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Définitions et concepts

Rupture urbaine

Définition :
La rupture, selon la définition du dictionnaire Le Robert 2007, est décrite comme une
"coupure, déchirure d'une chose souple", ou encore comme une "interruption qui altère
brutalement la continuité d'un phénomène". Ce concept de rupture peut revêtir diverses
formes telles que physique, topologique, paysagère, sociale, économique, identitaire, voire
comportementale. Souvent polymorphe, la rupture crée des césures, des limites marquées
pour les quartiers qui en sont proches, engendrant de nouveaux axes et formes de
communication. Ces ruptures ont le pouvoir de modifier voire de bouleverser radicalement la
vie des habitants (Nada CHBAT, 2011).

La rupture du paysage, de nature polymorphe, se manifeste par une discontinuité ou un arrêt


au niveau spatial, géographique, physique, écologique, économique, et parfois même
comportemental. Ces changements altèrent le paysage, influençant ainsi ceux qui le
perçoivent.

La rupture urbaine, au cœur de mon projet de fin d'études, se définit comme une dislocation
au sein du tissu urbain, entraînant la perte de son harmonie et de sa continuité, tant sur le plan
spatial que paysager, voire social.

Origine du Concept de Rupture Urbaine en Architecture :

L'émergence du concept de rupture urbaine en architecture trouve ses racines dans les
mouvements modernistes du XXe siècle. Ces mouvements, incarnés par des figures telles que
Le Corbusier, ont prôné une rupture radicale avec les traditions architecturales existantes.
L'idée était de repenser la ville selon des principes fonctionnalistes, mettant l'accent sur la
forme et la fonction plutôt que sur les éléments historiques et culturels.

La vision moderniste a souvent conduit à des interventions architecturales audacieuses qui


visaient à créer des environnements urbains nouveaux et progressistes. La démolition
d'anciens quartiers, remplacés par des structures modernes, symbolisait cette volonté de
rupture avec le passé. Les notions de renouvellement urbain, de planification radicale et
d'innovation architecturale ont été les moteurs de cette idée de rupture.

Au fil du temps, cette approche a suscité des critiques, notamment en raison de ses
conséquences sociales et culturelles. Les mouvements postmodernistes ont remis en question
l'approche moderniste, soulignant l'importance de préserver les caractéristiques historiques et
sociales des quartiers urbains. Ainsi, l'origine du concept de rupture urbaine en architecture
est intrinsèquement liée à la recherche d'une modernité architecturale, tout en suscitant des
débats sur les impacts sociaux et culturels de telles ruptures.

Types de rupture urbaine :


Les ruptures urbaines se caractérisent par la présence de deux catégories de barrières en
périphérie des centres historiques.
« Le mot de barrière évoque l’idée d’un obstacle. La barrière s’oppose à la propagation d’un
tissu qui prend la forme d’une somme de croissance linéaire. Elle peut être constituée par :
 Un obstacle géographique (ligne de relief, cours d’eau lac, foret, changement dans la nature
du sol etc.).
 Un obstacle construit (enceinte, fosse, canal, route, voie forée, ligne haute tension, grand
domaine, etc.).
Souvent , a cette barrière physique qui marque une différence topologique entre deux
territoires , se superpose une différence administrative ( limite de propriété, de commune ou
de département , zone protégée ou non aedificandi )qui sanctionne au plan juridique la
différence morphologique et en accentue les effets.»

Manifestations de la Rupture Urbaine :

Ce chapitre se focalise sur l'exploration des multiples façons dont la rupture urbaine se
manifeste à l'échelle mondiale. En tant qu'étudiant en architecture travaillant sur mon projet
de fin d'études, je m'immerge dans l'étude des dynamiques complexes qui influent sur les
tissus urbains à travers le monde. L'étalement urbain se dessine comme une manifestation
dominante, donnant naissance à des extensions périphériques qui souvent fragmentent les
environnements urbains que je m'efforce de comprendre. Les projets urbains d'envergure,
comme la construction de villes nouvelles, se présentent également comme des acteurs
majeurs, créant des zones distinctes parfois en décalage avec les quartiers plus anciens.

L'idée du renouvellement urbain, bien qu'ayant pour but de revitaliser les quartiers,
m'interpelle particulièrement, car elle peut introduire des ruptures, notamment à travers les
processus de gentrification qui influent sur les dynamiques économiques et culturelles. Les
problèmes liés à une infrastructure inadéquate attirent mon attention en tant qu'aspirant
architecte, car ils peuvent entraîner des limites d'accès aux services essentiels. En parallèle,
les défis liés au logement, comme la formation de bidonvilles, soulignent la présence de
ruptures spatiales et sociales notables, auxquelles j'aspire à apporter des solutions.

