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Sous Cluster Violences

Basées sur le Genre

RAPPORT DE L’ATELIER DE FORMATION SUR L’APPROCHE GENRE


POUR LES MEMBRES DU CLUSTER EDUCATION EN REPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE

1. Contexte et objectifs de l’atelier


En Centrafrique, déjà avant la phase de crise aigüe qui a débuté à partir de décembre 2012,
seulement 43 % des enfants scolarisés au primaire étaient des filles. Les événements politico-
sécuritaires qui ont secoué le pays ces deux dernières années sont venus aggraver cette
situation déjà préoccupante : l’enquête d’avril 2015 du Cluster révèle que le pourcentage d’élèves
filles est tombé à 40 % et que les femmes ne représentent que 22 % du corps enseignant.
Dans le domaine humanitaire, la revue des projets soumis par les organisations membres du
Cluster Education dans OPS au début de l’année 2015 montre que 74 % des 27 projets avaient
une notation genre « 0 » (aucun potentiel à contribuer à l’égalité des sexes), 22 % avaient une
notation genre « 1 » (potentiel à contribuer de façon limitée à l’égalité des sexes) et 4 % (un
projet) avait une notation genre « 2a » (potentiel à contribuer de façon significative à l’égalité des
sexes)1. Par ailleurs, le choix de la note genre était souvent erroné : seulement 5 projets sur 27
étaient correctement codés.
Afin d'améliorer la réponse à ces défis structurels et pour que les interventions des acteurs
humanitaires puissent mieux garantir que filles et garçons profitent équitablement de l’éducation
en Centrafrique, le Cluster a organisé un atelier de formation portant sur l’approche genre.
Différents domaines de renforcement des connaissances et pratiques avaient été identifiés pour
atteindre ces deux objectifs principaux, à savoir :
1) Concepts de base concernant l’approche genre dans le domaine de l’éducation et les violences
basées sur le genre ;
2) Principaux défis liés à l’aspect genre dans le secteur éducatif centrafricain et propositions de
réponse ;
3) Marqueur / Notation genre du Comité Permanent Inter-Agence (gender marker).

2. Déroulement de l’atelier
L’atelier s’est étalé sur cinq sessions durant la journée du vendredi 22 mai, avec pour résultats
principaux une meilleure connaissance des concepts liés au genre et violences basées sur le genre,
l’identification des défis et réponses potentielles concernant l’égalité des sexes et violences
basées sur le genre en milieu scolaire, ainsi qu’une meilleure compréhension du marqueur genre
et de son utilisation dans l’Online Project System (OPS). 45 personnes appartenant à une
quarantaine d’organisations différentes ont participé (75 % d’ONG nationales, 25 % d’ONG
internationales). L’organisation et la facilitation de la formation ont été réalisées par le Cluster
Education, une membre de l’Equipe spécialiste de l'égalité des sexes (GenCap), le Sous Cluster
Violences Basées sur le Genre (VBG) qui ont été appuyés par la section Protection de l’Enfance
de l’UNICEF et le Groupe Thématique Genre et Développement (PNUD).

1Revue de la mise en œuvre de la Notation Genre d’OPS par une membre de l’Equipe spécialiste de l’égalité des sexes
(GenCap), février 2015.
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L’ouverture de l’atelier a été faite par M. Antoine Godjoa, Chef de Service du Pré-scolaire et du
Fondamental 1, et point focal Genre au Ministère de l’Education, suivi de l’introduction par le
Coordinateur du Cluster, Nicolas Servas, sur 1) les raisons qui ont amené à l’organisation de cet
atelier, 2) les problématiques liées à l’égalité des sexes dans le secteur de l’éducation en
Centrafrique, 3) la revue des objectifs et le déroulement de la journée.
Les premières présentations de l’atelier ont porté sur les concepts clés de l’approche genre par
Ayoo Odicoh (membre de l’Equipe spécialiste de l’égalité des sexes - GenCap) puis sur les
violences basées sur le genre par Noemi Dalmonte (Sous Cluster VBG). Ces présentations ont été
suivies d’exercices en groupes sur les défis liés au genre dans le secteur de l’éducation en
Centrafrique et les réponses possibles. Les différents groupes ont travaillé sur les thématiques
liées à 1) Communautés, écoles et famille, 2) Les déplacés, 3) Le retour des déplacés, 4) La
petite enfance et 5) Adolescents et jeunes. Les principaux résultats de ces réflexions et les
solutions proposées sont repris ci-dessous.
La deuxième partie de la journée a été consacrée aux aspects programmatiques dans l’écriture de
projets, à la fois sur la programmation axée sur le genre et prenant en compte les VBG, ainsi que
le marqueur genre.

