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Bilan cérébromoteur du nouveau-né


et du nourrisson – examen simplifié
(fiche B) (enseignements au terme
de l’étude internationale Évaluation
précoce des aptitudes motrices)
M. Le Métayer

Lorsque le diagnostic d’une atteinte motrice d’origine cérébrale est établi chez un nouveau-né ou un
nourrisson, il appartient au médecin et au kinésithérapeute de procéder avec précision à l’identification
et à l’évaluation des troubles moteurs existants. Après quoi le médecin se charge du suivi de l’enfant
et le rééducateur établit le programme d’une éducation motrice et thérapeutique précoce (EMTP) en
s’appuyant sur les données d’un bilan cérébromoteur. L’expérience montre aussi que des dysfonctionne-
ments neurologiques non visibles peuvent exister en dépit de l’imagerie conventionnelle réalisée dans les
services de néonatologie. Dans ces conditions, l’évaluation précoce des aptitudes motrices préfonction-
nelles du nouveau-né représente un outil clinique complémentaire contribuant au diagnostic en même
temps qu’à l’évaluation de la potentialité motrice à la naissance, quel qu’en soit le terme. Dans la situa-
tion de doute, le bilan cérébromoteur peut conduire soit à l’affirmation d’une normalité motrice, soit à
la reconnaissance d’anomalies motrices transitoires. Les fiches d’examen sont remplies par des cliniciens
formés aux techniques de maniement du tout-petit et aux techniques de stimulations destinées à évaluer
les réactions motrices produites et à les comparer aux critères cliniques de normalité connus chez l’enfant
normal. En regard d’une fiche A où sont consignées les données d’un examen cérébromoteur complet,
un examen simplifié (fiche B) est proposé à l’intention des médecins dans le dessein de faciliter le premier
examen clinique en un temps limité. L’étude prospective multicentrique internationale EPAM (Évaluation
précoce des aptitudes motrices) en a montré l’intérêt.
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Paralysie cérébrale ; Infirmité motrice cérébrale ; Polyhandicap ; Bilan cérébromoteur ;


Aptitudes motrices innées ; Tonus ; Anomalies motrices transitoires ; Automatismes antigravitaires ;
Réflexe myotatique ; Spasticité ; Motricité buccofaciale

Plan ■ Protocole d’évaluation des troubles cérébromoteurs 6


Plan d’examen 6
■ Introduction 2 Échelles d’évaluation utilisées : évaluations qualitatives
Différencier le bilan cérébromoteur de l’examen psychomoteur 2 et évaluations quantitatives de la motricité 6
Choix du terme cérébromoteur 2 ■ Anomalies cérébromotrices pathologiques 6
Évaluation clinique des aptitudes motrices innées 2 Motricité spontanée 6
Aptitudes motrices innées à caractère automatique, autres Motricité provoquée 7
que réflexes 2 ■ Mobilisation passive 10
Évaluation clinique factorielle 2 Techniques d’évaluations cliniques des possibilités d’allongement
■ Conditions de l’examen clinique 3 des muscles 10
États physiologiques 3 Évaluation du degré d’intensité des contractions pathologiques 11
Conditions internes 3 ■ Athétose 11
Conditions externes 3
■ Troubles globaux de régulation 11
Maniement de l’enfant 3
Hypermétrie 11
■ Évaluation clinique de la motricité 3 Adiadococinésie 11
Observation de la motricité spontanée 4
■ Anomalies transitoires 12
Description chez l’enfant valide 4

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 1


Volume 15 > n◦ 3 > juillet 2019
Téléchargé pour Anonymous User (n/a) à Centre for Research On Scientific and Technical Information à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur juillet 06, 2019.
http://dx.doi.org/10.1016/S1283-0887(19)69342-4
Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2019. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
26-028-B-20  Bilan cérébromoteur du nouveau-né et du nourrisson – examen simplifié (fiche B) (enseignements au terme de l’étude internationale)

■ Évaluation clinique de la motricité buccofaciale – aptitudes Évaluation clinique des aptitudes motrices
motrices buccofaciales innées 12
Motricité spontanée 12 innées
Motricité dirigée 12
L’évaluation s’appuie sur l’examen des aptitudes motrices
Motricité provoquée 12
innées non appelées à disparaître, décrites par M. Le Métayer [1] . Il
■ Conclusions sur le bilan cérébromoteur : volet 5 de la fiche B 13 s’agit de conduites motrices, automatiquement régulées au moyen
Conclusion 14 desquelles le nouveau-né fait preuve d’adaptation selon les situa-
■ Conclusion 14 tions physiques où il est placé, sans apprentissage préalable.
Ces aptitudes n’apparaissent pas au cours des soins quotidiens
ou d’un simple examen clinique analytique (examen du « tonus »).
Elles demeurent en quelque sorte clandestines aussi longtemps
 Introduction que le choix de situations et/ou des stimulations nécessaires à
leur apparition n’est pas pratiqué. C’est pourquoi un ensemble de
L’examen clinique de la motricité du nouveau-né et du nour- manœuvres destinées à les provoquer de manière prévisible a été
risson décrit dans cet article appelle à exposer en introduction élaboré. L’ensemble de ces manœuvres constitue une technique
les bases sur lesquelles s’appuie sa conception et les principes sur manuelle d’évaluation clinique où chaque geste de l’opérateur
lesquels repose l’élaboration des techniques utilisées. peut avoir une portée spécifique.
Ces réponses motrices à caractère automatique sont peu à peu
Différencier le bilan cérébromoteur modulées chez le nouveau-né et chez le nourrisson par la motricité
volontaire naissante (ontogenèse) et progressivement maîtrisées
de l’examen psychomoteur par l’enfant au cours de ses expériences motrices.
La distinction entre ces deux modes d’évaluation devient évi-
dente pour qui rencontre certains sujets paralysés cérébraux
essentiellement atteints dans leur motricité appelés infirmité
motrice cérébrale (IMC) (terme retenu dans les pays francophones
“ Point fort
dès les années 1950 pour désigner ceux dont les facultés intel-
lectuelles ont été préservées). Ils peuvent être parfois sévèrement • L’évaluation clinique des aptitudes motrices du
handicapés et dépendants dans les activités de la vie quotidienne, nouveau-né et du nourrisson valides conduit l’examinateur
mais capables de suivre une scolarité et d’accéder pour certains à à utiliser des techniques manuelles de stimulation et à
des niveaux universitaires. choisir les situations physiques dans lesquelles le jeune
Enfin, par l’examen cérébromoteur, on procède pour chaque
enfant est conduit à réagir selon des réponses motrices
trouble à une évaluation clinique qualitative et quantitative alors
que par l’examen psychomoteur, indispensable au demeurant, prévisibles, chacune ayant valeur de critères cliniques de
on procède à une évaluation quantitative fonctionnelle, ce qui, normalité motrice.
au passage, est le cas pour la majorité des échelles d’évaluation • Lorsque des anomalies motrices existent dès la nais-
proposées dans le domaine de la rééducation motrice et de la sance quel qu’en soit le terme, l’examen cérébromoteur
réadaptation. en permet l’identification, l’évaluation du degré de gra-
vité et l’établissement d’un bilan qui permet pour un sujet
donné de pronostiquer les conséquences fonctionnelles
“ Point fort handicapantes à plus ou moins long terme.

• Si l’examen psychomoteur a pour objet d’évaluer les


niveaux de motricité fonctionnelle auxquels l’enfant est Aptitudes motrices innées à caractère
parvenu à un âge donné et de les comparer à ceux des
enfants de son âge, il en est de même pour son niveau de automatique, autres que réflexes
compréhension, son niveau d’adaptation au milieu exté- Les aptitudes motrices à caractère automatique, présentes dès
rieur, son langage et son comportement social. L’ensemble le plus jeune âge, se différencient des réflexes. Dans un réflexe, la
de ses compétences s’additionne pour évaluer finalement réponse motrice est uniquement provoquée par un stimulus défini
un niveau général. et un seuil d’intensité défini : loi du tout ou rien. Le dépassement
• En revanche, l’examen cérébromoteur a pour objet de du seuil ne change rien à la réponse motrice qui est complète et
non modifiable sous l’influence de la motricité volontaire. Tel est
mettre intrinsèquement en évidence les troubles moteurs
le cas pour le réflexe myotatique (ou stretch reflex) bien connu.
existants par comparaison aux critères cliniques de nor- Un réflexe n’est donc pas éducable. En revanche, les réactions
malité motrice connus à ce jour chez le nouveau-né et motrices innées à caractère automatique peuvent être provoquées
le nourrisson. Lorsque des troubles moteurs existent, il par des stimulations de natures différentes. Leur développement
permet d’en préciser la nature et le degré d’importance. est plus ou moins complet en fonction de l’intensité des stimula-
tions (proprioceptives et/ou extéroceptives) utilisées.
Chez le bébé valide, l’émergence de la motricité volontaire
influence progressivement les réponses automatiques présentes et
Choix du terme cérébromoteur modifie leur amplitude. En outre, l’adaptation fonctionnelle pro-
gressive des mouvements indique que peu à peu des informations
Les dysfonctionnements de mécanismes cérébraux régulateurs proprioceptives et extéroceptives sont prises en compte dans un
de la motricité sont à l’origine des troubles moteurs existant dans processus d’apprentissage gestuel.
la paralysie cérébrale (infirmité motrice cérébrale et polyhandi-
cap). Pour cette raison, nous avons fait le choix de longue date
du terme cérébromoteur, préférable à celui de neuromoteur, afin Évaluation clinique factorielle
de distinguer la nature différente des troubles d’origine cérébrale Réaliser un bilan clinique consiste à identifier cliniquement
de ceux qui résultent d’atteintes du système nerveux périphérique pour chaque sujet l’ensemble des troubles ou facteurs patholo-
ou d’atteintes médullaires. La distinction est d’importance en rai- giques dont il souffre. Dans le cas de la paralysie cérébrale, une
son de leurs conséquences fonctionnelles et de l’orientation de la démarche particulière est nécessaire car les troubles rencontrés en
rééducation, des traitements médicaux et orthopédiques à mettre paralysie cérébrale sont en réalité plus nombreux que ceux décrits
en œuvre pour chaque sujet concerné. en 1947 lors de la reconnaissance et de la définition donnée aux

