordinateur à bille sont devenues des souris optiques. Ou encore, lorsque le téléphone
fixe a été libéré de son cordon (téléphone sans fil), etc.
• Innovation perturbatrice
La technologie "perturbatrice" est initialement sous-performante par rapport aux besoins du marché principal, mais
ses progrès la conduisent finalement à y répondre, tandis que la technologie dominante devient sous-performante.
C'est une technologie "dormante" qui peut mettre longtemps à progresser. Mais elle peut être extrêmement
dangereuse : vous êtes leader sur votre technologie et vous innovez régulièrement ; un beau jour, parce que vous n'y
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avez pas prêté attention, vous perdez tout l'attrait de vos "vaches à lait" car la technologie dite "dormante" a aussi
progressé et est arrivée au niveau de vos produits "bas de gamme" qui rapportaient tant. Pour réussir face à une
technologie perturbatrice, il est conseillé de créer une organisation indépendante, dédiée à la technologie
perturbatrice, et de chercher un marché intéressé par les spécificités de la technologie perturbatrice, plutôt qu'à
pousser la technologie vers les clients existants.

Innovation technologique et organisationnelle


Ce genre d'innovation se caractérise sous la forme de création(s) d'un nouveau mode de production (ex: une nouvelle
machine plus performante) ou alors, d'une nouvelle façon d'organiser la production (ex: la mise en place de la
flexibilité, cf toyotisme).

Les conséquences de l'innovation


L'introduction d'innovations, sur le marché, par les entreprises se répercute de multiples façons sur l'économie.
L'innovation, de produit ou de procédé, qu'elle soit radicale ou incrémentale, engendre une plus ou moins grande
obsolescence des autres biens de même catégorie. De ce fait, non seulement le produit (ou procédé) novateur se
détache par rapport aux autres biens déjà présents sur le marché, de par le progrès technique qu'il comporte ; mais
encore il agit directement envers les consommateurs, en leur créant des besoins nouveaux, ce qui favorise une
augmentation de la demande.
En bref, l'arrivée d'une innovation (produit ou procédé) sur le marché se répercute à la fois :
- au niveau des biens préexistants, en les dotant d'obsolescence. Il faudra alors que l'entreprise offrant un bien,
préexistant l'innovation et donc devenu obsolète à cause de son arrivée, imite l'entreprise novatrice, et dote le bien
qu'elle offre de caractéristiques similaires ou identiques à celui apparu suite à une innovation ;
- en termes de concurrence, puisque l'entreprise novatrice acquiert, grâce à l'arrivée d'une innovation, une
compétitivité hors-prix importante et est, ipso facto, en situation de monopole temporaire ;
- en termes de prix de vente. En effet, l'entreprise qui innove met son bien nouveau en circulation sur le marché, mais
à un prix qu'elle décide elle-même de fixer : on dit alors que l'entreprise est price maker, du fait de sa compétitivité
hors-prix, et cherche ainsi à obtenir la rente de monopole la plus conséquente possible ;
- et, enfin, en termes de demande, car l'innovation qui apparaît crée avec elle des besoins nouveaux pour les
ménages.

Théories de l'innovation

Modèle linéaire
Le modèle linéaire suppose un sens unilatéral de production de l'innovation, avec une diffusion de l'activité de
recherche vers l'entreprise, sans autre interaction.

