Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Collection dirigée
par
Michel Casevitz
Aude Cohen-Skalli
ISBN : 978-2-251-91492-3
ISSN : 1150-4129
Bref, comme l’a résumé avec un peu d’ironie Yan Thomas, au sujet de
l’excès des modèles interprétatifs presque dénués de sources pour
les époques les plus anciennes mais nourris de fantasmes : « On peut tout
dire, on peut tout imaginer, dès lors que l’on prend plaisir à écrire, ce qui
est souvent le cas en droit romain archaïque, une histoire purement
spéculative ». Cependant, ce que nous pouvons appeler le « droit pénal »
était alors en partie assuré par l’exercice de la « puissance paternelle »
(patria potestas), c’est-à-dire par la reconnaissance de la « puissance de vie
et de mort » (uitae necisque potestas) qui revenait au paterfamilias (R2) : ce
n’est que tardivement à l’époque impériale que celle-ci a certainement
cédé du terrain comme l’atteste la législation encadrant « la correction
des proches » (R39).
Ce n’est qu’après la chute des rois que la loi s’est imposée, que
des institutions ont été élaborées. Pour les Romains, l’an un de
la République est donc marqué par ce passage. C’est en 509 av. J.-C.
qu’auraient été votées deux lois, à l’initiative du consul P. Valerius
Publicola : la première menaçait de poursuite capitale quiconque aurait
rétabli le retour à la « royauté » c’est-à-dire à la « tyrannie » ; le sens de
ces deux termes se recoupe dans le mot latin regnum. Cette préoccupation
essentielle des Romains est indissociable de trois épisodes au cours
desquels des « prétendants à la tyrannie » (adfectatores regni) –
des personnages en partie légendaires, mais dont l’action est hautement
significative dans le récit des premiers siècles de la République romaine
tel que les Romains l’envisageait – ont tenté de prendre le pouvoir.
L’élimination de chacun d’entre eux met en branle des mécanismes
procéduraux, impliquant concurremment (car les traditions divergent)
l’exercice de la puissance paternelle, la justice du peuple, et, le cas
échéant, la désignation d’un dictateur forgée de toute pièce par
l’annalistique. Cette tradition issue des guerres civiles, selon laquelle cette
magistrature militaire aurait eu également une vocation répressive
des troubles intérieurs, a été fabriquée rétrospectivement à l’issue
des épisodes syllanien et césarien (R4). Jusqu’au dernier siècle de
la République, ces exemples du passé seront invoqués au service
des conflits politiques.
Cependant, une autre loi, apocryphe elle aussi, remonterait à
l’année 509 av. J.-C. Celle-ci serait fondatrice de « l’appel au peuple »
(prouocatio), c’est-à-dire de la possibilité offerte au citoyen, par
le truchement d’abord du « secours » (auxilium) tribunicien, puis
directement, sans autre intermédiaire que l’invocation au peuple elle-
même, de brider la puissance coercitive du magistrat en la soumettant à
une procédure comitiale (R3). Les Romains considéraient la prouocatio
comme indissociable de la Libertas, c’est-à-dire de la République.
La revendication initiale de cet « appel au peuple » – il s’agit bien d’un
mécanisme procédural, plutôt que d’un « ameutement » informel – est
e
le premier pas d’une lutte qui s’est poursuivie jusqu’au II siècle av. J.-
C. pour garantir l’intégrité physique du prévenu devant les tribunaux
lorsqu’il était citoyen. Cette garantie est devenue à nouveau un enjeu
essentiel lors des guerres civiles ouvertes par l’assassinat des Gracques
(133-121 av. J.-C.). Chacun de ces progrès a été accompli par une loi votée
par le peuple. Telle était alors la source principale du droit pénal (en
marge des actions privées, comme nous l’avons indiqué plus haut).
Certaines décisions du sénat, à partir des Gracques précisément, ont été
désignées par l’historiographie moderne, sur le fondement d’une seule
paraphrase de César devenue un « syntagme », comme des « sénatus-
consultes ultimes ». Ces paradigmes supposés de l’état d’exception
auraient alors consisté en une suspension de la justice « ordinaire » (R9).
Bien des zones d’ombre demeurent, reconnaissons-le, sur l’exercice
concret de la justice à l’époque républicaine, surtout lorsque l’on cherche
à répondre à quelques questions de bon sens. Par exemple, comment trois
magistrats préposés au maintien de l’ordre parvenaient-ils à remplir leur
tâche ? Les triumvirs capitaux apparus au milieu du IIIe siècle devaient y
pourvoir avec sans doute une cohorte d’appariteurs. Ces magistrats
inférieurs étaient-ils seulement chargés du maintien de l’ordre, de
la surveillance des délinquants des couches sociales les plus basses, ou
disposaient-ils également d’un pouvoir d’instruction et d’une authentique
juridiction ? On en discute (R7).
Au milieu du siècle suivant, en 149 av. J.-C. précisément, l’initiative de
confier à un tribunal de jurés la répression du crime de concussion (puis
d’autres crimes ensuite) a conduit à un bouleversement des institutions
judiciaires – mais sans doute ces tribunaux d’enquête existaient-ils déjà
auparavant, comme le suggèrent la répression de l’épisode
des bacchanales en 186 av. J.-C. (R8) et la présence d’autres indices qui
confirment la compétence reconnue aux préteurs « d’enquêter » (quaerere)
en matière criminelle. Désormais, à partir du milieu du IIe siècle donc, pour
chaque crime, serait constitué un tribunal public (iudicium publicum)
autrement désigné comme tribunal « d’enquête » (quaestio). Ce
changement constitue une étape essentielle des institutions de « droit
pénal » romain, à commencer par la « procédure » elle-même. C’est dans
le cadre de ces tribunaux, en effet, que s’est développé le système
accusatoire : en l’absence de ministère public, quiconque était assez doué
de talent oratoire et de prestige social pouvait alors se porter accusateur
(tel fut le cas si fameux, en 70 av. J.-C., du procès de Cicéron contre Verrès,
le préteur de Sicile qui s’était rendu coupable d’extorsions et de
violences), tandis que la défense elle-même était accusée par une ou
plusieurs personnes privées. Naturellement, l’enquête n’était ouverte qu’à
condition que le juge qui avait été désigné ait donné son accord pour
le lancement de la poursuite dont il devait apprécier le fondement et
l’équité. La poursuite elle-même se déroulait ensuite en présence des jurés
qui seraient amenés eux-mêmes à exprimer leur sentence par un vote à
la fin du procès, après avoir écouté les plaidoiries et les dépositions
des témoins. On n’insistera pas ici sur un enjeu essentiel de la composition
de ces jurés au regard de l’histoire sociale, institutionnelle et politique.
Elle a en effet constitué l’objet d’une lutte récurrente tout au long
des guerres civiles en opposant, disons-le à grands traits, d’une part,
les partisans de la tradition et de la prééminence du sénat, les optimates,
favorables à ce que les jurés ne soient recrutés que dans l’ordre sénatorial,
de l’autre, les partisans du peuple ou populares, visant à ce que les rangs
des jurys s’ouvrent à l’ordre équestre, exclusivement ou en partie. Tenons-
nous en ici d’abord au plan procédural. L’émergence et la multiplication
des quaestiones au dernier siècle de la République ont largement contribué,
répétons-le, à l’élaboration des règles encadrant le déroulement de
la procédure accusatoire et en ont défini progressivement les règles.
Celles-ci visaient à éviter la praeuaricatio (l’entente entre les parties pour
s’accorder entre elles sur l’issue du procès), la tergiuersatio (le lancement
d’une accusation à la légère, suivie de la rétractation de l’accusateur) et
la calomnia, à savoir l’accusation infondée. L’ensemble de ce dispositif
normatif a fait l’objet du sénatus-consulte Turpilien de 61 ap. J.-C., dont
le contenu nous est essentiellement connu par les commentaires qui en
e
ont été donnés par les juristes Paul et Marcien au début du III siècle (R15).
Ce n’est pas un mince paradoxe, et c’est une clé essentielle de lecture de
l’histoire de la procédure pénale romaine, que d’observer que le système
accusatoire forgé au dernier siècle de la République constituait toujours
au milieu de l’époque impériale un dispositif normatif de référence et
le terrain privilégié du commentaire jurisprudentiel, alors même, comme
nous allons le voir, que de nouveaux leviers d’action, à commencer par
le pouvoir d’enquête du juge, faisaient émerger les principes de
la procédure inquisitoriale.
Le développement des tribunaux de jurys au dernier siècle de
la République eut également une importance décisive et pérenne pour
la constitution d’un dispositif législatif permettant de définir le droit
pénal lui-même. Sans les énumérer toutes, comprenons que la création de
chaque tribunal reposait sur le vote d’une loi, et que chacune de ces lois
s’efforçait de qualifier le crime poursuivi. Ainsi chaque loi formant
le tribunal constituait aussi une étape nouvelle dans la production de
droit, que ses mesures aient été inédites ou qu’elles aient intégré
des dispositions de loi antérieure ‒ on parle alors de lois « tralatices ».
Mises bout à bout, ces lois de la fin de la République ont constitué dans
leur ensemble un véritable travail de consolidation du droit. Ce sont
les lois syllaniennes (ou leges Corneliae) sur l’homicide (R20), sur l’atteinte
au « droit » ou à la « personne » (iniuria) (R21), ou encore sur le faux
témoignage (R27)… Ce sont les lois de Pompée, parfois décidées pour faire
face à l’urgence d’une situation exceptionnelle dans le contexte sans cesse
plus violent de la vie politique à Rome, à l’instar de celles qui furent votées
au lendemain de la grande affaire criminelle de l’assassinat de P. Clodius
Pulcher par Milon (T. Annius Milo) en 52 av. J.-C. (R10). Ce sont les lois
juliennes, de César ou d’Auguste, la loi Iulia sur la violence (Commentaire
à R50), ou encore la loi Iulia sur les adultères (R23), celle sur la majesté,
une singulière incrimination, née sous la République pour toute action
lésant « le peuple », rapidement invasive et entièrement généralisée à
l’époque impériale, pour toute atteinte lésant désormais « le prince »,
jusqu’à contredire les règles d’individuation de la peine reconnues par
le droit pénal romain depuis les origines (R48). Ainsi, sans qu’elle fasse
l’objet d’un développement isolé, à l’exception des trois procès
emblématiques réunis dans l’étude de la procédure sénatoriale (R11),
la lèse-majesté sera nécessairement présente dans chaque rubrique, ou à
peu près, relative à l’exercice de la justice pénale sous l’Empire.
Les « lois » dont il est question sont bien celles qui sont à l’origine
des tribunaux de jurys de la fin de la République, alors même que
l’existence de ces derniers n’est plus attestée. Elles ne constituent plus
qu’un contexte normatif de référence, la désignation partagée d’une
source du droit. Mais l’on comprend également comment
les transformations du droit pénal à l’époque impériale sont venues
modifier, non pas la qualification du crime défini par ces lois, mais
l’application de la peine elle-même. Alors que celle-ci était « fixe » à
l’origine, c’est-à-dire inscrite dans la loi – il s’agissait bien souvent d’une
peine pécuniaire ou de la formule du bannissement, « l’interdiction de
l’eau et du feu » (R41) qui s’était substituée à la peine de mort –, désormais
elle était infligée à la discrétion du juge en fonction de multiples critères.
Deux fragments du juriste Ulpien, contemporain des deux empereurs
précédents, suffisent à nous convaincre de cette évolution essentielle et
qui caractérise dans la longue durée l’histoire du droit pénal impérial dans
son ensemble :
Tandis que les lois qui les avaient fondés demeuraient une référence
incontournable – elles ont constitué des catégories du droit criminel
jusqu’à l’époque des compilations de Justinien qui les réutilisent –,
les tribunaux de jurés qui avaient fini par encadrer généralement
l’exercice de la procédure pénale au dernier siècle de la République et qui
étaient alors devenus un enjeu majeur de la lutte politique – et de
l’éloquence judiciaire – ont progressivement disparu sous l’Empire. Nous
ne saurons jamais comment ni à quel rythme un tel processus a été
accompli, tant nos sources sont rares. Cependant, un fait doit être
souligné : les principales attestations de l’existence sous l’Empire de ces
tribunaux sont occasionnées presque exclusivement par la présence du
prince qui s’y impose, et qui prend place au côté du juge cloué sur son
« siège curule » ; le mobilier c’est-à-dire l’apparat officiel, est respecté, en
dépit de l’intrusion tout à fait incongrue d’un autre juge ici présent,
l’empereur lui-même. Qu’il se trouve dans l’assistance, au premier rang,
ou plus résolument, selon les convenances d’une fausse discrétion, un peu
à l’écart, tel Tibère (14-37 ap. J.-C.) posté en observateur juste « dans
l’angle de l’estrade du tribunal » (in cornu tribunalis)… Les innovations du
Principat en matière de justice pénale ont été nombreuses et presque
immédiates, qu’il s’agisse de l’apparition de la procédure sénatoriale ou
cognitio senatus (R11), de la création de nouveaux juges dans la capitale, tel
le préfet de la Ville (R12), de l’affirmation de la saisie d’office par
le gouverneur dans les provinces (R13-R18). L’appel au prince (prouocatio
er
ou appellatio ad principem), identifiable dès le milieu du I siècle, et dont
les développements seront systématisés à partir de l’époque sévérienne
pour s’épanouir dans la législation à l’échelle de l’Empire, s’articule quant
à lui à la naissance d’un tribunal impérial faisant de l’empereur le premier
juge du monde romain (R50). Et c’est cette fonction de juge éminent qui
explique également l’apparition précoce du droit de grâce, de « cette
indulgence du prince » dont les champs d’application sont variés mais qui
dans le domaine de la justice pénale permettait à l’empereur de
réhabiliter certains condamnés, les exilés notamment qui encouraient
désormais la peine de « déportation » (R43).
« Ce qui a plu au prince » :
les constitutions impériales
et la répression des crimes
Il serait long d’exposer ici le développement d’une chancellerie
centrale, à partir de la première moitié du IIe siècle, tout particulièrement
sous le règne d’Hadrien (117-138), et d’une bureaucratie judiciaire dont
le découpage, les agents et les mécanismes d’action furent redéfinis à
la fin du siècle suivant, à l’occasion des réformes initiées par
l’empereur Dioclétien (284-305) et par son successeur Constantin Ier (306-
337). L’exercice de la justice pénale s’inscrit naturellement dans ce
dispositif plus vaste d’une administration renouvelée et spécialisée. C’est
dans le temps de cette évolution de longue durée que prend place
l’épanouissement d’une science juridique, la jurisprudence, qui visait tout
à la fois à inventorier et rationnaliser l’évolution qui avait été accomplie
depuis l’époque républicaine dans le domaine du droit privé
principalement mais également dans le domaine du droit pénal.
Le raisonnement des prudents s’appuyait sur toutes les sources
traditionnelles du droit qui s’étaient développées depuis la Loi des XII
Tables, sur l’édit du préteur (ce monument fut « fixé » par Hadrien en
131), mais aussi sur le texte des lois votées par le peuple, depuis le Ier siècle
de la République jusqu’au commencement de l’époque impériale, de
même que sur certains décrets sénatoriaux. Enfin, plus récemment et de
manière décisive en raison de leur autorité, sur les « lois » des empereurs,
c’est-à-dire sur les « constitutions impériales » qui depuis le IIe siècle
s’identifiaient de plus en plus à « la loi » elle-même et qui furent
complètement assimilées à elle au siècle suivant, comme le reflète
le fameux adage formulé par Ulpien (Digeste, 1, 4, 1, pr.) : « ce qui a plu au
prince a force de loi ».
Le terme générique de « constitutions impériales » servait plus
précisément à désigner quatre catégories d’actes que nous distinguerons
d’emblée dans la mesure où ils occupent une place de premier plan dans
la liste des documents commentés dans cet ouvrage. Les « édits » forment
le premier type de constitutions impériales : ils étaient de portée générale
et applicables à tout l’Empire. L’« édit de Caracalla » (ou Constitutio
antoniniana) qui octroya en 212 ap. J.-C. la citoyenneté romaine à
l’ensemble des habitants de l’Empire est sans doute le plus célèbre d’entre
eux. Cependant, soulignons aussitôt que cet élargissement de la ciuitas
romana se produisit à une époque où ce statut de citoyen ne constituait
assurément plus, d’un point de vue procédural, « un habeas corpus avant
la lettre », pour reprendre l’expression fameuse de Claude Nicolet en
ouverture de son Métier de citoyen dans la Rome républicaine
(1976) (Commentaire à R50). Sous l’Empire des Sévères elle n’était plus en
rien une garantie face à la coercition du magistrat, comme cela avait pu
être le cas au dernier siècle de la République (R3 ; R4 ; R9). Quant à
la distribution des peines, celle-ci obéissait désormais à un critère social
selon que le prévenu appartenait à la catégorie des « honorables »
(honestiores) ou des « humbles » (humiliores), les premiers étant épargnés
des supplices les plus lourds et les plus infamants (Commentaires à R14 et
à R20). Ce sont des « édits » également qui furent à l’origine de poursuites
e
contre les chrétiens depuis le milieu du III siècle jusqu’aux premières
e
années du IV siècle, alors que ces persécutions avaient été jusque-là
localisées à l’échelle d’une cité ou d’une province. Cette littérature
martyrologique constitue bien souvent une source de première main pour
la connaissance du fonctionnement de la procédure d’enquête, dans
les provinces comme à Rome (R12 ; R13 ; R18).
Outre les « édits », il existe trois autres types de constitutions
impériales. Les « décrets » (decreta), tout d’abord, étaient des décisions de
justice rendues par l’empereur en son conseil. Les « instructions »
(mandata), ensuite, étaient adressées aux gouverneurs dans les provinces.
Elles devaient régler leur conduite, notamment dans le domaine judiciaire.
Dès le Principat, le Livre des mandats (Liber mandatorum), qui rassemblait
ces directives et qui était toujours susceptible d’être enrichi, constituait
une sorte de document d’investiture et de guide de bonne administration
remis au gouverneur avant que ce dernier ne rejoigne sa province (R13).
Les « rescrits » (rescripta), enfin, formaient la dernière catégorie de
constitutions impériales. Comme leur nom l’indique, ils étaient envoyés
par les empereurs à ces mêmes gouverneurs, ou à d’autres membres de
l’administration, mais également à des personnes privées, en « réponse » à
une « sollicitation » (petitio). Dès l’époque antonine, une grande partie
des traités de jurisprudence se sont nourris du contenu de ces « rescrits »
érigés en règles générales, en raison de l’autorité qui les fondait. Tantôt
le contenu de ces textes est rapporté « en substance » par les juristes qui
fondent alors leur avis sur cette réponse de l’empereur (R12c1), tantôt ils
sont cités en toutes lettres par ces mêmes juristes (R12c2). Un cas
exemplaire, en matière d’homicide, est constitué par le rescriptum adressé
par l’empereur Hadrien (117-138 ap. J.-C.) en réponse à la petitio d’un
gouverneur de Bétique (une province dont le territoire couvrait largement
l’actuelle Andalousie). Ici en effet, comme dans quelques autres cas, il est
possible de confronter les termes de cet échange initialement inséré par
le juriste Ulpien dans son traité Sur la fonction du proconsul, tels qu’ils ont
été conservés dans la Collatio legum, au résumé et au découpage du même
document auxquels ont procédé les auteurs du Digeste (R20).
S’il s’agit dans les cas précités d’échanges entre l’empereur et
un fonctionnaire, un particulier qui était engagé dans un procès pouvait
également s’adresser au prince qui lui répondait par un rescrit, lequel
pouvait consister en une simple « souscription » (en grec apokrima) au bas
de la sollicitation qui lui avait été adressée, aussi bien dans le domaine de
la justice criminelle que dans celui de la justice civile. Ainsi se développa
au IIIe siècle la procédure dite « par rescrit », attestée non seulement par
l’insertion de ces réponses dans la jurisprudence, mais également, comme
nous le préciserons, par la conservation de ces textes dans le Code de
Justinien. Le petit corpus des 25 rescrits relatifs au droit pénal adressés par
un empereur à des femmes (R19t1-R25), au fil d’un siècle (de 197 à
294 ap. J.-C.), en fournit l’illustration : voici une mère, Marcellina, qui
implore en 222 de pouvoir défendre elle-même son fils dans une affaire de
faux (R19t1) ; voici une jeune fiancée, Théodora, qui réclame vengeance en
258, car elle a été abusée par un homme déjà marié dans une autre
province, ou encore voici la maîtresse Philippa, en 293, qui voudrait faire
torturer un esclave qu’elle possède en copropriété… Certes, les empereurs
ne sont intervenus le plus souvent auprès de ces femmes destinataires de
leurs rescrits que pour leur rappeler inflexiblement l’incapacité juridique
qui était la leur et mettre un frein à leur sollicitation. Elles ne pouvaient
en effet engager une poursuite criminelle de leur propre chef, à moins
d’agir en tant que victimes, et si aucun homme de leur entourage n’était
en mesure de les représenter. En même temps on comprend en quoi cette
courte liste d’échanges relatifs à des recours ou à des mécanismes
procéduraux constitue une source essentielle de l’histoire sociale. Mais
la liste des rescrits ainsi conservée est bien mince. Elle ne réunit que
les quelques cartes éparses d’un jeu ample de questions-réponses dont
l’ensemble a été presque entièrement perdu.
C’est probablement dans les années 160 que parut le premier ouvrage
De la fonction du proconsul rédigé par Q. Venuleius Saturninus. Un demi-
siècle plus tard, Paul consacrait un traité sur la même question à peu près
au moment où Ulpien engageait la rédaction de son fameux De officio
proconsulis, une très large enquête, dont le succès ne se démentira pas tout
au long de l’Antiquité tardive. De nombreux fragments de ce texte
conservés au Digeste ou dans la Collatio legum figurent donc, dans les pages
qui vont suivre, notamment le premier titre « Sur les peines » cité dans
son intégralité (R37). Centré sur la charge exercée par le gouverneur dans
les provinces (qu’il s’agisse du « proconsul » à proprement parler, c’est-à-
dire du gouverneur des provinces du peuple, ou du « légat » à la tête
des provinces impériales, l’un et l’autre étant finalement presque
systématiquement désignés plus tard sous le nom de « gouverneur »,
praeses), ce manuel de bon gouvernement s’apparente essentiellement à
un ensemble de considérations relatives à la fois au maintien de l’ordre et
à l’exercice de la justice pénale dans l’Empire. D’autres fonctions, telles
que le préfet de la Ville (R12) et le préfet des vigiles, ont fait l’objet de
l’attention de Paul et d’Ulpien également.
8a. Et après ceux-ci ont été insérés deux livres effrayants (duo
terribiles libri) relatifs aux délits (delicta) privés et extraordinaires,
ainsi qu’aux crimes (crimina) publics qui contiennent toute
la sévérité et l’horreur des peines. Y ont été mêlées les dispositions
qui ont été prises au sujet des hommes remplis d’audace qui
tentent de se cacher et qui refusent de comparaître (contumaces), et
celles qui concernent les peines qui sont infligées aux condamnés
ou qui leur sont épargnées. 8b. A également été composé un livre
unique relatif aux appels (appellationes) qui nous sont adressés
contre les sentences aussi bien civiles que criminelles par
lesquelles des causes ont été achevées. (Code de Justinien, 1, 17, 2,
8a-b)
*
* *
Parmi les collègues et amis qui ont accepté de relire certains chapitres
de ce livre en me faisant part de leurs suggestions et de leurs corrections,
je tiens à remercier en premier lieu Philippe Moreau. Merci également à
Jean Andreau, Robinson Baudry, Yann Berthelet, Pierangelo Buongiorno,
Luca Gabbiani, Marie Goupy, Frédéric Hurlet, Soazick Kerneis, Jens Uwe
Krause, Thibaud Lanfranchi, Christel Müller, Fabrizio Oppedisano,
Pierfrancesco Porena, Sarah Rey, Umberto Roberto, Pierre Vesperini,
Stéphanie Wyler. Merci aux étudiantes et aux étudiants qui, par nos
échanges du lundi au cours de mon séminaire à l’EHESS, ont nourri ce
travail. Les trois séjours accomplis à la Kommission für alte Geschichte und
Epigraphik du DAI de Munich, à l’invitation de Rudolf Haensch et de
Christof Schuler, en 2018, 2019 et 2020, ont permis des avancées décisives
dans la réalisation de l’ouvrage. Qu’ils soient remerciés pour l’accueil et
les échanges suscités lors de ces résidences si stimulantes à
Amalienstrasse. Enfin, j’adresse ma profonde reconnaissance à Jean-Louis
Ferrary pour son amicale bienveillance, pour son éclairage sans cesse
renouvelé sur les mondes anciens et le temps présent, pour son
enseignement à la recherche, bien antérieurs à l’ébauche de ce livre et
sans lesquels celui-ci n’aurait pas pu voir le jour.
Sept ans ont passé depuis que Michel Casevitz avait accepté
d’accueillir le projet initial d’une anthologie commentée dans la collection
La Roue à Livres. Notre premier échange eut lieu, grâce aux
encouragements et à l’entremise de François Hartog et de John Scheid, en
2013. Tandis que je voulais le convaincre de mon expérience accumulée
dans la fréquentation des sources du droit pénal romain, en arguant d’une
vingtaine d’années de lectures dans ce domaine, il m’avait justement
averti avec humour : « Vous ne mettrez pas vingt ans de plus pour écrire
ce livre, n’est-ce pas ? ». Engagement tenu !
Y. R.
Brest, le 7 avril 2020
1. MOMMSEN 1907b, p. 595 (traduction personnelle). On ne s’étonnera pas de voir ici passée
sous silence, quarante ans à peine après la seconde offensive des troupes françaises en
Allemagne, l’entreprise de codification napoléonienne, inspirée pourtant de l’œuvre de
l’empereur Justinien, à laquelle est essentiellement redevable notre connaissance du droit
romain dans son ensemble. Le Code de Justinien, précisément, avait été traduit en français en
1807 par le jurisconsulte P.A. Tissot, fervent admirateur de « ce monument de la sagesse
humaine », afin de poursuivre, un demi-siècle après, la traduction du Digeste et des Institutes
par H. Hulot. L’ensemble de ce Corps de droit civil romain en Latin et en Français sera réimprimé en
1979… à Aalen, en Bade-Wurtemberg.
2. MANTOVANI 2002 ; LAURENDI 2013.
3. FRANCIOSI 2003.
4. CRAWFORD 1996, II, p. 561.
5. GIRARD-SENN 1977, p. 545.
6. FRAKES 2011, p. 84-97.
7. LIEBS 2002, p. 148-152.
8. BLOCH 1994, p. 495.
9. RIVIÈRE 2013b et RIVIÈRE 2017c.
PREMIÈRE PARTIE
LA PROCÉDURE
1
C3.LA LOI ICILIA DE 492 AV. J.-C., OU « SECONDE LOI SACRÉE » (DENYS
D’HALICARNASSE, ANTIQUITÉS ROMAINES, 7, 17, 5-6 ; 7 AV. J.-C.)
*
* *
Toujours est-il que le cippe découvert à cet endroit est sans doute
la plus ancienne inscription de Rome : il a donc été placé en ouverture
des imposants volumes du Corpus des Inscriptions Latines (CIL, I2, 1). Si
la datation de ce cippe a beaucoup été discutée depuis sa découverte, on
admet généralement aujourd’hui que cette pierre gravée remonte à
l’époque royale, et non au premier siècle de la République : la première lex
sacrata de 494 av. J.-C. (R1c2) évoquée plus bas aurait donc repris
une sanction déjà répandue dans le droit criminel d’époque royale
[CARANDINI 2011, p. 355]. Ce texte, déjà difficile à établir à la lecture
des lettres qui subsistent, est également lacunaire. Toute tentative
avancée pour en restituer un contenu d’ensemble reste hypothétique et
aléatoire, en dépit des efforts qui ont été tentés en ce sens [COARELLI 1983,
p. 178-188 ; BEEK 2012]. La lecture de certains groupes de lettres et
l’identification de mots font à peu près l’unanimité. Le texte mentionne
un rex, mais s’agit-il du « roi » lui-même (de la dynastie étrusque
des Tarquins) ou du prêtre, « le roi des rites sacrés » (rex sacrorum) qui lui a
succédé à l’époque républicaine ? Cette seconde hypothèse semble
la moins probable, ne serait-ce que pour les critères chronologiques
évoqués précédemment. La mention d’un « héraut », le calator, est
également assurée et pourrait alors désigner l’un des appariteurs du roi.
L’association lacunaire des deux mots […]iod iouestod devrait être ainsi
restituée [iousdik]iod iouestod, ou iudicio iusto, de sorte qu’elle signifierait
« par un jugement conforme au droit » [COARELLI 1983, p. 180] ? Les lettres
suivantes loiuquiod signifieraient-elles licium, donc inlicium (la convocation
du peuple), et renverraient-elles à la convocation dans un templum ? Ne
s’agirait-il pas plutôt du mot liquido qui signifie « avec pureté », et qui
pourrait rendre l’idée d’un auspice favorable (l’expression liquidum
auspicium est attestée chez Plaute) ? Plus conjectural et débattu est le sens
qu’il faut donner au terme iouxmenta : désigne-t-il un animal et donc
l’attelage du roi, ou bien la charpente des « poutres jointes » (tigna iuncta)
destinée à définir l’espace du templum des comices [COARELLI 1983, p. 184] ?
Cette seconde hypothèse est sans doute la moins probable, comme cela a
été justement démontré dans une mise au point récente [BERTHELET 2015,
p. 242-244]. On l’aura compris, la lecture et l’interprétation de cette
inscription offrent plus que des incertitudes, en dépit du faisceau de
significations fourni, comme on va le voir, par sa découverte dans
un contexte archéologique déterminé. Quoi qu’il en soit, sans hésitation
cette fois, les interprétations sont unanimes, l’expression composée
des lettres sacros esed exprime dans un latin archaïque la formule sacer esto.
Seuls ces deux mots peuvent donc retenir ici notre attention. Signifient-ils
pour autant la désignation comme sacer de quiconque déplacerait le cippe
lui-même alors qu’il indiquait la limite d’un espace « sacré » ? L’hypothèse,
parmi d’autres, a été avancée en raison précisément de sources littéraires
qui associent le déplacement des « bornes » termini au statut de sacer
(R1b4).
Une loi royale interdit d’inhumer une femme qui est morte alors
qu’elle était enceinte avant de lui avoir extrait auparavant le fruit
de la conception (partus). Quiconque agit à l’encontre de cette
disposition, est considéré comme ayant détruit, en même temps
que la femme enceinte, l’espoir d’un être vivant (spes animantis).
(Marcellus, Des Digestes, extrait du livre 28 = Digeste, 11, 8, 2)
Pour ce qui concerne la loi de Numa Pompilius, la solution la plus
raisonnable consiste à voir plutôt dans ce texte comportant le mot Aliuta
une règle de procédure applicable à une multiplicité de délits non
déterminés [LAURENDI 2012].
Ces quelques dispositions relatives à la formule sacer esto contenues
dans les leges regiae sont-elles articulées ? Reflètent-t-elles une cohérence
entre elles et par rapport à la Loi des XII Tables dont certains versets ont
exceptionnellement repris telle ou telle de ces dispositions ? Si l’on a pu
avancer que « ces informations sont inutilisables » [JACOB 2006, p. 547], leur
cohérence a au contraire été parfois soulignée dans une tentative
d’approche systématique, articulée à une lecture de la Loi des XII Tables
[HUMBERT 2005, p. 42-46].
Pour comprendre le contenu des lois royales sanctionnées par
la formule sacer esto, il faudrait partir de l’institution centrale que
constitue la patria potestas (R2). C’est au père que revenait la punition
des délits commis par ceux qu’il avait sous sa puissance. En revanche,
lorsque l’on sortait de la domus, cette puissance ne pouvait s’exercer, et
l’on aurait alors recouru à la sacratio. Il faudrait faire une différence entre
le filius et la filia d’un côté, et de l’autre l’enfant (puer) ou la bru (nurus) qui
agissaient contre un « parent » (parens), à la puissance duquel ils n’étaient
pas soumis [FIORI 1996, p. 187-190]. Dans le premier cas on se trouvait à
l’intérieur de la domus et l’organe répressif était le paterfamilias, dans
l’autre cas c’était la cité qui devait intervenir. Selon un tel schéma, il
faudrait joindre également la punition du mari-pater qui abuserait du droit
de répudiation de son épouse (Plutarque, Romulus, 22) et que la cité
sanctionnait d’une confiscation des biens (une partie pour sa femme,
une partie pour Cérès), le cas du père qui abuserait de son pouvoir à
l’encontre du fils (Denys d’Halicarnasse, Antiquités Romaines, 2, 27) ou du
père qui abuserait du droit de tuer un nouveau-né (Denys d’Halicarnasse,
Antiquités Romaines, 2, 15) [HUMBERT 2005, p. 43-44]. Cette approche
systématique visant à donner une cohérence à l’ensemble des leges regiae
proférant une sacratio du coupable reste fragile sur deux points : d’un
point de vue lexical il n’est pas du tout certain que puer s’oppose à filius,
puisque le premier des deux termes désigne aussi le fils, de la même façon
que parens désigne le père. Surtout il est délicat de supposer l’application,
par déduction, d’une sacratio implicite, lorsque les textes passent sous
silence la sanction, ou de considérer que la consécration des biens
constitue nécessairement le vestige d’une sacratio antérieure. Enfin, en
l’absence de toute illustration de l’application de ces normes disparates
par un seul exemple qui aurait survécu dans nos sources, il est bien délicat
d’affirmer la cohérence de ce corpus.
Par une loi sacrée (Lex sacrata) qui constituait chez eux
la contrainte (uis) la plus grande pour rassembler l’armée, la levée
(dilectus) eut lieu. (Tite-Live, 4, 26, 3)
Une levée eut lieu dans tout le Samnium en vertu d’une loi
nouvelle, selon laquelle quiconque parmi les jeunes hommes
formés à servir dans l’armée (iuniores) ne participerait pas au
rassemblement conformément à l’édit des généraux, quiconque
s’éloignerait contrairement à l’ordre donné, sa tête serait rendue
sacrée (caput sacrare) à Jupiter. (Tite-Live, 10, 38, 2-3)
1. (…) Il fit en effet une loi qui permettait de tuer sans jugement
(aneu kriseôs kteinein) tout homme qui aspirait à la tyrannie ; elle
déclarait innocent l’auteur du meurtre, pourvu qu’il fournît
les preuves du crime. 2. Comme il n’est pas possible que celui qui
tente une si grande entreprise le cache à tout le monde, mais qu’il
n’est pas impossible qu’ayant été découvert il prévienne
le jugement en s’emparant du pouvoir, il autorisa celui qui pouvait
tuer le coupable à agir sans attendre le jugement que supprime
la consommation du crime. (Plutarque, Publicola, 12, 1-2,
trad. R. Flacelière)
Qu’elle le soit ou non, cette loi ne peut en aucune façon rendre compte
de la répression des trois tentatives (leur déroulement au moins est
largement légendaire) de rétablissement de la royauté ou d’instauration
d’une tyrannie par les trois adfectatores regni, Spurius Cassius en 485 av. J.-
C. (R6b), Spurius Maelius en 439 av. J.-C. (R4), et Manlius Capitolinus en
384 av. J.-C. (R9b2), en dépit de ce qui a parfois été avancé [FIORI 1996].
La « puissance » du paterfamilias
et son « droit de vie et de mort »
Si, dans les cas qui viennent d’être mentionnés, la puissance paternelle
se confond avec le pouvoir de commandement du magistrat, un dernier
exemplum peut être évoqué, celui de Spurius Cassius qui en 486 av. J.-
C. aurait tenté, par une série de mesures démagogiques auprès du peuple
(approvisionnement en blé, redistribution des terres) d’accaparer
le pouvoir à son profit en rétablissant le regnum, c’est-à-dire « la royauté »,
ou encore « la tyrannie ». Tantôt les auteurs le font précipiter de la roche
Tarpéienne (R34f) à l’issue d’un procès devant le peuple, tantôt l’apprenti
tyran est exécuté par son père lui-même, comme le souligne en particulier
Denys d’Halicarnasse, non sans ignorer l’autre version (R6b). D’autres
exemples présentent des pères qui, sans mettre à mort leur fils coupable
d’une faute, cette fois, les mettent à l’épreuve, alors même que ces
derniers exercent les plus hautes magistratures, comme si l’exercice du
pouvoir dans la cité était encore soumis à une initiation voulue par
le père. La séquence la plus fameuse se trouve chez Plutarque dans
la biographie qu’il consacre à Q. Fabius Maximus Verrucosus, dit « le
temporisateur » (Cunctator) qui par sa stratégie prudente au lendemain
des graves défaites essuyées par les Romains lors de la percée d’Hannibal
en Italie avait permis de sauver Rome. En 213 av. J.-C., alors que la guerre
contre les Carthaginois se poursuit sur le sol italien, le fils de ce Fabius
Maximus devient consul à son tour. Le voici qui parcourt le camp (la scène
se passe hors de Rome) précédé de ses licteurs, lorsque sur son chemin son
père s’avance à cheval. Face à un consul, n’importe qui doit se tenir à pied.
Le fils envoie donc un appariteur demander à son père de descendre de sa
monture. Si cet ordre déplaît à la foule des témoins, elle ravit le père :
2. Horace marchait en tête portant devant lui les dépouilles des trois
frères jumeaux. Sa soeur, encore jeune fille et qui avait été fiancée à l’un
des Curiaces, se présenta à lui devant la porte Capène. Ayant reconnu sur
les épaules de son frère l’habit militaire de son fiancé qu’elle avait
confectionné elle-même, elle dénoue sa chevelure, et, en pleurant, appelle
par son nom son fiancé défunt. 3. La lamentation de sa sœur, alors qu’il
célébrait sa victoire au milieu d’une telle joie publique ébranle l’âme du
fougueux jeune homme. C’est pourquoi, ayant tiré son épée, il transperce
la jeune fille en l’invectivant par ces mots : 4. « Va, emportée par ton
amour non nubile, rejoins dès maintenant ton fiancé, dit-il, toi qui oublies,
et tes frères morts et celui qui vit, toi qui oublies ta patrie. 5. Et que
disparaisse ainsi toute Romaine qui portera le deuil (lugere) de l’ennemi ».
Aux pères [les sénateurs] aussi bien qu’à la plèbe, un tel crime (facinus)
parut atroce, mais le mérite acquis récemment faisait écran au fait.
Cependant, on l’emmène (rapere) comparaître devant le roi (ad regem)
conformément au droit (in ius). Le roi, cependant, pour ne pas être lui-
même l’auteur d’un jugement du peuple (iudicium) sinistre et mal venu, et
a fortiori du supplice consécutif au jugement après avoir réuni le conseil du
peuple (consilium populi), déclara : « je désigne, conformément à la loi,
des duumvirs pour qu’ils intentent à Horace un jugement pour crime de
haute trahison (perduellio). 6. La loi contenait une formule effrayante :
« Que les duumvirs jugent le crime de haute trahison ; s’il est fait appel
<du jugement> (prouocare) des duumvirs, que l’appel (prouocatio) soit
discuté ; s’ils l’emportent, que sa tête soit voilée ; qu’après avoir été
suspendu par une corde à un arbre funeste (arbor infelix), il soit battu de
verges, soit à l’intérieur du pomerium soit à l’extérieur du pomerium.
7. Les duumvirs créés par cette loi ne croyaient pas pouvoir absoudre en
vertu de cette loi, quand bien même ils auraient condamné un innocent.
Alors l’un d’eux déclara : « Publius Horatius, je te juge coupable de crime
de haute trahison. Licteur (lictor), attache-lui les mains ». 8. Le licteur
s’était approché et attachait le lacet (laqueus). Alors, à l’instigation de
Tullus, interprète clément de la loi, Horace dit « je fais appel » (prouocare).
9. Ainsi la discussion sur l’appel est renvoyée devant le peuple.
Les hommes qui participaient à ce procès furent très grandement émus
lorsque P. Horatius, le père, proclama qu’il jugeait que sa fille avait été
tuée conformément au droit et que si cela n’avait pas été le cas il aurait
procédé à l’exécution (animaduertere) de son fils en vertu du droit paternel
(patrium ius). Il priait ensuite que ceux qui l’avaient vu peu de temps
auparavant entouré d’une famille remarquable ne fassent pas de lui
un homme sans enfants. 10. Dans ces circonstances, le vieillard
embrassant le jeune homme, et montrant les dépouilles des Curiaces
enfoncées en ce lieu que l’on appelle maintenant le pilier horacien (pila
Horatia), déclarait : « Est-ce que, Quirites, celui que vous avez vu s’avancer
orné et triomphant à l’issue de sa victoire, vous pouvez le voir attaché
(uinctus) sous la fourche (furca) entre les verges (uerbera) et le supplice
(cruciatus) ? Les yeux des Albains pourraient à peine supporter
un spectacle aussi honteux. 11. Allez licteur, attache les mains qui,
lorsqu’elles étaient armées il y a peu, donnèrent le pouvoir (imperium) au
peuple romain. Allez, voile (obnubere) la tête du libérateur de cette ville,
suspends-le à l’arbre funeste (arbor infelix), frappe-le des verges, soit à
l’intérieur du pomerium, pourvu que ce soit entre ces lances et
les dépouilles des ennemis, soit à l’extérieur du pomerium, pourvu que ce
soit entre les tombeaux des Curiaces. Dans quel autre lieu, en effet, peux-
tu conduire ce jeune homme ? Dans quel autre lieu ses ornements ne
le vengeront pas d’une telle horreur du supplice ? » 12. Le peuple ne
supporta ni les larmes du père ni l’âme égale du fils lui-même au milieu du
danger, et ils prononcèrent l’absolution (absoluere), plus par admiration de
son courage qu’en raison du droit défendu dans sa cause. C’est pourquoi,
pour qu’un crime flagrant (caedes manifesta) soit effacé (luere) par
une peine expiatoire (piaculum), on ordonna au père qu’il rachète (expiare)
le fils par une amende publique (pecunia publica). 13. Celui-ci, après avoir
accompli certains sacrifices expiatoires (sacrificia piaculares) qui se sont
transmis par la suite au sein de la gens Horatia, installa une poutre (tigillum)
<en hauteur> au travers d’une rue et y envoya le jeune homme, la tête
couverte (caput adopertum), comme s’il passait sous le joug (iugum). Cette
<poutre> existe encore aujourd’hui, toujours restaurée aux frais de l’État ;
on l’appelle la poutre de la sœur (sororium tigillum). 14. Le tombeau
d’Horace a été construit en blocs de pierre de taille à l’endroit où, après
avoir été frappée, <sa sœur> s’était effondrée.
A2. LA « POUTRE DE LA SŒUR » : HORACE ACCUSÉ DE « PARRICIDE »
DEVANT LE TRIBUNAL DES DUUMVIRS ? (VERRIUS FLACCUS,
DE LA SIGNIFICATION DES MOTS, FIN DE L’ÉPOQUE AUGUSTÉENNE ; D’APRÈS
e e
L’ABRÉGÉ DE FESTUS, P. 380 LINDSAY, 2 MOITIÉ DU II SIÈCLE AP. J.-C.)
On ajoute d’habitude <la formule> « comme ceux qui auront été selon
la meilleure forme légale (optima lex) », lorsque sont créés certains
magistrats ».
La meilleure loi <ou la meilleure forme légale> […], lorsque l’on fait
un maître du peuple (magister populi), que l’on appelle communément
un dictateur (dictator), signifiait celle en vertu de laquelle il pouvait
disposer d’un droit tout à fait entier, comme ce fut le cas de Manius
Valerius de la gens Volusina, qui fut le premier maître (magister) à être créé
par le peuple [ou : « qui fut le premier maître du peuple à être créé »,
selon MOMMSEN 1984, II, p. 149, n. 5]. Cependant, après que l’appel <d’une
décision> de celui-ci (prouocatio ab eo) eut été accordé, alors qu’elle
n’existait pas auparavant, on a cessé d’ajouter « selon la meilleure forme
légale » (ut optima lege), parce que le droit des premiers maîtres avait été
affaibli (imminutus).
E2. EN 451 AV. J.-C., CAIUS IULIUS RENONCE À SON DROIT, AU PROFIT
DE « LA LIBERTÉ DU PEUPLE » (TITE-LIVE, 3, 33 9-10 ; ÉPOQUE
AUGUSTÉENNE)
Balbus Cornelius l’aîné fut consul [40 av. J.-C.], mais il avait été accusé
(accusatus), et la question de savoir s’il était passible du droit des verges
(ius uirgarum) ayant été soumise à une délibération (consilium) par le juge
(iudex), il fut le premier des étrangers (extranei), et même de ceux qui sont
nés au bord de l’Océan, à bénéficier d’un tel honneur, alors que nos
ancêtres l’avaient même refusé au Latium.
i. Discipline militaire et citoyenneté
à l’époque républicaine : flagellation,
exécution, vente en esclavage
j. Le tournant gracchien
et la consolidation de l’appel au peuple,
de 133 à 121 av. J.-C.
K1. CF. R3H5 (LA LOI DE CAIUS GRACCHUS « CONCERNANT LA TÊTE D’UN
CITOYEN » (DE CAPITE CIUIS) Y EST INVOQUÉE PAR CICÉRON AU CÔTÉ
DE LA LOI PORCIA)
62. Scipion : Alors, ne vois-tu pas que c’est par la cruauté et le superbe
<orgueil> du seul Tarquin que le nom de roi est devenu pour ce peuple
un tel objet de haine ?
Laelius : En effet, dit-il, je le vois.
Scipion : Tu vois donc également ceci (j’aurais plusieurs fois, au fur et
à mesure de ce discours, l’occasion d’y revenir) : Tarquin ayant été chassé,
le peuple exulta avec cette merveilleuse insolence propre à la liberté.
Alors des innocents furent chassés en exil, les biens d’un grand
nombre de personnes furent pillés (bona directa), alors chaque année il y
eut des consuls, alors les faisceaux furent inclinés devant le peuple, alors
pour toutes les affaires surgirent des appels (prouocationes), alors eurent
lieu les sécessions de la plèbe, alors il advint en un mot que la plus grande
partie des actes relevèrent du peuple.
Laelius : C’est ainsi qu’il advint ce que tu dis.
Scipion : C’est du moins ce qu’il advint en temps de paix et de
tranquillité. (…) 63. Enfin, en cas de guerres particulièrement menaçantes,
les nôtres ont voulu que le commandement dans son entier (omne
imperium) fût toujours remis individuellement entre les mains de
<magistrats> sans collègue dont le nom même indique la force de leur
puissance. En effet, si on appelle ce magistrat « dictateur », parce qu’il est
désigné (quia dicitur), tu peux, en revanche Lélius, voir qu’on l’appelle,
dans nos livres, « maître du peuple » (magister populi).
N2. LECTURE PHILOLOGIQUE DU TRAITÉ DE LA RÉPUBLIQUE DE CICÉRON
(SÉNÈQUE, LETTRES, 108, 31 ; 62-64 AP. J.-C.)
Lorsqu’un philologue, un grammairien, ou quelqu’un qui s’adonne à
la philosophie a entre ses mains le livre de Cicéron, De la République,
chacun oriente différemment son attention. <Le philologue> observe que
celui que nous appelons dictateur et dont nous lisons dans nos histoires
qu’il est ainsi nommé, était appelé maître du peuple (magister populi) chez
les anciens. En font foi encore aujourd’hui les livres auguraux et cela est
attesté par le fait que celui qui est nommé par lui est le « maître de
cavalerie » (magister equitum). Il note également que Romulus est mort lors
d’une éclipse du soleil ; qu’il y eut un appel au peuple même à partir
des rois. Que l’appel au peuple (prouocatio ad populum) ait existé même dès
l’époque des rois, voilà qui est attesté dans les livres des pontifes et
d’autres <auteurs>, parmi lesquels Fenestella.
*
* *
Quoi qu’il en soit, si l’on veut bien mettre de côté la brutalité sadique
d’un tel supplice, parmi tant d’autres, deux faits méritent d’être soulignés
d’un point de vue procédural. D’une part, sur un mode sarcastique,
horrible en la circonstance, le recours au peuple de celui qui revendique sa
citoyenneté apparaît comme la conséquence logique du traitement qui lui
est réservé. D’autre part, on pourrait s’interroger sur la légère différence
entre le cri de Gaevius à Messine, trente ans plus tôt – « je suis citoyen
romain » –, et celui de Fadius à Gadès – « je suis né citoyen romain ». Ce
dernier voulait-il mettre l’accent sur l’ancienneté de sa citoyenneté qui lui
avait été transmise par ses parents, une distinction par rapport à
la citoyenneté obtenue en cours d’existence, voire achetée, comme on
le lit dans les Actes des Apôtres (22, 27-28) lorsque le tribun qui a obtenu ce
statut moyennant une dépense, s’étonne que Paul de Tarse en dispose
depuis la naissance (R50c2). Cherchait-il à rappeler sa condition
antérieure à l’infamie qui l’entachait désormais, depuis qu’il s’était
« abaissé » à la condition de gladiateur en acceptant de se louer pour
les combats de l’amphithéâtre (auctorare) [STRACHAN-DAVIDSON 1912, I,
p. 121] ? On ne saurait répondre, mais au-delà de ce cas individuel, ces
deux hypothèses, invérifiables en elles-mêmes, méritent d’être posées, car
elles reflètent plus largement la condition du citoyen romain, d’un côté,
le prestige assurément que l’on retire de l’avoir obtenue à la naissance, de
l’autre, la dévalorisation de ce statut qu’entraîne la tache de « l’infamie »
[BUR 2018].
Peut-être ce droit remontait-il précisément à la législation Porcia.
Arrêtons-nous encore pour observer les figures au revers du denier frappé
par P. Porcius Laeca, dont la légende « prouoco » est très lisible. On
reconnaît sur la droite un licteur porteur de verges. Au centre,
un détenteur du commandement (magistrat ou pro-magistrat), en habit
militaire, élève le bras droit, peut-être en l’appliquant sur la tête du
troisième personnage, un civil dont les bras croisés sur le torse semblent
signifier un geste de défense ou d’acceptation. Cette lecture s’impose
[KUNKEL-WITTMANN 1995], plutôt que celle qui voudrait soumettre
l’observation de la saynète à l’hypothèse d’une extension aux armées du
droit d’appel, en considérant que l’auteur de l’appel est le personnage
central en habit militaire, exposé « en territoire militaire » (militiae) au
licteur qui est dans son dos, et s’adresse par son bras levé à un magistrat
(non figuré sur la représentation monétaire !), tandis que le personnage
en toge de plus petite taille serait alors l’allégorie du peuple romain dans
son ensemble réuni en assemblée à l’intéreur de la Ville (dans l’espace
domi) [STRACHAN-DAVIDSON 1912, I, p. 118]. Tout est possible, et on n’en finira
jamais sans doute d’interpréter l’une des rares images romaines relatives à
l’exercice de la justice criminelle ! Mais il paraît périlleux, en l’occurrence,
d’attribuer à une représentation monétaire, légendée, explicite et
circonscrite, une signification dont l’élément principal se situerait « hors
champ » ! Admettons pour finir qu’il y a quelque candeur à considérer que
même lorsqu’ils servaient dans l’armée, les citoyens pouvaient faire appel
de la décision du détenteur de l’imperium, du commandant en chef, donc,
comme cela a souvent été affirmé depuis Theodor Mommsen. Certes,
certains textes laissent entendre que la flagellation ne s’appliquait pas de
la même façon aux soldats citoyens et aux « étrangers ». Toutefois, si
une telle différence de traitement ne saurait être négligée, il ne faudrait
pas au même moment passer sous silence les textes qui attestent
la pratique disciplinaire aux armées : elle se traduit, sans conteste, par
des exécutions, par des lynchages collectifs orchestrés par des officiers, ou
par la fameuse « décimation » [HENAUT 2016]. De ce point de vue, il n’est
pas certain que dans le contexte de l’armée les citoyens aient bénéficié
d’une protection particulière en cas de faute grave, pas plus sous
la République que plus tard à l’époque impériale (R38).
En 109-108 av. J.-C., alors que la cité de Vaga avait été livrée par
traîtrise par ses habitants aux troupes de Jugurtha, et que la garnison
romaine, aussi bien que les citoyens romains présents dans la ville avaient
été massacrés, seul le préfet qui commandait la forteresse fut épargné à
la demande de ces mêmes habitants, en raison de la bonne conduite qu’il
avait eue envers eux. Ce préfet comparut plus tard devant un tribunal
militaire et son exécution fut ordonnée pour « traîtrise » (R3i6). Était-il
un citoyen « de droit latin », et aurait-il alors enduré la peine capitale, qui
lui aurait autrement été épargnée s’il avait été citoyen romain ? On l’a
soutenu en se fondant sur le témoignage de Salluste qui paraît justifier
l’exécution par le statut même du prévenu. À moins de considérer,
précisément, qu’il eut droit à un procès en raison de ce même statut,
seulement suggéré. La situation est compliquée par le fait que deux
témoignages plus tardifs parlent de lui comme d’un citoyen romain. Cette
question a été retournée dans tous les sens. Résumons : cet officier a
comparu devant une cour martiale, l’un des juges (C. Marius) voulait sa
mort, simplement par rivalité avec le commandant en chef Métellus, qui
était le protecteur du prévenu. Un peu plus tard l’accusation s’avéra
fausse. Aucun des membres de cette cour martiale n’aurait pourtant été
inquiété, alors même que cet « excès de discipline » avait conduit à
la mort un officier.
L’histoire de l’appel, « rempart de la liberté » à l’époque républicaine,
a-t-elle été prolongée par l’appel au prince (appellatio) sous l’Empire,
comme on l’a parfois supposé ? C’est très peu probable, en dépit du
fameux « appel » de Paul de Tarse mentionné dans les Actes apostoliques
(R50). Pour ce qui concerne le domaine militaire, il apparaît
manifestement que cette garantie devant les tribunaux accordée aux civils
n’a jamais été un frein à l’exercice d’une brutale discipline dans
les légions, comme l’atteste, par exemple, au commencement de l’Empire,
la répression des séditions de 14 ap. J.-C. [RIVIÈRE 2016, p. 155-188].
4
c. La justification de L. Quinctius
Cincinnatus, selon Tite-Live (4, 13, 10-14 ;
14, 1-7 ; 15, 1-4 et 8 ; époque
augustéenne)
13, 10. Après que ces révélations eurent été entendues, alors que de
tous côtés les premiers des pères blâmaient les consuls de l’année
précédente, d’une part, pour avoir permis ces distributions et
des réunions (coetus) de la plèbe dans la maison d’un particulier (priuata
domus), et les nouveaux consuls, d’autre part, parce qu’ils avaient fini par
attendre que ce soit un préfet de l’annone, <L. Minucius>, qui dénonce
(deferre) au sénat une affaire d’une telle importance, alors que l’on
attendait d’un consul qu’il fût non seulement l’initiateur des mesures à
accomplir (auctor), mais encore le vengeur (uindex) <des atteintes contre
l’État>. 11. Alors, T. Quinctius <Capitolinus> répondit « que les consuls ne
méritaient pas un tel blâme, eux dont l’action était entravée par les lois
sur l’appel (prouocatio), portées pour détruire le commandement
(imperium) et qu’ils ne disposaient aucunement des forces à la mesure de
l’intention qu’ils avaient d’exercer une vengeance (uindicare)
proportionnelle à l’horreur d’une telle affaire. Il ne s’agissait pas
seulement d’avoir une âme forte, mais d’être délivré et affranchi des liens
<imposés par> les lois. 12. C’est pourquoi il fallait que L. Quinctius
<Cincinnatus> soit proclamé dictateur : chez lui l’élan était à la hauteur
d’un tel pouvoir (potestas). Alors que tous approuvaient <à l’unanimité>,
Quinctus refusa d’abord et demanda : « que voulez-vous à celui que vous
jetez dans un tel combat, à l’âge qui est le sien ». 13. Ensuite, comme tous
s’écriaient de tous côtés « qu’il y avait dans cette âme de vieillard non
seulement plus de détermination, mais encore plus de courage que chez
personne d’autre », comme tous lui adressaient des louanges bien
méritées, et que le consul ne renonçait en rien, 14. à la fin, Cincinnatus
pria les dieux immortels « que sa vieillesse dans des circonstances aussi
troublantes ne soit pas un dommage ou une honte pour l’État », et il est
nommé dictateur par le consul. Lui-même nomme ensuite C. Servilius
Ahala maître de cavalerie (magister equitum).
14, 1. Le lendemain, alors que des postes de garde (praesidia) avaient
été distribués et qu’il descendait vers le forum, la plèbe entière tournait
vers lui ses regards en raison de la nouveauté et de l’étrangeté du fait,
les partisans de Maelius et leur chef lui-même comprenant que la force
d’un tel commandement (imperium) était dirigée contre eux, 2. et ceux-là
même qui étaient étrangers aux manoeuvres (consilia) de rétablissement
de la royauté (regnum) demandaient : « quel trouble (tumultus), quelle
guerre soudaine nécessitent la majesté dictatoriale (dictatoria maiestas), ou
nécessitent que l’on désigne Cincinnatus, à plus de quatre-vingts ans,
pilote de l’État (rector rei publicae). 3. Envoyé vers Maelius par le dictateur,
Servilius, le maître de cavalerie lui dit « le dictateur te convoque ». Alors
que ce dernier demandait plein d’effroi ce qu’il lui voulait, Servilius
exposa qu’il devait défendre sa cause et se purger de l’accusation (crimen)
qui avait été déférée au sénat par Minucius. 4. Et Maelius de trouver
refuge au milieu de la troupe des siens, et regardant tout autour de lui,
d’hésiter sur le parti à prendre. Après quoi, alors que sur l’ordre du maître
de cavalerie, l’appariteur (apparitor) l’emmenait (ducere), il est enlevé de
force par ceux qui l’entourent, et prenant la fuite, le voilà qui implore
l’assistance de la plèbe romaine, 5. et de dire qu’il succombait à
une conspiration ourdie par les pères, en raison du bien qu’il avait fait à
la plèbe, et d’appeler par ses prières que ceux qui étaient là lui portent
assistance dans ce danger extrême, sans quoi ils le laisseraient se faire
tuer (trucidari) sous leurs yeux. 6. Tandis qu’il continuait de crier ainsi,
Ahala Servilius le rattrape et l’égorge. Couvert de sang et entouré d’une
troupe de jeunes patriciens, ce dernier rapporte au dictateur que Maelius,
appelé <à comparaître> devant lui, a repoussé l’appariteur, qu’il a
rassemblé la multitude, et qu’il a reçu la peine qu’il méritait. 7. « Gloire à
toi, Gaius Servilius, dit le dictateur, tu as libéré l’État. »
15, 1. Ensuite, comme la foule s’agitait (tumultuare) indécise dans
l’appréciation du fait, il ordonna de la convoquer en assemblée (contio).
« Maelius a été tué conformément au droit (iure caesum), déclara-t-il,
même s’il n’était pas coupable du crime (crimen) de tyrannie (regnum), lui
qui, convoqué (uocatus) à se présenter devant le dictateur par le maître de
cavalerie, ne s’est pas présenté. 2. Lui-même siégeait pour enquêter
(cognoscere) sur la cause, une fois l’enquête achevée, le sort de l’affaire de
Maelius aurait été identique. Il avait eu recours à la force (uis) pour éviter
de comparaître en jugement (iudicium), il avait été réprimé (coercere) par
la force. 3. Et il n’avait pas été possible d’agir envers lui comme on agirait
envers un citoyen, lui qui, alors qu’il était né dans un peuple libre parmi
des règles de droit (iura) et des lois (leges), sachant bien que les rois avaient
été expulsés de cette ville. (…) 4. (…) Dans cette ville Sp. Maelius avait
conçu l’espoir de la tyrannie (regnum) (…) 15, 8. et ce n’était pas assez qu’il
expie par son sang, si les toits et les murs à l’intérieur desquels une telle
démence (amentia) avait été conçue n’étaient pas anéantis, si des biens
(bona) souillés par l’argent destiné à marchander la tyrannie (regnum)
n’étaient pas confisqués (publicare). C’est pourquoi il ordonnait aux
questeurs de vendre ces biens et d’en faire entrer le montant au trésor
public (in publicum redigere). »
*
* *
Entre ces deux dates, l’assassinat par Servilius Ahala en 439 av. J.-C. de
Spurius Maelius, le troisième des adfectatores regni, est aussi l’objet de
traditions divergentes, relatives en particulier à l’agent de sa mise à mort,
et au droit d’agir qui a été reconnu à ce dernier par le sénat.