2 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

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États-Unis de la cerebral palsy, à savoir la spasticité, l’athétose (ou • état I : les yeux sont fermés, la respiration est régulière ;
dyskinésie) et l’ataxie, auxquels s’ajoutent les troubles associés • état II : les yeux sont fermés, la respiration est irrégulière ;
entrés dans la nouvelle définition proposée en 2007 [2] . Dans ces • état III : les yeux sont ouverts, on note peu de mouvements ;
conditions, l’examen clinique doit aller au-delà de ces trois termes. • état IV : les yeux sont ouverts, il y a beaucoup de mouvements ;
Nous devons à G. Tardieu dès les années 1950 l’identification • état V : les yeux sont ouverts ou fermés, l’enfant crie.
d’autres troubles inégalement répartis selon les sujets. Pour cette L’état physiologique est noté en début d’examen ainsi qu’à
raison, l’examen clinique doit être conduit selon le principe de l’occasion de tout changement constaté au cours de son dérou-
l’évaluation clinique factorielle [3] . lement.
En résumé, par le bilan cérébromoteur détaillé propre à chaque Sur les volets de la fiche d’évaluation, les états physiologiques
sujet, il devient possible d’élaborer pour chaque enfant un de l’enfant sont notés dans la deuxième colonne.
programme individualisé d’éducation motrice et thérapeutique Tenir compte des états physiologiques de nourrissons plus
précoce (EMTP). Il convient d’ajouter que les données du bilan âgés aide à identifier plus aisément le caractère pathologique des
cérébromoteur entrent le moment venu dans l’élaboration des anomalies cérébromotrices existantes et de certaines anomalies
traitements préventifs précoces des troubles orthopédiques, dont motrices transitoires.
à terme les plus atteints sont souvent menacés.
Depuis des décennies, l’appellation éducation thérapeutique a
été utilisée pour désigner l’ensemble des techniques éducatives et
Conditions internes
thérapeutiques employées précocement pour les jeunes enfants Il est noté sur le premier volet de la fiche :
paralysés cérébraux. Or, les mêmes termes ont été officiellement • si l’enfant est sous traitement médicamenteux pouvant agir sur
retenus et mis en vigueur au niveau européen pour désigner sa réactivité, sa vigilance ;
l’éducation du patient et son entourage à sa maladie. • s’il est fiévreux ;
Afin de conserver tout son sens au mode particulier d’éducation • s’il est déshydraté ;
et de traitement précoce des jeunes enfants paralysés cérébraux • s’il est sous traitement anticomitial.
(IMC et polyhandicapés), le sigle EMTP est désormais utilisé dans
ce domaine.
L’évaluation clinique factorielle de la motricité buccofaciale Conditions externes
abordée plus loin s’appuie également sur les critères cliniques
• Température ambiante : elle ne doit être inférieure à 25 ◦ C.
de normalité de la motricité buccofaciale innée en vue de déce-
• Température du tapis d’examen : il est souhaitable de poser un
ler d’éventuelles anomalies altérant les fonctions de succion, de
isolant (un linge ou un papier) sur les tapis plastifiés mauvais
déglutition et plus généralement d’alimentation.
conducteurs de la chaleur.
Dans les limites imposées à cet article, des descriptions
• Température des mains de l’examinateur.
complémentaires du bilan cérébromoteur, de la sémiologie et des
techniques manuelles d’évaluation sont accessibles sur le web. • Éclairage : il doit être doux ; éviter les sources lumineuses
Par ailleurs, les enseignements fournis par l’étude prospec- directes issues des plafonds.
• Niveau sonore : il est nécessaire de ne pas produire de bruits
tive multicentrique internationale EPAM (Évaluation précoce
intenses. Se souvenir que l’effet de toute stimulation est aussi
des aptitudes motrices) évoquée en introduction figurent en fin
important par son intensité qu’en raison de ses variations.
d’article, accompagnés des conclusions émises par les promoteurs
Moduler sa voix en évitant de trop approcher la bouche des
de l’étude.
oreilles de l’enfant.
Enfin, pour consulter les données de l’examen complet incluses
dans la fiche A, le lecteur peut se reporter à la description du
« Bilan cérébromoteur du jeune enfant » publié dans l’Encyclopédie Maniement de l’enfant
médicochirurgicale (EMC) en 2009.
Le maniement de l’enfant demande un soin tout particulier. Les
prises de contact sont progressives (contacts manuels et contacts
“ Point fort avec le tapis d’examen), autant lors des prises que dans le lâcher.
Il faut éviter d’exercer des pressions avec les extrémités des doigts.
Les déplacements imprimés au corps de l’enfant sont effectués
L’évaluation clinique factorielle consiste en un démem- avec un minimum d’accélération. Toutefois, des accélérations pro-
brement d’un trouble moteur neurologique globalement duites avec mesure sont nécessaires pour étudier les réactions
désigné sous un vocable ancien, qui le subdivise en « sous- antigravitaires. Lorsque l’état physiologique de l’enfant passe à
l’état V, il convient de le décontracter et le calmer (Fig. 1).
facteurs » apparaissant au cours d’un examen dans des
Les manœuvres de décontraction consistent à utiliser des effets
situations définies, ou mis en évidence au moyen d’une dus aux automatismes posturaux et au choix de positions où les
technique clinique simple et transmissible. Chacun de ces réactions automatiques antigravitaires n’entrent plus en jeu.
facteurs pathologiques reconnus nécessite des traitements Étirer des muscles contractés augmente les contractions pré-
différents et des techniques de rééducation particulières. sentes. La résistance à la mobilisation passive est source
d’inconfort pour l’enfant.
Une courte phase de repos peut être nécessaire en cours
d’examen. L’état de fatigue physique de l’enfant est décelable
par l’élévation du rythme respiratoire et du rythme cardiaque.
 Conditions de l’examen clinique Chez les nouveau-nés et les nourrissons, le temps nécessaire à la
récupération cardiovasculaire est très court.
États physiologiques
Les cinq états physiologiques par lesquels passe tout nouveau-
né au cours d’un nycthémère ont été décrits par Prechtl et  Évaluation clinique
Beintema [4] . Ils résultent d’une recherche fondamentale de publi- de la motricité
cation ancienne, toujours reconnue.
Chaque état physiologique a une influence sur les conduites Dans cet article sont décrites les principales aptitudes motrices
motrices des nouveau-nés et des nourrissons normaux. On peut en observables chez les nouveau-nés et les nourrissons valides, et
tenir compte jusqu’à l’âge de 4 mois selon le Professeur Touwen, leurs caractéristiques cliniques essentielles.
collaborateur et successeur du Professeur Prechtl. La description clinique des anomalies motrices précocement
Les seuls signes cliniques permettant de définir chaque état identifiées lors d’atteintes cérébrales à conséquences motrices est
physiologique décrits par Prechtl sont les suivants : indiquée plus loin.

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Figure 1. Posture de décontraction. Impor-


tance du contrôle des pieds et membres
inférieurs ainsi que de l’appui de la tête (A, B).

A B

Figure 2. Symétrie des membres soulevés. Les mains se joignent.

