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Safia Alleg

Eléments de
Cristallographie
Cours et exercices corrigés

Editions Al-Djazair
Professeur Safia Alleg

Eléments de
cristallographie

Cours et exercices corrigés

Editions Al-Djazair
TABLE DES MATIERES

1.1 INTRODUCTION 4

1.2 DEFINITIONS 5
1.2.1 Cristal et structure cristalline 5
1.2.2 Cristal idéal 6
1.2.3 Réseau cristallin 7
1.2.3.1 Réseau unidimensionnel 7
1.2.3.2 Réseau bidimensionnel 8
1.2.3.3 Réseau tridimensionnel 9
1.2.3.4 Mailles 11
1.2.3.4.1 Propriétés des mailles 12
1.2.3.4.2 Plans réticulaires 14
1.2.3.4.3 Indices de Miller 15
1.2.3.4.4 Distance inter réticulaire 17
1.2.3.4.5 Direction du réseau cristallin 18
1.2.3.4.6 Axes cristallographiques 18
1.2.4 Réseau réciproque. 19

1.3 SYSTÈMES CRISTALLINS ET RÉSEAUX DE BRAVAIS 24


1.3.1 Le système monoclinique 26
1.3.2 Le système triclinique 27
1.3.3 Les autres systèmes cristallins 27
1.3.4 Le système cubique 27
1.3.5 Le système hexagonal 28

1.4 SYMÉTRIES ET GROUPES D’ESPACE 29


1.4.1 Axes de symétrie 29
1.4.2 Plans de symétrie 31
1.4.3 Opérations de symétrie 31

1.5 CLASSIFICATION DES CRISTAUX 34


1.5.1 Classes de symétrie 34
1.5.2 Symétries de position et d’orientation 38
1.5.2.1 Symétrie d’orientation 40
1.5.2.2 Symétrie de position 43

1.6 GROUPES D’ESPACE 45

1.7 STRUCTURES CRISTALLINES 46


1.7.1 Structure cubique à faces centrées (CFC) 46
1.7.2 Structure cubique centrée (CC) 51

2
1.7.3 Structure hexagonale compacte (HCP) 53
1.7.4 Structure diamant 56

1.8 TAILLE DES ATOMES ET COORDINATIONS 59

1.9 POSITIONS ATOMIQUES 62

1.10 FORME DU CRISTAL 63

1.11 LA PROJECTION STEREOGRAPHIQUE 63


1.11.1 Projection polaire 66
1.11.2 Projection méridienne 67
1.11.3 Propriétés des projections 67
1.11.3.1 Projections standards 69
1.11.4 Les types de projections 69

BIBLIOGRAPHIE 74
EXERCICES 75
LISTE DES FIGURES 81
LISTE DES TABLEAU 84

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Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

Eléments de cristallographie

1.1 Introduction
La cristallographie est la science qui étudie la structure des cristaux à l’échelle
atomique étant donné que l’arrangement spatial des atomes dans la matière est
étroitement lié à ses propriétés. La cristallographie décrit, dans un premier temps, des
structures idéalement périodiques dont les éléments (atomes, molécules) se disposent
dans un ordre d’une périodicité absolue. Or, cette absolue n’existe pas et les cristaux
réels ne sont qu’approximativement périodiques. À cela s’ajoutent plusieurs raisons,
certaines incontournables (surfaces libres, agitation thermique…) et d’autres plus
occasionnelles (existence dans le cristal d’atomes étrangers ou impuretés plus
simplement d’isotropes différents ; existence aussi de ruptures locales de la périodicité
appelées défauts cristallins). La cristallographie doit, dans un second temps, tenir
compte de toutes ces imperfections, non par seul souci de rigueur mais surtout par
nécessité. Ces imperfections jouent, en effet, un rôle majeur pour de nombreuses
propriétés des solides et des matériaux.
La cristallographie étudie la formation, la forme et les caractéristiques
géométriques des cristaux. Chaque élément et chaque composé chimique tendent à
cristalliser selon une forme définie et caractéristique si les conditions sont favorables.

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Ainsi, la cristallographie, la structure cristalline ou la géométrie des cristaux font


l’objet d’un sujet très vaste où l’étude des propriétés de l’état solide, placé dans le
cadre de la physique atomique, est essentiellement consacrée à l’étude des cristaux. La
cristallographie est le fondement de plusieurs domaines et est en rapport avec des
disciplines aussi diverses que la physique, la chimie, la biologie, la biophysique, la
médecine, la métallurgie, les sciences des matériaux, les sciences de la terre, la
pétrologie, l’art de la taille des pierres précieuses, l’électronique, etc.
La matière est formée d’atomes qui peuvent être considérés comme des boules
élémentaires dont l’assemblage peut se faire de plusieurs manières : (i) quelques
boules s’assemblent pour former des molécules tel est le cas des gaz, des liquides, des
polymères et des solides moléculaires. Ces matériaux comportent des milliards de
molécules semblables ; (ii) si les boules s’entassent de manière irrégulière, la matière
est dite amorphe ou vitreuse ; et (iii) si l’agencement des boules est ordonné, on parle
de cristal.

1.2 Définitions
1.2.1 Cristal et structure cristalline
Presque toutes les substances homogènes possèdent une composition chimique
définie lorsqu’elles sont solidifiées à partir soit d’une solution, soit d’un état fondu ou
vapeur. En cristallisant, elles ont certaines formes caractéristiques. Si le processus de
solidification est suffisamment lent et non interrompu, il en résulte des formes
régulières limitées par des surfaces planes : ce sont les cristaux. Si, cependant, la
solidification est rapide de telle sorte que les substances ne peuvent avoir des formes
bien définies limitées par des surfaces planes, la masse solide résultante est dite
cristalline. Les substances cristallines consistent en un agrégat de cristaux, retardés
durant leur développement, ayant des contours et orientations irréguliers. Les
différentes propriétés physiques tels que la dureté, l’élasticité, le transfert de chaleur et
de lumière varient souvent avec la direction selon des lois bien déterminées. Ainsi, le
cristal peut être défini comme étant un corps solide limité par des surfaces planes naturelles et
dont la forme est dépendante de ses propriétés physiques et chimiques.

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Le cristal est un solide constitué d’atomes ordonnés dans un réseau périodique


tridimensionnel (3D) et symétrique. C’est un empilement infini et régulier d’atomes
ou de molécules. L’arrangement des atomes ou molécules à l’intérieur du cristal est
appelé structure cristalline. Sachant que les cristaux réels sont pleins de défauts (qui
leurs confèrent des propriétés intéressantes), on utilise le modèle de cristal parfait ou
idéal pour décrire l’empilement des atomes.
L’état cristallin est défini par un caractère périodique et ordonné à l’échelle
atomique ou moléculaire. Le cristal est obtenu par translation dans toutes les
directions d’une unité de base appelée maille élémentaire. Cette dernière est le plus
petit réseau d’arrangement qui peut être contenu dans un parallélépipède dont les
  
sommets forment les axes a , b et c . Le cristal possède des propriétés de symétrie avec
des axes directs et inverses, des miroirs, des plans et des centres de symétrie. Le cristal
peut être isotrope ou anisotrope.

1.2.2 Cristal idéal


Un cristal idéal est composé d’atomes arrangés en un réseau défini par trois
  
vecteurs de translations fondamentaux a , b et c de telle sorte que l’arrangement
 
atomique soit identique autour d’un point r ou autour de tout point r ' défini par :
    
r '  r  ua  vb  wc (1.1)

où u, v et w sont des entiers arbitraires. L’ensemble des points r ' définis par l’équation
(1.1) pour toutes les valeurs des entiers u, v et w définit un réseau. Un cristal peut être
formé par un élément chimique, exemple NaCl. La structure de tous les cristaux est
décrite par un réseau périodique à trois dimensions (3D). A chaque nœud du réseau
est attaché un groupe d’atomes ou base qui est répétée dans l’espace pour former le
cristal ; chacune de ces bases doit être identique en composition, orientation et position
des atomes. Ainsi, la structure cristalline est formée de l’addition d’une base à chaque
nœud du réseau (structure cristalline = réseau + base). La périodicité est une propriété
fondamentale qui distingue les solides des gaz et des liquides. Toutefois, certains
solides ont une structure amorphe caractérisée par une absence d’ordre à longue
distance.

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1.2.3 Réseau cristallin


La notion de réseau est née en géologie avant que l’on ne connaisse les atomes.
Un réseau est un ensemble de points ou nœuds qui présentent une périodicité spatiale
(Figure 1.1). Le réseau qui est un objet mathématique descriptif, est un arrangement
périodique régulier de points dans l’espace. A chaque nœud du réseau se trouve un
motif ou objet physique. Le motif est souvent un atome mais dans certains cas il s’agit
soit d’une molécule, par exemple H2O dans un cristal de glace, soit d’un produit
organique cristallisé comme le sucre. Les motifs sont situés aux nœuds du réseau ou
huit sommets de la maille élémentaire. Cependant, on a parfois des motifs situés au
centre de la maille (structure centrée) ou aux centres des faces (structure à faces
centrées). Ainsi, la définition du réseau cristallin est basée sur le concept que
l’environnement est identique en tout point du réseau.

motif

Réseau

Figure 1.1 : Illustration de la notion de réseau et de motif. Les carreaux sont


les motifs et leurs emplacements sont les nœuds du réseau.

1.2.3.1 Réseau unidimensionnel


C’est un ensemble infini de points équidistants appelés nœuds du réseau de
même nature et appartenant à une droite. La direction du réseau est appelée rangée et

le module du plus petit vecteur non nul a est le paramètre du réseau. L’origine est

prise sur un nœud quelconque (Figure 1.2). De ce fait, tout nœud du réseau sera défini
par :

On  ua (1.2)
où u est un entier positif, négatif ou nul.

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O  n
a

Figure 1.2 : Réseau à une seule dimension.

1.2.3.2 Réseau bidimensionnel


C’est l’association de deux familles de rangées parallèles et équidistantes dont
l’intersection donne les nœuds du réseau bidimensionnel. Ce dernier est infini et
pourra être utilisé pour décrire la surface d’un matériau cristallin. L’origine peut être
choisie sur un nœud quelconque du réseau. La maille élémentaire ou base du réseau
 
est définie par l’association des deux plus petits vecteurs a et b du réseau non nuls et
non colinéaires dont l’angle formé entre eux est appelé  (Figure 1.3).
La maille élémentaire n’est pas unique. Une infinité de deux vecteurs peuvent
être utilisés pour définir des mailles élémentaires équivalentes ayant le même volume.

Figure 1.3 : Exemples de mailles dans un réseau à deux dimensions.

Toute droite passant par deux nœuds quelconques est appelée rangée. Toute
rangée possède une rangée qui lui est parallèle et passant par n’importe quel nœud du
réseau. La distance entre deux nœuds consécutifs sur une rangée peut être mesurée

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par le paramètre p. Pour la rangée qui passe par l’origine O, la distance entre O et le
premier nœud P (Figure 1.4) est donnée par :

  
OP  ua  vb (1.3)
   
OP  ua  vb  p  p

S Q

M

b 
P
O

Figure 1.4 : Réseau bidimensionnel.

La rangée est notée [u, v], où u et v sont des nombres entiers premiers entre eux.

Par exemple, la rangée OP qui passe par les nœuds O et P de coordonnées respectives
(0, 0) et (2, 1) est une rangée [2, 1]. La rangée passant par les nœuds O (0, 0) et Q (2, 4)
est une rangée [1, 2] puisque le premier nœud de la rangée a pour coordonnées M (1,
2).

1.2.3.3 Réseau tridimensionnel


Le réseau tridimensionnel utilisé pour décrire le cristal parfait, est représenté
par une famille de réseaux plans équidistants. Comme le réseau est infini, son origine
sera prise sur un nœud quelconque. Tout parallélépipède construit sur trois vecteurs
du réseau est appelé maille. Toutefois, si le parallélépipède est construit sur les trois
  
plus petits vecteurs du réseau a , b et c non nuls et non coplanaires est appelé maille
  
élémentaire. Les vecteurs a , b et c forment un trièdre direct (Figure 1.5). La taille et la

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  
forme d’une maille peuvent être décrites par les trois vecteurs a , b et c ou axes

cristallographiques. Ces derniers peuvent être décrits également par leurs modules a ,
 
b et c ainsi que par les angles formés entre eux (,  et ) :
  
a  a , b  b et c  c ;

a, b    , b, c    et c, a   


 
(1.4)


c 
c

  b
  
O b
O
  
 a
a
  
Figure 1.5 : Maille tridimensionnelle de vecteurs unitaires a , b , c et d’angles ,  et .

  
Les vecteurs a , b et c définissent non seulement la maille élémentaire mais
aussi tous les points du réseau par les translations fournies par eux. Si O est un point
situé à l’intérieur de la maille, l’équation :
   
OM  r  ua  vb  wc (1.5)

où u, v, w sont des entiers négatifs ou positifs. Le vecteur r est appelé vecteur de
  
translation du réseau défini par les trois vecteurs non coplanaires a , b et c . Ainsi, le
cristal est complètement défini par la connaissance à la fois du réseau, abstraction
mathématique, et du remplissage atomique (motif de la maille). Il est à noter que la
maille varie en dimension et éventuellement en forme avec la température ; sa
dilatation thermique est la même que celle du cristal macroscopique. Tout plan
passant par trois nœuds du réseau est appelé plan réticulaire.

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Une droite passant par deux sites atomiques identiques passe par d’autres sites
atomiques constituant une rangée atomique. Cette dernière est parallèle à l’une des
rangées du réseau. La distance qui sépare deux nœuds consécutifs d’une rangée
[u,v,w] est appelée période ou paramètre de la rangée. Elle est mesurée par :
   
r  r  ua  vb  wc (1.6)

où u, v, w sont les composantes du premier nœud après l’origine sur la rangée [u,v,w]
qui passe par l’origine. Les composantes u, v et w représentent la période de
translation de la rangée ; ce sont des entiers premiers entre eux.

[001]
[ 1 10]


c

b

[110] 
a

Figure 1.6 : Indices de quelques rangées dans un réseau cubique.

Une rangée atomique se repère par les trois coordonnées entières les plus
petites d’un vecteur de cette rangée. Ainsi, la rangée [110] est une diagonale d’une face
du cube (Figure 1.6). L’ensemble des rangées équivalentes noté <110> représente

l’ensemble des diagonales des faces du cube. Il existe six rangées à savoir, 110 , [ 1 10] ,

101, [1 01] , 011et [0 1 1] .

