Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Cours de Déontologie 2020
Cours de Déontologie 2020
_______________________
COURS DE
DROIT DE LA FONCTION PUBLIQUE :
DÉONTOLOGIE ADMINISTRATIVE
Enseignant :
Épiphane SOHOUÉNOU
Agrégé des Facultés de droit
1
J.O 128ème Année - N° 17 du 1er septembre 2017, pp. 1114-1115.
2
J.O 128ème Année - N° 18 quinto du 21 septembre 2017, pp. 3 à 47.
3
J.O 129ème Année - N° 03 quinto du 12 février 2018, pp. 3 à 47.
4
M. Bertin QUENUM, traite ainsi d’une loi n° 2015-18 du 21 septembre 2017 dans son article intitulé « Adoption
de la loi portant statut de la fonction publique au Bénin » et publié dans la Revue de droit comparé du travail et de
la sécurité sociale - 2017/3. Dans le même article, l’intéressé désigne également la loi sous la date du 13 juillet
2017.
5
Par exemple, l’Assemblée nationale a, elle-même, visé le SGFP sous la date du 13 juillet 2017, celle de la
Décision de la Cour constitutionnelle, dans l’intitulé de la loi n° 2017-43 du 2 juillet 2018 modifiant et complétant la
loi n° 2015-18 du 13 juillet 2017 portant Statut général de la Fonction publique, à un moment où la décision rendant
exécutoire cette dernière loi était déjà publiée et que la date du 1er septembre 2017 s’imposait pour la désigner..
6
Dans la 1ère édition de la brochure qu’elle consacre au Statut général de la Fonction publique, la Collection
DROITS ET LOIS désigne ce texte sous la date du 23 février 2017 correspondant au vote de mise en conformité
du texte avec la Constitution à l’Assemblée nationale, tout en précisant les références du J.O où il a été publié.
Dans la 2ème édition de cette brochure, elle reproduit deux versions successives du même texte dont celle objet de
la 1ère édition. La 2ème version porte la date du 17 janvier 2018 qui est présentée comme correspondant à un acte
de la Cour constitutionnelle, difficilement identifiable.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
ii
Sommaire
Avertissement ________________________________________________________________ ii
Sommaire ___________________________________________________________________ iii
Abréviations, acronymes, locutions et sigles_________________________________________iv
Bibliographie _________________________________________________________________ v
I. Ouvrages ________________________________________________________________ v
II. Articles__________________________________________________________________vi
III. Recueils et mémoires relatifs à la jurisprudence _________________________________vi
IV. Textes juridiques et recueils de textes ________________________________________ vii
Conclusion ___________________________________________________________ 75
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
iii
Abréviations, acronymes, locutions et sigles
7
Il s’agit en général d’un cours.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
iv
Bibliographie
I. OUVRAGES
• ABANE ENGOLO (Patrick Edgard), Traité de droit administratif au Cameroun :
Théorie générale et droit administratif spécial, Paris : L’Harmattan, 2019, 554
pages
• AUBY (J.-M.), AUBY (J.-B.), DIDIER (D.) et TAILLEFAIT (A.) et.- Droit de la fonction
publique (État, collectivités locales, hôpitaux). 7ème édition, Paris : Dalloz, 2012
• AYOUB (E.), La fonction publique en 20 principes.- 2ème édition entièrement refondue.
Paris : Éd. Frisson-Roche, 2000
• BEN SALAH (T.), Droit de la fonction publique, A. Colin, 2003
• CHAPUS (R.), Droit administratif général, tome II (Montchrestien, 2001)
• COLIN (F.), DEBBASCH (.), Droit administratif, Économica, 12ème éd., 2018
• COLIN (Frédéric), L’essentiel des grands arrêts du droit administratif, 10ème éd.,
Gualino, 2018
• DÉGNI-SÉGUI (René), Droit administratif général, 3 tomes, Abidjan, CEDA et
Éditions Omniprésence, 2013
• DELVOLVÉ (P.), Le droit administratif, Dalloz-Sirey, coll. « Connaissance du droit »,
7ème éd., 2018
• DORD (O.), Droit de la fonction publique, PUF, 3ème édition, 2017
• DUPUIS (G.), GUÉDON (M.-J.), CHRÉTIEN (P.), Droit administratif, Dalloz-Sirey,
16ème éd., 2018.
• FOUGEROUSE (Jean), Le droit administratif en schémas – 5ème édition, Collection
Le droit en schémas, Ellipses, 2018
• FRIER (P.-L.), PETIT (J.), Précis de droit administratif, Montchrestien, 9ème éd., 2014.
• GAUDEMET (Y.), Droit administratif, LGDJ, coll. « Manuels », 22ème éd., 2018.
• GONOD (Pascale), MELLERAY (Fabrice), et YOLKA (Philippe) – Dir., Traité de droit
administratif – 2 tomes, Dalloz, 2011
• GRÉGOIRE (Roger).- La Fonction publique.- Paris : Dalloz-Sirey, 2005
• LACHAUME (J.-F.), PAULIAT (H.), BRACONNIER (S.), DEFFIGIER (C.), Droit
administratif : les grandes décisions de la jurisprudence, 17ème éd., 2017
• LOMBARD (M.) et DUMONT (G.), Droit administratif, Dalloz-Sirey, 12ème éd., 2017
• LONG (Marceau) et al., Les grands arrêts de la jurisprudence administrative 21ème
édition , Dalloz, 2017
• MELLERAY (F.), Droit de la fonction publique, Economica, 4ème éd., 2017 ;
• MORAND-DEVILLER (J.), Droit administratif, LGDJ, 15ème édition, 2017.
• MOREAU (J.-L.) et GUÉDON (J.-F.), Lexique de la fonction publique (Dalloz, 1997) ;
• NDIAYE (Fatou Oumar).- La corruption et les délits voisins, Dakar, Édition 2000 Goose
• PEISER (G.), Droit administratif général, Dalloz, coll. « Mémentos », 26ème éd., 2014.
• PIQUEMAL (M.), Droits et garanties du fonctionnaire.- Berger-Lebrault, 1989 ;
• PLANTEY (A.) et PLANTEY (M.C.).- La fonction publique : Traité général, 3ème édition,
Litec, 2012 ;
• RICCI (J.-CI.), Droit administratif, Hachette supérieur, 9ème éd., 2014.
• ROUAULT (Marie-Christine), L’essentiel du Droit administratif général 2014, Gualino
Lextenso Éditions, collection « Les carrés », 12ème édition, 2014
• ROUQUETTE (Rémy).- Dictionnaire du droit administratif.- Paris : Éditions du
Moniteur, 2002
• SALON (S.) et SAVIGNAC (J.-C.), Code de la Fonction publique commenté 2016.
Paris : Dalloz-Sirey, 2016 ;
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
v
• SARASSORO (Hyacinthe).- La corruption des fonctionnaires en Afrique : étude de
droit pénal comparé.- Paris : Économica, 1980, réédité en 2004 (voir chapitre.com).
• SCHAEGIS (Chrystelle). Dictionnaire de droit administratif.- Paris : Ellipses, 2008.
• SY (Demba).- Droit administratif.- Dakar : CREDILA / L’Harmattan, 2ème édition revue
et augmentée, 2014.
• VAN LANG (Agathe), GONDOUIN (Geneviève) et INSERGUET-BRISSET
(Véronique).- Dictionnaire de droit administratif.- Paris : Armand Colin, 7ème édition,
2015.
• WALINE (J.), Droit administratif, Dalloz, coll. « Précis », 27ème éd., 2018.
II. ARTICLES
• DOSSOUMON (Samson), « A propos d’obéissance hiérarchique en cas de mutation »
in RBSJA n° 13 p. 18 et s.
• GAUDEMET (Y), « Existe-t-il une catégorie d'agents contractuels de l'administration ?
Sur le degré d'originalité de recrutement par contrat dans la fonction publique », AJDA,
1977, p. 614
• GLÉNARD (G), « La notion d'agent public : entre vie et trépas », D. adm. 2005,
Étude n° 7, août-septembre.
• HOLO (Théodore), « La répression disciplinaire dans l’Administration publique
béninoise » in Revue béninoise des sciences juridiques et administratives (RBSJA), n°
4, mai 1983, pages 1 à 26.
• MELLERAY (V.G.), « Les retenues pécuniaires pour fait de grève dans les services
publics », AJDA, 2003, p. 1648
• MONTEIRO (Célestin), « Le régime disciplinaire dans le statut béninois de la Fonction
Publique (loi 86-013 du 26 Février 1986) », in RBSJA n ° spécial décembre 1990,
pages 11 à 23
• QUENUM (Bertin), « Adoption de la loi portant statut de la fonction publique au
Bénin », Revue de droit comparé du travail et de la sécurité sociale - 2017/3
• SOGLOHOUN (Prudent).- « Le statut des agents publics contractuels de l’État en
Afrique noire francophone », Revue togolaise de sciences juridiques.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
vi
• TALON (Germaine Paule), Tableaux relatifs à la jurisprudence administrative en
République Populaire du Bénin (1960-1986), Mémoire de maîtrise en Droit, FASJEP,
1986-1987
• YONABA (Salif), Les grandes décisions de la jurisprudence burkinabè – Droit
administratif, 2013
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
vii
INTRODUCTION GÉNÉRALE
L’offre de formation de l’École nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM)
du Bénin comporte, pour le troisième semestre de Licence (LS3), une Unité d’enseignement
(UE) intitulée « Droit de la Fonction publique » et dont le Code est DFP 3103. Cette UE
regroupe deux Éléments constitutifs d’unité d’enseignement (ECUE ou ECU) qui sont :
• Carrière du fonctionnaire
• Déontologie administrative.
I. L’INTITULÉ
Une fois que les concepts de « déontologie » (A) et d’ « Administration » (B) sont
maîtrisés, la formule « déontologie administrative » (C) devient intelligible.
A. LA DÉONTOLOGIE
Le terme « déontologie » est inspiré du mot anglais ‘deontology’, qui s’est lui-même
construit à partir du grec ‘deon, ontos’ (ce qu’il faut faire) et ‘logos’ (verbe)8. Littéralement, il
signifie ‘discours sur ce qu’il faut faire’. Dans le langage courant, la déontologie est
l’ « ensemble des devoirs qu'impose à des professionnels dans l'exercice de leur métier »9 ou,
si l’on préfère, « l’ensemble des règles qui régissent une profession, la conduite de ceux qui
l’exercent, les rapports entre ceux-ci et les clients ou le public »10. Ce sens courant se confirme
en droit. En effet, dans le vocabulaire juridique, la déontologie est « l’ensemble des … normes
juridiques professionnelles… régissant l’exercice d’une profession…et dont la violation est
sanctionnée disciplinairement »11.
B. L’ADMINISTRATION
Le terme « administration » peut revêtir deux sens. Au sens matériel, l’administration
est une activité, celle consistant à administrer ou à gérer. Au sens organique ou formel,
l’Administration est une structure, c’est-à-dire un ensemble organisé de moyens, utilisés par
une personne pour exercer sa mission. Traditionnellement, l’usage d’une minuscule ou d’une
majuscule permet de distinguer les deux sens. À défaut, il faut se référer au contexte dans
lequel le mot est utilisé.
Ainsi définie, l’administration peut être privée (celle d’une société commerciale par
exemple). Cependant, « en droit administratif, [et en science administrative, elle signifie] avant
tout … Administration publique »12. L’adjonction de l’adjectif, qui « est le plus souvent
oublié »13, lève toute ambiguïté. Il n’en demeure pas moins que la formule ‘‘administration
publique’’ a toujours deux sens, l’un matériel, l’autre organique. Dans une conception
matérielle, elle désigne « la fonction [ou l’action] d’administrer »14, autrement dit l’activité « des
personnes de droit public consistant à assurer l’exécution des lois et à exercer les pouvoirs
propres de l’exécutif »15. Administrer équivaut à produire des actes juridiques (normes,
décisions individuelles ou collectives, contrats) et à fournir des prestations aux particuliers.
8
Le Nouveau Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française,
9
Le Petit Larousse de la langue française.
10
Le Nouveau Petit Robert déjà cité.
11
ROUQUETTE (Rémy).- Dictionnaire du droit administratif.- Paris : Éditions du Moniteur, 2002, p. 247.
12
VAN LANG (Agathe), GONDOUIN (Geneviève) et INSERGUET-BRISSET (Véronique).- Dictionnaire de droit
administratif.- Paris : Armand Colin, 6ème éd., 2012, p. 19.
13
Ibidem.
14
ROUQUETTE (Rémy).- Dictionnaire du droit administratif.- Paris : Éditions du Moniteur, 2002, p. 41.
15
Ibidem.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
8
Dans son sens organique, l’Administration16 publique est un organe, une organisation ou,
mieux, l’ensemble des organismes assurant des interventions de la puissance publique dans
la vie sociale, qu’il s’agisse du pouvoir central, des autorités locales ou des établissements
publics, bref « l’ensemble des services […] des personnes de droit public »17.
Pour la plupart des auteurs, quelle que soit l’acception retenue, l’administration
publique a pour finalité la satisfaction des besoins d’intérêt général18. Même si elle est vraie,
cette idée n’est pas reprise ici pour trois raisons. D’abord, la notion d’intérêt général n’est pas
facile à définir. Ensuite, l’administration n’est plus la seule à pouvoir exécuter des missions
d’intérêt général. Enfin, l’administration publique ne poursuit pas toujours un but d’intérêt
général. Par ailleurs, la référence à l’intérêt général dans la définition de l’administration
publique conduit plusieurs juristes à établir une assimilation entre administration et service
public19. Cette assimilation doit être nuancée : au sens organique, l’administration est une
variété de service public c’est-à-dire que toute Administration est un service public ; mais, en
toute rigueur, tous les services publics ne sont pas des Administrations. En effet, à la
différence d’autres services publics (établissements publics, entreprises publiques),
l’Administration est, en principe, un service public non doté de personnalité juridique. Ex. un
Ministère, une Mairie, …
C. LA DÉONTOLOGIE ADMINISTRATIVE
Étymologiquement, la déontologie administrative est celle de l’Administration
(publique). Elle est plus précisément l’ensemble des principes et des règles qui devraient20
déterminer le comportement des personnes qui animent les Administrations (publiques), c’est-
à-dire celui de l’agent public21. Le cours de déontologie administrative est donc un
enseignement portant sur la conduite idéale de l’agent public.
La déontologie administrative décrit ce que devrait être le comportement de l’agent
public. Elle énonce surtout des prescriptions et des interdictions. Elle peut donc présenter, par
moments, une tonalité moralisatrice. Mais, il ne faut pas s’y méprendre : la déontologie
administrative est une partie du Droit de la Fonction publique. Elle relève ainsi du Droit
administratif et constitue une matière juridique. De ce point de vue, elle se distingue de la
morale à plusieurs égards22 :
• la déontologie est conçue et imposée par l’autorité publique alors que la morale tire
sa source de la conscience individuelle éventuellement forgée par les valeurs
auxquelles croit le groupe d’appartenance, voire par une religion ;
• la déontologie participe d’un fonctionnement optimal de l’Administration au service
des administrés tandis que la morale vise le perfectionnement intérieur de l’individu ;
• pendant que la violation des règles déontologiques est sanctionnée par la contrainte
publique qui atteint l’agent public de façon manifeste, et ce généralement dans sa
16
Dans ce sens, le mot pourrait s’écrire avec une majuscule, par opposition au cas où il est entendu dans son
acception matérielle.
17
ROUQUETTE, op. cit. p. 41.
18
L’administration (publique) est ainsi présentée comme la fonction ou l’activité qui pourvoit aux besoins d’intérêt
général. Elle ne se confond, ni avec celle des particuliers, ni avec les autres formes de l’activité publique (législation
et justice notamment).
19
Voir par exemple GUINCHARD (Serge) et DEBARD (Thierry) – dir .- Lexique des termes juridiques 2014/2015.-
Paris : Dalloz, 22e éd., 2014.
20
Il n’en est pas toujours ainsi car, souvent au Bénin, ces principes et règles ne sont pas effectivement appliqués
par les intéressés.
21
Le concept d’agent public est défini infra, pp. 6 et ss.
22
Sur les liens entre religion et morale, voir entre autres :
- MBODJ (El Hadj).- Cours de théorie constitutionnelle.- Bamako : UCAO, pp. 16 et 17 ;
- NOUDJÈNOUMÈ (Philippe).- Cours de philosophie du droit et de l’État.- Cotonou : Éditions Labo-Droit,
3ème édition, 2010, pp. 32 et ss. ;
- PETIT (Franck).- Introduction générale au droit.- Vanves : Éditions Foucher, 2010, p. 12 ;
- SOSSA (Dorothé).- Introduction à l’étude du droit.- Cotonou : Éditions Tundé, 2007, pp. 14-15.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
9
situation administrative, les conséquences de la non observation des prescriptions
morales se limitent à la gêne intérieure ressentie par le sujet (culpabilité, remords)
et tout au plus à la réprobation du groupe d’appartenance.
II. L’ENSEIGNEMENT
L’enseignement sur la déontologie administrative sera situé par rapport à d’autres
éléments de l’offre de formation de l’ENAM (A), puis présenté à travers son intérêt et ses
limites (B), ses objectifs (C), la démarche pédagogique (D), la durée et les modalités
d’évaluation (E) ainsi que l’orientation, le contenu et le plan général du cours (F).