3. Les concepts clés de l’approche genre (Ayoo Odicoh - GenCap)


Le genre est un concept utilisé pour désigner les différences non biologiques entre les femmes et
les hommes. Le genre est construit socialement, et comprend un ensemble de pratiques et
représentations, avec des activités et des rôles assignés selon la culture des individus. Dans le
domaine de l'éducation, les différents rôles assignés aux garçons et aux filles engendrent des
disparités en terme de scolarisation. A l’inverse, l'égalité des genres peut amener à une réduction
des disparités entre les garçons et les filles, en particulier pour ce qui touche aux opportunités
éducatives et accès aux ressources. Cette égalité peut être atteinte si les responsables, notamment
les autorités éducatives, les acteurs humanitaires et du développement, les enseignants et les
parents s’engagent pour que des droits égaux soient appliqués aux filles comme aux garçons en
termes d’appui au retour à l'école, promotion d’un environnement éducatif favorable et
participation à l'apprentissage.
En théorie, sachant que le rapport entre le nombre d’hommes et de femmes est plus ou moins égal
en Centrafrique, les niveaux de scolarisation des garçons et filles devraient être sensiblement les
mêmes. En réalité, dès les premières classes du primaire, ces niveaux sont inégaux puisque
l’indice de parité pour le taux d’admission en première année était de 0,84 sur la période 2008-
2011, soit 84 filles pour 100 garçons2. Cet écart s’élargit au détriment des filles avec la montée
dans les classes et niveaux scolaires supérieurs : l’indice de parité pour le taux d’achèvement au
primaire était de 0,64 sur la période 2008-20113, les effectifs du Fondamental 2 et Secondaire
Général comprenaient seulement 34 % de filles en 2011-20124. Ce fossé engendre une inégalité
de fait dans l’accès aux formations et études supérieures, donc aux métiers, en particulier dans le

2 Partenariat Mondial pour l’Education, République centrafricaine, Indicateurs du secteur de l’éducation, juin 2013.
3 Soit 64 filles pour 100 garçons. Partenariat Mondial pour l’Education, République centrafricaine, Indicateurs du secteur de
l’éducation, juin 2013.
4 République centrafricaine, Ministère de l’Education Nationale, Direction des Statistiques, de la Planification et de la Carte

Scolaire, Annuaire des Statistiques de l’Education 2011-2012.

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domaine de l’enseignement où le nombre d’enseignantes est largement inférieur à celui des


