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USAGES À LA STRUCTURE
Sophie Wauquier-Gravelines
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1. INTRODUCTION
La variété des productions observables chez les enfants entre un et quatre ans
interroge frontalement l’hypothèse qu’il existe un objet que l’on pourrait appeler
« le » français. L’existence d’une variété inter et intra-individuelle importante et
largement observée dans les productions des enfants montre en particulier que
l’acquisition de la phonologie comporte à l’évidence une dimension heuristique.
Les enfants ont-ils pour autant des usages correspondant à des grammaires « far-
felues » ou « rogue grammars » (Goad 2006) ou manifestent-ils de manière non
évidemment explicite pour l’auditeur adulte une logique systémique reflétant
l’accès progressif à un état « stabilisé » de la phonologie « du » français ? Les
questions qui se posent alors pour rendre compte de l’acquisition de la pho-
nologie « du » français chez les locuteurs de L1 peuvent se décliner en deux
points.
– Que reflètent les variations produites par les enfants pour une forme lexicale
donnée ? Reflètent-elles une variété formelle supposant une phonologisation
transitoire de formes erronées ou tronquées qui seront ensuite transformées ou
remplacées et témoignent-elles alors d’une grammaire évolutive, émergeant
progressivement ? Constituent-t-elles au contraire des variations de surface,
des essais qui ne seront jamais stockés dans le lexique et dont il ne restera
aucune trace quand la forme lexicale sera stabilisée ?
– Comment interpréter la variation dans une stratégie d’acquisition et quel
statut attribuer à toutes ces « versions » du français à un moment de l’acquisi-
tion ? S’agit-il de français et pourquoi observe-t-on autant d’approximations
variées ne correspondant à aucun usage adulte avant la production d’une
forme « normalisée » ?
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Acquisition de la phonologie « du » français : des usages à la structure
Tableau 1 : (suite)
Mots invariables • Monosyll + X Polysyll + X Et + X
En [n] avion Pendant [t] ? une Et // alors
Très [z] en retard heure Et // avec lui
Trop [p] Toujours [z]? en
important retard
Extrêmement [t]?
important
Constructions figées et cas Tout-[t]-à-coup H « aspiré »
particuliers Les Etats-[z] Unis Des // héros
En // haut
Cent //
huitième fois
cole normalisé et établi conformément aux critères retenus dans les enquêtes
sociolinguistiques de terrain (Mallet 2008 ; Coquillon et al. 2009) et ayant pour
but la description et l’analyse des usages phonologiques observables en fran-
çais. Actuellement 750 locuteurs (750 heures de parole) ont été enregistrés en
France et en francophonie sur 70 points d’enquête dont 28 sont mis en ligne
sur le site du projet (www.projet-pfc.net). Ces données ont permis d’affiner la
connaissance à la fois qualitative et quantitative de la variation phonologique.
En ce qui concerne la liaison, plusieurs facteurs de variation ont été étudiés de
manière détaillée (Mallet 2008 ; Coquillon et al. 2009) et ont permis de revoir
cette catégorisation initiale.
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Acquisition de la phonologie « du » français : des usages à la structure
t, p, r]. Les usages montrent que [R, p] ne représentent qu’un emploi résiduel
(moins de 0,5 % des liaisons réalisées sur le corpus PFC, selon Mallet, 2008 :
218). Les liaisons observables sont donc réalisées essentiellement avec [n, z, t].
Comme le montrent également G. Mallet (op. cit.) et A. Coquillon et al. (op. cit.),
en première analyse la CL la plus liaisonnante est [n] suivie de [z] et [t]. La liaison
avec [n] est déclenchée avec un nombre restreint de mots (un, en, mon, son, on,
bien) mais qui sont des mots monosyllabiques apparaissant dans des contextes
qui sont quasi tous obligatoires. Ces taux de réalisation très élevés ne sont donc
pas surprenants. Si l’on rapporte maintenant le nombre d’emplois au nombre
d’occurrences possibles en fonction des contextes, [z] est mieux représenté que
[n]. On le retrouve notamment employé fréquemment dans un certain nombre
de cas de « fausses liaisons » où il est interprété par analogie comme une marque
de pluriel (cent [z] euros).
en liaison (Bybee 2001 ; Côté 2005 ; Mallet 2008) et que certaines configurations
très fréquemment utilisées déclenchent plus sûrement la liaison qui serait alors
en voie de lexicalisation voire de figement (comme tout [t] à coup ou Les [z]
Etats- [z] Unis). Ainsi, J. Bybee (2001) envisage que la liaison prenne place au
sein de « constructions lexicales » stockant simultanément dans le lexique des
agrégats de mots. Par exemple, (1) modélise la construction pour le contexte
‘déterminant+nom’ au pluriel.