1.2.3.4 Mailles
Dans l’étude des cristaux, il est souvent commode d’ignorer les atomes réels qui
les composent et leur arrangement périodique dans l’espace et penser plutôt à un
ensemble imaginaire de points ayant une relation définie dans l’espace avec les atomes

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du cristal et qui peut être considérée comme un squelette sur lequel est construit le
cristal réel. Cet ensemble de points ou espace peut être divisé en trois ensembles de
plans ; dans chaque ensemble les plans sont parallèles et équidistants. Cette division
de l’espace conduit à un ensemble de mailles identiques en taille et en forme et
orientées par rapport à leurs voisines. Les plans divisant l’espace se coupent en un
ensemble de points qui représentent une propriété très importante constituant les
nœuds ou points du réseau. Il faut, toutefois, distinguer les mailles simple, primitive
(symboles P ou R) et maille non primitive (n’importe quel autre symbole). Les mailles
élémentaires possèdent un seul nœud par maille, alors que les mailles non primitives
elles ont plus qu’un nœud. Un nœud à l’intérieur du volume de la maille (N i)
appartient à une seule maille, il comptera pour 1; un nœud sur une face (N f) est
commun à deux mailles, il comptera pour ½ et enfin un nœud au sommet (Ns) est
partagé par huit mailles, il comptera pour 1/8. Par conséquent, le nombre total de
nœuds par maille est donné par :

N  Ni  N f 2  N s 8 (1.7)

1.2.3.4.1 Propriétés des mailles


Toute maille possédant un volume égal au volume V0 est dite maille élémentaire
ou maille simple. Elle constitue la base d’un réseau. Le volume V0 est calculé à partir
du produit mixte :

 
        

V0  a. b  c  b.c  a   c. a  b  (1.8)


  
  
    
=  a . c  b  b .a  c   c b  a
Une maille élémentaire de volume élémentaire V0 contient un seul nœud. En effet, le
parallélépipède représentant la maille a huit sommets et chacun des sommets est
commun à huit mailles. Une maille élémentaire a pour multiplicité m  1; la maille
élémentaire est dite directe ou droite si m  1, inverse ou gauche si m  1. Si m  1,
la maille est dite multiple d’ordre m ; elle est directe ou inverse selon le signe de m. Ce
dernier mesure le nombre de nœuds appartenant à la maille. Les mailles multiples
d’ordre 2, 2 et 4 sont appelées maille centrée, maille à bases centrées et maille à faces
centrées, respectivement (Figure 1.7). La maille qui contient un seul motif (nœuds aux

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sommets) est dite primitive et est notée P, celle qui contient un nœud au centre est dite
centrée et est notée I. Cette dernière contient deux motifs par maille. La maille multiple
à bases centrées possède des nœuds sur les bases ; elle est notée A, B ou C et contient
 
deux motifs par maille. Par exemple, la face A est la face définie par les axes b et c . Le
symbole R est utilisé spécialement pour le système rhomboédrique. La maille multiple
d’ordre 4 est dite maille à faces centrées, notée F, et toutes ses faces sont centrées.

- Maille primitive notée P - Maille centrée notée I


- Nœuds aux sommets - Un nœud au centre
- n = 1 motif/maille - n = 2 motifs /maille

- Maille à bases centrées - Maille à faces centrées


notée C (A ou B) notée F
- Nœuds sur les bases - Toutes les faces centrées
- n = 2 motifs / maille - n = 4 motifs / maille

Figure 1.7 : Exemples de mailles élémentaires : primitive et multiples.

Il peut être commode de décrire un cristal non par sa maille élémentaire mais
par une maille de volume supérieur lorsque cette dernière met mieux en évidence
certaines symétrie du cristal. Par exemple, la maille cubique centrée qui contient deux
atomes a un volume double de la maille élémentaire (qui en contient un) mais elle est
beaucoup plus riche en informations que celle-ci.

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1.2.3.4.2 Plans réticulaires


Le plan réticulaire peut être considéré comme un réseau à deux dimensions.
L’ensemble des plans réticulaires parallèles et équidistants est appelé famille de plans
réticulaires. Ainsi, chaque plan est équivalent à un autre de la même famille à une
translation près. Les nœuds d’un réseau tridimensionnel sont définis par l’intersection

  b , c 
   
de trois familles de plans réticulaires parallèles aux plans a , b , et c , a  .

L’ensemble des nœuds situés sur un plan de l’espace est appelé plan nodal. Cette
notion joue un rôle très important dans les phénomènes de diffraction et pour la
déformation plastique. On parle souvent de plan atomique car la plupart des motifs
étudiés sont des atomes uniques.

 
c  c
b 
b


a (111) 
a (100)

c

c 

b b 
c 
 (110)
b
a
(010) 
a 
a (001)

Figure 1.8a : Tracé des premiers plans des familles (111), (100), (010), (001) et (110).

Le plan d’équation hx + ky + lz = 0 qui vérifie x = y = z = 0 est un plan réticulaire qui


passe par l’origine. Toute équation de type hx + ky + lz = t est l’équation du tième plan
réticulaire de la famille notée (hkl). La Figure 1.8a représente les premiers plans des
familles (111), (100), (010), (001) et (110) dans une base quelconque et dans un cube.
Les plans comportant un ou deux indices de Miller nuls sont des plans parallèles aux

axes correspondants. Dans le cas général, par exemple, le plan (100) est parallèle à b et
 
c mais n’est pas perpendiculaire à a (Figure 1.8b).

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(001) (100) (010)

(101) (110) (011)

(1 1 1) ( 1 11)

( 1 11)
(1 1 1)

(111)

Figure 1.8b : Tracé des premiers plans des familles (100), (010), (001), (110), (101), (011)
(111), (1-11) et (-111) dans un cube.

1.2.3.4.3 Indices de Miller


Les indices de Miller servent à représenter l’orientation des plans
cristallographiques dans l’espace. Ces indices notés (hkl) permettent de représenter
un groupe d’atomes ayant des positions particulières. La première idée consiste à
définir une base vectorielle liée au réseau dont les vecteurs sont les arrêtes de la maille
élémentaire. En dehors des structures cubiques, la base n’est ni orthogonale, ni
normée, elle est donc quelconque. L’orientation d’un plan est décrite par un vecteur
normal (Figure 1.9) qui lui est perpendiculaire dans le cas d’un réseau cubique
seulement. Une famille de plans réticulaires a pour équation générale :

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hx + ky + lz = t (1.9)
avec t un entier positif, négatif ou nul et h, k, l premiers entre eux.
Les coordonnées du vecteur normal au plan sont appelés indices de Miller. Si
l’un des indices de Miller est négatif, on lui place une barre au dessus. Par exemple, le

plan représenté par le vecteur de coordonnées (1, -1, 2) sera noté 1 1 2 . Pour des 


S
M

 X P


c


O b


a
  
Figure 1.9 : Représentation d’un plan dans une base vectorielle a ,
b et c .

Figure 1.10 : Représentation des indices de Miller (111) et (221).

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 
raisons géométriques, le plan (hkl) est le même que le plan h k l . Pratiquement, les

indices de Miller peuvent être calculés à partir des coordonnées des points (x, y, z). On
prend l’inverse (1/x, 1/y, 1/z) des intersections (x, y, z), et on les réduit au plus petit
dénominateur commun. Le numérateur sera les indices de Miller. Ces derniers doivent
être entiers, premiers entre eux et de valeurs simples. Sur la Figure 1.10, les plans (111)
et (221) correspondent aux composantes (1, 1, 1) et (1/2, 1/2, 1), respectivement.

1.2.3.4.4 Distance inter réticulaire


Dans un cristal, il existe une infinité de plans parallèles entre eux.
L’équidistance des plans réticulaires ou distance qui sépare deux plans parallèles
voisins est appelée distance interréticulaire et est notée dhkl. Elle est mesurée par la
distance de l’origine de la maille au premier plan de la famille (hkl). La distance
réticulaire est d’autant plus petite que les indices de Miller sont élevés. La distance dhkl

est donnée par la projection du vecteur OM  x sur la direction du vecteur

S perpendiculaire au plan P d’équation hx + ky + lz = 1, de composantes non entières,
  
en général, dans la base a , b et c tel que pour tout point M appartenant au plan P

(Figure 1.11) : S.OM  1
La distance réticulaire dhkl est donnée par :

d hkl  X cos (1.10)


S
M


c 
X  Plan
hx + ky + lz =1
dhkl

 O b
a

Figure 1.11: Equidistance des plans réticulaires.

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 
Au premier plan réticulaire, d’équation X .S  1, est associé un vecteur

S perpendiculaire au plan tel que l’inverse de son module donne la distance
1
réticulaire : d hkl   .
S

1.2.3.4.5 Direction du réseau cristallin


La direction de n’importe quelle ligne dans un réseau cristallin, peut être décrite
par le tracé d’une ligne passant par l’origine et parallèle à la ligne donnée et ensuite
donner les coordonnées de tout point sur la ligne passant par l’origine. Supposons que
la ligne passe par l’origine de la maille élémentaire et un point quelconque ayant les
coordonnées u, v et w où ces nombres ne sont pas forcément des entiers. Cette ligne
doit passer aussi par les points 2u, 2v, 2w, 3u, 3v, 3w, etc. Alors [uvw] sont les indices
de la direction de la ligne. Ce sont aussi les indices de toute ligne parallèle à la ligne
donnée, car le réseau est infini et l’origine peut être prise à n’importe quel point. Les
valeurs de u, v et w sont toujours converties en un ensemble d’entiers petits par
multiplication ou division. Ainsi, [½ ½ 1], [112] et [224] représentent tous la même
direction, mais [112] est la forme préférée. Les indices négatifs sont écrits avec une
barre sur le nombre, soit [u vw ] .
Les directions relatives à des symétries sont appelées directions de la forme, et un
ensemble de ces directions est représenté par des indices de l’un d’eux à l’intérieur de

crochets. Les quatre diagonales d’un cube, [111] , [1 1 1] , [ 1 1 1] et [ 1 11] peuvent être
représentées par le symbole <111>.

1.2.3.4.6 Axes cristallographiques


Étant donné que la forme cristalline de n’importe quelle substance est
dépendante de ses propriétés physiques et chimiques, il s’ensuit nécessairement que
presque une variété infinie de formes soit possible. Dans le but, cependant, d’étudier
ces formes et définir la position des faces qui se produisent sur elles avantageusement,
des lignes droites de longueurs définies sont supposée passées à travers les centres

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idéaux de chaque cristal. Ce sont les axes cristallographiques dont l’intersection forme
la croix axiale.

1.2.4 Réseau réciproque


Le réseau réciproque joue un rôle fondamental dans la plupart des études
analytiques des structures périodiques, en particulier dans la théorie de diffraction
pour laquelle il apporte un support important. Le concept de réseau réciproque,
introduit dans le champ de la diffraction par le physicien Allemand Ewald en 1921, est
devenu un outil indispensable pour la résolution de plusieurs problèmes. Bien que le
réseau réciproque puisse apparaître, pour la première fois, abstrait ou artificiel, la
familiarité avec ce concept permet la compréhension des effets complexes de la
diffraction. Le réseau réciproque est appelé ainsi, car plusieurs de ses propriétés sont
réciproques à celles d’un réseau cristallin. Le réseau réciproque est un réseau
  
tridimensionnel de nœuds construit sur les vecteurs réciproques a * , b * et c * . Il se
  
déduit du réseau direct, bâti sur les translations fondamentales a , b et c , à l’aide des
relations de direction et de module suivantes :
(i) relations de direction
  
a * est perpendiculaire au plan formé par b et c ;
  
b * est perpendiculaire au plan formé par a et c ;
  
c * est perpendiculaire au plan formé par a et b .
Ces relations s’écrivent sous la forme vectorielle :
   
a * .b  a * .c  0
   
b * .c  b * .a  0 (1.11)
   
c * .a  c * .b  0
(ii) relations de module

a*  1 d100

b*  1 d 010 (1.12)
c*  1 d
 001

19
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

avec d100, d010 et d001 les distances interréticulaires des plans (100), (010) et (001),
respectivement. Les relations vectorielles correspondantes sont données par :

  
a * .a  a.a*  1
   
b * .b  b .b*  1 (1.13)
c * .c  c.c*  1

A toute structure cristalline sont associés deux réseaux : le réseau direct et le
  
réseau réciproque. Les vecteurs primitifs du réseau direct a , b et c sont liés aux
  
vecteurs primitifs du réseau réciproques a * , b * et c * par les relations vectorielles
suivantes :
     
a*  b  c a.(b  c )
     
b *  c a b.(c  a ) (1.14)
     
c *  a  b c .(a  b )
Cette définition du réseau réciproque est dite définition des cristallographes. Son
 
avantage est que la définition a * est juste la magnitude de a dans la direction de

b  c . Chaque point (hkl) dans le réseau réciproque correspond à un ensemble de


plans (hkl) du réseau réel. La direction du vecteur du réseau réciproque correspond à


la normale aux plans du réseau réel et la magnitude du vecteur du réseau réciproque
est égale à la réciproque de la distance interplanaire des plans du réseau réel.


Dans le cas d’une maille triclinique (Figure 1.12), le vecteur réciproque c * est
 
perpendiculaire au plan formé par les vecteurs a et b . Sa longueur est donnée par :
 
c*  a  b V (1.15)

 
avec a  b l’aire du parallélogramme OACB et V = (aire du parallélogramme

OACB)x(la hauteur), soit :


c*  1 OP  1 d 001 (1.16)

20
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

 
OP, projection de c sur c * , est égale à la hauteur de la maille, qui n’est autre que la

distance d des plans (001) du réseau cristallin. De même, les axes réciproques a * et

b * sont normaux aux plans (100) et (010) du réseau cristallin, respectivement, et sont
égaux en longueur aux réciproques des distances de ces plans. Par extension, des
relations similaires sont trouvées pour tous les plans du réseau cristallin. La réseau
réciproque total est construit sur la répétition des translations de la maille élémentaire
  
par les vecteurs a * , b * et c * . Ceci conduit à un réseau de points dont chacun est

nommé en terme des vecteurs de base. Ainsi, le point à la fin du vecteur a * est

nommé 100, celui à la fin du vecteur b * est 010, etc.


c*

P c
B
 C
b 
a
O A


Figure 1.12 : Représentation de l’axe c * du réseau réciproque.

En cristallographie, le réseau réciproque d’un réseau de Bravais est l’ensemble



de tous les vecteurs K tel que :
 
e iK . R  1 (1.17)

Pour tous les vecteurs positions des points du réseau R . Le réseau réciproque est lui
même un réseau de Bravais et le réciproque d’un réseau réciproque est le réseau
  
original. Pour un réseau tridimensionnel, définit par ses vecteurs primitifs ( a , b , c ),
le réseau réciproque peut être déterminé par la génération de ses trois vecteurs
  
primitifs réciproques ( a * , b * , c * ) d’après la formule :

21
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

     
a*  2 (b  c ) a.(b  c )
     
b*  2 (c  a ) a.(b  c ) (1.18)
     
c *  2 ( a  b) a.(b  c )

En utilisant la représentation vecteur colonne des vecteurs primitifs réciproques, la


formule ci-dessus peut être réécrite en utilisant la matrice inverse :

a * b * c *T  2 abc 1



(1.19)

Cette définition est dite définition physique puisque le facteur 2 provient


  
naturellement de l’étude des structures périodiques. Les vecteurs a * , b * et c * ont
donc les propriétés suivantes :
  
a * .a  a.a*  2
   
b * .b  b.b*  2 (1.20)
c * .c  c.c*  2

Les vecteurs réciproques ont donc pour dimensions l’inverse d’une longueur

(en général Å-1). N’importe quel choix d’un ensemble de vecteurs fondamentaux a ,
 
b et c d’un réseau cristallin donné conduit au même ensemble de nœuds du réseau
  
réciproque. Si a * , b * , c * , *, * et * sont les paramètres et angles réciproques, à

tout plan (hkl) est associé un vecteur G perpendiculaire donné par :
   
G  ha * kb * lc * (1.21)
où h, k, l sont des nombres entiers, coordonnées numériques du nœud G. Les
propriétés du réseau réciproque son liées à celles du réseau direct. Il existe une dualité
mathématique du terme entre ces deux espaces (Figure 1.13). De ce fait, tout vecteur
pourra s’exprimer dans ces deux espaces. Dans le cas général (système triclinique),
     
pour calculer a * , b * et c * connaissant a , b et c ,  ,  et  , il suffit d’utiliser les
relations (1.11). Par conséquent :

22
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie


 a *  bc sin  V
 
 b *  ca sin  V (1.22)

 c *  ab sin  V
  
où V est le volume donné par : V  a.(b  c )


c



b 
 c*
Réseau direct

a O*

 b*
c

 
c* a*

* 
b*
Réseau réciproque
*

* b

 
a a*

Figure 1.13 : Dérivation du réseau réciproque à partir du réseau direct dans le cas
d’un réseau monoclinique.

