1 OS ET ARTICULATIONS DE L’EPAULE
L’épaule est l’articulation proximale du membre thoracique. Il
s’agit d’un ensemble fonctionnel formé de 5 articulations. Les
mouvements complexes de l’épaule sont la résultante de
l’action des 16 muscles de la racine du membre. L’épaule est
l’articulation la plus mobile du corps humain.
Les 3 os de la racine du membre, la clavicule, la scapula et
l’humérus s’articulent entre eux et avec le manubrium
sternal par l’intermédiaire de 3 articulations
synoviales (acromio-claviculaire, sterno-costo-claviculaire et
scapulo-humérale), mais également par 2 autres
articulations qui constituent des plans de glissements
musculo-fibreux : une syssarcose (articulation scapulo-
thoracique, plan de glissement entre scapula et paroi
thoracique), et l’articulation huméro-deltoïdienne. Ces deux
dernières articulations ne sont pas des articulations au sens
strict du terme, mais constituent des « concepts » d’anatomie
fonctionnelle (voir page 292). Elles sont indispensables à la
mobilité normale de l’épaule.
I – LE CADRE OSSEUX DE L’EPAULE
La clavicule (1) : c’est un os long situé dans le plan frontal, en
forme de S allongé. Il est convexe en arrière dans ses 2/3
internes et concave en avant dans son 1/3 externe. Son
extrémité interne, arrondie, s’articule avec le sternum (facette
sternale (2)) et son extrémité externe, aplatie, s’articule avec
l’acromion de la scapula (facette acromiale (3)).
La scapula (omoplate) : c’est un os plat et triangulaire auquel
on décrit 3 bords (médial (4), latéral (5) et crânial (6)) et 3
angles (crânial (7), caudal (8) (pointe palpable) et latéral (9). La
cavité glénoïdale occupe l’angle latéral, s’articule avec la tête
de l’humérus, et présente en haut et en bas le tubercule
supra-glénoïdal (10) et infra-glénoïdal (11). Au niveau du
bord crânial se trouve le processus coracoïde (12), en forme
de doigt semi-fléchi recourbé en dehors et en avant.
On décrit également 2 faces : une face ventrale (13),
légèrement creusée et barrée par 2 ou 3 crêtes obliques sur
lesquelles s’insère le muscle sub-scapulaire ; une face dorsale
divisée en 2 par l’épine de la scapula (14) qui se prolonge en
dehors par une tubérosité : l’acromion (15). L’épine de la
scapula permet d’individualiser 2 fosses : la fosse supra-
épineuse (16) et la fosse infra-épineuse (17). L’acromion et le
processus coracoïde forment ainsi une « protection » au-
dessus de l’articulation scapulo-humérale : la voûte acromio-
coracoïdienne (18).
L’extrémité supérieure de l’humérus est constituée d’une
sphère ou tête humérale (19) surmontée de 2 tubérosités : le
tubercule majeur (20) (trochiter) en dehors et le tubercule
mineur (21) (trochin) en dedans. Le tubercule majeur présente
3 facettes : proximale, moyenne et distale. Ces 2 tubérosités
sont séparées par une gouttière, le sillon inter-tuberculaire
(22) (coulisse bicipitale) dans laquelle passe le tendon de la
longue portion du biceps. Le « col anatomique » (23) est le
segment osseux rétréci qui sépare la tête du reste de
l’humérus. Le «col chirurgical » est la partie de l’os située
entre les 2 tubercules (24) (endroit privilégié des fractures).
II - L’ARTICULATION ACROMIO-CLAVICULAIRE
C’est une articulation de type plane (arthrodie) : elle présente 2
surfaces presque planes permettant de petits glissements et
offrant 2 degrés de liberté. La facette acromiale est opposée
à la facette claviculaire. La clavicule et l’épine de la scapula
forment entre elles 2 angles centrés sur cette articulation et
disposés selon 2 plans : dans un plan horizontal (en vue
supérieure), il existe un angle ouvert en dedans de 60° environ
(25), dans un plan frontal (en vue dorsale), elles forment un
angle de 25° ouvert en dedans (26).
Les moyens d’union de cette articulation sont représentés par
2 ligaments : le ligament acromio-claviculaire (27) (qui
engaine l’articulation) et le ligament coraco-claviculaire qui
comprend 2 parties : le ligament trapézoïde (28) en dehors et
en avant, disposé dans un plan sagittal et le ligament
conoïde (29) en dedans et en arrière dans un plan frontal. On
trouve également le ligament coraco-claviculaire (30) qui est
un épaississement du fascia clavi-pectoral et plus en arrière,
le muscle sub-clavier (31) (cf. fosse axillaire).
III - L’ARTICULATION STERNO-COSTO-CLAVICULAIRE
C’est une articulation en selle (emboîtement réciproque) offrant
également 2 degrés de liberté. Les moyens d’union sont ici
constitués par :
- un fibro-cartilage (32) intercalé entre la facette sternale de la
clavicule (33) et la facette claviculaire du sternum (34).
- une capsule articulaire lâche renforcée par 3 ligaments : les
2 ligaments sterno-claviculaire antérieur (35) et postérieur
et le ligament costo-claviculaire (36). On notera également le
ligament inter-claviculaire (37).
IV - L’ARTICULATION SCAPULO-HUMERALE
C’est une articulation de type sphéroïde (énarthrose) : elle unit la
cavité glénoïdale de la scapula (en forme de poire et presque plane) à
la tête de l’humérus (qui représente le 1/3 d’une sphère). Les moyens
d’union sont:
- Le labrum (bourrelet) glénoïdal (38) : c’est est un anneau
cartilagineux complet, triangulaire à la coupe, qui accroît la
congruence entre les surfaces articulaires.
- La capsule articulaire (39) : elle s’insère autour du bourrelet
glénoïdal sur la scapula et autour du col anatomique de l’humérus. Elle
forme un manchon fibreux au-dessus du sillon inter-tuberculaire (22)
qu’elle transforme ainsi en canal ostéo-fibreux. La capsule est lâche en
bas lorsque le bras est le long du corps (frenae capsulae (40))
- Les ligaments sont en fait des épaississements de la capsule. Ils la
renforcent en avant, alors qu’elle est très mince à sa face dorsale. Sur
cette face dorsale, la capsule est renforcée par son adhérence
particulière avec les tendons des muscles supra-épineux, infra-
épineux et petit rond (voir page suivante).
Les ligaments classiquement décrits sont
- Le ligament coraco-huméral (41) : c’est le seul ligament
constamment individualisable. Il naît de la base du processus coracoïde
et s’élargit devant la capsule pour former 2 faisceaux : un faisceau
majeur sur le trochiter et un faisceau mineur sur le trochin.
- Le ligament gléno-huméral : il joue un rôle important dans le
contrôle des mouvements de l’épaule. Il est constitué de 3 faisceaux
qui forment un Z à la face antérieure de la capsule :
Le faisceau gléno-huméral supérieur (42) (de la tubérosité
supra-glénoïdienne au tubercule majeur) limite la rotation latérale de
l’humérus lorsque le bras se trouve le long du corps ;
Le faisceau gléno-huméral moyen (43) (de la tubérosité
supra-glénoïdienne vers le récessus inférieur de la capsule) limite la
rotation latérale de l’humérus au cours des 60 premiers degrés
d’élévation ou d’abduction ;
Le faisceau gléno-huméral inférieur (44) (ligament large de
l’épaule de Schlemm), de la tubérosité infra-glénoïdale vers le récessus
inférieur de la capsule) limite l’abduction et l’élévation de l’humérus,
contrôle les mouvements de rotation de l’humérus lorsque l’épaule est
en élévation. Il joue un rôle important dans la stabilité antérieure.
On note 2 zones de faiblesse entre ces 3 faisceaux une zone
supérieure (45) (de Weitbrecht) entre les faisceaux supérieur et
moyen, renforcée en avant par le tendon du muscle sub-scapulaire, et
le foramen ovale (46) (ou zone de Rouvière) entre les faisceaux
moyen et inférieur, lésé dans les luxations antéro-internes de
l’épaule.
- La gaine synoviale (47) tapisse la face interne de la capsule en
s’attachant sur le bourrelet glénoïdal, présente des récessus et envoie
des expansions dont 3 sont constantes :
La gaine synoviale inter-tuberculaire (48) : elle
accompagne le tendon du chef long du muscle biceps dans le sillon
inter-tuberculaire. Ce tendon s’insère sur le tubercule supra-glénoïdal (il
est donc intra-capsulaire) et est recouvert de l’expansion
intertuberculaire (il est donc extra-synovial)
La bourse sub-tendineuse qui facilite le glissement du
tendon du muscle sub-scapulaire (49).
La bourse sub-acromiale (50), située au-dessous du
ligament coraco-acromial (51).
 OS ET ARTICULATIONS DE L’ÉPAULE
2
3
15
7 6

10 18 1 15
12
2 16
23
14
20 19 38
21 9

22
17
13
11
4

24 5
Ht Ht

G D
8

Vue antérieure générale de la ceinture scapulaire Vue dorsale de la scapula

28 29 30 36 37
32 33
27

42 31
35

41
45
43 39
34
46
44
22

Ht

40 G

Vue antérieure de la ceinture scapulaire

51

50
47
48
39

49
26
25

Ht
Av Ht

D D G

Vues supérieure et dorsale des angles formés par l’articulation Bourses et recessus synoviaux de l’articulation scapulo-humérale
acromio-claviculaire sur une vue antérieure
3
LA RÉGION DE LA FOSSE AXILLAIRE
La fosse axillaire est la région du creux de l’aisselle. Elle a la
forme d’une pyramide quadrangulaire (1) inclinée, à base
inféro-externe (2) et à sommet tronqué (3) supéro-interne.
C’est la région de passage du pédicule vasculo-nerveux du
membre thoracique, où l’on palpe le pouls axillaire et les
nœuds lymphatiques drainant la paroi thoracique et la
glande mammaire (palpation au cours de l’examen clinique).
I - LES LIMITES DE LA FOSSE AXILLAIRE
La base de la pyramide est représentée par la peau du creux de
l’aisselle retenue par le ligament suspenseur de l’aisselle (4) (de
Gerdy).
La paroi ventrale est constituée de 2 couches musculaires : la
couche superficielle est constituée du muscle grand pectoral (5).
La couche profonde regroupe 3 muscles : le sub-clavier (6), le
petit pectoral (7) et le coraco-brachial (8), engainés par le fascia
clavi-pectoral (9) (clavi-pectoro-axillaire) prolongé vers le bas par le
ligament suspenseur de l’aisselle (4).
La paroi médiale est constituée du muscle dentelé antérieur (10)
recouvrant la cage thoracique.
La paroi dorsale est constituée de 4 muscles du groupe dorsal de
l’épaule : on trouve de bas en haut les muscles grand dorsal (11),
grand rond (12), petit rond (13) et sub-scapulaire (14).
La paroi latérale est constituée de l’humérus et des muscles du
bras (loge antérieure et postérieure) : le biceps brachial (15) et le
triceps brachial (16).
II - ESPACES AXILLAIRES.
Le croisement entre le tendon du chef long du triceps (17) et les
tendons des muscles de la paroi dorsale de la fosse axillaire
définissent les espaces axillaires.
L’espace axillaire latéral (18) (en dehors) : d’aspect carré (trou carré
de Velpeau), c’est la zone de passage de l’artère circonflexe
humérale postérieure (33) et du nerf axillaire (58). Cet espace est
limité en bas par le muscle grand rond (12), en haut par
les muscles petit rond (13) et sub-scapulaire (14), en dehors par le
col « chirurgical » de l’humérus et en dedans par le chef long du
muscle triceps brachial (17).
L’espace axillaire médial (19) : triangulaire, c’est la zone où
s’engage l’artère circonflexe de la scapula qui constitue le rameau
postérieur de l’artère sub-scapulaire (anastomose avec l’artère supra-
scapulaire et scapulaire dorsale, cercle péri-scapulaire, voir p.292).
Ses limites sont en haut le muscle petit rond (13), en bas le muscle
grand rond (12) et en dehors le chef long du muscle triceps
brachial (17).
L’espace axillaire inférieur (20) (fente huméro-tricipitale)
triangulaire, est limité par l’humérus latéralement, les muscles grand
rond et grand dorsal en haut et le chef long du muscle triceps brachial
en dedans. C’est la zone de passage du nerf radial et de l’artère
profonde du bras.
III - VASCULARISATION ET INNERVATION
- Artères de la fosse axillaire
L’artère axillaire (21) prolonge l’artère sous-clavière (22) au bord
inférieur de la clavicule et se prolonge par l’artère brachiale (23) au
bord inférieur du tendon du muscle grand pectoral. Les collatérales
sont, de haut en bas, au nombre de 6.
1/ l’artère thoracique suprême (24) vascularise les muscles
pectoraux.
2/ l’artère thoraco-acromiale (25) naît au-dessus du muscle petit
pectoral. Elle se dirige verticalement pour se diviser en 2 branches :
une branche acromiale (26) pour le muscle deltoïde et l’articulation
scapulo-humérale qui rejoint la veine céphalique (27) dans le sillon
delto-pectoral (fossette de Morenheim) et une branche thoracique
(28) qui se dirige médialement et vascularise les muscles pectoraux
et la région mammaire.
3/ L’artère thoracique latérale (29) (mammaire externe) naît en
arrière du muscle petit pectoral, descend le long de la paroi médiale
du creux axillaire et vascularise les muscles dentelé antérieur,
pectoraux et inter-costaux. Elle est plus volumineuse chez la femme
et contourne le bord inférieur du muscle grand pectoral pour
vasculariser le sein (rameaux mammaires latéraux).
4/ L’artère sub-scapulaire (30), de gros calibre, naît au-dessous du
muscle petit pectoral, descend verticalement et se divise en 2
branches : a/ l’artère thoraco-dorsale (31), accompagnée du nerf
thoraco-dorsal (32) et vascularise les muscles dentelé antérieur et
grand dorsal et b/ l’artère circonflexe de la scapula (33) qui
traverse l’espace axillaire médial (19) et contourne le bord axillaire
de la scapula pour pénétrer dans la fosse infra-épineuse et
vasculariser les muscles de la région. Elle s’anastomose avec les
artères supra-scapulaire et scapulaire dorsale (cf. p 292)
5/ L’artère circonflexe humérale antérieure (34) naît au bord
inférieur du muscle sub-scapulaire, contourne la face antérieure du
col « chirurgical » de l’humérus en arrière des muscles de la loge
antérieure du bras et vascularise l’articulation scapulo-humérale et les
muscles coraco-brachial, biceps brachial et deltoïde.
6/ L’artère circonflexe humérale postérieure (35) traverse l’espace
axillaire latéral accompagnée du nerf axillaire et gagne la face
profonde du muscle deltoïde en contournant le col chirurgical de
l’humérus. Les 2 artères circonflexes humérales s’anastomosent le
plus souvent.
- Veines de la fosse axillaire
La veine axillaire (36) résume toute la circulation veineuse du
membre supérieur. Elle naît de la réunion des 2 veines brachiales
latérale et médiale, elle reçoit la veine céphalique (27) et les veines
du même nom que les 6 collatérales de l’artère axillaire. Elle longe le
bord médial de l’artère axillaire dont elle séparée par le faisceau
médial et le nerf ulnaire.
- Vaisseaux et nœuds lymphatiques de la fosse axillaire
20 à 30 lympho-nœuds sont répartis en 6 groupes, eux-mêmes
disposés selon 3 étages (de Berg) (segmentation anatomique
chirurgicale) : le 1er étage comprend 3 groupes : le groupe para-
mammaire (le long de l’artère thoracique latérale), le groupe sub-
scapulaire (le long de l’artère sub-scapulaire) et le groupe huméral
(le long de la veine humérale). Cet étage est situé au-dessous du
bord inférieur du muscle petit pectoral. Le 2ème étage, en arrière
du muscle petit pectoral, comprend les lympho-nœuds centraux et
inter-pectoraux. Le 3ème étage comprend les lympho-nœuds
apicaux, au-dessus du muscle petit pectoral et se draine dans les
nœuds lymphatiques supra-claviculaires.
- Nerfs de la fosse axillaire : La partie supérieure du plexus
brachial (constitution du plexus) est étudiée avec le cou (voir nerfs
rachidiens cervicaux).
Au niveau de l’aisselle : les 3 faisceaux médial (37), latéral (38) et
postérieur (39), initialement disposés latéralement par rapport à
l’artère sub-clavière, viennent se placer autour de l’artère axillaire de
telle façon que les faisceaux latéral et médial s’unissent pour
constituer le « V » médian (40), en avant de l’artère, dans l’axe
duquel naît le nerf médian (41).
Les branches collatérales au niveau du cou sont : le nerf dorsal
de la scapula (42) naît de C5, traverse le muscle scalène moyen et
innerve les muscles élévateur de la scapula et rhomboïde. Le nerf
thoracique long (43) (de Charles Bell) naît de C5, C6, C7, descend
en arrière du plexus, passe entre la 1ère côte et l’artère axillaire pour
parcourir la surface du muscle dentelé antérieur qu’il innerve. Le nerf
du muscle sub-clavier (44) naît du tronc supérieur et le nerf supra-
scapulaire (45) naît du tronc supérieur, descend contre la face
profonde du muscle trapèze, traverse l’incisure scapulaire puis
l’échancrure spino-glénoïdale pour innerver les muscles supra-
épineux, infra-épineux et les articulations de l’épaule.
Les branches collatérales au niveau de la fosse axillaire sont :
les nerfs pectoraux médial (46) (C8-T1) et latéral (47) (C5, C6, C7).
Ces 2 nerfs naissent respectivement des faisceaux latéral et médial,
traversent le fascia clavi-pectoral pour se rejoindre (« anse des
pectoraux ») et innerver les muscles pectoraux. Le nerf sub-
scapulaire supérieur (48) (C5-C6) naît du faisceau postérieur et
innerve la partie supérieure du muscle sub-scapulaire ainsi que
l’articulation scapulo-humérale. Le nerf sub-scapulaire inférieur
(49) (C5-C6) naît du faisceau postérieur et innerve la partie inférieure
du muscle sub-scapulaire ainsi que le muscle grand rond. Le nerf
thoraco-dorsal (32) naît du faisceau postérieur entre les nerfs sub-
scapulaires et descend avec l’artère contre la paroi postérieure de
l’aisselle pour innerver le muscle grand dorsal.
Les branches terminales : le faisceau latéral donne le nerf
musculo-cutané (50) et la racine latérale du nerf médian. Le
faisceau médial donne la racine médiale du nerf médian, le nerf
ulnaire (51), le nerf cutané médial de l’avant bras (52) et le nerf
cutané médial du bras (53) qui s’anastomose avec la branche
latérale du 2ème nerf inter-costal (54) (nerf inter-costo-brachial de
Hirtl). Le faisceau postérieur donne les nerfs radial (55) et axillaire
(56) (circonflexe).
 22 4
LA RÉGION DE LA FOSSE AXILLAIRE 25

6
21
26
24
3 14
1 9 28
34 29
2 7
30

31
Ht Ht 35
8 23 33
G 4
G

Anatomie de surface de la fosse axillaire Le fascia clavi-pectoral sur une vue antérieure Vascularisation artérielle de la fosse axillaire

Les espaces axillaires en vue dorsale

Ht
18

13 C5
D
19 C6
42
17 44
20 C7
12
16 25
C8
C5
35 C6 T1
43
C7 26 22
45 44 C8
T1 6
38 24
27
39 37 14 28
47 43
40 5 46
56 46
48 Ht 7 54
50 8
32 5
40 49
41 G
51 53
55 52 15