(1) [DET, NOMBRE –z- [voyelle] NOM]pluriel
Dans un tel modèle, l’analyse suppose que, dans tous les cas, les détermi-
nants sont stockés avec le mot dans le lexique. Ceci suppose que les syntagmes
nominaux où apparaissent des liaisons sont potentiellement stockés, et donc
appris, comme des entrées lexicales à part entière. La variation relève dans ce cas
strictement de la co-occurrence des unités adjacentes, ainsi que de la fréquence
d’usage de la réalisation de la construction avec ou sans liaison. Cette affirma-
tion, qui en première approximation peut sembler intuitivement relever d’un
élémentaire bon sens, se heurte pourtant à deux arguments.
On doit considérer d’une part que si cette affirmation était absolument vraie,
on devrait toujours observer une non-réalisation de la liaison avec les mots
rares, et ce quel que soit le contexte. Or en contexte obligatoire (par exemple
entre déterminant et nom) ceci n’a pas été montré (un avion ne liaisonne a priori
pas plus que un aviso). Si l’hypothèse lexicale est juste, elle semble logiquement
concerner, à l’inverse de ce que dit J. Bybee, essentiellement le contexte facultatif
où le locuteur a le choix de réaliser ou non la liaison, et non le contexte obligatoire
qui n’offre justement que très peu de variation (99 % de réalisation).
les enquêtes de sociolinguistique. Douze locuteurs ont été retenus pour chaque
point d’enquête, représentant 3 générations de locuteurs natifs : les critères d’âge,
de sexe et de niveau de formation (nombres d’années d’études et pratique profes-
sionnelle) ont été contrôlés. Quatre tâches mettant en jeu des niveaux de langue
et des usages linguistiques différents ont été demandées à chaque sujet : lecture
d’une liste de mots, lecture de texte, une conversation guidée par l’examinateur,
une conversation spontanée enregistrée en l’absence de l’examinateur.
G. Mallet (2008) montre que le critère ayant principalement entraîné un
contraste d’emplois flagrant concerne le type de tâche. Les réalisations opposent
très clairement les deux contextes impliquant tâche de lecture (63 %) vs tâche
conversationnelle (45 %). En revanche, aucune différence ne se manifeste entre
les deux registres conversationnels, et ce quel que soit le niveau d’études des
locuteurs. Elle constate aussi une différence générationnelle (confirmée égale-
ment par Coquillon et al.), visible surtout dans les situations de conversation
mais largement estompée lors des tâches de lecture. Les deux autres critères
(niveau d’étude et sexe) ne semblent pas conditionner la variation.
On peut attribuer sans doute ces résultats à la généralisation de l’accès à la
lecture et à la disponibilité des représentations écrites des mots dans nos sociétés.
À ceci s’ajoute que la prononciation des liaisons est explicitement enseignée aux
enfants lors de l’acquisition de la lecture au CP et repose sur des compétences
métalinguistiques délibérément mises en place par les enseignants, alors que
l’acquisition des liaisons orales se fait de manière spontanée et non explicite.
Les tâches ne mettant en jeu ni l’écrit, ni la lecture reflètent sans doute plus
fidèlement les usages réels des locuteurs. Il aurait été intéressant de disposer
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Acquisition de la phonologie « du » français : des usages à la structure
d’une tâche orale incitant à l’hypercorrection afin de vérifier si, dans ce cas, les
sujets auraient alors eu recours à une compétence métalinguistique conditionnée
par les usages appris spontanément dans leur milieu social.
Au contraire, les erreurs sur les liaisons non obligatoires (contexte de varia-
tion par excellence pour les adultes) apparaissent plus tardivement (Braud 1998)
vers 7/8 ans. Ces types de faute sur contexte facultatif manifestent la même
variation libre que celle qui s’observe chez l’adulte. On peut supposer qu’elles
reflètent les mêmes conditionnements sociolinguistiques, externes à la représen-
tation de l’objet phonologique en soi. Les enfants, à partir de cet âge-là, peuvent
choisir de faire ou de ne pas faire ces liaisons, de les enchaîner ou non.