Contrairement aux deux autres épisodes qui l’encadrent
chronologiquement, il est ici possible d’identifier, au moins partiellement,
la genèse de la tradition, le contexte historique où elle s’est formée au
siècle des guerres civiles de la fin de la République, et les enjeux de
procédure qu’elle revêt. Chez Tite-Live, selon un thème récurrent
des discours prêtés à ses personnages dans la première décade de son
œuvre, à savoir la paralysie des consuls en raison de l’entrave que
constituait l’appel au peuple (prouocatio) à leur commandement
(imperium), le sénat fit le choix de désigner un dictateur, puisque ce
dernier n’était pas soumis à l’appel. Et c’est ainsi que dans sa vieillesse
Cincinnatus fut enlevé à sa charrue pour répondre aux attentes de Rome,
alors qu’il s’était retiré de la vie civique et ne s’adonnait plus qu’aux
travaux des champs. À peine désigné dictateur et conformément à
la tradition, ce dernier nomma C. Servilius Ahala comme maître de
cavalerie pour l’assister. Alors que Servilius <Ahala> avait voulu citer
Spurius Maelius à comparaître, ce dernier résista, blessa un appariteur, et
tenta de fuir en même temps qu’il essayait de soulever la foule. <Servilius>
Ahala le tua. Un peu plus tard, le dictateur justifia le geste de son
subordonné devant une assemblée du peuple qu’il avait réunie en
indiquant qu’un tel acte de désobéissance à l’autorité publique – quelle
que fût la gravité de l’inculpation initiale – appelait une telle répression. Il
n’est pas nécessaire d’insister beaucoup sur les indices qui font de cette
histoire un récit forgé de toutes pièces. Quel sens donner par ailleurs à
la nomination d’un dictateur en raison de l’aptitude exclusive qui serait
la sienne pour conduire une répression dont les consuls auraient été
incapables en raison des entraves imposées par le droit d’appel ? On sait
en effet que la loi Valeria de 509 av. J.-C. est apocryphe, qu’il s’agit d’une
rétroprojection destinée à fixer en l’an I de la République une législation
postérieure (R3b) ! L’habillage institutionnel de l’affaire est par ailleurs
manifeste, puisque la plus ancienne tradition, même si Denys
d’Halicarnasse fait le choix de la rejeter (sans autre raison que sa propre
conviction), faisait de C. Servilius Ahala un simple particulier chargé par
le sénat de procéder à un assassinat. Les modernes ont échafaudé à ce
sujet une interprétation saisissante, selon laquelle l’essence de la dictature
romaine, figure de « l’état d’exception », tiendrait dans la libre possibilité
de mise à mort d’un citoyen devenu « sacré » (sacer) et livré à
un insaisissable état « d’anomie » [LOWRIE 2010, d’après AGAMBEN 2003]. Or on
le comprend également au travers du récit de Tite-Live, un homme a été
désigné par le sénat pour accomplir un meurtre politique, ce qui ne peut
être en rien assimilé à un « droit de tuer », accordé à chacun
indistinctement en raison de la nature du crime commis et dont
l’application ne revêt pas le caractère automatique d’une mission
commanditée. L’homo sacer n’est pas l’exécuteur d’un ordre, ni le défenseur
de l’obéissance au magistrat. Il est bien certain en revanche que
la transformation d’un meurtre ordonné par le sénat, en
l’accomplissement d’un usage coercitif de la violence par des pouvoirs
publics régulièrement désignés, selon l’évolution de l’historiographie du
dernier siècle de la République, n’est pas sans rapport avec l’exécution
arbitraire des Gracques au commencement des guerres civiles ni avec
la recherche de légitimité qui a suivi dans l’usage de la violence par l’État
au nom de sa « sauvegarde » (R9).
5
B1. UNE FORTE AMENDE (POLYBE, 1, 52, 2-3, TRAD. D’APRÈS P. PÉDECH ;
e
MILIEU DU II SIÈCLE AV. J.-C.)
*
* *
15. Je trouve qu’à Rome c’est pour Cérès que fut fabriquée la première
statue en bronze, à partir du pécule de Spurius Cassius que son propre
père avait tué parce qu’il aspirait à régner (regnum adfectare). (…).
30. L. (Calpurnius) Pison a rapporté que sous le consulat de M. Aemilius et
le second consulat de C. Popilius [en 158 av. J.-C.], les censeurs P. Cornelius
Scipion et M. Popilius enlevèrent les statues (entourant le forum) de ceux
qui avaient exercé une magistrature, toutes à l’exception de celles qui
avaient été érigées par une décision du peuple ou du sénat ; quant à celle
que Spurius Cassius, qui avait aspiré à la tyrannie (regnum adfectare), avait
fait ériger pour lui-même devant le temple de Tellus, elle fut même fondue
par les censeurs. Ces hommes veillaient à n’en pas douter à contenir toute
ambition dans ce domaine.
*
* *
Des compétences du questeur
Au dernier siècle de la République, les questeurs disposaient de
compétences liées à l’administration du Trésor Public (l’Aerarium installé
dans l’Aedes Saturni) et aux archives de l’État. Ils pouvaient également
veiller à l’accueil des hôtes étrangers et aux serments prêtés par
les sénateurs et les magistrats. À partir de cette époque (disons depuis
le milieu du IIe siècle où la description de Polybe, otage à Rome entre
167 et 150 av. J.-C., constitue un tableau sans égal du fonctionnement
des institutions), où la documentation devient beaucoup plus abondante,
et où l’activité des magistrats est également décrite par des observateurs
contemporains, jamais l’intervention des questeurs dans la procédure
criminelle n’est attestée. Et pourtant, lorsqu’ils s’efforcent de retracer
la genèse de cette magistrature – elle remonterait à l’époque royale
(R6a4) ou au commencement de la République (R6a6) – et de fournir
une étymologie – le « questeur » (quaestor) est celui qui « enquête »
(quaerere) –, nos auteurs lui attribuent une double vocation initiale : il
s’agissait bien de trésoriers, conformément à la seule compétence attestée
de ces magistrats plus tardivement, mais ils avaient également été à
l’origine préposés à la poursuite des meurtres (R6a1), d’où leur
désignation originelle de « questeurs du parricide ». Cette désignation
complète apparaît comme un archaïsme à l’époque augustéenne dans
l’œuvre de Festus (R6a3), et le déchiffrement d’une courte inscription
pompéienne récemment redécouverte est bien trop incertaine pour que
l’on puisse considérer [CASCIONE 2012] ce document comme l’attestation du
prolongement de leur existence au commencement de l’époque impériale.
La juridiction criminelle des questeurs n’est plus attestée après
le Commentarium anquisitionis nécessairement postérieur à
l’année 242 av. J.-C. En effet, ce document (R6e) mentionne au pluriel « les
préteurs », alors qu’il n’y en avait qu’un seul, jusqu’à la création du
préteur pérégrin cette année-là. Quant à ce document lui-même, il faut
l’aborder avec prudence car s’il est bien question d’un questeur
nommément désigné, on ne saurait précisément généraliser à partir de ce
cas spécifique. Un tel document se distingue de ceux qui énoncent
des principes généraux relatifs à la compétence d’une magistrature sans
considération d’une situation particulière [MANTOVANI 1991].
e
L’historien Dion Cassius (7, 26, 1), au commencement du III siècle
ap. J.-C., en faisant le récit de la condamnation de Manlius Capitolinus,
estime que cette pratique de destruction a disparu de son temps, même à
l’encontre des traîtres à l’État, c’est-à-dire, dans le langage de son époque,
à l’encontre des coupables de lèse-majesté envers le prince. Alors que dans
certaines occasions de destructions de maisons, l’espace ainsi dégagé à
l’intérieur du tissu urbain conserve, par le vide, le souvenir du
propriétaire de l’édifice, dans d’autres, le nom de ce dernier disparaît, afin
de laisser place à un temple, comme dans le cas, signalé à l’instant, du
Temple de Junon Moneta (Aedes Iunonis Monetae) élevé à l’emplacement de
la maison de Manlius Capitolinus.
*
* *
C’est ainsi qu’à Rome des postes de garde (uigiliae) furent établis à
travers les quartiers, que les magistrats inférieurs (minores
magistratus) reçurent l’ordre de les inspecter et que les triumvirs
du cachot (triumuiri carceris) reçurent l’ordre d’exercer une garde
(custodia) particulièrement attentive sur les Latomies (Lautumiae).
(Tite-Live, 32, 26, 17)
Peut-on dire que les triumvirs romains ont exercé un rôle de « police
de la capitale » ? Dans le sillage des réflexions des Lumières sur le bon
gouvernement de la cité et à l’époque de la révolution industrielle où, en
Europe, se développait précisément le contrôle de l’État sur la société,
e
les historiens du XIX siècle se sont empressés de reconnaître dans
les triumvirs capitaux « le service de police » de la Rome antique.
Pourtant, sans céder à une lecture « primitiviste » du développement
des pouvoirs publics à la fin de l’époque républicaine, des travaux plus
récents ont souligné à juste titre l’écart qui sépare la cité antique
des sociétés modernes. L’existence de ces trois magistrats chargés de
la surveillance de Rome ne peut évidemment pas être comparée à
la recherche d’encadrement et à l’effort de contrôle d’une police [NIPPEL
1984 ; NIPPEL 1995].
Les tresuiri capitales ont par ailleurs soulevé un autre débat dans
la doctrine moderne : ces magistrats de rang inférieur disposaient-ils
d’une capacité juridictionnelle ? La documentation est rare et ne permet
de rassembler que des indices pour tenter de répondre à la question. Sans
trancher ici ce débat, il faut en exposer les termes, car le questionnement
qu’il soulève invite à un effort de représentation de l’exercice quotidien de
la justice criminelle romaine.
Si, à l’époque républicaine, les crimes d’État (trahison, mauvaise
administration, fautes dans le commandement militaire) étaient
poursuivis devant l’une des assemblées du peuple, par les tribuns (R5) ou,
le cas échéant, par les questeurs (R6), comme nos sources l’attestent à de
nombreuses reprises, peut-on imaginer un instant que la poursuite de
tous les crimes de droit commun ait nécessité le déclenchement de
l’énorme machine comitiale (l’ensemble du peuple réuni sur le Champ de
Mars, le Campus Martius, à quatre reprises, durant un mois !),
antérieurement à la création des tribunaux de jurés (quaestiones) ? Tel était
autrefois le point de vue de Theodor Mommsen selon lequel
la compétence du peuple en matière criminelle à l’issue d’un appel aurait
été universelle, c’est-à-dire qu’elle se serait appliquée à tous les criminels,
toutes catégories sociales confondues et quel que fût le délit commis.
Une telle interprétation – elle obéit exclusivement à un raisonnement
doctrinal, normatif et idéologique –, est commandée par l’évolution
décrite par les auteurs anciens qui relatent l’acquisition progressive par
les citoyens du droit de comparaître devant le peuple pour toute cause
capitale (la Lex Valeria de 300 av. J.-C. en constitue une étape essentielle) et
de ne plus être exposés simplement à la coercition du magistrat (R3). Dès
lors, au nom de quel principe dérogatoire ou discriminatoire, certains
détenteurs de la citoyenneté romaine de basse extraction auraient-ils pu
être exclus des droits garantis par leur statut ? Tel est, dans toute sa
rigueur, le fondement d’une approche juridique soucieuse de décrire de
manière systématique les institutions de la cité antique et le principe
« politique » sur lequel elles reposent.
Et pourtant une objection à caractère pragmatique peut aussitôt être
invoquée : antérieurement à l’apparition des tribunaux constitués de jurés
(quaestiones), au milieu du IIe siècle av. J.-C., la lourde machine des comices
centuriates – c’est-à-dire l’ensemble du corps civique – aurait-elle été
mise en branle à chaque fois qu’un crime devait être poursuivi et si seuls
les pouvoirs devaient en assurer la charge ? Les délinquants de toute
extraction auraient-ils été soumis à un jugement devant le peuple dans
un système politique et institutionnel fondé sur une organisation
censitaire et alors même que les plus pauvres étaient exclus du vote et du
service militaire ? Ces considérations pragmatiques et sociologiques ont
suscité le doute et ont conduit à supposer que durant des siècles les crimes
de droit commun avaient été réprimés, dans le sillage de l’ancien système
de la vengeance, selon les règles d’une poursuite criminelle privée
permettant à la partie lésée de déposer une plainte contre celui qui avait
commis l’offense [KUNKEL-WITTMANN 1995, p. 534-536] (Commentaire à R6).
Parallèlement pourtant, les pouvoirs publics ne seraient pas restés inactifs
et cantonnés dans l’attente de la seule initiative des personnes privées.
Une compétence large aurait alors été attribuée aux triumuiri capitales. Ces
derniers auraient exercé non seulement une action coercitive, mais
également une véritable juridiction, sur les esclaves, mais aussi, à
l’intérieur du corps civique, sur les membres des couches sociales les plus
basses.
À quelle date les triumvirs capitaux ont-ils été créés ? Si on s’en tient
aux Abrégés (ou Periochae) de l’oeuvre de Tite-Live – la deuxième décade de
l’Ab urbe condita est en effet perdue et seuls subsistent sous forme
sténographique les titres du récit –, ce nouveau collège de magistrats
subalternes aurait été créé dès l’année 290 av. J.-C. (Tite-Live, Abrégés, 11 :
« des triumvirs capitaux ont alors été créés pour la première fois »), afin
d’aider le préteur dans ses tâches, plutôt qu’en 242 av. J.-C., comme
pourrait le laisser entendre la coïncidence suggérée par Pomponius (R7a)
entre la création des tresuiri capitales et celle du préteur pérégrin [CASCIONE
1999, p. 1-83]. Une solution réconciliant ces deux dates pourrait pourtant
provenir de l’indication fournie par Festus (R7b), selon lequel la lex Papiria
– ce plébiscite est forcément postérieur à l’année 242 av. J.-C., puisqu’il
suppose précisément l’élection d’un préteur pérégrin introduite cette
année-là – aurait rendu éligibles par le peuple les triumvirs qui étaient
autrefois nommés par le préteur. Au plus tard en 122 av. J.-C. (lex
repetundarum), les triumvirs comptent déjà parmi les magistrats élus.
Toutefois, l’interprétation de la brève citation de Festus est si délicate que
l’on pourrait se demander si telle est l’innovation principale contenue
dans ce plébiscite : il pourrait très bien avoir introduit plutôt
l’intervention des triumvirs dans la procédure civile « par serment » (per
sacramentum) [cf. CLOUD dans CRAWFORD 1996, II, p. 733-735] ! En bref, c’est au
moins dans les premières années du IIIe siècle av. J.-C., alors que s’achevait
la conquête de l’Italie, alors qu’allait être engagé le premier conflit contre
Carthage (264-241 av. J.-C.), que les Romains ont créé parmi les magistrats
inférieurs éligibles, des responsables de la sécurité urbaine.
La fonction de triumvir appartenait au tout premier échelon du
« parcours des honneurs » (cursus honorum), cette fameuse hiérarchie
des charges liée à l’exercice des magistratures et qui constituait à Rome
l’indicateur essentiel du rang dans le cercle très restreint des élites de
la cité. Ce premier échelon était constitué de vingt-six charges (le
uigintisexuirat) réservées à de jeunes sénateurs débutant dans leur
carrière. Outre les tresuiri capitales eux-mêmes, ce premier échelon
comprenait également les triumvirs responsables du contrôle des frappes
monétaires (triumuiri monetales), un collège de dix juges chargés des litiges
mineurs (decemuiri stilitibus iudicandi), un collège de quatre magistrats
veillant à l’entretien des rues (quattuoruiri uiis in urbe purgandis) – ils
exerçaient également un rôle de surveillance de la ville dans
des circonstances exceptionnelles telles que la conjuration
des bacchanales (R8) –, deux magistrats auxquels incombait l’entretien
des routes autour de Rome (duouiri uiis extra urbem purgandis), quatre
préfets responsables de la justice en Campanie (praefecti Capuam Cumas).
Les tresuiri capitales doivent-ils être confondus avec cet autre collège de
trois magistrats appelés dans quelques textes tresuiri nocturni ? C’est ce qui
est généralement admis en raison des nombreuses analogies entre
les deux fonctions, quoique la vocation des veilleurs nocturnes ait été
principalement de maîtriser les incendies. Mais précisément,
la surveillance de nuit exercée par les triumvirs capitaux durant
la conjuration des bacchanales, en 186 av. J.-C. (R8), recoupe l’indication
du rôle assigné aux triumvirs nocturnes, selon le juriste Paul (R7k2),
même si on pourrait penser que dans l’urgence de l’année 186 av. J.-C.,
tous les magistrats ont été réquisitionnés pour accomplir des tâches
spécifiques, quelle que soit leur vocation « régulière » [KUNKEL 1995, p. 533,
n. 3].
Toujours est-il que la lutte contre l’incendie était une affaire cruciale
dans la Rome antique, et toute négligence des magitrats préoposés à cette
vigilance était sévèrement punie, comme ce fut le cas notamment lors du
grand incendie de 241 av. J.-C., à l’issue duquel des triumvirs durent
comparaître devant le peuple (R7k1). Ils ont alors été soumis aux règles de
la procédure tribunicienne dont les rouages à l’époque médio-
républicaine sont bien documentés par ailleurs (R5). La lutte contre le feu
était naturellement liée à la question du maintien de l’ordre pour deux
raisons : le départ de feu pouvait être d’origine criminelle et la législation
contre les incendiaires, en milieu rural ou urbain, s’était très tôt
développée (R30) ; par ailleurs, la terreur causée par l’incendie était
un facteur d’émotion populaire, de conduite de panique, ou de trouble
violent – ce que le juriste Ulpien (Digeste, 47, 9, 1, 2) appelle « le tumulte
causé par l’incendie » (tumultus incendii) – et d’émeutes, lesquelles étaient
à leur tour parfois à l’origine de la destruction entière de quartiers par
le feu [RIVIÈRE 2004a]. C’est pourquoi certains membres des classes
dirigeantes ont tenté de tirer prestige des moyens qu’ils mettaient, à titre
privé, à la disposition des habitants de Rome pour lutter contre le feu.
La création des vigiles par Auguste en 6 av. J.-C. a répondu à cette double
préoccupation, peu de temps après la « conjuration » d’Egnatius Rufus
[SABLAYROLLES 1996, p. 24-37].
Les triumvirs stationnaient généralement sur le forum à proximité de
la « colonne de Maenius » (Columnia maenia) (R7f), c’est-à-dire non loin de
la Tabula Valeria où se tenaient également les tribuns, dans le voisinage
immédiat du Comitium où se réunissait le peuple, ainsi qu’à proximité du
cachot [DAVID 1984, p. 132]. Ce lieu de détention était placé sous leur
surveillance (R7a ; R7d) et c’est à cet endroit, comme l’illustre l’épisode
célèbre des Catiliniens (R7h), qu’ils veillaient aux mises à mort – leur nom
viendrait alors de cette vocation première d’exécuter la peine capitale –,
soit en procédant eux-mêmes à l’exécution, soit en supervisant son
accomplissement par un bourreau [MOMMSEN 1907, III, p. 267-269 ; KUNKEL
1995, p. 533, n. 5]. La forme du supplice la plus courante accomplie dans ce
lieu clos était la strangulation, régulièrement pratiquée au moins encore à
l’époque julio-claudienne, jusqu’à ce que sous les Sévères l’emploi du lacet
(laqueus) soit interdit, à l’instar d’autres formes de mise à mort d’origine
ancienne – telle la précipitation de la roche Tarpéienne (R34) –, au
bénéfice de la seule exécution par l’épée (Ulpien, Digeste, 48, 19, 8, 1). On
rencontre encore ce supplice chez l’auteur de l’Histoire Auguste (Les trente
e
tyrans, 22, 8), à la fin du IV siècle, au sujet du sort peu crédible d’un
usurpateur au siècle précédent : « il fut étranglé dans la prison selon
la coutume qui s’appliquait autrefois aux prisonniers de guerre (captiui) ».
Mais on sait que dans l’Histoire Auguste, l’application du droit pénal fait
l’objet d’une approche souvent sensationnelle et peu fiable [LIEBS 2007].
*
* *
b. Deux rétroprojections
du SCU au commencement
de la République
B1. DÉFENSE DE ROME CONTRE LES ÈQUES EN 464 AV. J.-C. (TITE-LIVE,
3, 4, 9 ; 3, 5, 3-4 ET 3, 5, 14 ; ÉPOQUE AUGUSTÉENNE)
3, 4, 9. Les Herniques annoncèrent à la fois l’issue malheureuse de
la bataille et le siège auquel le consul et son armée étaient soumis.
La terreur (terror) s’empara des pères au point que, selon la formule de
sénatus-consulte à laquelle on recourt toujours en cas de dernière
nécessité (ultima necessitas), ils attribuèrent la charge à Postumius,
le second consul, « de veiller à ce que l’État (Res publica) ne subisse aucun
dommage (detrimentum) ». Il s’agissait de maintenir le consul à Rome pour
y faire la mobilisation générale de tous les hommes en état de porter
les armes sembla le meilleur parti et d’envoyer en qualité de proconsul
Titus Quinctius au secours du camp avec une armée d’alliés, enfin, pour
former cette armée, de donner aux Latins, aux Herniques et à la colonie
d’Antium l’ordre de fournir à Quinctius des « subitaires ». C’est le nom que
l’on donnait alors à ces troupes alliées levées à la hâte. 3, 5, 3. Lucius
Valerius resta pour défendre la ville ; le consul Postumius marcha contre
les pillards. 4. On n’épargna sur aucun point, ni le soin, ni la peine : on
plaça des patrouilles (uigiliae) en ville, des cantonnements (stationes)
devant les portes, des postes de garde (praesidia) sur les murs ; en outre, ce
qui était nécessaire dans un tel trouble (tumultus), on observa
une suspension de l’activité judiciaire (iustitium) pendant quelques jours.
(…) 3, 5, 14. Après que l’on fut rentré à Rome et que l’on eut mis fin à
la suspension de l’activité judiciaire (iustitium), on vit brûler dans le ciel
une quantité de feux…
Pour ce qui concerne les choses que le mari détient au titre de la dot, à
l’exception de l’argent comptant, Servius <Sulpicius Rufus> affirme que
celui-ci doit répondre de sa faute (culpa) ou de sa mauvaise intention
(dolum malum). C’est également l’avis de Publius Mucius <Scaevola> : celui-
ci en a décidé ainsi au sujet de Licinnia, la femme de Gracchus, parce que
les biens dotaux (res dotales) avaient disparu à l’occasion de la sédition
(seditio) au cours de laquelle Gracchus avait été tué. Selon lui, puisque
cette sédition avait été déclenchée par la faute de Gracchus, c’est lui qui
devait répondre pour Licinia.
*
* *
Car <les dieux> nous avertissent encore d’éviter « que des projets
secrets ne nuisent à la République ». Y en a-t-il de plus secrets que
ceux d’un homme qui a osé dire lors d’une réunion du peuple
(contio) qu’il fallait que soit proclamée une suspension de l’exercice
de la justice (iustitium edici), interrompre la juridiction <du
préteur> (iuris dictionem intermitti), fermer le trésor (claudi
aerarium), supprimer l’activité des tribunaux (iudicia tolli). (Cicéron,
Sur les réponses des haruspices, 55)
(…) pour que cet homme illustre soit enfermé dans le cachot parmi
les voleurs nocturnes (fures nocturni) et les brigands (latrones) et
qu’il expire dans le chêne (robur) et les ténèbres, pour être ensuite
jeté nu devant le cachot. (Tite-Live, 38, 59, 10)
*
* *
Le tribun Metellus Nepos avait tenté dès les premiers jours de janvier
62 av. J.-C. de poursuivre Cicéron et les sénateurs impliqués dans la mise à
mort des Catiliniens, quelques semaines auparavant. Un sénatus-consulte
avait alors décrété l’impunité de ces derniers (R9). Pourtant, cinq ans plus
tard, en 58 av. J.-C., un autre tribun Publius Clodius Pulcher, adversaire
acharné de Cicéron depuis l’année 62 av. J.-C., faisait voter une loi (la lex
Clodia de capite ciuis) qui revenait sur l’impunité en question, et
permettrait d’infliger « l’interdiction de l’eau et du feu » (R41c) à
quiconque aurait, par le passé ou à l’avenir, ordonné la mise à mort de
citoyens, sans que ceux-ci aient été jugés devant le peuple – la loi était
évidemment dirigée contre Cicéron. L’orateur prit bientôt le chemin de
l’exil, tandis que son départ était enteriné par un second plébiscite (connu
sous le nom de Lex Clodia de exilio Ciceronis), une loi qui le visait cette fois
nommément [MOREAU 1987 ; MOREAU 2012]. L’année suivante, en 57 av. J.-C.,
le tribun T. Annaeus Milo oeuvra, parmi d’autres amis de Cicéron, pour
le rappel de ce dernier, une restitutio finalement rendue possible par
une loi votée par les comices centuriates.
Je pense que Clodius, à moins qu’il ne soit tué d’ici là, sera accusé
par Milon ; il me paraît vraisemblable que s’il se présente à lui dès
maintenant dans une mêlée, il sera tué par le même Milon. (Lettre à
Atticus, 4, 3, 5)
Dans les jours qui avaient précédé cette lettre, les bandes de Clodius
avaient attaqué Cicéron lui-même sur la Voie sacrée et avaient tenté de
détruire la maison de Milon. Ce dernier lança alors contre son agresseur
une poursuite pour violence – car le combat judiciaire relayait la force
armée pour abattre l’adversaire. L’année suivante, en 56 av. J.-C., Clodius
osa répliquer en portant la même inculpation devant un tribunal, non
sans donner l’ordre par la suite à ses troupes d’incendier la maison que
Cicéron faisait reconstruire sur le Palatin. Milon, et Cicéron lui-même,
répliquèrent en investissant le Capitole et en faisant détruire les tables de
bronze où avaient été inscrites les lois votées par le peuple à l’initiative de
Clodius. La même année Cicéron eut publiquement, au sénat, ce cri du
cœur (Sur les réponses des haruspices, 6) : « T. Annius (Milon) semble être né
et avoir été offert à la patrie, comme par un présent divin, pour réprimer
ce fléau, l’étouffer, et le détruire de fond en comble » – en bref, Milon
tuerait un jour Clodius, et ce serait un service rendu à la patrie.
La même année encore, le sénat avait tenté d’interdire les « collèges »
et les bandes armées à leur service, mais les désordres avaient repris dès
le printemps. Le paroxysme des violences fut atteint en 53 av. J.-C, alors
que Milon était candidat au consulat, tandis que Pompée soutenait
maintenant deux concurrents de ce dernier, Q. Metellus Scipio et
P. Plautius Hypsaeus. Clodius était candidat à la préture, alors qu’il savait
bien qu’il lui serait difficile d’exercer sa charge avec toute liberté de
manoeuvre, si Milon était élu en même temps au consulat (Cicéron, Pour
Milon, 25). Il tenta donc par tous les moyens d’empêcher ce dernier de
candidater. Les désordres furent tels que les magistrats de l’année 53 av. J.-
C. n’entrèrent en charge qu’en juillet, six mois après la date officiellement
établie. Aucun candidat n’ayant été élu pour l’année suivante, celle-ci
débuta sans consuls, ni préteurs…
C’est dans ce contexte de vide institutionnel et de tension extrême que
César, à l’affût de tout bruit venu de Rome, passait l’hiver dans sa province
de Gaule cisalpine. Il ne pouvait en franchir la limite, sans en perdre
le commandement, à moins d’entrer en guerre civile comme il le fera lors
du passage du Rubicon en janvier 49 av. J.-C. (R9j). Pendant ce temps,
Pompée attendait aux portes de Rome de pouvoir jouer un rôle de premier
plan – en raison de son titre de proconsul, et en dépit de l’éloignement de
sa province, il ne pouvait quant à lui franchir le pomerium et entrer dans
l’Vrbs. C’est dans ce contexte que le 18 janvier 52 av. J.-C. une rencontre
fortuite se produisit sur la via Appia. Elle conduisit au crime. Milon venait
de quitter Rome en fin de matinée et il se rendait à Lavinium, sa ville
natale, où il exerçait la charge locale de dictator et où il devait procéder à
la nomination d’un prêtre. Il était accompagné de sa femme, Cornelia
Fausta (la fille de Sylla), l’un et l’autre étaient suivis d’une très nombreuse
escorte d’esclaves, mais aussi d’hommes de main, parmi lesquels se
trouvaient notamment deux célèbres gladiateurs, Eudamus et Birria. Près
de Bovillae, à une trentaine de kilomètres au sud de Rome, non loin du
sanctuaire de Bona Dea, vers deux heures de l’après-midi, le cortège croisa
celui de Clodius qui s’en revenait d’Aricie, une autre ville latine, où ce
dernier venait de prononcer un discours. Monté sur son cheval, il était
accompagné de trois autres citoyens de marque, et suivi d’une troupe
d’une trentaine d’esclaves armés. Lorsque les deux cortèges se croisèrent,
une bagarre fut engagée entre les deux gladiateurs de Milon et les esclaves
de Clodius. Ce dernier entra lui ausssi dans la lutte et fut grièvement
blessé à l’épaule. Il fut alors transporté dans une auberge par les siens
pour y recevoir des soins. Son adversaire Milon décida d’en finir. L’auberge
fut prise d’assaut par ses hommes, sous la conduite d’un certain
M. Saufeius. Clodius, grièvement blessé, fut achevé. Son corps jonchait
encore la via Appia, lorsqu’un sénateur arrivé fortuitement, peu après, sur
les lieux le fit transporter à Rome. Le cadavre fut pleuré et exposé toute
la nuit dans l’atrium de sa maison. Transporté le lendemain sur la tribune
aux harangues (les Rostrae), le cadavre fut ensuite installé par la foule sur
un bûcher improvisé à l’intérieur même de l’édifice de réunion du sénat,
la Curia Hostilia. Le bûcher mit le feu à l’édifice tout entier (reconstruit par
César en association avec le Forum Iulium, il deviendra la Curia Iulia), ainsi
qu’à la vaste Basilica Porcia toute voisine, le premier édifice de ce type
édifié sur le Forum Romanum à l’initiative de Caton l’Ancien au
commencement du IIe s av. J.-C. La gravité des faits accomplis par
les partisans de Clodius, on les appelait les Clodiani, était telle que Milon
estima qu’elle couvrait son propre crime et qu’il pouvait donc,
opportunément, rentrer dans Rome après l’avoir commis.
Quand il eut lu le discours qui lui avait été envoyé par Cicéron,
Milon (qui était alors en exil) répondit en disant que c’était
une chance pour lui que ces phrases n’aient pas été prononcées
sous cette forme au tribunal : il ne serait pas en train de déguster
de si bons rougets à Marseille (où il passait son exil), s’il avait été
défendu de la sorte. (Dion Cassius, 40, 54, 3)
Autour du témoignage
L’exil de Milon est évoqué une première fois comme une possibilité au
lendemain du meurtre. L’auteur de l’assassinat n’est pas recherché, et
chacun, selon Cicéron, pense qu’il est parti dans un exil volontaire. Ainsi
aurait-il agi, en effet, dit l’orateur (Pour Milon, 62-63) s’il avait voulu
seulement assouvir sa haine, puis échapper à la justice mais ce n’est pas
le cas : il est revenu pour se soumettre aux lois. De fait, après l’incendie de
la curie, non seulement Milon est revenu, mais il pensait encore
poursuivre sa candidature au consulat, il a fait des distributions au peuple
dans ce but et s’est présenté devant des assemblées. Aucune arrestation
n’est envisagée. Trois mois plus tard, c’est quelques jours après sa
condamnation que Milon est parti en exil à Marseille. Qui l’en aurait
empêché ? Ce n’est pas un détail. La possibilité donnée au prévenu de
partir en exil est une constante dans l’histoire de la procédure criminelle
romaine sous la République, aussi bien devant les comices (R5), que devant
les tribunaux de jurés. Alors qu’il s’agissait d’une poursuite capitale,
l’accomplissement d’une exécution n’a pas été envisagée, et il est très
probable que la condamnation, à l’instar de la législation syllanienne, en
matière criminelle, ait été le bannissement, c’est-à-dire « l’interdiction de
l’eau et du feu » (R41), assortie de la confiscation des biens.
Une sentence portée par une quaestio à l’occasion d’une poursuite
criminelle pouvait en effet contenir, outre l’exil, la confiscation des biens.
Il ne fait aucun doute que la liquidation des biens de Milon après son
départ en exil ne saurait avoir consisté en une « vente des biens »
(bonorum uenditio) destinée à satisfaire ses créanciers, mais certainement
en une vente à l’encan (bonorum sectio) consécutive à une confiscation
(publicatio bonorum) [RIVIÈRE 2016b, p. 15-16].
*
* *
Partir d’un point pour le relier à un autre par une courbe est
un exercice aléatoire en l’absence d’autres points intermédiaires pour
guider le trait. On se gardera donc d’affirmer que l’évolution de
la procédure sénatoriale aux deux premiers siècles de l’Empire a conduit,
selon une trajectoire linéaire, du déroulement d’une instance qui
cherchait encore à se conformer aux principes de la procédure accusatoire
républicaine (comme en témoigne de manière emblématique, on l’a vu,
le procès contre Pison, en 20 ap. J.-C.) à une pure et simple inquisition
menée sur le seul fondement de rapports de torture et qui conduisait à
l’exécution immédiate d’un prévenu sur le simple geste d’un
dénonciateur, lui-même obéissant à l’ordre d’un juge (comme en témoigne
le procès contre Apronianus Pedo en 205). Cependant, il est aussi évident
qu’au cours de ces deux siècles, de nombreuses transformations de
la procédure criminelle se sont produites dans différents domaines et à
différentes échelles avec l’emploi beaucoup plus systématique de
la torture (R16), avec le développement des « archives » (commentarii) du
Palatin et la constitution de dossiers préalables à l’ouverture officielle de
l’enquête, avec la diffusion de la procédure d’office, aussi bien devant
le prince ou ses préfets (R12) que devant les gouverneurs (R13), avec
la perte d’autonomie, puis la disparition des tribunaux de jurys qui
constituaient le conservatoire de l’accusatio et de ses règles, avec
l’extension de la majesté et de ses dérogations… Il n’est donc pas exclu
qu’en dépit de sa singularité, soulignée par le témoin oculaire de la scène,
Dion Cassius, et de son isolement dans la documentation, le procès in
absentia de Popilius Pedo Apronianus, reflète un changement profond de
l’exercice de la justice [RIVIÈRE 2002, p. 233-235]. Cette séquence implique
certains des plus hauts personnages de l’État, à commencer par
le principal accusé, Popilius Pedo Apronianus (PIR2 P 842) : ce dernier avait
été consul en 191 et il exerçait, l’année même de la poursuite intentée
contre lui au sénat de Rome, le prestigieux gouvernement de la province
d’Asie où il fut, dès son exécution, remplacé par le procurateur Aelius
Aglaus – selon une procédure de remplacement attestée en Afrique
proconsulaire à peu près à la même époque comme en témoignent
les Actes de Perpétue et Félicité (R18b) –, tandis que son nom disparaissait
des inscriptions conformément au principe de la « condamnation de
la mémoire » (damnatio memoriae) qui avait également touché Pison près
de deux siècles auparavant. Son complice supposé, Baebius Marcellinus,
exerçait la charge d’édile l’année du procès. Quant à l’instigateur de
la dénonciation qui visait ce dernier, Pollenius Sebennus (PIR2 P 540), il fut
dénoncé à son tour par un certain Sabinus. Il s’agit sans doute de P. Catius
Sabinus (PIR C 571) qui exerça deux fois le consulat avant d’être exécuté
sous le règne d’Elagabal (218-222). Sebennus aurait sans doute été
condamné à mort, en raison des exactions commises lors de son
gouvernement de la province du Norique, si son oncle, le consulaire
Pollenius Auspex (PIR2 P 537), qui avait accompli une brillante carrière
depuis le règne de Marc Aurèle, n’était intervenu pour le sauver. La cour
sénatoriale continuait naturellement à cette époque d’être le théâtre de
toutes les intrigues qui parcouraient le cercle des élites et l’entourage de
l’empereur. Les procès de lèse-majesté étaient le plus souvent associés à
la répression de la divination et des astrologues, puisque ces derniers
étaient toujours susceptibles de connaître la date de la mort d’un
empereur et de nourrir les espoirs d’un successeur. Il est probable que cet
épisode compte parmi les exemples contenus dans la généralisation de
l’Histoire Auguste en dépit du tassement de l’énumération et même si
l’instigateur des poursuites désigné initialement, le préfet du prétoire
Plautianus, a été exécuté au commencement précisément de l’année de ce
procès :
Le droit de déporter dans une île n’est pas octroyé aux gouverneurs de
province, quoiqu’il soit octroyé au préfet de la Ville : ceci en effet est
explicitement dit dans la lettre du divin Sévère adressée au préfet de
la Ville Fabius Cilo.
*
* *
Les malfaiteurs qui, à cause des lois et des peines que vous avez
établies, cherchent à se cacher, font le mal, en sachant qu’il est
possible de vous échapper, car vous n’êtes que des hommes, mais
s’ils avaient appris et s’ils étaient convaincus qu’il est impossible
de rien cacher à Dieu, ni action, ni intention, ils se conduiraient
honnêtement de toute manière, ne fût-ce qu’à cause
des châtiments qui menacent, vous en conviendrez vous-mêmes.
Cependant vous paraissez craindre que tout le monde ne pratique
la justice et que vous ne trouviez plus personne à punir ; pareille
attitude conviendrait à des bourreaux, mais nullement à
des princes pleins de bonté. (Justin, Apologie, 1, 12, 3-4 ;
trad. Ch. Munier)
La préfecture de la Ville s’est maintenue dans les années qui ont suivi
la déposition et la relégation, en 476, du jeune Romulus Augustule,
le dernier empereur d’Occident présent à Rome. Sous le règne du roi
ostrogothique Théodoric (493-526), dont la cour était installée à Ravenne,
l’ancienne charge créée au commencement de l’Empire a continué d’être
exercée par des personnages du plus haut rang. Il est certain néanmoins
que ces derniers étaient placés sous l’étroite surveillance de la cour de
Ravenne. De fait, en 511, c’était le comte Arigern, « un des généraux
les plus éminents de Théodoric » qui « se trouvait être le vrai chef de
l’administration municipale à Rome », aux côtés du préfet [STEIN 1949,
p. 124]. Alors que par le passé, le préfet de la Ville était soumis à
la surveillance d’un officier de renseignement, un agens in rebus, qui
occupait le poste de « chef du bureau » (princeps officii), selon un principe
de contrôle de l’appareil judiciaire qui s’était répandu à tous les degrés de
la bureaucratie impériale depuis l’époque tétrarchique [RIVIÈRE 2007],
désormais c’était ouvertement un homme fort de la cour de Ravenne,
un officier de haut rang, qui était préposé à la surveillance de la Ville et de
son préfet en titre. Ce dispositif de contrôle explique en partie certains
aspects de la procédure exposés dans la lettre officielle adressée au préfet
de la Ville Argolicus, rédigée par Cassiodore pour Théodoric, et conservée
dans les Variae (R12g). Deux sénateurs de haut rang, Basilius et
Praetextatus, l’un et l’autre (un doute subsiste quant au second) membres
de la grande famille des Decii, furent accusés de pratiques magiques et
divinatoires. Ces pratiques étaient très répandues dans ces milieux depuis
le IVe siècle, en dépit d’une législation particulièrement sévère (R33) et de
cycles de répression féroce – le jeune Lollianus en fut victime, par
exemple, en 368-371 (R50l). Le préfet de la Ville devait sans doute se
racheter une conduite aux yeux du roi en raison de malversations
accomplies auparavant et c’est bien ce qui pourrait expliquer ici son zèle
répressif et la soumission de ce cas à Théodoric [GIARDINA 2014, p. 344]. Mais
la démarche du préfet, au-delà de toute considération relative à sa
conduite antérieure, s’imposait d’abord pour une raison procédurale. En
er
effet, une telle démarche fait écho à la constitution de Valentinien I de
371 (Code théodosien, 9, 16, 10), permettant au praefectus urbi de renvoyer
la cause devant l’empereur en cas de poursuite capitale contre un prévenu
de rang sénatorial. Le préfet avait engagé son enquête à partir
des dénonciations qu’il avait reçues : celles-ci sont désignées dans cette
lettre comme des accusationes, c’est-à-dire comme des dépositions
régulières faites par un accusateur devant un juge sous « le lien de
l’inscription », alors même qu’il s’agit de pures dénonciations (leurs
auteurs demeurent inconnus) qui ont déclenché la saisie d’office du juge
et amorcé son enquête (examen). Et l’on peut rapprocher l’emploi du terme
d’« accusations » dans ce texte pour désigner ce qui relève à proprement
parler de dénonciations (peut-être anonymes) de la « dispense » de tout
protocole accusatoire accordée par une loi de Constantin (Code théodosien,
9, 16, 1 = Code de Justinien, 9, 18, 3) aux dénonciateurs qui contribueraient à
la répression de l’haruspicine [RIVIÈRE 2002a, p. 125 ; GIARDINA 2014, p. 345] :
« Aussi estimons-nous que l’accusateur (accusator) de ce crime n’est pas
un délateur (delator), mais qu’il mérite plutôt une récompense ».
Le recours au lexique de l’ancienne accusatio pour désigner
les mécanismes de la procédure inquisitoriale est l’une
des caractéristiques de la législation tardive (R17), dont les traces sont
déjà bien tangibles dans les lois et la jurisprudence du Principat [RIVIÈRE
2002a, p. 263-381]. Sur le plan de la procédure encore, le roi Théodoric,
invite le préfet à poursuivre son enquête tout en l’encadrant puisqu’il
l’incite à mettre en place le dispositif du « tribunal des cinq » (iudicium
quinqueuirale) (Commentaire à R11). Cette commission de cinq juges qui
avait été instaurée par Gratien en 376 (Code théodosien, 9, 1, 13) visait à
entourer le préfet d’un consilium, afin de pallier le risque d’une décision
arbitraire. En principe ces cinq juges étaient tirés au sort, mais dans le cas
présent c’est le roi lui-même qui les désigne en choisissant cinq
personnages de très haut rang dont l’un appartient à la même famille,
les Decii, que les deux principaux inculpés. Outre cette désignation
des cinq membres constituant le tribunal autour du préfet, Théodoric
exige également que le jugement mené par la commission soit épaulé par
son général Arigern. Ce dernier mène jusque dans le tribunal son rôle de
surveillance, afin d’éviter, en la circonstance, toute collusion entre
les membres de cette aristocratie romaine à laquelle appartenaient
les prévenus et dont certains membres siégeaient également parmi
les juges [GIARDINA 2014, p. 346-347]. Le crime de magie imputé aux accusés
qui pourraient s’être livrés à des pratiques de nécromancie, avait
nécessairement des ramifications et s’étendait à des complices. L’enquête
devait le révéler. Comme ces pratiques étaient répandues dans
l’aristocratie romaine, y compris parmi les chrétiens (la réflexion du roi
selon laquelle elles ne devraient plus avoir cours « en cette époque
chrétienne » s’applique aux chrétiens eux-mêmes), l’enquête confiée au
préfet de la Ville entouré de son conseil de cinq juges, sous la surveillance
d’Arigern et grâce aux moyens militaires que ce dernier pouvait mettre à
disposition pour mener les arrestations et vaincre les résistances
éventuelles, devait revêtir un caractère d’exemplarité ou de dissuasion.
Cette vocation de la peine, reconnue depuis des siècles par le droit pénal
romain, trouvait ici une application renforcée dans la mesure où
les auteurs de pratiques occultes, à moins d’être dénoncés, restaient
souvent insaissables. Telle était déjà la hantise du pouvoir impérial au
e
IV siècle, comme en témoigne de manière emblématique l’œuvre
*
* *
Une lettre de Pline le Jeune (Lettres, 10, 74) fait également état d’un
rapport qu’il a reçu de la part d’un soldat d’une statio de Nicomédie : ce
stationarius a mené une enquête préparatoire et il a servi d’intermédiaire
entre les autorités de la cité de Nicomédie et le gouverneur. La litttérature
martyrologique atteste, tout particulièrement en Afrique où la répression
e
de l’hérésie donatiste s’inscrit au IV siècle dans la continuité de l’épisode
des persécutions [GUÉDON dans FRANCE-NELLIS-CLÉMENT 2014, p. 298-
301], le rôle des stationarii dans l’arrestation de chrétiens et des enquêtes
préliminaires qu’ils mènent contre eux avant de les déférer au tribunal du
gouverneur [PETRACCIA LUCERNONI 2001, p. 31-32 ; BRÉLAZ 2005, p. 261], selon
les mécanismes de plus en plus répandus aux premiers siècles de l’Empire,
d’une justice saisie d’office [RIVIÈRE 2002, p. 273-305]. Pour éviter
les lenteurs d’une pré-enquête, ou les abus inhérents à la transmission
incertaine d’un premier interrogatoire (le leitmotiv de la législation
e
depuis les Antonins), à la fin du III siècle les empereurs Dioclétien et
Maximien ont invité certains plaignants à s’adresser directement au
gouverneur, plutôt que de recourir d’abord aux soldats détachés,
les stationarii :
La passion de Cyprien
La passion de Marcellus
*
* *
*
* *
*
* *
Les indications relatives aux interrogatoires (quaestiones) énumérées
par Ulpien à l’adresse des gouverneurs constituent un véritable « mode
d’emploi » de la torture judiciaire, essentiellement fondé sur
un assemblage de rescrits impériaux qui s’échelonnent du règne de Trajan
(98-117) jusqu’à celui de Caracalla (211-217). Cette collecte de textes
d’époque antonine et sévérienne est précédée du rappel, en guise
d’ouverture du propos, d’un édit d’Auguste – il s’agit sans doute du même
édit que celui mentionné par Paul (Digeste, 48, 18, 8) dans son
commentaire à la loi sur l’adultère : « les crimes capitaux et atroces ne
peuvent être recherchés et découverts autrement que par la torture
des esclaves » [THOMAS 1986, p. 97, n. 29]. Or la fondation du Principat, au
terme d’un siècle de guerres civiles, et les transformations de la justice
sous le règne du premier empereur constituent précisément une rupture
essentielle dans l’histoire de la procédure criminelle, tout
particulièrement dans le domaine du recours à la torture des esclaves, lors
d’une poursuite capitale intentée contre leurs maîtres. Les membres de
la domesticité étaient évidemment les mieux placés pour devenir
des informateurs essentiels, soit en se transformant en dénonciateurs
pour recevoir la liberté en récompense de leurs révélations [SCHUMACHER
1982 ; RIVIÈRE 2002, p. 314-334], soit en étant exposés à la torture durant
le déroulement de la procédure. Cette menace que faisait peser sur
les classes dirigeantes leur propre domesticité sous les règnes les plus
tyranniques – en l’occurrence celui de Caligula (37-41 ap. J.-C.) – a conduit
Flavius Josèphe (Antiquités Judaïques, 19, 4, 4) à forger le terme de
doulocratie ou de « pouvoir des esclaves ».
C’est en 8 av. J.-C. que, pour la première fois, des prévenus auraient été
contraints de vendre leurs esclaves pour que ces derniers, devenus
étrangers à la familia de leur maître, puissent être légalement torturés,
afin de recueillir des aveux à charge :
Ia. (…) Il s’est avéré qu’un très grand nombre de personnes ont été
condamnées, non seulement dans leurs richesses (fortunae), mais encore
par une mise à mort (nex), que des peines ont parfois suivi une accusation
sans fondement (inanis accusatio), et que dans des affaires de ce genre,
aussi bien ceux qui sont accusés que ceux qui sont appelés au témoignage
(testimonium) ont été affectés par les souffrances les plus lourdes. Par
conséquent, tout en veillant à la sécurité de nos provinciaux, nous avons
prévu des remèdes qui n’écartent pas en toute circonstance l’accusateur
de la poursuite (iudicium). Mais en vérité, quiconque est sûr d’ajouter
des preuves (probationes) à ses allégations, qu’il dispose de la libre faculté
de se présenter devant le juge et qu’il dévoile par des indications (indicia)
évidentes (manifesta) celui qui est poursuivi pour un crime (commissum), de
sorte que, suivant la nature des faits, il soit dûment tiré vengeance
(uindicare) de celui qui a été convaincu (conuictus). Or si <l’accusateur> n’a
absolument pas pu prouver (comprobare) ce qu’il a allégué, il doit savoir
qu’il sera soumis à une sentence particulièrement grave (seuerior
sententia).
Ib. Assurément, si quelqu’un intente à l’encontre d’un autre
une accusation de majesté (maiestatis crimen), puisqu’un reproche
(obiectus) de ce genre ne protège absolument personne, quel que soit
le privilège de son rang, d’une enquête (inquisitio) particulièrement serrée,
qu’il sache qu’il devra lui aussi être soumis aux instruments de torture
(tormenta), s’il ne peut justifier son accusation par d’autres révélations
(indicia) ou preuves (argumenta) flagrantes. En effet, lorsqu’un individu
aussi téméraire est pris sur le fait (deprehendere), il faut qu’on lui arrache
par les instruments de torture, sur le projet (consilium) de qui et à
l’instigation (instinctus) de qui il semble avoir été conduit à l’accusation.
Ainsi vengeance (uindicta) pourra être tirée de tous les complices (conscii)
d’un crime (commissum) aussi grave.
II. Quant aux délateurs (delatores), tout le monde sait que la possibilité
même de se présenter devant le juge leur est interdite, aussi bien par
les règlements de nos parents que, de surcroît, par nos propres sanctions,
étant donné qu’aucune attention ne doit être accordée à des hommes de
ce genre, puisqu’il faut les soumettre à une peine en raison de l’audace
que constitue un tel crime (scelus).
III. En ce qui concerne les esclaves (serui) ou les affranchis (liberti) qui
essayent d’accuser ou de dénoncer (deferre) leurs maîtres ou leurs patrons,
nous avons jugé que la loi suivante, parce qu’elle renforce une disposition
de l’ancien droit, devait être respectée : il va de soi que la manifestation
d’une audace aussi affreuse doit être étouffée sur-le-champ, au
commencement du méfait (admissum) lui-même, par une décision du juge :
qu’aucune attention n’ayant été portée <à ses propos>, <que soit> attaché
à la poutre patibulaire (patibulum), celui qui se sera engagé dans un tel
acte de désespoir, servant d’exemple aux autres, afin qu’à l’avenir il ne se
présente personne d’une semblable audace.
IV. De même, afin que toutes les mesures soient prises pour la sécurité
des innocents, il paraît bon, en outre, de ne pas admettre les libelles
diffamatoires (libelli famosi). Ceux qui sont présentés sur des affiches sans
le nom de leurs auteurs, si quelqu’un en trouve, il doit sur-le-champ
les arracher et les déchirer, ou les détruire par le feu. À l’égard de ces
<libelles>, il faut en outre que le juge observe la disposition suivante : si
par hasard un tel libelle lui est parvenu, qu’il ordonne de le réduire
entièrement par le feu, puisqu’il faut écarter complètement de l’attention
du juge un écrit de ce genre. Que l’enquête (inquisitio) soit poursuivie
contre ceux qui ont eu l’audace de présenter des libelles de ce genre, de
sorte qu’une fois découverts, ils soient soumis aux peines (poenae) que
réclame leur témérité.
V. C’est pourquoi, au sujet de ces différents points, nous avons adressé
ces <documents> écrits à tous, aussi bien à nos préfets qu’en outre aux
gouverneurs, au rationalis et au magister rei priuatae. Le genre de loi et de
norme que contiennent les copies de ces <documents> jointes à un autre
de nos édits est explicité de façon détaillée.
*
* *
Qu’un terme soit mis au plus grand des maux de la vie humaine,
l’exécrable fléau des délateurs (delatorum exsecranda pernicies), que
dès ses premières tentatives il soit étouffé dans sa gorge et que,
amputée jusqu’à la racine, la langue de l’envie soit arrachée, de
sorte que les juges n’admettent ni la calomnie, ni la voix, en
un mot, de celui qui dénonce, mais si un délateur se présente, qu’il
soit soumis à une sentence capitale. (L’empereur Constantin au
peuple, Code théodosien, 10, 10, 2 ; 1er décembre 312 ou 319)
a. La « peine du cachot »
est une détention préventive (Rescrit
d’Antonin le Pieux, cité par Ulpien,
Sur la fonction du proconsul, extrait
du livre 7, fr. 2241 Lenel = Digeste,
48, 3, 3)
Le divin Antonin le Pieux a répondu par un rescrit en grec à une lettre
des habitants d’Antioche qu’il ne doit pas être jeté dans les chaînes, celui
qui est prêt à produire des garants (fideiussores) ; à moins qu’il ne soit
avéré qu’il a commis un crime si grave, qu’il ne doit être confié ni à
des garants, ni à des soldats (milites), mais qu’il doit endurer (sustinere),
avant le supplice, cette peine du cachot (carceris poena) elle-même.
b. De l’arrestation au supplice :
des chrétiens incarcérés à Carthage
durant l’hiver 203 (Passion de Perpétue
et Félicité)
L’ARRESTATION
[1. Prologue : l’éditeur des actes évoque leur publication, en justifiant
la nécessité de nouveaux exemples de foi.]
2, 1. De jeunes (adulescentes) catéchumènes furent arrêtés
(apprehendere) : Revocatus et Félicité, sa compagne d’esclavage,
Saturninus ; et parmi eux se trouvait Vibia Perpetua, de bonne naissance
(honeste nata), d’éducation libérale, mariée en femme honnête. 2. Ayant
un père, une mère, et deux frères, l’un d’eux également catéchumène, et
un fils encore enfant (infans) aux seins. 3. Elle-même était âgée d’environ
vingt-deux ans. C’est elle-même qui fit le récit de l’entier déroulement de
son martyre, comme elle l’a laissé écrit de sa main et selon son sentiment.
INTERPRÉTATION
Les hommes et les femmes, même s’ils sont liés entre eux par
une accusation (crimen) d’un même degré, ne doivent pas cependant être
maintenus <ensemble> sous la garde d’un cachot unique.
g. Protection des pauvres et des détenus
le jour du Seigneur (Les empereurs
Honorius et Théodose Augustes
à Caecilianus, préfet du prétoire, Code
théodosien, 9, 3, 7 ; 25 janvier 409)
Après d’autres dispositions. Que les juges, tous les jours du Seigneur,
examinent et interrogent les prévenus (reos) que l’on aura conduits hors
de leur détention carcérale (custodia carceralis), afin qu’un traitement
humain (humanitas) ne soit pas refusé à ces détenus (clausi) par
des gardiens de cachots (carcerum custodes) corrompus. Qu’ils fassent en
sorte que des denrées alimentaires soient fournies à ceux qui sont dans
le besoin, à raison de deux ou trois mesures par jour, ou à l’appréciation
des responsables des prisons (commentarienses), suivant ce qui a été
décrété. Que par les dépenses de ces derniers, les juges soient utiles à
la nourriture des pauvres qu’il faut conduire au bain sous une garde sûre.
Qu’une amende de vingt livres d’or soit établie à l’encontre des juges et
une du même poids à l’encontre des membres de leurs bureaux (officia) ;
qu’en outre, une amende de trois livres soit appliquée aux ordines, s’ils ont
négligé ces statuts très salutaires. Quant aux prêtres de la religion
chrétienne, ils ne manqueront pas à la charge digne d’éloges d’imposer
cette monition à l’attention du juge qui a été mis en place.
Donnée le huitième jour des calendes de février à Ravenne sous
le consulat d’Honorius Auguste, pour la huitième fois, et de Théodose
Auguste, pour la troisième fois.
INTERPRÉTATION
Que tous les jours du Seigneur (dominica dies) les juges fassent sortir
les prévenus (rei) des cachots (carceres) sous une garde (custodia) sûre, pour
que de la nourriture leur soit offerte par les chrétiens et par les prêtres, et
qu’en ces jours précédemment fixés, ils soient conduits sous garde au
bain, par égard pour la religion. Si certains juges négligeaient d’accomplir
cela, qu’ils soient contraints d’accomplir la peine que la loi elle-même a
établie.
*
* *
Dèce (249-250) invitant aux sacrifices tous les sujets de l’Empire et qui eut
donc pour conséquence la persécution des chrétiens. Elle se poursuit avec
l’édit de persécution de Valérien (257-258) – c’est alors que prend place
l’exécution de Cyprien de Carthage (R13Tc) –, et s’achève, à l’issue de
la « Petite Paix de l’Église » (260-303), avec la « Grande persécution »
initiée par Dioclétien et Maximien en 303 ; dans les années qui ont précédé
cette relance de la persécution d’État, des chrétiens ont pu
occasionnellement être poursuivis, notamment pour manquement à
la discipline militaire, tel le centurion Marcellus de Tanger en 298 (R13Td).
La phase ultime des persécutions a été officiellement close par « l’édit de
Milan » (avril 313) par lequel a été proclamée la liberté de culte, six mois
après la bataille du Pont Milvius, le 28 octobre 312, étape décisive de
la conversion de Constantin au christianisme et de la réunification de
l’empire sous sa seule autorité.
Considérées dans leur ensemble, ces deux époques au cours desquelles
se sont succédées des poursuites sporadiques, puis des persécutions
décrétées par des édits impériaux à l’échelle de l’Empire (l’application de
ces dernières a varié selon le zèle des gouverneurs, l’importance
numérique des communautés de chrétiens, ou leur environnement social),
constituent une séquence d’un intérêt particulier pour l’histoire de
l’exercice de la procédure criminelle, en général, et l’étude des lieux de
détention dans le monde romain en particulier. En effet, cette répression
conduite dans un cadre judiciaire a suscité une large production d’écrits,
ce qu’il est convenu d’appeler les Actes des Martyrs, eux-mêmes répartis en
deux séries qui se recoupent : d’une part les récits (passiones) décrivant
le supplice de chrétiens, mis à mort pour ne pas avoir renié leur fois,
d’autre part les acta eux-mêmes, c’est-à-dire les procès verbaux
des interrogatoires qui se sont déroulés devant les tribunaux et qui ont été
enregistrés par le greffier – ils étaient alors accessibles dans les archives
publiques [KITZLER 2015, p. 2-6]. Un témoin présent à l’audience pouvait
également en avoir pris des notes pendant les comparutions de ses
coreligionnaires. Ces derniers étaient généralement détenus dans
un cachot depuis leur arrestation et durant l’intervalle des interrogatoires
(sous la torture) qui avaient précédé la sentence, puis dans l’attente de
leur exécution.
Les Actes des Martyrs ont été recueillis et diffusés à des fins
liturgiques pour l’édification des fidèles. En dépit des altérations et
des ajouts dont ils ont fait l’objet, certains constituent donc
des documents de première main sur le fonctionnement de la détention et
les mécanismes de la procédure criminelle [LANATA 1973]. D’autres
évidemment ont fait l’objet d’une réécriture plus ou moins profonde,
tandis que bien des récits rédigés à la fin de l’Antiquité et dès le début de
l’époque médiévale sont des « légendes » dont il est impossible, quand
elles ne constituent pas de pures inventions, de saisir le noyau initial.
Depuis des siècles une exégèse particulièrement nourrie a été consacrée à
l’ensemble de ce corpus martyrologique : affranchie de considérations
hagiographiques ou apologétiques, elle a permis d’identifier
les documents ou les fragments authentiques.
Après l’étape de l’arrestation et de la première comparution
des chrétiens devant le tribunal, deux autres moments sont privilégiés. Ils
focalisent l’attention sur deux lieux de l’exercice de la justice. La salle du
tribunal est celle où se déroule l’interrogatoire sous la torture : « les
athlètes du Christ » (athletae Christi) – cette expression répandue dans
les Actes des martyrs est apparue dans les Épîtres de Paul [KITZLER 2015,
p. 1] – confessent leur foi, refusent de sacrifier pour les dieux ou pour
le salut de l’empereur, résistent à l’épreuve de la torture et aux injonctions
du juge. Aux yeux des chrétiens, ce dernier sort défait de la joute, même si
la résistance du « confesseur » est ici assimilée à un « aveu » (confessio)
devant le tribunal, sanctionné par une sentence de mort qui viendrait
punir un crime – un paradoxe largement souligné par Tertullien à la fin du
e
II siècle. Un autre lieu souvent mis en avant est celui de l’exécution,
surtout lorsque les victimes sont livrées « au bêtes » dans l’amphithéâtre
et que leur incroyable souffrance constitue l’ultime « témoignage » de leur
foi.
