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REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

PAIX-TRAVAIL-PATRIE PEACE-WORK-FATHERLAND
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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR MINISTRY OF HIGHER EDUCATION
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UNIVERSITE DE YAOUNDE II-SOA THE UNIVERSITY OF YAOUNDE II-SOA
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Tél : (+237) 22 20 11 54 Tél : (+237) 22 20 11 54
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FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ET FACULTY OF LAW AND POLITICAL
POLITIQUES SCIENCES
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DEPARTEMENT DE SCIENCE POLITIQUE DEPARTMENT OF POLITICAL SCIENCE

L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS AU


CAMEROUN : LE CAS DU PLAN TRIENNAL SPÉCIAL
JEUNE COMME UN INSTRUMENT D’ACTION
PUBLIQUE

Mémoire rédigé et soutenu publiquement en vue de l’obtention d’un Master II en science


politique, option : Administration et Politiques Publiques

Par :
ATSAMA BITTI Jeanne
Titulaire d’une Licence en Science Politique

Sous la direction du :
Pr. Jean Paul MBIA
Professeur agrégé des
facultés de sciences politiques
Conseiller technique n° 1 au MINSUP

Année académique 2022-2023


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

AVERTISSEMENT

.
« L’Université de Yaoundé II n’entend donner aucune approbation ou improbation aux
idées émises dans ce travail, celles-ci doivent être considérées comme propres à leur auteur »

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DÉDICACE

mes parents : M. et Mme BITTI Félix

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REMERCIEMENTS

Ce travail doit tant à une directrice de mémoire à la fois disponible et patiente et dont le
soutien scientifique n’a jamais failli. Leurs remarques, leurs conseils et leurs encouragements
tout au long de ce travail nous ont été très précieux. Notre profonde gratitude au Pr. Jean-Paul
MBIA qui nous a honoré de sa confiance et de sa direction ainsi qu’au Dr Paul Édouard
MESSANGA qui a accepté de superviser ce travail.

Nos sincères remerciements à l’ensemble du corps professoral de la Faculté des Sciences


Juridiques et Politiques pour leurs conseils et leur bienveillance.

Ensuite, nous remercions Paul Édouard qui à travers son soutien, ses conseils et ses
orientations, nous a toujours assisté lorsqu’on avait la moindre inquiétude, merci grand-frère.
Nous remercions également ceux qui nous ont assistés durant nos premiers pas dans la
recherche.

Toute notre gratitude à notre famille BITTI qui a toujours fait preuve d’un soutien
inconditionnel envers moi pour leurs conseils avisés et leur investissement dans notre réussite
académique, à nos parents, pour tout ce qu’ils nous ont apporté, pour leur présence et leur
amour. Ce mémoire est pour nous une grâce, notre profonde reconnaissance de leur soutien
inestimable.

Nos amis occupent une place très importante dans notre vie. Ces quelques lignes ne
suffiront sûrement pas suffire à exprimer tout ce que nous leur devons. La vie est faite de
rencontres, qu’elles datent de 10 ans ou du mois dernier, elles nous touchent toutes à leur façon.
Elle est entrée dans ma vie et m’a accompagné durant cette aventure. Une pensée pleine de
tendresse pour toi mon papa BITTI BIKOULA Felix et Mama NDONGO OLOMO Lydie
Merci à tous ceux qui ont pensé à moi ces derniers temps. Merci à Mama NYANDA Régine
berthe (ma grande sœur d’une autre mère), et à BITTI TSINA Eloim-angel (mon fils chéri).

Enfin, la rédaction d’un mémoire étant la confrontation de la théorie et de l’empire, nous


remercions ainsi certaines autorités administratives Mme la conseillère technique n° 1 du
MINJEC, Mme la vice Doyenne de la faculté des sciences économiques et de gestion, et toutes
les personnes rencontrées lors de mon travail sur le terrain.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne iii


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ÉPITAPHE

« La gestion des affaires publiques est caractérisée par la fluidité des enjeux,
l'hétérogénéité des territoires, et la fragmentation du pouvoir politique. La découverte
d'interdépendances multiples entre les acteurs conduit à l'invention de nouveaux principes de
coopération (...) Le territoire, (…), constitue désormais le lieu de définition des problèmes
publics. Du même coup, les structures d'élaboration et de mise en œuvre de l'action publique
s'en trouvent bouleversées (...) Privé de son hégémonie, l'État trouve une raison d'être dans
l'institution de capacités de négociation entre une grande variété d'acteurs. Gérer les affaires
publiques est affaire d'action collective ».

Thoenig J.-C. et Duran P. (1996). « L'État et la gestion publique territoriale ».


In: Revue française de science politique, 46e année, n°4, P. 582.

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SIGLES ET ABRÉVIATIONS

APL : Action Publique Locale

BM : Banque Mondiale

BAfD : Banque Africaine de Développement

BAsD : Banque Asiatique de Développement

BUNEC : Bureau National de L’État Civil

CEFAM : Centre de Formation pour l’Administration Municipale

CISL : Comité Interministériel des Services Locaux

CMPJ : Centre Multifonctionnel de Promotion des Jeunes

CND : Conseil National de la Décentralisation

CTD : Collectivités Territoriales Décentralisées

CVUC : Communes et Villes Unies du Cameroun

DI : Déplacés Internes

FED : Fonds Européen de Développement

FEICOM : Fonds d’Équipement et d’Intervention Intercommunale

GDN : Grand Dialogue National

HCR : Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Refugiés

IDA : Association Internationale de Développement

JDI : Jeunes Déplacés Internes

MINATD : Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation

MINEPAT : Ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire

MINFI : Ministère des Finances

MINJEC : Ministère de la Jeunesse et de l’Éducation Civique

MINMAP : Ministère des Marchés Publics

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MRC : Méthode de Conceptualisation Relativisée

NASLA : National School of Local Administration

OIM : Organisation Internationale pour les migrations

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONU : Organisation des Nations Unies

OSC : Organisation de la Société Civile

PADDL : Programme d’Appui à la Décentralisation et au Développement Local

PBF : Peace Building Fund

PD : Personnes Déplacées

PNDP : Programme National de Développement Participatif


UNESCO: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organisation
ONG: Organisation non Gouvernementale
ONJ: Observatoire Nationale de la Jeunesse
Pajer-U: Programme d’Appui à la Jeunesse Rurale et Urbaine
DPEJ: Direction des Programma Pour l’entrepreneuriat des jeunes
PPTE. : Pays Pauvre et Très Endettés
PANEJ. : Plan d’Action Nationale pour l’Emploi des Jeunes
CJB. : Carte Jeune Biométrique
COSUP. : Centre d’Orientation Scolaire, Universitaire et Professionnel
ONEFOP. : Observatoire Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle
GICAM. : Groupement Inter patronal du Cameroun
SIPROME. : Salon International de Promotion de l’Entrepreneuriat
HIMO. : Haute Intensité de Main d’œuvre
ATDA. : Agenda de travail décent en Afrique
SAR-SM. : Section artisanale rurale et section ménagère
MINPMEESA : Ministère des Petites Moyennes Entreprises de l’Économie Sociale et de
l’artisanat.

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Récapitulatif des entretiens effectués dans la Commune de Manjo

Tableau 2: Typologies des mécanismes de gouvernance locale

Tableau 3: Types de ressources mobilisées par les différents acteurs

Tableau 4 : Analyse des intérêts poursuivis par chaque acteur

Tableau 5: Critères d'analyse comparative des réseaux d'action publique

Tableau 6: Dispositifs d'accès aux connaissances partagé par les acteurs

Tableau 7: Logiques d'interdépendance entre les acteurs mobilisés

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LISTE DES ENCADRÉS

Encadré n°01 : Propos du délégué d’arrondissement du MINJEC sur sa recommandation des


DI dans certaines structures

Encadré n°02 : Propos du cadre chargé des communautés à la mairie de Manjo sur les actions
du maire envers les DI

Encadré n°03 : Propos du délégué d’arrondissement du MINJEC sur le rôle du MINJEC

Encadré n°04 : Propos d’un cadre de la mairie sur le rôle d’Horizons Femmes dans la mise sur
agenda de la situation des déplacés internes présent à Manjo

Encadré n°05 : Propos d’un cadre de la mairie sur l’accueil des personnes déplacées par les
populations locales et la nature de leurs relations

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Représentation des acteurs mobilisés pour l'insertion socio-économique des DI dans
la commune de Manjo

Figure 2: Graphisme de la mobilisation des ressources par les acteurs

Figure 3: Schématisation de l'intérêt commun des acteurs mobilisés

Figure 4: Pyramide illustrant les rapports de force dans la collaboration entre les acteurs
mobilisés autour du projet

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RÉSUMÉ

En définitive, la thématique sur l’entrepreneuriat des jeunes diplômés camerounais est


en étroite collaboration avec la vision du chef de l’État son excellence Monsieur Paul Biya, une
réponse farouche à la question du chômage et l’employabilité des jeunes camerounais.
L’armement moral et civique pour changer de situation financière, afin de promouvoir l’auto-
emploi. Notre travail de recherche consistait à démontrer la mobilisation discursive et
institutionnelle autour de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés partant de la construction du
plan triennal spécial-jeune, qui matérialise l’instrumentation de l’action publique. Cela partant
de l’ordre du discours sur l’entrepreneuriat, et l’aménagement institutionnel et actoriels à
travers les stratégies d’insertion socioprofessionnelle et dynamique de promotion, il y ‘a un
renforcement des capacités des jeunes diplômés pour une meilleure optimisation.

Mots clés: Insertion socioéconomique ; Déplacés internes ; Dynamique des acteurs ; Action
publique locale

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L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
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ABSTRACT

Ultimately, the theme of entrepreneurship for young Cameroonian graduates is in close


collaboration with the vision of the Head of State, His Excellency Paul Biya, a fierce response
to the issue of unemployment and the employability of young Cameroonians. The moral and
civic armament to change their financial situation, in order to promote self-employment. Our
research consisted in demonstrating the discursive and institutional mobilization around
graduate youth entrepreneurship, starting with the construction of the three-year special youth
plan, which materializes the instrumentation of public action. Starting from the discourse on
entrepreneurship, and the institutional and actorial layout through socio-professional insertion
strategies and promotion dynamics, there is a strengthening of young graduates' capacities for
better optimization.

Keywords: Socioeconomic integration; internally displaced persons; Dynamics of actors;


Local public action

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L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
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SOMMAIRE

INTRODUCTION GÉNÉRALE ............................................................................................................. 1


première PARTIE : LA MOBILISATION DISCURSIVE ET INSTITUTIONNELLE AUTOUR DE
L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS PARTANT DE LA CONSTRUCTION DU
PLAN TRIENNAL SPÉCIAL JEUNE ................................................................................................. 20
CHAPITRE I : LES ORDRES DU DISCOURS SUR L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES
DIPLÔMÉS AUTOUR DU PLAN TRIENNAL SPÉCIAL JEUNE .................................................... 22
SECTION I : LA CONSTITUTION DU PLAN TRIENNAL SPÉCIAL JEUNE COMME
RÉFÉRENTIEL DE LA POLITIQUE DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS..... 22
SECTION II : LA PROMOTION DES PROGRAMMES ET PROJETS SECTORIELS
D’INSERTION DES JEUNES DIPLOMES ......................................................................................... 28
CHAPITRE II : L’AMÉNAGEMENT INSTITUTIONNELLE ET LES ACTEURS DE
L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS ......................................................................... 35
Section I : l’action de l’État dans l’entrepreneuriat des jeunes diplômés .............................................. 35
SECTION II : LES ACTEURS EN CHARGE DE LA MOBILITÉ ENTREPRENEURIALE DES
JEUNES DIPLÔMÉS............................................................................................................................ 44
DEUXIÈME PARTIE : L’ARTICULATION OPÉRATIONNELLE DU PLAN TRIENNAL
SPÉCIAL JEUNE COMME ACTION PUBLIQUE DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES
DIPLÔMÉS ........................................................................................................................................... 59
CHAPITRE 3 : LES STRATÉGIES D’INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLES ET
DYNAMIQUES DE PROMOTION DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS ....... 61
SECTION I : LES STRATEGIES DE PROMOTION ET D’INSERTION
SOCIOPROFESSIONNELLES DES JEUNES DIPLOMES ............................................................... 61
SECTION II : LA FORMATION ENTREPRENEURIALE DES JEUNES DIPLÔMÉS PAR DES
PRATIQUES PÉDAGOGIQUES ET ENJEUX D’INTÉGRATION SOCIOÉCONOMIQUE ........... 66
CHAPITRE IV : LE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DES JEUNES DIPLÔMÉS POUR UNE
MEILLEURE OPTIMISATION DE L’AUTO-EMPLOI..................................................................... 73
SECTION I : L’ACCOMPAGNEMENT DES JEUNES DIPLÔMÉS VERS L’OPTIMISATION DE
L’AUTO-EMPLOI ................................................................................................................................ 73
SECTION II : LA CONSOLIDATION DES PROGRAMMES ET CAPACITÉS DES JEUNES
DIPLÔMÉS FACE AUX OBSTACLES À L’AUTO-EMPLOI .......................................................... 79
CONCLUSION GÉNÉRALE ............................................................................................................... 89
TABLE DES MATIÈRES..................................................................................................................... 92

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne xii


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 1


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
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Le 10 février 2023, à la veille de la célébration de la 57ème édition de la fête de la jeunesse


au Cameroun, le Président de la République, Paul Biya, s’est adressé à nouveau à la jeunesse
sur la problématique spécifique liée à l’auto-emploi, partant de l’implémentation de nouvelles
mesures incitatives visant à encourager les jeunes à se lancer dans l’entrepreneuriat1. S’il s’agit
de la mise à disposition de financements spécifiques y dédié, l’accélération de la mise sur pied
d’un fonds de garantie des jeunes entrepreneurs et la volonté politique visant à favoriser
l’insertion de cette catégorie sociale dans le marché de l’emploi ou leur l’autonomisation était
déjà manifeste quelques années auparavant. C’est la logique du Plan Triennal Spécial Jeunes
qui, depuis 2016 est à l’origine de financement de plus de 11 mille projets en faveur des jeunes,
générant par-là près de 35 mille emplois directs, pour un coût global d’environ 20 milliards de
FCFA2. S’inscrit ainsi dans cette dynamique de nombreux projets dont en 2021 portent sur le
financement de 8430 projets, 119 clusters économiques, 132 villages pionniers de seconde
génération ainsi que la création de près de 22.000 emplois directs auquel s’ajoute la construction
d’une quarantaine de Centres Multifonctionnels de Promotion des Jeunes et la mise en place
effective de l’Observatoire National de la Jeunesse3.

De ce fait, ces mesures prises par le gouvernement dans divers secteurs constituent des
actions visant la promotion de l’entrepreneuriat jeune et parvenir au plein emploi par une
intensification de la formation professionnelle. On peut d’ailleurs à cet effet faire un constat sur
le lancement d’un vaste programme de transformation des SAR-SM en centres de formation
aux métiers et la poursuite de la création des centres de formation professionnelle d’excellence
sur l’ensemble du territoire national4. Ainsi, la mobilisation de ces initiatives dénote les efforts
déployés par les autorités publiques dans ce sens, comme le souligne président de la République
qui note « avec satisfaction, que pour l’année 2021, le financement de l’ensemble de ces
programmes et projets se chiffre à 190 milliards de FCFA » au profit des ressources mobilisées
pour l’ensemble des programmes étatiques mis en place pour encourager l’entrepreneuriat des
jeunes. Cependant, le problème de l’entrepreneuriat des jeunes, et particulièrement des jeunes
diplômés, demeure une gangrène qui laisse percevoir les actions entreprises jusque-là par les
pouvoirs publics comme limitées.

1
Discours Paul Biya, Président de la République, 10 février 2023 lors de la célébration de la 57 ème édition de la
fête de la jeunesse au Cameroun.
2
Discours Paul Biya, Président de la République, 10 février 2022 lors de la célébration de la 57 ème édition de la
fête de la jeunesse au Cameroun.
3
Idem.
4
Discours Paul Biya, Président de la République, 10 février 2023… Op.cit.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 2


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

Dès lors, l’intérêt de ce travail nous conduit à nous poser la question suivante : Qu’est-ce
qui explique la persistance liée à la problématique de l’entrepreneuriat des jeunes au Cameroun
? Pour répondre à cette question il convient pour nous de mettre en place les éléments
constitutifs de notre étude. Pour cela, il est important pour nous de structurer notre étude d’une
part sur les considérations théoriques (Section I) et d’autre part nous une considération
méthodologiques (Section II).

Section I : Considérations théoriques sur l’analyse de l’action publique de


l’entrepreneuriat des jeunes
L’acte scientifique fondamental précise Emile Durkheim se doit de rompre avec les «
prénotions », les « représentations spontanées » et autres « fausses évidences » de la vie
quotidienne pour opérer au sens Poppérien la « démarcation entre science et non science »,
Ainsi la meilleure façon de le faire est de « considérer les faits sociaux comme les choses »,
c’est-à-dire extérieurs à nous et qui s’imposent. D’où la nécessité que « nous entrions dans le
monde social comme dans un monde inconnu » afin d’établir l’ordre des raisons
épistémologiques du fait scientifique conquis, construit et constaté au sens de Gaston
Bachelard5. C’est ainsi que Hervé Barreau quant à lui évoque le passage de la connaissance
commune à la connaissance scientifique. Cette phase constructive de l’objet qualifiée par
Howard Becker de « représentation »6 consistera ainsi à délimiter les concepts, l’espace et le
temps (A) et par ailleurs d’élaborer la problématique liée à notre sujet de recherche (B).

A- Délimitation conceptuelle et spatio-temporelle de l’étude.


Nous définirons les concepts clés de notre étude (1), et ensuite nous préciserons le cadre
opératoire (2).

1- Clarification conceptuelle

Une connaissance approfondie des concepts majeurs constitue un élément essentiel à la


compréhension et à la maitrise de toute discipline ou domaine séparé de recherche. Émile
Durkheim nous le démontre lorsqu'il indique que : « le savant doit d’abord définir les choses
dont il traite à fin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question»7 . Vu que la
clarification conceptuelle est un élément éminemment important dans le domaine de la science
le chercheur doit alors en définir les termes clés de son objet d'étude à fin que nul ne se trompe

5
Hervé BARREAU, L’épistémologie, Paris, Presses Universitaires de France, 1990, p. 7.
6
Howard BECKER, Les ficelles du métier, Paris, La Découverte, 2002, p. 36.
7
Madeleine GRAWITZ, Méthodes de sciences sociales, 11ème éd., Paris, Dalloz, 2001.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 3


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

sur leur itinéraire, car les mots n'ont de sens que dans un contexte bien précis. Malinowski dira
à propos que « chaque énoncé et chaque raisonnement doivent passer par les mots, c'est-à-dire
par les concepts »8. Ainsi la faisabilité de ce travail passe nécessairement par la clarification
des concepts de : action publique (1), entrepreneuriat (2), et jeunes diplômés (3).

a- Action publique

De manière générale, cette notion signifie l’ensemble des activités investies par les
autorités publiques. Elle désigne les décisions résultant d’un consensus entre différents acteurs
intervenants dans son optimisation. Afin d’éviter toute confusion, il importe de s’intéresser
aussi au sens attribué au concept de politique publique qui prête souvent à confusion et est
souvent assimilé à la notion d’action publique. Les minimalistes, encore considérés comme les
classiques, renvoient les politiques publiques à l’action étatique9. Ils les considèrent comme «
les actes et non actes engagés d’une autorité publique face à un problème ou dans un secteur
relevant de son ressort »10. Cette définition est revue par Jean Claude Thoenig et Yves Meny11
pour qui, les politiques publiques « se présentent comme des programmes d’action
gouvernementale dans un secteur de la société ou dans un espace géographique ».

L’avantage de cette définition est de mettre en exergue la dimension pragmatique de


l’analyse des politiques publiques12 dans la mesure où, toute action publique, à quelque niveau
que ce soit, quel que soit le domaine concerné, entre dans le champ de l’analyse des politiques
publiques. Elle présente aussi l’avantage « de cerner un objet de recherche relativement concret
»13. Ainsi, une politique est menée en vue d’atteindre des objectifs, de mettre en œuvre des
valeurs, de satisfaire des intérêts, en intégrant un ensemble d’acteurs, d’où la notion d’action
publique.

Il convient de préciser que, c’est à partir du besoin ou de la nécessité de saisir ou


d’appréhender l’État « en action »14 ou « au concret » au sens de Jean Gustave Padioleau15 que
le glissement nominal s’est opéré entre la notion de politique publique et celle d’action

8
THOMPSON et MALINOWSKI cité par Cécile VIGOUR, La comparaison dans les sciences sociales, Paris, La
Découverte, 2005, p. 139.
9
MULLER (P.) et SUREL (Y.), L’analyse des politiques publiques, Paris, Montchrestien, 1998, p. 16.
10
MENY (Y.) et THOENIG (J. C.) (1989), Politiques publiques, Paris, PUF, 1989, pp. 129-130.
11
Ibid., pp. 130-131.
12
MULLER (P.), Les politiques publiques, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1990, p. 16.
13
MULLER (P.) et SUREL (Y.), L’analyse des…, Op. cit., p. 16.
14
JOBERT (B.) et MULLER (P.), L’État en action : politiques publiques et corporatismes, Paris, PUF, 1987, p.
34.
15
PADIOLAU (J. G.), L’État au concret, Paris, PUF, 1982, p. 35.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 4


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d’action publique

publique. En effet, comme l’explique Jacques Commaille16, « face à une vision mono centrée,
hiérarchisée et descendante de la décision publique comme instrument d’un État qui planifie,
qui incite et qui détermine les objectifs et conçoit les règles, s’impose progressivement l’idée
d’une action publique à multi niveaux impliquant une multiplicité d’acteurs et au sein de
laquelle l’État n’est plus qu’un des partenaires participant à sa construction collective »17.
Dans une société complexe l’action publique fait référence à une régulation multipolaire, à la
démultiplication et à la polycentricité des niveaux d’actions. À cet effet, il est possible de noter
avec Pierre Muller18 que « lorsqu’on veut comprendre les processus qui conduisent à
l’élaboration et à la mise en œuvre d’une politique publique, il est essentiel d’avoir en mémoire
qu’une politique n’est pas un processus abstrait dont on pourrait saisir le sens « de l’extérieur
» en se limitant aux déterminants structurels ou contraintes ».

Dès lors, l’on appréhende dans le cadre de cette étude l’action publique comme «
construction collective d’acteurs en interactions contextualisées » au sens de Patrick
Hassenteufel. L’action publique serait, au sens de Vincent Dubois, « l’ensemble des relations,
des pratiques et des représentations qui concourent à la production politiquement légitimée de
modes de régulation des rapports sociaux »19. Ces relations, plus ou moins institutionnalisées,
s’établissent entre des acteurs aux statuts et positions diversifiées qu’on ne peut réduire a priori
aux seuls pouvoirs publics : représentants de groupes d’intérêt, journalistes, entrepreneurs
privés ou usagers y côtoient ministères, organisations internationales, fonctionnaires ou
responsables politiques.

b- Dans quel sens appréhende-t-on le concept de Jeune ?


Depuis longtemps la jeunesse est considérée comme un vecteur de changement social
que l’on se place du côté des garants de l’ordre public, qui s’en inquiètent ou du côté des
progressistes ou des révolutionnaires, qui s’en réjouissent. Pour interroger la notion de jeunesse,
il faut d’abord s’interroger sur sa définition ou son indéfinition, c’est-à-dire, prendre en compte
ce qui précise la notion de jeunesse, mais aussi ce qui la rend floue. Lorsqu’on fait un petit
retour vers l’histoire on comprend que la notion de jeunesse en tant que catégorie sociale
apparaît réellement dans les années 1950, après la deuxième guerre mondiale20. Au XIXe siècle,

16
BOUSSAGUET (L.) et al., Dictionnaire des politiques publiques, 4e éd., Paris, Presses de Sciences Po, 2014,
pp. 599-607.
17
Ibid.
18
MULLER (P.), Les politiques…, op. cit.
19
DUBOIS (V.), « L’action publique » in Cohen (A.), Lacroix (B.), Riutord (Ph.) (dir)., Nouveau manuel de
science politique, La Découverte, 2009, pp. 311-325.
20
INJEP, Les jeunes de 1950 à 2000. Un bilan des évolutions, 2 Ariès 2001.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 5


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on trouve trois jeunesses, plutôt masculine, qui n’en sont pas au sens « catégorie sociale » : La
jeunesse bourgeoise qui reçoit un enseignement secondaire, la jeunesse ouvrière qui suit les
traces du père dans le travail et la jeunesse traditionnelle (artisans et commerçants) qui suit une
instruction primaire. Dans l’entre-deux guerres apparaissent les premiers mouvements de
jeunesse catholique qui se donnent comme mission d’encadrer la jeunesse ouvrière. Ainsi, c’est
sous le Front Populaire que la jeunesse et les loisirs deviennent une préoccupation de l’État.

