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MODULE : Audit et contrôle d’une société d’assurance

RAPPEL DE QUELQUES NOTIONS FONDAMENTALES

L’ESTIMATION DES PROVISIONS TECHNIQUES :

Ce sont les provisions destinées à permettre le règlement intégral des engagements


pris envers les assurés et bénéficiaires de contrat. Elles sont liées à la technique
même de l'assurance et imposées par la réglementation. (Guy Simonet : Comptabilité
des Assurances)

Par extension, le Plan Comptable comprend dans cette acception la provision pour
annulations de primes et les engagements envers les institutions de prévoyance.

Ces provisions constituent l'un des aspects le plus spécifique et le plus délicat de la
Comptabilité des Entreprises d'Assurance. Elles résultent pour l'essentiel
d'évaluations et d'estimations qui doivent être faites avec la plus grande prudence.

I - PROVISION POUR RISQUE EN COURS

I – 1 DEFINITION

La provision pour risque en cours peut être définie comme la portion de prime émise
qui doit être reportée au-delà de la date de clôture de l'exercice, pour garantir le
risque couvert pendant une période allant au-delà du 31 décembre et faire face aux
frais de gestion de ce risque.

Il existe une provision dite "minimale" de 36 % qui doit être vérifiée par une autre
méthode dite "suffisante"

C’est ce qui nous a donc amené à définir au chapitre précédent relatif à la base de
compréhension de la gestion technique, la prime commerciale sous le plan d'une
"hypothèse théorique" sur laquelle repose tout le fondement de la détermination des
provisions pour risques en cours et de la notion de sinistralité (Chapitre précédent).

La provision pour risques en cours correspond donc à la prime de risque non absorbée
à la date d'inventaire.

Elle est donc égale à : Prime à reporter X Prime de risque


Prime commerciale

Ce qui correspond donc à 72% des Primes à reporter.

I – 2 METHODES DE CALCUL DE LA PROVISION POUR RISQUES EN COURS

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a) METHODE MINIMALE (méthode recommandée par le Code CIMA)

C’est la méthode des 36 %. Ce taux s'applique aux primes ou cotisations nettes


d'annulations payables d'avance de l'exercice courant y compris les accessoires et
coûts de police, à l'exclusion des taxes (article 334-10). Le calcul se fait de la façon
suivante :
On procède aux regroupements ci-après :
- primes d'une durée annuelle
- primes d'une durée semestrielle émises à partir du 2e semestre
- primes d'une durée trimestrielle émises à partir du 4e trimestre
- primes d'une durée mensuelle émises au mois de décembre.

Le montant de la provision sera égale à 36 % de cette masse de prime y compris


accessoires et coûts de police. Cette méthode forfaitaire minimale n'est valable
(suffisante) que sous trois conditions :

1°) la prime de risque doit représenter au plus 72 % de la prime commerciale, soit,


conforme à l'hypothèse théorique.

2°) les primes à reporter doivent être égales à 50 % des émissions retenues. La
répartition des échéances de primes tout au long de l'année doit être homogène.

3°) la sinistralité, doit être constante tout au long de la période de garantie.

Il est bon de préciser que le taux de 36% prévu par le Code pour le calcul de la
provision, n'est autre que le produit de la prime à reporter par la prime de risque
soit :
P R C = 50% x 72% = 36%

b) METHODE DITE « SUFFISANTE »

On retient les seuls groupements de primes dont la garantie est susceptible de


dépasser la date de l'inventaire :

Les primes émises dans un mois sont réputées émises au 15 de ce mois. Chaque mois
d'émission étant affecté d'un nombre de quinzaine exprimé en :

- 1/24e pour les primes annuelles ;


- 1/12e pour les primes semestrielles
- 1/6e pour les primes trimestrielles.

Cette méthode permet de déterminer les primes à reporter à l’exercice « n+1 »


auquel il faut appliquer le taux de la prime de risque 72% (65+7) soit coût statistique
des risques ou prime pure + frais de gestion des risques.

Mais ici, on prend en compte dans la détermination, le taux réel des frais de gestion
du risque (coût des services sinistres) et le taux réel du coût statistique des risques
(la charge sinistre)

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Cette méthode est connue sous le nom de la méthode des 1/24e

A l’avènement de l’informatique, la méthode des 1/24è est remplacée par le prorata


temporis.

P R C = Masse des primes à reporter x Sinistres. + Frais de gestion des risques


Primes Acquise Primes Emises

S = Charge sinistre de l'exercice

Dans le cas d'une inégale répartition des primes et où les composantes de la prime
ne sont pas conformes à l'hypothèse théorique, la méthode des 1/24e est la mieux
conseillée.

Dans ce cas, le taux de frais de gestion du risque, 7% ou 6% dans l'hypothèse théorique


est à calculer à partir des éléments du compte d'exploitation de la compagnie. Ces
frais ne sont autre que le coût des services sinistres, et doivent être rapportés aux
primes acquises techniques à défaut, aux primes acquises comptables, branche par
branche.

Si la société ne tient pas de comptabilité analytique afin d'évaluer le coût des


services sinistres (frais de gestion des risques), elle peut rapporter les frais généraux
à l'hypothèse théorique, soit 14 (8+6). Ce qui entraînerait pour les frais de gestion
du risque un rapport de 6/14 des frais généraux soit près de 43%. Les commissaires
contrôleurs avant et même après l'avènement CIMA, à défaut d'informations au cours
des contrôles sur place imposent le taux de 50% sur l'ensemble des frais généraux
pour calculer les frais de gestion des risques.

Le Code CIMA en son article 334-10 indique qu'en cas d'inégale répartition des primes,
le calcul de la provision pour risques en cours peut être effectué par une méthode
de prorata temporis. Mais, ce que le Code ne précise pas, c'est que dans cette
hypothèse, le prorata temporis permet de déterminer la portion de primes courant
au-delà de la date d'inventaire appelée "primes à reporter" sur laquelle il faut
pratiquer un taux de 72% pour déterminer la provision pour risques en cours. Bien
qu'il ne soit point explicite, le Code prévoit néanmoins qu'en matière d'inégale
répartition des primes, la Commission de Contrôle pourra prescrire à une entreprise
de prendre les dispositions appropriées pour le calcul de la provision pour risques en
cours.

Il est important de préciser que la méthode d'1/24 relève du prorata temporis. De


nos jours, l'évolution de l'informatique nous permet d'avoir une méthode prorata
temporis plus précise qui pourrait être appelé, la méthode des 1/360ème. Cette
méthode est la plus répandue depuis l'avènement de l'informatique.

Toujours dans ce même article à l'avant dernier alinéa le Code précise :"Dans le cas
ou la proportion des sinistres ou des frais généraux par rapport aux primes est
supérieure à la proportion normale, la Commission de Contrôle peut également
prescrire à une entreprise d'appliquer un pourcentage plus élevé que celui fixé à cet
article.

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En pratique dans le système français, ce qui s’apprend dans les écoles d’assurance,
le résultat de la méthode dite suffisante doit être rapproché de celui de la méthode
minimale pour ne retenir que le montant le plus élevé de ces différentes méthodes.
Le Code CIMA reste muet sur ce passage et remet tout à la seule prescription de la
Commission de Contrôle.

La notion de proportion normale (Code CIMA article 334-10)

En son avant dernier alinéa, l'article 334-10 nous interpelle sur la notion de
proportion normale. Que recouvre ce terme pour les profanes et les professionnels
non avertis. En principe, il s'agit du taux de 72% représentant la prime de risque dans
l'hypothèse théorique.

II - LES PROVISIONS POUR SINISTRES A PAYER

DEFINITION

Les provisions pour sinistres à payer en assurance IARD sont des provisions inscrites
au passif du bilan. Elles doivent être suffisantes pour faire face à tout moment à la
valeur estimative des sinistres non réglés et des sinistres réglés, restant à payer.
Elles sont majorées des frais de gestion des risques estimés au moins à 5% (articles
334-12 et 334-13 du Code CIMA).

De cette définition on peut retenir trois points essentiels :

Ces provisions comprennent :


- Les dettes certaines, c'est-à-dire les sinistres réglés techniquement et non payés

- Les évaluations des sinistres survenus, déclarés et non réglés ;

- Les estimations des sinistres survenus non déclarés à la date d'inventaire appelés,
les Tardifs ; en anglais "Incurred But Not Reported" ou I.B.N.R.

A cela il faut ajouter les frais de gestion de risques au taux minimum de 5 %.

Méthodes d'évaluation des provisions.

Nous avons deux séries de méthodes :


1) La méthode forfaitaire qui constitue un minimum
2) Les méthodes techniques

1) LA METHODE FORFAITAIRE MINIMALE DITE DE "BLOCAGE DES PRIMES"

Elle consiste à retrancher du chiffre d'affaires, les frais généraux et commissions


exposés compte tenu des paiements intervenus au titre de l'exercice d'assurance en
cause (obligatoire en France seulement en assurance automobile pour les deux
derniers exercices d'assurances).

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Par cette méthode il n'y a ni perte, ni bénéfice pendant un an ou deux ans. Cette
méthode est pratiquée couramment en Maritime. On l'appelle aussi la méthode du
"blanchiment", avec l'idée qu'il s'agit pour les exercices considérés, une opération
blanche.

Exemple : Une société au cours d'un exercice a émis en branche "Automobile" 10.000
F de primes. Les commissions s'élèvent à 1.800 F et les frais de gestion de 1.200 F.
Les sinistres réglés au cours de cet exercice s'élèvent à 2.800 F. La provision à
constituer selon la méthode forfaitaire est :

Emissions...................................... 10.000 F
- Commissions................................. -1.800 F
- Autres charges.............................. . -1.200 F
---------
= Prime pure (primes utiles)...... =7.000 F

- Sinistres payés ............................ -2.800 F


----------
= Sinistres restant à payer.................. . = 4.200 F
+ Chargement de 5 %........................... + 210 F
----------
= Provision à inscrire au passif de l'exercice = 4.410 F

2) LES METHODES TECHNIQUES

a) La méthode dossier par dossier ou méthode de base

Elle repose sur l'expérience du rédacteur sinistre et les évaluations se font catégorie
par catégorie et exercice de survenance par exercice de survenance. C’est la
méthode qui a cours dans la plupart des compagnies d’assurances.

Pour se rassurer de la bonne évaluation de la méthode dossier par dossier, il faut


faire un recoupement avec les autres méthodes techniques telles que :

b) Méthode des "cadences des paiements"

Cette méthode est la constatation des paiements successifs des sinistres d'un
exercice de survenance donné à un rythme annuel assez régulier exprimé en
pourcentage de la charge totale des sinistres de cet exercice de survenance.

Exemple : Dans une société on sait qu'au cours de l'exercice "n", 40% des sinistres ont
été payés. Donc pour les exercices suivants il restera 60 % à payer soit une provision
pour sinistre à payer de 60/40 des paiements déjà effectués. A cela on rajoutera le
chargement de gestion.

L’analyse des provisions par la cadence des paiements ne peut être à priori
fiable à 100% pour certaines raisons : l’influence du changement de méthode
d’évaluation des provisions ou de paiements des sinistres.

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Pour vérifier que la société n’a pas changé de méthodes d’évaluation, il faudra
rapprocher la provision résiduelle d’une période donnée à celle obtenue par la
cadence des paiements. En cas de différence, trois hypothèses sont
envisageables :

1. la société charge moins ses provisions, qui peuvent être devenues


insuffisantes ;

2. Changement de méthode administrative : les paiements vont plus vite, ce


qui atténue l’effet de l’inflation sur les provisions ;

3. La société peut avoir changé sa mesure de l’inflation pour les années à


venir, en considérant que les taux d’érosion monétaire allaient diminuer.

c) Méthode du "Coût Moyen"

On adopte pour cette méthode, le coût moyen passé actualisé des sinistres. Cette
méthode s'applique à des sinistres dont l'amplitude est connue. Elle n'est donc pas
intéressante à utiliser, quand l'exercice comporte de gros sinistres qui reviennent
une fois sur 2, 3 ou même 4 ans.

Exemple : Le coût moyen d'un sinistre survenu au cours de l'exercice "N" d'après
l'étude de l'état C10b est évalué à 100 F. Pour 60 sinistres déclarés, la provision avant
chargement sera égale à 6.000 F, moins les paiements déjà effectués.

Conclusion : L'analyse des 2 séries de méthodes nous donne une idée des techniques
de calcul des provisions pour sinistres à payer. Il s'agit avant tout de les comparer
entre elles au niveau des résultats en ce qui concerne les méthodes techniques.
Ensuite il faut rapprocher le résultat le plus élevé des méthodes techniques du
résultat de la méthode forfaitaire afin de retenir le montant le plus fort de la
provision à inscrire au passif du bilan.

Le nouveau Code CIMA met en évidence dans son article 334-12, la méthode dossier
par dossier qu'il privilégie. Les autres méthodes statistiques non seulement sont
passées sous silence, mais en plus, l'entreprise ne peut les utiliser, qu'avec l'accord
de la Commission de Contrôle.

L'article 334-13 du présent code stipule à propos du chargement de gestion qu'il doit
être suffisante et ne peut être inférieure à 5%.

a/ : pourquoi une évaluation brute de réassurance ?


Article 4 : Réassurance - Coassurance :

Dans tous les cas où l’assureur se réassure contre les risques qu’il a assurés, il reste seul tenu vis à vis de l’assuré.

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GENERALITES SUR LE DOSSIER ANNUEL

• Finalités du dossier annuel

✓ Permettre à l’autorité de contrôle d’apprécier la solvabilité de l’entreprise tant


au niveau de la couverture des engagements réglementés qu’au niveau de la
marge de solvabilité ;
✓ Permettre à l’autorité de contrôle d’apprécier la solvabilité de l’entreprise tant
au niveau de la couverture des engagements réglementés qu’au niveau de la
marge de solvabilité ;
✓ Permettre à l’autorité de contrôle de disposer d’un outil permettant de déceler
le plus rapidement possible les difficultés éventuelles de l’entreprise ;
✓ Faciliter la préparation des missions de contrôle sur place en donnant des
orientations pour les investigations à effectuer ;
✓ Permet d’actualiser les principales informations financières entre deux contrôles
sur place;
✓ Permettre l'élaboration et la publication de statistiques concernant l'ensemble du
marché
✓ Le dossier annuel est synthétique. L'entreprise d'assurance doit donc détenir la
justification de tous les éléments qu'il comprend dans les mêmes conditions
matérielles que pour les comptes annuels, s'agissant notamment des moyens de
rapprochement avec les pièces de base, des délais de conservation et de la forme
des fichiers informatisés.

• Composition du dossier annuel

✓ Les renseignements généraux;


✓ Les états comptables;
✓ Les états extra comptables et statistiques

LES RENSEIGNEMENTS GENERAUX

Les renseignements généraux sont énumérés à l’article 426 du code des assurances pour les
sociétés de droit national et à l’article 427 pour les sociétés étrangères. Ils comportent 4
volets principaux :
✓ L’identification de l’entreprise et de ses dirigeants ;
✓ Les renseignements concernant les branches exploitées ;
✓ L’effectif et la ventilation du personnel salarié ;
✓ Les rapports du conseil d’administration et des commissaires aux comptes.

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Les branches exploitées:

✓ Il s’agit des branches de l’article 328 du code des assurances et non de la liste
des contrats.
✓ La date d’agrément est celle figurant sur l’arrêté du Ministre en charge du secteur
des assurances.
✓ L’agrément étant accordée branche par branche, l’entreprise devrait solliciter
une demande d’extension d’agrément, si elle désire étendre ses activités au-delà
de son champ d’agrément.

Le rapport du Conseil d’Administration:

✓ Il s’agit du rapport de gestion du Conseil adressé à l’assemblé générale.


✓ Outre les commentaires sur l’évolution des principaux postes comptables, ce
rapport devrait aborder la situation de solvabilité de l’entreprise et
éventuellement déboucher sur une approche prospective de cette solvabilité.

Le rapport du commissaire aux comptes

✓ Le rapport du commissaire aux comptes occupe une place prépondérante dans


l’exploitation des données contenues dans le dossier annuel.
✓ A cet égard, le contrôle externe exercé par le Commissaire aux comptes devrait
être effectif.

Extrait d’un commentaire de la Commission sur les comptes d’une entreprise


d’assurance de la zone CIMA, aujourd’hui disparue:

« En certifiant que les états de synthèse 2004 de la société X étaient réguliers et sincères,
alors que ces comptes résultaient de données gravement manipulés et que l’organisation
comptable de la société enfreignait les prescriptions élémentaires de sincérité et de
transparence inhérentes à la tenue de la comptabilité et au contrôle, le commissaire aux
comptes a failli à sa mission.
En effet, une organisation comptable très confuse, des comptes de synthèse en total
déphasage avec la balance, la dissimulation de certaines charges de la société, le non-
respect des règles d’enregistrement chronologique et le maquillage de certaines opérations
dans les comptes techniques ne pouvaient manquer d’attirer l’attention du commissaire aux
comptes.
Au regard de ce qui précède, le contrôle externe exercé par ce commissaire aux comptes
sur les comptes de la société X revêt pour la société un caractère plus formel qu’effectif ».

Les éléments comptables comprennent les états financiers classiques que sont:
✓ le bilan;
✓ le compte d’exploitation générale;
✓ le compte général de pertes et profits;

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✓ le compte de résultats en instance d’affectation.
✓ Quant aux autres états qui sont d’ordre extra-comptable ou statistique, ils sont
énumérés à l’article 422 du code des assurances. Sur le plan de la présentation
de ces documents, ils sont strictement normalisés sous la forme d’états modèles
CIMA.

NOTION DE PISTE D’AUDIT

La piste d’audit consiste en un ensemble de procédures internes, qui doit permettre:


✓ de reconstituer dans un ordre chronologique les opérations et les chiffres
retranscrits dans les états annuels;
✓ de justifier toute information par une pièce d’origine; pour cela, il doit exister
un cheminement ininterrompu entre les pièces d’origine et l’état de synthèse; ce
cheminement consistera en pratique à décomposer les chiffres en sous-totaux
(avec le cas échéant des décompositions intermédiaires), et à justifier chaque
sous-total par des listes dont chaque ligne pourra être justifiée par une pièce
justificative de base;
✓ d’expliquer l’évolution des soldes d’un arrêté à un autre par la conservation des
pièces expliquant les mouvements ayant affecté les postes comptables.
La piste d’audit devrait faire l’objet d’une documentation écrite incluse dans le manuel de
procédures comptables.

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LE CONTRÔLE SUR PIECES

C’est la première étape du contrôle de toute société d’assurance. Elle se fait en deux
étapes :
- contrôle de cohérence des documents supports du contrôle ;
- contrôle de pertinence des informations.

I : LE CONTROLE DE COHERENCE
Il consiste à vérifier la cohérence, entre eux, des documents comptables contenus dans le
dossier annuel.
Le dossier annuel est composé des états financiers et statistiques ainsi que de certains
renseignements généraux. Les documents comptables et statistiques utilisés dans le contrôle
de cohérence sont les suivants :
- le bilan établi selon le compte 89 ;
- le compte d’exploitation générale établi selon le compte 80 ;
- le compte général de pertes et profits établi selon le compte 87 ;
- le compte de résultat en instance d’affectation établi selon le compte 88 ;
- le C1 compte d’exploitation générale par catégories ;
- le C4 engagements réglementés et actifs représentants ces engagements ;
- le C5 liste détaillée et état récapitulatifs des placements ;
- C9 ventilation par exercice de souscription et par branche des primes arriérés,
encaissements et annulations ;
- C10 ventilation par exercice de survenance des sous-catégories de véhicules
terrestres à moteur ;
- C10a ventilation par sous-catégorie d’opérations ;
- C10b paiements et provisions pour sinistres, par exercice (assurances terrestres) ;
- C10c paiements et provisions pour sinistres par exercice (transports) ;
- C11 marge de solvabilité ;
- C20 mouvement au cours de l’exercice inventorié des polices, capitaux, ou rentes
assurés ;
- C21 détail par année de souscription des rentes ou capitaux sortis au cours de
l’exercice inventorié ;
- C25 participation des assurés ou des porteurs de contrats aux résultats techniques et
financiers.

I.1 : Cohérence entre l’état C1 et le CEG :


Encore appelé compte d’exploitation par catégorie ou sous catégorie, l’état C1 est, comme
son nom l’indique, une ventilation des principaux postes qui composent le compte
d’exploitation générale d’une entreprise par catégorie (Automobile, Responsabilité civile,
etc…). Il se présente comme suit :

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Le C1 ventile par catégorie et sous catégorie les données du CEG. Les montants figurant
dans la colonne « Ensemble » du C1 doivent recouper les informations du CEG. Il existe
néanmoins des différences:
a : Les primes émises:
La première ligne du crédit du CEG est intitulée « Primes émises et accessoires
nettes d’annulations ».
Cette ligne est détaillée dans le C1 qui distingue:
- Les primes émises et accessoires,
- Les rappels
- Les annulations
b : Les provisions de primes :
Dans le CEG, les provisions de primes sont détaillées en deux lignes:
- Provisions de primes à l’ouverture et
- Provisions de primes à la clôture.
Dans le C1, chacune de ces deux lignes est décomposée en:
- Provisions pour risques en cours,
- Provisions pour annulations de primes et
- Autres provisions de primes
La quatrième ligne du CEG, ou premier sous total, est libellée « Primes de
l’exercice ». Cette ligne n’a pas d’équivalent dans le C1.

