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Marie-Sophie D1
MV. BERTERETCHE
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En cabinet, ce n’est pas à nous de faire le montage de dents. On prend tous les paramètres (enregistrement RC,
DV, plan d’occlusion). Puis, on choisit les dents et on écrit sur fiche laboratoire la référence des dents le
labo renvoie le montage des dents grâce aux infos qu’on lui a transmises.
On obtient alors le montage ESTHÉTIQUE (antérieur) et le montage FONCTIONNEL (postérieur).
I – L’ESSAYAGE ESTHÉTIQUE
Après avoir reçu la prothèse, il faut d’abord effectuer des contrôles au cabinet dentaire en 2 étapes :
Pour cet essayage esthétique, on définit 3 cadres du plus général au plus « zoomé » :
- Facial (à quoi va ressembler le patient) petit grossissement
- Dento-labial + gros grossissement
- Dentaire
Au niveau du visage, on vérifie qu’on
a bien un équilibre du visage
Au niveau des lèvres : harmonie
(soutien harmonieux)
Au niveau des dents : animation
(respect des règles de montage et
personnalisation)
Les détails de la fausse gencive (collets, papilles) vont assurer un soutien des joues et des lèvres et redonner
un profil harmonieux à la lèvre, ils seront +/- visibles quand le patient sourit.
Quand on a vérifié que le labo a parfaitement réalisé la cire, on peut alors installer le patient dans le
fauteuil et commencer à faire l’essayage.
Pour cela, il faut avoir transmis au labo le CHOIX DU MILIEU (déterminé au stade des maquettes
d’occlusion avec le patient puis gravé sur le bourrelet).
Il est déterminé à l’aide de plusieurs repères qui sont :
- Papille incisive : On la voit bien sur le modèle secondaire mais ce n’est pas le meilleur repère car elle a pu
être écrasée, déformée, ce n’est pas net.
- Frein de la lèvre sup : très mauvais repère, non efficace. On peut l’avoir déplacé lors de l’empreinte.
- Philtrum ++ : assez bon repère si la maquette d’occlusion est bien réalisée cad qu’elle soutenait bien la
lèvre supérieure.
- Milieu du visage ++ : pas toujours facile car aucun visage n’est
symétrique donc combiner les deux derniers repères qui sont les +
utilisés et les + efficaces (philtrum et milieu du visage).
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Une fois que l’équilibre du visage a été vérifié, on va contrôler :
le soutien des lèvres, on va faire sourire le patient
vérifier la ligne du sourire
corridor buccal.
A/ SOUTIEN DES LÈVRES : le but étant de retrouver un profil harmonieux des lèvres et un soutien
des commissures (effacer les plicatures visibles sur la photo une fois les PC en bouche).
B/ LIGNE DU SOURIRE :
On demande au patient de sourire et on vérifie que cette ligne est bien respectée par
le montage des dents.
C’est une ligne à concavité supérieure +/- marquée, définit comme la courbe
hypothétique sur laquelle se placent les bords libres des dents antérieures
maxillaires. Elle suit le profil du rebord interne de la lèvre inférieure ainsi que celui
des points de contacts inter-proximaux. Parallélisme des faces V des bords libres et
de la lèvre inférieure. Si absence de parallélisme = déséquilibre et perte de
l’harmonie.
1ère image : la concavité de la lèvre inférieure est peu marquée comparé à
d’autres patients, mais on retrouve une relative harmonie entre la ligne du
sourire et la ligne du montage des dents (le bord libre des incisives suit à « peu
près » la ligne du sourire dictée par la lèvre inférieure).
Cependant, les 2 IC sont peut-être un peu longues par rapport à la ligne du
sourire. On réalise alors un test phonétique qui permet de vérifier la longueur
des incisives : « fe-ve » cad que quand patient prononce fève ou favorite on
le regarde de ¾ et on doit observer la lèvre inférieure qui affleure le bord libre
de l’incisive centrale.
2ème image : le sourire est complètement raté : la ligne du sourire est rectiligne,
les PM max sont trop basses et trop longues, les incisives centrales sont trop
courtes et étroites, le montage soutient trop la lèvre (plus de philtrum) : on ne
peut pas le valider. On a tout de même une coïncidence entre le milieu du visage
et le philtrum mais le montage est faux, non harmonieux, « c’est horrible » le
renvoyer au laboratoire en vérifiant nos réglages. Les erreurs peuvent être dues à
un plan d’occlusion mal situé cad trop descendu.
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C/ CORRIDOR BUCCAL : c’est l’espace noir qui apparait entre la face interne de la joue et les faces
vestibulaires des dents (canines, prémolaires) donne un aspect de perspective du montage, notre œil « file »
dans les secteurs postérieurs et c’est harmonieux. Il individualise la composition dentaire et on doit le retrouver
chez chaque patient lorsqu’il sourit.
Image de gauche : le corridor est respecté, les bords libres des dents
maxillaires affleurent la lèvre inférieure, le montage est correct.