Si la jeunesse par ailleurs peut s’appréhender à partir d’un âge de la vie, centrée sur une
fonction principale comme l’imitation des générations précédentes ou l’expérimentation de
nouvelles règles de vie, ou alors considérée dans un rapport de génération que l’on pose en
opposition, il importe de souligner dans le cadre de notre travail de recherche, que la jeunesse
ici est cernée à partir d’une catégorie sociale et fait l’objet d’une politique spécifique. Dès lors,
dans le cadre de cette étude, seront considérés comme jeunes, les hommes et les femmes situés
dans la tranche d’âge allant de 12 à 35 ans21. Ce découpage procède ainsi à une certaine
définition de la jeunesse, donnant des limites d’âge.

c- Entrepreneuriat

Le concept d’entrepreneuriat repose de manière générale sur l'ensemble des valeurs, des
croyances et des représentations qui visent l'émergence d'idées novatrices, sur lesquelles
s'appuient la création et la réalisation de projets individuels ou collectifs. Cette conception est
ainsi proche des valeurs, croyances et représentations à la base d'une culture entrepreneuriale
qui met en avant l'estime de soi, la persévérance, le sens des responsabilités, l'effort,
l'autonomie, la créativité, le goût du risque, l'acceptation de l'erreur, la coopération et la
solidarité. Dès lors, l’entrepreneuriat s’articule sur des piliers fondamentaux que sont les
hommes, les innovations, l’international, et le financement, ceci sous diverses formes : création
ex-nihilo, l’intra-entrepreneuriat, extra-entrepreneuriat ou essaimage, l’auto entrepreneuriat,
l’entrepreneuriat social. Le but de l’entrepreneuriat étant d’accroitre non seulement la
production, mais également son financement et sa rentabilité d’organiser, de commander, de
coordonner, et de contrôler. Pour Howard Stevenson, l’entrepreneuriat est la poursuite d’une

21
Cf. OIF, Rapport d’enquête sur les politiques publiques en faveur de la jeunesse dans l’espace francophone,
2020, p. 34. En effet, le rapport souligne que : « Dans une majorité d’États et gouvernements, l’âge de début de la
catégorie « jeune » est de 15 ans (18 sur 28), et l’âge de fin de la catégorie « jeune » est de 35 ans. On relève que
douze (12) États et gouvernements ayant participé à l’enquête (soit 2 cas sur 5) partagent la même définition de la
catégorie d’âge de la jeunesse : 15 et 35 ans ». Dans la note de bas de page du même rapport, on peut lire que « Dix
(10) États africains appliquent l’âge défini par la Charte africaine de la jeunesse, qui est de 15 à 35 ans. ».

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 6


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

opportunité au-delà des ressources qu’on contrôle. Par ailleurs, ce terme peut désigner une
entreprise commerciale, l’action de créer une entreprise dans le but de générer des bénéfices.

À cet effet, la mise en exergue des éléments clés de l’entrepreneuriat se démarque par la
capacité à voir les opportunités là où d’autres voient les difficultés, la prise de risque, à faire
preuve de créativité et d’ouverture d’esprit pour trouver des ressources au-delà de celles déjà
contrôlées. Selon le magazine Forbes, c’est un état d’esprit et non un modèle économique. Une
définition de Collerette et Aubry22 sur l'entrepreneurship permet de distinguer d'autres éléments
de définition partant du « processus par lequel on crée quelque chose de différent, d'une certaine
valeur, en consacrant le temps nécessaire et les efforts requis, tout en assumant les finances de
l'entreprise, les risques psychologiques et sociaux et en recevant la récompense monétaire ainsi
que la satisfaction personnelle »23. Des qualités reliées à l'entrepreneurship, tels la persévérance,
le goût de l'effort et l'estime de soi, ressortent dans cette description du processus. Dans le cadre
de cette étude, il va s’agir de saisir le concept d’entrepreneuriat dans le sens de permettre une
insertion professionnelle des jeunes diplômés dans une logique d’auto-emploi partant de leurs
capacités à saisir les opportunités et créer de projets individuels ou collectifs au Cameroun.

Définition de la culture entrepreneuriale : C'est l'ensemble des valeurs, des croyances


et des représentations, largement partagées par les membres de l'équipe-école, qui visent
l'émergence d'idées novatrices chez les élèves, sur lesquelles s'appuient la création et la
réalisation de projets individuels ou collectifs. Les valeurs, croyances et représentations à la
base d'une culture entrepreneuriale sont : l'estime de soi, la persévérance, le sens des
responsabilités, l'effort, l'autonomie, la créativité, le goût du risque, l'acceptation de l'erreur, la
coopération et la solidarité. Cette définition est celle utilisée pour la présente recherche.

B- Le cadre opératoire de l’étude


Cette partie s’intéresse à la délimitation du champ opératoire de l’étude. Pierre
Bourdieu24 souligne à ce propos qu’« on ne peut travailler que sur un objet situé et daté ». Afin
d’éviter tout risque d’illusion, tout travail de recherche implique nécessairement que l’on
« circonscrive son Object d’étude »25. Dans les sciences sociales, « restreindre son champ
d’investigation ne devrait pas être interprété comme une attitude de faiblesse ou de fuite de

22
Collerette P. Aubry, P-G, (1988) Femmes et hommes d'affaires : qui êtes-vous. Agence d'Arc, Montréal, 177
pages.
23
Collerette P. Aubry, P-G, (1988) Femmes et hommes… Op. cit, P. 6.
24
BOURDIEU (P.) et al., Le métier de sociologue, préalables épistémologiques, 5e éd., Berlin, New York : Mouton
de Gruyter, 2005.
25
Université libre de Bruxelles, « guide du mémoire », département de science politique, sine loco, non doto, P.5

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L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

responsabilité mais bien au contraire comme une contrainte de la démarche scientifique ».26 Le
cadre opératoire fera donc l’objet de la délimitation spatial (a) et temporelle (b) de notre étude.

1- Cadre temporel de l’étude

L’étude chronologique de notre travail couvre la période allant de 2016 à 2023. En effet,
cette borne est marquée dès 2016 par le Plan Triennal Spécial- Jeunes à l’origine du financement
de plus de nombreux projets en faveur des jeunes. Il s’agit du lancement d’un programme
d’action gouvernementale visant à générer des milliers d’emplois directs27. Cependant, l’accent
est davantage mis en faveur des jeunes entrepreneurs à partir d’une mobilisation envisagée par
les pouvoirs publics des financements spécifiques nationaux, bilatéraux voire multilatéraux,
pour accompagner la mise en place d’un Fonds de garantie dans ce sens.

2- Le cadre spatial de l’étude


Si notre objet d’étude s’inscrit dans le cadre du Cameroun, il question de déceler les
zones à forte concentration des jeunes diplômés dont l’initiative pour ces derniers consiste
s’auto-employer. Il s’agit dans ce sens de partir des sites promouvant l’entrepreneuriat jeunes.
Ainsi, le rôle capital des centres d’incubateurs d’entreprises permet de saisir les dynamiques et
mécanismes de promotion de l’employabilité des jeunes diplômés, des acteurs désirants
participer à la lutte contre le Chômage, la misère, la pauvreté. Des structures telles que le Fonds
National de l’Emploi ou les Centre de formation aux métiers professionnels constituent des
champs d’étude de notre objet d’analyse.

3- Intérêt scientifique et pratique du sujet


Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt affirment qu’un « travail de recherche est
susceptible d’apporter deux types de connaissances : de nouvelles connaissances relatives à
l’objet d’analyse et de nouvelles connaissances théoriques »28. Sur le plan scientifique la
présente étude se veut une contribution sur les questions de prise en charge des problèmes
publics, celui de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés, par les acteurs publiques. En d’autres
termes, ce travail contribue à l’enrichissement de la connaissance les politiques publiques
destinées aux jeunes dans une logique de leur bonne intégration sociale et politique dans les
sociétés de plus en plus complexe. Pour ce qui est du plan pratique, ce travail pourrait

26
Sylvain SHAMBAKINYAMBA (dir), les Sciences Sociales au Congo –Kinshasa Cinquante ans après. Quelques
repères, paris, l’Harmattan.coll. Espace Kinshasa, janvier, 2006, p. 50.
27
Discours Paul Biya, Président de la République, 10 février 2022 lors de la célébration de la 57ème édition de la
fête de la jeunesse au Cameroun.
28
Quivy (R) et Campenhoudt (L, V), Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Dunod, 3e éd, 2005, p. 216.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 8


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

éventuellement fournir une base d’orientation à l’attention des décideurs. En fait, elle pourrait
permettre d’informer sur l’état des politiques d’entrepreneuriat des jeunes diplômés au
Cameroun afin d’améliorer la gouvernance liée à l’auto-emploi des jeunes.

- Intérêt du sujet

En sciences sociales et particulièrement en science politique, l'intérêt fait polémique.


Habermas affirme que « l'intérêt commande la connaissance, c'est-à dire définit et fixe seul les
conditions de l'objectivité possible de cette connaissance29 ». Il penche donc naturellement pour
un intérêt pratique. II s'arrête sur la condition de la recherche sur le plan pratique et social.

Thomas Khun30, lui, pense que l'intérêt d'une étude est scientifique. Il s'interroge sur la
contribution des recherches à la science. Des études intrinsèquement scientifiques regorgent
généralement un double intérêt : scientifique et pratique.

- Intérêt scientifique

Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt affirment qu’un « travail de recherche est
susceptible d’apporter deux types de connaissances : de nouvelles connaissances relatives à
l’objet d’analyse et de nouvelles connaissances théoriques »31. Sur le plan scientifique la
présente étude se veut une contribution sur les questions d’intégration nationale et de gestion
de la diversité. En d’autres termes, ce travail contribue à l’enrichissement de la connaissance
sur la gestion de la diversité en contexte d’intégration national au Cameroun mais aussi dans
les États pluriethniques. Donc elle nous permettra d´appréhender la gestion étatique de
l´ethnicité au Cameroun ceci par le prisme de ses institutions en occurrence la commission
nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme. De ce fait, il s’agit ici d’une
mise à jour sur le débat de l’intégration nationale au Cameroun.

- Intérêt pratique

Selon Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt, les perspectives pratiques et les
éléments d’analyses ne sont pas toujours en adéquation32. Pour ce qui est du plan pratique, ce
travail pourrait éventuellement fournir une base d’orientation à l’attention des décideurs. En
fait, elle pourrait permettre d’informer sur l’état des politique d’intégration nationale afin
d’améliorer la gouvernance de la diversité culturelle. Du moins, faire une socio-analyse de

29
Habermas (J), Les techniques et la science comme idéologie, Paris, GE Science, 1973.
30
Khun (T), Structure des révolutions scientifiques, Paris, Flammarion, 1972.
31
Quivy (R) et Campenhoudt (L, V), Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Dunod, 3e éd, 2005, p. 216.
32
Ibid., p. 218.

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L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

l´action de la commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme


serait donné des bases solides à cette institution pour qu´elle s´améliore dans ses façons de faire
et d’agir. Autrement dit, cette étude sera un atout en ceci qu´elle permettra à cette institution de
gagner en efficacité. Il serait dès lors judicieux de formuler notre problématique et nos
hypothèses.

C- Élaboration de la problématique
La problématique d’une recherche désigne les perspectives théoriques que l’on adopte
pour le traitement d’un problème posé par la question centrale.33 De ces considérations, la
problématique se veut d’être positionner entre rupture et la construction.34 Il s’agit alors d’un
« ensemble construit autour d’une question principale, hypothèse de recherche et de lignes
d’analyse qui permettent de traiter le sujet choisi ».35 Quand a Chenier la problématique est
« l’ensemble des éléments formant le problème , a la structure d’informations dont la mise en
relation engendre chez un chercheur un écart se traduisant par un effet surprise ou de
questionnement assez stimulant pour le motiver à faire une recherche ».36Autrement dit, la
problématique désigne les perspectives théoriques que l’on adopte pour le traitement d’un
problème posé par la question centrale. Pour cela, nous nous intéresserons d’abord à la revue
de la littérature (1), ensuite au cadre théorique (2) et en fin à l’énonciation d’hypothèse (3).

1- Revue de la littérature
Lawrence Olivier, Guy Bernard et Julie Ferron définissent la revue de la littérature
comme, « l’espace ou se déroule en grande partie les débats scientifiques. Elle est l’occasion
pour un chercheur de faire l’État des recherches des autres chercheurs dans un domaine précis
pour en montrer l’intérêt , la pertinence mais aussi les limites et les faiblisses dans le but de
démontrer qu’il reste des choses à faire pour comprendre tel ou tel phénomène et même qu’il
est nécessaire d’entreprendre une nouvelle recherche sur ce sujet ».37En effet, la revue de la
littérature est un exercice qui permet de prendre connaissance des travaux et recherches
scientifiques déjà effectués sur un sujet dont porte la recherche. Il s’agit dans cette étude de
faire référence aux productions scientifiques antérieures afin de mieux dégager l’originalité de

33
Raymond QUIVY et Luc VAN DUNAD, 1995, pp. 85-86.
34
Gardon Mace et François PETRY, Méthodes en Science Humaines, Guide d’élaboration d’un projet de recherche
en Sciences Sociales, Bruxelles, de Boeck Université, 2000, p. 382.
35
Daniel LATOUCHE et Michel BEAU, l’art de la thèse : comment préparer et rédiger une thèse, un mémoire ou
tout autre travail universitaire, Montréal, Boréal, 19__, P.47, cité par Lawrence OLIVIER
36
Jacques CHENIER, « la spécification de la problématique », dans Benoit GAUTIER Recherche Sociale : De la
problématique à la collecte des données. sree-Foy, Presse de l’université du Québec, 1984, P.
37
Lawrence OLIVIER ; Guy BERNARD ; Julie FERRON : l’élaboration d’une problématique de recherche :
sources, outils et méthodes ; paris ; Budapest, Torino, l’Harmattan, 2005, p. 56.

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L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

l’approche adopté. Dans ce cas suivant les écrits d’Hervé Dumez, « l’élément essentiel du
positionnement de la question de recherche, qui se construit généralement progressivement et
doit se comprendre comme un point de tension entre savoir et non –savoir »38. Autrement dit,
elle consiste à la réalisation de ce point entre ce que nous ignorons et ce dont nous connaissons,
par rapport à notre Object d’étude.

- Approche par la culture de l’analyse de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés

Ainsi, l’ensemble des productions scientifiques parcourues dégagent à suffisance dans


le cadre de notre recherche la place de l’entrepreneuriat des jeunes. Sami Boudabbous, en
évoquant « l’intention entrepreneuriale des jeunes diplômés », part d’une étude de 49 diplômés
de l’École Supérieure de Commerce de Sfax en Tunisie pour montrer l’intention de créer une
entreprise, mais aussi les attitudes envers la création d’une entreprise et les perceptions des
normes sociales et leur impact sur la capacité à mener un processus entrepreneurial. Ce dernier
fait observer partant de ses résultats que seule l’influence des intentions des condisciples est
significative. Les contraintes financières, les informations pouvant être transmises ainsi que la
formation en création d’entreprise, en d’autres termes tout ce qui se rapporte aux perceptions
du contrôle comportemental, ont un effet non significatif sur l’intention.

En outre, l’importance de la culture entrepreneuriale suscite l’intérêt d’un certain


nombre de travaux scientifique. Si l’expression a fait l’objet d’une analyse récente par Leger-
Jarinou sur la thématique « Développer la culture entrepreneuriale chez les jeunes » 39, Fortin
dans son analyse sur « la culture entrepreneuriale est un antidote à la pauvreté »40 met en avant
la dynamique qui consiste à penser cette approche en termes de recherche active et dynamique
d'un emploi par une personne sans emploi, avec des connaissances approfondies pour relever
les défis comme employeur ou employé. Pour Toulouse41, la culture entrepreneuriale vise à
valoriser la persévérance et la détermination. À ce titre, l'expérimentation et la tolérance
constituent des éléments clés pour faire face à des difficultés, des échecs, des faillites de certains
individus, sans pour autant rejeter ceux qui ont proposé des projets d'entreprises. Dans le sens,

38
Hervé DUMEZ, « Faire une revue de littérature : pourquoi et comment ? », in le libellio d’AEGIS ; vol7, n°2,
été 2011, pp. 15-25.
39
Leger-Jarinou C. (2008), “Développer la culture entrepreneuriale chez les jeunes”, Revue française de gestion
– N° 185.
40
Fortin, P-A. (2002) La culture entrepreneuriale un antidote à la pauvreté. Éditions Transcontinentales,
Montréal, 248 pages.
41
Toulouse, J-M. (1990) La culture entrepreneuriale. HEC, Montréal, 9 pages.

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L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

Pelletier42 quant-à-lui, dans ses écrits « Invitation à la culture entrepreneuriale » évoque des
qualités et attitudes exprimant la volonté d'entreprendre et de s'engager pleinement dans ce que
l'on veut faire et mener à terme. Si ce dernier met ainsi l’accent sur l’éducation comme socle
fondamentale de l’activité entrepreneuriale, il le souligne par le développement entrepreneurial
de toute activité pédagogique individuelle ou collective qui favorise de ce fait leur mise à
contribution.

- Approche par les politiques publiques de l’analyse de l’entrepreneuriat des jeunes


diplômés

L’approche d’analyse de l’entrepreneuriat des jeunes à partir des politiques publiques43


fait l’objet d’une analyse de plusieurs travaux. Patricia Loncle dans son article intitulé « Jeunes
et politiques publiques : des décalages croissants »44 dans le cadre européen et notamment en
France des difficultés d’intégration touchant les jeunes qui apparaissent de plus en plus
prégnantes, tant du point de vue social que politique. L’auteur s’interroge alors sur leur capacité
à influer sur la décision politique et à faire prendre en compte les difficultés sociales qui sont
les leurs. Dans ce sens, si l’existence d’inégalités inter et intragénérationnelles fortes45 et les
questions sur la répartition des places entre les générations sont soulevées dans cette étude,
l’auteur s’intéresse aux politiques publiques destinées aux jeunes dans une logique de leur
bonne intégration sociale et politique dans les sociétés européennes contemporaines en tant que
enjeu considérable à l’heure du vieillissement de ces sociétés, qui fait de la jeunesse une
ressource de plus en plus rare et donc, potentiellement, de plus en plus précieuse.

Par ailleurs, l’approche d’analyse de l’entrepreneuriat des jeunes est significative à


partir d’une analyse évaluative de la contribution des politiques publiques sur l’emploi des

42
Pelletier, G. (1996) Chefs d'établissement, innovation et formation : de la complexité aux savoirs d'action, dans
M. Bonami et M. Garant, Système scolaire et pilotage de l'innovation. Émergence et implantation du changement.
Paris et Bruxelle : DeBoeck University, pp. 87-113.
43
Gislain Jean-Jacques (2004) : « Les politiques publiques de l’emploi », dans Jean Boivin (dir.), Introduction aux
relations industrielles, Montréal, Gaëtan Morin éditeur, p. 117-160. Barbier J.-C. (1998), « Les politiques
publiques de l’emploi en perspective : pour un cadre de comparaison des politiques nationales de l’emploi », in
Barbier J.-C. et Gautié J., Les politiques de l’emploi en Europe et aux États-Unis, Les Cahiers du CEE , n° 37.
Lefresne F. et Tuschsizer C. (2004), « Dynamique d’insertion et politiques de l’emploi : une comparaison de six
pays européens (Belgique, Danemark, Espagne, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni) », Contribution au Colloque du
Matisse L’accès inégal à l’emploi et à la protection sociale, 16-17 septembre. Aomar Ibourk (2015) : «Les
politiques de l’emploi et les programmes actifs du marché du travail au Maroc », Fondation européenne pour la
formation
44
Patricia Loncle dans son article intitulé « Jeunes et politiques publiques : des décalages croissants », « Agora
débats/jeunesses », 2013/2 N° 64 | pages 7 à 18
45
Chauvel l., Le destin des générations. Structure sociale et cohortes en France au xxe siècle, Presses universitaires
de France, coll. « Le lien social », Paris, 2002. maurin é., La peur du déclassement, une sociologie des récessions,
Le Seuil, coll. « La République des idées », Paris, 2009.

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L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

jeunes au Cameroun par Avom Désiré et Nguekeng Bernard dans leur article
intitulé « Politiques publiques et emploi des jeunes : une étude empirique du cas
Camerounais »46. Ces derniers, à partir d’un modèle et de méthode appliqués aux données
extraites de la base de données, mettent en exergue les questions liées à l’entrepreneuriat des
jeunes par l’absence d’une formation adéquate et les soutiens techniques et financiers qui sont
proposés aux jeunes par le gouvernement insuffisant. Aussi les mesures incitatives proposées
par l’État aux entreprises privées en vue de les encourager à recruter les jeunes ne contribuent
pas toujours à l’atteinte de cet objectif et les recrutements massifs effectués par l’État ne
parviennent pas à éponger tous les jeunes au chômage.

Face à cette situation, les auteurs, dont certains des travaux s’inscrivent dans cette
dynamique à l’instar de Njike, Tchoffo et Mwaffo47, de Ngathe et Njimbon48 préconisent que
l’État camerounais devrait d’avantage renforcer la professionnalisation de la formation et
surtout orienter les offres de formation dans les domaines qui présentent les débouchés. En plus,
il doit renforcer les facilités accordées aux entreprises privées en vue de les encourager à
recruter d’avantage les jeunes. D’où leur suggestion faite au gouvernement camerounais
d’apporter d’une part plus de soutien technique et matériel aux jeunes qui en sollicitent et
d’autre part, de mobiliser d’avantage les fonds pour le financement des projets bancables que
présentent ces derniers.

2- L’approche personnelle
Les différentes conceptions émises ci-dessus dans l’analyse de l’entrepreneuriat jeune
au Cameroun portent certes un certain intérêt scientifique, mais ne permettent d’épuiser toutes
les dimensions d’analyse de ce sujet de recherche, car ces approches s’inscrivent dans des
logiques bien précises. Il importe de souligner que les études intrinsèquement scientifiques
regorgent en général un double intérêt : l’un scientifique comme l’affirme Thomas Khun49 et
l’autre pratique au sens de Jürgen Habermas50. Ainsi, il apparait que deux mobiles justifient
l’orientation portée ailleurs : D’une part un intérêt scientifique, car ce sujet apporte une
contribution particulière à l’analyse de l’action publique de l’entrepreneuriat des jeunes,

46
Avom Désiré et Nguekeng Bernard, « Politiques publiques et emploi des jeunes : une étude empirique du cas
Camerounais ».
47
Njike Njikam G.B., Lontchi Tchoffo R. M. et Fotzeu Mwaffo V. (2005) : « Caractéristiques et déterminants de
l’emploi des jeunes au Cameroun », Cahiers de la stratégie de l’emploi Noumba, I. (2001). Le marché du travail
au Cameroun. GRAPES – FSEG - Université de Yaoundé II.
48
Ngathe Kom P. et Njimbon E. (2014): « Améliorer, à travers le développement de compétences et la création
d’emplois, l’accès des jeunes au monde du travail », Rapport pays de Cameroun pour la conférence ministérielle
2014 sur l’emploi des jeunes.
49
Cf. Thomas KHUN Structure des révolutions scientifiques, Paris, Flammarion, 1972, p. 5.
50
Jürgen HABERMAS, Les techniques et la science comme idéologie, Paris, GE, Science, 1973, p. 12.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 13


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

induisant une réflexion partant des acteurs multiples. D’autre part sur le plan pratique il s’agit
pour nous de montrer que l’optimisation de l’action publique de l’entrepreneuriat des jeunes
dans un cas comme celui du Cameroun, vise à répondre aux aspirations des jeunes, qui voient
dans la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes par le gouvernement une opportunité pour
ces dernières de participer à la conception des actions publique visant l’auto-emploi des jeunes.

- L’approche par les instruments de l’action publique comme cadre théorique


Le cadre théorique est la grille de lecture qui permet grâce à sa particularité en fonction
du champ scientifique de décrire, d’expliquer, ou de cerner un objet soumis à une analyse. Il
s’agit d’un ensemble d’outils qui pourraient permettre à un chercheur d’appréhender un fait
sous un prisme objectif, mettant ainsi de côté les prénotions et la spontanéité. Un travail
scientifique mené avec rigueur est fonction de son cadre théorique. Dans cette optique, Jonas
Schnyder, la théorie est « l’ensemble d’affirmations sur le réel, qu’utilise un système de concept
pour rendre compte de ce réel et expliquer des phénomènes »51. Dans ce travail nous userons
de l’approche par les instruments.

C’est une approche qui est développée dans les travaux de Patrick Le Gales et Pierre
Lascoumes, notamment dans un ouvrage collectif qu’ils ont dirigés, dont le titre s’intitule
Gouverner par les instruments.52 Selon que le soulignent ces auteurs, la sociologie de l’État et
du gouvernement s’intéresse depuis longtemps à la question des technologies de gouvernement,
dont celle des instruments d’action publique. Mais, elle met rarement ce thème au centre de
l’analyse. Les instruments de l’action publique représentent donc un domaine encore
relativement peu exploré. L’approche par les instruments d’action publique, adaptée à ce
travail, repose sur quelques idées maitresses. D’abord, elle permet de dire que les instruments
de gouvernance territoriale induisent la recomposition de l’État de manière générale, et de
manière spécifique, ils permettent de saisir avec aisance les dynamiques de changement dans
les politiques publiques. Ensuite, l’instrumentation en tant que théorisation politique implicite
produit ses effets propres.

Un instrument d’action publique – le Plan triennal spécial jeunes en étant un – est un


« dispositif à la fois technique et social qui organise des rapports sociaux spécifiques entre la
puissance publique et ses destinataires en fonction des représentations et des significations
dont il est porteur »53. Cette approche en termes d’instruments de l’action publique ou ; plus

51
Schnyder (J), « Cours magistral d’initiation à la recherche ».
52
Pierre LASCOUMES et Patrick LE GALÈS (Dir.), Gouverner par les instruments, op.cit.
53
Charlotte HALPERN, Pierre LASCOUMES, Patrick LE GALES (dir.), L'instrumentation de l'action
publique. Controverses, résistance, effets, Paris, Les Presses de Sciences Po, coll. « Gouvernances », 2014, p. 17.

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L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

englobante, d’instrumentation de l’action publique ; relève d’un sous-champ de l’analyse des


politiques publiques centré sur les technologies de gouvernement et décliné sur de nombreux
terrains.54 Par la mobilisation de cette approche, il s’agit d’appréhender le Plan triennal spécial
jeunes comme un instrument d’action publique de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés dont
l’ambition est d’apporter un changement, une transformation de la politique publique de l’auto-
emploi des jeunes au Cameroun. Toutefois, en tant qu’instrument, il peut faire l’objet d’usages
variés en fonction des intérêts des acteurs qui le manipulent.

Dès lors à la lumière de cette réflexion la question centrale qui se dégage de ce travail de
recherche est celle de savoir comment le Plan triennal spécial jeune, en tant qu’instrument de
l’auto-emploi, participe à la construction de l’action publique de l’entrepreneuriat des jeunes
diplômés au Cameroun ? Ce questionnement amène à une analyse qui permet d’aborder les
hypothèses de cette étude qui participe ainsi à l’expliciter.