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De la même manière, le C1 permet de visualiser les « dotations aux provisions de
primes » alors qu’une telle dotation n’est pas visible dans le CEG
c : Les autres charges :
Les autres charges du CEG sont détaillés en:
- Frais de personnel
- Impôts et Taxes
- Travaux Fournitures Services Extérieurs
- Transports et Déplacements
- Frais divers de gestion
- Dotations aux amortissements et provisions autres que sur des valeurs de
placement.
Le C1 ne reprend pas ce détail. Il globalise toutes ces autres charges et déduit de
leur total les « Produits accessoires, subventions et autres produits » figurant au
crédit du CEG.
d : Les produits financiers :
Dans le CEG, les produits financiers sont enregistrés au crédit et les charges
financières (compte 67 + Dotations aux amortissements et provisions afférentes aux
valeurs de placement) sont au débit.
Dans le C1 Les charges financières sont directement déduites des produits financiers
e : Les prestations et frais payés :
Comme pour les primes, la première ligne du débit du CEG globalise:
- les sinistres payés
- les frais accessoires
- les recours encaissés
- les arrérages après constitution
Le C1 détaille chacun de ces postes, ce qui présente un intérêt certain pour l’analyse
des composantes des sinistres payés
Par ailleurs, à la différence du compte d’exploitation général dans lequel les
prestations payées sont comptabilisées nets de recours, le C1, distingue pour les
sinistres résultant des affaires directes (hors acceptations) :
- les paiements bruts en principal (6020) qui correspondent aux sommes ayant
été effectivement payées aux victimes, les frais accessoires ( 6026), c’est à
dire les frais annexes individualisés par dossier de sinistre ou de recours tels
que les frais d’expertise, les honoraires d’avocats, les frais de justice.
- Les recours sur les affaires directes (6029) font l’objet d’une ligne distincte
- Dans la colonne « acceptations», la différenciation entre les sinistres payés,
les frais accessoires et les recours encaissés n’est pas effectuée, le montant
figurant dans cette colonne au titre des sinistres payés s’entend

Montants payés en principal + frais accessoires – recours encaissés

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f : Les provisions pour prestations et frais
Elle se compose :
- des provisions pour sinistres (3250, 355, 3825, 3855)
- des provisions pour participation aux excédents (3258)
- des prévisions de recours à encaisser (3259)
- des provisions mathématiques et divers (3254, 3257
Au niveau des provisions de sinistres, à l’ouverture ou à la clôture, le C1 détaille les
différentes composantes:
- provisions pour sinistres
- provisions pour participation aux excédents
- prévisions de recours à encaisser
- provisions mathématiques et divers
Ce qui n’est pas le cas dans le CEG
g : La réassurance :
La colonne cession du crédit du CEG constate les charges induites par la réassurance.
Elle se trouve par conséquent au débit du C1. De la même façon, la colonne cessions
du débit du CEG (sinistres, provisions de sinistres et commissions reçues des
réassureurs) constate les produits apportés par la réassurance. Elles se retrouvent
donc au crédit du C1
h : Les produits financiers :
Les produits financiers sont comptabilisés au crédit du CEG et les charges financières
au débit. Dans le C1, les produits financiers sont nets de charges financières.
i : Autres spécificités du C1 :
Il ne faut pas perdre de vue que le C1 ventile les lignes du CEG par catégorie et sous
catégorie. La ventilation des primes, des sinistres, des provisions de primes, des
provisions de sinistres, et des commissions ne pose souvent pas de difficulté. Par contre,
les postes relatifs:
- aux autres charges,
- aux produits financiers et
- à la réassurance
sont parfois difficiles à ventiler en l’absence d’une comptabilité analytique.
j. Ventilation des charges et des produits :
La répartition par catégorie ou sous-catégorie des frais de gestion et des dotations aux
amortissements s'effectue en rapportant à chaque branche les frais qui lui sont
directement applicables et en ventilant les autres frais généraux aussi exactement que
possible suivant leur nature, compte tenu notamment du nombre de contrats, de
l'importance des affaires, du nombre des sinistres ...
Sauf justification spéciale, le total des frais respectivement affectés aux catégories
transports et acceptations ne devra pas dépasser 10 % et 2,5 % des primes ».

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Exemple :
Les données d’une société au 31 décembre 2004 de la société XXX sont résumées dans le
tableau ci-après :

Auto Incendie Total


Chiffre d’affaires 1300 700 2000
Charge de sinistres 900 200 1100
Autres charges 520
Produits accessoires 20
Nombre de contrats 1000 100 1100
Nombre de sinistres 200 15 215

On fait l’hypothèse que la société consacre 40% de ses charges à la gestion des sinistres
et qu’ un contrat ou un sinistre Incendie est 10 fois plus difficile à gérer qu’un contrat
Automobile, il vous est demandé de répartir les charges de cette société selon la
méthode préconisée par le code CIMA.

I.2 : Cohérence entre le C1 et le C10a :


catégorie x catégorie y ……… …….. Ensemble

1 - Primes émises et accessoires nets

d'annulations et d'impots et taxes

2 - Dotations aux provisions de primes

3 - Primes acquises (1-2)

- Règlements effectués
(*)
5 - Sinistres à payer au 31/12/1999

6 - Sinistres à payer au 31/12/1998

7 - Recours encaissés

8 - Charge de sinistres (4+5)-(6+7)

10 – Commissions

11 - Frais généraux

12 - Solde brut de l'exercice 3-


(8+10+11)

9 - S/PA

13 - Taux des Commissions (10/1)x100

14 - Taux des Frais généraux (11/3)x100

15 - Taux du Solde aux P.A. (12/3)x100

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Une fois l’état C1, correctement confectionné, l’état C10a ne suscite aucune difficulté car
l’état C10a n’est qu’une reprise simplifiée des principaux postes qui concourent à la
détermination du résultat technique (hors réassurance).
Elle ne distingue pas le débit du crédit mais se contente :

• Au niveau de ses lignes 1 et 2 de reprendre les sous totaux du C1 correspondant


respectivement aux sous totaux « Primes nettes » et « dotation aux provisions de
primes ».

• Sa ligne 3 : « Primes acquises » est égale aux primes émises (ligne 1) moins les
dotations (ligne 2). Ne pas perdre de vue que la dotation peut être négative ; c’est
le cas lorsque les provisions de primes à la clôture de l’exercice sont inférieures à
celles à l’ouverture. Dans ce cas, la dotation vient en augmentation des primes
émises.

• La ligne 4 correspond aux primes émises du C1 augmentés des frais accessoires du


même état. Les recours font l’objet d’une ligne distincte (ligne 7)

• Les lignes 5 et 6 sont relatives aux provisions de sinistres, respectivement à la


clôture et à l’ouverture. Dans chacune de ces lignes, une compensation doit se faire
entre les provisions pour sinistres payés et les prévisions de recours.

• Les commissions et les frais généraux sont celles de l’état C1.

• Les lignes 9, 13, 14 et 15 sont des ratios permettant de mesurer l’équilibre technique
brut de l’entreprise. Ne pas perdre de vue que les ratios des lignes 9 (S/PA), 14 (taux
de frais généraux) et 15 (taux de solde aux P.A) sont obtenues par référence aux
primes acquises, alors que celui de la ligne 13 (taux de commission) fait référence
aux primes émises.

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I.1 : L’état C10 b :
Il se décline en six tableaux les tableaux A, B, C, D, E et F.
Les plus couramment utilisés sont les tableaux D, E et F.

• Ces tableaux, en analysant, par exercice de survenance les composantes des sinistres,
permettent de suivre, selon l’exercice de survenance, l’évolution de la sinistralité et
des coûts moyens de sinistres.
Ils convient de préciser que les PSAP figurant sur ces tableaux n’intègrent pas les
chargements de gestion. Ils doivent, par conséquent, être inférieurs d’au moins 5% à
celles du C1 et du C10b

• Ils permettent également, d’une part à travers les Boni et Mali dégagés lors de la
liquidation, de tester la pertinence de l’évaluation des sinistres de la société et,
d’autre part, par une bonne utilisation des coûts moyens, d’atténuer les aléas attachés
à la méconnaissance de l’ampleur de certains sinistres.

• Leur dernier et non moins important avantage réside dans les possibilités d’ajustement
tarifaires qu’ils permettent d’opérer, permettant ainsi, dans un environnement
fortement concurrentiel, d’exiger les bonnes primes.
Bien que leur utilité ne soit pas bien perçue par la plupart des utilisateurs, les tableaux
A, B et C de l’état C10b n’en revêtent pas moins une importance de tout premier ordre,
pour l’analyse des comptes d’une entreprise d’assurance.
Le Tableau A :
Le Tableau A est relatif à la détermination des primes acquises à l’exercice.

A - Primes acquises à l'exercice

Décompte des primes (ou cotisations) accessoires et coûts de polices, nets de taxes, appartenant à l'exercice

a) Primes et portions de primes reportées de l'exercice précédent .......................................................................

b) Primes payables d'avance émises dans l'exercice nettes d'annulations (primes sur exercices antérieurs exclues)...............

b bis) Primes payables à terme échu...........................................................................................................

c) Primes acquises à l'exercice et non émises

Total (a + b + b bis + c) ...................................................................................................

d) Estimation des annulations à effectuer sur primes de l'exercice .......................................................................

e) Primes ou portions de primes payables d'avance à reporter au 31 décembre de l'exercice

Total (d + e) ................................................................................................................

Montant net (a + b + b bis + c - d - e)...................................................................................

Les primes ou portions de primes payables d'avance reportées de l'exercice précédent


ainsi que celles à reporter au 31 décembre de l'exercice doivent être calculées en tenant

18
compte de l'inégale répartition des échéances de primes ou fractions de primes au cours
de l'exercice.
Les entreprises qui ne sont pas encore en mesure de faire une analyse suffisante peuvent
porter sur la ligne b l'ensemble des émissions et sur la ligne c la variation des primes
acquises et non émises.
Il ne présente pas de difficulté particulière, si l’organisation à la base permet d’obtenir les
informations nécessaires.
Les erreurs et confusions à éviter se retrouvent au niveau des lignes suivantes :
a) les lignes a) et e) « Primes et portions de primes payables d’avance reportées … » :
es lignes a) « primes reportées de l’exercice précédent » et e) « primes à reporter
sur l’exercice suivant » sont presque toujours mal renseignées. La plupart des sociétés
y enregistrent les provisions pour risques en cours à l’ouverture et à la clôture, alors
que ces lignes doivent recevoir les primes à reporter telles qu’elles sont issues des
différentes méthodes de détermination (prorata temporis, méthode des 1/24 ème),
avant pondération par les taux de report.
b) la ligne b) « primes payables d’avance » : Pour ben remplir cette ligne, il convient
de se doter d’une organisation permettant de ventiler les primes émises par
exercice de rattachement, ce qui n’est malheureusement pas le cas dans la plupart
des sociétés. Aussi, le législateur permet-il aux entreprises qui ne sont pas encore
en mesure de faire une analyse suffisante d’y porter l'ensemble des émissions et de
passer sur la ligne c la variation des primes acquises et non émises.
c) Les lignes c) et d) : Tout comme les lignes a) et e), elles doivent recevoir des
estimations et non des provisions. La différence fondamentale est que l’estimation
est une donnée statistique tandis que la provision est une donnée comptable qui,
partant de l’estimation statistique (prévision), intègre des coefficients de correction
tels que les commissions, la réassurance, etc…)
L’estimation des primes à annuler est, par conséquent, une donnée issue de l’analyse
des statistiques de l’entreprise. Elle est différente de la provision pour annulation
obtenue en corrigeant l’estimation des primes à annuler de l’incidence des risques en
cours, des commissions et de la réassurance proportionnelle.
Les tableaux B et C:
Les tableaux B et C donnent respectivement le nombre de contrats et le nombre de sinistres.
En rapportant le nombre de sinistres au nombre de contrats, on obtient la fréquence de
survenance d’un sinistre, élément indispensable à la reconstitution de la prime pure.
Pour affiner cette prime pure, il est utile de pouvoir, surtout pour l’analyse des résultats de
la branche automobile, connaître le nombre de véhicules assurés afin de calculer la
fréquence de survenance des sinistres, non pas par contrat, mais par véhicule.

La seule difficulté attachée à la détermination du nombre de contrats réside dans la méthode


de computation des dossiers qui peut varier d’une société à l’autre.

19
- Nombre de contrats

Nombre de contrats au 31 décembre précédent

Nombre de contrats au 31 décembre

C - Nombre de sinistres payés ou à payer

Détail par exercice de survenance

NOMBRE DE SINISTRES 19 19 19 19 19 EXERCICE TOTAL


et antérieurs inventorié

a) Considérés comme terminés


(1)
au 31 décembre précédent ................ xx xxx xxx

b) Réouverts au cours de l'exercice


(à déduire)

c) Terminés au cours de l'exercice ..........

(2)
d) Restant à payer ..........................

TOTAL xx xx

Dont déclarés
au cours de l'exercice écoulé ................

Le tableau C, quant à lui, présente des difficultés de compréhension inhérentes à sa


présentation.
Tout d’abord, il convient, en colonne, de ne pas confondre «l’exercice de survenance des
sinistres » de leur « exercice d’inventaire ». La plupart des difficultés rencontrées réside à
ce niveau. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’on se place à la fin de l’exercice d’inventaire,
par exemple au 31 décembre 2004, pour analyser les sinistres par exercice de survenance.
(1) De ce fait, la ligne a) « Considérés comme terminés au 31 décembre précédent » doit
récapituler:
- au niveau de la seconde colonne, l’ensemble des sinistres survenus en en 2000 et
terminés, soit au cours de l’année de survenance 2000, soit au cours des années 2001,
2002 et 2003 ;

- au niveau de la troisième colonne, l’ensemble des sinistres survenus en 2001 et


terminés, soit au cours de l’année de survenance 2001, soit au cours des années 2002
et 2003 ;
- au niveau de la quatrième colonne, l’ensemble des sinistres survenus en 2002 et
terminés, soit au cours de l’année de survenance 2002, soit au cours de l’année 2003 ;

écédente
(2) Cettdoit comprendre l'estimation du nombre des sinistres non encore déclarés

20
- au niveau de la cinquième colonne, l’ensemble des sinistres survenus en 2003 et
terminés soit au cours de l’année de survenance 2003;
- La colonne exercice inventoriée n’est pas concernée par cette ligne.
La note de bas de page nous dit, en outre, que pour obtenir ce nombre, il faut faire la
différence (a-b+c) de l’année précédente.
2) La ligne réouverts au cours de l’exercice doit recenser les sinistres considérés comme
terminés en n-1, n-2, etc … et qui ont été réouverts au cours de l’année n.
Les sinistres considérés comme terminés en n puis réouverts au cours du même exercice ne
sont pas pris en compte. Ils sont comptabilisés parmi les « restant à payer ».
3) la ligne « terminés au cours de l’exercice ne présente aucune difficulté de compréhension.
4) la ligne « Restant à payer ». C’est souvent la plus difficile à remplir car en sus des
sinistres connus, elle doit intégrer une estimation des sinistres tardifs. Il convient, par
conséquent, que la société adopte une méthode permettant d’estimer les tardifs par
exercice de survenance et non de façon globale.
5) La ligne totale est obtenue en faisant le total des lignes (a-b+c+d) de chaque colonne.
Le total ainsi obtenu se retrouve également à la ligne « Nombre de sinistres » du
tableau F de l’état C10b.
Le tableau D :
D - Sinistres, paiements et provisions

Détail, par exercice de survenance, des opérations effectuées au cours de l'exercice écoulé

19 19 19 19 19 EXERCICE TOTAL

et antérieurs inventorié

Paiements de l'exercice (6020 et 6026) .....


Provision au 31 décembre .....................

TOTAL ...........................

Provision au 31 décembre précédent ........ xxx

Il présente à peu près les mêmes difficultés que le tableau c, celles liées à la différence
entre exercice de survenance et exercice d’inventaire.

1. La ligne « Paiements de l’exercice » correspond à une ventilation par exercice


de survenance de tous les paiements effectués au cours de l’exercice
d’inventaire, aussi bien sur des sinistres survenus au cours dudit exercice que
sur ceux des exercices précédents. A l’intersection de cette ligne et de la
colonne « TOTAL », on doit retrouver le montant figurant à la ligne 4
(règlements effectués) de l’état C10a et à la ligne sinistres payés de l’état
C1.

21
Ce montant est souvent différent de la ligne « prestations et frais payés » du
Compte d’Exploitation Générale car cette dernière comptabilise les
paiements de sinistres déduction faite des recours encaissés.
2. La ligne « provisions au 31 décembre » est une ventilation de la provision pour
sinistres à payer ressortie par l’inventaire, dossier par dossier, au 31
décembre de l’exercice, de tous les sinistres vivants, par exercice de
survenance.
Les montants ainsi obtenus sont majorés pour tenir compte des tardifs (les
estimations de tardifs doivent être rattachés à leurs exercices de survenance
respectifs).
Cette provision ne prend pas en compte le chargement de gestion de 5%
minimum prévu par l’article 334-13 du Code.
La différence entre le total des provisions pour sinistres au 31 décembre
figurant au tableau D et celui figurant au C1 et au C10a doit être égale au
chargement de gestion.
Le tableau E :
E - Recours et sauvetages
Montant, par exercice de survenance des sinistres, des recours et sauvetages encaissés et prévus

19 et19 1919 19EXERCICE TOTAL


antérieurs inventorié

Recours encaissés pendant l'exercice


(6029)
Estimation des recours restant à encaisser .

TOTAL ...........................

Report de l'estimation au 31 décembre


précédent des recours à encaisser ........ xxx

Le tableau E qui concerne les recours se remplit de la même manière que le tableau D.

22
Le tableau F :

F - Coût moyen et pourcentages par exercice

Détail par exercice en cours de liquidation

19 19 19 19 EXERCICE
Inventorié

Paiements cumulés des exercices antérieurs ....... xxx


Paiements de l'exercice ...............................
Provision au 31 décembre .............................

Total .................................

Cumul des recours encaissés ..........................


Estimation des recours restant à encaisser .........

Charge nette de recours ...........

Nombre de sinistres ....................................


Coût moyen net de recours ...........................
Primes acquises (1) ......................................
Rapport des sinistres nets de recours aux primes .

Les affaires souscrites en coassurance figurent pour leur quote-part, en sommes et en nombres, dans les états de la sous-
catégorie correspondant à la nature du risque. Toutefois, les entreprises désireuses d'exclure des états C10b par sous-catégories
toutes ces opérations en coassurance ou certaines d'entre elles (par exemple celles réalisées au sein d'un groupement ou
consortium) ont la faculté de le faire, à charge pour elles d'établir, pour ces opérations exclues, un état spécial par sous -
catégorie intéressée.

Les provisions pour sinistres à payer considérées aux états C10b s'entendent chargement de gestion non compris.

Le tableau F est une synthèse des cinq premiers tableaux. Si ces derniers ont été
correctement renseignés, il ne devrait pas présenter de difficulté particulière.
Toutefois, les données les plus difficiles à reconstituer sont celles relatives aux lignes
« paiements cumulés des exercices antérieurs » et « cumul des recours » qui supposent, que
lors des exercices précédents, les paiements de sinistres et les encaissements de recours
avaient été correctement ventilés.
L’autre difficulté réside dans la détermination des primes acquises figurant dans ce tableau.
Pour l’exercice inventorié, il s’agit de la prime acquise obtenue dans le tableau A. Pour les
autres exercices, il convient de rectifier chaque année, le montant de la prime acquise en y
ajoutant les émissions tardives et en déduisant les annulations.
En tout état de cause, pour remplir correctement l’état C10b, il faut être en mesure de
confectionner les états C9 et C10.

(1)
Pour l'exercice inventorié, montant figurant au tableau A : pour les autres, tout au moins pour l'exercice précédant
l'exercice inventorié, montant rectifié pour tenir compte des émissions et des annulations sur exercices antérieurs

23
III : LES ETATS C4 ET C5 :
ETAT C4 _ MONTANT DES ENGAGEMENTS REGLEMENTES ET DE LEUR COUVERTURE
pays
exercice
monaie

I-MONTANT DES ENGAGEMENTS REGLEMENTES:

1. Provisions mathématiques ...................


2. Provisions pour sinistres à payer ...................
3. Autres provisions techniques ...................
4. Autres engagements réglementés ...................

II- ACTIFS REPRESENTATIFS numéro prix d'achat valeur de valeur de


Articles ou de revient réalisation couverture

_ Obligations et autres valeurs d'Etat 335-1 1° a)


_ Obligations des organismes internationaux 335-1 1° b)
_ Obligations des institutions financières 335-1 1° c)
_ Autres obligations 335-1 2° a)
_ Actions cotées 335-1 2° b)
_ Actions des entreprises d'assurances 335-1 2° c)
_ Actions et obligations des Ste commerciales 335-1 2° d)
_ Actions des sociétés d'investissement 335-1 2° e)
_ Droits réels immobiliers 335-1 3°)
_ Prêts garantis 335-1 4°)
_ Prêts hypothécaires 335-1 5° a)
_ Autres prêts 335-1 5° b)
_ Dépôts en banque 335-1 6°)
Sous-total 1: Ensemble des valeurs
mobilières et immobilières assismilées

_ Avances sur contrats 335-2


_ Primes ou cotisations de moins de trois mois 335-2
_ Créances sur les réassureurs 335-5
_ Créances sur les cédants 335-6
Sous-total 1: Ensemble des autres actifs
admis en représentation

Total des actifs admis en représentation

24
ETAT C5 _LISTE DETAILLEE DES PLACEMENTS
numéro prix d'achat valeur de valeur de
Articles ou de revient réalisation couverture

_ Obligations et autres valeurs d'Etat 335-1 1° a)


.....................................................................
.....................................................................
.....................................................................
Sous-total
_ Obligations des organismes internationaux 335-1 1° b)
.....................................................................
.....................................................................
.....................................................................
Sous-total
_ Obligations des institutions financières 335-1 1° c)
.....................................................................
.....................................................................
.....................................................................
Sous-total
_ Autres obligations 335-1 2° a)
.....................................................................
.....................................................................
.....................................................................
Sous-total
_ Actions cotées 335-1 2° b)
.....................................................................
.....................................................................
.....................................................................
Sous-total
_ Actions des entreprises d'assurances 335-1 2° c)
.....................................................................
.....................................................................
.....................................................................
Sous-total
_ Actions et obligations des Ste commerciales 335-1 2° d)
.....................................................................
.....................................................................
.....................................................................
Sous-total
_ Actions des sociétés d'investissement 335-1 2° e)
.....................................................................
.....................................................................
.....................................................................
Sous-total
_ Droits réels immobiliers 335-1 3°)
.....................................................................
.....................................................................
.....................................................................
Sous-total
_ Prêts garantis 335-1 4°)
.....................................................................
.....................................................................
.....................................................................
Sous-total
_ Prêts hypothécaires 335-1 5° a)
.....................................................................
.....................................................................
.....................................................................
Sous-total
_ Autres prêts 335-1 5° b)
.....................................................................
.....................................................................
.....................................................................
Sous-total
_ Dépôts en banque 335-1 6°)
.....................................................................
.....................................................................
.....................................................................
Sous-total
Total valeurs mobilières et immobilières
assismilées

25
Les états C4 et C5 sont des états patrimoniaux dont le premier présente les engagements
réglementés de la société d’assurances ainsi que les actifs (placements, autres actifs) dont
elle dispose pour les couvrir; le second, donne la liste exhaustive des placements figurant
dans ces actifs.
La confection des états C4 et C5 passe par la maîtrise, des éléments constitutifs des
engagements réglementés (liste et mode d’évaluation), mais également des actifs admis en
représentation, conformément aux dispositions réglementaires.

