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D'après votre réponse, vous savez qu’utiliser sans autorisation les actifs de propriété
intellectuelle de tiers constitue une infraction.
L'utilisation non autorisée d’actifs de propriété intellectuelle détenus par un tiers dans
l’espace OAPI peut avoir des conséquences désastreuses pour votre entreprise. Dans
l’espace OAPI, ces atteintes aux droits du titulaire sont qualifiées d’actes de contrefaçon.
Cette contrefaçon est visée dans tous les Annexes relatifs à la propriété intellectuelle dans
l’Accord de Bangui. La contrefaçon engage la responsabilité civile et pénale de son
auteur, son coauteur et son complice. En effet, ce dernier (le titulaire de droit ou le
licencier exclusif ou le cessionnaire) peut vous poursuivre en justice et exiger, selon le
pays ou le territoire concerné, que vous mettiez fin à l'utilisation, la production,
l'importation ou la vente de marchandises ou la prestation de services portant atteinte à
ses droits. En outre, il peut exiger que les marchandises contrefaisantes soient saisies et
retirées des circuits commerciaux ou détruites. Là encore, selon le pays ou le territoire
concerné, des injonctions préliminaires peuvent être prononcées pour vous ordonner de
mettre fin aux actes incriminés jusqu'à ce que les tribunaux déterminent si l'atteinte est
avérée ou non. Le titulaire du droit peut également demander que des documents soient
remis aux tribunaux. En plus de ce qui précède, si la contrefaçon est avérée, vous pouvez
être condamné à verser des dommages-intérêts. L'argument selon lequel vous ne saviez
pas que vous portiez atteinte à des droits de propriété intellectuelle ne constituera pas une
excuse légitime et encore moins une défense recevable.
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Les recherches sur la liberté d'exploitation font souvent ressortir des droits de tiers.
Plusieurs options peuvent alors être envisagées, notamment :
• Acquérir les droits de propriété intellectuelle ou négocier une licence afin que votre
entreprise puisse utiliser ces droits. En général, plus tôt vous engagez de telles
négociations, moins l'obtention de ces droits sera coûteuse. Il importe de noter qu'une
licence donne le droit d'utiliser un actif de propriété intellectuelle dans un domaine et
dans un lieu donné. Il faut tenir compte des prévisions d'évolution du produit ou
service que vous proposez lors de la négociation des conditions pour ne pas avoir à
les négocier de nouveau par la suite.
• Faire établir un avis juridique expliquant pourquoi les droits de propriété intellectuelle
mis en évidence ne sont pas valables ou ne font pas l’objet d’une violation. Vous
pensez peut-être que votre produit ou service ne porte pas atteinte aux droits de tiers,
ou qu’un droit en particulier n'est pas valable. Par exemple, dans le cas d'un brevet,
vous estimez peut-être que l'invention telle que décrite n'est pas nouvelle et qu'elle ne
peut donc pas bénéficier d'une protection. Vous pouvez faire appel à un expert
juridique pour évaluer le risque de poursuites et éventuellement prendre des mesures
pour faire invalider le droit de propriété intellectuelle. Vous pouvez enregistrer ces
informations ou demander une clause de non-poursuite, en vertu de laquelle le
titulaire s’engage à ne pas faire valoir ses droits dans des circonstances, des
domaines ou des zones géographiques déterminés.
• Contourner le droit de propriété intellectuelle. Vous pouvez également envisager de
contourner le droit de propriété intellectuelle protégé afin d'éviter toute atteinte. Dans
ce cas, vous pouvez adapter votre projet en tenant compte des droits existants et en
modifiant le produit ou le service d'une manière qui n'utilise pas ces droits. Cette
stratégie peut même déboucher sur des inventions susceptibles de générer de
nouveaux droits.