Modèle bouclé
Dans un article de 1986, Kline et Rosenberg définissent le "chain linked model" ou modèle bouclé. La firme est en
interaction avec son environnement, l'innovation est conçue comme un processus interactif, sa diffusion n'est pas
unilatérale.
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Management de l'innovation
• Introduction au management de l’innovation
Le management de l'innovation est la mise en œuvre des techniques et dispositifs de gestion destinés à créer les
conditions les plus favorables au développement d'innovations.
Le management de l’innovation prend des formes variées selon le contexte particulier de l’entreprise. Il met en œuvre
différents dispositifs pour sensibiliser les collaborateurs à l’importance de l’innovation. Il les encourage à exprimer
leurs idées, à faire part des observations sur le comportement des clients, des fournisseurs ou des concurrents.
Surtout, le management de l’innovation pousse la hiérarchie intermédiaire et supérieure à valoriser ces contributions,
à répondre rapidement aux suggestions, soit pour les mettre à l’étude soit pour expliquer pourquoi elles ne sont pas
retenues, et à valoriser les innovateurs [1].
• Pourquoi et comment innover ?
Le succès d'une innovation ne dépend pas seulement de la performance technologique d'une entreprise. L'ensemble
de ses ressources (humaines, techniques, financières, ...) sont en effet des facteurs clé de la réussite d'un projet
innovant. C'est la manière dont une entreprise va gérer sa capacité à innover qui va la rendre innovante ! Par
définition, l'innovation se fonde sur une idée originale. On ne peut en effet pas innover sans idées nouvelles. Mais
l'innovation réside principalement dans la capacité à transformer ces idées en succès commerciaux. Pour cela, il
existe des méthodes et techniques de travail qui aident les entreprises dans toutes les étapes des processus
d'innovation en particulier générer des idées, transformer ces idées en produits ou services, bien vendre les produits
ou services innovants, améliorer continuellement l'organisation et les procédés de fabrication de l'entreprise,
pérenniser l'entreprise.
Au début il faut identifier le « capital innovation » de l’entreprise. Il ne provient pas seulement des technologies
maîtrisées par l'entreprise mais englobe aussi d'autres facteurs. Tous les pôles d'activités de l'entreprise sont
concernés par les projets d'innovation.
• Développer son potentiel d’innovation par les réseaux
Pour exploiter au mieux ce « capital innovation » souvent sous-estimé et peu pris en compte, il est nécessaire de
structurer son processus d'innovation et son organisation de travail.
La gestion des ressources humaines est responsable de faciliter toute initiative de créativité et d'originalité dans
l'entreprise et tenir compte de toutes les idées. L’organisation de l'entreprise doit permettre le suivi structuré de
chaque projet, et la collaboration des différents secteurs de l'entreprise (Marketing, R&D etc…). Chaque secteur de
l’entreprise doit avoir conscience de son savoir-faire technique et savoir l'exploiter, investir régulièrement dans ses
outils de travail et former continuellement son personnel. L’entreprise élargie (fournisseurs, clients et autres parties
prenantes) devrait être intégré aux différents processus (production, conception, logistique,...), par la participation à
des réseaux pour rester à l'écoute et se faire connaître [2], [3].
• La démarche stratégique
L’axe de stratégie d’innovation de l’entreprise est définie par sa stratégie générale. Par exemple la stratégie
d’innovation d’une entreprise comme Coca-Cola sera très différente de celle d’une entreprise comme Nike ou IBM.
La démarche stratégique est à la fois un état d’esprit, une demande destinée à planifier et allouer les ressources de
l’entreprise en vue d’attendre des objectifs précis, un ensemble de techniques et d’outils.La démarche est en plusieurs
étapes. Dans un premier temps, il faut observer (en particulier recueil d’informations), comprendre (analyse du
marché, de la concurrence, des besoins client), et diagnostiquer. Ensuite il faut définir les objectifs, les choix
stratégiques (par l’étude de la segmentation, le ciblage client, positionnement de l’offre). Pour finir vient l’étape de la
planification, de l’animation et du contrôle.
L’innovation provient pour moitié de l’entreprise et pour moitié du marché. L’influence du marché ce fait par les
consommateurs (étude de marché, méthode de créativité), les distributeurs (rapport de la force de vente, salons,
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foires…).
• Les étapes du processus de l’innovation
1. Idées. Production et sélection d’idées.
2. Concept. Etude du potentiel, la définition de marchés cibles et le choix des projets.
3. Faisabilité du projet. Création de l’équipe, brief marketing à destination de la R&D, la validation financière et
étude marketing du produit.
4. Industrialisation. Essai sur les lignes, effectuer la phase d’industrialisation et la finalisation.
5. Lancement. Pendant la phase de lancement il faut effectuer la présentation de produit, l’étude de marché, et la
force de vente le produit.
6. Contrôle
Pendant chaque étape du processus, nous avons besoin d’effectuer l’analyse : Est-ce que nous voulons aller plus loin
ou pas (go/no go) ?
• Techniques du management de l'innovation (IMT)
Les techniques de gestion de l'innovation (IMT), les techniques d'organisation et les outils de travail permettent à une
entreprise d'optimiser sa capacité à innover.
• Techniques de créativité : Comment générer de nouvelles idées et analyser toutes les données d’un problème ?
Les outils de créativité nous permettent de générer des idées nouvelles et de bien les gérer.
• Le brainstorming
Le brainstorming est une technique de créativité à utiliser seul ou en groupe permettant de produire un maximum
d'idées, dans un minimum de temps sur un thème donné.
• Le QQOQCPC
Le QQOQCPC est une technique de questionnement pour identifier tous les éléments d'une situation. Simple et
rapide, cette méthode permet de gagner du temps pour mettre au clair une situation en se posant les questions
simples : Qui, Quoi, Où, Quand, Comment, Pourquoi, Combien ?
• La carte cognitive (Mind Mapping)
Une carte cognitive permet de transposer sa pensée et ses idées sous forme graphique afin de structurer sa réflexion.
Cet outil permet de n'oublier aucune dimension à une situation et ainsi de construire des projets dans les meilleures
conditions.
• TRIZ
La méthode TRIZ (Théorie de résolution de problèmes innovants) est particulièrement adaptée à l'innovation en
conception de produit. Elle permet d'offrir une nouvelle approche pour la résolution de tout type de problème
spécifiquement technique.
• Techniques de conception de produits ou services : Comment transformer les idées en produits ou en services à
succès ?
• L'Analyse de la Valeur (AV)
L'Analyse de la Valeur est une technique structurée de conception de produit ou de service ayant pour principal
objectif d'augmenter la valeur de celui-ci. La recherche du meilleur rapport « qualité/coût » permet de répondre à un
double objectif : satisfaction et compétitivité.
• La Conception à Coût Objectif (CCO)
La méthode de Conception de produit à Coût Objectif permet de concevoir des produits ou des services et de
conduire des projets en respectant un plafond de coût et de temps prédéterminé.
• Quality Function Deployment (QFD)
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Le QFD est une méthode de conception de produit (ou service) permettant de traduire le plus fidèlement possible les
attentes du client. La méthode prend en compte l'ensemble des attentes des futurs utilisateurs dès la phase
d'élaboration du produit et permet d'élaborer le meilleur process de fabrication en accord avec les impératifs de
qualité fixés.
• La méthode Delphi
La méthode Delphi est un processus de communication pour résoudre un problème. Il s'agit de dégager un consensus
sur des sujets précis, grâce à l'interrogation d'experts. Les experts sont en mesure d'apporter un éclairage sur des
secteurs d'incertitude en vue d'une aide à la décision.
• Le Benchmarking
Le Benchmarking est le sens de trouver la « meilleure pratique », c’est la technique de conception de produits ou
services. Le benchmarking est un outil pour étudier les techniques de gestion et les modes d'organisation des autres
entreprises. Ainsi on peut s'inspirer et retirer le meilleur processus pour l'étudier et l'adapter.
• Techniques de résolution de problèmes : Comment résoudre un problème ou une défaillance ?
• L'AMDEC
Adaptable à tous les domaines d'une entreprise, l'AMDEC (Analyse des Modes de Défaillances, de leurs Effets et de
leurs Criticités) est une méthode structurée pour détecter et évaluer des défaillances ainsi que pour mettre en place
des solutions adaptées et durables.
• Les 5 Pourquoi
La technique des 5 Pourquoi est un outil d'analyse permettant de rechercher les causes possibles d'une situation qui
pose problème. Un questionnement systématique est mis en place afin de remonter aux causes premières d'un
problème ou d'une situation. Cet outil donne la possibilité d'agir directement sur les causes profondes d'un problème
et de ne pas se limiter à trouver des solutions temporaires.
• Le diagramme d'Ishikawa
Le diagramme d'Ishikawa est le diagramme cause-effet. Le diagramme d'Ishikawa est un outil qui permet d'identifier
les causes d'un problème. Ce diagramme permet une vision globale des causes génératrices, ceci grâce à une
représentation structurée de l'ensemble des causes qui produisent un effet.
• Outils marketing adaptés à l’innovation : Comment bien vendre les produits ou services innovants ?
• Les « 5 Forces de Porter »
Le modèle des « 5 forces de Porter » est une technique d'analyse de l'environnement et du contexte industriel d'une
entreprise axée sur les cinq dimensions principales de son marché : la rivalité des concurrents actuels, la menace des
nouveaux entrants, la menace des produits de substitution, le pouvoir de négociation des clients, le pouvoir de
négociation des fournisseurs. Elle permet d'identifier et de mettre en place des stratégies de développement en ayant
pris en compte l'ensemble des opportunités et des menaces du marché.
• La matrice BCG
La matrice BCG permet de visualiser sur un même graphique l'ensemble des activités d'une entreprise selon leurs
parts de marché et la croissance de leurs marchés. Elle facilite la prise de décision pour un développement réfléchi de
l'entreprise et de son activité.
• La matrice SWOT
La matrice SWOT (Strengths / Weaknesses and Opportunities / Threats) permet d'analyser l'environnement interne et
externe d'un projet et d'une entreprise. La matrice permet de représenter dans un tableau la situation d'une entreprise
face à un projet. Elle recense tous les facteurs clé à prendre en compte pour appréhender au mieux le projet et est un
outil d'aide indispensable pour le développement de la stratégie d'une entreprise ou d'un projet.
• Les 4P du Marketing Mix
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Les 4P du Marketing Mix identifient quatre dimensions sur lesquelles une entreprise peut agir pour réaliser la
meilleure offre de produit possible : Product (le produit), Price (le prix), Place (la distribution, la vente), Promotion
(la communication).
• Le cycle de vie d'un produit
L'analyse du cycle de vie permet de déterminer à quel stade de leur vie se situe chaque produit ou service d'une
entreprise. Il est impératif de bien comprendre cette notion de cycle de vie afin de prendre les bonnes décisions pour
le développement stratégique de son entreprise et de son portefeuille de produit ou service.
• La matrice Ansoff
La matrice Ansoff est une matrice conçue par Igor Ansoff pour classifier et expliquer les différentes stratégies de
croissance d'une entreprise. La matrice Ansoff offre 4 choix stratégiques pour atteindre les objectifs de croissance:
pénétration de marché, extension du marché, nouveaux produits, diversification.
• La pyramide de Maslow
La pyramide de Maslow c’est la hiérarchisation des besoins. C’est l’outil marketing adapté à l'innovation. Abraham
Maslow a établi une règle de priorité concernant les besoins, désirs et motivations. La pyramide de Maslow sert à les
identifier et à les hiérarchiser. Cet outil offre une base de réflexion permettant de positionner les personnes et
produits et est ainsi un instrument pratique de réflexion dans le monde des affaires. C'est une méthode qui peut aider
à mieux cerner un public visé, p.ex. on ne vend pas une voiture de luxe à une personne n'ayant rien à manger. Cette
hiérarchie issue de la pyramide de Maslow s'adapte à chaque environnement spécifique et les 5 niveaux de besoins
deviennent plus ou moins importants. La pyramide de Maslow est constituée de 5 niveaux de besoins : besoins
physiologiques, besoins de sécurité, besoins d'appartenance, besoins d'estime de soi, besoin d'autoréalisation.
• 7-S McKinsey
7-S McKinsey est le modèle de gestion avec un diagnostic organisationnel. La méthode des 7-S est un modèle de
gestion qui intègre 7 variables ou facteurs. Cet outil, utilisé par le cabinet de conseil en management McKinsey,
permet de comprendre la dynamique d'une organisation ou de fixer les buts du changement. Les 7-S sont utilisés
chaque fois que l'on se trouve en amont d'un changement important, d'un lancement de projet. Le modèle explique la
performance de l'entreprise à partir de l'interaction entre les 7 variables suivantes : les valeurs, les missions et les
objectifs ; la stratégie , la structure, les systèmes, le personnel, le style, les compétences.
• Veille et management des connaissances : Comment anticiper face aux évolutions futures et pérenniser
l’entreprise ?
• La veille
La veille est une démarche de surveillance continue et systématique des produits, services, technologies, procédés,
processus, pratiques, passés, actuels et en développement. Quels que soient les entreprises, leur taille et leur secteur
d'activité, cette technique permet de rester informé et à l'écoute des évolutions. La veille s'utilise dans tous les
secteurs d'une entreprise.
• Le management des connaissances - Knowledge Management
Le management des connaissances est une attitude à adopter pour pérenniser et améliorer au fil du temps le
savoir-faire et les compétences des entreprises. Le management des connaissances regroupe un grand nombre de
solutions possibles. En particulier la capitalisation et la diffusion des savoirs des employés, la formation, la mise en
place et l'utilisation de réseau interne ou externe à l'entreprise, le décloisonnement des connaissances dans
l'entreprise, le travail en équipe.
Pour en savoir plus sur les techniques de gestion de l'innovation voir [4].
Il existe en outre des méthodes complètes de management de l’innovation par phase utilisées par des cabinets de
consultant. Par exemple, celle présentée par Erwan NEAU - Directeur du Cabinet de conseil en management de
l'innovation AONOV. Pour en savoir plus [5].
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• Protection des idées