Le réseau réciproque d’un réseau de Bravais cubique simple, avec une maille
primitive cubique de côté a, est aussi un réseau cubique simple de maille primitive
cubique simple et de côté 2/a dans la définition physique ou 1/a dans la définition
des cristallographes. Le réseau cubique est, par conséquent, dit double ayant son
réseau réciproque identique (à un facteur numérique près). Les limites de la première

23
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

zone de Brillouin sont les plans perpendiculaires aux six vecteurs du réseau
réciproque et situés en leurs milieux ( /a). Les six plans délimitent un cube de côté
2/a et de volume (2/a)3 ; ce cube est la première zone de Brillouin du réseau
cubique simple. La première zone de Brillouin est le plus petit volume entièrement
compris entre les plans médiateurs des vecteurs du réseau réciproque tracés à partir
de l’origine.
Le réseau réciproque d’un réseau cubique à faces centrées est un réseau cubique
centré. Alors que le réseau réciproque d’un réseau cubique centré est un réseau
cubique à faces centrées. Il est plus facile de prouver que seuls les réseaux de Bravais
  
ayant des angles de 90° entre les vecteurs a , b et c (cubique, tétragonal et
  
orthorhombique) ont des vecteurs a * , b * et c * parallèles à leur vecteurs de l’espace
réel.

1.3 Systèmes cristallins et réseaux de Bravais


En 1948, le cristallographe français Auguste Bravais définit à partir des
différentes combinaisons des éléments de symétrie cristalline 32 classes de symétrie,
qui elles-mêmes se répartissent en 14 types de réseaux qui sont des expansions des
sept formes primitives de cristaux ou systèmes cristallins. Les axes cristallographiques
aident à grouper les formes des cristaux dans des systèmes. Dans l’étude des systèmes
cristallins, il est commode de se rapporter à leurs axes de référence. Ces derniers sont
  
des droites imaginaires parallèles aux faces du cristal. Ces axes appelés a , b et c sont
semblables aux axes cartésiens mails ils sont construits sur les arêtes du cristal. Le
choix porte sur les arêtes qui représentent le mieux la symétrie du système dont les
plus répandues sont le cube, le prisme quadratique et le prisme hexagonal pour les
systèmes cubique, quadratique et hexagonale, respectivement.
Le réseau direct est un réseau tripériodique de nœuds. Ces derniers sont des
points imaginaires autour desquels l’environnement atomique est identique et
présente la même orientation. L’origine du réseau direct est choisie arbitrairement sur
n’importe quel nœud et à chaque nœud est associé un motif cristallin qui constitue le
contenu de la maille. Il existe 7 types de réseaux. Ce sont les réseaux triclinique,

24
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

monoclinique, orthorhombique, tétragonal (quadratique), cubique, rhomboédrique et


hexagonal. Ces réseaux peuvent contenir un ou plusieurs nœuds par maille, d’où
l’existence de 14 réseaux de Bravais. Les 7 réseaux de Bravais dont la maille ne
contient qu’un seul nœud, sont dits simples et les modes de Bravais sont de type P et R.
Les 7 autres réseaux de Bravais sont multiples car leur maille contient 2 nœuds (mode
de Bravais A, B, C et I), ou 4 nœuds (mode de Bravais F) (Tableau 1.1). Le réseau
rhomboédrique R est souvent décrit à l’aide d’une maille hexagonale multiple d’ordre
3.

Tableau 1.1 : Les sept systèmes cristallins et 14 réseaux de Bravais. La notation mCn signifie m axes de
rotation d’ordre n. Par exemple : 3C4, signifie 3 axes de rotation d’ordre 4 ; i : centre de symétrie ;  :
plan de symétrie.

Système Nombre de Mode du Conditions sur les Eléments de


réseaux réseau axes et les angles symétrie

Triclinique 1 P abc i
      90°

Monoclinique 2 P, C abc i; 1C2 ; 1


 =  = 90°  

Orthorhombique 4 P, C, I, F abc i; 3C2; 3


 =  =  = 90°

Tétragonal 2 P, I a=bc i;1C4; 4C2; 5


 =  =  = 90°

Cubique 3 P ou CS a=b=c i ;3C4, 4C3, 6C2; 9


I ou CC  =  =  = 90°
F ou CFC

Rhomboédrique 1 R a=b=c i;1C3; 3C2; 3


(trigonal)  =  =   90°

Hexagonal 1 P a=bc i; 1C6; 6C2; 7


 =  = 90° ;  = 120°

25
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

La liste de Bravais du Tableau 1.1 semble être incomplète. Par exemple, pour le
réseau tétragonal à base centrée de la Figure 1.14, les traits pleins décrivent la maille
centrée sur la face C, et on peut également voir que le même réseau de points
cristallins peut être rapporté à une simple maille tétragonale montrée par des
pointillés. Donc, l’arrangement de points à base centrée n’est pas un nouveau réseau.
Toutefois, la maille à base centrée est parfaitement une bonne maille élémentaire qui
peut être choisie plutôt que la maille simple. Le choix de l’une ou l’autre a certaines
conséquences.

1.3.1 Le système monoclinique

Il est composé de deux bases rectangulaires et de quatre côtés ayant la forme


d’un parallélogramme. Les trois longueurs a, b et c ne sont pas égales soit a  b  c. Les
  
axes a et c forment un angle oblique entre eux et le troisième axe b leur est
perpendiculaire. Donc, deux des trois angles sont à 90°. On peut le trouver en réseau
primitif (P), ou en réseau à base centrée (C) soit un nœud au milieu de la face définie
 
par les axes a et b .

a
a

Figure 1.14 : Relation entre le réseau tétragonal C (traits pleins) et le réseau tétragonal P (pointillés).

26
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

1.3.2 Le système triclinique


C’est le système le moins symétrique. Dans ce système aucun des angles n’est
  
égal à 90° et les trois axes a , b et c ne sont pas égaux et forment des angles obliques
entre eux.

1.3.3 Les autres systèmes cristallins


Le système quadratique (tétragonal) possède trois axes, deux d’entre eux sont

égaux entre eux, horizontaux, et perpendiculaires l’un à l’autre. L’axe vertical c , qui
est perpendiculaire aux deux autres, peut être plus long ou plus court que l’axe
  
horizontal ou latéral a . Le système rhomboédrique possède trois axes égaux, a , b et

c , qui se coupent à des angles non droits. Le système orthorhombique possède trois
  
axes inégaux, a , b et c , qui se coupent à des angles droits.

1.3.4 Le système cubique


C’est le système le plus symétrique. Il possède trois axes perpendiculaires
d’égales longueurs, a = b = c. Le système cubique possède treize axes de symétrie dont
six binaires, quatre ternaires et trois quaternaires (Figure 1.15). Si l’on fait passer un
axe par le centre de deux faces opposées, et l’on fait tourner le cube sur cet axe, on
constate qu’il se trouve dans une position identique à chaque rotation de 90°. Cet axe
qui correspond à une symétrie d’ordre 4 est appelé axe quaternaire. Comme le cube
possède six faces, il a trois axes quaternaires. L’axe de symétrie d’ordre 2 ou axe
binaire est obtenu en faisant passer un axe par le centre de deux arêtes opposées ; si
l’on fait tourner le cube sur cet axe, il se trouve dans une position identique à chaque
rotation de 180°. Le cube possède 12 arêtes, il a donc six axes binaires. Quant à l’axe
de symétrie d’ordre 3 ou axe ternaire, il est obtenu en faisant passer un axe par deux
sommets opposés. On constate qu’après une rotation de 120° autour de cet axe, le cube
se retrouve dans une position identique. Le cube possède huit sommets, il a donc
quatre axes ternaires.

27
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

Axe d’ordre 4
Axe d’ordre 2
Axe d’ordre 3

Figure 1.15: Représentation des axes de symétrie d’ordre 4, 2 et 3 dans un cube.

1.3.5 Le système hexagonal


Ce système inclut toutes les formes ayant quatre axes, dont trois axes sont égaux
et se coupent dans le plan horizontal à des angles de 60°. Ces trois axes sont souvent
  
appelés axes latéraux ou axes secondaires et sont désignés par la lettre a ( a , a , a ). Ces
axes sont interchangeables. Le quatrième, un axe principal, est perpendiculaire au plan

des axes latéraux ou secondaires appelé axe c . Cet axe peut être plus long ou plus
 
court que les axes secondaires. Comme les longueurs des axes a et c sont différentes,
il est nécessaire de considérer pour chaque substance qui cristallise dans ce système
une forme fondamentale. Le rapport entre les longueurs de ces axes ou c/a est appelé
rapport axial.
Le système hexagonal comporte le plus grand nombre de classes de symétrie
que tout autre système. Il y a sept plans de symétrie : un principal, trois secondaires et
trois intermédiaires. L’axe principal est parallèle aux plans des axes secondaires, il est
par conséquent horizontal. Les autres plans sont divisés en deux séries de trois
chacune appelés secondaire et intermédiaire, respectivement. Chacun des plans
 
secondaires inclut l’axe principal c et l’un des axes secondaires a . Ces plans sont, par
conséquent, verticaux et perpendiculaires au plan principal. Ils se coupent à des angles
de 60°. Les plans intermédiaires sont aussi verticaux et perpendiculaires aux plans

principaux. L’axe parallèle à l’axe vertical c est un axe de symétrie hexagonal ou axe

28
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

d’ordre six (C6), alors que les axes parallèles aux axes secondaires et intermédiaires
possèdent des symétries binaires (C2).

1.4 Symétries et groupes d’espace


1.4.1 Axes de symétrie
L’existence de la rotation dans un réseau cristallin signifie que tout le réseau
exhibe la propriété de la symétrie de rotation autour d’un axe. La ligne autour de
laquelle un cristal peut être tourné comme un axe, de telle sorte qu’après une
révolution angulaire définie, le cristal possède exactement une position identique à
celle qu’il avait dans l’espace, est appelée axe de symétrie. Selon le type de rotation,
seuls quatre types d’axes de symétrie sont possibles du point de vue
cristallographique (Figure 1.16).

2/4 2/6
2/3

C4 C6
C3

Figure 1.16 : Représentation schématique des axes de symétrie d’ordre 4, 3 et 6


et angles de rotation correspondants.

 Les axes autour desquels la position originale est obtenue après une rotation de
60°, sont dits axes hexagonaux ou axes d’ordre 6 (C6). De tels axes sont
indiqués par le symbole .
 Si la position originale est regagnée après une rotation du cristal de 90°, l’axe est
dit tétragonal ou axe quaternaire (C4). Ces axes sont indiqués par le symbole .
 Les axes qui nécessitent une rotation angulaire de 120° sont dits trigonaux, ou
axes ternaires (C3); ils sont symbolisés par .
 Les axes binaires sont des axes qui nécessitent une révolution de 180°. Ces axes
sont indiqués par le symbole .

29
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

Dans le cas du cube, système le plus symétrique, il existe 23 éléments de


symétrie répartis comme suit : 3 axes de rotation d’ordre 4, 4 axes de rotation d’ordre
3, 6 axes de rotations d’ordre 2, 9 miroirs plans et enfin 1 centre de symétrie. Il existe
deux types de rotations : les rotations propres et les rotations impropres. L’axe de
rotation propre est représenté par un entier correspondant au nombre de répétitions
dans une révolution complète. Quant à l’axe de rotation impropre il répète un objet
gaucher à partir d’un objet droitier et vice versa. L’opération de symétrie qui donne de
tels ensembles est la réflexion. La combinaison d’une rotation et d’une réflexion dans
une seule opération hybride conduit à une opération dite rotation-réflexion ou roto
réflexion. L’élément de symétrie correspondant est appelé axe de roto réflexion. Il
existe des axes de roto réflexion correspondants à chacun des cinq axes propres. Pour
différencier les deux types d’axes, une tilde est placée au dessus du symbole
~ ~ ~
numérique des axes de rotation correspondantes 1 , 2 , 3 , etc. De même, il est possible
de combiner un centre d’inversion avec des axes de rotation pour produire un axe de
roto inversion d’une façon analogue à celle de la formation d’un axe de roto réflexion.
De plus, il est à remarquer que l’axe de la roto inversion est un hybride des deux
opérations, c’est-à-dire il n’est ni une rotation propre ni un centre d’inversion. Les
désignations conventionnelles des paires équivalentes des axes impropres sont
regroupées dans le Tableau 1.2.

Tableau 1.2 : Désignation conventionnelle des axes de rotation impropre.

Axes de roto Axes de roto Désignation conventionnelle


inversion réflexion

1 ~ Centre de symétrie 1
2
2 ~ Miroir plan m
1
3 ~ Roto inversion d’ordre 3 3
6
4 ~ Roto inversion d’ordre 4 4
4
6 ~ Roto inversion d’ordre 6 6
3

30
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

1.4.2 Plans de symétrie


Un plan de symétrie est déterminé par la contribution de deux ou plusieurs
axes de symétrie. Le point de concours de plusieurs axes de symétrie ou de plusieurs
plans de symétrie est appelé centre de symétrie. N’importe quel plan qui passe à
travers le centre d’un cristal et le divise en deux parties symétriques où la première
moitié devient l’image miroir de l’autre est appelé plan de symétrie. Chaque plan de
symétrie est parallèle à une certaine face, qui est soit présente ou possible sur un
cristal. Il est souvent commode de subdiviser les plans de symétrie en plans
principaux, secondaires ou communs selon qu’ils possèdent deux ou plusieurs
directions équivalentes et interchangeables ou non.

1.4.3 Opérations de symétrie


Les réseaux de Bravais et les cristaux réels qui sont construits sur ces réseaux
ont plusieurs opérations de symétrie. Une structure est dite symétrique lorsque ses
composantes sont arrangées de telle sorte que certaines opérations peuvent être
effectuées sur la structure pour la faire coïncider avec elle-même. Par exemple, si un
corps est symétrique par rapport à un plan passant à travers lui, la réflexion de l’une
des moitiés de ce corps par rapport au plan, comme dans un miroir, produit un corps
qui coïncide avec l’autre moitié. Il existe quatre opérations de symétrie
macroscopiques ou éléments : la réflexion, la rotation, l’inversion et la rotation-
inversion (Figure 1.17). Les éléments de symétrie macroscopiques peuvent être déduits
des angles entre les faces d’un cristal bien développé indépendamment de
l’arrangement atomique à l’intérieur du cristal. Cependant, les éléments de symétrie
microscopiques sont entièrement dépendants de l’arrangement atomique, et leur
présence ne peut être indiquée (inférée) par le développement extérieur du cristal.
Un corps possède une symétrie de rotation d’ordre n autour d’un axe si une
rotation de 360°/n le fait coïncider avec lui même. En général, les axes de rotation
peuvent être d’ordres 1, 2, 3, 4 ou 6. L’axe de rotation d’ordre 1 indique qu’il n’y a pas
de symétrie pour tous, alors que l’axe de rotation d’ordre 5 ou d’ordre supérieur à 6
est impossible, dans le sens ou les mailles élémentaires ayant de telles symétries ne
peuvent être formées pour remplir tous l’espace sans laisser de vides.

31
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

Un corps renferme un centre d’inversion si les points correspondants du corps


sont localisés à des distances égales du centre sur une ligne passant par ce centre. Un
corps ayant un centre d’inversion peut coïncider avec lui même si chaque point du
corps est renversé, ou réfléchi, dans le centre d’inversion. L’inversion est équivalente à
un axe d’ordre 2. Le cube possède un tel centre à l’intersection des diagonales
principales (Figure 1.17b). Finalement, un corps peut avoir un axe de rotation-
inversion, soit d’ordres 1, 2, 3, 4 ou 6. S’il y a un axe de rotation – inversion d’ordre n,
le corps peut coïncider avec lui même par une rotation de 360°/n autour de l’axe suivi
par inversion par rapport au centre situé sur les axes. L’opération de la rotation-
inversion d’ordre 4 est illustrée sur la Figure 1.17c.

