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Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

Université Abderahmane Mira de Béjaia


Département des Sciences Biologiques de l’Environnement

Module: Techniques de laboratoire 1I:

Cours n°06:

Chargée du module: Mme AYOUNI. Z


Plan

2
DÉFINITION

Le terme chromatographie vient du grec

(chroma : couleur ; graphein : écrire).

Ce terme désigne un ensemble de méthodes d'analyse physico-

chimique, qui sépare des constituants présents dans des mélanges variés par

entraînement d’une phase mobile (liquide ou gaz) le long d’une phase

stationnaire (solide ou liquide fixé).

Chaque soluté est donc soumis à une force de rétention (exercée

par la phase stationnaire) et une force de mobilité (due à la phase mobile).


GENERALITES
Les différentes techniques chromatographiques sont classées en fonction de leur
 Phase mobile et leur phase stationnaire.
a.chromatographie gaz-liquide;
b.chromatographie liquide-liquide.
 en spécifiant la nature des interactions principales entre la phase stationnaire et les
substances à séparer: si la force de rétention est de nature ionique, la technique de
séparation est appelée chromatographie par échange d'ions alors que si elle est
due à l'adsorption des molécules de soluté sur la phase stationnaire solide, on
parle de chromatographie d'adsorption. Les autres types sont : par exclusion sur
gel, d’affinité et de partage.

Selon le support utilisé, on parle de :


a) Chromatographie sur colonne : le support est un tube étroit.
b) Chromatographie sur couche mince : le support est une plaque ;
c) Chromatographie sur papier : le support est une feuille de papier.
PRINCIPE

Les différents composants de l'échantillon ont généralement une

vitesse caractéristique qui permet de les séparer, voire de les

identifier. Cette vitesse de séparation est fortement dépendante de la

nature de la phase mobile et de la phase stationnaire. Souvent,

l'échantillon est analysé par comparaison avec des substances déjà

connues dans l'échantillon ou par comparaison avec les résultats de

l'analyse d'une solution-étalon (solution commerciale contenant des

substances connues, à des concentrations bien connues).


TYPES DE CHROMATOGRAPHIES
1/CHROMATOGRAPHIE SUR PAPIER (C. DE PARTAGE)
 Composants :
o Une enceinte en verre étanche : appelée cuve de chromatographie
o Support : feuilles en papier-filtre maintenues verticalement dans l’enceinte ;
o Phase stationnaire : humidité présente dans la feuille de papier ;
o Phase mobile: solvants organiques(butanol/acide acétique/alcool t-
amylique/pyridine, …) ;
 Principe :
Une goutte (5-10 µl) de l’échantillon à analyser est déposée sur le papier (à l’aide d’une
pipette pasteur par exemple) ;
On dépose de la même façon des échantillons de substances pures connues qui vont
servir de témoins Le passage du solvant réalise un partage des substances à séparer entre
les deux phases ; Une fois que le passage du solvant est terminé :
On sort le papier (représente le chromatogramme) ; On le sèche ;
On le révèle (on fait apparaitre les diverses molécules qui ont été séparées sous forme de
tâches).
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES

 Types
Ascendante : La phase mobile disposée à la base ; Monte par capillarité.
Descendante :La phase mobile disposée près du sommet dans une augette ;
S’écoule progressivement du haut en bas.

 Terminologie :
La ligne supérieure d’imbibition du papier : front
Le passage du solvant à travers le papier : développement du chromatogramme
(dure de 15 à 25 heures selon la nature du solvant et la taille des feuilles) ;
 Conditions :
Température thermostatée aux alentours de 20°C ;
Diamètre de la tâche de l’échantillon déposée doit être un cercle aussi régulier que
possible (ou une ligne horizontale linéaire lorsqu’on dépose un volume important) ;
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES

- Les dépôts doivent être à distance respectable pour éviter leur


fusion.
-Après les dépôts, la feuille de papier doit être séchée
intégralement par ventilation sous hotte ou séchage à l’étuve à
60° .
- La placer dans la cuve sans qu’elle soit en contact avec le
solvant pour qu’elle s’équilibre avec les vapeurs qui saturent
l’atmosphère (la cuve doit être étanche).
-Au bout de quelques heures, immerger, sur 1 cm au moins, le
bord inférieur (ch. Ascendante) ou supérieur (ch. Descendante)
dans le solvant.
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES
 Types selon la dimension :
a. Monodimensionnelle :
Lorsque le solvant va dans une seule direction : de bas en haut ou de haut en bas

b. Bi-dimensionnelle :
o L’échantillon est déposé dans un angle de la feuille ;
o La feuille est mise en contact d’un premier solvant qui fait migrer les
composants de l’échantillon dans le sens vertical ;
o Le chromatogramme obtenu est séché ; Il est tourné de 90° ;
o Et il est soumis à un deuxième solvant : les tâches obtenues dans le premier
chromatogramme vont être mise en contact avec ce 2e solvant (comme une
ligne de dépôt) ;
o Le développement permet une séparation sur une 2e dimension.
Avantages de la ch. Bidimensionnelle :
Permet d’obtenir beaucoup plus de tâches que la monodimensionnelle : elle est beaucoup plus sélective.
Inconvénients de la ch. Bidimensionnelle :
Difficile à interpréter (absence de témoins) ;
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES

Chromatographie
bidimentionnelle

Chromatographie
unidimentionnelle
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES

 Révélation :
Pulvériser un réactif convenable qui fait apparaitre les substances cherchées sous
forme de tâches colorées ou fluorescentes.
Si les tâches sont colorées, on examine le papier par Trans-illumination pour les
voir.

a. Réactifs révélateurs :
Ninhydrine pour les acides aminés ; Aniline pour les oses ;
Le vert de bromocrésol (indicateur de pH) pour les acides organiques (apparaissent
comme des tâches jaunes).
b. Interpréter le chromatogramme :
Comparer les caractéristiques du déplacement des substances séparées
(correspondant aux tâches révélées) par rapport à celles d’un témoin de même
nature.
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES

 Le rapport frontal (Rf) d’une substance a :


Est le rapport entre :
La distance parcourue par la tâche (distance entre le point de dépôt et le milieu de la
tâche) ;Et la distance parcourue par le solvant (distance de la ligne de dépôt au front du

solvant).

 Identification de la substance a :
Comparer Rfa (qui est le rapport frontale de cette substance a) au Rf d’un témoin
connu dans 3 chromatogrammes obtenus avec 3 systèmes de solvants différents.
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES
 Applications :
La chromatographie sur papier permet de séparer efficacement avec un
équipement rudimentaire, des petites molécules (exemples : acides aminés,
oligopeptides, nucléotides, les oligonucléotides…) en fonction de leurs solubilités
.
Vérifier la pureté des produits ..

Papier Whatman

Exemple de chromatographie sur papier (Séparation


des acides aminés)
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES
2/CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE

 Composants :
Elle diffère de la
chromatographie sur papier par le fait
que le papier est substitué par une
plaque sur laquelle se fixe la couche de
phase stationnaire.
La phase stationnaire est
appelée : adsorbant ou couche
adsorbante (peut être un gel, un
échangeur d’ion, de la cellulose…)
Elle se fixe sur une plaque de
verre, de plastique…(le support)
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES

Principe :
La séparation des différents composés repose sur la différence d’affinité de ces
composés l’égard des deux phase (stationnaire et mobile)

Composés analysés

Phase Phase mobile= Eluant


stationnaire=Silice

Migration
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES

Dimensions des plaques : 20X20 cm ; 20X10 cm, 5X5 cm


Epaisseur de la couche adsorbante : 0,10 à 1,5 mm
Durée du développement : généralement entre 1,30 à 2 heures.
La phase mobile est choisie selon la nature de l’adsorbant et celle de
l’échantillon à séparer.

 Procédés de révélation :
On peut révéler les tâches directement, sans élution, par fluorimétrie
On peut localiser les tâches par leur couleur ou leur fluorescence, sous la lampe
de Wood ;
On peut les gratter avec une spatule, obtenir une poudre, l’agiter dans un
solvant convenable et les analyser par fluorimétrie, spectrophotométrie
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES
3/CHROMATOGRAPHIE SUR COLONNE EN PHASE LIQUIDE(Ch.Liquide-liquide)

 Support :
Cylindre (colonne) en verre, en
plastique, ou en métal placé

Elution vers le bas par gravité


verticalement, muni à sa base
d’un filtre adéquat et d’un
robinet
 Taille de la colonne :
2 mètre de haut, 20 cm de
diamètre : industries
Quelques centimètres de haut :
microquantités Colonnes
capillaires (diamètre <0,1 mm) :
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES
 Principe général :
On dépose dans la colonne le support
(l’adsorbant = phase stationnaire) équilibré
avec un solvant adéquat ;
On dépose l’échantillon à séparer au
sommet de la colonne ;
On fait couler à travers la colonne un
solvant (l’éluant= phase mobile) avec un débit
lent et constant ;
Les Substances sont fixées sur l'adsorbant
puis entrainées (éluées) les unes après les
autres par le solvant (l’éluant) en fonction de
leur nature chimique.