On ne peut pas breveter une idée, par contre un dessin ou un modèle, une marque ou un procédé technique peuvent
être déposés.
Afin d'éviter les contrefaçons et pour permettre une protection à l'étranger, la meilleure solution est d'effectuer un
dépôt à l'Inpi (Institut national de la propriété industrielle). Pour être «protégeable», un dessin ou un modèle doit être
nouveau et présenter un caractère propre en se distinguant de toute autre création. La demande de protection des
dessins et modèles s'effectue auprès de l'Inpi. Elle est cumulable avec les dispositions du Code de la propriété
intellectuelle qui concernent le droit d'auteur. Cette dernière protection s'étend à toutes les œuvres de l'esprit quels
qu'en soient le genre, la forme d'expression, le mérite ou la destination. Aucun dépôt n'est obligatoire, le simple fait
de présenter son modèle ou son dessin au public sous son nom sert de preuve. Le droit d'auteur est valable pendant
soixante-dix ans passé le décès de son auteur. Mais les pays étrangers reconnaissent rarement le bénéfice de cette
seule protection. Dans la perspective d'une extension de la protection à l'étranger, optez pour le dépôt auprès de
l'Inpi. Grâce à ce dépôt, vous disposez d'un monopole de cinq ans sur votre dessin ou modèle, renouvelable par
période de cinq ans jusqu'à un maximum de vingt-cinq ans, pour son exploitation.
Tout procédé technique innovant a avantage à être breveté rapidement, car sa propriété appartient au premier
déposant. Le brevet est le titre de propriété industrielle qui confère à son titulaire, inventeur ou entreprise, un droit
exclusif sur une invention pour une durée de vingt ans. On ne peut pas breveter une idée : seuls les moyens
techniques mis en œuvre pour la concrétiser sont brevetables.