A. LA SITUATION DU COURS
Par sa nature, la déontologie administrative se différencie d’autres enseignements
figurant au programme de formation à l’ENAM, notamment ceux portant sur le Statut général
de la Fonction publique23 ou sur la carrière du fonctionnaire d’une part (1) sur des déontologies
spécifiques d’autre part (2).
23
Ce cours était intitulé « Statut général des Agents permanents de l’État ». La mise en exécution récente (Décision
DCC 17-142 du 13 juillet 2017) d’un Statut général de la Fonction publique oblige à en reformuler le titre.
24
Le concept de Statut général de la Fonction publique est défini infra, p. 6 et ss. Le Statut général de la Fonction
publique était précédemment appelé au Bénin Statut général des Agents permanents de l’État (SGAPE).
25
L’orientation de l’actuel Statut général de la Fonction publique obligera sans doute à modifier l’intitulé de ce cours
dans le sens de l’élargissement de cet autre cours à tous les agents publics et non plus des seuls fonctionnaires.
Cette option est d’ores et déjà prise dans le présent enseignement.
26
Dans le système Licence-Master-Doctorat (LMD), les spécialités correspondent aux anciennes filières.
27
Dans le système LMD, la mention est la nouvelle appellation de l’option.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
10
résultent en général de Statuts particuliers ou autonomes28. Elles peuvent, au besoin, donner
lieu à des enseignements particuliers distincts de celui de déontologie. Il en est ainsi de :
• la déontologie des parquets et greffes ;
• la déontologie du secrétaire de direction ;
• la déontologie du diplomate ;
• la déontologie du magistrat ;
• etc.
qui font l’objet de cours comme tels ou de développements dans des enseignements plus
larges mais relevant des spécialités correspondantes. Ces déontologies spécifiques
complètent la déontologie administrative.
28
Ces concepts sont définis infra, pp. 17 et ss.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
11
contribution consiste à apporter aux apprenants le savoir utile sur les règles relatives au
comportement idéal de l’agent public. Elle est nécessaire mais insuffisante à garantir la vertu
dans la Fonction publique. Il en est ainsi pour trois raisons au moins. D’abord, les élèves de
l’ENAM ont en général atteint un âge moyen d’une vingtaine d’années lorsqu’ils suivent cet
enseignement. Ils ont été déjà façonnés, voire ‘‘déformés’’ par l’éducation reçue depuis la
tendre enfance, tant à la maison qu’à l’école. Ensuite, chacun d’eux continuera d’être influencé
par l’environnement social où il évoluera, les modèles ou les contre-exemples auxquels il sera
exposé. Enfin, la capacité de l’Administration à décourager par la fermeté les comportements
déviants déterminera chez beaucoup le respect ou la violation des principes et règles qui
auront été énoncés dans le présent cours.
1. Objectif général
Le cours de déontologie administrative vise à faire comprendre aux apprenants les
règles qui régissent la vie professionnelle dans la Fonction publique en présentant :
• les obligations générales du l’agent public ;
• les sanctions applicables en cas de non respect de ces obligations, et les règles à
respecter pour les prononcer ;
• les droits de l’agent public.
2. Objectifs spécifiques
À la fin du cours, les élèves seront capables :
• par rapport aux obligations :
o d’énumérer les différentes obligations générales de l’agent public,
o de préciser le contenu, les fondements et les limites de chacune d’elles,
o de les distinguer nettement l’une de l’autre ;
• par rapport aux droits de l’agent public : de décrire, dans leur contenu et leur régime
juridique, les libertés publiques ainsi que les avantages matériels de l’agent public.
D. LA DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE
En raison de l’effectif des apprenants, la méthode pédagogique est adaptée à la
gestion des grands groupes. Elle repose sur quelques postulats. En premier lieu, les présentes
notes de cours sont mises à la disposition des apprenants pour être reproduites à l’avance.
En deuxième lieu, chaque séquence pédagogique commence par des travaux individuels
recouvrant notamment une lecture silencieuse des extraits pertinents du cours puis des
exercices visant à vérifier le degré de compréhension de ces extraits. Les exercices
consisteront, le plus souvent, à répondre à une série de questions. Toutefois, pour éviter la
monotonie, d’autres types d’exercices pourront être proposés aux apprenants : élaboration de
de tableaux récapitulatifs ou fiches de jurisprudence, rédaction de notes de synthèse, études
de cas, etc. En troisième lieu, les apprenants sont appelés à confronter leurs réponses par
petits groupes. En quatrième lieu, une restitution en plénière permet à l’enseignant de
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
12
s’assurer que le thème de la séquence est maîtrisé, et d’expliquer au besoin ce qui n’aurait
pas été bien compris.
1. Orientation
D’une part, tout en exposant fidèlement les principes de la déontologie administrative,
le présent enseignement comporte une réflexion sur leur nécessaire évolution. En effet, les
principes et règles de la déontologie administrative sont, comme l’ensemble du Droit de la
Fonction publique, hérités pour l’essentiel de la France. Jusqu’à une période récente, ils
n’étaient pas toujours adaptés au contexte socio-économique du Bénin. L’actuel SGFP traduit
un effort appréciable d’adaptation. Toutefois, celle-ci doit se poursuivre. En conséquence, le
présent enseignement s’efforce de dégager l’esprit et la finalité des prescriptions ou des
interdictions puis de rendre compte des difficultés pratiques d’application de certains principes.
D’autre part, l’enseignement souligne les mutations de la Fonction publique, Trois de
ces mutations, qui traduisent une recomposition de la Fonction publique, méritent d’être
signalées. D’abord, alors qu’il a été pendant longtemps dominant dans les services publics, le
statut juridique de fonctionnaire tend à être supplanté par celui de contractuel sous lequel de
plus en plus d’agents sont recrutés chaque année dans les Administration publiques. Au
demeurant, le régime d’emploi des contractuels de l’État est désormais intégré dans l’actuel
SGFP où il coexiste avec les règles ‘‘statutaires’’30 applicables aux fonctionnaires. Ensuite, à
côté des statuts de fonctionnaire et de contractuel de l’État apparaît désormais celui de
collaborateur externe de l’État31. En conséquence, le cours traitera, dans une logique de
comparaison, des règles de déontologie applicables à tous les agents publics, c’est-à-dire
aussi bien aux fonctionnaires qu’aux agents contractuels de l’État et, pour autant que cela soit
utile, des collaborateurs externes. Enfin, en principe exceptionnelle, la présence dans les
services publics administratifs de salariés de droit privé tend à devenir la règle dans certains
de ces services. Par exemple, le personnel administratif, technique et de service (PATS) de
l’ENAM du Bénin est presque exclusivement composé d’agents conventionnés, recrutés et
payés localement sur le budget de l’établissement. Mais, malgré quelques convergences, il
est difficile de rattacher directement à la déontologie administrative les règles applicables à
ces agents.
Dans la double démarche ainsi prescrite, le cours présente l’ensemble de la matière
sous la forme d’un exposé général principalement centré sur le droit positif béninois mais
29
Voir supra. p. 1.
30
Traditionnellement, la situation statutaire légal et réglementaire du fonctionnaire est opposée à celle
conventionnelle des contractuels. Du fait de l’intégration des règles applicables aux contractuels au Statut général,
cette opposition perd de son intérêt.
31
L’Assemblée nationale a adopté la loi n° 2017-03 du 17 mars 2017 portant régime général d’emploi de
collaborateurs externes de l’État. Par décision DCC 17-087 du 20 avril 2017, la Cour constitutionnelle a déclaré
cette loi contraire à la Constitution. Pour mettre le régime d’emploi des collaborateurs externes de l’État en
conformité avec la décision de la Cour, l’Assemblée nationale a adopté le 28 décembre 2017 la loi n° 2017-43
modifiant et complétant la loi n° 2015-18 du 13 juillet 2017 portant Statut général de la fonction publique. Cette loi,
déclarée conforme à la Constitution par Décision DCC 18-141 du 28 juin 2018, a été promulguée le 2 juillet 2018.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
13
faisant appel, autant que faire se peut, à des éléments de droit comparé (France et États
d’Afrique francophones notamment).
2. Contenu et plan
La déontologie administrative stricto sensu étudie les devoirs ou obligations des agents
publics. Cependant, une telle conception de la déontologie est dangereusement réductrice
pour deux raisons :
• d’une part, comme cela a été souligné, les obligations qui s’imposent aux agents
publics sont de nature juridique ; leur violation entraîne des sanctions dont les
modalités de mise en œuvre méritent d’être précisées ;
• d’autre part, les obligations parfois très contraignantes qui sont imposées aux
agents publics sont quelque peu ‘‘compensées’’ par une série de droits dont
quelques-uns constituent les limites de certaines obligations.
En raison des liens très étroits entre obligations, sanctions et droits, le cours
s’articulera autour des grands axes ci-après :
Dans un ordre logique, le cours portant sur la carrière du fonctionnaire devrait précéder
celui traitant de la déontologie et servir de cadre à la clarification des concepts-clés du Droit
de la Fonction publique. Toutefois, à titre de précaution, un chapitre préliminaire, consacré
à quelques rappels succincts sur la Fonction publique, est proposé ci-après. Il vise à s’assurer
de la maîtrise par les apprenants de certains concepts qui seront souvent utilisés dans les
développements sur la déontologie administrative. Il est exclusivement destiné à l’information
des apprenants et ne fera pas l’objet d’une séquence dans le cadre de l’enseignement
‘présentiel’.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
14
CHAPITRE PRÉLIMINAIRE :
RAPPELS SUR LA FONCTION PUBLIQUE
A. LES FONCTIONNAIRES
Le Statut général de la Fonction publique définit la notion de fonctionnaire (1) et permet
d’en établir une typologie (2).
32
Au sens strict, la Fonction publique ne regroupe que les fonctionnaires c’est-à-dire une partie des agents publics.
À ce sujet, voir notamment :
- GAUDEMET (Yves).- Traité de droit administratif – Tome 5 : La fonction publique.- 12ème édition, Paris :
LGDJ EJA, 2000, p. 10 ;
- SCHAEGIS (Chrystelle). Dictionnaire de droit administratif.- Paris : Ellipses, 2008, p. 145.
33
La formule « fonction publique » a également un sens matériel qui permet de la définir comme « l’activité
incombant aux agents publics » (CORNU (Gérard).- Vocabulaire juridique.- 10ème édition mise à jour, Paris : PUF,
2014) voire comme la charge dont est dépositaire un agent public.
34
En réalité, cette définition rejoint celle de GAUDEMET, op. cit., p. 10. Dans un souci pédagogique, l’on a
simplement voulu donner un contenu précis à la notion de « personnes publiques » qu’utilise le Pr GAUDEMET.
La définition que donne PEISER (Gustave).- Droit de la Fonction publique.- Paris : Dalloz, 21ème édition, 2012,
p. 1 est plus complexe dans la mesure où elle comporte d’autres concepts juridiques (gouvernants, services
publics). Mais, l’apprenant peut recourir aux dictionnaires et lexiques recommandés dans la bibliographie pour
comprendre ces concepts.
35
La fonction publique est définie dans le SGFP de manière générique comme l’ « ensemble des personnes
physiques recrutées et affectées pour assurer, dans une situation statutaire ou contractuelle, à titre permanent ou
temporaire, directement et personnellement, une mission de service public dans les services centraux ou
déconcentrés des ministères et de certaines institutions de la République, dans les services des collectivités
territoriales décentralisées » (art. 2).
36
SGFP, art. 5
37
Cf. art. 353 et ss.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
15
1. La notion
Le SGFP comporte une définition38 du fonctionnaire (a). De cette définition
peuvent être tirés des critères distinctifs (b) en sachant que le SGFP précise aussi que le
fonctionnaire est « dans une situation statutaire »39 (c).
a. Définition
Aux termes du SGFP, le fonctionnaire est « un agent public nommé à un emploi
permanent et titularisé dans un grade de la hiérarchie administrative ayant vocation,
par application des règles d'avancement de fonctionnaire à occuper des emplois
publics permanents » (art. 2).
b. Critères
La définition ci-dessus reproduite confirme les trois critères cumulatifs classiques du
fonctionnaire que sont la nomination, la titularisation et l’occupation d’emplois permanents.
o La nomination est l’acte administratif unilatéral par lequel le fonctionnaire est
intégré à la Fonction publique. Cette intégration ou tout au moins sa
formalisation40 résulte donc de la seule volonté de l’Administration et non pas
d’un contrat (acte bilatéral). Par la nomination, le fonctionnaire est intégré à la
hiérarchie administrative à travers un corps structuré en grades41. La nomination
permet, en principe, de distinguer le fonctionnaire du contractuel de l’État et, à
tout le moins du salarié de droit privé de l’Administration ou agent conventionné.
Il convient de préciser que la nomination visée ici est celle qui intègre à un corps
au sein duquel l’agent a vocation à faire carrière et non pas celle qui permet
d’accéder ponctuellement à un poste de responsabilité.
o La titularisation est, comme la nomination, un acte unilatéral de l’Administration.
Intervenant après un stage probatoire concluant42, elle a pour effet de confirmer
et de rendre définitive l’intégration à la Fonction publique du stagiaire. Celui-ci
devient ainsi fonctionnaire titulaire. La titularisation permet donc de distinguer le
fonctionnaire stagiaire du fonctionnaire titulaire.
o La notion d’ « emploi permanent » apparaît deux fois dans la définition du
fonctionnaire donnée par le législateur dans le SGFP. D’une part, le fonctionnaire
est nommé à un emploi permanent. D’autre part, il (n’) a vocation à (n’) occuper
(que) des emplois permanents. L’occupation d’un emploi permanent et la
vocation à occuper des emplois publics permanents traduisent en réalité un
ensemble de deux exigences cumulatives : le fonctionnaire occupe à titre
permanent un emploi qui est, lui-même, permanent (CE, 24 mars 1950,
Vauthron, Rec. Lebon, p. 308 ; CE 15 fév. 1907, Moulie, Rec. Lebon, p. 159).
En raison de cette double exigence, ne sont pas des fonctionnaires :
§ des collaborateurs extérieurs à l’administration (requis, collaborateurs
occasionnels) ;
§ des agents intérimaires ;
§ des agents temporaires (qui relèvent néanmoins du droit public) : CE, 29
oct. 1947. Etlin, Rec. Lebon, p. 394.
38
En réalité, le texte comporte une définition formelle du fonctionnaire (art. 2), une définition formelle des
fonctionnaires (art. 6) et une définition implicite des fonctionnaires (art. 1er al. 1).
39
Cf. définition de la Fonction publique, SGFP, art. 2.
40
La nomination est analysée en droit comme un acte-condition impliquant successivement un acte unilatéral,
l’acceptation par le fonctionnaire et l’installation dans les fonctions. L’acceptation n’est pas une condition de validité
juridique intrinsèque de l’acte unilatéral mais déclenche l’application des règles statutaires.
41
Toutes ces notions sont définies infra, p. 22 et ss.
42
Le stage est en principe d’une année. Si, au terme de cette durée, l’Administration n’est pas satisfaite du
comportement du stagiaire, elle peut se séparer de lui ou prolonger son stage. Cf. SGFP, art. 116, al. 4 et art. 119
al. 2.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
16
Toutefois, l’ « occupation permanente » n’implique pas nécessairement une présence
permanente sur le lieu de travail. Par exemple, un enseignant du secondaire ou du supérieur
n’est astreint à une présence physique dans son établissement que lorsque les charges
liées à la fonction enseignante (cours, surveillance ou supervision des évaluations,
corrections en pool, délibérations, Conseil des enseignants, réunions convoquées ou
missions confiées par le Chef d’établissement, etc.). Les autres tâches liées à la fonction
(préparation des cours et des sujets d’examen, autres corrections, recherches …) sont
valablement exécutées par l’enseignant hors de son lieu de travail, souvent à domicile.
c. Situation statutaire
Comme cela est déjà apparu supra, aux termes du SGFP, certains des personnels
formant la Fonction publique sont « dans une situation statutaire »43. En réalité, cette
spécificité concerne a priori les fonctionnaires44.
Du fait de sa nomination, le fonctionnaire n’est pas lié à l’Administration par un contrat.
Il est plutôt régi par le Statut. Celui-ci est, dans un sens formel, « un texte ou ensemble de
textes déterminant les règles relatives aux fonctionnaires »45. La situation statutaire du
fonctionnaire implique que les règles qui s’appliquent à lui sont :
o des règles de droit public entraînant la compétence du juge administratif ;
o des règles à caractère général et impersonnel ;
o fixées à l’avance par des lois et règlements46, excluant toute convention
particulière entre l’Administration et le fonctionnaire ;
o modifiables unilatéralement par l’Administration sans que le fonctionnaire puisse
opposer de prétendus « droits acquis » : CE, 24 décembre 1937, La Signe de
Villeneuve, D. adm., 1928, p. 185.
2. La typologie
La typologie des fonctionnaires peut être établie principalement à partir de trois
critères, à savoir le degré d’intégration (a), la qualité de l’employeur, la nature des potentiels
services utilisateurs et la position (c) ainsi que la source des règles applicables (d).
43
Cf. définition de la Fonction publique citée en note 35.
