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Les pratiques et perceptions des organisations à but non lucratif (OBNL) en

matière de publicité : Une revue de la littérature et une proposition de


méthodologie pour le contexte marocain

Youssef MAKLOUL
Enseignant chercheur à l’ENCG Marrakech
Université Cadi Ayyad Marrakech

Av. Allal El Fassi


BP 3748
Amerchich – Marrakech
Maroc

Tél. : (212) (0)5 24 30 46 92


Fax : (212) (0)5 24 30 83 97
y.makloul@encg.ucam.ac.ma
makloul@hotmail.com
Les pratiques et perceptions des organisations à but non lucratif (OBNL) en
matière de publicité : Une revue de la littérature et une proposition de
méthodologie pour le contexte marocain

RESUME

L’objectif de cet article est d’asseoir le fondement théorique pour l’analyse de la gestion de la
publicité dans les OBNL en général et dans les OBNL marocaines en particulier. Dans ce but,
une revue de la littérature sur la notion des pratiques usuelles de la publicité ainsi que celle
des perceptions de la publicité comme étant un outil marketing par les OBNL est dressée. Un
questionnaire ainsi qu’une méthodologie détaillée pour la mise en place d’une future
expérimentation sont présentés.

Mots-clés : Organisations à but non lucratif (OBNL), Pratiques publicitaires, Perceptions de la


publicité.

Practices and perceptions of nonprofit organizations (NPOs) of advertising:


A review of the literature and a proposed methodology for the Moroccan
context

ABSTRACT

The aim of this paper is to establish the theoretical basis for analyzing the advertising
management in NPOs in general and in Moroccan NPOs in particular. To this end, a review of
the literature on the concept of common practices of advertising as well as perceptions of
advertising as a marketing tool by NPOs is established. A questionnaire and a detailed
methodology for the establishment of a future experiment are presented.

Keys words: Non-profit organizations (NPO), Advertising practices, Perceptions of


advertising.
INTRODUCTION
Les organisations à but non lucratif (OBNL) (Non Profit Organisation – NPO) prennent, dans
notre société, une importance croissante et accomplissent des tâches que ni l’Etat, ni
l’économie privée ne peuvent assumer de manière satisfaisante. De plus, le management des
organisations en général et des OBNL en particulier est devenu de plus en plus complexe.
Cette complexité se retrouve notamment dans la décision du recours ou non à la publicité.

Certes, chaque année, un nombre de plus en plus croissant d’organisations à but non lucratif
utilisent les techniques publicitaires pour la promotion de candidats politiques, de causes
sociales ou philanthropiques, de services universitaires, hospitaliers ou religieux (Fine, 1992).
Cependant, malgré l’expansion accrue de ce phénomène, un nombre faible d’études seulement
fournissent aux agences de publicité une connaissance des pratiques actuelles de ce type
d’organisations. Quelles sont les particularités de leurs pratiques ? Que connaissons-nous sur
leurs perceptions de la publicité comme un outil marketing ? Il nous semble que les réponses
à ces questions aideraient les publicitaires qui travaillent avec les OBNL à comprendre ce qui
motive leur comportement, leur fournir un conseil meilleur, augmenter leur niveau de
satisfaction et, de cette façon, générer un revenu plus grand de ce nouveau marché.

OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Déjà en 1969, Kotler et Levy ont écrit dans leur article intitulé Broadening the Concept of
Marketing « Le choix auquel font face ceux qui administrent les organisations à but non-
lucratif n'est pas de faire ou de ne pas faire du marketing, car aucune organisation ne peut y
échapper. Le choix, c'est plutôt de le bien faire ou de le faire maladroitement ». Cette étude
exploratoire s’inscrit dans la perspective de mettre la lumière sur la gestion de la publicité
dans les OBNL au Maroc. Elle se fixe ainsi deux objectifs. Le premier cherche en effet à
identifier les pratiques usuelles de la publicité par les OBNL marocaines. Le deuxième a trait
à leurs perceptions de la publicité comme étant un outil marketing.