A1 A2 A1

A2

(a) (b)

A4
A3
A’1 A1 A2
A1

A2

(c) (d)
c
Figure 1.17 : Illustration de quelques éléments de symétrie, dans un cube, par des figures
planes (ellipse, carré et triangle). (a) réflexion plane (A1 devient A2) ; (b) centre d’inversion
(A1 devient A2) ; (c) axes de rotation -inversion. Axes d’ordre 4 (A1 devient A’1) ; centre
d’inversion (A’1 devient A2) ; (d) axes de rotation : d’ordre 4 (A1 devient A2) ; d’ordre 3
(A1 devient A3) et d’ordre 2 (A1 devient A4 ).

32
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

La possession d’un ensemble minimum d’éléments de symétrie est une


propriété fondamentale de chaque système cristallin qui se distingue d’un autre par
ses éléments de symétrie ainsi que par les valeurs des longueurs de ses axes et des
angles. En effet, ceux-ci sont interdépendants. Par exemple, l’existence d’un axe de
rotation d’ordre 4 normal aux faces d’une maille cubique nécessite l’égalité des
longueurs des axes en plus du fait qu’ils soient perpendiculaires (angles à 90°). Le
nombre minimum des éléments de symétrie que possède chaque système cristallin est
donné dans le Tableau 1.3. L’existence de certains éléments de symétrie implique
souvent l’existence d’autres. Ainsi, un cristal ayant un trois axes de rotation d’ordre 4 a
nécessairement, en plus, quatre axes de rotation d’ordre 3 et rentre dans le système
cubique.

Tableau 1.3 : Eléments de symétrie minimums dans les différents systèmes cristallins.
Système Minimum d’éléments de symétrie
Cubique 4 axes de rotation d’ordre 3
Tétragonal 1 axe de rotation d’ordre 4 (ou rotation –inversion)
Orthorhombique 3 axes de rotation perpendiculaires d’ordre 2 (ou rotation-
Rhomboédrique inversion)
Hexagonal 1 axe de rotation d’ordre 3 (ou rotation – inversion)
Monoclinique 1 axe de rotation d’ordre 6 (ou rotation - inversion)
Triclinique 1 axe de rotation d’ordre 2 (ou rotation – inversion)
Aucun

Les opérations de symétrie ne s’appliquent pas seulement aux mailles


élémentaires considérées simplement comme formes géométriques, mais aussi aux
nœuds du réseau associés à eux. Cette dernière condition exclue la possibilité que le
système cubique, par exemple, puisse avoir une maille de point base centrée, car un tel
réseau de point ne peut pas avoir l’ensemble minimum d’éléments de symétrie
nécessaire pour un système cubique, principalement les quatre axes de rotation
d’ordre 3. Une telle maille pourrait être classée dans le système tétragonal qui ne

33
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

 
possède aucun axe d’ordre 3 et dans lequel l’égalité accidentelle des axes a et c est
permise.

1.5 Classification des cristaux


La forme extérieure d’un cristal, appelée réseau (habitus d’un cristal), révèle
ses symétries. Certains types de cristaux possèdent des symétries identiques bien que
leurs réseaux soient différents. De tels cristaux appartiennent à la même classe de
symétrie. Comme certaines classes de symétrie possèdent des éléments de symétrie en
commun, alors elles sont assemblées dans de larges regroupements dits systèmes
cristallins.

1.5.1 Classes de symétrie


La symétrie d’espace par rapport à un point peut être décrite par la collection
d’éléments de symétrie appelée groupe ponctuel. Dans le cas des cristaux, les groupes
ponctuels possibles (ou classes des cristaux) doivent être composés par la
combinaisons des cinq axes de rotation propres et cinq axes de rotations impropres. La
combinaison la plus simple est de placer un plan miroir perpendiculaire aux axes
propres de rotations. De tels groupes de points sont symboliquement représentés par
l’écriture : 1/m, 2/m, 3/m, 4/m et 6/m. Lorsque ceci est fait, il en résulte trois

nouveaux groupes de points seulement (Figure 1.18a), car 1/m = m = 2 et 3/m = 6 .


Une propriété intrinsèque de tels groupes est que la combinaison de n’importe quelle
paire d’éléments de symétrie produit un troisième. Dans le cas d’un axe d’ordre pair
perpendiculaire à un plan miroir, le nouveau élément de symétrie produit est un
centre de symétrie à leur intersection. La présence du centre est indiquée par le point
blanc au milieu du symbole comme le montre la Figure 1.18b.
Un miroir peut aussi être placé parallèlement à un axe de rotation propre. Dans
ce cas, le troisième élément de symétrie produit est un autre plan miroir parallèle
également à l’axe de rotation. En éliminant la combinaison triviale 1m = m, quatre
groupes ponctuels additionnels sont obtenus en combinant un axe de rotation et un
plan de réflexion parallèle : 2mm, 3m, 4mm et 6mm (Figure 1.19). Ce dernier est un

34
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autre exemple de concept important de la théorie des groupes qui peut être
écrite symboliquement :
A.B = C (1.23)
et qui stipule que lorsqu’un élément de symétrie A est combiné proprement avec un
autre élément B, alors le troisième élément C est généré automatiquement. Il faut,
toutefois, souligner que ceci est un algorithme symbolique et il ne faut pas le
confondre avec l’algèbre ordinaire.

X X

X
X X
X
2m 3 4 6
1

2/m 4/m 6/m

Figure 1.18 : Représentation des cinq axes de rotation impropres et des groupes ponctuels.
(a) Les axes impropres 1 , 2  m , 3 et 4 sont réellement les symétries uniques alors
que 6  3 / m . Les groupes ponctuels qui en découlent sont : 2/m, 4/m et 6/m (b).

2mm 3m 4mm 6mm

Figure 1.19 : Représentation des quatre groupes ponctuels : 2mm, 3m, 4mm et 6mm.

35
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

Il n’existe que six combinaisons possibles des axes de rotation propres ayant un
point d’intersection commun. Ces combinaisons de trois axes de rotation propres en
un point sont : 222, 32(2), 422, 622, 23(3) et 432 (Figure 1.20). Le groupe 322 est écrit,
par convention, 32 car les axes de rotation d’ordre 2 à 60° à part sont indiscernables
des axes de symétrie d’ordre 2 équivalents qui résultent de la répétition d’un axe
individuel (simple) chaque 120° par rotation autour de l’axe d’ordre 3. Ce cas est
différent du groupe ponctuel 422 où le 4 se répète chaque 2 intervalles de 90° mais les
deux différents axes de rotation d’ordre 2 sont à 45° à part.

32 422
222

622 23
432

Figure 1.20 : Groupes ponctuels résultants de la combinaison des axes de rotation ayant
un point d’intersection commun.

Une autre possibilité consiste à combiner deux axes de rotation impropre

d’ordre 2 avec un axe de rotation propre en plaçant, par exemple, deux plans miroirs
l’un parallèle et l’autre perpendiculaire à chacun des cinq axes de rotation propres.
Comme l’intersection des deux plans miroirs fait à un angle droit, un axe de rotation
d’ordre 2 se trouve à leur intersection. Par conséquent, la combinaison de deux tels
plans avec un axe de rotation est équivalente à l’addition de ces plans aux groupes
ponctuels montrés sur la Figure 1.21. Les six groupes ponctuels résultants sont : 2/m

2/m 2/m, 3/m m2, 4/m 2/m 2/m , 6/m 2/m 2/m, 2/m 3 , 4/m 3 2/m. Il faut noter que tous
ces groupes ponctuels à l’exception du groupe 3/m m2 ont un axe d’ordre pair normal
au plan miroir et contient, ainsi, un centre d’inversion. C’est la raison pour laquelle

36
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

dans les deux derniers groupes ponctuels cités, les axes de rotation d’ordre 3 sont des
axes de rétroinversion. Les angles interaxiaux pour le groupe ponctuel 432 sont
montrés sur la Figure 1.22. La notation du groupe 3/m 2/m au lieu de 3/m m2 signifie
que le plan miroir parallèle à l’axe de rotation d’ordre 3 n’est perpendiculaire à aucun
axe de rotation d’ordre 2.

3 4 2 2 4
2 2 2
 mmm m2  6m2  mm
mmm m mmm m

2 4 2
6 2 2 6
 mm 3 3  m 3m
mmm m m m m

Figure 1.21 : Représentation des groupes ponctuels issus de la combinaison de deux


axes de rotation impropres d’ordre 2 avec un axe de rotation propre.

Les combinaisons possibles des axes de rotation impropres 3 et 4 avec les axes
de rotation propre permet l’obtention de trois groupes ponctuels supplémentaires à

savoir : 42m , 3 2 m et 43m (Figure 1.23). Ainsi, s’achève la liste des diférentes

combinaisons possibles des axes de rotation. Par conséquent, le nombre total des
groupes ponctuels formés est égal à 32. Le groupe ponctuel de symétrie d’un système
cristallin regroupe l’ensemble des opérations de symétrie qui laissent un nœud du
réseau invariant. Ce nœud est situé à l’intersection de toutes les opérations de
symétrie, dont la translation ne fait pas partie.

37
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54°44’

35°16’
45°

432
Figure 1.22 : Représentation des angles formés entre les axes de rotation du groupe ponctuel 432.

2
4 2m 3 43m
m

Figure 1.23 : Représentation des groupes ponctuels 42m , 3 2 m et 43m formés par la
combinaison des axes impropres 3 et 4 avec les axes propres.

1.5.2 Symétries de position et d’orientation


Les éléments de symétrie présents dans chaque réseau et dans les mailles
relatives représentent deux types de symétrie : la symétrie de position et la symétrie
d’orientation, respectivement. Ces deux types de symétrie s’appliquent à des figures
mono-, bi- et tridimensionnelles. Les éléments de symétrie d’orientation présents dans
les mailles permettent de classer, par des éléments de symétrie indispensables, les 14
réseaux de Bravais dans les 7 systèmes cristallins. Par conséquent, il existe 7 types de
symétrie d’orientation pour le réseau direct qui correspondent directement aux 7
systèmes cristallins à l’exception du réseau hexagonal qui peut correspondre soit au
système hexagonal, soit au système trigonal. Sachant que la symétrie réduite du réseau

38
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réciproque est égale à la symétrie de son réseau direct, il en découle 7 possibilités de


symétrie réduite pour le réseau réciproque (Tableau 1.4).

Tableau 1.4 : Les 7 types de symétrie réduite du réseau réciproque.


Symétrie réduite du
Réseau direct Système cristallin réseau réciproque

Triclinique Triclinique 1
Monoclinique Monoclinique 2/m

Orthorhombique Orthorhombique mmm

Tétragonal Tétragonal 4 / mmm

Cubique Cubique m3m

Rhomboédrique Rhomboédrique 3m
Hexagonal
6 / mmm
Hexagonal ou

Trigonal

A chaque nœud du réseau réciproque on peut affecter un facteur d’intensité I hkl qui
rend compte de l’intensité des faisceaux diffractés. Ce facteur d’intensité est
proportionnel au carré du module du facteur de structure :

I hkl  Fhkl
2
(1.24)

avec Fhkl   f n exp 2i (hxn  kyn  lz n )


n

La sommation est étendue aux n atomes contenus dans la maille. La symétrie du motif
cristallin intervient dans ce facteur de structure par l’intermédiaire des coordonnées

xn, yn et zn. Selon la loi de Friedel, les réflexions symétriques hkl et h k l ont toujours
la même intensité, soit :
I hkl  I h kl (1.25)

39
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Ainsi, compte tenu de ces deux propriétés, la symétrie des nœuds du réseau
réciproque affectés de leurs facteurs d’intensité (symétrie complète) est égale à la
symétrie du motif cristallin multipliée par un centre d’inversion (approximation de
Friedel). La symétrie autour de l’origine du réseau réciproque est bien sûr une
symétrie d’orientation.

1.5.2.1 Symétrie d’orientation


La symétrie d’orientation est celle d’une figure finie qui possède des éléments
de symétrie dont les orientations sont définies et concourantes en un point. Par
exemple, si une figure plane et finie possède un axe de rotation direct d’ordre 2
perpendiculaire au plan de la figure et deux lignes de symétrie perpendiculaires
(notées m) qui sont concourants au point O, on dit que les éléments de symétrie de la
figure plane forment le groupe ponctuel plan 2mm. Les éléments de symétrie présents en
symétrie d’orientation sont : les rotations directes, le miroir, l’inversion et les axes
inverses. Les rotations directes d’ordre n = 1, 2, 3, 4 et 6 sont des rotations d’angles  =
2/n autour d’un axe et dans un plan perpendiculaire à cet axe. Pour le miroir, la
symétrie est par rapport à un plan, alors que pour l’inversion, la symétrie est par

rapport à un point. Les axes inverses d’ordre n  1, 2, 3, 4 et 6 sont des combinaisons

d’un axe de rotation direct et d’un centre d’inversion situé sur cet axe. Pour une figure
bidimensionnelle, il existe 10 possibilités de combinaisons de ces éléments de symétrie.
Elles forment 10 groupes ponctuels (ou finis) plans. Pour une figure tridimensionnelle,
par contre, on obtient 32 possibilités. Ce sont les 32 classes de symétrie qui sont aussi
les 32 possibilités différentes de symétries d’orientation pour le motif cristallin
(Tableau 1.5 et Figure 1.24). Les 11 classes de symétrie qui contiennent un centre
d’inversion sont dites centrosymétriques. Si l’on ajoute aux 21 autres classes non
centrosymétriques un centre d’inversion, on retrouve les 11 classes centrosymétriques.
De ce fait, la symétrie complète du réseau réciproque correspond à la symétrie de l’une
des 11 classes centrosymétriques ou classes de Laue (Figure 1.24).
Les systèmes cristallins quadratiques, cubique, trigonal et hexagonal possèdent
chacun deux classes de Laue appelées holoèdre et hémièdre centré (Tableau 1.6). La
classe holoèdre possède les mêmes éléments de symétrie d’orientation que son réseau

40
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Tableau 1.5 : Dérivation des 11 classes de Laue à partir des 32 classes de symétrie. Les 11
classes de symétrie notées (*) sont centrosymétriques. Un centre d’inversion 1 ajouté aux 21
classes non centrosymétriques redonne les 11 classes centrosymétriques.

Système cristallin Classes de symétrie Classes de Laue

Triclinique 1 1+ 1 1 1 1
2 (*)  1
3 2+ 1 2/m
Monoclinique 4 m +1 2/m 2/m 2
5(*)  2 / m
6 222 + 1  2/m2/m2/m
Orthorhombique 7 2mm + 1  2/m2/m2/m 2 / m2 / m2 / m 3
(mmm)
8(*) 2/m2/m2/m
9 4 + 1  4 / m
10 4 + 1  4 / m 4/m 4
11(*)  4 / m
Tétragonal

12 422 + 1  4/ m2/m2/m 4 / m2 / m2 / m 5


13 4mm + 1  4/ m2/m2/m (4 / mmm)
14 4 2m + 1  4/ m2/m2/m
15(*) 4/ m2/m2/m
16 233 + 1  2/m 3 3 2/m 3 3
17(*)  2/m 3 3 (m3) 6
Cubique
18 432 + 1  4/ m 3 2/m
4 / m 32 / m
19 4 3m + 1  4/ m 3 2/m 7
(m3m)
20(*)  4/ m 3 2/m
21 3 + 1  3
22(*)  3 3 8
Rhomboédrique
23 32 + 1  3 2 /m2 / m
3 2 / m2 / m 9
24 3m + 1  3 2 /m2 / m
( 3 m)
25(*) 3 2 /m2 / m
26 6 + 1  6 / m
27 6 + 1  6 / m 6/m 10
28(*)  6/m
Hexagonal

29 622 + 1  6/m 2/m2/m 6 / m2 / m2 / m 11


30 6mm + 1  6/m 2/m2/m (6 / mmm)
31 6 m2 + 1  6/m 2/m2/m
32(*)  6/m 2/m2/m

41
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Système cristallin Holoédrie Hémiédrie centrée


Triclinique


Monoclinique

2/m
Orthorhombique

mmm
Tétragonal

4 / mmm 4/m
Cubique

m3m m3
Rhomboédrique

3m 3
Hexagonal

6 / mmm 6/m

Figure 1.24 : Représentations des 11 classes de Laue. Séparations en holoédries et hémiédries centrées.

