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Mai 1999
SOMMAIRE
Introduction
3.1.Résultat de l’exercice.......................................................................................................
3.2. Sommes distribuables ................................................................................................
3.2.1. Les pertes antérieures .................................................................................
3.2.2. La réserve légale .........................................................................................
3.2.3. Autres prélèvements.....................................................................................
3.2.3.1. Les réserves statutaires.......................................................................
3.2.3.2. Les réserves facultatives.....................................................................
Conclusion
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Introduction
« La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat
d’affecter des biens à une entreprise commune en vue de partager le bénéfice ou de profiter
de l’économie qui pourra en résulter. De même, ils s’engagent à contribuer aux pertes. » ;
telle est la définition de la société donnée par le code civil français (article 1832). Dans les
mêmes termes a été définie la société par le Dahir des Obligations et Contrats (D.O.C.) dans
son article 982.
Ainsi, la société diffère de l’association qui est « la convention par laquelle deux ou plusieurs
personnes mettent en commun, d’une façon permanente, leur connaissance ou leur activité,
dans un but autre que de partager des bénéfices ».
Par conséquent, les associés mettent en commun leurs biens et entendent se répartir les
bénéfices et, le cas échéant, les pertes, selon des règles juridiques bien précises, à savoir les
modalités statutaires et ce dans le respect des dispositions légales issues du nouveau droit des
sociétés, à savoir :
ç la loi 5-96 du 13 février 1997 pour les autres sociétés commerciales sociétés soumises
à cette nouvelle loi (sociétés à responsabilité limitée -SARL-, sociétés en nom collectif -
SNC-, sociétés en commandité simple -SCS-, sociétés en commandite par actions -SCA-
et sociétés de participations -SP-).
3 aux sociétés constituées sur le territoire du Royaume à compter du 1er août 1996
(article 443 - Loi 17-95 du 30 août 1996 / article 120 - Loi 5-96 du 13 février
1997) ;
La présente étude a pour objet d'apporter un éclairage aux sociétés commerciales dans
l’affectation et la distribution des résultats de l’exercice écoulé selon les nouvelles normes
légales et ce sur les plans :
n juridique (chapitre I) ;
n Comptables et fiscaux (chapitre II).
Des cas pratiques d’illustration sont présentés en chapitre III.
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CHAPITRE 1
ASPECTS JURIDIQUES DE L'AFFECTATION DES RESULTATS
La décision d’affecter les résultats sociaux incombe aux instances dirigeantes de la société.
Au vu de l’article 327 de la loi 17-95 sur les sociétés anonymes : « A la clôture de chaque
exercice, le conseil d’administration ou le directoire dresse les états de synthèse tels que
définis par la loi n° 9-88 relative aux obligations comptables des commerçants. Il arrête le
résultat net de l’exercice et un projet d’affectation pour être soumis à l’approbation de
l’assemblée générale ordinaire annuelle ».
En pratique, l’affectation des résultats suscite parfois des controverses nées des divergences
de vue des actionnaires quant à l’opportunité de distribuer des bénéfices entre :
- d’autre part, les « petits actionnaires » sensibles aux dividendes et qui recherchent la
rémunération de leur placement financier.
Cette opposition d’intérêts est pondérée par le fait que l’accumulation de capital dans
l’entreprise est elle-même source de plus-value à long terme pour l’actionnaire. D’où l’intérêt
d’insérer la politique de distribution de dividende dans une perspective à long terme tenant à
la fois compte du plan de développement de la société et des intérêts immédiats des
actionnaires.
En vertu du pouvoir de gérance dont il est investi, le gérant établit un projet d'affectation des
résultats de la société et le soumet à l'approbation des associés réunis en assemblée générale.
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Une fois les comptes arrêtés par le conseil d’administration ou le directoire, l’assemblée
générale ordinaire doit, dans les six mois de la clôture de l’exercice, approuver les comptes
de l’exercice écoulé et décider de l’affectation des résultats :
Cette assemblée générale fixe également la date de mise en paiement des dividendes (s’il y a
lieu dans un délai maximal de 9 mois après la clôture de l’exercice).
Au même titre que les actionnaires d'une société anonyme, les associés d'une SARL ou d'une
autre société commerciale se réunissent en assemblée générale dans un délai de six mois à
compter de la clôture de l'exercice à l'effet d'approuver le projet d'affectation de résultat établi
par le gérant.