LE MARKETING DANS LES OBNL


Le marketing s’est étendu vers de nouveaux domaines d’activité non marchands comme les
partis politiques, les organisations à but non lucratif (OBNL), les musées (marketing
politique, marketing religieux), et les organismes publics tels que les gouvernements et les
administrations (marketing social ou sociétal).
L’entreprise s’adresse à des publics variés : des influenceurs, des acteurs de la distribution et
toutes les parties prenantes de l’entreprise. Ainsi, Lendrevie et Lindon (2000) proposent une
définition généralisée du marketing pour rendre compte de ce fait :
« Le marketing est l’ensemble des méthodes et des moyens dont dispose une organisation
pour promouvoir, dans les publics auxquels elle s’intéresse, des comportements favorables à
la réalisation de ses propres objectifs. »

La première proposition d'élargir le concept de marketing au-delà des organisations


commerciales a été faite par Kotler et Levy (1969). Dix ans après, Kotler (1979) a publié un
document spécifique sur la façon dont les OBNL pourraient introduire le marketing dans leurs
organisations. Quelques 27 ans plus tard, le secteur non lucratif est entré dans une réforme
dans laquelle les principes et pratiques de marketing sont largement, mais peut-être pas
universellement, adoptés (Andreasen et al., 2005) ; il demeure en effet des coins du secteur où
le marketing est considéré comme un anathème et où un vocabulaire marketing est évité.

Par ailleurs, Gallagher et Weinberg (1991) soutiennent que dans les OBNL, les parties
prenantes ont généralement une importance plus grande que dans le cas des entreprises des
secteurs d’activité marchands puisqu'elles ont souvent des relations inter-organisationnelles
complexes avec les OBNL et plusieurs d’entre elles sont intimement impliquées dans
l'accomplissement de buts organisationnels et le développement de stratégie marketing. C'est
pourquoi, les stratégies marketing dans les OBNL diffèrent de celles des activités
commerciales. Par exemple, les OBNL poursuivront souvent des objectifs multiples,
marketing non-financiers ; elles opèrent pour le changement social, auquel Liao et al. (2001)
se réfèrent comme "une orientation sociétale" ; et elles engrangent plus d'attention publique,
tant positive que négative, que pour les autres activités (Shapiro, 1973). Probablement, cela
rend le marketing dans les OBNL plus dépendant d’une gamme plus large de parties
prenantes influentes, avec la détermination de la pertinence de la partie prenante comme étant
une étape préalable cruciale dans le développement de la stratégie marketing (Gallagher et
Weinberg, 1991).

Dans leur article « How alternative marketing strategies imapct the performance of spanish
museums », Izquierdo et Garrido Samaniego (2007) ont travaillé sur un musée en tant
qu’OBNL. Ils stipulent qu’un musée "orienté ventes" se focalisera sur la commercialisation
du « produit ».
De plus, dans le processus de transposition de différents principes et pratiques marketing aux
OBNL, la marque joue un rôle important dans la formation des attitudes et actions des parties
prenantes. La création d’une identité appropriée devient importante pour les OBNL et
implique, en plus d’autres activités, le fait d’accorder une importance aux éléments
fonctionnels et aux composantes symboliques de la marque (Ewing et Napoli, 2005).
Finalement, une "orientation ventes" résulte également en la création de programmes ayant
pour but d’accroître le revenu propre du musée, intensifier les efforts pour accroître les fonds
provenant d’individus ou de compagnies, en plus du lancement de programmes d’abonnement
et de l’accroissement de la taille et de l’ampleur de l’éventail des opérations proposées par le
musée – magasins, restaurants ou location de site.