Entre ces trois moments (arrestation et première comparution,
interrogatoires successifs, application de la sentence), les prévenus sont
enfermés dans un cachot. Ce lieu de détention occupe alors une place
centrale de trois points de vue. Tout d’abord, sur le plan procédural,
la détention préventive (custodia) apparaît dans le monde romain non
seulement comme un moyen d’assurer la comparution des prévenus, mais
également comme un mécanisme de contrainte visant la démonstration
de la preuve et l’aveu des prévenus – l’apostasie, donc, dans le cas
des chrétiens. La traversée de l’espace urbain entre le cachot (le plus
souvent situé près du forum) et la salle du tribunal, pour
les comparutions, mais également les transferts arbitraires entre les lieux
ouverts et les pièces les plus retirées, dans les intervalles où règne
l’arbitraire des geôliers, constituent à l’évidence une autre forme de
torture.
D’un second point de vue (il découle du précédent et constitue son
versant religieux), la détention occupe une place de premier plan dans
la mise à l’épreuve des fidèles. En raison de l’effroi provoqué par les lieux,
des conditions épouvantables d’enfermement, de la violence des gardiens,
le cachot devient « l’antre du Diable » où certains, les plus faibles, abjurent
la foi [RIVIÈRE 2004, p. 176-178 et 196-200]. Pour les autres, au contraire, si
l’incarcération n’est pas encore le martyre (il n’adviendra qu’au moment
de l’exécution), c’est une expérience qui accorde déjà le chemin de
la sainteté à ceux qui résistent. Par conséquent, et ce troisième point de
vue est essentiel, au regard de la logique même de la persécution, mais
également des conduites sociales qu’elle engendre, le cachot devient
le point de fixation et d’attraction des communautés chrétiennes qui
entourent les prisonniers, mais également des païens curieux, hostiles ou
admiratifs, comme en témoignent notamment les Actes de Pionos de Smyrne
(12, 1) : « Cependant, en prison aussi beaucoup de païens venaient pour
les persuader et, en entendant leurs réponses, ils étaient dans
l’admiration » [BOWERSOCK 2002, p. 74 ; ROBERT 1994]. Selon une tradition
ancienne, bien antérieure au christianisme, les proches des détenus
cherchent à leur venir en aide, en apportant de la nourriture ou en
corrompant les gardiens pour obtenir un meilleur traitement
des membres de leur famille [KRAUSE 1996, p. 288-291]. Cette fois ce sont
les « frères » et les « sœurs » des détenus à l’intérieur des groupes
chrétiens qui leur viennent en aide – le lien religieux prend alors la place
des liens familiaux, ou les concurrence, lorsque des membres de la famille
implorent les leurs d’abjurer, comme c’est le cas par exemple du père de
Perpétue. Mais si les coreligionnaires viennent cette fois en aide aux
prisonniers, ce n’est pas seulement pour obéir à ce devoir traditionnel,
c’est aussi que les circonstances propres au chemin du martyre octroient à
ceux qui s’y élèvent un charisme tel que leur côtoiement devient un but
recherché. Dès lors, une question surgit. Elle a déjà été posée, elle
mériterait encore assurément d’être approfondie : pourquoi le cachot
n’est-il pas devenu un piège qui se serait refermé sur les coreligionnaires
et les clercs (des diacres en particulier) venus en aide aux détenus ?
N’étaient-ils pas eux-mêmes des chrétiens qui méritaient, aux yeux de
l’autorité judiciaire, d’être interrogés eux aussi et soumis aux
sacrifices selon les exigences de la répression ? Durant l’instruction on
trouve à l’occasion des juges qui interrogent les prévenus sur les lieux de
culte, ou sur les noms d’autres fidèles, afin d’étendre l’enquête comme
c’est le cas au cours de la poursuite de Justin devant le préfet de la Ville
(R12a), en 165, ou du premier interrogatoire de Cyprien devant
le gouverneur à Carthage en 257 (R13c). Ces juges se sentaient donc
investis de la mission de débusquer tous les adeptes de la foi dans
une volonté d’éradication qui pourrait alors s’apparenter aux rafles de
l’époque contemporaine en termes d’opérations systématiques de
« nettoyage ». Et pourtant, les choses en allaient différemment dans
les sociétés anciennes pour de nombreuses raisons sans doute, à
commencer précisément par l’absence de moyens de « police » au sens
moderne du terme [NIPPEL 1983 ; NIPPEL 1995]. Certes, dans cette société de
« face à face » [VEYNE 1991], le recours aux dénonciations rendait, dans
un contexte de persécution, l’identification des prévenus assez aisée.
Le gouverneur de Bithynie, Pline le Jeune, comme il le reconnaît lui-même
dans sa célèbre lettre adressée à l’empereur Trajan (98-117) (R13a1), s’est
vite trouvé débordé en raison tout précisément de la prise en compte de
« pamphlets diffamatoires » (libelli famosi) anonymes. L’empereur lui
rappelle dans sa réponse (R13a2) qu’ils ne doivent pas être pris en compte,
car l’anonymat de la dénonciation déroge aux règles légales du
déroulement de la procédure. C’est dans cette réponse que le même
empereur invite à ne pas rechercher systématiquement les chrétiens
[RIVIÈRE 2004c, p. 175-176]. Et l’on pourrait penser, pour le dire en peu de
mots, que l’effort de l’autorité judiciaire – surtout antérieurement à
la période des édits proclamés à l’échelle de l’empire –, a consisté à
réprimer les comportements les plus déviants au regard des normes
attendues. Il n’était donc pas nécessaire de rechercher l’élimination de
tous les chrétiens, si seulement les plus « radicaux » d’entre eux, c’est-à-
dire ceux qui recherchaient ostensiblement le martyre et avaient refusé de
sacrifier devant la cour, étaient mis à mort. La recherche est sans doute
devenue plus systématique à partir du règne de Dèce (251-253) si l’on
songe que des « certificats de sacrifice » – certaines de ces pièces ont été
retrouvées sur des papyrus – avaient été exigés pour garantir leur
tranquillité à ceux qui avaient sacrifié [LANE FOX 1997, p. 471-475]. Toujours
est-il que les pouvoirs publics romains (mais les situations ont pu varier
d’une province à l’autre, selon le zèle de l’autorité, et naturellement selon
les différentes séquences des persécutions) n’ont pas procédé à
une recherche systématique dans les cités et les campagnes
environnantes. Au lendemain de l’épisode des martyrs de Lyon
(Lugdunum) et de Vienne en 177, après les mises à mort qui ont eu lieu
dans l’amphithéâtre, des soldats surveillent les corps des victimes pour
empêcher leur inhumation, mais ils ne se lancent pas à la recherche
des chrétiens qui s’en approchent pour tenter de procéder à
l’accomplissement de rites funéraires. Et c’est ainsi que les cachots ont pu
devenir, dans le courant du IIe siècle et jusque dans les premières années
du IVe siècle, des lieux à la fois de contrainte extrême et d’accessibilité ou
d’attraction préfigurant la « porosité » reconnue des prisons à l’époque
moderne. Une même porosité qui conduisait les familles des victimes,
comme l’atteste par exemple Les martyrs de Palestine d’Eusèbe de Césarée, à
venir camper à proximité des mines où étaient condamnés les chrétiens
[RIVIÈRE 2004c, p. 218-224].
C1. « PLÛT AU CIEL QUE MON FRÈRE FÛT ENCORE VIVANT ! » (TITE-LIVE,
e e
ABRÉGÉS, 19, 8-9 ; III OU IV SIÈCLES AP. J.-C. D’APRÈS L’ŒUVRE
DE TITE-LIVE ; ÉPOQUE AUGUSTÉENNE)
Il est vrai qu’on trouve partout dans le monde des exemples infinis de
piété filiale (pietas), mais il en est un à Rome, auquel il est impossible de
comparer tous les autres. Une femme de condition humble (humilis), née
dans la plèbe et <dont le nom> par conséquent <est> demeuré obscur
(ignobilis), venait d’accoucher, alors même que sa mère était enfermée
dans le cachot, pour y subir le supplice (supplicii causa). Alors qu’elle [la
fille] avait obtenu un droit de visite (aditus), et qu’elle était toujours
fouillée auparavant par le gardien (ianitor), afin qu’elle n’apporte aucune
nourriture, elle fut prise sur le fait (deprehendere), alors qu’elle était en
train d’alimenter cette <mère> de ses seins. En raison d’un tel prodige
(miraculum), la vie sauve (salus) de la mère fut accordée à la piété filiale,
l’une et l’autre reçurent à perpétuité un approvisonnement en
subsistances. L’endroit en question fut même consacré à la déesse, sous
le consulat de C. Quinctius et de M. Acilius, par la construction d’un
temple de la Piété (Aedes Pietatis), au lieu <précisément> où se trouvait ce
cachot, et où s’élève aujourd’hui le théâtre de Marcellus (Theatrum
Marcelli).
s. Extraits de jurisprudence
T1. UNE FEMME NE PEUT ENGAGER ELLE-MÊME UNE POURSUITE POUR FAUX
EN FAVEUR DE SON FILS, PUISQUE CE DERNIER A DES TUTEURS ET CURATEURS
(SÉVÈRE ALEXANDRE À MARCELLINA, CODE DE JUSTINIEN,
er
9, 1, 5 ; 1 OCTOBRE 222)
En vertu d’un sénatus-consulte, il n’est pas permis à une femme
d’inculper un prévenu (reum facere) selon l’accusation (crimen) de la loi
Cornelia <sur les faux>, à moins que l’affaire ne la concerne directement.
Par conséquent, puisque tes fils ont des tuteurs et curateurs, ces derniers
doivent eux-mêmes délibérer pour savoir s’ils doivent intenter
une accusation (accusare) selon laquelle les pièces (instrumenta) à partir
desquelles tu dis que l’adversaire de tes fils a maintenu son droit sont
fausses (falsa).
Affichée aux calendes d’octobre sous le consulat d’Alexandre Auguste.
T3. UNE FEMME DOIT S’EN REMETTRE À LA JUSTICE DES POUVOIRS PUBLICS
ET NON CONTRACTER UN ARRANGEMENT POUR OBTENIR JUSTICE (DIOCLÉTIEN
ET MAXIMIEN À URSA, CODE DE JUSTINIEN, 9, 2, 10 ; 30 OCTOBRE 290)
La loi Iulia sur la pudicité (pudicitia) [i.e. la loi Iulia sur les adultères]
interdit que soient inculpés comme prévenus pour adultère dans la même
cause l’homme et la femme : mais il est permis que l’un et l’autre soient
poursuivis (peragere) successivement.
Affiché aux ides de janvier sous le consulat de Iulianus et Crispinus.
T6. UNE FEMME QUI IGNORAIT QUE CELUI QU’ELLE ÉPOUSAIT ÉTAIT DÉJÀ
MARIÉ EST DANS SON DROIT, TANDIS QUE L’HOMME EN QUESTION PEUT ÊTRE
POURSUIVI POUR « SOUILLURE ». ELLE NE PEUT PAS POUR AUTANT
REVENDIQUER LES BIENS QUI LUI AVAIENT ÉTÉ PROMIS PAR CE DERNIER ALORS
QU’ELLE ÉTAIT FIANCÉE (LES MÊMESAUGUSTES, VALÉRIEN ET GALLIEN,
ET LE CÉSAR VALÉRIEN LE JEUNE À THEODORA, CODE DE JUSTINIEN,
9, 9, 18 ; 15 MAI 258)
Pr. Il ne fait aucun doute que l’infamie (infamia) s’attache à celui qui a
deux épouses en même temps. Dans une affaire de ce genre on n’invoque
pas tant l’effet du droit, puisque nos concitoyens sont empêchés de
contracter plusieurs mariages, mais le projet conduit par l’intention
(animus). 1. Et pourtant, qu’une accusation (crimen) de souillure sexuelle
(stuprum) soit portée par un accusateur reconnu légalement (accusator
legitimus) selon les règles procédurales (sollemniter) contre celui qui, ayant
feint le célibat, alors qu’il avait laissé une autre mère de famille (mater
familias) dans une autre province, t’a attirée (sollecitare) à des noces –
quant à toi tu restes à l’écart d’une telle accusation, puisque tu croyais
être son épouse (uxor). 2. Pour ce qui concerne tous les biens dont tu
déplores qu’ils t’ont été enlevés par celui qui a recouru à la simulation du
mariage, il va de soi que tu obtiendras du gouverneur (rector) de
la province qu’ils te soient restitués en totalité et dans les plus brefs délais
de recouvrement. Car les choses qu’il a promis qu’il te donnerait en tant
que fiancée, de quelle façon peux-tu les revendiquer avec un effet
quelconque comme si tu étais fiancée ?
Reçu aux ides de mai à Antioche, sous le consulat de Tuscus et Bassus.
Titre 12. De la violence publique (De ui publica).
On considère que ceux qui prennent en gage (pignus) les biens d’une
épouse en raison d’une dette de l’homme ou d’une charge civile, font
violence (uis).
Donné aux calendes de juillet à Rome sous le consulat d’Antonin
<Caracalla> Auguste, pour la deuxième fois, et de Géta, pour la deuxième
fois.
Titre 20. <En commentaire> à la loi Fabia (Ad legem Fabiam).
T13. UNE FEMME INTENTE UNE ACCUSATION POUR FAUX SUR UN DOCUMENT
QU’ELLE AVAIT SIGNÉ. MAIS LES FEMMES N’ONT PAS « LA CAPACITÉ
D’ACCUSER » POUR FAUX EN FAVEUR D’UN TIERS (DIOCLÉTIEN ET MAXIMIEN
ET LES CÉSARS À COSMIA, CODE DE JUSTINIEN, 9, 22, 19 ; 8 MARS 294)
T14. UNE FEMME EMPÊCHÉE D’INTENTER UNE ACTION POUR VOL D’HÉRITAGE
(LES EMPEREURS <SEPTIME> SÉVÈRE ET ANTONIN <CARACALLA>
À EUPHRATA, CODE DE JUSTINIEN, 9, 32, 1 ; 20 AVRIL 205)
T18. POURSUITE CONTRE CEUX QUI ONT DÉCLARÉ QUE DES ENFANTS
DE CONDITION LIBRE ÉTAIENT DES ESCLAVES (LES EMPEREURS DIOCLÉTIEN
ET MAXIMIEN AUGUSTES À NONNA, CODE DE JUSTINIEN,
9, 35, 9 ; 26 NOVEMBRE 294)
Il ne fait aucun doute que ceux qui ont dit que des enfants étaient
des esclaves dans l’intention de porter sur eux l’infamie (infamare),
peuvent être convoqués pour atteintes <à la personne > (iniuriae).
Écrit le six des calendes de décembre à Nicomédie, sous le consulat
des Césars.
Titre 41. Au sujet des enquêtes <sous la torture> (De quaestionibus).
T22. UNE FEMME QUI INTENTE UNE POURSUITE ET QUI SE DÉSISTE TOMBE
SOUS LE COUP DE LA RÉGLEMENTATION ENCADRANT LE DROIT D’ACCUSER,
ICI LE GRIEF DE TERGIUERSATIO (LES EMPEREURS DIOCLÉTIEN ET MAXIMIEN
AUGUSTES ET LES CÉSARS À MATRONA, CODE DE JUSTINIEN,
9, 45, 5 ; 3 AVRIL 294)
Si une femme poursuit (exsequi) l’atteinte (iniuria) <commise> envers
elle-même ou envers ses proches, et qu’elle déclare que par un pacte
(pactum) elle s’en est désistée, contre l’interdiction qui en est faite, il est
de droit certain qu’elle est tombée sous le coup de la peine du sénatus-
consulte Turpilien.
Écrit le six des nones d’avril, à Sirmium, sous le consulat des Césars.
Titre 46. Au sujet des calomniateurs (De calumniatoribus).
T23. UNE MÈRE QUI VEUT VENGER LA MORT DE SON FILS NE S’EXPOSE
PAS À LA RÉGLEMENTATION SUR LE DROIT D’ACCUSER, ICI LE GRIEF
DE CALOMNIE (L’EMPEREUR <SÉVÈRE> ALEXANDRE AUGUSTE À APOLLONIA,
CODE DE JUSTINIEN, 9, 46, 2 ; 26 JUIN 224)
Pr. Une mère compte parmi les personnes qui peuvent venger
(uindicari) le meurtre (nex) de leur fils sans la crainte d’encourir ensuite
une poursuite pour fausse accusation (calumnia). Ce bienfait du sénatus-
consulte a été observé dans d’autres jugements publics. 1. Mais l’héritier
étranger à la famille (extraneus) qui lance une poursuite à raison du
soupçon que le défunt a eu la précaution d’avoir au sujet de sa mort, a été
exclu à ce titre d’une poursuite pour fausse accusation (calumnia), puisqu’il
y a une grande différence entre une accusation volontaire (accusatio
uoluntaria) et la nécessité qu’impose le devoir de l’héritier.
Affiché le six des calendes de juillet sous le consulat de Iulianus et
Crispinus.
T25. UNE MÈRE PEUT INTENTER UNE ACTION CONTRE LE TUTEUR RÉTABLI
DANS SA CONDITION PAR UNE INDULGENCE, SEULEMENT S’IL A ÉGALEMENT
RÉCUPÉRÉ LES BIENS QU’IL POSSÉDAIT ANTÉRIEUREMENT À LA CONDAMNATION
(L’EMPEREUR <SÉVÈRE> ALEXANDRE AUGUSTE À VALENTINA, CODE
DE JUSTINIEN 9, 51, 4 ; DATE NON PRÉCISÉE)
Le tuteur de tes fils, desquels tu dis avoir reçu la possession des biens,
ayant été condamné à la mine, et étant revenu (regressus) par la suite en
vertu d’une indulgence générale (indulgentia generalis), même s’il est
devenu plus riche, n’est pas tenu envers toi de l’action de la tutelle qu’il a
exercée. À moins que par la remise gracieuse (gratia) qui a été faite de
la sentence, il n’ait retrouvé (recuperare) spécialement son état (status)
antérieur, avec tous ses biens (bona).
*
* *
autres crimes [MANTOVANI 1990 ; MANTOVANI 2009]. L’affaire de 331 av. J.-
C. constitue donc un « commencement », en raison de l’identification du
crime, plutôt qu’au regard des rouages procéduraux. Elle est également
fondatrice en ce sens que cette page de Tite-Live, où se mêlent
l’inquiétude suscitée par un prodige (une épidémie en particulier) et
le soupçon de l’accomplissement d’un crime collectif accompli dans
l’ombre, commande l’écriture des épisodes postérieurs qui associent
également les deux motifs [PAILLER 1987, p. 111-123]. Un autre fil directeur
unit ces récits d’un point de vue prosopographique : chacune de ces
séquences implique en effet un membre de la gens des Postumii [PAILLER 1987,
p. 126], ce qui pourrait permettre d’identifier au travers de cette
continuité gentilice l’une des sources de Tite-Live. L’annalistique puisait
en effet largement dans les traditions historiographiques constituées au
sein des familles les plus importantes de la cité.
Si l’épisode de 331 av. J.-C. constitue à la fois un commencement et
un archétype, il demeure à bien des égards énigmatique, en raison même
des contradictions inhérentes à la documentation consultée par Tite-Live.
Les allusions brèves des sources postérieures dépendent de son récit, qu’il
s’agisse de Valère Maxime, d’Augustin, ou encore d’Orose (Histoires contre
les païens, 10, 1-3) qui évalue quant à lui à 370 le nombre des matrones
condamnées en ajoutant aux premières arrestations celles des complices
(mais d’où vient une statistique aussi précise ?). Certains auteurs, écrit-il,
ont rapporté l’épisode de l’épidémie qui a touché Rome cette année-là
comme le résultat de « l’inclémence de l’atmosphère », d’autres y ont
reconnu un crime. En dépit de ses réticences à l’admettre (une hésitation
délibérée de l’auteur, largement destinée à maintenir le suspense de
la lecture), Tite-Live choisit de développer la seconde tradition.
La dénonciation du crime par une servante préfigure assurément
des scénarios voisins, à commencer par l’épisode des bacchanales (R8), en
186 av. J.-C., ou encore la conjuration de Catilina (R9g) de 63 ap. J.-C. Plutôt
qu’un seul motif littéraire, on y reconnaîtra l’un des leviers de la justice
criminelle à Rome, dès l’époque républicaine, à savoir la déposition
des esclaves [SCHUMACHER 1982]. Explicitement encouragée par la législation
impériale, elle a pu conduire, en raison de la circulation des serviteurs au
plus près de l’intimité des maîtres et des affaires de leur maison, à
un véritable « pouvoir des esclaves » (doulokratia) (Commentaire à R16).
Que des femmes soient souvent à l’origine de ces dénonciations est aussi
révélateur : elles apparaissent alors, aux marges du pouvoir politique et
judiciaire, comme les régulatrices d’un équilibre d’une cité commandée
par un corps civique et des magistrats exclusivement masculins.
C’est d’abord à un édile curule (un magistrat souvent impliqué, on va
le voir, dans des procès contre des femmes) que la dénonciatrice s’est
adressée. L’édile, en raison sans doute de la gravité des faits en a référé
aux consuls, et ces derniers au sénat, pour en délibérer. La suite du récit
constitue l’élément le plus discuté et le plus énigmatique : prises en
flagrant délit, une vingtaine de matrones furent amenées sur le forum où
elles acceptèrent d’absorber les drogues, comme on leur intimait de
le faire, et moururent. S’agissait-il d’une « ordalie par le poison » ?
L’hypothèse en a depuis longtemps été avancée [REINACH 1908, dans
la continuité des travaux de GLOTZ 1904]. Elle éclaire également le rite de
mise à mort du parricide et du monstrum (R35). Cependant,
la démonstration d’une telle interprétation passe par un grand nombre de
présupposés constituant à chaque fois un effort pour combler une lacune
ou une incohérence du texte de Tite-Live et elle ouvre sur un point de
discussion, nourri de comparatisme. On ne s’y arrêtera pas ici. Un trait
essentiel et général de ce récit mérite en revanche d’être souligné : quand
les faits se situent aux confins du crime – une grande part de mystère
subsiste, il ne peut être entièrement établi –, la procédure elle-même
relève tout à la fois de la justice criminelle et de l’accomplissement de
rites religieux. L’engagement de l’enquête (quaerere) a bien été suivi d’une
poursuite : dénonciation, flagrant délit, arrestation (comprehendere) et
condamnation de complices.
Et pourtant, l’accomplissement du meurtre lui-même, quand bien
même les matrones auraient confectionné des poisons, ne relève pas de
manière assurée d’une intention criminelle. Soulignons la phrase
essentielle, car elle exprime le résultat d’une délibération : « Cette affaire
de prodige (prodigium) fut considérée comme le résultat d’esprits possédés
(capti) plutôt que souillés par un crime (conscelerati) ». Cette délibération
fut suivie d’un rite d’expiation, dont l’interprétation sera ramenée ici à
quelques caractères essentiels dans la mesure où ils dessinent de nouveau
cet espace de confins entre la répression criminelle et le domaine du
religieux et de la souillure. Un dictateur fut en effet désigné pour
accomplir « le plantage d’un clou » – un rite expiatoire attesté dans
d’autres sociétés et visant à fixer le mal (Pline l’Ancien, 28, 63), qu’il faut
distinguer, en dépit de la confusion opérée par Tite-Live (7, 3) lui-même,
du plantage du « clou annuel » (clauis annalis) par le praetor maximus pour
le décompte des années (une autre pratique). Deux autres désignations
d’un « dictateur chargé de planter un clou » (dictator claui figendi causa)
sont attestées de manière indiscutable, à la fois chez Tite-Live et dans
les Fastes capitolins [KUNKEL 1995, p. 695] : L. Manlius A. f. A. n. Capitolinus
Imperiosus (363 av. J.-C.) ; Cn. Fulvius Maximus Centumalus (263 av. J.-C.).
Cette courte liste, établie sur des critères stricts, ne reflète assurément pas
la totalité des désignations de dictatores claui figendi causa qui se sont
produits au cours de l’histoire républicaine. Le cas le plus ancien, celui de
363 av. J.-C. est introduit dans le récit de Tite-Live (7, 3) par
une observation qui ne saurait constituer un simple artifice littéraire :
« les vieillards, recueillant leurs souvenirs, rappelèrent, dit-on,
qu’autrefois un dictateur, en enfonçant le clou, avait calmé la peste ».
Surtout, un autre cas – en dépit de la discussion lexicale à laquelle il
s’offre – est explicitement indiqué par Tite-Live en 313 av. J.-C. :
C. Poetelius Libo Visolus avait été nommé dictateur par les deux consuls
de l’année pour poursuivre les opérations militaires contre les Samnites
(9, 28, 2) – conformément à un scénario récurrent durant les guerres
samnites, les consuls n’ont aucunement abandonné leur charge pour
autant. Est-ce lui qui aurait pris la cité de Nola ou le consul C. Iunius lui-
même ? Les auteurs qui avancent cette seconde hypothèse, écrit Tite-Live
(9, 28, 6), affirment alors que le dictateur avait été désigné pour une autre
mission : « Ceux qui attribuent au consul l’honneur de la prise de Nola
ajoutent qu’il se rendit aussi maître d’Atina et de Calatia. Selon eux,
Poetelius fut nommé dictateur, à l’occasion d’une peste qui se manifesta,
pour ficher le clou ». Dans la mesure où les Fastes désignent la dictature de
Poetilius comme une dictature rei gerundae causa, c’est-à-dire chargée de
conduire les affaires militaires, et non claui figendi causa, ce cas a parfois
été rejeté [KUNKEL 1995, p. 695], en arguant que Poetilius aurait été désigné
comme dictator rei gerundae causa, et qu’après la pestilentia il lui aurait
incombé de « planter le clou » sans pour autant qu’on nomme un autre
dictateur afin d’accomplir exclusivement cette mission – la mission
confiée à un dictateur n’avait pas un caractère contraignant [NICOSIA 1987 ;
contra JEHNE 1989]. L’exemple de 363 av. J.-C. montre inversement qu’un
dictateur désigné pour planter le clou pouvait procéder à une levée pour
les opérations militaires, en tant que détenteur de l’imperium, même si
la brutalité avec laquelle il accomplit cette mission le força à abdiquer.
Revenons pour conclure sur ce point à l’affaire des poisons de
l’année 331 av. J.-C. Tite-Live fournit un renseignement précieux en
indiquant que les cas précédents de dictateurs chargés de planter le clou
se produisirent au cours des sécessions de la plèbe. Il n’y a aucunement
lieu, en effet, de rejeter ce témoignage sous prétexte que dans
la documentation parvenue jusqu’à nous l’accomplissement du rite n’est
pas explicitement attesté à l’occasion des sécessions [contra PAILLER 1987,
p. 114], alors qu’on sait que des dictateurs furent désignés en ces
circonstances. Autant que l’épidémie elle-même, la conduite des matrones
– assimilée à une dissidence ou à une perturbation de l’ordre de la cité –
aurait justifié l’accomplissement du rite. Encore une fois, à l’instar de ce
qui a pu être observé ailleurs et en dépit des affirmations de nos sources
mêmes – elles ont subi la déformation des épisodes syllanien et césarien –,
ce n’est aucunement en raison de « pouvoirs exceptionnels » qui
l’affranchissent des règles normales de l’exercice de la justice criminelle
ou pour permettre l’accomplissement d’une force illimitée – comme on
le croit souvent au sujet des sécessions de la plèbe – qu’un dictateur a été
désigné [RIVIÈRE 2019a]. Quant à la répression des empoisonnements, elle
fut encore mêlée à un contexte d’épidémie et de prodiges en 180 av. J.-C.,
avec l’épisode de Quarta Hostilia (R19f). En 154-151 av. J.-C., deux femmes
de la noblesse, empoisonneuses de leur mari, furent d’abord poursuivies
par un magistrat, auquel elles durent fournir des répondants (R19g).
Quant à l’exécution elle-même, une fois les faits établis (ou, selon Valère
Maxime, pour anticiper la sentence inéluctable du magistrat), elle fut
décidée et accomplie dans le cadre domestique, à l’instar de ce qui s’était
produit trois décennies auparavant lors de la répression des bacchanales
(R8). Au siècle suivant, l’empoisonnement fut définitivement qualifié, qu’il
s’agisse d’hommes ou de femmes, comme un crime public réprimé par
un tribunal permanent à l’initiative de Sylla (R20).
Parce qu’il [le peuple] l’avait absous (absoluere), alors qu’il avait été
assigné à comparaître (die dicta) par les édiles sous l’inculpation
(crimen) d’avoir « souillé » (stuprare) une mère de famille (mater
familias). (Tite-Live, 8, 22, 2-4)
Accusées devant les comices, au moins par des édiles, les femmes
pouvaient-elles devenir les instigatrices d’une procédure comitiale en
sollicitant le recours des tribuns (appellatio), en faisant directement appel
(prouocatio), ou encore, ont-elles été témoins devant le peuple ?
Le principe selon lequel les femmes auraient, elles aussi, bénéficié de la loi
Valeria sur la prouocatio (R3) a autrefois été soutenu [STRACHAN-DAVIDSON
1912, p. 142 et 226]. L’exemple de Manilia (R19h), la courtisane qui avait
repoussé à coups de pierre l’édile Hostilius, lequel, au retour d’un banquet,
avait voulu pénétrer chez elle, montre qu’une femme, y compris
une courtisane exerçant une profession infamante, pouvait « faire appel »
– le verbe prouocare employé par Aulu-Gelle, ne doit-il pas être plutôt
remplacé par appellare ? – aux tribuns pour éviter une poursuite. Manilia
avait en effet obtenu leur veto (intercessio) alors que l’édile qu’elle avait
blessé d’un coup de pierre pour repousser ses assauts voulait intenter
une poursuite contre elle devant les comices. La solution avancée par
Th. Mommsen pour expliquer qu’une femme, normalement exclue de
la procédure comitiale, puisse recourir au veto tribunicien est
embarrassée : « Ce droit appartient à tout citoyen romain mâle. La femme
romaine en est privée d’après l’ancien droit ; elle en jouit plus tard, du
moins dans les actions d’amende » [cf. MOMMSEN 1984, III, 130 ; IV, 186 ; VI,
1, 403]. Ou encore : « ce droit compète à tout citoyen, même, semble-t-il,
s’il n’a pas le droit de vote » [MOMMSEN 1907, II, p. 161].
La lex Oppia est l’une des lois somptuaires [BONNEFOND-COUDRY 2004] qui
avait été votée au début de la seconde guerre punique, en 215 av. J.-C.,
pour limiter les dépenses de parure des femmes. La paix et la prospérité
étant revenues, la cité fut divisée entre partisans et adversaires de
l’abrogation de la loi. Les matrones elles-mêmes manifestèrent : ni
l’exercice d’une autorité (auctoritas) quelconque, ni la retenue qu’exige
la pudeur (uerecundia), ni le commandement des maris (imperium uirorum)
ne pouvaient « les contenir au seuil de leur maison » (limine contineri),
« elles assiégeaient les rues de la ville et l’accès au forum (aditus in forum) »
(Tite-Live 34, 1, 5). Venues depuis de petites cités voisines, elles osaient
même s’adresser directement aux magistrats de Rome :
J’avais du reste été lié avec Helvidius par l’amitié… avec Arria et
Fannia également dont l’une était la belle-mère (nouerca)
d’Helvidius, et l’autre la mère de sa belle-mère. Mais j’étais incité à
agir de la sorte moins en raison d’obligations de droit privé (iura
priuata) qu’en raison du droit religieux public (fas publicum), de
l’atteinte à la dignité constituée par le crime (indignitas facti), de
la considération de l’exemple (ratio exempli). (Pline le Jeune, Lettres,
9, 13, 3)
LES CRIMES
Quinze titres extraits de La confrontation
des lois mosaïques et romaines ou Loi de Dieu
que le Seigneur a enseignée à Moïse
20
*
* *
Mais sans doute penses-tu qu’il existe une différence entre celui
qui tue un homme (hominem occidere) et celui qui s’est trouvé <en
possession> d’une arme (cum telo esse), dans l’intention de tuer
un homme (occidendi hominis causa). (Cicéron, Pour Rabirius, 19)
Alors que quelqu’un avait été à l’origine d’une mort provoquée par
un dérèglement de conduite (lasciuia), la décision du proconsul de
Bétique Ignatius Taurinus de le reléguer pour cinq ans a été
approuvée par le divin Hadrien. (Ulpien, Sur la fonction du proconsul,
extrait du livre 7 = Digeste, 48, 8, 4, 1)
1, 1. Moïse dit :
Si deux hommes se sont battus (contendere) et que l’un a frappé
(percutere) l’autre avec une pierre ou avec le poing, et que ce dernier ne
meurt pas mais reste alité ; 2. si, après s’être levé, l’homme en question se
promène à l’extérieur muni d’une canne, celui qui l’a frappé ne sera pas
considéré comme ayant commis un crime (crimen), s’il lui verse
un dédommagement en raison de l’arrêt de son activité, et s’il verse au
médecin le montant des frais de soins.
2, 1. Ulpien, au livre des Règles sous le titre « au sujet des atteintes <à
la personne> » :
Si elle n’est pas aggravée (atrox), c’est-à-dire si elle n’est pas lourde
(grauis), une atteinte est évaluée sans l’arbitrage d’un juge. C’est au
préteur généralement qu’il revient d’évaluer si l’atteinte est aggravée en
l’inférant de l’acte qui a été perpétré, par exemple si quelqu’un a été
frappé (uerberare) ou blessé (uulnerare). Et autres clauses (passim).
3, 1. Papinien, au second livre des Définitions sous le titre « des
jugements » :
Lorsqu’un homme libre a été livré à un autre par abandon noxal (noxae
deditus), s’il a été acquis par ce dernier une somme équivalente au
montant du dommage (damnum), alors celui qui a reçu l’homme livré par
abandon noxal doit être contraint par le préteur de l’affranchir. Mais il
n’est pas soumis au jugement de fiducie.
4, 1. Ulpien, au dix-huitième livre du Commentaire à l’édit sous le titre
« s’il avoue avoir tué (occidere) par une atteinte <à la personne>,
une réparation au simple est exigée » etc., et lorsqu’il dit :
Nous considérons en général qu’a « provoqué une lésion » (rumpere)
celui qui a blessé (uulnerare) ou qui a frappé (caedere) à coups de verges
(uirgae) ou de fouets (lora) ou à coups de poings (pugna), celui qui a entaillé
(scindere) le corps d’un homme, ou qui a causé une plaie (tumor) avec
une arme (telum), ou en recourant à n’importe quelle autre forme de
violence (uis). Mais il en va seulement ainsi lorsqu’un dommage (damnum)
a été causé. Par ailleurs, si quelqu’un a fait perdre de sa valeur ou a abîmé
plus encore un esclave qui n’avait aucune valeur, que la loi Aquilia ne
s’applique pas et il faudra intenter une action pour atteintes <à
la personne>. Donc, si l’esclave a été abîmé dans sa valeur, et qu’on a
engagé des dépenses pour sa santé et pour son rétablissement, dans ce cas
il me paraît qu’on peut intenter une action en dommage (damnum) en
vertu de la loi Aquilia.
5, 1. Paul au livre unique et au titre concernant les atteintes :
En règle générale, on appelle atteinte <au droit> (iniuria), tout ce qui
n’est pas accompli conformément au droit (ius) : on distingue plus
précisément l’affront (contumelia) que les Grecs appellent hubris, puis
la faute (culpa) que les Grecs appellent adikèma – le tort causé par
une atteinte (damnum iniuriae) en est un exemple – c’est dans ce sens que
l’on prend dans la loi Aquilia l’expression « dommage causé par
une atteinte », ou encore l’iniquité et l’injustice que les Grecs nomment
adikia. Car, lorsque le préteur prononce contre nous un avis non conforme
au droit (non iure), nous disons avoir reçu une atteinte <au droit> (iniuria).
De là il ressort que Labeo se trompait en pensant que l’atteinte portée
devant le préteur traduisait seulement l’hubris. 2. Le point commun de
toutes les atteintes est que quelque chose s’est à chaque fois produit
contre les bonnes mœurs et qu’il est de l’intérêt d’une personne que cela
n’ait pas été accompli. 3. Cet édit concerne l’atteinte qui se produit en
raison d’un affront (contumelia). 4. Une atteinte peut se produire soit
contre le corps lorsqu’on est frappé (caedere), soit par des mots lorsque
nous supportons un cri injurieux (conuicium), soit lorsque l’honneur
(dignitas) est lésé, par exemple lorsque les membres de la suite (comites)
d’une matrone ou d’une jeune fille sont enlevés. L’action pour atteintes
(actio iniuriarium) est fondée soit sur la loi (legitima) soit sur le droit
prétorien (honoraria). 5. L’action fondée sur la loi provient des Douze
Tables : « celui qui commet une atteinte envers un autre, qu’il soit
sanctionné d’une amende (poena) de vingt-cinq sesterces ». Cette loi a eu
une portée générale. Il y en eu d’autres plus spécifiques à l’instar de celle-
ci : « si on a brisé (frangere) l’os d’une personne libre, de la main ou avec
un bâton, qu’on soit sanctionné d’une peine de trois cents sesterces, et de
cent cinquante pour un esclave ».
6, 1. Le même Paul au même livre unique sous le titre « comment
poursuit-on l’action pour atteintes » :
Celui qui intentera une action pour atteintes, dit-il, doit indiquer
précisément quelle sorte d’atteinte a été commise et avancer
une estimation qui ne soit pas inférieure à ce qui a été fourni à titre de
caution. 2. Qu’il indique précisément celui qui expose l’atteinte en son
nom, cela veut dire qu’il ne doit pas raconter de manière décousue que
telle et telle chose s’est produite, mais qu’il considère indispensable, ou
bien de désigner en son nom une seule affaire, ou bien qu’il en rassemble
plusieurs de manière à être tenu de démontrer que toutes ces choses se
sont produites. 3. Quant à savoir si les indications fournies sont exactes ou
pas, cela relève de l’enquête (cognitio) du préteur lui-même. Par son
exposé, le préteur ne se substitue pas à cet endroit à la parole du
plaignant, mais il doit faire connaître quelle formule il délivre. 4. Qu’il
n’indique pas précisément celui qui dit avoir été malmené (pulsatus) ou
frappé (uerberatus). Mais il doit exposer quelle partie du corps a été
touchée et de quelle façon, si c’est par un coup de poing, de bâton ou de
pierre, comme cela a été proposé dans la formule : « parce que la mâchoire
d’Aulus Agerius a été frappée d’un coup de poing ». Il n’est pas obligé
d’indiquer s’il s’agit du côté droit ou gauche de la mâchoire, ni par quelle
main elle a été frappée (percutere). 5. De même s’il indique qu’il a été
diffamé (infamatus), il doit ajouter de quelle façon il a été diffamé.
La formule a en effet été ainsi conçue : « parce que Numerius Negidius a
envoyé un pamphlet (libellus) à Aulus Agerius avec l’intention de
le diffamer (infamare) ».
7, 1. Paul au [cinquième] livre des Sentences sous le titre relatif « à
la loi Cornelia sur les assassins et les empoisonneurs » :
Les conditions d’une poursuite pour mort ne paraissent pas remplies
lorsque l’homme qui a été frappé (caedere) est décédé après quelques jours
durant lesquels il n’était plus en mesure d’accomplir ses activités
quotidiennes, à moins qu’il n’ait été frappé à mort (ad necem caesus) ou
mortellement (letaliter) blessé (uulnerare).
*
* *
L’extrait de l’Exode (21, 18-19) qui ouvre le titre « Sur les atteintes
horribles à la personne » n’a pas fait l’objet de remaniements ou de
suppressions de la part de l’auteur de la Collatio legum. Cette disposition
reflète un très ancien droit : on admet que l’Exode rédigé sans doute au
e
VII siècle av. J.-C. puise dans des sources antérieures, dont on trouverait
les racines dans les textes mésopotamiens. Elles visent à limiter par
la compensation l’accomplissement de la vengeance lorsque le coup porté
s’est produit dans la chaleur d’une bagarre, et ne procède pas d’une
intention délibérée [BARTON-MUDDIMAN 2001, p. 83 ; FRAKES 2011, p. 251-252].
Cet extrait s’articule logiquement au titre précédent, dans la mesure où il
s’agit de nouveau d’envisager les circonstances qui écartent
la qualification d’homicide lorsque la mort n’est pas visée au départ.
Le mot iniuria revêt dès l’époque décemvirale, lorsque la Loi des XII
Tables a été rédigée (451-449 av. J.-C.), une double signification. Il désigne
d’abord, de manière abstraite (c’est là sans doute son acception originelle),
toute conduite contraire au « droit » (ius) (Coll., 2, 5, 1). Plus étroitement et
plus concrètement, comme cela a été souligné plus haut, il signifie
l’atteinte à la personne physique [MOMMSEN 1907, III, p. 94-96 ; GIRARD 1929,
I, p. 428-429 ; HUMBERT 2018, p. 439-440]. La notion de « personne » ne doit
pas s’entendre ici au sens « politique » (elle n’engloberait alors que
le corps des citoyens dotés d’une capacité juridique), son étendue est plus
large, puisqu’elle est susceptible de s’appliquer également à l’étranger ou
à l’esclave – l’iniuria qui touche ce dernier atteint le maître. Le « fou »
(R40) ou « l’impubère » (R39), normalement dépourvus de responsabilité
juridique peuvent être victimes d’une atteinte à la personne, même si leur
état les rend incapables d’en commettre une à l’encontre d’un tiers,
comme l’atteste un fragment du commentaire d’Ulpien À l’édit. Le juriste
souligne cette exception au principe de réciprocité qui caratérise
généralement la perpétration de l’iniuria :
Des trois versets de la Loi des XII Tables – ils constituent une séquence
articulée et entièrement consacrée au délit d’iniuria (XII Tab., 8, 2 ; 8, 3 ; 8,
4) [HUMBERT 2018, p. 433-453] –, la Collatio legum (Coll., 2, 5, 5) n’a conservé
que le second relatif à « l’os brisé » (os fractum), en le « rajeunissant » par
rapport à l’époque décemvirale, puisqu’au milieu du Ve siècle av. J.-C. en
effet la quantification de la peine ne pouvait se faire qu’en poids de bronze
et pas encore en unités monétaires (celles-ci ne sont apparues qu’au
e
III siècle av. J.-C.). L’auteur de la Collatio legum l’attribue par ailleurs à
un livre de Paul Sur les atteintes, alors qu’il s’agit d’un fragment du
commentaire de Paul à l’édit du préteur [HUMBERT 2018, p. 436]. L’exposé
entier de la séquence constituée par ces trois versets est indispensable à
la compréhension de la genèse du délit d’iniuria et à son développement
aux siècles suivants :
S’il a rompu une partie du corps (membrum rumpere), et s’il n’a pas
conclu un arrangement (pacisci) avec celui-ci <la victime>, qu’il soit
<soumis au> talion (talio esto). (XII Tab., 8, 2)
Si, de la main (manus) ou avec un bâton (fustis), il a brisé un os (os
frangere) à un <homme> libre, que la peine soit de trois cents, et, s’il
s’agit d’un esclave, de cent cinquante. (XII Tab., 8, 3)
S’il a commis envers un autre (alteri) une atteinte <à la personne>
(iniuriam facere), que la peine soit de vingt-cinq. (XII Tab., 8, 4)
Pr. La loi Cornelia sur les atteintes revient à celui qui veut intenter
une action d’atteintes pour la raison suivante : parce qu’il dit qu’il
a été bousculé (pulsare) ou bien frappé (uerberare) ou bien qu’on
s’est introduit dans sa maison (introire domum) avec violence (uis).
Il est prévu par cette loi que ne peut pas juger (iudicare) <l’affaire>
celui qui, par rapport à celui qui intente l’action, est le gendre,
le beau-père (socer), le mari de la mère (uitricus), le fils d’un
premier lit (priuignus), ou son cousin germain (sobrinus), ou s’il lui
est lié de plus près par la parenté (cognatio) ou par l’alliance
(adfinitas). Ou encore celui qui est le père (parens) ou le patron
(patronus) de ces derniers. C’est pourquoi la loi Cornelia a accordé
une action en vertu de ces trois causes : si quelqu’un a été
bousculé, ou s’il a été frappé, ou si on s’est introduit dans sa
maison avec violence. Il apparaît donc que toute atteinte avec
la main (manus) est contenue dans la loi Cornelia. 1. <De ces deux
actions de frapper>, voici ce qui distingue la pulsatio de la uerberatio
selon Ofilius : uerberare c’est frapper (caedere) en provoquant
une douleur (dolor), pulsare c’est frapper sans provoquer de
douleur. (Ulpien, Commentaire à l’édit, extrait du livre 56 = Digeste,
47, 10, 5, pr.-1)
1, 1. Moïse dit :
Si quelqu’un frappe avec une verge un esclave, homme ou femme, et
qu’il <ou elle> meurt entre ses mains, il sera poursuivi devant un tribunal.
Toutefois, si l’esclave a survécu un ou deux jours <le maître> ne sera pas
poursuivi, puisque lui-même <perd> la valeur <de la chose>.
2, 1. Paul au cinquième livre des Sentences sous le titre « De la loi
Cornelia sur les assassins et les empoisonneurs » :
Si un esclave succombe aux coups (plaga), le maître ne peut être
inculpé (reus postulari) comme prévenu pour homicide, à moins qu’il n’ait
accompli cet acte de manière dolosive (dolo). Il a été décidé en effet de
modérer (temperare) la manière de châtier (castigare) lorsqu’on inflige
une punition (coercitio) aux esclaves.
3, 1. Ulpien, au huitième livre Sur la fonction de proconsul, sous le titre
« De la cruauté des maîtres » :
Si un maître s’est montré cruel (saeuire) envers son esclave, ou s’il
le force à se livrer à l’impudicité (impudicitia), ou à une ignoble violation
physique (uiolatio), ces choses relèvent de la compétence du gouverneur,
puisque le rescrit du divin <Antonin> le Pieux à Aelius Marcianus,
proconsul de Bétique, indique clairement quel est le rôle du gouverneur.
2. Les termes du rescrit sont les suivants : « il convient que la puissance
des maîtres (dominorum potestas) sur leurs esclaves soit respectée dans son
intégrité et qu’aucun homme ne se voie dépossédé de son droit. Mais il en
va de l’intérêt des maîtres qu’on ne refuse pas une aide (auxilium) à ceux
<des esclaves> qui, dans le respect de la justice, l’ont sollicitée contre
la cruauté (saeuitia), contre la faim ou contre une intolérable atteinte <à
la personne>. 3. C’est pourquoi il faut que tu enquêtes (cognoscere) au sujet
des plaintes (querellae) de ceux qui, appartenant à la domesticité (familia)
de Iulius Sabinus, se sont réfugiés auprès d’une statue (ad statuam
confugere), et s’il s’avère qu’ils ont été traités plus durement que ce qui est
juste (aequus), ou qu’ils ont été livrés à une atteinte déshonnorante
(infamis), ordonne qu’ils soient vendus, de sorte qu’ils ne reviennent pas
sous la puissance de Sabinus. Et si ce dernier en venait à contourner
frauduleusement (fraudem facere) ma constitution, qu’il sache que son
crime (admissum) sera traité par moi de manière particulièrement
sévère ». 4. Le divin Hadrien est même allé jusqu’à reléguer pour
une période de cinq ans une matrone, une certaine Umbricia, parce qu’elle
avait traité de manière tout à fait horrible (atrocissime) ses servantes pour
de futiles prétextes. 5. De même le divin <Antonin le> Pieux a répondu à
la requête d’Alfius Iulius en ces termes : « il importe que l’obéissance
(obsequium) des esclaves soit maintenue, non seulement par
le commandement (imperium), mais également par la tempérance
(moderatio), en leur fournissant les choses nécessaires à la vie (praebita), et
une charge raisonnable de travaux. 6. C’est pourquoi tu dois prendre soin
de traiter les tiens avec justice et modération, afin que tu puisses exiger
d’eux sans peine ce qu’ils doivent. En conséquence, s’il s’avère que tes
dépenses sont inférieures à ce qui est dû pour l’entretien des esclaves, ou
que tu exerces avec une cruauté particulièrement horrible (atrocior
saeuitia) ton pouvoir de maître (dominatio), afin que n’advienne aucun
trouble grave (quid tumultuosius), l’Illustrissime proconsul devra prendre
des mesures préventives (praeuenire) afin que n’advienne aucun trouble
grave à ton encontre et, sur-le-champ, en vertu de mon autorité
(auctoritas), il devra rassembler ces esclaves et te contraindre en vertu de
mon autorité à les vendre (alienare) ».
Rendu sous le consulat de Glabrio et Homullus [152 ap. J.-C.].
4, 1. Le Code Grégorien, au quatorzième livre, sous le titre « des
accusateurs ».
Les empereurs Dioclétien et Maximien, Augustes, au soldat Aurelius
Sacratus. Puisque tu exposes que ton esclave, gravement accablé par
une maladie, a rempli sa destinée, la démonstration de ton innocence dont
tu as fourni l’assurance ne permet pas que s’élève <contre toi> la poursuite
(accusatio) d’une plainte sans fondement (calumnia), pour cause d’un
châtiment (castigatio) démesuré.
e
Sous le 4 consulat de Dioclétien Auguste et d’Aristobulus [285 ap. J.-
C.].
*
* *
Cet extrait de l’Exode (21, 20-21) suit dans le texte biblique celui qui
ouvre le précédent titre de la Collatio legum. À la différence du droit
mésopotamien cette fois, il faut ici souligner que le droit hébraïque
considère l’esclave comme objet de droit, puisque sa mise à mort
immédiate est punie, en dépit de l’atténuation que comporte la mort
survenue quelques jours après et qui est interprétée comme
une autopunition du maître en raison de la perte de la valeur de l’esclave
[BARTON-MUDDIMAN 2001, p. 83].
Pr. Il est permis aux juifs de circoncire seulement leurs fils selon
un rescrit du divin <Antonin> le Pieux. Celui qui a pratiqué cet acte
sur quelqu’un qui n’est pas de cette religion, on lui inflige la peine
pour castration (castrantis poena). 1. Si un esclave a été livré aux
bêtes sans juge, non seulement celui qui l’a vendu est tenu par
la peine <prévue par la loi>, mais encore celui qui l’a acheté.
2. Depuis la loi Petronia et les sénatus-consultes relatifs à cette loi,
le pouvoir (potestas) a été retiré aux maîtres de livrer leurs esclaves
aux bêtes pour les combattre (depugnare). Cependant, une fois
l’esclave présenté devant le juge, si la plainte du maître s’avère
légitime, qu’il soit livré à cette forme de supplice. (Modestin,
Des règles, extrait du livre 6 = Digeste, 48, 8, 11, pr.-2)
Il n’en demeure pas moins que les pouvoirs publics ont réaffirmé à
la même époque la terreur qu’ils pouvaient exercer pour défendre
la personne des maîtres en consolidant par le sénatus-consulte Silanien
(10 ap. J.-C.), une disposition certainement antérieure comme pourrait
l’attester la lecture de Cicéron (Catilinaires, 4, 6), ou les expressions
employées par Tacite qui évoque « une coutume d’autrefois » (mos uetus)
(Annales, 14, 42, 2), ou encore une « ancienne coutume » (mos antiquus) (14,
45) [DUMONT 1987, p. 133, n. 224 et p. 748, n. 25]. Cette loi permettait non
seulement de torturer, mais aussi d’exécuter tous les esclaves présents
sous le « toit » (tectum). Un épisode est demeuré célèbre : en 61 ap. J.-C.,
malgré la colère indignée d’une foule en émeute, toute
la « domesticité » (familia), présente à Rome (400 individus de tous âges),
du préfet de la Ville (R12) L. Pedianus Secundus, fut livrée au supplice sous
protection militaire, en raison de l’indignation populaire suscitée par ce
massacre arbitraire, en dépit de la loi et sous le règne d’un tyran (Tacite,
Annales, 14, 42-45).
1, 1. Moïse a dit :
Quiconque a commis l’adultère (moechare) avec la femme de son
prochain, qu’il subisse la mort (mortem mori), aussi bien celui qui a commis
l’adultère, que celle qui a commis l’adultère. 2. Que celui qui a séduit
une vierge non promise en mariage (desponsata) et l’a souillée (stuprare),
qu’il la dote et la prenne pour épouse. Si le père de celle-ci n’y consent pas
et s’il refuse de la lui donner pour femme, que <le coupable> remette au
père une somme (pecunia) à la hauteur de la dot de la vierge.
2, 1. Paul au livre unique Sur les adultères sous le titre :
Pour offrir une brève interprétation <de la loi Iulia> sur la répression
des adultères, j’ai préféré suivre les chapitres eux-mêmes et préserver
l’ordre de la loi. 2. En tout cas justement, le premier chapitre de la loi Iulia
sur les adultères se substitue (obrogare) à un grand nombre de lois
antérieures. 3. En vertu du second chapitre, ensuite, le père reçoit
la permission suivante : s’il tient la fille en sa puissance (potestas) ou si, en
vertu de son autorité, alors qu’elle était en sa puissance, elle est passée
sous l’autorité maritale (manus) d’un homme, et qu’il prend en flagrant
délit (deprehendere) l’amant adultère dans sa maison ou dans celle de son
gendre, et que ce gendre a associé son beau-père (socer) à cette affaire, que
le père tue (occidere) cet amant adultère sans être considéré comme ayant
commis un crime (fraus), à condition qu’il tue sa fille sur-le-champ (in
continenti). 4. D’autre part, pour ce qui concerne la fille veuve, celui qui a
fait périr un adultère pris en flagrant délit (deprehensum) et sa fille sur-le-
champ, Marcellus écrit au livre XXXI des Digestes qu’un tel acte a été
accompli en toute légitimité (licito iure). 5. Dans le même livre Marcellus
approuve également, qu’en vertu de l’autorité <de la loi>, le père puisse
tuer (interficere) l’adultère, quand bien même il s’agirait d’un homme de
rang consulaire ou de son propre patron, s’il a pris en flagrant délit
l’amant adultère avec la fille. 6. Toutefois s’il n’a pas tué sa fille, mais
seulement l’amant adultère, il est accusé d’homicide. 7. Et s’il tue sa fille
<en laissant s’écouler> un laps de temps (interuallum), il est également
accusé, à moins qu’il ne la tue au terme d’une poursuite (persequor). En
effet, il paraît alors avoir agi dans l’élan ininterrompu (continuatio) de son
intention (animus) selon l’autorité de la loi.
3, 1. Le même Paul au même livre unique et sous le même titre :
On compte également un certain nombre de personnes qu’il est
permis au mari de tuer, lorsque sa femme est prise en flagrant délit
d’adultère, alors même qu’il ne lui est pas permis de tuer sa femme.
2. Ainsi donc, selon les termes de la loi, il est permis à un mari, y compris
au fils de famille s’il est soumis à la puissance paternelle, de tuer
un esclave surpris en flagrant délit d’adultère dans sa propre maison, ainsi
que celui qui a été engagé par contrat pour devenir gladiateur, ou même
celui qui a loué ses services pour se battre avec les bêtes. 3. Mais il est
aussi permis de tuer celui qui a été condamné (damnare) dans un jugement
public (iudicium publicum), lorsque ce dernier est pris en flagrant délit
d’adultère, ou un affranchi, qu’il s’agisse du sien, ou de celui de son père,
que cet affranchi soit citoyen romain ou Latin, statut sous lequel est
également compris un déditice. 4. Mais il est également permis de tuer
l’affranchi et du père, et de la mère, et du fils, et de la fille. 5. Il [l’auteur de
l’acte] doit présenter une déclaration officielle (profiteri) devant celui qui
est en charge de la juridiction (iurisdictio), indiquant le lieu où il a tué, et il
doit répudier (dimittere) sa femme. 6. Or s’il n’a pas accompli ces
démarches, il n’a pas tué sans encourir une peine (inpune). 7. Il faut savoir
toutefois que le divin Marc <Aurèle> et Commode ont décidé par rescrit
que celui qui a tué un adultère de manière illégitime (inlicite) est puni
(puniri) d’une peine plus légère (leuior poena). 8. Quant à Antonin le Grand
<Caracalla>, il a épargné ceux qui ont tué des adultères, s’ils étaient
emportés par une ardeur (calor) irréféléchie. Et ainsi de suite.
4, 1. Le même Paul au même livre unique et sous le même titre :
Celui qui accuse en vertu du droit du mari (ius mariti) ou du droit du
père (ius patris), peut être vaincu <dans son procès>, sans encourir la peine
de la calomnie (calumnia) : s’il accuse en vertu du droit de l’étranger <à
la famille> (ius extranei), il peut être puni de la peine <réservée à>
la calomnie. 2. Mais alors après deux mois, sans dépasser le délai
des quatre mois utiles <durant lesquels une action peut être intentée>, il
est permis que celui qui fait valoir ce droit (expertus) appartienne à
une catégorie <d’individus> qui ne peut pas accuser dans d’autres
<causes>, tels l’affranchi ou le mineur de moins de vingt-cinq ans, ou celui
qui est frappé d’infamie (infamis), ainsi que Papinien l’a écrit au livre XV.
5, 1. Papinien au livre XV Des réponses sous le titre « à la loi Iulia sur
les adultères » :
Un citoyen romain qui a obtenu en mariage (matrimonium)
une <citoyenne romaine>, sans qu’il y ait droit de mariage (conubium)
entre eux, ou une étrangère (peregrina), ne peut, si celle-ci est adultère,
déposer plainte (postulare) en vertu du droit du mari (ius mariti), mais, s’il
veut poursuivre (persequor) l’atteinte (iniuria) qu’il a subie, ni l’infamie
(infamia) <de sa propre condition>, ni le fait qu’il s’agisse d’un affranchi
dont la fortune est inférieure à 30 000 sesterces, ou qui n’a pas de fils, ne
feront obstacle <à la poursuite>.
6, 1. Paul au livre unique et au titre mentionnés ci-dessus :
L’épouse (uxor) adultère est poursuivie en justice (uindicare) en vertu
du droit du mari (ius mariti), mais une fiancée (sponsa) ne peut l’être quant
à elle. Ainsi ont répondu par rescrit <Septime> Sévère et Antonin <le
Grand> (Caracalla).
7, 1. Papinien au livre unique Sur les adultères :
La question était posée de savoir si un père pouvait accuser sa fille
émancipée, en vertu du droit du père (ius patris). J’ai répondu : « la loi lui a
accordé la possibilité (facultas) de tuer (occidere) sa fille lorsqu’elle est sous
sa puissance (in potestatem), ou lorsqu’elle a été remise au pouvoir <de
l’époux> (in manum conuenire) par son autorité : cependant, un père n’est
pas empêché (prohibere) d’accuser (accusare) sa fille en vertu du droit du
père, quand bien même elle est émancipée.
8, 1. Papinien au même livre unique et sous le même titre :
Puisqu’une loi royale (lex regia) a donné au père la puissance de vie et
de mort (uitae necisque potestas) contre son fils, quel avantage y eut-il
d’inclure dans la loi que la puissance de tuer (potestas occidendi), s’applique
également à la fille ? Veuille me répondre : car je désire savoir. Il répondit :
cet ajout ne nous fournit-il pas au contraire un argument en faveur de
l’idée selon laquelle la loi ne paraît pas avoir donné <au père> qui ne l’avait
pas le pouvoir de mise à mort, mais lui en avait imposé l’obligation, pour
rendre évident qu’il a tué l’homme adultère poussé par un sentiment
supérieur d’équité, puisqu’il n’a pas même épargné sa fille ?
9, 1. Le même :
Si un père a tué l’adultère et a épargné sa fille, je pose la question de
savoir ce qui doit être décidé à son encontre. Il a répondu : sans aucun
doute ce père est un homicide (homicida). C’est pourquoi il tombera sous
le coup de la loi Cornelia sur les assassins (lex Cornelia de sicariis). Il est
évident que si la fille a été préservée, non par la volonté (uoluntas) du père,
mais par le hasard des circonstances (casu), puisque la fille a fui par hasard
(forte), le père disposera alors d’un argument de défense (defensio) de
grand poids. Car la loi punit l’homicide de la façon suivante : à savoir si
l’homicide a été perpétré avec une intention coupable (dolo malo).
Or dans le cas de ce père, il n’a pas préservé sa fille parce qu’il
le souhaitait, mais parce qu’il n’a pas eu la possibilité de la mettre à mort.
10, 1. Le même :
Si le mari a tué sa femme prise en flagrant délit d’adultère, je pose
la question de savoir s’il tombe sous le coup de la loi sur les assassins. Il a
répondu : en aucun endroit de la loi il n’est consenti au mari de tuer sa
femme. C’est pourquoi il ne fait pas de doute qu’il a ouvertement agi
contre la loi. Cependant si tu considères la peine, il n’est pas injuste
d’accorder quelque chose à son vif embrasement (calor) très conforme à
la morale, en ne le punissant pas de la décapitation (caput), ou de
la déportation, comme s’il s’agissait d’un homicide (homicida), mais en
établissant à son encontre une peine qui n’excède pas l’exil.
