Vous êtes sur la page 1sur 74

"L'Art de Guérir :

Processus Inflammatoire,
Cicatrisation et Diversité"
Sources : Diapo d’anapath 2023-2024

1 processus inflammatoire

2 Réparation et cicatrisation

3 formes de l’inflammation

4 Aspect Anapath des infections

5 Aspect Anapath des affections immunologiques

Bienvenue dans ce chapitre qui va vous révéler les mystères


vibrants de l'inflammation. On va explorer les détails pour
comprendre comment notre corps orchestre une symphonie de
défense et de guérison. Imaginez-vous découvrir les notes subtiles
de la cicatrisation et les différentes mélodies de l'inflammation.
Préparez-vous à être emportés par cette aventure captivante dans
le monde de la biologie !

1
Généralités
Etiologies
L’inflammation aigue et chronique
Rôle de l’examen anatomopathologique
Les acteurs de la réaction inflammatoire
Le processus inflammatoire
Conclusion

I. Généralités
❖ L'inflammation représente la réponse des tissus vivants et vascularisés à une agression telle qu'une blessure,
une infection ou une irritation. Cette réaction est essentielle pour la survie et la protection de l'organisme.
❖ Lorsqu'une agression survient, que ce soit une blessure physique, l'invasion par des bactéries ou tout autre
facteur nocif, les cellules du système immunitaire libèrent des médiateurs chimiques. Ces médiateurs, tels
que les cytokines et les prostaglandines, déclenchent une série de réponses inflammatoires
❖ Le processus inflammatoire comprend deux aspects majeurs : des phénomènes généraux et des
phénomènes locaux :

Phénomènes généraux Phénomènes locaux


Biologiquement : par le syndrome inflammatoire,
caractérisé par plusieurs marqueurs biologiques qui Manifestations locales, œdème, rougeur, et douleur,
indiquent la présence d'une inflammation (CRP.VS..) sont des éléments clés, visant à éliminer l'agression et
Cliniquement : souvent de la fièvre, une réponse à favoriser la réparation tissulaire
naturelle du corps visant à accélérer les réactions
immunitaires, et une altération de l'état général.
L'individu peut ressentir une fatigue, une faiblesse
générale et d'autres symptômes

Les tissus dépourvus de vaisseaux sanguins, tels que le cartilage et la cornée, sont incapables
de développer une réaction inflammatoire complète. En l'absence de vascularisation, ces tissus
ne peuvent pas engager les mécanismes typiques de l'inflammation

❖ Les tissus épithéliaux : pas de rôle actif dans le déroulement de la réaction inflammatoire, sont altérés par
l’agression et sont réparés au cours de l’inflammation.

2
❖ L'inflammation, en règle générale, est un processus bénéfique essentiel à la survie de l'organisme, mais elle
peut parfois devenir néfaste en raison de plusieurs facteurs :

Si l'agent pathogène est très virulent ou persiste dans le corps


Agressivité de l'agent pathogène ou malgré la réponse inflammatoire, cela peut entraîner une
persistance : inflammation chronique, contribuant à des dommages tissulaires
prolongés.
Par exemple, une inflammation dans des zones sensibles du corps,
Siège de l'inflammation : comme le cerveau, le cœur ou les articulations, peut causer des
dommages importants.
Peuvent conduire à une réponse excessive ou insuffisante. Une
Anomalies des régulations du
régulation inadéquate peut contribuer à des maladies auto-immunes
processus inflammatoire :
ou à des réponses inflammatoires chroniques.
Si le nombre de c inflammatoires est anormalement élevé ou ne
Anomalie quantitative ou qualitative fonctionnent pas correctement, cela peut contribuer à des réponses
des cellules inflammatoires : inflammatoires disproportionnées ou inefficaces, entraînant des
dommages tissulaires inutiles.

II. Etiologies
❖ Les étiologies de l'inflammation sont multiples et résultent de divers facteurs qui induisent des lésions
cellulaires et tissulaires, déclenchant ainsi la réponse inflammatoire :
Contamination par des micro-organismes tels que bactéries, virus, parasites ou
Infections champignons. Ces agents pathogènes déclenchent une réponse immunitaire inflammatoire
pour les éliminer.
Traumatismes, variations de température (chaleur ou froid extrêmes), radiations. Ces
Agents
facteurs physiques peuvent endommager les tissus, incitant à une réponse inflammatoire
physiques
pour la réparation.
Agents Exposition à des substances caustiques, toxines ou venins. Les produits chimiques peuvent
chimiques provoquer des dommages cellulaires, conduisant à une réaction inflamatoire
Présence de corps étrangers, qu'ils soient exogènes (provenant de l'extérieur) ou
Corps étrangers endogènes (produits à l'intérieur du corps). Cette intrusion peut déclencher une réponse
inflammatoire visant à éliminer ou isoler ces éléments.
Réaction inflammatoire secondaire à une nécrose due à une ischémie, c'est-à-dire une
Défaut de diminution ou une interruption du flux sanguin. Le manque d'apport sanguin entraîne une
vascularisation réponse inflammatoire dans le but de restaurer la vascularisation et de favoriser la
cicatrisation.
Anomalies de la réponse immunitaire, incluant les allergies et l'auto-immunité. Des
Agressions
réponses immunitaires inappropriées peuvent conduire à des attaques contre les propres
dysimmunitaires
tissus de l'organisme, déclenchant ainsi une inflammation.

3
Réaction inflammatoire n'est pas synonyme d'infection :

Toutes les réactions inflammatoires ne sont pas causées par des infections. Les agressions
peuvent être variées, allant des infections aux traumatismes, aux réactions allergiques ou aux
dysfonctionnements immunitaires.

❖ La réponse inflammatoire peut varier d'un individu à l'autre face au même agent pathogène. Des facteurs
tels que l'état de santé général, les prédispositions génétiques et l'efficacité des défenses immunitaires
influent sur la nature et l'intensité de la réaction inflammatoire.

III. L’inflammation aigue et chronique


❖ La notion d'inflammation aiguë et chronique distingue deux types de réponses inflammatoires caractérisées
par leur durée, leur intensité et leurs conséquences

• Réponse immédiate à un agent agresseur.


• Courte durée, se déroulant sur quelques jours ou semaines.
• Installation brutale avec des phénomènes vasculo-exsudatifs
Caractéristiques
intenses.
• Guérison spontanée ou après un traitement.
Inflammation
• Possibilité de séquelles si la destruction tissulaire est significative.
aiguë
• Fonction protectrice et non spécifique, visant à éliminer l'agent
agresseur et à réparer les tissus endommagés.
Fonction • L'inflammation aiguë est une réponse rapide et adaptative,
généralement bénéfique pour l'organisme, mais peut laisser des
séquelles si les dommages tissulaires sont importants.
• Persistance ou aggravation de l'inflammation sur une période
prolongée, pendant plusieurs mois ou années.
Caractéristiques • Aucune tendance à la guérison spontanée.
• Évolution continue et souvent associée à une réponse immunitaire
inappropriée.
Inflammation
• L'inflammation chronique est souvent associée à des maladies auto-
chronique
immunes, des infections persistantes ou des réponses immunitaires
dysfonctionnelles.
Fonction
• L'inflammation chronique peut conduire à des lésions tissulaires
étendues et est souvent liée à des conditions pathologiques,
nécessitant une gestion médicale prolongée.

4
L'évolution des inflammations aiguës vers des inflammations prolongées et chroniques peut se
produire pour diverses raisons, contribuant à une persistance de la réponse inflammatoire. Cela
peut se manifester par :

Récidives répétées dans le


Altération de la capacité de
Persistance de l'agent même organe :
réparation :
pathogène initial : Des épisodes répétés
Au fil du temps, la capacité
d'inflammation dans le
Si l'agent pathogène à des tissus à se réparer peut
même organe peuvent
l'origine de l'inflammation a diminuer en raison des
entraîner des dommages
la capacité de persiste dans dommages accumulés,
tissulaires cumulatifs. À
les tissus, il peut continuer à conduisant à une
chaque récidive, les tissus
déclencher des réponses cicatrisation moins efficace
subissent des destructions,
inflammatoires récurrentes. et à des séquelles plus
de moins en moins bien
importantes.
réparées à chaque épisode

Les inflammations peuvent parfois se manifester d’emblée sous une forme chronique:

La phase aiguë vasculo-exsudative passée inaperçue Les maladies auto-immunes


❖ Les maladies auto-immunes sont un exemple
❖ Il arrive parfois que la phase initiale de
classique d'inflammations qui se présentent
l'inflammation, caractérisée par des phénomènes
souvent sous une forme chronique dès le début.
vasculo-exsudatifs intenses, soit peu perceptible
Dans ces affections, le système immunitaire
ou passe inaperçue. Dans de tels cas,
attaque les propres cellules et tissus de
l'inflammation peut évoluer rapidement vers une
l'organisme, déclenchant une réponse
phase chronique sans qu'il y ait eu une
inflammatoire soutenue. Ce processus chronique
manifestation évidente de la réponse
peut persister sans nécessairement passer par
inflammatoire aiguë.
une phase aiguë vasculo-exsudative manifeste

IV. Rôle de l’examen anatomopathologique


L'examen anatomopathologique joue un rôle crucial dans l'évaluation des réactions inflammatoires en fournissant des
informations précieuses sur leur nature et leurs conséquences. Voici comment cet examen est significatif :

Identification d'inflammations
Caractérisation du caractère granulomateuses spécifiques :
aigu ou chronique : Apport d'éléments de pronostic : Certains types d'inflammations,
L'étude histologique permet de L'examen anatomopathologique appelées inflammations
distinguer entre une réaction fournit des éléments essentiels granulomateuses, sont
inflammatoire aiguë et pour évaluer le pronostic d'une caractérisés par la formation de
chronique. Les inflammation, tels que la sévérité granulomes. L'examen
caractéristiques morphologiques des lésions tissulaires, le risque microscopique des tissus permet
des tissus observés au de séquelles et l'existence d'une d'identifier ces granulomes et,
microscope aident à déterminer régénération tissulaire ou d'une dans certains cas, d'identifier
la durée et l'intensité de cicatrisation. l'agent pathogène responsable
l'inflammation. (virus, bactéries, parasites,
champignons, corps étrangers).

5
L'examen anatomopathologique offre une vision détaillée des altérations tissulaires associées à une
inflammation. Il permet de faire la distinction entre des réactions aiguës et chroniques, d'évaluer la
gravité des dommages, de prédire le pronostic et, dan s certains cas, d'identifier spécifiquement l'agent
pathogène responsable des lésions. Cette information est cruciale pour orienter le diagnostic et guider
la prise en charge clinique des patients.

V. Les acteurs de la réaction inflammatoire


1- Les cellules de l'inflammation :

❖ Ces cellules interagissent de manière complexe pour coordonner la réponse inflammatoire, protéger
l'organisme contre les agressions et favoriser la réparation des tissus. La réponse inflammatoire est un
processus dynamique qui implique une communication étroite entre ces acteurs cellulaires pour maintenir
l'homéostasie et restaurer la santé des tissus.
o Polynucléaires neutrophiles : Ces cellules
sont parmi les premières à migrer vers le site
de l'inflammation. Elles sont spécialisées dans
la phagocytose des agents pathogènes et
des débris cellulaires.
o Monocytes-macrophages : Les monocytes
Cellules
circulent dans le sang et se transforment en
phagocytaires
macrophages lorsqu'ils migrent vers les
(Phagocytes)
tissus. Les macrophages jouent un rôle
essentiel dans la phagocytose, la
présentation d'antigènes, et la libération de
médiateurs inflammatoires.

Les lymphocytes, en particulier les


lymphocytes T et B, participent à la réponse
immunitaire spécifique. Les lymphocytes T
Lymphocytes aident à coordonner la réponse immunitaire,
tandis que les lymphocytes B produisent des
anticorps

Les mastocytes et les basophiles libèrent des


Mastocytes et médiateurs inflammatoires, tels que
polynucléaires l'histamine, qui contribuent à la vasodilatation
basophiles et à l'augmentation de la perméabilité
vasculaire

6
Les fibroblastes sont impliqués dans la
réparation tissulaire. Ils participent à la
Fibroblastes
synthèse de la matrice extracellulaire et à la
formation de tissu cicatriciel.

Les cellules endothéliales tapissent les parois


des vaisseaux sanguins. Elles régulent la
perméabilité vasculaire et expriment des
Cellules
molécules adhésives qui facilitent le passage
endothéliales
des cellules immunitaires vers les tissus
enflammés

2-Les médiateurs chimiques

❖ Les médiateurs chimiques sont responsables des manifestations typiques de l'inflammation, notamment
l'augmentation de la perméabilité vasculaire, la vasodilatation, la fièvre et la douleur
❖ La complexité et la régulation précise des médiateurs chimiques sont essentielles pour assurer une réponse
inflammatoire appropriée, coordonnée et proportionnée aux agressions extérieures
❖ Les médiateurs chimiques ont une durée de vie limitée, ce qui signifie qu'ils sont rapidement libérés dans
l'environnement cellulaire et dégradés par des mécanismes enzymatiques. Cette rapidité d'action permet
une régulation dynamique et efficace
❖ Les médiateurs chimiques exercent leur action en se liant à des récepteurs spécifiques situés sur la
membrane des cellules cibles. Cette interaction provoque des changements intracellulaires qui contribuent
aux différentes phases de la réponse inflammatoire, y compris la libération d'autres médiateurs et la
modulation de la fonction cellulaire.
❖ La libération initiale de médiateurs chimiques déclenche une cascade d'événements moléculaires et
cellulaires. Ces réactions en cascade amplifient la réponse inflammatoire, coordonnant les différentes étapes
du processus, de la reconnaissance de l'agresseur à l'élimination des cellules endommagées ou infectées.
❖ Au fur et à mesure que l'inflammation progresse, les médiateurs chimiques peuvent être activés de manière
répétée, assurant ainsi une modulation continue de la réponse inflammatoire en fonction de l'évolution de la
situation. Cette capacité d'activation répétée contribue à l'adaptabilité et à la plasticité du processus inflammatoire.
Médiateurs d'origine cellulaire Médiateurs d'origine plasmatique
Les cellules de l'immunité innée, telles que les
macrophages, les cellules dendritiques et les mastocytes,
Certains médiateurs sont d'origine plasmatique et se
produisent des médiateurs chimiques en réponse à
trouvent dans le plasma sous forme de précurseurs qui
l'introduction d'un pathogène. Ces médiateurs incluent des
nécessitent une activation. Des exemples incluent le
cytokines (comme l'interleukine-1 et le facteur de nécrose
système de complément, les kinines et les coagulants.
tumorale), des chémokines, et des enzymes comme
l’histamine.

7
1. Amines vaso-actives:
❖ Les amines vaso-actives, préalablement formées et stockées sous forme de granules cytoplasmiques, sont
les premiers médiateurs à être libérés lors du déclenchement de l'inflammation, principalement dans la
phase initiale vasculo-exsudative.
❖ La sérotonine, émise par les plaquettes lors de leur agrégation
❖ l'histamine, présente en abondance dans divers tissus tels que les mastocytes, les polynucléaires basophiles
et les plaquettes, sont les principaux acteurs de cette libération.
❖ Leur action est caractérisée par sa rapidité et sa fugacité, engendrant les réponses suivantes lors de
l'inflammation initiale :
o Augmentation immédiate de la perméabilité vasculaire,
o Contraction des fibres musculaires lisses, entraînant une bronchoconstriction,
o Attraction des polynucléaires éosinophiles vers la zone inflammatoire.

2. Les protéases plasmatiques:


❖ Les protéases plasmatiques jouent un rôle essentiel dans le processus inflammatoire, agissant au sein de
trois systèmes plasmatiques interdépendants : le système du complément, les kinines, et le système de la
coagulation.

▪ Système du Complément :

❖ L'activation séquentielle de ces protéines plasmatiques dans le système du complément démontre leur rôle
crucial dans la régulation de la réponse inflammatoire, en influençant divers aspects tels que la perméabilité
vasculaire, la chimiotaxie, l'opsonisation et la phagocytose
❖ Le système du complément est constitué de neuf protéines plasmatiques (C1 à C9) qui s'activent de
manière séquentielle, déclenchant une réaction en cascade.
❖ Les protéines C3 et C5 ont des rôles clés dans l'inflammation, contribuant à la perméabilité vasculaire, au
chimiotactisme, et à l'opsonisation (revêtement des particules pour faciliter la phagocytose).
❖ Les fragments C3a et C5a induisent la libération d'histamine par les mastocytes, favorisant la réponse
inflammatoire.
❖ C5a agit comme un chémotactique, attirant les polynucléaires et les monocytes vers la zone inflammatoire.

8
❖ De plus, C5a favorise l'adhésion des polynucléaires neutrophiles à l'endothélium, facilitant leur migration
vers le site de l'inflammation.
❖ Les fragments C3b et C3bi participent à la phagocytose en opsonisant les particules étrangères.

Le système du complément exerce ses effets à plusieurs niveaux, mais l'une de ses actions
principales est la lyse cellulaire. Cette lyse cellulaire est principalement attribuée à
l'activation de la voie terminale du complément, aboutissant à la formation du complexe
d'attaque membranaire (CAM).