A : Notion d’engagements réglementés


Il n’existe pas de définition de la notion « d’engagements réglementés ». En revanche le
code des assurances liste avec précision, à l’article 334, les éléments à prendre en compte
pour le calcul des engagements qui doivent être couverts par des actifs équivalents.

1. Pourquoi des engagements réglementés ?


Parce qu’à la différence des autres sociétés commerciales, les entreprises d’assurances se
doivent, au jour le jour, de gérer un paradoxe: Fixer le prix de vente de chacun de leurs
produits (la prime d’assurance) préalablement à la connaissance de leurs prix de revient (le
sinistre).
Ce paradoxe est dit inversion du cycle économique et sa traduction comptable, la
constitution de provisions techniques suffisantes est à la fois un impératif légal (article 334
du Code des assurances) et un gage de survie. Une mauvaise évaluation des provisions
techniques induit toujours, outre la sous tarification des contrats, des conséquences
fâcheuses sur la gestion générale de l’entreprise.
C’est pourquoi le législateur attache un prix à leur correcte évaluation et à leur
représentation suffisante, à l’actif des comptes, par des valeurs sures, liquides et rentables
(articles 335 et suivants du Code des assurances).
L’objectif de cette exigence du législateur est d’emmener les entreprises, par tous les
moyens légaux, y compris la contrainte (articles 312 et 321 du Code), à être à tout moment
aptes à faire face aux engagements contreparties des primes qu’elles ont perçues.
Même si le contrôle prévu à l’article 300 du Code des assurances ne vise que cette finalité,
il est bien souvent obligé de prendre en compte des créances périphériques qui n’ont aucune
justification d’ordre technique mais qui, dans la pratique, sont susceptibles de gêner la
solvabilité de la société ; la solvabilité étant de notre point de vue l’aptitude de l’entreprise
à faire face, à tout moment, à ses engagements d’ordre technique.
Il serait en effet impossible, dans une optique liquidative, à une société ne disposant que
des actifs strictement nécessaires à la couverture de ses provisions techniques, de payer
tous ses sinistres dans la mesure où, préalablement à ses derniers, existe toute une gamme
de créanciers que le législateur a voulu, pour des raisons liées à l’ordre public, privilégier.
Une correcte sauvegarde des intérêts des assurés et bénéficiaires de contrats passe donc
forcément par l’exigence, aux sociétés d’assurances, d’actifs suffisants pour faire face, en
sus des débours liés aux sinistres survenus (PSAP) ou à survenir (PREC), à toute créance
susceptible de bénéficier d’un privilège supérieur.

26
C’est cet impératif qui a induit le glissement d’un concept purement technique, celui de
« provisions techniques », à un autre beaucoup plus général, celui « d’engagements
réglementés » dont l’article 334 du Code des assurances, à défaut d’une définition, donne
la liste complète.
a : contenu de l’article 334 du code des assurances :
Cet article est ainsi libellé : « Les engagements réglementés dont les entreprises mentionnées à l'article 300 doivent,
à toute époque, être en mesure de justifier l'évaluation sont les suivants :

-1° les provisions techniques suffisantes pour le règlement intégral de leurs

engagements vis-à-vis des assurés ou bénéficiaires de contrats ;

-2° les postes du passif correspondant aux autres créances privilégiées ;

-3° les dépôts de garantie des agents, des assurés et des tiers, s'il y a lieu ;

-4° une provision de prévoyance en faveur des employés et agents destinée à faire face aux engagements pris par l'entreprise
envers son personnel et ses collaborateurs.

Les provisions techniques mentionnées au 1° du présent article sont calculées, sans déduction des réassurances cédées à des
entreprises agréées ou non, dans les conditions déterminées par les articles 334-2, 334-8, 334-9, 334-10, 334-11 à 13. »

De cet article composé de deux alinéas, il convient de retenir trois points:

• D’abord le style impératif de la rédaction qui a pour but de rendre obligatoire,


pour les entreprises d’assurances, la justification, à toute époque, de l’évaluation
des engagements réglementés,

• ensuite, la liste de ces engagements,

• et enfin, le renvoi aux articles relatifs à l’évaluation des provisions techniques.

• Justification à toute époque de l’évaluation : Même si, dans la pratique, pour des
raisons de commodité, les engagements et leur couverture s’apprécient
généralement en fin d’exercice, sur la base des états comptables et statistiques, il
ne faudrait pas perdre de vue que l’exigence de couverture des engagements doit
être pour une entreprise continue et permanente, quel que soit la période de l’année
à laquelle on se situe.
Les entreprises se doivent par conséquent de réajuster quotidiennement, en fonction
des éléments nouveaux dont elles disposent, leurs engagements réglementés. Les
techniciens et notamment les services chargés de la gestion des sinistres, qui dans la
masse des engagements représentent une part prépondérante, doivent faire de
l’inventaire permanent des dossiers une préoccupation quotidienne.
Malheureusement, cette pratique tarde à entrer dans les moeurs et on constate, en
fin d’année dans ces services, des pertes d’informations et un surcroît de travail pour
se refamiliariser avec les dossier avant de les évaluer, souvent de façon
insatisfaisante.

27
• Liste des engagements :
Le deuxième alinéa de l’article 334 énumère les engagements réglementés qui sont:
-1° les provisions techniques,
-2° les postes du passif correspondant aux autres créances privilégiées ;
-3° les dépôts de garantie des agents, des assurés et des tiers;
-4° la provision de prévoyance en faveur des employés
Avant d’examiner dans le détail la liste, il convient de préciser que l’ordre
d’énumération de ces engagements ne coïncide nullement avec l’ordre de privilège
des créances qui est une règle de droit commun qui s’applique à toutes les sociétés
commerciales. La seule exception prévue est le privilège de premier rang conféré
aux salaires correspondant aux soixante derniers jours de travail et aux congés payés
(article 325-6 du Code).

- Les provisions techniques : Toutes les provisions techniques ne sont pas à prendre
en compte dans les engagements réglementés ; seules celles constatant un
engagement de l’entreprise vis à vis de ses assurés et bénéficiaires de contrats sont
concernés. La liste des provisions techniques IARD est fixée par l’article 334-8 du
Code des assurances.
Article 334-8 Provisions techniques (IARD)

Les provisions techniques correspondant aux autres opérations d'assurance sont les suivantes :

-1° provision mathématique des rentes : valeur actuelle des engagements de l'entreprise en ce qui concerne les
rentes et accessoires de rentes mis à sa charge ;

-2° provision pour risques en cours : provision destinée à couvrir les risques et les frais généraux afférents, pour
chacun des contrats à prime payable d'avance, à la période comprise entre la date de l'inventaire et la prochaine
échéance de prime, ou à défaut, le terme fixé par le contrat ;

-3° provision pour sinistres à payer : valeur estimative des dépenses en principal et en frais, tant internes
qu'externes, nécessaires au règlement de tous les sinistres survenus et non payés, y compris les capitaux consécutifs
des rentes non encore mises à la charge de l'entreprise ;

-4° provision pour risques croissants : provision pour les opérations d'assurance contre les risques de maladie et
d'invalidité et égale à la différence des valeurs actuelles des engagements respectivement pris par l'assureur et par
les assurés ;

-5° provision pour égalisation : provision destinée à faire face aux charges exceptionnelles afférentes aux
opérations garantissant les risques dus à des éléments naturels, le risque atomique, les risques de responsabilité
civile dus à la pollution et les risques spatiaux ;

-6° provision mathématique des réassurances : provision à constituer par les entreprises mentionnées au 2ème
alinéa de l'article 300 qui acceptent en réassurance des risques cédés par des entreprises d'assurance sur la vie et
égale à la différence entre les valeurs actuelles des engagements respectivement pris l'un envers l'autre par le
réassureur et le cédant ;

-7° toutes autres provisions techniques qui peuvent être fixées par la Commission de contrôle des assurances.

On notera que les provisions pour annulations de primes, qui sont souvent intégrées à tort
dans les engagements réglementés, ne figurent pas sur la liste. Ce sont des provisions de
prudence destinées à faire supporter à l’exercice courant l’incidence des annulations
futures de primes qui s’y rapportent.

28
- Les postes du passif correspondant aux autres créances privilégiées :
Sous cette rubrique, il arrive que les sociétés logent un grand nombre de créances
titulaires de privilèges plus ou moins reconnus. Il est par conséquent utile de préciser
que les privilèges résultant d’accord particuliers entre l’assureur et ses créanciers ne
sauraient être pris en compte. Les articles 329-5 et 332 sont, de ce point de vue, sans
équivoque.

Article 329-5 Emprunts, publicité, mention du privilège

Dans les prospectus, affiches, circulaires, notices, annonces ou documents quelconques relatifs aux emprunts des
entreprises mentionnées à l'article 329-3, il doit être rappelé de manière explicite qu'un privilège est institué au
profit des assurés par l'article 332 et indiqué que le prêteur, même s'il est assuré, ne bénéficie d'aucun privilège pour
les intérêts et le remboursement de cet emprunt. Cette mention doit figurer également en caractères apparents sur
les titres d'emprunt.

Article 332 Autres opérations d'assurances : privilège

L'actif mobilier des entreprises soumises au contrôle par l'article 300 est affecté par un privilège général au règlement
de leurs engagements envers les assurés et bénéficiaires de contrats. Ce privilège prend rang selon l'ordre établi par
les lois de chaque Etat membre.

Pour les entreprises étrangères, l'actif mobilier représentant les provisions techniques et les cautionnements est
affecté par un privilège spécial au règlement de leurs opérations d'assurances directes pour les contrats souscrits ou
exécutés sur le territoire de l'Etat membre.

Ne sont par conséquent concernés que les postes correspondant à un privilège supérieur à
celui des assurés et bénéficiaires de contrats, dans le rang établi par les dispositions légales
de chaque Etat membre.
On range généralement dans cette catégorie les créances :

• de l’Etat et de ses démembrements. La notion d'Etat et de ses démembrements


se rapportant exclusivement :
- à l'Administration publique centrale (Trésor public et comptables
secondaires, Ministères, Services centraux);
- aux établissements et organismes publics à caractère administratif ou
social exerçant des fonctions relevant du Gouvernement central (gestion
de la dette publique, sécurité sociale ...);
- aux administrations régionales et locales (régions, départements,
communes ...).

• des organismes sociaux tels :


- les caisses de retraite, de sécurité et de prévoyance sociale ;
- les institutions de prévoyance maladie ;

• des salariés (salaires impayés, congés payés...). Le privilège spécial accordé


par l’article 325-6 du Code, aux salaires des soixante derniers jours de travail,
ne devrait pas, contrairement aux interprétations divergentes constatées lors

29
des liquidations, être généralisé à tous les salaires ; il ne doit pas non plus être
perçu comme le seul dont peuvent bénéficier les salariés.
Il convient de noter que les créances de l’Etat doivent, à défaut d’un document administratif
autorisant leur compensation, être prises en compte pour leur montant global même si par
ailleurs l’Etat doit à l’entreprise une somme supérieure.
Dans certains des Etats membres de la CIMA, où les taxes sur les contrats d’assurances ne
sont payables qu’à l’encaissement, ne seront prises en compte que les taxes sur les primes
encaissées.
En outre, les frais de contrôle doivent être pris en compte :
Article 307 Contribution des entreprises d'assurance

Les frais de toute nature résultant de l'application des dispositions du présent Code relatives au contrôle en matière
d'assurance, sont couverts au moyen de contributions dont le montant et les modes de versement sont définis par les articles
55 et 56 du Traité, les statuts du Secrétariat général de la Conférence et ceux de l'IIA.

Les primes ou cotisations formant l'assiette de contribution se calculent en ajoutant au montant des primes ou cotisations
émises, y compris les accessoires de primes et coûts de polices, nettes d'impôts, nettes d'annulations de l'exercice et de tous
les exercices antérieurs, la variation des primes ou cotisations acquises à l'exercice et non émises ; ce montant s'entend hors
acceptations. Les cessions ou rétrocessions ne sont pas déduites.

- Les dépôts de garantie courtiers, agents généraux et des tiers :


Certaines sociétés exigent de leurs intermédiaires, surtout agents généraux, un
dépôt de garantie, souvent inférieur à 10 millions de F CFA, pour palier le
risque de non reversement des primes encaissées. On retrouve également dans
ces dépôts, les cautions des locataires occupant les immeubles de
l’entreprise.
Il ne faudrait pas confondre les dépôts de garantie des courtiers et agents avec
la garantie financière prévue à l’article 524 du Code, qui ne peut résulter que
d’un engagement de caution pris par un établissement de crédit ou une
société d’assurances.
Ces sommes d’argent qui peuvent être importantes n’appartiennent pas à
l’entreprise. Ce sont des dépôts et cautionnements et leurs propriétaires
doivent par conséquent être privilégiés.

- La Provision de prévoyance :
Cette provision n’a été dotée correctement dans aucune des entreprises
contrôlées. Pourtant, sa constitution est à la fois un impératif légal et une
mesure de prudence. Elle est destinée à faire face au départ de membres du
personnel, soit à la retraite, soit lors de licenciement ou des départs négociés.

Pour la déterminer, les entreprises doivent s’appuyer sur les conventions


collectives interprofessionnelles et calculer, pour chaque employé, en
fonction de son ancienneté et de ses revenus, l’indemnité à laquelle il aurait
droit s’il devait quitter l’entreprise au moment de l’arrêté des comptes.
Chaque année, cette provision doit être réajustée ce qui permet à l’entreprise

30
de répartir sur tous les exercices concernés les charges liées au départ
d’employés.

• le mode d’évaluation des provisions techniques :


Le dernier alinéa de l’article 334 demande de calculer les provisions techniques, dans
les conditions déterminées par les articles 334-2, 334-8, 334-9, 334-10, 334-11 à 13,
sans tenir compte de l’incidence de la réassurance cédée. Ces articles fixent les
méthodes d’évaluation des provisions suivantes:

• article 334-2 : provisions techniques vie et capitalisation,

• article 334-8 : provisions techniques IARD,

• article 334-9 : montant minimal de la provision pour risques en cours,

• article 334-10 : modalités de calcul de la provision pour risques en cours,


• article 334-11 : provisions relatives aux cessions en réassurance,

• article 334-12 : modalités de calcul des provisions pour sinistres à payer,


• article 334-13 : chargement de gestion.

B : Notion de représentation des engagements réglementés :


Selon le code des assurances, les engagements réglementés doivent, à toute époque être
représentés par des actifs équivalents placés et localisés sur le territoire de l’Etat membre
sur lequel les risques ont été souscrits (article 335). C’est ce qu’on appelle le principe de la
représentation.
Le respect de ce principe permet d’assurer l’équilibre de la structure financière et de
contribuer à la garantie du remboursement des engagements des sociétés d’assurance.
Ce principe de la représentation induit une règle qui est celle de la congruence.
Selon cette règle, les engagements pris dans une monnaie doivent être couverts par des
actifs congruents, c’est à dire libellés ou réalisables dans cette monnaie.
La règle de congruence vise à limiter l’exposition au risque de change des sociétés
d’assurance en leur imposant de détenir des actifs libellés dans la même devise que celle
des engagements pris envers leurs assurés.
Le risque de change pouvant être défini comme le risque lié à la variation du cours d’une
devise par rapport à la monnaie de référence utilisée par la société d’assurance.
Les actifs équivalents, encore appelés « actifs admis en représentation » ou « actifs admis à
titre de couverture » correspondent :

a) d’une part, aux actifs réglementés qui sont constitués de l’ensemble des valeurs
mobilières et titres assimilés, des actifs immobiliers et des prêts et dépôts. Dans la
pratique on utilise souvent, à leur égard, le terme de « placements ».
b) et d’autre part, aux autres actifs admis en représentation, tels que définis par le
code des assurances.
Ces autres actifs correspondent à certaines créances de l’actif.

31
B.1 : les actifs admis en couverture :
B.1 .1 : Contenu des colonnes :
L’état C4 a pour objet essentiel d’apprécier si la couverture des engagements réglementés
est conforme aux dispositions légales alors que l’état C5, dont la portée est beaucoup plus
large, permet de visualiser l’ensemble des ressources réelles et virtuelles sur lesquelles la
société peu compter pour faire face à ses engagements.
Même si les deux premières colonnes de ces états reprennent à peu près les mêmes éléments
(l’une de façon plus détaillée que l’autre), la première différence, et elle est de taille,
réside dans le libellé de leur 3ème colonne. Celle de l’état C4 est intitulée « Valeur de
couverture », tandis que celle du C5 est dite « valeur au bilan ». Ces différences d’objectifs
influencent fortement leur confection.

a : La Colonne « Prix d’achat ou de revient » :


Les valeurs devant figurer dans cette colonne sont fixées par le 1°) de l’article 335-12 :
« Article 335-12 Modalités d'évaluation - Principes

A l'exception des valeurs évaluées comme il est dit à l'article 335-11, les actifs mentionnés à l'article 335-1 font l'objet d'une
double évaluation :

1°) Il est d'abord procédé à une évaluation sur la base du prix d'achat ou de revient ;

a) les valeurs mobilières sont retenues pour leur prix d'achat ;

b) les immeubles sont retenus pour leur prix d'achat ou de revient sauf lorsqu'ils ont fait l'objet d'une réévaluation accept ée
par la Commission de contrôle des assurances auquel cas la valeur réévaluée est retenue. Les valeurs sont diminuées des
amortissements pratiqués au taux annuel de 2%. Le prix de revient des immeubles est celui qui ressort des travaux de
construction et d'amélioration à l'exclusion des travaux d'entretien proprement dits ;

c) les prêts, les nues-propriétés et les usufruits sont évalués suivant les règles déterminées par la Commission de contrôle.

Dans tous les cas, sont déduits, s'il y a lieu, les remboursements effectués et les provisions pour dépréciation. »
Il convient de noter que les valeurs mobilières amortissables, qui ne sont pas citées dans
cet article, figurent dans cette colonne à leur coût d’acquisition. Les actions gratuites
figurent pour zéro franc dans cette colonne.

b : La colonne « valeur de réalisation » :


Il convient, pour renseigner cette partie de l’état C4, de s’appuyer sur le 2°) de l’article
335-12 précité :

« Article 335-12 Modalités d'évaluation - Principes

A l'exception des valeurs évaluées comme il est dit à l'article 335-11, les actifs mentionnés à l'article 335-1 font l'objet d'une
double évaluation :

...............................................................

2°) Il est ensuite procédé à une évaluation de la valeur de réalisation des placements :

-les titres non cotés sont retenus pour leur valeur vénale correspondant au prix qui en serait obtenu dans les conditions normales
de marché et en fonction de l'utilité du bien pour l'entreprise ;

-les titres cotés sont retenus pour leur dernier cours coté au jour de l'inventaire ;

32
-les immeubles sont retenus pour une valeur de réalisation dans les conditions fixées dans chaque cas par la Commission de
contrôle des assurances, c'est-à-dire une valeur déterminée après expertise effectuée conformément à l'article 335-13. »

Article 335-13 Expertise

La Commission de contrôle peut faire procéder à la fixation par une expertise de la valeur de tout ou partie de l'actif des
entreprises et notamment des immeubles et des parts et actions de sociétés immobilières leur appartenant ou sur lesquels
elles ont consenti un prêt ou une ouverture de crédit hypothécaire.

La valeur résultant de l'expertise doit figurer dans l'évaluation de la valeur de réalisation des placements prévues à l'article
335-12 2°. Elle peut également être inscrite à l'actif du bilan dans les limites et les conditions fixées dans chaque cas par la
Commission de contrôle.

Les frais de l'expertise sont à la charge des entreprises.

Noter que les valeurs mobilières amortissables et les actions gratuites, bien que non
expressément cités n’échappent pas à cette règle.

3° : La colonne « valeur au bilan » : (Elle ne concerne que l’état C5)


Pour les valeurs mobilières amortissables, c’est la valeur la plus faible résultant de la
comparaison entre la valeur d’acquisition, la valeur de remboursement et la valeur vénale
(article 335-11).
« Article 335-11 Valeurs mobilières amortissables

Les valeurs mobilières amortissables énumérées aux 1° et 2° a) et b) de l'article 335-1 sont évaluées à leur valeur la plus
faible résultant de la comparaison entre la valeur d'acquisition, la valeur de remboursement et la valeur vénale. »

En ce qui concerne les autres valeurs, se référer au 3° de l’article 335-12.


« Article 335-12 Modalités d'évaluation - Principes

A l'exception des valeurs évaluées comme il est dit à l'article 335-11, les actifs mentionnés à l'article 335-1 font l'objet d'une
double évaluation :

..............................................................

3°) La valeur inscrite au bilan est celle qui résulte de l'application du 1° du présent article. Dans le cas où la valeur de
réalisation de l'ensemble des placements estimée comme il est dit au 2° lui est inférieure, il est constitué une provision pour
dépréciation égale à la différence entre ces deux valeurs. »

Cette différenciation, actif par actif, entre les valeurs d’acquisition, de remboursement et
au bilan permet de visualiser les plus et moins values et d’apprécier les ressources
additionnelles sur lesquelles la société peut s’appuyer pour face à ses engagements.