À travers l'analyse de ces manifestations, je cherche également à comprendre les implications


socio-économiques de la rupture urbaine, en mettant en lumière son impact sur des aspects
cruciaux tels que la qualité de vie, l'emploi et la cohésion communautaire. Alors que
j'approfondis ma compréhension de ces diverses expressions de la rupture urbaine, ce chapitre
vise à offrir des perspectives précieuses pour guider mes futurs travaux en tant qu'architecte,
cherchant des interventions plus intégrées et durables dans le contexte complexe de
l'urbanisation contemporaine. La diversité de ces manifestations s'avère ainsi une source
d'inspiration et de réflexion pour mon parcours académique et professionnel en architecture.

Impact de la rupture urbaine sur la ville :

La rupture urbaine exerce des impacts multidimensionnels sur le tissu urbain, influant de
manière significative sur les aspects sociaux, économiques et environnementaux d'une
communauté. Sur le plan social, elle engendre une fragmentation entre les quartiers, créant
des barrières physiques ou symboliques qui peuvent conduire à l'isolement des communautés
et à la diminution de la cohésion sociale. Cette division sociale peut également contribuer à
une dégradation de l'environnement urbain, transformant des espaces autrefois dynamiques en
friches urbaines délaissées, affectant ainsi l'image globale de la ville.

La mobilité des résidents est également fortement impactée par la rupture urbaine, avec des
obstacles physiques tels que des autoroutes ou des voies ferrées compliquant les déplacements
et augmentant la dépendance aux véhicules motorisés. Parallèlement, la dévalorisation
immobilière peut résulter de la perception négative associée à des zones touchées par la
rupture urbaine, incitant les résidents à chercher des quartiers plus attractifs, créant ainsi un
cercle vicieux.

La perte de patrimoine culturel est une conséquence tangible lorsque la rupture urbaine
découle de projets de développement sans égard pour l'histoire locale. La destruction de
bâtiments historiques et la perte d'identité culturelle contribuent à une diminution du caractère
distinctif de la région. Sur le plan économique, les quartiers touchés peuvent souffrir d'une
perte d'activités commerciales, de fermetures d'entreprises et d'une diminution de l'attrait pour
les investissements, amplifiant ainsi les inégalités socio-économiques.

Les effets sur la santé mentale des résidents ne doivent pas être négligés, l'isolement physique
et social résultant de la rupture urbaine pouvant contribuer à des problèmes tels que l'anxiété
et la dépression. Cette réalité complexe souligne l'importance de comprendre les multiples
dimensions de la rupture urbaine afin de concevoir des interventions efficaces et durables.
Celles-ci devraient non seulement atténuer les impacts négatifs, mais également exploiter le
potentiel inexploité des zones touchées pour promouvoir le développement économique,
social et culturel, tout en améliorant la qualité de vie des résidents.

Couture urbaine

Définition :

La couture urbaine peut être définie comme l'acte de recoudre et réunir des fragments au sein
du tissu urbain, souvent marqué par une rupture ou fragmentation. Son objectif principal
réside dans la transformation de cette rupture en un ensemble cohérent, à travers des
interventions ciblées. Cette démarche vise à améliorer le cadre de vie en favorisant une
meilleure connexion entre les différentes composantes du tissu. En d'autres termes, la couture
urbaine représente une action visant à unir les éléments fragmentés d'un tissu urbain,
contribuant ainsi à renforcer la qualité et la fonctionnalité de l'espace urbain.

« Pour un concepteur, un projet est un processus complexe fait d’aller-retour entre le site, le
programme, sa culture et son imaginaire, ses rêves, son expérience, ses convictions…C’est un
tâtonnement. Il fallait ici transcender l'image d’un vaste parvis goudronné, abandonné à lui-
même, afin de le rendre à la ville et à sa géographie, tout en y infusant des valeurs de pause et
de poésie. Soucieuse d’écologique, l’agence Aménagement des Paysage set des Sites a pris le
parti, dans cette zone fortement urbaine, de donner un caractère naturel au site afin de faciliter
son appropriation par le public»

Origine du concept Couture urbaine :

L'origine de la notion de « couture urbaine » remonte aux années 1990, où elle apparaît dans
le domaine de l'urbanisme et de l'architecture.
La couture urbaine est un concept qui s'inscrit dans le contexte de l'évolution du
développement urbain, notamment à Naples, San Francisco et Paris, où la reconstitution
historique des formes urbaines a été réalisée à travers des opérations de haute qualité.
Elle s'inspire des découpages viaire et parcellaire du terrain géographique d'étude, hérités de
la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle.
L'analyse de ces découpages permet de repenser l'espace urbain et de créer des connexions
entre les différents éléments de la ville, en tenant compte des échelles et des contextes locaux.
Dans le cadre de la couture urbaine, les projets d'aménagement urbain et les constructions de
logements et d'équipements sont conçus pour s'insérer harmonieusement dans l'urbanisme
existant, en respectant les caractéristiques spécifiques de chaque lieu et en favorisant la
cohésion des différents éléments de la ville.