Il semble judicieux de chercher à savoir les raisons qui poussent les OBNL les plus "orientées
marché" à choisir désormais de s'approprier les pratiques marketing contemporaines. Il existe
un nombre croissant de facteurs qui contribuent à cet aspect du changement dans le secteur
non marchand. Primo, les OBNL désirent de plus en plus contrôler leur propre destin
financier dans lequel l'autofinancement est le nouveau mantra (Dee, 1998). Ceci est dû en
partie au fait qu'elles doivent confronter la nouvelle concurrence des challengers du secteur
privé dans des domaines comme l'éducation et les soins de santé et en partie en raison d’une
concurrence accrue de la part d'autres OBNL pour décrocher une part "des porte-monnaie»,
aussi bien des donateurs que des départements gouvernementaux. Secundo, les OBNL ont
beaucoup appris sur l’importance et les techniques du marketing à travers des partenariats
marketing pour « des causes partagées » entre les entreprises et les OBNL. Ces alliances ont
vu le jour suite à la nouvelle approche des entreprises visant à développer leur « agenda
RSE » (Porter et Kramer, 2002 ; Knox et al., 2005). Ce genre d’alliances corporate met de la
pression sur les OBNL pour changer, particulièrement quand l’argent consacré à ces activités
communes émane des budgets des départements marketing ou ressources humaines ; les
marketers et les professionnels des ressources humaines des entreprises s’attendront à une
forte implication dans l’OBNL partenaire et leurs projets en commun plus que celle que les
donateurs traditionnels pourraient prévoir ou souhaité. Tertio, le secteur non marchand a
produit un nombre important de grandes organisations qui sont animées par des dirigeants
professionnels très engagés dans la mission des OBNL et pouvant voir la nécessité de
pratiques marketing contemporaines destinées aux parties prenantes de l’organisation
(Drucker, 1989). Ces organisations peuvent ne pas voir seulement la nécessité de stratégies
marketing à l’intention des parties prenantes, elles peuvent aussi se permettre de mettre en
place des postes de marketing et de payer les traitements requis que les responsables
marketing exigent. En outre, ces entreprises à but non lucratif de pointe sont très
sophistiquées et n'hésitent pas à utiliser les concepts de marketing non seulement dans les
domaines traditionnels tels que les campagnes de mailing et la collecte de fonds, mais aussi
dans la réalisation de leurs objectifs sociaux fondamentaux (Andreasen et Kotler, 2003).

La littérature marketing traitant des pratiques publicitaires et perceptions de la publicité


proprement dites par les OBNL dans le contexte marocain est, à notre connaissance,
inexistante. Celle concernant d’autres pays est rare et peu concluante. Nous allons présenter
ici une brève revue des principales recherches qui ont été réalisées sur ce sujet dans un but de
s’en servir comme base pour le présent travail et notamment pour l’élaboration du
questionnaire.

Les pratiques publicitaires


Les OBNL mettent en œuvre une variété de pratiques publicitaires. Izquierdo et Garrido
Samaniego (2007) stipulent qu’en utilisant l’intelligence de marché pour comprendre
comment les visiteurs répondent-ils au comportement d’un musée, l’organisation emploie une
variété de pratiques publicitaires et de techniques communicationnelles pour attirer les
visiteurs (Lees-Marshment, 2001 ; Marchand et Lavoie, 1998).

Par ailleurs, certaines de ces pratiques publicitaires peuvent être peu orthodoxes.
Premièrement, il apparaît que plusieurs organisations incluent les dépenses en publicité dans
d’autres rubriques budgétaires, leur choisissent des noms différents, ou les allouent de façon
différente, les rendant ainsi difficiles à identifier (Fine, 1992 ; Yarwood et Enis, 1982).
Plusieurs organisations ayant des ressources financières limitées hésitent à investir dans la
publicité payante. Quand elles assument la totalité ou une partie des dépenses publicitaires, le
montant déclaré représente seulement une fraction du budget global (Bell et Vinzce, 1988 ;
Rouner et Camden, 1990). Elles ont tendance au lieu de cela à chercher des techniques de
communication non payantes comme les relations publiques et les contacts personnels
(Lovelock et Weinberg, 1984 ; Rothschild, 1984 ; Rouner et Camden, 1990). Une pratique
courante consiste à solliciter des sponsors pour des programmes spécifiques ou des éléments
particuliers de la campagne (Lovelock et Weinberg, 1984). Par conséquent, plusieurs
intermédiaires peuvent être impliqués dans le processus de mise sur pied de la campagne
(Fine, 1987 ; Mokwa, 1992).
Des budgets faibles signifient souvent que le message n’a été ni prétesté ou distribué
largement, ni évalué concernant son impact (Fox et Kotler, 1980 ; La Barbera, 1991). Quand
la publicité non payante est utilisée, le groupe cible est rarement évalué ou identifié avant la
création du message et aucun post-test n’est effectué pour mesurer son impact (Freimuth,
1985 ; Rouner and Camden, 1990). De nombreuses tentatives sont faites pour obtenir le
maximum de temps d’antenne gratuit, diffuser le message aussi souvent que possible, et
accroître la visibilité (Hoang et Cusson, 1991).