On remarque que le 2°) de l’article 335-12 ne requiert l’accord de la Commission pour faire
figurer les actifs à une valeur qui tienne compte des plus values latentes que pour les actifs
immobiliers.
En poussant la logique de cet article, on pourrait penser que, pour prendre en compte les
plus values latentes sur les actifs autres que les immeubles, l’accord de la Commission ne
devrait pas être requis.
Il n’en est rien. Lors de ses différentes sessions, la Commission a arrêté une jurisprudence
bien établie ; aucune plus value latente ne peut être prise en compte sans l’accord de la
Commission. Cet accord induit forcément la modification de la valeur au bilan des actifs
réévalués.

33
Pourtant, sous d’autres cieux, lorsqu’une société souhaite réévaluer ses actifs immobiliers,
elle est obligée de préciser l’objectif visé (amélioration de la couverture ou de la marge de
solvabilité). La réévaluation sollicitée dans l’optique d’amélioration de la marge n’entraîne
pas une modification de la valeur au bilan.

4° : La colonne « valeur de couverture » :


C’est la plus difficile à renseigner car elle nécessite la combinaison des articles du Code
relatifs aux critères d’admission des actifs (article 335, 335-3, 335-5, à 335-10), aux règles
de limitation (article 335-1, 335-2 (concerne les sociétés vie), 335-3 et 335-5) et aux règles
de dispersion (articles 335-4). Certains de ces articles traitent à la fois de l’admission et de
la limitation des actifs.
a : Les règles d’admission :
Article 335 Couverture - Localisation - Congruence

(modifié par Décision du Conseil des Ministres du 22 avril 1999)

Les engagements réglementés tels que définis à l'article 334 doivent, à toute époque, être représentés par des actifs
équivalents placés et localisés sur le territoire de l'Etat membre sur lequel les risques ont été souscrits.

Toutefois, dans une quotité maximale de 50% des actifs représentatifs des engagements réglementés, les actifs placés
et localisés dans d’autres Etats membres de la CIMA sont admis.
Les engagements pris dans une monnaie doivent être couverts par des actifs libellés ou réalisables dans cette monnaie.

Article 335-3 Primes arriérées de moins d'un an

(Modifié par Décision du Conseil des Ministres du 20 avril 1995 et du 22 avril 1999)

La provision pour risques en cours des entreprises pratiquant les opérations mentionnées aux branches 1 à 18 de l'art.
328, à l'exception des branches 4 à 7 , 11 et 12, peut être représentée, jusqu'à concurrence de 30% de son montant par
des primes ou cotisations nettes d'impôts, de taxes et de commissions, et de un an de date au plus.

Les provisions techniques relatives aux branches 4 à 7, 11 et 12 peuvent être représentées, jusqu’à concurrence de 30%
de leur montant par des primes ou cotisations nettes d’impôts, de taxes et de commissions, et de un an de date au plus.

Article 335-5 Réassurance

Les provisions techniques relatives aux affaires cédées à un réassureur ne doivent être représentées que par des dépôts
en espèce à concurrence du montant garanti.

Pour la représentation des provisions techniques correspondant aux branches 4 à 7, 11 et 12 de l'article 328, les créances
sur les réassureurs sont admises dans la limite de 20% desdites provisions techniques.

Article 335-6 Acceptations en réassurance

Les provisions techniques afférentes aux acceptations en réassurance doivent être représentées à l'actif par des créances
espèces détenues sur les cédantes au titre desdites acceptations.

Article 335-7 Droits réels immobiliers

Les entreprises ne peuvent acquérir d'immeubles grevés de droits réels représentant plus de 65% de leur valeur, ni
consentir de droits réels sur leurs immeubles, sauf autorisation, accordée à titre exceptionnel, par la Commission de
contrôle.

Article 335-8 Prêts privilégiés

(Modifié par Décision du Conseil des Ministres du 20 avril 1995)

34
Les prêts hypothécaires mentionnés au 5° (a) de l'article 335-1 doivent être garantis par une hypothèque de premier rang
prise sur un immeuble situé sur le territoire de l'un des Etats membres de la CIMA, sur un navire ou sur un aéronef.
L'ensemble des privilèges et hypothèques de premier rang ne doit pas excéder 65% de la valeur vénale de l'immeuble, du
navire ou de l'aéronef constituant la garantie du prêt, estimée au jour de la conclusion du contrat.

Article 335-9 Valeurs mobilières

Les valeurs mobilières et titres assimilés doivent faire l'objet soit d'une inscription en compte, ou d'un dépôt, auprès d'un
établissement visé à l'article 335-1, soit d'une inscription nominative dans les comptes de l'organisme émetteur, à
condition que celui-ci soit situé dans l'Etat membre de la CIMA sur le territoire duquel les risques ont été souscrits.

Les actes de propriété des actifs immobiliers, les actes et les titres consacrant les prêts ou créances doivent être
conservés sur le territoire de l'Etat membre de la CIMA sur lequel les risques ont été souscrits.

Article 335-10 Réassurance - Dépôts en espèces

(modifié par Décision du Conseil des Ministres du 22 avril 1999)

La garantie des créances sur les réassureurs mentionnée à l'article 335-5 est constituée soit par des dépôts en espèces,
soit par des lettres de crédits bancaires, soit par le nantissement des valeurs visées au 1° et 2° de l’article 335-1.

Les valeurs reçues en nantissement sont évaluées conformément aux dispositions des articles 335-11 et 335-12.

Les lettres de crédits mentionnées au premier alinéa du présent article ne peuvent être délivrées que par un
établissement de crédit domicilié dans un Etat membre de la CIMA et n’appartenant pas au même groupe que la cédante
et/ou le réassureur.

b : Les règles de limitation :

Article 335-1 : Représentation des engagements réglementés des entreprises visées au 2° de l'article 300

(Modifié par Décisions du Conseil des Ministres du 20 avril 1995 et du 22 avril 1999)

Sous réserve des dérogations prévues aux articles 335-3, 335-4 et 335-5, les engagements réglementés des entreprises
réalisant des opérations dans les branches 1 à 18 de l'article 328 sont représentés à l'actif du bilan de la façon suivante :

1°) Sont admis dans la limite globale de 50% et avec un minimum de 15% du montant total des engagements réglementés :

a) les obligations et autres valeurs émises ou garanties par l'un des Etats membres de la CIMA ;

b) les obligations émises ou garanties par un organisme financier international à caractère public dont un ou plusieurs
Etats membres de la CIMA font partie ;

c) les obligations émises ou garanties par une institution financière spécialisée dans le développement ou une banque
multilatérale de développement compétente pour les Etats membres ;

2°) Sont admis dans la limite globale de 40% du montant total des engagements réglementés :

a) obligations autres que celles visées au 1°, ayant fait l'objet d'un appel public à l'épargne et faisant l'objet de
transactions sur un marché au fonctionnement régulier et contrôlé d'un Etat membre de la CIMA et inscrites sur une liste
fixée par la Commission de contrôle après avis conforme de la banque centrale compétente ou inscrites à la cote officielle
d'une bourse de valeurs d'un Etat membre de la CIMA ;

b) actions et autres valeurs mobilières non obligataires, inscrites à la cote officielle d'une bourse de valeur d'un Etat
membre de la CIMA ou ayant fait l'objet d'un appel public à l'épargne ou faisant l'objet de transactions sur un marché au
fonctionnement régulier et contrôlé d'un Etat membre de la CIMA et inscrites sur une liste fixée par la Commission de
contrôle après avis conforme de la banque centrale compétente, autres que celles visées aux c) et e) ;

c) actions des entreprises d'assurance ou de réassurance ayant leur siège social sur le territoire de l'un des Etats membres
de la CIMA ou dont un ou plusieurs Etats membres de la CIMA sont actionnaires ;

d) actions, obligations, parts et droits émis par des sociétés commerciales ayant leur siège social sur le territoire de l'un
des Etats membres de la CIMA, autres que les valeurs visées aux a), b), c), e) du 2° du présent article ;

e) actions des sociétés d'investissement dont l'objet est limité à la gestion d'un portefeuille de valeurs mentionnées aux
1°, 2°a) et b) du présent article ;

35
3°) Sont admis dans la limite de 40% du montant total des engagements réglementés :

-les droits réels immobiliers afférents à des immeubles situés sur le territoire de l'un des Etats membres de la CIMA ;

4°) Sont admis dans la limite de 20% du montant total des engagements réglementés :

-les prêts obtenus ou garantis par les Etats membres de la CIMA ;

5°) Sont admis dans la limite globale de 10% du montant total des engagements réglementés :

a) les prêts hypothécaires de premier rang aux personnes physiques ou morales ayant leur domicile ou leur siège social
sur le territoire de l'un des Etats membres de la CIMA dans les conditions fixées par l'article 335-7 ;

b) les prêts obtenus ou garantis par les établissements de crédit ayant leur siège social dans un Etat membre de la CIMA,
des institutions financières spécialisées dans le développement ou des banques multilatérales de développement
compétentes pour les Etats de la CIMA ;

6°) Sont admis pour un montant minimal de 10% et dans la limite de 40% du montant total des engagements réglementés :

-les comptes ouverts dans un établissement situé dans l'Etat sur le territoire duquel les contrats ont été souscrits ;

-les espèces en caisse.

La tenue des comptes est effectuée par les établissements de crédit, les comptables du trésor ou les centres de chèques
postaux. Ils doivent être libellés au nom de l'entreprise d'assurance ou de sa succursale dans l'Etat sur le territoire duquel
les contrats ont été souscrits et ne peuvent être débités qu'avec l'accord d'un dirigeant, du mandataire général ou d'une
personne désignée par eux à cet effet.

Les intérêts échus et/ou courus des placements énumérés ci-dessus sont assimilés auxdits placements.

Lorsque le paiement d'un, ou de plusieurs sinistres, dont le coût excède 5% des primes émises a pour effet de ramener la
part des actifs visés à l'article 335-1 6° en-dessous du seuil minimal de 10%, la situation doit être régularisée sous un
délai de trois mois.

c : Les règles de dispersion :

Article 335-4 Dispersion

(modifié par Décision du Conseil des Ministres du 22 avril 1999)

Rapportée au montant total des engagements réglementés, la valeur au bilan des actifs mentionnés ci-après ne peut
excéder, sauf dérogation accordée cas par cas par la Commission de contrôle :

1°) 5% pour l'ensemble des valeurs émises et des prêts obtenus par un même organisme, à l'exception des valeurs émises
et des prêts obtenus par un Etat membre de la CIMA.

Toutefois, le ratio de droit commun de 5% peut atteindre 10% pour les titres d'un même émetteur, à condition que la
valeur des titres de l'ensemble des émetteurs dont les émissions sont admises au-delà du ratio de 5% n'excède pas 40%
du montant défini ci-dessus ;

2°) 15% pour un même immeuble ou pour les parts ou actions d'une même société immobilière ou foncière ;

3°) 2% pour les valeurs mentionnées au d) du 2° de l'article 335-1, émises par la même entreprise.

Une entreprise d'assurance ne peut affecter à la représentation de ses engagements réglementés plus de 50% des actions
émises par une même société.

Pour renseigner convenablement la colonne « Valeur de couverture », il convient de faire à


la fois une analyse par actif et par catégorie d’actifs.
Pour chaque actif, on verra s’il est admis, c’est à dire s’il répond aux critères d’éligibilité
et de localisation. Ensuite, on s’assurera que son niveau ne dépasse pas le niveau maximum
admis (critère de limitation). On s’assurera, enfin que la catégorie à laquelle il appartient
ne dépasse pas la limite maximale admise pour l’ensemble des actifs de ce type.
B.1.2 : LES LIGNES DES ETATS C4 ET C5 :

36
Les actifs réglementés appelés encore « placements réglementés sont listés sous les quatre
rubriques suivantes du code des assurances (art. 335-1)
• les valeurs mobilières et titres assimilés
• les actifs immobiliers
• les prêts et dépôts bancaires
• les intérêts courus des placements

a : les valeurs mobilières et titres assimilés :


La liste des valeurs mobilières et titres assimilés est donnée par le code des assurances (art.
335-1).
Les valeurs mobilières sont constituées de:
- obligations : Ce sont des titres qui matérialisent la dette d’un emprunteur à l’égard d’un
prêteur. Il s’agit d’un titre de créance négociable (TCN) sur le marché.

L’obligation est caractérisée par :


• le nom de la société emprunteur
• la valeur nominale et le taux d’intérêt nominal
• la valeur d’émission (si l’émission n’est pas au pair)
• l’échéancier des remboursements
• les coupons versés

On peut distinguer trois types d’obligations :

• l’obligation zéro coupon : c’est une obligation qui ne paie pas de coupons, mais
paie tout à l’échéance ; les intérêts cumulés sont inclus dans le remboursement
d’une valeur faciale
• l’obligation à perpétuité : une telle obligation paie de façon régulière ( mois,
trimestre, année) un coupon qui est souvent constant. Ce type d’obligation est
souvent émis par l’Etat.
• l’obligation à coupons variables : le coupon est variable car le taux lui même
variable, en général indexé (PIBOR + 2%) : le PIBOR (Paris Interbank Offered
Rate), le taux interbancaire offert sur la place de Paris est obtenu en faisant la
moyenne arithmétique des taux offerts par 16 banques (ou établissements de
crédit)

- actions : elles sont représentatives de propriété d’entreprises : ce sont des titres émis par
des personnes morales publiques ou privées qui confèrent des droits et donnent accès
directement ou indirectement, à une quotité du capital de la personne morale émettrice.
- titres assimilés : Par titres assimilés, le législateurs a voulu entendre : les bons du trésor
et les titres de créances négociables (TCN).
Pour être admises en représentation, ces valeurs doivent répondre aux conditions ci-après :

37
1°) Sont admis dans la limite de 50% avec un minimum de 15% du montant total des
engagements réglementés, les obligations ou autres valeurs émises par :
- a) l’un des Etats membres de la CIMA;
- b) un organisme financier international à caractère public dont un plusieurs Etat
membres font partie ;
- c) une institution financière spécialisée dans le développement ou une banque
multilatérale de développement compétentes pour les Etats membres.

2°) Dans la limite globale de 40% du montant total des engagements réglementés :
- a) les obligations autres que ceux visées au 1°), ayant fait l’objet d’un appel public
à l’épargne et faisant l’objet de transactions sur un marché à fonctionnement
régulier et contrôlé d’un Etat membre de la CIMA et inscrites sur une liste fixée
par la Commission de contrôle après avis conforme de la banque centrale
compétente ou inscrite à la cote officielle de valeurs d’un Etat membre de la
CIMA
- b) les actions ou autres valeurs mobilières non obligataires inscrites à la cote
officielle d’une bourse de valeurs d’un Etat membre de la CIMA ou ayant fait
l’objet d’un appel public à l’épargne ou faisant l’objet de transaction sur un
marché au fonctionnement régulier et contrôlé d’un Etat membre de la CIMA et
inscrites sur une liste fixée par la Commission de contrôle après avis conforme
de la banque centrale compétente.
- c) les actions des entreprises d’assurance ayant leur siège social sur le territoire de
l’un des Etats membres de la zone franc ou dont un ou plusieurs Etats membres
de la CIMA sont actionnaires ;

- d) les actions, obligations parts et droits émis par des sociétés commerciales ayant
leur siège sur le territoire de l’un des Etats membres de la CIMA, autres que les
valeurs visées ci-dessus ;
- e) les actions des sociétés d’investissement dont l’objet est limité à la gestion d’un
portefeuille de valeurs mentionnées aux 1°, 2° a) et b)

- les actifs immobiliers


Les actifs immobiliers réglementés recouvrent :

- les droits réels immobiliers afférents à des immeubles situés sur le territoire de
l’un des Etats membres de la CIMA ;
- les parts ou actions des sociétés à objet strictement immobilier, parts des sociétés
civiles à objet strictement foncier, ayant leur siège social sur le territoire de l’un
des Etats membres de la CIMA.

Ils sont admis dans la limite de 40% des engagements réglementés.

- les prêts et dépôts

38
A l’instar des valeurs mobilières et assimilées, les prêts et les dépôts sont admis en
représentation sous certaines conditions :
Les prêts ne sont admissibles que s’ils offrent des garanties suffisantes quant à leur sécurité,
que ces garanties reposent sur la qualité de l’emprunteur, sur des hypothèques, sur des
garanties bancaires ou accordées par des entreprises d’assurances ou sur d’autres formes de
sûretés.

Les prêts sont admis dans les limites ci-après selon le type de prêts :

- a) 20% des engagements réglementées, les prêts garantis par les Etats membres de
la zone franc ;
- b) 10% des engagements réglementées pour les prêts hypothécaires de premier rang
aux personnes physiques ou morales ayant leur domicile ou leur siège social sur
le territoire de l’un des Etats membres de la CIMA dans les conditions fixées par
l’article 335-7 ;
les prêts obtenus ou garantis par les établissements de crédit ayant leur siège social
dans un Etat membre de la zone franc, des institutions financières spécialisées dans
le développement ou des banques multilatérales de développement compétentes
pour les Etats de la CIMA.

Les dépôts : les comptes de dépôts sont admis en représentation à condition qu’ils
aient été ouverts auprès d’un établissement de crédit situé dans l’Etat sur le
territoire duquel les contrats ont été souscrits.

En outre, la tenue des comptes est effectuée par les établissements de crédit, les
comptables du Trésor ou les centres de chèques postaux. Ils doivent être libellés au
nom de l’entreprise d’assurance ou de sa succursale dans l’Etat sur le territoire
duquel les contrats ont été souscrits et ne peuvent être débités qu’avec l’accord d’un
dirigeant, du mandataire général ou d’une personne désignée par eux à cet effet.

Ils sont admis pour un montant minimal de 10% avec un maximum de 35% des
engagements réglementés. Ces limites intègrent les espèces en caisses.

- les intérêts courus


Les intérêts courus se rattachant aux actifs réglementés sont eux mêmes admis en
représentation des engagements réglementés.

- Les autres créances de l’actif

Les autres créances de l’actif admises en représentation des engagements


réglementés sont listées sous les trois rubriques suivantes du code des assurances
(335-2, 335-5 et 335-6).

- les avances sur contrats (vie)

39
- les primes ou cotisations à recouvrer de moins d’un an
- les créances sur les réassureurs
- les créances nettes détenues sur les cédants
- les recours à encaisser

NOTE SUR L’ADMISSION DES RECOURS A ENCAISSER :


Introduite par un règlement du Conseil des Ministres d’Avril 2003, l’admission des recours à
encaisser en couverture des engagements réglementés s’effectue comme suit :

Le montant des recours admis en représentation des engagements réglementés, est au plus égal à celui des deux
montants suivants, pour chaque catégorie de risques :
a) les prévisions de recours inscrites au bilan conformément aux dispositions de l’article 1° alinéa d) du
Règlement (voir note sur les recours à encaisser)
b) la moyenne arithmétique des recours encaissés au cours des trois derniers exercices inventoriés.
En outre, il est prévu de les inscrire dans l’état C4, à la suite de la ligne intitulée «Avances sur contrats des sociétés
vie », une ligne intitulée «Recours admis » à laquelle est imputée le montant des recours à encaisser déterminé
selon les modalités fixées à l’article 2 du présent Règlement.

La marge de solvabilité

40
41
42
III .1 : l’état C9 :
EXERCICES EXERCICES DE SOUSCRIPTION

D'INVENTAIRE TOTAL

(0) Arriérés précédent

(1) Emissions

(2) Annulations xxx xxx xxx xxx

(3) Encaissements
Arriérés (0)+(1)-(2)-(3)

(0) Arriérés précédent

(1) Emissions

(2) Annulations xxx xxx xxx

(3) Encaissements
Arriérés (0)+(1)-(2)-(3)

(0) Arriérés précédent

(1) Emissions

(2) Annulations xxx xxx

(3) Encaissements
Arriérés (0)+(1)-(2)-(3)

(0) Arriérés précédent

(1) Emissions

(2) Annulations xxx

(3) Encaissements
Arriérés (0)+(1)-(2)-(3)

(0) Arriérés précédent

(1) Emissions

(2) Annulations

(3) Encaissements
Arriérés (0)+(1)-(2)-(3)

L’état C9 doit permettre de ventiler les principales informations en ligne, par exercice de
rattachement.
Pour permettre le contrôle des encaissements, la société doit tenir à la disposition des
contrôleurs les états C9 exigés par la réglementation. Chacun des postes de ces états C9 doit
être justifié et les justifications doivent être disponibles dans l’entreprise.
Contrairement à ce qui se passe très souvent, la ventilation des encaissements doit se faire
par exercice d’émission des contrats, ce qui permettra de mesurer des cadences
d’encaissement et donc des cadences d’irrécouvrables.
Comme l’état C9 doit être fait pour chacune des branches et, pour affiner l’analyse, par
centre de souscription, il faut que le suivi et la gestion des encaissements et des arriérés de
l’entreprise soit rigoureux. Les listings, ligne à ligne, des encaissements et des arriérés qui
recoupent les éléments figurant dans les états C9 et les états financiers doivent être
disponibles.

43
III.2 : L’état C10 :

Complément naturel de l’état C10b, il permet de visualiser la liquidation des sinistres d’un
exercice et d’une branche sur cinq ans. L’on pourra déduire de son examen les cadences de
règlements de la société et par différence, la provision pour sinistres à payer à constituer
selon l’ancienneté des sinistres.
On verra que sur cinq ans, par exemple, le taux de sinistres à primes a pu s’améliorer ou se
dégrader. On recherchera alors les causes de cette évolution qui peuvent être diverses :

• amélioration de la tarification de la société,

• si les tarifs n’ont pas bougé, la société a pu baisser ses provisions pour sinistres à
payer. Lorsque c’est le cas, un autre type d’analyse doit être envisagé.

