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CHAPITRE 1 : LA REPARTITION ET LA REDUSTRIBUTION DES

REVENUS
Toute richesse est convoitée, la valeur ajoutée ne fait pas exception. Tous les acteurs
prenant plus ou moins part à sa formation en veulent une fraction : les salariés sous
forme de salaire et les associés sous forme de dividendes, nous l’avons vu, mais aussi
l’État sous forme d’impôts et de prélèvements obligatoires ou encore les prêteurs,
réclamant les intérêts sur les sommes qu’ils ont prêtées. Chacun pense sa contribution
primordiale et estime de ce fait légitime de percevoir une importante fraction de la
valeur ajoutée. Ces intérêts, souvent divergents, aboutissent ainsi à un partage qui est
fonction, certes, des mérites de chacun, mais aussi de leurs forces et de leurs pouvoirs
respectifs, et peut aboutir à une répartition très inégale de la richesse qui a été créée..

I. LA REPARTITION PRIMAIRE
Les revenus primaires sont ceux qui sont perçus en contrepartie d’une contribution
directe à la production. On compte trois types de revenus primaires : les revenus
d’activité ou revenus du travail (salaires, excédent brut d’exploitation de
l’entrepreneur), les revenus de la propriété ou revenus du capital (revenus des
placements financiers, les loyers...) et les revenus mixtes
.
1. Les revenus d’activité ou revenus du travail.
Les revenus d'activité sont de deux types : les revenus salariaux et les autres revenus
du travail.
Les revenus salariaux : Le salaire est la rémunération versée par un employeur à un
salarié en contrepartie du travail fourni conformément au contrat de travail qui les lie.
Près de 3/4 des travailleurs étant salariés, les salaires constituent les revenus primaires
principaux. Le salaire est théoriquement fixé sur le marché du travail en fonction de
l'offre et de la demande de travail. Dans la réalité, les salaires dépendent en grande
partie du rapport de force entre les partenaires sociaux, de la capacité à négocier, de
l'évolution de la croissance. De plus, l'état a fixé un salaire minimum, le SMIG (salaire
minimum interprofessionnel garantie) en dessous duquel un salarié ne peut être
rémunéré. Le salaire, qui rémunère le facteur travail, peut prendre divers noms :
traitement pour les fonctionnaires, appointements pour les employés, gages pour les
gens de maison, etc.
Les autres revenus du travail : Les non-salariés qui travaillent pour leur propre
compte ne disposent pas d'un revenu aussi régulier que les salariés. Dans cette
catégorie de revenus, on distingue principalement :
- les bénéfices : ils sont tirés des activités artisanales, agricoles, industrielles ou
commerciales. Les activités de ces entrepreneurs entraînent des coûts et génèrent des
recettes. Le profit (lorsque les recettes sont supérieures aux coûts) devient leur revenu.
- les honoraires : ce sont les revenus des professions libérales : médecins, avocats,
notaires, architectes...
2. Les revenus de la propriété ou revenus du capital.
Pour un agent économique, la propriété est formée par l'ensemble des biens mobiliers
et immobiliers et des créances. Appelée capital ou patrimoine, la propriété peut
apporter à son détenteur des revenus. On distingue généralement deux types de
revenus de la propriété :
 les revenus fonciers ou revenus immobiliers : il s'agit du loyer perçu par le
propriétaire d'un bien immobilier (logement, local professionnel) qui le loue. Le
propriétaire peut aussi percevoir une rente, qui rémunère les facteurs naturels
(par exemple, la rente pétrolière) ou un fermage qui est versé pour la location
d’une terre.
 les revenus mobiliers comme les dividendes (revenus des actions) perçus par
les actionnaires ou les intérêts (revenus des placements financiers, revenus des
obligations) perçus par les épargnants.
3. Les revenus mixtes
Il s'agit de revenus qui correspondent à la fois à une contrepartie d'un travail et au
revenu d’un investissement. Ce sont les revenus des travailleurs indépendants qui
regroupent : les artisans, les commerçants, les agriculteurs ; les professions libérales
(médecin, chirurgien, avocat, notaire, architecte…).