Conseil! Avant de procéder a la chromatographie sur colonne, il faut faire les chromatographies
préparatoires sur couche mince afin de choisir un éluant adapté.
Aussi après recupération des fractions issues de chromatographie sur colonne on doit leurs subir une CCM
pour séparer les composés
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES
 Détection des substances séparées :
Séparer les molécules constitue la 1e étape de la chromatographie ;
Une fois que l’éluant (le liquide qui sort au bas de la colonne) est récupéré, on
passe à la 2e étape : la détection des substances séparées ;

 Propriétés physiques utilisées pour la détection :


Absorbance ; Fluorescence ; Radioactivité ; Variation de masse ; Variation de
l’indice de réfraction
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES
4/CHROMATOGRAPHIE SUR COLONNE (Par Échange D’ions)

C’est une technique de séparation


des molécules basée sur leur
différence de charge
Elle s’applique uniquement au
groupe de protides = acides aminés
peptides et protéines car les autres
biomolécules ne présentent pas de
propriétés ioniques.
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES

 Echangeurs d’ions (Substances hautement polymérisées )

Ce sont des ions énormes, insolubles. Des ions plus petits, de signe

opposé, viennent se fixer sur eux et qui peuvent être échangé avec l’éluant.

On distingue 3 types d’échangeurs d’ions :

o Naturels (zéolithes),

o Résines échangeuses d’ions

o Les échangeurs d’ions doux portés par des dérivés de cellulose

(polymères glucidiques comme le séphadex, gel d’agarose..etc).


TYPES DE CHROMATOGRAPHIES

Exemple d’applications de la chromatographie par échange d’ions :

La purification des protéines, leur séparation en fonction de leurs charges :


Exemples :
 Le DEAE-cellulose est faiblement basique, utilisé pour séparer les protéines
acides des neutres ;
 Le CM-cellulose est faiblement acide, utilisé pour séparer les protéines
basiques des neutres ;

Qu’est ce qui se passe pendant la purification des


protéines par chromatographie par échange
d’ions ?????
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES

Lors de l'application du mélange de protéines sur la phase stationnaire


(l’échangeur d’ion dans une colonne), les protéines de charge opposée à celle de
l’échangeur d’ion sont adsorbées et remplacent les ions tampons qui permettent
d’équilibrer la charge des groupements fonctionnels.
L'adsorption de ces protéines est réversible et se produit en compétition
continue pour les sites de liaison entre les protéines de même signe chargées et les
ions tampons du solvant d’élution.(en changeant le pH du milieu)
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES
5/CHROMATOGRAPHIE SUR COLONNE (Par exclusion Sur Gel)

 Composants et terminologie: Séparation selon la taille et la forme


 Phase stationnaire : billes substance hydratée spongiforme ;
 Pores des billes : zone étroite de dimensions moléculaires

Les grosses molécules ne peuvent pas entrer dans les billes par les pores. Elles sont
exclues du volume du solvant qui se trouve à l’intérieur des billes.
Elles traversent la colonne rapidement avec un volume d’éluant plus réduit par
rapport aux molécules de petites tailles. Limite d’exclusion du gel : la masse
moléculaire des plus petites molécules incapables de pénétrer dans les pores des
billes d’un gel
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES
 La forme des molécules :
Les molécules allongées ont moins de chance de pénétrer par rapport aux
molécules de formes sphériques de même masse moléculaire.
Les molécules ayant des masses moléculaires au-dessous de la limite d’exclusion
seront éluées du gel dans l’ordre de leur masse moléculaires : les plus grandes
éluées en premier.
 Estimation des masses moléculaires :
Notion de volume d’élution relatif : rapport(Ve/ V0 )
Ve : volume d’élution d’un soluté donné
V0 : Volume mort d’une colonne. Le volume d’élution d’un soluté dont la masse
moléculaire est supérieure à la limite d’exclusion.