Conformément à l’article 330 de la loi sur les sociétés anonymes, « le bénéfice distribuable
est constitué du bénéfice net de l’exercice, diminué des pertes antérieures ainsi que des
sommes à porter en réserve1 et augmenté du report bénéficiaire des exercices précédents ».
Il ressort de cette définition que la masse distribuable (3.2) est déterminée à partir du résultat
de l’exercice (3.1).
Le résultat de l’exercice est théoriquement égal à la différence entre les produits et les
charges ; c’est le résultat figurant sur la dernière ligne du compte produits et charges et obtenu
après :
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En application de la loi ou des statuts
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- Prise en compte des charges probables. A cet effet, l’article 16 de la loi 9-88 relative
aux obligations comptables des commerçants (loi comptable) précise que même en cas
d’absence ou d’insuffisance de bénéfice, il doit être procédé aux amortissements et
provisions nécessaires. De même, il doit être tenu compte des risques et des charges
nés au cours de l’exercice ou d’un exercice antérieur, même s’ils sont connus entre la
date de clôture de l’exercice et celle de l’établissement des états de synthèse. Cette
précision est renforcée par le principe de souveraineté de l'assemblée des actionnaires
qui peut modifier les comptes même après leur établissement.
Selon le dahir des Obligations et contrats (D.O.C), "la liquidation des bénéfices et des pertes
de la société a lieu après bilan, qui doit être fait en même temps que l'inventaire, à la fin de
chaque exercice ou année sociale".
Le bénéfice distribuable est le résultat de l’exercice (bénéfice) diminué des pertes antérieures
et des sommes à porter en réserve en application de la loi ou des statuts et augmenté des
reports bénéficiaires.
En effet, l’article 329 de la loi 17-95 sur les sociétés anonymes prévoit «à peine de nullité, il
est fait sur le bénéfice net de l’exercice, diminué le cas échéant, des pertes antérieures
(3.2.1), un prélèvement de 5% affecté à la formation d’un fonds de réserve appelé réserve
légale (3.2.2). Ce prélèvement cesse d’être obligatoire lorsque le montant de la réserve légale
excède le dixième du capital social. Il est effectué aussi sur le bénéfice de l’exercice, tous
autres prélèvements (3.2.3.) en vue de la formation de réservés imposées soit par la loi, soit
par les statuts, ou de réserves facultatives dont la constitution peut être décidée, avant toute
distribution, par décision de l’assemblée générale ordinaire ».
L’éventuel déficit subi au cours d’un exercice doit être déduit du bénéfice réalisé pendant
l’exercice suivant, avant toute affectation de résultat.
Si ce bénéfice n’est pas suffisant pour que l’imputation puisse être intégralement opérée,
l’excédent du déficit est reporté successivement sur les exercices suivants.
Il est à noter que seules les pertes antérieures sont imputées au bénéfice de l’exercice ; les
reports à nouveau bénéficiaires sont à exclure du calcul à ce niveau.
La réserve légale est une mesure de prudence imposée légalement aux sociétés. Sa
constitution est prévue par le D.O.C. dans son article 1038 et également par l'article 329
de la loi 17-95 sur les sociétés anonymes.
En vertu de ces textes, il doit être fait annuellement, sur les bénéfices nets sous déduction
éventuelle des pertes antérieures, un prélèvement d’un vingtième (5%) au moins, affecté
à la formation d’un fonds de réserve, et ce à hauteur de 10% du capital social.
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La réserve légale est prélevée même en l’absence de clause statutaire la prévoyant, à peine
de toute délibération contraire. Il s'agit d'une mesure de prudence imposée légalement aux
sociétés pour la protection des créanciers sociaux.
Le capital social servant de calcul de la limite de la réserve légale est le capital nominal
existant au moment du prélèvement. Ceci implique les conséquences suivantes :
3 Lorsque la réserve légale atteint le dixième du capital, et que la société augmente son
capital, il y a lieu de procéder à des prélèvements complémentaires jusqu’à atteindre le
dixième du nouveau capital ;
3 Les dividendes distribués sans constitution de la réserve légale dans la limite de 10%
du capital social, sont assimilés à des dividendes fictifs. Toute distribution de
dividendes fictifs entraîne la responsabilité des administrateurs.
3 Il n'est pas possible d'utiliser la réserve légale à la distribution d'un dividende aux
actionnaires, mais aussi aux créanciers de la société. Pour la même raison, le fonds de
réserve légale ne peut être employé à l'amortissement ou au rachat du capital. Un
prélèvement en faveur des actionnaires ne serait possible que si ce fonds dépasse le
minimum légal, soit par suite d'une affectation supplémentaire, soit en raison d'une
réduction de capital.