36 10

43 11

Le plexus brachial et ses branches

Vue générale ventrale des parois et du contenu de la fosse axillaire

6
9

14 7
5
5
13 15
36
12
11 Av
21
17
10
4 Ht
12 14 D

Av

La fosse axillaire sur une coupe horizontale

Coupe para-sagittale droite de la fosse axillaire
5 ANATOMIE FONCTIONNELLE DE L’EPAULE
Les mouvements de l’ensemble de l’épaule (moignon de
l’épaule), peuvent être décomposés en mouvements
d’antépulsion (1) (se voûter), de rétropulsion (2) (se
mettre au garde-à-vous), d’élévation (3) (hausser les
épaules) ou d’abaissement du moignon de l’épaule (4). Ils
sont possibles grâce à la conjonction de 3 articulations :
l’articulation acromio-claviculaire (5), sterno-claviculaire
(6) et de l’articulation scapulo-thoracique (7).
Les mouvements du bras, sont l’abduction (8),
l’adduction (9), la flexion (10), l’extension (11) ou la
rotation (12) interne ou externe. Ils sont permis
essentiellement par l’articulation scapulo-humérale mais
aussi par l’articulation huméro-deltoïdienne.
Au delà d’un certain degré d’amplitude, les articulations
acromio, sterno-claviculaire et scapulo-thoracique rentrent
également en jeu dans les mouvements du bras.
La combinaison de tous ces mouvements autour des 3 axes
forme dans l’espace un cône régulier : le cône de
circumduction (13). Cette circumduction, associée aux
mouvements du coude (prono-supination, flexion-extension)
et du poignet (flexion-extension, abduction-adduction),
permettent à la paume de la main de pouvoir être placée
dans n’importe quel plan de l’espace.
I – MOUVEMENTS DU MOIGNON DE L’EPAULE
ANTEPULSION – RETROPULSION. L’antépulsion (1) (se
voûter) et la rétropulsion (2) (garde-à-vous) sont permises
grâce aux mouvements combinés des articulations
acromio-claviculaire, sterno-claviculaire et scapulo-
thoracique. On observe une modification de l’angle (14)
entre l’épine de la scapula et la clavicule. Cet angle
s’ouvre et se ferme dans le plan horizontal.
L’antépulsion (1) ferme l’angle jusqu’à mise en tension du
ligament trapézoïde. La rétropulsion (2) ouvre cet angle
jusqu’à la mise en tension du ligament conoïde. Le centre
de rotation est le ligament costo-claviculaire (15) (voir os
et articulations de l’épaule).
ELEVATION – ABAISSEMENT. Les mêmes articulations
que celles mises en jeu dans l’antépulsion-rétropulsion sont
ici sollicitées. La modification de l’angle entre l’épine de la
scapula et la clavicule se fait là dans le plan frontal (16) :
l’élévation ferme l’angle acromio-claviculaire,
l’abaissement l’ouvre.
La clavicule se comporte comme le fléau d’une balance
autour du ligament costo-claviculaire (15) qui se tend.
L’amplitude globale est ici de 13 cm.
MOUVEMENTS DE LA SCAPULA (articulation scapulo-
thoracique)
Les mouvements de la scapula se font :
- Selon un plan horizontal (17) (translation) : c’est l’éloignement
de la scapula par rapport à la ligne des processus épineux du
rachis. L’amplitude globale possible est de 15 cm.
- Selon un plan vertical (18) (élévation ou descente de la
scapula) : l’amplitude est de 12 cm.
La résultante de ces 2 mouvements produit un mouvement « de
sonnette » (19) qui porte la pointe de la scapula alternativement en
dehors ou en dedans selon un arc global de 60°.
II - MOUVEMENTS DE L’ARTICULATION SCAPULO-
HUMERALE
La congruence des surfaces articulaires de l’articulation
scapulo-humérale est mauvaise, puisque l’une est
sphérique et l’autre presque plane. Même si le labrum
glénoïdal rend la cavité plus sphérique, le maintien de la
tête humérale contre la cavité glénoïdale n’est possible que
grâce à l’action des muscles de la coiffe péri-articulaire
de l’épaule : c’est la « coaptation » de l’épaule qui
s’effectue selon 2 axes : transversal et longitudinal.
La coaptation dans le sens crânio-caudal (20) est
réalisée par les muscles deltoïde (21), coraco-brachial (22),
grand pectoral (faisceau claviculaire) (23), biceps (24) et
triceps (chef long) (25).
La coaptation dans le sens transversal (26) est double :
- En avant de l’articulation, ce sont les muscles sub-
scapulaire (27) et grand pectoral (faisceaux sternal et
abdominal) (28) qui entrent en jeu.
- En arrière de l’articulation, ce sont les muscles du
groupe dorsal (supra et infra-épineux (29), petit et grand
ronds, grand dorsal (30)) qui interviennent.
III – MOUVEMENTS DU BRAS
Trois types de mouvements du bras sont possibles grâce à
l’articulation scapulo-humérale, par rapport à la position
de référence (membre supérieur pendant le long du
corps) : la flexion porte le bras en avant du plan frontal
du corps (10), l’extension porte le bras en arrière du plan
frontal du corps (11), l’abduction écarte le bras du corps
(12), l’adduction rapproche le bras du corps (9). Elle n’est
possible qu’accompagnée d’une flexion ou d’une extension).
La rotation médiale ou latérale (interne ou externe) (12)
doit être appréciée avec le coude fléchi à 90°.
D’autres articulations que la scapulo-humérale sont
misent en jeu en fonction de l’amplitude du
mouvement :
La flexion, de 0 à 180° :
De 0 à 90° : l’articulation scapulo-humérale est limitée par la
tension du faisceau majeur du ligament coraco-huméral. Ce
sont ici les muscles deltoïde (21) (faisceau antérieur),
coraco-brachial (22) et grand pectoral (23) (faisceau
claviculaire) qui interviennent.
De 90° à 150° : la scapula glisse sur la cage thoracique
(sonnette de l’articulation scapulo-thoracique) grâce aux
muscles trapèze (31) et dentelé antérieur (32).
De 150° à 180° : la colonne vertébrale s’incurve sous
l’action des muscles érecteurs du rachis (33).
L’extension, de 0 à 45° :
Elle est bloquée par la mise en tension du faisceau mineur
du ligament coraco-huméral.
L’abduction, de 0 à 180° :
De 0 à 90° : l’articulation scapulo-humérale est limitée par la
butée du tubercule majeur sur le rebord de la glène et par la
tension des faisceaux moyen et inférieur du ligament gléno-
huméral. Entrent en jeu les muscles deltoïde (21), supra-
épineux (29) et l’articulation sous-deltoïdienne.
De 90 à 150° : on observe un glissement de la scapula sur
la cage thoracique (sonnette de l’articulation scapulo-
thoracique) (19) avec action des muscles trapèze (31) et
dentelé antérieur (32).
L’adduction, de 45° :
Elle est bloquée par le tronc et n’est possible
qu’accompagnée d’une flexion ou d’une extension de 30°.
La rotation :
C’est un mouvement de faible amplitude mais très important
fonctionnellement qui se teste avec l’avant bras fléchi à 90°.
La rotation médiale de 95° : elle met en jeu des muscles
puissants s’insérant distalement en avant de la tête
humérale : le grand pectoral (28), le grand dorsal (30), le
grand rond (34) et le sub-scapulaire (35).
La rotation latérale de 85° : elle fait intervenir des muscles
faibles mais essentiels à certains mouvements précis
(écriture, coiffage, habillage) et s’insérant distalement en
arrière de la tête humérale. On notera le rôle des muscles
infra-épineux (36) et petit rond (37) jusqu’à une amplitude
de 45° puis une attraction de la scapula en dedans pour les
40 derniers degrés.
 ANATOMIE FONCTIONNELLE DE L’ÉPAULE 6

1 2 3 4

Les mouvements d’anté et rétropulsion de l’épaule Les mouvements d’élévation et d’abaissement de l’épaule

6 5 2 1 3
3

14 1 15 16 4 15
4
2

7
Variation de l’angle entre clavicule et épine de la scapula dans Variation de l’angle entre clavicule et épine de la scapula dans
un plan horizontal au cours de l’antépulsion et la rétropulsion un plan frontal au cours de l’élévation et de l’abaissement

21

29
23
20
27 34
36
18
30
28
17 24 25
22

19 26 26

Les mouvements de l’articulation scapulo-thoraciqueLes muscles mis en jeu lors des mouvements de coaptation transversale et longitudinale
en avant et en arrière de l’articulation de l’épaule

21
22 31

13 23 32
33
11
9

8
10
12
Le muscles mis en jeu lors du mécanisme de flexion
Ensemble des mouvements de l’épaule

29 21
35
31
28

32 37
34

29

La rotation médiale (à gauche) Les muscles mis en jeu lors de l’abduction Les muscles mis en jeu lors des mouvements
et latérale (à droite) de rotation de l’épaule
7
OSTEOLOGIE ET ARTHROLOGIE DU COUDE
Le coude est constitué de 3 articulations au sein d’une
même capsule articulaire qui permettent 2 types de
mouvements : la flexion-extension (rapproche la main de la
bouche) est assurée par les articulations huméro-radiale et
huméro-ulnaire ; la prono-supination (rotation du radius
autour de l’axe de l’ulna qui permet le vissage-dévissage) est
assurée par l’articulation radio-ulnaire proximale. Cette
dernière est couplée à l’articulation radio-ulnaire distale (voir
« la pronosupination »).
Ces articulations sont très congruentes, d’où d’une part, une
précision des mouvements et d’autre part, la gravité des
fractures touchant les surfaces articulaires (ankylose post-
traumatique très handicapante pour manger, s’habiller…).
I – OSTEOLOGIE DU COUDE.
L’extrémité inférieure de l’humérus (condyle ou « palette »
humérale).
Sur sa face ventrale : on distingue 2 saillies séparées par 2
surfaces articulaires. La saillie ou épicondyle médial (1) (la
plus grosse) et la saillie ou épicondyle latéral (2) sont les
points d’insertion des muscles épicondyliens médiaux et
latéraux. Les surfaces articulaires sont : en dehors, le
capitulum (3) (segment de sphère visible seulement sur une
vue ventrale), en dedans la trochlée (4), formée de 2 joues
séparées par une gorge (5) (visible sur une vue ventrale ou
dorsale). Au-dessus du capitulum se trouve la fosse radiale
(6) et au-dessus de la trochlée la fosse coronoïde (7).
Sur sa face dorsale : la trochlée, en dedans de laquelle se
dessine le sillon du nerf ulnaire (8), est surmontée d’une
fosse profonde, la fosse olécrânienne (9). Sur une vue
postérieure, le capitulum n’est pas visible.
L’extrémité supérieure de l’ulna (cubitus)
Elle présente 2 processus saillants à angle droit : l’olécrâne
(10), vertical en arrière, en forme de crochet et le processus
coronoïde (11), horizontal en avant. La face antérieure de
l’olécrâne et la face supérieure du processus coronoïde
forment une même surface articulaire : l’incisure trochléaire
(12), articulée avec la trochlée humérale (4). Sur la face
latérale du processus coronoïde se trouve une surface
articulaire elliptique : l’incisure radiale (13) qui s’articule
avec la circonférence radiale (14).
L’extrémité supérieure du radius.
Elle est placée en dehors de celle de l’ulna et est constituée
d’une tête et d’une tubérosité. La tête radiale est représentée
par une circonférence articulaire comprenant un pourtour
cylindrique (14) articulé avec l’incisure radiale de l’ulna
(13), surmontant un col rétréci (15) et une face supérieure
creusée en cupule, la fossette articulaire radiale (16), qui
s’articule avec le capitulum huméral (3). Le col du radius
surplombe la tubérosité radiale (17).
La membrane inter-osseuse
Elle forme une barrière entre les loges ventrale et dorsale de
l’avant-bras. Elle est constituée de 2 plans de fibres : un
plan ventral (18) dont les fibres sont dirigées en bas et en
dedans du radius à l’ulna et un plan dorsal (19) de
renforcement, dont l’orientation des fibres est inversée. La
membrane est plus épaisse en haut qu’en bas et il existe un
renforcement fibreux supérieur, tendu de la base du
processus coronoïde à la face antérieure du radius sous la
tubérosité bicipitale : la corde oblique (20) (ou ligament de
Weitbrecht). Entre la membrane inter-osseuse et la corde
oblique s’engage la branche postérieure de l’artère inter-
osseuse.
II – LES 3 ARTICULATIONS DU COUDE.
L’articulation huméro-radiale
C’est une articulation de type sphéroïde: le capitulum
huméral est reçu dans la fossette articulaire radiale. Le grand
axe de la tête radiale, comme l’axe de la palette humérale, est
plutôt antéro-postérieur.
L’articulation huméro-ulnaire.
C’est une articulation de type ginglyme (trochléenne) : la
trochlée humérale a la forme d’une poulie enroulée sur le
bord inférieur de la palette humérale, comportant 2 joues
séparées par une gorge. Elle s’inscrit dans l’incisure
trochléaire de l’ulna (12), vaste cavité unissant la face
antérieure de l’olécrâne et la face supérieure du processus
coronoïde, divisée par une rainure transversale (21) sur
laquelle une crête verticale pénètre dans la gorge de la
trochlée (5).
L’articulation radio-ulnaire proximale
C’est une articulation de type trochoïde : l’incisure radiale
de l’ulna (13) (surface elliptique en segment de cylindre
creux située sur sa face latérale), concave en dehors, reçoit la
circonférence radiale (14) qui représente le cylindre plein de
la trochoïde.
III - MOYENS D’UNION DES ARTICULATIONS DU COUDE
Ils sont décrits ensemble car les 3 articulations se trouvent
dans la même capsule articulaire.
La capsule articulaire (22).
Mince et lâche, elle s’insère sur l’humérus à distance du
revêtement cartilagineux en englobant les fosses radiale,
coronoïdienne et olécrânienne (23), mais n’inclut pas les
épicondyles. Sur l’ulna, elle reste au plus près du cartilage
en incluant les incisures trochléaire et radiale. Au niveau
du radius elle s’insère sur le col en englobant ainsi sa
circonférence. Sur sa face antérieure, la capsule reçoit des
fibres des muscles brachial et biceps (24) qui la maintiennent
tendue, ce qui évite son blocage lors des mouvements de
flexion. Elle se fixe sur le ligament annulaire radial, renforcé
par les ligaments collatéraux.
La synoviale, commune aux 3 articulations, tapisse la face
profonde de la capsule en englobant les 3 fosses dans
lesquelles elle émet des récessus adipeux qui exercent une
action de freinage lors de mouvements extrêmes.
Les ligaments de l’articulation radio-ulnaire proximale : Ils
interviennent dans la prono-supination.
- Le ligament annulaire radial (25) : c’est une bande
fibreuse cylindrique, de 1 cm de hauteur, qui s’insère aux 2
extrémités de l’incisure radiale de l’ulna et entoure ainsi la
circonférence de la tête du radius. Encroûté de cartilage sur
sa face axiale, il se prolonge en haut par la capsule et
s’insère en bas sur le col du radius où il se resserre. Il se
prolonge en partie par le ligament carré.
- le ligament carré (26) (de Dénucé) : c’est un renforcement
capsulaire tendu du col du radius au bord inférieur de
l’incisure radiale de l’ulna.
Les ligaments des articulations huméro-radiale et
huméro-ulnaire, ou ligaments collatéraux
- Le ligament collatéral ulnaire : c’est un puissant hauban
formant un éventail fibreux entre épicondyle médial et ulna. Il
est composé de 2 faisceaux : un faisceau antérieur (27) vers
l’incisure trochléaire et un faisceau postérieur (28) vers
l’olécrâne. Ces faisceaux sont reliés par des fibres
transversales tendues du bord interne de l’olécrâne à la face
interne du processus coronoïde: le faisceau arciforme(29)
(ligament de Cooper).
- Le ligament collatéral radial : il s’étend de l’épicondyle latéral
au ligament annulaire radial (25). Son faisceau antérieur (30) passe
en avant de la circonférence radiale et rejoint ainsi le bord antérieur
de l’incisure radiale de l’ulna. Son faisceau moyen (31) passe en
arrière vers le bord postérieur de l’incisure radiale. Son faisceau
postérieur (32) unit épicondyle latéral et bord latéral de l’olécrâne.
 OSTÉOLOGIE ET ARTHROLOGIE DU COUDE 8
10
12
Ht Ht
13
G D 16 21
7 14

8 15 11
6
17
9
2 1
3 Ht
4
4
G
5 5
Vue antérieure Vue postérieure
L’épiphyse distale de l’humérus