▪ Le système des kinines :

❖ Le système des kinines, composé de polypeptides à action vaso-active, se forme à partir du kininogène
plasmatique sous l'influence d'enzymes, principalement les kallicréines. La bradykinine est la kinine la plus
significative dans ce contexte.
❖ L'action du système des kinines est puissante mais de courte durée, limitée à la phase initiale vasculo-
exsudative de l'inflammation, et comprend les effets suivants :
❖ Les kinines, en particulier la bradykinine, induisent une relaxation des muscles
Vasodilatation lisses des vaisseaux sanguins, entraînant une vasodilatation. Cela contribue à
augmenter le flux sanguin vers la zone inflammatoire
❖ Les kinines augmentent la perméabilité des capillaires, favorisant la sortie de
Hyperperméabilité
liquide du système vasculaire vers les tissus environnants. Cela facilite la migration
capillaire
des cellules immunitaires vers la zone d'inflammation.
Adhérence des
Polynucléaires aux ❖ Les kinines favorisent l'adhérence des polynucléaires (comme les neutrophiles) aux
Cellules cellules endothéliales, facilitant ainsi leur migration vers la zone inflammatoire.
Endothéliales
❖ La bradykinine est également associée à la sensation de douleur, agissant sur les
Douleur terminaisons nerveuses pour induire la perception de la douleur dans la zone
affectée.
Contraction des ❖ Les kinines peuvent provoquer la contraction des muscles lisses, contribuant à des
Muscles Lisses effets tels que la bronchoconstriction.

9
▪ Facteurs de fibrinolyse/fibrinoformation/fibrinolyse

❖ Ces facteurs de fibrinolyse/fibrinoformation jouent un rôle interconnecté dans l'inflammation en modulant


la coagulation sanguine, en activant les systèmes kinin et complément, et en favorisant la migration des
cellules immunitaires vers la zone affectée. Cette régulation précise est essentielle pour une réponse
inflammatoire efficace et adaptative.
o Le Facteur XII, également appelé Hageman, est un composant clé de la coagulation
sanguine. Son activation contribue à amplifier l'inflammation en plusieurs étapes.
Facteur XII o Il active les kinines, favorisant ainsi la libération de peptides vasoactifs.
(Hageman) o Il intervient dans l'activation du système du complément, participant ainsi à la réponse
inflammatoire.

o Les produits de dégradation de la fibrine, issus du processus de fibrinolyse, ont des


Produits de effets vasodilatateurs et chimiotactiques sur les polynucléaires (notamment les
Dégradation de neutrophiles).
la Fibrine (PDF) o Ces produits contribuent à la modulation de la réponse inflammatoire en favorisant la
migration des cellules immunitaires vers la zone d'inflammation.
o La thrombine, une enzyme clé dans la cascade de coagulation, est impliquée dans
l'amplification de l'inflammation.
o Elle active les plaquettes, contribuant à la formation de caillots sanguins et à la
Thrombine
protection de la zone lésée.
o La thrombine agit également comme un chémotactique, attirant les polynucléaires
(neutrophiles) et les monocytes-macrophages vers le site inflammatoire.

3. Médiateurs lipidiques
❖ Dérivés des phospholipides des membranes cellulaires, ils comprennent :
o Les dérivés de l’acide arachidonique
o Le facteur d’activation plaquettaire(PAF)

▪ Dérivés de l’acide arachidonique :

❖ Les dérivés de l'acide arachidonique proviennent de deux principales voies métaboliques


a) Voie de la Cyclo-oxygénase b) Voie de la Lipo-oxygénase :

o Thromboxane A2 : Agit comme un puissant • La voie de la lipo-oxygénase forme les


agrégant plaquettaire, favorisant la coagulation leucotriènes, qui constituent un groupe de
sanguine, et a des effets vasoconstricteurs. médiateurs présentant les actions suivantes :
o Prostacycline : Exerce un effet anti-agrégant o Chimiotactiques : Ils attirent les cellules
plaquettaire, aidant à réguler la coagulation. immunitaires vers la zone d'inflammation.
o Prostaglandines (PGD2, PGE2, PGF2) : Ces o Vasoconstrictrices : Ils contribuent à la
prostaglandines ont des effets très variés, constriction des vaisseaux sanguins.
intervenant dans divers processus biologiques. o Broncho-constrictives : Ils peuvent provoquer la
constriction des voies respiratoires.

10
▪ Facteur d’activation plaquettaire (PAF)

❖ Médiateur synthétisé à partir des phospholipides membranaires par activation de la phospholipase A2. •
❖ Ses effets sont nombreux :
o Augmentation de la perméabilité vasculaire : Cette augmentation de la perméabilité facilite le
mouvement des cellules immunitaires
o Agrégation des plaquettes
o Stimulation de l’attraction des leucocyte (cellules immunitaires, y compris les neutrophiles et les
monocytes) vers la zone d'inflammation. Cela est essentiel pour renforcer la réponse immunitaire en
permettant aux cellules immunitaires de migrer vers les sites infectés ou endommagés.

4. Enzymes et métabolites des polynucléaires et macrophages

o Ces enzymes sont déversées dans les vacuoles phagocytose, où elles interviennent dans
la digestion des produits phagocytés. Elles peuvent également être déversées dans le
milieu extérieur.
Enzymes
o Les enzymes lysosomiaux sont essentielles pour la dégradation des agents pathogènes et
Lysosomiaux
des débris cellulaires, contribuant ainsi à l'élimination des menaces pour l'organisme.
Produits lors de la phagocytose et ont actions :
Radicaux
o Action nécrosante locale : Ces radicaux peuvent endommager les cellules environnantes,
Libres
contribuant à la destruction des agents pathogènes.
Dérivés de o Inactivation des anti-protéases : Ils neutralisent les inhibiteurs de protéases, renforçant
l'Oxygène ainsi l'efficacité de la dégradation enzymatique.
o Chimio-attractant des polynucléaires : Les radicaux libres attirent davantage de cellules
immunitaires vers la zone inflammatoire.

11
Les polynucléaires et les macrophages libèrent des enzymes et des métabolites qui, bien que
jouant un rôle essentiel dans la réponse immunitaire, peuvent avoir des effets potentiellement
dangereux sur les tissus environnants. Ces effets nocifs sont contrebalancés par des anti -
oxydants présents dans le sérum, les liquides extra -cellulaires et les cellules

5. Les cytokines :
❖ Les cytokines jouent un rôle essentiel dans la communication cellulaire et la régulation de la réponse
immunitaire

▪ Cytokines synthétisées principalement par les lymphocytes activés :

1. Interféron gamma (IFN-γ) : Stimule la réponse immunitaire antivirale et renforce l'activité des
macrophages.
2. Facteurs Chimiotactiques : Attirent les cellules immunitaires vers les zones d'inflammation ou d'infection.
3. Facteurs Activant les Macrophages et Inhibant leur Migration : Modulent l'activité des macrophages, les
rendant plus efficaces dans la phagocytose.
4. Lymphotoxines (dont le TNF-alpha) : TNF-alpha (Tumor Necrosis Factor) : Responsable de la lyse
cellulaire et joue un rôle dans la régulation de l'inflammation.
5. Interleukine 2 et 4 (IL2, IL4) :
▪ IL2 : Stimule la prolifération des lymphocytes T.
▪ IL4 : Favorise la différenciation des lymphocytes B.

▪ Cytokines synthétisées principalement par les macrophages activés

❖ Interleukine 1 (IL1) et TNF (Tumor Necrosis Factor) : IL1 et TNF : Induisent l'inflammation, activent les cellules
immunitaires et jouent un rôle dans la réponse immunitaire.
❖ Interleukine 6 (IL6) : Stimule la production de protéines de la phase aiguë, favorise la différenciation des
cellules B.
❖ Interleukine 8 (IL8) : Attrait les neutrophiles vers les sites d'inflammation.

▪ Chimiokines

❖ Famille de petites protéines partageant des séquences similaires d’acides aminés. Sécrétées par diverses
cellules (macrophages activés, endothélium)

12
6. Monoxyde d’azote(NO):
❖ Le monoxyde d'azote (NO) est un gaz soluble produit par différentes cellules, notamment les macrophages,
les cellules endothéliales, et certains neurones cérébraux. Ses effets variés au cours de l'inflammation
o Puissant Vasodilatateur :
Le NO agit comme un vasodilatateur, favorisant la relaxation des muscles lisses des vaisseaux sanguins. Cela
entraîne une augmentation du flux sanguin vers la zone inflammatoire, favorisant ainsi le recrutement de
cellules immunitaires.
o Diminue l'Agrégation Plaquettaire :
Le NO contribue à diminuer l'agrégation plaquettaire, ce qui peut avoir des implications importantes dans la
modulation de la coagulation sanguine pendant l'inflammation.
o Régule le Recrutement Leucocytaire :
Il joue un rôle dans la régulation du recrutement des leucocytes vers les sites d'inflammation. Cela aide à
coordonner la réponse immunitaire en attirant les cellules nécessaires pour combattre l'infection ou éliminer
les agents pathogènes.
o Participe à une Action Antimicrobienne :
Le NO peut également avoir des propriétés antimicrobiennes directes, contribuant ainsi à la défense de
l'organisme contre les agents pathogènes.

13
Médiateurs chimiques

Médiateurs chimiques Effets


Vasodilatation Histamine, prostaglandines, NO
Histamine, C3a, C5a, bradykinine, leucotriène, PAF,
Hyperperméabilité
NO
Adhésion des polynucléaires IL1, TNFα , PAF, LCB4, C5a
Chimiotaxie des neutrophiles C5a, LTB4, IL8
Fièvre IL1, TNF, prostaglandines
Nécrose tissulaire Enzymes lysozomiales, radicaux libres

VI. Le processus inflammatoire


❖ Le déroulement de la réaction inflammatoire se décompose en trois phases étroitement intriquées dans le
temps :

Phase Vasculo-sanguine :
Congestion active avec
Phase Cellulaire (Granulome Phase de Réparation et de
vasodilatation.
Inflammatoire) : Cicatrisation :
Exsudation plasmatique
Formation d'un granulome Nouvelle formation de collagène
provoquant un œdème.
inflammatoire par concentration pour restaurer les tissus
Diapédèse leucocytaire avec des cellules immunitaires. endommagés.
migration des leucocytes vers la
zone affectée.

1. Phases vasculo-exudative

❖ Quatre signes cardinaux classiques de l'inflammation aiguë : rougeur, chaleur, tuméfaction, douleur.
❖ Comporte trois phénomènes :

1. Congestion active
❖ La congestion active, première phase de la réaction inflammatoire, est caractérisée par une vasodilatation
des vaisseaux sanguins, en particulier des artérioles et des capillaires, dans la zone touchée. Ce processus
entraîne une augmentation significative de l'apport sanguin vers la région affectée, contribuant à fournir
des nutriments, des cellules immunitaires et d'autres composants nécessaires à la défense de l'organisme.
❖ La vasodilatation est le résultat d'une réponse rapide initiée par les nerfs vasomoteurs et influencée par des
médiateurs chimiques, tels que les cytokines, les prostaglandines, et d'autres substances libérées lors du
processus inflammatoire. Ces médiateurs agissent en tant que signaux pour induire la relaxation des
muscles lisses des vaisseaux sanguins, élargissant ainsi leur diamètre.

14
❖ L'augmentation de l'apport sanguin contribue également à créer un environnement favorable à la réponse
immunitaire en favorisant le recrutement des cellules immunitaires vers la zone d'inflammation. Toutefois, le
ralentissement du courant circulatoire résultant de la vasodilatation contribue à la stase sanguine, favorisant
ainsi la concentration des cellules immunitaires dans la zone touchée.

2. Œdème inflammatoire
❖ L'œdème inflammatoire est une réponse caractéristique de la réaction inflammatoire. Il résulte de plusieurs
mécanismes, notamment une augmentation de la pression hydrostatique due à la vasodilatation et une
augmentation de la perméabilité de la paroi des petits vaisseaux sanguins.
❖ Les rôles et conséquences de l'œdème inflammatoire comprennent :
o Apport local de médiateurs chimiques et de moyens de défense
o Dilution des toxines accumulées dans la lésion
o Limitation du foyer inflammatoire par une barrière de fibrine
o Ralentissement du courant circulatoire par hémoconcentration (diapédèse leucocytaire)

15
3. Diapédèse leucocytaire
❖ La migration des leucocytes en dehors de la microcirculation et leur accumulation dans le foyer lésionnel est
un processus complexe qui implique plusieurs étapes. Cette traversée active des parois vasculaires se
déroule en plusieurs étapes :
o Margination des Leucocytes :
Favorisée par le ralentissement du courant circulatoire, les leucocytes, en particulier les polynucléaires, se
déplacent vers les bords des vaisseaux sanguins.
o Adhérence des Leucocytes aux Cellules Endothéliales :
Des molécules d'adhésion présentes à la fois sur la membrane des leucocytes et sur l'endothélium des
vaisseaux permettent l'adhérence des leucocytes à la paroi des vaisseaux.
o Passage Trans-endothélial des Leucocytes :
Les leucocytes traversent activement la paroi endothéliale pour atteindre le tissu environnant. Ce processus
peut impliquer des changements dans la forme des leucocytes et la modification de la perméabilité de la
paroi vasculaire.

Les polynucléaires (6 à 24 premières heures),

(24 à 48 heures) les monocytes et les lymphocytes

16
2. Phase cellulaire

❖ La réaction cellulaire dans le processus inflammatoire implique l'enrichissement du foyer inflammatoire en


diverses cellules, provenant à la fois du sang et du tissu conjonctif local.
▪ Polynucléaires, monocytes et lymphocytes
o Après diapédèse, ces leucocytes quittent le territoire péri-vasculaire et migrent
vers le foyer lésionnel par chimiotactisme
Du sang o Les agents chimiotactiques, produits par les tissus altérés, par les bactéries et
par les leucocytes déjà présents dans le foyer inflammatoire, se fixent sur des
récepteurs membranaires des leucocytes, ce qui conduit à l’activation de leur
cytosquelette et à leur mobilisation.
Du tissu conjonctif local ▪ Fibroblastes, cellules endothéliales, mastocytes et macrophages résidents

1- Granulome inflammatoire
❖ Le granulome inflammatoire est caractérisé par une prolifération et une transformation des cellules
impliquées dans la réponse inflammatoire. Cette prolifération et différenciation cellulaires contribuent à la
formation du granulome inflammatoire, un site où différentes cellules interagissent pour défendre
l'organisme contre l'agression, éliminer les agents pathogènes, et favoriser la réparation tissulaire.
▪ Multiplication et Différenciation des Cellules : Fibroblastes, lymphocytes, cellules endothéliales et
macrophages se multiplient et/ou se transforment.
▪ Accumulation de Polynucléaires : Les polynucléaires, ayant une durée de vie courte (3-4 jours), s'accumulent
dans la zone affectée.
▪ Activation des Monocytes en Macrophages : Les monocytes subissent une transformation en macrophages
activés, acquérant la capacité de phagocytose et de sécrétion.
▪ Transformation des Lymphocytes B en Plasmocytes : Certains lymphocytes B subissent une transformation
en plasmocytes qui sécrètent des immunoglobulines, contribuant à la réponse immunitaire.
▪ Activation des Lymphocytes T : Les lymphocytes T sont activés, renforçant la réponse immunitaire cellulaire.
▪ Modification des Fibroblastes en Myo-fibroblastes : Les fibroblastes peuvent subir des modifications pour
devenir des myo-fibroblastes, impliqués dans la synthèse de nouvelles fibres de collagène et la cicatrisation.

17
❖ La composition du tissu de granulation varie en fonction du temps :
o Les polynucléaires sont le stigmate morphologique de l’inflammation aiguë puis le granulome
inflammatoire contient plus de cellules inflammatoires mononuclées. Il s’agit alors de macrophages
et de cellules de la réponse immune (lymphocytes et plasmocytes).
o Sous l’influence de facteurs de croissance, le tissu de granulation s’enrichit en fibroblastes et en
cellules endothéliales formant des néo-vaisseaux. Il est alors également appelé bourgeon charnu.

La composition du tissu de granulation varie aussi en fo nction de la cause de l’inflammation :


un type cellulaire peut prédominer sur un autre

Rôle du granulome inflammatoire :


o Assurer la détersion par les phagocytes.
o Développer une réaction immunitaire lymphocytaire B et/ou T.
o Sécréter de multiples médiateurs intervenant dans le recrutement cellulaire, la phagocytose, les défenses
immunitaires.
o Les leucocytes activés peuvent libérer des métabolites toxiques et des protéases dans l’espace extra-
cellulaire

2- La détersion
❖ Succède à la phase vasculo-exsudative, contemporaine de la phase cellulaire.
❖ Nettoyage du foyer lésionnel.
❖ Prépare obligatoirement la phase de réparation-cicatrisation.

Si incomplète, évolution vers la chronicité

❖ La détersion, qui vise à éliminer les tissus nécrosés, peut s'opérer selon deux mécanismes principaux :
Détersion Interne par Phagocytose Détersion Externe
Description : Ce processus implique la phagocytose,
❖ Spontanée : La détersion peut se produire de
où les macrophages et les polynucléaires
manière spontanée, par liquéfaction du matériel
neutrophiles englobent les tissus nécrosés.
nécrosé, suivi de son élimination par fistulisation à
Étapes :
la peau ou dans un conduit naturel.
▪ Phagocytose des tissus nécrosés.
❖ Chirurgicale : La détersion peut également être
▪ Le liquide d'œdème est drainé dans la
réalisée chirurgicalement par parage, éliminant le
circulation lymphatique.
matériel nécrosé.
▪ Résorption du liquide d'œdème par les
macrophages

18
▪ Reconnaissance et Attachement :
La particule étrangère, qu'elle soit vivante ou inerte, est reconnue et attachée à la membrane du
phagocyte, tel qu'un macrophage ou un polynucléaire neutrophile

▪ Ingestion :
La membrane cellulaire du phagocyte s'entoure de la particule étrangère, formant une vacuole
phagocytaire. Cela entraîne l'englobement complet de la particule dans le cytoplasme du
La phagocytose

phagocyte.

▪ Digestion :
La vacuole phagocytaire fusionne avec des lysosomes intracellulaires qui contiennent des
enzymes digestives. Ces enzymes dégradent la particule étrangère, permettant la libération de
produits de digestion dans le cytoplasme du phagocyte.

