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Chapitre 2 : Assurance des transports

I - L’assurance transport maritime

1- Définition

L'assurance transport maritime couvre les pertes et dommages des navires et des marchandises,
au cours d'un transport depuis le site de provenance jusqu'à la destination finale. Des accords
d'assurance particuliers sont négociés selon les catégories de produits transportés et leur
conditionnement (en vrac ou conditionnées), les risques encourus et le montant des
marchandises.

L’assurance maritime sur faculté a pour objet de garantir les risques et les dommages auxquels
sont exposées les marchandises au cours de leur transport maritime et permet une indemnisation
en cas de perte ou d’avarie, en outre, elle les couvre pendant les périples préliminaires ou
complémentaires du transport maritime, or la durée des risques au lieu de destination ne peut pas
dépasser 60 jours depuis la fin de déchargement. Ce délai peut être modifié par un accord
commun des partis. Outre le risque du voyage, les risques de montage et d’installation des
matériels à destination peuvent aussi être garantis.

2- transport maritime et ses spécificités

Selon la réglementation des contrats d'assurance transport maritime, une avarie est considérée
comme une dégradation de la cargaison intervenant durant le transport. Elle concerne aussi les
dégâts subis par le navire. Mais cette notion inclut de manière spécifique les dépenses
imprévisibles et jugées indispensables effectuées durant le voyage.

 Les avaries particulières

Elles se rapportent uniquement aux dommages liés aux conditions de transport des marchandises
ou à leur chargement/déchargement : vol, casse, perte ou tout autre type de dégradation.
Dans ce cas le transporteur est seul responsable et doit rembourser son client conformément aux
conventions internationales en vigueur.

 Les avaries communes

C'est une règle très particulière en matière d'assurance transport maritime. Elle implique une
répartition équitable, entre toutes les parties intéressées, des dépenses impératives dues à un
événement extérieur qui met en péril une expédition et nécessite des sacrifices financiers. Il peut
s'agir :

– du largage d'une partie de la cargaison,


– de l'utilisation de remorqueurs
– de réparations sur le navire, etc.

L'ensemble des propriétaires concernés par le voyage doivent contribuer aux frais, même s'ils ne
sont pas assurés.L'éventuelle garantie contre l'avarie commune est régie par les Règles d'Anvers
dont la dernière révision date de juin 2004. Elle doit être mentionnée dans le Connaissement. Ce
dernier agit comme un contrat de transport maritime de marchandises entre l'expéditeur et le
transporteur ou l'armateur et se négocie. Il est délivré par le transporteur une fois que les
marchandises ont été chargées. C'est donc également un accusé de réception qui peut être utilisé
comme preuve d'expédition pour la douane et à des fins d'assurance.

3- Les contrats d'assurance transport maritime de marchandises

Les assureurs maritimes facturent aux clients une prime pour couvrir les navires et les
marchandises pour la période de temps où la police s'applique. Deux principaux types de contrats
peuvent être souscrits : l’assurance Franc D’avaries Particulières (Fap sauf…) et l’assurance tous
risques.
Il existe des clauses et dispositions particulières à l'assurance transport maritime de marchandises
pour certaines cargaisons comme les aliments surgelés, les ressources énergétiques (pétrole,
charbon) ou les matières premières végétales (cacao, café, coton…)Lorsque la cargaison est
perdue ou endommagée, son propriétaire peut adresser une réclamation à sa propre compagnie
d'assurance qui poursuivra ensuite le transporteur si besoin.

4. Les intervenants sur le marché d’assurance maritime

L’opérateur qui veut souscrire un contrat d’assurance peut s’adresser aux différents intervenants
de son choix :

 Les Compagnies d’assurance

Une compagnie d’assurance est une société anonyme détenue par des actionnaires. Son activité
consiste à créer, gérer et vendre des produits d’assurance à destination des clients qui deviennent
des assurés. C’est une personne « morale » dont les champs d’activité sont régis par le code des
assurances. Aucune compagnie n’assume seule les risques, donc elle limite leur souscription,
divise le risque et cède à d’autres une partie de la souscription à savoir : la coassurance et la
réassurance. En effet, les compagnies d’assurance et de réassurance font face à des accumulations
de plus en plus importantes. Le principe de la diversification ne pouvant jouer pleinement, ces
entreprises doivent détenir d’importants montants de capital pour faire face aux déviations de la
sinistralité.
 Les agents maritimes d’assurance