Les Types de Couture urbaine:

La Couture urbaine à l’intérieure de la ville: Vise à rétablir les liens et à renforcer la


cohérence spatiale au sein des tissus urbains existants. Ce concept implique généralement la
création ou la rénovation d'espaces publics, de corridors verts, et d'infrastructures qui
favorisent la connectivité entre les quartiers. La couture urbaine cherche à surmonter les
ruptures physiques et visuelles, souvent causées par des développements urbains disparates,
en favorisant une conception plus harmonieuse et fonctionnelle de la ville. Elle peut
également englober des projets de rénovation ou de réaménagement de zones urbaines
dégradées, visant à améliorer la qualité de vie des résidents et à promouvoir une utilisation
plus efficace de l'espace urbain. En somme, la couture urbaine à l'intérieur de la ville vise à
créer une trame urbaine plus intégrée, favorisant la vitalité et la convivialité.

La Couture urbaine à l’extérieure de la ville: évoque une approche planificatrice et


architecturale qui vise à réconcilier les discontinuités spatiales entre les zones urbaines et
périurbaines. Cette démarche englobe généralement des interventions visant à créer des
liaisons harmonieuses entre les différentes parties du tissu urbain étendu. Cela peut impliquer
la conception de corridors verts, de voies de circulation efficaces, et la mise en place
d'infrastructures qui favorisent une transition fluide entre les zones urbaines et les espaces
périphériques.

Actions et Interventions urbaines :

Renouvellement urbain : englobe une notion plus vaste, représentant une intervention de
reconstruction urbaine à l'échelle d'une commune ou d'une agglomération, intégrant des
actions de revitalisation et de transformation de l'environnement urbain existant.

La régénération urbaine : correspond à la définition originelle du renouvellement urbain,


impliquant une relance économique et une intervention de plus grande taille, opérant à une
échelle plus globale que celle des "quartiers".
La reconstruction : implique une restauration à l'identique. Elle consiste à démolir un édifice
pour le reconstruire exactement semblable, souvent en raison de sa détérioration trop avancée
pour une réhabilitation viable. Ce terme est fréquemment employé dans le contexte de travaux
de rénovation.

La réhabilitation : englobe la reconfiguration d'un espace, d'un bâtiment ou d'un lieu


(quartier, friche, espace vert...). Elle se concentre sur l'amélioration d'une structure négligée
en raison de son état dégradé, en mettant l'accent sur des aspects tels que la rénovation des
toitures, des façades et l'amélioration des installations sanitaires pour raffiner le confort.

La restructuration urbaine : l’ensemble des actions visant à améliorer l'environnement bâti


d'un quartier. Cela peut impliquer la recréation d'un paysage naturel, des interventions sur
l'urbanisme (rues, places...), la création ou la rénovation d'équipements collectifs, ainsi que la
transformation de bâtiments par le biais de la démolition, du remodelage, de la déconstruction
ou de la reconstruction de logements et de structures d'activités, entre autres.

L'amélioration urbaine : représente une action d'aménagement globale et coordonnée, ayant


pour objectif la restructuration, la réorganisation ou la réhabilitation d'une zone urbaine. Son
but premier est de favoriser le maintien ou le développement de la population locale tout en
promouvant ses fonctions sociales, économiques et culturelles.

Le centre et centralité

Définition

Le centre se distingue par l'importance de ses activités et son architecture. Au sein de la


métropole, il représente un centre directionnel majeur, où se concentrent et s'échangent divers
éléments. Il incarne à la fois le pouvoir et l'activité, et la marginalisation de son noyau
historique crée une sensation de rupture et de coupure, dû à la délocalisation des activités vers
d'autres quartiers.