▪ Rejet de Déchets :
À la suite de la digestion, les déchets résultants peuvent être rejetés hors de la cellule
phagocytaire. Dans certains cas, des résidus peuvent s'accumuler à l'intérieur du phagocyte

19
3. Réparation cicatrisation

❖ La réparation et la cicatrisation tissulaire sont des étapes cruciales qui suivent une détersion complète du
tissu lésé. Ce processus peut prendre deux voies distinctes en fonction de la capacité du tissu à régénérer
et de l'ampleur de la destruction tissulaire :

1. Cicatrice :
❖ Si le tissu lésé ne peut pas régénérer, comme c'est le cas pour certains types cellulaires tels que les
neurones ou les cellules musculaires myocardiques, ou en présence d'une destruction tissulaire importante
et/ou prolongée, une cicatrice se forme.
❖ La cicatrice est une réponse fibreuse qui remplace le tissu perdu, mais elle n'a pas la même structure ou
fonction que le tissu d'origine.

2. Restitution Intégrale du Tissu :


❖ En revanche, lorsque l'agression est limitée, brève, et peu destructrice, une restitution intégrale du tissu
peut se produire. Dans ce cas, aucune trace de l'agression initiale ou de l'inflammation subséquente ne
persiste, et le tissu retrouve sa structure et sa fonction normales.

VII. Conclusion
❖ En conclusion, l'inflammation émerge comme un phénomène dynamique déployé par l'organisme chaque
fois que l'intégrité de ses constituants est menacée. Ce processus complexe, composé de phases vasculo-
sanguine, cellulaire, et de réparation, vise à défendre l'organisme contre les agressions potentielles et à
restaurer la fonctionnalité des tissus affectés. Les multiples acteurs, tels que les cellules inflammatoires, les
médiateurs chimiques, et les réponses tissulaires, orchestrent cette réaction de défense bénéfique, bien que
parfois susceptible de causer des dommages lorsqu'elle est mal régulée. Comprendre les mécanismes sous-
jacents de l'inflammation permet non seulement d'explorer les bases de la réponse immunitaire, mais aussi
d'élucider les implications cliniques et thérapeutiques liées à ce processus essentiel à la survie des
organismes vivants.

20
Définition
Eléments cellulaires et moléculaires intervenant dans la réparation-cicatrisation
Etapes de la réparation-cicatrisation
Déroulement de la réparation
La cicatrisation pathologique
Facteurs qui influencent la cicatrisation
Conclusion

I. Définition
❖ La réparation est un processus qui aboutit à la reconstruction
+/- parfaite d’un tissu après sa destruction partielle.
❖ C’est l’aboutissement normal d’un processus inflammatoire.
❖ Elle débute après la résorption des tissus nécrosés, avec la
formation d’un tissu de granulation.
❖ Elle implique de nombreux facteurs de croissance et des
interactions complexes entre les cellules et la matrice extracellulaire pour réguler les proliférations et
biosynthèses cellulaires.

II. Eléments cellulaires et moléculaires intervenant dans la réparation-


cicatrisation

Plaquettes :
Sécrètent la 1ère vague de PNN : Macrophage :
cytokines qui interviennent dans 1ère cellules qui apparaissent Produisent la 2ème vague de
les processus cellulaires initiaux dans les 1ère 6H. cytokines et les facteurs de
de la réparation-cicatrisation. Rôle: anti infectieux ,produit croissance ( PDGF, TGF alpha,
Libèrent des facteurs de plusieurs enzymes protéolytiques TGF béta, IGF béta, IL 1). Assurent
croissance (PDGF, TGF bèta, et sollicite la détersion. la phagocytose et la détersion.
TGF1).

Lymphocytes :
Fibroblaste :
Favorisent la prolifération des
Synthétisent de la substance
fibroblastes directement ou par
fondamentale et du collagène.
l’intermédiaire des macrophages.

21
Éléments moléculaires Origine Propriétés

- Plaquettes - Proliférative sur (fibroblastes, FML, cellules


PDGF (platelet derived growth
- Cellules endothéliles)
factor)
endothéliales - profibrosante
TGF béta
- Profibrosant ++
(transforming growth factor - Plaquettes +++
- Synthèse des macromolécules de la MEC
béta)

IGF1 - Plaquettes - angiogénèse


- Angiogénèse +++
FGF /
- Fibrosant
- Angiogénèse
EGF (epidermal growth factor) - Macrophage
- Prolifération des fibroblastes
- Prolifération des fibroblastes
IL1 - Macrophage
- chimiotactisme

Facteurs de la réparation parfaite :

▪ L’étendue de la nécrose tissulaire (MEC doit être intacte)


▪ Capacité proliférative des tissus (les cellules doit être capable de se régénérer)
▪ Détersion adéquate (Les débris et la fibrine empêche la réparation)
▪ L’état circulatoire (Vascularisation artérielle et drainage veineux de bonne qualité)

III. Etapes de la réparation-cicatrisation

1. Détersion :
❖ La détersion correspond à l'élimination des éléments étrangers exogènes ou endogènes, des structures
cellulaires ou tissulaires nécrosées et liquides d’exsudat présents dans un foyer inflammatoire succède
progressivement à la phase vasculo-exsudative, et est contemporaine de la phase cellulaire.
❖ La détersion prépare obligatoirement la phase terminale de réparation-cicatrisation

NB : Lorsque la détersion est de mauvaise qualité, le processus inflammatoire persiste sous


forme chronique

22
❖ La détersion s’effectue selon 2 mécanismes : détersion interne et externe.
Détersion interne : Détersion externe :
❖ Elimination des tissus nécrosés et de certains
agents pathogènes (micro-organismes infectieux,
corps étrangers) par phagocytose1
❖ Spontanée : la détersion s’effectue par
❖ Le liquide d’œdème est drainé dans la circulation
liquéfaction du matériel nécrosé (pus, caséum) et
lymphatique et résorbé par les macrophages par
élimination par fistulisation à la peau ou dans un
pinocytose. (La digestion est complète ou
conduit naturel bronchique, urinaire, ou intestinal.
incomplète avec des résidus rejetés hors de la
❖ Chirurgicale : la détersion s’effectue par parage
cellule ou qui s’accumulent dans le macrophage.
chirurgical souvent indispensable lorsque les
Les phagocytes sont représentés par les
lésions sont trop étendues ou souillée
polynucléaires, capables de phagocyter des
bactéries et des petites particules et par les
macrophages capables de phagocyter les macro-
particules.)

2. Coaptation :
❖ Définition : contraction du foyer inflammatoire avec rapprochement et affrontement des berges
❖ Mécanisme :
▪ Contraction du foyer inflammatoire par myofibroblastes et PDGF.
▪ Intégrine alpha et béta : attachement et interaction entre les fibroblastes et le MEC.
❖ La coaptation peut être :
Spontanée
Chirurgicale
Dans les tissus riches en fibres élastiques : peau,
Suture après élimination de la nécrose
poumon

IV. Déroulement de la réparation

❖ Les étapes de la réparation tissulaire sont :

La réparation
conjonctive La régénération La Constitution de la
(bourgeon charnu épithéliale cicatrice
inflammatoire)

1
La phagocytose est définie par l’englobement dans le cytoplasme du phagocyte d’une particule étrangère vivante ou inerte,
habituellement suivi d’une digestion de cette particule par les enzymes lysosomiaux.

23
❖ La réparation tissulaire suit une détersion complète. Elle aboutit à :
1. Restitution intégrale du tissu : « Restitution ad integrum »
❖ Il ne persiste alors plus aucune trace de l’agression initiale et de l’inflammation qui a suivi. Cette évolution
très favorable est observée lors d’agressions limitées, brèves, peu destructrices dans un tissu capable de
régénération cellulaire.

2. Cicatrice :
❖ Si le tissu lésé ne peut régénérer (ex : neurones ou cellules musculaires myocardiques) ou lorsque la
destruction tissulaire a été très importante et/ou prolongée.

1. La réparation conjonctive (bourgeon charnu inflammatoire)


❖ Les étapes sont les suivantes :
Phase initiale= ❖ Formation du caillot de fibrine suite à l’extravasation sanguine hors des
vasculaire et inflammatoire vaisseaux lésés puis migration des cellules participant à la réaction
: (Dure 2-4 jours) inflammatoire
❖ Il s'agit d'un tissu conjonctif néoformé, de structure différente selon les
zones, qui prend progressivement la place du granulome inflammatoire
et remplace les tissus détruits au cours de l’inflammation. En résumé, il se
forme en 5 étapes : Migration et prolifération des fibroblastes ->
Synthèse de la matrice extra-membranaire -> Angiogenèse ->
Coaptation -> Régénération épithéliale
Composition:
❖ En surface : ulcération le plus souvent recouverte d'une "croûte“ (Exsudat
fibrino-leucocytaire)
❖ Immédiatement en dessous : les capillaires sont nombreux disposés en
Phase de formation du éventail2, le tissu conjonctif est très œdémateux et +/- riche en PN.
bourgeon charnu ❖ En profondeur : les vaisseaux sont moins nombreux, le tissu conjonctif est
moins riche en éléments inflammatoires ; toujours œdémateux, contient
des fibres de collagène.

❖ Progressivement, le nombre de macrophages va diminuer et leur activité


Phase de maturation du
phagocytaire décroître, l’angiogenèse va s’arrêter et certains
bourgeon charnu :
néovaisseaux vont disparaître.

2
néo- vaisseaux dilatés

24
2. Régénération épithéliale :

❖ Elle suit la réparation conjonctive.


❖ Les cellules épithéliales détruites sont remplacées par la prolifération des cellules épithéliales saines autours
du foyer inflammatoire.

1. Au niveau d’un revêtement (peau, muqueuse) : l’épithélium régénère depuis la périphérie jusqu’au centre
de la perte tissulaire dés lors que celle ci est comblée par le bourgeon charnu.

❖ Cette régénération peut se faire sur un mod e:


▪ Métaplasique (exemple régénération de l’épithélium cylindrique bronchique sous la forme d’un
épithélium malpighien
▪ Atrophique avec disparition de certaines fonctions spécialisée (exemple : disparition des cils
vibratiles).

2. Au niveau d’un parenchyme (foie, glande exocrine, rein,) :la qualité de régénération épithéliale dépend :

✓ L’importance de la destruction initiale du tissu (notamment de l’intensité de destruction de la trame


conjonctive de soutien)
✓ Du pouvoir mitotique des cellules épithéliales

Exemple:

▪ Dans les hépatites virales commune, la trame conjonctive de soutien des hépatocytes reste intacte, et la
régénération hépatocytaire à partir d’hépatocytes non nécrosées, guidée par cette trame cellulaire aboutit à la
formation de nouvelles travées hépatocytaires normales et sans cicatrice.
▪ Dans les hépatites aigues graves la destruction hépatocytaire et conjonctive initiale est importante.
▪ La régénération hépatocytaire aboutit à des travées hépatiques épaissies et désorganisées associées à des
territoires de cicatrices.
▪ Le bourgeon charnu va progressivement évoluer soit vers la cicatrice, soit vers la constitution d’un tissu conjonctif
identique au tissu préexistant à l’inflammation.

3. cicatrisation:

❖ La cicatrice est la marque définitive parfois laissée par le foyer inflammatoire après la phase de bourgeon
charnu.
❖ Composition : La cicatrice est formée d’un tissu conjonctif fibreux (prédominance de collagène) prenant la
place des tissus définitivement détruits. La structure d’une cicatrice se modifie progressivement pendant
plusieurs mois (maturation).

Evolution du bourgeon charnu

25
Exemple : Réparation d’un ulcère de la peau :
A: ulcère de la peau chez un diabétique.
B: ulcère de la peau. Notez l’espace entre les 2 berges.
C: Début d’une ré-épithélialisation en surface, surmontant
un tissu de granulation au niveau du derme.
D: Complète ré-épithélialisation de l’épiderme.

4. Phase de résolution (réparation, cicatrisation)

Cicatrice cutanée : sous l’épiderme aminci, le derme


est dense en collagène et les annexes pilosébacées et
sudorales ont disparu

Variétés pathologiques de la cicatrisation :


❖ Le tissu de granulation inflammatoire est déficient, entraînant un bourgeon
charnu atrophique pauvre en capillaires sanguins3.

Plaie atone

❖ Développement excessif d'un bourgeon charnu hypervascularisé (saillie rouge,


fragile, saignant facilement) ; est lié à des facteurs locaux irritatifs ou infectieux
NB : Sur la peau ou les muqueuses, une lésion analogue survient
Bourgeon charnu spontanément, et correspond à une prolifération vasculaire tumorale
hyperplasique bénigne (angiome) appelée : granulome pyogénique ou botryomycome
(synonyme :
pseudo
botryomycome)

3
La cicatrisation est impossible (une cause fréquente : diabète avec troubles de la micro-circulation locale).

26
❖ Excès de tissu conjonctif collagène par excès d'activité des myofibroblastes.
❖ A tendance à s’atténuer au cours du temps, à la différence de la chéloïde qui
persiste ou augmente de volume au cours du temps.
Cicatrice
hypertrophique

❖ Volumineuse masse arrondie, ulcérée, ayant nécessité une résection chirurgicale.

Botriomycome

❖ Cette hyperplasie de l'épiderme ou d'un revêtement muqueux peut parfois


simuler une tumeur, cliniquement et microscopiquement (hyperplasie pseudo-
Hyperplasie
épithéliomateuse).
épithéliale au
pourtour d'un
foyer
inflammatoire

❖ Il s'agit d'une lésion hypertrophique du tissu conjonctif du derme survenant après


une plaie ou spontanément. Elle est constituée de gros trousseaux anormaux de
collagène (collagène très dense aux colorants "hyalin") et résulte d'une
dérégulation de la synthèse de la matrice extra-cellulaire sur un terrain
génétiquement prédisposé (prédominance dans la race noire).
Une chéloïde peut récidiver après une exérèse chirurgicale !
Chéloïde

❖ Exagération du processus normal de contraction du tissu fibreux cicatriciel.


Survient le plus souvent après des traumatismes sévères (brûlures profondes) au
niveau des plantes et des paumes ou du thorax, et peut gêner la mobilité
articulaire
Cicatrice
rétractile

27
❖ Cirrhose

Mutilante

V. Facteurs Qui Influencent La Reparation De Tissus


Locaux Systémiques
❖ Age avancée
❖ Malnutrition en protéines
❖ Infection ❖ Déficience en vit C
❖ Ischémie ❖ Déficience en zinc
❖ Présence de corps étrangers ❖ Excès de corticostéroïdes
❖ Présence de tissu nécrotique ❖ Manque en neutrophiles ou de macrophages
❖ Mouvement dans la zone blessée ❖ Diabète sucré
❖ Irradiation ❖ Médicaments cytotoxiques (chimio-
❖ Tension dans la zone de blessure thérapeutiques)
❖ Dénervation ❖ Anémie sévère
❖ Déficit immunitaire
❖ Trouble de la coagulation
❖ Prise de tabac

Cicatrisation de mauvaise qualité et évolution :

Cicatrice rétractime Certaines cicatrices


Retard de
surtout aprés évoluent vers un
cicatrisation
brulure processus tumoral

VI. Conclusion
❖ La réparation est l’aboutissement logique et normal du processus inflammatoire. Elle se déroule en plusieurs
étapes, qui tout à la fois s’intriquent et se succèdent, de nombreux facteurs exogènes et endogènes
peuvent perturber ce phénomène aboutissant souvent à un retard de cicatrisation. Mais la réparation peut
être normale aboutissant à une restitution ad intégrum.

28
Introduction
L’inflammation aigue
L’inflammation Subaiguës
L’inflammation chronique
Granulome tuberculoide
Inflammation virale

I- Introduction
❖ Le processus inflammatoire est un phénomène évolutif et réactionnel, mis en œuvre par l'organisme à
chaque fois que l'intégrité de l'un de ses constituants est mis en jeu.
❖ C'est l'ensemble des réactions vasculaires, cellulaires et humorales locales ou générales qui se déroulent
dans un tissu vascularisé en réponse à toute forme d'agression endogène ou exogène.
❖ L'inflammation est selon les circonstances une réaction "physiologique" prenant fin avec la réparation ou la
cicatrisation de la lésion.
❖ C’est un processus habituellement bénéfique mais peut être parfois néfaste
❖ La malignité de ce processus dépend du fait de :

L'agressivité Anomalies des Anomalie


Sa Le siège régulations du quantitative ou
de l'agent qualitative des
persistance inflammatoire processus cellules intervenant
pathogène inflammatoire dans l'inflammation

❖ L’inflammation «pathologique» est représentée par des Variétés morphologiques des inflammations/ formes
de l’inflammation qui correspondent chacune à une exagération de l’un des phénomènes élémentaires.

