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Dans le cas le plus général, dans un système physico-chimique évoluant entre un état donné et
un état différent, la variation de la quantité de matière d’une espèce physico-chimique Bi est
due à la fois :
- aux échanges de l’espèce Bi avec le milieu extérieur, à travers la surface Σ séparant
le système avec le milieu extérieur ;
- à la transformation chimique se déroulant à l’intérieur du système.
Si le système est fermé, il n’y a pas d’échange de matière entre le système et le milieu
extérieur : les variations de quantité de matière des espèces physico-chimiques sont alors
uniquement dues à la transformation chimique.
A. TRANSFORMATION CHIMIQUE
On rappelle qu’un système siège d’une transformation chimique voit la réorganisation des
atomes des espèces chimiques qui le constituent : certaines liaisons entre atomes se rompent,
d’autres liaisons entre atomes se forment. Il peut aussi y avoir des échanges d’électrons.
Autrement dit :
Une transformation chimique est une transformation d’un système physico-chimique au
cours de laquelle des espèces physico-chimiques sont modifiées.
exemple :
B. RÉACTION CHIMIQUE
Une transformation chimique peut être modélisée par une ou plusieurs réactions chimiques.
Une réaction chimique est un MODÈLE pour rendre compte, au niveau macroscopique,
d’une partie ou de l’ensemble d’une transformation chimique.
exemple :
Une même réaction chimique peut modéliser plusieurs transformations chimiques différentes.
exemple :
C. ÉQUATION DE RÉACTION
Une équation de réaction donne une écriture symbolique d’une réaction chimique.
Elle donne donc des informations au niveau macroscopique, mais rien au niveau
microscopique.
Elle se représente de manière très générale par :
0= 𝜈𝑖 𝐵𝑖
𝑖
* la stœchiométrie est l’étude des relations de proportionnalité qui existent entre les quantités
de matière des espèces intervenant dans la transformation chimique.
1 1
exemple : H2 (g) + O2 (g) = H2O(g) peut s’écrire 0 = – H2 (g) – O2 (g) + H2O(g)
2 2
1
on a donc : H 2O( g ) = + 1 ; H2( g ) = – 1 et O2( g ) = – .
2
Remarques :
- lorsque le nombre stœchiométrique vaut 1 ou -1, on ne l’écrit pas dans l’équation
- le système peut contenir des espèces ne participant pas à la transformation chimique :
ces espèces sont appelées espèces spectatrices.
A priori, rien n’impose les valeurs des nombres stœchiométriques lorsqu’on écrit la réaction.
0= 𝜈𝑖 𝐵𝑖 (1)
𝑖
exemple : à la température 𝑇, la transformation d’une espèce A(g) en B(g) peut être modélisée
par la réaction unique suivante
d’équation (1) : A=B (1) 𝐾°1
ou d’équation (2) : 3A=3B (2) 𝐾°2
𝐾°2 = (𝐾°1 )3 à 𝑇
autrement dit 𝐾°2 ≠ 𝐾°1 à𝑇
1. Exemple
On étudie un système fermé dans lequel la formation d’eau gazeuse à partir de dihydrogène
gazeux et de dioxygène gazeux est modélisée par l’unique réaction d’équation suivante :
2 H2(g) + O2(g) = 2 H2O(g).
À l’état initial EI du système, l’expérimentateur décide d’introduire dans le système 𝑛𝐻2,0 mol
de dihydrogène gazeux, 𝑛𝑂2,0 mol de dioxygène gazeux et 𝑛𝐻2 𝑂,0 mol d’eau gazeuse.
1. Donner les quantités des espèces présentes dans le système lorsque 2 mol de
dihydrogène ont été consommées (état 1) ?
2. lorsque 1 mol de dihydrogène a été consommée (état 2) ?
3. lorsque 3 mol dihydrogène ont été consommées (état 3) ?