42
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cristallin. Par conséquent, tous les nœuds du réseau réciproque qui, par raison de
symétrie, sont situés sur une même sphère de centre O* possèdent le même facteur
d’intensité. Quant à l’hémièdre centrée, elle ne possède que la moitié des éléments de
symétrie du réseau et les nœuds du réseau réciproque situés sur une même sphère se
partagent alors en deux familles de nombre égal. L’une a le facteur d’intensité I hkl et
l’autre I’hkl.

1.5.2.2 Symétrie de position


La symétrie de position est celle d’une figure mono-, bi ou tripériodique dont
les éléments de symétrie ont des orientations et des positions définies. Les éléments de
symétrie ne sont plus concourants et sont répétés par les périodicités de la figure. Par
exemple, la Figure 1.25 est une figure plane infinie qui possède des axes de rotation
d’ordre 2 (noté ), des lignes de symétrie (notées m) et des lignes de glissements
(notées g). Ces éléments ont des orientations et des positions définies et forment le
groupe plan infini c2mm. Le symbole c indique que la maille représentée par la surface
grisée est centrée.
En symétrie de position, on retrouve les éléments de symétrie présents en
symétrie d’orientation auxquels s’ajoutent des éléments de symétrie spécifiques qui
sont :
  
 les translations fondamentales du réseau a , b et c et leurs combinaisons :
   
t  ua  vb  wc (1.26)
avec u, v et w des nombres entiers.
 Les plans de glissement qui sont constitués de l’association d’un miroir et d’une
 
translation   t 2 parallèle à ce miroir. On distingue : les plans de glissements
  
axiaux notés a , b et c , les plans de glissement diagonaux notés n et les plans
de glissement diamant notés d. Ces plans ne sont compatibles qu’avec les
modes de Bravais I et F.
 Les axes hélicoïdaux nq qui sont constitués de la combinaison d’une rotation
 
directe d’ordre n parallèle à t et d’une translation  parallèle à l’axe de rotation.

43
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Figure 1.25: Représentation du groupe plan infini c2mm de la symétrie de position.

Tableau 1.6 : Symétrie complète du réseau réciproque. Répartition des 11 classes de Laue en
holoèdres et hémièdres centrées. Le nombre entre parenthèse indique le nombre de
nœuds situés sur une même sphère de centre O* et possédant le même facteur d’intensité.

Système Symétrie Holoèdre Hémièdre centrée


cristallin d’orientation
du réseau
Triclinique 1 1 (2)
Monoclinique 2/m 2/m (4)

Orthorhombique mmm mmm (8)

Tétragonal 4 / mmm 4 / mmm (6) 4/m (2 x 8)

Cubique m3m m3m (8) m3 (2 x 24)

Rhomboédrique 3m 3m (2) 3 (2 x 6)

Hexagonal 6 / mmm 6 / mmm (24) 6/m (2 x 12)

44
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1.6 Groupes d’espace


L’analyse d’un cristal comporte trois étapes. La première concerne la
connaissance des dimensions du réseau dans l’espace ou la maille élémentaire. Cette
dernière possède souvent différentes symétries. Les contenus d’une maille élémentaire
peuvent être divisés en groupes d’atomes similaires appelés éléments de la maille ou
éléments tout simplement. Les éléments de la maille n’ont aucune symétrie mais la
combinaison de ses éléments lui donne des symétries. Lorsque l’arrangement des
éléments à l’intérieur de la maille est trouvé, la seconde étape s’achève. Cette étape est
souvent dite détermination du groupe d’espace. La troisième étape est liée à la
position relative des atomes à l’intérieur de la maille élémentaire.
Au sens mathématique, le groupe ponctuel de symétrie d’un système cristallin
regroupe l’ensemble des opérations de symétrie qui laissent un nœud du réseau
invariant. Ce nœud est donc situé à l’intersection de toutes les opérations de symétrie
dont la translation ne fait pas partie. La combinaison de deux éléments de symétrie
donne naissance à un troisième élément (groupes ponctuels) et la combinaison d’un
élément de symétrie avec deux translations donne naissance à de nouveaux éléments
de symétrie dans le groupe plan. Il reste à combiner les 32 groupes ponctuels avec les
14 réseaux de Bravais pour obtenir tous les groupes d’espace possibles. Les éléments
de symétrie existants dans les réseaux de Bravais peuvent inclure les composantes de
translation et leurs opérations de répétition.
Le groupe d’espace d’un système cristallin regroupe l’ensemble des opérations
de symétrie du groupe ponctuel auxquelles s’ajoutent les opérations de translations. Il
a été démontré par Fedorov et Schoenflies, vers 1890, l’existence de 230 groupes
d’espace qui représentent toutes les combinaisons possibles de réseaux et d’opérations
de symétrie pour une figure tridimensionnelle infinie.
Le symbole international du groupe d’espace est une notation abrégée décrivant
les éléments de symétrie présents précédés par le symbole approprié du type de
maille. Il y a une importante différence dans la notation du groupe d’espace à celle
utilisée dans le groupe ponctuel. La séquence particulière des éléments de symétrie
listés décrit leur orientation dans l’espace relative aux 3 axes cristallographiques. Un
groupe d’espace peut être désigné soit par son numéro d’ordre (de 1 à 230), soit par les

45
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

symboles de Hermann-Mauguin qui décrivent les symétries du groupe. Cette notation


consiste en une lettre majuscule suivie d’une succession de nombres et de lettres (par
exemple, Im3m, Pm3m, etc.).
 Dans le système triclinique, il y a uniquement deux combinaisons possibles,

notamment P1 et P 1 .
 Dans le système monoclinique, il y a trois groupes ponctuels à considérer et
deux types de réseaux. Comme exemple, considérons les combinaisons du
groupe possibles du groupe ponctuel 2, la symétrie isogonale 2 1 et les deux
réseaux P et I.

1.7 Structures cristallines


La plupart des solides cristallisent dans l’une des quatre structures suivantes :
cubique centrée (CC), cubique à faces centrées (CFC), hexagonale compacte (HCP) et
cubique diamant. Comme ces structures comportent de nombreux éléments de
symétrie, alors il est plus commode de les décrire à l’aide d’une maille élémentaire.

1.7.1 Structure cubique à faces centrées (CFC)


La structure cubique faces à centrées est obtenue par l’empilement de sphères
égales de manière compacte. Elle contient 4 atomes par maille dont un au sommet du

cube et trois aux centres des faces, soit : n  8(1 8)  6(1 2)  4 . Les positions des

atomes sont : (0, 0, 0), (½, ½, 0), (0, ½, ½) et (½, 0, ½). La structure cubique à faces
centrées est une maile multiple qui peut être décrite par une maille élémentaire. Cette
dernière est rhomboédrique (Figure 1.26), son angle axial  est de 60° et chacun de ses

axes est égal à 1 2 fois la longueur des axes de la maille cubique. Néanmoins, il est
souvent plus commode d’utiliser la maille cubique plutôt que la maille rhomboédrique
car la première suggère immédiatement la symétrie cubique que possède la maille
actuelle.
Pour réaliser un assemblage de boules aussi compacte que possible, il faut
commencer par le plan A où l’empilement est évidemment hexagonal. Pour initier un
second empilement compact dans un plan voisin B au dessus de A, il faut placer une

50
46
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

boule au contact de 3 boules A voisines arbitrairement choisies formant ainsi,


localement, un tétraèdre régulier. Pour le troisième plan C situé au-dessus de B, la
position de la première boule C est décalée par rapport à celle de A (Figure 1.27). Les
trois plans successifs A, B et C forment l’empilement compact ABCABCABC... Cet

empilement n’est autre que celui de boules de rayon a 2 4 situées sur un cristal

cubique à faces centrées défini par un cube d’arête a. La structure CFC est définie par :

c B

b
A D
a

Figure 1.26 : Réseau de points cubique à faces centrées rapporté à des mailles
cubique et rhomboédrique.

A A

A A
A

B B

A
C

A
C B

B
A
A
C A
B
A A

Figure 1.27 : Empilement compact ABCABAC de boules identiques.

47
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

1. Les plans denses hexagonaux de type A, B, C sont les plans orthogonaux aux
quatre diagonales principales du cube à faces centrées. Ce sont les plans {111}
appelés aussi plans octaédriques dont le nombre est égal à 4. Les plans les plus
denses sont, par ordre de densité décroissante, les

plans {111} (équidistance a 3 / 3 ), les plans {100} (faces du cube ; équidistance

a/2) et les plans {110} (équidistance a 2 / 4 ). Les rangées les plus denses
formées par des boules alignées au contact, sont les rangées <110>. Les
directions denses sont les directions <110> ; il y a 3 dans chaque plan compact
(Figure 1.28).

[0 1 1] [ 1 01]

a 2 a 2

ri [ 1 10]

a 2

Figure 1.28 : Représentations des trois directions denses [ 1 10] , [0 1 1] et [ 1 01]


dans le plan dense (111) de la structure CFC.

2. Le nombre de boules plus proches voisines d’une boule donnée ou coordinence


est égal à 12 réparties comme suit : six dans le plan dense B, trois dans le plan
voisin A et trois dans le plan voisin C. La distance de ces boules proches

voisines est égale à a 2 2 .

3. Le réseau réciproque d’un réseau cubique à faces centrées, d’arête a, est un

réseau cubique centré d’arête 4 a .

48
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

4. S’agissant de boules dures, le degré de remplissage défini par le volume des


3
4  a 2  1
boules / le volume qu’elles occupent est égal à 4.   .  0,74 . C’est
3  4  a 3
la compacité maximale que l’on puisse réaliser avec des sphères dures. Bien
que compact, l’empilement cubique à faces centrées de boules laisse deux types
principaux de sites disponibles pour insérer des boules plus petites. Ce sont les
sites octaédriques et tétraédriques. Les premiers, au nombre de quatre, sont au
centre d’un octaèdre de boules, alors que les seconds, au nombre de huit, sont
au centre du tétraèdre régulier de boules proches voisines (Figure 1.29).

Figure 1.29 : Sites interstitiels dans un empilement CFC. Les cercles noirs représentent
le réseau CFC (maille a) et les cercles blancs les insertions octaédriques.
Les centres des huit cubes représentent les insertions tétraédriques.

Un cas particulier simple de la structure cubique à faces centrées est le chlorure


de sodium ou NaCl. C’est la structure de la plupart des halogénures alcalins où les
anions (Cl-), par exemple, forment un cristal CFC (maille a) dont les cations (Na +)
occupent les sites octaédriques. Les cations forment aussi un empilement CFC
identique à celui des anions mais décalé de ½ <100> par rapport à lui (Figure 1.29bis).
Ainsi, le réseau de Bravais est cubique à faces centrée set la base comporte un atome
de Na et un atome de Cl séparés par une demi -diagonale du cube. On retrouve quatre

49
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

fois cette base dans chaque cube élémentaire. Les positions des 8 ions sont les
suivantes :

4 Na+ : 0 0 0 ; ½ ½ 0 ; ½ 0 ½ ; 0 ½ ½ et 4 Cl- : ½ ½ ½ ; 0 0 ½ ; 0 ½ 0 ; ½ 0 0

Les ions de sodium sont évidemment faces centrées, on note que les translations faces

centrées (0 0 0 ; ½ ½ 0 ; ½ 0 ½ ; 0 ½ ½), lorsqu’elles sont appliquées aux ions chlore

au ½ ½ ½, doit reproduire toutes les positions des de l’ion chlore. Le réseau de

Bravais de NaCl est, par conséquent, cubique à faces centrées. Les positions des ions,
entre parenthèses, peuvent être écrites sous la forme résumée suivante :

4 Na+ en 0 0 0 + translations à faces - centrées

4 Cl- en ½ ½ ½ + translations à faces - centrées

Chaque atome est entouré par six atomes de l’autre espèce. Dans la structure NaCl, les
rangées ioniques <100> sont alternées (+ - + - +…..), alors que les rangées <110> sont
alternativement positives et négatives.

a b

d
c

Figure 1.29bis : Structure CFC de type B1.

50
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

Il faut noter que dans cette structure, comme pour les autres, l’opération de
symétrie de tout élément de la maille doit faire coïncider les atomes ou ions similaires.
En effet, la rotation de 90° autour de l’axe [010] d’ordre 4 fait coïncider l’ion chlore en 0
1 ½ avec l’ion chlore en ½ 1 1, et l’ion sodium en 0 1 1 avec l’ion sodium en 1 1 1, etc.

1.7.2 Structure cubique centrée (CC)


La structure cubique centrée est obtenue par un empilement non compacte de
3
4  a 3  1
sphères dures. En effet, le degré de remplissage est de : 2.   .  0,68 . La
3  4  a 3
maille de la structure cubique centrée comporte deux atomes dont un aux sommets du

cube et un au centre, soit : n  8(1 8)  1  2 . Les positions des deux atomes sont : (0,

0, 0) et (½, ½, ½). Cette structure est caractérisée par une coordinence, ou nombre
d’atomes premiers plus proches voisins, égale à 14. Les huit premiers proches voisins

sont situés sur les arêtes du cube à la distance a 3 2 (diagonale du cube) et les six

seconds proches voisins sont situés à la distance a (centre du cube voisin). Le rapport

de ces deux distances qui est de 2 3 est plus faible que dans une structure
compacte.
Les plans les plus denses sont, par ordre de densité décroissante, les plans

110, (équidistance a 2 2 ), les plans 100 (faces du cube, équidistance a 2 ) et les

plans 111 (équidistance a 3 6 ). Les rangées les plus denses sont les rangées <111>

ou diagonales du cube (Figure 1.30).


Il ne faut pas confondre la structure cubique centrée où les deux atomes situés
au centre du cube et sur les huits sommets sont de même nature tel est le cas des
éléments purs (fer, Fe, chrome, Cr, sodium, Na, césium, Cs), avec la structure cubique
centrée où les deux atomes sont différents, par exemple, le chlorure de césium CsCl
(Figure 1.31). Cette structure dont la maille élémentaire est cubique simple (Figure
1.31a), consiste en huit atomes de Cs aux sommets du cube et le large atome de Cl en
son centre. Ainsi, la base du réseau cubique simple comporte un ion Cs+ en 000 et un
ion Cl- en ½ ½ ½ (Figure 1.31b).. Chaque atome est le centre d’un cube d’atomes de
l’espèce opposée et le nombre de coordination est donc huit. Comme les 8 atomes des

51
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sommets sont partagés par 8 mailles élémentaires, il y a donc en moyenne une seule
molécule CsCl par maille. De ce fait, la translation centrée est supprimée en partant de
la structure cubique centrée du Cs à la maille primitive cubique simple du CsCl. Il est,
ainsi, plus facile de confirmer qu’aucun des éléments de symétrie n’a été supprimé,
cependant, le groupe d’espace du composé CsCl est Pm3m alors que celui du Cs est
Im3m. La structure CsCl est formée par deux réseaux cubiques simples (Figure 1.31c)
dont le second est décalé de ½ [111] par rapport au premier. Cette structure ordonnée
est dite aussi structure de type B2.