enseignants : d’après les statistiques du Ministère de l’Education et la dernière enquête du
Cluster, les hommes représentent entre 78 et 80 % des effectifs d’enseignants, une proportion qui
monte à 91 % chez les maîtres-parents5.
Comme dans d’autres pays, cette inégalité de fait peut être liée à la problématique d’un accès
inégal des garçons et filles aux opportunités et ressources éducatives, mais surtout aux rôles
assignés aux garçons et filles. Ainsi, en Centrafrique, tandis que les garçons sont encouragés à
étudier pour obtenir un bon métier et gagner leur vie, c’est aux filles que les familles demandent
le plus souvent de rester à la maison pour s’occuper des tâches ménagères. Les parents confient
aussi plus facilement leurs filles à d’autres membres de la famille que les garçons. Les
perceptions et pratiques locales font que les filles se sentent plus grandes dès qu’elles ont atteint
le milieu de la puberté, elles sont mariées à un plus jeune âge que les garçons et les grossesses
précoces sont courantes6. Les participants à l’atelier conviennent d’ailleurs que, dès la naissance
et dans la répartition des tâches, les garçons sont mieux considérés au sein de la famille
centrafricaine et bénéficient de certains privilèges par rapport aux filles. A l’inverse, dans les
régions minières, la pauvreté et des perceptions profondément ancrées (illustrées par des adages
tels que « Le tableau est noir, le diamant est clair ») vont généralement jouer en défaveur de la
scolarisation des garçons mais aussi de celles des filles.
Dans ce cadre, l’éducation peut être utilisée pour identifier et corriger les déséquilibres liés au
genre. Les programmes mis en œuvre et messages utilisés doivent être basés sur une analyse qui
prend en compte les différences existantes et cible les garçons et filles avec des approches
différentes, aussi en fonction de leur niveau scolaire. La réponse devra être élaborée à la fois avec
les parents, filles et garçons touchés par ces problématiques, mais devra aussi être différenciée en
termes de groupes cibles (enfants, communauté, gouvernement, société civile).

4. Les violences basées sur le genre (Noemi Dalmonte - Sous Cluster VBG)
L’expression « violences basées sur le genre » est un terme générique pour tout acte nuisible /
préjudiciable perpétré contre le gré de quelqu’un, et qui est basé sur des différences socialement
prescrites entre hommes et femmes (Comité Permanent Interorganisations, 2005). Il existe une
classification standardisée de ces types des violences qui est basée sur les six types principaux de
VBG : l’agression(s) sexuelle(s), le viol, l’agression physique, le mariage forcé, la violence
psycho-émotionnelle, ou encore le déni de ressources, opportunités ou service. Lorsqu’ils sont
croisés avec d’autres variables, ces six types peuvent donner des analyses plus complexes sur la
situation des VBG et faire ressortir, entre autres, les violences sexuelles, y compris les abus
sexuels sur les enfants ou l’esclavage sexuel, la violence domestique ou les pratiques
traditionnelles nuisibles telles que les mutilations génitales féminines ou le mariage précoce.

5 République centrafricaine, Ministère de l’Education Nationale, Direction des Statistiques, de la Planification et de la Carte

Scolaire, Annuaire des Statistiques de l’Education 2011-2012 ; Cluster Education, Enquête sur l’état de l’Education en
République Centrafricaine, avril 2015.
6 D’après l’enquête MICS 2010, 9 % des femmes âgées de 15 à 49 ans au moment de l’enquête ont eu une naissance vivante

avant l’âge de 15 ans et 38 %, une naissance vivante avant l’âge de 18 ans. Institut Centrafricain des Statistiques, et des
Etudes Economiques et Sociales, Suivi de la situation des enfants, des femmes et des hommes, Enquête par grappes à
indicateurs multiples - MICS, RCA, 2010, juin 2012.

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Bien qu’il n’existe pas de statistiques précises sur la violence en milieu scolaire, des incidents
sont rapportés et pris en charge par les acteurs de la Protection de l’Enfance et des Violences
Basées sur le Genre. Par ailleurs l’enquête MICS 2010 a fait ressortir que 24 % des femmes âgées
entre 15 et 49 ans ont été victimes d’excision et que plus de 60 % des femmes âgées de 20 à 24
ans ont été mariées avant l'âge de 18 ans. Plus de 6’700 cas de violences basées sur le genre ont
été recensés en 2014 par les acteurs du Sous Cluster VBG, dont 39 % de cas de violences
physiques et 38 % de cas de violences sexuelles (GBVIMS 2014).
Là encore, l’éducation est la principale porte d’entrée pour développer le potentiel des individus
et réduire leur exposition à ces différentes formes de violence. L’éducation permet aussi d’avoir
un impact à long terme sur le changement des comportements et stéréotypes qui alimentent les
violences. Une éducation axée sur les questions de genre peut donc contribuer à résoudre un
grand nombre de problèmes liés aux inégalités entre hommes et femmes, filles et garçons.