Quatre situations distinctes sont propices à la mise en évidence Figure 3. Flexion individualisée de la jambe droite.
de la normalité ou à l’identification des troubles :
• l’observation de la motricité spontanée ;
• la motricité dirigée ; À plat ventre
• la motricité provoquée ;
Des mouvements de dégagement d’un membre supérieur ini-
• la mobilisation passive.
tialement placé le long du thorax se développent spontanément
selon des mouvements synchronisés de l’épaule et du coude qui
Observation de la motricité spontanée portent la main en avant, et une demi-extension des doigts ter-
mine le mouvement.
Les états physiologiques favorables aux observations de la Dans les mouvements d’extension et de flexion globale d’un
motricité spontanée sont les états de Prechtl III et IV. membre inférieur, les mouvements des hanches, des genoux et
Les études de Prechtl et al. [5] sur la motricité spontanée ont des pieds sont synchronisés.
montré la possibilité de porter un diagnostic précoce d’anomalies À certains moments, les deux membres se maintiennent soule-
motrices dès le stade de la néonatologie au moyen de films enre- vés de manière stable et symétrique. Un membre inférieur peut se
gistrés plusieurs fois par jour, puis analysés séquence par séquence. mouvoir tandis que l’autre demeure stable.
La fiabilité de cet examen est scientifiquement démontrée.
Toutefois, les données tirées de ces observations n’indiquent pas Couché à plat ventre
la nature ni le degré d’importance des troubles pathologiques. Vers l’âge de 3 mois, l’un des genoux peut se fléchir sans contrac-
En complément d’autres éléments cliniques peuvent être ana- tions associées des fléchisseurs de la hanche (sélectivité) ; il s’agit
lysés en un temps limité : la sélectivité, le maintien antigravitaire d’un signe de normalité très fiable (Fig. 3).
des membres et la synchronisation des mouvements des segments
des membres.
Motricité dirigée
En position couché sur le dos
Description chez l’enfant valide Lorsque l’enfant ne bouge pas les membres inférieurs, il suffit de
En quelques minutes d’observation, les éléments cliniques toucher son abdomen ou la partie dorsale des orteils, de glisser les
essentiels peuvent être relevés. doigts sur la peau pour provoquer le soulèvement des membres,
l’extension des orteils ou la flexion dorsale du pied.
Glisser le doigt sur les bords externe ou interne d’un pied pro-
Membres supérieurs et inférieurs (Fig. 2)
voque l’éversion ou son inversion.
Couché sur le dos
Les épaules d’un enfant valide sont au contact ou très proches
Motricité provoquée
du plan d’examen.
Il est préférable de soutenir la tête sans extension du cou et de Réaction en balancier du membre inférieur
l’orienter dans le plan médian. Position accroupie. Dans le cadre de cet article, la des-
En situation d’éveil, des mouvements segmentaires (sélectivité) cription des réactions d’enfants valides suivies des descriptions
sont visibles sur les doigts et les orteils. d’anomalies dans les cas pathologiques sont limitées aux épreuves
Le maintien antigravitaire des membres soulevés au-dessus du de la fiche B. Les données retenues sont en relation avec les
plan d’examen est stable. Il en est de même des membres infé- commentaires et les conclusions tirées par les promoteurs de
rieurs. Les mouvements des épaules, des coudes et des mains l’étude EPAM.
sont synchronisés (synergies). Des mouvements sont indépen- Pour prendre connaissance des descriptions complètes incluant
dants d’un membre supérieur par rapport à l’autre. Il en est de la fiche A, le lecteur a la possibilité de se reporter à l’article publié
même des membres inférieurs. en 2009 dans l’EMC.

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Figure 4. L’opérateur provoque à volonté le soulèvement des orteils


avec ébauche de supination du pied droit par un léger déplacement de
la charge vers la gauche et un peu de rotation du bassin vers la droite.

Figure 7. Le déplacement symétrique du poids vers l’arrière provoque


l’extension des orteils et la flexion dorsale des pieds symétriquement.

Figure 5. Réaction identique du côté gauche, les déplacements ont été


moins importants.

Figure 8. Dans le déplacement latéral du bassin, l’axe du corps


s’incurve afin que la tête demeure au-dessus du polygone de sustentation.

Suspensions
Figure 6. Accroupi symétrique. Dans les épreuves en suspension, les membres inférieurs, le bas-
sin et les mains ne sont plus au contact du tapis.

Déplacements latéraux accompagnés de rotation Maintien vertical du tronc par contention


du bassin et du tronc, puis enchaînements au niveau de bassin
dans un mouvement « en godille » (Fig. 4 à 8)
Il n’est pas inutile de décrire par le détail les modalités pratiques
Sous l’effet de ces manœuvres, l’enfant réagit alternativement de préparation à cette épreuve, puis les différentes réactions atten-
par des prises d’appui sur les bords externes ou internes des pieds. dues. Bien qu’il s’agisse d’une épreuve simple, nécessitant peu
Les réponses s’enchaînent selon des mouvements de supination de temps dans l’exécution et l’observation des réponses, celle-ci
d’un pied synchronisé avec les mouvements de pronation du pied apporte de nombreuses informations sur les réactions motrices de
opposé. l’enfant en effectuant précisément les manœuvres. Il est conseillé
L’enchaînement des mouvements est plus lent chez le aux futurs opérateurs de se familiariser avec la technique en la
nouveau-né que chez le nourrisson. La rapidité progresse jusqu’à mettant en pratique avec des enfants de tous âges à titre compa-
l’âge de 1 an (ontogenèse). ratif.

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Retournement du dos sur le ventre, puis du ventre • 0 : pour la marche d’un sujet valide ;
sur le dos • 1 : lorsque quelques anomalies existent mais qui ne sont géné-
ralement pas remarquées par les gens dans la rue, sauf par des
La manœuvre de l’opérateur s’exerce uniquement sur les spécialistes ;
membres inférieurs. • 2 : lorsque les anomalies sont visibles pour tout le monde mais
Position de départ n’empêchent pas la fonction ;
L’enfant est couché sur le dos, face à l’opérateur. Dans cette posi- • 3 : lorsque le sujet a besoin d’appuis pour marcher ;
tion, les deux membres inférieurs sont généralement demi-fléchis. • 4 : lorsque les troubles interdisent la marche.
Il est difficile de décrire en détail toutes les étapes suivies pour Les correspondances par analogie de performance sont aisées à
agir sur les membres inférieurs. L’observation des manœuvres établir avec l’échelle de la GMFCS (Gross Motor Function Classi-
effectuées par l’opérateur ainsi que l’observation des réponses de fication System) proposée et validée par Palisano et al.
la partie haute du corps sont décrites dans l’extrait de vidéo.
Une échelle d’évaluation qualitative
et quantitative (M. Le Métayer)
 Protocole d’évaluation À partir des années 1980, il a été entrepris d’établir une relation
des troubles cérébromoteurs entre la potentialité cérébromotrice existant chez des nouveau-nés
et des nourrissons examinés pour la première fois au décours
Lors de l’examen clinique, on observe des faits et leurs circons- de leur première année, puis le niveau fonctionnel atteint après
tances d’apparition. On identifie des anomalies si elles existent et plusieurs années de suivi rééducatif et thérapeutique, et de pré-
on les quantifie par comparaison avec les critères de référence de vention orthopédique. Une relation étroite est apparue pour une
la motricité normale. population de 135 enfants paralysés cérébraux/IMC, mais non
Les dysfonctionnements cérébraux sont d’importances varia- polyhandicapés ; 130 ont été suivis jusqu’à l’âge de 7 ans au moins,
bles et les troubles fonctionnels qu’ils entraînent de degrés les et pour cinq sujets jusqu’à l’âge de 15 ans.
plus légers aux plus importants. Une échelle d’évaluation qualitative et quantitative a été élabo-
Au cours de l’ontogenèse, les conduites motrices innées ont une rée en retenant les mêmes degrés de cotation que ceux proposés
évolution inégale dans le temps. Certaines ont un caractère défi- à titre fonctionnel par G. Tardieu. Cela a permis de prévoir des
nitif comme cela sera indiqué. Citons un exemple de réaction concordances au fil des années entre le degré d’importance des
innée à caractère définitif : dans l’appui en soutien sur les pieds, troubles évalués aux premières évaluations cliniques et les consé-
l’extension des orteils associée à la flexion dorsale des pieds par quences fonctionnelles en termes de locomotion dès le très jeune
le déplacement du poids du corps vers les talons apparaît chez le âge.
nouveau-né autant que chez l’adulte. Il s’agissait d’utiliser cette échelle d’évaluation qualitative et
Pour d’autres conduites motrices innées, l’évolution ontogé- quantitative nouvelle, distincte de l’échelle quantitative fonction-
nique n’a pas d’emblée un caractère définitif dans sa globalité. nelle dans l’étude EPAM.
Ce sont en particulier celles qui n’apparaissent que si l’opérateur Des exemples de relation entre le degré d’évaluation des
aide au maintien de la tête du nouveau-né. Tel est le cas pour le troubles présents et les prévisions possibles de leurs conséquen-
développement du schème asymétrique de reptation décrit plus ces fonctionnelles sont donnés ci-dessous en suivant l’ordre des
haut. épreuves figurant dans la fiche B.
On observe aussi une évolution dans les réactions motrices L’étude projective internationale EPAM sur laquelle nous
des membres. Celles-ci se modifient quelque peu au fil des mois. reviendrons a souligné la validité des premiers pronostics fonc-
Par exemple, les membres inférieurs sont plus en triple flexion tionnels établis à 1 mois d’âge, corrigés, en fonction du degré
dans les épreuves antigravitaires en suspension durant les pre- des troubles cotés selon cette échelle qualitative. Des vérifications
miers mois qu’au cours des suivants. Les hanches et les genoux furent faites à l’âge de 1 an, puis à l’âge de 2 ans.
s’étendent complètement vers l’âge de 10 à 12 mois, avec un
caractère de variabilité individuel qui doit rendre prudent dans
l’interprétation.  Anomalies cérébromotrices
pathologiques
Plan d’examen
Afin d’en faciliter la lecture, les descriptions des éléments cli-
L’ordre suivi pour la description des épreuves est celui décrit niques essentiels sont données en suivant la numérotation des
sur les fiches d’examen. Cet ordre est suggéré pour un bon épreuves indiquée sur la fiche B du bilan cérébromoteur simplifié.
déroulement de l’examen en vue d’économiser du temps et sur-
tout l’énergie dépensée par l’enfant dans ses réactions motrices.
L’examinateur est appelé à s’adapter aux disponibilités de l’enfant Motricité spontanée
examiné dans le moment.
On note les anomalies. Elles se prêtent difficilement à une cota-
tion. En revanche, les cotations sont aisées dans les insuffisances
Échelles d’évaluation utilisées : évaluations et autres anomalies du maintien ou du soutien antigravitaire.
qualitatives et évaluations quantitatives Couché sur le dos
de la motricité Postures anormales (Fig. 9)
Il a été rappelé plus haut que nombre d’échelles d’évaluation • Schème pathologique de Little (diplégie spastique selon la ter-
de la motricité ont pour objet d’évaluer le niveau fonctionnel. minologie internationale).
On y note ce dont le sujet est capable au plan fonctionnel, d’une • Membres inférieurs : genoux insuffisamment étendus, pieds en
manière autonome ou bien avec plus ou moins d’aide. En outre, flexion plantaire et plus ou moins inversés ou éversés ; asymé-
il est tenu compte du temps mis pour l’exécution de la tâche. Il trie.
s’agit d’échelles fonctionnelles quantitatives. • Mains en pronation.
• Ensellure cervicale, épaules protractées.
Échelle de G. Tardieu Incurvation latérale de l’axe du corps
Elle est utilisée de longue date par les établissements franco- • Posture asymétrique « en coup de vent » des membres inférieurs.
phones pour l’évaluation de la locomotion, les activités manuelles Raccourcissement fonctionnel des membres inférieurs.
et le langage parlé ; c’est une échelle quantitative fonctionnelle. • Pratiquer des stimulations tactiles pour évaluer d’éventuelles
Par exemple, pour la marche, cette échelle donne les cotations : possibilités de correction des postures anormales.