Avec le processus de métropolisation, le centre devient le reflet des signes urbains de la


métropole. La centralité, en tant que signe urbain, induit des transformations dans l’espace
urbain, influencée par une gestion et une programmation évolutives. Elle doit répondre à la
nécessité d'une animation continue, impliquant une mixité des fonctions et une densité
d'équipements socioculturels, sportifs, de loisirs, ainsi qu'une présence constante de
logements, de bureaux, etc.
La véritable essence de la centralité émerge lorsqu'elle s'ouvre à la ville et à la vie.
La stratégie de centralité doit être élaborée dans le cadre d'une approche urbanistique globale,
d'abord au niveau de la ville dans son ensemble, puis au niveau des quartiers.

«La centralité qualifie l’action d’un élément central sur sa périphérie ». La concentration d'activités et
la mixité fonctionnelle du centre se distinguent nettement de la faible connectivité observée dans les
zones situées à l’extérieur du périmètre de l'agglomération morphologique.

« La centralité peut être de différentes natures, et il y a une différence majeure entre la centralité liée
à l’existence d’une offre de commerces et de services entretenue par des acteurs privés et la
centralité liée à une offre d’équipements publics, comme le confirme Saskia Sassen la centralité
relient les principaux centres financiers et centres d’affaires entre eux : New York, Londres, Tokyo,
Paris, Francfort, Zurich, Amsterdam, Los Angeles, Sydney, Hong Kong, entre autres.»

Revitalisation urbaine :

La revitalisation émerge comme une réponse intégrale à la dégradation des noyaux centraux
urbains. Les plans de revitalisation des centres historiques incarnent une approche intégrée de
la réhabilitation, visant à atteindre des objectifs à la fois urbanistiques, architecturaux, sociaux
et économiques.
Ces initiatives trouvent leur origine dans la nécessité de résoudre les problèmes
contemporains qui ont impacté, à diverses époques historiques, les zones centrales des villes
avec une intensité variable.

Définition :

Le concept de revitalisation urbaine s'avère complexe, car il intègre des processus


économiques, politiques et socioculturels. Pour le définir simplement, on pourrait le décrire
comme la transition d'un état d'abandon et de dévitalisation d'un quartier ou d'un centre vers
un état dynamique et désirable.
Selon la Charte de Lisbonne d'octobre 1995, la revitalisation est un processus qui combine la
réhabilitation architecturale et urbaine des centres historiques avec la valorisation des activités
urbaines qui s'y déroulent. Elle englobe des opérations visant à relancer la vie économique et
sociale d'une partie de la ville en déclin. Cette notion, étroitement liée à celle de réhabilitation
urbaine, s'applique à toutes les zones urbaines, qu'elles aient ou non une identité et des
caractéristiques remarquables.
La revitalisation urbaine se manifeste dans les centres ou quartiers en déclin, parfois
également sur des sites en reconversion pour lesquels les autorités communales ont élaboré
une stratégie de redéveloppement.
« Revitaliser, c’est trouver un équilibre satisfaisant entre les lois du développement
économique, les droits et les besoins des habitants et la mise en valeur de la ville conçue
comme un bien public». UNESCO, Des quartiers historiques pour tous : une approche sociale et
humaine pour une revitalisation durable, Juillet 2008, page 13

Par la revitalisation urbaine, on cherche à parvenir à un équilibre satisfaisant entre les


impératifs du développement économique, les droits et besoins des habitants, et la valorisation
de la ville en tant que bien public. En effet, les approches patrimoniales, économiques,
environnementales et socioculturelles se complètent mutuellement, et leur articulation est
cruciale pour le succès à long terme de la revitalisation urbaine.

La vitalité des villes se manifeste généralement à travers des aspects tels que la dimension
spatiale de leurs centralités, l'organisation de leur centre, l'attrait de leur économie, ainsi que
la répartition des usages et des fonctions.

Revitalisation Urbaine : Une Approche Globale face à la Détérioration des


zones centrales de la ville

La coopération au développement considère la revitalisation comme une réponse complète à