• Demander une licence obligatoire. Dans le cas des droits de brevet ou celui du
modèle d’utilité, si le titulaire de droit n'est pas disposé à concéder une licence
volontaire, vous pouvez demander aux autorités de délivrer une licence obligatoire,
conformément à la législation et aux dispositions pertinentes dudit Accord. Au regard
de la complexité de cette procédure, il est souhaitable de consulter un spécialiste
(Conseil en Propriété Intellectuelle ou Mandataire agréé auprès de l’OAPI), au sujet
des questions de propriété intellectuelle pour vérifier la faisabilité d'une telle
démarche.
• Si aucune des options ci-dessus n'est réalisable, vous pourriez décider d'abandonner
le projet.
Dans votre réponse, vous avez indiqué ne pas avoir envisagé de consulter régulièrement
les registres officiels ou d’autres sources d’information afin de déterminer si une atteinte
avait été portée à votre propriété intellectuelle. Vous avez également indiqué ne pas savoir
qu’il vous incombe de répertorier les atteintes à vos droits de propriété intellectuelle et de
prendre des mesures à l’encontre de leurs auteurs.
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votre stratégie de propriété intellectuelle. C'est une condition préalable pour prendre des
mesures contre les pratiques commerciales préjudiciables des concurrents et utiliser
pleinement vos droits aux fins prévues. Ceci est d'autant plus important qu'aucune autorité
publique n'est tenue de prendre ni ne prendra de mesures en votre nom sans que vous
n'en fassiez la demande même s’il est vrai qu’en théorie cela est possible en matière
pénale en ce qui concerne le procureur qui peut mettre l’action publique en mouvement
lorsque l’ordre public est troublé par des actes de contrefaçon. En effet, les questions de
propriété intellectuelle relèvent pour la plupart du droit civil (litiges entre parties privées) et
non du droit pénal (dans le cadre duquel la police ou les procureurs doivent prendre des
mesures de leur propre initiative). Certains ressorts juridiques, tout comme l’OAPI,
prévoient néanmoins des procédures pénales, par exemple lorsque l'atteinte est commise
délibérément et à une échelle commerciale.
Il existe des sources d'information de référence que vous devriez prendre en considération
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collaboration avec les organismes chargés de l'application de la loi) dont vous
souhaiterez peut-être prendre connaissance.
Vous avez déclaré ne pas avoir connaissance des possibilités dont vous disposez pour
faire respecter vos droits de propriété intellectuelle. Vous avez également indiqué ne pas
connaître les mécanismes de règlement extrajudiciaire des litiges.
Les différents systèmes juridiques, ainsi que ceux de l’OAPI, offrent tout un éventail de
possibilités pour faire appliquer les droits de propriété intellectuelle, qui peuvent aller d’un
droit d'information (la possibilité de demander des informations au tiers qui semble porter
atteinte à vos droits par exemple) au droit de préservation des preuves, en passant par le
droit de demander la saisie et l'élimination ou la destruction de marchandises, les
injonctions préliminaires concernant les activités commerciales des auteurs de l'atteinte
(jusqu'à ce que l'affaire soit résolue) et, une fois la décision rendue, la possibilité de
demander des dommages-intérêts.
Dans l’espace OAPI, par exemple, les procédures pour lutter efficacement contre les actes
de contrefaçon ou les atteintes aux droits du titulaire peuvent être classées de notre point
de vue en deux catégories : Les mesures préventives et les actions coercitives. Toutefois,
il faut préciser qu’avant le déclenchement d’une action en contrefaçon, il est nécessaire de
s’assurer que les conditions d’existence suivantes sont réunies :
Quant aux actions coercitives : ce sont des actions qui ont pour but de contraindre
quelqu’un à accomplir son devoir ou d’obéir à la loi. Pour atteindre cet objectif, la victime
peut avoir recours :
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questions économiques liées à la contrefaçon.