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Figure 11. Mis en position assise, l’enfant étend le cou et pousse en


Figure 9. Le bébé est globalement en état de contraction basale. arrière.
Aucune mobilité spontanée. Les membres inférieurs ne touchent pas le
tapis. Maintien de la tête et de l’axe du corps (Fig. 11)
Le maintien de la tête peut être insuffisant, contrastant avec
l’état de contraction exagérée des muscles des membres inférieurs.
Cette discordance est une anomalie caractéristique rencontrée en
paralysie cérébrale.
La rétroversion pelvienne est fréquente. Elle se réduit dif-
ficilement compte tenu de l’état de contraction des muscles
sous-pelviens.

« Assis-couché » et « tiré-assis »
Les mains de l’enfant abaissées au niveau des hanches tiennent
les index de l’opérateur (la description de la manœuvre destinée
à provoquer la préhension du doigt de l’opérateur par l’enfant est
décrite plus haut chez l’enfant normal).
Cette épreuve s’enchaîne avec la précédente :
Figure 10. En dépit d’une diminution sensible des contractions par • degré 1 : l’extension des orteils et la flexion dorsale des pieds
l’effet d’une manœuvre de décontraction, les membres inférieurs restent sont insuffisantes à l’inclinaison rapide du tronc et de la tête
immobiles. vers l’arrière. En revanche, les réponses sont normales en incli-
naison lente ;
• degré 2 : des insuffisances apparaissent en inclinaison lente et
Mouvements des membres supérieurs les talons se soulèvent insuffisamment du plan d’examen ;
• Insuffisance de mouvements, amplitudes limitées, asymé- • degré 3 : les cocontractions des muscles des membres infé-
triques d’un membre par rapport à l’autre et vitesses différentes. rieurs augmentent sensiblement à l’inclinaison vers l’arrière
• Sélectivité absente ou insuffisante entre les segments. avec une accentuation des postures anormales. En même temps,
• Maintien des membres au-dessus du plan d’examen : absence, la flexion plantaire des pieds s’accentue ; une asymétrie est
insuffisance, courte durée, asymétrie. possible. À noter que, chez le nouveau-né, le maintien de la
tête sans inclinaison vers l’arrière est généralement obtenu si
Mouvements des membres inférieurs l’enfant tient fermement les doigts de l’opérateur avec ses mains
abaissées. Par ailleurs, aux inclinaisons vers l’arrière, des varia-
• Insuffisance ou absence de mouvements, amplitudes limitées,
tions individuelles importantes peuvent apparaître. C’est pour-
asymétriques.
quoi les réponses au niveau des membres inférieurs sont plus
• Croisement des membres inférieurs (Fig. 10).
significatives à condition de varier les vitesses à l’inclinaison
• Mouvements asynchrones entre les hanches, les genoux et les
pour mieux faire apparaître les troubles antigravitaires ;
chevilles, vitesses différentes et amplitudes asymétriques.
• degré 4 : à une faible inclinaison vers l’arrière, la réponse
• Sélectivité absente ou insuffisante.
des membres inférieurs peut être une triple extension des
En position couché sur le ventre, on constate des mouvements
membres inférieurs et de l’axe du corps. À noter que l’épreuve
en triple flexion et le bassin se soulève.
du « tiré-assis » s’est avérée moins significative que l’épreuve
« assis-couché ». Dans le « tiré-assis », l’attention de l’opérateur
Motricité provoquée se porte classiquement sur le maintien de la tête sans noter
les réponses des membres inférieurs. Or, celles-ci peuvent être
Position assise présentes et parfois normales dans le cas d’anomalies motrices
Dans les cas où existent des contractions pathologiques, transitoires.
l’opérateur peut procéder de deux manières : asseoir l’enfant sans
précautions particulières ou bien le décontracter préalablement Réaction antigravitaire : flexion et balancier
puis l’asseoir devant lui, le dos en appui sur lui et les membres croisé
inférieurs fléchis.
Cette manœuvre fait suite à l’épreuve de l’« assis-couché ».
Préparation de la saisie et mouvements individualisés des L’enfant est assis tenant les doigts de l’opérateur. Il s’agit d’une
doigts épreuve d’une grande sensibilité. La présence ou non de réflexes
En premier lieu, il s’agit de provoquer l’agrippement des doigts myotatiques et/ou les diminutions des possibilités d’allongement
associé à l’extension synergique des poignets : des muscles au cours de la mobilisation passive entrent en compte
• la réponse est soit de nature automatique et anormalement pro- dans le bilan final.
longée (éventuellement asymétrique), soit volontaire mais avec Les anomalies suivantes peuvent être observées, qui
insuffisance et éventuellement asymétrique ; s’amplifient aux accélérations dans les inclinaisons rapides :
• à l’inclinaison du tronc de l’enfant vers l’arrière, l’agrippement • degré 1 : les pieds se portent en inversion. Au cours de la mobi-
n’augmente pas ; l’agrippement peut être absent au niveau lisation passive, il peut apparaître un réflexe myotatique du
d’une main ou des deux. muscle tibial postérieur de peu de force et de très courte durée ;

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Figure 12. Enfant du même âge, le tronc est bien maintenu, le membre
inférieur droit ne s’étend pas suffisamment.

Figure 14. En suspension verticale : le maintien du tronc est insuffisant


et de courte durée. Les membres inférieurs sont tendus et les pieds en
flexion plantaire (âge 10 mois).

Figure 13. Maintenu assis sans appui postérieur, à l’inclinaison en


arrière apparaît une flexion dorsale seulement du pied gauche.