la détérioration des zones centrales urbaines. Les plans de revitalisation, qu'ils concernent les
centres historiques ou les quartiers traditionnels, adoptent une approche globale de la
réhabilitation, visant des objectifs tant urbanistiques et architecturaux que sociaux et
économiques. Ces initiatives trouvent leur origine dans la volonté de résoudre les problèmes
contemporains caractéristiques qui ont impacté, à des degrés divers et à différentes époques,
les zones urbaines centrales. Ces problèmes incluent notamment :
La dégradation et la surutilisation des espaces publics dans le centre-ville entraînent des
conséquences néfastes sur l'environnement, une mobilité déficiente et une insécurité urbaine.
La dégradation du patrimoine architectural, la détérioration des conditions d'habitabilité, et du
paysage urbain. Parallèlement, l'abandon des zones centrales par les couches socio-
économiques intermédiaires accentue la tendance à leur marginalisation, entraînant un
désintérêt social pour la ville historique.
La faiblesse juridique et institutionnelle dans la gestion du patrimoine urbain, associée à
l'absence de politiques de protection et de promotion de la réhabilitation, crée un contexte
propice à l'exploitation spéculative immobilière et commerciale de certaines zones centrales.
Par conséquent, les plans de revitalisation doivent intervenir à divers niveaux pour contrer ces
phénomènes interconnectés qui se renforcent mutuellement. Cela implique de renforcer les
capacités de planification et de gestion publique, de sensibiliser les citoyens et de concevoir
des politiques de soutien à la réhabilitation. L'objectif est d'assurer la pérennité des effets de
ces plans. À long terme, la durabilité dépendra de la capacité de ces plans à encourager et à
initier la remise en état des logements privés par leurs propriétaires, un aspect essentiel pour
la préservation du patrimoine urbain. Ces plans reposent sur des critères d'équité visant à
redistribuer la richesse générée collectivement dans le processus de revitalisation urbaine au
profit des résidents économiquement moins favorisés.

Objectifs de la revitalisation urbaine


Les objectifs de la revitalisation urbaine sont multiples et visent à réhabiliter, redynamiser et
améliorer les zones urbaines qui ont subi un déclin ou une détérioration. De ces objectifs, on
cite :
 Favoriser l'intégration harmonieuse et la synergie entre les tissus urbains historiques et
le développement global de la ville et du territoire.
 Valoriser l'espace public tout en assurant une protection durable des ressources
culturelles et naturelles.
 Préserver la diversité des fonctions, favoriser les liens sociaux et contribuer à
l'amélioration des conditions de vie des résidents.
 Promouvoir l’identité de la ville, favoriser la créativité et la diversité culturelle.
 Favoriser un tourisme culturel bien géré, tout en étant lié au maintien de divers
secteurs d'activité.

Stratégies de revitalisation urbaine :

Le tourisme urbain :
« Souvent ignoré, voire méprisé par les urbaniste, le tourisme est le porteur de nouvelles
façons de penser la ville, qu’il s’agisse de séduire, de favoriser les mixités sociales ou d’ouvrir
la ville sur sa métropole. Et si parce qu’il sait créer du lien dans la ville, le tourisme était
l’avenir de l’urbanisme ? »
Le tourisme urbain, ou le tourisme en ville est facteur de développement économique et
social. Ses effets positifs économiques, socioculturels, environnementaux sont nombreux. Le
tourisme urbain est facteur de création d’emplois, d’élévation du niveau de vie,
d’augmentation des investissements, d’accroissement des dépenses, d’augmentation de la
fierté locale et de l’esprit communautaire…etc. Ce sont les ingrédients de base d’une
revitalisation urbaine pérenne.

La revitalisation par la reconquête des espaces publics :


L'espace public considéré comme composante fondamentale qui doit occuper une place
centrale dans le projet de revitalisation urbaine. Les espaces publics jouent un rôle crucial
dans les stratégies de revitalisation, notamment avec l'avènement de l'économie des loisirs et
la prééminence de la consommation dans tous les aspects de la vie urbaine, ainsi que le
développement du tourisme urbain. Dans ce contexte, le sociologue Isaac Joseph propose une
synthèse éclairante de la problématique de l'espace public urbain, le définissant
simultanément comme un « espace abstrait qui se construit et s’élabore dans le parler-
ensemble de deux ou plusieurs locuteurs (la conversation) et l’espace physique et sensible de
deux étrangers (la rue) ».
La restauration d'espaces publics visant à les rendre accessibles, agréables et
psychologiquement accueillants se révèle être une mesure efficace pour dynamiser un quartier
ou un centre ancien. En effet, des espaces publics de haute qualité sont essentiels pour
accueillir les activités touristiques, un moteur clé de toute revitalisation urbaine.
Cet intérêt est clairement démontré par les responsables de projets de revitalisation dans de
nombreuses villes à l'égard des espaces communautaires, qu'il s'agisse de voies piétonnes ou
non, de promenades le long des berges des fleuves, d'espaces de jeux et de rencontres, etc.

Le commerce en tant que moteur de revitalisation urbaine : La redynamisation commerciale et


la revitalisation urbaine.