5. Exercices de groupe sur les défis liés au genre en Centrafrique, et solutions possibles
Suite aux présentations sur les deux concepts clés de la formation, les participants ont été répartis
en cinq groupes de travail pour analyser les défis et solutions potentielles concernant l’inégalité
des sexes et les problèmes liés au genre dans le secteur de l’éducation. Les principales
conclusions de ces groupes de travail sont reprises ci-dessous :
Groupe « Petite enfance »

Défis Solutions potentielles


Perception négative du métier - Promouvoir la carrière d'éducateur à la petite enfance
d’éducateur par les hommes auprès des jeunes du secondaire ;
- Centres de formation pédagogique des éducateurs ;
- Formations adaptées pour les éducateurs.
Déperdition d’élèves filles durant le - Alléger les tâches domestiques qui incombent aux
préscolaire mères via la mise en place de points d’eau, foyers
améliorés, aires de séchage du linge etc. ;
- Améliorer l’offre en établissements préscolaires pour
accroître les capacités d’accueil des garçons et filles ;
- Fournitures scolaires pour alléger le poids des frais qui
pèsent sur les épaules des parents et améliorer la
perception de l’éducation de la petite enfance.

Groupe « Adolescents et jeunes »

Défis Solutions potentielles


Déperdition des élèves adolescentes, - Sensibilisation des parents sur l’importance
résultant en un gaspillage des d’envoyer les adolescentes à l’école : leur
investissements réalisés depuis le scolarisation contribue à abaisser les taux d’infection
primaire aux maladies et leur donne accès à de meilleures
opportunités professionnelles, les enfants des filles
qui achevé leur éducation sont en meilleure santé ;

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- Utiliser les modèles de femmes ayant réussi, ex. de la


présidente actuelle.
Faibles connaissances sur les VBGs - Renforcement des connaissances des filles et garçons
sur les VBG et mécanismes de référencement à
travers des sensibilisations et éducateurs pairs ;
- Formations des enseignants sur les VBG et
mécanismes de référencement.
Prévalence des grossesses précoces - Sensibilisations à l’attention des filles / jeunes
femmes sur la possibilité d’avoir des enfants plus
tard et ainsi de pouvoir mieux gérer leur vie ;
- Education sexuelle des garçons et filles.
Faible pourcentage d’enseignantes - Campagnes pour que les enseignantes servent de
modèles aux filles et jeunes femmes ;
- Promouvoir la carrière d'enseignante auprès des
jeunes du secondaire.

Groupe « Déplacés »

Défis Solutions
Participation inégale des filles aux - Flexibilité des heures de cours pour faciliter l’accès
ETAPEs des filles qui pourraient être impliquées dans les
tâches domestiques ;
- Rapprocher les points d’eau des sites de
déplacement ;
- Assurer la présence de latrines séparées à proximité
immédiate des ETAPEs ;
- Utilisation de foyers améliorés nécessitant moins de
bois de chauffe ;
- Mise en place de comités paritaires (hommes /
femmes) pour sensibiliser les familles sur
l’importance de l’éducation des filles, sécuriser les
ETAPEs et l’accès aux ETAPEs.
Difficulté à trouver des encadreuses - Accent mis lors du recrutement sur les encadreuses
qualifiées pour les ETAPEs présentes dans ou à proximité des sites ;
- Formations spécifiques pour les encadreuses.
Absence de connaissances sur les - Développement de modules sur l’identification des
VBGs VBG, système de référencement et prise en charge
des victimes de VBGs ;
- Sensibilisations sur les VBGs dans le cadre de clubs
d’enfants.