Vue antérieure des épiphyses proximales radiale et ulnaire

Ht

21

Ht

26
7 G

Vue antérieure de l’articulation du coude ouverte 14 11

mettant en évidence le ligament carré 15 23
17

27
22

25

24

28

29 20

Le ligament collatéral ulnaire sur une vue latérale gauche

18

30

19

Ostéologie de l’articulation du coude

32

31

Le ligament collatéral radial sur une vue latérale droite Les moyens d’union des articulations du coude
sur une vue antérieure
9
PLI DU COUDE – REGION POSTERIEURE DU COUDE
Le coude, union entre le bras et l’avant-bras, comprend 2
régions : la région cubitale antérieure, ou pli du coude et la
région cubitale postérieure. Les limites supérieure et
inférieure de ces 2 régions correspondent à 2 plans passant
à 2 travers de doigt, l’un au-dessus, l’autre au-dessous des
épicondyles ou du pli cutané du coude.
I – LA REGION CUBITALE ANTERIEURE OU REGION DU
PLI DU COUDE
Anatomie de surface
On distingue aisément 3 reliefs musculaires correspondant à
3 loges : la loge antérieure du bras (1) (médiane et
supérieure), la loge antérieure de l’avant-bras (2)
(médialement et en bas) et la loge latérale de l’avant-bras
(3) (latéralement et en haut). Ces 3 loges musculaires
délimitent 2 gouttières ou sillons dans lesquels passent les
paquets vasculo-nerveux : la gouttière bicipitale latérale (4)
en dehors (passage du nerf radial) et la gouttière bicipitale
médiale (5) (passage de l’artère brachiale et du nerf médian).
Le plan sous-cutané
Sous la peau on retrouve, au sein du fascia superficiel (fascia
superficialis) et des tissus cellulo-graisseux sous-cutanés, les
différents éléments vasculaires nerveux et lymphatiques
disposés en avant du fascia antébrachial profond (6).
- Les éléments vasculaires : le réseau veineux superficiel
forme la lettre M (« M veineux ») avec 3 veines superficielles
de l’avant-bras donnant 2 veines superficielles au bras. Il
s’agit, en dehors et en bas, de la veine céphalique de
l’avant-bras (7), venant du pouce, en dedans et en bas de la
veine basilique de l’avant-bras (8) et ,au milieu, de la veine
médiane de l’avant-bras (9). La réunion de ces 3 veines de
l’avant-bras donne ensuite 2 troncs : la veine céphalique du
bras (10) en dehors et la veine basilique (11) en dedans. De
nombreuses variantes sont décrites mais il existe presque
toujours une veine perforante qui unit les réseaux superficiel
et profond : la veine communicante du coude (12).
- Les éléments nerveux : 2 nerfs superficiels sensitifs
accompagnent ces veines : le nerf cutané antébrachial
médian provient du plexus brachial, longe la veine basilique
au niveau de la face médiale du bras et se divise en une
branche postérieure (13) et une branche antérieure (14)
qui innervent respectivement la peau de la face antérieure et
de la face médiale de l’avant-bras (15) ; le nerf antébrachial
cutané latéral (16) prolonge le nerf musculo-cutané au
niveau du bras, perfore le fascia brachial et vient se placer au
contact de la veine céphalique pour se diviser également en
un rameau antérieur (17) et un rameau postérieur (18)
(longeant la veine). Ces rameaux innervent la partie latérale
de l’avant-bras (19).
- Les éléments lymphatiques : les troncs antérieurs
superficiels suivent les veines céphalique et basilique pour
être rejoints par les vaisseaux lymphatiques dorsaux, peu
nombreux. Les collecteurs basiliques présentent sur leur trajet
les nœuds lymphatiques épicondyliens médiaux.
Le plan sous-fascial
Au niveau du pli du coude, le fascia brachial donne plus bas
le fascia antébrachial renforcé par l’extension antébrachiale
du tendon du muscle biceps brachial (20) (cf. muscles du
bras). Sous cette aponévrose, les groupes musculaires
délimitent les sillons bicipitaux médial et latéral. Les
groupes musculaires brachial antérieur (1), antébrachial
médial (2) et antébrachial latéral (3) sont décrits avec le
bras.
Au niveau du sillon bicipital médial se trouve le paquet
vasculo-nerveux qui se compose de :
L’artère brachiale (21) : elle est située dans le canal
brachial (de Cruvelhier) à la face médiale du bras. Elle se
prolonge, en arrière de l’extension aponévrotique du muscle
biceps, par l’artère radiale (22) (qui se place en dedans du
muscle brachio-radial (23)) qui donne l’artère récurrente
radiale antérieure (24). Celle-ci remonte dans le sillon
bicipital latéral, accompagnant ainsi la branche antérieure
sensitive du nerf radial (25).
- l’artère ulnaire (26) : elle se détache à angle droit,
obliquement en bas et en dedans, pour aller s’engager en
arrière de l’arcade du muscle fléchisseur superficiel des
doigts (27). Elle donne ensuite 2 collatérales : le tronc des
artères inter-osseusses (28) (qui se divise en une artère
inter-osseuse antérieure en avant de la membrane inter-
osseuse et en une artère inter-ossseuse postérieure, en
arrière) et le tronc des artères récurrentes ulnaires (29)
(qui se divise en une branche antérieure dans le sillon bicipital
médial et une branche postérieure passant en arrière de
l’épicondyle médial).
L’artère récurrente radiale postérieure (30) est issue, le
plus souvent, du tronc des artères inter-osseuses.
- Les veines : satellites des artères, les veines profondes
sont le plus souvent doubles. Elles drainent les veines
profondes de la main et peuvent présenter des anastomoses
en échelle susceptibles de gêner la dissection chirurgicale de
l’artère homonyme.
- le nerf médian (31) : il passe au niveau du pli du coude
dans le sillon bicipital médial en dedans de l’artère brachiale
puis s’engage entre les 2 faisceaux du muscle rond pronateur
qu’il innerve.
- Le nerf radial : il est placé, au niveau du bras, en arrière
puis en dehors de la diaphyse humérale (sillon du nerf radial,
cf. bras). Il rejoint le sillon bicipital latéral où il se divise en 2
branches 1/ une branche antérieure (25), fine, sensitive,
destinée à l’innervation du dos de la main, qui vient rejoindre
l’artère radiale à la face médiale du muscle brachio-radial et
2/ une branche profonde (32) qui s’engage entre les 2
faisceaux du muscle supinateur pour se distribuer aux
muscles extenseurs de la main, au niveau de la loge
postérieure de l’avant-bras. Le nerf est, à ce niveau,
accompagné de l’artère récurrente radiale antérieure (24).
II - LA REGION CUBITALE POSTERIEURE
Lorsque l’avant-bras est en extension, la région cubitale
postérieure présente une saillie médiane due à l’olécrâne
(33) et au tendon du muscle triceps ainsi que 2 sillons
verticaux : les sillons olécrâniens médial (34) et latéral
(35), limités par les épicondyles latéral (36) et médial (37).
Les plans cutané et sous-cutané : sous la peau épaisse se
trouve, dans le fascia superficiel, la bourse olécrânienne
sous-cutanée. En regard du sillon olécrânien latéral chemine
le nerf cutané postérieur du bras (38), issu du nerf radial.
En regard du sillon médial chemine la branche postérieure
du nerf cutané médial de l’avant-bras (39).
Sous le fascia cubital postérieur, les muscles forment
également 3 groupes : un groupe médian avec le muscle
triceps brachial (40), un groupe médial constitué par le
muscle fléchisseur ulnaire du carpe (41) dont les chefs
limitent le sillon olécrânien médial (34) et un groupe latéral
avec les muscles anconé, extenseur ulnaire du carpe,
extenseur du petit doigt et extenseur des doigts.
Vascularisation et innervation : dans le sillon olécrânien
médial cheminent le nerf ulnaire (42) et les vaisseaux
récurrents ulnaires postérieurs (43) ; dans le sillon
olécrânien latéral, les vaisseaux inter-osseux récurrents.
 PLI DU COUDE - RÉGION POSTÉRIEURE DU COUDE 10

Ht Ht

G G

10 14

21
11
16
31
1 13
12
23
32
4 5 18 20
6
3 2
7 8 25
9 22
17
27
26
Anatomie de surface de la Le plan sous-cutané de la région Les plans sous-fascial et profond de la
région antérieure du coude. antérieure du coude. région antérieure du coude.

25
21
24 32 20 21
6 31
Ht
Av

G
G

24 32
43 27 29

29 31
22
28
30 32 30 42
26
43
41

Vascularisation artérielle de la région Détail des rapports entre la branche profonde Coupe horizontale au niveau du coude.
du coude sur une vue antérieure. du nerf radial et le muscle supinateur.

38
40

Ht
Ht Ht
39
G
D
D 38
33
37 36
15 39
19
33 35 15
34 19
41
18
13

Anatomie de surface de la région Le plan sous-cutané de la région Les territoires d’innervation des nerfs
postérieure du coude. postérieure du coude. du bras et de l’avant-bras.
11
ANATOMIE FONCTIONNELLE DU COUDE : PRO-SUPINATION, FLEXION-EXTENSION
I - LA PRONO-SUPINATION
C’est le mouvement de rotation de l’avant-bras autour de
son axe longitudinal. La position de référence pour l’étude
de la prono-supination de l’homme (1) est le coude fléchi à
90°, le bord ulnaire de l’avant-bras repose sur une table et le
pouce au zénith (2). La pronation (3) amène le pouce en
dedans, la paume de la main vers le bas (pronare = jurer) et
son amplitude est de 90°. La supination (4) consiste à
amener le pouce en dehors, la paume de la main vers le ciel
(supinare = supporter) et son amplitude est de 80 à 90°.
Pour la réalisation de ces mouvements, le radius s’enroule
autour d’un axe vertical, « comme un drapeau autour de sa
hampe ». L’axe de la hampe n’est pas celui de l’ulna mais la
ligne verticale unissant la tête radiale à la tête de l’ulna (5).
Quatre conditions sont nécessaires pour que ces
mouvements puissent s’effectuer.
1/ Les conditions osseuses : la forme des os.
L’ULNA : os rectiligne, il présente un valgus physiologique
plus prononcé chez la femme et l’enfant de l’ordre de 10° en
dehors par rapport à la verticale (6) (pour l’ostéologie de
l’ulna voir aussi le coude). Le corps de l’ulna a une section
triangulaire avec une face ventrale, une face dorsale et une
face médiale. Le bord ventral (7) prend naissance sous le
processus coronoïde et descend verticalement en séparant
les faces ventrale et médiale (8) (pour l’extrémité inférieure de
l’ulna, voir poignet). Les têtes radiale et ulnaire sont ainsi
situées sur le même axe vertical (5).
LE RADIUS : sur une vue ventrale, avant-bras le long du
corps et face palmaire vers l’avant (position anatomique de
référence), le radius a la forme d’un S inversé. Il présente 2
courbures 1/ une courbure supérieure à concavité externe,
la courbure supinatrice (9) (insertion des muscles
supinateurs, elle s’étend de la tête radiale à la tubérosité
bicipitale) et 2/ une courbure inférieure à concavité interne,
la courbure pronatrice (10) (zone d’insertion des muscles
pronateurs, depuis la tubérosité bicipitale (11) jusqu’à
l’extrémité inférieure du radius). Les axes du corps du radius
reproduisent l’effet d’une manivelle (pour l’extrémité
supérieure du radius voir coude).
Le corps du radius commence sous la tubérosité radiale où
s’insère le tendon terminal du muscle biceps brachial. Sa
section est triangulaire et comporte 3 faces : une face
ventrale, une face dorsale et une face latérale. Entre les
faces ventrale et dorsale, le bord médial ou bord inter-
osseux, est coupant (12) et reçoit l’insertion de la membrane
inter-osseuse. Le bord ventral du radius prend naissance sur
la tubérosité radiale et descend obliquement en dehors pour
séparer les faces ventrale et latérale du corps.
La pronation est une translation circonférentielle du
radius qui croise l’ulna en l’enjambant grâce à la
concavité antérieure de son corps. Sur une vue ventrale,
la courbure supinatrice s’efface (13).
L’ÉCART ENTRE LES 2 OS: il doit rester constant. Au
niveau du 1/3 supérieur de l’avant-bras, cet écart doit
permettre à la tubérosité bicipitale de ne jamais toucher l’ulna
pour laisser le passage libre au tendon du muscle biceps
brachial.
L’INÉGALITÉ DE LONGUEUR DES OS: l’extrémité inférieure
du radius est décalée de 2 mm plus bas que celle de l’ulna
(14) (présence du disque articulaire, voir poignet).
2/ Les conditions articulaires.
La prono-supination n’est possible que grâce à l’action
concomitante des articulations radio-ulnaires proximale et
distale. Il s’agit d’une double trochoïde inversée à axe
commun. Double trochoïde car il est question de
l’articulation d’un cylindre plein dans un cylindre creux (15) et
inversée car en haut, le cylindre plein se trouve sur le radius
(tête radiale) et en bas il se situe sur l’ulna (tête ulnaire).
L’axe est commun car l’axe des 2 cylindres pleins est le
même et correspond également à l’axe du 5ème doigt (5).
3/ Les conditions ligamentaires et membraneuses.
Au niveau de l’articulation radio-ulnaire proximale, la
circonférence radiale tourne dans l’espace clos formé par
l’incisure radiale de l’ulna (16) et le ligament annulaire (17),
tous deux encroûtés de cartilage. Le ligament carré (18) (de
Dénucé) limite cette rotation et maintient une stabilité verticale
Au niveau de l’articulation radio-ulnaire distale, l’incisure
ulnaire du radius glisse sur la circonférence articulaire de la
tête de l’ulna. Le mouvement est limité par la tension du
disque articulaire (19) qui joue le rôle d’un ménisque dans la
mobilité de l’articulation radio-carpienne (cf. poignet). En
réalité, la tête de l’ulna se déplace en arrière et en dehors lors
de la pronation (20). La membrane inter-osseuse peut être
comparée à une syndesmose et interdit l’écartement latéral
des 2 os (cf. coude).
4/ Les conditions musculaires.
Pour chaque mouvement il existe 2 muscles principaux : un
muscle court et un muscle long, qui permettent « d’actionner
la manivelle ».
Pour la supination, le biceps brachial (21) est le muscle
long (cf. épaule) et tire sur le sommet de la courbure
supinatrice (tubérosité bicipitale). Le muscle supinateur (22)
est le muscle court (cf. avant-bras), il s’étale sur la face
latérale du col du radius et, venant de l’arrière, il déroule la
courbure supinatrice en se contractant.
Pour la pronation, le rond pronateur (23), muscle long,
s’insère au sommet de la courbure pronatrice. Le carré
pronateur (24), muscle court, déroule la branche basse de la
manivelle au niveau de la courbure pronatrice.
Conséquences physio-pathologiques.
- Tout phénomène pathologique empêchant de remplir la somme
de ces conditions entrave les mouvements de prono-supination. La
fracture de la tête radiale ou ulnaire empêche la congruence
normalement parfaite de la double trochoïde. La fracture des 2 os de
l’avant-bras peut entraîner un décalage latéral ou crânio-caudal.
- Les mouvements de supination en force sont possibles en raison
de la puissance du muscle biceps brachial qui agit directement sur le
sommet de la courbure supinatrice, surtout en flexion du coude. Les
mouvements de pronation en force sont moins puissants et souvent
appuyés par une abduction de épaule.
II - LA FLEXION-EXTENSION DU COUDE
En extension, il existe un valgus physiologique de l’ulna. En flexion,
l’avant-bras peut se placer soit dans l’axe de l’humérus, soit en
dehors, soit en dedans en fonction de l’orientation de la gorge de la
poulie humérale. A sa face dorsale, la gorge trochléenne est oblique
en bas et en dehors (25), mais a sa face ventrale, son orientation
peut varier : le plus souvent verticale (26), parfois oblique en haut et
en dehors (27) (gorge hélicoïdale), rarement oblique en haut et en
dedans (28) (comme en arrière). Ainsi, en extension, l’axe du
mouvement est perpendiculaire à la partie dorsale de la gorge
trochléaire (oblique en bas et en dedans), alors qu’en flexion, il est
perpendiculaire à la partie ventrale de la gorge trochléaire.
Les amplitudes : par rapport à la position de référence, avant-bras le
long du corps, l’extension est normalement nulle (29) (on peut avoir
parfois une hyper-extension de 10 à 15° chez la femme et l’enfant).
La flexion active a une amplitude de 145° et la flexion passive 160°
(30) : la limitation du mouvement est la butée de la circonférence
radiale dans la fosse radiale et la butée du processus coronoïde dans
la fosse coronoïdienne. Si cette flexion dépasse 90°, c’est en raison
du déjettement de 45° en avant des 2 surfaces articulaires (la
trochlée humérale et l’incisure trochléaire) par rapport à l’axe de la
diaphyse humérale (31). Enfin, les muscles fléchisseurs et extenseurs
du coude ont également un rôle de coaptation du coude (32).
 ANATOMIE FONCTIONNELLE DU COUDE: PRONO-SUPINATION, FLEXION-EXTENSION
12

5
Ht

9
7
2 11
8

4
3 10

12
1

Position de référence de la prono-supination

14

Axe de rotation de la prono-supination Conditions osseuses de la prono-supination

Ht

22 21
G
15

16

17

13
22 Ht
18

G
23

L’articulation radio-ulnaire proximale

10

20
24

26 27 28
Conditions osseuses et articulaires Conditions musculaires de
de la prono-supination Les différentes orientations de la gorge de la prono-supination
la poulie humérale à sa face ventrale

30
19

32
29

31

25
20 Orientation de la gorge de la
poulie humérale à sa face dorsale
La prono-supination au niveau de l’articulation
radio-ulnaire distale en vue inférieure
La flexion-extension du coude
Orientation de la poulie
humérale en vue latérale
13
LES OS DU POIGNET
Le poignet est la région anatomique centrée par les os du
carpe. Ces derniers s’articulent avec l’extrémité
inférieure des 2 os de l’avant-bras.
I -EXTREMITE INFERIEURE DES OS DE L’AVANT-BRAS
L’extrémité inférieure du radius
Elle est prismatique, triangulaire et présente 5 faces : la
face latérale se prolonge vers le bas par le processus
styloïde (1). Elle est creusée de plusieurs gouttières
marquant le passage des tendons des muscles longs
extenseurs. La face antérieure (2) est concave en avant, la
face postérieure présente un tubercule dorsal (3) séparant
2 gouttières de passage des tendons extenseurs. La face
médiale comprend, dans un dédoublement du bord médial,
l’incisure ulnaire (4) articulée avec la tête de l’ulna (5)
(articulation radio-ulnaire distale). La face inférieure est
articulée avec la rangée proximale des os du carpe.
L’extrémité inférieure de l’ulna
Elle est arrondie et comprend 2 saillies importantes : en
dedans et en arrière, le processus styloïde (6), en dehors,
une circonférence en forme de croissant articulée avec
l’incisure ulnaire du radius (4).
II – LES OS DU CARPE
8 os sont solidement unis et groupés en 2 rangées de 4.
La rangée supérieure (proximale ou antébrachiale)
comprend de dehors en dedans : le scaphoïde (7), le
lunatum (8) (semi-lunaire), le triquétrum (9) (pyramidal) et
le pisiforme (10) situé devant le triquétrum.
La rangée inférieure (carpienne) est formée de dehors en
dedans du trapèze (11), du trapézoïde (12), du capitatum
(13) (grand os) et de l’hamatum (14) (os crochu).
L’interligne médio-carpienne (15) sépare les 2 rangées du
carpe. Elle est sinueuse, concave en haut dans son 1/3
latéral et convexe en haut dans ses 2/3 médiaux. La face
antérieure du carpe est concave vers l’avant et forme le
sillon carpien (16). Sur les bords du carpe s’insère le
rétinaculum des fléchisseurs (17) qui délimite avec le
sillon carpien le canal carpien (18). Le rétinaculum des
fléchisseurs est une lame épaisse et résistante qui s’insère
latéralement sur les tubercules du scaphoïde (19) et du
trapèze (20) et médialement sur le pisiforme (10) et
l’hamulus de l’hamatum (21) (arcade pisi-unciformienne).
Le canal carpien est subdivisé en 2 parties par un septum
(22) qui se fixe sur le scaphoïde et le trapézoïde. Ainsi, la
partie latérale laisse passer le tendon du muscle fléchisseur
radial du carpe et la partie médiale laisse passer les
tendons des fléchisseurs et le nerf médian.
La face postérieure du carpe est convexe et il existe parfois
des os surnuméraires dont l’os central entre scaphoïde et
capitatum donnant un carpe bossu. La face supérieure du
carpe, convexe, s’articule avec l’extrémité inférieure du
radius et le disque articulaire radio-ulnaire (23). La face
inférieure, irrégulière, s’articule avec les métacarpiens.
Le scaphoïde (7).
Il présente 3 faces articulaires : une face supérieure
convexe (pour le radius), une face inférieure convexe (24)
(pour le trapèze et le trapézoïde) et une face médiale plane
(25) (lunatum et le capitatum). Il possède également 3
faces non articulaires : la face latérale marquée d’une
saillie, le tubercule du scaphoïde (19) (ligament collatéral du
carpe), la face antérieure (pour l’insertion du muscle court
abducteur du pouce) et une face postérieure.
Le lunatum (8) (semi-lunaire).
Il a la forme d’un croissant à concavité inférieure, coiffe la
tête du capitatum et présente 4 faces articulaires : une
face supérieure convexe (26) (pour le radius), une face
inférieure concave (27) (pour le capitatum essentiellement
et l’hamatum), une face latérale (pour le scaphoïde) et une
face médiale (28) (pour le triquetrum). Il possède également
2 faces non articulaires , antérieure et postérieure.
Le triquétrum (9).
C’est l’os médial de la rangée proximale du carpe. Il est
pyramidal à sommet inféro-médial et présente 4 faces
articulaires : une face supérieure (pour le disque articulaire
radio-ulnaire), une face inférieure concave (pour
l’hamatum), une face latérale plane (pour le lunatum) et une
face antérieure arrondie (pour le pisiforme). Il possède
également 2 faces non articulaires : la face médiale, qui
donne insertion au ligament collatéral ulnaire du carpe et la
face postérieure, marquée par la crête du triquétrum.
Le pisiforme (10).
Il est petit, ovoïde, situé en avant du triquétrum et
présente une face postérieure (surface articulaire ovalaire
et excavée pour le triquétrum) et une face antérieure
convexe, sur laquelle s’insèrent les muscles fléchisseur
ulnaire du carpe et abducteur du petit doigt ainsi que le
rétinaculum des fléchisseurs et le ligament pisi-hamatum.
Le trapèze (11).
Il présente 3 faces articulaires : une face supérieure
concave (29) (pour le scaphoïde), une face inférieure (30)
conformée en selle transversalement pour le 1er
métacarpien et une face médiale (pour le trapézoïde et le
2ème métacarpien) ainsi que 3 faces non articulaires : la
face antérieure creusée d’un sillon limité latéralement par le
tubercule du trapèze (20) (sillon = tendon du fléchisseur
radial du carpe, tubercule = muscles opposant et court
fléchisseur du pouce), les faces postérieure et latérale.
Le trapézoïde (12).
Os de la rangée distale du carpe, il présente 4 faces
articulaires : une face supérieure concave (pour le
scaphoïde), une face inférieure, conformée en selle
sagittalement (pour le 2ème métacarpien), une face latérale
également conformée en selle sagittalement (pour le
trapèze) et une face médiale concave (pour le capitatum). Il
possède également 2 faces non articulaires : la face
antérieure qui donne insertion aux muscles court fléchisseur
et adducteur du pouce ainsi que la face postérieure.
Le capitatum (13).
Os le plus volumineux du carpe, il est allongé verticalement,
formé d’une tête (31), d’un col (32) et d’un corps (33). Il
présente 4 faces articulaires : la face supérieure convexe
(pour le lunatum), la face inférieure (pour les métacarpiens
II, III et IV), la face latérale convexe (pour le scaphoïde et le
trapézoïde) et la face médiale (pour l’hamatum) ainsi que 2
faces non articulaires : les faces antérieure (insertion des
court fléchisseur et adducteur du pouce) et postérieure.
L’hamatum (14).
Os médial de la rangée distale du carpe, il a la forme d’un
tronc de pyramide à grande base latérale. Il présente 3
faces articulaires : la face latérale (pour le capitatum), la
face supérieure (pour le lunatum et surtout le triquétrum) et
la face inférieure avec ses 2 facettes : l’une concave pour le
métacarpien IV et l’autre conformée en selle sagittalement
pour le métacarpien V. Il présente également 3 faces non
articulaires : antérieure (processus recourbé en crochet,
l’hamulus de l’hamatum (21), sur lequel s’insèrent les
muscles opposant et court fléchisseur du petit doigt), la face
postérieure et la face latérale.
 LES OS DU POIGNET 14