Il ressort de ces faits que les erreurs sur les liaisons obligatoires et sur les
liaisons optionnelles ne se manifestent ni au même moment, ni selon les mêmes
rythmes, ni de la même manière. Les enfants francophones L1 semblent acquérir
la liaison à un moment précis du développement phonologique en interface avec
l’acquisition de la syntaxe et de la morphologie, par généralisation grammaticale
sur le contexte obligatoire et non pas contexte par contexte, puisqu’une fois que la
généralisation est faite vers 4 ans, les erreurs sur les contextes obligatoires dispa-
raissent. À cela s’ajoute que les erreurs sur les contextes facultatifs apparaissent
à 7/8 ans, âge de début du développement de la compétence pragmatique dont
dépend la maîtrise de la variation inhérente en fonction du contexte discursif.
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Acquisition de la phonologie « du » français : des usages à la structure
et 1.2 représentent de loin les fautes les plus fréquentes, ainsi que le type 2, alors
que la résolution de la syllabation sur la frontière par le recours à des consonnes
de remplissage erratiques, ou par harmonie consonantique est beaucoup plus
rare. On constate, en effet, que toutes les consonnes liaisonnantes [n, t, z, r, p]
ne donnent pas lieu au même nombre d’erreurs et que le choix de la consonne
erratique est lié à sa probabilité d’emploi en contexte (Chevrot et al. 2009). Les
consonnes donnant le plus lieu à des erreurs sont d’abord [n], puis [z], qui sont
d’un emploi obligatoire et très fréquent (Braud 1998 ; Chevrot et al. 2009). Par
ailleurs, les erreurs de type 4 apparaissent à un âge plus tardif que les autres
et avant que ne disparaisse définitivement toute forme de liaison fautive sur
ce contexte. Il me semble que l’on peut les interpréter comme la marque d’une
surgénéralisation annonçant que l’enfant a mis en place la règle qui lui permettra
ensuite de générer de manière idoine les énoncés bien formés. Les données
psycholinguistiques présentées par C. Dugua (2006) et J.-P. Chevrot (et al. 2009)
sont présentées de manière détaillées dans S. Wauquier (2009). Elles confirment
d’adultes vont se caractériser essentiellement par des non réalisations, ainsi que
par quelques erreurs d’épenthèse sur des contextes interdits ou non pertinents
qui peuvent apparaître plus ou moins fréquemment d’un individu à l’autre ou
d’un contexte discursif à l’autre tout au long de la vie du sujet. Les données
d’enfants manifestent, au contraire, l’existence d’erreurs systématiques de type
épenthèse et se caractérisent surtout par le remplacement massif de consonnes
les unes par les autres. Ces erreurs sont très systématiquement réalisées pendant
une période courte, peu variable d’un enfant à un autre, et quasi exclusivement
sur le contexte le plus obligatoire : ‘déterminant+nom’. Ceci tend donc à montrer
que la liaison ne pose pas le même problème à ces deux catégories de locuteurs.
Par ailleurs, ces données nous montrent que les enfants ne reproduisent
pas du tout l’input adulte et qu’ils produisent des formes qu’ils n’ont jamais
entendues. On peut donc envisager qu’ils sont, à ce stade, indifférents à la
variation sociolinguistique et à la fréquence lexicale qui ne conditionne d’ailleurs
pas le contexte ‘déterminant+nom’ qu’ils produisent massivement.
4.1. Modéliser la CL
La difficulté pour les enfants ne va pas consister à déterminer, comme les adultes
ont à le faire, quand ils peuvent ou doivent faire la liaison, mais à décider dans
une suite donnée, par exemple [E)nelefA)], de l’interprétation de ce [n] qui peut
être soit une CL, soit une consonne initiale de mot. Pour résoudre ce problème,
les enfants doivent avoir une représentation de la CL qui va leur permettre
de dissocier le contenu segmental de la CL de la position qu’elle prend et
d’inférer que la CL reçoit sa mélodie segmentale de mot 1 auquel elle appartient
lexicalement même si elle se réalise sur mot 2.
La conception autosegmentale, proposée initialement par G. Clements et
S. Keyser (1983) et développée ensuite par P. Encrevé (1988), répond directement
à ce problème et suppose que la variation est modélisée par un « flottement » de
la CL défini comme suit par P. Encrevé (op. cit.) :
i) un flottement de la consonne de la CL sur la ligne segmentale, donc l’ab-
sence de rattachement a priori à une position segmentale (ligne [lezA)fA)]) ;
ii) un flottement de la CL sur la ligne syllabique, donc l’absence de rattache-
ment a priori à une attaque ou à une coda (lignes A, R, N, C représentant les
attaques, rimes, noyaux et codas syllabiques) ;
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Acquisition de la phonologie « du » français : des usages à la structure
4.2.1. Stade 1. Avant les erreurs : tout est associé par défaut dans un
gabarit
À ce stade, l’enfant dispose d’un lexique très restreint. Il travaille sur la base
d’une forme lexicale où les attaques consonantiques sur la frontière gauche et en
position interne de mot peuvent être indifféremment vides ou remplies. Comme
je l’ai proposé en 2005, la représentation de l’unité est certainement une forme
« globale » non analysée, une « construction » au sens où l’emploie M. Tomasello
(2000). Mais la « construction » est formalisée dans un modèle autosegmental
sous la forme d’un gabarit permettant d’en donner une représentation phonolo-
gique et prosodique.