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Groupe « Zones de retour »


Défis Solutions
Manque de ressources des familles - Sensibilisations des familles sur l’importance de
qui pourraient être tentées de l’éducation des filles : leur scolarisation leur donne
privilégier l’éducation des garçons au accès à de meilleures opportunités professionnelles et
détriment de celle des filles contribue à abaisser les taux d’infection aux maladies,
les pratiques agricoles peuvent être améliorées par le
biais des connaissances transmises ;
- Fournitures scolaires pour alléger le poids des frais
liés à l’éducation.
Les garçons préfèrent parfois - Accompagner ce choix pour les plus âgés en
travailler en raison du manque de proposant des formations professionnelles avec
ressources alphabétisation fonctionnelle.
Stigmatisation et rejet des enfants - Sensibilisations sur l’inclusion des enfants déplacés.
déplacés de retour, en particulier les
filles

Groupe « Communautés - écoles - familles »

Défis Solutions
Pesanteurs culturelles : plus de valeur - Sensibilisation des familles, communautés et dans les
attribuée aux garçons à la naissance, écoles à travers des émissions à la radio, pièces de
représentation des rôles et tâches théâtre, sketchs, clubs, églises.
dans la famille (au détriment des
filles) les filles sont plus facilement
confiées à d’autres membres de la
famille
La pauvreté qui contribue à - Sensibilisations des familles et enfants sur les risques
provoquer les mariages précoces, liés au travail des enfants ;
l’exploitation des garçons mineurs au - Promouvoir le bien-être et la sécurité dans les écoles
détriment des études (mines, pêche, pour encourager les enfants à entamer / poursuivre
etc.) leur éducation ;
- Classes de rattrapage pour les plus jeunes ou
programmes d’apprentissage accéléré pour les
adolescents ;
- Accompagner le travail des jeunes en proposant des
formations professionnelles couplées avec de
l’alphabétisation fonctionnelle.
Difficultés liés aux infrastructures - Réhabilitations avec accent mis sur les écoles qui
scolaires : éloignement des écoles, accueillent d’anciens déplacés et les besoins en
ratio élèves / latrines très élevé, latrines séparées.
manque de latrines séparées

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Très forte proportion d’enseignants - Appuyer les familles et élèves filles pour qu’elles
hommes, en particulier parmi les aillent jusqu’au bout de leur scolarité : fournitures
maîtres-parents scolaires pour alléger le poids des frais qui pèsent sur
les parents
- Sensibilisations des parents, APE et communautés sur
l’importance d’envoyer les filles à l’école :
amélioration des pratiques agricoles, familles en
meilleure santé, prise de meilleures décisions, cercle
vertueux qui amène à plus de croissance économique
à l’échelle du pays ;
- Utiliser les modèles de femmes ayant réussi, ex. de la
présidente actuelle

6. Le marqueur Genre
Le marqueur genre (gender marker) est un outil simple et pratique pour que les organisations
intervenant dans le domaine humanitaire puissent améliorer l’égalité des sexes et l’intégration du
genre dans leurs projets. Les trois composantes les plus importantes et logiquement reliées du
marqueur genre sont 1) L’évaluation des besoins (l’analyse prend en compte les besoins sexo-
spécifiques, elle aide à comprendre les dynamiques sociales et basées sur le genre qui peuvent
favoriser ou freiner l’aide humanitaire) 2) Des activités sensibles au genre (les activités sont
conçues en vue de répondre aux besoins sexo-spécifiques identifiées, d’assurer que les femmes et
les hommes ont des opportunités équitables de participer au projet) 3) Des résultats et
indicateurs sensibles au genre (les résultats montrent que femmes et hommes bénéficient
équitablement du projet).
Tableau de notation des projets sur la base de l’aspect genre :