Ht
4
Ht
5
D
G 6
3

2
8
6
1
8
1 9 7
13
9 10
7 14 11
12
13
15 14

11 12

Vue antérieure des os du carpe et de l’articulation radio-ulnaire Vue postérieure des os du carpe et de l’articulation radio-ulnaire

Ht 26
28
27
G 25

8 9
10 17 16 Av
19 22

31 19 G
24 7
32
7
29 14 18
33 10
11 21
13
12 13
9
14
30
20

Vue antérieure éclatée des os du carpe Coupe horizontale schématique du rétinaculum des fléchisseurs
au niveau de la rangée supérieure des os du carpe

Ht

G
1 23

Vue inférieure de l’articulation radio-ulnaire

Ht
Av 22 17 16
G
G

19 10
17 10
20 21 7

9
13

14

Vue antérieure du rétinaculum des fléchisseurs Coupe horizontale au niveau de la rangée supérieure des os du carpe
15
REGION CARPIENNE VENTRALE ET DORSALE – TABATIERE ANATOMIQUE
Le poignet est la région centrée par les os du carpe,
unissant la main à l’avant-bras. Sur le bord latéral, se
trouve la région particulière de la tabatière anatomique.
La limite supérieure est le plan transversal passant au-
dessus de la tête ulnaire, la limite inférieure est le plan
transversal tangent aux éminences thénar et hypothénar.
I - LA REGION CARPIENNE VENTRALE
- Anatomie de surface.
La région carpienne ventrale présente 3 plis cutanés
transversaux : les plis carpiens supérieur (1), moyen
(2) et inférieur (3). Ce dernier est le plus marqué. Son
croisement avec l’axe de la main (4) correspond au
sommet de la tête du capitatum (5), c'est-à-dire l’interligne
médio-carpienne. On trouve également la saillie
longitudinale des tendons des muscles superficiels de
l’avant-bras et des veines superficielles.
- Les plans cutané et sous-cutané.
La peau est souple, mince, presque glabre et recouvre :
Les veines superficielles : la veine basilique (6) naît en
arrière de la tête de l’ulna et la veine céphalique (7) en
arrière de la tête radiale. Ces 2 veines, dorsales à leur
origine, contournent les bords médial et latéral de l’avant-
bras un peu au-dessus du poignet et sont anastomosées
avec un riche réseau antérieur qui donne la veine
médiane de l’avant-bras (variations fréquentes et
nombreuses).
Les nerfs superficiels : on trouve 3 nerfs de dehors en
dedans 1/ les rameaux issus de la branche antérieure du
nerf radial (8) 2/ le rameau palmaire du nerf médian (9)
et 3/ le rameau palmaire du nerf ulnaire (10).
Les formations fibreuses du poignet : le fascia
antébrachial (11) présente un épaississement distal, de
forme triangulaire à base inférieure et sommet supérieur
qui donne plus bas l’aponévrose palmaire (12) au niveau
de la paume de la main. Cette aponévrose correspond à
la terminaison des fibres du tendon du muscle long
palmaire (13) (cf. main). Le rétinaculum des
fléchisseurs (14) est une lame fibreuse épaisse et
résistante, tendue transversalement des bords médiaux
aux bords latéraux des os du carpe. Il s’insère
latéralement sur les tubercules du scaphoïde et du
trapèze et médialement sur le pisiforme et l’hamulus de
l’hamatum (arcade pisi-unciformienne). Compte tenu de la
concavité antérieure des os du carpe, le rétinaculum des
fléchisseurs transforme donc la gouttière carpienne en
canal carpien qui est lui-même divisé en 2 parties par un
septum se fixant sur le scaphoïde et le trapézoïde (15).
Dans la partie latérale du canal passe le muscle
fléchisseur radial du carpe (16) et dans la partie médiale
les tendons des muscles fléchisseurs superficiel (17) et
profond (18) des doigts ainsi que le nerf médian. Sur la
face superficielle du rétinaculum, contre le pisiforme, se
trouve un autre canal ostéo-fibreux, le canal ulnaire (19)
(de Guyon), traversé par les vaisseaux et le nerf ulnaires.
- Le plan sous-fascial
On distingue 2 étages :
Au-dessus du rétinaculum des fléchisseurs. On trouve,
de dehors en dedans, 8 structures à décrire : 1/ le tendon
du muscle brachio-radial (20), 2/ l’artère radiale (21)
dans la gouttière du pouls 3/ le tendon du muscle
fléchisseur radial du carpe (16) qui s’engage sous le
rétinaculum des fléchisseurs pour rejoindre la base des
métacarpiens II et III 4/ le nerf médian (22), qui s’engage
dans le canal carpien, et placé en dehors et en arrière du
5/ tendon du muscle long palmaire (13) 6/ les tendons
des muscles fléchisseurs superficiel (17) et profond
(18) des doigts 7/ le pédicule ulnaire (19) (artère, veine
et nerf) qui reste en avant du rétinaculum dans le canal de
Guyon et enfin 8/ le tendon du muscle fléchisseur ulnaire
du carpe (23) qui s’insère sur le pisiforme. Plus en
profondeur se trouve le muscle carré pronateur (24).
Au-dessous du rétinaculum des fléchisseurs, dans le
canal carpien, les structures se disposent selon 2 plans :
le premier plan comprend latéralement le tendon du
muscle fléchisseur radial du carpe (16) entouré de sa
gaine synoviale et isolé par un septum, le tendon du long
fléchisseur du pouce (25), le nerf médian (22) et
médialement, le tendon du muscle fléchisseur
superficiel des doigts (17). Le second plan est constitué
des tendons du muscle fléchisseur profond des doigts
(18). Les tendons des muscles fléchisseurs superficiel et
profond sont entourés de la gaine synoviale (26)
commune des muscles fléchisseurs.
II - LA REGION CARPIENNE DORSALE
- Anatomie de surface : la région est marquée par la
saillie des processus styloïdes radial et ulnaire.
- Les plans cutané et sous-cutané : la peau est épaisse,
mobile et recouvre dans le sens médio-latéral, le rameau
dorsal du nerf ulnaire (27), la veine basilique (6), le
nerf cutané postérieur de l’avant-bras (28) surcroisant
la tabatière anatomique et la veine céphalique (7).
Le rétinaculum des extenseurs (29) : il est situé à la
face postérieure du poignet, s’insère latéralement sur la
face latérale du processus styloïde radial et médialement
sur le pisiforme et le triquétrum. Il envoie une expansion
en avant sur le rétinaculum des fléchisseurs, délimitant en
superficie le canal ulnaire. De sa face profonde se
détachent des septums minces qui se fixent sur le radius
et l’ulna pour former 6 canaux ostéo-fibreux qui sont de
dehors en dedans : 1/ Le canal pour les tendons des
muscles long abducteur (30) et court extenseur (31) du
pouce, 2/ le canal pour les tendons des muscles long
(32) et court (33) extenseurs radiaux du carpe qui
croise de dehors en dedans et au-dessous les tendons
des muscles long abducteur (30) et court extenseur (31)
du pouce, 3/ Le canal pour le tendon du long extenseur
du pouce (34), 4/ Le canal pour les tendons des muscles
extenseur commun des doigts (35) et extenseur
propre de l’index (36), 5/ Le canal pour le tendon de
l’extenseur du 5ème doigt (37), 6/ Le canal pour le tendon
de l’extenseur ulnaire du carpe (38).
Les gaines synoviales dorsales sont au nombre de 9
(une pour chaque tendon) et facilitent le glissement des
structures dans ces 6 canaux.
III - LA REGION DE LA TABATIERE ANATOMIQUE
C’est la fossette latérale de la face dorsale du poignet (39) qui
est plus apparente lors de l’extension du pouce.
Elle est limitée en dehors, par les tendons des muscles long
abducteur (30) et court extenseur (31) du pouce, en dedans
par le tendon du muscle long extenseur du pouce (34). Le
plancher de la région est constitué par le processus styloïde
radial (39), le scaphoïde (40) et le trapèze. Ainsi, une fracture du
scaphoïde ou du trapèze entraîne une vive douleur à la
pression du plancher de la tabatière.
- Le plan pré-fascial : la veine céphalique de l’avant-bras (7),
constituée par le réseau des veines superficielles du dos de la
main, ainsi que les rameaux sensitifs issus du du nerf radial (8,
28) peuvent se situer en regard de la tabatière anatomique.
- Le plan sous-fascial : la tabatière est traversée par les tendons
des muscles long et court extenseurs radiaux du carpe (32 et
33) et par l’artère radiale (21) qui donne à ce niveau l’arcade
carpienne dorsale (41) et l’artère métacarpienne dorsale du
métacarpien I (42) avant de s’engager entre les métacarpiens I
et II pour donner l’arcade palmaire profonde (cf. vascularisation
de la main).
 REGION CARPIENNE VENTRALE ET DORSALE - TABATIERE ANATOMIQUE 16

4
2 11 13
7 20
1 23
3 28 10 16
5
17
8
9 25 22
6
Ht 26
14 21
19
14
G Ht

12 G 26

Anatomie de surface du poignet

20
17
16
13
25 23
39 Le plan sous-cutané de la région Le plan sous-fascial de la région
14 12 carpienne antérieure carpienne antérieure
40

7 Ht
Ht 6
11
D
G
30
28 37
31
27 29
29 35
La région carpienne antérieure,
l’aponévrose palmaire 34
38
et les limites de la tabatière anatomique 36
32
41
33
42
Ht

27 28 Le plan sous-cutané de la région Le plan sous-fascial de la région

carpienne postérieure carpienne postérieure

22 13
17
25
22 11
16
36 20 21 23
Innervation cutanée du dos de la main
29 30 24
34 30
31
31
33 18
20
32 32 11
35 33 38
39 21 34
35 37
40 36
42 Coupe horizontale au niveau du 1/3 distal de l’avant-bras
25 22 12 17
30
19
16
Ht
21 26
31 18
Av
Le plan sous-fascial de la 38
tabatière anatomique 15
33
Anatomie de surface de la tabatière anatomique
Av 32
29
36
34 37
G 35
Coupe horizontale au niveau de la partie proximale du carpe
17
LES DOIGTS
I – LE CADRE OSSEUX DES DOIGTS.
- Les métacarpiens II à V
Ils présentent chacun :
1/ une base (1) cuboïde, qui comprend 2 faces non
articulaires palmaire et dorsale ainsi que 3 faces
articulaires supérieure (2) (pour le carpe), latérale (3)
(pour les métacarpiens adjacents excepté le II) et médiale
(4) (pour les métacarpiens adjacents excepté le V).
2/ un corps (5), légèrement incurvé vers l’avant,
prismatique triangulaire avec 3 faces (dorsale, ventro-
médiale et ventro-latérale) et 3 bords (un bord antérieur
(6) concave et tranchant, un bord latéral et un bord médial
peu marqué).
3/ une tête (7) aplatie transversalement, qui constitue la
saillie osseuse du poing : la tête présente 2 surfaces
articulaires convexes en continuité l’une avec l’autre
(une face inférieure (8) et une face palmaire (9) échancrée
en son milieu) et 3 faces non articulaires, la face dorsale
rugueuse, les faces latérale et médiale.
Il faut noter que la base du 3ème métacarpien présente une
saillie dorso-latérale, le processus styloïde, sur lequel
s’insère le muscle court extenseur radial du carpe.
- Les phalanges proximales (P1)
Leur base présente une cavité glénoïdale (10) s’articulant
avec la tête métacarpienne, leur corps est semi-
cylindrique (11) (face dorsale convexe, face palmaire
plane et concave en avant), leur tête (12) présente une
surface articulaire qui s’étend largement sur la face
palmaire.
- Les phalanges moyennes (P2) (13).
Elles sont semblables aux phalanges proximales.
- Les phalanges distales (P3) (14).
Les plus courtes, elles présentent une base, un corps
court et aplati, une tête non articulaire qui présente sur la
face palmaire une surface rugueuse en forme de fer à
cheval (lancéolée) (15) répondant à la pulpe du doigt.
II - LES ARTICULATIONS DES DOIGTS.
- Les articulations carpo-métacarpiennes (cf. poignet)
- Les articulations métacarpo-phalangiennes (de II à V)
Elles sont ellipsoïdes et la surface angulaire sagittale de
la zone articulaire de la tête est de 180°. La cavité
glénoïdale de la phalange a une valeur angulaire de 30°.
La capsule articulaire (16), qui comprend une membrane
fibreuse mince et lâche ainsi qu’une membrane synoviale
formant 2 récessus proximaux, palmaire et dorsal, est
renforcée par des ligaments collatéraux latéral (17) et
médial (18), épais et résistants.
Chaque ligament s’insère sur le tubercule latéral du
métacarpien puis s’étale pour se fixer sur la face latérale
de la base de la phalange proximale (faisceau dorsal et
faisceau palmaire (sur le ligament palmaire)).
Détendus en extension, ils sont tendus en flexion. Le
ligament palmaire (19) (fibrocartilage glénoïdien) est une
structure fibro-cartilagineuse, épaisse et résistante, dont la
face profonde est recouverte de cartilage (20) et la face
superficielle présente un sillon pour les tendons des
muscles fléchisseurs des doigts.
Le ligament métacarpien transverse profond (21) est
une bandelette fibreuse transversale solidement fixée
aux 4 ligaments palmaires métacarpo-phalangiens.
- Les articulations inter-phalangiennes (de II à V)
Ce sont des articulations synoviales de type ginglyme
(trochléennes) qui unissent les phalanges entre elles. La
tête de la phalange proximale a la forme d’une trochlée et
est plus large ventralement. La base de la phalange
distale est formée de 2 petites cavités glénoïdales
séparées par une crête mousse antéro-postérieure (22)
correspondant à la gorge de la trochlée.
La capsule articulaire et les ligaments sont identiques à
ceux des articulations métacarpo-phalangiennes. Les
ligaments sont tendus en extension et légèrement
détendus en flexion.
III - LES GAINES FIBREUSES DES DOIGTS ET LEUR
CONTENU
- La face palmaire
Les gaines fibreuses des doigts (23) sont des gouttières
fibreuses insérées sur le bord de la face palmaire des
phalanges (24). Elles délimitent, avec les phalanges, des
canaux ostéo-fibreux palmaires pour les tendons
fléchisseurs (25) et leur gaine synoviale (26). Elles sont
constituées de 2 parties, annulaire et cruciforme
- la partie annulaire (27) est située au niveau du
corps des phalanges, elle est épaisse et constituée
de fibres arciformes.
- la partie cruciforme (28) se situe au niveau des
articulations inter-phalangiennes. Elle est très
mince et constituée de fibres obliques
entrecroisées « en sautoir ».
Chaque canal digital palmaire contient donc le tendon du
muscle fléchisseur profond des doigts qui se termine à
la base de la 3ème phalange (29) (P3) après avoir
traversé le tendon perforé. Ce tendon perforé (30) est la
terminaison du muscle fléchisseur superficiel des doigts,
en 2 bandelettes latérale et médiale insérées distalement
sur les bords de P2 (31). Dans les interstices fibreux se
trouvent des pelotons graisseux facilitant les glissements
tendineux.
Les fascias inter-osseux et les gaines synoviales ont
été étudiés avec la paume de la main.
La face dorsale
Les tendons extenseurs se terminent en se divisant en 3
parties, en regard de la phalange proximale : le tendon
médian (32) finit sur la base de P2 et les 2 tendons
latéraux, dont la divergence est maximale en regard de
l’articulation P2-P3 (33), se terminent par un tendon
commun au niveau de la base de P3 (34).
Au niveau de la division, c'est-à-dire au niveau de la
phalange proximale, arrivent les tendons des muscles
intermédiaires de la main (inter-osseux et lombricaux, cf.
dos de la main) qui constituent l’aponévrose des
extenseurs (35) (dossière des muscles inter-osseux)
regroupant 3 types de fibres : les fibres proximales (36)
(qui se terminent en regard de la base de P1), les fibres
intermédiaires (37) (qui se terminent en regard du corps
de P1) et les fibres distales (38) (qui proviennent plutôt
des muscles lombricaux et se terminent en regard de la
tête de P1 ; elles sont également appelées bandelettes
latérales).
Enfin, des fibres mettent en relation le canal digital de la
face carpienne des doigts et l’aponévrose dorsale en
regard de P2 : il s’agit de la bandelette rétinaculaire (39)
qui empêche la luxation du tendon.
 2 LES DOIGTS 18
3
4 16 13
1