RÉSULTATS : le respect de ces trois éléments (soutien des lèvres, ligne du sourire et corridor buccal)
amène à un effet de perspective qui rend le sourire naturel.
Une fois ces vérifications effectuées, on va CONTRÔLER LES DENTS ainsi que la FAUSSE GENCIVE : on
s’intéresse au CADRE DENTAIRE.
- Labio-dentales « fe-ve », la lèvre inférieure affleure les bords libres des incisives supérieures (regarder
le patient de ¾) validation de la longueur de la dent et éventuellement la position vestibulo-linguale
;
- Dento-dentales « che-je » : les bords libres des incisives sup et inf ne doivent pas s’entrechoquer et il
ne doit pas y avoir de sifflement si elles s’entrechoquent, c’est qu’une des deux est trop longues :
si on a validé la position des deux incisives maxillaires avec le « fe-ve » mais que ça bute lorsque le
patient prononce le « che-je » incisives centrales mandibulaires sont trop hautes et donc, il faudra
les modifier. Cela veut certainement dire qu’il y a eu une erreur sur le bourrelet. Une fois que les dento-
dentales sont validées, on peut passer à la suite et prononcer le « s ».
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- Emission des sibillantes « ss » : correspond à l’espace phonétique minimum, ça doit nous permettre
de valider définitivement notre DVO. Si le patient n’arrive pas à prononcer les « ss » cela signifie que
la DVO est surévaluée (trop haute).
Au contraire, s’il postillonne, alors il y a trop de place la DVO est sous-évaluée (zézaiement si
surplomb trop important/si Inc inférieures trop longues ; sifflement si surplomb insuffisant).
Les maquettes d’occlusion peuvent servir pour les tests d’occlusion/phonétiques, mais cela est rare
car elles ne sont pas toujours bien réalisées et ne permettent pas au patient de parler correctement.
- POSITION :
Sur le schéma sont représentés 3 points : le repère inter-incisif et les deux pointes canines,
on ne doit pas sortir de ce cadre.
Mais, sans toucher au milieu et aux canines (ne pas modifier la cadre), on peut modifier
un peu la position des dents en faisant de légères rotations on fait ce que l’on veut
des incisives latérales (comme une éventuelle rotation). On peut bouger les incisives
centrales à condition qu’on ne touche pas au milieu. On peut aussi reproduire les
diastèmes déjà présents.
Ex : sur ces images, la symétrie n’a pas du tout été respectée, mais
c’était en fonction de la photo de l’ancien sourire apportée par la
patiente, et le résultat est naturel. On a joué sur la finition de cire
(les collets des IL et des IC ne sont pas symétriques) et sur la position.
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- COULEUR : On peut réaliser un maquillage sur les dents : fissures, colorations, abrasion des bords libres,
simulation de composite infiltré…En effet, certains patients qui avaient des dents très abimées ne
souhaitent pas se retrouver avec une prothèse parfaite (le patient ne veut pas que sa prothèse soit
reconnaissable) avec des dents complètement alignées et blanches (mais cela nécessite de connaître un très
bon labo, et que les patients soient prêts à y mettre le prix : environ 20 euros par dent). Mais certains
patients sont prêts à payer ce supplément pour un confort esthétique et donc psychologique.
AVANT EXTRACTION
APRES
II - L’ESSAI FONCTIONNEL
Après avoir validé l’esthétique, le choix des dents, fait une animation, on vérifie tous les paramètres de
l’occlusion (secteur postérieur ++). Cet essai correspond à la dernière séance avant la polymérisation : très
importante (peut être couplée avec l’essayage esthétique).
2 étapes :
1) Contrôles en ABSENCE du patient que le laboratoire a bien respecté toutes les informations que nous lui
avons fourni :
On vérifie que la maquette en cire occupe tout notre coffrage réalisé au cours de l’empreinte secondaire
(longueur et épaisseur).
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Maquette maxillaire :
- Longueur et épaisseur des bords
- Epaisseur (1,5mm) et forme de la voûte palatine
- Formes et profils de l’extrados vestibulaire : bloc incisivo
canin vérifié lors de l’esthétique mais ici il faut vérifier
les profils dans les secteurs prémolo-molaires (pas de
phénomène « chambre à air »).
Maquette mandibulaire :
- Qualité des contacts en occlusion de RC (papier articulé ou silicone light pour vérifier les contacts si ça
glisse absence de contact entre les dents)
- Occlusion bilatéralement équilibrée en dynamique glissement harmonieux avec un bout à bout incisif
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2) Contrôles en PRESENCE du patient : examen des maquettes en bouche
Maquette mandibulaire et couloir prothétique
On commence par la maquette du bas, c’est + facile. De plus,
le patient est stressé et cela peut entrainer un reflexe nauséeux
avec le maxillaire.