1- Énonciation de l’hypothèse
Le corps des hypothèses constitue le fil conducteur de la recherche. Généralement
définies comme les réponses provisoires aux questions posées dans la problématique, les
hypothèses fournissent les critères de sélection des données pertinentes dans la recherche.
Ayant vocation à être confirmées ou infirmées à la fin des travaux, la formulation des
hypothèses est incontournable. Pour, Pierre Bourdieu, Jean Claude Passeron et Jean Claude
Chamboredon, « refuser la formulation explicite d’un corps d’hypothèses fondé sur la théorie,
c’est s’engager à des présupposés qui ne sont autres que des prénotions de la sociologie
spontanée et de l’idéologie »55. Bien plus, un travail ne peut être considéré comme une véritable
recherche s’il ne se structure autour d’une ou de plusieurs hypothèses comme le renchérissent
Raymond Quivy, Luc Van Campenhoudt.56 Ils définissent l’hypothèse comme étant « une
réponse provisoire à la question principale de la recherche ; celle-ci pouvant être confirmée ou
infirmée au terme de l’analyse». L’hypothèse étant une proposition de réponse présumée à une
question qui oriente la recherche, deux hypothèses permettent d’appréhender l’action publique
de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés partant du Plan triennal spécial- jeunes au Cameroun,
notamment une hypothèse principale (a) appuyée par des hypothèses secondaires (b).

54
Ibid.
55
Pierre BOURDIEU, Jean-Claude PASSERON et Jean-Claude CHAMBOREDON, Le métier de sociologue,
Paris, Mouton,1968, p. 58.
56
Raymond QUIVY, Luc Van CAMPENHOUDT, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Dunod, 1995,
p.127.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 15


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

a- L’hypothèse principale de recherche

Dans le cadre de notre étude nous avons émis l’hypothèse générale suivante : le Plan
triennal spécial jeune constitue un instrument d’appui et d’orientation de l’action publique de
l’entrepreneuriat des jeunes diplômés vers une meilleure optimisation de la politique de l’auto-
emploi au Cameroun.

b- Les hypothèses secondaires de recherche

De l’hypothèse principale s’articule deux sous hypothèses :

- L’action publique de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés repose sur la construction


du Plan triennal spécial jeune en tant qu’instrument d’appui et d’orientation partant de
la mobilisation des acteurs divers ;
- Le renforcement de la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés résulte
d’une dynamique de co-construction de la politique sociale de l’auto-emploi des jeunes
au Cameroun.
Ces hypothèses ont été infirmées ou confirmées grâce à la démarche méthodologique que
nous avons employé ci-dessous.

SECTION II : CONSIDERATIONS METHODOLOGIQUES SUR L’ANALYSE


DE L’ACTION PUBLIQUE DE DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES
DIPLOMES

La méthode est la démarche scientifique concrète57. Elle conditionne le travail


scientifique en ce sens qu'elle éclaire les hypothèses et en détermine les conclusions. Pour
mener à bien le développement de notre recherche, le constructivisme comme approche
d’analyse (A) a été mobilisé comme cadre méthodologique d’analyse retenue pour ce travail et
qui nous permet par ailleurs de présenter notre cadrage empirique de collecte des données et la
structuration de notre travail (B).

A- Le constructivisme comme approche d’analyse.


Le constructivisme est un courant de pensée qui cherche à découvrir la manière dont la
réalité sociale et les phénomènes sociaux sont « construits » c’est-à-dire la manière dont ces
phénomènes sont créés, institutionnalisés et transformés en traditions.58De ce fait, le

57
Jean LAUBET, Initiation aux méthodes de recherche en sciences sociales, Paris, L’Harmattan, 2000, p.120.
Alain BEITONE et les autres, Sciences sociales, 2e édition, Paris, Editions Dalloz, 2000, p. 15.
58
Peter L. Berger et Thomas Luckmann dans leur livre, The Social Construction of Reality, (1966) à la suite des
travaux de Alfred Schütz.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 16


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

constructivisme se veut une méthode permettant d’étudier les phénomènes politiques et


sociaux. Dans l'analyse de notre étude, on fera recours à l'approche constructiviste qui implique
dans une certaine mesure de définir des identités, c'est-à-dire « qui nous sommes et qui sont les
autres »59. Le constructivisme se penche sur la nature des acteurs (États, groupes, individus) et
sur leurs relations aux environnements structurels plus larges. La philosophie est celle d'une
constitution mutuelle dans laquelle aucune entité d'analyse acteur/structure n'est réduite à
l'autre. L'intérêt des acteurs émerge « de » et est endogène « à » l'interaction avec la structure
au premier niveau, et d'autres acteurs en second niveau, sans qu'aucun n'ait la primauté
analytique sur l'autre. Dans cette recherche notre choix portera sur le constructivisme social60.

L'exploitation du constructivisme dans le cadre de nos travaux de recherche sur l’action


publique de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun est intéressante, car il permet
de comprendre comment les représentations que partagent les acteurs engagés dans ce processus
et leurs en actions sont construites et orientées dans une dynamique entrepreneuriale
d’optimisation et promotion de leur auto-emploi des jeunes au Cameroun. Par ailleurs,
l’entrepreneuriat des jeunes diplômés comme problème social, a les prémisses que les autres
phénomènes sociaux. Il est construit sur des normes et des valeurs. De plus, le constructivisme
permet de s'interroger sur la façon dont l'enjeu lié à l’entrepreneuriat des jeunes vient à être
considéré comme une problématique sociale et comme un fait porteur de représentations pour
les jeunes diplômés. Ainsi, ce que nous prenons pour faits sociaux donnés sont, dans les faits,
plus souvent qu'autrement une construction allant dans l'intérêt de certains groupes dominants.
Dans cette vision des choses, la co-construction de la politique sociale de l’auto-emploi des
jeunes au Cameroun apparaît comme un moyen pour les autorités d’optimiser et de promouvoir
l’entrepreneuriat des jeunes diplômés par une série de mesures dont le Plan triennal spécial
jeune en tant que instrument d’appui et d’orientation partant de la mobilisation des acteurs
divers ;

59
THOMAS Lindemann, Sauver la face, sauver la paix. Sociologie constructive des crises internationales, Coll.
« Chaos International », L'Harmattan, Paris, 2011.
60
Sur le constructivisme parfois nommé socioconstructivisme, cf. BERGER Peter et LUCKMAN Thomas, La
construction sociale de la réalité, Paris, Armand Colin, 2003.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 17


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

B- Faire le terrain sur l’analyse de l’action publique de de l’entrepreneuriat des


jeunes diplômés au Cameroun

La collecte des données est l’ensemble des procédés opératoires destinés à rassembler
les données nécessaires à la vérification des hypothèses de cette recherche. Dans le cadre de ce
travail, nous avons eu recours à la recherche documentaire (1), l’entretien et l’observation (2).

1- La recherche documentaire
Ces techniques consistent à rechercher les informations pouvant être utile aux
chercheurs. Selon Madeleine Grawitz, « le document offre l’avantage de la précision puisque
les supports utilisés sont repérables ». On peut avoir comme documentation : Les archives
publiques constituent l’ensemble des documents officiels des administrations, il s’agit des lois,
des décrets, des arrêtés, les circulaires, des rapports des notes de services et autres. La recherche
documentaire ou analyse de contenu consiste en la consultation de certains documents pour
étoffer une analyse scientifique. Pour se faire, nous avons donc eu recours à des thèses,
mémoires, ouvrages, articles, et documents officiels. C’est ainsi que nous avons sans cesse
fréquenté de nombreuses bibliothèques telles que celle de l’Université de Yaoundé 2 ainsi qu’au
centre de documentation.

Aussi, dans cet objectif, l‘enquête s‘est appuyée sur différents types de sources.
L‘analyse des discours et rapports officiels ainsi que des rapports et autres sources
d’informations produits par les institutions liées à la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes
notamment le Fonds National de l’Emploi, le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises,
les ONG, le MINJEC, a constitué le premier corpus mobilisé. Elle a permis de rendre compte
du cadre général d‘action. Ce premier type de sources présente comme on l’a souligné, certaines
limites et comporte en outre le risque de se limiter à la version « officielle » de la réalité. Il a
dès lors été complété par deux autres grands ensembles, l‘analyse de la presse ainsi que celle
des archives.

2- L’entretien et l’observation

« Les techniques d’entretiens mettent en œuvre des processus fondamentaux de


communication et d’interaction humaine. Ces processus fournissent au chercheur des
informations et des éléments de réflexion très riches et nuancés »61. La collecte de données au
cours de cette phase s'est faite à travers des entretiens non structurés et semi-structurés avec les
différents acteurs rencontrés, notamment les jeunes diplômés et les acteurs de la société civile

61
Paul N’DA, Recherche et méthodologie en sciences sociales et humaines, op.cit., pp. 19. 124

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 18


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

qui participent à l’entrepreneuriat des jeunes. Nous avons donc voulu mettre en exergue une
approche abductive62 de production des connaissances qui accorde la primauté à l’observation.
Le développement de cette théorie enracinée sur le terrain est un mode de recherche alternatif
au model hypothético-déductif. Cette approche émerge du besoin d’investiguer dans des
univers nouveaux ou peu exploités ; elle a l’avantage de libérer le chercheur des hypothèses
préconçues pour le mener à la quête de la vérité liée à l’observation du terrain. Cette approche
met ainsi en avant l’exploitation du discours dans la recherche et se rapproche de l’analyse de
contenu ; car « les données issues du terrain se trouvent dans le discours des individus ».63

A- L’annonce du plan de travail


Ce travail s’articule autour de deux grandes parties constituées chacune de deux chapitres.
La première partie se donne pour ambition d’examiner la mobilisation par les discours et les
instruments de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés partant de la construction du Plan triennal
spécial jeune comme cadre d’appui et d’orientation (Première Partie). Il s’agit ici d’analyser les
ordres de discours et les systèmes de croyances de construction du Plan triennal spécial jeune
comme instrument d’action publique de l’entrepreneuriat des jeunes (Chapitre I).
Deuxièmement, il est question de mettre en relief, la traduction en acte et au concret du Plan
triennal spécial jeune comme référentiel d’action publique de l’entrepreneuriat des jeunes
diplômés (Chapitre II). Dans la seconde partie, nous analysons les dynamiques de co-
construction de la politique sociale de l’auto-emploi des jeunes au Cameroun. (Deuxième
partie). Si cette partie porte sur une volonté politique du renforcement de la promotion de
l’entrepreneuriat des jeunes diplômés (Chapitre III) elle est par ailleurs révélatrice d’une
construction complexe et parfois contradictoire au vu des mécanismes visant à une
appropriation de la culture entrepreneuriale par des jeunes diplômés telles que souhaitée dans
la mise en relief des stratégies en vue d’une meilleure optimisation de l’auto-emploi (Chapitre
IV).

62
Approche empruntée des travaux de Peirce, qui n’oppose pas déduction et induction mais les relie dans un
processus de construction de connaissance.
63
Vassili JOANNIDES et Nicolas BERLAND, « grounded theory : quels usages dans les recherches
en contrôle de gestion ? » Association Francophone de Comptabilité | « Comptabilité - Contrôle - Audit »
2008/3 Tome 14, p. 142.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 19


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

PREMIÈRE PARTIE : LA MOBILISATION


DISCURSIVE ET INSTITUTIONNELLE AUTOUR
DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES
DIPLÔMÉS PARTANT DE LA CONSTRUCTION
DU PLAN TRIENNAL SPÉCIAL JEUNE

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 20


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

L’adoption du Plan triennal spécial jeune comme instrument d’action publique en 2016
par les autorités publiques à dessein de promouvoir le développement de l’entrepreneuriat des
jeunes diplômés s’inscrit dans les schèmes de perceptions et les logiques discursives relatives
à l’amélioration des conditions d’employabilité des jeunes au Cameroun. Cette prise en charge
constitue une aubaine pour les jeunes diplômés dans la mesure où, elle vise pour ces dernières
à s’inscrire dans le changement des politiques publiques. Il s’agit dans le cas d’espèce d’un
programme d’action articulé autour d’une mobilisation discursive et institutionnelle autour de
l’entrepreneuriat des jeunes diplômés. Les pratiques discursives qui en résultent traduisent ainsi
un certain nombre de ressources financières et socioéconomique, qui permet de concevoir et
mettre en œuvre des politiques publiques liées à l’entrepreneuriat des jeunes diplômés au
Cameroun.

Cette première partie axée sur la mobilisation discursive et institutionnelle autour de


l’entrepreneuriat des jeunes diplômés partant de la construction du Plan triennal spécial jeune
porte sur l’ordre des systèmes de croyances, cadre d’orientation du Plan triennal spécial jeune
comme instrument d’action publique de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés. Il s’agit
d’analyser non seulement les logiques discursives et institutionnelles les systèmes de croyances
relatives à l’optimisation de l’action publique liée à l’entrepreneuriat des jeunes diplômés via
le Plan triennal spécial jeune en mettant l’emphase sur ses défis et sa sociogenèse, mais
également la matérialisation institutionnelle et schéma actanciel régissant les interactions entre
les différents acteurs impliqués dans ce processus. Il est donc question de voir au préalable les
ordres du discours sur l’entrepreneuriat des jeunes diplômés autour du Plan triennal spécial
jeune comme instrument d’action publique de l’employabilité des jeunes (chapitre 1) et, dans
une suite logique s’attarder sur l’aménagement institutionnel dans la prise en charge et le
processus d’accompagnement de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés (chapitre II).

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 21


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

CHAPITRE I : LES ORDRES DU DISCOURS SUR


L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES
DIPLÔMÉS AUTOUR DU PLAN TRIENNAL
SPÉCIAL JEUNE

La problématique de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun fait l’objet


d’une préoccupation gouvernementale. Cette préoccupation qui se traduit dans les différents
discours et récits est caractéristique de la proportion des jeunes faces aux défis majeurs auxquels
qu’ils font face. Figurent ainsi entre autres le chômage caractérisé par la quête simplement d’un
emploi ou d’un emploi décent et beaucoup plus stable, le sous-emploi caractérisé par des
emplois précaires et mal rémunéré. Au regard de cette situation, s’identification un ensemble
de discours sur l’entrepreneuriat des jeunes diplômés articulé sur des dispositifs technique et
social auquel s’inscrit le Plan triennal spécial jeune. Il s’agit d’un mécanisme qui met au centre
la question de l’insertion professionnelle et l’employabilité des jeunes diplômés en tant que
objet de recherche très prisé et un problème crucial au Cameroun. Afin d’analyser la
problématique liée à l’entrepreneuriat des jeunes diplômés dans ce contexte, il importe
d’examiner d’une part la constitution du Plan triennal spécial jeune comme référentiel de la
politique de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés (section I) et la promotion de
l’entrepreneuriat des jeunes diplômés (section II).

SECTION I : LA CONSTITUTION DU PLAN TRIENNAL SPÉCIAL


JEUNE COMME RÉFÉRENTIEL DE LA POLITIQUE DE
L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS
Pour cerner les référentiels d’action, c'est-à-dire les représentations, les valeurs et
perceptions que partagent les autorités politiques et institutionnelles sur la problématique liée à
l’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun, il importe de saisir d’une part les logiques
discursives d’opportunités à l’entrepreneuriat des jeunes diplômés (paragraphe 1) et d’autre part
les logiques discursives d’insertion des jeunes diplômés (paragraphe 2).

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 22


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

Paragraphe I : Les logiques discursives d’opportunités sur


l’entrepreneuriat des jeunes diplômés
Les logiques discursives reposent sur l’optimisation de l’action publique liée à
l’entrepreneuriat des jeunes diplômés via le Plan triennal spécial jeune. Il alors d’un ensemble
de récits qui permet de mettre en emphase la problématique des jeunes diplômés et les défis qui
s’y présentent afin d’améliorer leur insertion socioprofessionnelle. Cette réalité est dès lors
traduite par le régime discursif sur l’opportunité du temps pour les jeunes diplômés (A) et le
régime discursif sur l’opportunité de formation aux métiers innovants (B).

A- Le régime discursif sur l’opportunité du temps pour les jeunes


diplômés

Si les politiques publiques au sens de Philippe Braud sont considérés comme


« l’expression d’une volonté gouvernementale d’action ou d’inaction, c’est-à-dire un ensemble
structurés réputés et cohérents d’intentions, de décision et de réalisation imputables à une
autorité publique locale, il convient de préciser qu’elles émanent au préalable de l’autorité
étatique »64, elles sont des éléments essentiels dans les démocraties représentatives. Ainsi la
légitimation d’une action publique permet, nécessite qu’on se focalise sur les stratégies
discursives déployés par les acteurs politiques dans le cadre des politiques publiques, car au
sens de Edelman65 est plus important pour les gouvernants de se préoccuper d’un problème que
d’agir. Dans un contexte de société complexe marquant l’affaiblissement de l’État, la résolution
des problèmes publics, certes ne peut plus essentiellement être l’apanage seul de l’État, mais ce
dernier joue le rôle de régulateur et est accompagné par d’autres acteurs non négligeables.

L’État du Cameroun face aux politiques publiques de la jeunesse en plein contexte de


décentralisation, soucieux de promouvoir le développement et l’insertion des jeunes, a mis sur
pied des programmes d’action et des outils stratégiques de financement pour soutenir les jeunes
et promouvoir leur au sein des services sociaux de bases. C’est dans ce sens que s’inscrit la
dynamique de l’action publique liée à l’entrepreneuriat des jeunes diplômés via le Plan triennal
spécial jeune. Celle-ci est perceptible par un régime discursif qui met en avant un ensemble
d’opportunité liée au temps pour les jeunes diplômés.

64
Philipe BRAUD, Sociologie politique, 9è édition, Lextenso édition, p. 678.
65
Edelman, Political language: words that succeed and policies that fail, New York, Institute for the study
poverty, 1977, p. 14.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 23


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

En effet, depuis les évènements socioéconomiques de la décennie 1985-199466, ayant


réduit pratiquement les chances des jeunes à accéder à un emploi salarié dans le secteur public,
de nombreux pays se sont engagés dans la promotion de l’emploi privé. Dans ce contexte, les
nouvelles stratégies de l’emploi au Cameroun ont mis en avant des politiques publiques actives
caractérisées par la mise en place des institutions de régulation et des structures spécialisées
d’intermédiation pour faciliter le rapprochement de l’offre et de la demande d’emplois. Il s’agit
d’une opportunité qui vient ainsi permettre aux jeunes diplômés de s’insérer dans les métiers
socioprofessionnels. C’est dans ce nouveau cadre que s’est inscrit la stratégie emploi du
Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) adopté en 2009, stratégie à
laquelle sont associés les objectifs pour le millénaire et le développement (OMD), qui font des
problèmes du chômage et du sous-emploi des jeunes une préoccupation particulière. Ils se
proposent de concentrer les efforts du pays à la recherche de la croissance et à la redistribution
de fruits jusqu'aux couches les plus vulnérables de la population avec un accent particulier sur
les femmes et les jeunes.

B- Le régime discursif sur l’opportunité de formation aux métiers


innovants

Depuis l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE en avril 2006, le Cameroun


a amorcé une série de mesures, de réformes qui offrent des opportunités à saisir pour la mise en
œuvre satisfaisante de la Vision adoptée en 2009, assortie d’une stratégie nationale de
développement (DSCE) couvrant la période 2010-2020. L’objectif en matière d’emploi
poursuivi par le DSCE est de ramener le sous-emploi de 75,8% à moins de 50% en 2020 avec
la création de milliers d’emplois décents et formels par an. Ainsi, le pays ambitionne résorber
complètement le sous-emploi et de maintenir le taux de chômage élargi à moins de 7%67.

Si les jeunes diplômés ont des profils de formation et de compétence incompatibles aux
besoins du marché du travail, il faut souligner par ailleurs qu’ils ont également une faible

66
M. Vernières, B. Fourcade, J.J. Paul, « L’insertion professionnelle dans les pays en développement : concepts,
résultats,
problèmes méthodologiques », in Revue Tiers-Monde, tome 35, n° 140, pp. 725-750, 1994.
[42] J. Villegas, « Insertion sociale et professionnelle des jeunes en Afrique subsaharienne, capitalisation de deux
initiatives
non gouvernementales en Mauritanie et au Mozambique», CFSI, Paris, 2013. C. Ollivier, F. Barroeta, A. Matha,
« Les outils de l’employabilité du BIT pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes
», in Revue L’Actualité des services aux entreprises, Gret, Paris, n° 24, 2013. M. A. Huyghe, S. Barlet et A.
Gauron, « L’insertion des jeunes en Afrique subsaharienne subsaharienne, De quoi parle-ton ?, in Revue
L’Actualité des services aux entreprises, n° 25, 2013.
67
Voire Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi, 2010-2020.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 24


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

capacité en matière d’auto-emploi. De ce fait, les attentes des jeunes diplômés dans ce sens
constituent des obstacles majeurs, car montrant un décalage entre leurs préférences et les
possibilités réelles d’emploi. La plupart des jeunes aspirent à intégrer le secteur public, alors
que ce secteur n’est pourvoyeur qu’une infime partie des nouveaux emplois, de même que très
peu de ces jeunes aspirent réellement à s’insérer dans l’agriculture, alors que ledit secteur est
de plus en plus générateur des nouveaux emplois.

À cet effet, le Président de l’Assemblée Nationale, lors de son discours du … a encouragé


ainsi la formation dans les filières innovantes, révélateur ainsi d’une opportunité de formations.
Il le précise d’ailleurs lorsqu’il déclare :

« Je salue à cet effet l’ouverture d’un Centre High-Tech à l’Ecole


Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé. Néanmoins, il serait
opportun, au regard de notre contexte économique actuel, de ne pas négliger
les métiers classiques notamment, ceux du génie civil, afin non seulement
d’assurer la relève dans ce domaine, mais aussi de permettre aux nationaux
d’être dans l’avenir, les principaux concepteurs et prestataires techniques
dans le cadre de nos grands projets structurants. L’agriculture de seconde
génération qu’accompagne la mécanisation, nécessite tout aussi bien, de
jeunes entrepreneurs bien formés et d’un niveau très élevé ».

Certes, la démarcation entre les attentes des jeunes et le potentiel d’offre d’emploi
demeure encore plus grand où la plupart des jeunes aspirent à intégrer le secteur formel, privé
ou public, qui ne compte que pour des nouvelles embauches. Le même constat se fait pour les
métiers, où ceux de cadres sont fortement désirés, alors que la disponibilité de postes est très
faible. Pour ce qui est des métiers de manœuvres, d’apprentis ou d’emplois familiaux, qui sont
peu demandés, la disponibilité de postes constitue plus de la moitié des nouveaux emplois. Cette
inadéquation entre les aspirations professionnelles des jeunes diplômés même s’il faut souligner
que ces possibilités réelles d’emploi ne sont pas propres au Cameroun. Elle contribue au
chômage frictionnel des jeunes et que des mesures qui permettent de corriger ce biais
d’information peuvent diminuer le salaire de réserve des jeunes68, augmenter les chances
d’obtenir un emploi et améliorer le fonctionnement du marché du travail69.

68
Banerjee et Sequeira (2020), Spatial Mismatches and Imperfect Information in the Job Search, CEPR
Discussion Paper No. DP14414, 60 p.
69
La précarité de la situation des jeunes sur le marché du travail et l’absence d’emploi de qualité constituent entre
autres, une des causes profondes de cette immigration clandestine.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 25


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

Paragraphe II : les logiques discursives d’insertion des jeunes


diplômés
Elles mettent en exergue un ensemble de prises de paroles visant à faire de
l’entrepreneuriat les jeunes diplômés une réalité de leur insertion (A) et de leur autonomisation
(B).

A- Le référentiel d’insertion professionnel des jeunes diplômés

L’orientation de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés portée sur l’insertion de ceux-ci


s’inscrit dans le cadre des politiques publiques, dont le référentiel 70 selon Pierre Muller ne
renvoie pas aux schèmes de croyances conflictogènes ou conflictuelles où s’affrontent
différentes perceptions de la réalité sociale, mais au lieu où une société donnée, construit son
rapport avec le monde et donc les représentations qu’elle se donne pour comprendre et agir sur
le réel tel qu’il est perçu71. Le Plan triennal spécial jeune dans ce sens donne lieu aux
représentations partagées, portées par les acteurs impliqués dans les politiques de la jeunesse
jusqu’au développement local.

La volonté politique d’insertion des jeunes diplômés dans ce sens est perceptible dans
l’adresse du Président de la République à la jeunesse camerounaise le 10 février 2016,
annonçant le lancement d’un Plan Triennal spécial Jeune. En 2016, les fondamentaux de cette
initiative ont été mis en place et en 2017 l’année du décollage effectif de ce programme d’action.
Ce dernier vise à faire du jeune camerounais un entrepreneur à part entière et dans divers
domaines. Le schéma d’insertion à cet effet est fort éloquent à savoir : formation, financement,
accompagnement jusqu’à l’autonomisation. Il s’agit d’ailleurs d’une appréciée par l’Assemblée
nationale, qui dans cette optique recommande l’équité et la transparence dans la gestion de cette
importante initiative : « L’option de professionnalisation en vigueur dans l’Enseignement
Supérieur, articulée autour du binôme formation-employabilité, se situe en droite ligne de cette
même volonté des pouvoirs publics, de faire du jeune d’aujourd’hui l’entrepreneur de demain ».

70
C’est un système de croyances partagées qui dans certains secteurs de ‘action publique, structure les
comportements et les choix des acteurs participants à la prise de décision. Fondé par B JOBERT, et Pierre Muller,
il vise à montrer que les politiques publiques sont déterminées par des conceptions partagées par des acteurs
publiques et privés. On a donc un référentiel global qui, donne naissance au référentiel global sectoriel car chaque
secteur social décline de manière particulière les normes et les représentations dominantes dans l’ensemble de la
société.
71
Pierre MULLER, « Référentiel », in Laurie BOUSSAGUET et Sophie JACQUOT, Pauline RAVINET,
Dictionnaire des politiques publiques, op.cit., pp.555-562.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 26


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

Ainsi, au sortir de sa formation, l’étudiant jeune diplômé doit être capable de s’auto employé
mieux, être lui-même un créateur d’emplois.