Ostéologie du
métacarpe et
des doigts en 20
5
vue ventrale
6
19

16 Vue en coupe d’une articulation

9 métacarpo-phalangienne
7
8 17
10 18

Ht

11
G
8
12 10 22
Ht
Articulation
métacarpo-
13 phalangienne G
en vue ventrale

14
15 Articulation métacarpo-phalangienne

27

26

Ht 23
26
G 25
24

36

26 20 37
21

21
38
32
30 Coupe d’un doigt

33 35

27

Ht
28 25
39
D
31

23
34

29

Aponévroses et terminaisons
Appareil tendineux des doigts en vue ventrale des tendons extenseurs en vue dorsale
Chapitre V - le MEMBRE SUPERIEUR
290 MUSCLES DE LA RACINE DU MEMBRE SUPERIEUR
Nous avons choisi de classer les muscles par rapport au plan
de glissement entre la scapula et la paroi thoracique.
I – LE GROUPE VENTRAL
Il est formé de 2 couches, superficielle et profonde.
COUCHE SUPERFICIELLE
Le muscle grand pectoral (1)
II présente 3 parties : la partie (faisceau) claviculaire (2)
(Origine : bord antérieur de la moitié interne de la clavicule) ,
la partie sterno-costale (3) (Origine : sternum et cartilage
de la 2ème à la 6 ème côte) et la partie abdominale (4)
(Origine : feuillet antérieur de la gaine des muscles droits).
Ces 3 parties forment une nappe triangulaire dont le sommet
externe se termine sur la lèvre latérale du sillon
intertuberculaire (5) (crête du tubercule majeur).
Innervation : par « l anse des muscles pectoraux » (voir
fosse axillaire) , formée par l union du nerf pectoral latéral
(C5-C7) et du nerf pectoral médial (C8-T1). Fonction :
adducteur et rotateur interne de l humérus.
COUCHE PROFONDE
Le muscle sub-clavier
Origine : gouttière du sub-clavier, sur la face inférieure de la
clavicule (6). Trajet : en bas et en dedans. Terminaison : sur
la 1ère côte, à la jonction entre os et cartilage (7).
Innervation : nerf subclavier (C5-C6). Fonction : maintient
l articulation sterno-costo-claviculaire en rapprochant la
clavicule du sternum.
Le muscle petit pectoral
Origine : face antérieure des 3ème, 4ème et 5 ème côtes (8).
Trajet : en haut et en dehors. Terminaison : sur le processus
coracoïde de la scapula (9). Innervation : par l anse des
muscles pectoraux. Fonction : abaisseur de la scapula.
Le muscle coraco-brachial (10).
Origine : processus coracoïde de la scapula (9) (tendon
commun avec le chef court du biceps brachial). Trajet : en
bas et en dehors. Terminaison : sur la face médiale du corps
de l humérus, 1/3 moyen (11). Innervation : par le nerf
musculo-cutané qui le traverse. Fonction : fléchisseur du
bras, légère adduction.
II – LE GROUPE DORSAL
Le muscle supra-épineux (SE)
Origine : fosse supra-épineuse (12). Trajet : au-dessus de la
capsule articulaire (dont il est séparé par une bourse séreuse
de glissement). Terminaison : sur la facette proximale du
tubercule majeur de l humérus (13). Innervation : nerf supra-
scapulaire (C5-C6). Fonction : maintient la tête humérale
dans la cavité glénoïdale ; il est également abducteur du bras.
Le muscle infra-épineux (IE)
Origine : fosse infra-épineuse (13). Trajet : vers l arrière de la
capsule articulaire (14) dont il est séparé par une bourse
séreuse de glissement. Terminaison : sur la facette moyenne
du tubercule majeur de l humérus (14). Innervation : nerf
supra-scapulaire. Fonction : rotateur externe du bras.
Le muscle petit rond (PR)
Origine : bord latéral de la scapula (15). Trajet : en haut et en
dehors, en arrière du tendon de la longue portion du triceps.
Terminaison : sur la facette distale du tubercule majeur de
l humérus (16). Innervation : par le nerf axillaire (C5-C6).
Fonction : rotation externe et adducteur (faible) du bras.
Le muscle grand rond (GR)
Origine : bord latéral de la scapula (17). Trajet : en haut, en
dehors et en avant. Terminaison : sous le tubercule mineur
de l humérus (18) (crête sous-trochitérienne). Innervation :
nerf sub-scapulaire (C5-C6). Fonction : rotateur médial,
adducteur et extenseur du bras.
Le muscle sub-scapulaire (SS)
Origine : fosse sub-scapulaire (19), Trajet : horizontal en
passant devant la capsule et les ligaments gléno-huméraux.
Terminaison : tubercule mineur de l humérus (20).
Innervation : nerf sub-scapulaire (C5-C6). Fonction :
provoque une rotation interne du bras.
La « coiffe des rotateurs » est classiquement définie par ces 5
muscles précédents . Ce terme est impropre car le muscle
supra-épineux n est pas véritablement rotateur de l humérus. Il
est préférable de parler de « coiffe péri-articulaire de l épaule ».
Le muscle grand dorsal (GD)
Origine : le faisceau thoracique (21) s insère sur le
processus épineux de T4 à T12. Le faisceau lombo-sacré
(22) s insère sur les processus épineux des vertèbres
lombales et sur la crête sacrale médiane. De nature
aponévrotique, cette insertion forme le fascia thoraco-
lombal. Le faisceau iliaque (23) s insère sur le 1/3 postérieur
de la crête iliaque. Le faisceau costal (24) s insère sur les
10ème , 11ème et 12ème côtes. Trajet : Il forme une grande
nappe triangulaire à base médiale et sommet latéral.
Terminaison : en torsion sur la lèvre médiale du sillon
inter-tuberculaire de l humérus (25) et accessoirement sur
l angle caudal de la scapula (26). Innervation : nerf thoraco-
dorsal (C6-C8). Fonction : adduction et rotation interne de
l épaule.
III – LE GROUPE LATERAL
Le muscle deltoïde
Origines: le faisceau claviculaire (27) s insère sur le 1/3 externe de
la clavicule. Le faisceau moyen, ou acromial (28) s insère sur
l acromion de la scapula. Le faisceau épineux (29) s insère sur le
bord inférieur du bord de l épine de la scapula. Trajet : il recouvre le
moignon de l épaule et l articulation scapulo-humérale par
l intermédiaire d une bourse séreuse comprise entre le muscle
deltoïde et la coiffe des rotateurs péri-articulaires avec en particulier
le muscle supra-épineux (articulation huméro-deltoïdienne).
Terminaison : sur le «V deltoïdien » apparaissant sur la face latérale
du 1/3 moyen de l humérus (30). Innervation : nerf axillaire (C5-C6)
(circonflexe). Fonction : élévateur de l épaule, abducteur du bras,
rotateur du bras (selon faisceaux)
Le sillon situé entre muscle deltoïde et muscle grand pectoral est
appelé trigone clavi-pectoral (31).
Le muscle biceps brachial
Origines : le chef long (32) s insère sur le tubercule supra-glénoïdal
de la scapula par un long tendon qui traverse l articulation scapulo-
humérale entouré par sa propre synoviale dans la capsule articulaire
dont il sort entre les tubercules majeur et mineur pour se glisser dans
le sillon inter-tuberculaire. Le chef court (33) s insère, lui, sur le
sommet du processus coracoïde (9). Les 2 chefs se réunissent à
hauteur de l insertion du muscle deltoïde et du muscle biceps
brachial, Trajet : muscle bi-articulaire, il chemine verticalement pour
se terminer par 2 tendons : un tendon principal (34) qui s insère sur
la tubérosité du radius et un tendon accessoire (35) qui est une
expansion aponévrotique s insérant sur le fascia anté-brachial du côté
ulnaire. Innervation : par le nerf musculo-cutané. Fonction :
supination et flexion du bras et de l épaule.
Le muscle triceps brachial
Origine : le chef long (36) s insère sur le tubercule infra-glénoïdal :
ce tendon effectue une torsion autour de son axe et rejoint ensuite 2
lames tendineuses, antérieure et postérieure. Le chef latéral (37)
s insère au-dessus de la berge supéro-externe du sillon du nerf radial
(38). Le chef médial (39) suit la face postérieure de la diaphyse de
l humérus, sous le sillon du nerf radial. Trajet : Après réunion des 2
lames et du tendon, le muscle triceps brachial, bi-articulaire, est
vertical Terminaison : le tendon principal (40) s insère sue la face
supérieure de l olécrane et 2 expansions latérales sur les bords.
Parfois, il existe une bourse séreuse entre l os et le tendon.
Innervation : nerf radial. Fonction : extenseur de l avant-bras sur le
bras (essentiellement par l action des 2 vastes) et adducteur du bras.
La longue portion du muscle maintient la tête humérale contre la
glène.
 LES MUSCLES DE LA RACINE DU MEMBRE SUPÉRIEUR 291

6 7 27

12 SE 14

28 15 16
IE PR
9
13
36
2 GR
31 17
25 37
26
18
3
1 5 38
8

30 39
4

Ht Ht

40
G D

Vue antérieure profonde et superficielle des muscles de l épaule

Vue dorsale des muscle de la coiffe péri-

20
articulaire de l épaule et des muscles de
10
25 la loge postérieure du bras
SS 19
18
GR

26 9
GD
22 32
33
25

29 10
Ht GR

G
22
14 11

PR
Vue antérieure des muscles
de la coiffe péri-articulaire de
l épaule GR

21 24
GD

Ht

23 34
Ht G
22
D
35

Vue postérieure profonde et superficielle des Les muscles de la loge antérieure du bras
muscles de l épaule
292 MUSCLES DE LA RACINE DU MEMBRE SUPERIEUR (2)
ARTICULATIONS SCAPULO-THORACIQUE ET HUMERO-DELTOÏDIENNE
VASCULARISATION ET INNERVATION DE L EPAULE
IV - LE GROUPE MEDIAL : il s agit de muscles dont
l action est essentiellement motrice sur la scapula.
Le muscle dentelé antérieur (DA) (ou muscle Serratus
major)
Origine : sur le bord spinal (face ventrale) de la scapula (1),
Trajet : il chemine en entourant la cage thoracique par 3
faisceaux : un faisceau supérieur au niveau des 1ère et 2 ème
côte (2), un faisceau moyen au niveau de la 2ème à la 4ème
côte (3) et un faisceau inférieur au niveau de la 5ème à la 9ème
ou 10ème côte (4). Il comble l espace scapulo-thoracique en le
divisant en 2 : un espace serrato-scapulaire (5) (entre
muscle sub-scapulaire (SS) et muscle dentelé antérieur (DA))
et un espace serrato-thoracique (6) (entre paroi thoracique
et dentelé antérieur). Terminaison : sur la face antérieure des
8 à 10 premières côtes. Innervation : par le nerf thoracique
long (C5-C7) (de Charles Bell). Fonctions : fixation de la
scapula contre le tronc, antépulsion de l épaule, inspirateur
accessoire.
Les muscles rhomboïdes
Origine : bord spinal de la scapula. Trajet : ils suivent un
trajet oblique en haut et en dedans. Terminaison : sur le
processus épineux de C6 et C7 pour le petit rhomboïde (7)
et sur le processus épineux de T1 à T4 pour le grand
rhomboïde (8). Innervation : par le nerf dorsal de scapula
(C5). Fonctions : élévation de l épaule, rétropulsion de
l épaule, fixation de la scapula sur le tronc.
Le muscle élévateur de la scapula
Origine : angle crânial de la scapula (9). Trajet : il chemine
en haut et en dedans. Terminaison : sur le processus
transverse de C1 à C4 (tubercule postérieur) (10).
Innervation : par le nerf dorsal de la scapula (C5) et
branches des nerfs spinaux cervicaux de C3 à C4.
Fonctions : élévation de la scapula, inclinaison homolatérale
de la colonne vertébrale cervicale.
Le muscle trapèze
Il se compose de 3 faisceaux
Origine-Trajet-Terminaison : le faisceau crânial
(claviculaire) (11) va de l os occipital (protubérance occipitale
externe et ligne nucale supérieure) au 1/3 externe de la
clavicule. Le faisceau moyen (acromial) (12) va du
processus épineux de C1 à T3 (et ligament nucal) vers
l acromion de la scapula. Le faisceau caudal (spinal) (13) va
du processus épineux de T4 à T12 vers l épine de la scapula.
Le faisceau crânial chemine obliquement, en bas et en
dehors, le faisceau moyen est horizontal et le faisceau caudal
se dirige en haut et en dehors.
Innervation : par le nerf accessoire (XIème paire de nerfs
crâniens) (spinal), les faisceaux inférieurs sont également
innervés par les branches du plexus cervical (C2-C4).
Fonction : Céphalogyre, adducteur, élévateur ou abaisseur
de la scapula selon le niveau de ses fibres, fixateur de la
ceinture scapulaire sur le tronc.
V – ARTICULATION HUMERO-DELTOÏDIENNE ET
ARTICULATION SCAPULO-THORACIQUE.
Ces « articulations » ne constituent pas des articulations entre
deux pièces osseuses au sens anatomique du terme. Il s agit
de plans de glissements musculo-fibreux dont l importance est
capitale pour la mobilité physiologique du bras.
L articulation huméro-deltoïdienne
Elle représente l espace de glissement (14) compris entre la
face profonde du muscle deltoïde (15) et la face supéro-
latérale de la capsule articulaire de l articulation scapulo-
humérale, elle même recouverte des muscles péri-articulaire
(coiffe des muscles péri-articulaires), en particulier du muscle
supra-épineux (16). Le glissement est facilité par la présence
de bourses séreuses : une bourse subacromiale et une
bourse subdeltoïdienne, communiquant parfois entre elles.
Au cours de l abduction, le feuillet superficiel de cette bourse
se plisse (17), de telle sorte que la tête humérale se glisse
sous la voûte acromio-coracoïdienne (18).
L articulation scapulo-thoracique
Il s agit d une articulation de type syssarcose constituée d un
plan de glissement musculo-fibreux entre la scapula et la
paroi thoracique. On décrit 2 espaces :
- L espace serrato-scapulaire (5) est disposé entre la face
antérieure de la scapula recouverte du muscle subscapulaire
et le muscle dentelé antérieur (muscle serratus anterior en
nomenclature latine, d où le préfixe « serrato-«)
- L espace serrato-thoracique (6) est situé entre le muscle
dentelé antérieur et la paroi thoracique postérieure.
Cette « articulation » permet de faire varier l orientation de la
cavité glénoïdale, accentuant ainsi les possibilités de
mouvement du bras.
VI - VASCULARISATION ET INNERVATION DE L EPAULE
Vascularisation artérielle de l articulation scapulo-
humérale.
Les artères sont issues des artères sub-clavière (19) et
axillaire (20). Les artères circonflexes antérieure (21) et
postérieure (22) de l humérus forment un cercle artériel en
rapport avec le « col chirurgical » de l humérus.
Ce cercle péri-huméral s anastomose avec un cercle
artériel péri-scapulaire, alimenté par des branches issues
de l artère sub-clavière (19) : les artères supra-scapulaire
(23) et scapulaire dorsale (24).
L artère supra-scapulaire (23) est issue du tronc cervico-
scapulaire (25) (voir région supra-claviculaire).
L artère scapulaire dorsale (24) est issue de l artère sub-
clavière (19).
Ces deux artères sont anastomosées avec l artère
circonflexe de la scapula (26) qui est une branche
postérieure de l artère sub-scapulaire (27) au niveau de
l espace axillaire médial (cf. fosse axillaire).
Vascularisation artérielle de l articulation acromio-
claviculaire
Elle provient du rameau acromial de l artère thoraco-
acromiale (28) qui longe la face profonde de la clavicule,
passe sous la voûte acromio-claviculaire et vient au contact
de la veine céphalique dans le sillon delto-pectoral.
Innervation de l épaule
Le nerf axillaire (29) accompagne l artère circonflexe
postérieure. Il véhicule l innervation motrice du muscle
deltoïde et de l innervation sensitive de la peau du
moignon de l épaule. Il peut être touché lors de luxations ou
fractures de l épaule. Il véhicule également la sensibilité d une
partie de l articulation scapulo-humérale.
En effet, les nerfs antérieurs de l articulation scapulo-
humérale se détachent du nerf axillaire (29) et les nerfs
postérieurs se détachent du nerf supra-scapulaire (30).
Le nerf supra-scapulaire, issu du plexus brachial,
accompagne l artère supra-scapulaire (23), descend
contre la face profonde du trapèze, traverse l incisure
scapulaire (31) puis l échancrure spino-glénoïdale (32) et
innerve les muscles supra-épineux, infra-épineux (innervation
motrice) et l articulation de l épaule (fibres sensitives).
 MUSCLES DE LA RACINE DU MEMBRE SUPERIEUR (2) 293
ARTICULATION SCAPULO-THORACIQUE ET HUMERO-DELTOÏDIENNE
VASCULARISATION ET INNERVATION DE L ÉPAULE

2 10
11

9
19 12

13

4
Ht Ht

G D

Les insertions du muscle dentelé antérieur sur une vue antérieure Les muscles élévateur de la scapula, rhomboïde
et trapèze sur une vue postérieure
2
18

16
3
14 17

1 15
Ht

DA
G

4
Ht L articulation inter-scapulo-thoracique ou serrato-scapulaire

Av
20

5
Les insertions du muscle dentelé sur une vue latérale droite
Av
20

SS 6
24 G
DA
23 8
28 26
1
19
L articulation serrato-scapulaire sur une coupe horizontale

25
20 23
31

29 19

21 27 32
Ht 24

Ht D 22
22 30 29

26

Vascularisation et innervation de l épaule sur une vue antérieure Vascularisation et innervation de l épaule sur une
vue dorsale
298
LE BRAS
Le bras est le segment proximal du membre supérieur,
limité en haut par le plan passant par les plis axillaires
(1 et 2) et en bas par le plan passant 2 travers de doigt
au-dessus du pli cutané du coude (3). Les muscles du
bras sont organisés en 2 loges musculaires recouvertes
par le fascia brachial profond (4) : la loge antérieure
qui comprend les muscles biceps brachial (5), coraco-
brachial (6), brachial (7) et la loge postérieure
constituée du muscle triceps brachial (8). Les 2 loges
sont séparées par le septum inter-musculaire profond
(un septum latéral (9) et un septum médial (10)).
A la face médiale du bras, dans l angle dièdre formé par
ces 2 loges musculaires, passe le pédicule vasculo-
nerveux du bras qui est contenu dans une gaine
fasciale issue du fascia brachial : le sillon ou canal
brachial (11) (de Cruvelhier).
I - LA REGION BRACHIALE ANTERIEURE
Elle est convexe transversalement et marquée par la
saillie fusiforme du muscle biceps brachial.
Les plans superficiels : la peau est fine, souple et
presque glabre en avant. Le fascia superficiel contient de
dehors en dedans : la veine céphalique (12) qui chemine
sur le versant latéral de la face antérieure du muscle
biceps et rejoint le sillon delto-pectoral (13). Le nerf
musculo-cutané (14) perfore le fascia brachial et se
destine à l innervation sensitive de la face latérale de
l avant-bras (nerf cutané latéral de l avant-bras (15)). Plus
en dedans se trouve la veine basilique (16) qui longe le
bord médial du muscle biceps brachial et traverse le fascia
brachial pour rejoindre la veine brachiale médiale. Elle est
accompagnée des branches antérieure (17) et
postérieure (18) du nerf cutané médial de l avant-bras
(38) (au niveau du trajet supra-fascial de la veine). Ce nerf
est destiné à l innervation sensitive de la partie médiale de
l avant-bras (19). Le nerf cutané médial du bras (20) est
chargé de l innervation sensitive de la partie médiale du
bras. Il chemine aux côtés de la veine basilique (16).
Les plans profonds : le muscle biceps brachial (5),
superficiel, recouvre le muscle coraco-brachial (6) et le
muscle brachial (7). Le muscle brachial s insère sur la moitié
distale de la face antérieure de l humérus et sur le septum
intermusculaire médial, se dirige verticalement et vers le bas et
se termine sur la tubérosité de l ulna. Il est innervé par le nerf
musculo-cutané (C5-C6), parfois par un rameau du nerf radial
(C7). Il fléchi l avant-bras sur le bras.
Eléments vasculo-nerveux du canal brachial (11).
ARTERES - L artère brachiale (21) fait suite à l artère axillaire
au bord inférieur du tendon du muscle grand pectoral, repose sur
le bord médial du muscle brachial et présente 4 collatérales :
a/ l artère profonde du bras (22) est la plus importante, elle naît
près de l origine de l artère brachiale, s engage avec le nerf
radial (23) dans l espace axillaire inférieur et gagne le sillon
du nerf radial au contact de la face postérieure de l humérus.
Elle se divise en 2 branches près du bord latéral de l humérus :
l artère collatérale radiale (24) qui descend vers le sillon
bicipital latéral pour s anastomoser avec l artère récurrente radiale
(25) et l artère collatérale moyenne (26) qui s anastomose avec
l artère inter-osseuse récurrente (27).
b/ l artère nourricière de l humérus (28) pénètre dans le
foramen nourricier principal de l humérus, près de l insertion du
muscle coraco-brachial.
c/ l artère collatérale ulnaire supérieure (29) naît au niveau de
la partie moyenne du bras, perfore le septum inter-musculaire
médial, accompagne le nerf ulnaire (30) et s anastomose avec le
rameau postérieur de la récurrente ulnaire (31).
d/ L artère collatérale ulnaire inférieure (32) naît 3 ou 4 cm au-
dessus du pli du coude et se divise au-dessus de l épicondyle
médial en 2 rameaux, antérieur et postérieur anastomosés avec
les rameaux homonymes de l artère récurrente ulnaire (31). En
plus de ces 4 branches principales, on décrit des rameaux
musculaires destinés aux différents muscles de la loge brachiale
antérieure et au muscle deltoïde (artère deltoïdienne).
VEINES - La veine brachiale : le plus souvent double, est
issue des veines brachiales latérale et médiale au pli du coude de
la réunion des veines ulnaire et radiale. Elles longent l artère
brachiale en échangeant entre elles quelques anastomoses en
échelle. Elle se terminent en formant la veine axillaire.
VAISSEAUX LYMPHATIQUES. Profonds, ils sont
satellites des artères et des veines profondes du membre
et drainent la lymphe de toutes les structures alentours.
NERFS - Le nerf médian (33) : c est un nerf mixte constitué de
neuro-fibres issues des racines C5 à T1 qui prolonge le V médian
du plexus brachial. Il est d abord latéral par rapport à l artère en
haut, puis la surcroise en avant pour devenir médial en bas.
Le nerf musculo-cutané (14) : c est un nerf mixte issu du
faisceau latéral du plexus brachial et constitué de neuro-fibres
provenant de C5 et C6. Au niveau du bras, il se dirige
latéralement et perfore le muscle coraco-brachial (6), chemine
entre les muscles biceps brachial et brachial et devient superficiel
en perforant le fascia brachial (nerf cutané latéral de l avant-
bras (15) au pli du coude, en regard du sillon bicipital latéral).
Le nerf ulnaire (30) : c est un nerf mixte constitué de neuro-
fibres issues des racines C8 et T1, branche du faisceau médial
du plexus brachial. Il est d abord situé dans le canal brachial au
niveau de la loge antérieure du bras, en dedans du paquet
vasculaire, puis il perfore le septum inter-musculaire médial au
1/3 supérieur du bras, descend dans la loge postérieure en
arrière du septum et en avant du muscle vaste médial.
Accompagné de l artère collatérale ulnaire supérieure (29), il ne
donne aucun rameau au bras et rejoint le sillon du nerf ulnaire
au niveau du coude en arrière de l épicondyle médial.
Le nerf radial (23) : c est un nerf mixte issu du faisceau
postérieur du plexus brachial et constitué de neurofibres issues
des racines C5 à T1. Il descend obliquement et en dehors en
s engageant dans l espace axillaire inférieur, accompagné de
l artère profonde du bras (22) pour rejoindre le sillon du nerf
radial, recouvert ici par le chef long (34) et le chef latéral (35) du
muscle triceps brachial. Il donne le nerf cutané postérieur du
bras (36) destiné à l innervation sensitive de la peau de la face
dorsale du bras. Il traverse le septum inter-musculaire latéral, puis
rejoint le sillon bicipital latéral au pli du coude où il se divise en 2
branches terminales (cf. pli du coude).
Le nerf cutané médial du bras (20) (C8-T1), sensitif, est issu du
faisceau médial du plexus brachial, descend le long de la veine
brachiale médiane, puis de la veine basilique. Il perfore le fascia
brachial pour innerver la peau de la face médiale du bras.
Le nerf cutané médial de l avant-bras (38) (C8-T1) : il est issu
du faisceau médial du plexus brachial et destiné à l innervation
sensitive de la face médiale de l avant-bras. Il chemine dans le
sillon brachial, longe le bord médial de l artère brachiale en avant
du nerf ulnaire et perfore le fascia brachial au milieu du bras
accompagné de la veine basilique qu il côtoie latéralement.
II - LA REGION BRACHIALE POSTERIEURE
Elle est convexe transversalement, moins arrondie en bas et la
peau est épaisse. Dans le fascia superficiel émergent les nerfs
cutanés latéral supérieur (39) et latéral inférieur (40) du bras,
branches du nerf axillaire (41) et le nerf cutané postérieur du
bras (36), branche du nerf radial. Dans la partie latérale
moyenne, le rameau postérieur du nerf cutané latéral de
l avant-bras (18) et la branche superficielle du nerf radial (23).
Sous le fascia brachial, le muscle triceps brachial recouvre les
vaisseaux et les nerfs profonds. Dans le sillon du nerf radial
cheminent le nerf radial, l artère et les veines profondes du bras
(brachiales profondes). Dans la partie latérale, les nerfs anconé
(42) et cutané postérieur de l avant-bras (43), prolongent le
nerf cutané postérieur du bras (36). Dans la partie médiale, le
nerf ulnaire et les artères collatérales ulnaires supérieure et
inférieure descendent verticalement derrière le septum inter-
musculaire médial.
 LE BRAS 299