Note genre Description

0 Le genre n’est pas reflété dans la fiche projet : le projet est ‘insensible’
au genre
1 Le projet ne prend que partiellement en compte l’égalité des sexes : le
projet contribue de façon limitée à l’égalité des sexes
2a : Approche Une analyse sensible au genre est inclue dans l’analyse de besoins.
intégrée du genre Cette analyse sensible au genre est reflétée dans une ou plusieurs
activités et résultats attendus du projet : le projet contribue de façon
significative à l’égalité des sexes
2b : Action ciblée L’objectif principal du projet est de favoriser l’égalité des sexes.
L’analyse genre justifie le projet, dans lequel toutes les activités et
résultats visent à améliorer l’égalité des sexes.

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N/A : non Le projet n’a pas de contact direct avec les populations affectées, et
applicable n’impacte, ni ne détermine directement le choix ou l’utilisation des
ressources, biens ou services dont les populations vulnérables
bénéficient.

Les méthodes et questions suivantes peuvent aider à réaliser l’analyse genre dans le domaine de
l’éducation7 : récolte de données démographiques concernant le nombre d’enfants déplacés -
désagrégées par sexe et âge, incluant des informations concernant leur lieu de vie (camp, centre
d'hébergement ou communauté hôte) taux de scolarisation et d'abandon parmi les filles et les
garçons (données désagrégées par sexe et âge) consultations avec les femmes et filles, hommes et
garçons d’âges différents, afin de comprendre les obstacles qui empêchent les filles ou les
garçons de fréquenter l'école (ex. tâches ménagères à la maison, nécessité de contribuer aux
revenus de la famille, temps ou espaces privés réduits pour faire les devoirs, différent types de
détresse psychologique) est-ce que les parents, le personnel enseignant, les garçons et les filles
jugent la distance devant être parcourue pour se rendre à l'école acceptable à l’égard des risques
potentiels, tant pour les garçons que pour les filles ? Est-ce que les filles et les garçons de tous
âges ont accès à des installations sanitaires sécurisées (toilettes, points d’eau) ? Est-ce que
l'enseignement est offert par un personnel mixte ? Est-ce que tant les hommes que les femmes
sont impliqués dans les APEs ?

7. Conclusion et recommandations de l’atelier


Afin de renforcer la réponse aux problématiques liées au genre en Centrafrique, la coordination
du Cluster a proposé aux organisations représentées de revoir leurs projets inscrits dans OPS et
d’inscrire l’appui à la scolarisation des filles comme priorité programmatique pour la deuxième
allocation CHF de 2015. Dans un deuxième temps (plan de réponse humanitaire pour 2016)
l’accent sera mis sur les questions d’égalité des sexes dans les espaces temporaires
d’apprentissage et le retour à l’école.
La revue des projets dans OPS devrait aussi permettre aux organisations participantes de mettre
en pratique les connaissances acquises durant l’atelier et d’améliorer le marqueur genre des
différents projets. Pour cela, un paquet ressources (présentations et synthèses sur les définitions
des concepts clefs, lignes directrices, outils pour la programmation et fiches conseils) a été mis à
disposition des membres du Cluster via le fichier Dropbox suivant :
https://www.dropbox.com/sh/2kyyjbt7ql2jyo5/AAARgdHNpok83fd1NH9u3GZ_a?dl=0
Les participants ont aussi été encouragés à renforcer leurs connaissances, ainsi que l’analyse et la
programmation basée sur le genre de leurs projets - existants ou à venir - via la formation
disponible en ligne sur le site suivant :
https://trainingcentre.unwomen.org/login/index.php?lang=fr.