Études de l'innovation

Sociologie de l'innovation
• La construction sociale de l’innovation
Les innovations s’inscrivent toujours dans un cadre social bien déterminé, elles dépendent du contexte social de
l’environnement dans lequel elles sont nées. Nous citons l’exemple de l’innovation « Bledichef » de Danone qui ne se
comprend que dans un contexte comprenant l’existence du micro-onde, de nombreuses jeunes femmes salariées et la
notion d’acceptation sociale d’un « baby food » industriel. Donc, le projet Blédichef a été impossible à réussir en
1955. Le deuxième exemple concerne le baladeur de Sony qui ne peut survivre que dans un monde individualisé
(écouter seul « sa » musique, « se couper du monde »…), mobile (ne pas être à la merci d’un fil et ne pas être gêné
par l’appareil…), polyvalent (on fait désormais plusieurs choses en même temps - se déplacer et écouter de la
musique...) et miniaturisé (l’appareil tient dans la main, ou dans la poche...).
Ces objets techniques ne sont pas « transhistoriques », leur usage, ou leur fonction évolue dans le temps
• Méthodologie d’observation sociologique d’une innovation sociotechnique
L’observation sociologique d’une innovation sociotechnique selon Christian THUDEROZ a pour objectif de rendre
compte d’une innovation de produit en la suivant dans sa trajectoire : de l’idée elle-même jusqu'à la phase
d’industrialisation et de mise en vente du produit… La méthodologie de cette observation commence par faire des
observations in situ, en temps réel, pendant la durée du projet. Puis, elle consiste à contextualiser le projet tout en
imaginant une histoire ou un roman, avec une intrigue, des personnages, des héros, des règles d’action. Ensuite, cette
méthodologie repose sur le fait de partir des paroles des acteurs et les restituer (une économie des différents regards).
Enfin, elle tient à travailler « à hauteur d’homme » : des personnes, en chair et en os et à les suivre pas à pas, au
quotidien.
Christian THUDEROZ propose un modèle d’analyse et « caisse à outils » du sociologue qui étudie l’innovation se
basant sur deux questions : « Comment s’opère une innovation sociotechnique? » et « Comment comprendre une
innovation sociotechnique ? »
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Comme réponse à la première question, Christian THUDEROZ suggère qu’une innovation est liée à plusieurs
notions : équipement, enrôlement, manœuvre, hommes-lige, convention et objet.
La notion d’équipements se base sur le faite de s’équiper pour qu’une innovation rencontre son marché. Deux types
d’équipement s’imposent : équipements internes au sein de l’entreprise (un groupe de projet, un responsable de
projet, des investissements, une volonté, une salle de réunion, des dossiers, des bons de commande, un service
marketing…), et équipements externes sur le marché lui-même (des besoins, des concurrents, des outils nécessaire à
l’utilisation chez le client…). Il faut donc rendre disponible, ou nécessaire, le produit dans les attentes sociales et
opérer un travail de construction de cette demande de produit.
La notion de techniques d’enrôlement se base sur le fait qu’il faut capter l’attention de tous ceux qui passent à la
portée de l’innovation et ceux qui peuvent être utiles à sa cause, pour qu’elle puisse se développer dans l’entreprise et
sur son marché. Il lui faut donc intéresser, mobiliser et enrôler toutes les personnes qui peuvent innover dans
l’entreprise (le responsable du Centre de recherche, le contrôleur de gestion, le chef du Bureau d’Études, le directeur
d’usine, le cuisinier du centre de recherche…).
La notion de manœuvres ou d’ensemble de moyens mis en œuvre pour atteindre un but, concerne l’orientation des
processus, les rendre compatibles avec les procédures existantes, voire les présenter sous un jour favorable. Par
exemple, le traducteur utilise la logique de reformuler en termes acceptables pour un directeur de division ce que
souhaite faire le jeune ingénieur.
La notion d’hommes-lige (Se dit d’un homme entièrement dévoué à une personne ou à un parti) se base sur le fait que
l’innovation est née grâce à les individus qui croient à l’innovation, porteurs du projet, et qui se connaissent et
fonctionnent en équipe... Ces hommes-lige sont aussi des êtres de désir avec des affects, des croyances, une
humanité, des problèmes personnels, une volonté de faire carrière dans le groupe Danone...
La notion de convention est expliquée ainsi : une innovation est mobilisée par des conventions qui supportent la
logique des acteurs/personnes. Ces conventions peuvent avoir la forme d’une « moralis » (une morale, une éthique,
un corps de règles, ce qui régule des comportements, les ajustent aux situations et les rend convenables et
appropriés), ou d’une « doxa » (d’une croyance : ce qui résulte d’un ensemble d’idées et de principes auxquels on
adhère).
La notion d’objets s’appuie sur l’idée que dès qu’il s’agit de juger et de trancher, il faut mobiliser des objets. L’objet
permet d’évaluer l’action, ou la situation; la mesurer ou la critiquer. L’objet est considéré comme médiateur et
opérateur social : il explique, provoque et catalyse. On cite l’exemple d’une brochure ayant des formes et des
couleurs, ainsi une impression ou d’un petit pot en verre, qui ne prend pas le goût, qui est pur, transparent,
indestructible sans un bris volontaire, doté d’une sécurité sonore.
Comme réponse à la deuxième question, Christian THUDEROZ suggère que la compréhension d’une innovation
sociotechnique se base sur les notions de réseaux, configuration, décideurs invisibles, négociation et de grandeur.
La notion de configuration est basée sur la chaîne réticulaire de l’innovation : on part de l’idée primaire de base
présentant le besoin et on arrive à l’idée finale complétant ce besoin, en passant par : un ingénieur, un groupe de
projet, un contrôleur de gestion, un PDG, un technicien du service marketing, un syndicaliste, un intérimaire qui met
le produit en rayon... Dans l’exemple du produit Blédichef pour bébé, il ne faut pas oublier l’importance des jeunes
femmes qu’on réunit dans un focus group et qui doivent goûter le produit avant son lancement et dire ce qu’elles en
pensent. Dans ce cas, quand la maman va ouvrir le bol, elle va analyser le produit cuillère par cuillère. D’où
l’importance de la « goûteuse », au service Qualité. Il ne faut pas aussi oublier l’importance des êtres associés au
réseau d’innovation, mais non présents physiquement, ou présents occasion-nellement (des personnes morales : « le
Consommateur », des catégories abstraites : « le Marché » ou des objets conceptuels : « la Qualité ».
Ces individus agissent au nom des grandeurs. Ces grandeurs sont généralement rivales, concurrentes et opposées.
Tout le jeu d’une innovation réussie est de mobiliser conjointement ces grandeurs, en les dynamisant. On a par
exemple l’opposition (marchand/industriel), l’opposition (domestique/industriel) et l’opposition
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(réputation/marchand).
Et ces individus ne cessent d’ouvrir et de conclure des négociations tout au long d’un projet d’innovation entre le
contrôleur de gestion usine et le chef de projet, entre le contrôleur de gestion usine et le contrôleur de gestion groupe
avec l’architecte. Ces négociations tournent généralement autour du budget nécessaire, des délais, du prix des
matières premières, des bornes entre l’économique et l’hygiène-Qualité »…
Les négociations durant l’innovation jouent sur différents registres, elles s’accomplissent à chaque entrée d’un nouvel
acteur, elles sont très souvent informelle, implicite, tacite, et elles concernent tout ce qui est lié au projet. Ces
négociations s’adossent les unes aux autres et les acteurs d’une innovation savent négocier dans un registre pour
s’assurer des positions dans un autre registre. Par exemple : le chef de projet a bien négocié le prix de la machine
(champ industriel), donc il négocie bien la prise de décision d’achat (champ décisionnel), ce qui lui permet de bien
négocier sa carrière (champ professionnel).