Selon Jean-Jacques Pignard « on ne peut pas dissocier la question du commerce de celle de la


revitalisation des centres villes »
Le commerce joue un rôle significatif dans la revitalisation urbaine. Le processus de
revitalisation par le biais du commerce peut s'opérer de deux façons :
 La première implique une intégration harmonieuse avec le tissu commercial existant,
caractérisé par de petits commerces et des rues commerçantes. Un exemple illustratif
est le centre "Spalicek" à Brno en République tchèque, qui démontre une réussite dans
l'intégration des structures commerciales au cœur du centre-ville (Les magasins
animent la rue par l’originalité de leurs vitrines et la magnificence de leurs éclairages ,
ce sont des lieux de chalandise de rendez-vous, de consommation.).
 La seconde repose sur une stratégie de rupture d'échelle, où l'on n'hésite pas à
juxtaposer un grand centre commercial hypermoderne au tissu urbain existant. Un
exemple notable est le spectaculaire Bullring à Birmingham en Angleterre, qui affiche
une architecture volontariste face à une église historique contiguë.
Transition spatiale

L'homme et le bâtiment sont deux entités présentant des éléments spatiaux qui peuvent être
assimilés. Dans cette perspective, l'homme possède son espace, à savoir celui de son corps
propre, ainsi qu'une bulle, représentant l'extension de son corps à diverses échelles. De
manière similaire, le bâtiment peut être distingué selon deux types d'espaces, comme l'a
souligné Michael Leonard (Cousin, 1980) : l'espace de l'édifice lui-même et l'espace qui
l'entoure. Ainsi, on peut identifier deux catégories d'espaces distincts : un espace positif et un
espace négatif. Leonard qualifie l'espace positif comme un lieu, à l'échelle humaine, doté d'un
centre vers lequel l'individu se sent généralement attiré. Cet espace, caractérisé par son
enveloppement, est limité au champ visuel perceptible par l'homme, pouvant être comparé,
d'une certaine manière, aux trois premières coquilles évoquées par Moles. En revanche,
l'espace négatif se définit comme l'espace résiduel après la reconnaissance de l'espace positif,
constituant ainsi un environnement étendu et dépourvu de limites visuelles. «L’espace positif
correspond donc à notre bulle et à son extension autour de nous» (Cousin, 1980 : 45) et ce qui reste
devient automatiquement négatif.

L'espace de transition représente une zone positionnée entre un volume intérieur et un autre
extérieur à celui-ci. Son rôle principal est de faciliter le déplacement de l'homme à travers des
espaces aux caractéristiques distinctes. Donald D. Winnicott (David, 2003) décrit cette zone
comme génératrice d'illusions, suggérant qu'elle pourrait faire partie à la fois de l'espace
intérieur de l'habitation et de la partie extérieure, alors qu'en réalité, elle ne semble appartenir
à aucun de ces deux espaces. Winnicott (David, 2003 : 211) qualifie la transition d'"espace
flottant entre deux mondes", émergeant lors de la séparation dans l'espace ou à la rencontre de
deux environnements différents.
En explorant les caractéristiques fondamentales liées aux notions d'espaces transitionnels, qui
sont intrinsèquement dynamiques, il devient essentiel de plonger plus en profondeur dans les
diverses qualités et propriétés spécifiques inhérentes à ces environnements variés. Cette
compréhension approfondie vise à faciliter et à équilibrer les interactions entre l'homme et
l'espace.

L’espace transitionnel

L'espace transitionnel amplifie les axes naturels du corps humain, mettant en relief leurs
caractéristiques dynamiques. Lors de l'exploration de ce type d'espace de transition, l'individu
est enclin à se déplacer dans une ou plusieurs directions. Par contre, «il n’est pas nécessaire que
le mouvement soit désiré, désirable ou même possible…» (Cousin, 1980 : 77).

En réalité, l'espace transitionnel peut être expérimenté ou observé : il peut être ressenti à
distance, grâce à la dynamique visuelle et aux illusions qu'il peut créer. Cousin (1980)
distingue deux types d'espaces présents dans l'espace transitionnel, à savoir un espace positif
dynamique et un espace négatif dynamique. Le premier se présente comme un espace clos,
donnant à l'homme l'illusion que sa bulle personnelle est contenue à l'intérieur. Cependant,
son caractère dynamique entraîne une modification de l'environnement dans au moins une
direction spécifique. En fait, plusieurs directions peuvent être manifestées simultanément ;
cependant, une seule est nécessaire pour perturber l'espace vécu. Les dimensions ou
proportions spatiales ne sont pas prédéterminées ; la bulle doit susciter un sentiment de
protection chez l'homme. Par contre, une fois dans l’espace «[…] on se hâte de [le] franchir en
raison du malaise que leur étroitesse ne manque pas de susciter.» (David, 2003 : 199). Ici, la notion
d'étroitesse évoquée dans la zone occupée n'est qu'un exemple ; de nombreuses autres
caractéristiques transitionnelles peuvent générer le même effet d'évasion ou de mouvement chez
l'homme dans cet environnement. Le deuxième espace, qualifié de négatif dynamique, entre en jeu
lorsque les axes spatiaux sont visuellement renforcés, lui conférant son caractère transitionnel.
L'espace négatif peut se situer n'importe où : horizontalement, par exemple, sur un grand lac, ou
verticalement, aux abords d'une paroi de falaise. Cependant, dans chaque environnement négatif,
l'être humain est incité, de toute manière, à se déplacer vers un objectif, un but à atteindre.
Généralement, il s'agit d'un ou plusieurs éléments positifs, proches ou lointains, forçant l'individu à se
mouvoir. Ils agissent comme un aimant envers l'homme.