44
Dans l’une des versions initiales du SGFP, elle était expressément confirmée pour le fonctionnaires territoriaux :
« Le fonctionnaire territorial est, vis-à-vis de l'administration communale, dans une situation statutaire et
réglementaire ». Cette disposition, qui a disparu du texte final, y reste sous-entendue au regard de la définition de
la Fonction publique rappelée plus haut.
45
VAN LANG, GONDOUIN et INSERGUET-BRISSET, op. cit., p. 419.
46
D’où la formule consacrée « situation statutaire (légale) et réglementaire ». Le qualificatif « légale » est parfois
omis en considérant que le statut découle généralement de lois.
47
Au Bénin, cf. notamment Décret n° 2015-373 du 24 juin 2015 portant régime juridique d’emploi des agents
contractuels de l’État.
48
Voir à ce sujet, SOGLOHOUN (T. Prudent).- « Le statut des agents publics contractuels de l’État en Afrique noire
francophone », Revue togolaise de sciences juridiques, XXX
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
17
a. Le degré d’intégration
Au regard du degré d’intégration il est possible de distinguer les fonctionnaires
(titulaires) des (fonctionnaires) stagiaires. Les premiers sont ceux dont l’intégration est
achevée du fait de la titularisation. Les stagiaires sont des personnes nommées dans un
emploi permanent mais non encore titularisées. Ils ont vocation à être titularisés au terme de
leur stage probatoire. Mais la titularisation ne constitue jamais un droit pour eux (CE, 15 fév.
1963, Mlle Turin, Rec. Lebon, p. 91), et le refus de titularisation ne donne pas lieu à la
procédure du licenciement (CE, 25 nov. 1988, Mlle André, D. adm. 1989, n° 32). Ils sont,
comme les fonctionnaires titulaires, dans une situation légale et réglementaire définie et
modifiée unilatéralement par l'Administration. Le SGFP leur consacre des dispositions
spécifiques49. Il précise que « pendant la période de stage probatoire, les fonctionnaires
stagiaires sont dans une position précaire et essentiellement révocable »50.
b. La qualité de l’employeur
À travers l’énumération des personnels de la Fonction publique, le SGFP distingue les
fonctionnaires de l’État des fonctionnaires territoriaux. Ces derniers constituent en réalité le
« personnel nommé dans un emploi permanent et titularisé dans un grade de la hiérarchie des
cadres de l'administration des collectivités territoriales décentralisées »51, c’est-à-dire, jusqu’à
présent, les communes. En conséquence, il est possible de distinguer les fonctionnaires selon
qu’ils ont pour employeur l’État ou une collectivité territoriale. Le critère de cette classification
est bien la qualité de l’employeur et non celle de l’utilisateur. En effet, un fonctionnaire de l’État
peut être mis à la disposition d’une collectivité territoriale : il ne devient pas pour autant
fonctionnaire territorial.
49
Art. 116 et s.
50
Art. 119 al. 1.
51
Art. 305 al. 1.
52
SGFP, art. 6 al. 1 et 2.
53
SGFP, art. 160.
54
Art. 279.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
18
Les notions de Statut général et de Statut spécial sont précisées infra.
66
Dans la loi n° 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en
République du Bénin (art. 2), la formule « agent public » est utilisée dans un sens très large qui va au-delà de celui
auquel elle est envisagée traditionnellement dans le droit de la Fonction publique.
67
Même si tous les personnels des personnes publiques ne sont pas des agents publics, ceux-ci sont
nécessairement utilisés par une personne publique. Ce critère permet de ne pas considérer comme agents publics
les employés d’une personne publique, même lorsque celle-ci est chargée d’une mission de service public et prend
à ce titre des décisions ayant le caractère d’actes administratifs ou lorsque ces agents sont spécialement agréés
par l’Administration (CE, 8 fév. 1989, Marty, RDP 1989, p. 1475). Par ailleurs, n’est momentanément plus
considéré comme agent public le fonctionnaire en détachement auprès d’un organisme privé éventuellement
investi d’une mission de service public (TC, 24 juin 1996, Préfet du Lot-et-Garonne, RFDA, 1997, p. 188).
Exceptionnellement, le législateur peut en disposer autrement comme ce fut le cas dans certains services
publics privatisés dont des employés ont pu conserver le statut d’agents publics.
68
Il s’agit des collectivités territoriales et de leurs établissements publics en ce qui concerne la Fonction publique
territoriale ainsi que des établissements publics de soins pour la Fonction publique hospitalière.
69
La numérotation des articles formant cette quatrième partie nouvelle, qui annoncée comme commençant à 398,
est quelque peu surprenante. D’abord, le SGFP ne comptait que 396 articles : où serait donc l’article 397 ? Ensuite,
la quatrième partie, consacrée aux dispositions transitoires, diverses et finales, commençait en réalité par l’article
386 : ces dispositions viendraient-elles avant celles relatives aux collaborateurs externes. Enfin, même en
admettant qu’il en soit ainsi contre toute logique, l’article 396 s’imposerait toujours comme le dernier du texte.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
20
E. LES SALARIÉS DE DROIT PRIVÉ DE L’ADMINISTRATION OU AGENTS
CONVENTIONNÉS
Le SGFP exclut expressément de son champ d’application « les agents régis par la
loi n° 98-004 du 27 janvier 1998 portant code du travail »70. Cette exclusion est logique
juridiquement. Il n’en demeure pas moins que, même s’ils n’ont pas la qualité d’agents
publics, certains personnels utilisés par l’État et les collectivités territoriales sont liés à ces
personnes publiques par un contrat du travail régi par le droit privé. Ces personnels sont
donc soumis au Code du Travail, à la Convention collective générale du Travail et à
d’éventuelles conventions collectives particulières. Il s’agit des salariés de droit privé de
l’Administration. Les litiges entre l’Administration et eux relèvent de la compétence du juge
judiciaire. Les personnels visés ne devraient être utilisés par les personnes publiques que
dans les services publics à caractère industriel et commercial. Mais ils sont de plus en plus
utilisés massivement dans des services ou établissements publics administratifs. Il en est
ainsi à l’Université d’Abomey-Calavi dont la majeure partie du personnel administratif,
technique et de service a ce statut. Au regard de ce qui précède, les salariés de droit privé
mériteraient bien d’être considérés comme une composante de la Fonction publique tout en
étant soumis à un régime juridique de droit privé.
Le schéma de la page suivante donne une vue d’ensemble des régimes d’emploi
des personnels de la Fonction publique.
a. Notion
En droit, le terme « statut »73 peut revêtir, soit un sens matériel, soit un sens formel. Au
sens matériel, il correspond à la fois à l’« ensemble cohérent [des] règles… [applicables] à
une personne, une catégorie de personnes ou une institution »74 et à « … la condition juridique
qui en résulte pour [cette] personne, … catégorie de personnes ou … institution »75.
70
SGFP, art. 353, al. 3
71
Le principe de la libre circulation des personnes en général et des travailleurs en particulier comporte une limite
concernant les « emplois dans la Fonction publique » (Traité révisé de l’UEMOA, art. 91). Pour le moment, cette
limitation n’a donné lieu à aucune contestation ou interprétation restrictive qui oblige les États membres à modifier
leur législation nationale comme c’est le cas dans l’Union européenne.
72
Il s’agit essentiellement de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), de la Communauté
économique de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et, dans une moindre mesure, de l’Union africaine (UA).
73
Le terme est ici utilisé au singulier. Au pluriel, il désigne habituellement l’ « ensemble des dispositions
constitutives » d’une personne morale. Voir à ce sujet CORNU, Gérard (sous la dir. de).- Vocabulaire juridique.
Paris : Quadrige/PUF, 8ème édition mise à jour, 2007, p. 887. Mais ainsi que cela apparaîtra plus loin, quoique
généralement au pluriel, la formule « statuts particuliers » correspond au sens du Statut (au singulier) visé ici.
74
CORNU, op. cit, p. 886.
75
Ibidem.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
21
Schéma n° 1 : Les personnels de la Fonction publique au Bénin
?
FONCTION PUBLIQUE
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
HORS STATUT
SALARIÉS DE DROIT22 PRIVÉ DE L’ADMINISTRATION
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur GÉNÉRAL DE LA
FONCTION PUBLIQUE
Dans un sens formel76, le Statut77 serait « l’acte qui établit »78 les règles ou le
« document »79 dans lequel celles-ci sont consignées.
Dans la Fonction publique, le Statut désigne toujours un « texte ou ensemble de textes
déterminant les règles relatives »80 à une catégorie de personnels. Il est plus précisément l’
« ensemble des dispositions législatives et réglementaires fixant …l’entrée en service, le
déroulement de la [vie professionnelle], les droits et obligations, … et la sortie du service »81.
Ici encore, deux acceptions sont envisageables selon la conception que l’on a de la Fonction
publique elle-même. Ainsi, dans une acception large82, le Statut de la Fonction publique
concernerait l’ensemble des agents publics alors que, dans son acception stricte, il ne
s’appliquerait qu’aux seuls fonctionnaires.
b. Typologie au Bénin
Quoique confuse d’un certain point de vue, la typologie des Statuts de la Fonction
publique au Bénin est assez simple. Elle permet de distinguer le Statut général, les statuts
particuliers et les statuts spéciaux.
Le Statut général est le texte qui fixe les règles communes applicables à tous les
fonctionnaires qui y sont soumis fonctionnaires. Il constitue « le Statut de droit commun… »83.
Le Statut général est complété, pour chaque corps ou série de corps relevant du même
secteur d’activités, par des Statuts particuliers. Pris sous la forme de décrets, ceux-ci
précisent les modalités concrètes d’application du Statut général « sur les points qui sont
nécessairement variables d’un corps à l’autre ([…] conditions de recrutement, […] nombre
de grades, échelons, etc. »84.
Les Statuts spéciaux sont présentés a priori au Bénin comme des « textes législatifs
s'appliquant à des [fonctionnaires] que l'on entend soustraire au Statut général de la fonction
publique compte tenu des contraintes et spécificités de leurs métiers/profession »85. Or « les
règles fixées par la […] loi portant Statut général de la Fonction publique s’appliquent [aussi]
aux fonctionnaires dont les Statuts sont fixés par des lois spéciales dans la mesure où elles
ne sont pas contraires auxdits Statuts »86. Il y a là une contradiction manifeste par-delà
laquelle, il faut donc considérer, qu’en Droit positif béninois87 :
76
Selon CORNU, cet usage ne serait très rare aujourd’hui (op. cit., p. 886)
77
Dans ce sens, la majuscule semble s’imposer plus que dans le sens matériel.
78
Ibidem.
79
MBODJ (El Hadj).- « Les garanties et éventuels statuts de l’opposition en Afrique » in Actes de la quatrième
réunion préparatoire au symposium de Bamako sur la vie politique. p. 4.
80
VAN LANG, GONDOUIN et INSERGUET-BRISSET, op. cit., p. 419.
81
CORNU, op. cit., 886.
82
Hors du champ de la Fonction publique, le mot Statut au sens large désigne un ensemble de règles de toute
nature (textes, jurisprudence, pratiques …) par opposition au statut au sens strict qui ne recouvre que des règles
écrites.
83
ROUQUETTE, op. cit., p. 769.
84
ROUQUETTE, op. cit., p. 769.
Le SGFP définit les Statuts particuliers comme des textes « pris en application [du] Statut général, […],
précisant les modalités d'administration et de gestion des catégories de personnels rentrant dans le champ
d'application dudit statut général » (art. 2).
85
SGFP, art. 2.
86
SGFP, art. 1er in fine.
87
Le droit français distingue :
• le Statut général (loi) ;
• les Statuts particuliers (décrets qui peuvent être ordinaires ou dérogatoires) ;
• les Statuts spéciaux sous la forme de décrets en Conseil d’État et conciliables avec le Statut
général (fonctionnaires actifs de la Police nationale ; personnels déconcentrés de l’administration
pénitentiaire c’est-à-dire directeurs et gardiens de prisons ; corps liés à la sécurité de la
navigation aérienne ; personnels de transmission du Ministère de l’Intérieur) ;
• les Statuts autonomes (lois) s’appliquant à des fonctionnaires non soumis au Statut général
(magistrats de l’ordre judiciaire ; personnels militaires y compris les appelés du contingent mais
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
23
• le Statut général s’applique par défaut à tous les fonctionnaires ;
• les Statuts particuliers complètent le Statut général dont ils précisent les
modalités d’application sans pouvoir, en principe88, y déroger ;
• les Statuts spéciaux89 définissent, pour les fonctionnaires qui y sont soumis, les
limites dans lesquelles le Statut général s’applique à ces fonctionnaires, et fixent donc
des règles se substituant à celles du Statut général auxquelles elles dérogent.
Le Statut général et les Statuts spéciaux sont tous pris sous la forme de lois90.
Un texte particulier mérite d’être cité ici. En effet, aux termes du SGFP, « les
personnels de la fonction publique sont également soumis aux dispositions du Code
des valeurs et d'éthique de la fonction publique adopté par décret pris en Conseil
des ministres »91. Les agents publics sont même contraints de fournir lors de leur
recrutement « un formulaire d'engagement au Code des valeurs et d'éthique de la
fonction publique dûment rempli »92.
En tout état de cause, seuls sont applicables, des textes édictés par les institutions
publiques compétentes. Même si, dans le cadre de la mondialisation et de la globalisation, ils
peuvent servir de sources d’inspiration pour des normes nationales, les textes étrangers ne
sont pas directement applicables en République du Bénin. La question se pose spécialement
par rapport à la France. En vertu de la théorie de la succession d’États, tous les textes pris
par les autorités françaises et régulièrement rendus applicables dans l’ex Colonie du Dahomey
restent en vigueur jusqu’à leur abrogation. Il en est notamment ainsi du Code (pénal) Bouvenet
encore applicable. Dans tous les autres cas, ils sont inapplicables comme l’a rappelé la
Chambre administrative de la Cour suprême (28 novembre 1975, Amoussou Isidore c/ État
dahoméen, n° 14/CA du Répertoire, n° 72-13/CA du Greffe).
Les salariés de droit privé de l’Administration restent soumis au Code du Travail, à la
Convention collective générale du Travail et à une convention collective du travail
éventuellement applicable à leur service d’appartenance.
1. Jurisprudence administrative
En ce qui concerne, le Bénin et en attendant la mise en place des chambres
administratives prévues au niveau des Cours d’appel et des tribunaux de première instance, la
Chambre administrative de la Cour suprême est la seule compétente pour connaître, entre
autres, des litiges individuels concernant les agents publics. Elle a rendu en la matière de
nombreuses décisions malheureusement peu connues.
2. Jurisprudence constitutionnelle
La Cour constitutionnelle est amenée à se prononcer sur la constitutionnalité de lois
applicables aux fonctionnaires voire sur des actes administratifs relatifs notamment à la
répression disciplinaire. Dans les décisions rendues par elle à cette occasion, la Cour est amenée
à énoncer des principes ou des règles qui constituent également des sources du Droit de la
Fonction publique en général et de la déontologie en particulier. Toutefois, elle se refuse
constamment à exercer un contrôle de légalité.
1. Autorités centrales
Les autorités centrales impliquées dans la gestion de la Fonction publique de l’État au
Bénin sont le président de la République (a) et les Ministres (b).
a. Le président de la République
En sa qualité de Chef du gouvernement, le président de la République « dispose de
l’Administration »93. Le pouvoir de nomination et le pouvoir disciplinaire exercés par le Ministre
de la Fonction publique le sont sur délégation du président de la République94. Cependant, le
président de la République conserve le pouvoir de nommer directement dans certains corps
de fonctionnaires (magistrats, officiers supérieurs…) et aux emplois supérieurs.
Est rattaché à la présidence de la République un Organe consultatif des Hauts emplois
publics95. Cet organe a vocation à émettre un avis sur le profil des cadres proposés pour être
nommés à des hauts emplois publics, à assurer la publicité autour des postes vacants et à
tenir à jour le fichier des cadres supérieurs. Il est présidé par le Secrétaire général du
Gouvernement
93
Constitution du 11 décembre 1990, art. 54, al. 2.
94
Cf. décret n° 163 PR/MFPTT du 26 mai 1967 portant délégation de certains pouvoirs du président de la
République au Ministre de la Fonction publique en matière d’administration des personnels de l’État.
95
Cf. Décret n° 2007-293 du 16 juin 2007 portant création composition, attributions et fonctionnement de l’Organe
de suivi du Répertoire des Hauts emplois publics.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
25
b. Les ministres
• Le Ministre chargé de la Fonction publique est chargé de l’élaboration, de la mise
en œuvre et du suivi de la politique de la Fonction publique. Il centralise la gestion
de la carrière des agents publics civils. Il est, dans le premier Gouvernement du
Nouveau Départ, également chargé de la réforme administrative et institutionnelle
et doit ainsi impulser les réformes, y compris celles concernant la Fonction
publique.
• Le Ministre chargé des finances conserve la fonction de gestion de la paie des
agents publics.
• Certains ministres bénéficient d’une délégation leur permettant d’accomplir des
actes de gestion des carrières96.
c. Le Conseil de santé
Il est institué près du Ministre chargé de la santé un Conseil de santé « obligatoirement
saisi … de tous les problèmes médicaux concernant les agents publics de l’État et des
collectivités locales… »104.