Remarque :
Tant que la réserve légale n’a pas atteint son maximum de 10% du capital, il est possible
de connaître le montant total des bénéfices réalisés par l’entreprise depuis sa constitution,
en multipliant la réserve par 20.
Outre le prélèvement de la réserve légale, il y a lieu de prélever d'autres réserves. Ces réserves
désignent les sommes d'argent se rapportant à des bénéfices non distribués, c'est à dire
conservés par la société dans la perspective d'assurer la croissance de son actif économique
sans recourir à des tiers. Elles revêtent plusieurs formes, dont les plus courantes : les réserves
statutaires (3.2.3.1) et les réserves facultatives (3.2.3.2.).
En outre, les statuts peuvent prévoir d'affecter une certaine quotité des bénéfices à un ou
plusieurs fonds de réserves appelées réserves statutaires, qui prend ainsi un caractère
d’obligation conventionnelle.
En effet, lorsqu'elles sont imposées par les statuts, les réserves statutaires doivent
obligatoirement amputer le bénéfice distribuable. les statuts imposent parfois d'affecter
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une certaine quotité des bénéfices à un ou plusieurs fonds de réserves appelées réserves
statutaires
Par ailleurs, on rencontre aussi des réserves facultatives, facultatives au regard de la loi et
des statuts, mais souvent très souvent nécessaires, et même indispensables pour
développer le financement de l’entreprise, ou même par simple mesure de prévoyance et
de sécurité financière. Ces réserves supplémentaires prévues par les statuts sont destinées
à constituer et à développer le fonds de roulement de la société, accroître les
immobilisations, assurer une certaine constante des dividendes, amortir le capital, faire
face à des pertes éventuelles.
Proposés par le conseil d’administration et le directoire, ces prélèvements sont décidés par
l’assemblée générale des actionnaires. Celle-ci a la libre disposition des réserves
facultatives et peut les distribuer; elles a parfois aussi la libre disposition des réserves
statutaires. Toutefois, la réserve légale doit demeurer intacte comme une garantie
complémentaire pour les créanciers.
3 réserves statutaires ;
3 réserves facultatives ;
4.1. Préalable
• les frais de constitution de la société doivent être amortis au plus tard à l’expiration du
cinquième exercice et avant toute distribution de dividendes (article 328 - loi 17-95) ; à
défaut, il y aurait délit de distribution de dividendes fictifs ;
• hors le cas de réduction du capital, aucune distribution de dividendes ne peut être faite aux
actionnaires lorsque la situation nette est, ou deviendrait, à la suite de celle-ci, inférieure
au montant du capital augmenté des réserves que la loi et les statuts ne permettent pas de
distribuer (article 330 - loi 17-95) ;
• il est interdit de stipuler au profit des actionnaires un dividende fixe (article 331- loi 17-
95) ; toute clause contraire est réputée non écrite à moins que l’Etat n’accorde aux actions
la garantie d’un dividende minimal.
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4.2.1. Détermination en premier lieu de la part à attribuer aux actions jouissant de droits
prioritaires ou d’avantages particuliers (article 331) ;
C’est le cas des actions à dividende prioritaire sans droit de vote (article 261) dont
la création n’est permise qu’aux sociétés qui ont réalisé au cours des deux derniers
exercices des bénéfices distribuables. Rappelons que ces actions ne peuvent
représenter plus du quart du montant du capital social ; leurs titulaires bénéficient des
droits reconnus aux autres actionnaires, à l’exception du droit de participer et de voter
aux assemblées générales des actionnaires de la société (article 263).
Les actions à dividende prioritaire sans droit de vote donnent droit à un dividende
prioritaire prélevé sur le bénéfice distribuable de l’exercice avant toute autre
affectation. S’il apparaît que le dividende prioritaire ne peut être intégralement versé
en raison de l’insuffisance du bénéfice distribuable, celui-ci doit être réparti à due
concurrence entre les titulaires d’actions à dividende prioritaire sans droit de vote. Le
droit au paiement du dividende prioritaire qui n’a pas été intégralement versé en raison
de l’insuffisance du bénéfice distribuable est reporté sur l’exercice suivant, et s’il y a
lieu, sur les deux exercices ultérieurs. Ce droit s’exerce prioritairement par rapport au
paiement du dividende prioritaire dû au titre de l’exercice (article 264).