11, 1. Le même <poursuit> comme suit :
En cas d’accusation menée par le père ou le mari, au sujet des esclaves
(mancipia) de l’un et de l’autre, il est évident que la torture (quaestio) doit
leur être appliquée. Et je demande alors si la même chose doit être
accordée, lorsque l’accusateur est un étranger <à la famille> (extraneus). Il
a répondu : il peut sembler que l’octroi de la torture, au sujet des esclaves
(serui), en faveur de ces personnes, repose sur ce motif qu’ils poursuivent
ainsi avec plus d’empressement (diligentius) la réparation de la douleur de
l’âme (dolor animi), et sans aucune négligence (translaticie) l’offense
(iniuria) d’avoir porté atteinte à leur maison. Cependant, comme on doit
croire que le délit (delictum) <d’adultère> ne peut être aisément accompli
sans recourir à l’aide <complice> (ministerium) des esclaves, un tel motif a
conduit à considérer que, même en cas d’accusation menée par
un étranger <à la famille>, les esclaves doivent être soumis à l’enquête
<sous> des instruments de torture (quaestio tormentorum).
12, 1. Paul, au deuxième livre des Sentences, sous le titre des adultères :
Il est permis, au deuxième chapitre de la loi sur les adultères, à un père
adoptif, aussi bien qu’à un <père> naturel de tuer (occidere) de sa main, en
même temps que sa fille, l’<amant> adultère, quel que soit son rang
(dignitas), si celui-ci est pris en flagrant délit (deprehensus) dans sa maison
ou dans celle de son gendre. 2. Un fils de famille (filius familias), s’il est
père et qu’il prend sa fille en flagrant délit d’adultère, quoiqu’il ne puisse
pas tuer d’après les termes mêmes de la loi, ne peut pratiquement pas
la tuer, mais on lui permet cependant de la tuer. 3. Le mari ne peut tuer
ceux qui sont pris en flagrant délit d’adultère que s’il s’agit de personnes
infâmes (infames), de ceux qui font commerce (quaestus) de leur corps, ou
encore d’esclaves ou d’affranchis, l’épouse exceptée, qu’il est interdit de
tuer. 4. Il a été décidé que soit puni plus légèrement (leuius) le mari qui tue
sa femme alors qu’elle est prise en flagrant délit avec l’amant adultère,
parce qu’il a commis ce geste en raison d’une incapacité à supporter
(impatientia) une douleur (dolor) légitime (iustus). 5. Après avoir tué
l’amant adultère, le mari doit sur-le-champ se séparer (dimmittere) de sa
femme, et déclarer officiellement (profiteri) dans un délai de trois jours
avec quel amant adultère et à quel endroit (locus) il a pris en flagrant délit
la femme. 6. S’il trouve (inuenire) sa femme en situation d’adultère, le mari
peut tuer l’amant adultère seulement s’il l’a pris en flagrant délit
(deprehendere) dans sa maison. 7. Il convient que celui qui ne s’est pas
séparé de sa femme, alors qu’il l’a surprise en flagrant délit d’adultère, soit
poursuivi (postulare) comme coupable (reus) de proxénétisme (lenocinium).
8. Mais les esclaves du mari, aussi bien que ceux de la femme, peuvent être
mis à la torture (torqueri) dans une cause d’adultère, et la liberté qui leur
sera accordée dans l’espoir de leur offrir l’impunité (impunitas) ne sera pas
valide.
*
* *
« Le Censeur » (234-149 av. J.-C.), dont la seconde censure (184 av. J.-C.), en
effet, avait été marquée par une stricte surveillance des mœurs. Elle fut,
par les Romains, jugée exemplaire :
La loi accorde au père de la femme coupable, quel que soit le lien qui
l’unit encore en droit à sa fille – si celle-ci, par exemple, est passée par son
mariage sous le pouvoir (manus) du mari, l’initiative de ce transfert relève
encore en dernière instance de l’autorité paternelle (Coll., 4, 2, 1) –, de
mettre à mort son complice d’adultère, quel que soit le rang de celui-ci
(Coll., 4, 2, 5). Le commentaire de Paul (Coll., 4, 12, 1) précisant qu’il
importe peu qu’il s’agisse d’un père « adoptif » (adoptiuus) ou « naturel »
(naturalis), entendons un père biologique, ne saurait surprendre, puisque
l’exercice de la puissance de son propre père s’applique également dans
les deux cas. En revanche, l’indication selon laquelle même un fils de
famille (filius familias) qui aurait des enfants – c’est-à-dire un homme
marié vivant sous la puissance de son propre père – peut mettre à mort
l’amant adultère pourrait surprendre (Coll., 4, 12, 2) : elle signifie que la loi
Iulia innove en prenant en considération le lien instauré par le mariage,
plutôt que le cadre juridique qui définit le statut des personnes depuis
les origines du droit romain. Deux conditions doivent cependant être
remplies comme il faut le souligner.
La première, essentielle, est que le meurtre du complice soit
accompagné ou immédiatement suivi du meurtre de la fille elle-même
(Coll., 4, 2, 3). Si le geste du père s’arrête au meurtre de l’<amant> adultère,
alors cet acte isolé devient un homicide (Coll., 4, 2, 6 ; 4, 9, 1). Cet « arrêt »
peut être apprécié également à l’aune du temps écoulé. En effet, si le père
ne procède pas immédiatement ou dans la continuité du meurtre de
l’amant au meurtre de sa fille, s’il laisse passer un « délai » (interuallum), il
encourt alors une poursuite pour homicide. Comme son intention a fléchi
pour mettre à mort sa fille, la mise à mort de l’amant devient de fait
un assassinat (Coll., 4, 2, 7). Seule l’incapacité matérielle dans laquelle
le père s’est trouvé d’accomplir le meurtre de sa fille – si elle est parvenue
à fuir, par exemple – constitue une circonstance atténuante (Coll., 4, 9, 1).
La seconde condition autorisant le meurtre du coupable par le père
tient au lieu où le flagrant délit a été établi : il faut en effet que pour
demeurer impuni, le flagrant délit et le meurtre qui s’ensuit se produisent
dans la maison du père ou dans celle du mari (Coll., 4, 2, 3). Le succès
rencontré par la loi Iulia chez les juristes trouve ici une première
explication, puisqu’elle offre, on le voit, un terrain de prédilection à
l’élaboration du droit pénal, à l’établissement des conditions,
des circonstances atténuantes ou de l’intention qui préside à
la perpétration de l’acte criminel : il s’agit en effet d’établir la limite
spatio-temporelle qui sépare l’assassinat coupable de la licéité du meurtre.
1. 1. Moïse dit :
Celui qui est demeuré (manere) avec un mâle comme on demeure avec
une femme (muliebris) est un objet de mépris (aspernamentum).
Qu’ils meurent l’un et l’autre, ils sont coupables.
2. 1. Paul au second livre des Sentences sous le titre des adultères :
Celui qui a souillé (stuprare) un homme libre contre son gré (inuitus)
sera puni de la peine capitale (capite punire). 2. Celui qui, de sa propre
volonté (uoluntas), subit une souillure (stuprum), et un déshonneur
(flagitium) impur (impurum), est puni par la confiscation (mulctare) de
la moitié de ses biens, et il ne lui est pas permis de faire un testament de
la plus grande partie <restante>.
3. 1. Ce qui précède est en tout cas l’état du droit. Pourtant, on connaît
une constitution de l’empereur Théodose qui se conforme tout à fait à
l’esprit de la loi de Moïse.
De même le <Code> Théodosien (Item Theodosianus) [ou : « le même
Théodose » (idem Theodosius) dans FRAKES 2011] :
Les empereurs Valentinien, Théodose et Arcadius Augustes à
Orientius, vicaire de la ville de Rome.
Nous ne pouvons tolérer plus longtemps, ô Orientius, toi qui nous es
très cher et très agréable, que la ville de Rome, mère de toutes les vertus,
soit avilie (foedare) plus longtemps par la contamination (contaminatio)
d’une honte (pudor) efféminée chez l’homme, ni que, cette vigueur
paysanne issue des antiques fondateurs étant affaiblie par une plèbe
brisée par sa mollesse, un blâme (conuicium) soit infligé aux époques
des fondateurs ou des princes. Par conséquent, tous ceux qui s’adonnent
au déshonneur (flagitium) de condamner à la passivité de l’autre sexe
un corps d’homme, disposé (constitutum) à la manière des femmes – en
effet, rien ne les distingue alors des femmes –, lorsqu’ils auront été
arrêtés, comme l’exige la monstrosité (inmanitas) du déshonneur
(flagitium), et lorsque – c’est une honte de prononcer ces mots –
les maisons de prostitution pour hommes (uirorum lupanares) auront été
évacuées, l’expérience que tu as acquise et qui doit être louée les purifiera
par les <attaques> vengeresses (uindices) de la flamme sous le regard du
peuple, afin que tous sans exception comprennent que le refuge d’une
âme virile doit être considéré par chacun comme sacro-saint (sacrosantus),
et que le supplice suprême (summum supplicium) ne sera pas épargné à
celui qui, de manière hideuse, aura détruit son propre sexe, pour avoir
désiré en avoir un autre.
Affiché à la veille des ides de mai, à Rome, dans l’Atrium de Minerve
(Atrium Mineruae).
*
* *
1, 1. Moïse dit :
Qui a couché avec une femme qui est l’épouse de son père, qui a mis a
nu les parties honteuses de son père, que l’un et l’autre encourent la mort.
Ils sont coupables. Et qui a couché avec sa bru, que l’un et l’autre
encourent la mort. Ils sont coupables.
2, 1. Ulpien, au livre unique des Règles sous le titre « des noces » :
Entre des parents et des enfants, à l’infini, quel que soit le degré <de
parenté> il ne doit pas y avoir de mariage. 2. Entre des cognats non plus,
en degré transversal, et jusqu’au quatrième degré, jadis il n’était pas admis
que des mariages puissent être engagés. Toutefois, il est désormais permis
d’épouser une femme issue d’un troisième degré, mais seulement s’il s’agit
de la fille d’un frère, pas d’une soeur, ni d’une tante du côté paternel
(amita), ni d’une tante maternelle (matertera), quoiqu’elles soient du même
degré. 3. Nous ne pouvons pas non plus épouser celle qui a été notre belle-
mère <une marâtre> (nouerca) ou notre belle-fille <la fille d’un premier lit>
(priuigna), ni celle qui a été notre belle-fille (nurus) ou notre belle-mère
(socrus). 4. Si quelqu’un épouse une femme qu’il n’est pas permis
<d’épouser>, il engage un mariage incestueux : c’est pourquoi ses enfants
ne passent pas sous sa puissance <paternelle>, mais ils sont illégitimes
(spurii), comme s’ils avaient été conçus occasionnellement (uulgo) <hors
mariage>.
3, 1. Paul au [deuxième] livre des sentences, sous le titre « des
noces » :
Selon le droit civil, les mariages ne peuvent pas être engagés entre
parents et enfants et selon le droit civil nous ne pouvons pas épouser
notre soeur, ni la fille de notre sœur (filia sororis), ni sa petite-fille
(proneptis). Pour ce qui concerne l’arrière-petite-fille le motif de l’âge s’y
oppose. 2. La parenté par l’adoption empêche dans tous les cas de figure
les noces entre parents et enfants et entre frères et soeurs jusqu’au point
où une capitis minutio n’a pas eu lieu. Il n’est pas permis d’épouser
une belle-mère (socrus) ou une bru (nurus), ni une belle-fille (priuigna) ou
une marâtre (nouerca), pas plus qu’une tante paternelle (amita) ou
une tante maternelle (matertera), sans quoi on s’expose à la peine réservée
à l’inceste. Mais celui qui épouse une alliée (adfinis) ou une parente
(cognata) contre cet interdit (contra interdictum), subit pour sa part la peine
de l’adultère édictée par la loi Iulia alors qu’on pardonne à la femme son
ignorance du droit.
4, 1. Le Code Grégorien, au cinquième livre, sous le titre « des noces »
indique qu’une union de cette nature doit être lourdement punie. Copie
d’un édit de Dioclétien et Maximien Augustes et de Constance et
Maximien très nobles Césars :
Parce que les choses qui ont été établies, avec pureté (caste) et sainteté
(sancte), par les lois romaines apparaissent hautement vénérables à nos
esprits pieux et religieux, et afin de veiller à la religion éternelle, nous
croyons qu’il ne convient pas de dissimuler les actes qui ont été perpétrés,
de manière abominable (nefarie) et impure (inceste), par certains dans
le passé : comme ils doivent être empêchés (cohibere), voire même punis
(uindicare), la discipline (disciplina) de notre époque nous encourage à nous
dresser contre eux. Ainsi, il ne fait pas de doute, en effet, que les dieux
immortels eux-mêmes seront favorables et bienveillants envers
la puissance romaine comme ils l’ont toujours été, s’ils reconnaissent que
tous ceux dont la conduite est placée sous notre empire, vivant dans
un repos pieux et religieux, mènent une vie chaste en toutes choses à
la manière de nos ancêtres.
2. Dans cette intention nous avons estimé qu’on fasse même en sorte,
autant qu’il est possible, qu’en ce qui concerne les mariages accomplis
religieusement et légitimement, conformément à la discipline de l’ancien
droit, tant pour l’honorabilité de ceux qui aspirent à l’union des noces que
pour ceux qui en naîtront par la suite dans le respect de la religion, on
commence à prendre des dispositions, pour que la descendance elle-même
soit aussi lavée <de toute impureté> (purgare) par l’honnêteté de
la naissance. Il a plu hautement en effet à notre piété que les saints noms
des parents (necessitudines) conservent chez ceux qui leur doivent
affection l’amour pieux et religieux qui est dû aux liens du sang
(consanguinitas). Il est en effet contraire au droit divin (nefas) de croire que
continueront des conduites dont il est avéré qu’elles ont été perpétrées
dans le passé par un grand nombre de personnes <qui> se sont précipitées
dans des unions (conubia) illicites (inlicita), sans aucun respect de la pudeur
(pudor) ni de la piété (pietas), suivant l’impulsion d’un désir abominable
(libido exsecranda), à la manière indistincte (ritus promiscuus) du bétail et
des bêtes sauvages.
3. Mais, quels que soient les actes qui semblent avoir été tolérés
jusqu’ici en raison de ces unions illicites dignes de la sauvagerie
des barbares (barbarica inmanitas), soit par l’inexpérience (inperitia)
des auteurs de la faute (delinquentes), soit en raison de leur ignorance du
droit (ignorantia iuris), quoiqu’ils méritent la punition la plus sévère,
cependant en considération de notre clémence (clementia), nous voulons
recourir à notre indulgence (indulgentia).
Toutefois, les personnes qui se sont souillées (polluere) par
des mariages (matrimonia) illicites (inlicita) et incestueux (incesta) avant
l’avènement de notre époque, quelles qu’elles soient, sachent qu’elles
demeurent bénéficiaires de notre indulgence, jusqu’au point seulement où
elles peuvent se féliciter qu’après avoir commis des crimes (facinora)
abominables (nefaria) la vie leur soit accordée. Qu’elles sachent cependant
que les enfants qui ont été engendrés par une union aussi abominable ne
sont pas légitimes. En effet, qu’il soit fait en sorte qu’à l’avenir également
personne n’ose se soumettre à des désirs effrénés, en sachant que ceux qui
ont commis de tels crimes (admissores) par le passé ont été libérés par
un pardon (uenia), mais que les enfants qu’ils ont engendrés de manière
illicite ont été écartés de la succession : les lois romaines s’y opposent
conformément à l’antique <tradition>.
Et nous aurions souhaité que rien de tel n’ait été perpétré par le passé
qui fasse aujourd’hui l’objet d’une remise <de peine> (remittere) grâce à
notre clémence ou qui soit redressé par les lois.
4. Mais après cela nous voulons que la religion et la sainteté soient
observées par chacun dans la conclusion des mariages, de telle sorte qu’ils
se souviennent de s’en remettre à la discipline et aux lois romaines et
qu’ils sachent que seules sont licites les noces permises par le droit
romain.
5. D’autre part, dans notre présent édit nous avons réuni la liste
des personnes qui comptent parmi les consanguins (cognati) ou les parents
par alliance (adfines), avec lesquelles il n’est pas permis d’engager
un mariage : ni avec une fille, ni avec une petite-fille, ni avec une arrière-
petite-fille, ou pareillement, ni avec une mère, ni avec une grand-mère, ni
avec une arrière-grand-mère, ou encore en ligne collatérale, ni avec
une tante paternelle (amita), ni avec une tante maternelle (matertera), ni
avec une soeur, ni avec la fille d’une soeur, ni avec la petite-fille de celle-ci.
De la même façon nous voulons que tous s’abstiennent <de s’unir> à
des parents par alliance (adfines) telles que la belle-fille (priuigna),
la marâtre (nouerca), la belle-mère (socrus), la belle-fille (nurus) et tous
les autres qui sont interdits par le droit antique.
6. Nos règles de droit ne sont en effet les gardiennes que de ce qui est
saint et vénérable et c’est ainsi que la majesté romaine est parvenue à
une telle grandeur par la faveur de toutes les divinités, parce qu’elle a
soumis toutes ses lois à une sage religion et à l’observation de la pudeur.
7. C’est pourquoi, nous voulons par le présent édit répandre aux yeux
de tous, que le pardon (uenia) des faits commis par le passé, qui semble
avoir été accordé par notre clémence contre l’ordre (disciplina), ne
concerne que les délits (delicta) qui semblent avoir été perpétrés
(commissa) avant le troisième jour précédent les calendes de janvier sous
le consulat de Tuscus et Anullinus.
8. S’il s’avère d’autre part que des actes contraires à la gloire du nom
romain et à la sainteté des lois ont été commis après le jour indiqué ci-
dessus, qu’ils soient punis (plectere) avec la sévérité qui convient. Et que
personne, en effet, alors qu’il s’est mis dans la situation d’un crime (scelus)
aussi abominable, ne puisse bénéficier d’un quelconque pardon, alors qu’il
n’a pas hésité à se précipiter dans un crime aussi évident, même après
notre édit. Donné aux calendes de mai à Damas, sous le consulat de Tuscus
et Anullinus [295 ap. J.-C.].
5, 1. Le Code Hermogénien sous le titre « des noces » :
Les empereurs Dioclétien et Maximien Augustes à Fl. Flavianus.
Ceux qui se sont engagés par erreur dans des noces incestueuses ne
sont pas soumis à des peines et la clémence des princes leur vient en aide,
si, après qu’ils ont découvert leur erreur, ils rompent sur-le-champ ces
noces contraires à la volonté divine (nefariae nuptiae).
Affiché aux ides de mars, sous le consulat de Tiberianus et Dion
[291 ap. J.-C.].
6, 1. Le Code Grégorien a également inséré sous le titre « des noces »
cette constitution qui est la trente-deuxième, en indiquant cependant
un autre jour et d’autres consuls, à savoir : constitution affichée
le cinquième jour avant les ides de juin sous le consulat de Dioclétien
(pour la troisième fois) et de Maximien [287 ap. J.-C.].
Papinien, au livre unique Des adultères :
Un homme qui avait épousé la fille de sa soeur, avant qu’il ne soit
accusé le premier (praeuenire) par un délateur (delator), a rompu cet
accouplement. Je demande s’il peut encore faire l’objet d’une accusation. Il
a répondu : envers celui qui s’est abstenu de bonne foi d’un accouplement
avec la fille de la soeur, il est clair que la peine doit être remise, parce que
celui qui ayant reconnu son erreur a rompu l’accouplement, on considère
que sa volonté a été telle que s’il avait su qu’il était placé dans ce degré de
parenté, il n’aurait pas contracté un mariage de cette nature.
7, 1. On dit la même chose de ceux qui se sont engagés dans des noces
incestueuses. Cependant, tous les auteurs d’incestes sont maudits en vertu
de la loi puisqu’elle a été fondée par un commandement divin pour
des peuples qui, alors qu’ils étaient jusque-là grossiers, se sont unis par cet
engagement. Et de la même manière tous les maudits que la sentence de
Dieu et des hommes a condamnés d’une seule et même voix, ont été punis.
La loi divine dit ceci :
Est maudit, a dit Moïse, celui qui a couché avec la femme de son père :
et le peuple de s’exclamer dans son ensemble : qu’il le soit, qu’il le soit.
2. Maudit, celui qui a couché avec sa propre soeur, par son père ou par sa
mère. Et le peuple de s’exclamer dans son ensemble : qu’il le soit, qu’il
le soit. 3. Maudit soit celui qui a couché avec sa bru (nurus). Et le peuple de
s’exclamer dans son ensemble : qu’il le soit, qu’il le soit. 4. Maudit soit
celui qui a couché avec sa belle-mère (socrus). Et le peuple de s’exclamer
dans son ensemble : qu’il le soit, qu’il le soit. 5. Maudit soit celui qui a
couché avec la soeur de son père. Et le peuple de s’exclamer dans son
ensemble : qu’il le soit, qu’il le soit. 6. Maudit soit celui qui a couché avec
la soeur de sa mère. Et le peuple de s’exclamer dans son ensemble : qu’il
le soit, qu’il le soit. 7. Maudit soit celui qui a couché avec la soeur de sa
propre épouse. Et le peuple de s’exclamer dans son ensemble : qu’il le soit,
qu’il le soit. 8. Maudit soit celui qui a dormi avec la femme de son frère. Et
le peuple de s’exclamer dans son ensemble : qu’il le soit, qu’il le soit.
9. Maudit soit celui qui a dormi avec n’importe quelle bête (pecus). Et
le peuple de s’exclamer dans son ensemble : qu’il le soit, qu’il le soit.
*
* *
L’inceste est pour les Romains une faute contre l’ordre universel
garanti par les dieux, une rupture de la pax deorum : « l’inceste est donc
avant tout un désordre » [MOREAU 2002, p. 51-52]. Dans ce domaine comme
dans d’autres où interfèrent le religieux et le pénal, on a pu parler d’une
« laïcisation » qui se serait produite de l’époque archaïque à l’époque
impériale. Notons toutefois qu’au commencement de l’époque impériale,
en 48 ap. J.-C. (Tacite, Annales, 12, 8, 1), l’empereur Claude a fait accomplir
des « cérémonies sacrées » (sacra) et des rites expiatoires (piacula) – ils
étaient supposés remonter à l’époque royale – en forme de « punitions »
et de « procurations » (procurationes) de l’inceste qui avait conduit au
suicide de L. Iunius Silanus et à la relégation de sa sœur Calvina hors
d’Italie. L’inceste est donc un désordre religieux, et il constitue également
le pire des crimes, comme l’expriment par exemple ces quelques vers du
poète Catulle (84-54 av. J.-C. env.) :
Que fait-il Gellius, celui qui déborde de désir pour sa mère et pour
sa sœur, et qui, les tuniques jetées, veille d’un bout à l’autre de
la nuit ? Que fait-il celui qui ne permet pas à son oncle <paternel>
d’être un mari ? Sais-tu seulement combien il se charge de crime
(scelus) ? Il s’en charge à tel point, Gellius, que ni Téthys aux
limites du monde, ni Océan, père des nymphes, ne peuvent enlever
<ce crime> en le lavant (abluere) : car il n’est aucun crime au-delà
duquel il est possible d’aller, même si la tête baissée <son auteur>
lui-même se dévorait. (Catulle, 88)
Si l’inceste revêt un caractère « anti-naturel » chez certains auteurs,
les juristes invoquent plutôt quant à eux la perturbation des mœurs. L’idée
moderne d’une dégénérescence de la descendance liée à l’inceste, source
de naissances monstrueuses, ne paraît pas avoir été partagée par
les anciens [MOREAU 2002, p. 63]. Quant à la mythologie, si elle offre tant
d’exemples d’inceste, c’est précisément, est-il nécessaire d’y insister,
qu’elle ne constitue en rien un modèle pour la conduite des hommes !
Un principe que les auteurs chrétiens préfèrent ignorer en reprochant aux
païens l’immoralité du monde divin qui est le leur. Qu’il suffise de rappeler
quelques mots de l’Apologétique de Tertullien, composée à la fin du
e
II siècle :
De même, qui est plus incestueux que ceux auxquels Jupiter lui-
même enseigne ? (Tertullien, Apologétique, 9, 16)
Une telle répartie était une réponse à l’accusation d’inceste lancée par
les païens eux-mêmes à l’encontre des chrétiens pour dénoncer
la promiscuité de leurs cérémonies où les coreligionnaires se côtoient
entre « frères » et « sœurs »… Et Tertullien (Apologétique 9, 17-
18) d’argumenter encore – en songeant évidemment au mythe d’Œdipe –
en dénonçant la coutume de l’adoption chez les païens qui finit par faire
perdre la connaissance originelle des liens du sang et provoque
le « hasard » qui conduirait un jour un individu, ayant perdu toute trace
de sa filiation naturelle, à s’unir à un membre de sa famille par le sang.
Pour certains chrétiens (Tertullien, Apologétique, 9, 16), les Romains sont
englobés parmi les peuples, tels les Perses ou les Macédoniens, chez
lesquels l’inceste est accepté. Mettant à l’écart la controverse entre païens
et chrétiens, on admettra précisément que le contenu de telles
polémiques montre que les uns et les autres ont éprouvé la même
réticence à l’encontre de la perturbation des structures de la filiation par
des unions prohibées. Depuis Sophocle et les tragiques grecs, près de cinq
siècles avant le commencement de l’ère chrétienne, et jusqu’aux pères de
l’Église, jusqu’à l’oeuvre d’Augustin d’Hippone en particulier, la confusion
des termes de la parenté est apparue comme particulièrement
insupportable [MOREAU 2002, p. 120-128]. Cet attachement aux noms
(nomina) des parents (necessitudines) apparaît précisément dans
la constitution de 295 de Dioclétien (Coll., 6, 4, 2).
Quoique les anciens (ueteres) aient cru qu’il était licite (licitus),
une fois dissous le mariage du frère, d’épouser la femme de son
frère, et qu’il était licite également <pour un homme>, même après
la mort de sa femme ou un divorce, de contracter une union avec
la sœur de celle-ci, que tous s’abstiennent de ce genre de mariage
et qu’ils n’envisagent pas qu’il soit possible de procréer des enfants
légitimes à partir d’une telle association : car on s’accorde <à
reconnaître comme> bâtards (spurii) ceux qui naissent <de telles
unions>. (Code théodosien, 3, 12, 2)
Titre 7. Des voleurs et de la peine qui leur est infligée (De furibus et
de poena eorum).
*
* *
L’ouverture du titre est un extrait de l’Exode (22, 2-3). Cette disposition
concernant le vol de nuit et le vol de jour est répandue dans diverses
législations depuis le droit mésopotamien. Quant au volet romain du titre
consacré au vol, il débute par une singularité dans la forme qui doit être
soulignée avant d’envisager le contenu juridique des fragments de
jurisprudence rassemblés.
Ici l’argument reposant sur cette phrase isolée est peut-être moins
convaincant. Mais comment expliquer que l’auteur de la Collatio legum
mentionne à trois reprises (Coll., 1, 3, 1 ; 8, 4, 1 ; 14, 2, 2) le supplice de
la croix supprimé par Constantin ? Pourquoi cite-t-il dans leur intégralité
les constitutions moralisantes d’un empereur persécuteur des chrétiens
tel que Dioclétien (R25 ; R33) alors qu’inversement, on l’a vu, une seule
constitution illustre l’abondante législation des auteurs chrétiens du
e
IV siècle (et encore pourrait-il s’agir d’une interpolation) ? Un auteur
chrétien citerait-il Ulpien dont on sait qu’il avait consacré une partie de
son traité à la persécution des chrétiens ?
Si les XII Tables ont voulu que le voleur qui agit de nuit (fur
nocturnus) soit tué impunément (impune), quelle que soit
la circonstance (quoquomodo), ainsi que le voleur qui agit de jour
(fur diurnus) s’il s’est défendu avec une arme, qui pense qu’il faut
punir une mise à mort accomplie quelle que soit la circonstance,
alors que parfois par les lois elles-mêmes l’épée (gladius) est offerte
pour tuer un homme ? (Cicéron, Pour Milon, 9)
Labéon dit que le mot vol (furtum) vient du mot sombre (furuus)
c’est-à-dire noir (niger), parce qu’il s’accomplit en secret et dans
l’obscurité et la plupart du temps de nuit ; à moins qu’il ne vienne
du mot « tromperie » (fraus), comme le dit Sabinus ; ou encore de
porter (ferre) ou emporter (auferre) ou d’une expression grecque :
<les Grecs> appellent phôres en effet les voleurs (fures), ou plutôt
les Grecs ont dit que phôres vient de pherein. (Paul, Commentaire à
l’édit, extrait du livre 39 = Digeste, 47, 2, 1, pr.)
Les deux actions ici décrites par Gaius ont subsisté jusqu’à l’époque
impériale. Pour ce qui concerne la première, l’action de vol découvert
(conceptum furtum), elle n’était intentée que si la personne soupçonnée
d’abriter chez elle la chose volée se prêtait à l’enquête. Si elle refusait son
concours, alors pouvait se dérouler une perquisition rituelle (XII Tab., 8,
15 b) désignée par l’expression suivante : « par le plat et par le pagne »
(lance et licio) [MOMMSEN 1907, III, p. 51-52]. Comme chaque énigme offerte à
l’anthropologie juridique par une formule lapidaire et expressive de
l’ancien droit, cette expression mystérieuse a donné lieu à de nombreuses
interprétations modernes – elle est sans hésitation certainement liée au
caractère inviolable de la « maison », de la domus, donc, et de ses dieux
protecteurs. Et le mystère demeure, comme souvent, si on s’en tient même
à la tentative d’explication fournie par les anciens, soucieux eux-mêmes
d’exégèse de faits sociaux et linguistiques disparus depuis des siècles. Pour
nous en convaincre et pour nous en tenir à un regard antique – à défaut de
pouvoir se satisfaire d’une interprétation moderne –, lisons Festus, alors
même qu’il est impossible d’expliciter les quelques éléments que
le grammairien rassemble afin de justifier son interprétation :
Chez les anciens, on disait « par le plat et par le pagne », parce que
celui qui venait rechercher (quaerere) <le produit d’> un vol (furtum)
dans la maison d’un autre, entrait ceint d’un pagne et tenait
devant les yeux un plateau, en raison de la présence de la mère de
famille (mater familiae) ou d’une jeune fille (uirgo). (Festus,
p. 104 Lindsay)
1, 1. Moïse déclare :
Si un témoin de mauvaise foi (iniustus) se présente contre un homme
pour l’accuser, en l’accusant d’un acte impie, 2. que les deux hommes
entre lesquels existe ce contentieux réciproque se présentent devant Dieu
et devant les prêtres et devant les juges, quels qu’ils soient à l’époque
considérée. 3. Lorsque les juges auront enquêté (inquirere) avec soin et
lorsqu’on aura découvert (inuenire) le témoin de mauvaise foi dont
le témoignage est injuste, en se dressant contre lui, 4. vous agirez envers
lui, comme s’il avait voulu commettre une action criminelle (malefacere), et
vous supprimerez le mal parmi vous.
2, 1. Paul, au livre unique Sur les peines <prévues> par toutes les lois, sous
le titre « De la loi Iulia sur les adultères » :
Celui qui a prononcé un faux témoignage (falsum testimonium), encourt
une condamnation identique à celle qu’il aurait subie en vertu de la loi
Cornelia sur les testaments (lex Cornelia testamentaria).
3, 1. Paul, au cinquième livre des Sentences, sous le titre concernant
les témoins (testes) et les interrogatoires (quaestiones) :
Ceux qui ont prononcé des témoignages de manière infondée (falso) ou
contradictoire (uarie), ou bien en faveur de chacune des deux parties, sont
conduits en exil, ou relégués dans une île, ou écartés de la curie <où ils
siégeaient>.
4, 1. Le même au cinquième livre des Sentences sous le titre « De la loi
Cornelia sur les assassins et les empoisonneurs » (lex Cornelia de sicariis et
ueneficis).
La loi Cornelia frappe de la peine de déportation celui qui a tué
un homme (hominem occidere), ou qui s’est trouvé avec une arme (cum telo
esse) dans cette intention ou celle de commettre un vol (furtum facere),
celui également qui a détenu (habere) un poison, l’a vendu (uendere), l’a
préparé (parare) dans l’intention de mettre à mort un homme (hominem
necare), celui qui a prononcé un faux témoignage (falsum testimonium
dicere) pour que quelqu’un perde la vie (perire), ou celui qui a donné son
concours pour <infliger> la mort (mortis causam praestare). 2. Il a été décidé
de punir tous ces crimes (facinora), en infligeant la peine capitale (poena
capitis) à ceux de condition honorable (honestiores) ; quant à ceux de plus
basse extraction de basse extraction (humiliores), ils sont portés en croix
(in crucem tollere) ou jetés aux bêtes.
5, 1. Paul au cinquième livre des Sentences sous le titre « de la loi
Cornelia concernant les testaments » (lex Cornelia testamentaria) :
Celui qui a donné ou reçu de l’argent pour que soit fourni (perhibere)
un faux témoignage, celui qui a corrompu un juge ou fait en sorte qu’il soit
corrompu (corrumpere) pour qu’il prononce une sentence ou ne
la prononce pas, s’il s’agit de <prévenus> de basse extraction (humiliores),
ils subissent la peine capitale (capite punire), s’il s’agit de prévenus de
condition honorable (honestiores), ils sont déportés dans une île en même
temps que le juge lui-même après confiscation de leurs biens.
6, 1. Le même au même livre sous le même titre :
Le faux (falsum) consiste en toute chose qui n’est pas la vérité (ueritas),
mais qui est présentée comme le vrai.
7, 1. Ulpien, au huitième livre <Sur la fonction du proconsul>, sous
le titre « De la peine <prévue par> la loi Cornelia sur les testaments » :
En outre, un sénatus-consulte a été fait, sous le consulat de Statilius
Taurus et de Scribonius Libo, selon lequel la peine <prévue par> la loi
Cornelia est infligée à celui qui, en connaissance de cause, a scellé (signare)
ou fait en sorte que soit scellé quelque chose d’autre que le testament, de
même ceux qui, avec une mauvaise intention (dolo malo), ont exercé
une contrainte pour que soient faites de fausses dépositions (testationes),
ou que soient rédigés en retour, ou authentifiés, (consignare) de faux
testaments (testamenta). 2. De même celui qui a reçu de l’argent pour
fausser un procès par une défense (aduocatio) ou un témoignage
(testimonium) ou celui qui, dans le même but, a conclu un pacte (pactus),
est entré dans une association (societas) ou qui s’est entremis par quelque
accord <illicite> (pactio). Il en va de même si quelqu’un a formé quelque
association en vue de l’accusation d’innocents, chacun <d’entre eux>
tombe sous le sénatus-consulte qui a été fait <sous le consulat> de Cotta et
Messalla. 3. Quant à celui qui a reçu de l’argent pour dénoncer (denuntiare)
ou ne pas dénoncer, ou encore pour renoncer à un témoignage (remittere
testimonium), il encourt la peine de la loi Cornelia, en vertu du sénatus-
consulte qui a été fait sous le consulat des deux Gemini. Et ainsi de suite.
*
* *
Cette loi qui punit <de la peine> capitale (capite punire) le juge
(iudex) ou l’arbitre (arbiter) qui a été désigné conformément au
droit (iure datum) et qui a été convaincu d’avoir reçu de l’argent
pour se prononcer sur une affaire (rem dicere). (Aulu-Gelle, 20, 1, 7-
8)
Il y a tout lieu de penser là encore, en comparaison précisément avec
le verset précédent, que ce qui s’applique ici à la procédure privée valait
également dès l’époque décemvirale pour la procédure criminelle
publique [HUMBERT 2018, p. 684-685]. Le rapprochement établi par la loi
syllanienne sur les assassins et les empoisonneurs (lex Cornelia de sicariis et
ueneficis) (R20) entre le juge corrompu et le faux témoin qui provoquent
l’un et l’autre la mort du prévenu remonterait également à la Loi des XII
Tables :
1, 1. Moïse déclare :
Tu ne fourniras pas de faux témoignage contre ton prochain (proximus
tuus).
2, 1. Ulpien au huitième livre Sur la fonction du proconsul <sous le titre>
« De la loi Iulia sur la violence publique et la violence privée » :
En vertu de la même loi il est absolument interdit (interdicere) à
certaines personnes <de fournir> un témoignage (testimonium), à d’autres
<de le faire> contre leur gré (inuitus). Les chapitres quatre-vingt-sept et
quatre-vingt-huit <énumèrent la liste de> ces hommes en ces termes :
2. en vertu de la présente loi qu’il ne soit pas permis aux personnes
suivantes de prononcer un témoignage contre un inculpé (reus) : celui qui
a été affranchi par ce dernier ou par son parent (parens), ou par leur
<propre> affranchi (libertus), ou par celui ou celle des affranchis de ce
dernier ; ou celui qui est impubère (inpubes) ; ou celui qui après avoir été
condamné dans un procès public (iudicium publicum), ne figure pas au
nombre de ceux qui ont été pleinement réintégrés dans leurs droits (in
integrum restitutus) ; ou celui qui a été <soumis> aux chaînes (uincula) et à
la détention publique (publica custodia) ; ou celui qui s’est engagé pour se
battre <dans l’arène> (depugnare) ; ou celui qui a loué <par le passé> ou
aura loué sa propre personne pour se battre face aux bêtes à l’exception
de celui qui est ou sera envoyé dans l’Vrbs pour pratiquer le lancer du
javelot ; ou celle qui a fait ou aura fait publiquement commerce de son
corps (corpore quaestum facere) ; ou celui qui aura été jugé pour avoir reçu
de l’argent (pecuniam accipere) dans le but de prononcer un faux
témoignage. Quand bien même ils le voudraient, aucun de ceux
mentionnés par cette loi ne peuvent prononcer un témoignage contre
un prévenu ou pour ne pas témoigner. Au chapitre quatre-vingt-sept.
3. Que ne prononce pas contre son gré un témoignage à l’encontre du
prévenu celui qui est le cousin issu de germain (sobrinus) de ce prévenu,
qui lui est lié par une parenté plus proche (cognatio), ou qui est son beau-
père (socer), son gendre (gener), le mari de sa mère (uitricus), son beau-fils
(priuignus). Et ainsi de suite.
3, 1. Paul, au cinquième livre des Sentences, sous le titre « Des témoins
(testes) et des interrogatoires (quaestiones) » :
Il a été décidé de n’interroger ni les témoins qui paraissent suspects, ni
surtout ceux que l’accusateur a tirés de sa maison (domus), ni ceux que
la bassesse de leur existence (humilitas uitae) rend infâmes (infamare). Pour
ce qui regarde les témoins, il faut en effet veiller à leur manière de vivre
(qualitas) et à leur rang (dignitas). 2. Les témoins ne peuvent pas être
interrogés malgré eux (inuitus) ni contre un parent par alliance (adfinis), ni
contre un parent par le sang (cognatus). 3. Ni les parents, ni les enfants, ni
les patrons et leurs affranchis ne sont admis à porter témoignage les uns
contre les autres (inuicem), quand bien même ils le voudraient. En effet,
d’ordinaire, le lien de parenté (necessitudo) entre les personnes (personae)
altère la véridicité du témoignage (rei uerae testimonium).
*
* *
1, 1. Moïse dit :
Si quelqu’un s’empare d’un veau ou d’une brebis, et qu’il les tue ou
qu’il les vend, qu’il restitue cinq veaux pour un veau, quatre brebis pour
une brebis. 2. Or s’il ne dispose pas de ce dont il est redevable, qu’il soit
vendu pour vol.
2, 1. Paul au cinquième livre des Sentences sous le titre « des voleurs de
bétail » :
Les auteurs de vol aggravé de bétail qui emportent les troupeaux sont
en général livrés au glaive ou à la mine, aussi éventuellement aux travaux
publics. D’autre part, sont également auteurs de vol aggravé ceux qui
enlèvent de l’étable ou des pâturages les chevaux et les troupeaux de
brebis, s’ils le font fréquemment, en recourant à une arme en fer, ou avec
le concours d’hommes de main.
3, 1. Le même Paul au même livre et sous le même titre :
Les voleurs de bétail sont ceux qui auront enlevé un cheval ou deux
juments ou le même nombre de boeufs, ou dix chèvres ou cinq porcs. En
tout cas, quelle que soit la quantité en deça de ce nombre, qu’il soit soumis
à la peine du vol selon sa position sociale (qualitas) au paiement
du double ou du triple ou alors qu’il soit battu de coups de fouets, livré
au travail public (opus publicum) pour la durée d’une année ou remis à son
maître sous la peine des chaînes.
4, 1. Le même Paul au même livre et sous le même titre :
Si quelqu’un emporte des troupeaux au sujet desquels un contentieux
s’était élevé, qu’il comparaisse devant <les tribunaux du> forum. S’il est
convaincu dans cette procédure, qu’il soit condamné au double ou au
triple, à l’instar du voleur.
5, 1. Le même Paul au même livre et sous le même titre :
Il a été décidé de faire entrer dans la catégorie du voleur (fur), plutôt
que du voleur de bétail (abactor), celui qui enlève un boeuf ou un cheval
égaré (errans) ou toute autre <tête de> bétail (pecus).
6, 1. Paul au livre unique Sur les peines des ruraux sous le titre « Des
voleurs de troupeaux » a dit :
Lorsque les voleurs de troupeaux sont condamnés avec
une particulière sévérité (durius), alors ils sont même livrés au glaive. C’est
pourquoi le divin <Antonin le> Pieux a répondu par un rescrit au conseil
de Bétique. 2. Celui qui a enlevé des bestiaux (pecora) au sujet desquels
s’était élevé un contentieux, doit comparaître devant <les tribunaux du>
forum, et s’il perd <son procès> qu’il soit condamné au double ou au
quadruple.
7, 1. Ulpien au huitième livre Sur la fonction du proconsul, sous le titre
« Des voleurs de bétail » :
Pour ce qui concerne la punition des voleurs de bétail, le divin Hadrien
a ainsi répondu dans un rescrit au conseil de Bétique : « Généralement
lorsque les voleurs de bétail sont très sévèrement punis, on les condamne
au glaive. Ils ne sont pas punis partout très sévèrement, mais dans
les lieux où ce genre de crime est le plus répandu, sinon ils sont
condamnés au travail (opus) et parfois <seulement> pour une durée
déterminée. 2. C’est pourquoi je pense que chez vous également convient
le genre de peine que l’on inflige pour sanctionner le plus sévèrement ce
genre de crime, selon laquelle les voleurs de bétail sont livrés au glaive. Ou
encore, si quelqu’un s’est trouvé si notoirement et si gravement impliqué
dans le vol de bétail, que par le passé une peine lui a été infligée pour
un crime de ce genre, il convient de livrer ce dernier à la mine ».
3. Le rescrit du divin Hadrien est rédigé de telle sorte que la peine la plus
sévère paraît être celle de la mine (poena metalli), à moins qu’en disant
la peine du glaive (gladius) il n’eût à l’esprit la condamnation à l’école de
gladiateurs (ludus). 4. Or la différence est la suivante entre ceux qui sont
condamnés au glaive et ceux qui sont condamnés à l’école de gladiateurs :
ceux qui sont condamnés au glaive doivent être éliminés (consumere)
immédiatement ou être éliminés au moins sous un an. C’est en effet
le contenu des directives (mandata) concernant cette question. Tandis que
ceux qui sont condamnés à l’école de gladiateurs ne sont pas éliminés en
toute hypothèse, il s’en faut, puisqu’ils peuvent même être affranchis
(pilleari) ou recevoir leur congé (rudem accipere) au bout d’un certain
temps, puisqu’il est autorisé de les libérer au bout de cinq ans, ou de leur
donner leur congé au bout de trois ans. 5. <Quoiqu’il en soit>, dans
le rescrit du divin Hadrien il est très explicitement dit que la peine
des voleurs de bétail n’est pas identique quel que soit le lieu.
8, 1. Le même Ulpien au livre et sous le titre mentionnés plus haut :
On entend à proprement parler par voleurs de bétail, ceux qui
enlèvent les bestiaux de leur pâture ou de leurs troupeaux ou en font leur
butin d’une manière quelconque et pratiquent avec un savoir faire
(studium) proche de l’exercice d’une profession (ars) le vol de bétail en
emmenant les chevaux hors de leurs élevages ou les boeufs de leurs
troupeaux. Au reste, si quelqu’un emporte un boeuf errant loin du
troupeau ou des chevaux abandonnés dans un lieu désert, il n’est pas
un voleur de bétail (abigeus), mais plutôt un <simple> voleur (fur). 2. Quant
à ceux qui emmènent un porc, une chèvre ou un mouton, ils ne doivent
pas être punis aussi sévèrement que ceux qui volent des animaux de plus
grande taille. 3. Quoiqu’Hadrien ait prescrit la peine de la mine de durée
limitée ainsi que les travaux forcés à temps, ou même le glaive, cependant
ceux qui sont d’extraction honorable (honestiore loco) ne doivent pas être
exposés à cette peine, mais il faut les reléguer ou les exclure de leur ordre.
4. Néanmoins nous voyons à Rome des voleurs de bétail livrés aux bêtes :
et ils ne paraît pas injuste en effet d’infliger cette peine à ceux qui
recourent à l’épée pour voler du bétail.
*
* *
Tous les Espagnols sont les plus acharnés des voleurs de bestiaux
(abactores). (Servius et Phylargyr, Commentaire aux Géorgiques de
Virgile, 3, 408)
e
Observons également que les rescrits du II siècle conservés dans
la Collatio legum sont précisément adressés au conseil de Bétique (l’actuelle
Andalousie). C’est sous le règne de Trajan (98-117) que le vol de bestiaux
semble faire son apparition dans la législation impériale, en laissant
deviner les systèmes de protection dont les voleurs eux-mêmes devaient
bénéficier, lorsqu’ils agissaient pour le compte d’autrui :
1, 1. Moïse dit :
Si un feu se propage, qu’il rencontre des broussailles et se propage à
des aires de battages (arcae), à des épis (spicae) ou à un champ (campum),
celui qui a allumé le feu restituera la valeur (aestimatio) <de ce qui a été
incendié>.
2, 1. Paul au [cinquième] livre des Sentences sous le titre « Des
incendiaires » :
Ceux qui incendient une chaumière (casa) ou une résidence rurale
(uilla), en raison d’inimitiés (inimicitiae), doivent être condamnés à la mine
ou au travail public (opus publicum), pour les humbles (humiliores) ou
relégués dans une île, pour les personnes honorables (honestiores).
2. Les incendies accidentels (fortuita incendia), déchaînés au gré du vent
violent, ou par l’inattention de celui qui a allumé le feu, lorsqu’ils
s’étendent jusqu’aux terres d’un voisin, si à cette occasion des champs de
céréales ou des vignes, des oliviers, ou des arbres fruitiers, ont été réduits
en cendres, que le dommage (damnum) causé soit réparé (sarcire) selon
l’estimation <de la valeur perdue>.
3, 1. Le même Paul au même livre et sous le même titre :
Le crime (commissum) des esclaves, si cela sied au maître, doit être
réparé (sarcire) par la livraison du coupable (noxae deditio) <au lésé>.
2. Quant à ceux qui mettent le feu (incensores) aux moissons, aux vignes ou
aux oliviers, <s’ils ont agi> dans l’intention de nuire (per dolum), alors
les humbles (humiliores) sont condamnés à la mine, les personnes
honorables (honestiores) sont relégués dans une île.
4, 1. Le même Paul au livre et sous le titre mentionnés ci-dessus :
Il faut, sans hésiter, punir de la peine capitale les incendiaires qui
agissent pour procéder à un pillage (praedare) dans une agglomération
(oppidum).
5, 1. Ulpien au huitième livre Sur la fonction du proconsul [sous le titre]
« Des naufrages et des incendies » :
Il est vrai que la loi Cornelia interdit l’eau et le feu (aqua et igni
interdicere) aux incendiaires, mais en fait ils sont punis de différentes
façons. Car ceux qui auront commis un incendie dans une cité, de propos
délibéré, s’ils sont d’extraction très humble, devront être soumis aux bêtes
et s’ils sont d’un certain rang et qu’ils ont commis <leur crime> à Rome,
qu’ils soient punis par la décapitation (capite punire), ou du moins de
la peine de la déportation ou assurément (…) que ceux qui ont commis
un tel acte soient châtiés (adficere).
Quant à ceux qui n’ont pas commis un incendie de propos délibéré, on
leur accorde généralement le pardon (ignoscere), à moins qu’une lourde et
dangereuse négligence (neglegentia) ou la légèreté (lasciuia) n’en soient à
l’origine.
6, 1. Paul au livre Sur les peines des ruraux sous le titre « Des voleurs de
bestiaux » :
Ceux qui ont commis des incendies dans une agglomération (oppidum)
pour se livrer au pillage (praeda), doivent être punis de la peine capitale.
Ceux qui ont incendié accidentellement un îlot d’habitation ou
une maison de campagne, sans que l’inimitié en soit la cause, le sont plus
légèrement. En effet, les incendies accidentels (fortuita incendia) doivent
être renvoyés au forum, pour réparation (sarcire) d’un dommage (damnum)
de voisinage.
7, 1. Ulpien au dix-huitième livre du Commentaire à l’édit « s’il est
reconnu que quelqu’un a été tué par outrage, en réparation du simple »,
lorsqu’il dit :
De même, si tu as brûlé superficiellement ou incendié mon îlot
d’habitation (insula), j’aurai une action en vertu de la loi Aquilia, et il en va
de même, s’il s’agit de ma parcelle plantée d’arbres ou de ma maison de
campagne. 2. Or si quelqu’un a effacé par le feu un îlot d’habitation, dans
l’intention de causer un tort (dolo), il doit même être puni de la peine
capitale (capitis poena), à l’instar d’un incendiaire. 3. Quant à celui qui a
voulu détruire par le feu un îlot bâti <lui appartenant> et que le feu s’est
propagé à l’îlot d’habitation du voisin, il sera tenu par la loi Aquilia, non
seulement à l’égard de son voisin, mais également à l’égard
des colocataires pour les biens de ces derniers qui ont été brûlés, comme
le rapporte également Labeo au quinzième livre des réponses.
4. Cependant si tu as mis le feu à la paille qui se trouve dans ton fonds de
terre (ager) et que le feu s’est répandu, il s’est propagé jusqu’au domaine
(praedium) du voisin et a détruit celui-ci, la question s’est posée de savoir si
la loi Aquilia avait ici sa place ou si une actio in factum était requise. 5. Mais
la plupart <des juristes> considèrent que la loi Aquilia n’a pas ici sa place,
comme l’écrit Celsus au vingt-septième livre des Digestes. Voici en effet ce
qu’il estime : « si le feu a échappé au contrôle de celui qui brûle de
la paille, il ne tombe pas sous le coup de la loi Aquilia, mais il faudra
recourir <contre lui> à une actio in factum parce que son objectif premier
n’était pas de détruire cette chose par le feu, mais c’est alors qu’il
s’adonnait à une autre activité, que le feu s’est ainsi propagé (procedere) ».
6. L’avis de ce dernier a été confirmé par un rescrit du divin Sévère rédigé
en ces termes : « tu déclares vouloir engager une poursuite en livraison de
dépendant coupable (noxale iudicium) sur le modèle de la loi Aquilia sous
prétexte qu’un feu allumé pour faire du fourrage s’est propagé par la faute
des esclaves de Veturia Astilia, selon ce que tu avances, <et> a dévasté ton
fonds de terre (ager) : si une évaluation de la peine (litis aestimatio) est
autorisée, un jugement peut s’offrir. Il est clair que la loi Aquilia n’a pas
paru suffire. 7. Si l’esclave d’un fermier s’est endormi devant le four d’un
exploitant (colonus) et qu’une uilla a été détruite par le feu, Neratius écrit
que le contractant du fermage doit répondre en vertu du contrat, s’il a fait
preuve de négligence dans le choix des personnels à son service. Par
ailleurs, si une personne allume le feu au four et qu’une autre personne
le surveille avec négligence, est-ce celui qui a allumé le feu qui tombera
sous le coup de la loi ? Car, celui qui n’a pas exercé de surveillance n’a rien
fait : celui qui a correctement allumé le feu n’a pas commis de faute. De
la même façon, si un médecin a correctement amputé un homme, mais
que lui-même ou un autre l’a soigné <ensuite> avec négligence, l’Aquilia
ne s’applique pas. Que faire, donc ? Je pense pour ma part qu’il faut dans
ce cas accorder une action sur le modèle de la <loi> Aquilia, aussi bien
contre celui qui se sera endormi devant le four ou qui l’aura surveillé
négligemment, que contre le médecin qui aura fourni des soins avec
négligence, que l’homme en soit mort ou s’en trouve affaibli
physiquement (debilitare). Et personne ne pourrait prétendre au sujet de
celui qui s’est endormi qu’il a été atteint par une chose humaine et
naturelle, alors qu’il était de son devoir ou bien d’éteindre le feu, ou bien
de le circonscrire de telle sorte qu’il ne se propage pas. 8. De même au
livre VI de Vibianus a été rapportée <la question suivante> : si tu possèdes
un four appuyé sur un mur mitoyen, est-ce que tu es tenu pour outrage en
raison du dommage (damni iuiuria) ? Et <Proculus> a répondu qu’il n’était
pas possible d’intenter une action en vertu de la loi Aquilia, car elle ne
saurait être engagée avec qui possède un foyer. C’est pourquoi il considère
plus conforme à l’équité d’accorder une actio in factum. Toutefois, il
n’envisage pas le cas où le mur est détruit par le feu. Et on peut en effet
assurément se poser la question suivante : si tu ne m’as pas encore causé
de tort (damnum) et que tu disposes pourtant d’un feu qui me fasse
craindre que tu ne m’en causes, est-il juste que j’engage par anticipation
une action, à savoir une actio in factum ? Peut-être Proculus avait-il déjà
perçu <cette difficulté>, à moins de dire qu’un dépôt de garantie (cautio)
en prévision d’un tort suffit. 9. Cependant, si les esclaves d’un locataire
ont brûlé un îlot d’habitation, Urseius rapporte au livre X que Sabinus a
répondu qu’il fallait qu’en vertu de la loi Aquilia le maître soit poursuivi
en remise de dépendant (noxale iudicium) au titre de ses esclaves : il affirme
que le maître n’est pas tenu par le contrat de bail. Et pourtant, Proculus a
répondu que lorsque les esclaves d’un exploitant ont brûlé une maison
rurale (uilla) l’exploitant était soumis soit à la loi Aquilia, soit au contrat,
de sorte que l’exploitant pouvait livrer les esclaves pour qu’ils subissent
un châtiment au titre du dédommagement et que si l’affaire avait été
jugée selon une des procédures, il ne fallait pas agir en plus au moyen de
l’autre. 10. De la même manière, Celsus au livre XXVII des Digestes écrit :
si des abeilles m’appartenant ont volé vers les tiennes et que tu les a
détruites par le feu, certains (et parmi eux Proculus) ont affirmé que
l’action de la loi Aquilia n’était pas applicable, comme si les abeilles ne
m’appartenaient pas. Cependant Celsus dit que cela est faux puisque
les abeilles reviennent généralement <à leur point de départ> et qu’elles
constituent une source de revenu qui m’appartient. Et pourtant, l’avis de
Proculus repose sur le fait qu’elles n’ont été ni apprivoisées ni encloses.
Quant à Celsus lui-même, il dit que rien ne les différencie des pigeons qui
évitent la main et qui, s’ils s’échappent, reviennent cependant à la maison.
*
* *
La parole de Moïse qui ouvre ce titre est extraite de l’Exode 22, 5. En
droit romain, la première législation connue relative aux incendiaires –
elle oppose l’acte volontaire à l’incendie accidentel – remonte à la Loi
des XII Tables. Elle se rapporte principalement au contexte de la société
rurale de la Rome archaïque, c’est-à-dire à la protection des bâtiments et
de la moisson engrangée. Le verset concerné (XII Tab., 8, 10) reçoit
un écho dans le fragment de Paul conservé dans la Collatio legum (12, 6),
ainsi que chez Marcien (Digeste, 48, 8, 1, pr.) et Callistrate (Digeste, 48, 19,
28, 12), comme nous le verrons, mais il n’est connu directement que par
un fragment du Commentaire aux Douze Tables de Gaius :
D’une manière générale, la Loi des XII Tables reconnaît une part
essentielle à l’intention comme c’est le cas par exemple à propos de
la distinction entre l’acte commis par un jeune pubère, par opposition à
celui commis par un impubère (XII Tab., 8, 9 ; 8, 14) (R39), ce que souligne
encore l’absence de punition du dommage sans culpabilité (XII Tab., 8, 6 ;
8, 7), ou l’opposition entre l’acte involontaire et l’intention criminelle (XII
Tab., 8, 24) (R20). Ce n’est que plus tard, à l’époque impériale, qu’est
apparue l’idée de faute par négligence, « puisqu’un incendie », écrit
Alfienus (Digeste, 18, 6, 12), « ne peut être commis sans faute » [HUMBERT
2018, p. 496]. La « négligence » est, on l’a vu, le critère qui délimite
la sphère de compétence du préfet des vigiles, c’est elle qu’on retrouve
également dans certains fragments réunis sous ce titre de la Collatio legum,
qu’il s’agisse de la « lourde et dangereuse négligence » qui peut conduire à
un incendie urbain (Coll., 12, 5) ou de « l’insouciance » (incuria) qui conduit
à la propagation du feu sur les champs de céréales, les vignes ou
les oliveraies d’un voisin (Coll., 12, 2).
On s’est interrogé sur le sens de la vivicombustion qui menace
l’incendiaire selon la Loi des XII Tables. L’hypothèse d’un vestige d’une
ancienne sacratio (la consécration du coupable à la divinité des moissons,
Cérès) (R1) ne repose sur aucune source explicite et relève de nouveau de
l’extrapolation. Il paraît difficile d’y voir l’application du principe du
« talion » (Commentaire à R21), comme cela a parfois été suggéré, puisque
celui-ci consiste à exercer sur la personne du coupable la même
souffrance que celle qu’il a infligée à la victime. Tout au plus pourrait-on
considérer qu’il s’agit plutôt d’une « peine réfléchissante » dans la mesure
où le coupable est ici puni au moyen de l’instrument qui lui a permis
d’accomplir le crime. Il s’agit donc d’un crime public, poursuivi selon
une procédure publique [HUMBERT 2018, p. 497-498]. De la peine originelle il
ne subsiste aucune attestation de son application. Cependant à l’époque
impériale, ce type de châtiment apparaissait encore en vigueur, quelle que
soit la valeur de fréquence qu’on accorde au terme plerumque
(« d’ordinaire », « la plupart du temps », « souvent ») employé par
Callistrate.
*
* *
1, 1. Moïse dit :
Que celui qui s’est emparé par plagiat d’une personne en Israël et l’a
vendue, subisse la mort.
2, 1. Paul au cinquième livre des Sentences sous le titre « Du
Commentaire à la loi Fabia » :
Tombe sous le coup de la loi Fabia, celui qui a tenu recélé (celare),
vendu, détenu, acheté un citoyen romain de naissance libre, ou bien
un affranchi, ou encore un esclave. 2. Tandis qu’autrefois la peine prévue
par cette loi était pécuniaire (poena nummaria), l’enquête (cognitio) a été
transférée au préfet de la Ville, elle mérite de même la punition
(animaduersio) extraordinaire par le gouverneur de province. C’est
pourquoi les humbles (humiliores) sont livrés à la mine, ou sont portés en
croix, tandis que les personnes honorables (honestiores) sont reléguées à
perpétuité, la moitié de leur bien étant alors saisie (adempta). 3. Si
un esclave a enlevé, vendu, recélé l’esclave d’autrui en toute connaissance
de son maître, le maître lui-même est puni (animaduertere). Mais si
<l’esclave> a perpétré un tel acte à l’insu du maître, il est livré à la mine.