96
Voir notamment le décret n° 2004-627 du 10 novembre 2004 portant transfert de certaines attributions du ministre
chargé de la Fonction publique au(x) ministre(s) en charge de l’éducation nationale en matière de gestion des
personnels enseignants au Bénin.
97
SGFP, art. 8 al. 4.
98
SGFP, art. 8 al. 5.
99
SGFP, art. 9 al. 1er .
100
SGFP, art. 9 al. 3.
101
SGFP, art. 9 al. 4.
102
Ibidem.
103
SGFP, art. 9 al. 3 et 4.
104
SGFP, art. 10 al. 1.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
26
3. Cas spécifique des collectivités territoriales
Le SGFP prévoit, spécifiquement au niveau décentralisé :
• un organisme départemental de gestion des personnels des collectivités
locales105 ;
• un Comité consultatif de la Fonction publique territoriale (CCFPT)106.
a. La catégorie
Le SGFP définit la catégorie comme un « classement des emplois en fonction des
objectifs à atteindre, ou des spécifications techniques ou administratives requises des
personnels susceptibles de les occuper »108. Cette définition est ambiguë. La catégorie est
plutôt une notion utilisée pour le classement visé. Elle est plus précisément une classe
d’emplois ou de fonctionnaires ayant vocation à exercer des fonctions de même nature ou
impliquant le même degré de responsabilité. Le Statut général de la Fonction publique réduit
désormais à quatre le nombre des catégories de fonctionnaires. Celles-ci sont toujours
désignées par des lettres de l’alphabet (en majuscules) en ce qui concerne les Fonction
publiques de l’État et des collectivités territoriales109 comme cela apparaît dans le tableau
n° 1 à la page suivante.
Une classification similaire est établie pour les Agents contractuels comme cela
apparaît dans le tableau n° 2 à la même page.
b. Le corps et l’échelle
Le corps est l’ « ensemble de fonctionnaires appartenant à un ou plusieurs
grades et qui sont régis par le même statut particulier »110. Parfois, la notion de cadre
(d’emplois) est utilisée en lieu et place de celle de corps. Il existe un nombre élevé de corps
de fonctionnaires.
105
SGFP, art. 382 à 384.
106
SGFP, art. 385.
107
À l’opposé, dans la conception ‘’ouverte’’ de la Fonction publique, adoptée par certains États (USA, Suisse,
etc.), sont appelés fonctionnaires des personnes qui occupent momentanément un emploi public, ne sont pas
soumises à un régime juridique particulier, n’ont pas de carrière assurée par l’intégration à un corps, peuvent
passer au secteur privé à tout moment et vice versa.
108
Art. 2.
109
Art. 3 et 308.
110
Art. 2
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
27
Tableau n° 1 : Correspondance entre catégories et types de fonction pour les
fonctionnaires
111
Art. 264.
112
Art. 356
113
Art. 2.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
28
2- Les notions de grade et d’échelon
Chaque corps est subdivisé verticalement en grades. Dans un système de fonction
publique fermée, le fonctionnaire peut « faire carrière » précisément en raison de son
intégration à un grade qui est distinct des emplois qu’il peut occuper ponctuellement.
Le grade est définie à tort comme « titre juridique qui détermine le palier
d'intégration dans la Fonction publique »114. Le grade est plus précisément le titre qui
confère à son titulaire vocation à occuper l’un des emplois qui correspondent à ce grade. C’est
une structure verticale. Les fonctionnaires appartenant au même corps franchissent ainsi
successivement plusieurs grades. Chaque grade se décompose à son tour en échelons qui
correspondent aux étapes de l’évolution de la carrière dans le temps, le fonctionnaire passant
en principe deux années à chaque échelon115. Actuellement, au Bénin, les corps comportent
pour la plupart116 :
• un grade initial couvrant quatre échelons ;
• un grade intermédiaire de trois échelons ;
• un grade terminal normal regroupant également trois échelons ;
• un grade terminal exceptionnel comportant un échelon unique ;
• un grade « hors classe » à échelon unique.
114
Cette définition correspond davantage à l’échelle.
115
Aux termes du SGFP, l’échelon est une « subdivision du grade qui donne à son bénéficiaire un nouveau titre
statutaire et un nouveau traitement initial » (sic). Mais il doit s’agir de traitement indiciaire.
116
Pour les corps de l’enseignement supérieur par exemple, le grade est plus souvent constitué d’un échelon
unique.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
29
Tableau n° 3 : LA STRUCTURE DE LA FONCTION PUBLIQUE BÉNINOISE
(Exemple des corps des personnels administratifs communs – Décrets d’application du précédent Statut général des Agents permanents de
l’État)
1 425 340
2 490 380
INITIAL 3 555 420 40 %
4
5
INTERMÉDIAIRE 6 30 %
7
8
TERMINAL 9 30 %
normal 10
TERMINAL exc. 11 1250 850 -
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
30
PREMIÈRE PARTIE :
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
31
Aux termes du SGFP :
« Indépendamment des obligations et droits résultant des dispositions spécifiques qui leur
sont applicables ou des emplois qu'ils peuvent être appelés à exercer, les personnels de la
fonction publique sont et demeurent soumis aux obligations générales indiquées dans le présent
chapitre; ils bénéficient, par ailleurs, des droits et garanties qui y sont énoncés.
Les personnels de la fonction publique sont également soumis aux dispositions du Code
des valeurs et d'éthique de la fonction publique adopté par décret pris en Conseil des ministres »
(art. 16).
Il résulte de cette disposition, entre autres117, que l’agent public est soumis à trois séries
d’obligations, à savoir, les obligations générales, les obligations spécifiques à l’emploi et les
obligations édictées par le Code des valeurs et d’éthique de la Fonction publique (CVEFP).
N’étant pas prescrites par le SGFP et étant variables d’un emploi à l’autre, les obligations
spécifiques ne peuvent raisonnablement pas être étudiées dans le présent cours. Quoique
résultant d’un texte distinct, les obligations édictées par le CVEFP présentent suffisamment
de convergences avec les obligations générales pour faire l’objet d’une étude combinée avec
celles-ci.
Au regard de l’al. 1 de l’art. 6, les obligations générales apparaissent comme celles
prescrites par le SGFP et qui s’imposent à tous les agents publics, indépendamment des corps
auxquels ils appartiennent et des obligations spécifiques auxquelles ils peuvent être soumis à
ce titre. Elles sont de surcroît communes à tous les agents publics, qu’ils soient fonctionnaires
ou agents contractuels de droit public, agents de l’État ou agents des collectivités
territoriales118.
Traditionnellement, il appartient à l’Administration de déterminer, sous le contrôle du
juge administratif, si le comportement adopté par un fonctionnaire dans telle ou telle
circonstance correspond à ce qui est attendu de lui. Le SGFP de 2017 énonce une liste de
fautes et établit une correspondance entre ces fautes et les sanctions qu’il fixe. Toutefois, il
précise que « la liste des fautes relatives aux sanctions n'est pas limitative [et que] les
sanctions peuvent être appliquées à d'autres fautes laissées à l'appréciation des
autorités investies du pouvoir disciplinaire » (art. 84). En conséquence il n’est toujours
possible de dresser qu’une liste des principales119 obligations générales du fonctionnaire
(Chapitre 1). En tout état de cause, le non-respect par le fonctionnaire de l’une quelconque de
ses obligations entraîne des sanctions disciplinaires infligées selon des modalités précises
formant le droit commun de la répression disciplinaire (Chapitre 2).
117
D’autres principes résultant du même article seront exploités plus loin.
118
Le Chapitre consacré aux obligations et droits des agents de la Fonction publique (art. 16 et ss.) figure sous le
Titre II traitant des règles applicables à tous les personnels de la Fonction publique. (art. 1er et ss.)
119
Cette liste est donc non limitative.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
32
Chapitre 1 :
Les principales obligations générales de l’agent public
1. L’obligation de servir
Aussi logique et banale que puisse paraître sa signification, l’obligation de servir
comporte de nombreuses implications qui révèlent son importance (a) même si certaines
prescriptions ou interdictions tirées de l’obligation de servir au Bénin paraissent inadaptées
(b).
120
Des raisons pédagogiques conduisent à regrouper des obligations qui, soit ont des liens entre elles soit sont
habituellement confondues mais qu’il convient de distinguer.
121
La remarque objet de la note précédente vaut également ici.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
33
•le refus de rejoindre le poste d’affectation est susceptible de donner lieu à une
« suspension » et à la perte de « tout droit au traitement » (art. 234 in fine) ;
• l’agent public qui n’a pas rejoint son poste d’affectation est en absence
irrégulière (art. 245 al. 2) ;
• « la démission est constatée d'office à l'encontre du fonctionnaire si dans un
délai de soixante (60) jours et après mise en demeure, par exploit d'huissier,
celui-ci refuse de rejoindre son poste » (art. 246 al. 1) ;
• « le licenciement peut être prononcé pour […] refus de rejoindre le poste
assigné lors d'une réintégration après une période de disponibilité » (art.
252) « après observation des formalités prescrites en matière
disciplinaire » (art. 253 al. 5) ;
Au regard de ce qui précède, l’obligation de rejoindre le poste d’affectation pèse sur le
fonctionnaire, non seulement lors de son recrutement, mais tout au long de sa carrière, y
compris à l’occasion de sa réintégration après une période de mise en disponibilité. Le refus
de rejoindre le poste d’affectation est une faute grave puisqu’elle entraîne une sanction
extrême.
Le lieu d’affectation est également celui de jouissance d’un éventuel congé de maladie.
S’il doit en être autrement, l’agent est tenu d’en faire la déclaration à sa hiérarchie (art. 179).
* L’obligation de responsabilité
Telle qu’établie par le SGFP, l’obligation de responsabilité a un contenu qui varie en
fonction des agents publics visés :
• pour tout agent public, l’obligation de responsabilité s’applique à l’exécution des
tâches qui lui sont confiées (art. 18 al. 1) ;
122
À moins de présenter une justification a posteriori en cas de force majeure.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
34
•
l’agent public dirigeant un service est, de surcroît, responsable de la manière
dont il exerce l’autorité qui lui est conférée ainsi que des ordres qu’il donne.
Cette responsabilité ne se confond pas avec celle de ses subordonnés et le
supérieur ne peut être exonérée de sa responsabilité en raison d’une faute de
ses subordonnés (art. 18 al. 2). En raison de cette responsabilité, certains
comportements du supérieur sont des fautes disciplinaires. Il en est ainsi de
tout retard, de tout complaisance ou légèreté dans la notation des
collaborateurs (art. 62 al. 1).
L’obligation de responsabilité est confirmée par le SGFP en son article 27 al. 2. Le sens
de responsabilité est même un critère d’appréciation de la conscience professionnelle (art. 53
al. 3)
Le principe
Il est interdit à l’agent public de cumuler l’emploi public avec une activité privée
lucrative, de manière à se consacrer exclusivement à l’emploi public. L’activité privée lucrative
prohibée est celle exercée à titre professionnel, peu importe sa nature (art. 20 al.1).
Les dérogations
Tout en imposant elle-même quelques exceptions, le SGFP renvoie à un règlement
pour définir les conditions dans lesquelles il peut être dérogé à l’obligation de se consacrer
exclusivement à l’emploi public (art. 20 al. 2)124. Ces exceptions directement énoncées par le
législateur se rapportent à :
• la production d’œuvres scientifiques, littéraires ou artistiques (art. 23 al. 1) ;
• des expertises et consultations qui :
o peuvent être entreprises sur décision du Ministre ou du Maire dont dépend
l’agent public (art. 23 al. 2) ;
o sont de droit à la demande d’une autorité judiciaire ou administrative (art. 23
al. 2).
• de l’exercice de la profession d’avocat par les professeurs de Droit125 ;
En principe, la loi n° 97-020 du 17 juin 1997 portant les conditions de l’exercice en
clientèle privée des professions médicales et paramédicales n’exclut pas l’exercice en clientèle
privée par des fonctionnaires d’activités médicales ou paramédicales relevant de leur
compétence mais subordonne cet exercice à « une autorisation préalable du ministre de la
santé, après avis du Conseil de l’Ordre » (art. 9). Toutefois , en raison des abus observés dans
la pratique et dans le cadre des réformes engagées dans le système sanitaire, le
Gouvernement a décidé de suspendre les autorisations et sommé les intéressés de choisir
entre les secteurs public et privé.
123
Comme certaines prescriptions ou interdictions qui apparaissent dans ce cours comme des sous-obligations ou
de simples conséquences, l’obligation de se consacrer exclusivement à l’emploi public est présentée par une partie
de la doctrine comme une obligation distincte de l’obligation de servir. Elles peuvent même être présentées sous
d’autres intitulés.
124
Ce règlement n’a, semble-t-il, jamais été pris au Bénin.
125
En dispensant « les Professeurs et les Agrégés des facultés de droit de l’État » du stage préalable à l’admission
au Barreau, la loi n° 65-6 du 20 avril 1965 instituant le Barreau de la République du Bénin reconnaît implicitement
le droit pour ces fonctionnaires de cumuler leur emploi public avec la profession d’avocat (art. 26 al. 2). Dans la
sous-région ouest-africaine, la matière est désormais régie par le Règlement n° 5 de l’UEMOA.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
35
* L’obligation de rester au service de l’Administration pendant un certain temps
L’obligation de rester au service de l’Administration pendant un certain temps est
désormais limitée (art. 113 al. 2) dans son champ d’application (catégories A, B et C
exclusivement) et dans sa durée uniformisée (5 ans pour tous les agents concernés) mais
renforcée dans son application puisqu’elle est assortie d’une obligation de remboursement des
frais de formation en cas d’inexécution fautive (art. 113 al. 3).
126
Cf.:
- loi burkinabè n° 013/98/AN du 28 avril 1998 déjà citée, art. 16 al. 1 et 2 ;
- loi nigérienne n° 2007-26 du 23 juillet 2007, déjà citée, art. 21 al. 1.
- loi française n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, art. 25.
127
En France, certaines activités privées sont interdites aux agents publics alors même qu’elles n’auraient pas de
caractère lucratif (loi française du 13 juillet 1983, déjà citée, art. 25, I).
128
Loi nigérienne déjà citée, art. 21 al. 2.
129
Au Burkina Faso par exemple, la Cour suprême a jugé que l’obligation de se consacrer exclusivement à l’emploi
public implique, au regard du droit positif de ce pays, « l’interdiction du cumul entre la profession d’avocat et celle
d’enseignant ayant le statut de fonctionnaire » (Cour suprême du Burkina Faso, Chambre judiciaire, Arrêt n° 56 du
16 janvier 2001, T.J.Y c/ Conseil de l’Ordre des Avocats du Burkina Faso) alors que ce cumul est admis au Bénin.
Sur l’état de la même question en France, voir GAUDEMET, op. cit., pp. 188-189.
130
Cp. loi du 13 juillet 1983, déjà citée, art. 25 ; loi du 2 février 2007 de modernisation de la fonction
publique et son décret d’application en date du 2 mai 2007.
131
Voir supra, p. 21.
132
Loi burkinabè déjà citée, art. 16 in fine.
133
Observatoire des Fonctions publiques africaines (OFPA).- Note de conjoncture Année 2000 : Tendances
majeures de l’évolution récente des fonctions publiques africaines et perspectives de leurs réformes, p. 11
accessible sur le site http://www.ofpa.net/tendmaj.htm.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
36
* Des conditions trop restrictives pour l’octroi des autorisation spéciales
Astreint à l’obligation de servir, le fonctionnaire ne peut être absent de son poste de
travail que sur autorisation de ses supérieurs. En dehors du congé annuel, le fonctionnaire
peut bénéficier au Bénin et au Burkina Faso134 de permissions spéciales « pour évènements
familiaux » (SGFP, art.167). Ceux-ci recouvrent les cas de décès, de naissance, de maladie
grave et de mariage. Au Burkina Faso, la législation s’est progressivement assouplie135 pour
tenir compte du poids de la tradition. Aujourd’hui, les autorisations spéciales pour événements
familiaux relèvent pratiquement d’un pouvoir discrétionnaire du supérieur immédiat lequel peut
ainsi en apprécier l’opportunité en fonction des coutumes. À l’opposé, la législation béninoise
continue de soumettre ces autorisations à des conditions radicales déconnectées de la réalité
sociale : exigence d’un lien d’ascendance ou de descendance directe, limitation de la durée
de l’autorisation selon les types d’événements, plafonnement de la durée cumulée des
autorisations, etc. Dans la pratique, le texte n’est pas appliqué. En cas d’autorisation pour un
événement non éligible ou de dépassement de la durée cumulée autorisée par la loi, les
autorités administratives recourent à un subterfuge : la permission est accordée ‘sous la
réserve que sa durée soit déduite du congé annuel’ mais il ne s’agit que d’une clause de style.
134
Au Niger, l’agent public peut bénéficier d’un « congé exceptionnel… [pour] l’accomplissement des devoirs
religieux ou coutumiers dont la liste est précisée par voie réglementaire » (loi nigérienne déjà citée, art. 77). Malgré
les recoupements probables, la comparaison entre ce congé exceptionnel et les autorisations pour événements
familiaux est difficile.