Philosophie de l'innovation
L'impulsion qui pousse l'homme à innover se nourrit de la nature humaine, c'est-à-dire la caractéristique d'être
toujours insatisfait. Ainsi donc l'innovation se base sur le désir d'innover ; ce désir de faire toujours mieux, cet "élan
vital", au sens du philosophe Bergson (Cf. L'Évolution créatrice), est alors à la base du désir d'innover, inhérent à
l'esprit entrepreneurial, tel que Schumpeter le définit.

Les politiques de l'innovation


• Innovation et croissance, La plupart des grands pays industrialisés s’attachent à favoriser l’innovation
• Levier essentiel de la croissance à long terme de l'économie, l'innovation fonde le bien-être des générations
futures, et profite à la collectivité d'une façon plus que proportionnelle à son rendement pour ceux qui la réalisent.
La R&D et l'innovation sont, en outre, un atout stratégique essentiel : l'indépendance nationale dépend d'un socle
de recherche solide et de la maîtrise des grandes filières technologiques, ce qui justifie une action des pouvoirs
publics pour aider les entreprises à maintenir ou conquérir leur place en la matière.
• Les marchés de capitaux sont frileux face à l’investissement à risque, dont dépend pourtant la moitié environ
de la croissance économique dans les pays développés. Les pouvoirs publics ont donc un rôle d'incitation et de
stimulation à jouer dans ce domaine, qui est reconnu aussi bien par l'OCDE que par l'Union Européenne.
• Le cœur de l'innovation repose sur la R&D, or celle-ci n'est pas toujours immédiatement rentable, ce qui peut
justifier un soutien public, sachant que le niveau technologique d'un pays détermine son niveau de vie et sa place
dans le concert des nations.
• Les efforts de R&D et d'innovation sont les premières victimes du ralentissement conjoncturel : avec la
baisse des profits et la montée des incertitudes, les entreprises réalisent d'abord des économies sur les dépenses en
R&D et en innovation, dont la rentabilité est lointaine et incertaine. Une intervention des pouvoirs publics à
contre-cycle peut aider à lutter contre cet effet pervers.
• Les nouvelles perspectives des politiques d'innovation
• Éco-innovation
Les éco-innovations ou innovations environnementales sont des nouveaux procédés, équipements, produits,
techniques, et systèmes de gestion qui évitent ou réduisent les nuisances à l'environnement.
• Innovation ouverte
L'innovation ouverte provient de l'idée selon laquelle dans un contexte mondial où la connaissance est largement
distribuée, les entreprises ne peuvent pas se permettre de se baser entièrement sur leurs propres activités de
recherche, mais doivent au contraire acheter des procédés et des inventions ou acquérir auprès d'autres entreprises
des licenses pour leur utilisation. De plus, les inventions internes à l'entreprise, non utilisées à des fins commerciales
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par celle-ci, doivent être sorties de l'entreprise par des licences, des coentreprises ou encore des spin-offs.

Systèmes d'innovation
On peut caractériser différentes formes de systèmes nationaux ou régionaux d'innovation.

Enjeux de l’innovation
Dans le monde culturel (art, musique, mode, cinéma.. ) l'innovation est gage d'apports nouveaux, supposés
enrichissants pour la culture. Elles est parfois encouragée par des prix[3] .
Pour les économistes classiques, l'innovation est réputée être l'un des moyens d'acquérir un avantage compétitif en
répondant aux besoins du marché et à la stratégie d'entreprise. Innover, c'est par exemple être plus efficient, et/ou
créer de nouveaux produits ou service, ou de nouveaux moyens d'y accéder.
Deux niveaux d'application de l'innovation sont généralement distingués dans l'entreprise :
• Innovation ponctuelle (On parle alors de « projet d'innovation » ou d'« innovation produit »). Il s'agit
essentiellement d'amélioration de produits existants, de création, ou d'adoption d'une nouvelle technologie à un
produit.
• Innovation durable, à long terme. On parle alors d'innovation permanente, voire d'innovation totale.