Il a également été démontré que la personne responsable de l'élaboration de la publicité


confronte souvent une résistance à la fois interne et externe face à l'utilisation de certains
médias et rencontre des difficultés dans sa quête d’approbation du programme publicitaire,
rendant ainsi les investissements dans la publicité difficiles (Lovelock et Weinberg, 1984).
Cette résistance provient du fait que certains types de médias (par exemple, le transport
public) sont considérés comme inappropriés par l'administration et les membres du conseil.
Ainsi, le programme de publicité doit être particulièrement bien planifié, soigneusement
documenté, et appuyé par des arguments persuasifs. En outre, les messages potentiellement
controversés sont évités (Lovelock et Weinberg, 1984). Certains types de messages sont
éliminés lorsque les membres influents de l'organisation craignent que les spectateurs soient
offensés par l'utilisation de techniques "agressives". Le même raisonnement s'applique aux
messages qui mettent en jeu la peur ou l'humour (Bloom et Novelli, 1981 ; Fox et Kotler,
1980).

Enfin, les tâches de marketing sont souvent menées par des bénévoles non rémunérés. Ils ont
une formation en relations publiques, communications ou dans des domaines connexes. Par
conséquent, ils ont une connaissance minimale des concepts de marketing, de ses principes et
de ses méthodes (Fine, 1992 ; Fox et Kotler, 1980 ; La Barbera, 1991 ; Mokwa, 1992).

Les perceptions de la publicité


La publicité est l'aspect le plus visible du marketing, il n'est pas surprenant par conséquent
qu'elle soit également considérée comme l'essence de la discipline (Lovelock et Weinberg,
1977 ; Rados, 1992). Pour certaines personnes, la publicité peut être justifiée uniquement dans
un contexte commercial (Kotler, 1982). Dans cette ligne de raisonnement, il serait non
professionnel et non éthique d'utiliser la publicité dans d'autres contextes, notamment dans les
affaires du gouvernement (Crompton et Lamb, 1986). Elle peut même être considérée comme
manipulatrice (Rothschild, 1984).

Il a été démontré que de nombreuses personnes responsables de la fonction de publicité dans


des OBNL considèrent la publicité payante comme étant inutile ou inadéquate (Kotler et
Roberto, 1989 ; Bloom et Novelli, 1981). Ainsi, le bien-fondé de la publicité payante doit
régulièrement être prouvé à l'organisation, et l'argent dépensé en publicité doit constamment
être justifié (Maddalena, 1981). Trouver des arguments convaincants pour justifier ces
dépenses peut être difficile (Kotler et Andreasen, 1991 ; Lovelock et Weinberg, 1984).

Cette réticence à dépenser de l'argent sur la publicité est en partie expliquée par le fait que la
population pourrait ne pas approuver que ces organisations investissent trop d'argent dans les
programmes de communication (Bell et Vinzce, 1988). En effet, de nombreuses organisations
refusent d'utiliser des techniques de marketing en faisant valoir qu'il s'agit d'un gaspillage de
fonds publics (Kotler et Andreasen, 1991).

Etant donné que la capacité de trouver des sponsors est une source d'inquiétude pour
beaucoup de gens responsables de la publicité (Lovelock et Weinberg, 1984), les annonces
publiques peuvent paraître très attrayantes. Elles sont considérées comme un moyen simple,
approprié et peu coûteux pour atteindre le public (Freimuth, 1985). Enfin, la seule mesure
effectuée est celle du taux de rappel après la campagne, car ce dernier est perçu comme une
condition préalable à la crédibilité du message (Hoang et Cusson, 1991).

METHODOLOGIE

Questionnaire
Sur la base des principaux résultats des études examinées ci-dessus, un questionnaire de trois
pages a été élaboré. Les sujets seront interrogés sur leurs pratiques habituelles de publicité et
leurs perceptions de la publicité comme outil de marketing en leur soumettant une série
d’affirmations. Quinze énoncés mesurent les pratiques publicitaires habituelles. Pour chacun
d’eux, les répondants devront indiquer leur fréquence d'utilisation. Les valeurs d'échelle allant
de «jamais» à «souvent». Quatorze énoncés mesurent la perception de la publicité. Pour
chaque énoncé, les répondants devront indiquer dans quelle mesure ils sont d'accord ou non
avec l’affirmation, en utilisant une échelle d'évaluation standard de type Likert. Enfin, des
questions sur les caractéristiques de l'organisation, le rang hiérarchique du répondant au sein
de l'organisation, et les caractéristiques personnelles seront posées.

