MACROÉCONOMIE

2 – Le modèle classique

Boris Solier
boris.solier@umontpellier.fr

Université de Montpellier
Licence 1 Economie – 2022-2023
 Les supports de présentation ne
retranscrivent que partiellement les
différents éléments du cours de
Macroéconomie

2
2 – Le modèle classique

1. Les fondements théoriques du modèle classique

2. Le modèle classique : l’équilibre général

3. Les effets de la régulation dans le modèle classique

3
Economie de marché

§ La conception de l’économie dans le modèle classique

– Economie d’échange
– Economies réelles

§ Equilibre général des échanges

– Ajustement par les prix
– Adéquation entre offre et demande

4
Loi des débouchés (Say, 1803)

Jean-Baptiste Say, Traité d’Economie Politique 1803 :

« Il est bon de remarquer qu’un produit créé offre, dès cet instant, un
débouché à d’autres produits pout tout le montant de sa valeur »

5
Théorie quantitative de la monnaie

§ Origine : controverse Bodin/Malestroit (1566-1568)

§ Définition de la TQM : Analyse dichotomique

§ Irving Fisher (1911)

𝑀∗𝑉 =𝑃∗𝑇

6
Théorie quantitative de la monnaie

§ V et T supposés constants :
𝑀 ∗ 𝑉' = 𝑃 ∗ 𝑇'

§ Niveau des transactions dépend de la production (sphère réelle)

§ Niveau général des prix déterminé par la masse monétaire

7
2 – Le modèle classique

1. Les fondements théoriques du modèle classique

2. Le modèle classique : l’équilibre général

3. Les effets de la régulation dans le modèle classique

8
Equilibre général

§ Equilibres simultanés sur les 4 marchés concurrentiels et

indépendants
– Marché du travail
– Marché des biens
– Marché des titres
– Marché de la monnaie

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Marché du travail

§ Détermination du niveau d’emploi et d’activité

§ Confrontation de l’offre de travail (ménages) et de la demande de
travail (entreprises)
§ Le marché du travail équilibré par le taux de salaire réel (w/P)
§ Raisonnement en termes réel : ménages ne sont pas victimes de
l’illusion monétaire (définition)

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Offre de facteur travail

§ Arbitrage entre temps de travail et temps consacré aux loisirs

§ Critère de décision est le taux de salaire réel
§ Variation du taux de salaire et substitution travail/loisir
§ Offre de travail : fonction croissante du salaire réel
!
𝑤
𝐿 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐿! " > 0
𝑃

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Demande de facteur travail

§ Demande de travail déterminée par les conditions de production

§ Fonction de production
𝑌 = 𝐹(𝐾, 𝐿)
-
§ A court terme, K fixe (𝐾 = 𝐾)
/ 𝐿)
𝑌 = 𝐹(𝐾,

12
Fonction de production

§ Propriétés de la fonction de production F(K, L) :

- 𝐿 = #$ > 0
– 𝐹’ 𝐾,
#%

– 𝐹’’ < 0
§ Productivité marginale du travail (𝛿𝐹/𝛿𝐿 ou 𝑃𝑚𝐿) positive et
décroissante (rendement factoriel décroissant)

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Détermination de la quantité de travail demandée

§ Equilibre du producteur
- = 𝑃𝐹 𝐾,
max 𝜋 = 𝑃𝑌 − 𝑤𝐿 − 𝑟𝐾 - 𝐿 − 𝑤𝐿 − 𝑟𝐾
%

§ Condition du premier ordre

𝛿𝜋
- 𝐿 −𝑤 =0
= 0 ⇔ 𝑃𝐹’ 𝐾,
𝛿𝐿
𝛿𝐹 𝑤
- 𝐿 =
𝐹’ 𝐾, = 𝑃𝑚% =
𝛿𝐿 𝑃
& " '( 𝑤
𝐿 =𝐹
𝑃
§ Demande de facteur travail décroissante 𝐹’’ < 0 ⇒ 𝐹’’'( < 0

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Equilibre sur le marché du travail

§ L’équilibre sur le marché du travail ; égalité entre offre et demande de

travail
∗ * ∗
§ Détermine le couple niveau d’emploi, salaire réel d’équilibre (𝐿 , )
+

§ Il s’agit d’un équilibre de plein emploi.