1 Ht

13 G
11
3 20
12 20
14
20 38
Ht 30
7
14 6 15
19
33
G 4 17
16 5
42 42 10
Anatomie de
15 11
surface de la
18
région
15
brachiale
antérieure. Les plans profonds de la
Les plans superficiels de la Les territoires d innervation cutanée
région brachiale antérieure.
région brachiale antérieure. de la région brachiale antérieure.

41 39
35
20
39 40

40 36
20
6
22 15

23
42 4 43
19
20
36 8
Anatomie de surface 26 Ht
de la région brachiale Ht 36
postérieure. 43
D
D

18 Les territoires d innervation cutanée

Les plans superficiel pré-fascial et profond de la région
de la région brachiale postérieure.
brachiale postérieure.

Ht

G 14
4 21
5
21 33 5 33
7
20
28 17
7 6 15
22 30
23 16
10
9 22
11 18
26 29
35 34 20
35 34
24 32 30
Av
23
25
31 G
8
8
27
Coupes horizontales au niveau du 1/3 supérieur (à gauche) et du 1/3 inférieur du bras.

Vascularisation artérielle de la région brachiale.

304
LES MUSCLES DE L AVANT-BRAS (1)
Les muscles du coude et de l avant-bras sont répartis en
3 groupes musculaires contenus dans 3 loges : les
loges antébrachiale antérieure, latérale et
postérieure qui sont engainées par le fascia
antébrachial (1), renforcé dans sa partie supérieure par
les expansions aponévrotiques des muscles biceps et
triceps (cf. bras). De la face profonde de ce fascia
partent les expansions aponévrotiques permettant de
délimiter les 3 loges musculaires.
I – LA LOGE ANTEBRACHIALE VENTRALE OU
ANTERIEURE :
Elle est constituée de 8 muscles répartis en 4 couches.
a/ La 1 ère couche ou couche superficielle
Le muscle rond pronateur (2).
Origine : Il naît de 2 faisceaux entre lesquels passe le
nerf médian : un faisceau huméral (3) sur l épicondyle
médial et un faisceau ulnaire (4) sur la face antérieure
du processus coronoïde.
Trajet : Il suit un trajet oblique en bas et en dehors
Terminaison : sur la face latérale de la partie moyenne
du radius (5) (empreinte ovalaire).
Innervation : par le nerf médian
Fonction : il permet la pronation du radius sur l ulna
ainsi que la flexion de l avant-bras sur le bras.
Le muscle fléchisseur radial du carpe (6) (grand
palmaire)
Origine : épicondyle médial (3),
Trajet : oblique en bas et en dehors, son tendon
terminal passe dans le canal carpien (cf. poignet)
Terminaison : sur l extrémité supérieure de la face
antérieure du 2ème (voire 3 ème) métacarpien (7).
Innervation : par le nerf médian.
Fonction : il induit une faible pronation ainsi qu une
flexion de la main sur l avant-bras.
Le muscle long palmaire (8) (petit palmaire)
Origine : sur l épicondyle médial.
Trajet :vertical .
Terminaison : par de nombreuses expansions au
niveau du rétinaculum des fléchisseurs (9).
Innervation : par le nerf médian.
Fonction : il provoque une flexion de la main sur l avant-
bras.
Le muscle fléchisseur ulnaire du carpe (10) (cubital
antérieur).
Origine : Il naît de 2 faisceaux tendineux huméral
(épicondyle médial) et ulnaire (bord médial de l olécrâne)
Trajet : vertical.
Terminaison : sur la face antérieure de l os pisiforme
(11). De là, il envoie des extensions tendineuses vers
l os hamatum (12).
Innervation par le nerf ulnaire (2 branches).
Fonction : il induit la flexion de la main sur l avant-bras
ainsi qu une adduction de la main (inclinaison ulnaire).
b/ La 2 ème couche musculaire
Le muscle fléchisseur superficiel des doigts
Origine : Il présente 2 chefs disposés en 2 plans et
réunis par une arcade fibreuse. Dans un plan
superficiel (chef huméro-ulnaire), il s insère sur
l épicondyle médial de l humérus (13) et sur le
processus coronoïde de l ulna (14). Ce chef
superficiel est suivi d un corps charnu destiné au tendon
des fléchisseurs superficiels des 3ème et 4ème doigts.
Dans un plan profond (chef radial), il s insère sur la
moitié supérieure du bord antérieur du radius (15).
Ce chef se poursuit par un corps charnu, parfois
digastrique, destiné au tendon des fléchisseurs profonds
des 2ème et 5 ème doigts.
Trajet : vertical.
Terminaison : après passage dans le canal carpien, il
se divise en 2 languettes médiale et latérale (tendon
perforé ) qui viennent s insérer sur la face antérieure de
la base de la 2ème phalange (16).
Innervation : par le nerf médian.
Fonction : il sert à la flexion de la 2ème phalange sur la
1ère, et participe à la flexion du poignet sur l avant-bras.
c/ La 3 ème couche musculaire
Le muscle long fléchisseur du pouce (17).
Origine : Il naît du 1/3 supérieur de la face antérieure du
radius et sur la membrane inter-osseuse antébrachiale.
Trajet : il chemine verticalement et son tendon s engage
dans la canal carpien.
Terminaison : Il se termine sur la base de la phalange
distale du pouce.
Innervation : il est innervé par le nerf inter-osseux
antérieur (branche du nerf médian).
Fonction : il induit la flexion de la phalange distale du
pouce sur la phalange proximale, et participe aux
mécanismes d opposition du pouce aux autres doigts.
Le muscle fléchisseur profond des doigts (18).
Origine : Il naît du 1/3 supérieur de l ulna, de la
membrane inter-osseuse et de la face antéro-médiale du
radius, au-dessous de la tubérosité du radius.
Trajet : Après un trajet vertical, il se termine dans un
même plan par 4 tendons qui perforent chacun le tendon
du fléchisseur superficiel correspondant.
Terminaison : Les tendons perforants s insèrent sur
la base de la face antérieure de la phalange distale (19).
Innervation :
- Les faisceaux musculaires destinés aux 2ème et 3ème
doigts sont innervés par le nerf médian.
- Les faisceaux musculaires destinés au 4ème et au 5ème
doigt sont innervés par le nerf ulnaire.
Fonction : Il provoque une flexion de la 3ème sur la 2ème
phalange.
Ainsi, une plaie isolée avec section du nerf ulnaire au
coude entraîne une impossibilité de flexion de la 3ème
phalange sur la 2 ème phalange uniquement au niveau de
l annulaire et de l auriculaire. Ce mouvement est
conservé au niveau de l index et du majeur.
d/ La 4 ème couche
Le muscle carré pronateur (20) .
Origine : Il naît du bord antérieur de l ulna,
Trajet : il chemine horizontalement.
Terminaison : il se termine sur la face antérieure du
radius et la membrane inter-osseuse.
Innervation : Il est innervé par le nerf inter-osseux
antérieur (branche du nerf médian).
Fonction : il provoque la pronation du radius sur l ulna.
 LES MUSCLES DE L AVANT-BRAS (1) 305

Ht Ht

G G

2
3

13

4 14
15

5
8
6
18
10
16

17
20

7 11

12

19
16

La couche musculaire superficielle La couche musculaire moyenne La couche musculaire profonde

de la loge antébrachiale ventrale de la loge antébrachiale ventrale de la loge antébrachiale ventrale

8
1 6 13/14
6 17
8
20
10
13/14
2
10

18
13

Av 10 Av
17 18
G G

Coupe horizontale au niveau du coude Coupe horizontale au niveau du Coupe horizontale au niveau du
1/3 proximal de l avant-bras 1/3 distal de l avant-bras
306
LES MUSCLES DE L AVANT-BRAS (2)
II – LA LOGE ANTEBRACHIALE DORSALE OU
POSTERIEURE : On décrit 8 muscles répartis en 2
couches.
a/ La couche superficielle
Le muscle anconé (1).
Origine : Il naît sur l épicondyle médial.
Trajet : il se dirige obliquement en bas et en dedans.
Terminaison : sur le bord latéral de l olécrâne.
Innervation : Il est innervé par le faisceau postérieur du
nerf radial.
Fonction : il entraîne une extension de l avant-bras sur le
bras ainsi qu une stabilisation rotatoire de l ulna.
Le muscle extenseur ulnaire du carpe (2) (cubital
postérieur).
Origine : Il naît d un faisceau huméral (3) sur l épicondyle
latéral et d un faisceau ulnaire (4) sur la face et le bord
postérieur de l ulna,
Trajet : il chemine verticalement puis dans une gouttière
indépendante, sur la face postérieure de la tête de l ulna (5).
Terminaison : sur l extrémité supérieure de la face
postérieure du 5ème métacarpien (6).
Innervation : par le rameau postérieur du nerf radial
Fonction : il provoque une extension ainsi qu une adduction
du carpe.
Le muscle extenseur commun des doigts (7) et le
muscle extenseur propre du 5 ème doigt (8)
Origine commune, sur la face postérieure de l épicondyle
latéral.
Trajet : ils cheminent verticalement.
Terminaison : par 4 tendons destinés au 4 derniers doigts.
Chacun de ces tendons se divise en 3 faisceaux : un
faisceau médian (9) (sur la base de la 2ème phalange) et 2
faisceaux latéraux (10) (sur la base de la 3ème phalange).
Le tendon de l extenseur propre du 5 ème doigt s insère
sur le tendon de l extenseur commun destiné au 5ème
doigt (11) (anastomose tendineuse). Sur ces tendons des
extenseurs s insèrent également les muscles inter-osseux et
lombricaux (cf. main).
Innervation : par le rameau postérieur du nerf radial.
Fonction : ils induisent une extension des doigts et du
poignet.
b/ La couche profonde
Le muscle long abducteur du pouce (12).
Origine : sur la face postéro-latérale de l ulna, sur la
membrane inter-osseuse et sur la face postérieure du
radius.
Trajet : il se dirige en bas et en dehors.
Terminaison : sur la base du 1er métacarpien (13) (face
latérale).
Innervation : par le rameau postérieur du nerf radial.
Fonction : il provoque l abduction de la colonne du pouce
en préparant le mouvement d opposition.
Le muscle court extenseur du pouce (14).
Origine : Il naît sur le 1/3 moyen de la membrane inter-
osseuse ainsi que sur les faces adjacentes de l ulna et du
radius.
Trajet : il se dirige en bas et en dehors.
Terminaison : sur la base de la 1 ère phalange du pouce
(15).
Innervation : par le rameau postérieur du nerf radial.
Fonction : il est extenseur ainsi qu abducteur du pouce.
Le muscle long extenseur du pouce (16).
Origine : Il naît sur la face postérieure de l ulna ainsi que
sur la membrane inter-osseuse.
Trajet : il se dirige verticalement.
Terminaison : il se termine à la base de la 2 ème phalange du
pouce (17) (face postérieure).
Innervation : Il est innervé par le rameau postérieur du nerf
radial.
Fonction : il induit l extension ainsi que l adduction du
pouce.
Le muscle extenseur propre de l index (18).
Origine : Il naît sur la face postérieure de l ulna (1/3
inférieur) et sur la membrane inter-osseuse.
Trajet : il suit un trajet vertical.
Terminaison : il se termine sur le tendon extenseur
commun des doigts.
Innervation : Il est innervé par le rameau postérieur du nerf
radial.
Fonction : il provoque l extension de la 2ème phalange de
l index.
III – LA LOGE ANTEBRACHIALE LATERALE
(EXTERNE) : 4 muscles
Le muscle brachio-radial (19) (long supinateur ou huméro-
stylo-radial)
Origine : Il naît du bord externe de l humérus (1/3 inférieur).
Trajet : il se dirige verticalement.
Terminaison : il se termine sur processus styloïde du
radius (20).
Innervation : Il est innervé par le tronc du nerf radial.
Fonction : entraîne la flexion de l avant-bras sur le bras .
Le muscle long extenseur radial du carpe (21) (1 er radial)
Origine : Il naît du bord latéral de l humérus.
Trajet : il descend verticalement.
Terminaison : il se termine sur la face postérieure de la
base du 2ème métacarpien (22).
Innervation : Il est innervé par le tronc du nerf radial.
Fonction : il induit une extension ainsi qu une abduction de
la main.
Le muscle court extenseur radial du carpe (23) (2ème
radial).
Origine : Il naît de l épicondyle latéral.
Trajet : son trajet est orienté en bas et en arrière.
Terminaison : il se termine sur la face postérieure de la
base du 3ème métacarpien (24).
Innervation : Il est innervé par la branche postérieure du
nerf radial.
Fonction : il provoque une extension ainsi qu une abduction
de la main.
Le muscle supinateur (court supinateur).
Origine : Il naît par 2 faisceaux au contact de l articulation
radio-ulnaire proximale. 1/ un faisceau huméral (25)
(superficiel) s insère sur l épicondyle latéral et l incisure
radiale de l ulna (crête supinatrice). 2/ un faisceau ulnaire
(26) (profond) s insère sur l incisure radiale de l ulna (crête
supinatrice).
Trajet : le faisceau huméral et le faisceau ulnaire
contournent la tête et le col du radius.
Terminaison :
Les 2 faisceaux se terminent sur la ligne oblique du radius.
Innervation : Il est innervé par le rameau postérieur
(moteur) du nerf radial qui passe entre les 2 faisceaux (27).
Fonction : il entraîne la supination de l avant-bras.
 LES MUSCLES DE L AVANT-BRAS (2) 307

Ht Ht
Ht

19
D G
D 21
1

3 26
23

4
25

12
2 14 19
16
7

18

8 5 22
24

20
13

15
5 17 Les muscles de la loge
latérale de l avant-bras
6 sur une vue dorsale
11

Les muscles de la loge latérale

de l avant-bras sur une vue antérieure
La couche musculaire profonde
de la loge dorsale de l avant-bras
Ht