II. LA PROBLEMATIQUE D’INEGALITE


Cette répartition primaire des revenus met en évidence une disparité, des inégalités. La
disparité la plus connue est l’inégalité des salaires.
Ces inégalités sont dues à :
- la différence de qualification
- la différence d’âge, de sexe, de nationalité
- la taille et la branche de l’entreprise
- la région
On doit y ajouter les disparités en matière de compléments de salaires (intéressement,
participation, primes, avantages en nature…).
A ces inégalités de salaire s’ajoutent :
- les inégalités du patrimoine (héritage)
- les inégalités de niveau de vie : à revenus égaux, on doit prendre en compte le
nombre de personnes à charge par ménage.
Ces inégalités conduisent parfois à l’exclusion terme de plus en plus utilisé et associé
à deux autres : la pauvreté et la précarité.
La pauvreté peut se définir comme une situation dans laquelle les besoins
élémentaires ne sont pas satisfaits ou dans laquelle le revenu est inférieur à au moins
50% du revenu moyen. On parle de seuil de pauvreté.
La précarité est liée à la difficulté de se maintenir au-dessus du seuil de pauvreté pour
des raisons diverse (instabilité de l’emploi, problèmes de santé, dissociation de la
famille…)

III. REPARTITION SECONDAIRE OU REDISTRIBUTION


Comment a-t-on fait pour ne pas exclure certaines personnes ? Donner des exemples
de revenus sociaux.
A. Qu'appelle-t-on les revenus de transfert ?
Les revenus de transfert ou revenus sociaux sont les revenus issus de la redistribution
soit prestations sociales versées au titre de la santé, de la vieillesse, de la famille et du
chômage, selon des critères sociaux
Qui donne ces revenus ? Comment l'Etat trouve-t-il de l'argent pour financer ces
allocations ?
B. Les prélèvements obligatoires
Un prélèvement est une somme d'argent déduite du revenu primaire.
Quelles en sont les différentes formes ?
On distingue les cotisations sociales (assurance-maladie, assurance-chômage, etc…) et
les impôts.
1. Les impôts
Ils représentent approximativement 40 % des prélèvements obligatoires. Ces derniers
sont de deux ordres :
– il y a d’abord les impôts directs. Déclarés par les contribuables, ils sont
directement versés par ces derniers au Trésor public. Les plus connus sont l’impôt sur
le revenu des personnes physiques (IR), l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ou
encore l’impôt sur les sociétés (IS). Il existe aussi des impôts directement prélevés par
les collectivités territoriales pour financer leurs activités, comme la taxe d’habitation
ou encore la taxe foncière ;
– les impôts indirects. Ils sont perçus par des tiers qui se chargeront de les reverser au
fisc. La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ; toutefois cette dernière n’est pas
directement prélevée sur les revenus primaires des ménages, mais au moment de leurs
dépenses de consommation.
2. Les cotisations sociales
Les cotisations sociales ont plus une logique d’assurance. Elles permettent le paiement
d’une somme en cas de réalisation d’un risque et couvrent principalement quatre
ordres : les cotisations d’assurance chômage, les cotisations maladie, les cotisations
vieillesse et enfin les cotisations familiales. Prélevées par des organismes sociaux
(CNPS), les cotisations sociales sont à la fois à la charge du travailleur salarié (c’est la
part salariale) et à la charge de l’employeur (c’est la part patronale).
La redistribution des revenus est un mécanisme organisé par l'Etat, consistant à
prélever de l'argent (impôts, cotisations sociales…) sur certains agents pour le
distribuer, le transférer à d'autres agents sous forme de prestations sociales et de
production de biens et de services non marchands, afin de corriger les inégalités de la
répartition primaire.
IV. DU REVENU PRIMAIRE AU REVENU DISPONIBLE
Le revenu disponible des ménages est le revenu calculé à partir des revenus primaires
et des revenus de transfert, desquels on soustrait les impôts et les cotisations sociales
(prélèvements obligatoires).
REVENU PRIMAIRE - PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES + REVENUS DE
TRANSFERT = REVENU DISPONIBLE
 Pour les actifs non-salariés : RD = Revenus d’activité + revenus du
patrimoine + prestations sociales – impôts
 Pour les inactifs : RD = revenus de transfert et prestations sociales + revenus
du patrimoine – impôts
 Pour les salariés : RD = Salaires + revenus du patrimoine + prestations
sociales –impôts

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