La nouvelle loi sur les sociétés anonymes stipule que le dividende prioritaire ne peut
être inférieur ni au premier dividende calculé conformément aux statuts1 , ni à un
montant égal à 7,5% du montant libéré du capital représenté par les actions à
dividende prioritaire sans droit de vote. Ces actions ne peuvent donner droit au
premier dividende.
Lorsque les dividendes prioritaires dus au titre de trois exercices n’ont pas été
intégralement versés, les titulaires des actions correspondantes acquièrent,
proportionnellement à la quotité du capital représentée par ces actions, un droit de vote
égal à celui des autres actionnaires (article 265 - Loi 17-95).
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Intérêt statutaire
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Le premier dividende est attribuable aux actions ordinaires, calculé sur le montant
libéré et non remboursé du capital social. Ce premier dividende, s’il n’est pas
distribué en tout ou partie au titre d’un exercice dé terminé peut être prélevé par
priorité sur le bénéfice net distribuable du ou des exercices suivants.
Ce prélèvement s’impose à l’assemblée si les statuts en ont ainsi disposé (article 331 -
Loi 17/95).
3 il est calculé sur le montant libéré et non remboursé du capital. Ainsi, les
actions de jouissance ne bénéficient pas de ce dividende.
Contrairement au premier dividende, celui-ci est versé à l’ensemble des actions sans
distinguer si les actions sont :
3 libérées ou non ;
Ainsi, les actions de jouissance qui correspondent à un capital amorti n’ont pas droit
au premier dividende, mais perçoivent intégralement le super-dividende.
Par ailleurs, il est à noter que, selon les nouvelles dispositions légales, le résultat distribuable
est affecté exclusivement aux actionnaires sous forme de dividendes, après constitution des
réserves.
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Les modalités de mise en paiement des dividendes votés par l’assemblée générale sont fixées
par l’assemblée générale elle-même ou, à défaut, par le conseil d’administration ou le
directoire. Cette mise en paiement doit avoir lieu dans un délai maximum de neuf mois après
la clôture de l’exercice, sauf prolongation de ce délai par ordonnance du président du tribunal,
statuant en référé, à la demande du conseil d’administration ou du directoire (article 332 - Loi
17-95). Cette limitation dans le délai de mise en paiement des dividendes constitue l'une des
nouveautés introduites par la loi sur les sociétés anonymes. Toutefois, il est à noter l'absence
dans cette nouvelle loi de règles juridiques permettant aux actionnaires de bénéficier sous
certaines conditions d'acomptes sur dividendes. De ce fait, une grande liberté est laissée aux
actionnaires pour régler cette question.
L'article 336 de la loi 17-95 sur les sociétés anonymes déclare que la société ne peut exiger
des actionnaires aucune répétition de dividendes sauf lorsque les deux conditions suivantes
sont réunies :
3 la société établit que les bénéficiaires avaient connaissance du caractère irrégulier de cette
distribution au moment de celle-ci ou ne pouvaient l'ignorer compte tenu des
circonstances.
Le droit aux dividendes est supprimé lorsque la société détient ses propres actions (article
333 - Loi 17-95).
En cas de cession d’actions, l’acquéreur a droit aux dividendes non encore mis en paiement,
sauf convention contraire des parties, notifiée à la société.
Enfin, les dividendes sont soumis à la prescription quinquennale prévue à l'article 335 de la
loi 17-95 sur les sociétés anonymes. Cette prescription court à compter de la date de mise en
paiement des dividendes.
Remarque :
Il est à noter que l'inscription en comptes courants des dividendes vaut paiement.
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CHAPITRE 1I
ASPECTS COMPTABLES ET FISCAUX DE L'AFFECTATION DES
RESULTATS
E : Réserves statutaires éventuelles constituées dans les conditions prévues par les statuts
et décidées par l'assemblée générale
F : Réserves facultatives décidées par l'assemblée générale
G : Dividendes à payer aux actionnaires (intérêt statutaire + superdividende)
H : Reliquat non distribué
I : Prélèvement fiscal retenu à la source sur la distribution de dividendes
J : Dividendes nets à mettre en paiement ou à inscrire en compte (l'inscription en compte
vaut paiement)
Contrairement au droit commercial qui ignore certains produits d’actions ou de parts sociales,
la fiscalité énumère et appréhende tous les revenus tels qu’ils sont distribués par les sociétés.