Enjeux éthiques
L'innovation peut naître d'une découverte ou d'une idée individuelle valorisée, comme d'une large démarche de
travail collaboratif et de stratégie de diffusion altruiste de solutions nouvelles, en matière de développement durable
par exemple. L'innovation dépend alors de la créativité de tous et chacun, et des systèmes plus ou moins efficaces de
diffusion de l'innovation (du "bouche à oreille" à l'utilisation des NTIC (nouvelles technologies de l'information et de
la communication) ; Linux ou Wikipédia sont des exemples de solutions innovantes ayant bénéficié de ces nouvelles
technologies.
Dans la stratégie capitaliste privée d'entreprise et d'un marché mondialisé, l'innovation relève de plus en plus de
compétences particulières et d'un domaine dédié, celui du management de l'innovation. Il ne s'agit plus seulement de
trouver des solutions utiles, mais de gagner plus d'argent en vendant l'innovation, sous forme de biens ou services
nouveaux (utiles ou non) d'acquérir un avantage compétitif mais de pérenniser cette compétitivité ou une culture de
l'innovation utile (on parle aussi d'innovation durable) en faisant de l'innovation un des piliers et moteurs de la
stratégie de l'entreprise. L'innovation s'appuie alors sur un système de veille (éventuellement collaborative,
benchmarking..) et de tri, hiérarchisation et partage et valorisation de l'information, d'un système de protection de ses
innovations grâce à une stratégie de protection industrielle, éventuellement en créant une synergie partenariale, et en
accordant une place plus ou moins importante au client dans sa démarche.
L’innovation est l’introduction d’une nouveauté commercialisable sur un marché. Par extension l’innovation désigne
le résultat de cette action, la chose nouvelle. Les spécialistes de l’innovation distinguent souvent quatre types
d’innovations (en référence à la définition internationale du manuel d'oslo):
• l’innovation de produit;
• l’innovation de procédé (de production);
• l’innovation organisationnelle;
• et l’innovation de marketing.
Cependant il existe de nombreuses typologies de l’innovation selon l’usage escompté.
Innovation 11

Méthode entrepreneuriale
En général, les entreprises ont une stratégie d’innovation par projet, utilisant les techniques et les outils classiques de
l’innovation (tels que la créativité, les modélisations, la recherche et le développement de produits innovants, la
protection industrielle…) pour développer un produit (ou service) nouveau ou présenté comme tel parce que sous
une nouvelle forme.
L'innovation peut avoir une avancée technologique comme source, ou un nouveau besoin et/ou une situation de «
portefeuille-produits » "vieillissant". Après avoir conclu son projet innovant par un succès commercial, une
entreprise peut décider de reconduire le processus d'une manière plus systématique et alors, organiser un «
management de l'innovation ».

Caractéristiques de l’innovation
Souvent le mot innovation est attaché à un autre mot, lui donnant ainsi plusieurs autres significations (en dehors de
celles déjà citées ci-dessus).
• Grappes d'innovation
Joseph Schumpeter explique dans Le cycle des affaires, publié en 1939, les cycles économiques par l'innovation et en
particulier par les « grappes d'innovation ». Selon Schumpeter, le progrès technique est au cœur de l'économie et
elles apparaissent en grappes ou essaims : après une innovation majeure, souvent une innovation de rupture due à un
progrès technique, voire scientifique (par exemple : la vapeur, les circuits intégrés, l'informatique, l'internet, les
nanotechnologies, ... ) d'autres innovations sont portées par ces découvertes. On constate alors des cycles industriels
où après une innovation majeure, l'économie entre dans une phase de croissance (créatrice d'emplois), suivie d'une
phase de dépression, où les innovations chassent les entreprises 'dépassées' et provoquent une destruction d'emplois.
Pour décrire ce processus Schumpeter emploie le terme de « destruction créatrice » dans Capitalisme, socialisme et
démocratie en 1942. Par exemple, Schumpeter retient les transformations du textile et l'introduction de la machine à
vapeur pour expliquer le développement des années 1798-1815 ou le chemin de fer et la métallurgie pour l'expansion
de la période 1848-1873. Cette analyse se rapproche des cycles identifiés par Kondratiev, Juglar ou Kitchin. Au cœur
du système capitaliste se trouve, pour J. Schumpeter, l'entrepreneur qui réalise des innovations (de produits, de
procédés, de marchés, etc...). En conséquence, la croissance est un processus permanent de création, de destruction et
de restructuration des activités économiques. La "destruction créatrice" est donc la caractéristique du système
capitaliste qui résulte du caractère discontinu des innovations.
Schumpeter distinguait cinq types d'innovations :
• la fabrication de biens nouveaux,
• des nouvelles méthodes de production,
• l'ouverture d'un nouveau débouché, *
• l'utilisation de nouvelles matières premières
• la réalisation d'une nouvelle organisation du travail.
• Innovation de process ou de procédés
L'innovation de process concerne la mise au point ou l'adoption de méthodes d’organisation, de développement, de
fabrication, de production ou de distribution nouvelles. Exemple : le passage du Minitel à l'Internet pour la vente par
correspondance.
• « Intelligence innovation »
Le concept anglophone d'"intelligence innovation" concerne tout ce qui lie le "renseignement", "l'espionnage
industriel" non délictueux (intelligence économique et certaines formes de Knowledge Management ou de veille
informationnelle...) à l'innovation.
• Politique d'innovation - et - Plan innovation
Innovation 12