Echantillon
Dans cette recherche, nous nous sommes penchés sur l’étude des pratiques usuelles de la
publicité par les OBNL marocaines ainsi que leurs perceptions de la publicité comme étant un
outil marketing. Il est de bon sens de fixer d’ores et déjà un repère conceptuel pour le terme
d’organisation à but non lucratif pour s’y référer dans la suite de ce travail ainsi que dans la
partie empirique qui fera l’objet d’une autre recherche. Ainsi, pour définir une organisation à
but non lucratif, nous nous sommes inspirés de la définition retenue par la Banque mondiale
et mise au point par un certain nombre de centres de recherche réputés. Nous adoptons par
conséquent la conception suivante : « le terme d'organisations à but non lucratif désigne des
organisations qui animent la vie publique, et défendent les intérêts et les valeurs de leurs
membres ou autres, basés sur des considérations d'ordre éthique, culturel, politique,
scientifique, religieux ou philanthropique. Le terme organisations à but non lucratif (OBNL)
fait donc référence à un vaste éventail d'organisations : groupements communautaires,
organisations non gouvernementales (ONG), syndicats, organisations de populations
autochtones, organisations caritatives, organismes confessionnels, associations
professionnelles et fondations privées». Dans la mesure où il est très difficile d’estimer le
nombre exact d’OBNL en activité, leur poids, leur distribution géographique, leur domaine
d’action et leurs caractéristiques humaines et financières du fait des lacunes de la statistique
publique les concernant, nous nous sommes basés dans la détermination de notre échantillon
principalement sur la base de données du portail internet marocain tanmia.ma et sur la
méthode d’échantillonnage empirique « boule-de-neige » qui consiste à composer
l’échantillon par recommandations successives. Nous tenons à préciser enfin qu’un intérêt
particulier a été délibérément accordé aux OBNL de développement qui se distinguent par
leur implication dans la réduction de la pauvreté et la précarité et la lutte contre l’exclusion,
etc. D’où leur utilité sociale.

Procédure
Le questionnaire sera administré par courrier électronique à un responsable de l’organisation
(de préférence président ou vice-président) et portera sur la dernière campagne publicitaire
(nous parlons ici de cybersondage actif). Cette campagne doit avoir eu lieu entre 2008 et 2010
et s'est terminée au moment de notre enquête. Nous optons pour le cybersondage actif car il
permet une plus grande représentativité de l’échantillon. Notons aussi qu’un message
d’accompagnement sera envoyé. Nous y expliquerons les objectifs de l'enquête, solliciterons
la participation du responsable de l’organisation, assurerons la confidentialité des
informations fournies et mentionnerons la possibilité d'obtenir un résumé des résultats
simplement en joignant leurs nom et adresse avec le questionnaire rempli.

Trois semaines plus tard, une lettre de suivi sera envoyée par courrier électronique, rappelant
les objectifs de l'étude, remerciant les répondants qui auraient déjà renvoyé leur questionnaire
et rappelant aux autres l'importance de leur participation.

CONCLUSION
Cette recherche met en lumière plusieurs aspects des pratiques et des perceptions des
organismes sans but lucratif. Les résultats de la revue de littérature entreprise dans le cadre de
ce travail seront vérifiés et sans doute complétés à travers une expérimentation pour laquelle
nous avons érigé des assises solides. Nous avons en effet validé les deux concepts
fondamentaux objet de cette recherche que sont les pratiques usuelles de la publicité et les
perceptions de la publicité comme étant un outil marketing. Nous avons également conçu et
proposé une démarche méthodologique qui se veut rigoureuse. Nous avons la certitude que
cette étude combinée aux résultats de la partie empirique qui sera réalisée par la suite aura des
implications importantes à la fois pour la gestion des agences de publicité et des OBNL que
ces agences pourraient espérer avoir en tant que clients. Ainsi, nous pensons, par exemple,
qu’une pratique courante des OBNL consiste à demander l'aide de plusieurs médias en vue
d'accroître l'impact du message. Souvent, les organisations, avec cet objectif en tête, offrent
des avantages importants aux sponsors. Par exemple, leur nom et/ou leur contribution est
mentionnée lors de la diffusion ou la publication du message. Plus la visibilité du message est
grande, plus il est attrayant pour les sponsors et plus ces derniers sont intéressés, plus la
visibilité est élevée…

D'autre part, nous conjecturons que, même si les perceptions de la publicité ont évoluées, la
publicité payante est encore mal perçue et considérée comme très coûteuse. Il est donc clair
qu’il serait à l'avantage des différents médias ainsi que des agences publicitaires de
commencer immédiatement à changer ces perceptions négatives de la publicité afin de
convaincre les personnes en charge des campagnes publicitaires au sein des OBNL des
nombreux avantages de la publicité payante…
Annexe : Questionnaire

Bonjour. Merci d’avoir accepté de répondre à ce questionnaire.