Dans un lieu considéré comme dynamique, les aspects de profondeur et de distance sont très
importants pour la compréhension de l'espace. James J. Gibson (Cousin, 1980 et von Meiss, 2007), se
penchant sur la perception et le caractère dynamique de l'espace, évoque certains facteurs qui,
lorsqu'ils interagissent avec l'architecture, accentuent les axes de référence de l'homme. Gibson
aborde ainsi la notion de perspective, la divisant en trois points : la perspective linéaire, de dimension
et par la texture.

La manière dont la succession et l'emplacement des espaces transitionnels sont organisés dans
le parcours architectural revêt une importance particulière sur le comportement de l'usager.
«[…] Les espaces sont assurément, tour à tour, positifs et négatifs, statiques et dynamiques, en
fonction des modifications volumétriques ou des déplacements de notre corps, transformant notre
prise de conscience. C’est ce qui rend l’architecture vivante.» (Cousin, 1980 : 49)
La rupture urbaine :
Définition
Elle peut se définir brièvement comme « une coupure [partielle ou absolue] entre des parties de la
ville, sur les plans social, économique et politique». Dans une ville fragmentée, les différentes parties
coexistent sur le mode du repli sur soi. Ce repli peut être d’ordre gestionnaire: notamment au travers
de la privatisation et de l’autonomisation de certains services urbains élémentaires (eau, électricité,
sécurité,…). Il est aussi d’ordre spatial, observable dans les formes variées de fermetures et/ou de
maîtrise de la distance dans la ville (murs, grilles, résidences fermées, zones-tampons). Enfin, il peut
se situer sur le plan des représentations collectives: dans l’abandon d’une vision commune de la ville
comme espace d’intégration, de rencontre, et de convivialité.

Les ruptures urbaines sont définies par la présence de deux types de barrières au périphérique des
centres historiques. « Le mot de barrière évoque l’idée d’un obstacle. La barrière s’oppose à la
propagation d’un tissu qui prend la forme d’une somme de croissance linéaire. Elle peut être
constituée par :

 Un obstacle géographique (ligne de relief, cours d’eau lac, foret, changement dans la nature du sol
etc.) :

 Un obstacle construit (enceinte, fosse, canal, route, voie forée, ligne haute tension, grand domaine,
etc.). Souvent , a cette barrière physique qui marque une différence topologique entre deux
territoires , se superpose une différence administrative ( limite de propriété, de commune ou de
département , zone protégée ou non aedificandi )qui sanctionne au plan juridique la différence
morphologique et en accentue les effets .

Au-delà de la barrière physique, une rupture urbaine est un résultat d’une superposition de plusieurs
problèmes spatiaux structurels et fonctionnels.

La couture urbaine :
On peut définir aussi la couture urbaine comme suit action de coudre, un tissu urbain qui se
caractérise par une certaine rupture urbaine, donc son objectif c'est d'assemblée ce tissu
urbain par une certain intervention pour améliore le cadre de vie et pour une meilleure
connexion entre elle.

On peut dire aussi que la couture urbaine s’inscrit dans une échelle de proximité, a pour
objectif d’améliorer le cadre de vie des populations grâce à des interventions rapides et de
coûts raisonnables. Ces interventions agissent en parallèle d’opérations urbaines plus
étendues, lourdes et onéreuses se déroulant dans un temps plus long.
Nous allons nous contenter d’une définition qui me semble entière : la couture urbaine est
une opération d’organisation, de densification intelligente dans le but de "faire rencontrer",
coudre, assembler des entités urbaines (tissus urbains) avec la prise en considération
mutuelle des dimensions : sociale, urbaine, fonctionnelle, paysagère, environnemental et de
mobilité.