135
Voir l’analyse de l’évolution jusqu’à la zatu (loi) du 26 octobre 1988 par KI (Zachaël).- Les droits de l’agent public
dans un pays en voie de développement : l’exemple du Burkina Faso.- Presses universitaires de Perpignan,
Cahiers du Centre d’études et de recherches juridiques sur l’Afrique francophone, n° 4, 1994, pp. 179 et ss.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
37
b. Les liens entre les deux obligations
En raison du principe de légalité, dans l'hypothèse où l'ordre donné par le supérieur
est « manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public », le
fonctionnaire est tenu, non plus d’obéir, mais plutôt de désobéir. Il en est également ainsi
« lorsque l’ordre reçu constitue une atteinte grave et manifeste au respect des droits de
l’homme et des libertés publiques » (Constitution béninoise du 11 décembre 1990, art. 19 al.
2). Au demeurant, en droit pénal, sauf dans certaines hypothèses particulières, l'ordre du
supérieur ne constitue pas un fait justificatif ou une excuse absolutoire lorsqu'il y a un délit
commis par le fonctionnaire.
Le ‘’devoir de désobéissance’’ est très délicat. En effet, en cas de contestation, c’est le
juge administratif qui apprécie souverainement a posteriori. Or :
• deux conditions cumulatives sont exigées pour que la désobéissance soit justifiée ;
• en cas d’exécution d’un ordre présentant ces deux conditions, l’agent public
s’expose à des sanctions, même si sa responsabilité ne dégage pas le supérieur de
la sienne (art. 18 al. 3) ;
• s’il refuse d’obéir alors que les deux conditions ne sont pas réunies, le fonctionnaire
commet un acte d’indiscipline répréhensible.
Il faut donc à l’agent public un certain sens de discernement nourri par une bonne
connaissance des textes en vigueur.
3. L’obligation de loyalisme
De manière générale, le loyalisme est « la fidélité aux institutions établies »141,
« l’attachement dévoué à une cause »142. Le SGFP établit en son article 27 al. 2 une obligation
de loyauté sans en préciser le contenu. L’agent public a par ailleurs une obligation indiscutable
de loyalisme envers la Nation puisque, aux termes du SGFP, « les personnels de la fonction
publique sont au service de la collectivité nationale » (Art. 17).
Le loyalisme envers la Nation et les institutions de la République est la règle. Elle est
absolue pour l’ensemble des fonctionnaires. Elle leur interdit notamment de faire outrage au
drapeau national et de prôner des thèses sécessionnistes susceptibles de remettre en cause
l’intégrité du territoire et l’unité de la Nation.
136
En revanche, les orientations du Conseil d’administration s’imposent au Directeur.
137
Le ministre de tutelle peut en revanche influencer la politique générale de l’établissement public, notamment à
travers son représentant au Conseil d’administration.
138
Les magistrats du parquet son contraints de suivre les instructions reçues de la hiérarchie dans leurs réquisitions
écrites. Mais si « la plume est serve, la parole est libre ».
139
Pour tout le reste, le chef de juridiction dispose d’un pouvoir d’organisation dans le cadre duquel il doit être obéi.
140
Ici aussi, il existe une obligation d’obéissance hiérarchique pour ce qui concerne l’organisation administrative
des activités d’enseignement (emplois du temps, évaluations, etc.). Par ailleurs, en raison de l’importance du grade
dans l’enseignement supérieur, il y aune obligation d’obéissance aux ordres reçus d’enseignants plus gradés.
141
Le Nouveau Petit Robert de la langue française, version électronique, 2009.
142
Idem.
Le mot a un sens proche de celui de « loyauté » avec une petite nuance en ce que la loyauté est la fidélité à
ses engagements, la droiture, l’honnêteté, surtout envers une personne.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
38
Il est possible de considérer que, même en l’absence de toute disposition explicite,
tous les agents publics sont également astreints à une obligation de loyalisme envers le
Gouvernement car :
• dans un État démocratique, le gouvernement en place est celui que la Nation
s’est librement donné pour appliquer la politique voulue par elle ;
• or l’agent public n’est que l’animateur de l’Administration qui est, elle-même, le
bras séculier du pouvoir exécutif c’est-à-dire l’instrument dont dispose celui-ci
pour mettre en œuvre son programme ;
• l’agent public doit donc se soumettre, sans état d’âme, au gouvernement en
place, en vertu de son loyalisme envers la Nation.
Pour la plupart des agents publics, le loyalisme envers le Gouvernement légitime de la
République consiste à agir dans le sens de la mise en œuvre du Programme de celui-ci ou
tout au moins à s’abstenir de l’influencer ou d’y mettre aucune entrave (art. 28 al. 2). Une
stricte neutralité (politique) dans l’exercice de ses fonctions en serait l’expression minimale.
Toutefois, pour certaines catégories d’agents publics, le devoir de loyalisme vis-à-vis du
gouvernement ou de la majorité politique en place va au-delà de ce qui pourrait être
raisonnablement exigé de tout agent public. Ces agents publics sont ceux qui occupent des
emplois dits à la discrétion du gouvernement, encore qualifiés d’emplois supérieurs143.
L’encadré de la page suivante offre quelques repères sur les emplois à la discrétion du
gouvernement.
a. La discrétion professionnelle
Valable pour tous les agents publics, la discrétion interdit à ceux-ci de :
• révéler des faits ou informations dont ils ont connaissance dans l’exercice ou à
l’occasion de l’exercice de leurs fonctions (art. 19 al.1) ;
• détourner ou de communiquer irrégulièrement des pièces ou documents du
service à des tiers (a. 19. al. 2).
Tout manquement à la discrétion professionnelle est une faute grave (art. 234).
En réalité, l’obligation de discrétion professionnelle n’emporte pas interdiction absolue
de communiquer des documents administratifs. La communication est simplement soumise à
une réglementation à établir par chaque ministre ou maire (art. 22 al. 2). À défaut de règles,
la limite entre l’obligation de discrétion du fonctionnaire et le droit à l’information de l’usager
ou du chercheur n’est pas connue.
Le SGFP prévoit du reste quelques situations dans lesquelles le fonctionnaire est délié
de l’obligation de discrétion professionnelle. Il en est notamment ainsi :
• en cas d’autorisation du ministre, du maire ou du dont relève l’agent public (art.
19 in fine) ;
• pour la dénonciation, conformément à la loi pénale, des crimes ou délits dont
l’agent public a pu avoir connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de
l’exercice de ses fonctions (art. 22 al.1) ;
• pour les témoignages à la demande de l’autorité judiciaire (art. 22 al.1) ;
• des cas éventuellement prévus par la réglementation en vigueur (art. 19 in fine).
143
Cette dernière qualification est discutable gcar tous les emplois supérieurs ne sont pas à la discrétion du
gouvernement. Au Bénin, les « hauts emplois techniques» sont des fonctions pour lesquelles existe une procédure
de nomination susceptible de garantir l’objectivité et d’éviter toute politisation.
.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
39
Encadré n° 1 : Les emplois à la discrétion du gouvernement
• Définition : emplois à l'égard desquels en raison de la nature des fonctions exercées, l'administration
est particulièrement libre parce que :
o les nominations sont « à la décision du gouvernement» c'est-à-dire à sa discrétion : CE, 16
décembre 1988, Assoc. gén. des administrateurs civils c/ Dupavillon, JCP 1989. II. 21228,
note C. Gabolde
§ art. 25 de la loi du 11 janvier 1984 (en France) et art. 11 de la loi du 26 février 1986 (au
Bénin)
§ nomination possible de non fonctionnaires
ü dissociation de l’emploi du grade (qui du reste n’existe pas dans ce cas)
ü l’accès des non fonctionnaires à ces emplois n’entraîne pas leur titularisation dans un
corps : CE, 21 mars 1958, Assoc. des agents des affaires étrangères, Rec. Lebon,
p. 188.
o Le gouvernement a faculté d’y mettre fin : nominations « essentiellement révocables »
§ libre appréciation des motifs (limitation de liberté d’opinion des titulaires de ces emplois)
§ application obligatoire de la règle de communication du dossier : CE, 12 novembre 1997.
Fessard de Foucault, Quot, jur., 21 avril 1998, p. 7
• Justification des pouvoirs conférés à l’Administration : en raison des aptitudes qu’il requiert et ses
responsabilités qu’il implique, l’emploi supérieur est souvent à mi-chemin entre les fonctions
administratives et les fonctions politiques,
• Détermination des emplois supérieurs
o Renvoi de loi à un décret (en Conseil d'État)
o Décret du 24 juillet 1985 (en France)
§ dans chaque administration
ü les commissaires,
ü secrétaires généraux,
ü directeurs d'administration centrale ;
§ au ministère de l'éducation nationale : les recteurs ;
§ au ministère des affaires étrangères : les ambassadeurs ;
§ au ministère de l'intérieur : les préfets.
o liste du décret = non limitative (contrôle par le juge du caractère « supérieur» de l'emploi)
o critères cumulatifs utilisés par le Conseil d'État
§ caractère de haute fonction d'autorité de l'emploi en cause
§ dépendance directe dans laquelle il place son titulaire vis-à-vis du gouvernement : par ex. : CE,
17 juin 1992, Leclerc, Rec. Lebon, p. 1062 ; RDP, 1992, p. 1830 note R. Drago
b. Le secret professionnel
Le secret professionnel ne s’impose qu’à quelques catégories de fonctionnaires
(agents des impôts, magistrats...). En dehors de la Fonction publique, il concerne de
nombreuses autres professions (banquiers, médecins, avocats...). Le secret professionnel
interdit aux personnes concernées de révéler les renseignements relatifs à la vie privée des
particuliers et dont elles ont connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs
fonctions. Cette obligation est également prescrite par le Code pénal. Il n’y a, à cette obligation,
d’exceptions que celles prévues par la loi.
La violation du secret professionnel est une faute grave (art. 234).
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
40
1. L’obligation d’indépendance vis-à-vis des intérêts privés
Pour garantir l’indépendance de l’agent public dans son emploi, les personnes
publiques qui l’utilisent lui imposent traditionnellement le désintéressement (a), la déclaration
de l’activité du conjoint (c) et l’interdiction de certaines activités à la cessation des fonctions
au service de l’Administration. Le SGFP renforce l’obligation d’indépendance de l’agent public
par des dispositions prohibant tout conflit d’intérêts (d).
a. Le désintéressement
Le SGFP interdit à l’agent public d’avoir dans une entreprise des intérêts de nature à
compromettre son indépendance (art. 20 al. 3). La formulation de cette interdiction comporte
plusieurs précisions qui en établissent la portée et les limites. Ainsi :
• les entreprises visées sont uniquement celles qui sont :
o soit soumises au contrôle de l’Administration ou service de l’agent public,
o soit en relation avec l’Administration ou service de l’agent public ;
• la prise d’intérêts est prohibée, qu’elle soit directe ou indirecte c’est-à-dire qu’elle ait
lieu par l’agent public ou par personne interposée ;
• l’interdiction s’applique à tout agent public quelle que soit sa position dans la
hiérarchie administrative ;
• la dénomination des intérêts importe peu ;
• le but de l’interdiction est clairement de garantir l’indépendance de l’agent public
dans l’exercice de ses fonctions, mais non pas de priver l’agent public de toute autre
source de revenus ;
• l’interdiction s’impose à l’agent public144 :
o non seulement pendant sa période d’activité,
o mais également après la mise en disponibilité ou après la cessation définitive
des activités à la Fonction publique (art. 257 al. 2).
La violation de la même interdiction est qualifiée de délit d’ingérence et sanctionnée
par le Code pénal (délit du fonctionnaire en activité et délit de l’ancien fonctionnaire). De
même, cette interdiction présente une certaine similitude avec le conflit d’intérêts tel que défini
144
Dans le SGFP, il est question de fonctionnaire à l’art. 257 al. 2 qui prolonge en réalité dans le temps une
obligation qui s’impose a priori à tous les agents publics (art. 20 al. 3). Il en résulte une certaine ambiguïté.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
41
dans la loi n° 2011-20 du 12 octobre 2011 déjà citée. Le conflit d’intérêts, désormais prohibé
formellement par le SGFP, est développé infra.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
42
de textes spéciaux145. Ces actes sont assez nombreux. Les plus couramment visés sont la
corruption, le trafic d’influence, la concussion et le détournement.
a. La corruption
Aux termes de la loi du 12 octobre 2011 (art. 40 al. 2), la corruption est le fait de :
• solliciter ou d’agréer,
• directement ou indirectement,
• des offres, promesses, dons, présents ou autres avantages indus,
• pour soi-même ou pour une autre personne ou entité,
• pour faire ou s’abstenir de faire un acte :
o lié à ses fonctions ou son emploi,
o juste ou non,
o mais non sujet à rémunération.
Cette infraction est également prévue et sanctionnée par le Code pénal (art. 177).
Dans tous les cas, la corruption suppose un corrupteur et un corrompu. La définition
ci-dessus donnée est celle de la corruption dite passive, c’est-à-dire vue du côté du corrompu.
Il y a également la corruption active (le fait du corrupteur) qui est sanctionnée au même titre
(art. 41 de la loi du 12 octobre 2011 ; Code pénal).
Dans le SGFP « il est formellement interdit à un agent de la fonction publique de
solliciter ou de recevoir, directement ou par personne interposée, en raison de ses fonctions,
même en dehors de celles-ci, des dons, gratifications ou avantage quelconque » (art. 26 al.
2).
b. La concussion
La concussion consiste :
• pour un fonctionnaire, officier public, percepteur de droits, contributions ou deniers
publics, un commis ou préposé,
• à recevoir, exiger ou ordonner de percevoir
o pour droits, taxes, contributions
o pour deniers, salaires ou traitements,
• ce qu’il sait n’être pas dû ou excéder ce qui est dû.
La concussion est prévue et punie par le Code pénal.
c. Le trafic d’influence
Au regard de la loi du 12 octobre 2011 (art. 50) et du Code pénal, le trafic d’influence
est le fait pour le fonctionnaire146 :
• de solliciter ou d’accepter,
• directement ou indirectement,
• un avantage indu,
• pour lui-même/elle-même ou pour une autre personne,
• en abusant de son influence réelle ou supposée,
• en vue de faire obtenir d’une administration ou d’une autorité publique,
145
Il est possible de citer, sur la période la plus récente :
- l’ordonnance n° 79-17 du 20 avril 1979 édictant les dispositions en vue de la répression disciplinaire de
détournements et faits assimilés commis par les agents de l’État et les employés des entreprises
publiques ;
- l’ordonnance n° 80-6 du 11 février 1980 édictant les dispositions en vue de la répression disciplinaire de
détournements et de certaines infractions commis par les Agents de l’État et les employés des collectivités
locales, finalement déclarée contraire à la Constitution (Décision DCC 96-044 du 30 juillet 1996).
Le texte actuellement en vigueur est la loi du 12 octobre 2011 déjà citée.
146
Comme pour la corruption, la concussion se définit aussi du point de vue de celui qui sollicite dans les mêmes
conditions un acte indu d’un fonctionnaire (Cf. loi du 12 octobre 2011, art. 50).
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
43
• un avantage également indu.
d- Le détournement
Le détournement consiste pour le fonctionnaire en la soustraction ou la rétention
illégitime et frauduleuse de deniers, valeurs ou biens à lui confiés par l’Administration ou par
les particuliers à l’occasion de l’exercice de ses fonctions (loi du 12 octobre 2011, art. 45 ;
Code pénal).
Le détournement est une faute grave dans le SGFP (art. 234).
a. La neutralité
Le SGFP ne prescrit pas directement aux agents publics une obligation de neutralité.
Toutefois, il leur interdit formellement « tous comportements de nature à faire douter de leur
neutralité » (art. 25). En vertu de son devoir de neutralité, l’agent public doit faire abstraction
de ses opinions politiques ou religieuses dans l’exercice de ses fonctions. Cette obligation,
dégagée par la jurisprudence avant de faire l’objet de textes en France147, est très importante
dans le service public de l’enseignement : CE 10 mai 1912, Abbé Bouteyre, Rec. 553, concl.
Helbronner, CE 3 mai 1950, Dlle Jamet, p. 247 ; CE, 3 mai 2000, Dlle Marteaux, AJDA 2000,
p. 673.
L’obligation de neutralité s’applique également en dehors de l’enseignement public.
Ainsi :
• il est interdit aux agents publics de manifester leurs croyances religieuses par des
signes extérieurs dans le service ;
• des raisons de service peuvent conduire à refuser à un fonctionnaire une
autorisation d’absence hebdomadaire pour aller accomplir dans un lieu de culte les
rites de sa religion : CE 16 févr. 2004, M.B, AJDA 2004, p. 822.
b. L’impartialité
L’obligation d’impartialité implique que l’agent public traite de la même manière tous
les administrés, quels que soient leur origine ethnique, leur rang social, leur degré de parenté
avec lui, leur sexe, leur religion, leur appartenance politique, etc. Cette obligation équivaut à
une interdiction de toute discrimination à l’égard des usagers (art. 25). Elle est un corollaire de
l’égalité des citoyens, un principe fondamental du service public. L’obligation d’impartialité est
confirmée par le SGFP en son article 27 al. 2 où il est également fait mention d’une obligation
d’équité.
147
Voir notamment :
- la circulaire Jospin, du 12 décembre 1989 sur les voiles islamiques ;
- la loi de 2004 sur la laïcité ;
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
44
II. LES OBLIGATIONS S’IMPOSANT DAVANTAGE HORS DU SERVICE
Certaines des obligations imposées au fonctionnaire donnent l’impression que
l’Administration poursuit celui-ci jusque dans sa vie privée. Quoique liées au service, ces
obligations trouvent leur champ d’application davantage hors du service148. Il s’agit des
obligations de résidence (A), de réserve (B) et de dignité ou d’honorabilité (C).