44
II/ LE CONTRÔLE DE PERTINENCE :

Après le contrôle formel, on peut passer au contrôle de pertinence du dossier. Ce contrôle


consistera à comparer la société à elle-même dans le temps, au marché aux normes
généralement admises pour déterminer des signes d’inquiétudes ou de satisfaction. Ce
contrôle se fera sous la forme d’une appréciation de l’évolution de la société sur une période
qui ne peut être inférieure à trois ans. La période généralement retenue est de trois ans y
compris l’exercice inventorié.
II.1 : CONTRÔLE DE L’ACTIVITE :
Le résultat d’exploitation d’une société d’assurance résulte de la compensation des
trois résultats suivants :
• un résultat technique qui intègre les résultats de la réassurance;
• un résultat financier et,
• un résultat de la gestion administrative.

II.1.1 LE COMPTE D’EXPLOITATION SIMPLIFIE :

COMPTE D'EXPLOITATION n-2 n-1 n Variations


M. F CFA % P.acq M. F CFA % P.acq M. F CFA % P.acq Absolues %

Primes émises

Provisions de primes à l'ouverture


Provisions de primes à la clôture
Primes de l'exercice
Produits des placements
Produits accessoires
Sinistres payés
Provisions de sinistres à
l'ouverture
Provisions de sinistres à la clôture
Prestations de l'exercice
Commissions
Autres charges
Charges des placements
Résultat brut de réassurance
Résultat Réassurance
Résultat net de réassurance
Résultat compte Pertes et profits

Cette présentation simplifiée, qui exprime les diverses composantes du résultat


d’exploitation de la société en fonction des primes, renseigne sur :
- la suffisance des tarifs,
- la performance de la politique de placements,
- la rigueur de la gestion administrative,
- l’incidence de la réassurance.

Selon l’aspect que l’utilisateur veut analyser, ce tableau peut se décliner pour donner
naissance à plusieurs tableaux sectoriels qui permettent de mesurer :

45
1. La suffisance des tarifs : Elle se déduit de la comparaison des primes de l’exercice aux
charges d’exploitation brute que sont les prestations, les commissions et les charges
autres que celles des placements. Si la différence est positive, l’on en déduit une
suffisance des tarifs qui n’est pourtant pas le gage de l’équilibre de l’exploitation globale
de la société. Des facteurs perturbants peuvent venir en effet de la politique de
placements ou de la réassurance.

2. La performance de la politique de placements: La comparaison des charges de


placements (frais de gestion et de transaction des titres, des dotations aux
amortissements des immeubles de placements) aux produits des placements donne une
vision brute des performances de la société en matière de placements, mais aussi une
idée sur les ressources additionnelles propres sur lesquelles la société pourrait compter
pour équilibrer son exploitation.

3. L’incidence de la réassurance : La réassurance se traduit bien souvent dans nos


sociétés par d’importantes ponctions sur les primes, ponctions qu’il faut toujours analyser
sur une longue période par comparaison aux ressources générées par la réassurance. Les
contrôles révèlent bien souvent un disfonctionnement à ce niveau et certaines sociétés
passent d’une exploitation brute bénéficiaire à une exploitation nette fortement
déficitaire. Le rôle joué par la réassurance peut être un indicateur du niveau de
qualification technique du personnel d’encadrement de l’entreprise. Ainsi, si pendant
plusieurs années, la société gagne de l’argent, en terme de résultat brut mais en perd en
définitive du fait des ponction opérées par la réassurance, on peut penser que :
- soit les traités sont inadaptés et il convient de les revoir,
- soit la maison mère transfère par ce biais des bénéfices.

1. La gestion administrative :

Ce compte simplifié est le premier instrument d’analyse des performances de l’entreprise.


Il permet de révéler les facteurs d’équilibre et de déséquilibre qui, lorsqu’ils persistent,
sont les indices d’une mauvaise gestion (financière, administrative et technique), d’autres
causes que l’on peut appeler de causes conjoncturelles peuvent altérer les résultats de
l’entreprise.

C’est parfois la faiblesse des produits des placements qui, contrairement à l’idée
généralement répandue, ne résulte pas forcément d’une mauvaise gestion financière. Elle
peut découler d’une prédominance, dans le portefeuille de sinistres à déroulement courts
tels que l’incendie ou la maladie ; au contraire, de bons rendements des placements peuvent
venir d’une faible cadence de règlement des sinistres, ce qui n’est pas forcément une bonne
chose.

En résumé, nous pouvons retenir que dans une société d’assurance IARD, le compte
d’exploitation simplifié, analysé dans son intégralité sur trois, quatre ou cinq ans ouvre le
champs à plusieurs interrogations :

46
1. Comment ont évolué les primes acquises ? Si elles ont évolué un peu trop vite, on
peut se demander si cette société ne s’est pas lancée dans une politique de souscriptions
tous azimuts pour augmenter son chiffre d’affaires ;

2. Est-ce que cette politique n’a pas entraîné une dégradation des résultats ? Si
l’augmentation des primes acquises est accompagnée d’une augmentation de sinistralité,
on peut conclure que la nouvelle politique de souscription de la société n’est pas bonne.
Si depuis quelques années la politique commerciale n’a pas changé, il conviendra de
remonter un peu plus dans le passé pour voir si la dégradation actuelle ne résulte pas
d’une politique entamée depuis plusieurs années, mais dont les résultats, comme c’est
toujours le cas en assurance, se font sentir avec quelques années de retard.

Pour obtenir une meilleure réponse, il ne faut pas perdre de vue que généralement,
une politique de souscription agressive s’accompagne d’une autre dérive : celle des
commissions. Il est donc indispensable d’examiner avec attention le poste
« commissions servies », surtout chez les sociétés nouvellement agréées.

Nous savons tous qu’une société qui vient d’obtenir un agrément et qui entre sur un
marché, veut toujours se faire une place au soleil. Pour cela, elle a toujours une politique
de souscription agressive, a recours à des courtiers qui lui réclament des taux de
commissions supérieurs à ceux qu’ils obtenaient des autres sociétés pour lui apporter des
affaires, ou plutôt pour les déplacer des autres sociétés vers la nouvelle structure.

Nous insistons particulièrement sur la nécessité d’analyser l’incidence de toute


augmentation rapide des primes acquises car, bien souvent, on trouve là l’explication de
la majeure partie des facteurs de déséquilibres :
• réductions de primes, surtout de la part des courtiers dont le contrôle échappe
à la société qui n’a souvent pas un portefeuille suffisamment diversifié pour se
permettre d’être en désaccord avec eux.

• dérive au niveau des commissions parce que pour attirer les courtiers, il faut
leur proposer des taux supérieurs à ceux qu’ils obtiennent déjà au niveau des
sociétés.

• dérive au niveau des charges financières : la non maîtrise du réseau de


distribution se traduit souvent par des retards dans les reversements de primes.
La société, qui doit faire face à des charges de structures et à la dérive de sa
sinistralité est souvent obligée de recourir aux facilités bancaires.

3. Est-ce que les frais généraux sont corrects ?


Cette interrogation revêt une importance de tout premier ordre surtout chez les sociétés
nouvellement agréées car, dans la plupart des cas, ces sociétés font des plans de
développement un peu trop optimistes.

Dans la plupart des cas, les résultats réels sont bien en deçà des objectifs de ce plan,
surtout en terme de chiffre d’affaires. Or les objectifs de frais généraux sont

47
généralement atteints ne serait-ce que parce que le personnel est déjà embauché, le
matériel en place et les dépenses de publicité engagées. Toutes ces charges viennent
grever l’exploitation et agissent sur la marge de solvabilité.

Nous constatons, à chaque fois que nous examinons les rapports semestriels des
nouvelles sociétés que, les objectifs du chiffre d’affaires ne sont pas atteints à 50 %
alors que les objectifs des frais généraux le sont à 100 %.

Le compte d’exploitation ne constitue, cependant, qu’un niveau d’analyse global des


grandes masses concourant à la formation des résultats, il ne donne, par conséquent, qu’une
information incomplète.

Aussi est-il indispensable, pour identifier les facteurs de déséquilibres, de recourir aux
tableaux d’analyse sectoriels et aux états analytiques dont certains se basent sur des
données comptables (C1, C10a) et d’autres sur des données statistiques (C10b, A10).
L’intérêt de ces états est qu’ils permettent de faire une analyse très fine des principales
composantes du résultat technique que sont les primes et les sinistres.

II.1.2 : LES TABLEAUX D’ANALYSE SECTORIELS :

II.1.2.1. LA PRODUCTION
A/ LE CHIFFRE D’AFFAIRES
1) La branche IARD
On analysera l’évolution du chiffre d’affaires (primes émises) par catégorie et la composition
du portefeuille de la société à travers le tableau suivant :

Année n-2 n-1 n (inventorié)

Primes montant taux de % du montant tx de crois- % du Montant tx de crois- % du


croissance chiffre chiffre chiffre
d’aff. sance d’aff. sance d’aff.

Catég 1

Catég 2

Catég 3

Catég 4

Total

Une trop grande croissance du chiffre d’affaires n’est pas toujours une bonne chose, car la
société n'est pas souvent préparée sur le plan organisationnel (comptable, administrative) à
suivre une très brusque augmentation du chiffre d’affaires. Il peut s’en suivre des
perturbations ultérieures dans la gestion de la société.
En outre la marge de solvabilité minimale réglementaire est fonction du chiffre d’affaires.
Aussi une croissance accélérée du chiffre d’affaires entraînera-t-elle une augmentation de
la marge de solvabilité minimale et la nécessité de revoir les fonds propres de la société si
ceux-ci ne sont plus adaptés.

48
L’augmentation des primes d’un exercice à l’autre peut s’expliquer de plusieurs façons :
▪ par l’inflation (les prix des biens assurables ayant augmenté, l’application du taux
de primes sur les nouveaux capitaux entraînera une augmentation du chiffre
d’affaires) ;
▪ par une mauvaise sélection des risques. La société se place dans les secteurs à forte
sinistralité abandonnés par les autres sociétés du marché. C’est en cela que
l’analyse de la composition du portefeuille de la société ( répartition du chiffre
d’affaires en pourcentage par catégorie) est intéressante. Exemple : les catégories
maladies et responsabilité civile automobile et particulièrement la sous-catégorie
transport public de voyageurs ;
▪ un réajustement tarifaire dû à la sinistralité ( application des clauses d’ajustement
en maladie, hausse libre du tarif RC automobile ou imposée par les pouvoirs publics
s’il est obligatoire) ;
▪ une croissance réelle due à la capacité des réseaux de production de la société à
conquérir de nouvelles affaires. Dans ce dernier cas, on peut qualifier la hausse du
chiffre d’affaires de bonne.
Pour se faire une idée sur les raisons de la croissance du chiffre d’affaires on peut comparer :
a) l’augmentation globale du chiffre d’affaires avec le taux d’inflation dans le pays.
b) l’évolution du nombre de contrats produits à partir du tableau B de l’état C10b permet
également de déterminer les origines de la hausse du chiffre d’affaires. Pour se faire,
on établira le tableau suivant :
Année n-2 n-1 n (inventorié)

Contrats en nombre tx de crois- nombre tx de crois- nombre tx de crois-


cours
sance sance sance

Catég 1

Catég 2

Catég 3

Catég 4

Total

c) les parts de marché de la société dans chacune des catégories pour se renseigner sur
la qualité du portefeuille de la société. Une part importante dans les catégories à
sinistralité élevé n’est pas de bon augure pour la société. Un portefeuille sain, c’est-
à-dire une part importante dans les branches à bonne sinistralité, signifie un bon
développement du chiffre d’affaires de la société. Le tableau suivant donne
l’évolution de la part de marché :
Année n-2 n-1 n (inventorié)

Primes primes primes part de primes primes part de primes primes part de
marché société marché marché société marché marché société marché

Catég 1

Catég 2

Catég 3
Catég 4

49
Total

2) La branche VIE
Le principe est le même ; il faut analyser l’évolution du chiffre d’affaires et la répartition
du portefeuille par catégorie comme vue précédemment.
En assurance VIE, l’analyse du nombre de contrats souscrits au cours de l’exercice et
contenue dans l’état C20 “ mouvement au cours de l’exercice des polices, capitaux ou rentes
assurés ” est primordiale. Elle permet de connaître la production nouvelle. L’analyse se fait
à partir du tableau suivant :
Année n-2 n-1 n (inventorié)

Contrats souscrits dans nombre TX de crois- nombre TX de crois- nombre TX de crois-


l’année
sance sance sance

Catég 1

Catég 2

Catég 3

Catég 4

Total

B/ LA PROVISION POUR RISQUES EN COURS (PREC)


C’est la provision destinée à faire face au risque et à sa gestion pendant la période comprise
entre la date d’inventaire ( le 31 décembre) et l’échéance de prime suivante ou la fin du
contrat si celui-ci n’est pas renouvelé.
Quelle que soit la méthode utilisée ( méthode des 24 ème, méthode du prorata temporis) la
provision pour risques en cours doit être supérieure ou égale au montant minimum défini par
le Code des assurances.
La vérification consistera à multiplier le montant des primes émises par le taux de 36% dans
le cas où les primes sont toutes payables d’avance, annuelles et émises au cours de
l’exercice à partir du tableau suivant :
Exercice n-2 n-1 n (inventorié)

Primes émises

Provision pour risques en cours à l’inventaire (PREC)

Ratio PREC/primes

Les éléments utilisés dans ce tableau sont extraits du compte d’exploitation générale.
Un ratio inférieur à 25% est un indicateur d’une tendance à la sous-évaluation des PREC. Il
en est ainsi également lorsque le ratio marque une forte baisse. En principe, l’évolution des
PREC doit suivre celui du chiffre d’affaires.
Un ratio inférieur à 36% ne signifie pas toujours qu’il y a sous-évaluation des provisions pour
risques en cours, car une partie des primes sont des primes à termes échus ou émises le 1 er
janvier (début d’exercice).
Le Code des assurances indique que la provision pour risques en cours doit se calculer
branche par branche (catégorie par catégorie) car la réalité de chaque branche est
différente.

50
On renseignera donc le tableau suivant et on procédera aux mêmes analyses que
précédemment :
Exercice n-2 n-1 n (inventorié)

Eléments Primes émises PREC (2) Ratio Primes PREC (2) Ratio 2/1 Primes PREC (2) Ratio
(1) 2/1 émises(1) émises(1)
2/1

Catég 1

Catég 2

Catég 3

Catég 4

Total

On peut également vérifier de façon exacte que la société applique le taux minimal de 36%
au montant des primes à reporter. Pour cela, on utilisera les renseignements contenus dans
l’état C10b pour renseigner le tableau suivant :
Exercice n-2 n-1 n (inventorié)

Primes payables d’avance nettes d’annulations

Primes à reporter au 31 décembre

Rapport 2/1

Provision pour risques en cours au 31/12

Rapport 3/2

Dans le cas des hypothèses énoncées plus haut, il est égal à 50%. Lorsque ce ratio est
inférieur à 25% il y a lieu de procéder à une vérification lors du contrôle sur place.
Le second ratio désigne la part de la prime commerciale destinée à faire face au risque. Il
doit être supérieur à 36%. Dans le cas contraire, il faut corriger la provision pour risques en
cours.
Il faut également vérifier que le taux de report retenu est suffisant, c’est-à-dire qu’il tient
compte de la sinistralité et des frais de gestion. Si la sinistralité réelle de la société
(vérifiable sur le tableau F de l’état C10b ou à défaut sur l’état C10a)est supérieure à celle
de l’hypothèse théorique de 65% et si le taux de frais généraux figurant sur l’état C10a est
supérieur au taux théorique de 15%, il faudrait alors corriger le taux de report.
Dans tous les cas, il ne peut être inférieur à 36% ou à 72% si la société utilise la méthode des
24ème ou du prorata.

C/ LA PROVISION POUR RISQUES EN COURS A LA CHARGE DES REASSUREURS


Conformément à l’article 334-11, la provision pour risques en cours à la charge des
réassureurs ne doit en aucun cas être portée au passif du bilan pour un montant inférieur à
celui pour lequel la part du réassureur dans la provision pour risques en cours figure à l’actif.
Ces cas se rencontrent lorsque le taux de report à la charge du réassureur (généralement
40%) figurant sur le traité de réassurance est supérieur au taux de 36% utilisé par la société.
Il en est de même pour certaines branches pour lesquelles la société ne calcule pas de risques
en cours alors que le traité prévoit des risques en cours à la charge du réassureur.

51
On peut contrôler cette discordance en renseignant le tableau suivant par catégorie
d’assurances :
Exercice n-2 n-1 n (inventorié)

Primes émises (1)

PREC (2)

Ratio 2/1

Primes cédées aux réassureurs (3)

PREC à la charge des réassureurs (4)

Ratio 4/3

Pour déterminer d'éventuelles incohérences, il suffit de comparer les deux ratios. Si le


deuxième ratio est sensiblement plus élevé que le premier il conviendrait de procéder à une
vérification lors du contrôle sur place.

D/ LA PROVISION POUR ANNULATION DE PRIMES


Elle ne fait pas partie de la liste des provisions définie par le code des assurances. Ce qui
fait dire à certaines sociétés que son calcul n’est pas obligatoire. En outre, aucune méthode
de calcul n'a été définie par le Code des assurances. L’insuffisance (ou la suffisance) de la
provision pour annulation de primes est laissée à l’appréciation du contrôleur qui tiendra
compte dans son calcul :
▪ de l’ancienneté des arriérés de primes donnée par le tableau C9 “ ventilation par
exercice de souscription et par branche des primes arriérées, encaissements et
annulations ” (plus une quittance est ancienne, moins elle a de chance d’être
recouvrée) ;
▪ des habitudes de paiement des assurés de la société (encaissements sur arriérés
donnés par l’état C9) ;
▪ du taux de commissions (les commissions sont dues après encaissement) ;
▪ de la réassurance (part des réassureurs dans les arriérés, commissions de
réassurance). Certains réassureurs n’acceptent pas que les sociétés leur imputent
des annulations sur primes arriérées sauf pour les cas de résiliations ou
d’annulations administratives. Dans ce cas, la PAP devrait se calculer brut de
réassurance.
Certains contrôleurs recommandent d’intégrer dans l’estimation des primes à annuler toutes
les primes de plus d’un an. Cette solution ne semble pas conforme à la réalité car elle
considère que toutes les primes de plus d’un an sont irrécouvrables alors que toutes celles
de moins d’un an seront encaissées.
Il convient de retenir que l’estimation des primes à annuler devrait intégrer toutes les
composantes de la balance âgée. On pourrait, de ce fait, à titre indicatif estimer que 100%
des arriérés de plus de trois ans, 80% des arriérés de deux à trois ans, 50% des arriérés d'un
an à deux ans et 15% des arriérés de moins d’un an sont susceptibles d’être annulés.
Toutefois, ces taux ne sont pas figés. Ils sont susceptibles de changements en fonction des
capacités de recouvrement propres à chaque société et des habitudes de paiement des
assurés d’une société ou d’un marché. L’exploitation de l’état C9 peut permettre de
déterminer les pourcentages d’annulations par ancienneté.
L’analyse de la PAP peut se faire à travers le tableau suivant :

52
Exercice n-2 n-1 n (inventorié)

Eléments Montant PAP % des émissions Montant % des émissions Montant PAP % des émissions
PAP

Catég 1

Catég 2

Catég 3

Catég 4

Total

Si la PAP est bien évaluée, ce tableau renseigne sur la qualité des réseaux de distribution de
la société (bureaux directs, agents généraux et courtiers) , sur la qualité des assurés de la
société mais également sur la qualité de ses services de recouvrement.
II.1.2.2 : LES PRESTATIONS
A/ EN ASSURANCES IARD
L’analyse de la sinistralité se fera à travers les états statistiques C10b et C10ter qui donnent
la sinistralité par exercice de survenance et non par exercice comptable.
1) La fréquence moyenne des sinistres permet de connaître les branches dont la réalisation
du sinistre est la plus fréquente et à la société de faire une sélection rigoureuse des
risques à travers le tableau suivant établi par catégories d’assurances :
Exercice n-2 n-1 n (inventorié)

Nombre de sinistres (1)

Nombre moyen de contrats (2)

Fréquence moyenne (1/2)

Le nombre moyen de contrats durant un exercice est la demi-somme du nombre de contrats


ouverts à l’ouverture et à la clôture de l’exercice.

2) On s’intéressera également au coût moyen des sinistres à travers le tableau suivant :


Exercice n-2 n-1 n (inventorié)

Charge totale de sinistres nette de recours (1)

Nombre de sinistres (2)

Coût moyen des sinistres (1/2)

Il faut utiliser avec prudence les statistiques des coûts moyens surtout pour l’année n,
car le nombre de sinistres est encore très mal connu du fait des tardifs et également le
coût total du fait de l’évaluation des provisions (tardifs, dossiers assez récents sur
lesquels on n'a pas toutes les informations pour constituer des provisions adéquates).
3) Le taux de sinistres à primes (S/P) est un indicateur de l’adéquation entre le tarif et les
sinistres. On renseignera pour cela le tableau suivant :

53
Exercice n-2 n-1 n (inventorié)

Charge totale de sinistres nette de recours (S)

Primes acquises de l’exercice (P)

Taux de sinistres à primes(S/P)

Ces éléments doivent être tirés des tableaux F et A de l’état C10b de l’entreprise

Il faut également utiliser avec prudence les résultats de l’exercice n, car si les primes
acquises peuvent être relativement bien connues, il n’en est pas de même pour la charge
totale de sinistres pour les raisons évoquées ci-dessus.
4) La cadence de règlement des sinistres permet de vérifier la rapidité avec laquelle les
sinistres sont payés. C’est un indicateur de la qualité de la gestion administrative d’une
société. Elle permet de déceler également d’éventuels problèmes de trésoreries si on
observe une baisse de la cadence des règlements. Cette étude peut se faire à travers les
deux tableaux suivants :
Exercice n-2 n-1 n (inventorié)
PSAP/Sinistres payés

Ce tableau donne le nombre d’années qu’il faudra à la société pour régler tous les
sinistres en suspens à la clôture du dernier exercice inventorié, si elle continue à régler
le même montant de sinistres chaque année.
Ce ratio est généralement faible pour les catégories d’assurances à liquidation rapide
(incendie) et plus lente dans les catégories d’assurances à liquidation lente comme en
RC corporel automobile où, entre la consolidation et les différents procès, un long temps
s’écoule. Dans tous les cas un ratio supérieur à 4 nécessite une vérification.