Vos réponses seront analysées avec celles d'autres enquêtés pour vérifier des hypothèses
formulées dans le cadre d’une recherche académique. Dans tous les cas, il ne sera pas fait
d'exploitation commerciale des données qui seront collectées au cours de ce questionnaire.

De façon générale, nous nous intéressons à identifier les pratiques publicitaires usuelles des
OBNL marocaines ainsi que leurs perceptions de la publicité comme étant un outil marketing.
Nous allons donc vous poser un certain nombre de questions relatives à la dernière campagne
publicitaire que vous avez réalisée. Cette campagne doit avoir eu lieu entre 2008 et 2010 et
s'est terminée au moment de cette enquête. Nous vous serons reconnaissants d'y répondre
aussi librement que possible ; il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse.

1) Voici une série d’affirmations relatives à vos pratiques habituelles de publicité. Veuillez
indiquer votre fréquence d’utilisation concernant chacune des pratiques ci-dessous en cochant
la case qui traduit le mieux votre opinion.

Jamais Rarement Occasionnellement Souvent Ne sais pas


Eviter la publicité payante
Enfouir les frais de publicité sous
différentes rubriques budgétaires
Rechercher tous les moyens de
communication gratuits et
disponibles autres que la publicité
traditionnelle
Limiter les dépenses publicitaires
à une petite part du budget de
fonctionnement
Tenter de toucher un public
particulier
Éviter les messages controversés
Évaluer l'impact du message sur
l'audience
Mentionner le nom du sponsor
lors de la diffusion du message
Rencontrer une forte résistance
(interne / externe) à l'utilisation de
médias spécifiques
Rechercher des sponsors
Contrôler le calendrier de
diffusion et la position du
message dans les médias
Utiliser plusieurs moyens de
communication
Employer un agent d’information
ou de communication pour la
vente, la promotion et la publicité
d’une partie du travail
Utiliser plusieurs intermédiaires
externes
Essayer d'optimiser la visibilité
grâce à l'utilisation des médias

2) Voici une série d’affirmations concernant vos perceptions de la publicité. Veuillez indiquer
votre degré d’accord ou de désaccord avec chacune des propositions ci-dessous en cochant la
case qui traduit le mieux votre opinion.

Complètement Plutôt en Plutôt Complètement


en désaccord désaccord d’accord d’accord
La publicité payante est chère
La publicité payante est inutile
L’opinion publique
désapprouverait le fait de
dépenser de grosses sommes
d'argent sur une campagne
publicitaire
L’utilisation des services de
publicité gratuite réduit l'efficacité
des campagnes.
Les intermédiaires extérieurs
mettent leurs propres intérêts
avant ceux des organisations.
Il est difficile d'obtenir les fonds
nécessaires pour mener à bien une
campagne.
Il est nécessaire de justifier le
bien-fondé de la publicité à
l'organisation.
La capacité à financer les
campagnes est une source
d'anxiété.
Le marketing signifie la même
chose que la publicité.
La publicité payante est bénéfique
pour les entreprises commerciales
seulement.
La publicité manipule les gens.
Les messages d'intérêt public sont
un moyen simple, approprié, et
peu coûteux pour atteindre
l’audience.
Un message diffusé plusieurs fois
pendant une courte période de
temps produit l'effet escompté.
Le message doit apparaître
crédible afin d'avoir l'impact
souhaité.
3) Pour finir, veuillez répondre aux questions suivantes :

- Secteur d’intervention :
□ Développement agricole □ Artisanat
□ Ecotourisme □ Formation professionnelle
□ Commerce □ Micro – crédit
□ Accompagnement social □ Habitat
□ Alphabétisation □ Education
□ Santé □ Orphelins
□ Personnes handicapées □ Femmes maltraitées
□ Autres
- Aire géographique d’action :
□ Nationale □ Internationale
- Nombre d’employés :
□ < 50 □ 50 - 200 □ > 200
- Position occupée dans l’organisation :
□ Directeur □ Coordonnateur
□ Directeur adjoint □ Directeur de la publicité
□ Gestionnaire □ Responsable de la communication
□ Autre □ Conseiller
- Formation suivie :
□ Communication
□ Marketing
□ Administration
□ Autre
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