27
La couche musculaire superficielle G
de la loge dorsale de l avant-bras
25

26
9

10
Détail des insertions du muscle supinateur
Détail de la terminaison des tendons
du muscle extenseur commun des doigts

19
19 20
21
12
23 21
23 14
21
12
23
1
Av 7 2
Av
16
G
8 5 G
7 18 8
Coupe horizontale au niveau du coude Coupe horizontale au niveau du Coupe horizontale au niveau du
1/3 proximal de l avant-bras 1/3 distal de l avant-bras
312
LES REGIONS ANTERIEURE ET POSTERIEURE DE L AVANT-BRAS
L avant-bras est le segment du membre supérieur compris entre le
coude et le poignet. Il se compose de 2 régions : la région
antébrachiale antérieure et la région antébrachiale postérieure,
disposées en avant et en arrière du plan formé par les 2 os de l avant-
bras. Les limites supérieure et inférieure de ces 2 régions
correspondent à 2 plans transversaux passant, l un à 2 travers de
doigt au-dessous du pli cutané du coude (1) et l autre au-dessus
du pli cutané du poignet (2).
I - LA REGION ANTEBRACHIALE ANTERIEURE
Elle présente 2 saillies longitudinales médiale (loge des muscles du
groupe ventral) (3) et latérale (loge des muscles du groupe latéral de
l avant-bras) (4) , séparées par un sillon peu marqué.
Le plan sous-cutané
La peau est fine, mobile et dans le fascia superficiel cheminent : la
veine céphalique (5) de l avant-bras dont elle suit le bord latéral,
côtoyée par le nerf cutané latéral de l avant-bras (6) (branche
antérieure) issu du nerf musculo-cutané ; la veine basilique de
l avant-bras (7) qui contourne le 1/3 distal du bord médial de l avant-
bras qu elle suit ensuite, le nerf cutané médial de l avant-bras (8)
(branche antérieure issue du nerf antébrachial cutané médial) et le
rameau palmaire du nerf ulnaire (9).
Le plan sous-fascial
Sous le fascia antébrachial antérieur les muscles s organisent en 2
loges (voir muscles de l avant-bras)
Les vaisseaux et les nerfs de cette région sont :
- L artère radiale (10) : elle naît 3 cm sous l interligne articulaire,
longe le bord médial du muscle brachio-radial (11) et gagne la
gouttière du pouls (12) . Elle contourne ensuite l articulation radio-
carpienne et pénètre dans la tabatière anatomique (cf. poignet).
Les rapports de l artère radiale : outre les 2 veines homonymes
souvent anastomosées en échelle, les rapports sont :
¤ Au 1/3 supérieur de l avant-bras, l artère est appliquée contre le
muscle rond pronateur (13) dans un dédoublement de son
aponévrose. Le muscle brachio-radial (11) la borde en dehors ou la
recouvre parfois. L aponévrose d enveloppe entoure le tout, il faut
donc traverser 2 fascias pour arriver à l artère (14).
¤ Au 1/3 moyen, entre les muscles brachio-radial (11) et fléchisseur
radial du carpe (15), l artère rentre en rapport avec le rameau
superficiel sensitif du nerf radial (16) destiné à l innervation de la
partie latérale du dos de la main.
¤ A la gouttière du pouls, l artère passe entre les tendons des 2
muscles précédemment cités et rejoint la tabatière anatomique.
Elle repose alors sur l os trapèze, passe sous les tendons
accolés des muscles long abducteur et court extenseur du
pouce, traverse obliquement et en arrière la tabatière d où elle
ressort en glissant sous le tendon du muscle long extenseur du
pouce. Elle est recouverte d une seule aponévrose et de la veine
céphalique du pouce.
Les collatérales de l artère radiale : outre ses branches
musculaires nombreuses, on lui décrit 5 collatérales : l artère
récurrente radiale (17) (dans le sillon bicipital latéral), le rameau
carpien palmaire latéral (18) (bord inférieur du muscle carré
pronateur), le rameau carpien dorsal latéral (29), l arcade
palmaire superficielle (19) et l arcade palmaire profonde (20).
- L artère ulnaire (21) : elle naît 3 cm sous l interligne articulaire, se
détache à angle droit. Les rapports de l artère ulnaire sont :
¤ Au 1/3 supérieur : elle passe sous le muscle rond pronateur (13),
est croisée en surface par le nerf médian (22) qui passe entre les
2 chefs du muscle rond pronateur ; elle passe ensuite sous l arcade
du muscle fléchisseur superficiel des doigts (23).
¤ Au 1/3 moyen : elle rejoint le nerf ulnaire (24) à l union 1/3
supérieur-1/3 moyen, entre les muscles fléchisseur profond et
superficiel des doigts pour se rapprocher du bord médial de l avant-
bras. Le muscle fléchisseur ulnaire du carpe (15) adhère aux fibres de
l aponévrose d enveloppe.
¤ Au 1/3 inférieur : elle devient superficielle entre les tendons des
muscles fléchisseur ulnaire du carpe et fléchisseur superficiel des
doigts (23). Une expansion du tendon du muscle fléchisseur ulnaire
du carpe l applique dans un canal fibreux, sur le rétinaculum des
fléchisseurs, en dehors de l os pisiforme (canal de Guyon).
Les collatérales de l artère ulnaire : en dehors de ses branches
musculaires nombreuses, l artère ulnaire présente 6 collatérales : 1/
le tronc des artères récurrentes ulnaires (25) qui se divise en 2
branches : l une antérieure (gouttière bicipitale médiale) et l autre
postérieure (gouttière épicondylo-olécrânienne médiale) ; 2/ l artère
inter-osseuse commune (26), volumineuse, qui gagne l extrémité
supérieure de la membrane inter-osseuse et se divise en 2 branches :
antérieure et postérieure d où naît l artère inter-osseuse récurrente
(27) (artère récurrente radiale postérieure) qui remonte en arrière vers
l épicondyle médial ; 3/ le rameau carpien dorsal médial (28)
apparaît au-dessus de la tête de l ulna qu il contourne pour gagner la
face postérieure du carpe ; 4/ le rameau carpien palmaire médial
(18) (bord inférieur du muscle carré pronateur) ; 5/ l arcade palmaire
superficielle (19) et 6/ l arcade palmaire profonde (20) (voir main).
- Le nerf médian (22) : après son trajet au niveau du sillon bicipital
médial, il passe successivement 1/ entre les 2 chefs du muscle rond
pronateur (13), 2/ entre le muscle fléchisseur superficiel des doigts
(auquel il adhère) et l interstice formé par le muscle fléchisseur
profond des doigts et le long fléchisseur du pouce. A 5 cm environ du
poignet, il émerge au bord latéral du muscle fléchisseur
superficiel des doigts et répond en avant à la peau, latéralement
aux tendons des muscles long fléchisseur du pouce et fléchisseur
radial du carpe, médialement aux tendons des muscles fléchisseur
superficiel des doigts et long palmaire.
Rapports: il surcroise l origine de l artère ulnaire puis répond
latéralement et à distance au pédicule radial et médialement au
pédicule ulnaire recouvert par le muscle fléchisseur ulnaire du carpe.
Les collatérales du nerf médian sont motrices pour tous les
muscles de la loge antérieure, sauf pour le muscle fléchisseur
ulnaire du carpe et la partie médiale (4ème et 5ème doigt) du
muscle fléchisseur profond des doigts (nerf ulnaire). Il donne
également le nerf inter-osseux antébrachial antérieur (29), situé
sur la face antérieure de la membrane inter-osseuse, destiné au
muscle long fléchisseur du pouce, à la partie latérale du muscle
fléchisseur profond des doigts, au carré pronateur et aux os du
poignet. Les branches collatérales sensitives sont le rameau
palmaire du nerf médian (30) ainsi que des branches terminales
pour les 3 premiers doigts de la main et la moitié du 4ème (cf main).
- Le nerf radial : après sa division au pli du coude, la branche
superficielle (16), exclusivement sensitive, vient se placer à la face
profonde du muscle brachio-radial, en dehors de l artère puis
passe sous le tendon de ce dernier pour gagner la région
antébrachiale postérieure . Il perfore le fascia antébrachial. Il est
destiné à l innervation de la face dorsale de la main.
- Le nerf ulnaire : après avoir traversé le sillon du nerf ulnaire, en
arrière de l épicondyle médial, il s engage sous l arcade unissant
les chefs huméral et ulnaire du muscle fléchisseur ulnaire du carpe
(31). Rapports : Il repose sur la face médiale puis la face antérieure
du muscle fléchisseur profond des doigts, en étant recouvert par le
muscle fléchisseur ulnaire du carpe. Au 1/3 inférieur de l avant-bras, il
repose sur le muscle carré pronateur, répond médialement au tendon
du muscle fléchisseur ulnaire du carpe et latéralement aux tendons
des muscles fléchisseurs superficiel et profond des doigts. Il est
recouvert par le fascia antébrachial avant de gagner le poignet.
Branches collatérales : Il donne des rameaux musculaires pour le
muscle fléchisseur ulnaire du carpe et la partie médiale du muscle
fléchisseur profond des doigts, les rameaux dorsal et palmaire du
nerf ulnaire avant de donner ses rameaux terminaux (voir main).
II - LA REGION ANTEBRACHIALE POSTERIEURE
Elle est régulièrement convexe. Au niveau du plan cutané, la peau
est épaisse. Dans le fascia superficiel cheminent les veines
superficielles (veine céphalique (5)) dans le 1/3 inférieur, des
rameaux cutané issus des nerf radial (16), musculo-cutané (6) et
cutané médial de l avant-bras (8).
Sous le fascia antébrachial, les muscles de la loge sont répartis en
2 plans. Les vaisseaux et les nerfs sont représentés par la branche
motrice du nerf radial (32) et les vaisseaux inter-osseux
postérieurs (33). Ces éléments vasculo-nerveux sont situés entre les
2 plans musculaires.
 LES REGIONS ANTERIEURE ET POSTERIEURE DE L AVANT-BRAS 313

8
Ht

G
7 13

5 8
11
6 15
16
1 31
10
23
9
4 24 6
3 22 8
30
2 21
12 Ht 12 16 9
30
G

Anatomie de surface de l avant-bras Vue antérieure des territoires

sur une vue antérieure Vue antérieure du plan sous-cutané Vue antérieure des plans sous-fascial
et profond de l avant-bras d innervation de l avant-bras
de l avant-bras

Ht Ht

D D

6
8 32
5
1
33
4 16
7 6
16 8

2
9
9 16

Anatomie de surface de l avant-bras Vue postérieure du plan sous-cutané Vue postérieure des territoires
sur une vue postérieure de l avant-bras Vue postérieure des plans sous-fascial d innervation de l avant-bras
et profond de l avant-bras

17 14 22 6
22
21 15 23
5
24 5
25 15 31
27 11
23 8
26 24
10

16 31
21
10

7
18
29
29 28

Coupe horizontale au niveau du Coupe horizontale au niveau du

19 1/3 proximal de l avant-bras 1/3 distal de l avant-bras
20

Vue antérieure de la vascularisation

artérielle de l avant-bras
322
LA PAUME DE LA MAIN (1)
I - DEFINITIONS ET GENERALITES.
La région de la paume de la main est la région située en
avant des os métacarpiens.
Ce qui caractérise la main de l homme par rapport à celle
de la plupart des mammifères est l opposition du pouce
par rapport aux autres doigts. Ainsi, une préhension à
la fois solide et fine est possible. Elle est liée
essentiellement à l indépendance de la colonne
osseuse du pouce et de l ensemble des muscles
intrinsèques qui s y rattachent.
II - ANATOMIE DE SURFACE.
La paume de la main présente 3 éminences
circonscrivant un creux.
L éminence thénar (1), latéro-supérieure, volumineuse,
correspond au relief des muscles intrinsèques du pouce.
L éminence hypothénar (2), médiale, peu volumineuse,
correspond aux muscles intrinsèques du 5ème doigt.
L éminence palmaire (3), inférieure, transversale,
correspond à la tête des métacarpiens.
La commissure des doigts se situe en regard des
articulations métacarpo-phalangiennes.
Le creux de la main (4), à concavité antérieure et situé
dans le prolongement du canal carpien, correspond à la
paume de la main proprement dite.
La peau, glabre, dépourvue de glandes sébacées et riche
en glandes sudorifères, permet le sens du toucher et
présente des plis de flexion : les lignes de la main (lignes
de vie). On distingue ainsi 3 plis principaux : le pli
transverse proximal (5) (induit par le mouvement de la
colonne du pouce), le pli transverse moyen (6) et le pli
transverse distal (7). Les dermatoglyphes, spécifiques
à chaque individu, sont les crêtes épidermiques de forme
variable, régies par un système génétique, utilisées en
anthropologie ou par les services judiciaires (identification
par les empreintes digitales).
III - CADRE OSSEUX ET ARTICULAIRE.
Les métacarpiens sont des os longs comportant une
base articulée avec le carpe, un corps et une tête articulée
avec les premières phalanges. Légèrement concave en
avant, le corps est triangulaire à la coupe, avec un
rebord antérieur, 2 faces dirigées vers la paume et
une face dorsale, sauf pour le pouce.
Au niveau des articulations carpo-métacarpiennes des
doigts (exception faite de la colonne du pouce), les
métacarpiens sont reliés à la rangée distale du carpe par
une même capsule articulaire, renforcée de courts
ligaments carpo-métacarpiens palmaires et dorsaux. Il
s agit d une série d articulations planes (arthrodies)
telles que les bases des métacarpiens sont unies entre
elles par des renforcements capsulaires rigides dorsaux,
palmaires et inter-osseux : ce sont les articulations inter-
métacarpiennes. Il n existe pas d articulation inter-
métacarpienne entre les 1er et 2 ème métacarpiens (8) afin
de préserver l indépendance fonctionnelle du pouce.
Les articulations carpo-métacarpiennes sont telles que le
2ème métacarpien s adosse au trapèze (9), au trapézoïde
(10) et au capitatum (11), le 3ème métacarpien est
seulement en contact avec le capitatum, le 4 ème avec le
capitatum et l hamatum (12) et le 5ème avec l hamatum.
IV - SEGMENTATION DES LOGES DE LA MAIN.
Le fascia palmaire superficiel, prolongement du fascia
superficialis de l avant-bras, est très fin, sauf au niveau
de la face palmaire des doigts (important tissu adipeux),
et des plis cutanés (union à la peau par des tractus
fibreux) ainsi que près des plis cutanés digito-palmaires
où il est épais. Il constitue à ce niveau le ligament
métacarpien transverse superficiel (13) (ligament
palmant inter-digital).
L aponévrose palmaire (14) (fascia palmaire profond),
lame fibreuse et résistante, triangulaire à sommet
supérieur, est renforcée par le prolongement du tendon
du muscle long palmaire (15) et se compose de 2 types
de fibres :
- des fibres longitudinales (16) qui prolongent le muscle
long palmaire, se terminent par un éventail de 4
bandelettes pré-tendineuses qui recouvrent les tendons
fléchisseurs des doigts. Elles s insèrent en avant sur le
ligament métacarpien transverse superficiel (13), et en
arrière sur le ligament métacarpien transverse profond
(19) au niveau de la tête des métacarpiens.
- des fibres transversales (17), renforcées par le muscle
court palmaire (18) (muscle sous-cutané de la loge
hypothénar), réunissent les bandelettes pré-tendineuses.
A partir de l aponévrose palmaire, on observe l émission
de fibres conjonctives vers la gaine des tendons
fléchisseurs et le derme du creux de la main.
L aponévrose palmaire est prolongée latéralement par le
fascia thénarien (20) qui recouvre les muscles thénariens
et s insère sur le bord latéral du métacarpien I et
médialement par le fascia hypothénarien (21) qui
recouvre les muscles hypothénariens et s insère sur le
bord médial du métacarpien V.
La maladie de Dupuytren est la rétraction pathologique de
l aponévrose palmaire.
De la face profonde de l aponévrose palmaire superficielle
se détachent 2 cloisons aponévrotiques : les septums
palmaire latéral (22) et médial (23). Ces septums se
fixent respectivement sur le bord palmaire des
métacarpiens III et V. Ces extensions aponévrotiques
permettent de délimiter les 3 loges superficielles
thénariennes, hypothénarienne et palmaire moyenne.
Les fascias inter-osseux palmaire (24) et dorsal (25)
recouvrent les muscles inter-osseux et se fixent sur les
bords des métacarpiens. Leurs faces profondes sont unies
par des septums sagittaux délimitant des canaux ostéo-
fibreux pour chaque muscle inter-osseux.
Le bord distal du fascia inter-osseux palmaire est épaissi
et constitue le ligament métacarpien transverse profond
(19) qui adhère aux capsules des articulations métacarpo-
phalangiennes II à V (cf. doigts).
 LA PAUME DE LA MAIN (1) 323

5 11
6
12
1
2 9
4 7
10
3 8
Ht

Anatomie de surface de la paume de la main

Ostéologie de la paume de la main

Ht

15

G
Ht

20 G

17
14

18

16

13 19

19

Les rapports vasculo-nerveux des

Le plan sous-cutané de la paume de la main loges thénarienne et hypothénarienne
et l aponévrose palmaire (plan profond de la paume de la main)

22 14 23

20

21

24

Av
25
G
Coupe horizontale au niveau de la paume de la main
324
LA PAUME DE LA MAIN (2)
V - LES MUSCLES DE LA LOGE THENARIENNE
On trouve de la profondeur à la superficie :
- Le muscle adducteur du pouce (1) : il est formé de 2
faisceaux : le faisceau supérieur, carpien (2)
(adducteur oblique), s insère sur le trapézoïde et le
capitatum ; le faisceau inférieur, métacarpien (3)
(adducteur transverse), s insère sur le troisième
métacarpien. Entre ces 2 faisceaux, on décrit l arcade de
l adducteur (4) sous laquelle s engage l arcade artérielle
palmaire profonde. Le muscle adducteur du pouce
chemine ensuite en bas et en dehors pour se terminer sur
l os sésamoïde interne du pouce (5). Il est innervé par
la branche profonde du nerf ulnaire et entraîne le
rapprochement du pouce avec les autres doigts.
- Le muscle court fléchisseur du pouce (6) : il est formé
de 2 plans de part et d autre du tendon du muscle long
fléchisseur du pouce (7). Il naît sur le trapèze, le
trapézoïde, le capitatum et le ligament annulaire, se dirige
en bas et en dehors pour se terminer sur l os sésamoïde
externe du pouce (8) et la base de la 1ère phalange. Le
faisceau superficiel est innervé par le rameau
thénarien du nerf médian et le faisceau profond par la
branche profonde du nerf ulnaire. Ces 2 nerfs
s anastomosent ensuite dans l épaisseur du muscle
(adduction et accessoirement flexion du pouce).
- Le muscle opposant du pouce (9) : il est disposé en 2
plans superposés et naît sur le trapèze ainsi que sur le
ligament annulaire antérieur. Il se dirige en bas et en
dehors pour se terminer sur le 1 er métacarpien. Il est
innervé par le rameau thénarien du nerf médian et porte
le pouce en avant et en dedans, l opposant ainsi aux
autres doigts (préhension).
- le muscle court abducteur du pouce (10) : c est le
plus superficiel des muscles de l éminence thénar. Il naît
sur le scaphoïde et le ligament annulaire pour se diriger en
bas et en dehors et se terminer sur la base de la 1ère
phalange. Il est innervé par le rameau thénarien du nerf
médian et par un filet du nerf radial ; son action
rapproche le pouce des autres doigts.
VI - LES MUSCLES DE LA LOGE HYPOTHENARIENNE
- Le muscle opposant du petit doigt (11) : c est le plus
profond, il naît sur l hamulus de l hamatum et le
rétinaculum des fléchisseurs, pour se diriger en bas et en
dedans et se terminer sur le bord médial et la face
antérieure du 5ème métacarpien. Il est innervé par le nerf
ulnaire et induit l inclinaison du 5ème métacarpien vers
l axe de la main.
- Le muscle court fléchisseur du petit doigt (12) : c est
le muscle intermédiaire, il naît sur le rétinaculum des
fléchisseurs et l hamulus de l hamatum pour se diriger en
bas et en dedans et se terminer sur la base de la 1ère
phalange du métacarpien V. Innervé par le nerf ulnaire, il
provoque la flexion de la 1ère phalange du V sur le 5ème
métacarpien.
- Le muscle abducteur du petit doigt (13) : c est le plus
superficiel des muscles de l éminence hypothénar, il naît
sur le pisiforme et le rétinaculum des fléchisseurs, se
dirige en bas et en dedans et se termine sur le tubercule
palmaire interne de la 1 ère phalange du métacarpien V. Il
est innervé par le nerf ulnaire et écarte l auriculaire du
reste de la main.
VII – LES MUSCLES DE LA LOGE PALMAIRE
MOYENNE : LES MUSCLES LOMBRICAUX.
Il s agit d un ensemble intercalaire entre le système
fléchisseur et le système extenseur, composé de 4
muscles de 5 cm de long. Les 1er (14) et 2ème (15)
lombricaux, destinés à l index et au médius, s insèrent sur
le bord radial des tendons des muscles fléchisseurs
profonds des doigts (16) ; les 3ème (17) et 4ème (18)
lombricaux s insèrent sur les 2 tendons des muscles
fléchisseurs profonds des doigts (16) correspondant, entre
lesquels ils sont placés. Le corps des muscles lombricaux
est fusiforme et se prolonge par une languette aplatie qui
partage les insertions terminales du faisceau superficiel du
muscle inter-osseux correspondant sur les muscles
extenseurs des 2ème au 5ème doigt (cf. doigts). Leur fonction
est de fléchir la 1ère phalange et d étendre les 2ème et 3ème
phalanges.
Les muscles lombricaux peuvent parfois s insérer sur les
muscles de l avant-bras, sur le radius et l ulna, sur les
tendons des muscles fléchisseurs superficiels destinés à
l index ou à l auriculaire. Les conséquences de ces
insertions anormales s expriment dans le cadre des
syndrome du canal carpien ou du canal de Guyon. Les 2
muscles lombricaux externes sont innervés par le nerf
médian et les 2 muscles lombricaux internes par la
branche profonde du nerf ulnaire.
VIII – LES MUSCLES INTER-OSSEUX (IO)
On distingue les muscles IO palmaires et dorsaux.
Les 4 muscles inter-osseux palmaires (IOP) : le 1er (20) naît
de la moitié supérieure de la face axiale du métacarpien I, du
versant latéral de la base du métacarpien II, ainsi que du trapèze.
Son ventre grêle se prolonge par un tendon qui fusionne avec
celui du muscle adducteur du pouce, sur l os sésamoïde interne
du pouce (21). Les 2ème (22), 3ème (23), 4ème (24) muscles inter-
osseux palmaires naissent de la face axiale des métacarpiens
II, IV et V. Ils se terminent par des tendons divergent de l axe
de la main : l insertion distale se fait par un tendon qui se fixe sur
la base de la phalange proximale (25), répondant au métacarpien
d origine, par une expansion tendineuse sur le tendon extenseur
du doigt correspondant et dans l aponévrose dorsale du doigt
(voir doigts). Il peut exister une variation au niveau du 1er muscle
inter-osseux palmaire qui, souvent très grêle, doit être rattaché au
muscle adducteur du pouce et principalement à son faisceau
carpien. Les muscles inter-osseux palmaires sont innervés par
la branche profonde du nerf ulnaire.
Les IOP rapprochent les doigts de l axe de la main.
Les 4 muscles inter-osseux dorsaux (IOD). Leur origine se
situe sur les faces inter-osseuses des métacarpiens, leur
ventre est bipenné. Il passe en arrière du ligament métacarpien
transverse profond et se prolonge au niveau de l articulation
métacarpo-phalangienne par un tendon qui converge vers l axe
de la main. Ce tendon se termine sur la base des phalanges
proximales II, III et IV il est accompagné par une large expansion
fibreuse sur le tendon extenseur du doigt correspondant et dans
l aponévrose dorsale du doigt. Ils sont innervés par le rameau
profond du nerf ulnaire.
Variations : le 1er muscle inter-osseux dorsal est le plus fort et le
plus épais, il possède un chef superficiel sur le 1er métacarpien et
un chef profond sur le 2ème. Il présente un mouvement de torsion
hélicoïdal et se termine sur la dossière des muscles inter-osseux.
Le chef profond contracte des adhérences avec la plaque
palmaire de l articulation métacarpo-phalangienne de l index.
Les IOD écartent les doigts de l axe de la main
Dans le plan sagittal, la fonction des muscles inter-osseux et
des muscles lombricaux est de fléchir la phalange proximale avec
extension des phalanges moyenne et distale.
 LA PAUME DE LA MAIN (2) 325