À ce titre, les logiques discursives ici structurent le comportement de tous les acteurs
impliqués dans la construction de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés via le Plan triennal
spécial jeune en tant qu’instrument d’action publique. Le compromis72 sur lequel se focalise les
acteurs concernés en interrelation n’est rien d’autre que, l’amélioration des conditions de vie
d’insertion professionnelle des jeunes à travers la réalisation des micros projet dans tous les
secteurs. Il s’agit alors de la traduction en acte du Plan triennal spécial jeune comme référentiel
d’action publique de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés partant des cadres normatifs et
institutionnels qui orientent les actions de ceux impliqués de manière concrète73 à travers leur
mise en visibilité.

B- L’objectif d’autonomisation des jeunes diplômés

Toute politique publique s’appuie sur un problème précis et se doit de correspondre aux
réalités de la demande sur lequel elle est implémentée. La symbiose politique publique et
résolution du problème met en exergue l’une des préoccupations contemporaines de la science
politique qui est celle de savoir comment concilier politique publique face aux réalités
complexes, notamment celle liée à l’autonomisation des jeunes diplômés via leur
entrepreneuriat. Il convient de préciser que chaque configuration du problème est porteuse de
réalités spécifique et, nécessite à cet effet des politiques publiques idoines, soumissent aux
réalités du terrain sur lequel elles sont implémentées. Ainsi depuis plusieurs années, les
préoccupations sur l’autonomisation des jeunes diplômés occupent une place prépondérante en
matière d’élaboration et de mise en œuvre des politiques publiques74 au Cameroun, car l’action
publique dans ce sens représente s’inscrit dans un champ d’investigation particulièrement
fécond au niveau social75. De la sorte, l’analyse des politiques publiques liées à la jeunesse dans
un tel secteur revient à mettre un accent sur les configurations d’acteurs chargés de son
implémentation et sur les modalités plurielles de sa mise en œuvre.

Avec le cheminement vers une voie informelle de l’économie, on relève la naissance de


plusieurs petits métiers. Dès lors, il est indéniable que l’autonomisation des jeunes sur le plan
socioéconomique à travers une politique inclusive sur l’emploi et la disponibilité des métiers

72
Patrick Hassenteufel, Sociologie politique : l’action publique, op.cit., 8.
73
Jean Gustave PADIOLEAU 1982, L’État au concret, Paris, PUF, 1982, p. 7.
74
Olivier DAVID, Territoire en action et dans l’action, Presses Universitaires de Rennes, 2013, p. 23.
75
Ibid.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 27


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

est un défi fondamental pour accélérer la croissance et le développement. Les logiques


discursives s’inscrivent alors selon un ordre impératif visant à se pencher vers les potentialités
que regorgent les secteurs porteurs en définissant clairement les référentiels et en réorientant
les curricula de formation universitaire. Ainsi, les formations qui sous-tendent tout type de
développement sont censées être d’abord humaines et locales avant d’être globales. D’après le
PNUD, concernant le développement humain durable, il s’agit de la maximisation du potentiel
humain mais également son utilisation la plus large pour le progrès économique et social.
L’indice de développement humain au Cameroun est encore très faible et pourtant le Cameroun
regorge pas mal d’atouts économiques à exploiter. C’est évidemment le cas de l’agriculture, de
la foresterie, des mines, des pêches, de l’élevage et évidemment de l’artisanat. Pour le cas
camerounais, la finalité pour les apprenants en situation de formation semble demeurer
l’obtention d’un diplôme, principe inévitable de tout accès à un emploi décent.

SECTION II : LA PROMOTION DES PROGRAMMES ET PROJETS


SECTORIELS D’INSERTION DES JEUNES DIPLOMES
Elle s’articule autour de la formulation des politiques et programmes relatifs à
l’entrepreneuriat des jeunes diplômés et les orientations ou axes stratégiques des problèmes de
chômage et de sous-emploi des jeunes au Cameroun.

Paragraphe I : La formulation des politiques et programmes relatifs


à l’entrepreneuriat des jeunes diplômés
L’analyse de la situation de l’insertion professionnelle et de l’emploi des jeunes montre
les difficultés liées à l’entrepreneuriat des jeunes diplômés. S’il s’agit d’une réalité ayant un
impact sur les jeunes diplômés en matière d’initiatives d’emplois de qualité, on relève un
ensemble de mesures autour de politiques et programmes relatifs à l’entrepreneuriat des jeunes
diplômés au Cameroun.

A- L’élaboration des politiques passives et actives relatives à l’emploi des


jeunes

Deux types de politiques de promotion de l’emploi sont à prendre en considération : les


politiques passives et les politiques actives Les politiques passives de promotion de l’emploi
Ces politiques visent à assurer des ressources financières et matérielles aux personnes sans
emploi par le versement des allocations chômage ou des revenus d’assistance sans autres
conditions. Ces politiques sont inexistantes au Cameroun actuellement. Cependant les
travailleurs en situation de chômage technique, de suspension ou de rupture de contrat de

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travail, bénéficient de certaines dispositions définies par le Code du Travail camerounais (Loi
n°92-007 du 14 Août 1992). Les politiques actives de promotion de l’emploi Les politiques
actives sont celles qui, sur le marché du travail, privilégient l’incitation à l’emploi au moyen
des mesures qui mettent l’accent sur un engagement effectif et contrôlé de recherche d’emploi.
Il s’agit essentiellement des mesures visant à stimuler l’emploi à travers les axes tels que
l’information sur le marché du travail, la formation professionnelle, l’appui à l’autocréation
d’emploi, l’appui au secteur privé notamment pour ce qui est de la création des entreprises, les
investissements publics comportant le volet HIMO, le micro crédit, les micros entreprises, etc.
C’est ce type de politique de promotion de l’emploi qui est privilégié au Cameroun. Par ailleurs,
le Cameroun a fait de l’emploi l’un axe majeur dans sa stratégie de développement et de lutte
contre la pauvreté. Ainsi, l’intégration de l’emploi dans le DSCE se décline à travers trois
principaux axes relatifs à l’accroissement de l’offre d’emplois décents ; la mise en adéquation
de la demande d’emploi ; l’amélioration de l’efficacité du marché. Cependant, il faut relever
que l’emploi des jeunes n’est pas explicitement évoqué dans la stratégie de l’emploi du DSCE.
Plus précisément la prise en compte des jeunes n’intervient que dans la sous composante mise
en œuvre et rationalisation des programmes spécifiques d’emplois pour les couches
défavorisées au même titre que les femmes, les groupes vulnérables, les personnes handicapées
qui font également partie des couches dites défavorisées.

B- La vulgarisation des programmes et projets existants relatifs à


l’emploi des jeunes

Ayant placé la lutte contre le chômage comme l’un des facteurs clés de réduction de la
pauvreté, le Gouvernement a, de manière constante, favorisé la mise en place d’initiatives et
programmes publics dédiés à l’emploi des jeunes avec comme objectifs : d’aider les
départements ministériels à mieux appliquer la politique définie dans le domaine de l’emploi et
de rationaliser la gestion de certaines ressources ciblées afin de répondre aux besoins
spécifiques des populations bénéficiaires. Ces initiatives prennent la forme de programmes ou
de projets logés au sein des structures publiques (départements ministériels, établissements
publics). Plus de dix-sept (17) ont été inventoriés et évalués, dont la moyenne d’âge est douze
(12) ans. Pour atteindre les objectifs fixés, les interventions de ces différentes initiatives portent
sur la formation professionnel (formelle, sur le tas), le soutien à l’élaboration des projets
professionnels, l’intermédiation, l’orientation, l’octroi d’appui financier sans contre parie de
remboursement (subvention), l’octroi de micro-crédits, l’appui en intrants et/ou équipements,
l’accompagnement/suivi des bénéficiaires. Ces initiatives ont bénéficié des financements d’un

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montant global de 47,1 milliards de FCFA au cours des cinq dernières années (2007-2012) avec
un taux de réalisation global des budgets prévisionnels de 60,9%. Au total, 231 717 jeunes ont
bénéficié des interventions des initiatives gouvernementales dédiées à l’emploi au cours des
cinq dernières années (2007- 2012). Ces initiatives ont sur la même période créée de façon
pérenne près de 140 274 emplois directs.

Cependant l’on remarque des superpositions dans les rayons d’action de ces initiatives,
ce qui est source d’inefficacité. Tout ceci rendant illisible et sans impact réel la politique du
Gouvernement en faveur de certains groupes spécifiques de la population, notamment les
jeunes. Le rapport d’évaluation sur les initiatives sectorielles et programmes gouvernementaux
dédiés à l’emploi des jeunes réalisé en 2014 par le groupe de travail mise en place à cet effet,
au sein des Services du Premier Ministre, met en exerce les principales contraintes suivantes :

- l’insuffisance des fonds pour satisfaire la demande suscitée par les initiatives ;
l’inefficacité des mécanismes de suivi/évaluation déployés par la plupart des
initiatives et le manque de ressources humaines qualifiées pour leur mise en œuvre ;
- Les difficultés de certains promoteurs (bénéficiaires) à pérenniser leurs activités ;
- L’exécution incomplète de toutes les composantes prévues par certaines initiatives ;
- Le manque de matériels et de logistique pour le suivi/accompagnement de proximité
des bénéficiaires ;
- Le remboursement timide des micro-crédits par les bénéficiaires ;
- Le manque de synergie des initiatives.

Paragraphe II : Les orientations ou axes stratégiques problèmes du


chômage et du sous-emploi des jeunes au Cameroun

A- Les orientations sur les choix stratégiques de l’entreprenariat des


jeunes diplômés au Cameroun

Les choix stratégiques du PANEJ 2016-2020 reposent sur l’idée selon laquelle « la
croissance sans emplois ne constitue pas simplement une mauvaise politique sociale, c’est une
mauvaise gestion économique qui entraine la diminution de la consommation, l’augmentation
de la migration et du travail des enfants, plus de pauvreté et d’avantage de concentration des
revenus, une diminution de la demande globale et par conséquent des investissements, une
diminution des financements disponibles pour les pensions, moins de collectes de taxes, moins
de ressources pour les politiques sociales » (Discours prononcé lors des travaux de la

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Commission du travail et des affaires sociales de l’Union Africaine en Égypte le 26 Avril 2006).
Les principes auxquels les axes stratégiques obéissent sont les suivants :

- l’emploi est une question d’intérêt national dont dépend le développement durable du
Cameroun, préoccupation de tous et de chacun ;
- le niveau de croissance et de création d’emplois décents et valorisants est un indicateur
de performance de l’économie national et, partant, de bonne gouvernance ;
- l’emploi est un moyen efficace de répartition des fruits de la croissance et partant des
richesses de la nation ;
- la formation professionnelle est un fondement de l’emploi ;
- l’emploi est considéré non seulement comme un résultat de la croissance, mais aussi
et surtout comme un facteur inducteur de cette croissance ;
- l’emploi décent pour tous est un outil de lutte contre la pauvreté et une condition sine
qua non d’un développement harmonieux et durable, garant de la paix et de la justice
sociale ;
- le caractère transversal et le rôle central de l’emploi doivent être pris en compte dans
toute politique sociale.

Les orientations ou axes stratégiques ci-après pour adresser les problèmes du chômage et
du sous-emploi des jeunes au Cameroun :

- Mise en adéquation de l’emploi et de la formation ;


- Amélioration du Système d’Information sur l’Emploi ;
- Promotion du travail décent des jeunes ;
- Promotion et développement de l’entrepreneuriat des jeunes ;
- Promotion de la gouvernance du marché de l’emploi en faveur des jeunes.

Ces orientations ou axes stratégiques trouvent leur fondement dans les instruments
juridiques ou autres initiatives auxquelles le Cameroun a adhéré, tant au plan international que
national. Sur le plan international, on peut citer entre autres :

- L’Agenda de Travail décent en Afrique : 2007-2015 (OIT) adopté par les Chefs d’États
lors du Sommet de Ouagadougou (Septembre 2004) et finalisé à la Onzième Réunion
Régionale Africaine de l’OIT à Addis-Abeba, Éthiopie en Avril 2007. À travers cet
agenda, l’OIT donne forme à son soutien entre autres au suivi du Sommet de
Ouagadougou ;

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- La déclaration du plan d’action de la décennie africaine de la jeunesse 2009-2018


portant sur l’accélération de l’autonomisation des jeunes en vue du développement
durable, en mai 2011.

Au niveau national :

- La Déclaration de politique nationale de l’emploi (MINEFOP) de 2008 et 2012 ;


- Le document de Politique Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle
(MINEFOP, Octobre 2008) ;
- La Vision de Développement du Cameroun : CAMEROUN VISION 2035
(MINEPAT, Février 2009) ;
- Le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE). A l’heure actuelle,
tout jeune camerounais en âge de travailler rêve d’un Cameroun capable de produire à
ses citoyens et surtout à ses citoyens jeunes, un emploi décent à travers l’élaboration
et la mise en œuvre d’une politique de l’emploi cohérente, intégrée et coordonnée.

B- Les enjeux d’insertion socioprofessionnels pour les jeunes diplômés

L’analyse des politiques publique permet de jeter un regard approfondit sur un grand
nombre d’enjeux76 politique actuels au Cameroun qui peuvent porter sur des domaines tels que
la lutte contre la pauvreté, la prises en charge de l’insécurité, la promotion du développement
social pour ne citer que ces exemples. Cette analyse des politiques publiques en interaction avec
des acteurs non étatiques suscite une coproduction de l’action publique. En mettant sur pied le
PNDP en 2004, les pouvoir publics camerounais s’attendaient à s’arrimer à la nouvelle donne
internationale relative à la coopération décentralisée qui depuis 2011, vise à promouvoir des
relations de partenariats avec d’autres entités communales étrangères et nationales. Il convient
de rappeler que dès ses lueurs, la décentralisation et par ricochet le PNDP a toujours eux pour
enjeux politique la démocratie de proximité ou participative, le rapprochement de
l’administration des administrés et, pour enjeux sociaux l’amélioration des conditions de vie
des populations qui passe par l’urbanisation et la ré-urbanisation tel est le cas de la commune
de Soa.

Plusieurs opportunités peuvent être saisies, pour adresser les principaux problèmes
identifiés plus haut. Il s’agit entre autres : (i) du contexte international favorable à la prise en
compte de la problématique de l’emploi des jeunes. En effet, l’emploi est au centre de l’Agenda

76
PATRICK HASSENTEUFEL, Sociologie de l’action publique, op.cit. p. 6.

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Post 2015 des Nations Unies où il est un objectif transversal pour 13 des 17 objectifs. L’objectif
N°8 de cet Agenda est consacré à l’emploi et l’indicateur 8.6 vise particulièrement à « réduire
considérablement la proportion de jeunes qui n’ont pas d’emploi et ne suivent aucun
enseignement ni aucune formation » d’ici 2020. La Conférence internationale du Travail de
2012 a pris une résolution forte appelant à « mener une action ciblée et immédiate pour
combattre la crise de l’emploi des jeunes. » ; (i) de la forte participation des jeunes dans le
marché de l’emploi au Cameroun ; (ii) de la mise en œuvre au Cameroun des grands projets
structurants à court et moyen termes dans les secteurs des mines, de l’énergie, des transports et
des télécommunications. Ce vase programme d’investissement constitue un potentiel important
de création d’emplois dont 70% des postes de travail seront réservés aux camerounais. (iii) du
fait que le pays regorge de réelles potentialités de créations d’activités dont la réalisation peut
générer beaucoup d’emplois grâce à l’existence de nombreux atouts naturels

Le présent Plan d’Action National pour l’Emploi des Jeunes (PANEJ 2016-2020)
permettra d’atténuer l’ampleur de la crise actuelle de l’emploi des jeunes d’ici à 2020. Dans
cette perspective, il est attendu que : − Les qualifications des jeunes soient mieux adaptées au
marché de l’emploi. Ceci sera perceptible à travers l’évolution à la baisse du taux de chômage
des jeunes qui passera de 14% en 2010 à 10% en 2020 − La production et l’accès des jeunes,
dont au moins 30% de femmes, aux informations sur le marché de l’emploi soient accrus. Cet
accroissement sera mesuré par « Le pourcentage de jeunes insérés à travers les canaux formels
de recrutement » qui passera de 11,1% en 2010 à 20% en 2020. − Le sous-emploi des jeunes
soit diminué passant de 73,1% en 2010 à 50% en 2020 30 − L’auto-insertion des jeunes à travers
l’entrepreneuriat soit accrue. Ainsi, le pourcentage des jeunes18 promoteurs d’entreprises
passera de 49% en 2009 (RGE) à 65% en 2020. − Le pilotage et la coordination des politiques
et programmes d’emploi des jeunes soient améliorés pour une meilleure gouvernance du
marché du travail.

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CONCLUSION DU CHAPITRE I
En somme l’analyse des politiques publique au sein de la commune de Soa, permet de
faire ressortir les différentes transformations que subit l’État camerounais qui, désormais agit
en concert avec d’autres acteurs infra étatiques qui disposent d’une certaine marge de
manœuvre dans la mise en œuvre des politiques publique. Saisir donc l’État camerounais au
concret, dorénavant régulateur des interactions entre acteurs divers, nous invite à revoir les
déterminants sociohistoriques de création du PNDP par le truchement de la décentralisation,
comme un instrument d’action publique locale au sein de la commune de Soa, ensuite ressortir
les enjeux multiples de son intervention et les facteurs relatifs à son acceptabilité par les
populations locales. Il s’agissait tout au long de ce chapitre, de démêler l’écheveau sur les
logiques discursives relatives à la sociogenèse de ce programme au sein de la municipalité de
Soa et, d’analyser les schèmes de perception du PNDP par les populations locales.

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CHAPITRE II : L’AMÉNAGEMENT
INSTITUTIONNELLE ET LES ACTEURS DE
L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS

Conscient des exigences de compétitivité, de performance, et de pertinence du système


éducatif et de l’entreprise qu’impose la mondialisation ; le Cameroun a entrepris une réforme
ambitieuse de son enseignement supérieur susceptible de combler les défaillances observées.
Cette réforme engagée par le train de décret de 1992-1993 et leurs modifications subséquents,
et la loi N° 005 du 16 Avril 2001 portant orientation de l’enseignement supérieur, assigne à
l’enseignement supérieur « une mission fondamentale de production, d’organisation et de
diffusion des connaissances scientifiques, culturelles, professionnelles et éthiques pour le
développement de la nation et le progrès de l’humanité » à son article 2 de la loi du 16 avril
2001).Dans la perspective de l’accomplissement optimal de la mission fondamentale ainsi
définie, le Cameroun a adopté, depuis quelques années le système LMD (licence masters
doctorat). Cette impulsion nouvelle, qui bénéficie du soutien politique au plus haut niveau s’est
traduite au plan institutionnel, par la création d’un poste de vice-recteur chargé des relations
avec le monde de l’entreprise au sein de chaque université d’État et, au plan substantiel par
l’assignation aux universités d’un objectif se déclinant par la formule : « un étudiant, un métier,
un emploi ». L’aménagement institutionnel étant d’une nécessité capitale (Section I), pour la
mobilité des acteurs de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés (Section II).

Section I : l’action de l’État dans l’entrepreneuriat des jeunes diplômés


La prise en charge des jeunes diplômés désireux d’entreprendre est méticuleusement faite
par les institutions administratives (Paragraphe I) et les institutions financières (Paragraphe II).

Paragraphe I : Les institutions administratives promouvant


l’entrepreneuriat des jeunes diplômés
À travers le séquençage d’une politique publique, l’action publique a un impact sur
l’entrepreneuriat des jeunes diplômés (A), cela grâce à la prise en charge par les services
administratifs (B).

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A- La performance de l’action publique dans l’entrepreneuriat des jeunes


diplôme

Karl Popper disait encore ceci, la science naît des questions et se termine par des questions
comme pour clarifier la construction scientifique des politiques publiques, que dire la
scientificité d’une action publique. Parler de la performance de l’action publique dans
l’entrepreneuriat des jeunes diplômés ; c’est admettre le côté utilitaire des politiques d’une
administration publique.

Les représentations savantes véhiculez par l'analyse classique BB politiques publiques.


Aurait 2 ordres distincts. 2 moments : celui qui rassemble la conception, la négociation et la
prise de décision précédera une phase d'exécution ou d'applications. 2 univers sociaux liés
hiérarchiquement celui de la politique et celui de l'administration ce déplorerait des logiques
irréductibles (Initiative individuelle contre structure organisationnel, innovation contre routine,
engagement contre détachement. Si de nombreux travaux ont contribué à remettre en cause
cette vision dichotomique, elle n’en reste pas moins fortement présente, Comme le montre le
maintien d’un beaucoup de recherches sans parler de l'enseignement d'une conception
spontanément séquentielle des politiques publiques ou d'une distinction essentielle entre
politique et administration). L’analyse de la construction et de l’actualisation des catégories de
l’intervention publique De manière parallèle et indissociablement liée celle des rôles
institutionnels par lesquels l ‘action publique s'incarne et est traduite en acte illustre ainsi des
combinaisons possibles de l'analyse socio-historique et de l'observation de l'action en train de
se faire.

De la construction historique à l'actualisation des catégories d'interventions publique, le


retour sur la catégorisation dès l'action publique. La société civile est un vivier infini d’idées et
d’innovations qui trop souvent restent lettre morte. Si les preuves de la capacité des citoyens
entreprendre et à agir émergent chaque jour, Le passage à l’acte est parfois difficile à assumer.
Manque d’informations, risque jugé trop important avenir indécis peur de se retrouver isolé.
Les motifs d’entrave au déploiement de ces initiatives de son nombreux et les empêchent de
prendre véritablement corps, Les confinements trop souvent au seul stade de l’idée. Le groupe
SOS s’est construit depuis 30 ans en intégrant pleinement la matrice entrepreneuriale dans son
ADN. Convaincu que c'est dans ce cadre que l'innovation peut pleinement s'exprimer, nous
entendons aujourd'hui encourager et accompagner l'esprit d'entreprendre dans ses composantes
sociales et environnementales. En d’autres termes faire mouvement et donner la possibilité aux
idées les plus innovantes de produire leur effet positif sur la société.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 36


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

La performance d’une action publique se matérialise à travers les résultats obtenus des
politiques publiques définies lors des départs. La mise sur pied de l’institutionnalisation
administrative se démontre pas l'administration centrale et l'administration décentralisée
comme illustration, nous avons les ministères de la jeunesse et de l'éducation civique le
ministère de L’emploi et de la formation professionnelle, le ministère des petites et moyennes
entreprises, le groupement inter patronal du Cameroun, le ministère de l’éducation de base.

B- La visibilité de l’entrepreneuriat à travers la décentralisation

Michel mandelbaum disait encore que l’État de la fin du siècle ne sera plus le bras armé
de la nation, mais un gestionnaire des affaires économiques et sociales. Comme pour signifier
le facteur pressant de la notion économique dans la mouvance de la société actuelle. La visibilité
de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés dans le cadre de la décentralisation se démarque par
la foultitude de projet administratif, du moins des programmes d’actions gouvernementales. En
effet, le salon des actions gouvernementales abrégé SAGO, Qui est une initiative administrative
élaboré dans le cadre de l’implémentation du moins de rapprochement entre les administrés et
l’administration camerounaise afin de toucher de près La réalité des populations. Le processus
accélération et d’approfondissement de la décentration c’est davantage matérialisé viser à
travers la loi de 2019 Ou la NASLA a été mise sur pied pour former le personnel communal
mieux dit l'administration communale de l'administration régionale à travers la fonction
publique locale. La décentration facilite l'entreprenariat des jeunes diplômés dans le sens où ces
derniers sont mieux survie mieux écouter par les services Décentralisés. Comme illustration,
nous avons le programme d'appui à la jeunesse rural et urbaine qui accompagne les jeunes
entrepreneurs dans la réalisation de leur projet. La visibilité de l’entrepreneuriat à travers la
décentralisation ce matérialise par la création et l'existence du SADEL (salon des acteurs du
développement économique local), Sans oublier le fonds économique intercommunautaire
(FEICOM) À côté du ministère de la décentralisation et du développement local (Mindevel).

Ils sont près de 1000 jeunes entrepreneurs issus des 10 régions du Cameroun qui exposent
leurs produits obtenus dans le cadre du Plan Triennal Spécial Jeune, une occasion également
pour faire la promotion du label made in Cameroon. Pendant une semaine, ces jeunes
entrepreneurs vont présenter au public de Yaoundé et d’ailleurs les retombées des financements
obtenus dans le cadre de ce Programme.

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Dénommé SIPROME-Jeune77, ce salon est une initiative du ministère de la jeunesse et de


l’éducation civique de concert avec des partenaires nationaux et internationaux. L’objectif ici,
est d’accompagner la jeunesse active et dynamique et ayant bénéficié des financements dans la
réalisation de ses projets.

Le Plan Triennal Spécial Jeune : un programme jeune, bénéfique à certains jeunes ?

C’est une question qui peut qui, pour certains, paraître inopportune à cause certainement
de la dénomination même et au regard à coup sûr des chiffres présentés par le gouvernement
sur le nombre de jeunes ayant déjà bénéficié de ces enveloppes. Selon certains chiffres qui sont
d’ailleurs très peu vérifiables et même non vérifiés, plus de 3000 jeunes auraient déjà reçu des
subventions.

L’on a vu il y a encore quelques mois le ministre de la jeunesse faire le tour de quelques


villes du pays pour dit-on distribuer des enveloppes à certains jeunes porteurs de projets. Peut-
être vrai, peut-être pas, ce qui est vrai et que l’on ne sait certainement pas est que selon certaines
sources très proches du dossier, Il faut être inscrit dans les registres du conseil national de la
jeunesse du Cameroun de votre localité et faire certaines promesses et concessions et surtout
être parrainé par x où y pour voir son projet être accepté et validé par le programme. L’on
comprendrait dès lors pourquoi malgré les chiffres avancés par le gouvernement et en dépit du
grand tapage médiatique dont ce programme fait l’objet, certains, la majorité d’ailleurs ne se
reconnaissent pas dans celui-ci.