• degré 2 : le membre inférieur en balancier se sépare insuffisam-


ment du membre opposé et le pied se porte en flexion plantaire ;
réaction identique pour le membre opposé ; Figure 15. Le même enfant est capable de se redresser volontairement
• degré 3 : le membre inférieur s’élève insuffisamment en balan- sur un appel. Le croisement puissant des membres inférieurs survient en
cier (Fig. 12), le genou est trop fléchi, le pied est en flexion même temps.
plantaire (ne pas confondre un retrait du membre inférieur avec
la réaction d’équilibration en balancier). L’autre membre peut réponses en incurvations de l’axe du corps sont normales dans
se raidir, mettant en évidence un manque évident de sélectivité ; les inclinaisons latérales avec accélérations.
• degré 4 : il y a lieu d’asseoir l’enfant sur une boîte afin de le • Degré 2 : l’axe du corps est maintenu aux inclinaisons
surélever du plan d’examen et de mieux observer si une légère antéropostérieures et latérales lentes, mais insuffisantes aux
réponse en balancier existe ou non (Fig. 13). inclinaisons latérales rapides. Une posture anormale siège en
général aux extrémités des membres. Les membres inférieurs
Position accroupie – réaction de soutien s’écartent insuffisamment aux inclinaisons latérales, mais ils
s’écartent plus sur picotements appliqués sur la face interne des
• Degré 1 : les réponses motrices sont satisfaisantes mais impar-
cuisses (Fig. 14, 15).
faitement modulées lors des changements d’appui sur les pieds.
• Degré 3 : la discordance entre l’insuffisance de réponse de
• Degré 2 : la réaction de soutien est stable, les réponses au
l’axe du corps au niveau du tronc mais de l’exagération des
niveau des pieds apparaissent au cours des manœuvres en rota-
contractions au niveau des membres inférieurs et du cou est
tion (godille), mais elles sont incomplètes en particulier dans
évidente. En maintien vertical, les sujets ont le tronc incliné
le déplacement du poids du corps vers l’arrière. Une asymétrie
vers l’avant avec maintien paraissant stable. Si l’examinateur
peut être présente.
tente de redresser le tronc passivement, il rencontre une résis-
• Degré 3 : la réaction de soutien est possible sans accroissement
tance due aux muscles fléchisseurs des hanches. Le maintien en
de charge. Les réponses au niveau des pieds n’apparaissent pas
suspension latérale à environ 30◦ /45◦ est assuré pour quelques
durant les déplacements d’avant en arrière et en rotation. En
dizaines de secondes. Il peut être renforcé volontairement par
position accroupie sans accroissement de charge, la réaction de
un picotement (Fig. 16). Aux accélérations en inclinaison laté-
soutien s’affaiblit peu à peu, une déviation du bassin se produit
rale, le maintien de l’axe du corps cède suivi d’une correction
vers le côté le plus atteint en cas d’asymétrie.
volontaire à l’arrêt.
• Degré 4 : la réaction antigravitaire de soutien est très insuffi-
• Degré 4 : absence franche de réactions de l’axe du corps pour de
sante ou totalement absente, la réaction de l’axe du corps est
faibles inclinaisons latérales, tandis que les membres inférieurs
faible ou inexistante.
se raidissent, se croisent, ou bien se fléchissent en posture dite
en « batracien » (Fig. 17 à 19).
Suspension verticale suivie d’inclinaisons latérales
et dorsales jusqu’à un angle maximum de 45◦ Suspension sous les aisselles
• Degré 1 : le maintien redressé du tronc et de la tête sont nor- Rappel : l’opérateur évite de tenir l’enfant par le thorax.
maux mais les pieds se portent en flexion plantaire. Toutefois, Les anomalies rencontrées sont :
la flexion plantaire diminue sans disparaître totalement sous • degré 1 : la réaction produite est un peu insuffisante mais sur-
l’effet d’un picotement sur la face plantaire des orteils. Les tout asymétrique ;

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• degré 2 : la réaction automatique s’épuise en quelques Schème asymétrique de reptation


secondes ;
• Degré 1 : les réponses sont complètes à l’exception des mouve-
• degré 3 : la réaction automatique antigravitaire est d’emblée
ments en inversion et éversion des pieds. Les passages de l’appui
insuffisante. Elle diminue plus rapidement du côté le plus
sur un coude puis sur l’autre coude ne sont pas fluides.
atteint. L’asymétrie des réactions est franche dans les cas
• Degré 2 : l’enfant ne maintient pas l’appui sur le coude
d’hémiplégie ;
seul. Il tend à soulever une hanche à chaque changement
• degré 4 : la réaction automatique est inexistante. Il ne faut pas
d’incurvation de l’axe du corps associé au passage en appui
confondre une apparence de « maintien » avec les contractions
d’une hanche sur l’autre.
pathologiques globales existant sur l’ensemble de la muscula-
• Degré 3 : la réponse automatique est incomplète, due à l’état de
ture.
cocontraction des muscles des membres inférieurs. La hanche
La posture pathologique déjà notée sur les membres inférieurs
controlatérale s’ouvre incomplètement. L’alternance de flexion
en position couché est accentuée.
et d’extension des membres inférieurs est incomplète.
• Degré 4 : l’examinateur rencontre des difficultés pour placer
Retournement provoqué par les membres l’enfant en appui sur un coude en raison d’une posture patho-
inférieurs logique prononcée en rotation externe des épaules.
Le transfert du poids du corps vers la hanche du côté de l’appui
Dans cette épreuve, l’attention se porte sur l’enchaînement des du coude n’apparaît pas ou bien est incomplet. La rotation en
mouvements provoqués au niveau de la partie haute de corps
(tête, épaules, membres supérieurs et axe du corps) :
• degré 1 : la seule anomalie notée est l’insuffisance de supina-
tion de la main entrant en contact avec le tapis à la fin du
retournement et l’insuffisance d’extension des doigts ;
• degré 2 : les temps de la rotation de la tête, de son redresse-
ment et du déplacement sur l’épaule suivi de la flexion du coude
s’enchaînent avec difficulté. À la fin du retournement, la pos-
ture et le maintien en appui sur le coude sont imparfaits. Le
passage au-dessus du thorax du membre supérieur opposé est
d’amplitude insuffisante, la main touche le tapis avec trop de
pronation et d’inclinaison cubitale et une extension incomplète
des doigts ;
• degré 3 : la tête tourne et se soulève incomplètement. Le
déplacement de la tête et du thorax vers le côté est gêné par
l’insuffisance de roulement sur l’épaule dont les muscles sont
fortement contractés. Le passage en appui sur le coude est
impossible ;
• degré 4 : le premier mouvement de rotation suivi de soulève-
ment de la tête n’apparaît pas. Si l’examinateur augmente les Figure 18. Enfant de 10 mois en suspension latérale : incurvation du
stimulations, les membres supérieurs s’enraidissent en posture tronc un peu insuffisante, le pied droit est en flexion plantaire de 5◦ /10◦ .
en « chandelier ».

Figure 16. En suspension verticale, anomalies posturales et antigravi-


taires. Figure 19. Réaction antigravitaire à l’inclinaison latérale.

Figure 17. Très grande insuffisance de la


réponse antigravitaire.
A. Réaction antigravitaire de degré 3.
B. Réaction sur stimulation : réponse volontaire.

A B

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Figure 20. Manœuvre de décontraction du membre inférieur droit Figure 22. Utilisation du siège afin de réduire la rétroversion pelvienne.
(triple flexion provoquée) alors que le poids du corps est porté sur la
fesse gauche.

Figure 23. L’opérateur oriente son regard au-dessus de la tête de


l’enfant. Il projette sur le papier les centres de têtes fémorales et les tan-
Figure 21. Dans un second temps, l’enfant est incliné avec un peu gentes passant en regard des condyles fémoraux, en rayant le papier avec
d’accélération dans le dessein de provoquer la réaction antigravitaire l’ongle. Lorsque la boîte sera ôtée, l’opérateur tracera les angles obtenus
qui, lorsqu’elle est perçue par l’opérateur, permet d’allonger les muscles pour chaque membre.
concernés sans résistance et aussi sans douleur pour le sujet.

dehors du membre inférieur controlatéral suivie de la flexion de la


hanche n’est qu’ébauchée ou absente. Le membre inférieur homo-
latéral se fléchit, le bassin se soulève. L’ensemble de ces anomalies
est très péjoratif.

 Mobilisation passive
Dans la manœuvre d’allongement passif du muscle, il est néces-
saire de distinguer l’état de contraction du muscle, si fréquent chez Figure 24. Trois angles sont mesurés : le premier, mesuré lorsque
les sujets paralysés cérébraux par lequel il s’oppose à l’étirement les muscles sont habituellement contractés ; le deuxième, après décon-
passif à un angle donné, de l’état de décontraction où l’angle traction automatique ; le troisième, genou fléchi pour éliminer les
d’arrêt est rencontré plus loin, causé par une nouvelle résis- ischiojambiers internes et pour mesurer l’angle après allongement des
tance due aux propriétés physiques de viscoélasticité (propriété adducteurs décontractés. Un quatrième angle peut être mesuré avec accé-
exprimée par la relation : L/F). Il y a obligation de mesurer succes- lération s’il existe un réflexe myotatique pathologique.
sivement ces deux angles.
L’état de décontraction s’obtient soit par une manœuvre
d’allongement lente et progressive, mais qui peut demander un
temps assez long [6] , soit par une manœuvre de décontraction
automatique obtenue brièvement par un allongement non dou-
loureux des muscles antagonistes. L’effet de décontraction dure le
temps nécessaire à l’évaluation du deuxième angle.
Il s’agit d’évaluations revêtant une certaine importance,
sachant que des muscles contractés de nombreuses heures, voire
jour et nuit, perdent précocement leurs possibilités d’allongement
en raison du pouvoir d’adaptation des muscles [7] dont les points
d’insertion sont rapprochés. De ces évaluations dépend la néces-
sité d’un traitement préventif orthopédique précoce.
Une fois la décontraction obtenue, l’allongement à vitesse
rapide du muscle peut mettre en évidence l’existence d’un réflexe Figure 25. La technique de décontraction permet des augmentations
myotatique. Selon l’accélération nécessaire, la force développée, très sensibles en comparaison avec des angles obtenus sans précaution
l’angle d’apparition et la durée de la contraction provoquée, le particulière.
réflexe myotatique pathologique a à terme des conséquences fonc-
tionnelles plus ou moins handicapantes.
Dans ces conditions, en cas de présence d’un réflexe myo- Techniques d’évaluations cliniques
tatique, l’évaluation clinique complète conduit à mesurer trois
angles.
des possibilités d’allongement des muscles
L’examen porte principalement sur les muscles qui sont le plus Les techniques d’évaluation clinique des possibilités
souvent le siège de contractions pathologiques et de perte pro- d’allongement concernent les muscles adducteurs (Fig. 20 à 25) ;
gressive des possibilités d’allongement. les hamstrings (Fig. 26, 27) ; les fléchisseurs de hanche et le soléus

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Figure 29. L’index de l’opérateur est tenu par la main de l’enfant.