Les causes de l’inflammation sont multiples :

Exogène Endogène
❖ Infections (bactéries, virus, parasites,
champignons
❖ Agents physiques (traumatisme, chaleur, froids, ❖ Déficit de la vascularisation; nécrose par ischémie
❖ radiations...) ❖ Dysimmunitaire: allergie, autoimmunité
❖ Agents chimiques (caustique, toxines, venins...)
❖ Corps étrangers (endogène ou exogène)

29
II- L’inflammation aigue
❖ L’inflammation aigue est : La réponse immédiate à un agent agresseur
❖ Elle est d'installation souvent brutale et de courte durée (quelque jours ou semaines)
❖ Donne des signes cliniques importants, et se caractérise par la prédominance des réactions vasculo-
exsudatives
❖ Les inflammations aigues guérissent spontanément ou avec un traitement mais peuvent laisser des séquelles
si la destruction cellulaire est importante

1- Les caractéristiques de l’inflammation aigue

Des phénomènes vasculaires Des phénomènes cellulaires


La congestion active L’adhésion à la paroi vasculaire des PNN
L’œdème La diapédèse
La phagocytose

A- Les phénomènes vasculaires


• Une congestion vasculaire active :
❖ Due à l'augmentation de la quantité de sang dans un tissu par afflux exagéré de sang artériel
❖ Survient après une phase de vasoconstriction brève, passagère et inconstante
❖ Intéresse les artérioles et les capillaires des tissus lésés.
❖ Déclenché par les médiateurs chimiques : PG E1-E2, système des kinines, histamine, sérotonine, fraction C3-
C5 activée du complément ; et une réaction neurogène réflexe; irritation des nerfs vasomoteurs...
❖ L’exagération de ce phénomène donnera une inflammation congestive

• L’œdème :
❖ C'est un exsudat plasmatique, qui dissocie le tissu lésé et qui est responsable de la tuméfaction
❖ Son exagération donnera une inflammation œdémateuse
❖ S'il est riche en fibrine, on a une inflammation séro – fibrineuse

B- Les phénomènes cellulaires :


• Adhésion à la paroi vasculaire des PNN (margination)
• La diapédèse
❖ C'est la traversée active des parois vasculaires par certains éléments figurés du sang
❖ L'érythro-diapédèse est responsable d'une inflammation hémorragique
• Phagocytose

2- Les différentes variétés de l’inflammation aigue

Inflammation Inflammation séreuse Inflammation Inflammation Inflammation


congestive ou œdémateuse hémorragique fibrineuse purulente

30
Le type
Ses caractéristiques
d’inflammation
- Marquée par une congestion active avec une vasodilatation artériolo-capillaire
intense, mais transitoire, peut s'associer une discrète diapédèse des hématies
- Il y a peu d'oedème et pratiquement pas d'exsudation cellulaire.,
- Cliniquement : rougeur, chaleur avec sensation de brûlure.
- MO : Les petits vaisseaux sont très dilatés et remplis du sang, les cellules endothéliales
sont turgescentes et de la matrice extracellulaire parait distendue et pâle
- La gravité : c’est en fonction de l'organe touché, l'évolution est habituellement
résolutive sans séquelles

- Ex :
➢ Coups du soleil avec formation de vésicules par accumulation d'œdème sous
épidermique
Congestive ➢ Réaction allergique au niveau de la muqueuse nasale ou larynx ( HS type I;
anaphylaxie)
➢ OAP au cours d'une infection virale
➢ Colite congestive
➢ Exanthème des maladies éruptives qui s'efface à la vitro-pression, ex : rougéole,
scarlatine

.
La rougoele

- Dans ce cas la congestion vasculaire est suivie d'un exsudat plasmatique pauvre en
fibrine, cet exsudat va réaliser un œdème local dont l'intensité et la gravité varient en
fonction de la cause, du terrain et du siège
- Evolution : Evolue en général vers la résolution complète, parfois grave voir mortelle
- Le liquide d'exsudation selon le lieu d'agression provient :
Séreuse ou - Soit du sérum sanguin
œdémateuse - Soit des sécrétions de cellules mésothéliales des séreuses
- Localisation :
- Exsudat à localisation interstielle :
➢ Certaines réactions allergiques ex : urticaire, œdème de Quincke
➢ Laryngite aigue (œdème laryngé) = risue d’étouffement
➢ Œdème cérébral accompagnant une méningite
➢ Brulures

31
- Dans une cavité naturelle : articulation, cavité pleurale (pleurésie), ascite, les
alvéoles pulmonaire (OAP lésionnel)
NB : l’œdème cérébral mène à un engagement du cerveau = mauvais pronostic

Œdème aigue du poumon œdème du Larynx œdème et des polynucléaires


- Caractérisée par une érythro-diapédèse (agents lésant la paroi des vx ou bien, stase
veineuse préexistante)
- C’est une lésion grave mettant en jeu le pronostic vital.
- Causes : Elles surviennent si l'agent est très virulent ou sur un terrain immunodéprimé
- Ex :
➢ Bronchopneumonie hémorragique des cardiaques
➢ Exanthème malin des mdies infectieuses ( Méningococcie),
➢ Les manifestations hémorragiques cutanéo-muqueuses et viscérales dues souvent
à l'action des toxines microbiennes, soit à un dérèglement neurovégétatif
Hémorragique ➢ RCUH : La rectocolite ulcéro-hémorragique : Muqueuse colique ulcérée
oedématiée, très congestive et "pleurant le sang" au cours d'une poussée de
rectocolite ulcérohémorragique

RCUH Varicelle

- Suppose des lésions endothéliales assez graves pour laisser passer du fibrinogène, qui,
par activation, va donner naissance à des précipités de fibrine (un exsudat très riche en
fibrinogène qui se coagule en un réseau de fibrine).
- Siège : surface des muqueuse digestives et respiratoires - surface des séreuses (plèvre,
péricarde) - alvéoles pulmonaires
Fibrineuse - Macro : Dépôt de filament blanchâtre très fins ou épais "fausses membranes" : fausses
membranes blanches ou blanc grisâtres, adhérentes, saignant quand on les arrache.
- Histologie : masse de fibrine coagulée, contenant ou non des leucocytes, reposant sur
un tissu de granulation.

32
- EX :
➢ Voie aérienne supérieure : diphtérie : dans le larynx les fausses membranes
peuvent entraîner la mort par asphyxie.
➢ Poumons : pneumonie lobaire aiguë due au pneumocoque (PFLA)
➢ Précipité de fibrine dans la lumière alvéolaire : hépatisation rouge
➢ Péricarde : amas fibrineux "en tartine beurrée" sur les feuillets, le décollement des
feuillets à chaque battement cardiaque entraîne le frottement péricardique
entendu à l'auscultation.

- Péricardite fibrineuse (dépos filamenteux blancs à la surface du péricarde) - diphtérie


- EVOLUTION :
- Soit lyse complète de la fibrine par les enzymes des PN et guérison sans séquelle
- Soit détersion incomplète de la fibrine = organisation =constitution d'un tissu fibreux à
la place de la fibrine qui conduit à des adhérences fibreuses locales des séreuses
"brides" ou d'un adhérence diffuse des feuillets séreux "symphyse"
- Dans le poumon : - Fibrose systématisé ou - fibrose mutilante
L'inflammation fibrino-leucocytaire:
C'est une variante de la précédente, associant à l'exsudation riche en fibrine, une diapédèse
leucocytaire plus ou moins importante
- La leucodiapédèse constitue le phénomène essentiel
- Mo : Le foyer inflammatoire est composé de : fibrine, PN normaux, PNA (altérés) avec
un noyau pycnotique et un cytoplasme chargé de vacuoles de graisse (pyocytes), de
débris cyto-nucléaires, des macrophages qui parfois ont phagocyté des PNA, de
germes pathologiques ou corps étranges =>
- Pus : elle est le plus souvent secondaire à une inflammation à germes pyogènes
- L’aspect macroscopique (couleur...) du pus ou son odeur et son consistance peut
orienter vers un germe particulier
- EX :
Purulente
➢ Pus jaunâtre épais => staphylocoque
➢ Pus verdâtre => pneumocoque
➢ Aspect grumeleux => streptocoque
- Elle peut être aseptique après arrivé massive des PN dans le site inflammatoire et
libération massive des enzymes

Formes : L'inflammation suppurée peut se rencontrer sous plusieurs formes:

Pustule Abcès Phlegmon Empyème

33
A. Pustule :
C’est l’accumulation du pus dans l'épaisseur de l'épiderme et sous l'épiderme décollé.
Pustule

B. Abcès :
C'est une suppuration localisée, collectée dans une poche néoformée par refoulement des
tissus
Les différents stades évolutifs :
- Phase d'inflammation diffuse dite phlégmoneuse
- Phase de limitation durant laquelle se creuse la cavité ou le pus se rassemble
- Phase de détersion et guérison avec comblement de la perte substance laissant une
cicatrice
La cavité se forme par nécrose tissulaire de liquéfaction due aux enzymes protéolytique
des PN: élastases et collagénases
Morphologie de l'abcès :
Macroscopie :
- Caractère fluctuant de la collection
- A l'ouverture l'abcès apparait formé d'une poche contenant du pus, délimité par une
paroi jaunâtre = la membrane pyogène
Microscopie :
De dedans en dehors :
- Cavité centrale : occupée par le pus fait de PN normaux, PNA, de germes et de débris
tissulaire -membrane pyogène : faite d'un tissu de granulation (capillaires, PN,
macrophages, histiocytes, lymphoplasmocytes, fibroblastes), de cette membrane
pyogène, les phénomènes d'exsudation et de diapédèse prédominent vers la cavité et
sont entretenus du fait de la non détersion
- Les fibroblastes prédominent vers la périphérie coque fibreuse : sépare l'abcès du
tissu sain, elle est faite de fibroblastes et de collagène réalisant une fibrose
d'encerclement

34
Evolution :
Evolution favorable Evolution défavorable
- En absence de la détersion, et passage à la
chronicité
- Après détersion spontanée - Fistulisation (fistule de nécessité) donnant
complète ou chirurgicale ; une détersion insuffisante retardant la
c'est l'organisation cicatricielle cicatrisation
normale avec fibrose - Enkystement de la nécrose par une fibrose
excessive (détersion défectueuse ou
retardée).
La nécrose enkystée peut se calcifier

C. Phlegmon :
Suppuration diffuse, non circonscrite, intéressant surtout le tissu conjonctif, elle se fait le
long des gaines tendineuses ou dans le tissu conjonctif entre les aponévroses et entre les
faisceaux musculaires des membres s'observent lors de l'infection par des bactéries
sécrétant en grande quantité des enzymes dégradant le tissu conjonctif, l'inflammation
s'étend sans se collecter et a peu de chance de se collecter
Le pus est volontiers liquide, salé, séro-hématique, infiltre et indure les tissus de manière
extensive
Le phlegmon évolue fréquemment vers la chronicité avec formation d'une fibrose

D. Empyème :
C’est une suppuration collectée dans une cavité naturelle pré-existante
Ex : plèvre, péricarde, articulation, péritoine, vésicule biliaire, trompe...

- Des caillots sanguins oblitérant les petits veines et artères possible à tout foyer
Thrombosante inflammatoire et tout particulièrement quand il existe une lésion directe des parois
vasculaires ou de l'endocarde

35
Ex :
- Vascularite systémique
- Atteinte vasculaire des rejets aigus de greffe rénal
- Endocardite infectieuse: les valves cardiaques sont ulcérés et recouvertes de thrombus
friables et septiques (appelés végétation)
- Cas de certaines septicémies qui apportent au contact immédiat de l'endothélium des
germes microbiens et des toxines capables d'altérer et de mettre en route les
mécanismes de la coagulation sanguine

Vascularite systémique Péricardite infectieuse


- Les phénomènes de nécrose prédominent au cours de cette inflammation dans 2
circonstances schématiques :
Ischémie initiale Bactéries anaérobies
La nécrose est due à une ischémie La nécrose est importante est celle qui survient
initiale. dans un tissu initialement normalement irrigué.
Ex : Certaines bactéries anaérobies ; clostridium en
-La gangrène des orteils lors des cause,
sténoses athéromateuses des artères Ex :
des membres inférieurs "artériopathie -Les inflammations gangréneuses suivant les
Gangréneuse des membres inférieurs" = AOMI manœuvres abortives septique
et nécrosante -Le mal perforant plantaire du -La gangrène gazeuse observée après
diabétique traumatisme violent et ouvert des membres
lors des accidents de la route

- Inflammation qui combine des phénomènes de nécrose ischémique a une exsudation


séreuse abondant avec diapédèse minime ou absente
- Les destructions tissulaires nécrotiques sont dues à des germes anaérobies qui libèrent
des toxines a action locale et générale ; germes anaérobies type clostridium

Ex : septicémie à clostridium perfringens après ABRT4 provoqué

4
ABRT : avortement spontané

36
Gangrène humide Cholécystite gangréneuse
Risque de perforation : Nécrose tissulaire
extensive due à des bactéries anaérobies (libération
de toxines) et ou à des thromboses dans le foyer inflammatoire

3. Devenir de l’inflammation aigue

Cicatrisation :
Résolution : c.à.d. Chronicité :
organisation et
restitution ad Abcédation persistance de
réparation (BCI et
integrum l'étiologie
fibrose)

37
III. L’inflammation subaigüe
❖ Les inflammations ou prédominent les facteurs cellulaires sont dites subaigües, elles peuvent se voir
d’emblée.
❖ Elles surviennent qd il y’a dépassement des possibilités de l’inflammation aigue à éliminer l’agent
pathogène.
❖ Ces inflammations sont constituées par l’accumulation autour de la zone agressé, de cellules mononucleéés
mêlées a qq PN, éléments cellulaires autour que ceux provoquant de la diapédèse et qui sont issus de la
métamorphose et de la multiplication locale et histiocytes.
4. Le granulome inflammatoire
❖ Il est formé par : les histiocytes – lymphocytes – plamsocytes – macrophages
❖ Il est défini par la rencontre et l’accumulation transitoire dans un territoire déterminé de cellules
différenciées à la fois dans leur forme, leur origine et leur fonction

Le granulome du ❖ Le granulome a
Le granulome Le nodule d’aschoff du
bourgeon charnu corps étranger :
macrophagique raa
inflammatoire
❖ De composition
❖ Il comporte des cellules ❖ Formé d’histiocytes ❖ Réaction
cellulaire variée avec
histiocytaires spéciales acidophiles macrophagique
forte participation
parfois spécifiques de disposés autour de autour d’un corps
vasculaire
l’affection causale. plages de nécrose étranger non
(néogènese
Ex : granulome des fibrinoide résorbable
vasculaire).
inflammation spécifiques Ex : fil de suture –
fait de cellules épithélioïdes Critstaux de talc ...
et de cellules géantes.

A ce stade d’inflammation subaiguë : pas de restitution ad integrum, cicatrisation ou passage à la


chronicité.

IV. L’inflammation chronique


Elle se divise en inflammation chronique : spécifique et non spécifique.

1. L’inflammation chronique non spécifique

A. Inflammation chronique avec nécrose, infiltrat mononuclée et fibrose :


❖ Infections virales chroniques:Hépatite virale chronique...

38
❖ Maladies auto-immunes : thyroidite autoimmune (de Hashimoto), gastrite chronique atrophique auto-
immune, arthrite rhumatoide,RCUH...
❖ Toxicité chimique : pancréatite chronique, hépatite alcoolique

B. Inflammation chronique avec micro-organismes intra cytoplasmiques (déficit de la réponse


immune)
-Lèpre lépromateuse -Mycobacterium avium intracellulaire -Rhinosclérome (Klebsiella rhinoscleromatis)
-Leishmaniose

C. Inflammations chroniques riches en éosinophiles:


Parasitoses (schistosomiase) - Hypersensibilité type I (asthme, polypes nasaux) – Allergie - Dermatite atopique

2.Inflammation chronique spécifique

7. Définition
❖ L’utilisation du mot granulome peut prêter à confusion.
❖ Le terme de granulome est à l’origine utilisé pour nommer le tissu de granulation
1-Granulome fait d’un ensemble d’éléments cellulaires (PN, lymphocytes, plasmocytes,
commun=granulome monocytes, histiocytes, macrophages, mastocytes,myofibroblastes, cellules
du bourgeon charnu endothéliales...etc.) présents au sein d’une réaction inflammatoire commune non
spécifique, visible sur un prélèvement tissulaire.

❖ C’est un aspect particulier de la réaction inflammatoire chronique, formée de


lésions circonscrites(folliculaires). Il s’agit d’une inflammation oủ prédomine les
cellules mononucléées correspondant à un groupement de macrophages
2-Inflammation
(histiocytes,cellules épithéliodes et/ou cellules géantes multi nucléées) et de
granulomateuse (IG)
lymphocytes . Plus rarement d’autres éléments cellulaires (PNN ,PNE ,
plasmocytes...etc)

❖ Se définit, comme un agglomérat de cellules histiocytaires, souvent bien limité


(nodulaire), volontiers entouré de lymphocytes et pouvant comporter en
proportion variée des cellules épithélioides et des cellules géantes multinucléées
3-Granulome
❖ Ce granulome inflammatoire traduit toujours la persistance de l’agent
tuberculoïde =
pathogène, même s’il n’est pas toujours visible. Cette persistance est liée:
Granulome
▪ Soit à une phagocytose incomplète : résistance des germes, corps étrangers
épithélio- giganto
résorbables, déficit enzymatique.
cellulaire(GEGC) =
▪ Soit à une inefficacité plus au moins complète du système immunitaire.
Granulome
▪ Soit à un débordement des deux phénomènes de défense par l’arrivée
spécifique
permanente d’agents inflammatoires ou une résistance naturelle propre à
certains germes.

39
❖ C’est une inflammation dont les lésions sont suffisamment évocatrices pour
permettre de suspecter fortement ou d’affirmer quel est l’agent causal
4-Inflammmation déclenchant cette inflammation.
spécifique ❖ Le type histologique des granulomes observés permet souvent d’orienter vers un
groupe de causes.
Exemple: Granulome caséo-folliculaire évoque la tuberculose

8. Formes du granulome tuberculoïde :

Forme diffuse : Forme compacte (nodulaire) :


les cellules sont agencées en c’est la forme la plus accomplie et
nappes diffuses (leishmaniose, la plus caractéristique de
mycobactérioses atypiques) l’inflammation granulomateuse

9. Composition du granulome tuberculoide :


❖ Elles sont issues de la transformation des histiocytes.
MO ME
- Grandes cellules de formes variées - Pas de phagosomes mais il existe
arrondies, allongées ou fusiformes. l’appareil de Golgi.
- Leur noyau est clair, ovoïde, allongé - Les cellules épithélioides sont des
ou encoché « en semelle de histiocytes très activés sécrétant
chaussure ». des cytokines et des enzymes. En
- Leur cytoplasme est abondant, revanche leur activité phagocytaire
Cellules épithélioides éosinophile homogène avec parfois est réduite.
quelques vacuoles, leurs limites sont - Les mécanismes de l’activation des
indistinctes. histiocytes en cellules épithélioides
- Leur nom provient de leur sont peu connus.
disposition qui évoque - On pense que c’est dû à une hyper
grossièrement un revêtement maturation provoquée par des
épithélial. lipides complexes phosphatidiques
et à un excès de MIF5 et de MAF6
sécrétés par les LT activés.
❖ Deux types principaux :
1- Cellules de Langhans par fusion des cellules épithélioides. Elles sont censées
être caractéristique de la tuberculose.
Les cellules géantes 2- Cellules de Muller par division nucléaire sans division cytoplasmique, elles se
= plasmodes voient dans le granulome à corps étranger.
multinucléés Au t r e t y pe : c e l lu le s d e T o u t o n (c e l lu le s g é a n t e s sp u me u s e s ) s e v o ie n t d a n s l e g r a n u lo me li po p ha g i qu e .