§ S’il y a un déséquilibre sur le marché de travail, la flexibilité du salaire
réel va permettre un retour immédiat vers l’équilibre

15
Equilibre sur le marché du travail

𝑇𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑠𝑎𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑟é𝑒𝑙

𝑤
( )
𝑃
𝐿!
𝐶ℎô𝑚𝑎𝑔𝑒

𝑤 ∗

𝐿"

𝐿∗ 𝑁𝑖𝑣𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑚𝑝𝑙𝑜𝑖

16
Chômage involontaire

§ Un chômage involontaire peut apparaître en présence de rigidités sur

le marché du travail qui empêchent les variations du salaire à la baisse
§ Situation où des individus souhaiteraient travailler plus, compte tenu
du salaire en vigueur dans l’économie
§ Ex. : salaire minimum

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Equilibre sur le marché du travail

Modèle d’offre

Le niveau du produit
global Y* ne dépend
pas du niveau de la
demande

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Equilibre sur le marché des biens

§ L’offre globale de biens de l’économie correspond à sa production

§ L’équilibre du marché du travail détermine le niveau d’emploi optimal

(L*), ainsi que l’offre globale d’équilibre sur le marché des biens (YO*)

§ La production génère des revenus réels qui sont consommés ou

épargnés : 𝑌 = 𝐶 + 𝑆

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Equilibre sur le marché des biens

§ Demande globale de biens : 𝑌 = 𝐶 + 𝐼

§ Loi des débouchés de Say, égalité entre offre globale et demande

globale de biens
𝑌𝑂 = 𝑌 ! ⇔ 𝐶 + 𝑆 = 𝐶 + 𝐼
𝑆=𝐼

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Marché des titres

§ Détermination de la structure de la production

§ Le marché du capital permet de mettre en relation :
– Les épargnants (Offre d’épargne/Demande de titres)
– Les entreprises (Demande d’épargne/Offre de titres)
§ Marché du capital est équilibré par le taux d’intérêt réel (𝑖/𝑃)

21
Offre d’épargne

§ Arbitrage intertemporel des ménages entre une consommation

immédiate et future
𝑆 =𝑌−𝐶
§ Le taux d’intérêt correspond au prix de la renonciation à une
consommation présente (préférences pour le présent des individus)
§ L’offre d’épargne (demande de titres financiers) est une fonction
croissante du taux d’intérêt réel

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Demande d’Investissement

§ La demande d’investissement des entreprises (offre de titres) dépend

du taux d’intérêt
§ Les entreprises comparent le coût de l’investissement avec les
bénéfices futurs attendus (exogènes)
§ Demande de fonds prêtables : fonction décroissante de i
§ La demande de capital de l’état est indépendante du taux d’intérêt

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Equilibre sur le marché des titres

𝑂𝑓𝑓𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑡𝑖𝑡𝑟𝑒𝑠
𝑖 𝐷𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑑$ 𝑖𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡
𝑟é𝑒𝑙
𝐷𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑑𝑒 𝑡𝑖𝑡𝑟𝑒𝑠
𝑂𝑓𝑓𝑟𝑒 𝑑$ é𝑝𝑎𝑟𝑔𝑛𝑒

𝑖*

S*,𝐼*

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Marché de la monnaie

§ Détermination du niveau général des prix

§ Grandeurs réelles de l’économie sont déterminées :

– Par le marché du travail (𝑤/𝑝, 𝐿, 𝑌)

– Par le marché des titres (𝐼, 𝑆, 𝑖)

§ Effet neutre de la monnaie sur le niveau des variables réelles

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Offre et demande de monnaie

§ L’Offre de monnaie est exogène et contrôlée par les autorités

monétaires (banques centrales)
§ La monnaie est uniquement demandée pour des motifs de transactions
1 A
𝑀@ = 𝑃𝑌 = 𝑘𝑃𝑌 A
𝑣̅
§ Equation de Cambridge (version de Marshall et Pigou)
§ Demande de monnaie : fonction croissante du niveau de l’activité
§ Interprétation paramètre 𝑘 = 1 ∕ 𝑣̅

26
Equilibre sur le marché de la monnaie

§ L’équilibre sur le marché de la monnaie résulte de la confrontation

entre l’Offre de monnaie (exogène) et la Demande de monnaie
§ A l’équilibre :
1 "
) " = 𝑀! =
𝑀 𝑃𝑌
𝑣̅
§ Prix d’équilibre :
) " ∗ 𝑣̅
𝑀
𝑃=
𝑌"
§ Au niveau de production 𝑌 ! correspond un niveau de prix permettant
d’égaliser Offre et Demande de monnaie

27
Equilibre sur le marché de la monnaie

D ! ∗ 𝑣̅
𝑀
𝑃=
𝑌!

𝑌
𝑌 = 𝑌!