Ils sont des personnes physiques ou morales traitant au non d’une compagnie et recevant une
procuration pour travailler au profit des assurances. Les agents d’assurance maritimes ne sont pas
des salariés des compagnies mais ce sont des représentants pour les compagnies, ils disposent de
pouvoirs larges mais limités par les instructions prévues dans leurs mandats. Ils reçoivent de la
direction d’une compagnie d’assurance le pouvoir de souscrire, de signer les actes, de gérer les
dossiers des sinistres dans les limites prévues par leurs traités d’agence. On les dénomme «
agents souscripteurs ». La multiplicité des mandats leur permet de souscrire des capitaux très
importants et d’avoir sur le marché une réelle force économique, les agents souscripteurs n’ont
pas de compétence territoriale et ne sont pas propriétaires de leurs portefeuilles (comme ces
compagnies, ils n’ont pas de statut juridique propre mais sont des mandataires)

 Le courtier d’assurance

Le courtier d’assurance est un commerçant, mandataire de l’assuré et non lié à une société
d’assurance, il est soit une personne physique, soit une personne morale. Il est inscrit au registre
du commerce. En règle générale, le courtier n’agit pas pour le compte d’une entreprise
d’assurance mais pour celui d’un éventuel futur souscripteur, dont il est le mandataire. Son rôle
est dereprésenter l’assuré auprès de l’assureur. Ainsi, après avoir examiné le risque à couvrir, il
recherche pour le compte de son client les meilleurs prix et garanties auprès des différentes
entreprises d’assurance. Par ailleurs, ses clients le chargent aussi fréquemment de la gestion de
leur contrat d’assurance (paiement des primes, déclaration des sinistres…).

 L’expert maritime

On entend par expert maritime toute personne physique ou morale qui effectue pour le compte de
particulier, les prestations de services dites expertise maritime et/ou commissionnaires d'avaries.
Il est aussi une personne prestataire de services habilitée à faire d'une part, des examens, des
constatations, des évaluations d'un navire, des équipements ou toutes les marchandises à son bord
et d'autres parts à rechercher les causes, la nature, l'étendue des dommages et leur évaluation et à
vérifier, éventuellement les documents techniques, commerciaux ou contractuels applicables.
Est considéré aussi comme commissaire d'avaries l'expert maritime, toute personne prestataire de
services habilitée d'une part, à rechercher les causes et constater les dommages, pertes et avaries
survenues aux navires ou aux marchandises et d'autre part, à recommander les mesures
conservatoires et de prévention des dommages. À la demande de l'assuré (propriétaire de la
marchandise), du transporteur (armement), ou de l’assurance, l'expert maritime est habilité à
procéder l'inspection suivante :

– Les contrôles ou la supervision quantitative et qualitative de toutes les marchandises en


vrac, solides ou liquides, notamment de produits agricoles, pétroliers, engrais etc.
– La recherche des causes du sinistre et établissement de sa matérialité ;  La détermination
de nature et l'étendue des dommages ;
– L'estimation et/ou évaluation des dommages ;
– L'établissement d'un rapport authentique sur l'ensemble des constatations ;
– De vérification du poids, de mesures, de marquages et de dimensions ;
– L'étude, l'analyse, le contrôle des normes de conformité;
– Le constat, l’évaluation des dégâts des cargaisons

II- L’assurance transport routier

1- Définition

L'assurance transport routier est nécessaire pour le chargeur ou le destinataire d'une cargaison
malgré les réglementations qui s'imposent aux transporteurs routiers. Ce contrat peut être souscrit
sur la base d'une assurance dommage ou d'une assurance Ad Valorem. En effet la responsabilité
du transporteur est limitée et plafonnée par des conventions et codes nationaux et internationaux.

2- Souscrire un contrat d'assurance transport routier

Selon ses besoins, le client du transporteur peut souscrire quatre types de polices de transport
routier :
– au voyage : Elle couvre des marchandises et un trajet déterminés et convient donc pour
les expéditions occasionnelles. La marchandise, sa valeur, le nom du navire, le port
d’embarquement, le port de débarquement sont connus. Le risque est bien délimité
– à alimenter : elle convient surtout pour l’exécution des contrats commerciaux comportant
des expéditions échelonnées sur une période indéterminée.
– à l'abonnement : conclue d’avance et pour une période donnée, cette police a pour objet
essentiel de couvrir automatiquement tous les envois faits par le même expéditeurs , quels
que soient les marchandises , les modes de transport et les lieux de départ ou de
destinations , sans qu’il ait a faire des déclarations préalables, ni connaitre les envoies
effectives par ses préposées ou ses mandataires
– au tiers chargeur.

Par ailleurs, la prise en charge des dommages lors de la réalisation d'un risque peut être
déterminée par contrat. La prime d'assurance se calcule alors en fonction de la valeur à laquelle
les marchandises sont assurées : depuis le prix de revient pour le chargeur jusqu'à une majoration
de 20% liée aux bénéfices espérés.