MO ME
- Elles peuvent atteindre 40 à 50 μ à - Elles ont des lysosomes, un appareil
limites indistinctes, de Golgi développé, des ribosomes,

5
MIF : Macrophage migration inhibitory factor
6
MAF : Macrophage activating factor

40
- Un cytoplasme abondant, n’ont pas de phagosomes, pas de
- Elles sont multi nucléées (20 récepteurs membranaires
noyaux) arrangés en périphérie « en permettent l’opsonisation.
couronne ou en fer à cheval » - Elles sont sécrétoires
(Langhans) ou de façon
désordonnée au hasard (Muller).
10. Pathogénie:

• Il est très fréquent, il est déclanché par des corps relativement


inertes.
Granulome à corps
étrangers • Le granulome apparaît surtout quand le matériau est trop
volumineux pour être phagocyté par un macrophage unique et
n’induit pas de réaction inflammatoire ou immunitaire propre.

• Il est provoqué par des particules insolubles capables d’induire


une réponse immunitaire à médiation cellulaire (hypersensibilité
retardée de type IV, tuberculose .. ).
• Brièvement, la cellule présentatrice d’antigène est reconnue par
Granulome immun ;
un lymphocyte T CD4+, qui sécrète plusieurs cytokines ,
tuberculoide
notamment l’IL-2 et surtout l’interféron gamma ; activateur
puissant des macrophages.
• Ceux-ci ont alors une capacité de phagocytose augmentée , qui
peuvent se transformer en cellules épithélioides et géantes.

11. Etiologies:
Lésions infectieuses Lésions non infectieuses
- Corps étrangers,
- Lésions bactériennes : mycobactérie typique
- Maladie de Crohn, s
(tuberculose) ou, atypique (VIH++), lèpre, syphilis,
- Arcoïdose,
listériose, brucellose, tularémie, fièvreQ...etc
- Bérylliose,
- Lésions fongiques-mycoses : candidoses,
- Stroma de certaines tumeurs,
aspergillose, cryptococcose, histoplasmose ;
- Vascularites granulomateuses,
sporotrichose...etc
- Histiocytose
- Lésions virales : HSV, CMV, VZV, EBV ...etc
- Parasitoses : amibiase, oxyurose, distomatose,
échinococcose, schistosomiase, pneumocystose,
filariose...etc.

41
I. Granulomes tuberculoide
1- Lésions infectieuses bactériennes

1 -Tuberculose
❖ C’est une lésion infectieuse bactérienne
❖ Maladie due au bacille de Koch (BK)
❖ Agent :
- Mycobacterium tuberculosis
- hominis : voie aérogène
- bovis : voie digestive
- bacille aérobie stricte, acido-alcoolo-résistant
- bacille intra cellulaire (histiocytes, macrophages) à multiplication très lente (20h)
➢ Virulence : vient de son enveloppe, il ne sécrète pas d’enzyme ou de toxine, il ne provoque qu’une
réaction inflammatoire minime et transitoire à type d’immunité à médiation cellulaire.
➢ Présent surtout dans les lésions éxudatives (caséum), en quantité plus faible dans les lésions
granulomateuses et fibreuses.
➢ Sa diffusion dans l’organisme se fait : contiguïté, voie vasculaire, voie
canalaire (bronches)

❖ Constitution chimique du BK :
1 - Lipides: fraction particulièrement importante de l’enveloppe duBK(40%).
▪ Parmi ces lipides on distingue des graisses neutres, des phosphatides et
des cires (cire D++) ; c’est cette dernière qui est impliquée dans la
virulence et la transformation au sein des foyers tuberculeux des
monocytes et macrophages en cellules géantes et épithélioides
2- Hydrates de carbone
3- Tuberculoprotéines

Mise en évidence :

▪ Examen direct des crachats


▪ Coloration: spéciale de ziehl neelson, examen en lumière UV après
action de l’auramine (fluorescence vert argenté).
▪ Pcr
▪ Milieu de culture : lowenstein jensen

Siège : Poumon, plévre (le plus fréquent), extra pulmonaire (ganglion, rein,
SNC...ect)

Clinique : altération de l’état général, toux, hémoptysie, fièvre, sueurs


nocturnes ...
Radio : opacités, miliaire, cavernes, épanchement ...ect
Traitement : E-SRHZ/RH
❖ La tuberculose présente 2 caractères spécifiques :

42
❖ Apparition d’une nécrose spécifique : la nécrose caséeuse des lésions granulomateuses épithéioides et
giganto-cellulaires
❖ Différentes phases :
❖ Il s’agit d’une phase exsudative riche en bacille, constituée :
- d’une congestion active -par de l’œdème -d’une diapédèse leucocytaire
-d’une réaction cellulaire avec apparition des macrophages et histiocytes.
❖ A ce stade apparaît la nécrose caséeuse.
❖ Le nom de « caséum » provient de l’aspect macroscopique qui ressemble à du lait caillé de
coloration blanche jaunâtre onctueux, plus ancien il devient grisâtre et peut s’imprégner de
calcaire, liquéfié il donne le pus tuberculeux. Il s’agit d’un foyer de destruction tissulaire.
MO : c’est une nécrose d’homogénéisation, sur les coupes colorées à HE, elle apparaît
Phase aigue
éosinophile finement granuleuse, anhiste et craquelée, les colorations spéciales permettent d’y
retrouver des restes de fibres conjonctives.
❖ Les causes de formation de cette nécrose reste mal connue, on pense qu’elle est due à la
sécrétion de TNF alpha par les histiomonocytes sous l’influence du BK entrainant des lésions
vasculaires, endothéliales et dépôts de fibrine jusqu’à la nécrose.
❖ A ce stade la guérison est possible mais exceptionnellement spontanée, elle est surtout
induite par un traitement précoce.

❖ Des lésions granulomateuses (granulome immunologique témoin de la mise en jeu de


l’immunité à médiation cellulaire)
Macroscopie:
❖ Nodules bien limités persistants dans les tissus:
granulations miliaires(1-2 mm) - .tubercules miliaires (2-3 mm) - .tubercules enkystés (1-3 cm)
❖ Cavernes tuberculeuses : cavités creusées dans les parenchymes pleins (poumon, rein)
❖ Infiltrations tuberculeuses
Phase
❖ Ulcérations tuberculeuses
cellulaire
MO : Granulomes formant des follicules d’âges différents arrondis confluents, constitués de
cellules épithélioides se disposant en palissade, mêlées à un nombre variable de cellules
géantes.
❖ En périphérie , on note une couronne de lymphocytes .Plus à l’extérieur et dans les lésions
plus évoluées , il y’a des fibroblastes et du collagène. Ces nodules sont parfois centrés de
nécrose caséeuse

- Primo-infection: chancre d’inoculation (tubercule initial= foyer de Ghon) et adénopathie


Stades
satellite, le plus souvent inaperçue.
anatomoclini
- Phase de dissémination hématogène :dite secondaire, soit inapparente , soit responsable
ques de la
d’atteinte multi viscérale simultanée réalisant des granulations miliaires (foie , poumons...)
disséminatio
- Phase tertiaire :ou tuberculose d’organe qui correspond à une atteinte viscérale isolée ou à
n du BK dans
l’atteinte de plusieurs organes par des lésions tuberculeuses polymorphes à différents
l’organisme
stades évolutifs.

43
2-Lèpre:
❖ Agent : bacille de Hansen
❖ Elle touche surtout les nerfs et la peau (visage, oreilles, bras, genoux)
❖ Clinique : accès fébriles, exanthème maculo-papulaire , nodules dermiques,
altérations neurectodermique (paresthésies, hyperesthésie)
❖ 3 formes anatomocliniques :

Forme lépromateuse :
Prolifération intense et diffuse des histiocytes
du derme et l’hypoderme qui peuvent prendre Forme tuberculoïde:
un aspect vacuolaire(cellules de Virchow)
Granulomes tuberculoïdes pauci
Lépromes: accumulations nodulaires d’ bacillaires sans caséification
histiocytes vacuolisés associés aux centrale
lymphocytes, plasmocytes et des cellules
géantes renfermant de volumineux amasde
bacilles

Forme indéterminée:
Infiltrats lymphoplasmocytaires non spécifiques
associés à des aspects des 2 formes précédentes

3-syphilis:
❖ IST7
❖ Agent : Treponema pallidum
❖ 3 Formes :

• Chancre syphilitique+ADP
Syphilis
1 • MO = nodule érythémateux surélevé du à une accumulation
massive de lymphocytes et de plasmocytes dans le tissu conjonctif

• phase septicémique avec :lésions cutanéomuqueuses


(roséole,syphilides ,ulcérations...),alopécie, micropolyADP, lésions
Syphilis neurologiques.
2
• MO= lésions comparables au chancre I,elles fourmillent de
tréponèmes

• Forme généralisée avec des atteintes dégénératives surtout


cardiaques (aorte++)
• MO = Gommes syphilitiques: granulomes épithélio-giganto-
cellulaires(GEGC) centrés par de la nécrose de coagulation,plus au
Syphilis
moins épars dans les tissus atteints
3
• Lésions dégénératives et sclérosantes: infiltrations péri vasculaires
à lymphocytes,plasmocytes et monocytes ,une oblitération
vasculaire à type endartéritique et une sclérose péri vasculaire
avec atrophie secondaire des parenchymes

7
IST : infections sexuellement transmissibles

44
4-Brucellose :
❖ Maladie infectieuse due à une bactérie du genre brucella de différentes espèces (militensis, abortus, suis)
❖ Contamination : ingestion de lait et produits laitiers, contact avec des animaux infectés
❖ Clinique : fièvre, asthénie, sudations profuses, atteintes hépatiques, endocardites, méningites....etc.
❖ MO=
▪ Hyperplasie des cellules réticolohistiocytaires ressemblant aux cellules de Sternberg GEGC8 centré par
de la nécrose.
▪ Suppurations franches

5-Tularémie:
❖ Agent : Pasterella tularensis
❖ Réservoir : lapin
❖ Contamination : contact direct avec l’animal infecté, piqûres d’insectes,
ingestion de viande mal cuite.
❖ Clinique : lésions cutanéo-lymphatiques, oculaires, gastro-intestinales,
septicémie...etc
❖ MO = GEGC + nécrose

6-Maladie de Nicolas Favre (lymphogranulomatose inguinale) :


❖ IST
❖ Agent : chlamydia
❖ Clinique: chancre d’inoculation(papule herpétiforme) + ADP, fièvre, arthrite, méningo-encéphalite...etc.
❖ MO=
▪ -hyperplasie lymphoréticulée+infiltration plasmocytaire diffuse.
▪ - granulome pyo-épithéliode qui évoluera vers une sclérose progressive.

7- Maladie par griffe de chat (lymphoréticulose bénigne d’inoculation) :


❖ Agent: chlamydia
❖ Clinique: fièvre, malaise général, ADP,lésion cutanée au point
❖ d’inoculation
❖ MO= granulomes multiples centrés par de la nécrose entourée d’une
couronne hitiocytaire parfois plurinucléée.

8
Rappel ! GEGC : cellules géantes + cellules épithélioïdes + lymphocytes

45
8- Rickettiose :
❖ Agent : Rickettia (conori,burnetti, prowazeki,...)
❖ Maladies en cause: fièvre Q, fièvre boutonneuse
méditerranéenne, typhus murin ...etc.
❖ Tropisme pour l’endothélium vasculaire
❖ MO= capillaires sanguins congestifs avec des cellules
endothéliales tuméfiées dans lesquelles les rickettsies
peuvent se multiplier, les cellules se nécrosent entraînant
la formation de micro thromboses, un granulome
lympho-histiocytaire se développe ensuite autour

• 9 -Mycobactéries atypiques:
❖ Agent: Mycobacterium avium intracellulare (MAI)
❖ Touche l’enfant en général (ADP cervicales) et les sidéens (foie, gg, rate)
❖ MO= • Inflammation granulomateuse centrée d’une nécrose suppurée faite de nappes diffuses plus au
moins confluentes de cellules épithéliodes, macrophages spumeux, cellules géantes et PNN sans
participation lymphocytaire

2. Lésions infectieuses fongiques

1- Aspergillose :
❖ Agent : Aspergillus fumigatus
❖ Maladie professionnelle des gaveurs de pigeons et grainetiers
❖ Touche le poumon, se greffe volontiers sur des lésions de tuberculose cavitaire
❖ MO= formations aspergillaires enchevêtrées dans un foyer de nécrose pénétré
et entouré par des granulocytes avec des cellules géantes

2- candidose:
❖ Agent : candida albicans
❖ Formes localisées : muguet, digestive, oesophagienne...
❖ Formes généralisées : chez les immunodéprimés
❖ MO= filaments mycéliens et spores au milieu d’un granulome à cellules
géantes.

3-Cryptococcose:
❖ Agent : Cryptoccocus neoformans
❖ Touche : SNC, poumons, peau
❖ MO: réaction granulomateuse avec la mycose à l’intérieur des macrophages et des cellules géantes

46
4-Histoplasmose:
❖ Agent: Histoplasma capsulatum
❖ Touche: poumons, ADP trachéobronchiques, Formes généralisées graves
❖ MO : les parasites sont desséminés dans les cellules réticulohistiocytaires .Ils sont responsables de
formations granulomateuses nécrosées en leur centre pouvant être confondus avec une lésion
tuberculeuse.

3. Lésions infectieuses parasitaires


1-Leishmaniose:
❖ 2 formes: - cutanée: bouton d’orient (L.tropica) - viscérale: kala azar (L.donovani)
❖ MO= 3 possibilités:
- Infiltrat histiocytaire parasité, constitue la lésion la plus simple et la plus précoce, les cellules renferment
de petits corps foncés ovoïdes à noyaux sphériques correspondant aux
parasites.
- Granulome histiolymphoplasmocytaire semble dérivé du précédant,
dense mal limité parfois diffus renfermant des parasites .
- Granulome tuberculoïde sans nécrose,sans leishmanie qui semble
l’apanage de la forme cutanée

2. Toxoplasmose:
❖ Agent: Toxoplasma gondii
❖ Contamination: ingestion de viande mal cuite, contact avec le chat
❖ Forme acquise: ADP cervicales, exanthème maculopapuleux, uvéite, pneumopathie...etc
❖ Forme congénitale: ictère néonatal, hydrocéphalie, encéphalomyélite...etc
❖ MO= Elle réalise en générale une lymphadénite chronique avec des petits amas d’histiocytes hypertrophiés
épithélioides disséminés dans la corticale et de volumineux centres clairs ponctués d’abondants corps
tingibles, l’architecture est conservée, il n’y a ni nécrose ni fibrose.
❖ Dans les autres localisations comme le SNC et les divers viscères on peut mettre le toxoplasme en évidence
sous forme de microkystes au sein d’un granulome lymphoplasmocytaire, les lésions se calcifient
couramment.

3 -Échinococcose: (hydatidose) :
❖ Agent: Taenia echinococcus granulosus.
❖ Contamination accidentelle par contact avec le chien (hôte définitif)
❖ Touche: foie++,poumon, rein...etc.
❖ Macroscopie: kyste contenant un liquide clair et des vésicules rondes, blanches, translucides. Sa paroi
interne a le même aspect.

❖ MO=la paroi comporte de l’extérieur vers l’intérieur:


- Adventice (périkyste), elle est fibreuse formée à partir des tissus de l’hôte remaniés

47
- Membrane lamellaire anhiste de chitine (cuticule)
- Membrane proligère (germinative) nucléée contenant des protoscolex dans les vésicules proligères.
- En période active un infiltrat inflammatoire histiocytaire, gigantocellulaire et des PNE sont retrouvés.

4 -Amibiase:
❖ Agent: Entamoeba disenteriae
❖ Réalise des colites amibiennes avec des ulcérations, abcès localisés,
fistules et des abcès métastatiques (poumon, foie).
❖ MO= tunnels muqueux entourés d’un granulome lymphoplasmocytaire
fourmillant de parasites et cernés de fibrose.

4. Lésions infectieuses virales


Elles sont parfois responsables d’une inflammation granulomateuse.