[001]
[111]

a 3
2

[110]
ri

a 2

Figure 1.30 : Représentation du plan dense [1 1 0] et de la direction dense [111].

a
b c

Figure 1.31 : Structure cubique centré type B2 (a). Représentation du motif et du réseau (b)
et des deux réseaux cubiques simples(c).

52
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1.7.3 Structure hexagonale compacte (HCP)

Contrairement à la structure cubique faces centrées, où la position de la


première boule C est décalée par rapport à celle de A, le troisième plan de la structure
hexagonale compacte est disposé à la verticale du premier plan A. L’empilement
compact ainsi formé est dit empilement ABABAB… La séquence ABA engendre des
prismes hexagonaux (Figure 1.32) qui constituent les mailles simples de cette
structure.

1. Chaque maille de côté a et de hauteur c contient 6 atomes. La maille élémentaire


de la structure hexagonale est un prisme droit à base losange mais on considère
plus souvent le prisme droit à base hexagonale de volume triple du précédent
(Figure 1.33). La maille élémentaire comprend deux côtés égaux a = b formant
  
un angle de 120°. L’axe c est perpendiculaire au plan formé par a et b . Les
deux atomes de la base ont pour coordonnées : 000 et 2/3 1/3 2/3.

2. La coordinence est égale à 12, c’est-à-dire chaque atome a six atomes proches
voisins situés à la distance a dans le plan de base et six atomes proches voisins
situés hors du plan de base à la distance d telle que :
2
 c   2 a 3 
2

d 2      . (1.27)
 2   3 2 

3. Le rapport c/a est égal à 4 3 3 2  1,63 . Les atomes n’étant cependant pas des

boules dures et la contrainte de la symétrie cubique n’existant pas, le rapport


c/a est rarement égal à 1,63. Le rapport c/a peut être supérieur ou inférieur à
1,63 si le prisme est allongé ou écrasé, respectivement. Il faut toutefois noter que
le changement du rapport c/a n’altère en aucun cas les éléments de symétrie de
la structure hexagonale. Les côtés c et a sont montrés sur la Figure 1.34.

53
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A A

A A A

A
A
B

B B

A A
B
A A
B B A

A A

Figure 1.32 : Empilement hexagonal compacte ABABAB…

Figure 1.33 : Structure hexagonale compacte (a). Représentation de la maille élémentaire (b), du
réseau et du motif (c).

54
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Figure 1.34 : Relation entre c et a dans la structure HCP.

A A CFC A A
C HCP
B B B B
A A
C C A A
A A B
B

A A
A A

Empilement ABCABC Empilement ABABAB

Figure 1.35 : Comparaison des empilements compactes CFC et HCP.

4. Les plans denses sont les plans de base (0001). Il existe trois directions denses de

type [1120] dans chaque plan dense. Il est à remarquer que dans la structure
hexagonale, on utilise les indices de Miller du type h, k, -(h+k), l.
5. Le degré de remplissage est le même que celui de la structure cubique faces
centrées, soit 0,74. Les structures HCP et CFC sont beaucoup plus voisines. En
effet, l’arrangement des atomes dans les plans compacts 111 et 0001 est
identique. La seule différence réside dans la succession des plans compacts
comme la montre la Figure 1.35. Le plan C de la structure CFC est décalé par

55
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rapport au plan A, alors que pour l’empilement HCP, le troisième plan est situé
à la verticale de A. Par conséquent, les deux structures peuvent être très
simplement décrites comme un empilement de plans compacts.

1.7.4 Structure diamant

C’est une structure cubique face centrées dans laquelle les quatre sites

tétraédriques (parmi les huit) de coordonnées (¼, ¼, ¼), (¾, ¾, ¼), (¾, ¼, ¾), (¼,

¾, ¾) sont occupés (Figure 1.36a). Le réseau diamant consiste en deux réseaux CFC
décalés d’un vecteur de (¼, ¼, ¼) l’un par rapport à l’autre (Figure 1.36b).

L’empilement est de type Aa Bb Cc Aa…, et les plans denses a, b et c se trouvant à la


verticale de A, B et C, respectivement.

0 0
1
2
3 1
4 0
4

1 1
2 2
1 3
4 4

0
1 0
2
Figure 1.36a : Projection sur une face des positions atomiques dans la maille cubique du diamant.
Les positions 0 et ½ sont sur le réseau CFC ; les positions ¼ et ¾ sont sur un réseau
identique déplacé par rapport au premier.

Chaque boule de rayon a 3 8 a quatre boules proches voisines distantes de

a 3 4 , qui forment un tétraèdre régulier, et douze secondes plus proches voisines.


Le réseau diamant est relativement vide, donc l’empilement n’est pas compact et le

56
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4 a 3 3 1  3
degré de remplissage qui est égal à 8.  .( ). 3  0,34 , est très faible. Il
3 8 a 16
représente 46% environ du degré de remplissage d’une structure compacte. Le
caractère directionnel de la liaison covalente ne conduit pas à un remplissage maximal
de l’espace. Les éléments et composés possèdent souvent des structures semblables, tel
est le cas des structures diamant et la forme zinc blende de ZnS qui sont cubiques à
faces centrées (Figure 1.37). La structure diamant a huit atomes par maille élémentaire
dont les positions sont :

0 0 0 + translations à faces - centrées


¼ ¼ ¼ + translations à faces - centrées

Figure 1.36b: Structure de la maille unitaire du réseau cubique diamant montrant les deux réseaux
CFC imbriqués.

Les positions des atomes dans le zinc blende sont identiques à celle de la structure
diamant, cependant la première position est, maintenant, occupée par un seul type
d’atome (S) et l’autre par un l’autre type (Zn). Elle peut être décrite par une structure
CFC des atomes du S dans laquelle la moitié des sites tétraédriques sont remplis par
les atomes Zn. Le nombre des distances inter-atomiques peut être calculé pour
n'importe quel matériaux de structure zinc blende en utilisant le paramètre cristallin

(a) : Zn-S = a 3 4  0,422a et Zn-Zn = S-S = a / 2  0,707a

57
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C S Zn
c
c

A B

a b a b

Diamant Zinc blende

ZnS
Figure 1.37 : Les structures de diamant (commune au Si, Ge,…) et la forme zinc blende de ZnS
(commune à HgS, AlSb, CuI, BeSe,...). Les atomes de Zn sont montrés en vert
(petits) et les atomes de soufre en rouge (grands). Les pointillés montrent la maille
élémentaire.

Le diamant et le cuivre ont des structures différentes bien qu’elles soient basées
toutes les deux sur un réseau de Bravais cubique à faces centrées. Pour les différencier,
on utilise souvent les termes cubique diamant et cubique faces centrées. Les plus
importants semiconducteurs industriels, silicium et germanium, ont la structure
cubique diamant. Au lieu de se référer aux structures par les noms telle que la
structure NaCl, par exemple, on peut utiliser les désignations introduites dans

58
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

Strukturbericht. Ces dernières consistent en une lettre majuscule suivie d’un nombre.
La lettre A indique un élément, B un composé AB, C un composé AB2, etc. Ainsi, la
structure du cuivre est appelée A1, celle du Fe A2, celle du zinc A3, celle du diamond
A4, celle de NaCl B1 etc. La liste complète est donnée par Pearson.
Quelques cristaux complexes peuvent être construits sur un réseau cubique. Par
exemple, les ferrites qui sont magnétiques et utilisées comme cœurs de mémoire des
microordinateurs ont la formule MO.Fe2O3, où M est un ion de métal divalent (M =
Mn, Ni, Fe, Co, etc). Leur structure est relative à celle de la spinelle minérale. Le réseau
de Bravais des ferrites est cubique à faces centrées et la maille élémentaire contient
huit molécules ou un total de 8 x 7 = 56 ions. Il y a par conséquent, 56/4 ou 14 ions
associés avec chaque point du réseau. Le nombre d’atomes par maille unitaire dans
n’importe quel cristal est partiellement dépendant de son réseau de Bravais. Par
exemple, le nombre des atomes par maille élémentaire dans un cristal basé sur un
réseau cubique centré doit être un multiple de 2, puisque il doit y avoir , pour
n’importe quel atome dans la maille, un atome correspondant de même type à une
translation de ½ ½ ½ à partir du premier.

1.8 Taille des atomes et coordinations


Lorsque deux ou plusieurs atomes de nature différente s’unissent pour former
un composé chimique, une phase intermédiare ou une solution solide, le type de
structure formée est dépendant, en partie, des tailles relatives des atomes impliqués.
La densité des électrons décroît graduellement à la surface de l’atome et il y a une
petite mais une probabilité finie de trouver un électron à des distances relativement
grandes du noyau. Le cristal est considéré comme un ensemble de sphères rigides en
contact. Par conséquent, la taille d’un atome est donnée par la distance entre les
centres des atomes voisins. Cette distance peut être calculée à partir des paramètres
cristallins. Par exemple, le paramètre cristallin du -Fe est égal à 2,866 Å et dans un
réseau cubique centré les atomes sont en contact uniquement le long des diagonales
du cube. Le diamètre d’un atome de fer est donc égal à la moitié de la longueur de la

diagonale du cube soit ( 3 / 2)a  2,48 Å. Les formules suivantes donnent les

équidistances dans les structures les plus familiaires :

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- Cubique centré = ( 3 / 2)a

- Cubique à faces centrées = ( 2 / 2)a

- Hexagonal compact = a (entre les atomes dans le plan de base)

= a2 3  c2 4
(entre l’atome dans le plan de base et les atomes en dessous ou au dessus)
En première approximation, la taille d’un atome est constante. En d’autres
termes, un atome de fer a presque la même taille dans un fer pur, une phase
intermédiare ou une solution solide. Ceci est un fait très pratique dont il faut se
souvenir lors de l’investigation d’une structure cristalline inconnue, ce qui permet de
prédir approximativement la largeur totale nécessaire dans la structure proposée pour
accomoder un atome donné. Plus précisément, il est connu que la taille d’un atome a
une légère dépendance avec son nombre de coordination, qui n’est autre que le
nombre d’atomes proches voisins d’un atome donné et qui dépend de la structure
cristalline. Dans les structures cubique à faces centrées ou hexagonale compacte,
cubique centrée et cubique diamant, les nombres de coordination d’un atome sont 12,
8 et 4, respectivement. Plus le nombre de coordination est petit, plus le volume occupé
par un atome donné est petit et la proprotion de contraction approximative qui
s’exprime avec la diminution du nombre de coordination est donnée par :

Changement de coordination Taille de contraction (%)


12  8 3
12  6 4
12  4 12
Ceci signifgie que le diamètre d’un atome de fer est plus grand si le fer est dissous
dans du cuivre cubique à faces centrées que s’il est dans un Fe- de structure cubique
centrée ou dissous dans du vanadium cubique centré. S’il est dissous dans le cuivre,
son diamètre pourrait être approximativement de l’ordre de 2,48/0,97 ou 2,56 Å.
La taille d’un atome dans un cristal dépend également de sa liaison si elle est
ionique, covalente, métallique ou van der Waals, et de son état d’ionisation. Plus les
atomes sont retirés d’un atome naturel, plus il devient petit tel est le cas du fer dont

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les atomes et ions Fe, Fe++, Fe+++ ont des diamètres de 2,48, 1,66 et 1,34 Å,
respectivement.
L’arrangement spatial des atomes autour d’un point donné est souvent décrit
par des termes comme octaédrique ou tétraédrique. Dans la structure NaCl (Figure
1.29), par exemple, on dit que l’ion central Cl- au ½ ½ ½ est entouré octaédralement
par les ions Na+ car les six ions Na+, dans les positions faces centrées, sont situés au
sommet d’un octaèdre, un solide limité par huit faces triangulaires. Dans la structure
zinc blende (Figure 1.37), la position vide marquée A est entouré de façon octaédrique
par les atomes de soufre dont quatre seulement sont montrés dans la maille. Ce
groupe d’atomes est montré séparément sur la Figure 1.38. Dans la même structure,
l’atome Zn au 3/4 3/4 1/4, marqué par B est entouré par quatre atomes de soufre aux
sommets d’un tétraèdre, un solide limité par quatre faces triangulaires (Figure 1.38).
En effet, les quatre atomes de Zn dans la maille élémentaire ont des voisinages S
tétraédriques. Le trou en A possède des voisinages octaédrique (S) et tétraédrique
(Zn).

Zn
A

Figure 1.38 : Portion de la structure zinc blende. Le trou en A a des entourages


octaédriques. L’atome de Zn en B a des entourages tétraédriques.

61
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1.9 Positions atomiques


La structure d'un cristal est définie par rapport à une maille élémentaire.
Comme le cristal entier consiste en une répétition de mailles élémentaires, cette
définition est suffisante pour représenter le cristal entier. À l'intérieur d'une maille
élémentaire, l'arrangement atomique est exprimé à l'aide de coordonnées. Les deux
systèmes de coordonnées qui sont généralement utilisés peuvent causer des
confusions. Les deux systèmes utilisent un coin de la maille comme origine. Le
premier, moins fréquemment utilisé est celui des coordonnées cartésiennes (X, Y, Z).
Ceux-ci ont souvent comme unité l'Angström et sont relatifs à la distance dans chaque
direction entre l'origine de la maille et l'atome. Il est plus simple de calculer les
distances inter-atomiques. Cependant, la nature répétée du cristal ne peut être
exprimée facilement en utilisant de telles coordonnées. On considère par exemple une
maille cubique de dimension 3,52 Å qui contient un atome de coordonnées (1,5, 2,1,
2,4). Cet atome est distant de 1,5 Å de l'origine dans la direction des X (qui coïncide
avec l'axe a de la maille), 2,1 Å dans la direction des y (qui coïncide avec l'axe b de la
maille) et 2,4 Å dans la direction des z (qui coïncide avec l'axe c de la maille). Il y aura
un atome équivalent dans l'unité suivante le long de la direction des X qui aura
comme coordonnées (1,5 + 3,52, 2,1, 2,.4) ou (5,02, 2,1, 2,4). C'est un calcul simple car la
maille a une très haute symétrie et les axes a, b et c coïncident avec les axes cartésiens
X, Y et Z. Toutefois, pour des mailles de faible symétrie telles que les structures
triclinique ou monoclinique dans lesquelles les axes de la maille ne sont pas
orthogonaux mutuellement, il est difficile d'exprimer la nature répétitive du cristal.
Par conséquent, les coordonnées atomiques sont souvent exprimées en termes de
fraction de coordonnées (x, y, z). Ce système de coordonnées coïncident avec les axes
de la maille (a, b, c) et sont relatifs à la position de l'atome en terme de fraction le long
de chaque axe. Considérons l'atome de la maille cubique discutée au-dessus. L'atome
est distant de 1,5 Å de l'origine dans la direction a. Comme l'axe a est de 3,52 Å de
long, l'atome est à une distance de (1,5/3,52) ou 0,43 de l'origine. De même, il est à
(2,1/3,52) ou 0,60 de l'axe b et (2,4/3,5) ou 0,68 de l'axe c. Les coordonnées
fractionnaires de cet atome sont par conséquent, (0,43, 0,60 0,68). Les coordonnées de
l'atome équivalent dans la cellule suivante le long de la direction a, cependant, sont

62
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

faciles à calculer car cet atome est simplement 1 maille loin dans a. Ainsi, tout ce qu'on
a à faire est d'ajouter 1 à la coordonnée x soit (1,43, 0,60 0,68). Ces transformations
peuvent être effectuées sans tenir compte de la forme de la maille élémentaire. Ainsi,
les coordonnées fractionnaires sont utilisées pour maintenir et manipuler l'information
du cristal.