Photos : à gauche, le montage mandibulaire est trop étroit, dents
sont trop en dedans et la langue n’est pas dans une position de
repos (pas d’intimité de contact en latéral), on demande donc au
laboratoire d’élargir un peu le montage, de le vestibuler et on
obtient le montage de droite avec une position correcte de la langue validation du couloir prothétique.
Si la prothèse remonte vérifier le montage postérieur qui est peut-être trop dans l’extérieur ou
alors trop vers l’intérieur.
Si maquette du bas est chassée au niveau antérieur vérifier que le bloc incisivo-canin
mandibulaire soit bien pas trop sur la lèvre cad que l’on est bien dans l’aire de sustentation
d’Ackermann. On vérifie aussi que la finition de cire respecte bien le sillon labio-mentonnier.
Si la prothèse se soulève vers l’arrière vérifier :
que le montage n’est pas étroit
que l’épaisseur de la cire à la face interne du trigone dans la région rétro-mylo-hyoïdienne
ne soit pas trop épaisse cad avoir un profil légèrement concave pour accueillir la langue
convexe
que la langue n’est pas gênée au niveau antérieur
que les dents antérieures ne sont pas montées trop lingualement
Ensuite, tester rapidement la stabilité de la prothèse cad faire tirer au patient la langue à droite, à gauche,
appuyer sur les incisives mandibulaires, appuyer sur les molaires.
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Maquette maxillaire et pression occlusale :
Au maxillaire, on aura beaucoup moins de contrôle car généralement ça tient bien.
On vérifie :
que le montage est bien dans le couloir prothétique
Maquette maxillaire et pression fonctionnelle : stabilité de la maquette : donc quand on a fait une bonne
empreinte secondaire on tire un petit peu cad qu’on exerce des pressions. Cependant, il faut avoir un fil de
renfort sur la maquette en cire, les passer dans l’eau glacée avant de la mettre en bouche pour majorer la
sustentation avec la salive (si prothèse tiède ne tiendra pas en bouche). On peut aussi demander au patient
de faire qq grimaces.
Maquette maxillaire et couloir prothétique : on a réalisé tous nos tests phonétiques, et normalement on doit
avoir une intimité de contact entre la face interne de la joue et la face V des dents.
Relation centrée : La RC a été enregistrée avec les maquettes d’occlusion, nous l’avons donc transférée sur
articulateur. On remet alors les deux maquettes en place dans la bouche, on demande au patient d’amener les
dents au contact, et on vérifie que l’occlusion réalisée par le patient correspond à celle que l’on a sur
l’articulateur. La RC doit être reproductible: pas de déplacement des maquettes perceptibles cad aucun signe
de butées.
Si on a un doute à ce stade de l’essayage
esthétique et fonctionnel, que la RC n’est pas
bonne et/ou qu’on ne la retrouve pas on
reprend une RC. Ainsi, on colle de la cire ALU-
WAX au niveau des prémolaires et molaires
mandibulaires pour réenregistrer la RC. Alors, on
refait un montage en articulateur, on retire la cire
ALU-WAX et on mesure « l’étendue des
dégâts ». À ce moment là, le montage repart au
laboratoire de prothèses pour que le prothésiste
corrige les prémolaires/molaires afin qu’elle soit
en occlusion par rapport à la nouvelle RC
correcte et validée.
Ainsi, si on fait une erreur de plan d’occlusion, une erreur de DV ou une erreur de RC le montage doit : soit
repartir au laboratoire soit on le corrige nous même soit les deux. Mais, dans tous les cas, des corrections
doivent être apportées à chaque fois qu’il y a eu une erreur.
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Contrôles phonétiques :
Derniers contrôles cad derniers moyens de validation.
On peut avoir des erreurs phonétiques.
Défauts peuvent être liés à :
Erreurs dans la morphologie de la voûte palatine (trop épaisse) et/ou des versants P et L des extrados
phonétiques
Erreurs de montages des dents (prononciation du « s » et position des incisives maxillaires : trop en
avant : chuintement/ trop en arrière : zézaiement)
Défaut espace libre testé aussi par « s » = espace minimal : doit contrôler la position du bord libre
des Inc. mandibulaires VS Inc. Maxillaires espacées d’1mm. Si on a des dents qui s’entrechoquent
lors de la prononciation du « s » cela veut dire que peut-être les incisives mandibulaires sont trop
hautes ou pb dans la DVO qui peut être surévaluée/ trop importante.
Inversement, si un patient postillonne dans tous les sens en prononçant les « s » cela peut être un
signe que la DVO est sous-évaluée. La prof se sert beaucoup du « fe-ve » et des « s ». Le « che-je »
un petit peu moins, ils sont plutôt réservés à l’esthétique.
EN CONCLUSION :
Si l’ensemble des contrôles sont satisfaisants :
- Si le patient (accompagné du conjoint ou d’un proche) valide le montage esthétique (surtout si changement
couleur, position…),
- Si le praticien valide le montage esthétique et fonctionnel
Les maquettes en cire portant le montage des dents seront envoyées pour polymérisation des
prothèses.
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