3, 1. Ulpien au neuvième livre Sur la fonction du proconsul sous le titre
« De la loi Fabia » :
L’enquête (cognitio) menée en vertu de la loi Fabia revient
fréquemment aux tribunaux des gouverneurs, même si dans les provinces,
comme à Rome, certains procurateurs de César ont usurpé illégalement
cette juridiction. 2. De fait, on en est arrivé à la suite de constitutions
<impériales> au résultat que seul le préfet de la Ville doit connaître ce
type d’affaire, si l’atteinte (iniuria) a été perpétrée en deça de la centième
borne milliaire. Mais si elle a été perpétrée au-delà de la centième,
l’enquête (cognitio) reviendra aux préfets du prétoire. En province elle
appartient aux gouverneurs des provinces, et l’enquête n’est ordonnée au
procurateur de César que dans le cas où il tient dans la province le rôle
d’un gouverneur. Il est clair qu’après la sentence passée en vertu de
la <loi> Fabia, le rôle du procurateur intervient. 3. L’empereur Antonin a
décidé cependant qu’un procurateur faisant fonction de gouverneur à
la tête de cette province, bien qu’il ne puisse pas connaître des causes
capitales ni ne le fasse habituellement, pouvait toutefois mener
une enquête en vertu de la loi Fabia. Ce même procurateur a reçu selon
une constitution de l’empereur Antonin le droit d’enquête relevant de
la loi Iulia sur la répression des adultères.
4. Par ailleurs quiconque a caché, détenu ou tenu dans des liens, vendu
ou acheté un citoyen romain, un Latin, ou un individu qui a été affranchi
en Italie, tombe sous le coup de la loi Fabia, de même quiconque a été
associé à un tel acte. Et une peine est établie contre lui au premier
chapitre de la même loi. Si un esclave a commis cet acte alors que son
maître était au courant, le maître est puni en vertu du même chapitre par
le versement d’une amende de cinquante mille sesterces. 5. Tombe sous
le coup du second chapitre de cette même loi celui qui a persuadé l’esclave
d’un autre de fuir (fugere) <de chez> son maître, ou celui qui, contre le gré
du maître, a caché, vendu, acheté dans une intention frauduleuse (dolo
malo) l’esclave d’autrui, ou celui qui a été l’associé d’une telle affaire. Il lui
est ordonné de verser cinquante mille sesterces au peuple. Et ainsi de
suite… 6. Cependant, il faut savoir qu’en vertu des nouvelles constitutions,
les plagiaires (plagiatores) doivent être punis par une sentence capitale, à
la mesure de la gravité (atrocitas) du fait. Même si Paul, dans certains cas
spécifiques rapportés plus haut, a attribué la peine de la croix et de
la mine à l’encontre de ce type de prévenus.
*
* *
1, 1. Moïse dit :
Qu’on ne trouve pas auprès de toi quelqu’un qui purifie par
un sacrifice expiatoire ton fils ou ta fille, ni un devin des mains duquel tu
prends les sorts. Ne conspire pas (consentire) avec des imposteurs
empoisonneurs (impostores uenenarii) qui disent ce qu’une femme a conçu,
parce que ce sont des fables destinées à séduire, ne t’oriente pas vers
les prodiges (prodigia), n’interroge pas les morts. 2. Qu’on ne découvre pas
auprès de toi un interprète d’augures (auguriator), ni un observateur
d’oiseaux (inspector auium), ni un sorcier (maleficus), ni un enchanteur
(incantator), ni un porteur de serpent en son ventre, ni un examinateur
des entrailles (haruspex), ni un interrogateur des morts, ni un observateur
des signes (portenta). 3. Car toutes ces choses, aussi bien que celui qui
les pratique ont été condamnées par ton Dieu. C’est en effet en raison de
telles abominations que Dieu a éradiqué les Chaldéens de ta face. 4. Toi en
revanche tu seras parfait devant ton Dieu. 5. En effet les peuples dont tu te
rendras maître écoutaient les augures (auguria), les sorts (sortes) et
les divinations (diuinationes).
2, 1. Ulpien, au livre VII Sur la fonction du proconsul, sous le titre « Des
mathématiciens (mathematici) et des prophètes (uaticinatores) » :
En outre fut interdite la fourbe imposture et l’opiniâtre croyance
des mathématiciens (mathematici). Et ce n’est pas seulement à notre
époque que décision fut prise de les soumettre à une telle interdiction,
mais cette défense (prohibitio) est ancienne. Nous tenons en effet à
disposition un sénatus-consulte adopté sous le consulat de Pomponius et
Rufus, dont les dispositions sont les suivantes : que l’eau et le feu soient
interdits (aqua et igni interdicere), que tous les biens des mathématiciens
(mathematici), des Chaldéens (Chaldei), et des devins (arioli) soient
confisqués (publicare), et ceux de tous ceux qui auront engagé une telle
entreprise ; si l’auteur de telles exactions appartient à quelque peuple
étranger, qu’il soit puni (animaduertere). 2. Toutefois, on s’est demandé s’il
fallait punir le savoir (scientia) d’hommes de ce genre, ou bien leur
pratique (exercitatio) et leur métier (professio). En tout cas chez les anciens
on disait que seul leur métier et non leur connaissance (notitia) était
défendu. Par la suite une telle distinction a été nuancée. Et on ne saurait
cacher que parfois l’usage s’en est insinué de telle sorte qu’ils en ont fait
profession (profiteri) et qu’ils se sont montrés en public. Mais du moins
une telle chose n’a pu se produire qu’en raison de l’obstination et de
l’irréflexion de ceux qui se faisaient voir, soit en train de consulter, soit en
train d’exercer, et non parce que cela avait été permis. 3. En fin de compte,
il a été interdit par pratiquement tous les princes que n’importe qui se
mêle de ce genre de sottises, et ils ont été punis de différentes façons ceux
qui s’y sont livrés en proportion naturellement du niveau de
la consultation. Car ceux qui ont consulté au sujet de la santé du Prince
sont punis de la peine capitale (capite puniri) ou livrés à quelque autre
peine plus grave, tandis que ceux qui ont consulté au sujet de leur <santé>
ou de celle de leur proche sont punis plus légèrement. Les prophètes
(uaticinatores) entrent dans cette seconde catégorie, et ils doivent
également être châtiés (plectere), parce que parfois ils pratiquent contre
la tranquillité publique (quies publica) et le commandement du peuple
romain (imperium populi romani) des professions condamnables (artes
inprobandae). 4. Pour finir, il existe un décret du divin <Antonin le> Pieux
adressé à Pacatus, légat de la province de Lyonnaise, dont les termes du
rescrit (rescriptum) sont tellement nombreux que je les ai résumés ci-
dessous.
5. Pour finir également, le divin Marc <Aurèle> lui aussi relégua dans
l’île de Syrus [Syros] celui qui, à l’occasion du soulèvement de Cassius,
avait prophétisé (uaticinare) et avait prononcé de nombreuses paroles
comme s’il était sous l’inspiration des dieux. 6. Assurément, en effet, ils ne
doivent pas colporter impunément (inpune) leurs propos, les hommes de
cette espèce, qui sous prétexte <d’agir> en vertu d’un avertissement
des dieux révèlent ou profèrent certaines choses, ou prétendent
mensongèrement en avoir connaissance.
3, 1. Le Code Grégorien, au livre VII sous le titre « Des magiciens et
des manichéens » :
Les empereurs Dioclétien et Maximien Augustes et Constantin et
Maximianus, très nobles Césars à Iulianus, proconsul d’Afrique.
Les moments de très grande inaction, mon très cher Iulianus, poussent
parfois les hommes en situation peu favorable à dépasser la limite
réservée à la condition de la nature humaine et les engagent à introduire
certaines sortes de savoirs (doctrina), de zèle religieux (superstitio) tout à
fait vains et honteux, si bien que par la fantaisie de leur erreur on les voit
même entraîner un très grand nombre d’autres personnes. 2. Cependant,
les dieux immortels ont bien voulu dans leur divine prévoyance mettre en
ordre et à leur place les choses qui sont bonnes et vraies, de telle sorte
qu’elles soient acceptées dans leur intégrité et établies, par la bouche de
bien des hommes vertueux et remarquables et par le jugement et l’action
d’hommes très savants (il n’est pas religieusement permis de s’opposer à
un tel état de fait ni de résister à son cours), de sorte que l’ancienne
religion ne soit pas réfutée par une nouvelle. Cela relève en effet du plus
grand crime de modifier les choses qui ont été établies et définies une fois
pour toutes par les anciens, alors qu’elles doivent conserver à la fois
une position et suivre leur cours. 3. C’est pour cette raison que notre
empressement est immense à punir l’obstination d’une disposition
d’esprit dévoyée d’hommes vils entre tous. Ces derniers en effet, qui
dressent contre les anciens cultes religieux (religiones), des sectes (sectae)
nouvelles, et sans précédent, de telle sorte que par leur fantaisie dévoyée,
ils repoussent les croyances qui jadis nous ont été accordées de la part
des dieux (diuinitus) 4. Au sujet des manichéens ton discernement a
soumis leur cas à Notre sérénité : nous avons entendu que tout
récemment, tels des êtres monstrueux (prodigia) inattendus et d’un
nouveau genre, depuis la nation perse, notre adversaire, se sont répandus
ou sont apparus sur cette terre (mundus), où ils ont perpétré de nombreux
crimes (facinora), ont troublé des peuples tranquilles et introduit dans
les cités de très grands dommages. Et il est à craindre qu’incidemment,
comme cela se produit d’habitude, prenant de l’ampleur avec le temps, ils
n’entreprennent par les abominables pratiques et les sinistres lois
des Perses de corrompre des hommes d’une nature innocente, puis
l’honnête et paisible nation romaine, enfin notre univers tout entier,
comme des poisons répandus par des individus malveillants. 5. Et puisque
toutes les sortes de crimes, que ta prudence dévoile dans son rapport
(relatio) concernant leur religion, ont été identifiées de la façon la plus
manifeste par les lois, puisque leurs plans ont été découverts, pour cette
raison, nous décrétons de la manière suivante les épreuves (aerumnae) et
les peines dont ils sont redevables et qui sont dignes d’eux : 6. Nous
ordonnons que les instigateurs (auctores) et ceux qui sont à leur tête
(principes) soient soumis, en même temps que leurs abominables écrits, à
la peine la plus sévère, de telle sorte qu’ils soient consumés par des feux
ardents. Toutefois, pour ce qui concerne les simples adeptes (consentanei)
et ceux qui persisteraient encore longtemps (contentiosi), nous conseillons
de les condamner à la simple peine capitale, et Nous ordonnons que leurs
biens soient revendiqués par notre fisc. 7. Si vraiment même
des détenteurs de fonctions publiques (honorati), d’un quelconque rang
(dignitas), ou les personnes les plus haut placées (maiores personae) sont
passés à cette secte sans précédent, ignoble et porteuse d’infamie en tous
points, ou à l’enseignement des Perses, tu feras en sorte que leurs
patrimoines soient intégrés à notre fisc et qu’ils soient eux-mêmes livrés
aux mines de Phaeno ou de Proconnèse, 8. de telle sorte donc que cette
épidémie de dérèglement puisse être amputée de notre bienheureux
siècle, jusqu’à la racine, et que ton dévouement se hâte de se conformer
aux ordres et aux règlements de Notre Sérénité.
Donnée le jour précédent les calendes d’avril à Alexandrie.
*
* *
C’est sous le règne de Claude que prend place une nouvelle expulsion
en 52 ap. J.-C. : « les astrologues (astrologoi) furent chassés d’Italie et ceux
qui les fréquentaient furent punis » (Dion Cassius, 61, 33, 3b). Cette
expulsion fait suite à plusieurs accusations de lèse-majesté au cours
des années précédentes, telles que la condamnation de M. Furius Camillus
Scribonianus qui avait cherché à connaître la date de la mort du prince en
consultant des Chaldaei ou encore, le procès contre Lollia Paulina, en
49 ap. J.-C., à qui on avait reproché d’avoir consulté « des Chaldéens
(Chaldaei), des mages (magi), et interrogé la statue d’Apollon de Claros sur
le mariage de l’empereur » (Tacite, Annales, 12, 22, 1). Dans ce second cas
les pratiques divinatoires furent naturellement explicitement articulées à
une accusation de lèse-majesté pour « projets funestes à l’encontre de
l’État » (perniciosa in rem publicam consilia) (Tacite, Annales, 12, 22, 2). Ces
griefs furent reprochés à l’accusée au cours d’un procès tout à fait
caractéristique de la circulation procédurale et topographique de
« l’enquête sénatoriale » (cognitio senatus) entre la résidence du Palatin et
la curie (Commentaire à R11). En effet, c’est l’impératrice Agrippine
la Jeune qui aurait réuni le dossier d’accusation et suscité l’accusator,
tandis que c’est dans la curie que l’empereur Claude, sans avoir entendu
l’inculpée (inaudita rea), prononça le réquisitoire et suggéra la sentence, à
savoir une confiscation des biens (publicata bona) et un exil hors d’Italie
(Italia cedere) (Lollia fut plus tard contrainte au suicide) (Commentaire à
R47). C’est de nouveau sous la forme d’un sénatus-consulte que fut publié
trois ans plus tard l’ordre d’expulsion : « un sénatus-consulte relatif à
l’expulsion des mathématiciens d’Italie (Senatus consultum de mathematicis
Italia pellendis) fut élaboré, aussi dur (atrox) qu’inutile » (Tacite, Annales, 12,
52, 3). Sous Néron (54-68), le scénario fut sans doute le même malgré
les lacunes de la documentation [CRAMER 1950-1951, p. 33-35] : la mesure
d’expulsion a bien touché des astrologoi et non des philosophoi, en dépit de
la confusion qui pourrait naître de la lecture de la Vie d’Apollonios de Tyane
de Philostrate composée dans la première moitié du IIIe siècle
[RIVIÈRE 2016a, p. 279-282]. La présence des mathematici à Rome sous le très
court règne de l’empereur Othon (15 janvier-16 avril 69) auquel ils avaient
annoncé « une année éclatante » est soulignée avec ironie par Tacite
(Histoires, 1, 22, 2). Ce constat désabusé de l’historien au sujet de ceux qu’il
désigne sous le terme de mathematici vaut également pour l’époque où il
rédige les Histoires (entre 106 et 109), sous le règne de Trajan (98-117) :
« un genre d’hommes déloyal envers les puissants, trompeur en réponse
aux espoirs, qui sera toujours interdit (uetare) dans notre cité et qui s’y
maintiendra toujours ». Sous le règne de Vitellius (entré dans Rome en
avril 69, il y est assassiné le 22 décembre 69), « les mathematici furent
chassés (pulsare) d’Italie » (Tacite, Histoires, 2, 62, 4). La première année de
son règne, en 70 ap. J.-C., Vespasien « bannit aussi de Rome les astrologues
(astrologoi), alors que lui-même fréquentait tous les meilleurs d’entre eux »
(Dion Cassius, 66, 9, 2). Pour ce qui concerne le règne de Domitien,
la Chronique de Jérôme (p. 190-192 Helm) donne les deux indications
suivantes : la première pour l’année 89-90, « Domitien envoya en exil (in
exsilium mittere) et fit tuer un grand nombre de nobles. Domitien chassa
(pellere) de la ville de Rome les mathématiciens (mathematici) et
les philosophes (philosophi) » ; la seconde pour l’année 93-94 : « Domitien
par un édit (per edictum) chasse (extrudere) de nouveau de Rome
les philosophes et les mathématiciens ». Les deux dates correspondent à
deux crises du règne de Domitien (81-96), une usurpation et la crainte
d’un complot. En ce sens elles répondent de nouveau à l’articulation
observée précédemment entre une poursuite pour lèse-majesté et
les bannissements collectifs qui la suivent. La nouveauté tient ici à
la juxtaposition – unique dans la Chronique de Jérôme – entre philosophes
et astrologues. Elle reflète la confusion qui pouvait naître de l’intérêt de
certains courants philosophiques pour l’astrologie, comme en témoignent
dès le règne d’Auguste (27 av. J.-C.-14 ap. J.-C.) l’expulsion d’Anaxilaos de
Larissa désigné comme pythagoricus et magus ou le pythagorisme
également exprimé dans la Vie d’Apollonios de Tyane de Philostrate dans
la première moitié du IIIe siècle ap. J.-C. Ces expulsions doivent être
dissociées de l’approche d’un phénomène inventé par les modernes, à
savoir la prétendue « opposition stoïcienne » au régime impérial, ou
encore l’hostilité déclarée de Domitien à toute forme de philosophia
envisagée comme une idéologie menaçant son pouvoir [RIVIÈRE 2016a,
p. 302-351].
Toute l’évolution postérieure, depuis le règne de Tibère (14-37) et
jusqu’à la fin de l’époque flavienne (96), telle que nous venons de
la parcourir, est donc connue uniquement par la documentation littéraire.
L’extrait d’Ulpien conservé dans la Collatio legum accomplit en effet
un bond chronologique, entre le sénatus-consulte de 17 ap. J.-C. et
le rescrit adressé par Antonin le Pieux (138-161) à un légat de Lyonnaise,
un certain Pacatus, inconnu par ailleurs (PIR2 P 8). Ce rescrit comportait
de nombreux détails dont Ulpien renvoie l’exposé à un passage qui ne
nous est pas parvenu de son traité Sur la fonction du proconsul. Encore
une fois, l’auteur de la Collatio legum semble avoir l’ouvrage d’Ulpien entre
les mains, et il ne prend pas le soin d’effacer de sa source quelques mots
qui rendraient plus cohérente la composition de son œuvre. Il est donc
bien difficile de dire un mot du contenu de ces lignes d’Ulpien, et a fortiori
d’en conclure [DOHRMANN 1995, p. 122-123], sous prétexte que
le destinataire du rescrit gouverne en Gaule, qu’il pourrait s’agir d’un
regain de lutte contre les sacrifices humains ou la nécromantie pratiqués
par les druides ! De telles pratiques sont invoquées par Pline l’Ancien (30,
4, 13) à la fin d’un développement sur les « impostures de la magie »
(uanitates magicae). Le même auteur rappelle que cette technique, « la plus
trompeuse de toutes les techniques qui se sont répandues sur le globe
terrestre » (Pline l’Ancien, 30, 1, 1) est née en Perse. Mais le cheminement
suivi par l’encyclopédiste ne suffit évidemment pas à établir qu’un rescrit
dont les termes nous sont totalement inconnus évoquerait au siècle
suivant les druides et leurs sacrifices… Enfin, selon l’extrait d’Ulpien (Coll.,
15, 1, 5), un personnage dont le nom ne nous est pas connu fut exilé dans
l’île de Syrus (nom latinisé de Syros, au cœur des Cyclades) par Marc
Aurèle, car ses prophéties avaient accompagné l’usurpation d’Avidius
Cassius, en 175. Faut-il rapprocher la mention par Tertullien (De l’idolâtrie,
9, 2) de cet épisode remontant au règne de Marc Aurèle, comme cela a été
suggéré [CRAMER 1950-1951, p. 47-48] ? La datation aujourd’hui admise de
ce traité de Tertullien (entre 203 et 206 ou au moins entre 198 et
208) [WASZINK-VAN WINDEN 1987, p. 10-13] paraît difficilement compatible
avec une telle hypothèse. L’auteur se réfère alors plutôt à un épisode du
règne de Septime Sévère (193-209), un empereur dont on sait qu’il était
particulièrement préoccupé d’astrologie (et soucieux par conséquent de
contrôler les détenteurs de ce savoir), ou encore, plus généralement, à
l’expulsion des astrologues de Rome et d’Italie, récurrente au cours
des deux siècles qui ont précédé. Une telle datation recoupe l’observation
d’Ulpien, si on admet que dans le passage conservé (Coll., 15, 2, 1), le juriste
se réfère à « son époque » (hodie). Ce mot peut désigner précisément
le moment de rédaction de son traité sous le règne de Caracalla, mais aussi
plus généralement la période où il a vécu et qui couvre également
les années précédentes sous Septime Sévère. Le verbe interdicere qu’il
emploie ne signifie pas une « interdiction » au sens où on l’entendrait
aujourd’hui (l’interdiction d’une profession ou d’une pratique), mais
le plus souvent une « expulsion », ou le fait d’être « écarté » d’un
territoire, ou d’une situation (sociale ou professionnelle). Lisons la page de
Tertullien. La démonstration de l’auteur reflète, nous semble-t-il,
le tournant d’une époque. Le discours chrétien croise désormais
les normes répressives qui existent depuis le commencement de l’Empire,
la condamnation nouvelle de l’astrologie, de la divination et de la magie,
et annonce la législation particulièrement dure du IVe siècle et de l’Empire
chrétien :
LES PEINES
34
Ils disent qu’une partie du mont est appelée roche Tarpéienne (saxum
Tarpeium), ainsi nommée parce que c’est le lieu de sépulture de la vierge
Tarpeia qui avait promis aux Sabins de leur livrer le mont. Ou bien ils
disent que <cette roche> est ainsi nommée en raison de ce qu’un certain
Tarpeius qui s’était opposé au roi Romulus, parce que les jeunes filles
<sabines> avaient été enlevées (raptae), reçut la peine <que méritait> son
crime (noxium) à l’endroit où se trouve la roche. C’est pourquoi ils n’ont
pas voulu que ce lieu sinistre soit uni à l’autre partie du Capitole.
o. Interdiction de la « précipitation »
au cours de l’époque impériale
(Modestin, Des Pandectes, extrait
du livre 12, fr. 150 Lenel = Digeste,
48, 19, 25, 1 ; après 217 ap. J.-C.)
Si, pour une période de longue durée quelqu’un a été dans l’état
d’accusé, sa peine doit être allégée jusqu’à un certain point. Il a en effet
été établi que ceux qui soutiennent une action dans l’état d’accusé depuis
une longue période ne doivent pas être punis de la même façon que ceux
qui ont reçu récemment leur sentence. Personne ne peut être condamné à
être précipité de la roche.
*
* *
Marius fut donc désigné consul pour la septième fois et, dès qu’il
sortit en public, le jour même des calendes de janvier qui marquait
le commencement de l’année, il fit précipiter un certain Sextus
Licinius de la roche Tarpéienne, ce qui sembla à ses adversaires
comme à la cité le signal éclatant de la reprise des malheurs.
(Plutarque, Marius, 45, 3, trad. A.-M. Ozanam)
C2. « CELUI QUI TUE SES PARENTS DOIT ÊTRE PRIVÉ DE SES PARENTS »
(COMMENTAIRE À CICÉRON, POUR SEXTUS ROSCIUS AMERINUS, 71, SCHOLIA
GRONOVIANA D, P. 310 STANGL)
Ce sont d’eux que naissent toutes les choses. Celui qui s’acharne contre
son parent subit en expiation les lois de la nature (naturae iura persoluere).
Il est connu que ce sont nos parents qui nous nourissent. Eh bien, si
certains individus tuent leurs parents, ils doivent éprouver le manque de
leurs parents. Il est établi que toutes les choses procèdent de ces quatre
éléments : l’air, le feu, l’eau, la terre. C’est également par eux que nous
sommes nourris. C’est donc pour cela que les ancêtres ont voulu que
les parricides soient cousus dans des outres, de telle sorte qu’ils éprouvent
le manque de l’air, de la terre, du feu, de l’eau qui nourrissent l’homme à
l’instar des parents. Car celui qui tue ses parents doit être privé de
parents, c’est-à-dire des éléments qui nous nourrissent.
*
* *
Thuranius [Toranius], qui n’était plus préteur mais qui l’avait été,
et qui était le père d’un jeune homme qui était pour le reste
débauché, mais qui avait une grande influence près d’Antoine,
demanda aux centurions de repousser sa mort de quelques jours,
pour que son fils puisse intervenir par une demande (aiteô) auprès
d’Antoine en sa faveur. Ils rirent de lui et lui dirent : « Il est déjà
intervenu par une demande, mais dans l’autre sens. (Appien,
Les guerres civiles à Rome, 4, 18, trad. d’après Ph. Torrens)
Les conflits étaient d’autant plus exacerbés, comme l’a fait observer
Paul Veyne, qu’une partie des jeunes gens de la haute société (ceux qui
étaient sui iuris) jouissaient de tous leurs droits par opposition à l’autre
partie de ceux qui en étaient frustrés en raison de leur dépendance à
l’égard de leurs pères (les alieni iuris). Dans un contexte de rivalités
aristocratiques, d’abord durant les guerres civiles, mais aussi sous
l’Empire, à une époque où la délation fut encouragée pour la défense,
notamment, du crime de lèse-majesté bien des mises à mort procédèrent
de ce principe (Tacite, Annales, 4, 28-29).
Si le parricide a été encouragé dans des moments de dérèglement de
la société romaine, durant les guerres civiles ou sous le règne des tyrans,
la punition de ce crime, aussi ancienne que singulière, est à peu près sans
équivalent tout au long de l’histoire de la République et de l’Empire. Deux
indices permettent de mettre en évidence la spécificité du parricide.
Le premier relève de la procédure, le second de la forme du châtiment.
Alors que jusqu’au dernier siècle de la République les crimes de sang
auraient fait l’objet d’une poursuite privée qui conduisait les proches de
la victime à saisir eux-mêmes la justice civile et à poursuivre le meurtrier
devant le magistrat pour obtenir réparation (Commentaire à R6),
le parricide a toujours été réprimé comme un crimen publicum, c’est-à-dire
un crime dont la répression incombait aux pouvoirs publics, à l’instar du
crime de « haute trahison » (la perduellio). En dépit des nombreuses et
fortes réserves qui ont été exprimées à ce sujet [HUMBERT 2018] (R2),
le parricide n’aurait donc pas été considéré par les Romains comme
la forme la plus grave de l’homicide, dont la punition relevait d’un régime
de vendetta médiatisé par un tribunal et incombait à l’initiative
des proches [THOMAS 1984]. Du parricide à l’homicide, il n’y aurait pas de
continuité. La différence entre ces deux actes n’était pas de « degré », mais
de « nature ». Ce constat de Yan Thomas invite à se défaire de toute
représentation évolutionniste selon laquelle la désignation du meurtre du
père dans l’ordre familial archaïque des origines aurait progressivement
été étendue au meurtre d’un homme libre, au fur et à mesure que la cité
s’unifiait et développait ses institutions au détriment de l’autonomie
des groupes familiaux (gentes). En bref, en dépit de ce que pourraient
laisser entendre quelques déformations lexicales issues d’une
systématisation du droit et de la procédure criminels au dernier siècle de
la République, et de ce que l’on sait de la loi Pompeia de parricidiis [THOMAS
1981 ; THOMAS 2017], le parricide n’aurait jamais été appréhendé comme
Un peu plus loin la même menace est réitérée : « tu iras voir le réduit
(pergula) avec une peau à la phénicienne (poeniceum corium) ». La seconde
occurrence figure dans les fragments conservés d’une autre pièce de
Plaute dont ne subsistent que quelques extraits, la Vidullaria : « qu’il soit
cousu (insuere) dans une outre et déporté dans les profondeurs (deportare
in altum) », ou encore « j’ordonne que ce jeune homme soit cousu (insuere)
dans une outre (culleus) et qu’il soit déporté ». La mention du culleus –
une outre de cuir destinée au transport de denrées ou servant de flotteur
le cas échéant, lorsqu’elle est simplement remplie d’air – ne laisse planer
aucun doute sur la nature du supplice [NARDI 1980]. Le comique est ici
forgé sur une référence au fameux châtiment du parricide, enfermé dans
une outre et livré aux flots. Une série de fragments de textes juridiques et
littéraires épars, depuis longtemps répertoriés et mis en série [THOMAS
1981, p. 673 n. 95], permet de décrire les différentes étapes du
cheminement vers le supplice infligé au parricide : son visage est
dissimulé (obuultus) par un sac, « un petit sac en peau de loup » (folliculus
lupinus) bien attaché (praeligatus) ; on lui fait porter des « sabots de bois »
(soleae ligneae). Il est enfermé dans un cachot et flagellé à sa sortie par
« des verges couleur sang », c’est-à-dire taillées dans un arbre qui porte
malheur, un arbor infelix [BAYET 1935 ; ANDRÉ 1964], tel celui auquel on
suspendait également les accusés de haute trahison (perduellio).
Le parricide est donc privé du contact avec les éléments : l’eau,
la terre, le feu et l’air. À l’instar de l’androgyne [RIVIÈRE 2018a], le coupable
est mis à mort sans qu’aucun coup ne lui soit porté, il est necatus et non
pas occisus :
À proprement parler, on dit qu’a été livré à la mort (nex) celui qui a
été tué (interficere) sans blessure (uulnus), par le poison (uenenum),
par exemple, ou par la faim. (Verrius Flaccus, De la signification
des mots, d’après l’abrégé de Festus, p. 158 Lindsay)
On distingue celui qui a été tué (occisus) de celui qui a été mis à
mort (necatus) : on dit en effet que le premier a été frappé (caedere)
ou a reçu un coup (ictus), tandis que l’autre n’a pas reçu de
coup. (Verrius Flaccus, De la signification des mots, d’après l’abrégé
de Festus, p. 190 Lindsay)
9. Il arrive que les mêmes crimes (scelera) soient plus gravement punis
dans certaines provinces comme en Afrique les incendiaires (incensores) de
récoltes, de vignes en Mysie, et dans les régions où il y a des mines, ceux
qui altèrent la monnaie (adultatores monetae). 10. Il arrive parfois que
les supplices réservés à certains crimes (maleficia) soient aggravés
(exacerbere), toutes les fois que des personnes en trop grand nombre se
livrent au brigandage (grassantes), cela est nécessaire pour l’exemple
(exemplum).
*
* *
*
* *
*
* *
Gallus Aelius dit qu’un transfuge (perfuga), qu’il s’agisse d’un libre,
d’un esclave [ou d’un ennemi], est celui qui est passé (transire) aux
ennemis ; on emploie le terme équivalent de transfuga. Pourtant
certains estiment que le perfuga n’est pas tant celui qui fuit les uns
mais celui qui dans l’espoir d’obtenir des avantages passe au parti
(perfugere) de quelqu’un d’autre. (Festus, p. 236 Lindsay)
Quant à la catégorie des fugitiui, il ne fait presque aucun doute qu’elle
s’applique aux « esclaves fugitifs » qui au cours des combats ou de l’état de
guerre se sont retrouvés chez l’ennemi. Ces esclaves devaient être ensuite
rendus à leurs maîtres, conformément au principe même de la propriété
servile et comme l’éclaire la législation dans ce domaine (R32). Telle est
la première acception d’un terme essentiellement lié à la condition
d’esclave et qui ne s’applique qu’occasionnellement aux situations d’exil,
d’exclusion ou de bannissement. Et si César (Guerre des Gaules, 1, 23,
2) l’emploie, très rarement cependant, pour désigner des auxiliaires qui
ont trahi, ou une armée ennemie constituée de mauvais éléments, ce n’est
qu’en raison de l’acception péjorative du terme (Guerre civile, 3, 110, 4 ;
Guerre d’Alexandrie, 24, 2 ; Guerre d’Espagne, 7, 4). Cette exigence de
restitution, répétée à plusieurs reprises par les Romains auprès
des Carthaginois au cours des tractations qui ont précédé la fin de
la seconde guerre punique (218-202 av. J.-C.), à savoir la restitution
des « fugitifs », des « transfuges » et des « captifs », réapparaît à l’occasion
du traité avec les Étoliens (Tite-Live, 38, 11, 4), en 189 av. J.-C., puis dans
le traité avec le roi de Syrie Antiochos III en 188 av. J.-C. :
e
Dans la deuxième moitié du II siècle av. J.-C., des déserteurs ont été
vendus en esclavage après avoir été battus de verges sous la fourche (R3i3-
i4), tandis que la restauration de la discipline dans l’armée pouvait
conduire à un traitement différencié entre les citoyens-légionnaires et
les troupes constituées d’ « étrangers » (extranei), tels que les frondeurs
baléares, les cavaliers gaulois etc., selon lequel les premiers étaient battus
à coups de « cep » (le bâton qui constitue également l’insigne
des centurions) et les autres à coups de « verges » (R3i5). Si un officier
pouvait être condamné à mort sur un soupçon de trahison, la possibilité
de se défendre devant un tribunal dirigé par un juge (le commandant en
chef) entouré d’un conseil constitué d’assesseurs (les officiers supérieurs
de l’état-major) devait en principe lui être accordée (R3i6).
Selon ce texte édifiant, il apparaît que les trois victimes ont été
décapitées. Il n’est donc pas question du crucifiement évoqué par le texte
du sénatus-consulte. En conséquence, il serait bien possible de considérer
que de tels actes visant à faire des exemples et à terroriser le reste de
la troupe aient pu avoir lieu au moment où Pison voulut se constituer
une armée en ralliant à sa cause par la force certains détachements de
soldats, notamment de jeunes recrues dont il avait intercepté le convoi à
la veille de la bataille de Kelenderis à la fin de l’année 19 ap. J.-C. [ECK-
CABALLOS-FERNANDEZ 1996, p. 171]. Ces circonstances de « guerre civile »
importent pour mesurer la gravité du crime ici imputé à Pison, à savoir
d’avoir exécuté, non seulement des extranei (ces « étrangers » sont sans
doute des soldats de troupes auxiliaires ou des Ciliciens recrutés sur
place), mais également d’avoir crucifié un centurion citoyen romain (cette
appartenance civique qui va de soi pour un officier de ce rang est
soulignée dans le texte officiel). En bref, outre la forme du châtiment (le
crucifiement appliqué aux déserteurs ou aux transfuges est normalement
réservé aux esclaves), ce sont les circonstances dans lesquelles celui-ci a
été accompli qui peuvent figurer au titre d’une poursuite. La cour
sénatoriale se serait-elle réunie autrement pour écouter de telles
accusations à l’encontre de l’un des siens ? Il est permis d’en douter.
D’ailleurs Auguste lui-même – sans qu’il soit ici question du supplice de
la croix, alors que la faute relève de la trahison – n’avait-il pas recouru à
l’exécution d’officiers qui avaient fait défection devant l’ennemi ?
a. Destruction de récolte
et âge de puberté (verset de la Loi des XII
tables, 8, 9, cité par Pline l’Ancien,
18, 3, 12 ; 77 av. J.-C.)
Donner en pâture ou couper les productions de la terre obtenues par
la charrue, en cachette (furtim), de nuit (noctu), était un crime capital
(capital esse) en vertu des XII tables : elles ordonnaient, pour un pubère
(pubes), qu’il soit mis à mort (necari) en étant suspendu (suspensus) à Cérès,
<un châtiment> plus lourd que pour celui qui était convaincu d’homicide ;
pour un impubère, qu’il soit soumis par jugement, en vertu de l’arbitrage
du préteur, à être battu de verges (uerberare) ou à verser le montant du
dommage (noxia), ou encore le double de ce montant (duplio).
b. Vol flagrant et âge de puberté (verset
de la Loi des XII tables, 8, 14, cité
par Aulu-Gelle, 11, 18, 8 ; publication
posthume de l’ouvrage après 180 ap. J.-
C.)
Mais pour les autres voleurs pris en flagrant délit (fures manifesti), ils
[les décemvirs] ordonnèrent que les <hommes> libres soient flagellés
(uerberari) et remis (addicti) à celui au détriment duquel le vol avait été
commis, si du moins ils l’avaient commis de jour (luci) et s’il ne s’étaient
pas défendus avec un arme (telum) ; que les esclaves qui auraient été,
quant à eux, pris en flagrant délit de vol (furtum manifestum) soient soumis
aux verges (uerbera) et précipités de la roche <Tarpéienne>, mais ils
voulurent que les enfants impubères (pueri impuberes), selon la sentence
(arbitratus) du préteur, soient flagellés et que le dommage (noxia) commis
par eux soit réparé (sarcire).
INTERPRÉTATION
Il est permis par la loi aux proches (propinqui) les plus âgés (seniores) de
redresser (corrigere) l’égarement (error) ou les fautes (culpae)
des adolescents (adulescentes) qui comptent parmi leurs proches en vertu
d’un arrêt paternel (patria districtio), ce qui veut dire que, s’ils ne peuvent
être corrigés (emendare) par des paroles (uerba) ou par un sentiment de
honte (uerecundia), qu’ils soient redressés par des coups de fouet (uerbera)
en vertu d’un arrêt privé (priuata districtio). Si en effet un adolescent a
commis une faute si lourde qu’elle ne peut être corrigée en privé
(priuatim), qu’elle soit renvoyée par dénonciation (deferre) à
la connaissance (notitia) du juge.
*
* *
Ce verset relatif au droit civil établit donc un parallèle entre celui dont
le jugement est altéré par une maladie mentale et le prodigue, considéré
comme « incapable », en raison de sa propension à dilapider
un patrimoine. En l’absence de tutelle fournie par un testament, si cette
disposition testamentaire fait défaut, alors le fou comme le prodigue sont
placés sous la curatelle des agnats ou des membres de la gens, les gentiles.
Ces derniers comblent en effet l’absence des agnats dans certains
domaines, tels que la tutelle des incapables [HUMBERT 2018 p. 203 et 212-
217]. En comparaison de l’étendue de la documentation relative à
l’irresponsabilité du fou en matière civile, ce n’est que tardivement que
son absence de culpabilité a fait son apparition dans le domaine criminel.
Une tel écart chronologique s’explique aisément si l’on songe que dans
le premier cas, ce sont tous les actes quotidiens qui sont susceptibles
d’être affectés par l’absence de jugement, tandis que dans le second cas,
l’état de folie est lié à un fait isolé et à la prévention éventuelle de sa
répétition. Folie ? Outre le terme furiosus, le lexique latin relatif à cet état
est aussi étendu qu’imprécis. On a bien cherché à établir
une hiérarchisation du degré de maladie à partir de ce lexique, mais cet
effort n’est pas parvenu à définir une taxinomie adaptée à une échelle
des cas ou des dispositions conformes à une échelle des symptômes.
La jurisprudence et la législation impériale emploient principalement
les substantifs furiosus et furor. Comme de nos jours, ces termes servent
par ailleurs à déprécier au cours d’une accusation devant une instance de
jugement la « folie » de l’adversaire pour le dénigrer, et non bien sûr pour
le dispenser de responsabilité [ISRAELOWICH 2014, p. 451-454]. D’autres
termes encore tels demens et dementia, insanus, amens ou des périphrases,
telles que « celui qui n’est pas maître de lui-même » (qui mentis compos non
est), ou « celui dont l’esprit est captif » (mente captus), ou encore
« l’aliénation de l’esprit » (mentis alienatio) sont répandus. Mais il s’agit là
de simples variations et non d’une grille médico-légale. Si à partir de
l’époque d’Ulpien, une certaine « discrimination » s’établit entre le furor,
« la folie avérée et complète » et la dementia, un terme plus imprécis qui
recouvrirait toutes les formes secondaires de l’insanité d’esprit, elle ne
conduit pas à une approche différenciée de la casuistique [LEBIGRE 1967,
p. 31-35 ; VALLAR 2016, p. 1-2]. On pourrait joindre néanmoins à ce dossier
l’insistance observable dans l’édit des édiles curules pour traquer
les « vices » de l’esclave, qu’il s’agisse d’un « vice du corps » (uitium
corporis) ou d’un « vice de l’âme » (uitium animi). Elle a pour but
d’apprécier la valeur de ces marchandises ainsi que l’honnêteté
des transactions dont elles sont l’objet autour d’une préoccupation
principale, « la tendance à fuir » qui distingue l’humain de l’animal. C’est
par le biais de la servitude et l’objectivité bien comprise de l’intérêt
des maîtres que se dessine ici un effort de description des caractères,
des conduites, des pathologies dont l’étude mériterait assurément d’être
approfondie [RIVIÈRE 2004, p. 257-277].
En revanche, l’effort des juristes et du législateur a consisté à tenter
d’affiner l’approche de la maladie mentale en prenant en considération, au
regard principalement du droit civil, la persistance ou la discontinuité
des accès de démence, afin de saisir la volonté ou la conscience qui a
présidé à l’acte. C’est dans le domaine du mariage que le commentaire
d’Ulpien (Digeste, 24, 3, 22, 7) pourrait avoir été le plus approfondi dans ce
domaine. Le juriste distingue un premier type de furor, de moindre
gravité, reflet de deux états : la folie perturbée d’intervalles de lucidité ;
la folie continue mais supportable pour l’entourage. La rupture du
mariage peut être évitée dans l’un et l’autre cas. En revanche, le deuxième
type de furor incontrôlable et sans répit rend le mariage impossible : en
raison du danger, de « la cruauté de la folie » (saeuitia furoris), et de
la préoccupation d’assurer une descendance, la rupture du mariage
s’impose, au regard même d’une considération d’humanité – à l’égard de
la personne atteinte de maladie psychique, si c’est la femme par exemple,
afin de protéger sa dot. Néanmoins, et cette considération pourrait
s’ouvrir à de nombreux commentaires, le retour à la « santé » (sanitas),
l’espoir de guérison paraissent toujours pris en compte par le droit [VALLAR
2016, p. 3-4]. Ces considérations forgées dans le domaine du droit civil
sont reprises dans le domaine du droit criminel, même si l’absence de
responsabilité est régulièrement invoquée dans le premier cas, tandis
qu’apparaît dans le second l’idée que le furiosus ne saurait être puni pour
son acte puisqu’il est assez puni par la nature, en raison de sa folie même
[LEBIGRE 1967, p. 36-40] ! La préoccupation du législateur est alors de savoir
si l’acte a été commis éventuellement dans un intervalle de lucidité et de
parvenir à identifier une simulation éventuelle, comme l’atteste le très
célèbre rescrit de Marc Aurèle et Commode (entre 177 et 180) relatif à
un cas de matricide (R40b). Ici l’approfondissement d’une perspective
comparatiste, élargie à d’autres civilisations encore, serait éclairant. Dans
e e
la Chine des Qing (XVIII -XX siècles), par exemple, il est remarquable de
constater la disposition contradictoire du législateur confronté à
l’entrecroisement du parricide et de la folie. L’horreur du parricide, ou
la « barbarie » qu’il représente, ont conduit à infliger même à
des déséquilibrés mentaux le supplice du démembrement (lingchi), alors
que les lois de la même époque reconnaissent qu’infliger une telle
sanction à un fou n’est pas fondé juridiquement [GABBIANI 2009].
Le texte de Marc Aurèle et Lucius Verius n’innove pas, il entérine
plutôt, selon toute probabilité, le principe déjà en vigueur de
l’irresponsabilité pénale de celui qui agit en état de furor. Par exemple,
l’un des commentaires relatifs à la culpabilité de l’esclave présent dans
la maison du maître lors de son assassinat, en vertu du sénatus-consulte
Silanien du règne de Néron (54-68) « excuse » celui des serviteurs qui
serait authentiquement fou et n’aurait pu venir en aide au maître (Digeste,
29, 5, 3, 11 : « il ne fait aucun doute que les fous sont mis à part ») de même
que l’aveugle, le sourd ou le muet (car ce dernier n’a pu crier à l’aide).
Dans le domaine de la discipline militaire, un rescrit d’Hadrien (117-
138) (R40c), témoigne également de la prise en compte du furor pour
épargner la vie d’un soldat qui aurait attenté à sa vie ou se serait blessé
afin de se soustraire au service. Le texte de Marc Aurèle constituerait donc
moins une innovation qu’un cas emblématique de formulation du droit en
la matière, sans que l’on puisse aucunement affirmer que de telles
considérations que l’on qualifierait aujourd’hui d’humanistes relèvent du
stoïcisme de Marc Aurèle [COCATRE 2015, p. 53-54]. La préoccupation du
législateur d’identifier les symptômes, l’état de conscience, les intervalles
de lucidité, la simulation éventuelle a-t-elle conduit les tribunaux romains
à faire appel à des experts ? La question méritait d’être posée. La réponse
est négative. Devant les tribunaux de l’Empire, le furor paraît s’être imposé
comme une réalité sociale identifiable, plutôt que comme un domaine de
la médecine. Jamais des médecins n’ont été convoqués devant un tribunal
pour en décider, alors même que, depuis l’époque ptolémaïque, en Égypte,
des documents que l’on pourrait qualifier de « rapport médical » (le mot
grec prosphonèsis sous lequel on les désigne signifie « la parole adressée »,
la « lettre ») ont pu entrer dans les pièces d’un procès en cas de mort
suspecte ou de la paternité incertaine d’un nouveau-né [ISRAELOWICH 2014,
p. 455-460]. Si dans les actes du centurion Marcellus (Passio Sancti Marcelli),
le juge invoque à deux reprises l’état d’amentia ou de furor qui a pu être à
l’origine du geste de rejet par ce centurion des insignes de son grade et de
son refus de service, la persistance du prévenu et sa confession de foi
devant le tribunal ont conduit à son exécution (R13d). L’ensemble
des textes normatifs produits dans l’Antiquité dans le domaine de la folie
sont à l’origine également de l’approche de la question de la responsabilité
(civile et pénale) à l’époque médiévale, en particulier à partir du moment
où, lorsqu’elle fut redécouverte, l’œuvre juridique de Justinien constitua
une autorité en la matière [TERNON 2018].
41
n. L’interdiction de l’eau
et du feu est une peine capitale, comme
la mort (Paul, Commentaire à l’édit, extrait
du livre 15, fr. 260 Lenel = Digeste,
48, 1, 2 ; sans doute en 180-190,
certainement avant 217)
Certains jugements publics sont capitaux, certains ne sont pas
capitaux. Sont capitaux <les jugements> dont la peine se traduit par
la mort ou par l’exil, c’est-à-dire l’interdiction de l’eau et du feu (aquae et
ignis interdictio). Sous l’effet de telles peines, la tête (caput) est retranchée
de la cité (ciuitas). Car, les autres <peines d’éloignement> ne sont pas à
proprement parler des exils, mais des relégations. Dans ce cas, en effet,
la cité est conservée. Ne sont pas capitaux <les jugements> dont la peine
est pécuniaire ou <consiste en> une contrainte (coercitio) quelconque
exercée sur le corps.
o. L’interdiction de l’eau
et du feu entraîne la destruction du rang
social (Callistrate, Des enquêtes, extrait
du livre 1, fr. 10 Lenel = Digeste,
50, 13, 5, 1-3 ; 194-211 ap. J.-C.)
1. La considération (existimatio) est l’état, validé par les lois par
les coutumes, dans lequel la dignité (dignitas) n’est pas endommagée
(inlaesa) et qui, en raison d’un délit que nous commettons, est diminué
(minuere) ou détruit (consumere) en vertu de l’autorité des lois
2. La considération est diminuée (minuere) chaque fois que nous sommes
punis d’une peine qui touche l’état de dignité (dignitas), par exemple
lorsque quelqu’un est relégué, lorsqu’il est écarté de son ordre, lorsqu’il
est empêché d’exercer des charges publiques, ou bien, s’il s’agit d’un
plébéien (plebeius) lorsqu’il est frappé à coups de bâtons (fustes) ou livré
aux travaux publics (opus publicum), ou encore lorsque quelqu’un tombe
dans l’une de ces causes énumérées dans l’édit perpétuel comme
une cause d’infamie (infamia). 3. Cependant, la considération est
entièrement détruite, chaque fois que se présente la grande diminution de
l’existence (magna capitis minutio), c’est-à-dire lorsque la liberté est
enlevée, comme par exemple lorsque l’on interdit l’eau et le feu, ce qui se
produit à l’égard de la personne des déportés, ou lorsqu’un plébéien est
livré au travail de la mine (opus metalli) ou à la mine. Dans ce dernier cas
en effet la différence entre la peine du travail <de la mine> et la peine de
la mine n’importe en rien, si ce n’est que ceux qui ont fui (refugae)
le travail de la mine ne sont pas soumis à la mort, mais à la peine de
la mine.
p. L’interdiction de l’eau
et du feu est une « diminution moyenne »
(Pseudo-Ulpien, Tituli ex corpore Ulpiani,
11, 12 ; 211/212 ap. J.-C.)
On appelle diminution moyenne de l’existence civique, celle par
laquelle seule la cité est ôtée tandis que la liberté est conservée, ce qui
s’applique à l’encontre de celui auquel on a interdit l’eau et le feu.
u. L’interdiction de l’eau
et du feu et la non-dissolution
du mariage (Justinien, Novelle, 22, 13)
La deportatio en laquelle s’est transformée l’ancienne interdiction de
l’eau et du feu que nos lois appellent aquae et ignis interdictio, ne dissout pas
le mariage.
*
* *
*
* *
INTERPRÉTATION
Lorsqu’il s’apprête à <décider du sort d’> un criminel (criminosus),
un juge ne doit pas porter une sentence capitale (sententia capitalis), avant
que le prévenu lui-même n’avoue (fateri), ou que, convaincu soit par
des témoins (testes) innocents ou par des complices (conscii) de son crime
(crimen), il ne soit convaincu de la manière la plus flagrante d’avoir
commis soit un homicide, soit un adultère, soit un acte malfaisant
(maleficium).
h. La condamnation à l’école
de gladiateurs est épargnée aux chrétiens
(Les mêmes Augustes à Symmaque, préfet
de la Ville, Code théodosien,
9, 40, 8 ; 15 janvier 365)
Si un chrétien, quel que soit <son statut>, est pris en flagrant délit
(deprehensus) <d’accomplissement> d’un crime quelconque, il ne doit pas
être soumis à <l’entraînement dans une> école de gladiateurs (ludus). Or si
quelque juge a commis un tel acte, qu’il soit lui-même lourdement noté
<d’infamie> (notare) et que son bureau soit soumis à une très forte amende
(multa).
Donnée le dix-huitième jour des calendes de février l’année du
consulat de Valentinien et de Valens Augustes.
i. Condamnation et respect
des corporations (Les mêmes Augustes
à Olybrius, préfet de la Ville, Code
théodosien, 9, 40, 9 ; 11 avril 368 ; 370)
Que personne en répression (coercitio) d’un délit (delictum) ne soit
adjugé (addicere) aux boulangers (pistores) ou à n’importe quel autre corps
<de service>, alors qu’il est <membre> d’un autre corps ; mais que chacun
reçoive (excipere) le mouvement d’une sévérité adaptée (congrua), en
raison du crime pour lequel il aura été pris en flagrant délit (deprenhensus).
Donnée le troisième jour des ides d’avril l’année du consulat de
Valentinien et Valens, Augustes.
INTERPRÉTATION
La peine doit chercher à atteindre uniquement celui qui a commis
le crime. Les proches, aussi bien que les amis, les intimes, ou
les connaissances, s’ils ne sont pas complices (conscii) du crime, ne sont
pas tenus comme soumis <à la faute>. Personne ne doit craindre la parenté
avec le criminel ou les liens de l’amitié, si ce n’est celui qui a commis
le crime.
s. La répression de Gildon
et de ses complices (Les empereurs
Honorius et Théodose Augustes
à Donatus, proconsul d’Afrique, Code
théodosien, 9, 40, 19 ; 11 novembre 408)
Les satellites (satellites) de Gildon doivent être livrés aux prisons
(custodiae) et condamnés par la proscription <de leurs biens> (proscriptio).
Donnée le trois des ides de novembre l’année du consulat de Bassus et
Philippus.
t. Proscription et déportation
des complices de Gildon (Les mêmes
Augustes à Theodorus, préfet
du prétoire, Code théodosien,
9, 40, 20 ; 22 novembre 408)
Quiconque, parmi ceux qui comptent au nombre des proscrits
(proscripti), entre dans la suite de notre sérénité ou à l’intérieur des murs
de la Ville éternelle doit être frappé de la déportation.
Donnée le 10 des calendes de décembre l’année du consulat de Bassus
et Philippus.
v. Prolongation de l’incarcération
préventive et durée de la peine d’exil
(Les mêmes Augustes à Anthemius, préfet
du prétoire, Code théodosien,
9, 40, 22 = Code de Justinien,
9, 47, 23 ; 18 avril 414)
Si on découvre que la situation <de ceux qui ont encouru>
une condamnation, alors qu’ils étaient destinés à différentes formes d’exil,
est telle <en réalité> qu’ils ont accompli les bornes du temps fixé <pour
l’exil> dans la détention d’un cachot (carceris custodia), nous prescrivons
qu’ils soient délivrés (soluti) de leur peine, relâchés de leurs fers (uincula)
et libérés de leur détention (custodia), et qu’ils n’aient aucunement à
redouter par la suite les misères de l’exil. Qu’il suffise qu’ils aient enduré
une fois pour toutes les supplices de souffrances (cruciatus) infinies : en
conséquence, que ceux qui ont été si longtemps privés de l’absorption de
l’air commun et de la vue de la lumière, écrasés par les poids des chaînes à
l’intérieur d’un espace réduit, ne soient pas encore réduits à subir
une seconde fois (iterum) une peine, à savoir la peine d’exil (exilii poena).
Donnée le 14 des calendes de mai l’année du consulat de Constantius
et Constans hommes clarissimes.
homme clarissime.
*
* *
Aspects procéduraux
É
Évitement de la condamnation à l’école de gladiateurs
(ludus)
« L’édit de Beyrouth » du 1er octobre 325 adressé au préfet du prétoire
Maximus s’inscrit dans un train de mesures moralisatrices du milieu du
règne de Constantin. Plus précisément encore, il a été proclamé quelques
semaines seulement après la clôture du concile de Nicée. Il est célébré par
Eusèbe de Césarée (Vie de Constantin, 4, 25) comme une interdiction
absolue : « Il défendit que l’on contaminât les cités par le spectacle
sanglant des gladiateurs ». Cette loi, « inapplicable dès sa parution », n’a
sans doute eu aucune efficacité, car les jeux de gladiateurs sont attestés
dans certaines parties de l’Empire jusque dans les premières années du
e
V siècle [VILLE 1960, p. 314-316] et, en dépit de la réprobation qu’ils ont
suscitée non seulement chez les Pères de l’Église, mais également chez
e
les polémistes chrétiens depuis le II siècle, ces combats n’ont pas cessé
d’attirer des spectateurs chrétiens. Les termes de l’édit lui-même ne
reçoivent d’ailleurs une portée générale que dans la version abrégée du
Code de Justinien conservée sous un titre qui en souligne l’interprétation :
« de la supression totale des gladiateurs » (De gladiatoribus penitus
tollendis) :
a. Préservation de « la défroque »
du condamné : son habit, de petites
bagues et la menue monnaie que contient
sa bourse (Rescrit d’Hadrien, 117-
138 ap. J.-C., cité par Ulpien,
Sur la fonction du proconsul, extrait
du livre 10, fr. 2250 Lenel = Digeste,
48, 20, 6 ; entre 212 et 217)
Le divin Hadrien a ainsi répondu dans un rescrit à Aquilius Bradua :
« le mot même de défroque (pannicularia) suffit à faire entendre
clairement la façon dont il faut comprendre cette question. En effet,
personne ne prétendra à juste titre que l’on entend par défroque les biens
des condamnés (bona damnatorum). Et si quelque <condamné> porte
une ceinture (zona) à la taille, personne ne devra en revendiquer sans
ambages la propriété. Mais on entend par défroque l’habit (uestis) dont il
est revêtu, les petites monnaies (nummuli) que renferme sa bourse pour sa
propre subsistance, les bagues (anuli) sans valeur, c’est-à-dire d’un
montant inférieur à cinq aurei. Autrement, si un condamné porte au doigt
une sardoine ou une autre pierre précieuse d’un grand prix, s’il détient
dans le pli de sa toge le reçu d’une forte somme d’argent, il n’a aucun droit
de le conserver à titre de défroque. La défroque ce sont ces <affaires> que
celui qui est retenu en détention (custodia) apporte avec lui, à savoir
les dépouilles (spolia), comme l’indique leur nom lui-même, dont il est
revêtu, lorsqu’il est conduit au supplice. C’est pourquoi, ces choses dont
<le condamné> est dépouillé au moment où il est puni ne peuvent être ni
revendiquées par les gardes (speculatores) pour eux-mêmes, ni convoitées
par les sous-officiers (optiones). Pour cette raison les gouverneurs ne
doivent pas les détourner à leur profit, ni tolérer que les sous-officiers ou
les gardiens de prison (commentarienses) usent librement de cet argent,
mais ils doivent l’employer à ces dépenses auxquelles elles sont
généralement affectées conformément au droit des gouverneurs, à savoir
l’achat de fourniture en papyrus (chartiaticum) que l’on peut en tirer pour
certains officiers (officiales), les dons que l’on peut en prélever pour
récompenser les soldats qui se sont comportés avec bravoure, voire
les gratifications que l’on peut accorder aux barbares qui se sont
présentés, soit en ambassade, soit dans d’autres circonstances. <On a vu>
bien souvent des gouverneurs remettre au fisc les sommes qu’ils avaient
ainsi prélevées : il s’agit là d’un empressement tout à fait excessif,
puisqu’il suffit, s’ils ne les détournent pas pour leur propre usage, qu’ils
permettent de les consacrer aux besoins de la fonction ».
b. Inventaire scrupuleux des biens
confisqués et affichage légal
(Valentinien, Valens et Gratien Augustes,
à Florianus, comte du domaine privé,
Code théodosien, 10, 9, 1 = Code de Justinien,
10, 10, 3 ; 29 mars 369)
À chaque fois que quelque chose doit être ajouté à notre domaine, soit
à l’issue de la confiscation (publicatio) <des biens> d’une personne, soit
pour une raison juridique, que l’incorporation soit accomplie
conformément au rite et à l’usage par le comte du domaine privé, et
ensuite par les receveurs (rationales) qui résident dans les provinces
concernées, et qu’une plume (stilus) scrupuleuse dresse la liste détaillée de
tous les biens. Cependant, que les affiches (tituli) qui indiquent que ces
propriétés (praedia) sont par ajout consacrées à nos noms ne soient posées
qu’en toute conformité à une certification des pouvoirs publics. Que
soient exposés sur-le-champ aux plus lourds supplices (grauissima
supplicia) ceux qui oseraient procéder à l’usurpation pour leur propre
compte de quelque chose de ce genre.
Donnée le quatrième jour des calendes d’avril sous le consulat de
l’empereur Valentinien et de Victor.
c. Description exhaustive des biens
et inventaire complet sous le sceau
du juge (Valentinien, Valens, Gratien,
Augustes, à Probus préfet du prétoire,
Code théodosien, 9, 42, 7 = Code de Justinien,
9, 49, 7 ; 5 mai 369)
Si, à l’intérieur de la province, quelqu’un est tombé sous le coup d’une
liquidation de ses biens (proscriptio) en raison de la nature de son crime
(qualitas delicti), qu’une recherche soit entreprise dans les délais les plus
rapides par le soin du bureau (officium) du gouverneur, de telle sorte que
rien ne soit l’objet d’un détournement : qu’il s’agisse d’un acte de
connivence (colludium) ou d’une faveur (gratia), c’est un vol (furtum) au
<détriment> des revenus de notre trésor privé (res priuata). En
conséquence, nous tenons à ce qu’un inventaire (indago) exhaustif
comprenne l’étendue et la valeur d’une propriété rurale, la proportion de
terres cultivées et de celles qui doivent l’être, l’inventaire des vignes,
des oliviers, des labours, des pâturages, et des bois ; <que l’on précise>
même l’agrément et la beauté des lieux, l’ornement des parties bâties ou
occupées, le nombre des esclaves, urbains ou rustiques, affectés aux
domaines mis en exploitation, quels genres de savoir-faire on leur a
inculqués, combien sont les gardiens de ferme et les colons, le nombre de
boeufs employés aux travaux des terres et aux charrues, le nombre
des troupeaux de gros et de menu bétail et comment ils se répartissent en
détail, combien il y a d’or et d’argent, de vêtements et de bijoux, selon
la catégorie et le poids, et <tout> ce qui pourra être découvert selon quel
classement et dans quels entrepôts.
Nous voulons tous ces biens, comme tu l’auras compris, et ce n’est que
lorsqu’ils auront été assemblés par l’enquête (inquisitio), qu’ils seront
remis au bureau du receveur de notre domaine privé (rationalis rei priuatae)
<C. I. ou aux agents du palais (palatini) qui auront été dépêchés pour
le traitement de cette affaire> et qu’ils seront attachés à notre patrimoine.
Il faut que, sans tarder, l’inventaire complet désignant chaque chose par
son nom nous soit transmis par courrier officiel (litterae publicae) du juge,
dans le détail, toute négligence devant inévitablement être sanctionnée.
En effet, à l’issue de la première enquête, conduite par le bureau
mentionné plus haut, le receveur de notre Trésor privé recevra la charge
de conduire une seconde enquête et s’il s’avère que la liste <des biens
soumis à la liquidation> est plus longue <que le premier inventaire>,
le bureau responsable de la fraude sera condamné à verser sur ses propres
ressources un montant équivalent à ce qui aura été soustrait.
Donnée le troisième jour des nones de mai à Trèves, sous le consulat
de Valentinien, et de Victor.