Ces expressions désignent de plus en plus des aides que les états et gouvernements mettent ou peuvent mettre en
œuvre pour favoriser et promouvoir l'innovation (subventions, défiscalisation, prix, etc.). Dès lors, on n'emploie plus
ces expressions (galvaudées par le côté politiques gouvernementales) pour désigner la politique interne de
l'entreprise. On préférera utiliser les expressions management de l'innovation, stratégie d'innovation, tableau de bord
de l'innovation, etc.
• Systèmes d'innovation
Les systèmes d'innovation, lorsqu'ils sont liés à la politique d'innovation, ou quand ils concernent l'économie, la
sociologie ou la nation, désignent toutes les activités favorisant l'emploi, la création et le développement des
entreprises, et donc la croissance, la compétitivité et la performance économique des nations ou des entreprises.
Lorsque l'on parle des (ou du) systèmes d'innovation d'une entreprise, le terme désigne alors généralement les
méthodologies, les processus et les techniques que cette entreprise peut mettre en œuvre pour améliorer sa
compétitivité.
• Innovation Pull
(venant de l'expression : market pull) : Innovation consécutive à la demande exprimée du marché qui 'tire' le nouveau
produit.
Exemple : l'augmentation de la capacité des coffres des voitures, était une innovation que les automobilistes ont
longtemps réclamée.
• Innovation Push
(venant de l'expression : technology push) : Innovation consécutive à l'évolution d'une technologie qui 'pousse' à
innover. Il y a deux façons pour que la technologie force à innover :
• À la suite d'une découverte scientifique ou de votre service recherche et développement (R&D), il vous semble
impossible de ne pas appliquer cette nouvelle technique à vos produits. (innovation de rupture)
• On innove face à une loi de progrès continu, contre laquelle on ne peut quasiment rien. Exemple : Loi de Moore
selon laquelle le nombre de transistors par puce double tous les 18 mois.
• Innovation entrepreneuriale
L'entreprise a deux fonctions essentielles, et deux seulement : le marketing et l'innovation. Le marketing et
l'innovation produisent des résultats, le reste n'est que dépenses. Peter Drucker. Cette vision de l'entreprise n'est pas
à prendre au pied de la lettre (au sens strict, seule la fonction "ventes" rapporte de l'argent aux entreprises) mais dans
une perspective de long terme, en tant que gage de vitalité: pour Drucker, une entreprise qui cesse d'innover signe
son arrêt de mort à plus ou moins moyen terme.

Terminologie québécoise
On classe généralement au Canada français l’innovation en trois grandes catégories :
• L’innovation cumulative
Elle suppose l’introduction d’un produit qui se caractérise par un certain degré de nouveauté et une certaine création
de valeur. Un exemple serait un type de détergent à lessive « nouveau et amélioré ».
• L’innovation importante
Elle suppose un degré considérable de nouveauté du produit et une création de valeur substantielle pour le client. Le
baladeur Sony, qui permet aux gens d’écouter de la musique à l’aide d’un lecteur de disque portatif, est un exemple
d’innovation importante.
• L’innovation transformatrice
Elle est la moins courante et suppose des produits entièrement nouveaux qui engendrent une valeur substantielle
pour le client. On peut considérer que l’automobile a été une innovation transformatrice puisqu’elle a complètement
révolutionné la manière dont les gens se déplacent.
Innovation 13

Les sources de l'innovation

La sérendipité
Tiré du terme américain "serendipity", la sérendipité peut être défini comme les rencontres heureuses dues au hasard.
Le terme est souvent utilisé dans le domaine de l'information où il désigne la capacité à utiliser des informations
trouvées par hasard et de les utiliser pour d’autres usages que l'objet pour lequel ces recherches ont été initialement
engagées. Ce processus vaut aussi pour d'autres domaines comme la ville : la déambulation urbaine sans but
pré-défini permet à tout un chacun de découvrir de manière insolite des lieux ou d'autres individus et nouer ainsi de
nouvelles relations.
La sérendipité est donc un ingrédient essentiel des processus d'innovation dans le sens où l'innovation vient souvent
des rencontres imprévues entre différents acteurs, ce qui est particulièrement le cas dans le numérique. Créer les
conditions de la sérendipité, par exemple en mettant en place des lieux de rencontre entre acteurs qui ne se côtoient
généralement pas dans le quotidien, peut être un facilitateur d'innovation.

Les motivations
• l'indignation
• l'insastisfaction
• le challenge
• le défi
• le rêve
• l'ambition
• l'évolution

L’innovation en France
La plupart des grands pays industrialisés, et notamment la France, s’attachent à favoriser l’innovation comme levier
de la croissance à long terme de l’économie.
L'objectif aux niveaux national et communautaire est d'atteindre 3% du PIB en dépenses de Recherche &
Développement à l'horizon 2010. En effet, le cœur de l’innovation repose sur la R&D, or l’économie française
n'investit aujourd'hui que 2,2% du PIB en R&D[4] .
La stratégie du gouvernement français est d'encourager en premier lieu les entreprises, dont les investissements en
R&D sont insuffisants ; en pourcentage du PIB, les dépenses de R&D sont en moyenne inférieures de 25% à 40% à
celles que l'on observe respectivement au Japon, aux États-Unis ou en Allemagne, de même qu'au Luxembourg où
l'agence de l'innovation [5] est très active...
Les incitations fiscales sont devenues l’un des instruments importants des politiques publiques de soutien à la R&D.
De nombreux pays les ont adoptés, comme des instruments généraux, susceptibles d’améliorer l’environnement
national pour les dépenses de R&D sans ciblage sectoriel ou technologique, contrairement aux subventions. Le
Crédit d'impôt recherche (CIR) est un dispositif fiscal qui s’adresse à toutes les entreprises qui mènent des activités
de R&D. 5921 entreprises ont bénéficié de ce crédit d’impôt en 2006. Mais plus de la moitié des bénéficiaires (en
montant) sont de grandes entreprises. Le CIR représente plus de 1 milliard d'euros de cadeau fiscal chaque année et
n'est pas adapté aux besoins des jeunes entreprises[6] .
OSEO Innovation est l'agence publique française de soutien à l'innovation et est en charge de l'aide à l'innovation
(avance et subvention) auprès des créateurs d'entreprises et des PME. Sa dotation serait en baisse face à la montée du
CIR et des engagements prioritaires de l'Etat en faveur des banques et des grandes entreprises notamment dans
l'automobile (Plan de Relance 2008/2009).
Innovation 14

Dans le même objectif de renforcer les capacités d’innovation, la France a développé la politique des pôles de
compétitivité. Les projets soutenus dans son cadre sont de haute technologie et exclusivement collaboratifs.