5. Granulome de cause inconnue :

1 -Sarcoïdose ou maladie de Besnier Boeck Schaumann(BBS):


❖ Maladie multi systémique (poumon++, ganglions++,foie...etc)
❖ De cause inconnue
❖ MO=
▪ GEGC de même âge, sans nécrose, souvent bien limités non
confluents.
▪ Parfois corps de Schaumann (débris de digestion autophagique),
corps astéroïdes de forme étoilée (faisceaux denses de collagène)
▪ Ces lésions sont caractéristiques mais non pathognomoniques
❖ L’évolution se fait vers la fibrose

2-Maladie de Crohn:
❖ Maladie inflammatoire chronique d’origine inconnue.
❖ Touche typiquement l’intestin grêle et le colon, mais peut atteindre
n’importe quel site du tube digestif de la bouche à l’anus.
❖ Réalise des lésions focales et segmentaires avec des intervalles de
muqueuse saine ( aspect en pavage, tuyau d’arrosage)
❖ MO =
- Inflammation transmurale - Ulcérations fissuraires étroites -GEGC de
taille variable mais inconstants

48
3- Histiocytose X:
❖ Affections présentant différents niveau de gravité qui peuvent être localisées et bénignes ou au contraire
disséminées et fatales, caractérisées par une prolifération intense de cellules histiocytaires chargées de
glycérides et de cholésterides .
❖ Tissus cibles : ganglions, foie, rate, peau , moelle osseuse...etc
❖ MO= Prolifération de cellules histiocytaires se groupent parfois en amas folliculaires de façon inconstante et
variable, elles s’accompagnent de rares cellules géantes, de lymphocytes, de plasmocytes et de PNE.

II. Granulome a corps etrangers :


❖ Définition: c’est un ensemble de réactions inflammatoires déclenchées par une substance reconnue comme
un corps étranger par l’organisme.
❖ Il existe 2 types de corps étrangers :
Corps étrangers exogènes Corps étrangers endogènes
Lipides libérés lors d’une nécrose cellulaire, débris
digestifs inclus dans la paroi digestive lors d’une
Fragments minéraux ou végétaux introduits dans la
fistule, squames de kératine d’un kyste épidérmoide,
plaie, fils de suture, silice, amiante, talc...etc
cristaux de cholestérol dans l’athérome, uréate dans
la goutte...etc

❖ La réaction inflammatoire à corps étranger peut adopter 3 aspects principaux :


Réactions ❖ Les mécanismes sous-tendant cette modalité de réponse à certains CE sont
inflammatoires à corps discutés et probablement fonction de la nature du CE, ils mettraient en jeu des
étranger mettant en réactions d’hypersensibilité de type III ou IV. Les CE en cause déterminent des
jeu des mécanismes granulomes avec typiquement participation de lymphocytes, de cellules
d’hypersensibilité épithéliodes et de cellules géantes types Langhans.
❖ Si le CE est de petite taille son englobement est possible par un macrophage
isolé. Quand il est volumineux il est entouré par un granulome
❖ MO : Ce granulome est généralement plus riche en cellules géantes qu’en
cellules épithélioides, le plus souvent il est entouré de plusieurs cellules géantes
Réaction résorptive (Muller) qui se moulent sur lui, il peut s’enrichir de lymphocytes ; de
pure plasmocytes et de la fibrose.
❖ Le CE peut généralement être identifié au centre du granulome, surtout
lorsqu’il est biréfringent en lumière polarisée
❖ Évolution : La réaction inflammatoire à corps étrangers n’a pas tendance à régresser et
à guérir si le corps étranger n’est pas résorbable et ne peut être éliminé
❖ Il s’agit ici de substances étrangères massives, ne se fragmentant pas, non ou
Corps étrangers avec très peu accessibles à la corrosion, ne diffusant pas (prothèses valvulaires,
réaction inflammatoire prothèses articulaires, matériel de synthèse type clou plaque). Ces matériaux
mineure vont entraîner une réaction inflammatoire minime aboutissant à une simple
coque fibreuse périphérique sans appel cellulaire.

49
III. GRANULOME D’ORIGINE IMMUNITAIRE :

1- Granulomatose de Wegener :
❖ Angéite nécrosante
❖ Touche tous les vaisseaux et capillaires artériels et veineux
❖ Caractérisée par des granulomes vasculaires au niveau pulmonaire, rénal, splénique ...etc
❖ MO =
• Nécrose fibrinoide des parois vasculaires
• Granulome composé d’un tissu fibreux infiltré de lymphocytes, plasmocytes, quelques histiocytes et
surtout des cellules géantes éparses ou groupées en plages

2- Artérite temporale de Horton:


❖ Maladie systémique des vaisseaux sanguins qui touche les artères de moyen calibre de la tête surtout.
❖ MO= Pan artérite granulomateuse à cellules géantes peu nécrosante prédominant sur la média et la LEI

3- Maladie de Buerger( thromboangéite oblitérante):


❖ Panvascularite
❖ Touche les vaisseaux de moyen, petit calibre, veines et l’atmosphère conjonctive des paquets vasculo-
nerveux
❖ MO=
• Détérioration structurale segmentaire, pluri focale des paquets vasculo-nerveux
• Thrombose fibrinocruorique avec ulcération de l’endothélium et apparition à la périphérie du caillot d’un
GEGC.

V- Conclusion:
L’inflammation granulomateuse est une forme particulière de l’inflammation chronique dûe à plusieurs
étiologies, même si elle est spécifique à certaines pathologies le reste des investigations anamnestiques,
cliniques, radiologiques et biologiques demeurent indispensables pour le diagnostic.

50
L’inflammation virale

I. Introduction
❖ L’infection virale déclenche dans l’organisme des réactions extrêmement variables : ceci dépend de la
nature du virus ; de la porte d’entrée ; des organes cibles et de l’état de défense immunitaire de l’hôte
❖ Le virus qui est un parasite intra cellulaire obligatoire entraine des anomalies morphologiques qui peuvent
être :
- Peu specifiques : ballonisation
- Evocatrices d’une infection virale : cellules géantes multinucléés d’aspect particulier
- Caractéristique d’une infestation virale : inclusion intranucléaire et ou intra cytoplasmiques

II. Pathogénie des infections virales


❖ Le virus est défini comme une unité de matériel génétique capable de se reproduire dans une cellule hôte
et capable en même temps de produire le mécanisme qui assure sa transmission à d'autres cellules.
❖ Il contient un seul type d'acide nucléique :
- soit ARN, acide ribonucléique - soit ADN, acide désoxyribonucléique.
❖ Il se reproduit uniquement à partir de son matériel génétique (acide nucléique) ; il utilise pour la synthèse
de ses propres protéines, les systèmes enzymatiques, les ribosomes et les acides ribonucléiques de transfert
de la cellule qu'il infeste.
❖ Le terme de virus, que l'on utilise habituellement, inclut toutes les phases du cycle viral.
❖ Le terme de virion (ou particules virales infectieuses) définit un virus complet, mature, infestant.

Le virion
❖ Le virion est constitué par un filament d'acide nucléique enfermé dans
une coque rigide ou capside.
❖ Enveloppe : propre à certains virus (virus enveloppé). Son origine est
cellulaire.
❖ Elle présente une fragilité aux désinfectants.
❖ Capside : représente une protection de l'acide nucléique. Elle est
constituée de protéines assemblées de façon géométrique dont
certaines ont des propriétés antigéniques.
❖ Glycoprotéines : protéines transmembranaires qui servent de ligand
(clef) pour les récepteurs cellulaires (serrure), et de système de
reconnaissance pour les Ac .
❖ Acide nucléique (génome) : A.R.N. ou A.D.N.

51
Cycle viral :
❖ Attachement à la cellule = reconnaissance de la cellule cible
❖ Pénétration
❖ Réplication dans la cellule
❖ Synthèse protéines virales
❖ Maturation
❖ Sortie de la cellule : – Voie lytique – Bourgeonnement
❖ Diffusion = dispersion

Mécanismes de défense antivirale


1 : Le premier mécanisme est le rôle de barrière joué par la peau et les muqueuses.
2 : Les cell du système monocytaire_macrophagique.
3 : Les lymphocytes par la sécrétion d’AC spécifiques, et les enzymes sécrétées par les lymphocytes
cytotoxique.
❖ Cependant plusieurs virus ont développé des stratégies pour échapper aux effets du système immunitaire :

Exemple : l’acquisition de nouveaux motifs antigéniques pour le virus de SIDA et le virus de la grippe....
❖ L'analyse des caractères cytopathogènes du virus permet de distinguer dans le parasitisme cellulaire trois
phases : latence, stimulation, dégénérescence et nécrose.

1. Période de latence

❖ Elle est de durée variable (trois semaines pour les oreillons, trois mois pour le virus B de l'hépatite).
❖ A cette période, le virus est invisible, tant en microscopie électronique qu'en fluorescence en utilisant des
anticorps spécifiques. Il est incorporé aux constituants homologues de la cellule (ADN nucléaire, ARN
cytoplasmique)

2. Période de stimulation

❖ Il se produit une exaltation du métabolisme cellulaire :


- incorporation de matériaux à l'intérieur de la cellule
- accroissement des synthèses d'ADN et de protéines.
❖ Il en résulte un accroissement des mitoses qui peuvent être normales (multiplication cellulaire active) ou
anormales (noyaux géants par réplication de l'ADN) et la formation de cellules géantes par division
nucléaire sans division cytoplasmique.
- Dans la rougeole, apparaissent, dans les épithéliums bronchiques et bronchiolaires, des cellules géantes à
noyaux multiples (plasmodes).
- Enfin certains virus sont responsables du développement de tumeurs malignes expérimentales (virus
oncogènes).

3. Période de dégénérescence et de nécrose

52
❖ Non obligatoire, mais très fréquente, aboutit à une nécrose totale de la cellule.
❖ Dans l'hépatite, il existe des lésions dégénératives vacuolaires (clarification des cytoplasmes) et granulaires
(granulations rouges acidophiles dans les cytoplasmes, liées à la précipitation protéines).
- nécrose de liquéfaction , ou ballonisation cellulaire (le cytoplasme, détruit par pénétration exagérée d'eau
et de sodium dans la cellule, apparaît très pâle, spumeux)
- nécrose de coagulation ou nécrose acidophile (par coagulation en masse des protéines cellulaires) : le
cytoplasme devient foncé, le noyau est pycnotique puis disparaît

LES CORPS D’INCLUSIONS


❖ Les corps d'inclusion : les seuls éléments qui confèrent à l'infection virale sa spécificité morphologique. Ils
sont toutefois inconstants, n'apparaissant que dans un certain type d'inflammation virale et à des moments
déterminés.
❖ Ils sont visibles en microscopie optique sur les colorations usuelles.
❖ Ils sont de siège intranucléaire et/ou intracytoplasmique.
❖ Leur forme et leur siège sont souvent suffisamment caractéristiques pour permettre un diagnostic.
❖ Exemple : pneumopathie à CMV virus

Réaction inflammatoire
Si les corps d’inclusion et la nécrose cellulaire sont des lésions directes dûes au virus, le système
immunitaire entraîne parfois des lésions (indirectes) par la production des facteurs cytotoxiques.

En cas de destruction tissulaire, elle peut aboutir à l a constitution d'une fibrose mutilante (hépatite
chronique dont l'évolution cirrhogène est possible)

III. Quelques virus en pathologie humaine

Les virus epidermotropes

Les virus du groupe herpès


❖ Dans l'herpès la lésion élémentaire est une vésicule, située dans le corps muqueux de Malpighi, due à la
nécrose des cellules épithéliales ballonisées ; plus rarement une lésion granulomateuse est notée.
❖ Ces cellules sont volumineuses, ont un cytoplasme clair, homogénéisé, éosinophile, et un noyau de taille
très augmentée, multilobé, irrégulier. Elles perdent leurs ponts d'union.
❖ Les cellules épidermiques dites ballonisées contiennent des inclusions
intranucléaires.

Les Papilloma virus (HPV)


❖ Le Molluscum contagiosum est une lésion épidermique cratériforme avec
une hvperplasie du corps muqueux de Malpighi au centre duquel la majorité des cellules se nécrose avec

53
augmentation de taille du cytoplasme qui prend une coloration rougeâtre, et une disparition progressive du
noyau.
❖ Dans la verrue vulgaire, il existe une hyperplasie épidermique à limites nettes qui associe une
hyperacanthose et une hyperkératose ; l'altération fondamentale qui distingue la verrue des autres
papillomes est la présence de remaniements cellulaires dans le corps muqueux : les cellules perdent leurs
ponts d'union et, avec cytoplasme vacuolaire et noyau pycnotique.

Le condylome, qui siège surtout dans l'exocol utérin et la région ano -rectale, comporte la même
hyperplasie épithéliale. Dans l a partie superficielle de l'épithélium, les cellules (koïlocytes) ont un
noyau sombre, parfois double, entouré d'un halo clair.

Virus mucotropes

❖ Les virus de la rougeole, de la grippe (influenza) et l'adénovirus affectent essentiellement les muqueuses
respiratoires.
❖ Dans la rougeole, les cellules infestées sont volumineuses (plasmodes).

Les virus hépatotropes

❖ Les altérations des hépatocytes sont des lésions dégénératives (vacuolaires et granulaires) et nécrotiques
(nécrose de liquéfaction avec ballonisation, ou acidophile).
❖ Dans l'hépatite virale B, certains hépatocytes infectés ont un cytoplasme homogénéisé, en verre dépoli .
❖ La réaction inflammatoire est faite de l'afflux de cellules inflammatoires nombreuses, polynucléaires et
surtout cellules mononucléées, présentes dans les espaces portes, les régions périportales et les zones de
nécrose.
L’hépatite aiguë virale L’hépatite chronique virale
Elle est caractérisée par une nécrose hépatocytaire Elle est caractérisée par l’association d’une infiltration
qui prédomine dans la zone centrolobulaire. inflammatoire, d’une fibrose et d’une nécrose
La guérison se traduit par une disparition progressive hépatocytaire.
des lésions hépatocytaire et de la réaction La fibrose traduit l’ancienneté de la maladie. La
inflammatoire et une régénération des hépatocytes nécrose hépatocytaire et l’infiltrat inflammatoire
suivant une architecture normale. traduisent l’évolutivité, l’activité de la maladie.

les virus neurotropes

54
La poliomyélite antérieure aiguë
❖ Elle est due à un entérovirus.
❖ Les lésions intéressent préférentiellement les neurones des cornes antérieures de la moelle et des noyaux
des nerfs crâniens.
❖ A la phase initiale, les signes inflammatoires, la congestion vasculaire, l'œdème, la prolifération microgliale
et macrophagique sont souvent très intenses. Les séquelles correspondent à la disparition des neurones qui
fait suite aux lésions de dégénérescence puis de nécrose neuronale. Les inclusions sont rares.

La leucoencéphalite multifocale progressive


❖ Elle est due à un Papova virus. Elle survient le plus souvent chez des malades ayant un déficit immunitaire).
Les lésions, habituellement bilatérales. Elles prédominent dans la substance blanche hémisphérique sous-
corticale.
❖ Elles réalisent des foyers de démyélinisation limités, à l'emporte-pièce, très souvent confluents au sein
desquels se trouvent des astrocytes monstrueux, des oligodendrocytes transformés à noyaux volumineux
contenant des inclusions virales et des macrophages.
❖ Les examens immunocytochimiques et ultrastructuraux permettent d'identifier le virus dans les inclusions
intranucléaires oligodendrogliales.

Virus adénotropes

❖ Virus de la rubéole.
❖ Virus Epstein-Barr (mononucléose infectieuse), qui est aussi associé à certaines proliférations tumorales
(lymphomes B, carcinomes du nasopharynx
❖ Il peut être responsable d’une lésion granulomateuse.

Les rétrovirus

❖ Ce sont des virus qui possèdent une enzyme (transcriptase inverse) qui permet la transcription rétrograde
de l'ARN en ADN.
❖ Deux variétés de rétrovirus sont actuellement connues comme pathogènes chez l'homme :
- le HTLV1 (Human T-Cell Leukemia Virus), de la sous-famille des oncovirus, est impliqué d'une part dans les
leucémies et les lymphomes T de l'adulte et d'autre part dans des myélopathies et neuropathies
périphériques dont le type est la paraparésie spastique tropicale.
- Le VIH, de la sous-famille des lentivirus, est responsable du syndrome d'immuno-déficience acquise (SIDA).
❖ L'immunomarquage apporte la preuve de la présence du VIH dans les lésions, à l'aide d'anticorps
monoclonaux dirigés contre certaines protéines de la nucléo-capside (p24) ou de l'enveloppe (gp41).
❖ Les techniques moléculaires d'hybridation in situ sont plus sensibles. L'infection par le VIH conduit à une
immunodépression profonde et l'évolution est marquée par l'apparition de complications opportunistes
infectieuses et/ou tumorales (sarcome de Kaposi et lymphome).

55
IV. La place de l’anatomie pathologie dans la prise en charge des
inflammations virales
❖ Il est clair que l’anatomie pathologique ne peut se substituer aux techniques virologiques actuellement
disponibles pour affirmer le diagnostic d’infections virales et identifier le virus responsable.
❖ Toutefois les techniques anatomopathologiques de routine (HE) peuvent contribuer au diagnostic et
l’orienter et mettre en évidence des altération cellulaires typiques (koilocytes, inclusions cytoplasmiques).
❖ La microscopie éléctronique:pour visualiser les virions.
❖ L’immunohistochimie permet la détection des protéines virales à l’intérieur des cellules infectées.
❖ Les techniques de la biologie moléculaire par PCR pour rechercher les acides nucléiques viraux a l’intérieur
des cellules infectées.
❖ Exemple: recherche du virus d’ Epstein barr dans les proliférations lymphoïdes
❖ La PCR in situ est proposée dans certaines indications : comme la recherche de virus de l’hépatite c

V. Conclusion
❖ L'inflammation est un processus habituellement bénéfique, son but est d'éliminer l'agent pathogène et de
réparer les lésions tissulaires L'inflammation peut être néfaste, du fait de l'agressivité de l'agent pathogène,
de sa persistance, du siège, du terrain par anomalie de régulation du processus inflammatoire ou par
anomalies quantitatives ou qualitatives des cellules intervenants dans l'inflammation.
L’examen anatomo pathologique occupe une place importante dans l’évaluation des lésions cellulaires
et tissulaires ce qui contribue dans l’établissement de la décision théra

56
Introduction
L’inflammation d’origine virale
L’inflammation d’origine parasitaire
L’inflammation d’origine mycosique
Conclusion

I. Introduction
❖ Les aspects anatomopathologiques des inflammations virales, mycosiques et parasitaires et d’autres
microorganismes sont particuliers et variables. Leurs conditions d’apparition dépendant de l’hôte.
❖ L’identification anatomopathologique de ces inflammations est possible. On va l’aborder dans ce cours.