∆𝑛
4. Pour chacun de ces trois états, comparer les 𝜈 𝑖 des trois espèces physico-chimiques
𝑖
présentes.
2 H2 (g) + O2 (g) = 2 H2O(g)
𝒏 (EI) 𝑛𝐻2,0 𝑛𝑂2,0 𝑛𝐻2 𝑂,0
(mol)
Les variations de quantités de matière des espèces intervenant dans la réaction ne sont pas
indépendantes mais liées par la stœchiométrie de la réaction, et uniquement par celle-ci
lorsque le système est fermé.
0= 𝜈𝑖 𝐵𝑖 (1)
𝑖
∆𝑛𝑖 𝑛𝑖 − 𝑛𝑖,0
= = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 = Δ𝜉 = 𝜉(𝐸∀) − 𝜉(𝐸𝐼)
𝜈𝑖 𝜈𝑖
∆𝑛𝑖 𝑛𝑖 − 𝑛𝑖,0
= =𝜉
𝜈𝑖 𝜈𝑖
NB : c’est bien le symbole 𝜉 qui est recommandé internationalement par l’UICPA pour désigner un avancement
de réaction.
exemple :
On comprend donc que les appellations « réactifs » et « produits » sont de pures conventions d’écriture, puisque
les notations adoptées autorisent la réaction à pouvoir évoluer a priori dans les deux sens.
démonstration :
3. Conséquence
Pour tout constituant physico-chimique Bi intervenant dans (1) :
∆𝑛𝑖 𝑛𝑖 − 𝑛𝑖,0
= =𝜉
𝜈𝑖 𝜈𝑖
d’où
𝑛𝑖 = 𝑛𝑖 ,0 + 𝜈𝑖 ξ Bi de (1)
Cette relation est très importante, puisqu’elle est utilisée à chaque fois qu’il s’agit
d’établir un bilan de quantité de matière, première étape incontournable lorsqu’il s’agit de
faire de la chimie quantitative.
exemple :
à partir de l’état initial ci-dessous, qui relève d’un libre choix de l’expérimentateur, on peut
donner le bilan des quantités de matière pour un avancement quelconque de la réaction :
4. Bornes de 𝝃
𝜉 peut varier entre deux bornes, qui dépendent du choix de l’état initial EI par
l’expérimentateur :
𝝃𝒎𝒊𝒏 ≤ 𝝃 ≤ 𝝃𝒎𝒂𝒙
la borne supérieure max est la valeur qui serait atteinte si la transformation pouvait être
totale dans le sens direct i.e. si elle pouvait épuiser le réactif limitant.
et la borne inférieure min est la valeur qui serait atteinte si la transformation pouvait être
totale dans le sens inverse i.e. si elle pouvait épuiser le produit limitant.
Pour trouver 𝜉𝑚𝑖𝑛 ou 𝜉𝑚𝑎𝑥 , on commence, pour chacune des espèces Bi de (1), par la
recherche de l’avancement maximum (en valeur absolue) 𝜉𝑚𝑎𝑥,𝑖 auquel il pourrait donner lieu,
i.e. celui qui annulerait la quantité de matière de Bi.
Et donc :
exemple :
pour le premier exemple ci-dessus, on commence par chercher l’avancement maximum
auquel chaque espèce pourrait donner lieu :
3
𝑛𝐻2 = 0 𝑚𝑜𝑙 = 3 𝑚𝑜𝑙 − 2𝜉𝑚𝑎𝑥,𝐻2 d’où 𝜉𝑚𝑎𝑥,𝐻2 = 2 𝑚𝑜𝑙 : H2 est le réactif limitant
𝑛𝑂2 = 0 𝑚𝑜𝑙 = 5 𝑚𝑜𝑙 − 𝜉𝑚𝑎𝑥,𝑂2 d’où 𝜉𝑚𝑎𝑥,𝑂2 = 5 𝑚𝑜𝑙
𝑛𝐻2 𝑂 = 0 𝑚𝑜𝑙 = 4 𝑚𝑜𝑙 + 2𝜉𝑚𝑖𝑛,𝐻2 𝑂 d’où 𝜉𝑚𝑖𝑛,𝐻2 𝑂 = −2 𝑚𝑜𝑙 : H2O est le produit limitant
(de toute façon, puisqu’ici, il n’y en a qu’un !)