Généralement, la première étape d'une action pour atteinte à un droit consiste à rédiger
une lettre de mise en demeure dans laquelle vous pouvez faire savoir au tiers qu'il porte
atteinte à vos droits de propriété intellectuelle et qu'il devrait mettre fin aux actes
incriminés (et formuler des demandes supplémentaires, par exemple pour obtenir des
dommages-intérêts). L'envoi de cette lettre est souvent suivi d'une période de
négociations qui, dans la plupart des cas, aboutissent à un règlement à l'amiable. En règle
générale, le tiers mettra fin aux actes incriminés ou vous demandera de lui octroyer une
licence afin que vous puissiez profiter financièrement de vos succès commerciaux.
Si le tiers s'oppose à votre demande ou n’y donne pas suite, l'affaire peut être portée
devant les tribunaux. Cependant, vous devez savoir qu'une procédure judiciaire peut être
longue et coûteuse et qu’elle comporte certains risques quant à son résultat. C'est
également la raison pour laquelle la plupart des litiges de propriété intellectuelle sont
finalement réglés à l'amiable. En tant que PME, vous devez donc vous assurer de
disposer des ressources financières nécessaires en tenant compte des coûts et avantages
d’une telle procédure. Toutefois, le montant élevé des coûts ou de la confrontation avec
une grande entreprise très puissante ne devrait pas non plus vous effrayer. Même avec
des ressources financières limitées, il peut y avoir des options (comme dans certains
ressorts juridiques où les avocats touchent des honoraires subordonnés aux résultats; ou
en vendant vos actifs de propriété intellectuelle à une entreprise aussi importante que
celle de la partie adverse, qui fera ensuite respecter vos droits; ou en ayant recours aux
services d'entreprises spécialisées dans l'application des droits de propriété intellectuelle).
Il faut noter que les atteintes aux droits de propriété intellectuelle dans l’espace OAPI
peuvent être inopérantes dans les cas suivants :
Une alternative au règlement judiciaire des litiges pourrait consister à recourir aux services
de règlement extrajudiciaire des litiges et de médiation, qui sont souvent plus rapides et
moins coûteux. Le Centre d’arbitrage et de médiation de l’OMPI (https://www.wipo.int/amc/
fr/ ) est une institution de règlement extrajudiciaire des litiges neutre, internationale et sans
but lucratif, qui propose des procédures de règlement des litiges rapides et économiques.
Les procédures de médiation, d’arbitrage, d’arbitrage accéléré et d’expertise de l’OMPI
permettent aux parties privées de régler efficacement leurs litiges de propriété
intellectuelle ou de technologie, nationaux ou transfrontalières, sans recourir aux
tribunaux. Le Centre d'arbitrage et de médiation de l'OMPI est également, à l’échelle
mondiale, la principale institution à proposer des services de règlement des litiges relatifs
aux noms de domaine de l’Internet.
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Il existe au sein de l’espace OAPI depuis 2016, à l’instar du Centre de Médiation et de
l’Arbitrage de l’OMPI, des procédures extrajudiciaires de règlement des litiges. Pour
l’instant, ce centre n’est pas encore opérationnel (fait établi en Novembre 2022). Ils
constituent donc une procédure alternative au procès soumis aux juridictions d’Etats et
présentent plusieurs avantages. Le Conseil d’Administration de l’OAPI en sa session du 7
décembre 2016 tenue à Nouakchott, en Mauritanie, ce sont :
Il importe en outre de garder à l'esprit que, lorsque l'atteinte à des droits de propriété
intellectuelle constitue une infraction pénale, le titulaire du droit peut alerter les autorités et
demander qu’une enquête soit diligentée.
En tout état de cause, il vous est vivement conseillé de consulter un expert spécialisé
dans les litiges de propriété intellectuelle en premier lieu.
Avertissement
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l’OMPI ni l’OAPI ne sont responsable des pertes, coûts ou dommages de quelque
nature que ce soit résultant de l’utilisation de ces rapports ou des mesures prises ou
non prises sur la base de leur contenu. Pour de plus amples informations, bien
vouloir vous rapprocher de la Structure nationale de Liaison de votre pays ou d’un
mandataire agréé de l’OAPI, dont les adresses se trouvent ci-dessus.