II. L’inflammation d’origine virale


Définition
L’inflammation virale se définit par l’ensemble des phénomènes cellulaires et tissulaires se produisant
au contact d’un virus. Elle représente la cause la plus fréquente des inflammations.

❖ Ses conséquences très variables et dépendent de :


- La nature du virus - la porte d’entrée - les organes cibles - l’état de défense immunitaire
❖ L’inflammation peut être passagère sans conséquences conférant une immunité durable, ou bien grave
déterminant des maladies chroniques parfois fatales

Rappel de la structure virale et classification des virus


❖ Le virus est un plus petit micro-organisme, c’est un parasite intracellulaire obligatoire. Il est composé de :
• Génome viral contenant l’ensemble des informations
génétiques nécessaires à la réplication (ADN/ARN).
• Capside protéique constituée uniquement de protéines
virales.
• Enveloppe inconstante.

❖ Les virus sont classés selon : le génome ARN/ADN ; la symétrie de


la capside (cubique/hélicoïdale) et la présence ou non
d’enveloppe (enveloppé/nu)

57
Cycle viral

Attachement à la
Synthèse des Libération des
membrane Pénétration Décapsidation Maturation
protéines du virus virions
cellulaire

Mécanisme de défense antivirale


❖ La 1ère ligne de défense : le rôle de barrière joué par la peau et les muqueuses.
❖ La 2ème ligne de défense est le système monocyte-macrophage. Le rôle essentiel de ce système consiste
dans la phagocytose des virus, insuffisante pour le contrôle de l‘infection mais indispensable pour la mise en
jeu d’une réponse immunitaire spécifique.
❖ Les lymphocytes sont les principaux agents de défense antivirale. Plusieurs méthodes sont employées :
• Sécrétion de substance à effet antiviral (Interferon).
• Synthèse et sécrétion d’anticorps spécifiques
• Pénétration des lymphocytes cytotoxiques capables de détruire les cellules cibles.
❖ La mort de la cellule se fait par apoptose.

Aspect morphologique de l‘infection virale

Les lésions directes Les lésions indirectes


Dues aux virus : effets cytopathogènes Liées à la réponse immunitaire, les lésions sont
- Fusion membranaire avec formation de variables :
cellules géantes multinucléées (plasmode) - Congestion
- Corps d’inclusion virale - Œdèmes
- Lyse cellulaire - Inflammation mononucléée et fibrose

Principales viroses en pathologie humaine

• Sont responsables de vésicules cutanées et/ou muqueuses.


• Les vésicules situées dans le corps muqueux de Malpighi résultent
de la dégénérescence ballonisante des cellules épithéliales.
• Ces cellules ont un cytoplasme clair et des noyaux augmentés de
volume contenant des inclusions.
Virus du groupe
Virus • Les cellules peuvent être plurinucléées
herpès « herpès,
épidermotropes
varicelle, zona »

58
• Ils sont responsables de lésions hyperplasiques épidermiques ou
des muqueuses malpighiennes.
Papilloma virus • La verrue vulgaire: caractérisée par une hyperplasie épidermique
(plus de60 types) avec papillomatose et hyperkératose.
• Les cellules du corps muqueux de Malpighi sont volumineuses, à
cytoplasmes vacuolaires, avec des noyaux foncés, pycnotiques.
• Hyperacanthose, papillomatose et hyperkératose.
Condylome • Présence de koilocytes (noyau dense rétracté entouré /Halo clair
périnucléaire)
• Elle est due à un entérovirus qui infecte les neurones des cornes
Virus Poliomyélite antérieures de la moelle et des noyaux des nerfs crâniens.
neurotrope antérieure aiguë • Les déficits neurologiques séquellaires correspondants traduisent
les lésions de dégénérescence puis de nécrose neuronale.
Les virus de la • Infectent essentiellement les muqueuses respiratoires.
grippe(influenza), • Le virus de la rougeole détermine l’apparition de volumineuses
de la rougeole et cellules plurinucléées
l’adénovirus
• Infection liée au virus SARS-Cov-2 entraine des lésions qui
prédominent largement mais pas exclusivement au niveau de
Virus l’arbre trachéo-bronchique.
Mucotropes • Les lésions macroscopiques du poumon ne sont pas spécifiques et
correspondent à des foyers d’hémorragie, d‘infarctus ou des
Coronavirus ++ territoires de condensations parenchymateuses;
• On peut observer de façon assez caractéristique la présence de
thrombi dans les vaisseaux pulmonaires.
• Les images décrites pour la grande majorité de patients
correspondent à des lésions de dommage alvéolaire (DAD) et de
pneumopathie organisée fibrineuse
Virus de la • Le virus d’Epstein-Barr (EBV), responsable de la mononucléose
Virus infectieuse, est associé à certaines proliférations tumorales:
rubéole et virus
adénotropes lymphome B, lymphome Hodgkinien et carcinome du
d'Epstein-Barr
nasopharynx
• 4 types de virus :
✓ Les virus A et C sont des virus ARN, responsables d’hépatites aiguës, sans
passage à la chronicité pour le virus A.
✓ Le virus B est un virus ADN, pourvu d’une nucléocapside (support des motifs
antigéniques HBc et HBe), entourée d’une enveloppe (portant le motif Hbs)
✓ Le virus D à ARN, défectif, a besoin de la présence du virus B pour se propager.
Virus • Les hépatites virales sont caractérisées par l’association de lésions hépatocytaires et
hépatotropes d’une réaction inflammatoire.
• Au cours des hépatites virales aiguës, les altérations des hépatocytes sont des lésions
dégénératives (vacuolaires et granulaires) et nécrotiques.
- La dégénérescence ballonnisante initiée par un trouble de la perméabilité
membranaire se traduit par des cellules volumineuses à cytoplasme pâle et à
noyau pycnotique

59
- La nécrose acidophile est caractérisée par des cellules de petite taille à
cytoplasme fortement éosinophile dont le noyau disparaît (corps de Councilman).
- Dans l’hépatite B, certains hépatocytes infectés ont un cytoplasme homogénéisé
en verre dépoli.
- Ces altérations suscitent une réaction inflammatoire cellulaire associant des
polynucléaires et surtout des cellules mononucléées.
• Dans les hépatites virales chroniques:
- Infiltrat cellulaire inflammatoire mononucléé des espaces portes, grignotant la
lame bordante hépatocytaire
- Atteinte lobulaire d’intensité variable.
- Fibrose débutant au niveau des espaces portes, évolution possible vers la cirrhose.
• Sont des virus qui possèdent une enzyme (transcriptase inverse) qui permet la
transcription rétrograde de l’ARN en ADN.
• Deux variétés de rétrovirus pathogènes sont identifiées chez l’homme:
✓ Human T-cell leukemia virus (HTLV1) qui est un oncovirus impliqué dans les
leucémies et lymphomes T et dans des myélopathies et neuropathies
périphériques.
✓ VIH qui est un lentivirus responsable du SIDA.
Rétrovirus • Les lésions directement induites par le VIH sont observées dans les organes
lymphoïdes et le SNC.
• Les adénopathies persistantes sont caractérisées par:
- Une hyperplasie des centres germinatifs;
- Une hyperplasie immunoblastique, des phagocytes mononuclées avec possible
réaction épithélioïde
- Une plasmocytose monoclonale et une hyper-vascularisation auxquelles fait suite,
à un stade plus avancé de la maladie, une atrophie lymphoïde.

Evolution de l’infection virale


❖ Certaines infections virales se limitent à l’infection primaire. Cette infection primaire peut être aigue
symptomatique parfois inapparente (sérologie+++).
❖ Dans certains cas, l’infection virale est suivie d’une latence ; parfois la réactivation est favorisée par une
immunodéficience.
❖ Enfin certaines infections primaires sont suivies par une infection persistante chronique (hépatites B et C),
ou bien un effet oncogène.

L’effet oncogéne

▪ De nombreux virus sont capables d’induire une tumeur.


▪ Plusieurs types de virus sont associés à l’émergence de tumeurs chez les patients infectés (EBV ; HBV; HCV ; HHV-8 ;
HPVs ; HTLV). L’interaction entre l’infection virale et le cancer, est indirecte et complexe.
▪ Exemple : cancer du foie sur hépatite chronique B, cancer du col de l’utérus sur infection à HPV.

60
Apport du pathologiste dans l’infection virale
❖ L’identification du virus repose sur des examens virologiques. Cependant, le pathologiste peut toutefois
établir ou orienter le diagnostic sur:
• La constatation de lésions cellulaires évocatrices d’un effet cytopathogène et la présentation générale
des lésions tissulaires.
• La mise en évidence des :
✓ protéines des virions dans les cellules infectées par technique immunohistochimique (CMV, virus
de l’hépatite B, VIH et EBV)
✓ d’acides nucléiques viraux par hybridation in situ (EBV, HPV).
❖ L’examen anatomopathologique peut être réalisé pour:
• Evaluer le retentissement tissulaire de l’inflammation virale (lésions intra- épithéliales du col utérin à
papillomavirus oncogène)
• La prise en charge thérapeutique (traitements antiviraux de l’hépatite C).

III. L’inflammation d’origine parisitaire


❖ Une inflammation parasitaire peut être diagnostiquée en anatomie pathologique, mais dans certains cas,
une confrontation avec les résultats obtenus dans le laboratoire de parasitologie (examen direct, sérologie,
etc...) est nécessaire.
❖ Fréquentes chez les patients immunodéprimés (patients traités par immunosuppresseurs, patients VIH
positifs, etc.).
❖ Certaines inflammations parasitaires ont une présentation granulomateuse (maladie des griffes du chat+++)

Moyens diagnostiques en anatomie pathologique

La majorité des parasites sont visibles.


HE Les parasites, les larves et les œufs ont une taille souvent caractéristique qui permet
leur identification intra-tissulaire.
Permettent soit de confirmer certaines parasitoses, soit de mettre en évidence
certains parasites non ou mal visualisables sur l’HE:
Colorations ✓ la coloration de Giemsa (Leishmanies).
histochimiques ✓ la coloration de Warthin-Starry.
✓ la coloration de Gram modifié de type Brown-Brenn (microsporidies);
✓ la coloration par le PAS (Toxoplasma)
IHC A l’aide d’anticorps spécifiques: anticorps anti-Toxoplasma gondii, anti-Leishmania, etc.
ME Utile uniquement pour les petits parasites comme les microsporidies

Intérêt d’une confrontation anatomoclinique et biologique (examen parasitologique direct et sérologie)+++.

61
Réaction inflammatoire au contact du parasite
❖ Elle est très variable en fonction du parasite, et de l’état d’immunocompétence de l’hôte. Voici quelques
exemples :
Réaction inflammatoire à
polynucléaires Les helminthiases déclenchent une réaction inflammatoire riche en PNE
éosinophiles
Les protozoaires peuvent déclencher une réaction à PNN, nécrotique.
Réaction inflammatoire à Ainsi, au cours de la toxoplasmose se développant chez un patient
polynucléaires immunodéprimé, un abcès peut se former au niveau du SNC.
neutrophiles Cette réaction inflammatoire se produit au contact des formes parasitaires libres,
non enkystées (toxoplamose évolutive)
Il se produit peu ou pas de réaction inflammatoire au contact des kystes
toxoplasmiques qui sont bien tolérés et que l’on peut observer isolés au niveau du
Absence de réaction parenchyme cérébral, musculaire ou cardiaque.
inflammatoire Certains protozoaires ne sont le plus souvent visibles que dans le cytoplasme des
macrophages qui s’agencent en nappes (leishmanies). D’autres protozoaires ne
sont observés que dans les globules rouges (plasmodium).
Certains parasites peuvent entraîner une réaction inflammatoire chronique. Par
Fibrose extensive
exemple la fibrose extensive et les calcifications notées lors de la bilharziose

Exemples d’inflammations parasitaires

• Agent: Taenia echinococcus


• Contamination accidentelle par contact avec le chien (hôte définitif)
• Sites: foie++, poumon, rein…etc.
• Macroscopie: kyste contenant un liquide clair et des vésicules rondes, blanches,
translucides : kyste hydatique et vésicules
• Microscopie: la paroi comporte de l’extérieur vers l’intérieur:
✓ Adventice (périkyste), fibreuse formée à partir des tissus de l’hôte remaniés
✓ Membrane lamellaire faiblement éosinophile anhiste (cuticule)
✓ Membrane proligère (germinative) nucléée contenant des protoscolex dans les
Échinococcose vésicules proligères.
(hydatidose) • En période active: un infiltrat inflammatoire histiocytaire, gigantocellulaire et des
polynucléaires éosinophiles est retrouvé

62
• Due à Toxoplasma gondii
• Élévation du taux d’Ac sériques
• Test de lyse des toxoplasmes (Dye-test +)
Toxoplasmose • Histologie ganglionnaire:
✓ Hyperplasie folliculaire
✓ Plasmocytose médullaire
✓ Petits amas de cellules épithélioides et histiocytose sinusale.
• Due à Leishmania Donovani
✓ L. cutanée
Leishmaniose
✓ L. viscérale: Kala-Azar, c’est une hépatosplénomégalie.
• Les corps de Leishmanie sont retrouvés dans les macrophages de ces viscères
• 2 types :
✓ Schistosomia haematobium « vessie »
✓ Schistosomia mansoni « rectum »
Bilharzioses ou
• Les œufs ont un éperon, ils sont entourés d’un granulome à corps étranger et de
schistosomiases
fibrose.
• La bilharziose vésicale peut provoquer une sténose des uretères, (fibrose) une
hyperplasie de la muqueuse vésicale. Elle prédispose au cancer dans la vessie.
• Causée par un protozoaire appelé amibe, qui infecte majoritairement l'homme. Elle
se manifeste cliniquement sous deux formes principales :
✓ L’amibiase intestinale aiguë
Amibiase
✓ L'amibiase hépatique (ou tissulaire, d'autres organes peuvent être atteints).
! Rectite amibienne: inflammation rectale donnant des ulcérations «en boutons de
chemise » caractéristiques
• Est répandue dans le monde en particulier chez l’enfant. Peut être associée à
certains déficits de l’immunité.
• Elle est asymptomatique, ou peut donner des diarrhées chroniques
Giardias et/ou un retard staturo-pondéral.
• Les trophozoites de Giardia lamblia en forme de « cerf-volant » et
de croissant.
peuvent être retrouvés sur les biopsies duodénales contre l’épithélium de surface.
• Parasites intracellulaires
• Donne des adénites tuberculoïdes nécrosantes et suppurées
Maladie des griffes
• Granulomes dont le centre est constitué d’une nécrose riche en polynucléaires
du chat
neutrophiles et en pyocytes et dont la périphérie est surtout constituée de cellules
épithélioïdes et de quelques cellules géantes de type Langhans

63
IV. L’inflammation d’origine mycosique
❖ Fréquentes chez sujets immunodéprimés (SIDA, cancer, transplantation).
❖ Graves chez les immunodéprimés car elles prennent un caractère disséminé (poumon, cœur, foie, cerveau,
etc.) avec mise en jeu du pronostic vital: aspergilloses invasives chez les patients hospitalisés en réanimation
et les mucormycoses développées chez les patients diabétiques.
❖ Une confrontation anatomo-clinique et biologique (examen mycologique) est nécessaire au diagnostic (les
aspects anatomopathologiques seuls ne suffisent pas).

Moyens diagnostiques en anatomie pathologique


❖ HE: Certains champignons sont bien visibles (levures, filaments).
❖ Colorations histochimiques: Gomori-Grocott et PAS.

Remarque: bleu Alcian et mucicarmin: mise en évidence de la capsule des cryptococcoques.


❖ Immunohistochimie: Plusieurs anticorps: anti-Pneumocystis carinii, anticryptoccoque, anti-mucorales, anti-
aspergillus, etc…

Réaction inflammatoire au contact du champignon


❖ Elle est variable en fonction du champignon, et de l’état d’immunocompétence de l’hôte :
Réaction inflammatoire aiguë Certains champignons déclenchent une réaction inflammatoire riche en
purulente PNN (ex: candida).
Certains champignons filamenteux ont un tropisme vasculaire provoquant
Réaction inflammatoire une effraction des vaisseaux, des embolies mycotiques et des thromboses
nécrotique avec pour conséquences des foyers d’infarctus et d’infarcissement (ex: les
mucorales et les aspergillus).
Certains champignons peuvent entraîner une réaction à immunité
Réaction inflammatoire
cellulaire riche en lymphocytes et en macrophages avec la présence de
granulomateuse
cellules géantes multinucléées (Ex: l’histoplasmose)

Exemples d’infections mycosiques

• Agent: Aspergillus
• Site: poumon+++, se greffe volontiers sur des lésions dans une cavité préformée
Aspergillose (caverne tuberculeuse ou abcès)
• Microscopie : Formations aspergillaires enchevêtrées dans un foyer de nécrose
pénétré et entouré par des granulocytes avec des cellules géantes
• Agent: Candida albicans
• Formes localisées: muguet, candidose œsophagienne…
Candidose • Septicémie à Candida: chez les immunodéprimés
• Microscopie: filaments mycéliens basophiles dans un tissu de granulation banal
riche en PNN.