3
et donc finalement : 𝜉𝑚𝑖𝑛 = −2 𝑚𝑜𝑙 ≤ 𝜉 ≤ 𝜉𝑚𝑎𝑥 = 2 𝑚𝑜𝑙.
Le rendement de réaction 𝜼 d’une réaction qui avance dans le sens direct (𝜉 > 0) est
défini par :
𝜉
𝜂= × 100
𝜉𝑚𝑎𝑥
C’est un nombre important à suivre au cours d’une synthèse ou à calculer à l’issue d’une
synthèse, au laboratoire ou dans l’industrie : il permet en effet d’évaluer combien on a obtenu
de produit synthétisé par rapport à ce que l’on aurait pu avoir si la réaction avait été totale (ce
qui est rarement le cas).
Si le rendement d’une réaction est trop faible, on peut essayer de l’améliorer grâce à des
techniques d’optimisation (cf. chapitre suivant).
en pratique
𝑛𝑖
𝜂= × 100
𝑛𝑖,𝑚𝑎𝑥
où 𝑛𝑖,𝑚𝑎𝑥 représente la quantité maximale de produit Ai, initialement absent, que l’on
aurait obtenue si la réaction avait été totale.
exemple :
exemple :
7. Mélange stœchiométrique
Définition
démonstration :
𝑛𝑖,0 𝜈
si pour i, j espèces quelconques = 𝜈𝑖 pour EI
𝑛𝑗,0 𝑗
𝑛𝑖,0 𝑛𝑗,0
alors =
𝜈𝑖 𝜈𝑗
démonstration :
𝑛𝑖 = 0 = 𝑛𝑖,0 + 𝜈𝑖 𝜉𝑚𝑎𝑥,𝑖
d’où
𝑛𝑖 − 𝑛𝑖,0 𝑛𝑗 − 𝑛𝑗,0
𝜉𝑚𝑎𝑥,𝑖 = = = 𝜉𝑚𝑎𝑥,𝑗
𝜈𝑖 𝜈𝑗
pour i, j réactifs quelconques.
Si le système est initialement en mélange stœchiométrique, tous les réactifs sont épuisés si
la transformation est totale.
Pour un état donné de ce système, on peut définir, pour chaque espèce physico-chimique Ci
intervenant ou non dans la transformation modélisée par la réaction d’équation (1), un nombre
appelé activité de Ci dans cet état du système et noté 𝒂𝑪𝒊 .
Lorsque l’espèce Ci est un gaz présent dans un mélange gazeux supposé idéal
(en pratique, on considérera toujours les mélanges gazeux idéaux cette année),
on a :
𝑝𝐶𝑖
𝑎𝐶𝑖 𝑔𝑎𝑧 𝑒𝑛 𝑚é𝑙𝑎𝑛𝑔𝑒 𝑔𝑎𝑧𝑒𝑢𝑥 𝑖𝑑é𝑎𝑙 =
𝑝°
Lorsque Ci est le solvant d’une solution aqueuse diluée idéale (en pratique
lorsque les solutés ont tous des concentrations inférieures ou égales à 1 mol.L-1),
c’est-à-dire lorsque Ci est l’eau liquide solvant :
𝑎𝑒𝑎𝑢 𝑠𝑜𝑙𝑣𝑎𝑛𝑡 = 1
𝐶𝑖
𝑎𝐶𝑖 𝑠𝑜𝑙𝑢𝑡é 𝑒𝑛 𝑠𝑜𝑙𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑞𝑢𝑒𝑢𝑠𝑒 𝑑𝑖𝑙𝑢é𝑒 𝑖𝑑é𝑎𝑙𝑒 =
𝑐°
exemples :
appelé quotient de réaction ou quotient réactionnel attaché à (1) dans cet état E :
𝜈𝑖
𝑄𝐸∀ = 𝑎𝐵𝑖 ,𝐸∀
𝑖
avec 𝑎𝐵𝑖 ,𝐸∀ : activité de l’espèce physico-chimique Bi intervenant dans (1) dans l’état E du
système.