L’innovation en Europe
L'Union européenne a défini une stratégie sur l'économie du savoir et l'innovation à Lisbonne en l'an 2000, dite
stratégie de Lisbonne. Cette stratégie a été revue en 2001 au conseil européen de Göteborg en fonction d'objectifs de
développement durable.
Chaque Etat a établi un Programme National de Réforme qui synthétise les mesures mises en œuvre au niveau
national pour atteindre les objectifs.
Le Programme National de Réforme français est consultable.
Voir : (fr) PROGRAMME NATIONAL DE REFORME FRANCAIS [7]
Il existe un tableau de bord européen de l'innovation en Europe.
Voir : (en) Tableau de bord européen de l'innovation 2007 [8]
Le consortium européen ERCIM est chargé de promouvoir l'innovation dans les technologies de l'information et de
la communication. ERCIM est l'hôte européen du W3C.

Notes et références
[1] OCDE, [Manuel d'Oslo - 2ème édition (1997) http:/ / www. oecd. org/ dataoecd/ 35/ 56/ 2367523. pdf], p. 9
[2] OCDE, [Manuel d'Oslo - 3ème édition (2005) http:/ / www. oecd. org/ document/ 33/ 0,3343,fr_2649_34409_35870369_1_1_1_1,00. html
[3] Exemple (http:/ / www. aachen. de/ FR/ sb/ pr_az/ inno_pr_k/ index. html) de prix favorisant l'innovation artistique ( prix Innovation pour une
interprétation artistique de la fondation Ludwig pour l’art)
[4] Tableau de bord de l'innovation, 19ème édition, juin 2008 (http:/ / www. industrie. gouv. fr/ sessi/ tableau_bord/ tbi/ tbi19. pdf) et Etude
technologies clés 2010 (http:/ / www. industrie. gouv. fr/ techno_cles_2010/ html/ sommaire. html).
[5] http:/ / www. innovation. public. lu/ html/
[6] http:/ / www. euroinvestor. fr/ news/ story. aspx?id=10146048
[7] http:/ / www. sgae. gouv. fr/ actualites/ docfiles/ pnr. pdf
[8] http:/ / www. proinno-europe. eu/ admin/ uploaded_documents/ European_Innovation_Scoreboard_2007. pdf

Articles connexes
• Changement
• Créativité
• Crowdsourcing
• Intelligence économique
• Diffusion des innovations
• Destruction créatrice
• Histoire des techniques
• Innovation ouverte
• Innovation en Europe à la Belle Époque
• Innovation au Saguenay-Lac-Saint-Jean (Québec)
• Luddisme (les Canuts de Lyon)
• Progrès
• Progrès technique
• Propriété intellectuelle
• Recherche et développement
• Sérendipité
• Transfert de technologie
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Liens externes
• Le portail public de l'actualité innovation en France (http://www.idf-tech.net)
• (en) Le site des politiques d'innovation pour l'Europe (http://www.proinno-europe.eu/)
• Le site des politiques d'innovation en France (http://www.industrie.gouv.fr/enjeux/innovation/
index_commuinnov.html)
• (en) Le site des politiques d'innovation au Royaume-Uni (http://www.dius.gov.uk/?(none)
• Le rapport Garrigue sur la politique européenne de R&D (http://www.assemblee-nationale.fr/12/europe/
rap-info/i2886.asp)
• La Commission propose que 2009 soit l’Année européenne de la créativité et de l’innovation (http://europa.eu/
rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/08/482&format=HTML&aged=0&language=FR&
guiLanguage=en)
• La lettre de la fiscalité de la recherche (http://www.acies.fr/documentation_2006.php#lettre)
• La lettre de la valorisation de la recherche (http://www.acies.fr/documentation_2006.php#lettre)
• Innover en fonderie (http://www.innover.canalblog.com)
• l'Artisanat dispose d'un Réseau d'Ingénieurs spécialisés: les Pôles d'Innovation (http://innovmetiers.org/)
• Quelques conseils pour innover (http://www.innovaxion.net/5-secrets-pour-innover/)
• INNOV'ECO Les éco-innovations franciliennes avec la Mairie de Paris et la Région Ile-de-France (http://www.
innoveco-paris.com)

Bibliographie
• Joseph Schumpeter, Théorie de l'évolution économique, 1912
• (en) Everett Rogers, Diffusion of Innovations, 2003
• Jean-Yves Prax, Bernard Buisson et Philippe Silberzahn, Objectif Innovation, Dunod, 2005
• Jacques Fache, Les Mutations industrielles, Belin. Collection Mémento. Géographie - 23 octobre 2006
• Jean-Hervé Lorenzi, Alain Villemeur, L'Innovation au cœur de la nouvelle croissance, Économica, 2009
Sources et contributeurs de l'article 16

Sources et contributeurs de l'article


Innovation Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=50971611 Contributeurs: Alphos, Amibreton, Anthere, Bapti, Bombastus, Brunodesacacias, Busyhema, Camille.BL, Celeri, Ci-gît
le sage, Citizendruide, ClaudeRochet, Céréales Killer, DENIS 48, Dake, Dingy, Docteur Saint James, EDUCA33E, Eek, Ek789, Enherdhrin, Expertom, Falissard, Fedia, GaMip, Goa103,
Guillom, Guérin Nicolas, GéGé twin, GôTô, Hhoareau, Hibouette, INNOV'ECO, Inisheer, Innovaxion, Israfel, JB, JKHST65RE23, JLM, Jean-Louis Lascoux, Jean-Louis Swiners, Jef-Infojef,
Jerome234, KBFR, Kgb203, Kku, Kropotkine 113, Kyro, Lamiot, Langladure, Le petit polymathe, Lgd, Lilyu, Lindigo, Litlok, Lmaltier, Ludo29, MaCRoEco, Maloq, Manray7, Mcgeorg,
Moolligan, Moyg, Nguyenld, Oxo, Pautard, Pgreenfinch, Philippe bally, Pixeltoo, Plyd, Poufpouf, Publication3D, Punx, Pur bonheur, RM77, RenaudFrancou, Rhizome, Rigas, Rune Obash,
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