A. L’OBLIGATION DE RÉSIDENCE
Dans la mesure du possible il est exigé du fonctionnaire qu’il réside au lieu de son
emploi. Cette exigence est stricte pour les fonctionnaires qui peuvent être sollicités à toute
heure du jour ou de la nuit (médecins, intendants, préfets, officiers de police, procureurs de la
République, juges d’instruction...).
En conséquence :
• l’Administration est tenue d’attribuer aux intéressés soit un logement de fonction soit
une indemnité compensatrice du logement : CA/CS 10 avril 1986, DOVONOU
Théophile c/ Ministre de la Justice, n° 1/CA du Répertoire, n° 78-8/CA du Greffe ;
• les fonctionnaires concernés doivent obtenir une autorisation préalable de leurs
supérieurs hiérarchiques avant de quitter la circonscription administrative où ils
exercent leurs fonctions.
B. L’OBLIGATION DE RÉSERVE
L’obligation de réserve est la principale limitation à la liberté d’expression149 de l’agent
public. Celui-ci a le droit d’exprimer ses opinions. Mais, lorsque l’agent public doit se
prononcer, surtout hors du service et sur le fonctionnement du service, l’obligation de réserve
lui impose de faire preuve d’une certaine retenue ou modération. Il s’agit pour le l’agent public
d’éviter d’exprimer, dans le service ou en dehors de celui-ci, des opinions de nature à
discréditer sa fonction ou l'administration à laquelle il appartient. Cette obligation doit être
appréciée avec souplesse car elle est proportionnée à l'importance et à la nature des fonctions
exercées.
148
Par exemple, le SGFP confirme que la dignité s’impose « dans le service et en dehors du service » (art. 26 al.
1).
149
Voir les développements relatifs à cette liberté, infra, p. 45 et s.
150
Mais comme cela a été annoncé, l’obligation de dignité ou d’honorabilité s’impose « dans le service et en dehors
du service ».
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
45
13/CA du Répertoire ; n° 74-19/CA du Greffe.
En règle générale une sanction est encourue chaque fois qu’il y a scandale.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
46
Chapitre 2 :
Le droit commun
de la répression disciplinaire
1. L’autonomie de principe
L’autonomie de la répression disciplinaire par rapport à la répression pénale peut
s’apprécier au regard du but visé (a) et de la nature des sanctions prononcées (b).
a. Le but visé
Même si, dans les deux cas, il s’agit de sanctionner une faute, la faute disciplinaire se
distingue nettement de la faute pénale.
* La faute disciplinaire
En principe, la faute disciplinaire n’a pas de définition légale. C’est une notion déductive
et extensive. En règle générale, la faute disciplinaire ne se définit pas, de façon positive. Elle
se définit par opposition au comportement idéal attendu du fonctionnaire, c’est-à-dire comme
un manquement à l’une des obligations de celui-ci, qu’il s’agisse d’une obligation
professionnelle ou d’une faute extra-professionnelle (art. 130). Pour établir une liste exhaustive
des fautes pour lesquelles un fonctionnaire peut être sanctionné sur le plan disciplinaire, il
faudrait non seulement pouvoir dresser celle de toutes les obligations qui s’imposent à lui,
mais aussi identifier précisément tous les comportements pouvant constituer des
151
En réalité la formule pourrait s’appliquer à toute profession, et donc plus largement à toute la Fonction publique
en ce qu’elle est l’antonyme de répression pénale.
152
Il en a été ainsi dans les textes déjà cités concernant notamment les manquements aux obligations de probité
et de dignité. Voir supra, p. 145.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
47
manquements à chacune de ces obligations. Il s’agit d’une mission quasiment impossible
parce que, traditionnellement :
• toutes les obligations du fonctionnaire ne peuvent pas être consacrées par des
textes juridiques153 ;
• les obligations prévues par le Statut général ne figurent pas toutes aux rubriques
relatives aux devoirs et à la discipline ;
• la liste des obligations prescrites par des textes juridiques ou dégagées par le juge
administratif n’est pas limitative : l’Administration conserve, en matière disciplinaire,
un pouvoir d’appréciation sur, entre autres, l'existence de la faute disciplinaire ;
• le Statut général ne qualifie qu’exceptionnellement tel ou tel comportement de faute
disciplinaire154.
Comme cela a déjà été annoncé supra, le SGFP traduit une évolution par rapport à ce
qui précède. En effet il énonce une liste de fautes et établit une correspondance entre ces
fautes et les sanctions qu’il fixe. Toutefois, il précise que « la liste des fautes relatives aux
sanctions n'est pas limitative [et que] les sanctions peuvent être appliquées à d'autres
fautes laissées à l'appréciation des autorités investies du pouvoir disciplinaire » (art. 84).
Au demeurant, de nombreuses fautes disciplinaires apparaissant dans le SGFP sont
formulées en termes de manquements à telle ou telle obligation, même si les autres sont
énoncées de manière positive. Il en résulte que, quoique aménagée, la conception
extensive traditionnelle de la faute disciplinaire reste fondamentalement valable et que
l’autorité administrative conserve un pouvoir d’appréciation par-delà les dispositions
précises du SGFP.
* La faute pénale
À l’opposé de la faute disciplinaire, la faute pénale est une notion très précise. La faute
pénale est une infraction de droit commun définie par le Code pénal. En vertu du principe de
légalité des délits et des peines, pour qu’un acte soit répréhensible, il doit avoir été prévu
comme tel par la loi et celle-ci doit avoir précisé les peines applicables dans ce cas.
153
Par exemple, de nombreuses obligations résultent de la jurisprudence.
154
Tel est notamment le cas à l'art. 54.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
48
2. Les liens procéduraux
Les liens procéduraux entre répression disciplinaire et répression pénale sont
manifestes dans deux hypothèses : celle du cumul de fautes et celle de la faute pénale unique
grave155.
a. Le cumul de fautes
En cas de cumul d’une faute disciplinaire et d’une faute pénale, le fonctionnaire encourt
une sanction disciplinaire et une sanction pénale (CE, Bemny, 16 avril 1936, Rec. Lebon,
p. 881). A priori, deux procédures distinctes et parallèles doivent être engagées. Mais, quelles
qu’elles soient, les hypothèses constitutives de cumul de fautes entraînent certaines
conséquences procédurales.
155
Il existe une autre hypothèse, celle d’une faute unique de nature disciplinaire. Mais elle ne pose pas de problème
particulier. Elle implique une procédure disciplinaire exclusive de toute intervention du juge pénal.
156
Cette confirmation est en réalité une redites puisque l’art. 68 concerne tout agent de la Fonction publique et se
trouve dans la partie relative aux règles communes.
157
En principe, il s’agit d’une présomption de cumul de fautes car celles-ci ne peuvent être établies avant le terme
des procédures auxquelles elles donnent lieu.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
49
Hypothèse 2 : une procédure disciplinaire enclenchée en conséquence d’une poursuite
pénale
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
51
b. Le choix de la sanction
Le SGFP de 2017 ne se contente pas de prévoir une échelle de sanctions. Il une
correspondance entre chaque sanction et certaines fautes disciplinaires qu’il définit
précisément. En conséquence, lorsque l’autorité administrative conclut à l’existence d’une
faute disciplinaire, elle est en principe liée par les sanctions prévues dans le SGFP pour autant
qu’il s’agisse d’une faute répertoriée. Dans les autres cas (fautes non expressément prévues),
en vertu de son pouvoir résiduel d’appréciation (art. 84 al. 1), l’autorité disciplinaire a le libre
choix de la sanction à infliger. Elle choisit alors librement dans la gamme de sanctions que lui
offre le Statut général celle qui lui paraît s’imposer. Elle apprécie le degré de gravité de la faute
en fonction de considérations telles que le grade, la manière habituelle de servir, les éléments
du dossier du fonctionnaire, etc. Il lui est ainsi loisible d’infliger des sanctions différentes pour
des fautes identiques commises par plusieurs agents.
a. Quelques règles
Les principales règles présentées ci-après sont la règle de la sanction unique, la règle
de la légalité des sanctions ainsi que l’interdiction des sanctions déguisées.
158
Cp. ces formules avec celles de l’échelle des sanctions décrite infra, p. 36 et ss.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
52
pouvoir. Pour ne pas transgresser cette interdiction, l’autorité disciplinaire doit notamment
respecter la procédure et les formes requises pour prononcer une sanction mais qui ne
s’imposent pas pour la mesure administrative ordinaire.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
53
• la révocation avec perte des droits à pension.
Il y a ainsi au total seize types de sanctions prévus à l’article 69. Mais cette liste paraît
devoir être complétée159.
159
Voir pp. 54 et 56
160
Le SGFP prévoit encore la possibilité de le constater par écrit (art. 70 al. 1).
161
Il est permis de s’interroger sur la nature de sanction du rappel à l’ordre vu qu’il « ne nécessite aucune procédure
disciplinaire » (art. 228 al. 3), notamment l’avis du CODIR (art. 219 al. 2).
162
L’attention des élèves est appelée sur le fait que le mot « pied » est au singulier dans cette formule.
163
Le législateur la définit comme une « suspension de fonction » (art. 77 al. 1). Mais le terme ‘‘suspension’’ n’est
pas repris ici en raison de l’ambiguïté qu’il peut induire dans un contexte où il désigne aussi une mesure
conservatoire qui n’est pas une sanction.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
54
conséquence. Or elle est visée à titre principal. Mais, dans la mesure où il ne serait pas légal
de priver le fonctionnaire de son traitement en le laissant exercer ses fonctions (art. 30), il a
fallu mettre en avant l’exclusion (ici appelée mise à pied) et y lier la suppression de traitement.
Deux types de « mise à pied » sont possibles. Le premier type de mise à pied, dite ‘‘sans
solde’’ est rigoureusement de huit jours. Le deuxième type de mise à pied est la mise à pied
avec suppression de traitement pour une durée ne pouvant excéder trente jours. Elle offre
donc la possibilité à l’Administration de moduler la durée entre neuf et trente jours.
En réalité, dans la suite du SGFP apparaît un troisième voire un quatrième type de
mises à pied dites « mise à pied avec suppression de traitement pour une durée ne pouvant
excéder quinze (15) jours » (art. 214) et « mise à pied sans solde de 15 jours (art. 299 et 301 ».
Il en résulte une confusion certaine.
* Le déplacement d’office
Aux termes du SGFP, les fonctionnaires ont une sorte de droit à la « continuité […]
dans leurs fonctions » c’est-à-dire au maintien de leur affectation sauf pour les nécessités de
service ou pour sanctionner le fonctionnaire (art. 246 al. 3). Le déplacement d’office est
précisément un changement d’affectation de l’agent public, motivée par une raison
disciplinaire. Elle constitue une sanction parce qu’elle porte atteinte au principe de continuité
des agents dans leur affectation alors même qu’aucune nécessité de service ne justifierait
cette atteinte. Par ailleurs, elle permet de comprendre la nuance entre une sanction
disciplinaire et une simple mesure administrative. En effet, modification de l’affectation de
l’agent, le déplacement d’office a un contenu identique à celui de la mesure administrative
appelée mutation ou affectation. La distinction repose au départ sur la motivation de la
décision, l’intention de son auteur : la volonté de punir ou de faire expier la faute dans un
cas164, le souci de répondre aux nécessités de service dans l’autre. En conséquence, le
déplacement d’office implique la mise en œuvre de la procédure disciplinaire, laquelle ne
s’impose pas pour la mutation administrative.
* L’exclusion temporaire de fonction pour une période ne pouvant excéder six mois
Par-delà la durée maximale (six mois) de l’exclusion temporaire, le SGFP précise que cette
sanction « entraîne la perte de toute rémunération, à l’exception des allocations familiales »
(art. 78 al. 1). Il s’agit en réalité d’une mise à pied de durée plus longue. Précisément pour ne
pas être confondue avec la mise à pied, l’exclusion temporaire de fonction doit avoir une durée
comprise entre 31 jours et six mois.
164
En général, dans ce cas, les conditions de travail et de vie liées au nouveau poste sont moins intéressantes.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
55
en cause des droits précédemment acquis, notamment au regard de la structure des carrières
et de la grille des traitements. Dans la mesure où il entraîne automatiquement l’abaissement
d’un échelon au moins, l’abaissement de grade ou rétrogradation implique une réduction du
traitement indiciaire comme dans le cas du simple abaissement d’échelon.
B. L’ÉCHELLE DISCIPLINAIRE
Les sanctions disciplinaires sont présentées dans un ordre de gravité croissante. Le
premier indice de cette gradation réside dans la distinction établie entre plusieurs degrés165
variant selon le régime juridique d’emploi de l’agent public, c’est-à-dire selon qu’il est
fonctionnaire de l’État (1), ACE (2), fonctionnaire territorial (3) ou ACDP territorial (4).
165
En France, l’échelle disciplinaire comporte quatre groupes où l’on retrouve la plupart des sanctions formant les
deux degrés au Bénin, même si elles ne sont pas toujours formulées de la même manière ou classées dans le
même ordre.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
56
c. Sanctions du troisième degré
- la mise à la retraite d'office;
- la révocation sans perte des droits à pension;
- la révocation avec perte des droits à pension.
Cette deuxième sanction ne figure pas à la liste générale des sanctions et est même
en contradiction avec la définition du blâme présentée a priori comme sanction écrite (art.
70).
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
57
- l'exclusion temporaire des fonctions pour une période ne pouvant excéder trois (03)
mois;
- l'abaissement d'échelon;
- la rétrogradation;
- la mise à la retraite d'office;
- la révocation sans suspension des droits à pension;
- la révocation avec perte des droits à pension.
En raison de leurs effets, ces sanctions s’apparentent à certaines de celles qui sont
prévues dans l’échelle disciplinaire. Seules la retenue sur pension et la déchéance du droit à
pension présentent un caractère original qui s’explique par le fait que le fonctionnaire a déjà
cessé ses fonctions. Pour éviter toute confusion, il est préférable que le législateur s’en tienne
aux formules de l’échelle en complétant celle-ci par les deux sanctions spécifiques aux
retraités.
166
En revanche, la retenue sur traitement, notamment pour fait de grève n’est pas une sanction mais l’application
du principe de service fait.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
58
III. LA PROCÉDURE APPLICABLE ET LES GARANTIES OFFERTES À L'AGENT
Il s’agit d’analyser successivement les principales étapes de la procédure (A) et les
recours possibles (B).
a. La demande d’explication
La demande d’explication est un écrit par lequel le supérieur hiérarchique immédiat
(art. 237 al. 1) donne au fonctionnaire l’occasion de justifier son comportement ou de se
prononcer sur les faits qui lui sont reprochés. Le fonctionnaire a l’obligation d’y répondre.
Mieux, il a intérêt à le faire car il s’agit d’une garantie essentielle des droits de la défense et
du caractère contradictoire de la procédure. Le défaut de demande d’explication est une
irrégularité qui entraîne dans tous les cas l’annulation de la sanction : CA/CS 10 avril 1986,
DEGUENON Gilbert et consorts c/ Ministre de la Justice, n° 2/CA du Répertoire, n° 79-
4/CA du Greffe). La demande d’explication n’est donc pas une sanction. La procédure
disciplinaire qu’elle sert à engager ne connaît de suite que dans la mesure où les explications
fournies à ce stade ne sont pas satisfaisantes pour l’autorité administrative. Le SGFP prescrit
de classer sans suite le dossier « lorsque la réponse à la demande d'explications par le
fonctionnaire apporte des justifications suffisantes le mettant hors de cause » (art. 238).
Le SGFP laisse penser que la demande d’explication n’est pas requise pour :
• l’abandon de poste (art. 246 al. 2) ;
• le rappel à l’ordre (art. 228 al. 3).
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
59
• tandis que « les Commissions administratives paritaires des ministères et des
institutions de l’État […érigées en conseils de discipline …] donnent leur avis
sur les sanctions du deuxième degré » (art. 218).
Aux termes des articles 221 à 223, qui semblent clarifier la situation :
• l'avertissement écrit est infligé après avis du Comité de direction siégeant en
matière disciplinaire près les directeurs généraux et directeurs techniques des
services centraux ou déconcentrés de l'État, les ambassadeurs ou consuls et
les préfets ;
• les sanctions du deuxième degré sont infligées après avis des commissions
administratives paritaires siégeant en matière disciplinaire, près les ministres
utilisateurs et les présidents des institutions de l'État ;
• les sanctions du troisième degré sont infligées après avis du Conseil national
de discipline siégeant près le ministre chargé de la fonction publique,
Mais une incertitude demeure sur les autres sanctions du 1er degré et les instances
compétentes pour les ACE, fonctionnaires territoriaux et ACDP des collectivités territoriales.
Sous réserve des clarifications que pourraient apporter les décrets d’application du
SGFP, le Comité de direction est un organe consultatif existant à différents échelons de
l’Administration. Il est présidé par le premier responsable de l’Administration concernée et
comprend les chefs de service ainsi que des représentants du personnel. La non consultation
du Comité de direction est une irrégularité que la Chambre administrative de la Cour suprême
sanctionne en annulant la sanction prononcée dans ces conditions (CA/CS 7 mars 1985,
HOUINSA Dominique c/ Ministre du Travail et des Affaires sociales, n° 3/CA du
Répertoire, n° 82-6/CA du Greffe).