𝑄𝐸∀ est un quotient : au numérateur, on trouve les activités des produits de la réaction (pour
lesquels 𝜈𝑖 > 0) ; au dénominateur, les activités des réactifs (pour lesquels
𝜈𝑖 < 0).
𝑄𝐸∀ est un produit de nombres, les activités 𝑎𝐵𝑖 ,𝐸∀ : c’est donc bien lui-même un nombre.
𝑄𝐸∀ est attaché à l’équation (1) de la réaction : il faut donc écrire l’équation (1) avant de
pouvoir écrire l’expression de 𝑸𝑬∀ !
exemple :
0= 𝜈𝑖 𝐵𝑖 (1)
𝑖
A. ÉQUILIBRE CHIMIQUE
Le système est dit dans un état d’équilibre chimique ou encore à l’équilibre chimique
de la transformation modélisée par la réaction d’équation (1) lorsque son état est tel
qu’il n’y a pas de variation temporelle des quantités de matière des espèces
physico-chimiques Bi apparaissant dans l’équation (1) alors que TOUTES ces espèces
sont encore présentes dans le système (au moins en quantité infinitésimale).
Il est à noter que cet état est dynamique : à l’équilibre, les transformations des réactifs en
produits et des produits en réactifs ont toujours lieu au niveau microscopique, mais les
quantités formées de produits sont compensées par celles des réactifs reformés à partir d’eux.
Au final, au niveau macroscopique, « tout se passe comme s’il ne passait plus rien ».
exemple :
𝑸𝑬∀ < 𝑲° :
le système n’est pas à l’équilibre et va évoluer de manière à faire tendre le quotient
de réaction vers 𝐾° : le numérateur va augmenter, le dénominateur diminuer :
il y a évolution spontanée (ou naturelle) dans le sens direct , des réactifs vers
les produits.
𝑸𝑬∀ > 𝑲° :
le système n’est pas à l’équilibre et va évoluer de manière à faire tendre le quotient
de réaction vers 𝑲° : le numérateur va diminuer, le dénominateur augmenter :
il y a évolution spontanée dans le sens indirect , des produits vers les réactifs
𝑸𝑬∀ = 𝑲° :
il n’y a pas d’évolution, le système est dans un état d’équilibre chimique.
exemples :
Validité et limites
La thermodynamique est la science qui traite de la production, du stockage, du transfert et de
la conversion de l’énergie.
Le critère d’évolution chimique spontanée donné ci-dessus est d’origine purement
thermodynamique. Son origine sera explicitée en deuxième année.
Par contre, si la thermodynamique prévoit une évolution chimique spontanée dans un sens
donné, cette évolution peut ne pas se produire pour des raisons cinétiques.
Le système se maintient alors dans un état hors équilibre chimique parce l’évolution
prévue par la thermodynamique est de vitesse trop faible. On dit alors que le système
persiste dans un état métastable.
L’obtention de systèmes dans des états métastables est parfois recherchée par le chimiste.
On peut par exemple l’atteindre par l’opération de trempe : il s’agit d’une brusque et
importante diminution de la température d’un système qui, pour des raisons cinétiques, se
maintient à basse température dans l’état qu’il avait à haute température,.
exemple :
𝑄 = 𝐾°(𝑇)
Notation
Dans CE cours, le symbole d’une balance sera attaché à la description d’une grandeur
descriptive d’un système dans un état d’équilibre chimique. Toutefois, cette notation n’est pas
normalisée : elle doit être utilisée à l’écrit seulement après avoir été clairement explicitée.