Il faut également dire que ça n’est l’apanage seul du Plan Triennal Spécial Jeune,
plusieurs structures mises sur pied pour soutenir et accompagner les jeunes sont aujourd’hui
devenus les ” bourreaux” de cette même Jeunesse abandonnée et perdue dans le labyrinthe
mafieux de ces programmes devenus le patrimoine de certains. Combien de jeunes aujourd’hui
au Cameroun s’intéressent aux activités du Conseil National de la Jeunesse (CNJC)? Encore
que cette institution créée pour être une plateforme d’échanges entre les jeunes et interlocuteur
entre la jeunesse et les pouvoirs publics, ce conseil disions-nous est devenu plus qu’une
organisation politique au service du politique. Quel gâchis (nous y reviendrons). Qu’est devenu
le Pajer-U, le Piasi etc…? Des programmes dont l’importance avait été ventée à une certaine
époque et qui n’ont brillé que l’instant d’un jouet de Noël entre les mains d’un enfant encore
inconscient.

77
C’est dans le cadre de la deuxième Édition du salon international de Promotion de l’entrepreneuriat Jeune en
abrégé SIPROME-Jeune qui ouvre ses portes dès ce 09 Décembre 2022.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 38


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Même les édifices qui abritent ces services sont pour certains plongés dans de la
broussaille qui laisse perplexe tout un peuple. Il est l’heure de changer de disque !!!

Décidé le 10 février 2016 par le Président de la République, le Plan Triennal Spécial


Jeune bénéficie d’une enveloppe de 102 milliards de Francs CFA, avec pour objectif d’appuyer
1,5 millions de jeunes au Cameroun à raison de 500 000 jeunes par an. À date, le PTS-Jeunes
revendique avoir financé la création de plus de 9000 entreprises sur l’ensemble du territoire
national et qui font dans les domaines prioritaires du plan triennal que sont: l’artisanat,
l’agriculture, l’industrie, l’élevage, l’économie numérique et l’innovation technologique.

Paragraphe II : Les institutions financières accompagnatrices des


entrepreneurs des jeunes diplômés.
La création des banques de petites et moyennes entreprises et petites et moyennes
industries (A), l’apport des organisations non-gouvernementales (B) participent efficacement à
la réalisation des projets entrepreneuriaux des jeunes diplômés.

A- Les institutions financières étatiques promouvant l’entrepreneuriat


des jeunes diplômés

Au Cameroun la loi du 13 avril 2010 pourtant promotion les PME stipulent en son article2
que Les PME comprennent les très petites entreprises les petites entreprises et les moyennes
entreprises la très petite entreprise est une entreprise qui emploie au +5 personnes et dont le
chiffre d’affaires annuel hors taxes n’excède pas 15000000 de francs CFA la petite entreprise
emploie entre 6 et 20 personnes et dont le chiffre d’affaires annuel hors taxes est supérieur à
15000000 de francs CFA il n’excède pas 100000000 de francs CFA la moyenne entreprise est
une entreprise qui emploie entre 21 et 100 personnes et dont le chiffre d'affaires annuel hors
taxe est supérieur à 100000000 de francs CFA un excède par un milliard. Conscient du rôle
central que les PME jouent pour le dynamisme économique et la création des emplois dans la
plupart des pays, le gouvernement camerounais a pris de nombreuses initiatives non seulement
pour promouvoir et faciliter la création des PME mais aussi pour les accompagner tout au long
de leur cycle de vie on peut ainsi citer entre autres la loi portant promotion des PME la création
du ministère en charge des PME la banque des PME l’agence de promotion des PME etc.

Malgré ces nombreuses initiatives et en dépit du fait que les PME représentent selon le
dernier recensement général des entreprises effectuées par l'institut national des statistiques

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 39


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
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véhicule plus de 90 pourcent des entreprises en activité au Cameroun ces entreprises continuent
d’éprouver de nombreuses difficultés non seulement en ce qui concerne l’accès aux
équipements Et à la main-d’œuvre qualifiée, mais aussi pour ce qui est de l’obtention des
financements. Aussi le poids prépondérant les PME dans le tissu économique camerounais n’a
pas permis d’atteindre les objectifs de croissance et d’emploi inscrits dans le document de
stratégie pour la croissance et l'emploi. La croissance est demeurée molle et les emplois que les
PME offrent aux jeunes camerounais sont pour la plupart des emplois précaires qui
maintiennent des travailleurs dans une sorte de trappe à la pauvreté. Il convient donc de
s’interroger sur la contribution réelle des PME au développement du Cameroun En d’autres
termes quelle est la contribution réelle des petites et moyennes entreprises au développement
du Cameroun. Le développement exige qu'il y ait à la fois une augmentation soutenue de la
richesse créée dans un pays (Croissance économique). Et une transformation des structures
économiques et sociales de ces pays qui se traduit par une amélioration significative des
conditions de vie de la population (Amélioration des conditions de vie ou de réduction de la
pauvreté).la création des banques PME, PMI dans l’accompagnement des jeunes entrepreneurs
Camerounais surtout des jeunes diplômés à la réalisation de leur projet ,est un coup de pouce
du gouvernement pour résoudre amplement la question de l'employabilité et du chômage des
jeunes. Le rôle principal de ladite banque est d'accompagner financièrement les jeunes
entrepreneurs ou aspirants entrepreneurs à faire part à l’objectif de leurs rêves que dire la
concrétisation de leurs projets. Gaston de Lewis disait encore ceci « le travail est un noble
soutien de l’indépendance, il est le seul bien que l’injustice des hommes ne saurait nous ravir,
il nous délivre du malheur de l’oisiveté, et nous fait goûter les douceurs du repos » cela revient
à inculquer une valeur aux jeunes sur les vertus que regorge le travail. Un travail qui nourrit
son homme sans détour quelconque. La contribution des PME au développement du Cameroun
Se voit solder pas des mécanismes spécifiques Et des mesures d’accompagnement nécessaire.
Par mécanisme de contribution, les petites et moyennes entreprises sont d’un moteur de la
croissance économique du Cameroun, plus de 90% des entreprises existantes appartiennent à
cette catégorie. Leurs investissements et la consommation induite par les revenus distribués
participent à la formation de la valeur ajoutée nationale et l’accroissement du PIB. Cela est
perceptible à travers le paiement des impôts par les PME chose qui améliore les recettes fiscales
de l'état qui peuvent être utilisés pour financer les infrastructures nécessaires à la croissance
économique (Au route, énergie, télécommunications, école, hôpitaux etc.)

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 40


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
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Les PME favorisent l’émergence d’une économie compétitive par le biais de l’innovation
et la diffusion des nouvelles technologies favorable à l'accroissement de la productivité des
facteurs (capital et travail) Dans l’économie. De nombreuses PME camerounaises exercent leur
activité dans le domaine des TIC et au père dans des domaines très innovants et utilisons des
facilités qu’offrent TIC. La création d’entreprise nouvelle plus productive est fondamentale
pour l'ordi dynamisme des économies modernes. Les PME renforcent la diversification de
l’économie en exerçant dans l’ensemble des secteurs de l’économie nationale (Primaire,
secondaire, tertiaire et quaternaire). Elle exerce des effets d’entraînement favorables à la
croissance en amont et en aval. En amont elle contribue par exemple à la valorisation des
ressources nationales (Agriculture et autres ressources naturelles,). En aval, elle contribue au
développement du secteur tertiaire (transport, commerce, services).

Selon la Note d’information financière et monétaire produite par le ministère des


Finances, les 18 banques en activité au Cameroun au second semestre 2022 ont accordé 1014,5
milliards de FCFA aux PME en termes de crédits. Comparé au premier semestre de la même
année, ce chiffre est en hausse de 277,6 milliards FCFA (+37,7%) et de 111,5 milliards
(+12,3%) en glissement annuel.

Cette embellie est principalement attribuée aux crédits à court terme qui ont connu un
bond de 170,9 milliards de FCFA 2022 (+48,5%) pour atteindre 523,1 milliards de FCFA.

Les crédits à long et à moyen terme se sont établis à 242,4 milliards de FCFA au 31
décembre 2022 soit une augmentation de 107,7 milliards (+80%) en glissement semestriel.

Par contre, les créances brutes des PME auprès des banques n’ont quasiment pas bougé.
Elles n’ont régressé que de 1 milliard de FCFA pour se situer à 249 milliards au second semestre
l’an dernier.

Le document mentionné supra indique globalement que l’activité bancaire est restée
concentrée dans les villes de Douala (58,5% du marché des crédits) et Yaoundé (29,5%). Alors
que Bafoussam, Bamenda, Limbe et Garoua caracolent avec respectivement 2,3%, 0,8%, 1%
et 1,8% des crédits accordés par les banques exerçant au Cameroun.

Le MINFI ne lève pas le voile sur les raisons de la hausse des crédits octroyés aux
entreprises mais cette bonne performance pourrait tout de même avoir un lien avec le nombre
de nouvelles entreprises créées qui a été revu à la hausse en 2022. Ce qui a sans doute augmenté
les besoins de financement.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 41


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

D’après le ministère des PME, de l’économie sociale et de l’artisanat, plus de 15 000


PMEs ont vu le jour soit une progression de (+7,8%) en glissement annuel.

Parallèlement, Douala et Yaoundé qui concentrent la plus grande enveloppe de crédits


dus aux banques à entre juin et décembre 2022, occupent respectivement les 33,5% et 23,8%
de l’effectif total des PME créées au cours de l’année écoulée.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 42


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

B- Les mesures annexes de financement des jeunes diplômés


entrepreneurs

Le financement de l'économie désigne l'ensemble des modalités par lesquelles les agents
économiques (ménage, entreprise, État) Ce procurent les fonds nécessaires à la réalisation de
leurs activités. L’une des contraintes majeures à laquelle font face des économies des pays sous-
développés elle l'accès au financement nécessaire pour financer les projets de développement
du secteur public et du secteur privé car le financement du développement nécessite des
capitaux importants les agents économiques peuvent financer leurs activités de manière interne
et ou externe. Le financement interne est réalisé par voie d'autofinancement. L’autofinancement
correspond au financement des activités (investissement, consommation) D’un agent
économique grâce à son groupe d’épargne ou des ressources propres ils ne naissent pendant pas
souvent suffisants parce que les dépenses ou les besoins de financement des agences sont

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 43


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

souvent supérieurs à leurs revenus. Les agents doivent alors recourir à des financements
externes par l’endettement (emprunt s à la banque ou obligations) par l’émission et la vente de
titres de propriété (action), par l’obtention de subventions etc. Quel est le rôle que les différentes
catégories de banques (Commercial spécialisé, central) Le joue dans le financement des
économies contemporaines. Comme mesure d’annexe de financement pour vent accompagné
les jeunes diplômés entrepreneurs ,Les banques permettent de mobiliser l’épargne national et
étranger et de mettre à la disposition des investisseurs il est consommateur d'où nous avons les
banques commerciales et des banques multilatérales de développement tel que la Banque
africaine de développement la Banque mondiale banque de paiement de l’Afrique centrale
immobilise l'épargne étrangère et la mettre à la disposition des états des pays en développement
pour financer leur économie(Construction des infrastructures, financement de l'agriculture ).

Comme autres mesures le financement de l'économie par le biais de la politique monétaire


en vigueur. La politique monétaire est définie comme l’action qui consiste pour la Banque
centrale à réguler l’offre et le coût de la monnaie pour atteindre les objectifs de la politique
économique croissance économique stabilité des prix plein d’emplois équilibres extérieurs Par
ailleurs le rôle limité et néfaste des banques dans le financement de l’économie présente une
aversion excessive au risque de conduit les banques à privilégier les crédits à court terme et les
crédits de consommation au départ des crédits à moyen et long terme qui permettent de financer
des investissements, le financement de certains secteurs comme le commerce au détriment de
ceux comme l’agriculture et l’industrie qui sont susceptibles de stimuler la croissance
économique, les placements financiers au détriment des financements des investissements
productifs le financement davantage orienté vers les activités du cycle d'exploitation des
entreprises au détriment de l'investissement. Les mesures subsidiaires emprunter par les jeunes
diplômés ou parfait à la réussite de leurs entreprises sont entre autres les emprunts bancaires,
Ou des Love money (des aides financières familiales).

SECTION II : LES ACTEURS EN CHARGE DE LA MOBILITÉ


ENTREPRENEURIALE DES JEUNES DIPLÔMÉS
La participation effective des acteurs étatiques (Paragraphe I), et l’apport corollaire des
organisations non-gouvernementales et des associations de particulier (Paragraphe II),
contribue à la mobilité entrepreneuriale des jeunes diplômés.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 44


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

Paragraphe I : La participation des acteurs étatiques en charge de la


mouvance entrepreneuriale des jeunes diplômés
La collaboration interministérielle (A), conduit naturellement à la mise en place des
programmes, centres et écoles de formations spécialisées(B).

A- Une forte synergie entre les ministères concernés

L’évaluation de la contribution des politiques publiques sur l’emploi des jeunes au


Cameroun est un modèle Logic multinomial (équation d’emploi). La méthode du maximum de
vraisemblance est la technique d’estimation retenue et appliquée aux données extraites de la
base de données, La non-existence formation adéquate aux jeunes qui veulent s’auto employer
elle est suffisante des moyens techniques et financier du gouvernement aux jeunes. Les mesures
prises par le gouvernement ne contribuent pas toujours à l'atteinte des objectifs fixés le
recrutement massif de l'état ne contribue pas à éponger le chômage du pays, renforcer la
professionnalisation de la formation et surtout orienter les offres de formation dans les
domaines présentant les débouchés dans notre pays. Le schéma de la promotion de l’emploi des
jeunes nous permet de remarquer la participation des ministères les rencontres ministérielles
liées à l'élaboration du document stratégique de réduction de la pauvreté avait regroupé en avril
2002 ce jugé les plus concernés par la lutte contre la pauvreté telle que les ministères de finances
de la santé publique de l'éducation de base de l'agriculture de l’administration territoriale etc.
surtout par la stature de pourvoyeurs de fonds ou de cuvettes de recrutement des
jeunes(éducation, santé, agriculture ).

Les services centraux de l’état en charge l’accompagnement des jeunes se situe en amont
de l’ensemble du schéma d’acteur de l’accompagnement à l’insertion des jeunes dans le secteur
agropastoral, ce sont des acteurs indirects qui sollicitent la collaboration d’autres acteurs et
intermédiaires dans leurs actions. Il s'agit des délégations régionales départementales et
d'arrondissement ou des représentations locales. Globalement il est vrai que l’ensemble des
services étatiques est impliquée, mais la délimitation de l’étude au niveau du secteur agro-
pastoral met au premier plan 4 ministères à savoir le ministère de la jeunesse et de l’éducation
civique, le ministère de l’Agriculture et du développement rural le ministère des pêches et des
industries animales le ministère de l'emploi et de la formation professionnelle le ministère des
petites et moyennes entreprises de l'économie sociale et de l'artisanat le ministère du Travail et
de la sécurité sociale et le ministère des domaines du cadastre et des affaires foncières. Ces
institutions étatiques sont chargées respectivement dès l'élaboration et de la mise en œuvre des

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 45


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

stratégies appropriées pour faciliter la contribution de la jeunesse au développement du pays et


de l'insertion sociale à travers l'encadrement des activités agro-pastorales la reconnaissance de
cette activité en tant que profession et de l'accès aux ressources nécessaires pour leur
développement. En collaboration avec les autres départements ministériels ou pas ils
accompagnent les activités jeunes à travers plusieurs dispositifs notamment ces structures sous
tutelle la mise en œuvre des projets de développement la création et le fonctionnement des
centres de formation dédiés aux jeunes et collaboration avec les acteurs locaux. Ces différentes
institutions mettre donc en relation jeunes-travaille -agriculture- élevage.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 46


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

B- La création, l’existence des centres et écoles de formations spécialisées


dans l’entrepreneuriat

Le patriotisme économique étant un levier important pour la croissance économique la


création de l'emploi et le développement d'un pays. Il est donc nécessaire de promouvoir la
production locale qui n’est que l’illustration parfaite la politique d’import-substitution tant

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 47


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

prôné par le président de la république camerounaise, ainsi, le sequentialisme de


l’entrepreneuriat des jeunes diplômés va de l’éducation, passant par la formation, le
financement, l’esprit et la culture entrepreneuriale, pour parvenir la réussite entrepreneuriale.
Un peu similaire aux étapes séquentielles des politiques publiques qui vont de la mise sur
agenda, la prise de décision, l’élaboration, et à l’évaluation de l’action publique. Pour Une
réussite excellente de l’entrepreneuriat pour un jeune diplômé, il est idoine pour ce dernier de
passer par des centres de formation spécialisée sur le projet en question, d’où la parfaite
symbiose entre l’éducation, la formation adéquate à la profession visée. Comme illustration,
nous avons le cas de l’existence des centres et écoles de formation spécialisée dans différents
domaines ceci dans le but de faciliter intégration rapide dans le marché du travail, et voire du
monde entrepreneurial.

Le Plan Triennal Spécial Jeunes (PTS-Jeunes) prescrit par le Chef de l’État le 10 février
2016 à l’occasion de son adresse à la Jeunesse, s’opérationnalise à travers trois composantes à
savoir : la mise en place d’un Observatoire National de la Jeunesse (ONJ) ; la spécialisation et
le renforcement des capacités opérationnelles des programmes et projets d'insertion socio-
économique ; et le développement des infrastructures et équipements socio-éducatifs de
mobilisation, d'encadrement et d’accompagnement de proximité des jeunes. Il vise à accélérer
et faciliter l’insertion socioéconomique de 1 500 000 jeunes, à raison de 500 000 chaque année
à travers leur mobilisation, leur formation morale, civique et entrepreneurial, leur emploi ou
leur installation en unité de production, transformation et de services. De manière spécifique il
s’agit de :

- mettre en place un Observatoire National de la Jeunesse (ONJ) ;

- sensibiliser, mobiliser et orienter 1 500 000 jeunes vers des guichets correspondant à
leurs besoins ;

- accompagner et financer 120 000 jeunes à raison de 40 000 jeunes par an ;

- construire, équiper et réhabiliter 100 Centres Multifonctionnels de Promotion des


Jeunes (CMPJ).

Parvenus en 2023 et dans le souci de rendre compte de son niveau d’exécution, une
évaluation interne a été commise par le MINJEC conformément à la très haute instruction de la
hiérarchie contenue dans la correspondance N°B70/d-18/SG/PM du 11 mai 2023.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 48


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

S’agissant de la première composante, de 2017 à date, les réalisations suivantes ont été
enregistrées :
- la création de l’ONJ par Arrêté N° 2022/007/CAB/PM du 18 février 2022 ;
- la construction d’un bâtiment siège de l’ONJ;
- l’acquisition d’un Data Center ;
- l’acquisition et l’opérationnalisation d’un Centre de Télé Référencement ;
- l’acquisition des kits mobiles d’enrôlement à la Carte Jeune Biométrique (CJB) et
du matériel roulant ;
- l’enregistrement de 1 115 841 jeunes à la plateforme numérique de l’Observatoire
National de la Jeunesse à l’adresse www.onjcameroun.cm ;
- le référencement de 54 586 jeunes vers des programmes ou projets de
financement ;
- la production et la distribution de 75 000 Cartes Jeunes Biométriques ;
- l’accompagnement de 3 045 jeunes à l’obtention de la Carte Nationale d’Identité.
En ce qui concerne la spécialisation et le renforcement des capacités opérationnelles des
programmes et projets d'insertion socio-économique qui constitue la seconde composante, sa
mise en œuvre a abouti aux résultats ci-dessous :

(i) lors du lancement officiel du PTS-Jeunes en janvier 2017, 38 juniors entreprises


ont été financées sur ressources propres du MINJEC pour une enveloppe de FCFA
380 000 000 (trois cent quatre-vingt millions) ;

(ii) à la faveur de la décision N°01065/D/MINEPAT/SG/DGEPIP/DPIP/SDPBI du 20


juillet 2018, autorisant le virement de la somme de FCFA 3 332 316 607 (trois
milliards trois cent trente-deux millions trois cent seize mille six cent sept), 1
962 projets de jeunes ont été financés favorisant ainsi la création de 5 886 emplois
directs ;

(iii) une seconde décision N°01097/D/MINEPAT/SG/DGEPIP/DPIP du 14 août


2019 autorisant le virement de la somme de FCFA 7 096 266 000 (sept milliards
quatre-vingt-seize millions deux cent soixante-six mille) a été engagée pour le
financement de 3 416 projets de jeunes comptant pour de la deuxième cuvée.

(iv) en 2020, sur la base de l’enveloppe globale de FCFA 6 100 000 000 (six milliards
cent millions), logées cette fois ci, dans le budget du MINJEC, FCFA 4 351 655 900
(quatre milliards trois cent cinquante un millions six cent cinquante-cinq mille neuf

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 49


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

cent) ont servi à l’aménagement et l’équipement de 66 villages pionniers de seconde


génération et 83 clusters économiques ainsi qu’au financement direct de 1 923
projets de jeunes, ayant généré 5 769 emplois directs. Il convient de relever que
l’adoption en 2020 du nouveau mode d’installation des jeunes dans les Villages
Pionniers de seconde génération et les Clusters économiques (VPC) arrimés aux
priorités économiques locales, régionales et nationales, a permis de booster
l’insertion socioéconomique des jeunes par la création de 10 248 emplois directs
supplémentaires. Parmi ces projets, 16 sont portés par des jeunes bénéficiaires du
Fonds de prototypage de l’Agence de Promotion des Petites et Moyennes
Entreprises (APME), 500 par des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur
installés en cabinets conseils et dans les unités de gestion des plateformes
numériques. Par ailleurs, plusieurs clusters ont été installés dans les Centres de
Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) de Bamenda dans la Région du
Nord-ouest, de Buéa dans la Région du Sud-Ouest, et de Mémé dans la Région de
l’Extrême-Nord, conformément aux Hautes Instructions de Monsieur le Premier
Ministre, Chef du Gouvernement, contenues dans la lettre N°00839/CF CAB/PM
du 22 septembre 2020 ;

(v) en 2021, les ressources du PTS-Jeunes inscrites dans le budget du MINJEC pour la
deuxième année consécutive, ont été réduites de moitié soit 3 000 000 000 FCFA
(trois milliards), dont 1 573 000 000 FCFA (un milliard cinq cent soixante-treize
millions) ont servi à l’aménagement et l’équipement de 77 nouveaux villages
pionniers de seconde génération et 33 nouveaux clusters économiques, ainsi
qu’au financement direct de 1 129 projets de jeunes, qui ont créé 3 387 emplois
directs ;

(vi) pour l’exercice 2022, l’enveloppe allouée s’élevait à FCFA 4 000 000 000 (quatre
milliards). De ce montant, 2 573 000 000 FCFA (deux milliard cinq soixante-
treize millions) ont été allouées à l’aménagement et l’équipement d’un (01)
nouveau Village Pionnier, à la mise en place de 37 Clusters économiques ainsi
qu’à la consolidation de 55 anciens Villages Pionniers. L’autre partie de cette
ressource a servi au financement direct de 2 975 projets de jeunes, sélectionnés au
niveau de la base par les forces vives locales et conformément au manuel de
procédures. Ces projets ont généré 8 526 emplois directs, parmi lesquels 25 jeunes
de la diaspora dans le cadre du Diaspora and Local Youth Joint-Venture

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 50


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

Initiative (DIALYJ) et l’affiliation de 633 jeunes moto-taximen à l’assurance


volontaire de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) ;

(vii) l’exercice 2023 mobilise une enveloppe globale de FCFA 4 301 000 000
(quatre milliards trois cent-un millions), dont FCFA 2 690 000 000 (deux
milliards six cent quatre-vingt-dix million) sont destinés à l’aménagement et
l’équipement de 28 nouveaux Villages Pionniers et 34 clusters économiques
ainsi qu’à la consolidation de 42 anciens Villages Pionniers et au financement de
1 496 projets de jeunes pour 4 488 emplois directs. De manière spécifique, ces
ressources ont permis le financement des projets des jeunes de la diaspora, soit 56
jeunes pour 28 projets de co-entreprises suivant le modèle de joint-venture avec
leurs pairs installés localement dans le cadre de l'initiative DIALYJ. De plus, en vue
de promouvoir l'import-substitution et valoriser le label Made in Cameroon, 348
jeunes ont été sélectionnés, formés et installés sur l'ensemble du territoire national
dans le domaine de la boulangerie à base de la matière première locale.

Concernant le développement des infrastructures et équipements socio-éducatifs de


mobilisation, d'encadrement et d’accompagnement de proximité des jeunes, les résultats
suivants ont été enregistrés:

(i) la construction de 44 (quarante-quatre) pour une enveloppe de FCFA


1 636 260 000 (un milliards six cent trente-six millions deux cent soixante mille)
et l’équipement de 35 (trente-cinq) autres pour une valeur de FCFA 36 260 000
(trente-six millions deux cent soixante mille) ;
(ii) les ressources de l’exercice courant ont permis de réaliser :
 la construction de 6 (six) CMPJ à hauteur de FCFA 370 000 000 (trois cent
soixante-dix millions) ;
 l’équipement de 10 (dix) CMPJ pour un montant de FCFA 106 000 000
(cent six millions) ;
 la réhabilitation de 02 (deux) CMPJ pour une enveloppe de FCFA
20 000 000 (vingt millions) ;
 le démarrage des travaux construction du Centre de Référence du
Réarmement Moral, Civique et Entrepreneurial (REAMORCE) pour un
montant de FCFA 95 000 000 ;

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 51


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

 l’acquisition du mobilier et du matériel pour l’équipement du Centre de


Référence du REAMORCE à hauteur de FCFA 90 000 000.

Ainsi, à date le MINFI a procédé au déblocage de la somme totale de FCFA 27 829 582
607 (vingt-sept milliards huit cent vingt-neuf millions cinq cent quatre-vingt-deux mille
six cent sept francs). Cette somme a permis le financement de 12 901 projets de jeunes et la
création de 38 703 emplois directs.

Il est important de noter que la mise en œuvre du PTS-Jeunes a fait face à des contraintes
d’ordre sanitaire, sécuritaire et socio-politique qui ont fortement impactées la portée des
résultats obtenus. En effet, la pandémie du COVID 19, la crise sécuritaire dans la région de
l’Extrême-Nord, le conflit Russo-Ukrainien, ainsi que la crise socio-politique dans les régions
du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont eu une incidence significative sur le résultat global.