Le régime fiscal applicable à ces produits se base essentiellement sur le statut juridique du
bénéficiaire (personne physique ou personne morale) ;
Quel que soit leur lieu de résidence, les personnes physiques qui perçoivent des produits de
participation distribués par une société soumise à l’IS et ayant son lieu d’établissement au
Maroc, sont soumises à un impôt de répartition lors de la distribution, soit la taxe sur les
produits des actions (2.2.1.1.). S’agissant d’une retenue à la source les modalités de
liquidation de cette taxe sont à la charge de la société distributrice (2.2.1.2.).
ç d’une part, les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés distribués par
les sociétés ayant leur siège au Maroc et relevant de l’impôt sur les sociétés (IS), et ce
quel que soit le lieu de résidence du bénéficiaire des produits.
D’autre part, lorsque le bénéficiaire est résident dans un pays étranger avec lequel le
Maroc a une convention fiscale, l’impôt retenu à la source lui ouvre droit dans son pays à
un crédit à imputer proportionnellement sur son impôt de l’année de perception des
revenus.
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- les sommes prélevées sur les bénéfices pour l’amortissement du capital ou le rachat
d’actions, de parts bénéficiaires ou de part de fondateur des sociétés autres que celles
qui sont concessionnaires d’un service public ;
ç d’une part, les bénéfices réalisés au Maroc par les établissements de sociétés ayant
leur siège à l’étranger, lorsque ces bénéfices sont mis à la disposition de ces sociétés à
l’étranger.
- La taxe est perçue par voie de retenue à la source opérée pour le compte du trésor par les
sociétés distributrices ou par les établissements bancaires délégués par ces sociétés.
- Ces sociétés doivent verser le montant de la taxe à la caisse du percepteur du lieu du siège
social desdites sociétés, dans le mois qui suit celui au cours duquel les produits ont été
payés ou inscrits en compte.
- Chaque versement de la taxe est accompagné d’un bordereau avis, daté et signé par la
partie versante indiquant le mois au cours duquel la retenue a été faite, la désignation ,
l’adresse et la profession de la société débitrice, le montant global des produits distribués
par ladite société ainsi que le montant de la taxe correspondante.
2.1.2.2. Sanctions
- Les sociétés concernées par la TPA et qui n’opèrent pas la retenue à la source ou qui ne
versent pas le montant de la taxe retenue dans les délais prescrits sont passibles d’une
majoration de 10% exigible en sus du montant de la taxe.
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- Lorsque la situation est régularisée par voie de rôle, le montant de la taxe est en outre
majoré de 6% pour le premier mois de retard et de 1% par mois ou fraction de mois de
retard entre la date d’exigibilité et la régularisation.
Cette option découle des dispositions de l’article 4 de la loi 18-88 relative à la TPA qui
stipule : « les produits de participation perçus par les sociétés et autres personnes morales
ayant leur siège au Maroc, ainsi que par les établissements au Maroc des sociétés étrangères,
ne sont pas soumis à la TPA lorsque ces sociétés et établissements fournissent à la société
distributrice ou à l’établissement bancaire délégué par cette dernière, une attestation de
propriété des titres comportant le numéro d’article de leur imposition à l’impôt sur les
sociétés ».
La liquidation de cette taxe incombe à la société distributrice (cf. plus-haut – imposition des
personnes physiques).
Le régime d’imposition applicable aux produits de participation perçus par les sociétés
assujetties à l’IGR est identique à celui exposé plus haut concernant l’imposition des
personnes physiques résidant au Maroc et bénéficiaires de ces produits.
Ainsi, lorsque la société distributrice des dividendes est soumise à l’IS, les produits perçus par
une société bénéficiaire, assujettie au régime de l’IGR, restent néanmoins soumis à la TPA
retenue à titre libératoire et définitif.
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CHAPITRE 1II
CAS PRATIQUES D’ILLUSTRATION
Variantes
Ø Présence de pertes antérieures (Report à nouveau débiteur)
Ø Actions non entièrement libérées
La société « ISA » est une société anonyme de Droit Marocain. Son bénéfice comptable pour
l’exercice N, avant impôt (I.S.), s’élève à 825.000 DH. Son bénéfice fiscal1 est de 500.000
DH. Son capital social est de 1.000.000 DH, divisé en 10.000 actions de 100 DH libérées à
50%. Le montant actuel de la réserve légale est de 25.000 DH. La situation nette comporte un
report à nouveau débiteur de 50.000 DH.