3- Les garanties de l'assurance transport routier

 Durée

Sauf mention contraire, la garantie est active dès que les fournitures quittent le point de départ du
transport et son effet prend fin lorsqu'elles atteignent le dépôt du destinataire. Cette garantie est
dite de « magasin à magasin ». Lorsqu'il s'agit du déménagement d'objets ou de mobilier, elle
prend le nom de garantie « clou à clou » ;

 Etendue

La garantie est dite « tous risques » lorsqu'elle prend en charge l'ensemble des dommages et
pertes, dont les vols, causés durant le transport. Mais elle peut en plus s'étendre à des incidents
dits « caractérisés » qu'il faut prendre soin d'énumérer lors de la réalisation du contrat d'assurance
transport routier. Il peut s'agir par exemple d'un accident de la circulation, d'un incendie ou d'un
tremblement de terre, etc.
Les risques particuliers

Certains cas de force majeure consécutifs à des risques extraordinaires peuvent être couverts par
des accords et clauses additionnelles. Il s'agit des risques :

– D’émeutes ;
– Liés à la guerre ;

– Aux activités terroristes ;


– Aux grèves.

Déclarer un sinistre

La marche à suivre est sensiblement la même que pour le transport maritime.

– Une lettre RAR (recommandé avec accusé de réception) doit être adressée à la société
d'assurance dans les cinq jours suivant la constatation du sinistre ou sous deux jours en
cas de vol.
– Un expert est commandité par l'acheteur pour valider l'avarie dans les cinq jours.

III-L’assurance transport aérien

1- Définition

L'assurance transport aérien de marchandises concerne un mode de transport à la fois cher, très
fiable et surtout rapide. Il s'adapte donc à la fourniture des clients pressés et éloignés. Le chargeur
a la possibilité de choisir un Incoterm (International conditions terms) de vente au départ des
marchandises ou à leur arrivée. Schématiquement :

– l'acheteur assume les risques encourus durant le transport principal dans le premier cas ;
– l'exportateur les prend en charge dans le second.

Dans les deux cas, souscrire un contrat d'assurance transport aérien permet de se prémunir contre
une éventuelle perte financière

2 Souscrire une assurance transport aérien


C'est la Police française d'assurance des marchandises transportées par voie aérienne qui en
définit la réglementation. Elle propose trois options de polices automatiques à l'assuré.

 A l'abonnement :concerne plusieurs trajets pour lesquels le mode d'assurance par défaut
est dit « tous risques ». Le délai de déclaration est à négocier dans le contrat.
 A alimenter :la quantité de marchandises est déterminée à l'avance mais pas l'intervalle
de temps entre les transports nécessaires à son acheminement. Elle convient surtout pour
l'exécution des contrats commerciaux comportant des expéditions échelonnées sur une
période indéterminée. Avant chaque envoi, il suffit juste d'informer l'assureur de la nature,
de la composition et de la valeur de l'expédition.
 Au voyageconcernant un contrat d'assurance transport aérien unique. Dans ce cas la
cargaison doit être déclarée avant le voyage.

 Au tiers chargeur.Le transporteur est mandaté par son client pour assurer les
marchandises durant leur expédition. Cela dispense de la gestion des réclamations et
formalités en cas de problème

La responsabilité du transport est limitée et plafonnée par la Convention de Varsovie et le


Protocole de Montréal. C'est valable précisément dans les cas dits de force majeure ou d'accidents
liés à une erreur de pilotage

3 Les garanties de l'assurance transport aérien

La garantie « tous risques » est la plus communément proposée par les compagnies d'assurance.
Elle permet de garantir le souscripteur contre les avaries de marchandises liées à tous les types de
transports empruntés par la cargaison, y compris pendant l'acheminent encadrant le transport
principal. C'est une assurance appelée de « magasin à magasin ». Souscrire un avenant pour des
garanties supplémentaires est possible pour les accidents dits « majeurs ». Les pertes sont par
exemple indemnisées si l'avion s'écrase.

Par ailleurs, il existe une garantie contre les « risques de guerres et assimilés ». Sont alors pris en
charge les risques liés aux actions terroristes ou sabotages à visées politiques. Elle couvre aussi
les pertes que peuvent engendrer les mouvements sociaux et émeutes.
En règle générale, l'assurance court sur une durée de quinze jours à partir de l'atterrissage des
marchandises à l'aéroport de destination. La durée de garantie est plus longue pour les assurances
transport aérien que pour d'autres modes de transports car le temps d'acheminement sur site est
jugé plus important. Mais celle-ci peut être allongée durant les négociations du contrat.

Par ailleurs, quelles que soient les garanties retenues dans le contrat d'assurance transport aérien,
la lettre de transport aérien (L.T.A.) est le document de référence en cas de litige.

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