*
* *
d. Protection de l’héritier
antérieurement à sa mise au monde
(Paul, Sur les parts qui sont concédées
aux enfants des condamnés, extrait du livre
unique, fr. 1263 Lenel = Digeste,
1, 5, 7 ; époque sévérienne)
Celui qui est dans l’utérus est protégé comme s’il entrait déjà dans
les affaires humaines, chaque fois que la question se pose des avantages
devant lui revenir une fois mis au monde, même si avant qu’il soit né il
n’est <juridiquement> utile à personne.
e. « Le stylet de la proscription »,
la protection de l’épouse et des parents
(Arcadius et Honorius à Caesarius, préfet
du prétoire ; Code théodosien,
9, 42, 15 = Code de Justinien,
9, 49, 9 ; 13 février 396)
Si à l’avenir, ce qu’à Dieu ne plaise (quod absit), quelqu’un est frappé du
stylet de la proscription, que lui seul expie les peines de son crime. Que
personne ne souffre en partage (consors) la perte des biens (bonorum
amissio). Que l’épouse reste étrangère au sort de son mari proscrit
(proscriptus). Lorsque celui-ci, selon les règles habituelles, a été proscrit,
que sa femme reçoive les richesses qu’elle détient en propre (propriae
facultates) et en revendique sans délai la remise (uindicare), dès lors qu’elles
ont fait l’objet d’une mainmise (manus iniectio) ou d’une saisie (occupare),
quelle qu’en soit la modalité. Que <le montant de> la dot soit présenté, à
condition qu’il s’agisse non pas de ces choses qui parfois auront été
inscrites sans fondement à l’inventaire des titres dotaux (dotales
instrumenta), mais de ce qui aura été réellement remis <à titre de dot>,
comme elle en fournira la preuve. Quant aux biens <de l’épouse> qui, le cas
échéant, seraient mélangés à ceux du proscrit, qu’on ne les lui refuse pas,
si elle les a reçus de son mari avant les noces, à titre de donation, alors que
celui-ci était encore innocent (innoxius). Et selon le même principe, qu’il
s’agisse du frère, de la sœur, d’un proche (propinquus), d’un parent par
alliance (affinis) ou de n’importe quelle autre personne, ils ne sont en
aucune façon associés (sociantur) par le sort au proscrit. Chacun, en effet,
doit être aussi largement tenu à distance de la crainte (metus) et de
la peine, qu’il est étranger au crime (alienus a crimine).
Donnée le troisième jour des nones d’août à Constantinople, l’année
du 4e consulat d’Arcadius Auguste et du 3e consulat d’Honorius Auguste.
*
* *
INTERPRÉTATION
Si, en raison de son crime quelqu’un a mérité d’être tué ou condamné,
le crime cesse (deficere) en même temps que son auteur, ses biens
reviendront alors à ses enfants ou à ses héritiers légitimes, à moins que
quelqu’un ne soit condamné en raison du crime de majesté (crimen
maiestatis) : dans ce cas Nous ordonnons au sujet des biens du père
condamné que même les fils leur soient rendus étrangers.
d. Réduction de la quote part des enfants
en cas de crime de lèse-majesté
(Les empereurs Gratien, Valentinien
et Théodose à Eutrope, préfet
du prétoire, Code théodosien, 9, 42, 8 = Code
de Justinien, 9, 49, 8 ; 17 juin 380)
Et si le déporté n’a ni enfants ni parents, que le fisc reçoive
les 5/6e (dextans) et que le 1/6e (sectans) restant soit préservé pour venir en
secours à celui dont la vie a été frappée. Exception faite de ceux qui ont
été frappés par le crime de majesté (crimen maiestatis). Dans ce cas, en
effet, nous ordonnons que seulement le sixième soit préservé pour
les enfants et pour les petits-enfants, en vertu de ce qui a été établi par
les règles mentionnées plus haut, tandis que le fisc entre en possession
des 5/6e. Car il convient de punir non seulement de la déportation, mais
également de l’indigence celui-là même qui a été convaincu d’un crime
aussi abominable.
Donnée le 15 des calendes de juin à Thessalonique, sous le consulat de
Gratien, pour la cinquième fois, et de Théodose Augustes.
Il est cruel, j’en conviens, de punir, par les châtiments des fils
(filiorum poenae) les crimes commis par les pères (parentum scelera) ;
mais voici ce qui est admirable dans la sagesse des lois : que
la tendresse paternelle resserre les liens qui l’attachent à l’État.
(Cicéron, Lettre à Brutus, 12)
Un autre point doit être relevé. Dans son embarras pour tenter de
justifier la saisie complète du patrimoine de Lépide qui a été déclaré
« ennemi public », Cicéron recourt à une autre argumentation :
« Supposons encore que ce personnage dépose les armes et soit condamné
pour violence… ses enfants subiraient le même malheur par
la confiscation de leurs biens (bona publicata) ». L’orateur suppose ici que
Lépide renonce à la rébellion. Dans ce cas, en raison des actes qu’il avait
commis auparavant, il n’encourrait pas moins une poursuite pour violence
devant un tribunal de jurés (quaestio) qui prononcerait inévitablement
contre lui une « interdiction de l’eau et du feu », et donc nécessairement,
la confiscation des biens puisque celle-ci est toujours associée au
bannissement (R41). Dans le premier cas, la saisie du patrimoine aurait été
prononcée sans jugement du seul fait de la déclaration « d’ennemi
public », dans le second elle aurait été consécutive à un jugement. C’est
cet obstacle patrimonial au principe selon lequel les enfants ne doivent
pas être punis pour la faute de leur père que le juriste Paul a tenté de
résoudre, on vient de le voir (R47c), en envisageant la redistribution de
portiones aux enfants. Cette pratique de redistribution partielle (ou totale)
des biens est attestée dès le commencement de l’Empire, y compris à
l’occasion de certaines poursuites de lèse-majesté, comme le précise en
20 le fameux sénatus-consulte au sujet de Pison père (Senatus consultum de
Cn. Pisone patre), sous Tibère (14-37). C’est pourtant dans le domaine de
la lèse-majesté que se sont très tôt produites les premières dérogations.
Les juristes Paul et Marcien se réfèrent notamment à un rescrit de Marc
Aurèle (161-180) consécutif à l’usurpation d’Avidius Cassius en 175 (R48a-
R48b), mais les dispositions qu’il contient concernant la possibilité de
poursuivre le crime « même après la mort du prévenu » remontent
pourtant au commencement du principat. Dans le cas d’une usurpation,
on comprend en effet que les proches de celui qui a tenté de renverser
l’empereur puissent être assimilés à des « complices » (conscii) ou
des « associés » (socii). Cette dérogation découle du principe même
d’exception introduit par le crime de lèse-majesté, toujours assorti sur
le plan procédural de la possibilité de torturer les esclaves contre leur
propre maître (R16). Cette « exception » est formulée comme telle dans
e
la législation du IV siècle. L’extension maximale atteinte par l’irradiation
du crime aux descendants, au cercle des proches et à la descendance
des complices (satellites) eux-mêmes trouve son aboutissement dans
la fameuse constitution « Quisquis… » d’Arcadius et d’Honorius datée de
l’année 397 (R48e) [RIVIÈRE 2017]. Élaborée dans la partie orientale de
l’Empire avant d’être étendue à l’Occident, elle s’inscrit assurément dans
le contexte propre aux rivalités de la cour de Constantinople dans
les années qui ont précédé l’exil, puis la mort, de l’eunuque Eutrope
(Flavius Eutropius), en 399. On admet parfois qu’elle n’a constitué qu’une
anomalie, un écart soudain du législateur, vite réparé par une loi
légèrement postérieure qui renoue avec « l’humanité » du droit romain
des siècles antérieurs [SCHULZ 1936, p. 203-204]. En réalité il se pourrait que
cette rectification n’ait intéressé que les crimes qui n’entraient pas dans
la sphère de la majesté [HUMBERT 2013]. Toujours est-il que les juristes de
Théodose II (408-450) ont fait le choix de conserver un large morceau de
cette loi dans un souci de sélection de textes antérieurs et dans le but
d’une validation du droit en vigueur. Des siècles plus tard, à l’époque
médiévale, cette constitution inspirera également la lutte contre
les hérétiques [CHIFFOLEAU 2015].
49
Le patron qui a été déporté puis rétabli dans ses droits (restitutus) est
admis à la succession de l’affranchi. Mais s’il a été condamné à la mine et
qu’il a été rétabli dans ses droits, est-ce que la servitude de la peine
(seruitus poenae) éteint les droits de l’ancien maître sur l’affranchi (ius
patronatus), y compris après le rétablissement dans les droits (restitutio) ?
Eh bien, il est préférable de considérer que la servitude n’éteint pas
les droits de l’ancien maître sur l’affranchi.
n. Restitution du déporté, recouvrement
éventuel du patrimoine, et des dettes
qui le grèvent (Ulpien, Des Opinions,
extrait du livre 5, fr. 2342 Lenel = Digeste,
48, 23, 2 ; après 195 ap. J.-C.)
Si un déporté rétabli dans ses droits a repris qui plus est sa dignité
grâce à la bienveillance du prince, il n’est pas pour autant rétabli dans
tous ses biens, et il ne peut être convoqué <devant un tribunal> ni par ses
créanciers, ni au nom de <la puissance> publique. Mais alors que
la possibilité lui a été offerte par le prince de reprendre aussi ses biens, s’il
a préféré les abandonner, il ne pourra pas se débarrasser des actions
auxquelles il avait été soumis avant la sentence.
- Libérations pascales -
*
* *
Les Romains… pensèrent que le seul remède à tous ces maux serait
de voter le retour (kathodos) de Marcius <Coriolanus>. Le peuple
dans son entier appelait en hurlant à une telle décision, et
les tribuns proposèrent de voter une loi pour l’annulation
(akurôsis) de sa condamnation (katadikè) ; mais les patriciens
s’opposèrent à eux, bien décidés à ne revenir sur aucun aspect de
la sentence qui avait été prononcée. Et comme aucun décret
n’avait été présenté par le sénat, les tribuns eux-mêmes
n’envisagèrent plus de présenter cette proposition au peuple.
(Denys d’Halicarnasse, Antiquités Romaines, 8, 21)
4. La plèbe proposa en effet d’annuler la condamnation de Marcius
<Coriolanus>, et de le rappeler dans la ville ; mais les sénateurs,
s’étant réunis pour examiner cette proposition,
la désapprouvèrent et la rejetèrent… 5. Une fois cette décision
rendue publique, la plèbe ne pouvait plus rien faire, car son vote
ne pouvait avoir force de loi sans un sénatus-consulte. (Plutarque,
Coriolan, 29, 4-5)
La clémence de César
Que le sénat ait été consulté ou non, c’était désormais le prince qui
décidait du retour des exilés et de la réhabilitation des condamnés en
général. Dans le Digeste, la première occurrence du terme indulgentia se
trouve chez L. Iavolenus Priscus, qui avait été conseiller de Trajan, puis
dans un contexte pénal, on le trouve chez Q. Cervidius Scaevola qui avait
été préfet des vigiles et conseiller de Marc Aurèle :
Deux siècles plus tard, les règnes de Constantin (306-337) et de son fils
Constance II (337-361) ne paraissent pas avoir introduit de nouveautés
dans le champ de l’indulgence du prince, en vertu de la foi nouvelle
professée par ces princes et de l’inspiration divine qui, désormais
commandait leur action. Ce n’est qu’à partir du règne de
Valentinien Ier (364-375), en effet, si on s’en tient notamment aux textes
conservés sous le titre « Des indulgences accordées aux crimes » (De
indulgentiis criminum) dans le Code théodosien, que des indulgences pascales
ont été proclamées [RAIMONDI 1998]. Celles-ci, limitées aux crimes les moins
graves, revêtaient pourtant un caractère définitif, à la différence par
exemple d’autres mesures à caractère pénal et commandées par
la religion, telles que les sorties des prisonniers hors des murs du cachot
le dimanche (R18g). Constituaient-elles une nouveauté substantielle par
rapport aux abolitiones antérieures [WALDSTEIN 1964, p. 216-217] ?
La question mériterait peut-être là encore d’être reconsidérée par
une approche systématique et une mise en série de tous les cas connus,
tant il est délicat de mesurer les innovations dans le droit pénal romain
qui seraient susceptibles de relever d’une « inspiration chrétienne »
[RIVIÈRE 2002b]. Un point est irréfragable : quand bien même le contenu de
ces mesures ou l’expression du commandement impérial ne serait pas de
nature tout à fait nouvelle, quand bien même le message évangélique ne
transparaîtrait pas autrement qu’au travers du calendrier, les dates
des « libérations pascales », comme les sorties de prisonniers, – « les jours
du soleil » (dies solis) d’autrefois, devenus « les jours du Seigneur » –
[RIVIÈRE 2015], sont commandées par la liturgie chrétienne.
50
La loi Iulia sur la violence publique soumet celui qui, alors qu’il
détenait le commandement (imperium) ou la puissance (potestas), aura tué
un citoyen romain, contre l’appel (aduersus prouocationem), l’aura frappé,
ou en aura donné l’ordre, ou bien lui aura infligé quelque chose autour du
cou, pour le torturer. Cette disposition concerne de même
les ambassadeurs (legati), les députés (oratores) ou les membres de leur
suite (comites), si quelqu’un est convaincu d’avoir frappé (pulsare) l’un
d’eux, ou de lui avoir porté atteinte (iniuria).
e
A2. SENTENCES DE PAUL, 5, 26, 1 (FIN DU III SIÈCLE)
La loi Iulia sur la violence publique condamne celui qui, disposant d’un
pouvoir (potestas) quelconque, aura tué un citoyen romain ou aura
ordonné de le tuer, avant qu’il fasse appel au peuple (populus) –
aujourd’hui à l’empereur (imperator) – ; qui l’aura torturé (torquere), frappé
(uerberare), condamné ou qui aura ordonné de le traîner dans les chaînes
publiques (publica uincula). Contre un prévenu de ce genre, on inflige
la peine capitale, s’il appartient à la catégorie des plus humbles
(humiliores), et la déportation dans une île s’il appartient à la catégorie
des plus honorables (honestiores).
25. Quand ils l’eurent allongé avec des courroies, Paul dit au centurion
debout : « vous est-il permis de fouetter (mastizein) un Romain, sans qu’il
ait été jugé de surcroît ? ». 26. À ces mots le centurion s’approcha du
tribun pour lui faire son rapport et dire : « Que vas-tu faire, puisque cet
homme-là est un Romain ? ». 27. Alors le tribun s’approcha de Paul et lui
dit : « Dis-moi, tu es un Romain, toi ? ». Et Paul dit « oui ». 28. Le tribun
répliqua : « Moi, il m’a fallu toute une somme pour acquérir ce droit. » Et
Paul dit : « Mais moi, je le tiens de naissance. » 29. Aussitôt le lâchèrent
ceux qui allaient le mettre à la question (anetazein) et le tribun fut aussi
saisi de frayeur en découvrant que Paul était un Romain, et qu’il l’avait fait
attacher.
j. La constitution de Dioclétien
et Maximien sur l’appel (Code de Justinien,
7, 62, 6 ; date et destinataire
non précisés)
Pr. Il convient que ceux qui enquêtent (cognoscere) et qui seront
amenés à émettre un jugement au sujet des appels (appellationes) qui leur
ont été soumis, présentent leur jugement, de telle sorte qu’ils
comprennent que, lorsqu’un appel a été interposé (interponere) après
qu’un procès (lis) a été tranché par une sentence, il n’est permis, en
aucune circonstance, de renvoyer (remittere) l’affaire (negotium) au juge qui
en est l’auteur. Il convient au contraire que toute la cause soit limitée à sa
propre sentence. En effet, l’intégrité de la loi établie semble viser à ce
qu’après la sentence prononcée par celui qui enquête (cognoscere) au sujet
de l’appel, il ne puisse être fait de nouveau recours (recursus) au juge de
la décision duquel il a été appelé (prouocare). C’est pourquoi les parties
(litigatores) doivent comprendre que l’occasion de renvoyer (remittere)
la cause dans la province est écartée, ou mieux, totalement exclue,
puisque dans toute cause il est seulement permis de prononcer
(pronuntiare) que l’appel interposé (interposita prouocatio) est injuste ou
juste. 1. Si un plaideur (litigator) a cru qu’en poursuivant l’affaire il avait
manqué de produire une preuve (adlegare), qu’il expose devant celui qui
enquête au sujet de l’appel (appellatio) ce qui a été omis lors du procès qui
a eu lieu en première instance. Puisque nous formons le vœu que dans
les tribunaux rien d’autre que la justice ne doive trouver place, une pièce
nécessaire qui d’aventure serait transmise <seulement en seconde
instance> ne paraît pas devoir être exclue. 2. Si par ailleurs, après avoir
interposé un appel (interposita appellatio), quelqu’un pense que la présence
de certaines personnes est nécessaire pour qu’il puisse mettre en avant
devant le juge qui enquête (cognoscere) au sujet de l’appel (appellatio)
la vérité qu’il estime avoir été occultée, et que le juge <d’appel> reconnaît
clairement que c’est envisageable, alors il devra pourvoir aux dépenses de
ceux qui entreprendront d’accomplir le voyage, puisque la justice elle-
même exige que ces personnes soient prises en charge par celui qui a
estimé, dans son intérêt, devoir les faire venir (euocare). 3. Quant à ceux
qui ont fait appel (appellare), alors qu’ils étaient poursuivis dans des causes
capitales (causae capitales), il ne convient pas cependant qu’eux-mêmes ou
ceux qui lanceront un recours (prouocare) pour eux fassent appel
(appellare), à moins que la cause entière n’ait été entendue et débattue
auparavant, et que la sentence n’ait été prononcée. Nous ordonnons
d’observer la disposition suivante : qu’en l’absence de garant approprié
(fideiiussor idoneus), les prévenus (rei) soient maintenus en détention
(custodia) ; que les juges transmettent leurs avis (opiniones) et les copies
(exempla) produites (edita) par ceux qui font appel (appellatores), ainsi que
leurs éléments de réfutation (refutatoriae) aux bureaux (scrinia) appropriés
(…). 4. Afin que la possibilité de faire appel (prouocandi facultas) ne soit pas
accordée à tous sans de sérieuses raisons et indistinctement, Nous
décidons que celui qui aura poursuivi un procès sans fondement (mala lis)
devra subir une peine infligée avec modération par le juge compétent.
5. Si quelqu’un a été battu lors d’un jugement en poursuivant sa propre
cause, et qu’il a voulu faire appel (prouocare), il devra fournir le jour même
ou le lendemain les pétitions relatives à l’appel (libelli appellatorii). Mais
celui qui protège l’affaire (negotium) d’autrui, en respectant la condition
indiquée ci-dessus, pourra même faire appel (prouocare) jusqu’au troisième
jour. 6. Après qu’un appel (prouocatio) a été interposé, et même si
l’appelant (appellator) ne le demande pas, il faut que, sans délai
quelconque, le juge présente les lettres de renvoi (apostoli), même si
évidemment il n’est aucunement nécessaire <pour l’autre partie> de
fournir caution pour exercer l’appel (prouocatio) par la suite.
INTERPRÉTATION
Cette loi prescrit ceci : celui qui fait appel (appellare) ne doit pas être lié
(constringere) par la garde (custodia) du cachot ou le tourment d’une
quelconque atteinte <à sa personne> (iniuria), à l’exception toutefois
des causes criminelles (causae criminales) dans lesquelles une même
condition de peine et de garde (custodia) lie celui qui accuse (accusare) et
celui qui est accusé. Et elle dit que doivent être reçus les appels de ceux-ci,
de telle manière toutefois que celui qui aura fait appel soit maintenu sous
garde, afin que les griefs (crimina) avancés parviennent jusqu’à l’autre
juge, de sorte que tous <les points> ayant été discutés depuis
le commencement (ad integrum), il reçoive une sentence finale (finitiua
sententia), soit pour son acquittement (absolutio), soit pour sa
condamnation.
K2. UN APPEL NE DOIT PAS DEVENIR UNE MANŒUVRE DILATOIRE
OU UN RECOURS SANS FONDEMENT, LORSQUE LA VÉRITÉ A ÉTÉ RÉVÉLÉE
EN PREMIÈRE INSTANCE (L’EMPEREUR CONSTANTIN AUGUSTE À CATULLINUS,
CODE THÉODOSIEN, 11, 36, 1 ; 2 NOVEMBRE 314 OU 315 ?)
Il ne convient pas de donner accès aux ajournements dilatoires et
trompeurs qui constituent moins des appels (appellationes) que
des duperies. Car de la même façon qu’il ne faut pas rejeter le secours
(auxilium) envers ceux qui ont à juste titre fait appel (appellare), de
la même façon envers ceux contre lesquels un jugement a été prononcé
avec raison et qui avancent un recours (prouocare) sans fondement on ne
doit pas différer ce qui a été décidé à juste titre. Il en découle que lorsque
son propre aveu (confessio), ou la lumineuse et très excellente enquête
(quaestio) de la vérité auront mis à nu, par des épreuves (probationes) et
des preuves, (argumenta) un meurtrier (homicida), un <complice d’>
adultère (adulter), un auteur de maléfices (maleficus) ou un empoisonneur
(ueneficus), il ne faut pas recevoir leurs recours (prouocationes), puisqu’il est
établi qu’ils ne répondent en rien à l’espoir de réfuter les choses qui ont
été établies, mais visent plutôt à en différer l’issue. Ceux qui ne sont pas
d’accord au sujet de certains procès et de certaines causes ne devront pas
lancer un recours sans de sérieuses raisons, ni à partir de sentences
préjudicielles (praeiudicia), ni à partir de celles qui ont été jugées avec
justice (iuste). Mais si un prévenu (reus) dans une accusation (crimen)
d’homicide, de maléfice, d’adultère, ou de poison peut pour sa défense
(defensio) s’appuyer en partie sur les témoins (testes) et sur ce qui a été
établi par la torture (quaestio) et qu’il semble en partie être chargé
(obruere) et incriminé (accusare) <à outrance>, alors que l’arbitrage
(arbitrium) dans son entier soit remis à notre délibération (deliberatio) sur
l’appel (appellatio) interposé (interponere) par celui qui affirme que
les témoignages (testimonia) déposés en sa faveur doivent lui être utiles,
plus que ceux qui ont agi à son encontre ne lui font du tort.
Donnée le 4 des nones de novembre à Trèves, reçue le 15 des calendes
de mai à Hadrumète sous le consulat de Volusianus et Annianus.
INTERPRÉTATION
Dans les causes civiles ou dans les accusations (crimina) légères
(leuiores) qui ne sont pas incluses dans les lois, le délai (dilatio) établi par
les lois pour un appel (appellatio) doit être accordé et la sentence de celui
qui juge doit être suspendue (suspendere). Cependant, pour ce qui concerne
les homicides, les adultères et les autres que cette loi inclut, s’ils ont été
convaincus et ont avoué (confessi), et s’ils ont voulu faire appel (appellare),
le délai est refusé, et s’il s’agit de crimes (crimina) flagrants (manifesta),
la sentence du juge doit être prononcée sur-le-champ. Au sujet des grands
crimes et des personnes les plus importantes (personae maiores), il faut
toutefois en porter connaissance à l’empereur.
*
* *
Laissons ici de côté la dernière mesure qui signifiait qu’en cas d’égalité
du nombre de votes, à l’instar de l’intervention d’Athéna à l’Aréopage (à
l’occasion du procès d’Oreste) [MAUDUIT 2019], César pouvait trancher en
faveur d’un acquittement. Considérons plutôt la compétence du prince
assimilée à un appel. L’adjectif substantivé ekklèton est formé sur le verbe
ekkaleô qui signifie « appeler au dehors », « provoquer ». Sans préjuger du
sens procédural de l’expression ekklèton dikazein, admettons, pour ouvrir
la discussion, qu’il ne s’agit pas nécessairement d’une appellatio au sens
technique, laquelle est rendue plus fréquemment en grec par les termes
ephesis et epiklèsis [FOURNIER 2010, p. 515-519]. Il paraît cependant difficile de
la traduire autrement, quoique l’interprétation récente résumée dans
les lignes suivantes conduise à lui donner le sens « non technique », déjà
proposé par le passé, de « connaître une cause sur requête » [RAVIZZA 2010,
p. 129]. Dion Cassius pourrait avoir employé ici une expression désignant
assurément l’appellatio à son époque. Cette interprétation paraît d’autant
plus assurée que le terme ekklèton est employé ailleurs par l’historien grec
(52, 22, 5), toujours dans la bouche de Mécène, pour désigner les appels
reçus par le consul [MOMMSEN 1907, II, p. 154 n. 2 ; HURLET 2016a, p. 31 et
n. 77].
C’est sans doute sous le règne de Claude [SANTALUCIA 1998, p. 217 ; HURLET
2016b, p. 71-72 et n. 2] que naît le système de l’appellatio, avant de se
développer au siècle suivant. Il est attesté par un papyrus provenant du
Fayoum et conservé à Berlin (BGU II, 628 recto) que l’on datait autrefois du
e
III siècle [MOMMSEN 1907, II, p. 154, n. 2 ; p. 158 et n. 5 ; p. 159, n. 1], mais
dont plusieurs études ont montré depuis qu’il remontait en fait au règne
de Néron [PURPURA 2012, p. 523-534]. Les questions de délais en matière
capitale y sont notamment évoquées (R50b).
Le développement de l’administration impériale, l’affirmation d’une
hiérarchie judiciaire formée de degrés d’appel et l’attrait des tribunaux
romains au détriment de ceux des cités ont contribué à cette intégration
de l’Empire – dans l’Orient hellénisé, où la tradition de la justice civique
était très ancienne, comme dans les fondations plus récentes qui avaient
suivi dans les provinces occidentales le processus de conquête [HURLET
2016b]. L’empereur lui-même était donc au sommet de cette pyramide,
comme le souligne Ulpien non sans ironie peut-être, face à cette évidence
où est invoqué en l’occurrence « le droit », au sens religieux de
l’expression de la volonté divine (le fas, droit relatif aux lois divines
s’oppose ainsi au ius, relatif à l’ordre de la cité) :
AGAMBEN 2003 = G. Agamben, État d’exception. Homo sacer, II.1, Paris, 2003.
ALLELY 2012 = A. Allely, La déclaration d’hostis sous la République romaine,
Bordeaux, 2012.
ANDRÉ 1964 = J. André, « Arbor felix, arbor infelix », dans Hommages Jean Bayet
(dir. M. Renard et R. Schilling), Bruxelles, 1964, p. 35-46.
ALEXANDER 1990 = M.C. Alexander, Trials in the Late Roman Republic, 149 BC to
50 BC (Phoenix Suppl., 26), Toronto-Buffalo-Londres, 1990.
ANDREAU 1987 = J. Andreau, La vie financière dans le monde romain : les métiers de
manieurs d’argent (IVe siècle av. J.-C.-IIIe siècle ap. J.-C.) (BEFAR, 265), Rome,
1987.
AUERBACH 1968 = E. Auerbach, « L’arrestation de Pierre Valvomère », Mimesis.
La représentation de la réalité dans la littérature occidentale, Paris, 1968,
p. 61-87 (1re éd. allemande 1946).
BARBAGALLO 1900 = C. Barbagallo, Una misura eccezionale dei Romani. Il senatus
consultum ultimum, Rome, 1900.
BARTON-MUDDIMAN 2001 = J. Barton et J. Muddiman, The Oxford Bible
Commentary, Oxford, 2001.
BAUMAN 1969 = R.A. Bauman, The Duumviri in the Roman Criminal Law and in the
Horatius Legend (Historia Einzelschriften, 12), Wiesbaden, 1969.
BAUMAN 1996 = R.A. Bauman, Crime and Punishment in Ancient Rome, Londres-
New-York, 1996.
BAYET 1935 = J. Bayet, « Le rite du fétial et le cornouiller magique », Mélanges
d’Archéologie et d’Histoire, 52, 1935, p. 29-76.
BEEK 2012 = L.J. ter Beek, « Divine Law and the Penalty of Sacer esto in early
Rome », dans Law and Religion in the Roman Republic (dir. O. Tellegen-
Couperus), Leyde-Boston, 2012, p. 11-29.
BERTHELET 2015 = Y. Berthelet, Gouverner avec les dieux. Autorité, auspices et
pouvoir, sous la République romaine et sous Auguste, Paris, 2015.
BERTHELET 2016 = Y. Berthelet, La consecratio du terrain de la domus palatine
de Cicéron, Mélanges de l’École française de Rome – Antiquité, 128, 2, 2016,
p. 457-468.
BERTHELET 2018 = Y. Berthelet, « Homo sacer, consecratio et destinatio dis », dans
LANFRANCHI 2018, p. 229-239.
BIAVA 2004 = A. Biava, « Le proscrizioni dei Triumviri », Studia et documenta
historiae et iuris, 70, 2004, p. 301-343.
BLEICKEN 1955 = J. Bleicken, Das Volkstribunat der klassischen Republik. Studien
zu seiner Entwicklung zwischen 287 und 133 v. Chr., Munich, 1955.
BLOCH 1994 = M. Bloch, La société féodale, Paris, 1994 (1re éd. 1939).
BONNEFOND-COUDRY 1989 = M. Bonnefond-Coudry, Le sénat de la République
romaine de la guerre d’Hannibal à Auguste : pratiques délibératives et prise de
décision (BEFAR, 273), Rome, 1989.
BONNEFOND-COUDRY 2004 = M. Bonnefond-Coudry, « Loi et société :
la singularité des lois somptuaires de Rome », Cahiers du Centre Gustave
Glotz, 15, 2004, p. 135-171.
BOUCHÉ-LECLERCQ 1882 = A. Bouché-Leclercq, Histoire de la divination dans
l’Antiquité. IV : Divination italique (étrusque-latine-romaine), Paris, 1882.
BRÉLAZ 2005 = C. Brélaz, La sécurité publique en Asie Mineure sous le Principat (Ier-
e
s. ap. J.-C.). Institutions municipales et institutions impériales dans l’Orient
III
romain, Bâle, 2005.
BRECHT 1938 = C. H. Brecht, Perduellio. Eine Studie zu ihrer begrifflichen
Abgrenzung im römischen Strafrecht bis zum Ausgang der Republik, Munich,
1938.
BRÉLAZ 2018a = C. Brélaz, « Aelius Aristide (Or., 50. 72-93) et le choix
des irénarques par le gouverneur. À propos d’une inscription
d’Acmonia », dans Philologos Dionysios. Mélanges offerts au professeur Denis
Knoepfler (dir. N. Badoud), Genève, 2011, p. 603-637.
BRÉLAZ 2018b = C. Brélaz, Philippes, colonie romaine d’Orient. Recherches
d’histoire institutionnelle et sociale, Athènes, 2018.
BRENNAN 2000 = T. C. Brennan, The Praetorship in the Roman Republic, Oxford,
2000.
BROWN 1998 = P. Brown, Pouvoir et persuasion dans l’Antiquité tardive, Vers
un Empire chrétien, Paris, 1998 (1re éd. américaine 1992).
BRYEN 2018 = A. Bryen, « Labeo’s iniuria : Violence and Politics in the Age of
Augustus », Chiron, 48, 2018, p. 17-52.
BUONGIORNO 2011 = P. Buongiorno, Senatus consulta Claudianis temporibus
facta. Una palingenesi delle deliberazioni senatorie dell’età di Claudio (41-
54 d. C.), Naples, 2011.
BUR 2018 = C. Bur, La citoyenneté dégradée. Une histoire de l’infamie à Rome
(312 av. J.-C.-96 apr. J.-C.), Rome, 2018.
BUTLER-CARY 1927 = H.E. Butler et M. Cary, C. Suetoni Tranquilli Divus Iulius,
Oxford, 1927.
CARANDINI 2011 = A. Carandini (dir.), La leggenda di Roma. III : La costituzione,
Milan, 2011.
CARLON 2005 = J.M. Carlon, Pliny’s Women : Constructing Virtue and Creating
Identity in the Roman World, Cambridge, 2005.
CASCIONE 1999 = C. Cascione, Tresviri capitales. Storia di una magistratura
minore, Naples, 1999.
CASCIONE 2012 = C. Cascione, « Quaestores par(r)icidii (romani) a Pompei ? »,
dans Carmina Iuris. Mélanges en l’honneur de Michel Humbert
(dir. E. Chevreau, D. Kremer et A. Laquerrière-Lacroix), Paris, 2012,
p. 67-73.
CAVAGGIONI 2008 = F. Cavaggioni, Mulier rea. Dinamiche politico-sociali nei
processi a donne nella Roma repubblicana, Venise, 2008.
CAZANOVE 1989 = O. de Cazanove, « Spurius Cassius, Cérès et Tellus », Revue
des Études Latines, 67, 1989, p. 93-116.
CAZANOVE 2000a = O. de Cazanove, « I destinari dell’iscrizione di Tiriolo e
la questione del campo d’applicazione del senatusconsulto de
Bacchanalibus », Athenaeum, 88, 2000, p. 59-69.
CAZANOVE 2000b = O. de Cazanove, « Sacrifier les bêtes, consacrer
les hommes. Le printemps sacré italique », dans Rites et espaces en pays
celte et méditerranéen. Étude comparée à partir du sanctuaire d’Acy-Romance
(dir. S. Verger), Rome, 2000, p. 253-276.
CECCONI 2018 = G.A. Cecconi, « Diocleziano e la religione », dans Diocleziano :
la frontiera giuridica dell’impero (dir. W. Eck et S. Puliatti), Pavie, 2018,
p. 45-62.
CHIFFOLEAU 2015 = J. Chiffoleau, « Note sur la bulle Vergentis in senium, la lutte
contre les hérétiques du Midi et la construction des majestés
temporelles », dans Innocent III et le Midi (Cahiers de Fanjeaux,
50) (dir. M. Fournié, D. Le Blévec et J. Théry-Astruc), Toulouse, 2015,
p. 89-144.
CLARK 1895 = A.C. Clark, M. Tulli Ciceronis Pro T. Annio Milone ad iudices oratio,
re
Oxford, 1967 (1 éd. 1895).
CLOUD 1988 = J.D. Cloud, « Lex Iulia de vi : part I », Athenaeum, 76, 1988, p. 579-
595.
CLOUD 1989 = J.D. Cloud, « « Lex Iulia de vi : part II », Athenaeum, 77, 1989,
p. 427-465.
CLOUD 1992 = J.D. Cloud, « The lex Papiria de sacramentis », Athenaeum, 80,
1992, p. 159-186.
CLOUD 1998 = J.D. Cloud, « The origin of Provocatio », Revue de Philologie, 72,
1998, p. 25-48.
CLOUD 2003 = J.D. Cloud, « Motivation in Ancient Accounts of the Early
History of the Quaestorship and its Consequenses for Modern
Historiography », Chiron, 33, 2003, p. 93-120.
COARELLI 1983 = F. Coarelli, Il foro romano. I : Periodo archaico, Rome, 1983.
COARELLI 2008 = F. Coarelli, « Sacer Mons », dans Lexicon Topographicum Urbis
Romae. Suburbium (dir. A La Regina), V, Rome, 2008, p. 32-33.
COCATRE 2015 = Ph. Cocatre, « La fureur d’Aelius Priscus : commentaire du
rescrit des empereurs Marc Aurèle et Commode relatif à un aliéné
mental qui avait tué sa mère », dans « Folie et déraison » : regards croisés
sur l’évolution juridique des soins psychiatriques en France. Pouvoir, santé et
société (dir. A. Lunel), Bordeaux, 2015, p. 37-66.
COOK 2015 = J. G. Cook, Crucifixion in the Mediterranean World, Tübingen, 2015.
CORBIER 1991 = M. Corbier, « La transhumance entre le Samnium et l’Apulie :
continuités entre l’époque républicaine et l’époque impériale », dans
La romanisation du Samnium aux IIe et Ier siècles av. J.-C., Actes du colloque
organisé par le Centre J. Bérard (nov. 1988), Naples, 1991, p. 149-176.
CORBIER 1994 = M. Corbier, « La maison des Césars », dans Épouser au plus
proche. Inceste, prohibitions et stratégies matrimoniales autour de
la Méditerranée (dir. P. Bonte), Paris, 1994, p. 243-292.
CORCORAN 1996 = S. Corcoran, The Empire of the Tetrarchs. Imperial
Pronouncements and Government AD 284-324, Oxford, 1996.
CORCORAN 2000 = S. Corcoran, « The Sins of the Fathers : a Neglected
Constitution of Diocletian on Incest », The Journal of Legal History, 21,
2000, p. 1-34.
CORCORAN 2002 = S. Corcoran, « A tetrarchic inscription from Corcyra and
the “edictum de Accusationibus” », Zeitschrift für Papyrologie und
Epigraphik, 141, 2002, p. 221-230.
CORCORAN 2013 = S. Corcoran, « The Gregorianus and Hermogenianus
assembled and shattered », Mélanges de l’École française de Rome –
Antiquité, 125, 2, 2013, p. 285-304.
CORCORAN 2016 = S. Corcoran, « The Life of a Texte through 1500 Years »,
dans The Codex of Justinian. A New annotated Translation, with Parallel Latin
and Greek Text, based on a Translation by Justice Fred H. Blume
(dir. B.W. Frier), Cambridge, 2016, p. XCVII-CLXIV.
CORIAT 1997 = J.-P. Coriat, Le prince législateur. La technique législative
des Sévères et les méthodes de création du droit impérial à la fin du
Principat (BEFAR, 294), Rome, 1997.
CORIAT 2012 = J.-P. Coriat, « Les tribunaux de l’empire à l’époque du
Principat : état de la question et perspectives », dans Carmina iuris.
Mélanges en l’honneur de Michel Humbert (dir. E. Chevreau, D. Kremer et
A. Laquerrière-Lacroix), Paris, 2012, p. 167-190.
COSME 2003 = P. Cosme, « Le châtiment des déserteurs dans l’armée
romaine », Revue historique de droit français et étranger, 31, 3, 2003,
p. 287-307.
COSTABILE 2007 = F. Costabile, « Il S. C. de Bacchanalibus » dans Enigmi delle
civiltà antiche dal Mediterraneo al Nilo (dir. F. Costabile), I, Reggio
Calabria, 2007, p. 383-394.
CRAMER 1950-1951 = F.H. Cramer, « Expulsion of Astrologers from Ancient
Rome », Classica et Madiaevalia, 11-12, 1950-1951, p. 9-50.
CRAMER 1954 = F.H. Cramer, Astrology in Roman Law and Politics, Philadelphie,
1954.
CRAWFORD 1984 = J.W. Crawford, M. Tullius Cicero : The Lost and Unpublished
Orations, Göttingen, 1984.
CRAWFORD 1996 = M. Crawford (dir.), Roman Statutes, 2 vol., Londres, 1996.
CROOK 1987 = J.A. Crook, « Lex Cornelia de falsis », Athenaeum, 65, 1987, p. 163-
167.
CUQ 1912 = E. Cuq, « Un nouveau vice-préfet du prétoire », Comptes rendus
des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 56, 6, 1912,
p. 372-384.
DAGUEY-GAGEY 2015 = A. Daguet-Gagey, Splendor aedilitatum. L’édilité à Rome
(Ier s. av. J.-C. – IIIe s. ap. J.-C.), Rome, 2015.
DAUBE 1991 = D. Daube, « Slave-catching », dans Collected Studies in Roman
Law, Frankfurt, 1991, p. 501-513 (= Juridical Review, 64, 1952, p. 17-28).
DAUBE 1996 = D. Daube, Roman Law. Linguistic, Social and Philosophical Aspects,
Édimbourg, 1969.
DAVID 1984 = J.-M. David, « Du Comitium à la roche Tarpéienne… Sur
certains rituels d’exécution capitale sous la République, des règnes
d’Auguste et de Tibère », Mélanges de l’École française de Rome – Antiquité,
79, 1984, p. 131-176.
DAVID 1992 = J.-M. David, Le patronat judiciaire au dernier siècle de la République
romaine, Rome, 1992.
DAVID 2001 = J.-M. David, « Les étapes historiques de la construction de
la figure de Coriolan », dans L’invention des grands hommes de la Rome
antique (dir. M. Coudry et Th. Späth), Paris, 2001, p. 17-25.
DAVID 2019 = J.-M. David, Au service de l’honneur. Les appariteurs des magistrats
romains, Paris, 2019.
DEGRASSI 1947 = A. Degrassi, Inscriptiones Italiae, XIII.1 : Fasti consulares et
triomphales, Rome, 1947.
DELMAIRE 1989 = R. Delmaire, Largesses sacrées et res privata. L’aerarium
impérial et son administration du IVe au VIe siècle (CEFR, 121), Rome, 1989.
DELMAIRE 2003 = R. Delmaire, « La damnatio memoriae au Bas-Empire, à travers
les textes, la législation et les inscriptions », Cahiers du Centre Gustave
Glotz, 14, 2003, p. 299-310.
DE LUCA 2017 = S. De Luca, « Il processo di Arvando e il ruolo del senato tra
Antemio e Ricimero », Historia 66, 4, 2017, p. 483-508.
DE VISSCHER 1947 = F. De Visscher, Le régime romain de la noxalité. De
la vengeance collective à la responsabilité individuelle, Bruxelles, 1947.
DOHRMANN 1995 = H. Dohrmann, Anerkennung und Bekämpfung von
Menschenopfern im römischen Strafrecht der Kaiserzeit, Francfort, 1995.
DREW HARRINGTON 1994 = J. Drew Harrington, « Res or persona : Roman civil
law’s influence on southern Slave Law », Labeo, 40, 1994, p. 237-245.
DUCLOUX 1991 = A. Ducloux, « L’Église, l’asile et l’aide aux condamnés d’après
la constitution du 27 juillet 398 », Revue historique de droit français et
étranger, 69, 1991, p. 141-176.
DUCLOUX 1994 = A. Ducloux, Ad ecclesiam confugere. Naissance du droit d’asile
dans les églises (IVe-milieu du Ve s.), Paris, 1994.
DUMONT 1987 = J.-Ch. Dumont, Servus. Rome et l’esclavage sous la République
(CEFR, 103), Rome, 1987.
ECK-CABALLOS-FERNANDEZ 1996 = W. Eck, A. Caballos et F. Fernandez, Sas Senatus
consultum de Cn. Pisone patre, Munich, 1996.
ELSTER 2003 = M. Elster, Die Gesetze der mittleren römischen Republik,
Stuttgart, 2003.
ERNOUT-MEILLET 2001 = A. Ernout et A. Meillet, Dictionnaire étymologique de
re
la langue latine. Histoire des mots, Paris, 2001 (1 éd. 1932).
ERNOUT-THOMAS 1953 = A. Ernout et F. Thomas, Syntaxe latine, Paris, 1953.
ESMEIN 1886 = A. Esmein, « Le délit d’adultère à Rome et la loi Julia de
adulteriis », dans Mélanges d’Histoire du droit et de critique, Paris, 1886,
p. 70-170.
ÉTIENNE 1974 = Rob. Étienne, « Recherches sur l’ergastule », dans Actes du
colloque 1972 sur l’esclavage, Besançon, 1974, p. 249-266.
EVANS GRUBBS 1995 = J. Evans Grubbs, Law and Family in Late Antiquity. The
Emperor Constantine’s Marriage Legislation, Oxford, 1995.
FABRE 1981 = G. Fabre, Libertus. Patrons et affranchis à Rome, Rome, 1981.
FAYER 1994 = C. Fayer, La familia romana. Aspetti giuridici ed antiquari. Parte I,
Rome, 1994.
FAYER 2005 = C. Fayer, La familia romana. Aspetti giuridici ed antiquari. Parte III :
Concubinato, Divorzio, Adulterio, Rome, 2005.
FEISSEL 1995 = D. Feissel, « Les constitutions des tétrarques connues par
l’épigraphie : inventaire et notes critiques », Antiquité tardive, 3, 1995,
p. 33-53.
FERRARI ZUMBINI 1997 = R. Ferrari Zumbini, La lotta contro il tempo nel processo
altomedievale (contributo allo studio della denegata giustizia), Rome, 1997.
FERRARY 1979 = J.-L. Ferrary, « Recherches sur la législation de Saturninus et
Glaucia. II. La loi de iudiciis repetundarum de C. Servilius Glaucia »,
Mélanges de l’École française de Rome – Antiquité, 91, 1979, p. 85-134.
FERRARY 1983 = J.-L. Ferrary, « Les origines de la loi de majesté à Rome »,
Comptes rendus de l’Accadémie des inscriptions et belles-lettres, 1983, p. 556-
572.
FERRARY 1991 = J.-L. Ferrary, « Lex Cornelia de Sicariis et ueneficiis », Athenaeum,
79, 1991, p. 417-434.
FERRARY 2001a = J. L. Ferrary, « À propos des pouvoirs d’Auguste », Cahiers du
Centre Gustave Glotz, 12, 2001, p. 101-154.
FERRARY 2001b = J.-L. Ferrary, « À propos du fragment 90 Peter (IV, 15,
Chassignet) des Origines de Caton et de la tradition varronienne sur
les origines du Macellum », Revue de philologie, de littérature et d’histoire
anciennes, 75, 2, 2001, p. 317-327.
FERRARY 2014 = J.-L. Ferrary, « Loi [probablement Sempronia] sur l’exil de
Cn. Fulvius Flaccus (pl. sc.) », dans Lepor. Leges Populi Romani (dir. J.-
L. Ferrary et Ph. Moreau), Paris, 2007. http://www.cn-
telma.fr/lepor/notice238/. Date de mise à jour : 19/05/14.
FERRARY 2018 = J.-L. Ferrary, « Loi Sempronia sur la répression du meurtre
judiciaire (pl. sc.) », dans Lepor. Leges Populi Romani (dir. J.-L. Ferrary
et Ph. Moreau), Paris, 2007. http://www.cn-telma.fr/lepor/notice677/.
Date de mise à jour : 01/10/18.
FERRARY 2019 = J.-L. Ferrary. « Loi Iulia maiestatis », dans Lepor. Leges Populi
Romani, (dir. J.-L. Ferrary et Ph. Moreau). Paris, 2007. http://www.cn-
telma.fr/lepor/notice447/. Date de mise à jour : 05/02/19.
FIORI 1996 = R. Fiori, Homo sacer : dinamica politico-costituzionale di una
sanzione giuridico-religiosa, Naples, 1996.
FIORI 2018 = R. Fiori, « La condizione di homo sacer e la struttura sociale di
Roma arcaica », dans Autour de la notion de sacer (dir. Th. Lanfranchi),
Rome, 2018, p. 171-227.
FLACH 1994 = D. Flach, Die Gesetze der frühen römischen Republik. Text und
Kommentar (in Zusammenarbeit mit Stefan von der Lahr), Darmstadt,
1994.
FLACH 1996 = A. Flach, « Das iudicium quinquevirale im Werdegang
senatorischer Strafgerichtsbarkeit », Zeitschrift der Savigny-Stiftung für
Rechtsgeschichte : Romanistische Abteilung, 113, 1996, p. 358-376.
FORSCHNER 2015 = B. Forschner, Die Einheit der Ordnung. Recht, Philosophie und
Gesellschaft in Ciceros Rede Pro Milone, Munich, 2015.
FOURNIER 2010 = J. Fournier, Entre tutelle romaine et autonomie civique.
L’administration judiciaire dans les provinces hellénophones de l’Empire
romain (129 av.-235 ap. J.-C.) (BEFAR, 341), Athènes, 2010.
FRAKES 2011 = R.M. Frakes, Compiling the Collatio Legum Mosaicarum et
Romanarum in Late Antiquity, Oxford, 2011.
FRANCE-NELIS-CLÉMENT 2014 = J. France et J. Nelis-Clément (dir.), La statio.
Archéologie d’un lieu de pouvoir dans l’Empire romain, Bordeaux,
2014.
FRASCHETTI 1996 = A. Fraschetti, « Jeunesses romaines », dans Histoire
des jeunes en Occident de l’Antiquité à l’époque moderne (dir. G. Levi et J.-
C. Schmitt), Paris, 1996, p. 63-100 (éd. italienne 1994).
FRANCIOSI 2003 = G. Franciosi, Leges regiae, Naples, 2003.
FUSTEL DE COULANGES 1864 = N.-D. Fustel de Coulanges, La cité antique, Paris,
1864.
GABBA 1987 = E. Gabba, « Maximus Comitiatus », Athenaeum, 65, 1987,
p. 203-205.
GABBIANI 2009 : L. Gabbiani, « Pour en finir avec la barbarie. Folie et
e e
parricide en Chine à la fin de l’ère imperial (XVIII -XX siècles) », T’oung
Pao, 95, 2009, p. 334-392.
GALLO 2017 = A. Gallo, « Strafsklaverei », dans Handwörterbuch der antiken
Skalverei, III (dir. H. Heinen), Stuttgart, 2017, col. 2963-2966.
GAMAUF 1999 = R. Gamauf, Ad statuam licet confugere. Untersuchungen zum
Asylrecht im römischen Prinzipat, Francfort, 1999.
GARNSEY 1966 = P. Garnsey, « The Lex Iulia and Appeal Under the Empire »,
Journal of Roman Studies, 56, 1966, p. 167-189.
GARNSEY 1967 = P. Garnsey, « Adultery Trials and the Survival of the
Quaestiones in the Severan Age », Journal of Roman Studies, 57, 1967,
p. 56-60.
GARNSEY 1970 = P. Garnsey, Social Status and Legal Privileges in the Roman
Empire, Oxford, 1970.
GAROFALO 1990 = L. Garofalo, « Sulla condizione di homo sacer in età
arcaica », Studia et Documenta Historiae et Iuris, 56, 1990, p. 223-255.
GAROFALO 2001 = L. Garofalo, « Concetti e vitalità del diritto penale
romano », dans Iuris vincula. Studi in onore di Mario Talamanca, IV, 2001,
Naples, p. 75-106.
GAROFALO 2009 = L. Garofalo, « In tema di Iustitium », Index, 37, 2009, p. 113-
129.
GATIER 1968 = P.-L. Gatier, « Nouvelles inscriptions de Gerasa », Syria, 62,
1985, p. 297-312.
GENIN 1968 = J.-C. Genin, La répression des actes de tentative en droit criminel
romain (contribution à l’étude de la subjectivité répressive à Rome), Lyon,
1968.
GERHOLD 2017 = M. Gerhold, « Strafe/Bestrafung. II. Römisch », dans
Handwörterbuch der antiken Sklaverei, III (dir. H. Heinen), Stuttgart, 2017,
col. 2956-2963.
GERNET 2001 = L. Gernet, Recherches sur le développement de la pensée juridique
re
et morale en Grèce. Étude sémantique, Paris, 2001 (1 éd. 1917).
GIARDINA 1992 = A. Giardina (dir.), L’homme romain, Paris, 1992.
GIARDINA 1993 = A. Giardina, « La formazione dell’Italia provinciale », dans
Storia di Roma. III : L’età tardoantica. I : Crisi e trasformazioni, Turin, 1993,
p. 51-68.
GIARDINA 2000 = A. Giardina, « Bambini in miniera : Quartulus e gli altri »,
EPIGRAFAI. Miscellanea epigrafica in onore di Lidio Gasperini (dir. G. Paci),
Rome, 2000, p. 406-417.
GIARDINA 2014 = A. Giardina (dir.), Flavio Magno Aurelio Cassiodoro Senatore,
Varie. Vol. II : Libri III-V, Rome, 2014.
GIRARD 1929 = P.-F. Girard, Manuel élémentaire de droit romain, 8e édition
revue et mise à jour par Félix Senn), 2 vol., Paris, 1929.
GIRARD-SENN 1967 = P.F. Girard et F. Senn, Textes de droit romain (7e édition
par un groupe de romanistes), I, Paris, 1967.
e
GIRARD-SENN 1977 = P. F. Girard et F. Senn, Les lois des Romains (7 édition par
un groupe de romanistes), II, Naples, 1977.
GIUFFRÈ 1980 = V. Giuffrè, Il diritto militare dei Romani, Bologne, 1980.
GLOTZ 1904 = G. Glotz, L’ordalie dans la Grèce primitive : étude de droit et de
mythologie, Paris, 1904.
GOUREVITCH-RAEPSAET-CHARLIER 2001 = D. Gourevitch et M.T. Raepsaet-
Charlier, La femme dans la Rome antique, Paris, 2001.
GRAF 1994 = F. Graf, La Magie dans l’Antiquité gréco-romaine. Idéologie et
pratique, Paris, 1994.
GREENIDGE 1901 = A.H.J. Greenidge, The Legal Procedure of Cicero’s Time,
Londres, 1901.
GROSSO 1964 = F. Grosso, La lotta politica al tempo di Commodo, Turin, 1964.
GUALANDI 1963 = G. Gualandi, Legislazione imperiale e giurisprudenza, 2 vol.,
Milan, 1963.
GUARINO 1970 = Antonio Guarino, « Senatus consultum ultimum », dans Sein
und Werden im Recht. Festgabe für Ulrich von Lübtow (dir. W.G. Becker et
L. Schnorr von Carosfeld), Berlin, 1970, p. 281-294.
GUÉRIN 2015 = Ch. Guérin, La voix de la vérité. Témoin et témoignage dans
er
les tribunaux romains du I siècle av. J.-C., Paris, 2015.
GUEYE 2013 = M. Gueye, « Délits et peines militaires à Rome sous
la République : desertio et transfugium pendant les guerres civiles »,
Gerión, 31, 2013, p. 221-238.
HABICHT-KUSSMAUL 1986 = Ch. Habicht et P. Kussmaul, « Ein neues Fragment
des Ediktum de accusationibus », Museum Helveticum, 43, 1986, p. 135-
144.
HARRIS 2007 = J. Harries, Law and Crime in the Roman World, Cambridge, 2007.
HARTMANN 1888 = L.M. Hartmann, « Ueber Rechtsverlust und Rechtsfähigkeit
der Deportirten », Zeitschrift für Papyrolgie und Epigraphik, 9, 1888, p. 42-
59.
HEFFERNAN 2012 = Th.J. Heffernan, The Passion of Perpetua and Felicity, Oxford,
2012.
HEICHELHEIM-SCHWARZENBERGER 1947 = F.M. Heichelheim et G. Schwarzenberger,
« An Edict of Constantine the Great (A Contribution to the Studies of
Interpolations) », Symbolae Osloenses, 25, 1947, p. 1-19.
HENAUT 2016 = J. Hénaut, « La décimation : une réponse légitime
des généraux romains à la couardise et l’insubordination ? », Revue
belge de philologie et d’histoire, 94, 2016, p. 165-182.
HERRMANN 1964 = C. Herrmann, Le rôle judiciaire et politique des femmes sous
la République romaine, Bruxelles, 1964.
HILLNER 2015 = J. Hillner, Prison, Punishment and Penance in Late Antiquity,
Cambridge, 2015.
HINARD 1985 = F. Hinard, Les proscriptions de la Rome républicaine (CEFR, 83),
Rome, 1985.
HINARD 2011 = F. Hinard, « Sur les liberi proscriptorum. Approches
prosopographique et juridique d’un problème politique », dans Rome,
la dernière République. Recueil d’articles (dir. F. Hinard), Paris, 2011, p. 99-
115.
HINARD-DUMONT 2003 = F. Hinard et J.-Ch. Dumont, Libitina. Pompes funèbres et
supplices en Campanie à l’époque d’Auguste, Paris, 2003.
HUCHTHAUSEN 1976 = L. Huchthausen, « Zu kaiserliche Reskripten an
weiblichen Adressaten aus der Zeit Diokletians », Klio, 58, 1976, p. 55-
85.
HUMBERT 1972 = M. Humbert, Le remariage à Rome. Étude d’histoire juridique et
sociale, Milan, 1972.
HUMBERT 1976 = M. Humbert, « Libertas id est ciuitas : autour d’un conflit
négatif de citoyenneté au IIe s. avant J.-C. », Mélanges de l’École française
de Rome – Antiquité, 88, 1, 1976, p. 221-242.
HUMBERT 1988 = M. Humbert, « Le tribunat de la plèbe et le tribunal du
peuple », Mélanges de l’École française de Rome – Antiquité, 100, 1988,
p. 431-503. [= Antiquitas effigies. Recherches sur le droit public et privé de
Rome, Pavie, 2013, p. 278-334].
HUMBERT 1991 = M. Humbert, « La peine en droit romain », dans Recueils de
la Société Jean Bodin pour l’histoire comparative des institutions, 55. La Peine
(Antiqiuité), Bruxelles, 1991, p. 133-183 [= Antiquitas effigies. Recherches
sur le droit public et privé de Rome, Pavie, 2013, p. 278-334.]
e
HUMBERT 1995 = M. Humbert, « Les procès criminels tribuniciens, du V au
e
IV siècle av. J.-C. », dans Collatio Iuris romani : études dédiées à Hans
Ankum à l’occasion de son 65e anniversaire (dir. R. Feenstra et al.),
Amsterdam, 1995, p. 159-176 [= Antiquitas effigies. Recherches sur
le droit public et privé de Rome, Pavie, 2013, p. 233-255].
HUMBERT 1996 = M. Humbert, « Les privilèges des XII tables à Cicéron », dans
Splendissima ciuitas. Études d’histoire romaine en hommage à François
Jacques, Paris, 1996, p. 151-168 [= Antiquitas effigies. Recherches sur
le droit public et privé de Rome, Pavie, 2013, p. 257-275].
HUMBERT 2005 = M. Humbert, « La codificazione decemvirale : tentativo
d’interpretazione », dans Le Dodici Tavole. Dai Decemviri agli Umanisti
(dir. M. Humbert), Pavie, 2005, p. 1-50.
HUMBERT 2018 = M. Humbert, La loi des Douze tables. Édition et commentaire,
Rome, 2018.
HUMBERT 2019 = M. Humbert, « Quand le chant devient charme : la magie
criminelle, des XII Tables à la lex Cornelia », dans Philorhômaios kai
philhellèn. Hommages à Jean-Louis Ferrary (Hautes Études du monde
gréco-romain, 56) (dir. A. Heller, Ch. Müller et A. Suspène), Genève,
2019, p. 67-86.
HURLET 1993 = F. Hurlet, La dictature de Sylla : monarchie ou magistrature
républicaine ? Essai d’histoire constitutionnelle, Rome, 1993.
HURLET 2006 = F. Hurlet, Le proconsul et le prince d’Auguste à Dioclétien,
Bordeaux, 2006.
HURLET 2016a = F. Hurlet, « Les origines de la juridiction impériale :
Imperator Caesar Augustus Iudex », dans Recht haben und Recht bekommen
im Imperium Romanum. Das Gerichtswesender römischen Kaiserzeit und seine
dokumentarische Evidenz (dir. R. Haensch), Warschau, 2016, p. 5-39.
HURLET 2016b = F. Hurlet, « Entre juridiction civique et juridiction
impériale : la sphère de compétences du proconsul », dans Recht haben
und Recht bekommen im Imperium Romanum. Das Gerichtswesender
römischen Kaiserzeit und seine dokumentarische Evidenz (dir. R. Haensch),
Warschau, 2016, p. 63-88.
HUSCHKE-SECKEL-KUEBLER 1911 = Ph. E. Huschke, E. Seckel et B. Kuebler,
Iurisprudentiae anteiustinianae reliquas, I, Leipzig, 1911.
HUVELIN 1903 = P. Huvelin, « La notion de l’injuria dans le très ancien droit
romain », dans Mélanges Ch. Appleton. Études d’histoire du droit, Lyon-
Paris, 1903, p. 3-131.
HYAMSON 1913 = M. Hyamson, Mosaicarum et Romanarum Legum Collatio.
Introduction, facsimile and transcription of the Berlin codex, translation notes
and appendices, Oxford, 1913.
ISRAELOWICH 2014 = I. Israelowich, « Physicians as figures of Authority in the
Roman Courts and the Attitude towards Mental Diseases in the Roman
Court during the High Empire », Historia, 63, 4, 2014, p. 445-462.
JACOB 2006 = R. Jacob, « La question romaine du sacer. Ambivalence du sacré
ou construction symbolique de la sortie du droit », Revue Historique,
308, 3, 2006, p. 523-588.
JALET 2016 = N. Jalet, « À propos de la lex Scantinia. Réflexions sur
la répression des relations homosexuelles entre citoyens romains
durant la République et sous l’Empire », Revue belge de philologie et
d’histoire, 94, 1, 2016, p. 105-129.
JEHNE 1989 = M. Jehne, « Die Dictatur optima lege », Zeitschrift für
Rechtsgeschichte, 106, 1989, p. 557-572.
KERNEIS 2018 = S. Kerneis, Une histoire juridique de l’Occident. Le droit et
la coutume (IIIe-IXe siècle), Paris, 2018.
KITZLER 2015 = P. Kitzler, From Passio Perpetuae to Acta Perpetuae.
Recontextualizing a Martyr Story in the Literature of the Early Church,
Berlin-Boston, 2015.
KRAUSE 1996 = J.-U. Krause, Gefängnisse im Römischen Reich, Stuttgart, 1996.
KRAUSE 2004 = J.-U. Krause, Kriminalgeschichte der Antike, Munich, 2004.