On peut déterminer la masse moléculaire (MM) d’une substance inconnue sur une
courbe : logMM = f(Ve/ V0 ) à partir de sa position par rapport à d’autres
substances de MM connues ayant subi une chromatographie dans les mêmes
conditions (même gel, même colonne…)
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES

 Les gels utilisés :


Dextran : polymère de glucose synthétisé par la bactérie Leuconostoc
mesenteroïdes, limite d’exclusion : 0,7-600 kD Agarose : polymère linéaire de D-
galactose + 3,6 –anhydro-L-galactose (algue rouge) limite d’exclusion : 0 jusqu’à 150
000 kD
Polyacrylamide : limite d’exclusion : 0,2-400 kD
 Combinaison chromatographie par filtration /chromatographie échangeuse
d’ion :
On peut greffer sur les gels de dextran ou d’agarose des groupements ionisables
(DEAE, CM) : échangeurs d’ions La séparation se fera selon la charge, la taille et la
forme.
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES
6/CHROMATOGRAPHIE D’AFFINITÉ (Sur Colonne Ou En Batch)
o Définitions et principe :

Elle se fait avec une résine sur


laquelle on trouve une molécule (le ligand)
qui a la propriété de se lier spécifiquement à
la molécule qu’on veut isoler.
Le ligand peut, rarement, être présent
naturellement sur la résine (lectine –
concavaline sur le séphadex)
Fréquemment, le ligand est fixé
artificiellement sur la résine (la résine n’a
aucune affinité pour la molécule d’intérêt).

Exemple: Le ligand peut être un anticorps ayant une affinité pour un antigène = molécule d’intérêt
substrat-enzyme; métal-métalloprotéine; sucre-lectine; hormone-recepteur
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES
La molécule d’intérêt va être adsorbée par le ligand présent/fixé sur la
résine. Lorsqu’on met en présence un mélange contenant la molécule d’intérêt
et la résine munie du ligand, dans des conditions favorables à la liaison «
ligand – molécule d’intérêt », les autres molécules du mélange (n’ayant pas une
affinité pour le ligand) ne se fixeront pas et vont être éluées par un éluant et
seront éliminées .Les molécules d’intérêt restent fixées après cette élution.
 On procède, ensuite, à la désorption de ces molécules d’intérêt en exposant le
complexe « ligand – molécule d’intérêt » à des conditions qui rendent cette
liaison moins stable :
 Par modification de la composition de l’éluant (solvant de désorption);
 Par ajout d’un ligand compétiteur
Les molécules se détacheront de la résine par élution dans le solvant de désorption et, après leur
récupération, elles peuvent être dosées.
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES

o Applications :

Isolement d’enzymes :
Isolement de glycoprotéines :
Isolement de lectines :
Isolement de protéines kinases :
Isolement de protéines déshydrogénases :
Isolement d’acides nucéiques :ARNm
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES

o Couplage du ligand sur la résine : coupling ;

 La résine à laquelle le ligand est couplé ne doit pas avoir d’affinité à la molécule
d’intérêt.
 Le couplage ne doit pas dénaturer le ligand (ce dernier doit garder son affinité)
 Le couplage se fait sur un gel (coupling gel)

Méthodes sur colonne /en batch :


Sur colonne :
• Montage de la colonne : résine + ligand ;
• Dépôt du mélange (échantillon) ;
• Adsorption des molécules d’intérêt ; Elution des molécules contaminantes ;
• Désorption de la molécule d’intérêt avec un solvant qui déstabilise la réaction
gel-molécule d’intérêt ; Recueil de la molécule dans le flux du solvant ;
• L’analyser (la doser) ;
TYPES DE CHROMATOGRAPHIES

En batch
• Réunir le gel (résine + ligand) et l’échantillon contenant la molécule d’intérêt
dans un bécher ;
• Les brasser ensemble avec un agitateur magnétique durant un certain temps
jusqu’à adsorption complète de la molécule d’intérêt ;

• Récupérer, par centrifugation, les complexes : résine – ligand – molécule


d’intérêt (le culot) en éliminant le surnageant (contenant les molécules non
adsorbées = contaminantes) ;
• Désorber la molécule d’intérêt (par ajout d’un solvant déstabilisant, ligand
compétiteur, …) sur colonne ou en batch;

R! La méthode en batch a l’avantage de pouvoir séparer des grands volumes


d’échantillon par rapport à la méthode sur colonne qui a notamment l’inconvénient
de la lenteur du débit.

(Btach=Lot= àl’echelle industrielle):

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