De ce fait, plusieurs cas de projets en cessation d’activités ont été recensés. Ainsi, de 2017
jusqu’à date, 2 580 projets non actifs ont été enregistrés sur l’ensemble du territoire national.
De même, l’actualisation des plans d’installation des jeunes en fonction de la dynamique et
l’arrimage de certains projets aux priorités des axes stratégiques de la SND 30 ont permis
d’enregistrer 4 181 projets à restructurer sur l’ensemble du territoire national.

Au regard des résultats obtenus, la capitalisation de ces acquis permet aujourd’hui au


MINJEC d’envisager les composantes manquantes de l’appui à l’entrepreneuriat Jeunes compte
tenu des analyses diagnostic conduites lors des évaluations et rapports à mi-parcours. C’est dans
cette perspective et en exécution des Très Hautes Directives du Chef de l’État reprises dans
son discours à la jeunesse du 10 février 2023, que le MINJEC se propose de poursuivre
l’opérationnalisation du PTS-Jeunes dans sa phase II, encré sur les piliers de la SND30, doté
d’un Fonds de Garantie en faveur des jeunes entrepreneurs (FOGAJEUNES) et assorti d’un
guichet spécial pour les projets des jeunes de la diaspora.

Le coût global du Plan Triennal Spécial Jeunes phase II (PTS-Jeunes II) serait alors la
résultante du reliquat entre le coût total initial du programme de F CFA 102.529.950.000 (cent-
deux milliards cinq cent vingt-neuf millions neuf cent cinquante mille) et les ressources
mobilisées pour sa mise en œuvre à hauteur de F CFA 27 829 582 607 (vingt-sept milliards
huit-cent vingt-neuf million cinq cent quatre-vingt-deux mille six cent sept) dans la phase
I, soit de F CFA 74 700 167 393 (soixante-quatorze milliards sept-cent millions cent
soixante-sept mille trois quatre-vingt-treize).

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 52


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

La mobilisation de la totalité de cette somme incomberait exclusivement au Trésor


public, suivant des programmations budgétaires inscrites dans le Cadre de Dépense à Moyen
Terme (CDMT) 2024-2026 du MINJEC.

La phase II projette l’accompagnement technique et financier de 12 891 entreprises, soit


38 673 emplois directs, l’aménagement et l’équipement de 165 Villages Pionniers de seconde
génération et 175 clusters économiques, la construction de 50 CMPJ, l’équipement de 55
CMPJ et la réhabilitation de 50 CMPJ. Il est également prévu la poursuite de
l’opérationnalisation de l’ONJ ainsi que l’opérationnalisation du FOGAJEUNES.

Paragraphe II : L’importance des organisations non-


gouvernementales et des associations particulières
Le poids considérable des organisations non-gouvernementales (A), et de la diaspora
booste largement l’éclosion de l’entrepreneuriat auprès des jeunes diplômés d’universités (B)

A- L’impact des organisations non-gouvernementales dans


l’entrepreneuriat des jeunes diplômés

Le Cameroun s’est fixé l’objectif de devenir un pays émergent, démocratique et uni dans
sa diversité à l’horizon2035.Cette vision dont la seconde déclinaison décennale est contenue
dans la stratégie nationale de développement (SND30), fait clairement comme condition
indispensable pour cette émergence, un accroissement du niveau des investissements, ainsi
qu’une participation plus marquée du secteur privé. Il semble donc impératif pour le Cameroun
de se doter d’un cadre des affaires plus attractifs et favorable à l’épanouissement des
investisseurs locaux et étrangers car, la perception qu’un investisseur a de l’environnement des
affaires dans un pays, conditionné sa décision d’investissement. Ainsi, les investissements
susceptibles d’accélérer la croissance économique du Cameroun. Les investissements
productifs des entreprises comme potentiel catalyseur de la croissance économique les
investissements des entreprises étrangères.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale


Africaine), le groupe United Bank for Africa (UBA) a signé à Accra au Ghana (siège de la
Zlecaf, Ndlr), une convention avec le Secrétariat de la Zlecaf, au profit des petites et moyennes
entreprises(PME). Cet accord de financement d’un montant de 6 milliards de dollars soit
environ 3 599 milliards de FCFA à débloquer sur une durée de trois ans.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 53


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

Lire aussi : Barrage de Chollet : le Cameroun et le Congo résilient le contrat de China


Gezhouba Group

« L’accord crée un partenariat stratégique juridiquement contraignant entre les deux


organisations. Cet accord prévoit que UBA fournira des services financiers afin de faciliter la
mise en œuvre de l’Accord de la Zlecaf78 et de ses objectifs », indique Muyiwa Akinyemi,
Deputy Managing Director de UBA group.

Quatre secteurs ont été ciblés dans le cadre de cet accord: l’agro-industrie, l’automobile,
les produits pharmaceutiques, le transport et la logistique. Le choix de ces secteurs n’est pas
fortuit au regard des chiffres sur l’’importations. Confié au journal Cameroon Tribune, le
secrétaire général de la Zlecaf Wankele Mene rappelle qu’en 2019, l’Afrique « a importé pour
16 milliards de dollars de produits pharmaceutiques. Cela signifie que nous avons renoncé à
16 milliards de dollars d’innovations en matière d’emplois ». De même, dans le domaine de
l’agriculture, poursuit-il, l’Afrique importe les produits alimentaires pour environ 54 milliards
de dollars. Pourtant, les PME sont au centre de l’économie. Elles créent 417 millions d’emplois
et contribuent à hauteur de 16 % au PIB de l’Afrique.

Lire aussi : RDC : environ 80 milliards de F de UBA pour relancer la Sonahydroc

De ce fait « l’objectif global de cette convention est l’amélioration de l’accès au


financement et aux marchés pour les petites et moyennes entreprises, afin d’encourager leur
croissance et leur contribution au développement socio-économique de l’Afrique. Ce
partenariat renforcera les liens économiques, favorisera l’intégration régionale et contribuera
à la réalisation du potentiel de l’Afrique en tant que centre économique prospère », a affirmé
Wamkele Mene.

Relevons que le commerce intra-Africain reste nettement faible et ne représente qu’un


taux de 14,4 % du total des exportations africaines. Les prévisions de la Cnuced (Conférence
des Nations unies sur le commerce et le développement), indiquent que la Zlecaf pourrait
stimuler le commerce intra-Africain d’environ 33 % et réduire le déficit commercial du
continent de 51 %.

Les conditions à remplir

Pour bénéficier des financements, les entreprises, apprend-t-on, les PME doivent être
essentiellement une PME africaines et apporter les preuves d’être véritablement une PME qui

78
Zone de libre échange continental.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 54


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

remplit les exigences requises par les 20 pays où exerce la banque nigériane. Pour le cas
spécifique du Cameroun, « il faut être une entreprise qui emploie au moins 1 personne et au
plus 100 personnes et dont le chiffre d’affaires hors taxes varie entre 1 million et 1 milliard »,
détaille le quotidien national bilingue.

Lire aussi : Secteur bancaire : Marufatu Abiola Bawuah, nouveau PDG de UBA Afrique

Pour rappel, United Bank for Africa est l’un des plus grands employeurs du secteur
financier sur le continent africain, avec quelque 25.000 employés à l’échelle du Groupe,
desservant plus de 35 millions de clients dans le monde. Opérant dans 20 pays en Afrique, ainsi
qu’au Royaume-Uni, aux États-Unis d’Amérique, en France et aux Émirats arabes unis, UBA
fournit des services bancaires aux particuliers, aux entreprises commerciales, aux
multinationales et aux organismes et institutions, encourage l’inclusion financière, le tout au
moyen d’une technologie de pointe.

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(Banque mondiale)

B- L’influence de la diaspora camerounaise sur les jeunes diplômés entrepreneurs

La participation de la diaspora camerounaise pour l’entrepreneuriat des jeunes diplômés


camerounais se manifeste à travers la création des foras internationaux, et des conférences
comme illustration nous avons la conférence tenue du 12 au 14 Octobre 2022 à Douala qui
portait sur un échange non seulement autour de la zone de libre-échange continentale africaine
(ZLECAF), un forum regroupant les acteurs économiques et politiques nationaux comme
internationaux une initiative saluée par une grande Dame membre de la diaspora camerounaise.
Ceci dans le souci de booster la culture entrepreneuriale des jeunes diplômés.

Sylvain Kakou, représentant régional pour le Cameroun d’IFC et Charles Rollin


Ombang Ekath, le Directeur général de La Régionale Bank ont signé la convention y relative,
ce 22 juin 2023 à Yaoundé. L'enveloppe permettra de soutenir des petites et moyennes

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 55


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

entreprises locales créées par des femmes, mais qui peinent à accéder aux financements du
système bancaire classique.

Photo de Georges Semey Georges Semey Envoyer un courrielil y a 2 joursDernière mise


à jour: 23 juin 2023 211 2 minutes de lecture Cérémonie de signature de l’accord

La Société financière internationale, (IFC) filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur


privé a signé un accord de financement avec la dernière-née des banques Camerounaises, La
Régionale Bank. L’institution de Bretton Woods a accordé un montant de 5 millions de Dollars
(3 milliards de FCFA), pour le financement des activités menées par les femmes, ainsi que les
petites et moyennes entreprises locales détenues par les femmes, via les guichets La Régionale
Bank. L’enveloppe permettra également de financer les projets des particuliers. 25% de ce
financement est réservé spécifiquement aux femmes, apprend-on de l’Ifc.

« Il est essentiel d’élargir l’accès au financement des personnes à faibles revenus et des
petites et moyennes entreprises au Cameroun pour soutenir les efforts de développement », a
justifié Sylvain Kakou, représentant régional pour le Cameroun d’Ifc. Les investissements de
la filiale de la Banque Mondiale sont tirés de son programme « Base of the Pyramid », lancé en
2021 pour aider les institutions financières à accorder des financements aux petites entreprises
suite aux impacts de la pandémie de Covid-19. Ce financement est soutenu par le « Mécanisme
de financements mixtes », ainsi que le « Mécanisme de financement en monnaie nationale du
Guichet », du secteur privé de l’Association internationale de développement.

« La Régionale Bank a pour idée de mettre sur pied un système financier accessible à tous
et contribuant au développement de l’Afrique, avec un positionnement clair dans la banque
agricole et la banque digitale. Le partenariat avec Ifc contribuera grandement à la concrétisation
de cette vision à travers la mise en œuvre du crédit accordé », a déclaré Charles Rollin Ombang
Ekath, Président Directeur général de La Régionale Bank.

En plus de ce financement, l’Ifc va procurer des services-conseils pour renforcer le cadre


de gestion des risques de La Régionale Bank et contribuer à améliorer les produits et services
financiers qu’elle propose aux petites et moyennes entreprises locales. En effet, au Cameroun,
la stratégie d’Ifc consiste à mettre l’accent sur le soutien du secteur financier par le biais
d’investissements et de services-conseils, ainsi qu’à contribuer au développement des marchés
de capitaux locaux. En réponse à la crise de la Covid-19, Ifc a mis l’accent sur l’aide à la
résilience des petites entreprises et sur le soutien à la reconstruction des économies locales.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 56


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

« IFC est fière de s’associer à La Régionale Bank pour répondre aux besoins croissants
de financement à long terme des particuliers et des MPME opérant dans des secteurs jouant
un rôle primordial dans le développement économique et social du Cameroun », a ajouté lors
de la cérémonie de signature Sylvain Kakou. Dans son annuaire statistique 2021, le Ministère
des petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et artisanale indiquait l’existence de
324.899 entreprises au Cameroun, soit 324.250 petites et moyennes entreprises. Ainsi, les Pme
représentent environ 90 % des entreprises au Cameroun, d’après L’Institut national de la
statistique. Les femmes détiennent environ un tiers de ces unités, pourtant elles éprouvent 1/4
au Cameroun bénéficie d’un accès aux services financiers bancaires.

La Société financière internationale, membre du Groupe de la Banque mondiale, est la


principale institution de développement axée sur le secteur privé dans les pays émergents. Au
cours de l’exercice 2022, l’Ifc a engagé un montant record de 32,8 milliards de dollars en faveur
de sociétés privées et d’institutions financières dans des pays en développement. Quant au
Guichet de promotion du secteur privé de l’Association internationale de développement (Ida),
il a été lancé en 2017, pour catalyser les investissements du secteur privé dans les pays les plus
pauvres et les plus fragiles.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 57


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

CONCLUSION CHAPITRE II
Au regard de ce qui précède, il en découle que l’aménagement institutionnel grâce à ses
institutions administratives et financières, les acteurs participent à l’entrepreneuriat des jeunes
diplômés. L’influence des organisations non-gouvernementales et de la diaspora contribue
corrélativement à la création des centres de formation et des écoles spécialisées dans le cadre
de l’inclusion des jeunes diplômés dans le monde de l’emploi, tout en résorbant la question de
l’employabilité, de la misère.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 58


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

DEUXIÈME PARTIE : L’ARTICULATION


OPÉRATIONNELLE DU PLAN TRIENNAL
SPÉCIAL JEUNE COMME ACTION PUBLIQUE
DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES
DIPLÔMÉS

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 59


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

La question de l’entrepreneuriat des jeunes constitue l’objet d’une mise en œuvre au


Cameroun. Elle vise à réduire le taux de chômage des jeunes en faisant n’émerger de personnes
nouvelles sur le marché du travail. Au Cameroun, la population de jeunes augmente et l’accès
aux emplois décents continue d’être problématique. Certes, si le taux de chômage est révélateur
de l’urgence de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun, il faut noter par ailleurs
que la réalité du marché du travail au Cameroun est plus dominée par le chômage urbain des
jeunes et des femmes et le secteur informel et le phénomène de sous-emploi. Les jeunes
demeurent la tranche d’âge la plus touchée par le phénomène. En vue de répondre à cette
problématique de l’emploi des jeunes, le gouvernement Camerounais a engagé de multiples
actions au rang desquelles s’inscrivent l’élaboration et la validation en 2008 du Plan d’Action
National pour l’Emploi des Jeunes (PANEJ) avec une validité de 05 ans, le recrutement de 25
000 jeunes dans la fonction publique, la mise en place de nombreux projets gouvernementaux
d’insertion socio-économique des jeunes et la mise en place d’institutions chargées d’adresser
les questions d’emploi des jeunes. Cependant, pour faire face à cette problématique des jeunes
dans la durée, on relève les stratégies d’insertion socioprofessionnelles et dynamiques de
promotion de l’entrepreneuriat des jeunes diplômes d’une part et le renforcement des capacités
des jeunes diplômes pour une meilleure optimisation de l’auto-emploi d’autre part.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 60


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

CHAPITRE 3 : LES STRATÉGIES D’INSERTION


SOCIOPROFESSIONNELLES ET DYNAMIQUES DE
PROMOTION DE L’ENTREPRENEURIAT DES
JEUNES DIPLÔMÉS

Les stratégies d’insertion socioprofessionnelles et dynamiques de promotion de


l’entrepreneuriat des jeunes diplômes découlent du Plan triennal spécial en tant prescription du
président de la République le 10 février 2016 à l’occasion de son adresse à la Jeunesse. En effet,
ce programme d’action gouvernementale vise à faciliter et accélérer l’insertion socio-
économique de jeunes chaque année à travers leur mobilisation, leur formation morale, civique
et entrepreneuriale, leur emploi ou leur installation en unités de production, de transformation
et de services.

SECTION I : LES STRATEGIES DE PROMOTION ET


D’INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLES DES JEUNES
DIPLOMES
Ce programme d’action porte sur la spécialisation et le renforcement des capacités
opérationnelles des programmes et projets d'insertion socio-économique, dont sa mise en œuvre
vise à aboutir à des résultats concrets.

Paragraphe I : Le renforcement des capacités opérationnelles des


programmes et projets d'insertion socio-économique
Il s’agit d’un processus de formation partant de la spécialisation et du renforcement des
capacités opérationnelles jeunes des programmes et projets d'insertion socio-économique dont
la nécessité de l’alternance formation entreprise et de l’ouverture sur le numérique.

A- La nécessité de l’alternance formation entreprise

Si le rapport formation-entreprise dans les filières généralistes demeure encore un mythe


au Cameroun, cette réalité est due à très peu d’entreprises qui recrutent sans expérience et
formation professionnelle de qualité. Pour la plupart, on exige une expérience professionnelle
minimum de 3ans. Pour certaines formations qui ne sont pas axées sur l’alternance stage
université-entreprises, il ressort un problème majeur de réorientation. On peut dès lors faire un
constat sur le fait que ce sont les emplois où on demande moins d’expériences et de

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 61


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

qualifications qui sont ouverts aux jeunes et il en a va de soi du niveau de rémunération. D’où
la nécessité par les autorités publiques de l’alternance formation entreprise et de l’ouverture sur
le numérique car on observe une volonté politique de renforcement du partenariat université-
entreprise dans les offres de formations, qui s’articulent sur des cursus professionnels pour créer
et acquérir des emplois.

En outre, le Plan Triennal Spécial-Jeunes (PTS-Jeunes) prescrit par le Chef de l’État le


10 février 2016 à l’occasion de son adresse à la Jeunesse, vise à faciliter et accélérer l’insertion
socio-économique de 1 500 000 jeunes à raison de 500 000 chaque année79 à travers leur
mobilisation, leur formation morale, civique et entrepreneuriale, leur emploi ou leur installation
en unités de production, de transformation et de services. Il s’opérationnalise à travers trois
composantes. Si la première composante est la mise en place d’un Observatoire National de la
Jeunesse (ONJ), la deuxième composante est la spécialisation et le renforcement des capacités
opérationnelles des programmes et projets d'insertion socio-économique. Ces deux premières
composantes définissent dès lors la finalité qui aboutit au développement des infrastructures et
équipements socio-éducatifs de mobilisation, d'encadrement et d’accompagnement de
proximité des jeunes en tant que troisième composante.

B- La prépondérance de l’inadéquation formation - emploi

Le cadrage des jeunes en matière d’entrepreneuriat des jeunes diplômés partant du Plan
Triennal Spécial-Jeunes (PTS-Jeunes) est une lutte face à un taux de chômage élargi des jeunes
évoluant avec le niveau d’instruction et notamment plus élevé chez les diplômés de
l’enseignement supérieur. Cette situation traduit la prépondérance de l’inadéquation formation
- emploi. À cet effet, la prépondérance de recours aux canaux informels de recherche d’emploi
par des jeunes demandeurs d’emploi conduit à la mise en place des agences de placements
publiques et privées pourtant très peu sollicitées par les jeunes jusque-là. Il faut également
souligner la prédominance du secteur informel dans lequel la grande majorité des jeunes
exercent leur emploi comme caractéristique de l’inadéquation formation - emploi, car la part de
l’entrepreneuriat des jeunes dans le secteur formel restant faible.

À ce titre, le Ministère de la Jeunesse et de l’Éducation Civique (MINJEC) partant du


Plan Triennal Spécial-Jeunes (PTS-Jeunes) dans le cadre de son volet développement des

79
Rapport d’évaluation de la mise en œuvre du plan triennal spécial-jeunes (pts-jeunes) de 2016 à 2023. Ministère
de la Jeunesse et de l’Éducation Civique (MINJEC), 2023.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 62


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

infrastructures et équipements socio-éducatifs de mobilisation, d'encadrement et


d’accompagnement de proximité des jeunes s’attèle de manière spécifique à mettre en place un
Observatoire National de la Jeunesse ; sensibiliser, mobiliser et orienter 1 500 000 jeunes80 vers
des guichets correspondants à leurs besoins ; accompagner et financer 120 000 jeunes81, à raison
de 40 000 par an et construire, équiper et réhabiliter 100 Centres Multifonctionnels de
Promotion des Jeunes (CMPJ).

Paragraphe II : La spécialisation des capacités opérationnelles des


programmes et projets d'insertion socio-économique
La spécialisation des capacités opérationnelles des programmes et projets d'insertion
socio-économique s’articule autour des initiatives diverses de promotion de l’entrepreneuriat
des jeunes diplômés au Cameroun

A- Les initiatives diverses de promotion de l’entrepreneuriat des jeunes


diplômés au Cameroun

S’inscrivant dans la mise en œuvre des recommandations du Sommet Extraordinaire des


Chefs d’États de l’Union Africaine de Ouagadougou en 2004, consacré à l’emploi et la lutte
contre la pauvreté en Afrique, le Gouvernement du Cameroun a pris diverses initiatives pour
promouvoir l’emploi en général et l’entrepreneuriat des jeunes en particulier. Ces initiatives se
traduisent à travers l’intégration de l’entrepreneuriat en hissant ce programme d’action comme
l’un des piliers des nouveaux cadres de développement à moyen et long terme (Vision 2035 et
DSCE 2010-2020). De même, l’élaboration d’un premier Plan d’Action National pour l’Emploi
des Jeunes (PANEJ) pour la période 2008-2012 dont l’évaluation en 2013 a recommandé, au
vue des résultats mitigés obtenus, la reformulation d’un PANEJ de seconde génération, sur la
période 2016-2020.

Par ailleurs, l’amélioration de l’environnement institutionnel en matière d’emploi,


notamment par la création d’un ministère (MINEFOP) en charge spécifiquement des questions
d’emploi et d’autres structures telles que l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation
Professionnelle (ONEFOP), l’Observatoire National du Travail (ONT), le Centre d’Orientation
Scolaire, Universitaire et Professionnelle (COSUP), en plus du Fonds National de l’Emploi
(FNE) créé en 1990, combinés à la mise en place de plus de trente-cinq programmes et projets
gouvernementaux de création d’emplois indépendants et d’auto-emplois ainsi que des mesures

80
Ibid.
81
Ibid.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 63


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

visant l’amélioration du développement des petites et moyennes entreprises dénotent les


initiatives diverses de promotion de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun82.

B- L’aménagement d’un cadre de spécialisation et le renforcement des


capacités opérationnelles des programmes et projets d'insertion socio-
économique jeunes

En ce qui concerne la spécialisation et le renforcement des capacités opérationnelles des


programmes et projets d'insertion socio-économique, sa mise en œuvre porte sur les actions
dont le lancement officiel du Plan Triennal Spécial-Jeunes (PTS-Jeunes) en janvier 2017, 38
juniors entreprises ont été financées sur ressources propres du MINJEC ; à la faveur de la
décision n°01065/D/MINEPAT/SG/DGEPIP/DPIP/SDPBI du 20 juillet 2018, autorisant le
virement d’un premier décompte, 1 962 projets de jeunes ont été financés, favorisant ainsi la
création de 5 886 emplois directs83. En outre, une seconde décision,
n°01097/D/MINEPAT/SG/DGEPIP/DPIP du 14 août 2019, 3 416 projets ont été financés pour
le compte de la deuxième cuvée ; en 2020, l’enveloppe globale inscrite dans le budget du
MINJEC, a servi à l’aménagement et l’équipement de 66 villages pionniers de seconde
génération et 83 clusters économiques, ainsi qu’au financement direct de 1 923 projets de
jeunes, ayant généré 5 769 emplois directs84.

Il s’agit en effet des programmes d’action gouvernementale autour d’un instrument visant
à résoudre les questions de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés. À cet égard, une évaluation
interne a été commise par le MINJEC conformément à une instruction de la hiérarchie contenue

82
Il convient d’ajouter à ces programmes d’action le recrutement spécial de 25 000 jeunes dans la fonction publique
de 2011 et la création du Comité Interministériel de Suivi de l’Emploi (CISE) en avril 2013.
83
Rapport d’évaluation de la mise en œuvre du plan triennal spécial-jeunes (pts-jeunes) de 2016 à 2023. Ministère
de la Jeunesse et de l’Éducation Civique (MINJEC), 2023.
84
Ibid.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 64


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

dans la correspondance n°B70/d-18/SG/PM du 11 mai 2023, dans le souci de rendre compte de


son niveau d’exécution. Ainsi, s’agissant de la première composante sur la mise en place d’un
Observatoire National de la Jeunesse (ONJ), on relève des actions portant sur diverses
réalisations. Il s’agit de la construction d’un bâtiment siège de l’Observatoire National de la
Jeunesse et l’acquisition d’un Data Center. Aussi, la mise en place et l’opérationnalisation d’un
Centre de télé référencement, ainsi que l’acquisition des kits mobiles d’enrôlement à la Carte
Jeune Biométrique (CJB) et du matériel roulant, dont les cars minibus. On note également
l’enregistrement de 1 115 841 jeunes à la plateforme numérique de l’Observatoire National de
la Jeunesse à l’adresse www.onjcameroun.cm ; dont le référencement de 54 586 jeunes vers des
programmes ou projets de financement est mis en évidence par le MINJEC. A ces programmes
d’action s’ajoutent la production et la distribution de 75 000 Cartes Jeunes Biométriques et
l’accompagnement de 3 045 jeunes à l’obtention de la Carte Nationale d’Identité85.

85
Ibid.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 65


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

SECTION II : LA FORMATION ENTREPRENEURIALE DES


JEUNES DIPLÔMÉS PAR DES PRATIQUES PÉDAGOGIQUES ET
ENJEUX D’INTÉGRATION SOCIOÉCONOMIQUE
La formation entrepreneuriale des jeunes diplômés par des pratiques pédagogiques et
enjeux d’intégration socioéconomique s’articule autour de la consolidation des instruments
d’intégration à l’action entrepreneuriale des jeunes diplômés et les mécanismes d’insertion
socio-professionnels.

Paragraphe I : La consolidation des instruments d’intégration à


l’action entrepreneuriale des jeunes diplômés
Au Cameroun, la consolidation des instruments d’intégration à l’action entrepreneuriale
des jeunes diplômés porte d’une part sur La mobilisation des instruments méthodologique
comme cadre d’action de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés (A) et d’autre part sur Les
actions de lutte contre la prépondérance des emplois précaires (B).