28
Effet d’encaisse réelle (effet Pigou)

§ Augmentation de l’offre de monnaie 𝑀𝑂

-!
§ Pour un niveau général des prix inchangé, augmente
+
§ Augmentation de la demande de biens
§ En situation de plein emploi, 𝑌 ! fixe
-!
§ Les prix augmentent, diminue jusqu’à sa valeur d’origine
+

29
Equilibre sur le marché de la monnaie et des biens

𝑁𝑖𝑣𝑒𝑎𝑢 𝑔é𝑛é𝑟𝑎𝑙
𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑌!

D ! ∗ 𝑣̅
𝑀
𝑌! = 𝑌" =
𝑃

𝑌"

𝑌
𝑌 = 𝑌∗

§ L’équilibre sur le marché de la monnaie entraîne simultanément

l’équilibre entre l’offre et la demande globale
§ La demande globale dépend de manière inverse du niveau des prix

30
Equilibre sur le marché de la monnaie

§ Les prix s’ajustent jusqu’à obtenir :

– L’égalité entre l’offre de monnaie et la demande d’encaisses
– L’équilibre entre l’offre et la demande globale

§ Une fois P connu, on peut déterminer les valeurs nominales

𝑊 ∗ = 𝑃∗ 𝑤 ∗

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L’équilibre général dans le modèle classique

§ Représentation de l’équilibre général classique

§ Relations de causalité :
– Le marché du travail détermine l’équilibre de la production (Y*)
– Le niveau des prix n’intervient pas dans la détermination des
valeurs d’équilibres de la sphère réelle
– Relation hiérarchique : Y à P
– Le marché des titres est autonome, aucun effet sur Y*

32
Relations de causalité dans le modèle Classique

I C

33
2 – Le modèle classique

1. Les fondements théoriques du modèle classique

2. Le modèle classique : l’équilibre général

3. Les effets de la régulation dans le modèle classique

34
Le rôle de l’Etat chez les Classiques

§ Aucun élément ne doit entraver la flexibilité des prix sur tous les
marchés :
– Flexibilité du taux de salaire réel à Equilibre de plein emploi
– Flexibilité du taux intérêt réel à Equilibre offre/demande de fonds
prêtables

§ Toute intervention de la puissance publique est inutile

– Régulation macroéconomique
– Réglementation du marché du travail

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Le traitement du chômage : cas d’un salaire flexible

𝑤
↗ 𝐿! ⇒ ↘⇒ 𝐿∗ ↗ (𝐿! ↘, 𝐿" ↗)
𝑃
𝑤
𝐿" 𝐿!
𝑝 𝐿! ′

𝑤 ∗

𝑤 ∗

𝐿∗ 𝐿∗ ′ 𝐿I 𝐿

J = 𝐿I − 𝐿∗
𝑈
36
Le traitement du chômage : cas d’un salaire réglementé

𝑤
𝑝 𝐿" 𝐿!
𝑤
D
𝑝

𝑤 ∗

𝐿" 𝐿∗ 𝐿&
𝐿
𝑈 = 𝐿! − 𝐿"
37
Régulation macroéconomique : cas d’une politique
monétaire

§ Dans le modèle classique, tout accroissement de la masse monétaire

n’a aucun effet sur les grandeurs réelles
§ La neutralité de la monnaie impose par conséquent que le salaire
nominal (w) varie comme les autres prix : les prix réels ne sont pas
modifiés !

38
Politique monétaire : marché de la monnaie

↗ 𝑀! ⇒ 𝑃 ↗⇒ 𝑃𝑌 ↗⇒ 𝑀" ↗

𝑃’
D ! ∗ 𝑣̅
𝑀
𝑃=
𝑌!
𝑃

𝑌
𝑌 = 𝑌!
39
Politique monétaire : marché du travail

𝑤
↗𝑃⇒ ↘⇒ 𝐿! ↘, 𝐿" ↗⇒ 𝑤 ↗
𝑃

𝑤
𝑝 𝐿" 𝐿!

∗ ∗
𝑊1⁄𝑃1 𝑊2⁄𝑃2

∗ 𝑊1⁄𝑃2 ∗
𝑊1⁄𝑃2

∗
𝐿
𝐿

déséquilibre
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Régulation macroéconomique : cas d’une politique
budgétaire

§ Dans le modèle classique, toute politique consistant à accroître les

dépenses de l’Etat est sans effet sur le niveau d’activité et l’emploi
§ Cette proposition est valide quelque soit le mode de financement de la
politique budgétaire :
– Financement par l’impôt à Baisse du revenu disponible des
ménages
– Financement par endettement (émission de titres) : effet d’éviction
– Financement par création monétaire : Hausse des prix et éviction
de la consommation

41
Politique budgétaire : marché des titres

𝑖 𝑟é𝑒𝑙
𝑆

𝑖*’
𝑖*

𝐼 + Δ𝐺

S*,𝐼* S*’,𝐼*’

42