Figure 26. Angle mesurant l’allongement possible des ischiojambiers Le coude est fléchi. Une supination passive est réalisée. Une inclinaison
sans précaution particulière. du corps de l’enfant est produite avec un peu d’accélération afin de
décontracter les muscles du membre supérieur avant la manœuvre de
supination.

Figure 27. Allongement obtenu après réaction antigravitaire par le dés-


équilibre accéléré en arrière. L’allongement obtenu l’enfant regarde son
pied.
Figure 30. Une manœuvre semblable est effectuée en terminant avec
le coude étendu afin d’allonger le muscle long supinateur et de réduire
éventuellement la supination (manœuvre différentielle).

L’hypotonie du tronc généralement décrite chez le nourrisson


est due principalement à une insuffisance plus ou moins évidente
des réactions antigravitaires de l’axe du corps en discordance avec
des contractions sur les membres. Le diagnostic médical précise
s’il s’agit d’une paralysie cérébrale ou d’un autre type de patholo-
gie où l’hypotonie siège au niveau de l’ensemble des muscles du
corps.

Figure 28. Manœuvre d’allongement du soléaire après décontraction.


Noter que le pied est maintenu afin d’éviter l’éversion du pied et la dimi-  Troubles globaux de régulation
nution de l’arche interne.
Ils sont rangés sous le vocable d’« ataxie » selon la terminologie
(Fig. 28) ; les gastrocnémiens (Fig. 1) ; aux membres supérieurs, internationale.
elles concernent les muscles palmaires, le fléchisseur ulnaire du Ils représentent 5 à 6 % de la population des paralysés cérébraux.
carpe, les fléchisseurs du coude et les pronateurs (Fig. 29, 30). Ces troubles se subdivisent en hypermétrie et en troubles de
type adiadococinétiques.
Les troubles cérébromoteurs abordés jusqu’ici touchent inéga-
Évaluation du degré d’intensité lement les muscles des différentes parties du corps.
des contractions pathologiques En revanche, l’hypermétrie et les troubles de type adiadococi-
nétiques touchent avec la même intensité l’ensemble des muscles
L’intensité des contractions est notée par convention de 1 à 3 tant au niveau de la locomotion, des activités manuelles que de
croix, en même temps qu’est noté l’angle obtenu, sans manœuvre la motricité buccofaciale.
particulière.
Il y a lieu de savoir si une contraction volontaire de l’antagoniste
est possible pour apporter ou non une correction de l’anomalie Hypermétrie
posturale, sur picotements, ce qui provoque une réaction volon-
taire d’évitement. Elle se traduit sur le plan fonctionnel par une insuffisance de
freinage des mouvements par les muscles antagonistes, ce qui est
la cause de l’amplitude exagérée des mouvements d’équilibration
 Athétose et de chaque geste.
Le trouble peut être reconnu précocement à l’occasion des réac-
tions d’équilibration ou bien dans les prises de contact où la main
Ce trouble peut coexister avec d’autres troubles décrits plus
heurte ou dépasse la cible.
haut tels que les contractions permanentes à l’état de repos et
des troubles antigravitaires. Ce trouble n’explique pas à lui seul
pourquoi tel sujet atteint d’une athétose spectaculaire est indé- Adiadococinésie
pendant fonctionnellement tandis que tel autre ne pourra jamais
se tenir assis ni se tenir debout. Elle est classiquement mise en évidence chez les grands sujets
Chez les nourrissons, des mouvements irrépressibles des doigts dans l’épreuve des marionnettes.
peuvent être observés au repos. Des mouvements athétosiques La difficulté fonctionnelle résulte d’une impossibilité
sont repérables au toucher par un doigt posé sur la langue. d’enchaîner des mouvements alternés et de sens opposés.

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Le temps nécessaire aux changements de sens, c’est-à-dire au


moment où les muscles antagonistes deviennent agonistes, est
anormalement long. L’examinateur choisit de simples épreuves
où l’axe du corps répond par des incurvations pour observer
que les temps nécessaires aux inversions de courbure sont
anormalement longs.
Les troubles de type adiadococinétique ont des conséquences
graves sur le plan fonctionnel. Ils interdisent les adaptations alter-
natives nécessaires à l’équilibre fonctionnel. Les sujets chutent
lourdement et dangereusement.

Figure 31. Modulation spontanée des mouvements de la langue.


 Anomalies transitoires
Le suivi sur 12 ans d’une cohorte de 268 nouveau-nés et nour-
rissons en instance d’adoption, dirigés vers une pouponnière
spécialisée par des services de pédiatrie ou de neuropédiatres ou
d’œuvres d’adoption signalant à leur sujet l’existence d’un retard
psychomoteur et/ou de présence d’anomalies motrices, a été à
l’origine de la reconnaissance d’anomalies motrices transitoires
chez une partie des nouveau-nés et des nourrissons.
Des évaluations cliniques de leur motricité, en deuxième ou
troisième intention, en présence du médecin de l’établissement
par ailleurs chef d’un service de néonatologie parisien, ont eu lieu
à leur arrivée, puis de semaine en semaine jusqu’ au constat d’une
normalité motrice pour une large partie d’entre eux. Figure 32. Serrage des lèvres.
Les anomalies motrices notées à l’entrée ont disparu pour la
très grande majorité des enfants entre 4 et 12 mois sans éduca- Lorsque les troubles sont peu importants ou sévères, le pro-
tion motrice particulière. Ces enfants ont simplement été guidés nostic fonctionnel est possible pour l’alimentation au biberon
dans leurs jeux par une ou deux personnes désignées et familières puis à la cuillère. Toutefois, il est difficile d’établir une échelle
à chaque enfant afin de favoriser leur développement psychomo- d’évaluation qualitative satisfaisante comme cela est possible pour
teur. la motricité de locomotion.
Au terme de cette étude, en sachant que cette cohorte ne Relever des insuffisances ou des anomalies par une courte
pouvait être considérée comme représentante de la population exploration clinique permet de montrer rapidement à l’entourage
générale, les résultats ont été les suivants : comment procéder pour s’adapter aux difficultés rencontrées
• sur 268 enfants reçus dans l’établissement parmi lesquels figu- dans l’alimentation ou entreprendre précocement une éducation
raient près de 25 % de prématurés, 82 ont été reconnus d’emblée motrice et thérapeutique.
sans anomalie motrice ; 38 présentaient des anomalies motrices
pathologiques et 198 présentaient des anomalies motrices tran-
sitoires ; Motricité spontanée
• sur les 32 enfants atteints d’anomalies motrices pathologiques,
huit enfants avaient une atteinte de degré 1, 14 enfants de Elle concerne :
degré 2, 14 enfants de degré 3 et deux enfants de degré 4 (échelle • la mobilité des lèvres ;
qualitative et quantitative). • les modifications de forme de la langue de la langue, les
Avec l’accord du médecin de la pouponnière assurant le suivi avancées de manière mesurée sans dépasser le bord des lèvres
de ces enfants et en relation avec des parents candidats pour une (Fig. 31) ;
adoption, trois nourrissons sont entrés dans une famille infor- • les mimiques telles que le sourire ou le mécontentement
mée de l’existence d’anomalies motrices en cours de diminution, (Fig. 32) ;
observées en commun avec les futurs parents. Il s’agissait de • le bâillement et le cri aux développements progressifs lors de
plagiocéphalies postérolatérales accompagnées d’une asymétrie l’installation autant que dans l’extinction.
posturale. Chez ces enfants, la normalité motrice a été vérifiée
à 24 mois environ. Motricité dirigée
• Exploration des réactions motrices buccofaciales.
 Évaluation clinique • Dans l’état physiologique III, le contact du doigt sur la par-
tie épidermique des lèvres provoque leur serrage. Le contact
de la motricité buccofaciale – du doigt sur les muqueuses provoque l’ouverture de la bouche
(réactions dites des points cardinaux). Au contact du doigt tou-
aptitudes motrices buccofaciales chant la muqueuse de la lèvre supérieure, celle-ci s’élève et
innées [8]
s’avance, accompagnée d’une extension du cou. Au contact de
la lèvre inférieure, celle-ci s’avance et s’abaisse (Fig. 33). Au
Les observations faites sur un groupe témoin de 40 nouveau- contact des commissures labiales, la bouche dévie du même
nés examinés cliniquement entre le premier et le sixième jour côté.
de vie, dans le service du Professeur Claudine Amiel (Hôpital de • Lorsque l’on introduit le doigt entre les lèvres pour toucher
Port-Royal) ont montré qu’en regard des points cardinaux décrits légèrement la gencive inférieure, la langue avance et vient à son
par André Thomas il existe des aptitudes motrices buccofaciales tour toucher délicatement le bout du doigt au point de contact
innées non appelées à disparaître. en s’affinant de la pointe (Fig. 34).
Ces conduites motrices buccofaciales présentes chez le
nouveau-né sont aisément évaluées dans l’observation de la motri-
cité spontanée, les réactions motrices dirigées et les réponses Motricité provoquée
automatiques provoquées.
La recherche de troubles moteurs possibles consiste à utiliser les
Automatisme de la mastication
mêmes manœuvres stimulantes pour les identifier par comparai- Lorsque l’extrémité du doigt appuie sur la zone latérale de la
son aux critères de normalité motrice. partie antérieure de la langue, le bord opposé se soulève. En aug-

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Figure 33. La langue va toucher la gencive à l’endroit où le doigt a Figure 36. Vérification clinique de la tétée et technique du maintien
touché en premier. correct du biberon.