54
B/ EN ASSURANCES VIE
1) Il convient d’analyser l’évolution du montant des prestations servies par nature de
prestations comme l’indique le tableau suivant :

n-2 n-1 n (inventorié)


Sinistres survenus
Capitaux échus
Arrérages échus
Rachats
Total des prestations

2) On analysera également la vie des contrats en s’intéressant au pourcentage de contrats


qui font l’objet de résiliations, de rachats, de réduction et de transformation à l’aide du
tableau suivant à partir de l’état C21 :
n-5 n-4 n-3 n-2 n-1 n (inventorié)
Remplacements
Sinistres
Echéances
Réductions
Rachats
Résiliations

Les pourcentages figurants sur ce tableau sont obtenus en divisant le nombre cumulé de
sorties depuis l’exercice de souscription par le nombre de contrats souscrits depuis l’origine.
Si les pourcentages de rachats et de résiliations sont élevés dans les premières années, on
vérifiera les clauses des contrats commercialisés, des conditions de commercialisation des
produits concernés. Dans tous les cas, il convient de rechercher les raisons des résiliations
et des rachats.
3) On vérifiera enfin que la participation des assurés aux bénéfices techniques et financiers
qui figure sur l’état C25 est conforme aux dispositions des articles 82 à 86 du code des
assurances qui définissent le calcul du montant minimum de cette participation. Cette
participation concerne l’ensemble des contrats souscrits à l’exception des contrats collectifs
en cas de décès.
Pour ce faire, on renseignera les tableaux suivants :
Ouverture de l’exercice Montant Clôture de l’exercice Montant
Provisions mathématiques Provisions mathématiques
Prov pour participations aux excédents Prov pour participations aux
excédents
Total (a) Total (b)

On obtient ainsi le montant moyen des provisions techniques qui est égal à (a+b)/2.

55
On détermine également le montant moyen des placements à travers le tableau
suivant :
Eléments Montant au 31 décembre

n-1 n

Immeubles et part de sociétés immobilières

Immobilisations en cours

Valeurs mobilières admises en représentation des provisions techniques

Prêts et effets admis en représentation des provisions techniques

Titres de participation

Créances sur les cédants

Primes échues et non recouvrées


Intérêts courus et non échus

Prêts non admis en représentations des provisions techniques

Titres de placements divers

Banques et chèques postaux

Autres actifs en représentation des engagements réglementés

A déduire

Versement à effectuer sur titres non libérés

Provision pour dépréciation des titres

Ecarts de réévaluation

Total (a) (b)

On détermine ensuite le montant des produits de placement à prendre en compte (a-b) et


donné par le tableau suivant :
Produits financiers Montant Charge financières Montant

Sur titres Sur titres

Sur immeubles Sur immeubles

Autres produits financiers Autres produits financiers

Plus-values nettes sur cessions et réévaluation de Moins-values nettes sur cessions et réévaluation
placements de placements

Total des recettes (a) Total des dépenses (b)

La quote-part des produits financiers à porter au compte financier est égale :


produits des placements x montant moyen des provisions techniques
montant moyen des placements

La quote-part de la variation du montant des moins-values par estimation de valeur à porter


au compte financier est égale au montant de la variation du montant des moins values par
estimation de valeur (cf. bilans des exercices n-1 et n) multipliée par le coefficient de quote-
part (montant moyen des provisions techniques sur montant moyen des placements).
Le compte financier se présente comme suit :

56
Dépenses Montant Recettes Montant

Moins-value par estimation de valeur Produits financiers de toute nature

Quote-part des résultats à affecter aux fonds propres Plus-value par estimation de valeur

Solde débiteur du compte financier de (n-1)

Solde Créditeur Solde débiteur

Le compte financier va permettre l’élaboration du compte de participation minimale aux


bénéfices comme l’indique le tableau suivant :
Eléments Montant

Solde de l’état C1

A déduire

Produits financiers nets

Sinistres et charges incombant aux réassureurs


A ajouter

Participations aux excédents liquidés

Primes cédées aux réassureurs

Sous-total solde de la gestion technique

A déduire

Participation de l’assureur aux bénéfices techniques (10% du solde technique)

Solde de réassurance cédée débiteur

Solde débiteur du compte de participation aux bénéfices techniques de l’exercice n-1

A ajouter

Solde de réassurance cédée créditeur

85% du solde du compte financier

Montant minimal réglementaire de la participation aux bénéfices

On comparera le résultat du montant minimal réglementaire de la participation aux


bénéfices ainsi trouvé avec celui inscrit sur l’état C25 de la société.

4) Le contrôle des provisions mathématiques (PM) ne peut se faire que lors du contrôle sur
place mais on peut se faire une idée sur leur montant à travers le tableau suivant :
Exercice n-2 n-1 n (inventorié)

Montant des PM
Ratio PM/Primes émises

Ratio PM/Capitaux assurés

Une baisse d’un de ces ratios permet de déceler une insuffisance potentielle de la provision
mathématique.
On peut obtenir le même résultat en faisant le raisonnement suivant :
PM exercice n = (PM exercice n-1+ primes émises de l’exercice n - sorties de l’exercice n (sinistres survenus,
capitaux échus, rachat, arrérages échus, résiliations, participations aux excédents)) x taux garanti.

57
Si la PM inscrite au compte d’exploitation générale est largement inférieure à ce montant,
il conviendrait lors du contrôle sur place de la vérifier.

II.1.2.3. LES PRODUITS FINANCIERS :

Dans un premier temps, on renseignera le tableau suivant :


Exercice n-2 n-1 n (inventorié)

Produits financiers bruts

Ratio produits financiers bruts/Primes émises

Lorsque la société a une bonne politique de placements, ce ratio, est voisin de 10%.
Le montant des produits financiers dépend du rendement des placements. On comparera le
taux de rendement des placements déterminé comme ci-dessous avec le taux d’intérêt de
l’épargne :
Exercice n-2 n-1 n (inventorié)

Produits financiers bruts

Produits financiers bruts/Placements totaux moyens de n et n-1

On peut également déterminer le rendement de chaque actif de la société. C’est un


indicateur de la qualité des actifs détenus par la société. On renseignera le tableau suivant :
Exercice n-2 n-1 n (inventorié)

Produits financiers sur titres/montant des titres (actions et obligations)

Produits financiers sur immeuble/droits réels immobiliers

Autres produits financiers/prêts de toute nature

L’analyse de la qualité des actifs doit être poussée plus loin en intégrant les plus ou moins-
values sur cessions d’actifs pour avoir le rendement global des placements à travers le
tableau suivant :

Exercice n-2 n-1 n (inventorié)


Montant des produits financiers

Montant des plus ou moins values sur cession d’actifs

Total (1)

Montant moyen des placements (2)

taux de rendement des placements ½

II.1.2.4. LES COMMISSIONS :


L’analyse des commissions se fait à travers le tableau suivant :

58
n-2 n-1 n (inventorié)

Catég 1 Catég 2 Catég 3 Catég 1 Catég 2 Catég 3 Catég 1 Catég 2 Catég 3

Montant des commissions

taux de commission

Les taux de commissions donnent une idée des coûts d’acquisition du portefeuille. Ils
peuvent expliquer la croissance du chiffre d’affaires de la société dans telle ou telle
catégorie d’assurance. Ces taux sont à comparer avec ceux du marché.
La hausse ou la baisse des taux d’un exercice à l’autre dans une même catégorie peut
s’interpréter comme la volonté de la société de se positionner ou de se retirer de cette
catégorie.
En outre dans les pays ou les taux de commissions de certaines branches sont fixés par
l’autorité de contrôle ou l’association des assureurs, les taux fournis par le tableau sont un
indicateur du respect ou non de la mesure.
II.1.2.5 : LES FRAIS GENERAUX :
On renseignera d’abord le tableau suivant :
Exercice n-2 n-1 n (inventorié)

Montant

Taux de croissance

Pourcentage des primes émises

Ces taux sont généralement élevés et subissent des variations importantes d’un exercice à
l’autre pour une nouvelle société.
Le tableau suivant permet également de voir les postes de fais généraux qui ont subi une
grande variation. Ces postes feront l’objet d’un regard attentif du contrôleur lors de la phase
de contrôle sur pièces.

Exercices n-2 n-1 n (inventorié)

TX de crois % des primes TX de crois % des primes TX de crois % des primes

Frais du personnel

Impôts et taxes

TFSE

Frais divers de gestion

Dotation aux amortissements

Dotation aux provisions

Total des frais généraux

59
II.1.2.6 : LA REASSURANCE :
1) On analysera d’abord le taux de cession des primes par catégorie d’assurance à travers le
tableau suivant :
n-2 n-1 n (inventorié)

Catégorie 1

Catégorie 2

Catégorie 3

Catégorie 4

Total

Lorsque dans une catégorie d’assurance, il y a une baisse importante du taux de cession des
primes (plus de dix points) c’est qu’il y a probablement un changement du plan de
réassurance dû au fait que compte tenu des résultats positifs dégagés la société a augmenté
sa rétention ou bien qu’il ne trouve plus de réassureurs à cause des déficits chroniques.
2) On analysera ensuite le taux de cession des sinistres à travers le tableau suivant :
n-2 n-1 n (inventorié)

Catégorie 1

Catégorie 2

Catégorie 3

Catégorie 4

Total

Si dans une catégorie donnée le taux est nul ou très faible il convient lors du contrôle sur
place de voir si la priorité fixée par la société n'est pas très élevée.
On étudiera enfin les commissions de réassurance.

II.1.2.7 : LES RESULTATS :


1) Sur la base de l’état C1 et des corrections induites par les analyses précédentes
notamment les redressements pour insuffisance en matières de provisions techniques, on
renseignera le tableau suivant :
Catégorie 1 Catégorie 2 Catégorie 3 Total
Résultat brut d’exploitation
% des primes acquises

Résultat de cession en réassurance


% des primes acquises

Résultat net d’exploitation


% des primes acquises

Ce tableau renseigne sur les catégories déficitaires ou celles qui sont profitables à la société.
Il montre également l’impact de la réassurance sur les résultats globaux de la société.
Une trop grande ponction de la réassurance sur les résultats de la société doit amener le
contrôleur à jeter un regard sur le programme de réassurance lors du contrôle sur place. En

60
effet la réassurance peut être source de sortie des capitaux du pays pour les sociétés filiales
ou succursales de sociétés d’assurances étrangères.
2) On analysera également l’impact des boni ou des mali de liquidation sur les résultats
antérieurs à l’aide du tableau D de l’état C10b. Ce tableau permet de déterminer la provision
qu’il aurait fallu constituer au 31 décembre précédent compte tenu des paiements de
l’exercice et de l’évaluation des sinistres restants à payer au cours de l’exercice inventorié
par comparaison avec la provision constituée au 31 décembre précédent. La différence
donnera des mali ou boni de liquidation. Ces boni ou mali permettent de réajuster les
résultats des exercices précédents. On renseignera donc le tableau suivant :
Boni ou mali de liquidation n-5 et n-4 n-3 n-2 n-1 Total de la
antérieurs branche

Montant en valeur absolu

En % de la provision

L’existence de mali ou de boni de liquidation doit faire l’objet d'une analyse attentive. Elle
peut signifier un durcissement de la politique de provisionnement ( pour les mali) et une
révision à la baisse de provisions constituées et non liquidées.
En l’absence de changement de politique de provisionnement, l’existence de mali de
liquidation est source de sous-provisionnement des sinistres à payer.
3) Les mêmes analyses sont à faire pour les prévisions de recours pour les sociétés qui en
constituent. Sauf que l'interprétation se fait inversement par rapport aux sinistres à payer.
Ecart sur les prévisions de recours n-5 et n-4 n-3 n-2 n-1 Total de la
antérieurs branche

Montant en valeur absolu

En % de la provision

II.2 : SITUATION PATRIMONIALE :


II.2.1 : UNE ANALYSE D’ENSEMBLE : LE BILAN SIMPLIFIE
Pour avoir une rapide idée de la situation financière d’une entreprise d’assurance, il est
nécessaire de résumer, dans un bilan simplifié, l’ensemble des paramètres nécessaires à
l’appréciation.
Exprimé en pourcentage des provisions techniques, le bilan constitue un premier niveau
d’appréciation, simple et performant, de l’aptitude d’une société à faire face à ses
engagements.
BILAN SIMPLIFIE n-1 n VARIATIONS

ACTIF Absolue % P.T Absolue % P.T Absolue %

Valeurs immobilisées
dont incorporelles
Immeubles
autres valeurs admises

Part réassureurs dans les P.T

Valeurs réalisables et disponibles


dont trésorerie
dont arriérés de primes

61
TOTAL ACTIF

n-1 n VARIATIONS

PASSIF Absolue % P.T Absolue % P.T Absolue %

Fonds propres
dont fond d'établissement

Dettes à L.M terme


dont dépôts réassureurs

Provisions Techniques
dont PREC
PSAP

Dettes à court terme


dont Etat
Personnel
Autres engagements
Bénéfice

TOTAL PASSIF

Il permet en outre de comparer l’entreprise :


- avec elle même dans le temps,
- aux autres sociétés du marché,
- d’isoler divers ratios qui permettront de mesurer ses performances.
A : Les comparaisons pluriannuelles :
Elles permettent de suivre l’évolution à court et moyen terme des principaux postes du
bilan. Un accroissement des postes tels que les arriérés et les dettes envers les co-
assureurs, réassureurs, etc… doit induire des mesures immédiates et énergiques
d’assainissement.
Il est également utile d’examiner l’évolution des actifs sûrs d’une année à l’autre et de
comparer la part des réassureurs dans les provisions techniques au poste du passif « dette
pour espèces remises par les cessionnaires ».
Une égalité parfaite entre ces deux comptes signifie que tous les réassureurs ont déposé
les espèces nécessaires à la couverture de leur part dans les provisions techniques. Or, il
est de notoriété publique que les réassureurs « facultatives » ne déposent pas. On doit
par conséquent examiner d’un peu plus près la conformité des soldes de réassurances aux
comptes.
En effet, lorsqu’une société place beaucoup d’affaires en facultative, ou lorsqu’elle fait
du « fronting », elle se trouve obligée, en cas de survenance de sinistres, de représenter
les sinistres que les réassureurs doivent supporter, parfois à 100 % par des actifs suffisants,
conformes au dispositions de l’article 335 du Code des assurance, alors que d’une part
elle n’a pas perçu les primes et, d’autre part ses réassureurs ne constituent aucun dépôt

62
à son niveau. Il revient donc à la cédante de suppléer la carence de ses réassureurs, ce
qui peut être une première source d’explication de la sous couverture.
Il ne faut donc jamais perdre de vue qu’un écart important entre ces postes peut avoir
deux significations :
- espèces remises par les réassureurs > part des réassureurs dans les P.T, signifie que
les réassureurs ont trop déposé ce qui ne peut résulter que d’écritures de sortie de
portefeuille mal passées. Il faut, par conséquent réduire les liquidités de la société
d’au moins le montant de l’excédent ;
- espèces remises par les réassureurs < part des réassureurs dans les P.T, c’est peut
être l’une des explications de la sous couverture des engagements de la société.
B : Les comparaisons aux autres sociétés du marché:
Elles permettent de situer l’entreprise par rapport à son environnement. Si les
statistiques disponibles sont assez fines, la comparaison à des sociétés de même taille ou
souscrivant dans le même segment de clientèle permet d’obtenir de meilleurs résultats.
Ces comparaisons peuvent se faire avec des rations de type composites qui combinent à
la fois des éléments tirés du Bilan, du Compte d’Exploitation Générale et des états C4 et
C5.

% Sté B ........... Marché


Sté A

Primes nettes d’annulations (en M F CFA)

Ratio de rentabilité (résultat net / C.A)

Ratio de Frais généraux (FG + Com)/ C.A

Ratio technique (charges techn / C.A)

Rendement des placements (PF + Pvalue)/Placemt

Ratio de couverture (Placemt +PV latentes)/ P . T

Ratio de solvabilité (Cap Propres + PV latentes)/ C.A

Ces analyses ne constituent cependant qu’un premier niveau d’appréciation car le bilan
simplifié est assez réducteur. Il ne donne qu’un aperçu global et ne renseigne ni sur le détail
des principaux postes, ni des aspects non moins importants de sa solvabilité tels que la
conformité de la politique de placements de l’entreprise aux dispositions légales. Il convient
par conséquent de la compléter :
- d’une part, par l’analyse sectorielle de chacun des postes qui le composent en vue
de ressortir la situation réelle de l’entreprise et, notamment:
- sa situation patrimoniale;
- les composantes de son résultat
- d’autre part, par le contrôle du respect des dispositions légales régissant les
placements. En effet, en son article 335-1, le Code des assurances a prévu un
catalogue de placements qui, s’il est respecté, permet de concilier les impératifs de

63
liquidité, de rentabilité et de sécurité qui doivent présider au choix de tout actif de
couverture des engagements réglementés. L’examen des états C4 et C5 est par
conséquent indispensable.
II.2.2 : LES ANALYSES SECTORIELLES :

II.2.2. 1. LA MARGE DE SOLVABILITE


Elle sert à pallier une insuffisance des provisions techniques ou de faire face à une forte
variation de la sinistralité. Les sociétés doivent donc justifier d'une marge de solvabilité
suffisante pour faire face à l'ensemble de leurs activités.
Les éléments constitutifs de la marge de solvabilité et le montant minimal de la marge de
solvabilité sont définis par les articles 337-1, 337-2, 337-3 et 337-4 du code des assurances.

A/ LES SOCIETE IARD (article 337-2)


On remplira le tableau suivant qu’on comparera à l’état C11 de la société.
ELEMENTS MONTANT
A ajouter

Capital social versé ou du fonds d’établissement

½ du capital non versé de la part restant à verser du fonds d’établissement

Emprunt pour fonds social complémentaire (s’il existe)

Réserves de toutes dénominations

Les bénéfices reportés

Les plus-values ( sur autorisation de la Commission)

A déduire

Les pertes de l’exercice

Les amortissements restants sur commissions

Les frais d’établissement ou de développement

Les actifs incorporels

Total éléments constitutifs de la marge de solvabilité (A)

Méthode des primes


Ratio de conservation (charge sinistres nets/charge sinistres bruts) avec un minimum de 50% (1)
Primes directes ou acceptées nettes d’annulations de n (2)
Marge minimale (a) = 20% x (2) x (1)

Méthode charge moyenne des sinistres


Ratio de conservation (charge sinistres nets/charge sinistres bruts) avec un minimum de 50% (1)
(sinistres bruts payés n-2+ sinistres bruts payés n-1+ sinistres bruts payés n) (2)
PSAP n (3)
(recours encaissés n-2+ recours encaissés n- + recours encaissés n) (4)
PSAP ouverture n-2 (5)
Marge minimale (b) = 1/3 ((2)+(3)-(4) -(5)) x 25% x (1)

Marge minimale à retenir (B) = sup {(a ; (b)}

Excédent ou insuffisance de marge de solvabilité) = (B) - (A)

64
B/ LES SOCIETE VIE (article 337-3)
Pour la marge de solvabilité des sociétés VIE, on renseignera le tableau suivant :
ELEMENTS MONTANT

A ajouter

Capital social versé ou du fonds d’établissement

½ du capital non versé de la part restant à verser du fonds d’établissement

Emprunt pour fonds social complémentaire (s’il existe)

Réserves de toutes dénominations

Les bénéfices reportés

Les plus-values ( sur autorisation de la Commission)

A déduire

Les pertes de l’exercice


Les amortissements restants sur commissions

Les frais d’établissement ou de développement

Les actifs incorporels

Total éléments constitutifs de la marge de solvabilité (A)

Méthode des primes


Ratio de conservation (provisions mathématiques nettes de n/provisions mathématiques brutes de n) avec
un minimum de 85% (1)
Provisions mathématiques brutes de n (2)
Marge minimale (B) = 5% x (2) x (1)

Excédent ou insuffisance de marge de solvabilité) = (B) - (A)

II.2.2.2 : LA COUVERTURE DES ENGAGEMENTS REGLEMENTES


Le principal objectif de la réglementation des assurances et du contrôle est la protection
des intérêts des assurés et bénéficiaires de contrats. Aussi le code des assurances impose-t-
il que les engagements réglementés (dettes privilégiées) soient couvert par des actifs admis
à les représenter.
A : Les engagements réglementés
Les engagements réglementés doivent à tout moment être couverts par des actifs (liquides,
sûrs et rentables) localisés sur le territoire national. Ces actifs sont limitativement définit
par les articles 335-1, 335-2, 335-3, 335-5 et 335-6 du code des assurances.
Le Code introduit des règles de limitation pour chaque groupe d’actifs et des règles de
dispersions (limitation pour chaque actif ;article 335-4,).
Le contrôle de la couverture des engagements réglementés consistera à vérifier :
- que les règles d’évaluation des engagements réglementés sont bien respectées
(article 335-12) ;
- que les règles de dispersion sont bien respectées en remplissant le tableau
suivant :

Catégorie valeur de couverture des Valeur maximale admise en Valeur retenue en couverture
actifs représentatifs couverture par actif

65
Actifs de l’article 335-4-1°)
..........
.........
Sous-total

Actifs de l’article 335-4-2°)


...........
...........
Sous-total

Actifs de l’article 335-4-3°)


..........
.........
Sous-total
Total

- que les règles de limitation sont respectées. On renseignera le tableau suivant :

Catégorie Valeur totale des actifs par Montant maximum admis en Montant retenu
catégorie couverture en % des
engagements

Actifs de l’article 335-1-1°) 50% avec min 15%

Actifs de l’article 335-1-2°) 40%

Actifs de l’article 335-1-3°) 40%

Actifs de l’article 335-1-4°) 20%

Actifs de l’article 335-1-5°) 10%

Actifs de l’article 335-1-6°) 40% avec min10%

Total

On complétera ce tableau par les autres actifs amis en couverture notamment ceux des
articles 335-2, 335-3, 335-4.
Le total général est comparé au total des engagements réglementés pour constater une
insuffisance (ou un excédent de la couverture) exprimée en valeur absolue et en valeur
relative conformément au tableau suivant :
n-2 n-1 n (inventorié)

Actifs représentatifs (1)

Engagements réglementés (2)

Insuffisance ou excédent (1)- (2)

Ratio de couverture (1)/(2)

En cas d’insuffisance, on étudiera la couverture globale sans application des règles de


dispersion et de limitation. Si l’insuffisance persiste, c’est que la société a des difficultés et
on lui demandera de combler l’insuffisance ;

S’il y a un excédent, la société devra procéder à un redéploiement de ses actifs pour


respecter la réglementation.