7
Comité Permanent Interorganisations, Fiche Conseils sur la Notation Genre : Education, septembre 2012.

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Annexe 1 : Exemples d’activités pouvant être mises en œuvre pour réduire l’inégalité entre
garçons et filles dans le domaine de l’éducation
Type d’activité (en fonction des standards Comment l'activité peut contribuer à
minimums d’INEE) augmenter l’égalité entre les sexes
Participation communautaire
Instituer ou soutenir des associations parents- • Les associations parents-enseignants seront
enseignants composées d'un nombre égal de femmes et
d'hommes.
• Les membres des associations parents-
enseignants auront une responsabilité
particulière pour assurer l'égalité en termes
de scolarisation et fréquentation des garçons
et filles.
• Formation des membres des associations
parents-enseignants sur l'importance de
l'éducation pour les garçons et les filles.
Travailler avec les communautés et • Groupes de consultation pour identifier des
organisations locales pour promouvoir initiatives culturellement acceptables qui
l'importance de l'éducation des filles, de façon permettront aux filles et aux groupes
culturellement acceptable vulnérables d’accéder, de participer et de
rester à l’école
• Impliquer les chefs traditionnels pour
obtenir leur soutien en faveur de l'éducation
des filles.
Accès et environnement d'apprentissage
Mise en place d’espaces temporaires • Réunions avec les filles et les garçons, les
d’apprentissage femmes et les hommes, pour identifier et
décider de la localisation de l’espace
temporaire d’apprentissage.
• Nombre égal de femmes et hommes recrutés
(enseignants et autres personnels).
• Là où l'embauche d'un nombre égal de
membres du personnel scolaire qualifié n’est
pas possible, des assistants de classe femmes
/ hommes peuvent être embauchés dans les
classes avec les hommes / femmes
enseignantes.
• Les filles et garçons qui viennent à pied à
l'école peuvent être accompagnés par des
garçons plus âgés / filles plus âgées qui ont
reçu une formation en matière de protection.
• Dans les contextes où le travail domestique
est un facteur qui empêche les filles /
garçons de participer, encourager la
flexibilité des horaires de cours (vacations le
matin et d’autres l'après-midi)

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Réhabilitations d’écoles • Réhabilitations pour réduire la distance vers


l'école, réduire les problèmes de protection
et réduire les ratios élèves / salle de classe.
• Campagne de sensibilisation pour informer
les familles sur la réhabilitation et les
encourager à envoyer toutes les filles et les
garçons à l'école le jour de l'ouverture.
• Création de comités mixtes pour le suivi des
réhabilitations de l'école, afin de tenir
compte des priorités différentes des hommes
et des femmes.
Installations et réhabilitations WaSH dans les • Installations sanitaires séparées pour les
écoles filles et les garçons, les enseignants
masculins et féminins.
• Installations WaSH séparées pour les filles.
• Mise à disposition de kits d’hygiène
féminine pour permettre aux filles de se
rendre en classe et d'y participer pleinement
• Réhabilitations des installations WaSH via
des programmes THIMO (cash for work)
avec accès égal des femmes et hommes aux
opportunités d’emploi.
Prévention des risques de violences basées sur • Mécanismes confidentiels de plaintes dans
le genre chaque école pour recevoir et enquêter sur
les allégations d’exploitations et d’abus
sexuels et autres formes de violence.
• Code de conduite développé par comités
scolaires mixtes (incluant élèves,
enseignants et parents)
Enseignement et apprentissage
Distribution de fournitures scolaires et • En couvrant une partie des coûts directs de
didactiques pour les élèves et enseignants la scolarité, ce type d’activités peut avoir un
impact significatif sur la scolarisation et la
fréquentation des élèves, garçons comme
filles.
Enseignants et autres personnels de l'éducation
Formation des enseignants et autres • Participation d’un nombre égal d'enseignants
personnels de l’éducation masculins et féminins.
• Pour chaque formation, les formateurs
comprendront à la fois des hommes et des
femmes.
• Les formations comprendront l'élaboration
et la signature d'un code de conduite pour les
enseignants visant à lutter contre la violence
basée sur le sexe.

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