64
Autres micro-organismes pathogènes chez l’Homme: Helicobacter pylori

Helicobacter pylori : bactérie à gram -


✓ Hôte spécifique : Homme
✓ Site spécifique : estomac au voisinage des cellules spécifiques : cellules mucosécrétantes gastriques
✓ Rôle reconnu :
• Gastrites
• Ulcère gastro-intestinal
• Cancers (adénocarcinomes et lymphome)
✓ Doit être identifié et quantifié systématiquement sur les biopsies gastriques

Conclusion
❖ Le diagnostic anatomo-pathologique d’une infection virale est rarement réalisé et l’on observe surtout les
conséquences de l’infection (inclusions virales)
❖ La confrontation anatomo-clinique et biologique est souvent indispensable pour permettre le diagnostic
précis d’un certain nombre de mycoses et des infections parasitaires.
❖ Dans tous les cas, est indispensables pour le diagnostic :
✓ une confrontation anatomoclinique
✓ un examen parasitologique (examen direct et sérologie) ou mycologique

65
Introduction et rappels
Pathologie de la greffe
Maladies auto-immunes
Pathologies associées aux déficits immuns
Conclusion

I. Introduction et rappels
❖ Les réponses immunitaires correspondent aux mécanismes de défense de l’organisme qui discriminent le
«soi» du «non-soi»
❖ Il existe 2 types de réponse immunitaire :
L’immunité innée L’immunité adaptative
C’est la première ligne de defense de l'organisme • Elle repose sur la reconnaissance
face à un agent pathogène. d’un antigène spécifique.
• Est immédiate, active dès la naissance et non • Un antigène est une molécule qui,
spécifique. une fois reconnue par un anticorps
• Met en jeu le mécanisme de «phagocytose» où ou une cellule du système
l’agent pathogène est détruit par une cellule du immunitaire est capable de
système immunitaire ayant reconnu l’élément déclencher une réponse immunitaire
étranger dans l’organisme.

❖ La réponse immunitaire pathologique entraine des lésions tissulaires liées aux :

Maladies par hypersensibilité :


Maladies auto-immunes (MAI) : Les déficits des réactions
Pathologies liées à une réponse
L’orientation de la réponse immunitaires :
immunitaire exagérée à un agent
immunitaire contre les antigènes
agresseur à l’origine du rejet de Primaires et Secondaires
propres (soi)
greffe.

❖ Rôle de l’examen anatomopathologique : par l’examen de biopsies ou exérèses dirigées par le clinicien.
✓ Diagnostic positif
✓ Évaluation pronostique
✓ Suivi de la maladie

66
Rappels

❖ Le CMH (complexe majeur d’histocompatibilité) ou HLA sert à aider le système immunitaire à différencier le
soi du non soi.
❖ Ses molécules représentent une sorte de « passeport » qui doit être présenté aux lymphocytes T et
déterminera si leur intervention est nécessaire ou non.
❖ On distingue deux catégories de molécules CMH impliquées dans la présentation des antigènes :
CMH de classe I CMH de classe II
Ces molécules apparaissent à la surface de la quasi-
totalité des cellules de l’organisme et ont pour Ces molécules sont principalement exprimées par les
fonction principale d’avertir le système immunitaire cellules présentatrices d’antigènes comme les cellules
de la présence d’un élément étranger à l’intérieur dendritiques et les macrophages. Elles présentent les
d’une cellule (antigène intracellulaire). Elles antigènes extracellulaires aux lymphocytes T
interagissent principalement avec les lymphocytes T auxiliaires (CD4+) dans le but de déclencher une
cytotoxiques (CD8+) qui procéderont par la suite à la réponse immunitaire spécifique.
destruction de la cellule altérée.

II. Pathologie de la greffe


❖ La greffe d’organes, à partir de cadavre ou de donneur vivant, permet de remplacer un organe vital
défaillant (ex : cœur).
❖ La transplantation : prélèvement d’un organe chez un donneur et son implantation chez un receveur avec
rétablissement de la continuité vasculaire (rein, cœur, foie ; poumon)
❖ La greffe : transposition de tissus ou de cellules chez un receveur sans anastomose vasculaire (peau, cornée,
moelle osseuse)
La greffe peut être :
- Autologue (au sein d'un même individu, par exemple la peau)
- Syngénique (jumeaux monozygotes)
- Allogénique (entre individus génétiquement différents)

Remarque : Les greffes d'organes sont le plus souvent allogéniques et nécessitent un traitement
immunosuppresseur pour éviter le rejet.

67
1. Les rejets de greffe
❖ Réponse immune liée au CMH du greffon
❖ Le complexe peptide-CMH I du greffon étant reconnu comme étranger par le système immunitaire du
receveur, déclenchant une réponse immunitaire humorale et cellulaire.
❖ On distingue plusieurs formes de rejet : rejet hyperaigu, rejet aigu, rejet chronique.

Rejet de greffe hyper aigu (vasculaire)

❖ Il se produit 10 min à quelques jours après la transplantation et


correspond à une sensibilisation antérieure du receveur (présence
d’anticorps chez le receveur avant la greffe).
❖ Il s'agit le plus souvent d'un rejet humoral médié par des anticorps
préformés (naturels ou acquis) prototype : « système ABO »
❖ Ac circulants du receveur → cellule cible : surface des cellules
endothéliales, entraînant une fixation tissulaire vasculaire du
complément, avec vasoconstriction initiale intense dans le greffon puis
coagulation en masse dans son système vasculaire (vasoconstriction
intense puis CIVD)
❖ L'étude histologique montre :
• Des lésions de nécrose et de thrombose artérielle
• Congestion massive
• PNN
❖ Cet état nécessite une transplantectomie d’urgence
❖ L’organe transplanté cesse de fonctionner de façon brutale et définitive

Rejet de greffe aigu (cellulaire)

❖ Il survient à partir du 4ème jour, mais il est plus fréquent dans la 2ème et 3ème semaine.
❖ Il évolue par crises, mais répond bien à l'intensification de l'immunosuppression.
❖ Il s'agit d'un rejet cellulaire comportant dans la phase précoce, une activation des lymphocytes T activés
CD8 prédominants, vis-à-vis du complexe peptide-CMH reconnu comme étranger, via la circulation
(hypersensibilité retardée de type IV)
❖ Mais un rejet humoral peut-être impliqué (Ac dirigés contre des Ag du donneur) → Vascularite → stase de
macrophages dans les micro-vaisseaux, dépôt de la fraction C4d du complément
❖ Cellules cibles : cellules épithéliales, destruction vasculaire du greffon, vascularite de rejet variables selon
l’organe greffé : coronaires, bronchioles, voies biliaires, tubes-interstitium.

68
Rejet de greffe chronique

❖ Il survient des mois ou des années après la transplantation ; il se


caractérise par une dégradation des fonctions du greffon, associé
à des lésions vasculaires, suite à plusieurs épisodes de rejets aigus.
❖ Le rejet chronique répond mal à l'intensification de
l'immunosuppression et nécessite le plus souvent une re-
transplantation.
❖ Les mécanismes sont mixtes, immuns et vasculaires.
❖ Cellule cible : paroi artérielle

Histologie :
▪ Lésions vasculaires, associées à des lésions atrophiques et/ou fibreuses des structures épithéliales du
greffon
▪ Épaississement intimal sténosant
▪ Une fibrose pariétale et parfois une accumulation d'histiocytes spumeux

Rôle du pathologiste en transplantation


▪ Quand faut-il effectuer une biopsie du greffon ? Au moins devant toute baisse de la fonction de l’organe greffé
▪ Le pathologiste qui interprète les biopsies doit apprécier : l’infiltration cellulaire du greffon, les cellules épithéliales
et cellules endothéliales, les lésions de vascularites
▪ Ces lésions sont gradées ; du grade de rejet dépend l’indication d’un traitement.

2. La réaction du greffon contre l’hôte (GVH = Greffon Versus Hôte)

Avant le 100ème jour


❖ En absence d'une immunosuppression appropriée, les lymphocytes T matures du greffon peuvent réagir
contre les tissus du receveur. On parle de GVH aiguë 3 mois après la greffe.
❖ Elle se voit surtout après une greffe de moelle osseuse allogénique (receveur immunodéprimé), rarement
après une greffe d’organe.
❖ Cible : peau, intestin et foie

69
❖ La symptomatologie :
• Commence par un rash maculopapuleux suivi d’une érythrodermie généralisée et des bulles de
desquamation (apoptose de cellules basales de l’épiderme),
• Une diarrhée (apoptoses dans les glandes de la muqueuse intestinale)
• Une agression des cellules épithéliales biliaires et des canaux intra-hépatiques de petit calibre

❖ Lésions histologiques d’une GVH aigue :


• Apoptose des cellules malpighiennes basales de
l’épiderme.
• Apoptose de toutes les couches de l’épiderme
dans les formes évoluées
• Apoptose dans la basale des glandes muqueuses
puis destruction des glandes qui sont remplacées
par un tissu de granulation inflammatoire
polymorphe.
• Atteinte hépatique par atteinte des cellules
épithéliales des canaux biliaires intra-hépatiques de petit calibre : syndrome de cholestase.

Après le 100ème jour

❖ Lésions cutanées diffuses d’aspect sclérodermiforme avec fibrose et destruction des annexes.
❖ Au niveau du foie : une atteinte des canaux biliaires qui se manifeste par un ictère choléstatique.

III. Maladies auto-immunes


❖ Les MAI résultent de la mise en activité des effecteurs du système immunitaire contre des constituants du
soi.
❖ Elles représentent un sous-ensemble de lésions tissulaires et cellulaires observables dans le cadre de
l’hypersensibilité immune de type I à IV
❖ Les lésions sont variées, dues le plus souvent à une cytotoxicité à médiation cellulaire et/ou aux dépôts de
complexes immuns dans les parois vasculaires ou à leur contact

Classification

L’auto-Ac a une spécificité bien définie et restreinte à un organe, à


un tissu ou à une cellule :
MAI spécifiques d’un organe • Auto-Ac anti-ilôts de Langerhans : diabète…
• Auto-Ac anti-thyroïde : Basedow, Hashimoto.
• Auto-Ac anti-surrénale : insuffisance surrénale lente….
Les auto-Ac ont une spécificité ubiquitaire, distribuée dans
MAI non spécifiques d’organes ou systémiques plusieurs tissus, organes ou cellules.
• Auto-Ac anti-nucléaires (AAN): LED, connectivites.
MAI avec à la fois anomalies immunologiques
systémiques et lésions localisées à un organe • Cholangite biliaire primitive CBP (Cirrhose biliaire primitive)
(intermédiaires)

70
Rôle de l’examen anatomopathologique
❖ Le diagnostic repose sur une corrélation entre les signes cliniques, biologiques (présence d’anticorps
circulants dans le sang) et histologiques.
❖ Le rôle de l’anatomo- pathologiste se voit en cas de :
• Découverte fortuite (exp : découverte d’une panartérite noueuse sur une pièce
de cholécystectomie)
• Recherche et confirmation diagnostique (exp. Biopsie de l’artère temporale/ la
maladie de Horton)
• Evaluation du pronostic et suivie de la maladie (exp : les vascularites)

Quelles sont les lésions histologiques?


▪ Pas de tableau histopathologique univoque. Certaines maladies auto-immunes ne comportent pas en pratique de
lésions tissulaires accessibles à l’examen histopathologique (ex : cytopénies auto-immunes).
▪ L’aspect lésionnel commun est généralement celui d’une inflammation chronique qui associe : (Une infiltration
leucocytaire, une destruction tissulaire, une tentative de réparation avec des degrés variables de fibrose.)

Exemples de MAI spécifiques d’organe

Thyroïdite d’Hashimoto
❖ Femmes +++
❖ Présentation clinique : hypothyroïdie progressive en rapport avec une
destruction auto-immune de la glande thyroïdienne. (Ac anti TPO et anti TG)

71
Maladie de Biermer
❖ Est une gastrite atrophique à prédominance fundique, d’origine auto-
immune responsable d’une carence en vitamine B12 par défaut de
facteur intrinsèque.
❖ Anticorps dirigés contre les cellules pariétales gastriques mis en
évidence par IFD.
❖ Histologie :
• Infiltrat inflammatoire lymphoplasmocytaire
• Atrophie de la masse glandulaire
• Métaplasie pseudopylorique
• Métaplasie intestinale
• Hyperplasie des cellules endocrines

Maladie cœliaque
❖ Est définie par : un syndrome clinique et/ou biologique de malabsorption entérique globale ou plus souvent
dissociée (anémie microcytaire isolée par exemple)
❖ Se caractérise essentiellement par une sensibilité au gluten
❖ Endoscopie : atrophie de la muqueuse
❖ Histologie:
• Atrophie villositaire partielle, subtotale à
totale avec hyperplasie des cryptes
• Altération entérocytaire secondaires à la
libération des cytokines par les cellules T.
• Augmentation du nombre des lymphocytes
intra épithéliaux (LIE) (plus de 25%)

Exemples de MAI systémiques

• La plus fréquente
• Femme, 20 à 30ans
• Signes cliniques : (Fièvre, perte pondérale, malaise, arthralgies, éruption
Lupus sur exposition solaire)
érythémateux • Étiologie inconnue
disséminé • Anticorps antinucléaires
• Complexes immuns circulants (hypersensibilité de type III)
• Maladie dans laquelle des lésions peuvent être observées dans un grand
nombre de tissus (rein, articulation, système nerveux, peau,…).
• Est une vascularite nécrosante
• Touche les artères de moyen calibre, parfois de petit calibre
• Symptomatologie bruyante : fièvre, amaigrissement, myalgies,
Péri artérite multinévrites, signes cutanés, respiratoires, arthralgies, rénaux et
hypertension artérielle
noueuse
• Histologie : (Nécrose fibrinoïde de la média artérielle, Infiltrat
(PAN)
inflammatoire pan pariétal avec polynucléaires neutrophiles , ± thrombose
de la lumière)
• Les biopsies cutanées et neuromusculaires dirigées ont la meilleure
rentabilité pour le diagnostic

72
Exemples de MAI intermédiaires

• Femme d’âge moyen (45-50) ans


• Clinique++ :
- Raideur matinale ≥3 articulations
Polyarthrite - Synovite ≥3 articulations incluant la main et
rhumatoïde symétriques
- Nodules rhumatoïdes sous-cutanés
• Auto Ac sont dirigés contre des Ag non articulaires (IgG,
fibrine, profilagrine..)

• Dans cette maladie, les canalicules biliaires sont l'objet


d'une inflammation. Pourtant, l'anticorps qui est isolé dans
Cholangite
le sérum n'est pas spécifique du foie : il est en effet dirigé
sclérosante ou CBP
contre les mitochondries.
• Ac anti-mitochondries

IV. Pathologies associées aux déficits immuns

❖ On distingue :
• Déficits immunitaires primitifs ou congénitaux : apparaissent chez le nourrisson +++
- Plus de 100 types sont décrits
- Ils sont classés en fonction de la composante principale du système immunitaire qui est déficient, absent
ou imparfait
- Nécessitent une greffe de MO, de cellules souches…
• Déficits immunitaires secondaires ou acquis apparaissent à tout âge

Remarque :
Il n’existe pas d’anomalies histologique spécifique d’un déficit immunitaire, d’où l’intérêt de
l’étude anatomopathologique dans les complications liées à l’immunosuppression : infections
opportunistes, syndromes lympho -prolifératifs (lymphomes) et autres cancers.

73
Déficit primitif ou congénital Déficit secondaire ou acquis
• Déficits primitifs de l'immunité humorale qui Peut être secondaire à :
représentent 70 % • Endocrinien
• Déficits primitifs de l'immunité cellulaire qui en • Syndrome d’immunodéficience acquis SIDA
représentent 15 %, avec le plus souvent une • Gastro-intestinal
composante humorale • Hémopathies malignes
• Déficits immunitaires combinés (cellulaire et • Vieillissement
humorale) • Malnutrition
• Déficits primitifs de l'immunité non spécifique • Infectieux
ou immunité innée : • Rénal
- Cellules phagocytaires : PN, macrophages • Traitement immunosuppresseur
- Protéines du complément • Cancers…..

Exemples de déficits immunitaires primitifs ou congénitaux


1. Déficits primitifs de l'immunité humorale : agammaglobulinémie liée à X
2. Déficits primitifs de l'immunité cellulaire : ataxie-télangiectasie
3. Déficits immunitaires combinés (cellulaire et humorale) : syndrome de Di-George
4. Déficits primitifs de l'immunité non spécifique ou immunité innée :
• Cellules phagocytaires :
- PN : Syndrome de Chédiak-Higashi
- Macrophages : Granulomatoses chroniques : lésions granulomateuses, touchant plusieurs organes
• Protéines du complément : déficit en protéine C1 du complément : lupus érythémateux chronique

VIH et rôle de l’anatomie et cytologie pathologique


❖ Fréquence des infections opportunistes tel que la CMV, pneumocystose, toxoplasmose, cryptococcose,
tuberculose ou les complications tumorales.
❖ Anatomie pathologique:
• Le virus du VIH diffuse rapidement après la contamination. Il est présent dès les premiers jours dans de
nombreux tissus et organe dont le système nerveux.
•Localisation ganglionnaire : au début dans le ganglion lymphatique on note une hyperplasie folliculaire
avec intrusion des lymphocytes T suppresseurs dans les centres germinatifs
❖ A un stade plus avancé du sida on note un aspect scléreux atrophique :
• Localisation cutanée: Il se manifeste par un sarcome de kaposi
• Localisation pulmonaire: Il se manifeste par une pneumopathie interstitielle lymphoïde.
• Localisation digestive: Candidose œsophagienne et divers infections à cytomégalovirus.
• Le système nerveux: A côté des infections opportunistes on peut rencontrer des processus prolifératifs
tel que les lymphomes B agressifs.

V. Conclusion
❖ La pathologie immunologique est un domaine vaste.
❖ L’anatomie pathologique est primordiale dans l’amélioration de la qualité des diagnostics des maladies auto-immunes,
dans la décision thérapeutique dans la pathologie des greffes et dans les complications liées à l’immunosuppression.

74

Vous aimerez peut-être aussi