Libellés Montant en Dh
Bénéfice comptable avant impôt (a) 825.000,00
Impôt sur les Sociétés
500.000 x 35% (b) 175.000,00
1
Le Conseil d’administration a proposé de doter une réserve facultative à titre de prévoyance pour 100.000 DH.
Cette proposition a été acceptée par l’assemblée générale des actionnaires.
2
10.000 actions composant le capital social x 50%
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Remarque :
Considérons que les actions de la société « ISA » sont détenues comme suit :
Le traitement fiscal des dividendes chez la société distributrice d’une part, et chez les
bénéficiaires d’autre part se présente comme suit :
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Comptablement, l’imposition des dividendes entre les mains de la société distributrice donne
lieu à l’écriture suivante :
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Taux retenu également par la convention fiscale franco-marocaine.
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Retenue à la source de la TPA au taux de 10% des dividendes.
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Variantes
Ø Absence de pertes antérieure s (Report à nouveau débiteur)
Ø Présence de réserves statutaires
Le résultat comptable après impôt de la société « OLI » pour l’exercice N est une perte de
350.000 DH. Son capital social est de 100.000 DH, divisé en 1.000 actions de 100 DH
entièrement libérées. Le montant actuel de la réserve légale est de 20.000 DH. La situation
nette comporte des réserves statutaires de 420.000 DH.
Dans ce cas, la réintégration des réserves statutaires a permis l’absorption totale de la perte de
l’exercice.
Variantes
Ø Absence de pertes antérieures (Report à nouveau débiteur)
Ø Absence de réserves
Ø Perte dépasse les ¾ du capital social
Dans ce cas, l’assemblée générale constatera que la perte de 350.000,00 dépassant les ¾ du
capital social et qu’il convient, conformément aux dispositions légales loi 17-95 sur les
sociétés anonymes – article …) de prévoir une reconstitution de la situation nette, par le biais
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Au cas de défaut de convocation de l’assemblée générale extraordinaire dans les quatre mois
qui suivent l’approbation des comptes ayant fait apparaître que, par suite de pertes, les
capitaux propres de la société sont devenus inférieurs à la moitié du capital social (article.
L.241 et L.459,1°), le commissaire aux comptes procède à la convocation de l’assemblée.
Par ailleurs, il est à noter que malgré l’existence d’une réserve légale de 20.000 DH, celle-ci
ne peut en aucun cas être affectée à l’absorption partielle ou totale de la perte de l’exercice.
Conclusion
La nouvelle loi sur les sociétés anonymes, conformément à son article 166 (alinéa 2), a investi
le commissaire aux comptes d’une mission relative à la vérification de l’égalité entre les
actionnaires.
Ses contrôles peuvent être exercés tout au long de la mission générale que ce soit lors de
l’audit des états de synthèse, de l’examen des conventions réglementées ou lors des
interventions prévues par la loi suite à des opérations particulières décidées par la société. Le
fait de retirer, restreindre ou attribuer des droits à certains actionnaires est contraire à la règle
d’égalité entre actionnaires sauf autorisation spécifique prévue par la loi ou les statuts.
La rupture illicite de l’égalité entre actionnaires peut se présenter, le plus fréquemment, par
l’octroi d’avantages particuliers dont peuvent bénéficier certains des actionnaires, la
suppression illicite des droits de vote et d’accès aux assemblées d’actionnaires, … mais aussi
par la répartition des dividendes non conforme aux dispositions statutaires et les inégalités
des droits pour les porteurs, dans chaque catégorie d’actions.
Lorsque le commissaire aux comptes constate une rupture illicite de l’égalité entre les
actionnaires, il a la double obligation de :
- la révéler dans son rapport à l’assemblée générale si la rupture illicite de l’égalité entre
actionnaires est le fait des administrateurs ou les membres du directoire ou du conseil
de surveillance (art 180).
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PERSONNE RESIDENTE
w Personne physique
. Taux normal 10 % Libératoire de l’IGR
. Produits générés par les parts des OPCVM 5 % Réduction de 50% du taux
(1) Conformément à l’article 107 du dahir portant loi n° 1-93-211 (du 21 septembre 1993)
relatif à la bourse des valeurs (publié le 06/10/1993 - B.O. n° 4223)
(2) TC : TPA au taux conventionnel si la convention fiscale stipule un taux inférieur.
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