KUNKEL 1974a = W. Kunkel, « Ein direktes Zeugnis für die privaten
Mordprozess im altrömischen Recht », dans Kleine Schriften. Zum
römischen Strafverfahren und zur römischen Verfassungsgeschichte, Weimar,
1974, p. 111-116.
KUNKEL 1974b = W. Kunkel, « Über die Entstehung des Senatsgreichts », dans
Kleine Schriften. Zum römischen Strafverfahren und zur römischen
Verfassungsgeschichte, Weimar, 1974, p. 267-323.
KUNKEL-WITTMANN 1995 = W. Kunkel et R. Wittmann, Staatsordnung und
Staatspraxis der römischen Republik. Zweiter Abschnitt. Die Magistratur,
Munich, 1995.
LABRUNA 1971 = L. Labruna, Vim fieri veto. Alle radici di un ideologia, Naples,
1971.
LANATA 1973 = G. Lanata, Gli atti dei martiri come documenti processuali, Milan,
1973.
LANE FOX 1997 = R. Lane Fox, Païens et chrétiens. La religion et la vie religieuse
dans l’Empire romain de la mort de Commode au concile de Nicée, Toulouse,
1997 (éd. anglaise, 1986).
LANFRANCHI 1938 = F. Lanfranchi, Il diritto nei retori romani, Milan, 1938.
LANFRANCHI 2015 = Th. Lanfranchi, Les tribuns de la plebe et la formation de
la République romaine, Rome, 2015.
LANFRANCHI 2018 = Th. Lanfranchi (dir.), Autour de la notion de sacer, Rome,
2018.
LANIADO 2018 = A. Laniado, « L’empereur byzantin, la prostitution et
le proxénétisme », dans Le prince chrétien de Constantin aux royautés
barbares (IVe-VIIIe siècle) (dir. S. Destephen, B. Dumézil et H. Inglebert),
Paris, 2018, p. 49-97.
LATTE 1960 = K. Latte, « The Origin of the Roman Quaestorship », dans
Kleine Schriften zu Religion, Recht, Literatur und Sprache der Griechen und
Römer, Munich, 1960, p. 359-366.
LAURENDI 2012 = R. Laurendi, « Leges regiae. “Iovi sacer esto” nelle leges
Numae : nuova exegesi di Festo s.v. Aliuta », dans Revisione ed
integrazione dei Fontes Iuris Romani Anteiustiniani (FIRA), Studi preparatori.
I : Leges (dir. G. Purpura), Turin, 2012, p. 13-39.
LAURENDI 2013 = R. Laurendi, Leges regiae et ius papirianum. Tradizione e
storicità di un corpus normativo, Rome, 2013.
LAURIA 1934 = M. Lauria, « Calumnia », dans Studi in memoria di U. Ratti,
Milan, 1934, p. 97-00.
LEBIGRE 1967 = A. Lebigre, Quelques aspects de la responsabilité pénale en droit
romain classique, Pais, 1967.
LE BŒUFFLE 1987 = A. Le Bœuffle, Astronomie. Astrologie. Lexique latin, Paris,
1987.
LE BŒUFFLE 1989 = A. Le Bœuffle, Le ciel des Romains, Paris, 1989.
LEE 2002 = D. Lee, « Naval Intelligence in Late Antiquity », dans
L’information et la mer dans le monde antique (dir. J. Andreau et
C. Virlouvet), Rome, 2002, p. 93-00.
LEGRAS 1907 = H. Legras, La table d’Héraclée, Paris, 1907.
LEMOSSE 1991 = M. Lemosse, « Brèves remarques sur les apolides », dans
M. Lemosse, Études romanistiques, Clermont-Ferrand, 1991, p. 239-
244 [= Studii classice, 7, 1965, p. 49-54].
LEWIS 2006 = A. C. Clark et R. G. Lewis, Commentaries on speeches of Cicero,
Oxford, 2006.
LIEBS 1987 = D. Liebs, Die Jurisprudenz im spätantiken (260-640 n. Chr.), Berlin,
1987.
LIEBS 1993 = D. Liebs, « Chapitre I. Droit et littérature juridique », dans
Nouvelle histoire de la littérature. Vol. 5 : Restauration et renouveau.
La littérature latine de 284 à 374 apr. J.-C. (dir. R. Herzog), Turnhout, 1993,
p. 61-82.
LIEBS 2000 = D. Liebs, « Jurisprudence », dans Nouvelle histoire de la littérature
latine. Vol. 4 : L’âge de transition : de la littérature romaine à la littérature
chrétienne (117 à 284 après J.-C.) (dir. K. Sallmann), Turnhout, 2000, p. 92-
248.
LIEBS 2002 = D. Liebs, Römische Jurisprudenz in Gallien (2. Bis 8. Jahrhundert),
Berlin, 2002.
LIEBS 2007 = D. Liebs, 2007 « Fiktives Strafrecht in der Historia Augusta »,
dans Historiae Augustae Colloquium Bambergense (dir. G. Bonamente et
H. Brandt), Bari, 2007, p. 259-277.
LIEU 1999 = S.N.C. Lieu, Manicheism in Mesopotamia and the Roman East,
Leyde-Boston-Köln, 1999.
LINTOTT 1968 = A.W. Lintott, Violence in Republican Rome, Oxford, 1968.
LOVISI 1998 = C. Lovisi, « Vestale, Incestus et juridiction pontificale sous
la République romaine », Mélanges de l’École française de Rome – Antiquité,
110, 1998, p. 699-735.
LOVISI 1999 = C. Lovisi, Contribution à l’étude de la peine de mort sous
la République romaine (509-149 av. J.-C.), Paris, 1999.
LOWRIE 2010 = M. Lowrie, « Spurius Maelius : Dictatorship and the Homo
sacer », dans Citizens of Discord. Rome and Its Civil Wars (dir. B. Breed,
C. Damon et A. Rossi), Oxford-New-York, 2010, p. 171-186.
MACK CORMACK 1979 = G. Mac Cormack, « Terminus motus », Revue
internationale des droits de l’Antiquité, 26, 1979, p. 239-260.
MAGDELAIN 1982 = A. Magdelain, « Paricidas », dans Du châtiment dans la cité.
Supplices corporels et peine de mort dans le monde antique (CEFR, 79),
Rome, 1982, p. 549-576.
MAGDELAIN 1990 = A. Magdelain, Jus imperium auctoritas. Études de droit
romain, Rome, 1990.
MANTOVANI 1988 = D. Mantovani, « Sulla competenza penale del Praefectus
Urbi attraverso il Liber singularis di Ulpiano », dans Idee vecchie e nuove
sul diritto criminale romano (dir. A. Burdese), Padoue, 1988, p. 171-223.
MANTOVANI 1990 = D. Mantovani, « Il pretore giudice criminale in età
repubblicana », Athenaeum, 78, 1990, p. 19-49.
MANTOVANI 1991 = D. Mantovani, « Il pretore giudice criminale in età
repubblicana : una risposta » Athenaeum, 79, 1991, p. 611-623.
MANTOVANI 2002 = D. Mantovani, « Le due serie di leges regiae », Rendiconti
dell’Istituto Lombardo Accademia di scienze e Lettere (Cl. Lettere), 136,
2002 p. 59-70 (= Seminarios Complutenses de Derecho Romano, Madrid,
2004).
MANTOVANI 2007 = D. Mantovani, « Un giudizio capitale nelle satire di Lucilio
(vv. 784-790 M. = fr. XXVIII 29 Ch.) », Athenaeum, 95, 2007, p. 561-596.
MANTOVANI 2009 = D. Mantovani, « Quaerere, quaestio. Inchiesta lessicale e
semantica », Index, 37, 2009, p. 25-67.
MANTOVANI 2018 = D. Mantovani, Les juristes écrivains de la Rome antique.
Les œuvres des juristes comme littérature, Paris, 2018.
MAROTTA 1991 = V. Marotta, Mandata principum, Turin, 1991.
MAROTTA 2004 = V. Marotta, Ulpiano e l’impero. II : Studi sui libro de officio
proconsulis e la loro fortuna tardoantica, Naples, 2004.
MAROTTA 2009 = V. Marotta, La cittadinanza romana in età imperiale (secoli I-III
d. C.). Una sintesi, Turin, 2009.
MARSHALL 1985 = B.A. Marshall, A Historical Commentary on Asconius,
Columbia, 1985.
MAUDUIT 2019 = Ch. Mauduit, « Le suffrage d’Athéna. Réflexions sur le vote
dans la tragédie grecque », dans Voter en Grèce, à Rome et en Gaule.
Pratiques, lieux, finalités, Histoire & Epigraphie 1, dir. A. Borlenghi,
Cl. Chillet, V. Hollard, L. Lopez-Rabatel, J.-Ch. Morettti, Lyon, 2019,
p. 73-92.
MAY 1913 = G. May, Éléments de droit romain à l’usage des étudiants des facultés
de droit, Paris, 1913 (11e éd. revue et augmentée).
MECELLA 2014 = L. Mecella, « Valeriano e la persecuzione anticristiana »,
dans Rechtliche Verfarhen und religiöse Sanktionierung in der griechisch-
römischen Antike (dir. D. Bonnano, P. Funke et M. Haake), Stuttgart,
2016, p. 269-279.
MELÈZE-MODRZEJEWSKI 1995 = J. Mélèze-Modrzejewski, « Papyrologie et
histoire des droits de l’Antiquité », dans École pratique des hautes études.
e
4 section, sciences historiques et philologiques. Livret 9. Rapports sur
les conférences de l’année 1993-1994, 1995, p. 43-44.
MER 1953 = L. Mer, L’accusation dans la procédure pénale du Bas-Empire romain
(thèse pour le doctorat de l’Université de Rennes, Faculté de droit),
Rennes, 1953.
MINIERI-LUCREZI 2015 = L. Minieri et F. Lucrezi, « Atroces abactores », Studia et
documenta historiae et iuris, 81, 2015, p. 112-119.
MODÉRAN 1989 = Y. Modéran, « Gildon, les Maures et l’Afrique », Mélanges de
l’École française de Rome – Antiquité, 101, 2, 1989, p. 821-872.
MOMMSEN 1879a = Th. Mommsen, « Die Erzählung von Cn. Marcius
Coriolanus”, Römische Forschungen, II, Berlin, 1879.
MOMMSEN 1879b = Th. Mommsen, « Sp. Cassius, M. Manlius, Sp. Maelius, die
drei Demagogen der älteren republikanischen Zeit », Römische
Forschungen, II, 1879, p. 153-220.
MOMMSEN 1907a = Th. Mommsen, Le droit pénal romain, Paris, 1907 (éd.
allemande 1899).
MOMMSEN 1907b = Th. Mommsen, « Die Bedeutung des römischen Rechts »,
Gessammelte Schriften. III : Juristische Schriften, Berlin, 1907, p. 591-600.
MOMMSEN 1984 = Th. Mommsen, Le droit public romain, Paris, 1984 (1e éd.
française 1889-1896).
MORABITO 1981 = M. Morabito, Les réalités de l’esclavage d’après le Digeste,
Besançon, 1981.
MOREAU 1982 = Ph. Moreau, Clodiana religio. Un procès politique en 61 av. J.-C.,
Paris, 1982.
MOREAU 1987 = Ph. Moreau, « La lex Clodia sur le bannissement de Cicéron »,
Athenaeum, 65, 1987, p. 465-492.
MOREAU 2000 = Ph. Moreau, « Quelques aspects documentaires de
l’organisation du procès pénal républicain », Mélanges de l’École
française de Rome – Antiquité, 112, 2, 2000, p. 693-721.
MOREAU 2002 = Ph. Moreau, Incestus et prohibitae nuptiae : conception
romaine de l’inceste et histoire des prohibitions matrimoniales pour cause de
parenté dans la Rome antique, Paris, 2002.
MOREAU 2003 = Ph. Moreau, compte-rendu de Salvatore Puliatti, Incesti
crimina. Regime giuridico da Augusto a Giustiniano », L’Antiquité Classique,
72, 2003, p. 593-597.
MOREAU 2012 = Ph. Moreau, « Exiler Cicéron. La lex Clodia de capite ciuis
[58 av. J.-C.] a-t-elle comporté une clause de serment ? », dans La société
romaine et ses élites. Hommages à Élizabeth Deniaux (dir. R. Baudry et
S. Destephen), Paris, 2012, p. 580-600.
MOREAU 2017a = Ph. Moreau, « Lex Scantinia », dans Lepor. Leges Populi
Romani (dir. J.-L. Ferrary et Ph. Moreau), Paris, 2007. http://www.cn-
telma.fr/lepor/notice648/. Date de mise à jour : 19/01/17.
MOREAU 2017b = Ph. Moreau, « La loi Iulia réprimant l’adultère et d’autres
délits sexuels », dans Lepor. Leges Populi Romani (dir. J.-L. Ferrary et
Ph. Moreau), Paris, 2007. http://www.cn-telma.fr/lepor/notice432/.
Date de mise à jour : 12/03/2020
MOREAU 2017c = « Vestis mutatio, I : pourquoi retourner sa toge », Revue de
philologie, 91, 1, 2017 [2019], p. 93-107.
MOREAU 2018 = Ph. Moreau, « La loi royale de la première-née (Denys
d’Halicarnasse, Antiquités romaines, II, 15, 2) : une règle démographique
archaïque ? », Cahiers Mondes anciens, 10, 2018, p. 1-16.
NARDI 1980 = E. Nardi, L’otre dei parricidi e le bestie incluse, Milan, 1980.
NASTI 2006 = F. Nasti, L’attività normativa di Severo Alessandro. I : Politica di
governo, riforme amministrative e giudiziarie, Naples, 2006.
NELIS-CLÉMENT 2000 = J. Nelis-Clément, Les beneficiarii : militaires et
administrateurs au service de l’Empire (Ier s. av. J.-C.-VIe s. ap. J.-C.), Bordeaux,
2000.
NICOLET 1961 = C. Nicolet, « La réforme des comices de 179 av. J.-C. », Revue
historique de droit français et étranger, 39, 1961, p. 350-351.
NICOLET 1976 = C. Nicolet, Le métier de citoyen dans la Rome républicaine, Paris,
1976.
NICOLET 1979 = C. Nicolet, Rome et la conquête du monde méditerranéen 264-27 av.
J.-C. I : Les structures de l’Italie romaine, Paris, 1979.
NICOLET 1991 = C. Nicolet, « L’origine des regiones Italiae augustéennes »,
Cahiers du centre Gustave Glotz, 2, 1991, p. 73-97.
NICOSIA 1987 = G. Nicosia, « Sulle pretese figure di dictatores imminuto iure »,
Studi in onore di Cesare Sanfilippo, 7, 1987, p. 529-592.
NIPPEL 1983 = W. Nippel, « Aufruhr und Polizei in der späten römischen
Republick und in der frühen Kaiserzeit », dans Der Mensch in seiner
Umwelt (dir. E. Olshausen), Stuttgart, 1983, p. 85-136.
NIPPEL 1995 = W. Nippel, Public order in Ancient Rome, Cambridge, 1995.
NISSEN 1877 = A. Nissen, Das Justitium. Eine Studie aus der römischen
Rechtsgeschichte, Leipzig, 1877.
NOGRADY 2006 = A. Nogrady, Römisches Strafrecht nach Ulpian. Buch 7 nach 9 De
officio proconsulis, Berlin, 2006.
OAKLEY 2005 = S.P. Oakley, A Commentary on Livy. Books VI-X, Vol. 3 : Book IX,
Oxford, 2005.
PAILLER 1987 = J.-M. Pailler, « Les matrones romaines et
les empoisonnements criminels sous la République », Comptes rendus de
l’Accadémie des inscriptions et belles-lettres, 1987, p. 111-128.
PAILLER 1988 = J.-M. Pailler, Bacchanalia. La répression de 186 av. J.-C. à Rome et
en Italie : vestiges, images, tradition, Rome, 1988.
PAVÓN 2011 = P. Pavón, « La pietas e il carcere del Foro olitorio : Plinio, NH, 7,
121, 36 », Mélanges de l’École française de Rome – Antiquité, 109, 2, 1997,
p. 633-657.
PAVÓN 2011 = P. Pavón, « Impp. Severus et Antoninus AA. Cassiae (CJ, 9,9, 1). El
caso del esposo adúltero », Studia et documenta historiae et iuris, 77, 2011,
p. 385-394.
PAVÓN 2019 = P. Pavón, « La femme objet et sujet de la justice romaine »,
dans The Impact of Justice on the Roman Empire, Proceedings of the
Thirteenth Workshop of the International Network Impact of Empire (Gent,
June 21–24, 2017) (dir. O. Hekster et K. Verboven), Leyde, 2019, p. 196-
211.
PEACHIN 1996 = M. Peachin, Iudex vice Caesaris : Deputy Emperors and the
Administration of Justice during the Principate, Stuttgart, 1996.
PERRIN 1964 = B. Perrin, « L’apparition du proximus pubertati en droit romain
classique », Synteleia Arangio Ruiz, I, Naples, 1964, p. 469-474.
PERRIN 1966 = B. Perrin, « La responsabilité pénale du mineur de vingt-cinq
ans en droit romain », dans Mélanges A. Pigagnol, III, Paris, 1966,
p. 1455-1465.
PETRACCIA LUCERNONI 2001 = M.F. Petraccia Lucernoni, Gli stationarii in età
imperiale, Rome, 2001.
PIACENTE 2012 = D.V. Piacente, Aurelio Arcadio Carisio. Un giurista tardoantico,
Bari, 2012.
PLAUMANN 1913 = G. Plaumann, « Das sogenannte Senatus consultum ultimum,
die Quasidiktatur der späten römischen Republik », Klio, 13, 1913,
p. 322-386.
PORTE 2004 = D. Porte, « L’eau et le feu : la vie, la mort », dans L’eau et le feu
dans les religions antiques (dir. G. Capdeville), Paris, 2004, p. 157-159.
PULIATTI 2001 = S. Puliatti, Incesti crimina. Regime giuridico da Augusto a
Giustiniano, Milan, 2001.
PULIATTI 2018 = S. Puliatti, « L’organizzazione giudiziaria in età diocleziana.
L’imperatore giudice », dans Diocleziano : la frontiera giuridica dell’impero
(dir. W. Eck et S. Puliatti), Pavie, 2018, p. 565-599.
PURPURA 2012 = G. Purpura, « Edictum Neronis de praefinitione temporum circa
apellationes in criminalibus causis (FIRA I, 91) », dans Revisione ed
integrazione dei Fontes Iuris Romani Anteiustiniani (FIRA), Studi preparatori.
I : Leges (dir. G. Purpura), Turin, 2012, p. 523-534.
RADIN 1913 = M. Radin, « The Wife of Gaius Gracchus and her Dowry »,
Classical Philology, 8, 3, 1913, p. 354-356.
RAIMONDI 1998 = M. Raimondi, « Gioia interiore e solennità pubblica :
considerazioni sull’introduzione delle ‘amnistie pasquali’ », dans
Responsabilità perdono e vendetta nel mondo antico (dir. M. Sordi), Milan,
1998, p. 267-288.
RAVIZZA 2010 = M. Ravizza, « Καίσαρα ἐπικαλοῦμαι. L’appello di Paolo di
Tarso all’imperatore », Eparcheia, autonomia e ciuitas romana. Studi sulla
giurisdizione criminale dei governatori di provincia (dir. D. Mantovani et
L. Pellecchi), Pavie, 2010, p. 113-131.
REINACH 1908 = S. Reinach, « Une ordalie par le poison et l’affaire
des Bacchanales », dans Cultes, mythes et religions, III, Paris, 1908, p. 254-
271.
REITZENSTEIN-RONNING 2013 = Ch. Reitzenstein-Ronning, « Amnestie und
Verbannung in der frühen römischen Kaiserzeit », dans Vergeben und
vergessen ? Amnestie in der Antike (dir. K. Harter-Uibopuu et F. Mitthof),
Vienne, 2013, p. 251-283.
RICHARD 1978 = J.-C. Richard, Les origines de la plèbe romaine, Paris, 1978.
RILINGER 1988 = R. Rilinger, Humiliores – Honestiores : Zu Einer Sozialen
Dichotomie Im Strafrecht der Römischen Kaiserzeit, Munich, 1988.
RIVES 2010 = J.B. Rives, « Magus and its cognates in Classical Latin », dans
Magical Practice in the Latin West. Papers from the International Conference
er
held at the University of Zaragoza (30 sept.-1 oct. 2005) (dir. R. Gordon et
M. Simon), Leyde-Boston, 2010, p. 53-67.
RIVIÈRE 1997 = « Les quadruplatores : la répression du jeu, de l’usure et de
quelques autres délits sous la République romaine », Mélanges de l’École
française de Rome – Antiquité, 109, 2, 1997, p. 577-631.
RIVIÈRE 2000 = Y. Rivière, « La procédure criminelle sous le règne de
Constantin », Revue historique de droit français et étranger, 78, 2000,
p. 401-427.
RIVIÈRE 2002a = Y. Rivière, Les délateurs sous l’Empire romain (BEFAR, 311),
Rome, 2002.
RIVIÈRE 2002b = Y. Rivière, « Constantin, le crime, le Christianisme.
Contribution à l’étude de la société et des lois de l’Antiquité tardive »,
Antiquité tardive, 10, 2002, p. 327-361.
RIVIÈRE 2003 = Y. Rivière, « La délinquance juvénile dans l’Empire romain »,
dans Lorsque l’enfant grandit : entre dépendance et autonomie. Actes du
colloque de septembre 2000 (dir. J.-P. Bardet, J.-N. Luc, I. Robin-Romero et
al.), Paris, 2003, p. 843-854.
RIVIÈRE 2004a = Y. Rivière, « La procédure criminelle sous le règne de
Constantin », Revue historique de droit français et étranger, 78, 3, 2000,
p. 401-427.
RIVIÈRE 2004b = Y. Rivière, « Les batailles de Rome. Présence militaire et
guérilla urbaine à l’époque impériale », Histoire urbaine, 10, 2004, p. 63-
87.
RIVIÈRE 2004c = Y. Rivière, Le cachot et les fers. Détention et coercition à Rome,
Paris, 2004.
RIVIÈRE 2006 = Y. Rivière, « Pouvoir impérial et vengeance : de Mars ultor à
er e
la diuina uindicta (I -IV siècle ap. J.-C.) », dans La vengeance 400-
1200 (CEFR, 357) (dir. D. Barthélemy, F. Bougard et R. Le Jan), Rome,
2006, p. 7-42.
RIVIÈRE 2007 = Y. Rivière, « Le contrôle de l’appareil judicaire de l’État
romain dans l’Empire tardif », dans Rome et l’État moderne européen :
une comparaison typologique. Actes du colloque de Rome (février 2002) (CEFR,
377) (dir. J.-Ph. Genet), Rome, 2007, p. 313-339.
RIVIÈRE 2008a = Y. Rivière, « Captivité et retour de captivité dans la Rome
impériale », Cahiers du Centre de Recherches Historiques. Circulation et
e
frontières. Autour du 101 anniversaire de Fernand Braudel, 42, 2008, p. 209-
223.
RIVIÈRE 2008b = Y. Rivière, « L’interdictio aqua et igni et la deportatio sous
le Haut-Empire romain (étude juridique et lexicale) », dans Exil et
relégation. Les tribulations du sage et du saint durant l’Antiquité romaine et
chrétienne (Ier-VIe s. ap. J.-C.). Actes du colloque organisé par le Centre Jean-
Charles Picard, Université de Paris XII-Val de Marne (17-
18 juin 2007) (dir. Ph. Blaudeau), Paris, 2008, p. 47-113.
RIVIÈRE 2008c = Y. Rivière, « L’Italie, les îles et le continent : recherches sur
er e
l’exil et l’administration du territoire impérial (I -III siècles) », dans
e
Sécurité collective et ordre public dans les sociétés anciennes. 54 Entretiens
sur l’Antiquité classique (dir. C. Brélaz et P. Ducrey), Vandoeuvres-
Genève, 2008, p. 261-310.
RIVIÈRE 2009a = Y. Rivière, « Compétence territoriale, exercice de
la coercition, et pouvoirs juridictionnels du préfet de la Ville (Ier-
e
IV siècle ap. J.-C. », Mediterraneo antico : economie, società, culture (rivista
internazionale di storia antica), 12, 1, 2009, p. 227-256.
RIVIÈRE 2009b = Y. Rivière, « “Une cruauté digne de féroces barbares” ? À
propos du de emendatione seruorum, CTh., IX, 12 », dans Le code
théodosien. Diversité des approches et nouvelles perspectives (CEFR,
412) (dir. S. Crogiez-Pétrequin et P. Jaillette), Rome, 2009, p. 171-187.
RIVIÈRE 2009c = Y. Rivière, « Éloquence, dénonciation et censure au premier
siècle de l’Empire romain », dans Le mot qui tue. Une histoire des violences
intellectuelles de l’Antiquité à nos jours (dir. V. Azoulay et P. Boucheron),
Paris, 2009, p. 241-262.
RIVIÈRE 2009d = Y. Rivière, « La relégation et le retour des relégués dans
er e
l’Empire romain (I -III siècles) », dans Le monde de l’itinérance en
Méditerranée de l’Antiquité à l’époque moderne : procédures de contrôle et
d’identification. Actes du colloque de Madrid, 2004 (dir. C. Moatti, W. Kaiser
et Ch. Pébarthe), Bordeaux, 2009, p. 535-569.
RIVIÈRE 2013a = Y. Rivière, « L’interdiction de l’eau, du feu… et du toit (sens
et origine de la désignation de l’exil chez les Romains) », Revue de
philologie, de Littérature et d’histoire ancienne, 87, 2013, p. 125-155.
RIVIÈRE 2013b = Y. Rivière, « Petit lexique de la “réforme” dans l’oeuvre de
“codification” de Justinien (Autour de la constitution Deo auctore) »,
Mélanges de l’École française de Rome – Antiquité, 125, 2, 2013, p. 374-395.
RIVIÈRE 2013c = « Éléments pour une relecture de la procédure
tribunicienne », Revue d’histoire du droit français et étranger, 91, 1, 2013,
p. 1-52.
RIVIÈRE 2015 = Y. Rivière, « Du “Jour du Soleil” au “Jour du Seigneur”.
Des empereurs romains légifèrent sur le dimanche (321-468 apr. J.-
C.) », Grief, no 2, 2015, p. 138-149.
RIVIÈRE 2016a = Y. Rivière, « Ciuitatem amittere : Bannissement, extradition
et droit des ambassadeurs sous la République romaine », dans Libera
Curiositas. Mélanges d’histoire romaine et d’Antiquité tardive offerts à Jean-
Michel Carrié (dir. C. Freu, S. Janniard et A. Ripoll), Turnhout, 2016,
p. 117-139.
RIVIÈRE 2016b = Y. Rivière, « Introduction. Confiscare, publicare, uindicare.
Esquisse lexicale et procédurale des confiscations romaines », dans
Les confiscations, le pouvoir et Rome de la fin de la République à la mort de
Néron (dir. C. Chillet, M.-C. Ferriès et Y. Rivière), Bordeaux, 2016, p. 9-
20.
RIVIÈRE 2016c = Y. Rivière, Germanicus, Paris, 2016.
RIVIÈRE 2017a = Y. Rivière, « L’exil des mages et des sages. Un empire sans
er
philosophes ? (I siècle ap. J.-C.) », dans Philosophari. Usages romains
des savoirs grecs sous la République et sous l’Empire (dir. P. Vesperini),
Paris, 2016, p. 265-352.
RIVIÈRE 2017b = Y. Rivière, « Solidarité de la famille et responsabilité pénale
dans le droit criminel romain (de la société archaïque jusqu’aux
compilations tardives) », L’Homme, 223-224, 2017, p. 33-62.
RIVIÈRE 2017c = Y. Rivière, « Justinien et la (re)fondation du droit romain »,
dans (Re)fonder. Modalités du (re)commencement dans le temps et dans
e
l’espace. 13 colloque de la MAE, Maison d’Archéologie et d’Ethnologie
(dir. Ph. Gervais-Lambony, F. Hurlet et I. Rivoal), Paris, 2017, p. 259-268.
RIVIÈRE 2018a = Y. Rivière, « Bannissement, expiation et deportatio en mer
sous la République romaine », dans Hagnos, Miasma, Katharsis. Viaggio
tra le categorie del puro e dell’impuro nell’immaginario del mondo antico.
Convegno Internazionale di Studi in onore di Simonetta Angiolillo (Cagliari, 4-
6 mai 2016) (dir. M. Giuman, R. Carboni, M.P. Castiglioni),
2018 http://www.otium.unipg.it/otium/article/view/42.
RIVIÈRE 2018b = Y. Rivière, « Quid enim sum ? Le bannissement de Cicéron et
son retour à l’existence (58 av. J.-C.) », dans Statuts personnels et espaces
sociaux. Questions grecques et romaines (dir. C. Moatti et Ch. Müller), 2018,
p. 287-304.
RIVIÈRE 2019a = Y. Rivière, « Dictatures et discordiae civium », dans
Philorhômaios kai philhellèn. Hommages à Jean-Louis Ferrary (Hautes
Études du monde gréco-romain, 56) (dir. A. Heller, Ch. Müller et
A. Suspène), Genève, 2019, p. 87-114.
RIVIÈRE 2019b = Y. Rivière, « Les arcanes du Palatin et la justice du prince
(14-79 p.C.) », dans Neronia X, le Palatin, émergence de la colline du pouvoir
à Rome, de la mort d’Auguste au règne de Vespasien, 14-79 p. C (Ausonius.
Mémoires, 55) (dir. M. de Souza et O. Devillers), Bordeaux, 2019, p. 225-
233.
ROBINSON 1995 = O.F. Robinson, The Criminal Law of Ancient Rome, Londres,
1995.
ROBERTO 2014 = U. Roberto, « Beatissimum saeculum : Diocleziano, la Persia e
la persecuzione dei manichei », dans Tolleranza religiosa in età
tardoantica IV-V secolo. Atti delle Giornate di studio sull’età tardoantica,
Roma, 26-27 maggio 2013 (dir. A. Marcone, U. Roberto et I. Tantillo),
Cassino, 2014, p. 179-214.
RODRIGUEZ 2010 = C. Rodriguez : « Les Acta Isidori : un procès pénal devant
l’empereur Claude », Revue historique de droit français et étranger, 88, 1,
2010, p. 1-41.
ROTONDI 1912 = G. Rotondi, Leges publicae populi Romani, Milan, 1912.
RUEBEL 1979 = J. S. Ruebel, « The Trial of Milo in 52 B.C. : A Chronological
Study », Transactions of the American Philological Association, 109, 1979,
p. 231-249.
SABLAYROLLES 1996 = R. Sablayrolles, Libertinus miles. Les cohortes de vigiles
(CEFR, 224), Rome, 1996.
SANTALUCIA 1994 = B. Santalucia, Studi di diritto penale romano, Rome, 1994.
SANTALUCIA 1998 = B. Santalucia, Diritto e processo penale nell’antica Roma,
Milan, 1998.
SANTALUCIA 2009 = B. Santalucia, Altri studi di diritto penale romano, Rome,
2009.
SANTALUCIA 2010 = B. Santalucia, « Praeses provideat. Il governatore
provinciale fra iudicia publica e cognitiones extra ordinem », dans
Eparcheia, autonomia e ciuitas romana. Studi sulla giurisdizione criminale dei
governatori di provincia (dir. D. Mantovani et L. Pellecchi), Pavie, 2010,
p. 69-88.
SAUTEL 1999 = J.-H. Sautel, Denys d’Halicarnasse. Les Antiquités romaines.
Livre III, Paris, 1999.
SCHEID 1998 = J. Scheid, La religion des Romains, Paris, 1998.
SCHIAVONE 2008 = A. Schiavone, Ius. L’invention du droit en Occident, Paris,
2008.
SCHULER 2007 = Ch. Schuler, « Ein Vertrag zwischen Rom und den Lykiern
aus Tyberissos », dans Griechische Epigraphik in Lykien. Eine
Zwischenbilanz (éd. Ch. Schuler), Vienne, 2007, p. 51-79.
SCHULLER 1997 = W. Schuller, « Der Mordprozess gegen Titus Annius Milo im
Jahre 52 v. Chr. », dans Grosse Prozesse der romischen Antike (dir. J. von
Ungern-Sterberg et U. Manthe), Munich, 1997, p. 115-209.
SCHULZ 1936 = F. Schulz, Principles of Roman Law, Oxford, 1936.
SCHUMACHER 1982 = L. Schumacher, Servus Index, Wiesbaden, 1982.
SCHWARTZ 1966 = J. Schwartz, « In Oasin relegare », dans Mélanges A. Pigagnol,
III, Paris, 1966, p. 1481-1488.
SEECK 1919 = O. Seeck, Regesten der Kaiser und Päpste für die Jahre 311 bis
476 n. Chr. Vorarbeit zu einer Prosopographie der christlichen Kaiserzeit,
Stuttgart, 1919.
SESTON 1980 = W. Seston, « À propos de la Pasio Marcelli centurinis.
Remarques sur les origines de la persécution de Dioclétien », dans
Scripta varia. Mélanges d’histoire romaine, de droit, d’épigraphie et d’histoire
du christianisme, Rome, 1980, p. 629-636.
SETTLE 1963 = J.N. Settle, « The Trial of Milo and the other Pro Milone »,
Transactions of the American Philological Association, 94, 1963, p. 268-280.
SHAW 2001 = B.D. Shaw, « Raising and Killing Children : Two Roman
Myths », Mnemosyne, 54, 1, 2001, p. 31-77.
SHERWIN-WHITE 1966 = A.N. Sherwin-White, The Letters of Pliny. A Historical
and Social Commentary, Oxford, 1966.
SPAGNUOLO VIGORITA 1984 = T. Spagnuolo Vigorita, Exsecranda pernicies.
Delatori e fisco nell’età di Costantino, Naples, 1984.
SPAGNUOLO VIGORITA 1993 = T. Spagnuolo Vigorita, « Cittadini e sudditi tra II
e III secolo », Storia di Roma (dir. A. Schiavone), vol. III. L’età tardoantica.
I. Crisi e trasformazioni (dir. A. Carandini, L. Carcco Ruggini, A. Giardina),
Turin, 1993, p. 5-50.
STANGL 1964 = Th. Stangl, Ciceronis orationum scholiastae, Hildesheim, 1964.
STEIN 1949 = E. Stein, Histoire du Bas-Empire. II : De la disparition de l’Empire
d’Occident à la mort de Justinien (476-565) (dir. J.-R. Palanque), Paris, 1949.
STEIN 1959 = E. Stein, Histoire du Bas-Empire. I : De l’État romain à l’État byzantin
(284-476), Paris, 1959.
STEINBY 1993-1999 = E. Steinby (dir.), Lexicon Topographicum Urbis Romae, Rome,
1993 (vol. I), 1995 (vol. II), 1996 (vol. III), 1999 (vol. IV et V).
STERNBERG 1985 = Th. Sternberg, « Reskripte des Kaisers Alexander Severus
an weibliche Adressaten », Klio, 67, 1985, p. 507-527.
STRACHAN-DAVIDSON 1912 = J.L. Strachan Davidson, Problems of the Roman
Criminal Law, 2 vol., Oxford, 1912.
TEITLER 1992 = H.C. Teitler, « Un-Roman Activities in Late Antique Gaul : The
Cases of Arvandus and Seronatus », dans Fifth-century Gaul : A Crisis of
Identity ? (dir. J. Drinkwater et H. Elton), Cambridge, 1992, p. 309-317.
TERNON 2018 = M. Ternon, Juger les fous au Moyen Âge, Paris, 2018.
THOMAS 1980 = Y. Thomas, « Mariages endogamiques à Rome », Revue
historique de droit français et étranger, 3, 1980, p. 345-382.
THOMAS 1981 = Y. Thomas, « Parricidium. I. Le père, la famille et la cité (La lex
Pompeia et le système des poursuites publiques) », Mélanges de l’École
française de Rome – Antiquité, 93, 1981, p. 643-715.
THOMAS 1984a = Y. Thomas, « Se venger au forum. Solidarité familiale et
procès criminel à Rome (Ier s. av.-IIe s. ap. J.-C.) », dans Vengeance,
pouvoirs et idéologies dans quelques civilisations de l’Antiquité
(dir. R. Verdier et J.-P. Poly), Paris, 1984, p. 65-100.
THOMAS 1984b = Y. Thomas, « Vitae necisque potestas. Le père, la cité,
la mort », dans Du Châtiment dans la cité (Supplices corporels et peine de
mort dans le monde antique), Rome, 1984, p. 499-548.
THOMAS 1986a = Y. Thomas, « À Rome, pères citoyens et cité des pères (IIe
siècle avant J.-C.-IIe siècle après J.-C.) », dans Histoire de la famille. Vol. I :
Mondes lointains (dir. A. Burguière), Paris, 1986, p. 253-302.
THOMAS 1986b = Y. Thomas, « Confessus pro iudicato. L’aveu civil et l’aveu
pénal à Rome », dans L’aveu. Antiquité et Moyen-Âge (Actes de la table
ronde EFR, CNRS, Université de Trieste, Rome 28-30 mars 1984), Rome, 1986,
p. 89-117.
THOMAS 1991a = Y. Thomas, « La division des sexes en droit romain », dans
Histoire des femmes en Occident (dir. G. Duby, M. Perrot), I : L’Antiquité
(dir. P. Schmitt Pantel), Paris, 1991, p. 103-156.
THOMAS 1991b = Y. Thomas, « L’institution de la Majesté », Revue de synthèse,
3-4, 1991, p. 331-386.
THOMAS 1996 = Y. Thomas, « Origine » et « commune patrie ». Étude de droit
public romain (89 av. J.-C.-212 ap. J.-C.) (CEFR, 221), Rome, 1996.
THOMAS 1998 = Y. Thomas, « Les procédures de la majesté. La torture et
l’enquête depuis les Julio-Claudiens », dans Mélanges à la mémoire
d’André Magdelain (dir. M. Humbert et Y. Thomas), Paris, 1998, p. 477-
499.
THOMAS 2017 = Y. Thomas, La mort du père. Sur le crime de parricide à Rome,
Paris, 2017.
UNGERN-STERNBERG 1970 = J. von Ungern-Sternberg, Untersuchungen zur
spätrepublikanischen Notstandsrecht, Munich, 1970.
VALLAR 2016 = S. Vallar, « Folie et droit romain – Quelques observations »,
Criminocorpus. Histoire de la justice, des crimes et des peines. Folie et justice
de l’Antiquité à l’époque contemporaine,
2016. http://journals.openedition.org/criminocorpus/3146.
VAN HAEPEREN 2012 = F. Van Haeperen, « Auspices d’investiture, loi curiate
et légitimité des magistrats romains », Cahiers du Centre Gustave Glotz,
23, 2012, p. 71-112.
VEYNE 1985 = P. Veyne, « Du ventre maternel au testament », dans Histoire de
la vie privée (dir. Ph. Aries et G. Duby), I, Paris, 1985, p. 23-43.
VEYNE 1991 = P. Veyne, La société romaine, Paris, 1991.
VILLE 1960 = G. Ville, « Les jeux de gladiateurs dans l’Empire chrétien »,
Mélanges de l’École française de Rome, 72, 1960, p. 273-335.
VILLE 2014 = G. Ville, La gladiature en Occident des origines à la mort de
Domitien, Rome, 2014 (1re éd. 1981).
VINCENT 2016 = A. Vincent, Jouer pour la cité. Une histoire sociale et politique
des musiciens professionnels de l’Occident romain, Rome, 2016.
VIRLOUVET 2006 = C. Virlouvet, « Encore à propos des horrea Galbana de
Rome : entrepôts ou ergastules ? », Cahiers du Centre Gustave Glotz, 17,
2006, p. 23-60.
VOISIN 1979 = J.-L. Voisin, « Pendus, crucifiés, oscilla dans la Rome païenne »,
Latomus, 38, 1979, p. 422-450.
VOLTERRA 1930 = E. Volterra, Collatio legum mosaicarum et romanarum,
Memorie della R. Academia Nazionale dei Lincei, Rome, 1930.
VOLTERRA 1991a = E. Volterra, « Gli apolides in diritto romano », dans Scritti
giuridici. II : Famiglia e successioni, Naples, 1991, p. 479-489.
VOLTERRA 1991b = E. Volterra, « La costituzione di Diocleziano e Massimiano
contro i Manichei », dans Scritti giuridici. V : Le fonti, Naples, 1993, p. 75-
98.
VOLTERRA 2018 = E. Volterra, Materiali per una raccolta dei senatusconsulta
(753 a. C.-312 d. C.). Edizione a cura di Alesia Terrinoni e Pierangelo
Buongiorno, Rome, 2018.
WALBANK 1957 = F.W. Walbank, A Historal Commentary to Polybius, I, Oxford,
1957.
WALDSTEIN 1964 = Untersuchungen zum römischen Begnadigungsrecht. Abolitio-
indulgentia-uenia, Innsbruck, 1964.
WASZINK-VAN WINDEN 1987 = J.H. Waszink et J.C.M. Van Winden, Tertullianus,
De Idolatria. Critical Text, Translation and Commentary, Leyde, 1987.
WILLEMS 1883-1885 = W.P. Willems, Le sénat de la République romaine. Sa
composition et ses attributions, 2 vol., Louvain, 1883-1885.
WISEMAN 1979 = T.P. Wiseman, « Topography and Rhetoric : The Trial of
Manlius », Historia, 28, 1, 1979, p. 32-50.
YAVETZ 2004 = Z. Yavetz, César et son image. Des limites du charisme en
politique, Paris, 2004.
Index thématique
Accusation, dénonciation
abolitio : 35, 371, 372, 377, 441, 451, 540, 842
accusare : 112, 156, 180, 289, 296, 314, 372, 427, 428, 440,
441-442, 447, 524, 856, 857
accusatio : 14, 15, 21, 30, 31, 40, 41, 47, 67, 108, 110-111,
113, 115, 142, 145, 153, 162, 175, 273, 274, 284, 286, 289,
293, 294, 296, 301, 302, 303, 307, 314, 320-321, 325, 330,
333, 335, 354, 364, 366-367, 370-378, 387, 389, 391-398, 406,
421, 437, 440, 441-444, 447, 448, 449, 451, 452 (uoluntaria),
469, 470, 471, 472, 478, 490-491, 509, 512, 525, 531, 535,
537, 539-540, 545, 555, 557, 559, 581, 610, 636, 637, 652,
653, 696, 698, 708, 709, 721, 725, 754, 776, 803, 826, 846,
847, 857, 868
accusator : 15, 20, 21, 102, 138, 176, 192, 201, 230, 250,
264, 268, 269, 271-273, 284, 285-287, 289, 291, 292, 297,
298, 302, 308, 321, 330, 354, 364, 367, 370-378, 379, 388-
389, 391-398, 404, 444, 472, 486, 490, 512, 525, 529, 536,
538-539, 540, 588, 591, 636, 637, 766, 829, 844, 849, 866-867
actio (legis actio per sacramentum) : 209, 212
actio poenalis : 13, 706
adesse (assister ou être présent) : 151, 262, 290, 438
aduocatio, aduocatus : 230, 315, 435, 581, 676
arguere : 321, 335, 336, 447, 738
argumenta : 336, 360, 363, 379, 380, 391, 856
calumnia, kalumnia, calumniari, calumniator : 15, 21, 370, 371,
373, 375-376, 377, 378, 383, 395, 435, 452, 472, 512, 523,
539, 780
cauillatio (chicane) : 375
colludere (collusion entre les parties) : 371
comprobare : 391, 203, 320
confingere (fabriquer des griefs de toute pièce) : 847
copia accusandi : 540
crimen (ici au sens d’accusation, de grief, ou d’imputation) : 14,
110, 111, 145, 291, 293, 320, 333, 335, 366, 373, 375, 391,
398, 406, 427, 436, 442-443, 444, 448, 449, 451, 459, 478,
540, 610, 653, 709, 809, 857
deferre : 105, 144, 198, 199 (nomen deferre), 218 (rem deferre),
220 (nomen deferre), 297, 315, 321, 335, 349, 392, 438, 441,
468, 711
delatio (délation, dénonciation) : 289, 315, 396, 539, 548, 672,
696
delatio ad fiscum : 354, 394, 395
delator (délateur) : 201, 213, 301, 302, 330, 337, 354, 392,
395-396, 469, 538, 555, 636, 696, 737, 839
desistere (ab accusatione) : 371
dikè idia (poursuite privée) : 191
diuinatio accusatorum : 201, 268, 376
efflagitare (solliciter en justice) : 437
exsequi : 451
facultas accusandi : 373, 443, 447
falsum indicium : 488
falsum iudicium : 203
fides : 118 (du populus), 139 (des Quirites), Fides publica (cf. index
des toponymes), 290 (amicitia), 290 (des défenseurs), 334 (parole
donnée), 359-361, 362 (des témoins)
inanis accusatio : 391
index, indices, indicium (dénonciateurs, dénonciations, cf. également
delatio) : 35, 82, 106, 202, 218, 220, 222-223, 289, 333, 425,
441, 455-456, 476, 472, 488 (falsum indicium), 491, 539, 585,
609, 617, 664, 671-672, 700-701, 800, 847, 884
infidae aduocationes : 676
inscriptio : 442-443
inscriptionis necessitas : 540
inscriptionis uinculum (engagement écrit de l’accusateur) : 330,
540
insimulare : 430
intentio : 320
iudicium poenale : 706, 714
ius extranei : cf. famille
katègoros : 176, 192
libelli accusatorii : 398
libelli famosi (libelles ou pamphlets diffamatoires) : 41, 354, 392,
394, 397, 414, 676
litigator : 853, 854
mandare, mandata, mandator : 289, 296, 298, 373, 849
mènutès (dénonciateur) : 176, 295
munus accusandi : 371
nominare : 333, 383
nuntiator : 396
obiicere : 179, 291 (crimina), 314, 360, 737
peragere : 443
persequor : 200, 262, 372, 442, 523, 552
poena accusatoris : 308
populares actiones : 439
postulare : 262, 268, 285, 289, 364, 371, 375, 447, 510, 523,
526, 764
praeuaricatio : 21, 376-377
probationes : 364, 371, 373, 387, 391, 438, 856
prodere (livrer, dénoncer) : 199, 383, 701, 782, 813
pronuntiatio : 370
publica utilitas : 441
praemia (récompenses aux accusateurs ou aux dénonciateurs) :
218, 222, 223, 287, 374, 397, 636, 671, 700, 798 (aux soldats
membres de l’officium)
quadruplatores : 199-201, 213
quadrupli actio : 200
querella : 315, 349, 511
queror : 313
relinquere : 202
retractare : 438
sexus infirmitas : 372, 813
sollemniter : 444
subornare, subornatus : 115, 373
subscribere, subscriptor : 14, 201, 273, 440, 447
tergiuersari, tergiuersatio : 21, 31, 370, 377, 451, 773
transigere : 202
uindex, uindices : 203, 144, 540, 542, 549, 847
Appel à l’aide
clamare, clamor : 105, 139, 200
endoploratio : 573
fletus : 573
implorare, imploratio : 52, 106, 118, 139
inclamare : 52, 573
inuocare : 52
plorare, ploratio : 52, 63
queri, questio : 104, 573
quiritare : 118, 139, 217
rogare : 573
supplicare : 772
Aveu
confessio (aveu) : 30, 283-284, 298, 305, 307, 379, 381-382,
384, 385, 388, 389, 412, 486, 770, 785, 856, 860, 880
confession de foi : 311, 352, 357, 723
confitentes : 333
confiteor : 383
fateor, fateri : 382
Défense en justice
adesse (assistance) : 262, 290, 438
adesse (comparution) : 151
causam dicere : 220, 433
defendere : 28, 86, 145, 165, 175, 189, 291, 438, 709
defensio : 201, 267, 291, 292, 435, 524, 857
expurgare/purgare (disculpation) : 113, 291, 709
fiducia : 290
patrocinium : 266, 363, 436, 486
patroni : 290, 363
patroni causarum : 728
refellere : 36
sunagoreuô : 866
Détention
a custodiis (gardien) : 338
aditus (droit de visite) : 343
arcae (coffres de chêne) : 254
carcer (cachot, incarcération, prison) : 138, 76, 155, 161, 165,
168-169, 189, 196, 198, 206, 211, 298, 307, 342, 353, 354,
389, 399-423, 432-433, 466, 591, 643, 659, 666, 668, 674,
684-685, 688, 691-692, 701, 704, 719, 781 738-739, 782-783,
785, 797-798, 826-827, 834, 842, 845, 846, 850, 855-856, 859,
860, 870, 871, 872, 882, 883
carceris cruciatus : 855
carceris triumuiri : 206
carcerum uestibula : 404, 420
catenae : 404
clausi (détenus) : 406
claustra (carcerales, carceris, poenalia) : 405, 406, 420, 421, 783,
826
coercere (uinculo) : 718
commentariensis (gardien) : 406, 773, 795, 798
compedes (entraves) : 248.
comprehendere (arrêter, enfermer) : 219, 220, 425, 456
conclaue : 219, 406
custodia, custodire (la garde) : 196 (carceris custodia), 206, 220,
222, 296, 317, 342, 398, 403, 404-405, 406 (custodia carceralis),
407, 412, 421, 432, 691, 701, 718, 776, 782 (carceris custodia),
794, 850, 854, 855, 856
custodia militaris : 403, 701
custodiae (prisonniers ou forçats) : 728, 758
custos : 720
desmophulax : 844
dominica dies, dies Solis : 406, 407, 421, 842.
ducere (in uincula publica) : 97
ergastulum, 139, 299 (cf. également travail forcé, mines,
carrières ; esclavage, relations serviles)
hospes : 233, 296
hospitium : 339, 354 (cf. également exil)
ianitor : 433
impedire : 844
manicae (ferreae) : 404
ministri cataractarorium (préposés au service des portes) : 403
neruus : 248
phulakè : 423, 845
poena ou poenae carceris : 399, 404, 405
pondera : 403
praepositus carceris : 402, 418
strator : 338, 347, 354, 404, 405, 420
tenere : 202, 778
uincula : 104, 107, 110, 118, 140, 198, 204, 221, 222, 230,
317, 353, 587, 670, 683, 684, 685 (perpetua), 718, 782
uincula publica : 97, 204, 641, 843
lautumiae : 299 (généralisation) ; cf. index des toponymes (Rome,
Syracuse)
strator : 338, 347, 354, 404, 405, 420
Tullianum : cf. index des toponymes (Rome)
Deuil
atrati (vêtements de deuil) : 298
ferale iustitium : 251
funus (funérailles) : 726
iustitium (désigne la suspension des affaires en cas de menace
guerrière ou, à partir de Sylla, en cas de deuil) : 229, 246-252
lugentes (porteurs du deuil) : 733
lugere (porter le deuil) : 91, 252
luctus (deuil) : 108, 290, 389, 402, 746
lamenta : 389
penthein : 235
peruersa uestis : 656
sagum, saga sumi (vêtement de guerre porté également en cas de
péril) : 259, 252
semipullati (en demi-deuil) : 297
sordidati (plaignants en vêtement de deuil lors d’un procès) : 297
Divination, magie
ars mathematica : 642
artes noxiae : 858
astrologi, astrologoi : 35, 303, 585, 631, 632, 634, 635, 637,
638, 640, 641, 736, 746
astrologia : 630, 631-634, 638, 640, 642
carmen (condere) : 500
carmen (dirum) : 72
carmen famosum : 362
carmen (maleficum) : 635
carmen (malum) : 499, 500-501
carmen (sacer) : 221
Chaldei : 304, 626, 627, 630, 631, 632, 634, 636, 637, 641,
767
circulatores : 44
coniectores : 641
deuotiones : 291, 500
diuinatio : 626, 642
goetai : 635
haruspices : 250, 276, 634, 635, 642, 675
harioli (/arioli) : 627, 631, 642
incantatores : 641
infernae umbrae : 636
mageia : 294
mageutai : 635
magia : 635, 640
magicae (artes) : 319
magicae (uanitates) : 639
mathematici : 626-627, 631, 633, 634, 636-637, 638, 640, 641,
642
medicamina : 425
occentare : cf. aussi offenses
philosophi : 117, 323-324, 638-639, 645, 697, 732, 767, 851
scientia : 627, 642
somniorum interpretes : 636
uates : 197, 217, 304
uaticinare : 628
uaticinatores : 626, 627, 632, 641, 642
uenenum : 291, 292, 426, 430, 434, 583, 674
Législation, lois
leges (et iura) : 146
leges (et mores) : 156
leges (et ius) : 231
leges (super leges ou par opposition à extra ordinem désigne les lois
fondatrices des tribunaux, les quaestiones ou iudicia publica) : 23, 291,
868
leges regiae : 17, 58, 66, 67, 73, 89
leges sacrate : 54-55, 67-74, 99, 660, 665
nominatim : 99, 100
priuilegium : 16, 99, 100, 101, 265, 282, 286, 443
Lieux de justice
auditorium : 340
aula : 301
bèma : 846
catasta : 401, 418
cubiculum : 301
curia (curie, lieu de réunion du sénat) : 151, 233, 238, 258, 261,
264, 275, 278, 286, 291, 292, 297, 300, 301, 306, 367, 467,
579, 610, 637, 840, 867, 868
horti : 468
praetorium : 105, 400
secretarium : 337, 352
secretum (iudicale) : 319
tractatorium : 297
tribunal (au sens matériel et spatial) : 25, 270, 279, 312, 328,
333, 412, 413, 418, 697, 867
Meurtre
caedes : 93, 103, 217, 221, 230, 236, 264, 266, 271, 378,
676, 728, 729, 826
homicida : 524, 525, 826, 856
homicidium : 16, 22, 27, 62, 63, 73, 147, 182, 183, 192,
195, 317, 322, 382, 383, 475-492, 533, 534, 566, 573, 615,
673, 673, 686, 691, 702, 770, 771, 772, 793, 857
interficere (tuer : homicide ou exécution capitale) : 232, 522, 674,
691, 697, 738
interimere : 116, 433
iugulare : 263
letaliter uulnerare : 496
medicamenta (mala) : 489
necare (cf. aussi mort (mise à)) : 430, 434, 475, 476, 489, 580,
649, 667, 668, 670
nex : 290, 452, 675
occidere (cf. aussi mort (mise à)) : 51, 55, 77, 78, 79, 80, 102,
236, 451, 475, 476, 487, 488, 489, 494, 521, 524, 525, 531,
566, 573, 580, 669, 719
perire : 475, 580
pharmakeia : 227
pigmentarii : 490
telum (cum telo esse, ambulare) : cf. arme du crime
uenefica : 200
ueneficium : 227, 425, 426, 429, 438, 475, 482, 486, 488,
489, 500, 579, 583, 610, 826, 857
Serment :
compromittere : 215
coniurare, coniuratio : cf. crime d’État
consecratio : cf. souillure
conspondere : 215
conuouere : 215
deiurare : 375
fidem dare : 215
iurare : 72, 228
sponsio : 75 (et ius gentium), 189, 204, 443 (illicita), 395
stellionatus : 43, 729
Spectacles
amphitheatrum : 140, 315, 412, 415-416, 419, 534, 591, 599,
600, 684, 793, 873
auctorari : 118
bestiae, ad bestias : 140, 361, 401, 403, 412, 416, 418, 476,
483, 516, 517, 522, 580, 586, 587-588, 591, 594, 599, 602,
669, 690, 695, 729, 742, 850, 852, 873
facies : 771, 793
gladius : 593-594
harena : 775
harenarius : 363
ludus : 118, 421, 478, 484, 594, 771, 774, 791-793
ludus uenatorium : 684
munus : 402
spectacula, spectaculum : 315, 322, 328, 402, 416, 419, 422,
590, 591, 599, 708, 716, 791, 792, 829
spectacula cruenta : 792
Suicide
suicide (en général) : 236, 240, 260, 301, 558, 637, 697, 712,
718, 806, 851, 880
mortem consciscere : 222, 240
praecipitare : 691
Témoignage
comprobare : 203, 320, 391
falsum testimonium : 475, 489, 579, 580, 583, 589
falsus testis : 178
fides : 359-361, 362
intestabilis : 362, 364, 365
intestabilitas : 365
martus, marturas : 189, 192
quaestio : cf. torture
testimonium : 366, 391, 439, 581, 587-591, 708, 738
testmonium publicum : 405
testis : 202, 269, 283
uoluntarii : 366
Torture
anetazein : 845
eculeus (ou equuleus) : 388, 519
ferarum uestigia : 317
interrogare : 380, 450
interrogatio : 770, 450
quaestio, quaestiones : 263, 285, 363, 369, 379-390, 438, 450-
451, 506, 520, 525, 539 (seruorum), 579, 588, 609, 686, 704,
708, 729, 857
tormenta : 292, 318, 334, 363-364, 379, 388, 391, 421, 683,
708, 770, 855
torqueri : 363, 380, 526
ungulae : 388, 519
Vérité
ueritas : 382, 387, 450, 505, 580, 582 (définition du faux),
854, 856, 883
ueritatis (lux) : 363, 369
ueritatem excutere : 369
ueritatem illuminare : 364, 369
ueritatem requiri : 369
uerum scire : 379
Violence
certare : 498
contendere : 196, 493
depugnare : 517, 587
expugnare : 263
incendium, incendia : 16, 35, 44, 204-206, 210, 219, 223, 239,
261, 264, 275, 276, 286, 300, 316, 322, 386, 485, 487, 488,
506, 578, 601-611, 663, 678, 686, 735
insidiae : cf. intention, préméditation (ou non)
manus armatae : 262
oppugnare : 264
pugna : 494
pugnare : 271
rixa, rixari : 97, 271, 477, 489, 677
ui bonorum raptorum : 449
uis : 71, 102, 146, 154, 217, 230, 231, 264, 268, 270
(ultima), 282, 290, 445, 494, 509, 612, 778, 828
uiolentia : 294, 320, 434, 677, 852, 870
Violence judiciaire
calumnia : cf. accusation, dénonciation
falsum indicium : cf. accusation, dénonciation
falsum testimonium : cf. témoignage
lex iulia de ui : cf. lois
maligne : 336
prouocatio : cf. appel
quaestio : cf. torture
uiolentia iudicis : 853
uexare : 362, 375, 389, 873
Vol, brigandage
abactores : 592-600
abigei : cf. abactores
effractores : 505, 506, 567
effracturae : 506
expilatores : 448, 505, 677
fur, fures : 201, 505, 506, 566-578 593, 594, 595, 677
fur diurnus : 566, 572
furare : 613
fures balnearii (voleurs dans les thermes) : 567
fur manifestus : 575, 651, 702
fur nocturnus : 60, 254, 566, 572
furti crimen : 375
furtim : 702
furtiua res : 576
furtum (furta) : 15, 105, 334, 475, 476, 573, 574, 577, 578,
580, 595, 597, 676, 703, 706, 796
furtum conceptum : 568, 576
furtum manifestum : 568, 575, 660, 664, 677, 702, 713
furtum nec manifestum : 575
furtum oblatum : 568, 576
furtum possessionis : 574
furtum rei : 574
furtum usus : 574
furuus (sombre) : 575
grassaturae : 677
latro, latrones : 78, 254, 336, 347, 383, 566, 676
latrocinium : 186, 334
latro manifestus : 851
latronum conscientia : cf. complicité
noctu : 702
praeda, praaedare : 602, 608
Index des anthroponymes
Hadrien (117-138) : 25, 26, 27, 30, 43, 45, 78, 89, 335, 446,
459, 360, 361, 367, 368, 369, 379, 380, 382, 386, 418, 477,
479, 482, 489, 491-492, 505, 511, 517, 518, 519, 593, 594,
600, 612, 618, 619, 620, 669, 717, 718, 723, 744, 755, 758,
768, 794, 797, 798, 804, 808, 844, 850, 873
Halicor, esclave de P. Clodius Pulcher, soumis à la torture par
les hommes de Milon : 263
Hannibal : 88, 160, 161, 223, 225, 226
D. Haterius Agrippa, consul désigné, il prend la parole en 21 ap. J.-
C. au sénat pour l’exécution de Clutorius Priscus : 738
Helena, destinataire d’un rescrit, au sujet d’un héritage volé, en
216 : 448
C. Helvidius Priscus, époux de Fannia, fille de Thrasea Paetus, exilé
puis exécuté en 73 ap. J.-C., et d’Arria la Jeune : 469, 470
Helvidia, petite-fille d’Helvidius Priscus, devenue pupille de C.