66
A l’issue du contrôle sur pièces, s’il y a nécessité on procédera au contrôle sur place. Il faut
noter qu’une société peut être en difficulté sans que le contrôle sur pièces ne le laisse
apparaître ; les chiffres utilisés étant des chiffres globaux envoyés par la société. C’est
pourquoi le contrôle sur place s’impose pour vérifier la sincérité et la régularité des chiffres
figurant sur les états.

67
CONTRÔLE SUR PLACE

L’intervention du Commissaire Contrôleur, sur place, dans une société, est souvent pour des
raisons d’ordre pratique très limitée dans le temps. Pourtant, quelque soit l’étendue de la
mission qui lui est assignée, il se doit de cerner tout d’abord l’entreprise dans son intégralité
avant de centrer son intervention sur les points particuliers objets de sa mission car, comme
le disait le célèbre philosophe PASCAL : « Je tiens pour impossible de connaître le tout
sans connaître les parties et, de connaître les parties sans connaître le tout ».
Aussi, une préparation minutieuse reste-t-elle le seul gage du succès de cette mission dont
il convient de cerner l’étendue afin d’identifier les divers éléments nécessaires à sa bonne
fin.
Ne jamais perdre de vue que pour les dirigeants, une société doit générer des résultats
rémunérateurs pour les actionnaires alors que pour le contrôleur, elle doit être à tout
moment apte à faire face à ses engagements vis à vis des assurés et des bénéficiaires de
contrats.
Aussi, veiller à ce que la société puisse respecter ses engagements techniques c’est
s’assurer :
▪ en amont, qu’elle a exigé de ses souscripteurs les bonnes primes mais également
qu’elle suit bien ses affaires et a la pleine maîtrise de ses relation avec ses
intermédiaires ;
▪ ensuite qu’elle a bien évalué ses dettes, aussi bien celles qui sont connues que celles
qui ne le sont pas encore;
▪ c’est également, vérifier que ses risques sont bien dispersés et que les engagements
qu’elle a souscrit sont en adéquation avec ses capacités financières ;
▪ C’est, enfin, veiller, en aval, à ce qu’elle dispose à tout moment d’actifs localisés,
rentables, sûrs et suffisants pour couvrir tous les engagements contreparties des
contrats qu’elle a souscrit.
L’accomplissement de cette mission n’est possible que si les documents financiers et
statistiques supports de ses investigations sont fiables.

I : LE CONTRÔLE DE COHERENCE :
Il repose sur la reconstitution des données fournies par l’entreprise en partant des
documents les plus synthétiques pour aboutir aux justificatifs de la gestion quotidienne de
l’entreprise.
Comme documents synthétiques, on aura le bilan, le compte d’exploitation générale et le
compte général des pertes et profits.
Il faut que chacun des comptes de ces documents soit détaillé dans la balance. Ensuite
chacun des sous comptes de la balance doit être décomposé dans le grand livre et enfin
chacun des sous comptes ou comptes divisionnaires du grand livre doit pouvoir être justifié
par la production des pièces comptables (ordres de dépenses s’il s’agit de charges ou des
décaissements, avis de recettes s’il s’agit d’entrées et enfin lorsqu’il s’agit d’évaluations,
les détails des paramètres qui ont été pris en compte par l’entreprise doivent être
disponible). Ce contrôle se fait intégralement pour certains postes, pour d’autres, le recours
à un sondage est indispensable.

68
Aussi, la liste, non exhaustive, de documents suivants doit-elle être requise de toute société
contrôlée:
1. Organigramme de la société,
2. Renseignements généraux prévus à l’article 426 du code CIMA,
3. Manuel de procédures de la société,
4. Etats financiers et statistiques des exercices n (inventorié) et n-1, ainsi que ceux
provisoires de l’exercice en cours ;
5. Listings ou bordereaux des exercices n (inventorié), n-1 et n-2 ( sur support papier et
disquette ou CD dans un format compatible EXCEL) ci-après :
✓ Production,
✓ Sinistres payés,
✓ Prestations échues,
✓ Arriérés par ancienneté,
✓ Commissions par intermédiaire et par produit,
6. Eléments ayant servi en n, n-1 et n-2 au calcul des provisions suivantes ( sur support papier
et disquette ou CD dans un format compatible EXCEL):
✓ Provision pour risques en cours,
✓ Provision mathématique,
✓ Provision pour sinistres à payer,
✓ Provision pour annulations,
✓ prévisions de recours
7. Listing par produit des provisions mathématiques ( sur support papier et disquette ou CD
dans un format compatible EXCEL),
8. Justificatifs des actifs listés dans l’état C5 de l’exercice n (inventorié) et n-1 ( titres de
propriété des immeubles, certificats d’actions, relevés et rapprochements bancaires,
etc.),
9. Rapports d’expertises des actifs immobiliers, si disponibles,
10. Registres comptables (balances, grands livres, etc.),
11. Tout rapport de contrôle et/ou d’audit sur la gestion de la société ou d’un de ses
démembrements,
12. Rapport général et spécial des commissaires aux comptes pour les exercices n
(inventorié) et n-1,
13.Procès verbaux des Conseils d’Administration et les résolutions des Assemblées Générales
des exercice n (inventorié) et n-1,
14. Procès verbaux des Conseils d’Administration et résolutions des Assemblées Générales
des deux derniers exercices,
15.Plan de réassurance,
16. Justificatifs des comptes de réassurance avec les récapitulations.

II : L’ENTRETIEN AVEC LES DIRIGEANTS:

69
Il est indispensable si l’on veut se faire une première idée de la gestion et de la situation de
l’entreprise. Un entretien bien préparé et bien conduit permet souvent de se faire une idée
plus précise de la situation de l’entreprise.
Il doit donc être préparé minutieusement en s’appuyant sur les rapports de contrôle
précédents, sur les éléments du dossier annuel et sur tout autre document ou rapport
disponible. Il doit revêtir un caractère général tout en permettant de passer en revue les
différents changements intervenus, dans l’administration et la gestion de l’entreprise depuis
le précédent contrôle.
L’entretien doit également permettre de se faire une idée de la qualité des dirigeants, de
leur implication dans la gestion et de la qualité de leurs directives.
Pendant cette phase, le contrôleur vérifiera l’existence de l’agrément de la société et de sa
compatibilité avec les branches pratiquées. Il passera en revue la composition de
l’actionnariat, sa capacité en cas de difficultés à apporter des solutions rapides et efficaces
(financières ou techniques).
Ne pas perdre de vue qu’un bon actionnariat est composé de personnes physiques et morales
capables en cas de difficultés d’injecter rapidement des fonds pour faire face à l’obligation
qui pèse sur la société d’avoir à tout moment une marge de solvabilité et une couverture
des engagements réglementés suffisantes. Il doit avoir en son sein un partenaire de
référence national ou international (société d’assurance etc.), capable de lui apporter une
aide technique adéquate.
La phase de l’entretien sert également à vérifier la bonne ou mauvaise organisation
administrative de la société. Le contrôleur regardera l’organigramme de la société, vérifiera
les capacités techniques des agents (formation et expérience professionnelle) et de leur
nombre (adéquat ou pléthorique).
Il s’assurera que la société fait l’objet de contrôles internes et/ou externes autres que celui
de la Direction des assurances.
A l’issue de l’entretien le contrôleur fixera son calendrier de contrôle en accord avec les
dirigeants de la société. Il est conseillé de suivre les heures habituelles de travail de la
société. Il demandera a avoir un interlocuteur au sein de l’entreprise à qui il s’adressera
pour ses différents besoins. Les interlocuteurs les plus adéquats sont le responsable
technique, le directeur financier ou le contrôleur de gestion. Il évitera, tant que possible de
gêner le travail des agents de la société.

III : CONTRÔLE ADMINISTRATIF ET REVUE DES PROCEDURES :


La première étape consistera en un contrôle administratif de l’évolution de l’entreprise. Ce
contrôle s’attachera à vérifier la validité de l’agrément à travers la vérification de la
conformité entre les dossiers société et ceux transmis aux autorités.
Ne jamais perdre de vue que:
▪ Toute société souhaitant souscrire de l’assurance sur un marché doit être agréée.
autorisée à le faire.
L’octroi de l’agrément s’appuie sur un dossier permettant d’évaluer : l’aptitude des
administrateurs et des dirigeants de la société, la pertinence du programme
d’activités à travers les états financiers prévisionnels, le plan de couverture et les
marges de solvabilité projetées.

▪ Tout changement dans le contrôle de l’entreprise doit être soumis à la tutelle.


Aussi, convient-il de s’assurer que :

70
▪ Les administrateurs et directeurs :
- ne se trouvent dans une situation économique susceptible de nuire à la santé
financière de l’entreprise;
- disposent de ressources suffisantes pour assurer la solvabilité de la société
en permanence;
- ne sont pas ou n’ont pas été directement ou indirectement impliqués dans
des opérations illégales mettant en doute leur aptitude, ou n’entendent
pas utiliser la société à des fins autres que l’assurance (spéculation,
blanchiment de fonds);
- sont aptes à assumer les responsabilités liées à leur position et que leur
intégrité n’est pas contestable.
Pour cela, un examen approfondi des renseignements généraux et des dossiers des principaux
administrateurs et dirigeants est indispensable. Dans c cadre, la consultation du curriculum
vitæ complet de chacun des administrateurs et des dirigeants ainsi que de l’extrait de leur
casier judiciaire est indispensable.
Il convient également de vérifier les incompatibilités et les cumuls interdits. Ainsi, un
administrateur ou dirigeant de la société d’assurance ne peut assumer deux fonctions
incompatibles (par exemple commissaire aux comptes et directeur général ou
administrateur. Une personne ne peut être administrateur de plus de 5 sociétés du même
Etat (Voir OHADA)
De plus en plus, l’AICA recommande de veiller à ce que s’instaure un gouvernement
d’entreprise et incite les organismes de contrôle à veiller à ce que le conseil
d’administration qu’il:
▪ définisse clairement ses objectifs stratégiques ;
▪ définisse les moyens mis en œuvre pour réaliser les objectifs établis, ainsi que
les méthodes de suivi et d’évaluation budgétaires ;
▪ définisse les procédures, la structure, les fonctions, les reconductions et
l’équilibre en ce qui a trait à la sélection et à la nomination des membres
exécutifs et non exécutifs du conseil d’administration ;
▪ établisse une distinction claire entre les responsabilités, les obligations de
rendre compte, la prise de décision, les interactions et la coopération entre le
conseil d’administration, le président, le directeur général ;
▪ établisse une répartition claire des responsabilités permettant d’équilibrer les
pouvoirs, afin de s’assurer qu’aucune personne ne dispose d’un pouvoir absolu
en matière de prise de décisions. Lorsque les fonctions de président et de
directeur général sont confiées à une seule et même personne, le contrôle doit
s’assurer que des mesures de contrôle appropriées sont mises en place pour
assurer que le processus d’information du conseil d’administration est
satisfaisant ;
▪ mette en place un département de contrôle interne efficace et détermine des
points de contrôle pertinents.

Outre ce contrôle, le manuel de procédures doit faire l’objet d’un examen sérieux en vue
de débusquer les redondances, les ruptures dans la chaîne de transmission de l’information,
les failles du système de contrôle.

71
IV : LE CONTRÔLE DE L’ACTIVITE:

IV.1 : CONTRÔLE DE LA PRODUCTION :


Il consiste à vérifier les diverses composantes que sont les primes, les encaissements et les
arriérés.

A : CONTRÔLE DES PRIMES :


Le contrôle des primes se fait très souvent en trois phases :

A. 1 : Relations avec les intermédiaires :


La première consiste à contrôler ses relations avec ses intermédiaires que sont les courtiers
et agents généraux. Ce contrôle s’effectue en deux parties:

1. la vérification des dossiers administratifs pour voir si les intermédiaires


remplissent les conditions prévues au Livre V du Code des assurances, pour la
présentation des opérations d’assurances. C’est à dire, pour les courtiers, qu’ils
ont un agrément du ministre et satisfont aux conditions de compétence,
d’honorabilité et de capacités financières ; pour les agents généraux, qu’ils
disposent d’ un traité de nomination et que celui-ci a fait l’objet de la
déclarations aux autorités de tutelle, prévue au Livre V ;
2. contrôle de la production déléguée aux intermédiaires, des procédures de
délivrance des attestations, des délais de reversement des primes et de
l’existence d’un service d’inspection ;
3. le deuxième contrôle est un contrôle technique. Il s’agira de vérifier si ces
intermédiaires respectent les directives de l’entreprise relatives à la tarification,
aux acceptations des risques, à l’encaissement et au reversement des primes.

Les documents indispensables à l’accomplissement des diligences requises sont les copies
des :
▪ agréments des courtiers,
▪ conventions souscrites entre la compagnie et les intermédiaires,
▪ différents bordereaux d’émission et d’encaissement de ces courtiers,
▪ rapports établis par les services de la société s’occupant de la surveillance du
portefeuille et du contrôle des intermédiaires,
▪ mandats d’encaisser et des contrats d’assurances couvrant la responsabilité civile
de ces courtiers, etc...

A.2 : La reconstitution du chiffre d’affaires par centre de souscription et par branche :


Cette phase consistera à reconstituer le chiffre d’affaires de l’entreprise et, parfois, à
diagnostiquer la production. Il faut, par conséquent que les documents suivants soient
disponibles:
▪ les répertoires d’enregistrement et les bordereaux mensuels de production
conformes à l’article 414 du Code des assurances. Si nécessaire, le contrôleur

72
demandera une ventilation plus fine que celle de l’article 414. Une ventilation par
centre de souscription et par branche par exemple;
▪ dans le cas où ces documents sont sur support informatique, l’article 407 du Code
des assurances édicte les règles à respecter pour, entre autre autres, permettre un
bon contrôle.
▪ toutes les polices et avenants répertoriés sur les documents de l’entreprise doivent
être disponibles et pouvoir être communiqués dans des délais raisonnables ;
▪ l’accès au classement des dossiers de production doit être facilitée car le contrôle
se fait dans les deux sens, c'est-à-dire valider les chiffres des listings en les vérifiant
sur un certain nombre de polices et, ensuite, s’assurer que toutes les polices et
avenants figurent sur les listings en vérifiant si des polices et avenants choisis au
hasard dans les classements figurent sur les listings.

Article 414 Enregistrement des contrats (Code CIMA)

Les entreprises doivent, soit délivrer les polices sous un numérotage continu pouvant comprendre plusieurs séries, sans omission
ni double emploi, les avenants successifs étant rattachés à la police d'origine, soit affecter aux assurés ou sociétaires des numéros
continus répondant aux mêmes exigences.

Les informations relatives à ces documents doivent être à tout moment d'un accès facile et comporter au moins les éléments
suivants :

- soit numéro de la police ou de l'avenant, soit numéro de l'assuré ou du sociétaire avec toutes les polices ou avenants le
concernant ;

- date de souscription, durée du contrat ;

- nom du souscripteur, de l'assuré ;

- éventuellement nom ou code de l'intermédiaire ;

- date et heure de la prise d'effet stipulée au contrat ;

- date et motif de la sortie éventuelle ;

- monnaie dans laquelle le contrat est libellé ;

- catégories et sous-catégories d'assurance ;

- montant des limites de garantie, du capital ou de la rente assurée.

La vérification du montant des primes consistera à:


▪ totalisation de tous les bordereaux mensuels de production et comparaison avec
le montant annuel des primes. Les primes s’entendent y compris les accessoires
et les coûts de polices ;

▪ choix de certains bordereaux par sondage : le total en bas de chacun de ses


bordereaux doit être égal au cumul des lignes de ce bordereau ;
▪ choix par sondage de certaines lignes de certains bordereaux : vérification d’une
police correspondante, de la conformité date d’effet et de ladate d’échéance,
montant avec ceux portés sur le bordereau ;
▪ choix par sondage de polices aux archives : vérification de leur existence, de leur
montant et des éléments portés avec ceux du bordereau ;

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▪ vérification des reports des polices précédentes sur le registre de police ;
▪ réciproquement, choix par sondage de lignes sur le registre de police et
vérification de l’existence de polices correspondantes.

A.3 : Contrôle de la tarification :


La troisième phase est le contrôle de la tarification, ce qui suppose la disponibilité de tarifs.
En automobile, on s’appuiera sur le tarif officiel en vigueur dans l’Etat ; si la société a un
tarif maison, il doit le communiquer. Pour les autres branches, les tarifs présentés lors de
l’agrément de la société ou lors du visa des produits qu’il commercialise doivent être
communiqués.
Là également, le contrôle se fait par sondage sur la base d’un échantillon représentatif en
vue d’estimer, par extrapolation des insuffisances le niveau de la sous tarification

B : CONTRÔLE DES ENCAISSEMENTS:


Les contrôleurs doivent s’appuyer sur les états C9 exigés par le réglementation. Chacun des
postes de ces états C9 doit être justifié et les justifications doivent être disponibles dans
l’entreprise.
Contrairement à ce qui se passe très souvent, la ventilation des encaissements doit se faire
par exercice d’émission des contrats, ce qui permettra de mesurer des cadences
d’encaissement et donc des cadences d’irrécouvrables.
Comme l’état C9 doit être fait pour chacune des branches et, pour affiner l’analyse, par
centre de souscription, il faut que le suivi et la gestion des encaissements et des arriérés de
l’entreprise soit rigoureux.
Les listings, ligne à ligne, des encaissements et des arriérés qui recoupent les éléments
figurant dans les états C9 et les états financiers doivent être disponibles. A défaut, le
contrôleur pourra, s’il a une bonne maîtrise de l’outil informatique, les reconstituer.

C : CONTRÔLE DES PROVISIONS DE PRIMES :


Le contrôle des provisions pour risques en cours et des provisions pour annulation de primes,
revêt une importance de tout premier ordre dans la mesure où, les premières servent à
couvrir les sinistres à survenir ; quant aux secondes, elles sont destinées à faire supporter à
l’exercice courant les pertes qui surviendront ultérieurement du fait de l’annulation de
primes qui s’y rattachent.
Pour garantir un bon contrôle des provisions pour risques en cours, les états C1, C10a et
C10b doivent être correctement renseignés et les documents justificatifs de chacune des
informations portées sur ces états doivent être mis à la disposition du contrôle.

Il faut, par conséquent, que la société soit en mesure de fournir :


▪ La ventilation, par branche, des primes à reporter. Ce listing doit permettre de
reconstituer à la fois le chiffre d’affaires de chacune des branches et les primes à
reporter. Le recours à des méthodes forfaitaires telles que la méthode des 36% ou celle
des 1/24ème ne dispense pas de la production desdits listings car le contrôle doit être
en mesure de reconstituer les montants communiqués.
En ce qui concerne le taux de report, le calcul de ses composantes que sont le taux
de sinistralité et le taux de frais généraux doivent être justifiés.

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Généralement, le taux de sinistralité retenu est le taux statistique moyen des trois dernières
années tiré du tableau D de l’état C10b.
Quant au taux de frais généraux moyen, l’idéal serait qu’il reflète, pour chaque branche, la
configuration de l’entreprise. Cependant, en l’absence de comptabilité analytique, une
ventilation au prorata du chiffre d’affaires est souvent utilisée.
Ne pas perdre de vue que la vérification du montant des primes à reporter ou des primes qui
chevauchent ( pour la méthode du prorata en informatique, choisir quelques dossiers et
calculer la partie à reporter) nécessite le recours à un échantillon pour valider les calculs
de l’informatique.

IV.2 : CONTRÔLE DES SINISTRES :


Le contrôle des sinistres respecte les procédures définies lors du contrôle de la production,
à quelques variantes près.
Il faut par conséquent vérifier que les listings, les états statistiques C1, C10a, C10b et C10
soient établis conformément aux dispositions du Code des assurances pour permettre
d’accomplir les diligences nécessaires. Deux phases sont souvent nécessaires: un contrôle
administratif et un contrôle technique.
A : Le contrôle administratif :
Il s’appuie sur les procédures de règlement mises en place par la société et sur les
dispositions légales. Les contrôleurs s’assureront notamment que:
▪ les délais de présentation des offres d’indemnité prévues à l’article 231 du Code sont
respectées ;
▪ les dossiers sont bien tenus et que toutes les pièces y figurent ;
▪ les intermédiaires respectent les contours de leur délégation et qu’il existe un service
chargé de veiller à son contrôle ;
▪ les listings sont conformes aux articles 415 et 416 du Code des assurances,

Article 415 Enregistrement des sinistres


Sauf pour les opérations d'assurances maladie et marchandises transportées, les événements, les sinistres faisant jouer ou
susceptibles de faire jouer au moins une des garanties prévues au contrat, ou les sorties sont enregistrées dès qu'ils sont connus
sous un numérotage continu pouvant comprendre plusieurs séries. Cet enregistrement est effectué par exercice de survenance
ou, en transports, par exercice de souscription. Il comporte les renseignements suivants : date et numéro de l'enregistrement,
numéro de police, nom de l'assuré, date de l'événement. Il doit en être établi au moins une fois par mois une liste à lecture directe.