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 66


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

A- La mobilisation des instruments méthodologiques comme cadre


d’action de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés

La prise en charge du problème d’entrepreneuriat des jeunes diplômés repose dès la base
sur des objectifs et des défis dont les autorités publiques se sont fixées le cap et actualiser dans
des documents stratégiques, notamment le Plan d’Action National pour l’Emploi des Jeunes
pour la période 2016-2020 en tenant compte des leçons apprises dans la mise en œuvre du Plan
d’Action National pour l’Emploi des Jeunes 2008-2012, des défis persistants en matière
d’emploi des jeunes, des différentes réflexions en cours sur la gouvernance du marché du travail
au Cameroun et de la nouvelle donne stratégique définie par les nouveaux cadres de
développement du Cameroun, Vision 2035 et DSCE. S’il s’agit dès lors spécifiquement de doter
le Gouvernement d’un document opérationnel d’orientation et de cadrage des actions en faveur
de la promotion soutenue de l’entrepreneuriat des jeunes et coordonner les actions
gouvernementales de promotion de l’emploi des jeunes, il faut relever par ailleurs l’orientation
visant à disposer d’un cadre global d’action servant d’instrument de mise en œuvre des
différentes déclarations, engagements et autres initiatives nationales pour l’insertion
socioprofessionnelle des jeunes.

Ainsi, on relève une démarche méthodologique qui met en évidence la logique


participative favorisant ainsi la contribution de toutes parties prenantes dans toutes les phases
du processus allant de la conception à la mise en œuvre du Plan d’Action National pour
l’Emploi des Jeunes comme instrument d’action de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés. Cette
participation se traduit par la mise en place d’un groupe interministériel en charge de
l’actualisation du Plan d’Action National pour l’Emploi des Jeunes pour la période 2016-2020
et l’intégration dans ledit groupe de travail des partenaires au développement tel que le PNUD,
des organisations des travailleurs et d’employeurs, ou encore du Conseil National de la Jeunesse
du Cameroun (CNJC). Il s’agit alors d’une synergie d’action qui mobilise les administrations
en charge des questions d’emplois, de formation professionnelle et de financements, des
organisations représentatives des travailleurs, celles des employeurs, des associations des
jeunes, des femmes, de la société civile exerçant dans la promotion de l’emploi et des
partenaires sociaux au développement.

B- Les actions de lutte contre la prépondérance des emplois précaires

La répartition des emplois des jeunes par secteur institutionnel permet d’appréhender la
structure du marché du travail. Ainsi, la grande majorité des jeunes exercent leur emploi dans

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 67


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
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le secteur informel. Le secteur informel agricole concentre à lui seul presque la moitié des
emplois globaux et plus de 2/3 des emplois ruraux, tandis que l’informel non agricole regroupe
une grande part des emplois globaux, notamment plus en zone urbaine qu’en zone rurale. Le
secteur formel semble très peu accessible aux jeunes, en raison de la contraction des
recrutements, autant dans la fonction publique que dans le secteur privé formel. D’où la mise
en place des projets vers l’entreprenariat des jeunes diplômés.

La problématique liée ce phénomène laisse voire peu de jeunes qui ont un emploi selon
la catégorie socio-professionnelle (CSP). Les cadres et les employés/ouvriers restent encore les
moins représenté dans l’emploi des jeunes. Il s’agit d’une réalité qui traduit la qualité précaire
de l’emploi occupé par les jeunes. Car les emplois indépendants se retrouvent le plus souvent
dans le secteur informel caractérisé par l’absence de sécurité, les bas revenus et une absence de
formalisation des relations de travail. Ainsi, si l’on enregistre une forte proportion de jeunes
ayant un contrat de travail dans le secteur formel, public et privé, on observe une très faible
proportion de jeunes ayant un contrat de travail dans le secteur informel. De même, ceux des
jeunes qui ont un bulletin de paie sont sous représentés, notamment dans le secteur informel
qu’il soit agricole ou non.

Cette situation serait liée au type d’activité et de relations liant les employeurs et les
employés dans ces secteurs. La rémunération, lorsqu’elle existe, se fait le plus souvent sans
trace écrite. Dans le secteur privé formel par contre, malgré le fait qu’au moins deux employés
sur trois aient un bulletin de paie, des efforts restent à faire. Tous les employés ne sont toujours
pas rémunérés via un bulletin de paie. Par ailleurs, ceux des travailleurs bénéficiant des
prestations de sécurité sociale sont également au plus bas, du fait même du secteur informel.

Paragraphe II : La construction de mécanismes et dispositif


d’ingénierie de formation professionnelle
La dynamique de la construction de mécanismes et dispositif d’ingénierie de formation
professionnelle révèle d’une part la reconsidération de la faiblesse du système d’information
sur l’entrepreneuriat des jeunes diplômés et d’autre part la restructuration de l’inadéquation
entre le système éducatif et de formation et les besoins du marché de l’emploi.

A- La restructuration de l’inadéquation entre le système éducatif et de


formation et les besoins du marché de l’emploi

Il existe globalement une inadéquation entre les produits issus du système d’éducation et
de formation professionnelle et les besoins de compétences du marché de l’emploi. Cette

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 68


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
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inadéquation qui amplifie le chômage des jeunes tire son origine de plusieurs facteurs. À
l’exception des grandes entreprises, peu d’entreprises disposent d’outils de gestion
prévisionnelle des emplois et compétences qui permettent de mieux exprimer leurs besoins
futurs de recrutement. Plus généralement, on observe une faible capacité nationale à élaborer
des stratégies de formation anticipant les besoins des compétences futures. Il manque un
véritable partenariat public-privé dans l’élaboration, le financement, la mise en œuvre des
programmes d’enseignement technique et de la formation professionnelle. Les expériences
d’ailleurs montrent que les programmes de formation qui préparent les jeunes à l’insertion sur
le marché du travail sont plus efficaces lorsqu’ils combinent formation théorique en milieu
scolaire et pratique en milieu du travail.

Un autre ensemble de facteurs explicatifs de l’inadéquation formation-emploi est lié aux


contraintes internes à l’offre de formation professionnelle au Cameroun qui devraient être
levées dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de la formation
professionnelle. En dépit de la création de deux Centres d’orientation scolaire, universitaire et
professionnelle à Yaoundé et Douala, il manque au Cameroun un véritable système
d’orientation professionnelle qui aide les apprenants à construire leur cheminement de
formation en fonction des métiers. L’accès à la formation professionnelle reste très limité, du
fait des coûts de formation élevés, eux-mêmes liés aux coûts d’investissement très élevés de la
formation professionnelle, mais aussi du fait de la préférence des parents et des jeunes pour
l’emploi dans la fonction publique considéré comme plus stable, plus sécurisant et plus
valorisant. Tout ceci se traduit d’une part par une capacité faible actuelle des structures de
formation professionnelle.

En outre, l’efficacité du système de formation professionnelle reste en deçà des attentes


à cause de la faiblesse du dispositif d’ingénierie de formation professionnelle, du manque
d’équipements appropriés pour les enseignements pratiques et matériels didactiques adaptés et
de l’insuffisance de formateurs qualifiés. Dans ce sens, la gouvernance de la formation
professionnelle reste largement à améliorer du fait de la faiblesse du budget public alloué à la
formation professionnelle dont la stratégie de l’éducation et de la formation professionnelle du
financement à la formation professionnelle demeure insuffisante. Aussi faut-il ajouter
l’obsolescence du cadre législatif et réglementaire en matière de formation professionnelle qui
doit véritablement permettre d’aboutir à la mise en place d’un organe consultatif en matière de
formation professionnelle en vue d’améliorer la coordination des acteurs, la lisibilité du
pilotage, l’efficience des ressources publiques dans ce domaine.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 69


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Un dernier élément explicatif de l’inadéquation formation-emploi est la fragilité de la


formation continue au Cameroun. Au-delà des formations qualifiantes fournies dans la mesure
des moyens disponibles par le Fond national de l’emploi et de l’existence des centres de
formations internes à certaines grandes entreprises, le déficit de formation continue reste
immense. Ce type de formations s’adresse aux personnes dans l’entreprise mais aussi à celles
qui sont sans emploi au travers de formations spécifiques, principalement des formations de
reconversion et des formations d’adaptation à l’emploi. Il n’existe pas au Cameroun des
organismes publics principalement dédiés à la formation continue des travailleurs. Les acteurs
étatiques dans ce sens cherchent appuient dans des cas d’ailleurs partant de la mise en place
d’un Centre national de la formation continue dont la mission est de soutenir les entreprises par
la mise en œuvre de programmes de formation continue en vue d’améliorer la productivité, de
consolider les postes d’emploi existants et d’offrir aux employés les opportunités de promotion.

B- La reconsidération de la faiblesse du système d’information sur


l’entrepreneuriat des jeunes diplômés

Un système d’information sur l’entrepreneuriat des jeunes doit être fiable avec des
informations de qualité, pertinent grâce à des informations produites en adéquation avec les
besoins des utilisateurs et crédible c’est-à-dire que les périodicités des produits dudit système
doivent être déterminées à l’avance et être respectées. Dans ce sens, si des actions sont
perceptibles, des efforts restent à faire pour y parvenir malgré que le Gouvernement ait mis en
place des organes techniques et spécialisés dans la collecte, la production, et la diffusion des
informations du marché du travail et au Cameroun. L’INS a pu réaliser des enquêtes emploi à
couverture nationale en 2005 et 2010. L’Observatoire national de l’Emploi et de la Formation
professionnelle a produit un annuaire statistique sur l’emploi et la formation professionnelle en
2014.

Des limitent sont observées au niveau de la diffusion des opportunités d’emploi en faveur
des jeunes. La grande majorité de jeunes déclarent méconnaitre les actions et mesures
gouvernementales prises en faveur de leur insertion professionnelle. Davantage de
communication appropriée dans ce sens s’avère nécessaire. La mise en application mitigée de
la circulaire du Ministre en charge de l’emploi demandant aux entreprises de publier leurs offres
d’emploi par des canaux formels a comme conséquence que la grande majorité des jeunes
continuent à rechercher les emplois sur une base individuelle à travers les réseaux de solidarité
familiale, la prospection directe auprès des employeurs, ou la lecture des annonces dans
différents supports de diffusion.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 70


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d’action publique

Ainsi, on constate que peu sollicite le service public de l’emploi (Fonds national de
l’emploi) ou les agences privées de placement. Tout créateur ou demandeur d’emploi doit avoir
la possibilité en un lieu unique de trouver toutes les offres d’emplois disponibles au Cameroun.
Plus généralement, on constate au niveau de la diffusion des informations publiées par les
principaux producteurs de données sur le marché du travail qu’il agit plus d’informations
descriptives que de résultats d’analyse. Dans ces conditions, la nécessité d’affiner les analyses
qui aideront le Gouvernement et les autres partenaires à mieux formuler, suivre et évaluer les
programmes et projets de promotion de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés s’impose. Ces
analyses ne nécessitent pas toujours de réaliser des collectes primaires de données, mais aussi
de mieux exploiter les données administratives sur l’emploi issues des registres statistiques de
certaines administrations et organismes publics ainsi que des organisations patronales86.

86
Dans le domaine de la formation, il manque de véritables enquêtes sur les qualifications et l’insertion (situation
et besoins du marché) qui permettrait aux écoles professionnelles et aux universités de réorienter leurs offres de
formation pour les adapter aux besoins du marché. Il découle de tout ce qui précède que le pays ne dispose pas
encore d’une base de données institutionnalisée sur l’emploi et la formation professionnelle des jeunes.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 71


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
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CONCLUSION
Les stratégies d’insertion socioprofessionnelles et dynamiques de promotion de
l’entrepreneuriat des jeunes diplômes découlent du Plan triennal spécial en tant prescription du
président de la République le 10 février 2016 à l’occasion de son adresse à la Jeunesse. En effet,
ce programme d’action gouvernementale vise à faciliter et accélérer l’insertion socio-
économique de jeunes chaque année à travers leur mobilisation, leur formation morale, civique
et entrepreneuriale, leur emploi ou leur installation en unités de production, de transformation
et de services. Ce programme d’action porte sur la spécialisation et le renforcement des
capacités opérationnelles des programmes et projets d'insertion socio-économique, dont sa mise
en œuvre vise à aboutir à des résultats concrets. Il s’agit d’un processus de formation partant de
la spécialisation et du renforcement des capacités opérationnelles jeunes des programmes et
projets d'insertion socio-économique dont la nécessité de l’alternance formation entreprise et
de l’ouverture sur le numérique. Cependant, des limitent sont observées au niveau de la
diffusion des opportunités d’emploi en faveur des jeunes. Un système d’information sur
l’entrepreneuriat des jeunes doit être fiable avec des informations de qualité, pertinent grâce à
des informations produites en adéquation avec les besoins des utilisateurs et crédible. Aussi,
l’efficacité du système de formation professionnelle reste en deçà des attentes à cause de la
faiblesse du dispositif d’ingénierie de formation professionnelle

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 72


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
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CHAPITRE IV : LE RENFORCEMENT DES


CAPACITÉS DES JEUNES DIPLÔMÉS POUR UNE
MEILLEURE OPTIMISATION DE L’AUTO-EMPLOI

Le renforcement des capacités des jeunes diplômés pour une meilleure optimisation de
l’auto-emploi s’articule autour d’un ensemble de mesures visant à faire face à l’ampleur de la
crise actuelle de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés. En effet, elle est liée aux manquements
due au fait que les qualifications des jeunes ne soient pas mieux adaptées au marché de l’emploi,
la production et l’accès des jeunes aux informations sur le marché de l’emploi soient peu accrus.
Ainsi, l’accroissement des jeunes dans le cadre de l’entrepreneuriat passe un pourcentage de
jeunes insérés à travers les canaux formels de recrutement et la diminution du sous-emploi de
ceux-ci. Il importe ainsi que l’auto-insertion des jeunes à travers l’entrepreneuriat soit accrue.
Dès lors, le pilotage et la coordination des politiques et programmes d’entrepreneuriat des
jeunes diplômés se traduisent par l’accompagnement de ceux-ci vers l’optimisation de l’auto-
emploi et la consolidation des programmes et capacités des jeunes diplômés face aux obstacles
à leur entrepreneuriat.

SECTION I : L’ACCOMPAGNEMENT DES JEUNES DIPLÔMÉS


VERS L’OPTIMISATION DE L’AUTO-EMPLOI
L’accompagnement des jeunes diplômés vers l’insertion socioprofessionnelle partant de
leurs champs de compétences laisse entrevoir d’une part la constitution des mesures
d’atténuation et la promotion de compétence de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés et d’autre
part le recours aux projets et programmes d’insertion des jeunes dans les secteurs
entrepreneuriaux.

Paragraphe I : La constitution des mesures d’atténuation et la


promotion de compétence de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés
Il s’agit d’un ensemble de mesures qui s’articule sur le service de mise en réseau promu
par les structures de l’accompagnement et les mesures d’atténuation face aux crises de
compétence de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 73


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A- Le service de mise en réseau promu par les structures de


l’accompagnement

Le Fonds National de l'Emploi (FNE), en tant que structure dédiée à l’emploi jeune est
en partenariat avec certains ministères et organisations sociales pour accompagner les jeunes
vers un emploi ou la mise en œuvre des projets conduisant ceux-ci vers une meilleure
optimisation de l’auto-emploi. Il se charge de mettre en relation les demandeurs d’emplois et
les entreprises partenaires ayant exprimé un besoin. L’orientation et l’examen du profil du jeune
par cette structure permet de mettre en adéquation l’offre et la demande. En partenariat avec le
Groupement Inter-patronal du Cameroun (GICAM), le FNE a développé le Programme Emploi
Diplômé (PED) dont l’objectif de ce programme est d'apporter aux jeunes diplômés sans
expérience professionnelle, une qualification en même temps qu'une expérience pratique afin
de faciliter leur insertion dans le circuit de production. D'autres avantages du programme en
faveur des entreprises sont l'exonération des taxes sur les frais payés au stagiaire, l'évaluation
de candidat pendant une longue période (12 mois) avant le recrutement effectif, la minimisation
de coût d'embauche de l'employé potentiel.

L’analyse des interrelations entre différents acteurs participant au processus d’insertion


socioprofessionnel des jeunes permet d’apprécier le niveau et le degré d’implication de chacun
dans le processus. Trois principales catégories de relations se dessinent dans ce paysage
d’acteurs : la relation de soutient, principalement des acteurs en amont, les services de l’État et
Bailleurs de fonds privés, vers ceux intermédiaires ; ONG, projets, centres de formation, acteurs
locaux ; à des échelles hiérarchiques différentes ; la relation de collaboration qui s’observe entre
les acteurs opérant à un même niveau et la relation d’appui direct aux jeunes au niveau local.

B- Les mesures d’atténuation face aux crises de compétence de


l’entrepreneuriat des jeunes diplômés

L’intensification de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun est révélatrice de


l’ampleur de la crise actuelle de l’emploi des jeunes. En effet, elle est liée aux manquements
due au fait que les qualifications des jeunes soient mieux adaptées au marché de l’emploi, la
production et l’accès des jeunes aux informations sur le marché de l’emploi soient accrus. En
outre, il faut préciser que l’accroissement des jeunes dans le cadre de l’entrepreneuriat passe un
pourcentage de jeunes insérés à travers les canaux formels de recrutement et la diminution du
sous-emploi de ceux-ci. Il importe ainsi que l’auto-insertion des jeunes à travers
l’entrepreneuriat soit accrue. Dès lors, le pilotage et la coordination des politiques et

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L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
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programmes d’emploi des jeunes sont améliorés pour une meilleure gouvernance du marché du
travail.

Le Plan d’Action National pour l’Emploi des Jeunes (PANEJ) dans ce sens repose sur
des mesures visant à permettre atteindre au mieux la mise en adéquation de l’emploi et de la
formation, l’amélioration du système d’information sur l’emploi, la promotion du travail décent
des jeunes ainsi que la promotion et le développement de l’entrepreneuriat des jeunes et la
promotion de la gouvernance du marché de l’emploi en faveur des jeunes. Il faut souligner que
le coût du Plan d’Action National pour l’Emploi des Jeunes 2016-2020 est estimé à 135
milliards FCFA dont 86% sont englobés par les deux axes prioritaires touchant directement la
création d’emploi pour les jeunes87. La mise en œuvre des actions et activités liées à chacun de
ces axes stratégiques du Plan d’Action National pour l’Emploi des Jeunes (PANEJ) ainsi que
le suivi-évaluation de celle-ci sont menés en gérant au mieux les risques de faible adhésion des
jeunes, d’insuffisance d’engagement politique de la part du Gouvernement et d’instabilité
sociopolitique et institutionnelle. Il faut également ajouter l’insuffisance de la mobilisation de
ressources financières et la faible adhésion des entreprises, ainsi que celle du niveau
d’assistance et d’accompagnement des bailleurs de fonds.

Paragraphe II : Le recours aux projets et programmes d’insertion


des jeunes dans les secteurs entrepreneuriaux
Le recours aux projets et programmes d’insertion des jeunes dans les secteurs
entrepreneuriaux repose sur la régulation des conditions d’activité des jeunes et salarisation
d’une part et le système de formation professionnelle et technique renforcés d’autre part.

A- La régulation des conditions d’activité des jeunes et salarisation

Le taux de chômage chez les jeunes au Cameroun présente des caractéristiques élevées
surtout en milieu urbain. Ainsi, le chômage touche plus les jeunes qui ont suivi un cursus
académique général que ceux ayant suivi un cursus technique ou professionnelle. Ce chômage
des jeunes est plus élevé chez les diplômés de l’enseignement supérieur. Cette situation met en
exergue le problème d’inadéquation entre le système éducatif et de formation et le système
productif. Si la durée de chômage est plus longue chez les hommes que chez femmes, un jeune
sur deux en situation de chômage est un chômeur de première insertion contre moins d’un
adulte. La proportion des jeunes primo demandeurs d’emploi est plus importante en milieu rural

87
Voire rapport MINJEC sur PANEJ 2016-2020.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 75


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qu’en milieu urbain. Avec des années, les demandes de jeunes pour l’emploi se sont accrues
beaucoup plus en milieu urbain. L’absence de création d’emploi et la croissance démographique
justifie d’une part cette situation. De l’analyse des stratégies d’insertion des jeunes en situation
de chômage, il ressort que le canal informel est le plus utilisé par les jeunes, le plus souvent par
les relations personnelles. Les agences de placement sont très peu sollicitées les jeunes. Cette
situation montre que le système d’information sur le marché de l’emploi est faible et que le
marché de l’emploi est très peu transparent.

Par ailleurs, le constat fait soulève également les conditions d’activité des jeunes et
salarisation. En effet, le secteur informel est le secteur dans lequel la grande majorité de jeunes
exerce un emploi, la part des jeunes dans le secteur formel restant faible. Ainsi, un grand nombre
de jeunes sont des travailleurs indépendants. Cette situation traduit le phénomène de la précarité
des emplois. Le taux de salarisation est un indicateur de degré de formalisation des relations de
travail. Ce taux est plus élevé en milieu urbain par au milieu rural. Le sous-emploi visible touche
des jeunes qui ont un emploi et est plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural. Par ailleurs,
le sous-emploi invisible touche l’ensemble des jeunes avec des fortes disparités selon le sexe et
le milieu de résidence. Enfin, le sous-emploi global est plus élevé en milieu chez les jeunes qui
ont un emploi que chez les adultes. Sur dix jeunes qui ont un emploi, huit sont en situation de
sous-emploi en milieu rural et six en milieu urbain. Ce constat, doublé de la faible proportion
des jeunes dans le secteur formel permet d’affirmer que les jeunes sont peu nombreux à
bénéficier des prestations sociales.

B- Le système de formation professionnelle et technique renforcés

Le système de formation professionnelle reste en deçà des attentes à cause de la faiblesse


du dispositif d’ingénierie de formation professionnelle, de l’insuffisance de référentiels pour la
formation professionnelle, du nombre insuffisant et de la faible capacité d’accueil des centres
de formation professionnelle, du manque d’équipements appropriés pour les enseignements
pratiques, des matériels didactiques adaptés et de l’insuffisance des formateurs qualifiés.
D’autre part, le système de formation professionnelle souffre d’une faible capacité nationale à
élaborer des stratégies de formation anticipant les besoins des compétences futures et ce
d’autant plus que peu d’entreprises sont capables d’exprimer leurs besoins actuels et futurs de
recrutement.

De plus, le système de formation professionnelle actuel souffre d’un immense déficit de


formation continue des travailleurs. Enfin, l’absence ou l’insuffisance de programmes de

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 76


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
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formation professionnelle combinant formation en classe et formation en milieu de travail fait


que ceux-ci ne préparent pas les jeunes sur le marché du travail, ce d’autant plus qu’il manque
un véritable partenariat entre le système d’éducation et de formation et le milieu des entreprises
dans l’élaboration, le financement et la mise en œuvre des programmes d’enseignement
technique et de la formation professionnelle. Dans ces conditions, les stratégies pour l’atteinte
de l’objectif spécifique ci-dessus consistent à rénover et moderniser le système actuel de
formation professionnelle, prendre en compte les besoins actuels et futurs de l’économie, et
instituer un meilleur partenariat entre les milieux éducatifs et de formation et les milieux
professionnels afin de mieux répondre aux aspirations des jeunes demandeurs d’emploi à une
insertion réussie dans la vie active.

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L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
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SECTION II : LA CONSOLIDATION DES PROGRAMMES ET


CAPACITÉS DES JEUNES DIPLÔMÉS FACE AUX OBSTACLES À
L’AUTO-EMPLOI
La situation défavorisée des jeunes sur le marché du travail due à leurs caractéristiques
intrinsèques, qui s’expliquer en partie par des faiblesses du dispositif de formation et des
services publics d’emploi, fonde dès lors la consolidation des programmes et capacités des
jeunes diplômés face aux obstacles à l’auto-emploi.

Paragraphe I : L’intégration des programmes jeunes face aux limites


des politiques et des stratégies sectorielles d’insertion
L’intégration des programmes jeunes face aux limites des politiques et des stratégies
sectorielles d’insertion révèlent l’insuffisance des moyens politiques alloués au programme
d’entrepreneuriat des jeunes d’une part et Les difficultés de gouvernance des universités et
grandes écoles publiques sont également perceptibles d’autre part.

A- Le renforcement des moyens politiques alloués aux programmes


d’entrepreneuriat des jeunes

Le renforcement des moyens politiques alloués aux programmes d’entrepreneuriat des


jeunes découle de plusieurs insuffisances. On relève l’insuffisance des budgets alloués au
programme de formation des jeunes, au renforcement des capacités des structures de formation
aussi bien en termes d’infrastructures que de compétences, auxquelles s’ajoute la faiblesse du
cadre institutionnel promouvant l’implication du secteur privé dans le processus de formation
et la faiblesse du partenariat public-privé. Il faut mentionner l’incapacité d’anticipation de la
dynamique des besoins en compétences futures aussi bien au niveau de l’État que du secteur
privé et l’exclusion de l’entrepreneuriat dans les programmes de formation. Dès lors, cette
situation conduit à observer que les services publics d’emploi n’offrent pas un accompagnement
suffisant aux jeunes demandeurs d’emploi. On note une insuffisance des capacités
opérationnelles du service public d’emploi et des dispositifs ou programmes d’insertion et
d’emploi des jeunes. L’accompagnement est surtout faible au niveau de l’auto-emploi dans un
environnement des affaires défavorable et avec des mécanismes de financement relativement
inadaptés.

Par ailleurs, la faiblesse de la culture évaluative des programmes mis en œuvre par la
pertinence et l’efficience opérationnelles, de la pérennité des emplois à fort impact
socioéconomique, ajoutée à la forte dépendance aux financements extérieurs sont entre autres

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 79


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des lacunes des dispositifs d’insertion. Ces Programmes ont pris une place croissante depuis
2012 sous différentes formes, notamment les travaux à haute intensité de main d’œuvre, l’appui
à l’auto-emploi, les modules de formation professionnelle, les intensifications de
l’intermédiation sur le marché du travail. Cependant, ces mesures ne sont pas suffisamment
documentées du fait même de l’inexistence de revue annuelle permettant d’en appréhender
l’importance quantitative, la répartition dans l’espace, le ciblage et l’évolution, et par là-même
de se faire une idée de son impact quantitatif sur le marché du travail des jeunes. Les enquêtes
emploi n’abordent pas non plus la question des dispositifs en faveur de l’emploi des jeunes.