position squelettale disponible leur faisant face (figure 3), tout au long de la
chaîne parlée, indépendamment des frontières lexicales. Aucune ligne n’est
autonome, tout segment est associé.
Figure 3 : Stade 1
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Acquisition de la phonologie « du » français : des usages à la structure
Figure 4 : Stade 2
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Acquisition de la phonologie « du » français : des usages à la structure
Ce scénario en deux temps part d’un premier état, identique à celui proposé
par S. Wauquier-Gravelines et V. Braud (2005) et S. Wauquier-Gravelines (2005),
où le déterminant est une partie intégrante de l’unité au sein d’une « construc-
tion ». La première étape propose que les enfants opèrent une segmentation
entre le déterminant et le nom en rattachant la consonne au début du mot 2
(« un nours », [E) / nuÂs] et un stockage de plusieurs formes de référence pour
le même mot, correspondant aux contextes dans lesquels les enfants les ont
entendus (« nours », « zours », « tours », « lours »). Il est proposé que cette seg-
mentation résulte d’une étape dégageant le déterminant, qui amène les enfants
à faire des découpages de type un+X, les+X. Cette étape correspond selon les
auteurs à la pleine période des fautes massives où la consonne de liaison n’est
pas repérée comme un objet particulier.
Lors de la seconde étape, les enfants opèreraient une généralisation qui les
amènerait à dégager une structure de type [un+nX] où la CL est repérée comme
un objet spécifique généré par un contexte particulier. Ceci permet, d’après les
À cela s’ajoute enfin qu’aucune continuité réelle n’est établie entre le modèle
d’acquisition et le modèle adulte puisqu’il n’est jamais expliqué comment les
enfants arrivent à la construction postulée pour l’adulte où la contrainte portant
sur la position prosodique de l’attaque du mot 2 est formalisée par [voyelle]
(cf. (4), §2.3). Or rien dans le modèle proposé par J.-P. Chevrot et al. (2009) ne
permet de comprendre comment l’enfant irait par exemple de (2) à (3).
(2) [un+nX]
(3) [DET, NOMBRE –n- [voyelle] NOM]singulier
D’une part, parce qu’il apparaît clairement que les enfants n’apprennent pas
la liaison par la seule reproduction de ce qu’ils entendent dans l’input puisqu’ils
font des fautes qu’ils n’entendent jamais et sur les contextes où les adultes ne
les font pas du tout. Ceci montre très clairement qu’ils n’apprennent pas au
« cas par cas » en s’appuyant exclusivement sur les régularités fréquentielles
manifestées par l’usage. Quel que soit le formalisme que l’on retienne (règles,
contraintes, « consonnes flottantes »), les données montrent clairement qu’à cette
période leur fautes témoignent de la mise en place d’une généralisation appuyée
sur la morpho-syntaxe et correspondant à un moment de leur développement
linguistique. La disparition de ces fautes à partir de 5/6 ans et leur absence chez
l’adulte prouvent que cette généralisation est formalisée et permet ensuite de
régler en perception et en production le problème que pose l’opacité.
D’autre part, les données montrent que cette formalisation doit mettre en
évidence que la CL a une représentation sous-jacente spécifique. L’économie
formelle qui viserait à évacuer cette question en considérant la liaison comme un
phénomène essentiellement lexical intégré dans un stockage supplétif représenté
uniquement à partir de sa réalisation de surface ([mot 1 <liais> mot 2]) n’en
est manifestement pas une. Elle suppose un apprentissage au « cas par cas »,
coûteux et démenti empiriquement. Elle est, par ailleurs, susceptible de faire des
fausses prédictions telles que la production de suites comme un petit [t] radis, ce
qui n’est pourtant pas observé.
Une formalisation, rendant compte au contraire simultanément des
contraintes positionnelles et segmentales de la CL et du statut prosodique
de l’attaque du mot 2, offre un moyen de comprendre comment l’enfant peut
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Acquisition de la phonologie « du » français : des usages à la structure
Références bibliographiques
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