1.10 Forme du cristal


La forme du cristal est une caractéristique secondaire car elle dépend de
l’arrangement interne des atomes. Parfois, la forme extérieure du cristal est plutôt liée
à son plus petit volume, la maille élémentaire, comme pour les petits grains cubiques
du sel de table ordinaire (NaCl a un réseau cubique) ou le prisme à six faces des
cristaux de quartz naturels (réseau hexagonal). Dans plusieurs autres cas, cependant,
le cristal et sa maille élémentaire ont presque différentes formes ; l’or, par exemple,
possède un réseau cubique alors que les cristaux d’or naturels ont une forme
octaédrique, limitée par huit plans de la forme {111}.
Les plans de bas indices ont la plus grande densité de points de réseau, et c’est
une loi de la croissance cristalline tel que ces plans se développent aux dépens des
plans avec des indices élevés et peu de points du réseau. Pour le métallurgiste,
toutefois, les cristaux avec des faces bien développées sanot dans la catégorie des
choses entendues mais rarement vues. Elles se produisent occasionnellement sur les
surfaces libres de fusion, dans quelques électrodépositions, ou sous d’autres
conditions en l’absence de contraintes externes. Les formes des grains dans une masse
polycristalline d’un métal sont le résultat de plusieurs types de forces, chacune d’elles
est suffisamment forte pour contrecarrer la tendance naturelle de chaque grain de
croître avec des faces plates bien développées. Le résultat est un grain de forme
presque polygonale avec aucun aspect évident de cristallinité.

1.11 La projection stéréographique


Par definition, la projection sphérique est l’ensemble des points obtenus sur une
surface à partir d’un ensemble de points de l’espace lorsqu’ils sont aperçus d’un
certain point fixe de cet espace. Dans le cas des cristaux, la projection limite leur

63
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efficacité dans l’étude du comportement cristallin et donc des propriétés


cristallographiques. Ces dernières sont utilisées pour la représentation de la symétrie
des formes externes et de la structure des cristaux, de l’anisotropie et de la symétrie de
leurs propriétés.
Les tracés des cristaux faits en perspective ou sous forme de plan et élévation,
alors qu’ils ont leurs utilisations, ne sont pas souhaitables pour la révélation de la
relation entre les plans du réseau et les directions. Mais fréquemment, on est plus
intéressé par cette relation angulaire que par d’autres aspects du cristal, et on a besoin
d’un certain type de tracé sur lequel les angles entre les plans peuvent être mesurés
précisément et qui permettent une solution graphique des problèmes impliquant des
angles. La projection cristallographique répend à ce besoin.
L’orientation de n’importe quel plan dans le cristal peut être bien représentée
par les inclinaisons de la normale à ce plan relativement à quelques plans de référence
comme par l’inclinaison du plan lui même. Tous les plans du cristal peuvent être,
ainsi, représentés par un ensemble de plans normaux dégagés à partir d’un certain
point à l’intérieur du cristal. Si une sphère de référence est décrite autour de ce point,
l’intersection des plans normaux avec la surface de la sphère dans un ensemble de
points dits pôles. Cette procédure est illustrée dans la Figure 1.39 qui est limitée aux
plans {100} d’un cristal cubique. Le pôle d’un plan représente, par sa position sur la
sphère, l’orientation du plan.

1 00

00 1

010 010

001

100

Figure 1.39 : Les pôles {100} d’un cristal cubique.

64
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

Un plan peut être représenté aussi par le tracé du plan étendu sur la surface de
la sphère comme le montre la Figure 1.40, où le tracé ABCDA représente le plan de
pôle P1. Ce tracé est le grand cercle de diamètre maximum, si le plan passe à travers le
centre de la sphère. Le plan qui ne passe pas par le centre doit couper la sphère en un
petit cercle.

K
P1
P2

L 

A B

C

D

Figure 1.40 : Angle entre deux plans.

L’angle  entre deux plans n’est autre que l’angle entre leurs grands cercles ou
l’angle entre leurs normales (Figure 1.40). Mais cet angle, en degrés, peut aussi être
mesuré sur la surface de la sphère le long du grand cercle KLMNK reliant les pôles P 1
et P2 des deux plans, si ce cercle a été divisé en 360 parts égales. La mesure d’un angle
a été ainsi transférée des plans eux mêmes à la surface de la sphère de référence. Cette
mesure peut être faite sur une projection stéréographique si, et seulement si, les pôles
projetés se trouvent sur le grand cercle.
La projection stéréographique équiangulaire est préférée en cristallographie car
elle préserve fidèlement les relations angulaires en dépi des aires distordues. Cette
projection consiste à placer un plan de la projection normal à l’extrémité de n’importe
quel diamètre choisi sur la sphère. L’autre extrémité du diamètre est utilisé comme
point de la projection. Le plan de projection est normal au diamètre AB et la projection
est faite à partir du point B. Si un plan a son pôle en P, alors la projection

65
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

stéréographique de P est P’. Elle est obtenue en traçant la ligne BP et en l’étendant


jusqu’à ce qu’elle rencontre le plan de projection (Figure 1.41).

P
P

A B
C

Figure 1.41 : La projection stéréographique.

1. le plan C est représenté par sa normale CP ;


2. la normale CP est représentée par son pôle P, qui est l’intersection avec la
sphère de référence ;
3. le pôle P est représenté par sa projection stéréographique P’. Le point projeté
P’comme pôle du plan C est le plan C lui même.

1.11.1 Projection polaire


Comme dans la projection stéréographique le point de perspective est placé
directement sur la sphère de référence, la projection stéréographique polaire apparaît
comme une vue en perspective d’un globe transparent vu le long de l’axe nord-sud.
Les méridiens apparaissent comme des lignes droites radiales (Figure 1.42), alors que
les parallèles forment des cercles dont les rayons peuvent être déterminés à l’aide de la
Figure 1.42. L’angle AOB’ mesure la coaltitude alors l’angle sous-tendu par l’arc AB’
au point de perspective est, selon la géométrie élémentaire, égal à la moitié de la
coaltitude. Le rayon du cercle projeté, si le rayon de la sphère de référence OA = 1, est
alors donné par :
r = AB = 2 tan (/2) (1.28)

66
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

Il faut noter que la valeur maximale de la coaltitude peut être 90°, alors la valeur
maximale du rayon de la projection du cercle équatorial est le double du rayon de la
sphère de référence.

Point de perspective

Sphère de référence
de rayon unité.
/2


B’
Plan de projection
A B
r = 2 tan /2

Figure 1.42 : La projection polaire.

1.11.2 Projection méridienne


Il est possible de construire la projection stéréographique en plaçant le point de
perspective sur l’équateur en procédant comme pour la Figure 1.42. Une procédure
beaucoup plus directe, cependant, est d’utiliser les deux propriétés de toutes les
projections stéréographiques :
1. tous les angles de la sphère de référence apparaissent comme de vrais angles
dans la projection.
2. tous les cercles sur la sphère apparaissent comme de vrais cercles (ne changent
pas) dans la projection.

1.11.3 Propriétés des projections


La preuve que tous les angles sur la sphère de référence apparaissent comme de
vrais angles dans la projection est donnée dans la Figure 1.42. Il a été montré qu’un
angle  sur la sphère est projeté comme un angle /2 (mesuré au point de perspective)

67
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

sur la projection stéréographique. Les vrais angles entre deux pôles sur une sphère
peuvent aussi être mesurés seulement le long d’un grand cercle passant à travers les
deux pôles. Il est évident que dans le réseau stéréographique (Figure 1.43), les grands
cercles sont tous les méridiens plus l’équateur. Tous les cercles sur une sphère sont
formés par des plans passant à travers la sphère. Si les plans qui croisent la sphère
passent à travers son centre, ils la coupent en de grands cercles. Cependant, tous les
plans qui ne passent pas par le centre de la sphère, la coupent en petits cercles (Figure
1.43).

Figure 1.43: Le réseau stéréographique.

L’intérêt de la projection stéréographique vient de ses propriétés qui sont : (i) la


conservation des angles et en particulier de la tangente. Si deux demi-droites sont
tangentes en un même point, alors leurs images par la projection stéréographique sont
deux demi-droite qui déterminent un angle de même mesure. En revanche une
projection stéréographique ne conserve ni les rapports des aires, ni les rapports de
distances ; (ii) l’image d’un cercle de la sphère de projectiction ne passant pas par le
pôle S est un cercle sur le plan ; et (iii) l’image d’un cercle de la sphère passant par le
pôle S est une droite sur le plan P.

68
Prof. Safia Alleg, Eléments de cristallographie

1.11.3.1 Projections standards


Les angles entre tous les plans possibles dans un système cubique sont fixés par
symétrie. Il est donc possible de préparer les projections stéréographiques pour les
cristaux cubiques ayant des orientations relatives connues par rapport au point de
perspective, et de telles projections standards sont alors les mêmes pour tous les
cristaux cubiques d’orientation similaire. Pour construire une telle projection standard,
il est nécessaire de connaître les angles entre les différents plans (h1k1l1) et (h2k2l2). Il
est pratique de projeter uniquement les pôles positionnés sur une hémisphère. La
préparation de la projection standard peut être simplifiée en utilisant le fait que les
pôles des plans qui vont à la même zone doivent être positionnés sur le même grand
cerle.

1.11.4 Les types de projections


En projetant une sphère sur un plan, la première décision à prendre est
comment entourer la sphère par des surfaces souhaitables. Les projections peuvent
avoir diverses propriétés :
(i) projection équivalente qui conserve localement les surfaces ;
(ii) projection conforme qui conserve localement les angles, donc les formes ;
(iii) projection aphylactique qui n’est ni équivalente ni conforme, mais peut être
équidistante. Elle conserve les distances sur les méridiens.

La projection d’une sphère sur un plan passe généralement par la


représentation de la totalité ou une partie de l’ellipsoïde sur une surface développable,
c’est-à-dire une surface qui peut être étalée sans déformation sur un plan. Les trois
formes mathématiques courantes, à savoir le plan, le cylindre et le cône, donnent lieu à
trois types principaux de projections : cylindrique, conique et azimutale (Figure 1.44).
1. La projection cylindrique, dans laquelle la surface de projection entoure le
globe sous forme d’un cylindre tangent à la sphère en l’équateur. Le seul
avantage de cette projection est que les parallèles et les méridiens se projettent
selon des lignes perpendiculaires mutuellement (Figure 1.44a).

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2. La projection conique, dans laquelle la surface de projection forme un cône


entourant le globe et tangent au cercle latitude sélectionné. Les méridiens
apparaissent comme des lignes droites émanent du vertex du cône, alors que les
parallèles apparaissent comme des cercles concentriques autour du vertex. Il
faut noter que seules les parallèles sélectionnées au point de la tangente
apparaissent dans sa vraie longueur (Figure 1.44b).

(a) (b)
Figure 1.44: Les projections cylindrique (a) et conique (b).

3. La projection azimutale, dans laquelle la surface de projection est un plan


tangent en un point au globe. L’apparition des méridiens et parallèles est
déterminée par le placement du point de la tangente et du point de la
perspective, ou point de perspective, le long de la normale au plan de projection
(Figure 1.45). Selon la position du plan tangent, la projection azimutale est dite :
(i) projection polaire (plan tangent à un pôle) ;
(ii) projection équatoriale (plan tangent en un point de l’équateur);
(iii) projection oblique (plan tangent en un autre point).
Comme le plan de projection est tangent à la sphère de référence dans la
projection azimutale, il doit être perpendiculaire au diamètre de la sphère. Ainsi, le

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point de perspective doit être placé quelque part le long de cette ligne. Il existe trois
types de projections azimutales qui se différencient par la position du point de
perspective ou de la tangente au plan de projection avec la sphère utilisé pour la
projection. Il s’agit des projections stéréographique, gnomonique et orthographique.
1. Projection orthographique : le point de perspective est placé à une distance
infinie (Figure 1.46). Les surfaces et formes sont déformées, mais les distances
sont préservées sur des lignes parallèles. Les lignes de vue sont alors
perpendiculaires au plan de la projection. L’encombrement des portions
externes de la projection orthographique limitent son utilisation en
cristallographie.

Figure 1.45 : La projection azimutale.

30°
60°

90°

0° 30° 60° 90°


Figure 1.46 : La projection orthographique.

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2. Projection stéréographique : le point de perspective est placé sur la surface de la


sphère à l’opposé du plan de projection (Figure 1.47). Le plan de projection qui
sépare les deux hémisphères nord et sud de la sphère, est appelé plan
équatorial. Les lignes de perspective se séparent à partir de ce point et la moitié
de la sphère peut être plus ou moins vue convenablement. La projection en
perspective qui garde les relations angulaires sans distorsions est généralement
la plus utilisée en cristallographie. C’est le cas de la projection stéréographique.
La Figure 1.48 montre un exemple de la projection stéréographique de pôle
d’un réseau cristallin de diamant selon l’axe [111] qui démontre une symétrie le
long de la diagonale d’espace du cube élémentaire.


30°
60°
90°

0° 30° 60° 90°

Figure 1.47 : La projection stéréographique.

3. Projection centrale ou gnomonique : le point de perspective est placé au centre


de la sphère (Figure 1.49). C’est la seule projection dans laquelle aucune
utilisation directe de la sphère de référence ne peut être faite, mais seulement
une portion d’elle apparaît sur le plan. La projection gnomonique doit être
limitée à quelques portions incomplètes de la sphère de référence par des tailles
finies du plan de projection. Cette projection a la vertu que tous les grands
cercles apparaissent comme des lignes droites.

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Figure 1.48 : La projection stéréographique de la figure de pôles d’un réseau cristallin


de diamant selon l’axe [111].

30°
60°

90°

30° 60° 90°

Figure 1.49 : La projection gnomonique.

4. Projection extérieure (erreur minimale de Clarke) : le point de perspective est


placé à l’extérieur de la sphère (Figure 1.50). Il peut être montré que pour le
minimum de distorsion des portions sélectionnées de la sphère de référence, le
point de perspective doit être déplacé d’une distance de l’ordre de 1,4 à 1,7 de la
valeur du diamètre par rapport au plan. La présence de distorsions dans la
projection extérieure la rendent inutile en cristallographie.

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30°
60°

90°

0° 30° 60° 90°

Figure 1.50 : La projection d’erreur minimale de Clarke.

Bibliographie
1. B. D. Cullity, "Elements of X-ray diffraction", Addison-Wesley Publishing
Company Inc. 2nd Edition (1978).
2. Charles Kittel, "Introduction to Solid State Physics”, 8th Edition, John Wiley & Sons,
New York, 2005.
3. Wilkipedia, http://fr.wikipedia.org
4. International Tables for X-ray Crystallography. Vol. IV; Kynoch Press Birmingham,
UK (1974).
5. International Tables for X-ray Crystallography. Vol. A, Chapter 1.1 (2006).

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EXERCICES

Exercice 1
Structure Cristalline: CFC et CS.
1. Représenter une maille. Quelle est sa multiplicité ?
2. Quelles sont les sphères en contact ? En déduire la relation entre le paramètre de
maille a et le rayon des sphères R.
3. Quelle est la compacité de cette structure ?
4. Calculer a et R pour le cuivre et le polonium.
Cuivre (densité: 8,78 et masse molaire = 63,54 g/mol).
Polonium (densité: 9,19 et masse molaire= 210 g/mol).

Solution
 Cuivre : CFC
1. Multiplicité : N = 4

2. Sphères en contact sur les faces : a 2  4R


3. Compacité : 74%
4. a = 3,63 10-10 m; R = 1,28 Angström.

CFC CS CC
 Polonium : CS
1. Multiplicité : N = 1
2. Sphères en contact sur les arêtes du cube, donc a = 2R
3. Compacité : 52%
4. a = 3,36 10-10 m; R = 1,68 Angström.