Figure 34. Réaction automatique de déplacement latéral et torsion de Figure 37. Apprentissage précoce de la tétée chez un bébé passant de
la langue. l’alimentation par sonde au biberon : tenue correcte du biberon incliné
entre le pouce et l’index ; le majeur soulève la lèvre inférieure si nécessaire,
le cinquième doigt peut soulever le plancher de la bouche en vue de
renforcer l’aspiration. L’opérateur place un doigt de son autre main à
l’angle du maxillaire pour en évaluer les mouvements ou les stimuler.

suivre les mouvements rythmés perceptibles au contact du doigt


posé sur l’angle de la mandibule (Fig. 37), conditions préalables à
une éducation précoce de la tétée.

 Conclusions sur le bilan


Figure 35. Évaluation clinique des composants de la suc-
cérébromoteur : volet 5
cion/déglutition. de la fiche B
Le degré d’excitabilité est mentionné : il peut être évalué en
mentant la pression avec le doigt, la langue recule en effectuant
utilisant des croix :
un déplacement latéral et de torsion en se dirigeant vers la gencive
• une croix signifie que l’enfant se calme dès que la cause de
du même côté (Fig. 35). Si le doigt augmente la pression en suivant
l’inconfort est levée ;
le déplacement de la langue, le déplacement latéral s’amplifie,
• deux croix signifient que l’enfant se met à crier pour toutes
accompagné de celui du maxillaire inférieur.
sollicitations extérieures : contact, bruit soudain, durant le
Ce mouvement complexe est nécessaire pour triturer des ali-
maniement lors de l’habillage ou de la toilette, aux déplace-
ments avec l’intervention des prémolaires et des prémolaires lors
ments, mais des manœuvres de décontraction suffisent pour le
de la mastication.
calmer ;
• trois croix signifient qu’il ne peut être calmé.
Automatisme de la succion Noter l’existence ou non d’un autoapaisement, selon Brazelton.
Au contact du doigt sur la partie moyenne de la langue : L’enfant atteint du trouble de « facteur E » a non seulement des
• celle-ci s’élève vers le palais, ses bords s’élèvent en même temps, réactions exagérées mais aussi anormalement prolongées lors de
enveloppant le doigt en le pressant contre le palais ; bruits soudains ou de contacts cutanés, et des déplacements un
• un puissant effet de ventouse survient. Il est dû au recul actif peu accélérés. Les réactions se traduisent par un renforcement des
de la langue auquel s’associe le mouvement en arrière de la postures pathologiques initialement présentes à l’état de repos.
mandibule. L’effet de ventouse survient à la condition d’un ser- Évaluation cérébromotrice : le bilan conduit à une évaluation
rage hermétique des lèvres interdisant à l’air de pénétrer dans qualitative et quantitative de la motricité dans les différentes
la cavité buccale. épreuves dont le résumé global peut être le suivant :
Les effets fonctionnels d’aspiration se produisent rythmi- • une normalité motrice qu’il est nécessaire de vérifier quelque
quement, suivis des mouvements péristaltiques de la suc- temps plus tard ;
cion/déglutition (Fig. 36). • une anomalie motrice transitoire qui doit être confirmée par
Entre deux aspirations, il est possible de reculer progressivement un second examen à distance et au besoin par quelques séances
le doigt jusqu’au contact de la partie antérieure de la langue qui stimulantes et éducatives. Le médecin suit par ailleurs le déve-
poursuit son action de succion. loppement psychologique de l’enfant ;
Le temps nécessaire à l’évaluation de ces aptitudes motrices • l’existence de troubles cérébromoteurs évalués selon une
n’excède pas deux ou trois minutes chez l’enfant valide, en parti- échelle de 0 à 4 ou bien de 1 à 5 à l’égard des statisticiens per-
culier au moment où il s’éveille et ne crie pas encore de faim, ou met l’émission d’un pronostic fonctionnel concordant avec la
simplement lorsqu’il est en état physiologique III ou IV. GMFCS.
Ces éléments moteurs sont synchronisés dans la tétée à la condi- Attention : le degré de l’atteinte de l’axe du corps doit
tion de bien présenter la tétine du biberon maintenu incliné et de être indiqué distinctement de celui des membres supérieurs et

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26-028-B-20  Bilan cérébromoteur du nouveau-né et du nourrisson – examen simplifié (fiche B) (enseignements au terme de l’étude internationale)

inférieurs, ce qui n’est généralement pas le cas pour les autres communes aux deux protocoles, particulièrement propices à
échelles connues. l’identification d’éventuels troubles. L’examen B représente aussi
Le degré d’atteinte peut être exprimé globalement s’il s’agit d’un l’avantage d’un gain de temps non négligeable pour les méde-
degré d’atteinte égale sur les quatre membres et l’axe du corps. cins dans le cadre de leurs activités quotidiennes. En revanche,
Une évaluation peut être donnée distinctement pour les deux la pratique de l’examen A est indispensable pour les kinésithé-
membres inférieurs ou les deux membres supérieurs, ou bien dans rapeutes comme cela a été montré plus haut, une pratique qui
les cas d’atteintes asymétriques. demande une formation plus avancée dans la maîtrise de certaines
Des mouvements athétosiques ont été remarqués. des techniques manuelles.
Il existe des manifestations d’hypermétrie.
La normalité ou les anomalies de la motricité buccofaciale sont Population étudiée
notées.
Le niveau de compréhension des situations de l’enfant est indi- Ont été inclus 227 patients. Le terme moyen de naissance était
qué et comparé aux nourrissons normaux du même âge lorsque de 32 semaines d’aménorrhée. Il a été vérifié que l’échantillon
ces troubles moteurs lui interdisent d’agir : une séries d’items ne était bien représentatif de la population générale. L’étude a été
nécessitant pas d’actions motrices ont été relevés dans les batteries conduite avec l’accord du Comité d’éthique. Les enfants ont été
de Griffith, Brunet-Lézine, Gesell et dans les stades de Piaget [9] . examinés une première fois à 1 mois d’âge corrigé, une seconde
Station-locomotion/activités manuelles : il s’agit d’indiquer les fois à 12 mois et une troisième fois à 24 mois. Un examinateur EDS
niveaux d’évolution motrice réalisés ou partiellement réalisés en et un examinateur EPAM examinaient successivement l’enfant en
rapport avec la GMFCS. respectant un intervalle de temps modulé avec l’avis des parents.
Les conseils sont donnés à l’entourage et le programme EMTP L’échelle d’évaluation globale utilisée était l’échelle d’évaluation
est suivi. qualitative et quantitative de M. Le Métayer, en parallèle avec
l’échelle quantitative/fonctionnelle de G. Tardieu :
• degré 0 : pour la normalité motrice et les anomalies transitoires ;
Conclusion • degré 1 : pour de très légères anomalies motrices ;
• degré 2 : atteinte IMC légère n’interdisant pas la fonction ;
Le bilan cérébromoteur établi selon les données de l’examen
• degré 3 : risque d’atteinte d’IMC prononcée, gênant la fonction ;
clinique peut être considéré comme une évaluation de la poten-
• degré 4 : IMC majeure.
tialité cérébromotrice de l’enfant. Cet examen concerne chaque
Ainsi que cela est rappelé plus haut, il suffit de décaler les cota-
clinicien :
tions de 1 à 5 pour comparer avec les cotations de l’échelle de
• rééducateurs kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotri-
Palisamo. Après avoir rédigé leurs propres évaluations cliniques,
ciens ;
les examinateurs se sont réunis avec les patents et leur ont prodi-
• le médecin, sur les éléments cliniques pouvant contribuer en
gué en commun leurs conseils si nécessaire.
outre à l’établissement d’un diagnostic et de porter un pronostic
fonctionnel, ainsi que pour le suivi dont il a la charge ;
• le kinésithérapeute, pour l’élaboration d’un programme Extraits des commentaires et conclusion émis
d’EMTP adapté pour chaque enfant et pour les mesures de pré- par les promoteurs de l’étude
vention orthopédique. Un niveau de concordance a pu être établi entre les
Nous pouvons retenir quelques enseignements pratiques de deux méthodes d’examen mais reste néanmoins modéré
l’étude prospective multicentrique et internationale EPAM (études (indice K = 0,38), ce qui s’explique par l’emploi de techniques
précoce des aptitudes motrices : 2011-2013)a . d’évaluations différentes. Les valeurs de spécificité et de sensibilité
sont statistiquement équivalentes.
Résumé des motifs, objectifs et résultats selon Les praticiens au fait de la technique EPAM ont pu évaluer
les promoteurs les aptitudes préfonctionnelles ou le potentiel neuromoteur des
S’il est admis que la présence modérée ou isolée de lésions de enfants de manière équivalant à ceux privilégiant un examen cli-
leucomalacie périventriculaire, en particulier dans la prématurité, nique du type EDS. Les techniques EPAM comme EDS sont donc
ou de lésions cortico-sous-corticales dans les cas d’anoxo-ischémie des méthodes accessibles pour tout praticien souhaitant les utiliser
cérébrale à terme sont directement associées à des troubles neu- sous réserve d’une formation validée. Par ailleurs, un bon appren-
rodéveloppementaux, ces lésions ne sont pas toujours décelables tissage de la technique EPAM pourrait être à même de donner
par les techniques d’imagerie cérébrale conventionnelle réalisées à l’examinateur les clés pour dissocier spécifiquement ces ano-
en routine en néonatologie. C’est pourquoi la recherche d’outils malies mineures transitoires des anomalies fixées. L’étude de ces
cliniques d’évaluation neuromotrice permettant de pointer le anomalies pourrait être approfondie. De nombreuses rééducations
plus précocement possible, dès la période néonatale, des dysfonc- kinésithérapiques inutiles sont en effet proposées devant ce type
tionnements transitoires ou non pourrait préciser l’organisation d’anomalies mineures qui sont en fait des anomalies transitoires
des modes de prise en charge. Un examen bien conduit est un ne nécessitant pas de prise en charge particulière puisqu’elles sont
postulat indispensable aux techniques éducatives et thérapeu- vouées à disparaître spontanément avec l’âge. Le fait de pou-
tiques précoces. L’objectif principal est de comparer la méthode voir reconnaître ces anomalies dès le plus jeune âge permettrait
d’évaluation précoce des aptitudes motrices innées EPAM pro- d’éviter des séances inutiles et une source d’angoisse parentale.
posée par M. Le Métayer à la méthode d’examen de dépistage Ces commentaires sur les anomalies motrices transitoires se
standard (EDS) proposée par C. Amiel Tison [10] comme outil recoupent avec l’énumération et la description des anomalies
de dépistage des troubles de développement neuromoteur des transitoires décrites plus haut.
nouveau-nés à risques neurologiques. L’objectif secondaire était La méthode EPAM, qui nécessite un apprentissage spécifique,
d’évaluer la prédictivité à 1 mois d’âge corrigé des deux méthodes facilite une pratique plus homogène et reproductible pour les exa-
d’examen sur la survenue de troubles du développement neu- minateurs. Elle pourrait être réservée à un groupe plus restreint
romoteur à 12 mois puis 24 mois. Pour l’étude EPAM, le choix de praticiens médecins ou kinésithérapeutes ayant une démarche
de l’examen cérébromoteur simplifié (fiche B) a été retenu parce volontaire d’apprentissage pour évaluer plus distinctement les
qu’il comporte un nombre plus limité d’épreuves que l’examen enfants à risque neurologique élevé. Au sein de cette étude, nous
complet (fiche A), en conservant néanmoins certaines manœuvres observons une meilleure spécificité d’EPAM qui pourrait trouver sa
légitimité dans la prise en charge de cette population à haut risque.