Iulius Cornutus Tertullus : 470
Héraclianus, assassin de Stilicon, nommé comte d’Afrique,
usurpateur en 413 ap. J.-C., assassiné à son tour, ses biens sont
confisqués : 782, 786, 788, 789
Hermogène (ou Hermogénien), auteur du Codex hermogenianus :
36, 38, 39, 549, 555
er
Hérode I le Grand (73-74 av. J.-C.) : 860
L. Herennius Balbus, accusateur de Milon en 52 av. J.-C. : 262
Herennius Senecio, exécuté en 93 ap. J.-C., ses livres sont brûlés sur
le forum par les triumvirs capitaux : 205
Herennius Siculus, haruspice et ami de Caius Gracchus, se suicide à
l’entrée du cachot : 236
Hierax, compagnon de Justin, martyr en en 165 ap. J.-C. : 309, 310,
311
Hilarianus, procurateur, remplaçant intérimaire du proconsul
d’Afrique proconsulaire, Minucius Timinianus, inflige la peine capitale
à Perpétue, Félicité et d’autres chrétiens en 203 : 401, 418
Hippolyte (de Rome), 170-235 env., adversaire du pape Calliste :
312, 326
Hispalia Faecenia, amante de P. Aebutius, et dénonciatrice de
l’affaire des bacchanales (186 av. J.-C.) : 217, 218, 222
Honorius (384-423) : 406, 778, 780, 781, 788, 805, 808, 812,
814, 816
P. Horatius, vainqueur des Curiaces, meurtrier de sa sœur Camille,
poursuivi devant le peuple et absous : 85, 86, 91-94, 124-126, 133,
159, 573, 661
M. Horatius Barbatus, menacé en 450 av. J.-C. de roche
Tarpéielanne lors de son opposition aux décemvirs, consul en 449 avec
Lucius Valerius Potitus ; ils sont les promoteurs de la seconde loi
Valeria sur l’appel au peuple (prouocatio) : 95, 127, 653, 661
P. Horatius, père de P. Horatius (Horace, vainqueur des Curiaces) et
de Camille : 92
Q. Hortensius Hortalus, célèbre orateur (114-150 av. J.-C.), ami de
Cicéron, défenseur de Milon en 52 av. J.-C. : 262, 436
Hortensia, fille de Q. Hortensius Hortalus (114-150 av. J.-C.),
héritière de l’éloquence de son père : 535, 436, 465
C. Hostilius Mancinus, édile en 151, consul en 137 av. J.-C., livré aux
Numantins en 136 av. J.-C. : 431, 727
Hostus Hostilius, aïeul du roi Tullus Hostilius : 60
Hyacinthe, eunuque et prêtre, messager de Marcia, concubine de
l’empereur Commode : 312, 313
Valens (364-378) : 710, 772, 774, 775, 795, 796, 798, 810,
826
Valentinien Ier (364-375) : 329, 398, 710, 712, 774, 795, 796,
798, 810, 842
Valentinien II (375-392) : 395, 541, 700, 775, 776, 777, 811,
826
Valentinus, promu dux d’Illyrie en 359, en compensation de sa mise
à la torture en 356 : 389
Valentina, destinataire d’un rescrit (non daté) de Sévère Alexandre
au sujet du tuteur de ses fils : 453
Valérien (253-260) : 337, 339, 351, 352, 355, 411, 444, 545,
643
C. Valerius (édile curule en 329 av. J.-C.) : 459
C. Valerius, accusateur de M. Saufeius devant la quaestio de ui en
52 av. J.-C. : 274
Decimus Valerius Asiaticus, accusé de lèse-majesté, il se suicide en
47 ap. J.-C. : 301, 468
P. Valerius Leo, accusateur de Milon, subscriptor de l’accusation
devant le tribunal pour brigue (quaestio de ambitu) : 262, 273
P. Valerius Nepos, accusateur de Milon devant la quaestio de ui en
52 av. J.-C. : 262
C. Valerius Potitus (ou Flaccus), consul avec M. Claudius Marcellus
lors de l’affaire des poisons en 331 av. J.-C. : 424
L. Valerius Potitus, maître de cavalerie en 331 av. J.-C. : 425
L. Valerius Potitus, consul en 449 av. J.-C. avec M. Horatius
Barbatus ; ils sont les promoteurs l’un et l’autre de la deuxième loi
(Valeria-Horatia) sur l’appel au peuple (prouocatio), il est aussi, selon
Tacite, l’un des premiers questeurs avec Mamercus Aemilius
Mamercinus en 446 : 95, 127, 171
L. Valerius Flaccus, consul en 100 av. J.-C. en même temps que C.
Marius : 237
L. Valerius, fils de Publius : sénateur, rédacteur du sénatus-consulte
sur les bacchanales (186 av. J.-C.) : 214
M. Valerius Corvus, consul (V) en 300 av. J.-C., rogator de la loi sur
la prouocatio : 103
Manius Valerius Volusi f. Maximus, « dictateur » (magister populi)
en 494 av. J.-C. : 98
Marcus Valerius M’. f. Volusi n. Maximus Lactuta, fils du précédent,
questeur en 458 av. J.-C., poursuit l’accusation de Volscius Fictor
engagée l’année précédente : 179
P. Valerius Leo, accusateur de Milon : 262, 273
Valerius Licinianus, exilé en Sicile sous Domitien : 739, 747
P. Valerius Nepos, accusateur de Milon : 262, 271
Valerius Ponticus, condamné pour praeuaricatio en 61 ap. J.-C. : 321
P. Valerius Publicola, consul en 509 av. J.-C. : 18, 69, 73-74, 94,
95, 96, 127, 175
Valerius Verus, destinataire d’un rescrit d’Hadrien relatif à
la confiance à accorder aux témoins : 360
Valeria Messalina (Messaline, impératrice) : 301, 468
(Petrus) Valvomeres, chef d’émeute arrêté à Rome en 355, exilé
puis exécuté dans le Picenum : 318-319, 328
P. Vedius Pollio, ami d’Auguste, il livrait ses esclaves aux murènes
pour les punir : 515-516
(Locrius) Verinus, vicaire d’Afrique (318-321), destinataire d’une
constitution en 318, dernière attestation du supplice du parricide :
670
Lucius Verus, règne conjoint avec Marc Aurèle, désignés après leur
mort comme « les divins frères » (161-168) : 361, 379, 380, 381,
383, 685, 670, 682, 719, 729, 761, 762, 807, 820
Vespasien (69-79) : 638, 671
Vibius Varus, légat de Cilicie, destinataire d’un rescrit d’Hadrien
relatif à la confiance à accorder aux témoins : 359, 368
Vibia Perpetua : 303, 350, 354, 399-403, 413, 415-418, 419,
625, 861
er
Victor I , évêque de Rome (189-199) : 312
L. Villius Tappulus, édile de la plèbe, engage (avec son collègue
M. Fundanius) un procès contre des matrones en 213 av. J.-C. : 428
Marcus Vipsanius Agrippa : 323, 501, 635
Visellius Karus, comes de Cn. Calpurnius Pison père, condamné à
l’aqua et igni interdictio en 20 ap. J.-C. : 737
P. Vitellius, comes de Germanicus en Orient, accusateur (avec Q.
Servaeus et Q. Veranius) de Cn. Calpurnius Piso en 20 ap. J.-C. : 289,
291, 293
Vitellius (avril-décembre 69) : 638
Vitellia, belle-mère de P. Petronius, produite comme témoin devant
la cour sénatoriale en 21 ap. J.-C. : 737-738
Q. Veranius, comes de Germanicus en Orient, accusateur, aux côtés
de Q. Servaeus et de P. Vitellius, contre Cn. Calpurnius Piso en 20 ap. J.-
C. : 289, 291, 293
Vibienus, inflige la castration à Carbo Attienus surpris en flagrant
délit d’adultère : 531
P. Vinicius, refuse de défendre Cn. Calpurnius Piso en 20 ap. J.-C. :
290
Bétique : 27, 479, 480, 482, 491, 510, 593, 597, 598, 858,
884
Beyrouth : 791
Bithynie et Pont : 332, 346, 350, 397, 414, 768, 818, 841,
848, 872
Bovillae : 263, 270, 277
Bretagne : 356, 797, 798, 839
Brindes : 241, 260
Bruttium : 226, 773
Buruni (act. Sûk-el-Khmis) : 873
Cabillunum : 771
Calabre : 224-226
Cambodge : 675
Campanie : 107, 161, 210, 220, 222, 226, 251, 609, 775
Capoue : 131, 156, 226
Carthage : 88, 111, 140, 151, 160, 161, 206, 209, 226, 246,
337, 342, 350-353, 399, 414, 415, 418, 419, 461, 503, 670,
693, 694, 788
Césarée : 415, 845, 846, 859, 860
Chaldée : 304, 626, 627, 630-632, 634, 636, 637, 641, 767
Chersonèse (cité) : 783, 791
Cilicie : 359, 368, 698
Cisalpine : 226, 258, 259, 277
Clermont : 306
Compsa : 104, 105, 137, 138, 860, 874
Constantinople : 12, 571, 599, 778, 780, 781, 784, 791, 805,
816
Corfou : 393
Crotone : 226
Ctésiphon : 643, 645
Curubis (act. Korba, Tunisie) : 337, 338, 351, 352
Cyclades : 639, 746
Cyzique : 870
Dacie : 762
Danube : 699
Drepanum (act. Drépane) : 151, 152, 167
Égypte : 44, 46, 241, 516, 560, 613, 623, 625, 644, 723,
746, 761, 769
Épire (act. Albanie) : 625
Espagne : 44, 112, 140, 160, 161, 291, 357, 483, 596, 714,
761, 835
Étrurie : 189, 216, 217, 296
Eudoxiopolis : 783
Illyricum, Illyrie : 258, 290, 356, 389, 507, 701, 776, 799,
801, 806
Inde : 643
Israël (Antiquité) : 621, 623
Italie : 71, 88, 105, 131, 160, 171, 209, 218, 220, 222, 223,
225-227, 245, 245, 246, 249, 250, 259, 262, 313, 315, 323,
327, 356, 454, 479, 488, 537, 558, 596, 597, 622, 623, 634-
638, 640, 644, 727, 741, 762, 769, 776, 788, 799, 806, 636,
844
Kelenderis : 698
Palerme : 105
Palmyre : 644
Philippes (colonie) : 344, 844, 859, 871
Picenum : 319, 328, 611
Polynésie : 675
Pouzzoles : 513
Samnium : 71
Samos : 736
Sardaigne : 312, 327, 429, 771
Sentinum : 435
Serdica : 405, 754
Sextus (domaine de), environs de Carthage : 338, 339
Sicile : 20, 104, 106, 160, 376, 408, 623, 739, 747
Sinope : 393
Sirmium : 447, 452, 472, 799
Smyrne : 413
Sumer : 631
Syracuse : 609
Syracuse (Latomies) : 105, 408
Syrie : 293, 301, 324, 570, 694, 697, 699, 761, 762, 806
Syros (île des Cyclades) : 628, 639
Figurent en caractères gras les renvois aux pages où les passages cités
font l’objet d’une traduction.
SOURCES BIBLIQUES
Ancien Testament
Genèse
1, 26 : 792
Exode
20, 16 : 526, 581, 588, 589, 928
21, 17 : 526, 623
21, 18-19 : 928
21, 20-21 : 512
22, 1 : 595, 995
22, 3 : 595
22, 2-3 : 568
22, 5 : 605
22, 16-17 : 526
Lévitique
20, 10 : 526
20, 13 : 542
Nombres
35, 16 : 480
35, 17 : 480
35, 18 : 481
35, 19 : 481
35, 20 : 480
35, 21 : 480
35, 22-25 : 481
Deutéronome
18, 10-14 : 630
19, 14 : 613
19, 16-20 : 581
19, 16-20 : 589
19, 21 : 581
24, 7 : 623
Nouveau Testament
Épîtres
SOURCES LITTÉRAIRES
Aelius Aristide
Éloge de Rome
37-38 : 877
Ammien Marcellin
Appien
Livre Numidique
fr. 3 Gouk. : 113, 139
Q. Asconius Pedianus
Augustin
La cité de Dieu
3, 17, 2 : 426
Cassiodore
Variae
1, 42 : 301
4, 22, 1-4 : 319-320
Cassius Dion
4, 17, 8 : 659
7, 13 : 173
7, 26, 1 : 186
37, 27 : 115-116
37, 42, 2 : 258
37, 43, 1 : 258
37, 43, 3 : 238
38, 17, 7 : 734
40, 54, 2 : 279
40, 54, 3 : 280
41, 1, 3-4 : 239
41, 36, 2 : 835
42, 23, 2 : 259
42, 24, 2 : 836
43, 27, 2 : 636
44, 50 : 664
45, 25, 2 : 836
46, 15, 2 : 836
46, 7, 2-3 : 279
46, 31, 2 : 260
46, 44, 4 : 260
46, 47, 4 : 260
47, 6 : 703
48, 33, 1 : 241
48, 33, 3 : 260, 241
49, 29, 3 : 259
49, 43, 4 : 635
51, 19, 6-7 : 865
52, 22, 5 : 865
52, 33, 1 : 864
52, 36, 3-4 : 635
53, 13, 7 : 861
54, 7, 6 : 870
54, 23, 1-4 : 515
55, 5, 4 : 385
56, 24, 7 : 866
56, 25, 5 : 635
56, 27, 2-3 : 735
57, 20, 3-4 : 467
57, 22, 5 : 737, 746
57, 22, 5 : 320
57, 24, 6 : 870
58, 11, 5 : 712
58, 15, 2-3 : 659
60, 17, 5 : 860
61, 33, 3b : 637
60, 24, 4 : 870
64, 2, 3 : 847
66, 9, 2 : 638
76, 16, 4 : 321, 539
77, 8, 1-7 : 294
77, 9, 1-3 : 294
78, 9, 5 : 875
Caton
Origines
4, 4 (dans Priscien, Institutiones Grammaticae, 6, p. 254 Hertz) : 503
Catulle
88 : 558-559
César
La guerre d’Alexandrie
24, 2 : 694
La guerre civile
1, 5 : 239
1, 7, 5-7 : 240
3, 1, 4-5 : 571
3, 110, 4 : 694
La guerre d’Espagne
7, 4 : 694
Cicéron
De l’invention
2, 149 : 666
Brutus
34, 128 : 833
89, 304 : 250
Verrines
2, 1, 108 : 584
2, 3, 152 : 282
2, 5, 13 : 110
2, 5, 160-163 : 104
Pour Cluentius
21, 51 : 488
37-39 : 202
42 : 486
54, 148 : 488
144-157 : 490
147 : 488
176 : 486
181 : 486
Catilinaires
1, 3 : 143
4, 6 : 517
Sur sa maison
43-44 : 99
77 : 77
78 : 724
78 : 730
86 : 163, 831
87 : 833
134 : 557
Pour Sestius
29-30 : 767
65 : 100
109 : 833
Contre Pison
15, 35 : 833
Pour Plancius
14, 33 : 248
Pour Milon
9 : 572
11 : 487
25 : 277
59 : 663
59-60 : 285
62-63 : 286
Philippiques
1, 9, 23 : 283
2, 22 : 487
2, 98 : 836
5, 11 : 836
5, 12, 31 : 252
8, 4, 13-14 : 232
Lettre à Atticus
4, 3, 5 : 276
14, 15, 1 : 665
14, 16, 2 : 665
Lettres à Brutus
12 : 815
De la vieillesse
56 : 144
De l’amitié ou Laelius
37 : 233
De la République
1, 40, 62-63 : 116
2, 36, 61 : 101
2, 53 : 134
2, 54 : 94
2, 60 : 174
Des lois
2, 15, 37 : 216
3, 19 : 713
3, 6 : 118
3, 11 : 100
3, 44 : 100
Cyprien
Correspondance
76 : 353
77, 2, 1 : 352
Denys d’Halicarnasse
Antiquités Romaines
2, 10, 3 : 52
2, 15 : 67
2, 25, 6-7 : 530
2, 26, 4 et 6 : 76
2, 27 : 67
2, 38, 3 : 658
2, 53, 1 : 725
2, 56 : 650
2, 74, 2-4 : 54, 615
3, 22, 3 : 126
3, 22, 4 : 126
4, 62, 4 : 675
5, 19, 3-5 : 69, 96
5, 19, 4 : 73, 134
6, 89, 3 : 56
7, 17, 5-6 : 57
7, 35, 4 : 652, 660
7, 35, 5 : 659
7, 59, 1-2 : 150
7, 59, 10 : 164
7, 65, 1 : 150, 163
8, 21 : 830
8, 77, 1-2 : 175
8, 78, 3-5 : 175
8, 78, 5 : 652, 659
8, 79, 1-4 : 175
8, 80, 1 : 175, 814
8, 80, 2-3 : 814
9, 23, 3 : 164
9, 27, 2-3 : 164
9, 39, 4 : 652
9, 54, 1 : 164
10, 5, 2 : 189
10, 7, 2 : 191-192
10, 7, 5-6 : 191
10, 8, 3 : 189
10, 31, 3-4 : 653
11, 6 : 653
11, 46, 3-4 : 165
12, 4, 2 : 143
20, 13, 2 : 515
Eusèbe de Césarée
Histoire ecclésiastique
4, 16, 7 : 325
5, 1, 44 : 872
5, 1, 47 : 873
5, 1, 50-52 : 873
Vie de Constantin
4, 25 : 791
Festus
p. 3 Lindsay : 726
p. 5 Lindsay : 53
p. 20 Lindsay : 527
p. 25 Lindsay : 528
p. 61 Lindsay : 736
p. 67 Lindsay : 573
p. 104 Lindsay : 577
p. 158 Lindsay : 674
p. 184 Lindsay : 61
p. 190 Lindsay : 674-675
p. 204 Lindsay : 98
p. 216 Lindsay : 98
p. 228 Lindsay : 433
p. 236 Lindsay : 694
p. 247 Lindsay : 170
p. 254-255 Lindsay : 460
p. 260 Lindsay : 52
p. 266 Lindsay : 104
p. 309 Lindsay : 200
p. 310 Lindsay : 171
p. 348 Lindsay : 758
p. 352 Lindsay : 254
p. 364 Lindsay : 649
p. 380 Lindsay : 93
p. 422-424 Lindsay : 54
p. 462-464 Lindsay : 133
p. 468 Lindsay : 196
p. 490 Lindsay : 408
p. 496 Lindsay : 503
p. 505 Lindsay : 53, 189, 615
p. 519 Lindsay : 189
p. 462-464 Lindsay : 54
Flavius Josèphe
Antiquités Judaïques
19, 4, 4 : 385
Frontin
Stratagèmes
4, 1, 20 : 102
Gellius (Aulu-Gelle)
3, 3, 15 : 198-199
3, 14, 19 : 140
4, 14, pr.-6 : 431
5, 19, 9 : 77
5, 19, 10 : 463-464
10, 3, 19 : 226
10, 6, 1-4 : 428
10, 23, 4-5 : 530
11, 18, 8 : 651, 702
17, 18 : 531-532
17, 21, 24 : 661
20, 1, 7-8 : 583
20, 1, 39-40 : 57
20, 1, 42-44 : 248
20, 1, 53 : 651
Granius Licinianus
36, 25-30 : 252
Hippolyte
Refutatio
9, 12, 7-12 : 312-313
Histoire Auguste
Vie d’Hadrien
12, 5 : 717
18, 7 : 518
Homère
Iliade
23, 85 : 678
Isidore
Étymologies
10, 7 : 595
Origines
3, 27 : 633
5, 27, 24 : 503
15, 6, 2 : 786
Jean le Lydien
Jérôme
Lettres
24, 32 : 790
77, 3 : 571
130, 7 : 788
Chronique
p. 163-164 Helm : 635
p. 190-192 Helm : 638
Justin
Apologie
1, 12, 1 : 325
1, 12, 3-4 : 325
Juvénal
Satires
2, 29-33 : 548
Lactance
Institutions divines
2, 9, 23-24 : 729
5, 11 : 571
7, 5, 6 : 793
Livius (Tite-Live)
Ab Vrbe condita
1, 11, 6 : 658
1, 11, 8 : 658
1, 26, 2-14 : 91-93
1, 26, 9 : 86, 573
1, 55, 2 : 613
1, 55, 6 : 614
2, 8, 1-2 : 95
2, 8, 2 : 69
2, 18, 3-4 : 97
2, 18, 4 : 130
2, 18, 8-9 : 97
2, 33, 1-3 : 56
2, 35, 2-3 : 151, 164
2, 35, 6 : 151, 660
2, 40, 11 : 829
2, 41, 10-11 : 174
2, 52, 5 : 164
2, 54, 8 : 164
2, 61, 2-3 : 164
3, 3, 6 : 246
3, 3, 8 : 246
3, 4, 9 : 229
3, 5, 3-4 : 229
3, 5, 14 : 229
3, 11, 8 : 188
3, 11, 9 : 188
3, 13, 3 : 190
3, 13, 8 : 189
3, 13, 8-9 : 189
3, 20, 6-7 : 138
3, 24, 3-7 : 178
3, 25, 1-3 : 178
3, 27, 2 : 246
3, 29, 6 : 178
3, 32, 7 : 68
3, 33, 9-10 : 102
3, 55, 4-7 : 102
4, 13, 10-14 : 144-146
4, 14, 1-7 : 144-146
4, 15, 1-4 et 8 : 144-146
4, 26, 3 : 71
4, 26, 11-12 : 246
4, 32, 1 : 247
5, 46, 10-11 : 832
6, 2, 9 : 247
6, 7, 1 : 247
6, 19, 1-7 : 230
6, 20, 10-14 : 653
7, 1, 4 : 247
7, 3 : 456
7, 6, 12 : 247
7, 9, 6 : 247
7, 28, 3 : 247
7, 41, 4 : 69
8, 7 : 86
8, 18, 1-13 : 424-425
8, 22, 2-4 : 459
9, 7, 7-9 : 247
9, 26, 5-8 : 131
9, 28, 2 : 457
9, 28, 6 : 457
9, 38, 1 : 164
9, 38, 15 : 132
9, 39, 1 : 132
9, 39, 5 : 71
10, 4, 1-2 : 247
10, 9, 4 : 103
10, 21, 3 : 247
10, 21, 6 : 247
10, 31, 8-9 : 426
10, 38, 2-3 : 71
10, 38, 10-11 : 72
10, 38, 12 : 72
22, 57 : 72
22, 61, 11 : 226
23, 1-5 : 226
24, 20, 6 : 662
24, 44, 10 : 88
25, 1, 6-12 : 197
25, 2, 9 : 428-429
25, 3, 12-4, 11 : 153
25, 4, 2-6 : 831
25, 7, 14 : 663
26, 2, 7 : 155
26, 3, 1 : 155
26, 3, 5-12 : 155
26, 26, 9 : 246
26, 27, 1 : 608
26, 27, 5 : 609
29, 18, 1 : 249
30, 16, 10 : 693
30, 16, 15 : 693
30, 37, 3 : 693
30, 43, 11 : 111
30, 43, 13 : 111
31, 19, 2 : 693
32, 26, 17 : 206
34, 1, 5 : 462
34, 1, 6-7 : 463
34, 2-4 : 463
34, 2, 11 : 463
37, 51, 5 : 133
38, 11, 4 : 694
38, 38, 7 : 694
38, 59, 10 : 254
39, 8, 3 : 224
39, 8, 1-8 : 216-223
39, 9, 1 : 216-223
39, 14, 3-10 : 216-223
39, 15, 1 : 216-223
39, 16, 12-13 : 216-223
39, 17, 1-7 : 216-223
39, 18, 1-9 : 216-223
39, 19, 1-3 : 216-223
39, 19, 7 : 216-223
39, 8, 7-8 : 544
39, 9, 1 : 223
39, 14, 7 : 225
39, 14, 8 : 544
39, 18, 4 : 544
39, 29 : 596
39, 41 : 596
40, 19, 8-10 : 454
40, 37, 4-7 : 429
40, 42, 9 : 133
40, 44, 6 : 454
43, 16, 8 : 162
43, 16, 9-15 : 157
Abrégés
11 : 208
19 : 160
19, 8-9 : 427
48, 12-13 : 430
55 : 111
57, 1 : 112
57, 4 : 112
68 : 668
77 : 664
80 : 662
127 : 240, 260
Lucain
Pharsale
2, 17-18 : 251
Lucilius
Satires
29 Cichorius (= 787 Marx) : 724
Lucrèce
Macrobe
Saturnales
1, 11, 7 : 386
1, 16, 4 : 166
3, 7, 5-8 : 51
Orose
Ovide
Fastes
1, 261 : 658
2, 640 : 614
2, 655 : 614
2, 670 : 614
4, 791-2 : 726
Pontiques
3, 3, 53 : 529
1, 3, 63 : 834
Paul Diacre
Histoire romaine
15, 2 : 308
Pétrone
Satyricon
97, 3 : 577
Philon d’Alexandrie
Contre Flaccus
151-191 : 746
Plaute
Aulularia
3, 2, 414-423 : 199
Epidicus
348-351 : 666
Persa
62-76 : 199
Pseudolus
213-214 : 674
303-304 : 671
Truculentus
759-762 : 200
Pline l’Ancien
1, 20, 4 : 486
7, 14 : 528
7, 36 : 755
7, 69 : 755
7, 44, 143 : 654
7, 121 : 432
7, 136 : 110
8, 145 : 409
9, 39 : 515
18, 3, 12 : 702
28, 63 : 456
30, 1, 1 : 639
30, 4, 13 : 639
34, 7, 13 : 173, 179
34, 15 : 173
34, 30 : 173
Pline le Jeune
Lettres
4, 11, 1-3 : 739
7, 6, 7-13 : 437
9, 13, 2 : 469
9, 13, 3 : 469-470
9, 13, 15 : 470
9, 13, 16 : 470
10, 56, 64 : 818
10, 57, 65 : 818
10, 74 : 348
10, 81, 85 : 848-849
10, 82, 86 : 849
10, 96, 1-10 : 332-334
10, 97 : 335
Panégyrique de Trajan
35, 2 : 839
Plutarque
Caius Gracchus
3, 7 : 195
18, 1 : 243
35, 3-4 : 233
38, 6 : 234
Caton le Jeune
26, 2 : 258
César
37, 2 : 835
Cicéron
32, 1 : 727, 734
35, 2-4 : 280
Coriolan
18, 3 : 660
29, 4-5 : 830
Marcellus
2, 5-8 : 460
Marius
8, 3-5 : 113
29, 9-12 : 726
35, 4 : 251
45, 3 : 662
Publicola
11, 3 : 73
12, 1-2 : 74
Romulus
13, 8 : 53
17 : 658
18, 1 : 650
22 : 66
22, 3 : 530
22, 4-5 : 671
Tiberius Gracchus
16, 1 : 114
19, 3-5 : 231
20, 4-5 : 237
Sylla
8, 6 : 251
10 : 664
Polybe
Priscien de Césarée
Institutiones Grammaticae
6, p. 254 Hertz : 503
Properce
Élégies
4, 4 : 658
Quintilien
Institution oratoire
5, 7, 9 : 367
6, 1, 15-17 : 504
6, 1, 17-18 : 679
11, 1, 12 : 834
Pseudo-Asconius
Pseudo-Dosithée
Hermeneumata
16, p. 390 Goetz : 668
Pseudo-Quintilien
Déclamations
279 : 531
310 : 529
313 : 308, 378
Rhétorique à Herennius
1, 23 : 668
2, 28, 45 : 725
4, 25, 35 : 504
Salluste
La conjuration de Catilina
1, 29 : 238
31, 7 : 236
43 : 671
51, 20-24 et 37-41 : 108
55 : 203
69, 4 : 112
Scholies de Cicéron
Scholia Ambrosiana
Commentaire à Cicéron, Catilinaires, 4, 10, p. 271 Stangl : 115
Scholia Bobiensia
Commentaire à Cicéron, Discours pour Plancius, 14, 33, p. 158 Stangl :
248
Commentaire à Cicéron, Discours contre Clodius et Curion, p. 90
Stangl : 152
Scholia Gronoviana
Commentaire à Cicéron Catilinaires, 3, 10, p. 289 Stangl : 114
Commentaire à Cicéron, Discours pour Sextus Roscius Amerinus, 71,
p. 310 Stangl (schol. D) : 667
Sénèque le philosophe
De la colère
1, 16, 5 : 656
3, 3, 6 : 140
18, 3-6 : 697
40, 2-5 : 515
De la clémence
1, 15, 1 : 78
Des bienfaits
6, 37 : 834
Lettres
108, 31 : 117
Sénèque le rhéteur
Controverses
1, 3, 3-5 : 655
4, pr., 10 : 547
7, pr., 9 : 675
Servius
Commentaire à l’Énéide
6, 609 : 58
8, 1, 547 : 225, 228
12, 119 : 730
Servius et Phylargyr
Commentaire aux Géorgiques
3, 408 : 596
Sidoine Apollinaire
Lettres
1, 7 : 296
Suétone
César
2, 67, 3 : 527
6, 2, 3 : 527
12 : 115
41, 1 : 835
Auguste
24, 5 : 698
32, 1 : 347
66, 2-3 : 241
66, 3 : 260
Tibère
2, 6 : 160
2, 7 : 427
25, 2 : 701
33, 2 : 867
35, 1 : 536
37, 1 : 347
37, 3 : 870
58, 1 : 868
61, 5 : 712
Claude
12, 1 : 839
17, 3 : 839
25, 4 : 516, 870
25, 7 : 637
Galba
11, 2 : 872
Sulpice Sévère
Chroniques
1, 17, 5-20, 1 : 569
Symmaque
Relationes
49 : 395
Tacite
Vie d’Agricola
2, 1 : 205
Histoires
1, 7, 2 : 872
1, 22, 2 : 638
2, 62, 4 : 638
Annales
1, 16-49 : 507
1, 72, 13 : 868
1, 75, 1 : 867
2, 27, 2 : 636
2, 30, 3 : 386
2, 31, 3 : 636
2, 32, 3 : 636
2, 50, 1 : 536
2, 50, 3 : 537
2, 79, 1 : 868
3, 10, 1 : 696
3, 10, 3 : 868
3, 10-19 : 289
3, 12, 7 : 868
3, 13, 2 : 500
3, 23, 2 : 747
3, 38, 2 : 747
3, 49, 1-2 : 437
3, 49-51 : 737
3, 50, 4 : 747
3, 68, 2 : 747
4, 28-29 : 672
4, 29, 2 : 254
4, 36, 2-3 : 870
5, 9, 1-2 : 704
6, 18, 1 : 747
6, 30, 1 : 747
11, 1-4 : 301
11, 2, 1 : 301
11, 4, 1 : 301
11, 22, 4-6 : 171
12, 6, 7 : 562
12, 8, 1 : 558
12, 22, 1 : 637
12, 22, 2 : 637, 806
12, 22, 3 : 807
12, 42, 3 : 747
12, 52, 3 : 637
14, 41 : 321
14, 42, 2 : 517
14, 42-45 : 518
14, 45 : 517
16, 8, 2-3 : 847
16, 12, 1 : 747
Tertullien
Apologétique
2, 6 : 349
2, 8 : 347
9, 16 : 559
9, 17-18 : 559
19, 3-4 : 569
21, 1 : 569
45, 4 : 569
Aux Nations
1, 19 : 325
De l’idolâtrie
9, 1-7 : 641
9, 2 : 640
Valère-Maxime
1, 3, 3 : 634
2, 5, 3 : 426
3, 2, 17 : 231
3, 8, 6 : 434
4, 1, 1 : 134
4, 7, 1 : 234
5, 4, 7 : 432
5, 8, 2 : 177
6, 1, 7 : 460
6, 1, 10 : 204
6, 1, 13 : 531
6, 3, 1a-c : 186
6, 3, 1d : 235
6, 3, 8 : 430
6, 5, 7 : 664
8, 1, abs. 4 : 153
8, 1, 4 : 427
8, 1, dam. 5-6 : 204
8, 1, 7 : 460
8, 3, pr.-1 : 435
8, 3, 2 : 435
8, 3, 3 : 436
8, 101, 8, 1 amb. 1 : 433
9, 12, 6 : 236
Varron
Économie rurale
1, 40, 2 : 528
2, 10 : 596
La langue latine
5, 41 : 649
5, 81 : 170
5, 151 : 408
6, 68 : 139
6, 90-92 : 179
Velleius Paterculus
2, 3, 1 : 231
2, 7, 4 : 236
2, 24, 2 : 655, 662
2, 45 : 116
2, 76 : 260
Virgile
Énéide
6, 817-825 : 87
Zonaras
4, 15 : 70
7, 25 : 68
Zosime
1, 42, 2 : 791
5, 10, 4 : 787
SOURCES ÉPIGRAPHIQUES
CIL
I2 1 (Lapis Niger) : 58, 60-61
I2, 581 (inscription de Tiriolo) : 214
I2, 606 (= CRAWFORD 1996, I, p. 459 ; inscription de Venafro) : 734
VI, 1527 (Laudatio Turiae) = ILS, 3893, l. 1-12 : 436
VI, 1672 a-b : 884
VIII, 10570 (= ILS, II, 1, 6870 = FIRA, no103 ; décret de Commode au
sujet du domaine de Buruni) : 873
Edictum de accusationibus (ICret, I, 188, 1 = CIL, III, 12034 ; CIL, V, 2781,
1-30 ; CIL, III, 578 ; CIL, III, 12133 ; AE, 1957, 158 ; HABICHT-KUSSMAUL
1986) : 390-393
Lex libitina Puteolana, l., 8-10 (HINARD-DUMONT 2003) : 514
Lex repetundarum de 123 av. J.-C (CRAWFORD 1996, I, p. 67, l. 19) : 375
Lex repetundarum (CRAWFORD 1996, I, p. 70-71, l. 55-56) : 376
Senatus-consultum de Pisone patre (ECK-CABALLOS-FERNANDEZ 1996 = Année
Épigraphique, 1996, no 885) : 302, 468, 696, 737, 746, 801, 816
Table d’Héraclée (LEGRAS 1907, p. 27-28, l. 110-120 et p. 107-
141 = CRAWFORD 1996, I, p. 367, l. 120) : 377
Traité romano-lycien de 46 av. J.-C. (SCHULER 2007, l. 34-37) : 869-
870
SOURCES JURIDIQUES
Douze Tables
Avertissement : la numérotation des versets suit ici un ordre
conventionnel devenu traditionnel [HUMBERT 2018 p. 8-22]. Pour accéder au
texte et au commentaire des versets numérotés autrement à l’issue d’un
nouvel effort de palingénésie proposé il y a un quart de siècle, le lecteur se
reportera préalablement à la table des concordances de cette édition
[CRAWFORD 1996, II, p. 576].
3, 1 : 248
4, 2a (Pseudo-Gaius d’Autun, 4, 85-86) : 77, 83, 89
4, 2 : 81
5, 7 : 720
6, 1 : 81
7, 2 : 616
7, 4 : 616
7, 5 : 616
8, 1 : 485, 527, 635
8, 2 : 394, 499, 501
8, 3 : 499, 501
8, 4 : 499, 501, 527
8, 5 : 527
8, 6 : 607
8, 7 : 607
8, 9 : 64, 702, 712
8, 10 : 57, 495, 605, 607
8, 12 : 572, 573
8, 13 : 572, 573
8, 14 : 575, 651, 702, 712, 713
8, 15 : 576
8, 15 b : 577
8, 22 : 365
8, 23 : 485, 582, 651
8, 24 : 484, 607
8, 25 : 484
9, 1-2a-b : 99
9, 1-2b : 283
9, 2 : 122
9, 2a : 62
9, 3 : 485, 582, 583
9, 4 : 171
Gaius
Institutes
1, 25-27 : 748
1, 52 : 78, 79
1, 55 : 78, 79
1, 62 : 562
1, 89-90 : 740
1, 128 : 741
1, 159-161 : 740
3, 109 : 714
3, 186-187 : 376
3, 197 : 574
3, 224 : 507
Code de Justinien
1, 4, 7 : 790
2, 12, 18 : 472
2, 34, 1 : 709
3, 3, 2 : 881
3, 11, 1 : 881
3, 42, 5 : 695
5, 4, 17 : 563
5, 5, 6 : 565
5, 16, 24 : 754
5, 17, 1 : 753
6, 24, 1 : 755
7, 16, 40 : 881
7, 53, 8 : 881
7, 62, 1 : 852
7, 62, 6 : 853, 881
7, 62, 12 : 855
8, 46, 10 : 79
9, 1, 5 : 441
9, 1, 11 : 610
9, 1, 12, pr.-1 : 442
9, 2, 8 : 349
9, 2, 10 : 442
9, 3, pr.-1 : 404
9, 4, 2 : 405
9, 4, 3 : 406
9, 8, 3 : 393
9, 8, 5 : 812
9, 8, 6, pr.-1 : 609
9, 8, 6, 2-4 : 809
9, 9, 1 : 443
9, 9, 8 : 443
9, 9, 18 : 444
9, 9, 29 (30) : 540
9, 12, 1 : 445
9, 14, 1 : 317
9, 15, 1 : 710
9, 16, 5 : 709
9, 17, 1 : 670
9, 18, 2 : 642
9, 18, 3 : 330
9, 20, 4 : 445
9, 20, 6 : 445
9, 20, 7 : 623
9, 20, 10 : 446
9, 20, 11 : 446
9, 22, 14 : 447
9, 22, 19 : 447
9, 22, 22 : 395
9, 32, 1 : 448
9, 32, 3 : 448
9, 32, 6 : 449
9, 33, 4 : 449
9, 35, 9 : 449
9, 41, 1, pr.-2 : 387-388
9, 41, 7 : 450
9, 41, 13 : 450
9, 42, 1 : 451
9, 45, 3 : 790
9, 45, 5 : 451
9, 46, 2 : 452
9, 47, 4 : 452
9, 47, 16 : 770
9, 47, 17 : 771
9, 47, 18 : 772
9, 47, 20 : 776
9, 47, 22 : 814
9, 47, 23 : 782
9, 47, 24 : 783
9, 49, 7 : 796
9, 49, 8 : 811
9, 49, 9 : 805
9, 51, 1 : 823
9, 51, 2 : 823
9, 51, 4 : 454
10, 10, 3 : 795
10, 19, 2 : 403
11, 44 (43), 1 : 792
12, 57, 1 : 342
Code théodosien
2, 8, 23 : 422
3, 12, 1 : 562
3, 12, 2 : 563
3, 12, 3 : 565
4, 8, 6, pr.-1 : 79
7, 8, 7 : 788
7, 8, 9 : 788
7, 18, 4, 1 : 701
8, 4, 2 : 342, 349
8, 5, 1 : 349
9, 1, 13 : 305
9, 3, 1 : 404
9, 3, 2 : 405
9, 3, 3 : 406
9, 3, 7 : 406, 422
9, 5, 1 : 393
9, 7, 2 : 540
9, 7, 6 : 549
9, 7, 9 : 788
9, 12, 1 : 317, 520
9, 12, 2 : 520
9, 13, 1 : 710
9, 14, 3 : 812
9, 16, 1 : 330
9, 16, 6 : 388
9, 16, 10 : 329, 826
9, 18, 1 : 623
9, 19, 2 : 395
9, 34, 1 : 398
9, 34, 2 : 398
9, 34, 3 : 398
9, 34, 4 : 398
9, 34, 7 : 398
9, 38, 3 : 423
9, 38, 3 : 423
9, 38, 6 : 826
9, 40, 1 : 770
9, 40, 2 : 771
9, 40, 3 : 771
9, 40, 4 : 772
9, 40, 5 : 772
9, 40, 6 : 773
9, 40, 7 : 773
9, 40, 8 : 774
9, 40, 9 : 774
9, 40, 10 : 774
9, 40, 11 : 775
9, 40, 12 : 775
9, 40, 13 : 776
9, 40, 14 : 777
9, 40, 15 : 777
9, 40, 16, pr.-2 : 778
9, 40, 17 : 779
9, 40, 18 : 780, 814
9, 40, 19 : 781
9, 40, 20 : 781
9, 40, 21 : 782
9, 40, 22 : 782
9, 40, 22-24 : 410
9, 40, 23 : 783
9, 40, 24 : 783
9, 42, 6 : 810
9, 42, 7 : 796
9, 42, 8 : 811
9, 42, 15 : 805
9, 42, 16 : 788
9, 42, 19 : 788
9, 45, 2 : 787
9, 45, 3 : 787
10, 9, 1 : 795
10, 10, 2 : 396
10, 10, 12 : 396
11, 7, 3 : 403
11, 30, 2 : 785, 855
11, 30, 57 : 790
11, 36, 1 : 785, 856
15, 12, 1 : 792
15, 14, 13 : 788
16, 2, 32 : 790
16, 2, 33 : 790
16, 8, 5 : 516
16, 9, 1 : 516
Collatio legum
tit. 1 : 475
1, 2 : 482
1, 2, 1 : 490, 491
1, 2, 2 : 483
1, 3 : 482
1, 3, 1 : 487, 571
1, 6, 1 : 491
1, 7, 2 : 483
1, 11 : 482
1, 12, 1 : 550
tit. 2 : 493
2, 2 : 508
2, 5, 1 : 498, 502
2, 5, 4 : 503, 504
2, 5, 5 : 499
2, 6, 1 : 507
2, 6, 3 : 507
2, 7, 1 : 508
tit. 3 : 510
3, 3, 6 : 515
tit. 4 : 521
4, 2, 1 : 533
4, 2, 2 : 532
4, 2, 3 : 533, 534
4, 2, 5 : 533, 534
4, 2, 6 : 533
4, 2, 7 : 533
4, 3, 1 : 534
4, 3, 2-4 : 534
4, 3, 5-6 : 535
4, 4 : 533
4, 4, 1 : 539
4, 4, 2 : 538
4, 5 : 533
4, 5, 1 : 538
4, 6 : 533
4, 7 : 533
4, 8 : 76
4, 8, 1 : 82, 89, 535
4, 9, 1 : 533
4, 10, 1 : 534
4, 10, 1 : 535.
4, 11 : 533
4, 12, 1 : 533
4, 12, 2 : 533
4, 12, 3 : 534
4, 12, 5 : 535
4, 12, 7 : 535
4, 12, 8 : 533
tit. 5 : 541
5, 2 : 548
5, 3, 1 : 549
5, 3, 2 : 549
tit. 6 : 551
6, 4 : 561
6, 4, 2 : 560
6, 4, 3 : 565
6, 6, 1 : 550
6, 7, 1 : 550
tit. 7 : 566
7, 1, 1 : 550
7, 1-3 : 572
7, 2, 1 : 578
7, 3 : 578
7, 5, 1-6 : 575
7, 5, 2 : 574
tit. 8 : 579
8, 2 : 585
8, 4 : 585
8, 4, 1 : 571
8, 5 : 586
8, 6 : 582
8, 7 : 584
tit. 9 : 587
9, 1 : 581
9, 2 : 589
9, 2, 2 : 589
9, 3, 1 : 591
9, 3, 3 : 589
9, 3, 2-3 : 591
tit. 11 : 592
11, 2 : 598
11, 3 : 598
11, 4 : 598
11, 5 : 598
11, 6 : 598
11, 7, 2-4 : 600
11, 8 : 598, 599
tit. 12 : 601
12, 2 : 607
12, 5 : 607, 610
12, 6 : 605
tit. 13 : 612
tit. 14 : 621
14, 2, 1 : 624
14, 2, 2 : 571
14, 2, 3 : 624
14, 3, 1 : 625
14, 3 2 : 625
14, 3, 3 : 861
14, 3, 4 : 624
14, 3, 5 : 624
14, 3, 6 : 550
tit. 15 : 626
15, 1, 5 : 639
15, 2, 1 : 636, 640, 736, 746, 767
15, 2, 2 : 642
Digeste
1, 1, 1 : 481
1, 1, 1, 4 : 807
1, 1, 11, pr.-1 : 807
1, 2, 2, 2 : 18
1, 2, 2, 16-18 : 96
1, 2, 2, 22-23 : 171
1, 2, 2, 28-30 : 196
1, 4, 1, pr.-1 : 26
1, 4, 3 : 840
1, 5, 7 : 804
1, 5, 18 : 744
1, 6, 2 : 507
1, 12, 1 : 313
1, 13, 1, pr.-1 : 172
1, 15, 1 : 205
1, 15, 3, 1-2 : 506
1, 15, 5 : 316
1, 15, 5 : 607
1, 16, 11 : 506
1, 18, 13, 1 : 719
1, 18, 14 : 717
1, 18, 21 : 543
2, 4, 4, pr.-1 : 714
2, 4, 10, 6 : 825
2, 12, 2 : 507
4, 4, 16, pr.-1 : 828
4, 4, 24, 4 : 828
4, 4, 37, 1 : 546
4, 6, 22, 2 : 714
6, 1, 60 : 714
8, 2, 5 : 714
9, 2, 5, 2 : 703
10, 1, 13 : 680
11, 3, 2 : 543
11, 4, 1, 2 : 348
11, 4, 4 : 344
11, 8, 2 : 66
12, 5, 4, pr.-1 : 546
16, 3, 31, pr.-1 : 749
18, 6, 12 : 607
21, 1, 23, pr.-1 : 543
21, 1, 23, 2 : 707
22, 5, 1 : 362
22, 5, 3, pr.-6 : 359
22, 5, 3, pr.-1 : 367
22, 5, 3, 1 : 368
22, 5, 3, 2 : 368
22, 5, 3, 3 : 368
22, 5, 3, 4 : 368
22, 5, 3, 5 : 589
22, 5, 3, 6 : 368
22, 5, 4 : 438-439, 591
22, 5, 21 : 362
22, 5, 25 : 363
23, 2, 43, 1 : 546
24, 1, 66, 1 : 733
24, 3, 22, 7 : 721
24, 3, 66, pr.-1 : 235
26, 10, 1, 8 : 506
26, 10, 3, 16 : 483
28, 1, 8, pr.-4 : 741
28, 2, 11 : 79
28, 2, 29, 5 : 731
28, 3, 6, 5-13 : 849
29, 1, 1, pr.-1 : 880
29, 5, 1, 32-33 : 704
29, 5, 3, 11 : 723
32, 1, 2-5 : 750
32, 1, 4 : 316
32, 1, 5 : 824
34, 5, 5, pr.-1 : 819
35, 1, 104 : 824
36, 1, 18, 5 : 751
37, 1, 13 : 742, 731
37, 4, 1, 9 : 824
38, 10, 4, 11 : 745
43, 16, 1, 43 : 505
43, 24, 11, 7 : 505
44, 7, 30 : 840
47, 1, 3 : 14
47, 2, 1, pr.-1 : 575
47, 2, 1, 3 : 574
47, 8, 2, 19 : 705
47, 8, 4, 7 : 505
47, 9, 1, 2 : 210
47, 9, 9 : 606
47, 9, 12, 1 : 483
47, 10, 3, pr.-1 : 705
47, 10, 3, 1-4 : 499
47, 10, 5, pr-1 : 509
47, 10, 5, 5 : 508
47, 10, 25 : 543
47, 10, 35 : 508
47, 10, 40 : 822
47, 11 : 30
47, 11, 6, pr.-1 : 483
47, 12, 3, 1 : 706
47, 14, 1, 3 : 599
47, 14, 2 : 597
47, 14, 3, 3 : 597
47, 17 : 43
47, 18, 1, 1 : 505
47, 18, 2 : 505
47, 20, 4 : 729
47, 21, 1 : 618
47, 21, 2 : 618
47, 21, 3, pr.-2 : 619
47, 22, 4 : 680
47, 23, 6 : 439
48, 1, 2 : 728, 731, 742
48, 1, 12, pr.-1 : 728
48, 2, 1 : 439
48, 2, 2, pr.-1 : 440
48, 2, 8 : 440
48, 2, 13 : 441
48, 3, 3 : 399
48, 3, 6 : 335
48, 3, 14 : 691
48, 5, 6, 1 : 545
48, 5, 9, pr.-1 : 546
48, 5, 10, 2 : 546
48, 5, 13 (12) : 544-545
48, 5, 14 (13), 7 : 545
48, 5, 35, 1 : 546
48, 6, 3, 4 : 547
48, 6, 7 : 843
48, 6, 8 : 844
48, 8, 1 : 610
48, 8, 1, pr.-1 : 487, 605
48, 8, 1, pr.-1 : 490
48, 8, 1, pr.-3 : 488-489
48, 8, 1, 1 : 583-584, 488
48, 8, 1, 3 : 492
48, 8, 1, 3, pr.-3 : 489-490
48, 3, 3 : 399
48, 8, 3, pr.-3 : 490
48, 8, 3, 1-4 : 490
48, 8, 1, 5 : 483
48, 8, 3, 5 : 483
48, 8, 4, 1 : 491
48, 8, 4, 2 : 517
48, 8, 5 : 517
48, 8, 11, pr-2 : 517
48, 8, 12 : 707, 719
48, 8, 16 : 729
48, 9, 5 : 78, 505
48, 9, 9, pr.-2. : 669, 720
48, 10, 16, 1 : 584
48, 10, 22, pr.-1 : 707
48, 10, 33 : 729
48, 13, 3 : 731, 744
48, 16, 1, pr.-14 : 370, 441
49, 16, 3, pr.-22 : 689
49, 16, 3, 19
49, 16, 6, 7 : 718
48, 18, 1, pr.-27 : 379-384
48, 18, 1, 13 : 386
48, 18, 1, 16 : 386
48, 18, 1, 17 : 389
48, 18, 1, 19 : 386
48, 18, 1, 22 : 386
48, 18, 8 : 384
48, 18, 8, pr.-1 : 505
48, 18, 10 : 363
48, 18, 10, 1 : 388
48, 18, 15, pr.-1 : 708
48, 18, 16 : 728
48, 19, 1, 3 : 24
48, 19, 2, 1 : 744, 731
48, 19, 4 : 766, 822
48, 19, 5, 2 : 492
48, 19, 6, pr.-1 : 681
48, 19, 6, 1 : 682
48, 19, 6, 2 : 682
48, 19, 8, pr.-1 : 682
48, 19, 8, 2 : 687, 695
48, 19, 8, 7 : 410
48, 19, 8, 9 : 410, 688
48, 19, 8, 1 : 211
48, 19, 8, 1-3 : 682
48, 19, 8, 2 : 687, 695
48, 19, 8, 4-13 : 683
48, 19, 8, 7 : 410
48, 19, 8, 9 : 410
48, 19, 9, pr-10 : 763
48, 19, 9, 11-16 : 765
48, 19, 16, pr.-10 : 676
48, 19, 13 : 24
48, 19, 16, 4 : 678
48, 19, 16, 5 : 679
48, 19, 16, 6 : 505
48, 19, 16, 7 : 679
48, 19, 16, 8 : 680
48, 19, 17, 1 : 752
48, 19, 18, 2 : 608
48, 19, 20 : 802
48, 19, 25, 1 : 657
48, 19, 27, pr.-1 : 820
48, 19, 28, 3 : 708
48, 19, 28, 12 : 605
48, 19, 28, 13-14 : 758
48, 19, 31, pr.-1 : 729
48, 20, 5, 1 : 750
48, 20, 6 : 794-795
48, 20, 7, pr.-5 : 803
48, 20, 7, 4 : 808
48, 20, 7, 2 : 808
48, 22, 6, pr.-2 : 685
48, 22, 6, 1 : 316
48, 22, 7-19 : 760
48, 22, 11 : 765
48, 22, 15, pr.-1 : 752
48, 22, 16 : 753
48, 22, 18, pr.-1 : 753
48, 23, 1 pr.-1. : 825
48, 23, 2 : 825
48, 24, 1 : 687
48, 24, 1 : 687
48, 24, 2 : 753
49, 1, 7 : 853
49, 2, 1, 1 : 877
49, 6, 1, pr.-1 : 882
49, 16, 3 : 358
49, 16, 3, pr.-22 : 689-691
49, 16, 3, 19 : 507
49, 16, 4, 13 : 700
49, 16, 6, 7 : 718
50, 1, 15, pr.-1 : 821
50, 2, 2, pr.-1 : 821
50, 4, 18, 7 : 345
50, 7, 18 (17) : 727
50, 13, 5, pr.-1 : 31
50, 13, 5, pr-3 : 759
50, 13, 5, 1-3 : 743
50, 16, 101, pr.-1 : 546
50, 16, 106 : 882
50, 16, 233, pr.-1 : 375
50, 17, 108 : 706
50, 17, 111, pr.-1 : 706
Novelles
22, 13 : 745
Pseudo-Gaius d’Autun
4, 85-86 : 77, 83
Pseudo-Ulpien
Sentences de Paul
5, 21, 1 : 641
5, 23, 1 : 490
5, 26, 1 : 843
5, 26, 3 : 610, 734, 735
5, 29, 3 : 388
Sirmondiennes
Sirm. 4 : 516
SOURCES MARTYROLOGIQUES
Actes des saints Justin Chariton Charitès Evelpistos, Hiérax, Paion,
Liberianus et de leurs compagnons :
309
Actes de Cyprien :
337
Actes de Marcellus :
340
SOURCES NUMISMATIQUES
RRC, 301/1, I, p. 313-314 ; II, planche XL (denier de Porcius Laeca) :
couverture, 104, 141
SOURCES PAPYROLOGIQUES
BGU, II, 511, col. II : 437
BGU, II, 628 (= PURPURA 2012, p. 523-534, col. II, l. 2-9) : 844, 876
Gnomon de l’idiologue, 23 (GIRARD-SENN 1977, p. 531-532) : 560
P. Rylands Greek 469 : 645
LA ROUE À LIVRES
PARUS
AGATHIAS Guerres et malheurs du temps sous Justinien
ALAIN DE LILLE La plainte de la nature (De Planctu Naturae)
LEON BATTISTA ALBERTI De la famille
ALCIPHRON Lettres de pêcheurs, de paysans, de parasites et
d’hétaïres
ALEXANDRE LE GRAND ET LES BRAHMANES PALLADIOS D’HÉLÉNOPOLIS,
Les Mœurs des brahmanes de l’Inde suivi de Correspondance
d’Alexandre et de Dindime (Anonyme)
APPIEN Les guerres civiles à Rome (Livre I. Marius et Sylla) Les
guerres civiles à Rome (Livre II. César et Pompée) Les guerres
civiles à Rome (Livre III. Antoine et Octave) Les guerres civiles à
Rome (Livre IV) Les guerres civiles à Rome (Livre V)
ARRIEN L’Art tactique. Histoire de la succession d’Alexandre
ARRIEN & OPPIEN D’APAMÉE Art de la chasse. Cynégétiques.
ARRIEN, Cynégétique suivi de OPPIEN D’APAMÉE, Cynégétique
BARTOLE DE SASSOFERRATO Traités : Sur les guelfes et
les gibelins - Sur le gouvernement de la cité - Sur le tyran
BÈDE LE VÉNÉRABLE Histoire ecclésiastique du peuple anglais
(Tome I. Conquête et conversion) Histoire ecclésiastique du peuple
anglais (Tome II. Miracles et missions)
BOÈCE La consolation de philosophie
CALLISTHÈNE (Pseudo-) Le roman d’Alexandre. La vie et les hauts
faits d’Alexandre de Macédoine
LA CHANSON DE ROLAND
CHRONIQUE DE MORÉE
CICÉRON De la divination La nature des dieux
CONSTANTIN LE GRAND Lettres et discours
CTÉSIAS Histoires de l’Orient
DENYS D’HALICARNASSE Les origines de Rome (Les antiquités
romaines. Livres I et II)
DIODORE DE SICILE Naissance des dieux et des hommes
(Bibliothèque historique. Livres I et II) Mythologie des Grecs
(Bibliothèque historique. Livre IV)
DION CASSIUS Histoire romaine (Livres 40-41. César et Pompée)
Histoire romaine (Livres 57-59. Tibère et Caligula)
DION DE PRUSE Ilion n’a pas été prise. Discours « troyen » 11
LE DOSSIER SAINT LÉGER
ÉLIEN Histoire variée La personnalité des animaux (Tome I. Livres I
à IX) La personnalité des animaux (Tome II. Livres X à XVII et
index)
ESQUISSE DE LA KABBALE CHRÉTIENNE
EUMATHIOS Les amours homonymes
EUSÈBE DE CÉSARÉE Chronique I
GALIEN L’âme et ses passions
GEOFFROY DE MONMOUTH Histoire des rois de Bretagne
e
GEORGES ACROPOLITÈS Chronique du XIII siècle. L’empire grec de
Nicée
GERVAIS DE TILBURY Le livre des Merveilles. Divertissement pour
e
un Empereur (3 partie)
HÉRODIEN Histoire des empereurs romains de Marc Aurèle à
Gordien III (180 ap. J.-C. - 238 ap. J.-C.)
HÉROS, MAGICIENS ET SAGES OUBLIÉS DE L’ÉGYPTE ANCIENNE
Une anthologie de la littérature en égyptien démotique
HIÉROCLÈS D’ALEXANDRIE Commentaire sur les Vers d’or
des Pythagoriciens. Traité sur la Providence
JACOPONE DA TODI Laudes
JAMBLIQUE Vie de Pythagore
JEAN CHRYSOSTOME & JEAN DAMASCÈNE Figures de l’évêque idéal
JORDANÈS Histoire des Goths
LES JUIFS PRÉSENTÉS AUX CHRÉTIENS Textes de Léon de Modène
et de Richard Simon
JULIUS VICTOR, L’Art rhétorique ~ PSEUDO-AUGUSTIN, Sur
la rhétorique
DIEGO DE LANDA Relation des choses du Yucatán (1566) suivi de
DIEGO LÓPEZ DE COGOLLUDO, Histoire du Yucatán (1660)
LETTRES POUR TOUTES CIRCONSTANCES Les traités épistolaires du
Pseudo-Libanios et du Pseudo-Démétrios de Phalère
LUCIEN Comment écrire l’Histoire
MACROBE Les saturnales (Livres I-III)
JEAN DE MANDEVILLE Voyage autour de la Terre
NICOLAS MARTONI & OGIER D’ANGLURE Vers Jérusalem.
Itinéraires croisés au XIVe siècle
MAXIME DE TYR Choix de conférences. Religion et philosophie
MAXIMIEN Élégies, suivies de l’Appendix Maximiani et de
l’Épithalame pour Maximus d’ENNODE DE PAVIE
JÉRÔME MÜNZER Voyage en Espagne et au Portugal (1494-1495)
NAISSANCE DE LA BIBLE PSEUDO-ARISTÉE, Lettre d’Aristée à
Philocrate suivi de ÉPIPHANE DE SALAMINE, Traité des poids et mesures
et de Témoignages antiques et médiévaux
LE NOUVEAU MONDE Récits de Amerigo Vespucci, Christophe
Colomb, Pierre Martyr d’Anghiera
OVIDE Les fastes
PHILOSTRATE La galerie de tableaux Vies des sophistes. Lettres
érotiques
LE POGGE Un vieux doit-il se marier ?
PROCOPE DE CÉSARÉE Histoire des Goths (2 volumes sous coffret)
Histoire secrète Guerre contre les Vandales (Guerres de Justinien,
Livres III et IV)
LE ROMAN D’YSENGRIN
ROMANS DE CHEVALERIE DU MOYEN ÂGE GREC
SATIRES ET PARODIES DU MOYEN ÂGE GREC
SEXTUS EMPIRICUS Contre les logiciens
TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN (comédie anonyme de la fin du
e
XVIII siècle, traduite du yiddish amstellodamois)
Documents
ALEXANDRE LE GRAND. LES RISQUES DU POUVOIR
CHRONIQUES MÉSOPOTAMIENNES
LES CITÉS DE L’OCCIDENT ROMAIN
CONQUÉRANTS & CHRONIQUEURS ESPAGNOLS EN PAYS MAYA (1517-1697)
I. Découvertes
CONQUÉRANTS & CHRONIQUEURS ESPAGNOLS EN PAYS MAYA (1517-1697)
II. Conquêtes
LES CULTES ISIAQUES DANS LE MONDE GRÉCO-ROMAIN
ÉLOGES GRECS DE ROME
HISTOIRE DU DROIT PÉNAL ROMAIN DE ROMULUS À JUSTINIEN
INSCRIPTIONS HISTORIQUES GRECQUES
RÉCITS INÉDITS SUR LA GUERRE DE TROIE
JEAN GOBI Dialogue avec un fantôme
LIBANIOS Lettres aux hommes de son temps
Corpus aristotélicien
DU CIEL
PROBLÈMES MÉCANIQUES - DES LIGNES INSÉCABLES
DES COULEURS - DES SONS - DU SOUFFLE
DU MONDE - POSITIONS ET DÉNOMINATIONS DES VENTS - DES PLANTES
Cette édition électronique du livre
Histoire du droit pénal romain
a été réalisée le 5 février 2021
par Nord Compo.
Elle repose sur l’édition papier du même ouvrage
(ISBN : 978-2-251-45156-5).
This le was downloaded from Z-Library project
Z-Access
https://wikipedia.org/wiki/Z-Library
ffi
fi