Objectifs de La couture urbaine :

A propos de la couture urbaine, La liaison peut être assurée, à travers


l’aménagement, de plusieurs manières dont on peut citer :
+ Par une implantation d’un équipement qui sert de lien entre les deux
fragments. Un équipement peut attirer les habitants des deux segments de la
ville et par conséquent créer un échange, une communication.
+ Par le raccordement des voies de circulation et itinéraires piétons d’une
manière suspendue, à savoir, par des ponts ou des passerelles.
+ Par une composition architecturale traduite dans l’espace et les volumes
épousant le dénivelé du site et facilitant le passage et la circulation sur le site.
+ Par l’aménagement d’un espace public ou de loisir conçu et entretenu pour
des raisons de divertissement.
Afin de réduire l’intensité de la rupture sociale qui contribue à la séparation des
groupes sociaux appartenant à des classes différentes à travers des morceaux
de la ville, il faut renforcer l’homogénéité et diminuer les différences
constitutives d’inégalité.
Il s’agit, en langage urbanistique, de veiller à une mixité sociale et urbaine

La revitalisation urbaine :
« Revitaliser, c’est trouver un équilibre satisfaisant entre les lois du
développement économique, les droits et les besoins des habitants et la mise
en valeur de la ville conçue comme un bien public».
Sa vision se résume à :
 Intégrer et associer les tissus urbains historiques au développement de la
ville et du territoire.
 Mettre en valeur l’espace public tout en protégeant durablement les
ressources culturelles et naturelles.
 Maintenir la mixité des fonctions et créer un lien social tout en
contribuant à améliorer les conditions de vie des habitants.
 Promouvoir l’identité de la ville, favoriser la créativité et la diversité
culturelle.
 Développer un tourisme culturel maîtrisé et associé au maintien de
plusieurs secteurs d’activité

La Reconversion urbaine :

La reconversion exprime la volonté de conserver un édifice dont la valeur


architecturale est reconnue tout en lui redonnant une valeur d’usage qu’il a
perdue.
La reconversion nécessite l’adaptation du bâti à un nouvel usage, en
conservant la mémoire originelle de la bâtisse.
Le terme de reconversion semble approprié, car il englobe l’ensemble des
processus qui peuvent être mis en œuvre face à une fracture urbaine.

Vallée Oued Boufekrane :


Le mois de septembre 1937 restera à jamais gravé dans la mémoire
nationaliste du Royaume et en particulier celle de la ville de Meknès qui
a été le théâtre d'un événement historique, en 'occurrence la célèbre
Bataille de Boufekrane ayant opposé, dans un sursaut de bravoure, la
population locale aux colons français.
Ce glorieux soulèvement populaire, inscrit désormais en lettres d'or
dans l'épopée de la résistance nationale, s'est déclenché en réaction à
l'arrogance du colonisateur qui tentait de détourner à son profit les
eaux de la rivière de Boufekrane et priver, par cet acte arbitraire, les
habitants de la cité ismailienne d'une source d'eau courante
indispensable, voire vitale, pour leurs activités économiques et sociales
quotidiennes.
Au-delà de son caractère local, le soulèvement de Boufekrane s'était vu
entouré, dès son déclenchement, de symboles qui lui ont conféré une
véritable dimension nationale.
L'événement a marqué un tournant pour la lutte revendicative de
l'indépendance et donné un nouveau point de départ au mouvement
de la résistance anti-coloniale déclenché aussi bien dans les milieux
urbains que ruraux.
Les événements des 1-er et 2 septembre 1937 ont, en effet, intervenu,
comme le souligne l'universitaire et chercheur feu Bouchta Bouassria
dans son ouvrage «Les événements de Boufekrane», au moment où la
conscience nationale marocaine avait besoin de se réaffirmer, après la
répression des foyers de résistance armée dans les campagnes, et où la
société coloniale pensait ne plus devoir refréner ses appétits
ni sa domination.

D’un côté, la médina profite des dégagements et des percées visuelles


sur la vallée de l’oued Boufekrane depuis les terrasses par un jeu de
hauteurs et de niveaux, et de l’autre côté, et grâce à la présence de cette
coulée verte, on peut admirer la façade urbaine qui se déploie sur la rive
gauche de la vallée de l’oued Boufekrane.
De l’autre côté, une ville nouvelle est bâtie sur la rive droite d’oued
Boufekrane, qui bénéficie aussi des percées visuelles et panoramique sur
la vallée qui se situe en thalweg entre ces 2 entités distincts par cette
dernière.

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