De même, on utilisera dans CE cours l’abréviation RGW pour « Relation de Guldberg et
Waage » : cette abréviation est à expliciter si on doit l’écrire ailleurs.
Remarque essentielle
𝑲°
Énoncer qu’« à l’équilibre, 𝐾° va valoir 𝑄 » n’a donc aucun sens : ce n’est pas 𝑄 la cible
mais 𝐾° !
2. En pratique
exemple :
exercice :
Soit un système à la température 𝑇 formé initialement d’une solution aqueuse très diluée
du soluté A(aq).
Le soluté A(aq) peut se transformer en soluté B(aq) selon une transformation chimique
modélisée par l’unique réaction suivante :
Sachant qu’à l’état initial, on introduit sans dilution n0 mol de A dans un volume V d’eau,
ξ
déterminer la valeur de l’avancement volumique x = V lorsque l’équilibre chimique est
atteint.
solution :
A (aq) = B(aq)
𝑛 (EI)
𝑛0 0
(mol)
𝑛 (E)
𝑛0 − 𝜉 𝜉
(mol)
𝑛 (E)
𝑛0 − 𝜉 𝜉
(mol)
c (EI) 𝑛0
= 𝑐0 0
(mol.L-1) 𝑉
𝑛0 − 𝜉 𝜉
c (E)
(mol) 𝑉 𝑉
= 𝑐0 − 𝑥 =𝑥
c (E)
𝑐0 − 𝑥 𝑥
(mol.L-1)
la seule inconnue qu’il reste à déterminer est x : cela se fait aisément en utilisant la
relation de Gulberg et Waage.
En effet, à l’équilibre, on a :
𝑄 = 𝐾°(𝑇)
i.e.
𝑎𝐵(𝑎𝑞),
= 𝐾°
𝑎𝐴(𝑎𝑞),
csoluté,
en modélisant la solution par une solution aqueuse diluée idéale asoluté, = c°
et donc
𝑥
= 𝐾°
𝑐0 − 𝑥
d’où il vient
𝐾°
𝑥 = 𝑐
1 + 𝐾° 0
La relation de Guldberg et Waage est souvent de degré élevé et possède donc plusieurs
racines. Toutefois :
l’équilibre chimique d’un système à température 𝑇 et d’état initial donné est unique :
seule une des racines de l’équation de Guldberg et Waage convient.
Cette racine se trouve aisément : c’est la seule qui ait un sens chimique c’est-à-dire
dont la valeur trouvée pour 𝜉 se situe dans l’intervalle [𝜉min , 𝜉max ] des valeurs
autorisées de 𝜉 .
Toutes les autres racines se situent en-dehors de l’intervalle [𝜉min , 𝜉max ] et n’ont pas
de sens physique.
exemple :
0 ≤ 𝜉 ≤ 𝜉𝑚𝑎𝑥
ou encore
0 ≤ 𝜏 ≤ 1.
Si 𝐾° est « grand », 𝜉 est « proche » de 𝜉𝑚𝑎𝑥 (ou encore 𝜏 est « proche » de 1).
Si 𝐾° est « petit », 𝜉 est « proche » de 0 (ou encore 𝜏 est « proche » de 0).
exemples :
1. Position du problème
Dans le système étudié,
on ne peut avoir de transformation chimique totale que si le réactif limitant disparaît
complètement du système, autrement dit que si la transformation modélisée par la réaction
d’équation (1) n’est pas à l’équilibre chimique.
En effet, une quantité strictement nulle pour un réactif revient à une activité nulle pour
celui-ci, ce qui donne un quotient de réaction associé à (1) infini.
Une réaction totale ne peut donc être un état d’équilibre chimique de la transformation
modélisée par la réaction d’équation (1) puisque le nombre 𝐾° n’est pas infini.