Exercice 2
La structure cristalline du titane pour T >1155 K est cubique centré.
1. Représenter une maille. Quelle est sa multiplicité ?
2. Quelles sont les sphères en contact ? En déduire la relation entre le paramètre de

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maille a et le rayon des sphères R.


3. Quelle est la compacité de cette structure ?
4. Sachant que la densité du Titane est 4,5 et que M(Ti) = 47,8 g/mol, calculer la
masse volumique du Ti.
5. Préciser les valeurs de a et R.

Solution
Titane pour T>1155K : CC
1. Multiplicité : N = 2

2. Sphères en contact sur la grande diagonale, donc a 3  4R


3. Compacité : 68%
4. Ti = 4,5 103 kg/m3
5. a = 3,28 10-10 m; R = 1,42 Angström

Exercice 3
L’iridium a une structure CFC. Sa masse volumique est de 22,4 g.cm-3, sa masse
molaire est de 192,2 g/mol. Calculer le rayon de l’atome d’iridium assimilé à une
sphère dure indéformable.
Solution : R = 1,36 Angström

Exercice 4
Le fer α cristallise dans une structure CC. Sa densité est de 7,93, et sa masse molaire est
de 55,8 g/mol. Calculer le rayon de l’atome de fer assimilé à une sphère dure
indéformable.
Solution : R = 124 pm

Exercice 5
La maille du Chlorure de Sodium NaCl est constituée de deux mailles CFC imbriquées
(une pour le Na, l’autre de Cl). La densité est de 2,16.Que vaut l’arête du cube ? On
donne M(Na)=23 g/mol et M(Cl)=35,5 g/mol.
Solution : a = 565 pm

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Exercice 6
L’alliage CuxAuy est décrit par la maille suivante : les atomes de cuivre se situent aux
sommets d’un parallélépipède rectangle et au centre de deux des faces opposées et les
atomes d’Or sont au centre des autres faces.
1. Quelle est la formule de cet alliage ?
2. Exprimer la fraction massique de l’or en carat. 1 carat = 1/24è de la masse totale,
M(Cu) = 63.6 g.mol-1 et M(Au) = 197 g.mol-1.
3. Quelle est la masse volumique et la densité de cet alliage sachant que les arêtes de la
maille valent a = b = 360 pm et c= 390 pm.

Exercice 7
Dans le borure de zirconium, les atomes sont organisés suivant une alternance de
plans compacts d’atomes de zirconium où la figure de base est un triangle équilatéral
(Fig. 1) et de plans d’atomes de bore où les atomes en contact avec trois autres atomes
forment des hexagones réguliers (Fig. 2). Les atomes sont assimilés à des sphères dures
indéformables. Les rayons des atomes de zirconium et de bore que l’on notera RZr et
RB permettent l’empilement représenté figure 3 où chaque atome de bore se trouve au
contact de trois atomes de Zirconium du plan inférieur et trois atome de Zr du plan
supérieur, et tangent à trois atomes de Bore de son plan.

Fig. 1 Fig. 2 Fig. 3

On donne M(Zr) = 91,2 g.mol-1 et M(B) = 10,8 g.mol-1


1. Représenter la maille de borure de Zr (base = losange de côté a, hauteur = c)
2. Déterminer la formule du borure de zirconium.
3. Quelle est la relation qui existe entre RZr et RB ? En déduire une relation entre a et c.

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4. La masse volumique de ce solide vaut ρ = 5,6.103kg.mol-1, calculer la valeur de a.


5. Déterminer la compacité de cette structure.

Exercice 8
Le lithium a une structure cubique centrée à température ambiante. Le paramètre de
maille est a = 350 pm.
1. Calculer la masse volumique du lithium.
2. Déterminer la masse d’aluminium qu’il conviendrait de remplacer par du lithium
dans un alliage constituant la coque d’un avion pour permettre, à volume constant,
le transport d’un voyageur supplémentaire et de ses bagages, soit 100 kg au total.
Données : ρAl = 2700 kg.m-3; masse molaire du lithium = 6,94 g.mol-1.

Exercice 9
1. Vérifier que dans un environnement compact ABABAB….. tous les atomes ont des
environnements identiques dans les plans denses et comparer ces environnements
dans les plans différents. En déduire la maille primitive construite sur les 3

translations a b c . Calculer le rapport c /a.
2. Indiquer les coordonnées, rapportées à la base de réseau (a,b,c ), des centres des 12
atomes entourant l’atome pris comme ‘’origine ‘’de la maille. Indiquer le motif.
3. Calculer la compacité (rapport entre le volume occupé par les atomes dans la maille
et le volume offert par cette maille)
Quelques exemples : c / a
Be (Béryllium) 1,567
Mg (Magnésium) 1,623
Ti (Titane ) 1,588
Zn (Zinc) 1,856
Zr (Zirconium) 1,592

Exercice 10
1. Vérifier que dans un environnement compact A,B,C,A,B,C, tous les atomes ont des
environnements identiques dans les plans denses et comparer ces environnements

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dans les plans différents. En déduire la maille primitive construite sur les 3

translations a b c . Indiquer le motif.
2. Calculer la compacité.
On considère un atome quelconque de la structure et ses 12 proches voisins. Cet
ensemble forme un agrégat de 13 atomes. Le polyèdre (cuboctaèdre) obtenu en
joignant les centres des 12 atomes comporte 8 triangles équilatéraux de cotés d et se
trouvant de part et d’autre de l’origine (atome central ) et 6 carrés de cotés d se
trouvant également de part et d’autre de l’origine.
3. Indiquer les coordonnées, rapportées à la base de réseau ( a,b,c ), des centres des 12
atomes entourant l’atome pris comme ‘’origine ‘’de la maille.
4. Indiquer les indices du premier nœud se trouvant sur chacune des 4 droites joignant
l’origine à l’isobarycentre des faces ‘’triangle équilatéral ‘’ . Ces rangées sont parallèles
à des axes A3. Calculer les angles entre ces rangées.
5. Indiquer les indices du premier nœud se trouvant sur chacune des 3 droites joignant
l’origine à l’isobarycentre des faces ‘’carré ‘’. Ces rangées sont parallèles à des axes A 4.
Calculer les angles entre ces rangées. En déduire une maille multiple mieux adaptée à
la symétrie de cet édifice cristallin. Caractériser cette maille.
Quelques exemples : Ag (Argent ), Al (Aluminium ), Au ( Or), Cu ( Cuivre ),
Ni (Nickel ) Pd ( Palladium)

Exercice 11
Soit un plan de la famille (h k l) contenant les nœuds : 1/2 3/2 0 ; 1 1 1 ; 0 1/2 1/2; 1 2 0
; 1 1 2 ; 3/2 1/2 1/2
1. Indiquer le réseau de Bravais.
2. Déterminer les indices h k l de cette famille et le numéro de ce plan dans la famille.
3. Déterminer les indices u v w de la rangée commune aux familles de plans (h k l)
suivants : (1 1 0) et (1 1 1 ) (1 -1 0) et (1 1 1)
4. Déterminer les indices (h k l) de la famille dont le plan de numéro N intercepte les
axes 0x, 0y, 0z de la maille en des points de coordonnées :
N Ox Oy Oz
2 1/ 3 0 0 0 2/3 0 0 0 1/2

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3 3/2 0 0 ∝ 0 0 3 /4
Représenter les plans de numéro 1 à N. On prendra une maille orthorhombique pour
simplifier.
2. Déterminer la rangée commune [u v w] à ces deux familles de plans.
3. Déterminer une famille de plans (h k l) parallèles à l’axe c et en zone avec cette

Exercice 12
On considère un réseau cubique centré. Déterminer la condition d’existence des
nœuds h k l des nœuds du réseau réciproque.

Exercice 13
Soit un tétraèdre régulier de côté a. On considère le repère ayant pour origine un

sommet quelconque et pour vecteurs de base a b c , les vecteurs joignant ce sommet
aux trois autres .

1. Indiquer les coordonnées des sommets dans la base ( a b c ).
2. Calculer la hauteur du tétraèdre.
3. Calculer la position du centre de masse G en supposant qu’il y a 4 atomes identiques
aux sommets du tétraèdre .
4. Calculer l’angle entre les directions issues de G et joignant les 4 sommets.

Exercice 14
Le gypse (CaSO42H2O) cristallise dans le système monoclinique :
a = 0, 567 nm b = 1, 515 nm c = 0, 651 nm β= 118,38°
1. Construire les plans réticulaires portant les numéros –1, 0 et 1 de la famille ( -2 0 1 ).
Construire le réseau réciproque en superposition sur le réseau direct.
2. Ecrire le tenseur métrique réciproque et déterminer la norme des vecteurs
réciproques a* b* c*.
3. Calculer la distance entre les plans de la famille ( -2 0 1 ).

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Liste des figures


Figure 1.1 : Illustration de la notion de réseau et de motif. Les carreaux sont les motifs et leurs
emplacements sont les nœuds du réseau.

Figure 1.2 : Réseau à une seule dimension


Figure 1.3 : Exemples de mailles dans un réseau à deux dimensions.
Figure 1.4 : Réseau bidimensionnel.
  
Figure 1.5 : Maille tridimensionnelle de vecteurs unitaires a, b, c et d’angles ,  et .

Figure 1.6 : Indices de quelques rangées dans un réseau cubique.


Figure 1.7 : Exemples de mailles élémentaires : primitive et multiples.
Figure 1.8a : Tracé des premiers plans des familles (111), (100), (010), (001) et (110).
Figure 1.8b : Tracé des premiers plans des familles (100), (010), (001), (110), (101), (011)
(111), (1-11) et (-111) dans un cube.
  
Figure 1.9 : Représentation d’un plan dans une base vectorielle a , b et c .
Figure 1.10 : Représentation des indices de Miller (111) et (221).
Figure 1.11: Equidistance des plans réticulaires.

Figure 1.12 : Représentation de l’axe c * du réseau réciproque.
Figure 1.13 : Dérivation du réseau réciproque à partir du réseau direct dans le cas d’un réseau
monoclinique.

Figure 1.14 : Relation entre le réseau tétragonal C (traits pleins) et le réseau tétragonal P (pointillés).
Figure 1.15: Représentation des axes de symétrie d’ordre 4, 2 et 3 dans un cube.
Figure 1.16 : Représentation schématique des axes de symétrie d’ordre 4, 3 et 6 et angles de rotation
correspondants.

Figure 1.17 : Illustration de quelques éléments de symétrie, dans un cube, par des figures planes
(ellipse, carré et triangle). (a) réflexion plane (A1 devient A2) ; (b) centre d’inversion
(A1 devient A2) ; (c) axes de rotation -inversion. Axes d’ordre 4 (A1 devient A’1) ; centre
d’inversion (A’1 devient A2) ; (d) axes de rotation : d’ordre 4 (A1 devient A2) ; d’ordre 3
(A1 devient A3) et d’ordre 2 (A1 devient A4 ).

Figure 1.18 : Représentation des cinq axes de rotation impropres et des groupes ponctuels.
(a) Les axes impropres 1 , 2  m , 3 et 4 sont réellement les symétries uniques alors
que 6  3 / m . Les groupes ponctuels qui en découlent sont : 2/m, 4/m et 6/m (b).

Figure 1.19 : Représentation des quatre groupes ponctuels : 2mm, 3m, 4mm et 6mm.
Figure 1.20 : Groupes ponctuels résultants de la combinaison des axes de rotation ayant un point
d’intersection commun.

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Figure 1.21 : Représentation des groupes ponctuels issus de la combinaison de deux axes de rotation
impropres d’ordre 2 avec un axe de rotation propre.

Figure 1.22 : Représentation des angles formés entre les axes de rotation du groupe ponctuel 432.

Figure 1.23 : Représentation des groupes ponctuels 42m , 3 2 m et 43m formés par la
combinaison des axes impropres 3 et 4 avec les axes propres.
Figure 1.24 : Représentations des 11 classes de Laue. Séparations en holoédries et hémiédries centrées.
Figure 1.25: Représentation du groupe plan infini c2mm de la symétrie de position.
Figure 1.26 : Réseau de points cubique à faces centrées rapporté à des mailles cubique et
rhomboédrique.

Figure 1.27 : Empilement compact ABCABAC de boules identiques.

Figure 1.28 : Représentations des trois directions denses [ 1 10] , [0 1 1] et [ 1 01] dans le plan
dense (111) de la structure CFC.

Figure 1.29 : Sites interstitiels dans un empilement CFC. Les cercles noirs représententle réseau CFC
(maille a) et les cercles blancs les insertions octaédriques. Les centres des huit cubes
représentent les insertions tétraédriques.

Figure 1.29bis : Structure CFC de type B1.

Figure 1.30 : Représentation du plan dense [1 1 0] et de la direction dense [111].


Figure 1.31 : Structure cubique centré type B2 (a). Représentation du motif et du réseau (b)
et des deux réseaux cubiques simples(c).

Figure 1.32 : Empilement hexagonal compacte ABABAB…


Figure 1.33 : Structure hexagonale compacte (a). Représentation de la maille élémentaire (b), du
réseau et du motif (c).

Figure 1.34 : Relation entre c et a dans la structure HCP.


Figure 1.35 : Comparaison des empilements compactes CFC et HCP.
Figure 1.36a : Projection sur une face des positions atomiques dans la maille cubique du diamant.
Les positions 0 et ½ sont sur le réseau CFC ; les positions ¼ et ¾ sont sur un réseau
identique déplacé par rapport au premier.

Figure 1.36b: Structure de la maille unitaire du réseau cubique diamant montrant les deux réseaux
CFC imbriqués.

Figure 1.37 : Les structures de diamant (commune au Si, Ge,…) et la forme zinc blende de ZnS
(commune à HgS, AlSb, CuI, BeSe,...). Les atomes de Zn sont montrés en vert
(petits) et les atomes de soufre en rouge (grands). Les pointillés montrent la maille
élémentaire.

Figure 1.38 : Portion de la structure zinc blende. Le trou en A a des entourages octaédriques. L’atome
de Zn en B a des entourages tétraédriques.

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Figure 1.39 : Les pôles {100} d’un cristal cubique.


Figure 1.40 : Angle entre deux plans.
Figure 1.41 : La projection stéréographique.
Figure 1.42 : La projection polaire.
Figure 1.43: Le réseau stéréographique.
Figure 1.44: Les projections cylindrique (a) et conique (b).
Figure 1.45 : La projection azimutale.
Figure 1.46 : La projection orthographique.
Figure 1.47 : La projection stéréographique.
Figure 1.48 : La projection stéréographique de la figure de pôles d’un réseau cristallin de diamant selon
l’axe [111].

Figure 1.49 : La projection gnomonique.


Figure 1.50 : La projection d’erreur minimale de Clarke.

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Liste des tableaux

Tableau 1.1 : Les sept systèmes cristallins et 14 réseaux de Bravais. La notation mCn signifie m axes
de rotation d’ordre n. Par exemple : 3C4, signifie 3 axes de rotation d’ordre 4 ; i : centre
de symétrie ;  : plan de symétrie.

Tableau 1.2 : Désignation conventionnelle des axes de rotation impropre.

Tableau 1.3 : Eléments de symétrie minimums dans les différents systèmes cristallins.

Tableau 1.4 : Les 7 types de symétrie réduite du réseau réciproque.

Tableau 1.5 : Dérivation des 11 classes de Laue à partir des 32 classes de symétrie. Les 11
classes de symétrie notées (*) sont centrosymétriques. Un centre d’inversion
1 ajouté aux 21 classes non centrosymétriques redonne les 11 classes
centrosymétriques.

Tableau 1.6 : Symétrie complète du réseau réciproque. Répartition des 11 classes de Laue en
holoèdres et hémièdres centrées. Le nombre entre parenthèse indique le nombre de
nœuds situés sur une même sphère de centre O* et possédant le même facteur
d’intensité.

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