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
60
Dans tous les cas, la suspension est prononcée par le Ministre dont relève le
fonctionnaire (art. 235 al. 1). En cas de suspension irrégulière, le fonctionnaire a droit au
remboursement des traitements dont il a été irrégulièrement privé (CA/CS 28 juin 1984, Raïmi
HOUNKPONOU c/ Etat dahoméen, n° 2/CA du Répertoire, n° 62-2/CA du Greffe).
a. L’autorité compétente
Le SGFP confère le pouvoir disciplinaire (art. 220) :
• au Ministre chargé de la Fonction publique pour les sanctions du troisième
degré168 ;
• aux ministres et aux présidents des Institutions de l’État utilisateurs des agents
pour les sanctions du deuxième degré;
• aux directeurs centraux, directeurs généraux, directeurs techniques, et
directeurs départementaux des ministères et institutions de la République,
ambassadeurs ou consuls et préfets, pour les sanctions du premier degré
L’autorité hiérarchique jouit à la fois d’un pouvoir de substitution en cas d’inertie du
supérieur immédiat de l’agent public fautif (art. 224 al. 1) et d’un pouvoir de réformation des
décisions de sanctions prises par les autorités qui lui sont subordonnées (art. 224 al. 2).
Le Ministre chargé de la Fonction publique peut être saisi, s’autosaisir (art. 226) ou
saisir toute autorité compétente (art. 227) de toute affaire disciplinaire non traitée. Les
ministres chargés de la Fonction publique et des Finances reçoivent ampliation de toute
décision de sanction concernant un fonctionnaire (art. 225 al. 1 et 2)
167
Pour la Chambre administrative de la Cour suprême, l’autorité administrative n’est pas tenue de se conformer à
l’avis du Conseil de discipline (CA/CS 28 juillet 1975, Norbert SEKKO c/ décret n° 70-25/D/MIS/DSN du 14
février 1970, n° 11/CA du Répertoire ; n° 70-11/CA et n° 72-14/CA du Greffe).
168
Probablement pour les seuls fonctionnaires de l’État puis que pour les régimes d’emploi, il n’existe de troisième
degré.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
61
b. Les règles de forme
La décision portant sanction doit être motivée (art. 233 al. 1). Elle est nécessairement
versée au dossier du fonctionnaire intéressé comme tous les actes de la procédure (art. 240 ;
art. 83 al. 2). Le SGFP précise la forme que doit revêtir la sanction (art. 215). Il s’agit :
• d’une Note de service pour les sanctions du 1er degré ;
• une décision du président de l’institution ou du ministre pour les sanctions du
2ème degré ;
• un arrêté du ministre chargé de la Fonction publique pour les sanctions du 3ème
degré.
2. Le recours en réhabilitation
Il y a lieu de préciser les objectifs et les conditions (a) ainsi que la procédure et l’issue
possible (b) du recours en réhabilitation.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
62
subsistant au dossier, pour une personne non informée, tout se passe comme si la décision
n’avait jamais existé (art. 241 al. 5).
Pour obtenir la réhabilitation administrative, le fonctionnaire doit :
• avoir fait l’objet d’une sanction disciplinaire autre que la révocation de la Fonction
publique ;
• n’avoir été frappé depuis lors d’aucune une autre sanction (comportement général
satisfaisant) ;
• attendre que s’écoule un délai de deux à cinq ans selon la nature de la sanction ;
• introduire une demande auprès du ministre dont il dépend.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
63
DEUXIÈME PARTIE :
LES DROITS DE L’AGENT PUBLIC
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
64
Les droits du fonctionnaire doivent être analysés d’un double point de vue. En tant que
citoyen, le fonctionnaire devrait jouir des libertés publiques ; mais précisément en raison sa
qualité de fonctionnaire, il ne les exerce que dans des conditions particulières (chapitre 1). Par
ailleurs, comme agent public soumis à un juridique particulier, le fonctionnaire jouit de certains
droits spécifiques (chapitre 2).
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
65
Chapitre 1 :
Les libertés publiques de l’agent public
et leurs conditions d’exercice
Le fonctionnaire est avant tout un citoyen. En tant que tel, il devrait jouir au même titre
que les autres citoyens de certaines prérogatives essentielles de toute personne humaine,
définies et protégées juridiquement. Cependant, participant au service public et investi à ce
titre d’une parcelle de l’autorité de l’État, le fonctionnaire n’est plus un citoyen comme les
autres. En conséquence, des limitations sont apportées à l’exercice par lui des libertés
publiques, que celles-ci présentent un caractère individuel (I) ou collectif (II).
2. La liberté matrimoniale
Chaque citoyen, donc chaque fonctionnaire, est libre de se marier ou de ne pas se
marier et, lorsqu’il décide de se marier, de choisir librement son conjoint.
Même si le principe est valable pour tous les fonctionnaires, certains d’entre eux sont
astreints, en raison de la nature de leurs fonctions à l’obligation d’obtenir une autorisation
préalable de leur Administration pour se marier. Il s’agit notamment des militaires et des
diplomates.
Cette limitation se justifie par le souci de protéger les secrets d’État ou les secrets
“défense” dont ces fonctionnaires peuvent avoir connaissance dans l’exercice de leurs
fonctions. Ainsi, l’Administration procède à une enquête sur la personne du futur conjoint ou
de la future conjointe du fonctionnaire de manière à s’assurer que l’union projetée n’est pas
porteuse de risque pour la Nation.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
66
Les libertés d’opinion sont essentiellement la liberté de conscience (1) et la liberté
d’expression (2).
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
67
II. L’AGENT PUBLIC ET LES LIBERTÉS COLLECTIVES
Seules intéressent cette analyse la liberté syndicale (A) et le droit de grève (B)
reconnus par la Constitution du 11 décembre 1990 en son article 31.
A. LA LIBERTÉ SYNDICALE
Chaque fonctionnaire est libre de créer un syndicat ou d’adhérer à celui de son choix
et d’y agir pour la défense des intérêts professionnels (art. 47). Tant qu’ils restent dans le
cadre tracé par les lois et règlements pour l’exercice de leurs activités, les responsables
syndicaux bénéficient d’une protection particulière. Cependant, tout syndicalisme politique est
interdit, et les fonctionnaires de certains corps (diplomates, militaires, préfets) ne peuvent
former des syndicats.
B. LE DROIT DE GRÈVE
La grève est, en principe, une cessation concertée du travail. Il peut être exercé
individuellement dans certaines conditions. Ainsi, pour la Cour (française) de Cassation, « un
seul salarié d'une entreprise peut légalement se mettre en grève si, ce faisant, il se joint à un
mouvement national » (Cass. soc. 29 mars 1995 ; « Bull. » n° 111). De même, pour les juges
administratif et judiciaire français, le droit de grève peut être valablement exercé par l’agent
qui, agissant individuellement, « est, compte tenu de sa situation, le seul à pouvoir défendre
utilement ses revendications professionnelles » (CAA Marseille, 18 juin 1988, Mlle Thomas),
« seul à même de présenter et défendre ses revendications professionnelles » (Cass. soc. 29
mars 1995 déjà cité).
Le droit de grève est reconnu aux fonctionnaires comme moyen de défense de leurs
intérêts professionnels collectifs (art. 48). Le droit de grève au Bénin est en principe régi par
la loi n° 2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève. Aux termes de cette loi,
l’organisation ou la participation à des grèves illégales expose les fonctionnaires à des
sanctions disciplinaires. Lorsque la grève est déclenchée et conduite dans le respect des lois
et règlements, elle est licite et ne peut donner lieu à aucune sanction. Cependant, en vertu du
principe du service fait, l’Administration peut opérer des retenues sur le traitement des
fonctionnaires grévistes pour la durée de la cessation de travail. Elle peut également prendre,
dans le respect de la légalité, les mesures propres à assurer la continuité du service public.
La loi n° 2017-43 du 2 juillet 2018 modifiant et complétant le SGFP a exclutdu bénéfice
du droit de grève :
• les militaires, les agents des forces de sécurité publique et assimilés ;
• le personnel de la santé ;
• le personnel de la justice ;
• les personnels de l’administration pénitentiaire ;
• les personnels des transmissions opérant en matière de sûreté et de sécurité de
l’État.
Par la suite, la loi 2018-34 du 5 octobre 2018 modifiant et complétant la loi 2001-09 du 21 juin
2002 portant exercice du droit de grève introduit dans cette dernière de profondes mutations
notamment aux articles 2, 11, 13, 14 et 17 :
• la grève est interdite aux services militaires et paramilitaires (police, douane, eaux
et forêts et chasses) et aux services de santé ;
• les services judiciaires, de l’énergie, de l’eau, des régies financières de l’État, de
transport aérien et maritime et des télécommunications, à l’exception des radios
et télévisions privées, sont tenus à un service minimum en cas de grève.
• la durée totale de la grève ne peut excéder :
o 2 jours au cours d’un mois ;
o 7 jours au cours d’un semestre
o 10 jours au cours d’une année.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
68
• quelle que soit sa durée, la grève au cours d’une journée est considérée comme
un jour entier de grève ;
• toute grève de solidarité est interdite.
Seules ont été analysées les libertés publiques dont la jouissance par le fonctionnaire
est limitée dans le cadre de sa déontologie. Toutes les autres libertés qui ont été passées sous
silence sont acquises au fonctionnaire presque sans restriction. Signalons seulement que le
droit du fonctionnaire d’être éligible et d’exercer les fonctions électives est limité par des
incompatibilités et des inéligibilités pour éviter que, soit le fonctionnaire se serve de ses
fonctions pour influencer le scrutin, soit qu’il néglige la fonction administrative au profit du
mandat électif.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
69
Chapitre 2 :
Les droits spécifiques de l’agent public
A. LA RÉMUNÉRATION
Pendant qu’il est en activité, le fonctionnaire a droit à une rémunération qui se
décompose en un élément principal, le traitement (1) et en accessoires (2).
1. Le traitement
Le traitement est un élément de la situation statutaire du fonctionnaire. Son montant
est fixé à l'avance par l'administration, unilatéralement par voie générale et impersonnelle pour
chaque catégorie d'agents. Il peut être également modifié à tout moment par l’État : le
fonctionnaire ne peut prétendre à quelque droit acquis au maintien du montant de son
traitement (CE, 10 janvier 1927, Elèze, Rec. Lebon, p. 62).
Par rapport à sa finalité, le traitement n’est pas l’exacte contrepartie du travail fourni
mais un moyen donné au fonctionnaire pour vivre et tenir le rang correspondant à son grade.
Cette conception du traitement a deux conséquences importantes. D’une part, le traitement
est incessible et insaisissable dans certaines proportions. D’autre part, les traitements sont
échelonnés en fonction des grades sur la base d’une grille indiciaire. À chaque échelon
correspond un coefficient dénommé indice de traitement. Les indices varient de 100 à 1300.
Chaque point d’indice ayant une valeur annuelle fixe (3007 FCFA francs CFA depuis plusieurs
années), le traitement indiciaire annuel brut est proportionnel à l’indice c’est-à-dire au grade
et à l’échelon.
Toutefois, le concept de traitement n’est pas dépourvu de tout lien avec la notion de
travail. Ainsi :
• le traitement ne peut être liquidé et payé qu'après service fait : il est donc payé
à la fin du mois pour le mois échu ;
• après service fait (à la fin de chaque mois), le fonctionnaire devient créancier
du traitement correspondant à la période écoulée ;
• la dette de l'administration ne peut pas être rétroactivement modifiée par elle :
CE, 1er août 1924, Matteï, Rec. Lebon, p. 773 ;
• en cas d’annulation d’une révocation illégale : seule est due au fonctionnaire
une indemnisation calculée sur la base du préjudice réel subi par lui : CE, 7
avril 1933, Deberles, S., 1933.3.68.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
70
2. Les accessoires
Ce sont les indemnités et primes diverses ainsi que les allocations familiales. Leur liste
figure à l’article 65 du SGFP. Les indemnités les plus connues sont :
- les allocations familiales;
- l'indemnité de résidence;
- l'indemnité de logement;
- des indemnités liées aux conditions de travail ou à des circonstances exceptionnelles ;
- des primes (de fonction, de poste, de résultat, d’intéressement collectif …).
Les allocations familiales sont fixées à 3.000 Francs CFA par mois et par enfant mineur
à charge pour un maximum de six enfants.
B. LA PENSION
La pension est la “rémunération” du fonctionnaire après la cessation définitive de ses
fonctions. Il peut s’agir d’une pension de retraite, d’une pension d’ancienneté ou
proportionnelle (possible après quinze ans de services effectifs et de cotisation). L’évolution
des conditions d’admission à la retraite est retracée dans l’encadré de la page suivante.
La pension est une institution de prévoyance destinée à garantir une certaine dignité
d'existence à l’ancien fonctionnaire.
La pension est financée par des retenues opérées à cet effet sur le traitement. Ces
retenues peuvent être gérées selon deux modalités. L’une, la capitalisation consiste à les
affecter à un compte spécial et à leur appliquer un taux d’intérêts composés. L’autre modalité,
adoptées par le Bénin, est la répartition, même s’il existe un budget annexe destiné à dégager
le résultat comptable des opérations liées aux pensions.
La pension n’est donc pas une dette viagère au Bénin car :
• les retenues pour pension sont, non pas capitalisées, mais utilisées par l'État
comme des recettes budgétaires qui viennent en atténuation de la charge financière
des pensions ;
• la retenue n'est pas une condition nécessaire pour bénéficier de la pension : le non
prélèvement éventuel de retenue n'entraîne pas obligatoirement absence du droit
à pension ;
• le montant de la pension n’est pas lié au total des retenues opérées.
La pension constitue un traitement prolongé car son montant est lié à celui traitement
dont elle est une quote-part.
Le fonctionnaire peut être déchu de ses droits à pension ou subir des retenues sur
celle-ci par mesure disciplinaire.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
71
Quant aux œuvres sociales, qui ne sont institutionnalisées que dans les entreprises
publiques, elles commencent à entrer dans les habitudes de certains services administratifs.
1. 1. Dans le Code de sécurité sociale (applicable aux affiliés à la Caisse Nationale de Sécurité sociale)
• Agents concernés
o Travailleurs des secteurs privé et para public régis par le Code de Sécurité Sociale
o Agents contractuels de l'État soumis au Code de Sécurité sociale
o Agents des collectivités territoriales
• Critère unique : âge
• Textes
o Loi n° 98-019 du 21 mars 2003 : 55 ans (art. 93)
o Loi n° 2010-10 du 22 mars 2010 : 60 ans (art. 93 nouveau)
• Dispositions dérogatoires
o Magistrats :
§ critère unique = 60 ans d’âge
§ depuis la loi n° 2001-3 du 5 du 21 février 2003 portant Statut de la Magistrature
o Enseignants du Supérieur et Chercheurs
§ Critère unique = âge
§ Loi n° 2002-014 du 27 août 2002 portant conditions d'admission à la retraite des
Enseignants Permanents de l’Enseignement Supérieur et des Chercheurs
ü Professeurs titulaires et Directeurs de recherche + Maîtres de conférences et
Maîtres de recherche : 65 ans d’âge ;
ü Maîtres-Assistants et Chargés de recherche : 63 ans ;
ü Professeurs-Assistants et Assistants de recherche : 60 ans
• Texte général 2005 : loi n° 2005-24 du 8 septembre 2005 portant modification et complétant la loi n°86-
014 du 26 septembre 1986 portant code des pensions civiles et militaires de retraite
o Projet du Gouvernement : âge = critère unique de départ à la retraite
o Assemblée Nationale : adjonction du critère d'ancienneté
o Texte adopté (article 3 nouveau)
« Le droit à pension pour les agents permanents de l’État autres que les enseignants permanents de l’enseignement
supérieur, les chercheurs, les magistrats ainsi que les personnels militaires des forces armées béninoises, est acquis
lorsque se trouve remplie, à la cessation de l’activité, la condition de trente ans de service ou :
- pour la catégorie A : soixante (60) ans d’âge ;
- pour la catégorie B : cinquante-huit ans (58) ans d’âge ;
- pour les catégories C, D, et E : cinquante-cinq (55) ans d’âge.
Tout agent permanent de l’État qui, avant l’âge requis aura accompli trente (30) ans de service effectif, sera admis d’office
à la retraite. En outre, l’agent permanent de l’État qui aura atteint les 60, 58 ou 55 ans d’âge selon les catégories spécifiées
à l’alinéa 1er, sans avoir accompli les trente ans de service, est admis d’office à la retraite… »
• Texte général 2015 : loi n° 2015-19 modifiant et complétant la loi n° 86-014 du 26 septembre 1986
portant code des pensions civiles et militaires de retraite (rendue exécutoire par la Cour constitutionnelle
après avoir fait l’objet de plusieurs recours)
o Texte initialement voté :
§ suppression de la condition d’ancienneté pour tous ;
§ 62 ans pour les professeurs, professeurs-assistants des corps autonomes et pour les
Assistants
o Texte adopté en deuxième lecture : réintroduction de la condition alternative d’ancienneté sauf
pour les enseignants du supérieur
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
72
II. LES AVANTAGES NON MATÉRIELS
Certains des avantages non matériels du fonctionnaire correspondent à des concepts
relativement récents (A). Les autres sont plus traditionnels (B).