De même, une quantité strictement nulle d’un produit donne un quotient de réaction associé à (1) nul.
Une réaction qui n’a pas du tout avancé ne peut donc pas non plus être un état d’équilibre chimique de la
transformation modélisée par la réaction d’équation (1), puisque le nombre 𝐾° n’est pas nul.
exemple :
Cas (a)
On ajoute dans de l’eau une très faible quantité 𝑛0 d’hydroxyde de cuivre II solide
Cu(OH)2 (s).
On observe qu’on arrive à le dissoudre complètement.
On peut donc écrire :
L’état final EF du système est un état d’équilibre puisqu’il ne se passe plus rien (plus
d’évolution temporelle).
Par contre, cet état d’équilibre n’est pas un état d’équilibre chimique de la transformation
modélisée par la réaction d’équation (1). En effet, il manque le réactif Cu(OH)2 (s).
La transformation est donc totale et non pas quantitative. On dit dans ce cas qu’il y a rupture
de l’équilibre chimique de la transformation modélisée par la réaction d’équation (1).
Puisque la transformation modélisée par la réaction d’équation (1) n’est pas à l’équilibre
chimique, on ne peut évidemment pas écrire de relation de Guldberg et Waage associée.
Cas (b)
On ajoute dans de l’eau une quantité 𝑛0 d’hydroxyde de cuivre II solide Cu(OH)2 (s) beaucoup
plus importante que dans le cas (a).
On observe cette fois qu’à l’état final, il reste du solide Cu(OH)2 (s) dans le système.
Cet état final est cette fois à l’équilibre chimique de la transformation modélisée par la
réaction d’équation (1).
Dans ce cas, la relation de Guldberg et Waage associée à (1) peut être écrite.
On remarque donc qu’en fonction des conditions initiales choisies par l’expérimentateur, le
système à l’équilibre à l’état final peut être à l’équilibre chimique ou non de (1) : la
transformation modélisée par la réaction d’équation (1) peut être soit à l’équilibre, soit totale.
En effet
dans le cas d’un système hétérogène, le sens d’évolution prévu par le critère
d’évolution spontanée ne permet pas toujours d’atteindre l’équilibre à cause des
conditions initiales choisies :
- soit parce que l’évolution prévue par le critère d’évolution spontanée peut se
faire mais que l’équilibre est hors d’atteinte par épuisement prématuré d’une
espèce chimique.
L’état final EF est un état de rupture de l’équilibre chimique de la
transformation modélisée par la réaction d’équation (1) : la transformation est
totale ;
- soit parce que l’évolution prévue par le critère d’évolution spontanée ne peut se
faire parce qu’une espèce qui devrait réagir n’a pas été introduite dans le
système.
L’état final EF est alors identique à l’état initial, appelé état de repos
chimique : la transformation modélisée par la réaction d’équation (1) n’a pas
du tout avancé : son avancement à l’état final est strictement nul.
exemple :
CONCLUSION
Grâce aux outils thermodynamiques introduits dans ce chapitre, il est désormais possible de
prévoir l’état final d’un système en transformation chimique lorsque celle-ci est modélisée par
une seule réaction chimique.
Bien entendu, la chimie qui se déroule tous les jours autour ou à l’intérieur de nous ne se
limite pas à ce cas. Très souvent, une transformation chimique doit être modélisée par
plusieurs réactions se déroulant ensemble dans le système. La méthode présentée dans ce
chapitre peut se généraliser et l’état final de tels systèmes peut également être prévu.
Toutefois, la résolution analytique du problème n’est plus toujours possible : il faut alors
recourir à l’outil numérique.
Par ailleurs, une fois l’état final d’un système trouvé, il peut ne pas convenir à
l’expérimentateur, qui va alors mobiliser ses connaissance pour le changer et l’optimiser.
Ces deux sujets sont traités dans le prochain chapitre.