a
Promoteurs : Professeur Hugues Patural (Service de néonatologie, Hôpital Nord,
CHU de Saint-Étienne), et Professeur Vincent Gautheron (Service de rééducation et  Conclusion
médecine physique, CHU de Saint-Étienne). Autres services participants : Servizio
di Neonatologia, Ospedale Maggiore (Milan, Italie), Service de néonatologie, CHC
L’évaluation précoce des aptitudes motrice du nouveau-né et
Rocourt (Liège, Belgique), Service de néonatologie, CHR de Rouen, Service de néona-
tologie (Roanne, France). du nourrisson constitue une alternative à l’examen de dépistage

14 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

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Bilan cérébromoteur du nouveau-né et du nourrisson – examen simplifié (fiche B) (enseignements au terme de l’étude internationale)  26-028-B-20

standard et peut être utilisé en routine après une nécessaire précisions pour ces éléments d’évaluation clinique fiabilisent
période d’apprentissage. L’EPAM semble apporter des informa- le bilan en termes d’outil d’identification et d’évaluation des
tions complémentaires plus précises sur le degré de gravité de troubles pathologiques et de pronostic fonctionnel.
l’atteinte neurologique et permettre une prise en charge ciblée et
plus précoce. Elle peut permettre également de détecter les anoma-
lies transitoires qui, au contraire, ne nécessitent pas de traitements Déclaration de liens d’intérêts : l’auteur n’a pas transmis de déclaration de
spécifiques. liens d’intérêts en relation avec cet article.
Au terme de l’étude qui a fait l’objet de la soutenance d’une
thèse de médecine [11] , une analyse des fiches de chaque enfant
a été conduite postérieurement concernant les trois examens cli-  Références
niques successifs. Au-delà de la reconnaissance de facto par l’étude
EPAM de l’existence des aptitudes motrices innées, de la validité [1] Le Métayer M. Bilan cérébromoteur du jeune enfant. EMC
du bilan cérébromoteur (fiche B) en tant qu’outil d’évaluation (Elsevier Masson SAS, Paris), Kinésithérapie-Médecine physique-
clinique et de sa transmissibilité, certains points de l’examen Réadaptation, 26-028-B-20, 2009.
méritent d’être relevés pour apporter dans l’avenir plus de per- [2] Rosenbaum P, Panneth N, Leviton A, Goldstein M, Bax M. Defi-
tinence à cette méthode d’examen clinique. Ces points ont trait nition and classification of cerebral palsy. Dev Med Child Neurol
aux notations de l’état physiologique des enfants, aux modali- 2007;49(Suppl. 109):8–11.
tés de l’examen dans les d’épreuves de mobilisation passive et à la [3] Tardieu G. Le Dossier Clinique de l’IMC. Cahiers du CDI. 3e édition,
recherche d’une manifestation possible de la motricité volontaire. juin 1984.
[4] Prechtl H. Neurological examination of the full-term infant. Little Cli-
Ces observations sont d’ailleurs fréquentes en pratique quoti-
nics in Developmental Medicine. London: Heinemann; 1964.
dienne :
[5] Cioni G. Le diagnostic d’infirmité motrice cérébrale chez l’enfant né
• absence de notification de l’état physiologique au cours de prématurément par l’observation de la motilité spontanée. Motr Cereb
l’examen : 1998;19(4).
◦ un bébé qualifié d’« hypotonique » en état III peut avoir des [6] Vanessa AR, Scholtes MC. Clinical assessment of spasticity in children
réactions motrices satisfaisantes dans l’état IV, voire en état with cerebral palsy. A critical review of available instruments. Dev Med
V, Child Neurol 2006;48:64–71.
◦ un nouveau-né ou un nourrisson paralysé cérébral de degré [7] Tardieu G, Lacert P. Le tonus et ses troubles en clinique. EMC (Elsevier
de gravité 5 est généralement dans un état global de cocon- Masson SAS, Paris), Neurologie, 17-007-A-20, 1976.
tractions en état physiologique V. Il paraît avoir un bon [8] Truscelli D. Comprendre la paralysie cérébrale. Paris: Elsevier Mas-
maintien de l’axe du corps, alors qu’en état III il montre une son; 2017.
grande insuffisance antigravitaire, [9] Le Métayer M. Rééducation cérébromotrice du jeune enfant. Éduca-
◦ l’état V rend impossible l’évaluation des réflexes myota- tion thérapeutique. Paris: Masson; 1999.
tiques ; [10] Amiel-Tison C. L’infirmité motrice d’origine cérébrale. Paris: Masson;
• dans les épreuves antigravitaires, les réactions normales ou de 1997.
type anormal ont été notées. En revanche, il a rarement été [11] Terraillon L. Évaluation précoce des aptitudes motrices du nourrisson
précisé si le recours à une réponse de type volontaire pouvait versus examen de dépistage standard : étude prospective multicentrique
ou non modifier la réponse de nature automatique, l’amplifier internationale de deux méthodes d’examen clinique. [thèse Université
ou la corriger sous l’effet d’une stimulation tactile ; Jean-Monnet de Saint-Étienne], Faculté de médecine Jacques-Lisfranc,
2013.
• dans les manœuvres d’allongement passif des muscles, un seul
angle a été fréquemment noté, sans indiquer un second angle
obtenu après décontraction ; Pour en savoir plus
• omission de la présence d’un réflexe myotatique mis en évi-
dence par un étirement passif avec accélération d’un muscle DVD. Évaluation de la motricité buccofaciale du très jeune enfant. Appren-
après une décontraction préalable et indispensable avant tissage précoce de la tétée.
de procéder à un allongement avec accélération. Plus de DVD. Le bilan cérébromoteur du jeune enfant.

M. Le Métayer, Ancien responsable du diplôme universitaire en infirmité motrice cérébrale et polyhandicap – paralysie cérébrale (leme-
tayer.michel@gmail.com).
Faculté de médecine Paris-Sud, 4, rue Jean-Minaud, 92430 Marnes-la-Coquette, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Le Métayer M. Bilan cérébromoteur du nouveau-né et du nourrisson – examen simplifié (fiche B)
(enseignements au terme de l’étude internationale). EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 2019;15(3):1-15 [Article 26-028-B-20].

Disponibles sur www.em-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos/ Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

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