2. Le droit à la formation
Souvent négligée, la formation est un moyen essentiel de développement voire de
conservation des ressources humaines dans la Fonction publique. Il faut distinguer la
formation initiale, qui conditionne l’efficacité du fonctionnaire dans son emploi, de la formation
continue ou permanente qui lui permet de s’adapter à l’évolution des techniques ou des
missions du service. Quelle qu’elle soit, la formation permet au fonctionnaire d’évoluer et de
mieux s’impliquer dans l’accomplissement de la mission du service.
Au Bénin, le SGFP consacre plusieurs dispositions à la formation (par exemple, art.
136 et s.). Il organise la validation des acquis de l’expérience (art. 145 et s.). Mais, faute d’une
politique claire, rigoureuse et cohérente, ces dispositions demeurent plutôt théoriques. La
publicité autour des offres de bourses d’études et de formation n’est pas toujours organisée
dans des conditions permettant à tous d’avoir une chance d’en bénéficier.
3. Le droit à la mobilité
La mobilité professionnelle est le processus par lequel le fonctionnaire est amené, au
cours de sa carrière à changer soit de poste de travail (mobilité fonctionnelle) soit de lieu
d’affectation (mobilité géographique). Elle permet au fonctionnaire de varier son expérience
professionnelle et concourt à réduire les cloisonnements à l’intérieur des Administrations.
Résultant généralement des mutations, la mobilité est aujourd’hui, dans les pays évolués, une
véritable obligation ou une condition d’accès à certaines responsabilités. Malheureusement,
alors que la mobilité pourrait, mieux qu’un redéploiement ponctuel, résoudre le problème de
la sous-administration de certaines zones de l’intérieur du pays, elle n’est pas conçue comme
un principe de gestion des carrières.
Au contraire, le Statut général semble affirmer un principe de continuité dans
l’affectation que ne limiteraient que les nécessités du service et les besoins de la répression
disciplinaire (art. 246 al. 3). Au total, seules quelques Administrations appliquent de façon
systématique la mobilité professionnelle. Il en est ainsi notamment dans les Enseignements
maternel, primaire, secondaire, technique et professionnel, les Douanes, etc.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
73
B. LES DROITS TRADITIONNELS
Le fonctionnaire jouit d’un droit à protection (1) ainsi que d’une gamme de droits et
d’avantages divers (2).
1. Le droit à protection
Le fonctionnaire a droit à une protection contre les administrés (a) et à une protection
contre l’Administration (b).
Le fonctionnaire bénéficie à cet effet d’une couverture pour les condamnations civiles
(art. 31).
Certaines catégories de fonctionnaires bénéficient d’une substitution de la
responsabilité de l’État à la leur dans quelques cas. Il en est notamment ainsi des instituteurs
pour les dommages causés ou subis par les élèves de l’enseignement public.
D’autres droits et avantages résultent des Statuts particuliers et sont, de ce fait, plus
difficiles à appréhender en raison du nombre de ces statuts et de la variété de leur contenu.
Il convient d’insister, pour finir, sur le fait que le SGFP a prévu des sanctions positives
ou récompenses (art. 85 à 90). Même si ces récompenses ne sont pas en elles-mêmes des
droits, elles sont susceptibles de faire naître des droits spéciaux en matière d’avancement au
profit du fonctionnaire. Contrairement aux sanctions négatives qui répriment une inconduite,
les récompenses doivent permettre d’encourager les agents méritants et exemplaires. Les
autorités administratives ne semblent pas toujours accorder à ces instruments de motivation
l’importance nécessaire.
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
74
CONCLUSION
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
75
Table des matières
Avertissement ________________________________________________________________ ii
Sommaire ___________________________________________________________________ iii
Abréviations, acronymes, locutions et sigles ________________________________________ iv
Bibliographie _________________________________________________________________ v
I. Ouvrages ________________________________________________________________ v
II. Articles _________________________________________________________________ vi
III. Recueils et mémoires relatifs à la jurisprudence ________________________________ vi
IV. Textes juridiques et recueils de textes ________________________________________ vii
Introduction générale____________________________________________________ 8
I. L’intitulé __________________________________________________________________ 8
A. La déontologie __________________________________________________________ 8
B. L’Administration _________________________________________________________ 8
C. La déontologie administrative ______________________________________________ 9
II. L’enseignement __________________________________________________________ 10
A. La situation du cours ____________________________________________________ 10
1. Déontologie administrative, carrière du fonctionnaire et Statut général de la Fonction
publique ______________________________________________________________ 10
2. Déontologie administrative et déontologies spécifiques _______________________ 10
B. L’intérêt et les limites du cours ____________________________________________ 11
1. La raison d’être originelle de l’enseignement________________________________ 11
2. Les données contextuelles confirmant l’intérêt du cours _______________________ 11
3. Les déterminants extra académiques de la discipline des agents publics __________ 11
C. Les objectifs pédagogiques _______________________________________________ 12
1. Objectif général ______________________________________________________ 12
2. Objectifs spécifiques __________________________________________________ 12
D. La démarche pédagogique _______________________________________________ 12
E. La durée et les modalités d’évaluation ______________________________________ 13
F. L’orientation, le contenu et le plan général du cours ____________________________ 13
1. Orientation __________________________________________________________ 13
2. Contenu et plan ______________________________________________________ 14
Chapitre préliminaire : Rappels sur la Fonction publique ____________________ 15
I. La consistance actuelle de la Fonction publique au Bénin __________________________ 15
A. Les fonctionnaires ______________________________________________________ 15
1. La notion ___________________________________________________________ 16
a. Définition _________________________________________________________ 16
b. Critères __________________________________________________________ 16
c. Situation statutaire __________________________________________________ 17
2. La typologie _________________________________________________________ 17
a. Le degré d’intégration _______________________________________________ 18
b. La qualité de l’employeur _____________________________________________ 18
c. La nature des potentiels services utilisateurs et la position ___________________ 18
d. La source des règles applicables aux fonctionnaires _______________________ 18
B. Les agents contractuels de droit public ______________________________________ 19
C. Les caractéristiques communes aux agents publics ____________________________ 20
D. Le régime des collaborateurs externes de l’État _______________________________ 20
E. Les salariés de droit privé de l’Administration ou agents conventionnés ____________ 21
II. Les sources de la déontologie au sein de la Fonction publique _____________________ 21
A. Les lois et règlements relatifs à la Fonction publique ___________________________ 21
1. Les Statuts de la Fonction publique _______________________________________ 21
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
76
a. Notion ____________________________________________________________ 21
Schéma n° 1 : Les personnels de la Fonction publique au Bénin ________________ 22
b. Typologie au Bénin _________________________________________________ 23
2. Les textes complémentaires ____________________________________________ 24
B. La jurisprudence _______________________________________________________ 25
1. Jurisprudence administrative ____________________________________________ 25
2. Jurisprudence constitutionnelle __________________________________________ 25
III. L’organisation de la Fonction publique ________________________________________ 25
A. Les organes de la Fonction publique________________________________________ 25
1. Autorités centrales __________________________________________________ 25
a. Le président de la République _________________________________________ 25
b. Les ministres ______________________________________________________ 26
2. Les principaux Commissions et Comités _________________________________ 26
a. Le Comité consultatif paritaire de la Fonction publique ______________________ 26
b. Les Commissions administratives paritaires ______________________________ 26
c. Le Conseil de santé _________________________________________________ 26
3. Cas spécifique des collectivités territoriales ________________________________ 27
B. La structure de la carrière des agents publics _________________________________ 27
1. Les notions de catégorie, de corps et d'échelle ______________________________ 27
a. La catégorie _______________________________________________________ 27
b. Le corps et l’échelle _________________________________________________ 27
Tableau n° 1 : Correspondance entre catégories et types de fonction pour les
fonctionnaires ____________________________________________________ 28
Tableau n° 2 : Correspondance entre catégories et types de fonction pour les
agents contractuels de droit public____________________________________ 28
2- Les notions de grade et d’échelon ________________________________________ 29
Tableau n° 3 : LA STRUCTURE DE LA FONCTION PUBLIQUE BÉNINOISE __ 30
(Exemple des corps des personnels administratifs communs – Décrets
d’application du précédent Statut général des Agents permanents de l’État) ___ 30
Première partie : Les obligations générales de l’agent public et la sanction de leur
violation______________________________________________________________ 31
Chapitre 1 : Les principales obligations générales de l’agent public ______________________ 33
I. Les obligations générales s’imposant dans le service _____________________________ 33
A. Les obligations liées aux relations avec l’Administration ________________________ 33
1. L’obligation de servir __________________________________________________ 33
a. Les implications de l’obligation de servir _________________________________ 33
* L’obligation de rejoindre le poste d’affectation____________________________ 33
* L’obligation d’occuper le poste _______________________________________ 34
* L’obligation de responsabilité ________________________________________ 34
* L’obligation de se consacrer exclusivement à l’emploi public ________________ 35
Le principe ______________________________________________________ 35
Les dérogations __________________________________________________ 35
* L’obligation de rester au service de l’Administration pendant un certain temps __ 36
b. La nécessité de faire évoluer certaines implications de l’obligation de servir _____ 36
* Une obligation d’exclusivité trop contraignante pour être respectée ___________ 36
* Des conditions trop restrictives pour l’octroi des autorisation spéciales ________ 37
2. Les obligations d’obéissance hiérarchique et de légalité _______________________ 37
a. Les deux obligations ________________________________________________ 37
b. Les liens entre les deux obligations _____________________________________ 38
c. Exceptions à l’obéissance hiérarchique non fondées sur l’obligation de légalité ___ 38
3. L’obligation de loyalisme _______________________________________________ 38
4. Les obligations de discrétion et de secret professionnels ______________________ 39
a. La discrétion professionnelle __________________________________________ 39
Encadré n° 1 : Les emplois à la discrétion du gouvernement _______________ 40
b. Le secret professionnel ______________________________________________ 40
c. Les différences entre discrétion et secret professionnels ____________________ 40
B. Les obligations liées aux rapports avec les tiers _______________________________ 40
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
77
1. L’obligation d’indépendance vis-à-vis des intérêts privés ______________________ 41
Tableau n° 4 : Discrétion et secret professionnels ________________________ 41
a. Le désintéressement ________________________________________________ 41
b. La déclaration de l’activité du conjoint ___________________________________ 42
c. L’interdiction de certaines activités à la cessation des fonctions _______________ 42
d. La prohibition des conflit d’intérêts ______________________________________ 42
2- L’obligation de probité et les actes contraires _______________________________ 42
a. La corruption ______________________________________________________ 43
b. La concussion _____________________________________________________ 43
c. Le trafic d’influence _________________________________________________ 43
d- Le détournement ___________________________________________________ 44
3- Les obligations de neutralité et d’impartialité ________________________________ 44
a. La neutralité _______________________________________________________ 44
b. L’impartialité _______________________________________________________ 44
II. Les obligations s’imposant davantage hors du service ____________________________ 45
A. L’obligation de résidence _________________________________________________ 45
B. L’obligation de réserve __________________________________________________ 45
C. L’obligation de dignité ou d’honorabilité _____________________________________ 45
Chapitre 2 : Le droit commun de la répression disciplinaire ____________________________ 47
I. Les caractères généraux ___________________________________________________ 47
A. Les rapports entre répression disciplinaire et répression pénale __________________ 47
1. L’autonomie de principe ________________________________________________ 47
a. Le but visé ________________________________________________________ 47
* La faute disciplinaire _______________________________________________ 47
* La faute pénale ___________________________________________________ 48
b. La nature des sanctions ______________________________________________ 48
2. Les liens procéduraux _________________________________________________ 49
a. Le cumul de fautes __________________________________________________ 49
* Les hypothèses de cumul de fautes ___________________________________ 49
Hypothèse 1 : une faute disciplinaire doublée d’une faute pénale ____________ 49
Hypothèse 2 : une procédure disciplinaire enclenchée en conséquence d’une
poursuite pénale__________________________________________________ 50
* Les conséquences procédurales ______________________________________ 50
En l’absence de détention préventive _________________________________ 50
En cas de détention préventive ______________________________________ 51
b. La faute pénale grave _______________________________________________ 51
B. Les principes d’application des sanctions disciplinaires _________________________ 51
1. La portée du pouvoir discrétionnaire de l’autorité disciplinaire __________________ 51
a. L’appréciation des faits ______________________________________________ 51
b. Le choix de la sanction ______________________________________________ 52
2. Les limites du pouvoir discrétionnaire de l’autorité disciplinaire _________________ 52
a. Quelques règles __________________________________________________ 52
* La règle de la sanction unique ________________________________________ 52
* Le principe de légalité des sanctions ___________________________________ 52
* L’interdiction des sanctions déguisées _________________________________ 52
b. Le contrôle du juge administratif _______________________________________ 53
II. Le contenu des sanctions disciplinaires________________________________________ 53
A. La liste des sanctions disciplinaires_________________________________________ 53
1. La liste générale des sanctions __________________________________________ 53
2. Les effets et la typologie des sanctions ____________________________________ 54
a. Les sanctions sans incidence immédiate sur la situation du fonctionnaire _______ 54
b. Les sanctions impactant plus significativement la situation de l’agent public _____ 54
* Les mises à pied __________________________________________________ 54
* Le déplacement d’office _____________________________________________ 55
* L’exclusion temporaire de fonction pour une période ne pouvant excéder six mois
_________________________________________________________________ 55
c. Les sanctions retardant l’évolution de la carrière de l’agent __________________ 55
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
78
d. Les sanctions faisant régresser l’agent __________________________________ 55
e. Les sanctions consistant en une cessation définitive anticipée des fonctions _____ 56
3. La correspondance entre sanctions et fautes _______________________________ 56
B. L’échelle disciplinaire____________________________________________________ 56
1. L’échelle disciplinaire des fonctionnaires de l’État ____________________________ 56
a. Sanctions du premier degré ___________________________________________ 56
b. Sanctions du deuxième degré _________________________________________ 56
c. Sanctions du troisième degré __________________________________________ 57
2. L’échelle disciplinaire des ACE __________________________________________ 57
a. Sanctions du 1er degré _______________________________________________ 57
b. Sanctions du deuxième degré _________________________________________ 57
3. L’échelle disciplinaire des fonctionnaires territoriaux ________________________ 57
a. Sanctions du premier degré ___________________________________________ 57
b. Sanctions du deuxième degré _________________________________________ 57
4. L’échelle disciplinaire des ACDP des collectivités territoriales __________________ 58
C. Les sanctions hors échelle _______________________________________________ 58
III. La procédure applicable et les garanties offertes à l'agent _________________________ 59
A. Les étapes de la procédure _______________________________________________ 59
1. Les étapes préparatoires _______________________________________________ 59
a. La demande d’explication ____________________________________________ 59
b. Les phases ultérieures _____________________________________________ 59
* Pour infliger une sanction du premier degré ou du deuxième degré ___________ 59
* Pour infliger une sanction du troisième degré ____________________________ 60
La phase facultative : la suspension __________________________________ 60
Les phases obligatoires ____________________________________________ 61
2. Le prononcé de la décision proprement dite ________________________________ 61
a. L’autorité compétente _______________________________________________ 61
b. Les règles de forme _________________________________________________ 62
B. Les voies de recours ____________________________________________________ 62
1. Les recours traditionnels _______________________________________________ 62
a. Les recours administratifs ____________________________________________ 62
b. Les recours contentieux ______________________________________________ 62
2. Le recours en réhabilitation _____________________________________________ 62
a. Les objectifs et les conditions _________________________________________ 62
b- La procédure et l’issue possible _______________________________________ 63
Deuxième partie : Les droits de l’agent public ______________________________ 64
Chapitre 1 :
Les libertés publiques de l’agent public et leurs conditions d’exercice ____________________ 66
I. L’agent public et les libertés individuelles _______________________________________ 66
A. Les libertés physiques __________________________________________________ 66
1. Le libre choix de la résidence et la liberté d’aller et venir ______________________ 66
2. La liberté matrimoniale_________________________________________________ 66
B. Les libertés d’opinion ____________________________________________________ 66
1. La liberté de conscience de l’agent public __________________________________ 67
2. La liberté d’expression de l’agent public ___________________________________ 67
II. L’agent public et les libertés collectives ________________________________________ 68
A. La liberté syndicale _____________________________________________________ 68
B. Le droit de grève _______________________________________________________ 68
Chapitre 2 :
Les droits spécifiques de l’agent public ____________________________________________ 70
I. Les avantages matériels ____________________________________________________ 70
A. La rémunération _______________________________________________________ 70
1. Le traitement ________________________________________________________ 70
2. Les accessoires ______________________________________________________ 71
B. La pension ____________________________________________________________ 71
C. Protection et œuvres sociales _____________________________________________ 71
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
79
Encadré n° 2 : ÉVOLUTION DES CONDITIONS D’ADMISSION À LA RETRAITE
AU BÉNIN ______________________________________________________ 72
© Épiphane SOHOUÉNOU, mars 2019. Mise à jour - Loi n° 2015-18 du 1er septembre 2017 - Reproduction interdite, sauf autorisation de l’auteur
80