Par ailleurs, les informations suivantes doivent être portées sur un document pouvant être facilement consulté : numéro de
l'enregistrement, numéro de la police et désignation du bureau décentralisé, de l'agence, du courtier ou du courtier-juré dont
dépend la police, nom de l'assuré, date de survenance de l'événement, catégories ou sous-catégories de la garantie ou des
garanties mises en jeu, nature de l'événement ou du sinistre ou motif de la sortie, désignation des victimes, bénéficiaires ou
adversaires, monnaie dans laquelle est libellé le contrat, première estimation et, sauf dans le cas où la société est
réglementairement dispensée de la méthode dossier par dossier, évaluations successives des sommes à payer, mention des
réclamations en justice, date et montant des paiements effectués (les sommes payées étant ventilées en principal et en frais
accessoires), date et montant des recours et sauvetages perçus, évaluations successives des sommes à recouvrer.

Article 416 Enregistrement des sinistres (suite)


Dans toutes les catégories de risques définies à l'article 411 les sinistres survenus dans l'exercice inventorié sont portés sur une
liste à lecture directe indiquant, outre le numéro de sinistre prévu à l'article 415, les sommes payées au cours de l'exercice et
l'évaluation des sommes restant à payer.

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Les sinistres survenus au cours des exercices antérieurs et qui n'étaient pas réglés à la fin de l'exercice précédent font l'objet de
listes analogues comportant, en outre, les évaluations à la fin de l'exercice précédent.

B : Le contrôle technique :
Il s’agira :
B.1 : pour les sinistres payés :
Que le montant des sinistres payés selon la même procédure que les primes, mais à partir
des bordereaux de sinistres payés.
Ensuite, on examinera la réalité du paiement (garantie de la société acquise, existence des
grosses du jugement, des procès verbaux de la police, des devis et factures, des procès
verbaux de transaction, des quittances de règlement dûment signées par le bénéficiaire dont
l’identité doit figurer sur les documents, des copies de chèques). Les paiements doivent
s’effectuer par chèques.
On pourra par sondage vérifier au niveau des relevés bancaires que les chèques ont été bien
encaissés par les bénéficiaires.

B.2 : Pour les provisions de sinistres, on vérifiera :


▪ d’une part, de vérifier la conformité de l’évaluation des divers chefs de préjudice
indemnisables avec les dispositions légales,
▪ d’autre part, la suffisance des provisions constituées par la société.
A ce niveau, il est important de rappeler ce qu’est une provision suffisante.
La provision suffisante, c’est celle qui, aux termes des dispositions de l’article 334-12 du
Code des assurances est effectuée dossier par dossier pour les sinistres connus.
Le coût d’un dossier doit comprendre toutes les charges externes individualisables. Cette
provision doit être augmentée d’une estimation des sinistres survenus mais non déclarés.
L’article 334-13 demande, en outre, de la compléter par un chargement de gestion qui doit
être suffisante pour liquider tous les sinistres et ne peut être inférieure à 5%.
La majoration pour tardifs et le chargement de gestion sont des impératifs légaux auxquels
aucune société ne saurait déroger.
Les commissaires se réservent la possibilité, conformément à l’article 334-13, de retenir un
chargement de gestion supérieur à 5%, en fonction de l’effectif et du coût de fonctionnement
des services sinistres.

Pour estimer la suffisance des provisions pour sinistres à payer d’une société, le contrôle
procède en deux étapes :
▪ un contrôle sur pièces qui permet, en combinant les données des états C1, C10a,
C10b et C10, d’avoir une idée de la suffisance des provisions de la société, par le
recours à des méthodes telles que la cadence des règlements, les coûts moyens ou
le chain-ladder. Ils peuvent également, en s’appuyant sur le listing prévu à l’article
416, apprécier la liquidation des sinistres.
Il est donc indispensable que les états statistiques reflètent la configuration des
sinistres de l’entreprise et, que les documents qui les sous-tendent soient
communiqués au contrôle.
▪ C’est après avoir tiré les conséquences de ces analyses que le contrôle procède à
une stratification des sinistres en tenant compte de l’importance des dossiers, de

76
leur date de survenance et des branches concernées pour bâtir un échantillon de
dossiers à consulter.
Les conclusions tirées sur la base de cet échantillon seront extrapolées et les provisions
seront corrigées en conséquence.
On vérifiera à partir du bordereau de sinistres à payer (PSAP) également appelé restants à
régler (RAR) ou suspens les montants portés dans les comptes. On contrôlera si tous les
dossiers de SAP figurent sur le bordereau par des sondages. On s’assurera qu’il existe une
bijection entre les bordereaux et les dossiers.
On partira d’un sondage de dossiers choisis au hasard dans le classement et on vérifiera s’ils
figurent dans les bordereaux. Ensuite, on procédera à l’opération inverse. Cette vérification
est le seul moyen de s’assurer de l’exhaustivité des bordereaux ou listings.
On devra également vérifier en contrôlant deux bordereaux successifs que les SAP de n-1 ne
figurant pas sur celui de n ont fait l’objet de règlements ou de classement. Dans ce dernier
cas, contrôler que le classement s’est fait à bon droit.
Ensuite, le contrôleur procédera à un sondage de gros dossiers (ceux dépassant les priorités
par exemple), de dossiers moyens et de petits dossiers pour vérifier si les PSAP constitués
ont été suffisantes.
Au préalable, il faut discuter avec le rédacteur de ses méthodes d’évaluations.
A partir des dossiers sélectionnés, le contrôleur estimera sur la base des barèmes ou des
coûts moyens du marché, la suffisance ou l’insuffisance des PSAP.
La qualité des évaluations des SAP dépend moins de la bonne application des barèmes que
de l’évaluation des dossiers à l’ouverture en l’absence de toutes les informations
nécessaires, de la politique de classement sans suite de dossiers prétendument terminés, de
la politique d’estimation des responsabilités, et de la capacité de la société à transiger.
Les éventuelles insuffisances sont redressées et réintégrées dans les SAP.
On vérifiera également que la société applique les bonnes majorations pour tardifs et le
chargement minimum de 5% pour tenir compte de la gestion.

B.3 : Les recours encaissés et à encaisser :


Le contrôle des sinistres intègre également celui des recours à encaisser par la société.
Compte tenu de la multiplicité de types de recours, il convient de les classer par famille.

On insistera particulièrement sur les recours en contribution induits par le règlement pour
compte institué par la barémisation, les recours contractuels motivés par la garantie
« défense et recours », les recours générés par des paiements de sinistres surtout en
transport, etc....
L’enjeu est que, quelque soit le volume de recours porté dans les comptes, de ne retenir
que ceux répondant au maximum fixé par la circulaire du Conseil des Ministres en avril 2003.
Le contrôleur vérifiera les montants par les méthodes précédentes. Il verra également si les
prévisions de recours sont faits à bon droit et si par le passé la société a déjà encaissé des
montants significatifs, pour éviter une surévaluation des recours à encaisser.
Une circulaire du Conseil des Ministres fixe les règles d’inscription et d’admission des
recours. Il faudra veiller à leur application.

Règles d’admission et d’inscription au bilan des recours :

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1 : Inscription au bilan des recours à encaisser

Les prévisions de recours sont inscrites au bilan selon les modalités définies ci-après :

a) les provisions pour sinistres sont estimées sans déduction des prévisions de recours, conformément aux dispositions
de l’article 334-12 du code des assurances;

b) les prévisions de recours pour lesquelles les sociétés disposent de justificatifs individuels peuvent être inscrites au
bilan ;

c) Les prévisions de recours pour lesquelles la société ne dispose pas de justificatifs peuvent faire l’objet d’une
estimation en ce qui concerne les recours sur sinistres automobiles défins aux articles 268 à 271.

Le total des recours encaissés et des recours à encaisser figurant au tableau E de l’état C10b dans la colonne
correspondant au dernier exercice est comparé au total des sinistres de responsabilité civile payés et à payer du
même exercice, tels qu’ils apparaissent au tableau F du même état C10b.

Le rapport ainsi obtenu ne peut être retenu pour l’estimation des prévisions de recours que dans la mesure où il n’est
pas supérieur à la moyenne arithmétique des rapports analogues pour les trois exercices précédents, tels qu’ils
ressortent des chiffres figurant à l’état C10b de l’exercice inventorié ;

d) la somme pouvant être inscrite au bilan ne peut, pour chaque catégorie d’opérations, être supérieure à celle qui
résulte de l’application des paragraphes b) et c) ci-dessus. Elle doit, en outre, faire l’objet d’un abattement de 5% au
titre de frais de gestion des dossiers.

2 :Admission des recours à encaisser à la représentation des engagements réglementés

Le montant des recours admis en représentation des engagements réglementés, est au plus égal à celui des deux montants
suivants, pour chaque catégorie de risques :

c) les prévisions de recours inscrites au bilan conformément aux dispositions de l’article 1° alinéa d) du présent
Règlement.

d) la moyenne arithmétique des recours encaissés au cours des trois derniers exercices inventoriés.

3 : Inscription des recours admis dans l’état C4


Il est crée dans l’état C4, à la suite de la ligne intitulée «Avances sur contrats des sociétés vie », une ligne intitulée «Recours
admis » à laquelle est imputée le montant des recours à encaisser déterminé selon les modalités fixées à l’article 2 du
présent Règlement.

IV.3 : CONTRÔLE DES FRAIS GENERAUX :


L’autre volet important du contrôle concerne les frais généraux. Bien souvent, seul un
contrôle de cohérence est effectué sur ce poste. Cependant, le contrôle s’attachera lorsqu’il
y a dérive au niveau des frais généraux à en rechercher l’origine.
Il ne faut pas, en effet, perdre de vue que dans la prime que l’assureur réclame à l’assuré,
il y a la prime de risques qui sert à prendre en charge uniquement les sinistres et, il y a les
chargements qui doivent couvrir les frais d’acquisition et les frais de gestion.
Lorsque ces frais dépassent les chargements, il y a déficit du compte administratif, ce qui
signifie que dans l’immédiat, soit le bénéfice technique, s’il y’en a, vient combler ce déficit,
soit la société puise dans ses réserves pour couvrir ses frais généraux.

78
Le contrôle doit donc veiller à ce que ces frais restent raisonnables, pour ne pas gêner le
paiement des sinistres . Souvent, il a recours à une vérification des postes les plus importants
pour s’assurer que les procédures d’ordonnancement et d’engagement des dépenses sont
respectées. Si tel n’est pas le cas, un contrôle approfondi, beaucoup plus proche de l’audit,
des divers postes de frais généraux sera envisagé.
Les commissions font également l’objet d’un contrôle particulier car, contrairement à ce
qui est souvent observé, elles doivent être comptabilisées dès l’émission des polices qui les
ont générées. On doit donc retrouver dans l’entreprise les conventions la liant aux
intermédiaires, les niveaux de commission prévus, les fiches de commissionnement pour
chacune des affaires apportées par des intermédiaires ... bref, on doit pouvoir ventiler les
commissions payées par intermédiaire et pour chaque intermédiaire, par affaire.
Lorsqu’il s’agit d’une société nouvellement agréée, en sus du contrôle indiqué ci-dessus,
les commissaires feront la comparaison avec les objectifs définis dans le dossier d’agrément.
On a en effet observé que les frais généraux exposés sont toujours deux à trois fois
supérieurs à ceux prévus lors de l’agrément. Cette situation est de nature à déséquilibrer,
parfois de façon chronique, l’exploitation de la jeune société ; des mesures de correction
urgentes s’imposent.
A : Les commissions
Leur contrôle se fera par totalisation des bordereaux. Les commissions figurent en général
sur les mêmes bordereaux que les primes.
Ensuite, on vérifiera par sondage pour quelques commissions, les contrats auxquels ils sont
rattachés.
On pourra également rapporter les commissions aux chiffre d’affaires venant des
intermédiaires pour se rendre compte des dérapages.
Ne pas perdre de vue que certaines sociétés enregistrent les commissions lors du paiement.
Ce procédé n’est pas conforme au principe d’indépendance des exercices.

B : Les frais généraux


Leur contrôle se fait à partir de la balance, puis du grand livre. A partir de la balance, on
fait un tri des postes les plus importants, ensuite, on poursuit le contrôle sur le grand livre,
où les montants les plus importants (l’importance du montant est laissée à l’appréciation du
contrôleur) doivent être justifiés (bons de commande, factures, bons de livraison, copies
des chèques ; le paiement par chèque est exigé sauf pour les petits montants).
A ce niveau, le contrôleur vérifiera que les frais exposés ont un lien direct avec l’activité de
la société pour éviter les abus de biens sociaux. Il regardera également pour les filiales, le
coût de l’assistance technique.

IV.4: CONTRÔLE DE LA REASSURANCE :


Article 417 Enregistrement des opérations de réassurance
Les traités de réassurance, acceptation d’une part, cessions et rétrocessions, d'autre part, sont enregistrés par ordre
chronologique avec les indications suivantes :

− numéro d’ordre du traité ;

− date de signature ;

− date d’effet ;

− durée ;

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− nom du cédant, du cessionnaire ou du retrocessionnaire ;

− nature des risques objet du traité ;

− date à laquelle l’effet prend fin ;

− nature du traité.
Les registres peuvent être tenus à feuillets mobiles.

A : Programme de réassurance
Le contrôleur vérifiera que les priorités et les rétentions de la société sont en adéquation
avec son activité et ses capacités financières. Pour cela, le recours à des méthodes tels que
la méthode « as … if » et le « burning cost » est indispensable. On s’attellera sur la base des
statistiques passées à faire fluctuer les priorités et à mesurer dans chaque cas, les résultats
de la réassurance.

B : Contrôle des comptes de réassurance :


Il existe deux types de réassurance : la réassurance conventionnelle et la réassurance
facultative, la vérification empruntera des voies différentes :
La réassurance conventionnelle nécessite un contrôle administratif sur la base des traités de
réassurance et un contrôle technique basé sur la reconstitution des comptes courants de
réassurance.
Pour faciliter le contrôle de ces postes, il est fortement recommandé d’élaborer un compte
de réassurance à 100 % qui récapitule traité par traité les primes cédées, les commissions,
les risques en cours, les sinistres, les intérêts sur dépôt, les primes minimales de dépôts et
les soldes.

Des lignes seront prévues pour les facultatives de sorte que, en colonne, ce tableau à
double entrées puisse corroborer les différents postes de réassurance figurant au compte
d’exploitation générale ; en ligne, il doit permettre de reconstituer, après certains
regroupements les différents comptes de réassurance par branche figurant dans l’état C1.
En ce qui concerne les facultatives, leur justification doit pouvoir être apportée par les
dossiers de placements et par les bordereaux de cession communiqués au réassureur.
On s’attachera également, pour justifier la réassurance non proportionnelle, à disposer des
comptes d’ajustement. Pour cela, il faut s’appuyer sur la liste de tous les sinistres dépassant
la moitié de la priorité, de sorte à permettre par la combinaison des éléments ressortis par
ses bordereaux avec ceux des conventions, de reconstituer les primes de ces traités.
La réassurance pose également un autre type de problème ; celui de la justification des
dépôts des réassureurs et des soldes de réassurance figurant aussi bien à l’actif qu’au passif
du bilan.
Le contrôleur veillera à obtenir le détail de ce compte réassureur par réassureur et en cas
de besoin, il doit pouvoir suivre l’évolution du compte courant et des paiements faits à
chaque réassureur sur plusieurs années.

V : CONTRÔLE DE LA SITUATION FINANCIERE :


Le contrôle de la situation financière, point nodal de toute entreprise d’assurance, requiert
un examen exhaustif de tous les actifs de l’entreprise c’est à dire: les immobilisations, les

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valeurs réalisables et les disponibilités, mais également de son passif, à commencer par la
libération effective du capital, la bonne constitution de toutes les provisions pour pertes et
charges et pour finir, l’identification de toutes les créances bénéficiant d’un privilège
supérieur à celui des assurés et bénéficiaires de contrats.
Les documents de base seront :
▪ les dossiers des actionnaires,
▪ les différents relevés bancaires,
▪ les résolutions des conseils d’administration et des assemblées générales,
▪ les pouvoirs de signature conférés aux dirigeants,
▪ les balances et grands livres, etc...
Pour mener les diligences particulières à chacun des postes énumérés, des documents
spécifiques seront nécessaires.

V.1 : CONTRÖLE DES ACTIFS ADMIS EN COUVERTURE :


Ne pas perdre de vue que des normes doivent être établies en ce qui a trait aux éléments
d’actif détenus par les sociétés d’assurances. Ces actifs doivent être :
▪ diversifiés par type;
▪ limités et dispersés par rapport au total des engagements réglementés;
▪ évalués suivant des méthodes pertinentes et claires;
▪ leurs justificatifs doivent être conservés dans l’entreprise;

A : Les immeubles :
Pour justifier la possession et la valeur des immeubles, il est nécessaire :
1. si les immeubles ont été construits par la société, de disposer :
▪ d’un titre foncier ou de tout acte officiel attestant la possession du terrain ;
▪ d’un dossier justifiant le coût des travaux réalisés qui doit comprendre : le devis
descriptif des travaux, le devis estimatif de ces travaux, le rapport de définition
de risques, le rapport des travaux en cours, le rapport de fin de travaux, le
procès-verbal de réception provisoire, le procès-verbal de réception définitive,
les factures définitives élaborées par les entreprises.
2. s’il s’agit d’immeubles acquis, l’acte notarié d’acquisition précisant le prix ainsi que
les divers frais d’enregistrement et de timbres, la preuve de l’accomplissement des
formalités requises pour la mutation du titre foncier doit également être apportée.
Dans tous les cas, il sera nécessaire, afin de justifier qu’aucune hypothèque ne grève les
immeubles, de disposer d’une attestation de non inscription hypothécaire ou bien d’un état
des droits réels délivré par le service de l’enregistrement et des domaines.
Lorsque les immeubles ont fait l’objet d’une réévaluation, le contrôleur devra exiger la
lettre du président de la commission marquant son accord sur la réévaluation ; dans le cas
où il s’agit d’une réévaluation légale, l’arrêté ministériel fixant les niveaux de cette
réévaluation doit être fourni.
Lorsque ces immeubles ont été cédés à une société civile immobilière (SCI), les parts de
l’entreprise dans le capital de cette SCI doivent être justifiées, au même titre que tous les

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titres détenus par l’entreprise. La société devra donc tenir à la disposition du contrôle les
derniers comptes de la SCI ainsi que les rapports général et spécial du commissaire aux
comptes sur l’activité de cette société civile immobilière.
En tout état de cause, tout rapport d’expertise et tout document pouvant justifier la valeur
d’acquisition, la valeur de réalisation probable et la valeur au bilan de ces actifs doit être
tenu à la disposition du contrôle.

B : Les autres actifs:


Les différents éléments attestant leur valeur d’acquisition doivent être communiqués, de
même, qu’un relevés au 31 décembre de l’exercice, établi par les comptables du Trésor et
ressortant les divers titres détenus par la société au Trésor, ainsi que leurs valeurs à cette
date.
Si la société détient des obligations et des actions de sociétés, elle doit justifier leurs valeurs
d’acquisition par tous moyens et leur valeurs de réalisation par la production, soit des
certificats d’action ou d’obligation, soit par des relevés émanant des banques ou des sociétés
de gestion qui détiennent ces titres.
En ce qui concerne les actions cotées en bourse, la justification de leurs valeurs de
réalisation doit être apportée par les relevés bancaires et les bulletins de cote émanant de
la bourse régionale des valeurs mobilières.
Pour justifier les avoirs en banque et en caisse, les relevés bancaires au 31 décembre de
l’exercice, annexés aux états de rapprochements bancaires à la même date sont
indispensables.

Si la société a accordé des prêts, il faut préciser que seuls les prêts hypothécaires sont admis
en couverture, elle doit communiquer les plans d’amortissement des prêts, les inscriptions
hypothécaires, les justificatifs de l’assurance couvrant les biens hypothéqués et les
bénéficiaires des prêts ainsi que les incidents de recouvrement.
Pour faciliter ces diligences, le contrôle doit s’assurer que ces divers actifs sont listés de
façon synthétique dans l’état C4 et de façon beaucoup plus détaillée dans l’état C5.
C : LE PASSIF :
De la même manière, tous les postes du passif seront passés en revue et l’on prêtera une
attention soutenue aux « comptes de régularisation » et aux « comptes d’attentes à
régulariser ». Les postes « Etat », « Salariés », « compte courant des rétrocessionnaires »
seront également examinés avec attention.
Ne pas perdre de vue que si les soldes de réassurance ne sont pas payés, la société peut se
trouver, en cas de sinistre important, dans l’impossibilité de faire face à se engagements,
les réassureurs procédant, le plus souvent, par compensation.

V.2 : LA SITUATION FINANCIERE :


A l’issue de ses vérifications, le contrôleur établira la situation financière et patrimoniale
de la société en tenant compte de tous les redressements qu’il aura effectués sur les
comptes techniques, financiers et administratifs de la société. Il dressera ainsi :
o le nouveau résultat de la société ;
o la marge de solvabilité (voir procédure de contrôle sur pièces) ;

82
o la couverture des engagements réglementés (voir procédure de contrôle sur
pièces).

V : REDACTION DU RAPPORT DE CONTROLE


Ce rapport s’articulera, à titre indicatif, autour de quatre points :
I. Présentation de la société
Cette partie concerne l’évolution de l’entreprise depuis sa création, en insistant sur
les faits marquants: date de création de la société, références de l’agrément et
branches autorisées, composition de l’actionnariat, organigramme et appréciation des
capacités techniques du personnel, problèmes rencontrés par la société, besoins de
financements et injonctions antérieures, conditions de déroulement du contrôle.
II. Analyse de l’activité de la société
Commentaires et redressements sur les postes du compte d’exploitation générale.
III. Situation financière et patrimoniale de la société
Commentaires sur les principaux postes du bilan, établissement des résultats, de la
marge de solvabilité et de la couverture des engagements réglementés après les
différents redressements
IV. Conclusions générales
Principales forces et faiblesses de la société, insuffisance ou excédent de la marge de
solvabilité et de la couverture des engagements réglementés.

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