Aussi, les difficultés sont à relever dans le fonctionnement des systèmes de formations
dans l’enseignement technique, la formation professionnelle et l’enseignement supérieur. Au
niveau de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, les difficultés
d’insertion professionnelle des jeunes posent le problème de la sous-dimension du système de
l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, de sa faible articulation avec le
système informel de formation professionnelle, et de son efficacité.

B- Les difficultés de gouvernance des universités et grandes écoles


publiques sont également perceptibles.

La combinaison des déficits en infrastructures et équipements, des insuffisances de


financement, de personnels enseignants et de personnel administratif et technique ainsi que des
effectifs pléthoriques d’étudiants, peu adapté au fonctionnement académique, conduit à un
fonctionnement peu efficace et peu efficient des universités et grandes écoles publiques. Des
conséquences suivantes sont à souligner. Il s’agit de faible niveau d’encadrement des étudiants
et la prolongation des années académiques. Le faible niveau de mobilisation des ressources
propres et l’utilisation de solutions d’appoint coûteuses et inadaptées comme la location de
salles privées ou l’utilisation des salles techniques des collèges et lycées pour les enseignements
pratiques alors qu’il ne s’agit pas du même niveau académique sont à relever. S’inscrit dans ce
sens des heures supplémentaires coûteuses pour l’État et sources de perturbations de la paix en
milieu universitaire quand les calendriers de paiement ne sont pas respectés et l’insatisfaction
des étudiants et du personnel qui adoptent des comportements au bord du conflit.

En outre, la formation professionnelle notamment dans le secteur agricole demeure


encore marginale en termes d’effectif du dispositif et de l’offre de formation professionnelle en
décalage avec les besoins de l’économie. Car, les efforts de formation ne concernent très
faiblement que les secteurs porteurs dont l’agriculture, les ressources animales et halieutiques,

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 80


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l’industrie, les mines, le pétrole et l’énergie, les infrastructures de transport, les services de
transport, les postes et technologie de l’information et de la communication ou l’hôtellerie, le
tourisme et la restauration. Au niveau de l’enseignement supérieur, l’analyse situationnelle du
dispositif révèle de nombreuses faiblesses. Pour ce qui concerne le cadre légal et institutionnel,
on note une absence de suivi de l’insertion des jeunes diplômés et d’études sur l’évolution des
métiers et des bassins d’emploi.

On observe également la non application des textes règlementaires incitatifs à l’insertion


professionnelle des jeunes diplômés et l’inertie. À ce titre, au niveau du mécanisme
d’adéquation formation/emploi, le constat est que l’offre de formation est en déphasage avec
les besoins du marché du travail, l’auto-emploi n’est pas suffisamment pris en compte dans le
dispositif de formation, alors que le niveau de coopération entre l’enseignement supérieur et le
secteur privé est faible. Il apparaît par ailleurs que les dispositifs de suivi de l’insertion des
jeunes diplômés des universités publiques, ne sont pas opérationnels, ce qui ne permet pas de
mesurer la performance externe du dispositif de l’Enseignement Supérieur.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 81


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
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Paragraphe II : Les politiques de lutte contre le dysfonctionnement


du marché du travail
Les politiques de lutte contre le dysfonctionnement du marché du travail, du système
éducatif et difficultés d’insertion des jeunes mettent en évidence les secteurs formels, privés et

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 82


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publics, qui n’offrent pas suffisamment d’emplois décents pour des opportunités d’emploi qui
ne tiennent pas suffisamment compte de la situation de certains groupes spécifiques.

A- La mobilisation du secteur formel dans les politiques d’offres d’auto-


emploi décents.

Le dysfonctionnement du marché du travail explique en partie les difficultés des jeunes à


s’auto-employer et se traduit par les facteurs tels que le faible poids du secteur formel dans
l’activité économique, les inégalités de genre, le manque de promotion de l’emploi différentié
et les limites du système d’information sur le marché du travail. À cet effet, cette situation est
en partie imputable à la faiblesse de l’offre d’emplois, à la prédominance du secteur informel
en matière d’offre d’emplois et à la faible pérennité de certaines entreprises surtout les Petites
et Moyennes Entreprises (PME). Au niveau structurel, on relève plusieurs facteurs. En ce qui
concerne le faible niveau d’investissement public, il faut souligner la faible attractivité de
l'environnement des affaires pour les investisseurs privés du fait de l’insuffisance des mesures
d’incitation à l’investissement privé, la corruption de l’administration publique et du système
judiciaire, du climat socio-politique, du faible pouvoir d’achat des ménages et le problème de
gouvernance des entreprises. En outre, le faible accès des entreprises aux capitaux, ceci est dû
au fait que les banques ont une faible confiance aux PME et donc refusent de prendre des
risques. Aussi, les ressources financières allouées à l’investissement dans le budget de l’État
restent insuffisantes, alors que qu’on note par ailleurs la faiblesse du partenariat public-privé.

Les investissements réalisés par l’État sont insuffisants au regard de leur faible niveau
dont une faible partie est allouée à l’investissement avec un impact limité sur la création
d’emplois. L’entrepreneuriat informel domine le marché du travail compte tenu du non-respect
de la réglementation du travail par certaines entreprises formelles, de la persistance des
certaines pesanteurs socio-culturelles qui limitent le recours à des instruments de gestion et de
régulation du marché du travail y compris des instruments non-adéquats de protection sociale.
Ainsi, la priorité donnée à l’emploi des jeunes par le gouvernement nécessite une amélioration
des connaissances, qui est nécessaire dans le diagnostic, la formulation de mesures pertinentes,
la gouvernance de la politique et des stratégies et dans leur opérationnalisation. La mise en
place d’un dispositif national d’information sur l’insertion professionnelle avec un arrimage au

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 83


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système d’information sur le marché du travail et au système statistique national sont


primordiaux pour assurer une transparence du marché du travail88.

La mobilisation du secteur formel dans les politiques d’offres d’auto-emploi décents


s’articule également autour des infrastructures qui sont insuffisantes, qu’il s’agisse
d’infrastructures à caractère économique, notamment les routes, les ponts, les aéroports, les
ports, la production et la distribution de l’énergie, les réseaux d’adduction d’eau, les
assainissement et les réseaux ferroviaires, les télécommunications ; ou d’infrastructures à
caractère social, notamment les infrastructures sanitaires et éducatives. De plus, leur état de
fonctionnalité n’est pas suffisamment relevé pour soutenir le développement du secteur privé,
créateur d’emplois. Le pays présente une agriculture peu productive, un secteur industriel
désagrégé et peu intégré où les possibilités de transformation agroindustrielles sont
insuffisamment exploitées, un secteur des services qui donne l’impression de se développer,
mais qui reste concentré autour des activités purement commerciales sans création de grandes
valeurs ajoutées.

Toutes choses qui conduisent à une structure de contribution sectorielle au PIB


déséquilibrée et archaïque, un tissu économique très extraverti et exposé à la volatilité des cours
mondiaux des produits d’exportation primaires, un marché national étroit et sans grande
ouverture aussi bien sur la sous-région malgré l’existence de réelles opportunités d’exportation,
que sur le marché mondial. On relève des efforts ayant été fournis dès 2014 pour l'amélioration
du climat des affaires. D’après le classement « Doing Business », le Cameroun est passé du
168e rang au 158e rang mondial. Cependant, le secteur privé continue de souffrir de
l’insuffisance des politiques spécifiques d’appui et de ses propres problèmes de gouvernance
notamment une aversion à la fiscalité, des compétences managériales, techniques et
commerciales insuffisantes dans les entreprises.

88
Il convient de rappeler que le dysfonctionnement du système éducatif avec les offres de formation qui ne
correspondent pas toujours aux besoins du monde socioprofessionnel à cause du faible niveau de coopération entre
les universités et grandes écoles publiques et le secteur de l’entreprise ; mais également l’offre d’emploi est
largement inférieure à la demande, étant donné le faible niveau d’industrialisation et de diversification de
l’économie.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 84


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B- La promotion des opportunités d’entrepreneuriat des jeunes diplômés


comme groupe spécifique

La promotion des opportunités d’entrepreneuriat des jeunes diplômés comme groupe


spécifique importe ici du fait de la faible capacité des employeurs à promouvoir l’auto-emploi
différencié89 et le manque d’infrastructures adaptées aux groupes spécifiques de jeunes dans les
entreprises90. Les raisons de cette insuffisance sont liées à l’existence de plusieurs sources de
collecte de données sur l’emploi, les capacités et moyens limités pour assurer de façon efficace,
régulière et à temps, la collecte, le traitement, l’analyse et la diffusion de l’information sur le

89
Ce fait découle de la faiblesse du cadre institutionnel et légal, faible culture des employeurs favorisant la
promotion de l’emploi différencié, la faiblesse des ressources des entreprises pour la promotion de l’emploi
différentié.
90
Il se caractérise par l’insuffisance et l’inadaptation des dispositifs d’accueil ou de postes d’accueil destinés aux
jeunes en situation de handicap, faiblesse du budget alloué au développement d’infrastructures adaptées aux
groupes spécifiques.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 85


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marché du travail; l’insuffisance de l’analyse approfondie de l’information recueillie pour


répondre aux besoins des décideurs; le déséquilibre entre l’information qualitative et
quantitative sur le marché de l'emploi; et l’absence d’une véritable stratégie d’informations et
de communication sur les données disponibles.

À ce titre, si la plupart des jeunes ont déjà été à l’école, la proportion des jeunes qui font
l’enseignement technique est faible par rapport à ceux de l’enseignement général quel que soit
le cycle, le milieu de résidence et le sexe demeure faible. On observe par ailleurs une distorsion
en milieu rural due aux phénomènes de redoublement, d’abandon et de l’insuffisance de
l’encadrement pédagogique des jeunes scolarisés. Un peu plus de sept jeunes sur dix ne sont
plus dans le système éducatif et deviennent ainsi des potentiels candidats à l’insertion sur le
marché du travail. Ainsi, l’analyse des programmes et projets d’entrepreneuriat des jeunes au
Cameroun montre plusieurs problèmes au nombre desquels l’insuffisance de disposition visant
à pérenniser les différents programmes et projets d’appui à l’insertion des jeunes, le faible
maillage territorial des dispositifs d’insertion et d’emploi jeunes.

À ceci s’ajoute le problème de ciblage des potentiels bénéficiaires et la faible prise en


compte des personnes en situation de handicap. Le problème de définition des métiers porteurs
dans les différents secteurs de l’économie et la faiblesse des capacités de suivi et d’évaluation
des projets financés, ainsi que l’absence d’un cadre national de coordination des projets et
programmes d’insertion professionnelle développés en faveur des jeunes démontre une absence
de dispositif véritable de captation des emplois générés par les investissements publics et privés.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 86


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Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 87


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CONCLUSION CHAPITRE IV
Le renforcement des moyens politiques alloués aux programmes d’entrepreneuriat des
jeunes découle de plusieurs insuffisances. Si on relève l’insuffisance des budgets alloués au
programme de formation des jeunes, au renforcement des capacités des structures de formation
aussi bien en termes d’infrastructures que de compétences, auxquelles s’ajoute la faiblesse du
cadre institutionnel promouvant l’implication du secteur privé dans le processus de formation
et la faiblesse du partenariat public-privé, il faut souligner par ailleurs que le pilotage et la
coordination des politiques et programmes d’entrepreneuriat des jeunes diplômés se traduisent
par l’accompagnement de ceux-ci vers l’optimisation de l’auto-emploi et la consolidation des
programmes et capacités des jeunes diplômés face aux obstacles à leur entrepreneuriat. Le
renforcement des capacités des jeunes diplômés pour une meilleure optimisation de l’auto-
emploi s’articule autour d’un ensemble de mesures visant à faire face à l’ampleur de la crise
actuelle de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun, qui passe ainsi par
l’accroissement des jeunes dans le cadre de l’entrepreneuriat de jeunes insérés à travers les
canaux formels de recrutement et la diminution du sous-emploi de ceux-ci et l’auto-insertion
de ceux-ci à travers l’entrepreneuriat accrue.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 88


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
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CONCLUSION GÉNÉRALE

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 89


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

Parvenu au terme de notre réflexion, qui portait sur l’entrepreneuriat des jeunes
diplômés au Cameroun, partant du cas pratique du plan triennal spécial-jeunes.il a été question
pour nous de montrer la mobilisation discursive et institutionnelle autour de l’entrepreneuriat
des jeunes diplômés partant de la construction du plan triennal spécial-jeune, démontrant sa
constitution comme référentiel de la politique de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés. Cela
est perceptible à travers les logiques discursives d’opportunités du temps pour les jeunes
diplômés.et le régime discursif sur l’opportunité de formation aux métiers innovantes. À côté
nous avons les logiques discursives d’insertion les jeunes diplômés au regard du référentiel
d'insertion professionnelle et de son objectif d'autonomisation pour la constitution du plan
triennal spécial jeunes étant un référentiel de la politique de l'entrepreneuriat est aussi une
promotion des programmes et projets sectoriels d'insertion des jeunes diplômé ;La formulation
des programmes Z politique relatifs à l’entrepreneuriat des jeunes et s'effectue à travers
l'élaboration des politiques actives relative à l'entreprenariat des jeunes diplômés et sa
matérialisation au regard de la vulgarisation des programmes ces projets existants relatif à ladite
entrepreneuriat. D’où les orientations stratégiques face aux problèmes rencontrés par ses
entrepreneurs jeunes Au Cameroun où nous avons recensé l'orientation sur les choix
stratégiques de l'entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun et les enjeux d’insertion
socioprofessionnelle sur ces derniers.de la mobilisation discursive à l'institutionnalisation ,la
participation de l'état tant l'entrepreneuriat des jeunes diplômés ce matérialise à travers les
institutions administratives promouvant l'entrepreneuriat de ces derniers au regard de l'action
publique dans ladite entrepreneuriat et la visibilité de l'entrepreneuriat à travers la
décentralisation. par la suite les institutions financières accompagnatrices entrepreneurs des
jeunes diplômés sans observer à travers l'accompagnement financier étatique l'entrepreneuriat
des jeunes diplômés et les mesures annexes et financement de ces derniers. Les acteurs en
charge de la mobilité entrepreneuriale s'observe à travers la participation des acteurs étatiques
en charge de la mouvance centre communal marial vu la faute synergie entre les ministères
concernés et la création des centres écoles de formation spécialisée dans l'entrepreneuriat.
L’importance des organisations non gouvernementales et des associations particulières se
ressent à travers l’impact des petites organisations dans le domaine entrepreneurial des jeunes
diplômés et aussi l'influence de la diaspora camerounaise pour le dit entrepreneuriat. Ainsi
l’articulation opérationnel il y a du plan triennal spécial jeune quand ma action publique de
l'entrepreneuriat des jeunes diplômés ce concrétise à travers les stratégies d'insertion
socioprofessionnelle et dynamique de promotion de l'entrepreneuriat des jeunes diplômés par
les stratégies de promotion et d'insertion socioprofessionnelle qui se ressentent à travers le

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 90


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

renforcement des capacités opérationnelles des programmes et projets d’insertion socio-


économique vu la nécessité de l'alternance formation entreprise et la prépondérance
l'inadéquation formation emploi sans oublier la spécialisation des capacités opérationnelles des
programmes et projets d'insertion socio-économique qui démontre les initiatives diverses de
promotion de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun, C’est quoi clarifie
l’aménagement d’un cadre de spécialisation et le renforcement des capacités des programmes
et projets d’insertion socio-économique jeunes. par ailleurs la formation entrepreneuriale des
jeunes par des pratiques pédagogiques et enjeux d’intégration socio-économique des montres
la consolidation des instruments d'intégration à l'action entrepreneuriale vu la mobilisation des
instruments méthodologiques comme cadre d'action de l'entrepreneuriat et les actions de lutte
contre la prépondérance des emplois précaires. La construction de mécanismes et dispositif
d'ingénierie de formation professionnelle se matérialise par la restructuration de l'inadéquation
entre le système éducatif de formation et les besoins du marché de l'emploi sans oublier la
reconsidération de la faiblesse du système d’information sur l'entrepreneuriat. Le renforcement
des capacités des jeunes diplômés pour une meilleure optimisation s’explicite par
l’accompagnement des jeunes diplômés vers l’optimisation de l’auto emploi, la constitution des
mesures d'atténuation et la promotion de compétences d'entrepreneuriat des jeunes diplômés et
un homme le service de mise en réseau promu par les structures de l’accompagnement et les
mesures d'atténuation face aux crises de compétences l'entrepreneuriat. Le recours aux projets
et programmes d’accession des jeunes dans des secteurs entrepreneuriaux est une forme de
régulation des conditions d'activité des jeunes et salarisation mais également le système de
formation professionnelle et technique renforcé. La consolidation des programmes et capacités
des gènes diplômés face aux obstacles à l’auto emploi clarifie l'intégration des programmes
jeunes face aux limites des politiques et des stratégies sectorielles d'insertion Faisable par le
renforcement des moyens politiques alloués au programme d’entrepreneuriat et des difficultés
de gouvernance c’est universités et grandes écoles publiques sont également perceptibles. Les
politiques de lutte contre le dysfonctionnement du marché du travail Ce conceptualise à travers
la mobilisation du secteur formel dont les politiques d’offre d’auto emplois décents la
promotion des opportunités d'entrepreneuriat des jeunes diplômés comme groupe spécifique.

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 91


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

TABLE DES MATIÈRES

AVERTISSEMENT .................................................................................................................... i
dédicace ...................................................................................................................................... ii
remerciements ........................................................................................................................... iii
épitaphe ..................................................................................................................................... iv
sigles et abréviations .................................................................................................................. v
liste des tableaux ...................................................................................................................... vii
liste des encadrés ..................................................................................................................... viii
liste des figures .......................................................................................................................... ix
résumé ........................................................................................................................................ x
abstract ...................................................................................................................................... xi
sommaire .................................................................................................................................. xii
introduction générale .................................................................................................................. 1
première PARTIE : LA MOBILISATION DISCURSIVE ET INSTITUTIONNELLE
AUTOUR DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS PARTANT DE LA
CONSTRUCTION DU PLAN TRIENNAL SPÉCIAL JEUNE ............................................. 20
CHAPITRE I : LES ORDRES DU DISCOURS SUR L’ENTREPRENEURIAT DES
JEUNES DIPLÔMÉS AUTOUR DU PLAN TRIENNAL SPÉCIAL JEUNE ....................... 22
SECTION I : LA CONSTITUTION DU PLAN TRIENNAL SPÉCIAL JEUNE COMME
RÉFÉRENTIEL DE LA POLITIQUE DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES
DIPLÔMÉS .......................................................................................................................... 22
Paragraphe I : Les logiques discursives d’opportunités sur l’entrepreneuriat des jeunes
diplômés ............................................................................................................................ 23
A- Le régime discursif sur l’opportunité du temps pour les jeunes diplômés ............... 23
B- Le régime discursif sur l’opportunité de formation aux métiers innovants ............. 24
Paragraphe II : les logiques discursives d’insertion des jeunes diplômés......................... 26
A- Le référentiel d’insertion professionnel des jeunes diplômés .................................. 26
B- L’objectif d’autonomisation des jeunes diplômés .................................................... 27
SECTION II : LA PROMOTION DES PROGRAMMES ET PROJETS SECTORIELS
D’INSERTION DES JEUNES DIPLOMES ........................................................................ 28

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 92


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

Paragraphe I : La formulation des politiques et programmes relatifs à l’entrepreneuriat


des jeunes diplômés .......................................................................................................... 28
A – L’élaboration des politiques passives et actives relatives à l’emploi des jeunes ... 28
B- La vulgarisation des programmes et projets existants relatifs à l’emploi des jeunes29
Paragraphe II : Les orientations ou axes stratégiques problèmes du chômage et du sous-
emploi des jeunes au Cameroun........................................................................................ 30
A- Les orientations sur les choix stratégiques de l’entreprenariat des jeunes diplômés
au Cameroun ................................................................................................................. 30
B- Les enjeux d’insertion socioprofessionnels pour les jeunes diplômés ..................... 32
Conclusion du chapitre I .......................................................................................................... 34
CHAPITRE II : L’AMÉNAGEMENT INSTITUTIONNELLE ET LES ACTEURS DE
L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS ........................................................... 35
Section I : l’action de l’État dans l’entrepreneuriat des jeunes diplômés ............................. 35
Paragraphe I : Les institutions administratives promouvant l’entrepreneuriat des jeunes
diplômés ............................................................................................................................ 35
A- La performance de l’action publique dans l’entrepreneuriat des jeunes diplôme.... 36
B- La visibilité de l’entrepreneuriat à travers la décentralisation ................................. 37
Paragraphe II : Les institutions financières accompagnatrices des entrepreneurs des
jeunes diplômés. ................................................................................................................ 39
A- Les institutions financières étatiques promouvant l’entrepreneuriat des jeunes
diplômés ........................................................................................................................ 39
B- Les mesures annexes de financement des jeunes diplômés entrepreneurs ............... 43
SECTION II : LES ACTEURS EN CHARGE DE LA MOBILITÉ
ENTREPRENEURIALE DES JEUNES DIPLÔMÉS ......................................................... 44
Paragraphe I : La participation des acteurs étatiques en charge de la mouvance
entrepreneuriale des jeunes diplômés ............................................................................... 45
A- Une forte synergie entre les ministères concernés ................................................... 45
B- La création, l’existence des centres et écoles de formations spécialisées dans
l’entrepreneuriat ............................................................................................................ 47
Paragraphe II : L’importance des organisations non-gouvernementales et des associations
particulières ....................................................................................................................... 53
A- L’impact des organisations non-gouvernementales dans l’entrepreneuriat des jeunes
diplômés ........................................................................................................................ 53
Conclusion chapitre II .............................................................................................................. 58

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 93


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

deuxième partie : l’articulation opérationnelle du plan triennal spécial jeune comme action
publique de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés .................................................................. 59
CHAPITRE 3 : LES STRATÉGIES D’INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLES ET
DYNAMIQUES DE PROMOTION DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES
DIPLÔMÉS .............................................................................................................................. 61
SECTION I : LES STRATEGIES DE PROMOTION ET D’INSERTION
SOCIOPROFESSIONNELLES DES JEUNES DIPLOMES .............................................. 61
Paragraphe I : Le renforcement des capacités opérationnelles des programmes et projets
d'insertion socio-économique............................................................................................ 61
A- La nécessité de l’alternance formation entreprise .................................................... 61
B- La prépondérance de l’inadéquation formation - emploi ......................................... 62
Paragraphe II : La spécialisation des capacités opérationnelles des programmes et projets
d'insertion socio-économique............................................................................................ 63
A- Les initiatives diverses de promotion de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés au
Cameroun ...................................................................................................................... 63
B- L’aménagement d’un cadre de spécialisation et le renforcement des capacités
opérationnelles des programmes et projets d'insertion socio-économique jeunes ........ 64
SECTION II : LA FORMATION ENTREPRENEURIALE DES JEUNES DIPLÔMÉS
PAR DES PRATIQUES PÉDAGOGIQUES ET ENJEUX D’INTÉGRATION
SOCIOÉCONOMIQUE ....................................................................................................... 66
Paragraphe I : La consolidation des instruments d’intégration à l’action entrepreneuriale
des jeunes diplômés .......................................................................................................... 66
A- La mobilisation des instruments méthodologiques comme cadre d’action de
l’entrepreneuriat des jeunes diplômés ........................................................................... 67
B- Les actions de lutte contre la prépondérance des emplois précaires ........................ 67
Paragraphe II : La construction de mécanismes et dispositif d’ingénierie de formation
professionnelle .................................................................................................................. 68
A- La restructuration de l’inadéquation entre le système éducatif et de formation et les
besoins du marché de l’emploi ...................................................................................... 68
B- La reconsidération de la faiblesse du système d’information sur l’entrepreneuriat
des jeunes diplômés ....................................................................................................... 70
Conclusion ................................................................................................................................ 72
CHAPITRE IV : LE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DES JEUNES DIPLÔMÉS
POUR UNE MEILLEURE OPTIMISATION DE L’AUTO-EMPLOI .................................. 73

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 94


L’entrepreneuriat des jeunes diplômés au Cameroun : le cas du plan triennal spécial jeune comme un instrument
d’action publique

SECTION I : L’ACCOMPAGNEMENT DES JEUNES DIPLÔMÉS VERS


L’OPTIMISATION DE L’AUTO-EMPLOI........................................................................ 73
Paragraphe I : La constitution des mesures d’atténuation et la promotion de compétence
de l’entrepreneuriat des jeunes diplômés .......................................................................... 73
A- Le service de mise en réseau promu par les structures de l’accompagnement ........ 74
B- Les mesures d’atténuation face aux crises de compétence de l’entrepreneuriat des
jeunes diplômés ............................................................................................................. 74
Paragraphe II : Le recours aux projets et programmes d’insertion des jeunes dans les
secteurs entrepreneuriaux.................................................................................................. 75
A- La régulation des conditions d’activité des jeunes et salarisation............................ 75
B- Le système de formation professionnelle et technique renforcés............................. 76
SECTION II : LA CONSOLIDATION DES PROGRAMMES ET CAPACITÉS DES
JEUNES DIPLÔMÉS FACE AUX OBSTACLES À L’AUTO-EMPLOI .......................... 79
Paragraphe I : L’intégration des programmes jeunes face aux limites des politiques et des
stratégies sectorielles d’insertion ...................................................................................... 79
A- Le renforcement des moyens politiques alloués aux programmes d’entrepreneuriat
des jeunes ...................................................................................................................... 79
B- Les difficultés de gouvernance des universités et grandes écoles publiques sont
également perceptibles. ................................................................................................. 80
Paragraphe II : Les politiques de lutte contre le dysfonctionnement du marché du travail
........................................................................................................................................... 82
A- La mobilisation du secteur formel dans les politiques d’offres d’auto-emploi
décents. .......................................................................................................................... 83
B- La promotion des opportunités d’entrepreneuriat des jeunes diplômés comme
groupe spécifique .......................................................................................................... 85
Conclusion chapitre IV ............................................................................................................. 88
CONCLUSION GÉNÉRALE .................................................................................................. 89
TABLE DES MATIÈRES ....................................................................................................... 92

Mémoire rédigé et présenté par : ATSAMA BITTI Jeanne 95

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