Ht Ht Muscles de la
Muscles de la loge
loge thénarienne G hypothénarienne
G
et muscles
9 lombricaux
7
35 10
4
6 11

11 16 13

12

5 18
7
17
14
2 15
1 [3

Les muscles inter-osseux

palmaires et dorsaux
Ht
Ht 5
G 22
G 2ème IOP

39 23
3ème IOP

20
1er IOP 24
4ème IOP
14 21

18
15 1er
17
IOD
4ème
25 IOD

3ème
Les muscles lombricaux sur une vue palmaire 2ème
IOD
16 IOD
14
15 17 18

10
7 9 13
11

6 12
2
3 Av
24
23 G
22
4

1er
IOD 4ème
IOD
2ème 3ème
IOD IOD Coupe horizontale au niveau de la paume de la main
326
LA PAUME DE LA MAIN (3)
IX – GAINES SEREUSES DE LA MAIN (vaginales
synoviales).
Il s agit de bourses séreuses permettant le glissement des
tendons des muscles fléchisseurs dans leur gaine ostéo-
fibreuses (cf. doigts). Elles présentent 2 feuillets : un
feuillet pariétal (1) (face axiale du canal ostéo-fibreux) et
un feuillet viscéral (2) (face périphérique du tendon) qui
forment un manchon en cylindre creux à double paroi. La
réflexion de ces 2 feuillets se fait aux extrémités fermées
de la gaine (récessus).
Au niveau de la face antérieure du poignet et de la
main, on décrit 3 gaines : une gaine pour le muscle
fléchisseur radial du carpe (3) (cf. poignet), une gaine
pour le muscle fléchisseur propre du pouce (4) (en
continuité avec la gaine digitale) et une gaine pour les
muscles fléchisseurs superficiel et profond des
doigts (5). Cette dernière gaine, commune, présente 3
récessus reliés par leur bord ulnaire et prolongés
autour des tendons fléchisseurs du 5ème doigt : les
récessus pré-tendineux (6), inter-tendineux (7) et rétro-
tendineux (8).
Au niveau des doigts, chaque doigt possède une gaine
propre (9), excepté le 5ème dont la gaine communique dans
2/3 des cas avec la gaine carpienne (10). La terminaison
du récessus proximal des gaines se fait 1 cm au-
dessus de l articulation métacarpo-phalangienne et
présente un repli préputial (11).
Entre les feuillets pariétal et viscéral de chacune des
gaines se trouve un méso-tendon contenant vaisseaux et
nerfs.
L infection des gaines synoviales palmaires (ou
phlegmon des gaines) est une suppuration grave qui
entraîne une attitude en crochet irréductible (12). Les
tendons fléchisseurs ne glissent plus et le phénomène
s accompagne d une douleur exquise à distance de
l infection, devant l articulation carpo-métacarpienne (13)
(pour les II, III et IV) ou 1 cm au-dessus du pli cutané
proximal du poignet (14) (gaine carpienne I et V).
X – LES ESPACES CELLULEUX DE LA MAIN.
Certains espaces de la main sont riches en tissu celluleux,
traversés par des vaisseaux et des nerfs. Ils facilitent le
glissement des muscles et des gaines synoviales au
cours des mouvements (lieu des phlegmons de la main).
On distingue 4 espaces celluleux remarquables :
1/ L espace celluleux hypothénarien (15) (entre les
plans des muscles abducteur, court fléchisseur et
opposant du V). 2/ L espace celluleux thénarien (16)
(entre les muscles abducteur et court fléchisseur du I). 3/
L espace celluleux pré-tendineux (17) (sous
l aponévrose palmaire) et 4/ l espace celluleux rétro-
tendineux (18) (entre le récessus rétro-tendineux de la
gaine synoviale et le fascia inter-osseux palmaire. Ces
espaces se prolongent vers la région dorsale par des
lames celluleuses (fusées lombricales de Kanavel) qui
entourent les muscles lombricaux (propagation dorsale
des abcès de la main, voir doigt et canal digital).
XI – LES ARTERES DE LA PAUME DE LA MAIN.
- L arcade palmaire superficielle (19) : elle est formée
par la réunion, dans la loge palmaire moyenne, du
rameau superficiel de l artère radiale (20), inconstant
(rameau palmaire superficiel) et de l artère ulnaire (21).
Elle forme un V dont la pointe se projette au niveau du
milieu du corps du métacarpien III (22) . En anatomie
de surface, ce point correspond à l intersection de la ligne
du bord ulnaire du pouce (23) en abduction forcée avec
la ligne de l axe de la main (24) (axe du médius). Elle se
situe en arrière de l aponévrose palmaire, en avant des
tendons fléchisseurs et en avant du plan nerveux. Elle
donne l artère digitale palmaire du 5 ème doigt (25) (pour
sa face médiale) et 3 artères digitales palmaires
communes (26) placées devant les tendons
fléchisseurs.
- L arcade palmaire profonde (27) : elle est constituée
par la réunion de l artère radiale (28) et du rameau
palmaire profond de l artère ulnaire (29). Elle forme un
U qui se projette habituellement 1 cm au-dessus du
niveau de l arcade palmaire superficielle, c'est-à-dire à
mi-distance entre le pli transverse distal de la main (30)
et le pli distal du poignet (31). L artère radiale quitte la
tabatière anatomique, traverse le 1 er espace inter-
osseux, passe sous l arcade du 1 er muscle inter-
osseux palmaire et arrive à la face profonde du muscle
adducteur du pouce. Elle se dirige médialement, passe
sous l arcade réunissant les 2 chefs du muscle
adducteur du pouce (32) et rejoint le rameau palmaire
profond de l artère ulnaire (29) qui constitue le tronc
afférent médial de l arcade. Ce dernier naît au pôle
inférieur du pisiforme, chemine entre les muscles
abducteur et court fléchisseur du V (33), puis s incurve
latéralement à la surface de l hamulus de l hamatum pour
passer entre les muscles abducteur et opposant du V. Il
est satellite de la branche profonde du nerf ulnaire
(34). Les collatérales sont 3 artères métacarpiennes
palmaires (35) qui cheminent en avant des muscles inter-
osseux et rejoignent les artères digitales palmaires
communes (26) à leur terminaison (36).
XII – LES NERFS DE LA PAUME DE LA MAIN
- LE NERF MEDIAN (37) passe dans le canal carpien en dehors
des tendons fléchisseurs pour se terminer par 5 branches :
¤ Le rameau thénarien (38) se détache le plus souvent dans le
canal carpien (branche motrice pour les muscles de la loge thénar
excepté le faisceau profond du muscle court fléchisseur et
l adducteur du pouce (nerf ulnaire)).
¤ Le nerf digito-palmaire du pouce (39) est responsable de
l innervation sensitive de la moitié radiale de la pulpe du pouce
(40).
¤ Le nerf digital commun palmaire du 1er espace (41) donne
un rameau moteur pour le 2ème muscle lombrical puis se divise en
2 nerfs digitaux propres (pour la moitié médiale de la pulpe du
pouce, et pour la moitié latérale de la pulpe de l index (42)).
¤ Le nerf digital commun palmaire du 2ème espace
(43) donne un rameau moteur pour le 2ème muscle lombrical puis
se divise en 2 nerfs digitaux propres pour l index et le majeur.
¤ Le nerf digital commun palmaire du 3ème espace (44)
donne 2 nerfs digitaux propres : médial du majeur et latéral de
l annulaire (45). Après la branche thénarienne, le nerf se divise, le
plus souvent, en 2 troncs terminaux : un tronc latéral pour le
pouce et le 1er espace et un tronc médial pour les 2ème et 3ème
espaces.
- LE NERF ULNAIRE (46) : il se divise au niveau du poignet dans
la loge de Guyon en 2 branches terminales :
¤ La branche superficielle sensitive (47) accompagne
l arcade palmaire superficielle, donne le nerf digital propre
palmaire médial du V et le nerf digital palmaire commun du 4ème
espace. Cette branche est souvent anastomosée au nerf médian
par un rameau communiquant.
¤ La branche profonde motrice (34), essentielle,
accompagne l arcade palmaire profonde, donne des branches
pour les muscles de l éminence hypothénar les 2 muscles
lombricaux médiaux (3 et 4) , tous les muscles inter-osseux
palmaires et dorsaux, les articulations carpiennes et
métacarpiennes pour se terminer dans la loge thénarienne et
innerve le muscle adducteur du I et le faisceau profond du
muscle court fléchisseur du I.
 LA PAUME DE LA MAIN (3) 327
Ht
Innervation sensitive
de la paume de la
G
main 4
46 5
40 3
1
11
2 42 6
4
7
24 8
10
Repère de l arcade
9 palmaire superficielle
en anatomie de
23
surface
9

Les gaines synoviales

Les gaines synoviales digitales digito-carpiennes sur
une vue palmaire

Ht

37
37
46
20 21
28 29

34
38
44 28
33
39 25
35
19 47
32 25
22
26
26
45
43 27

36

41
Ht
L arcade artérielle palmaire
superficielle et ses rapports
G
nerveux

L arcade artérielle palmaire profonde et ses

rapports nerveux

17 6 47
38
14 7
31 L attitude en
crochet
30 irréductible 15
(12)
8
Ht
13

G Av 16 18

G 43
Les repères de la paume de la main
en anatomie de surface
Coupe horizontale au niveau des métacarpiens
328
SQUELETTE DES DOIGTS – LE DOS DE LA MAIN
I - SQUELETTE ET ARTICULATIONS DES DOIGTS.
Les os du métacarpe.
Il s agit de 5 os longs comportant une base (1) articulée
avec le carpe, un corps (2) et une tête (3) articulée avec
la 1ère phalange. Légèrement concave en avant, leur corps
est triangulaire à la coupe, avec un bord antérieur
tranchant (4), 2 faces dirigées vers la paume et une face
dorsale, excepté pour le pouce (voir pouce).
Les phalanges.
Il existe 2 phalanges pour le pouce, 3 pour les autres
doigts. Les phalanges proximales et intermédiaires
comprennent une base, un corps et une tête alors que la
phalange distale se termine par une saillie lancéolée (5)
qui supporte l ongle.
Les articulations des doigts (excepté le pouce).
Les articulations métacarpo-phalangiennes (6) sont
des ellipsoïdes (ou condylaires) unissant la base de la
phalange proximale à la tête du métacarpien. La capsule
est lâche en avant (7) et renforcée latéralement par les
ligaments collatéraux latéral et médial (8), en forme
d éventail, à pointe proximale et grand côté distal, insérés
sur le fibro-cartilage glénoïdien.
Les articulations inter-phalangiennes.
Ce sont des ginglymes. La tête de la phalange comprend
une poulie (ou trochlée) dans laquelle se place la crête
mousse. On en compte 2 par doigt : les articulations
inter-phalangiennes proximale (IPP) et distale (IPD). Il
existe également un fibro-cartilage glénoïdien palmaire
(plaque palmaire). La capsule est renforcée latéralement
par 2 ligaments collatéraux latéral et médial (un
faisceau dorsal et un faisceau palmaire), étendus du
tubercule de la tête de la phalange jusqu à la base de la
phalange et sur le fibro-cartilage.
II - LES FASCIAS INTER-OSSEUX PALMAIRE (9) ET
DORSAL (10).
Ils recouvrent les muscles inter-osseux et se fixent sur
les bords des métacarpiens. Leurs faces profondes sont
unies par des septums sagittaux (11) délimitant des
canaux ostéo-fibreux pour chaque muscle inter-osseux. Le
bord distal du fascia inter-osseux palmaire, épaissi,
constitue le ligament métacarpien transverse profond
(12) qui adhère aux capsules des articulations métacarpo-
phalangiennes II à V. Les muscles lombricaux (13) (cf.
paume de la main) sont situés en avant du fascia inter-
osseux palmaire.
III - LA REGION DU DOS DE LA MAIN.
C est la région constituée par l ensemble des parties
molles situées en arrière des os de la main.
Anatomie de surface
Le dos de la main est marqué par une série de saillies
longitudinales (tendons des muscles extenseurs)
séparées par des sillons (espaces inter-osseux).
Le plan cutané
La peau est fine et très mobile, pourvue de poils et de
glandes sébacées. Dans le fascia superficiel se
trouvent :
- Le réseau veineux du dos de la main (14) et ses
veines affluentes : les veines métacarpiennes dorsales
(15), drainant les veines digitales dorsales (16) et les
veines inter-capitales.
- Les nerf digitaux dorsaux (17) qui sont des branches
des nerfs radial (18) et ulnaire (19).
Le fascia dorsal de la main (20).
Mince et résistant, il prolonge le fascia antébrachial et un
épaississement transversal de ses fibres au niveau du
poignet constitue le rétinaculum des extenseurs (21) qui
joue le rôle de poulie de réflexion pour les tendons (cf.
poignet).
Le plan sous-fascial.
On trouve dans le sens latéro-médial les tendons des
muscles long abducteur du pouce (22), court
extenseur du pouce (23), long et court extenseur
radial du carpe (24) surcroisés par le long extenseur du
pouce (25), extenseur de l index (26), extenseur des
doigts (27), extenseur du V (28) et extenseur ulnaire
du carpe (29) (cf. muscles de l avant-bras).
Les gaines synoviales dorsales
Sous le rétinaculum des extenseurs, les tendons sont
entourés de gaines synoviales au nombre de 6.
1/ pour les tendons des muscles extenseurs des doigts et
de l index (26 et 27).
2/ pour les tendons des muscles extenseurs radiaux du
carpe (24) (distincte pour chaque tendon chez le nouveau-
né, elle devient unique chez l adulte)
3/ Pour le tendon du muscle extenseur ulnaire du carpe
(29).
4/ Pour les tendons des muscles long abducteur et court
extenseur du pouce (22 et 23) (commune aux 2 tendons
dans sa partie supérieure, elle se divise en 2 pour chacun
d eux dans sa partie inférieure).
5/ pour le tendon du muscle long extenseur du pouce (25)
(longue de plus de 6 cm, elle communique avec la gaine
synoviale des tendons des muscles extenseurs radiaux du
carpe).
6/ pour le tendon du muscle extenseur du V (28).
L espace celluleux dorsal (30).
Il est situé entre le fascia inter-osseux dorsal (10) et le
fascia dorsal de la main (20). Il communique avec les
espaces celluleux thénarien et rétro-tendineux, ce qui
explique l œdème dorsal des phlegmons de la paume de
la main ainsi que la propagation de l infection des panaris
à la paume de la main.
L arcade artérielle dorsale du carpe (31).
Elle est grêle et formée par l union du rameau carpien
dorsal médial (32) (issu de l artère ulnaire, il contourne
médialement l ulna) et du rameau carpien latéral (33)
(issu de l artère radiale au niveau de la tabatière
anatomique). Cette arcade chemine au contact de la face
dorsale du carpe distal et reçoit des rameaux des 2
artères inter-osseuses antérieure et postérieure. Elle
est recouverte par les tendons des muscles extenseurs
des doigts. Les branches collatérales sont les artères
métacarpiennes dorsales de II à V (34), grêles et
inconstantes, anastomosées par des rameaux
perforants (35) avec les arcades antérieures. Les
artères métacarpiennes dorsales se divisent chacune en
artère digitale dorsale (36) pour les côtés adjacents des
doigts de II à V (vascularisation des phalanges
proximales).
 SQUELETTE DES DOIGTS - LE DOS DE LA MAIN 329

12
4
2

Ht 7
Détail des insertions
3 tendineuses
D
6 au niveau d un doigt
8
Squelette osseux du
métacarpe et des doigts

IPP

Détail d une articulation

IPD métacarpo-phalangienne

28
27

22
29
23
18
21 26

32 24
19 Ht
33
14 21
D 31 25

35
20

15 17
34

16

36
Le plan sous-cutané du dos de la main Le plan sous-fascial du
dos de la main

11 13

Av 13
9

G 9 23
25
10
10 28
20
Av
20 26 27
Coupe horizontale au niveau de la partie 27 G
distale des métacarpiens 14
30 10 20 27
27

Coupe horizontale au niveau de la partie proximale des métacarpiens

330
LE POUCE
La colonne osseuse du pouce correspond au rayon
latéral de la main. Indépendante, elle permet
l opposition du pouce aux autres doigts et donc les
mouvements de préhension fins et solides.
I - LE CADRE OSSEUX DU POUCE
Cette colonne osseuse comprend : le scaphoïde (1), le
trapèze (2), le 1 er métacarpien (3) et les 2 phalanges
du pouce.
- Le scaphoïde. Il peut être considéré comme l équivalent
embryologique d un métacarpien. Il présente 3 faces
articulaires : une face supérieure convexe (pour le
radius), une face inférieure convexe (pour le trapèze et le
trapézoïde) et une face médiale plane (pour le lunatum et
le capitatum) ainsi que 3 faces non articulaires : 1/ la
face latérale, marquée d une saillie, le tubercule du
scaphoïde (sur lequel s insère le ligament collatéral du
carpe), 2/ une face antérieure (insertion du tendon du
muscle court abducteur du pouce) et 3/ une face
postérieure.
- Le trapèze. Il présente 3 faces articulaires : une face
supérieure concave (pour le scaphoïde), une face
inférieure, conformée en selle transversalement pour le 1 er
métacarpien et une face médiale (pour le trapézoïde et le
2ème métacarpien) ainsi que 3 faces non articulaires : 1/
la face antérieure, creusée d un sillon limité latéralement
par le tubercule du trapèze. Dans ce sillon glisse le
tendon du muscle fléchisseur radial du carpe. Sur le
tubercule s insèrent les muscles opposant et court
fléchisseur du pouce 2/ la face postérieure et 3/ la face
latérale.
- Le 1 er métacarpien : c est le plus court et le plus
volumineux des métacarpiens. Il présente un corps aplati
d avant en arrière.
- Les 2 phalanges : elles ont un corps semi-cylindrique et
donnent une longueur optimale car l extrémité distale
n atteint que le milieu de la 1ère phalange de l index. Il
existe constamment entre le métacarpien et la 1ère
phalange du pouce 2 petits os arrondis, les os
sésamoïdes (médial et latéral) qui reçoivent les muscles
intrinsèques du pouce. La tête de la 2ème phalange, non
articulaire, présente sur sa face palmaire une surface
rugueuse en forme de fer à cheval (4) (lancéolée)
répondant à la pulpe du doigt.
II - ARTICULATIONS DE LA COLONNE DU POUCE
- L articulation trapézo-métacarpienne
C est une articulation en selle (emboîtement réciproque),
indépendante, qui unit le trapèze (2) à la base du 1er
métacarpien (3) et permet l opposition du pouce.
La surface articulaire inférieure du trapèze (5) a la
forme d une selle concave transversalement. La
surface articulaire supérieure de la base du 1er
métacarpien (6) a la conformation inverse. La capsule
articulaire présente une membrane fibreuse très lâche
qui se fixe sur le pourtour des surfaces articulaires. Elle
est tapissée par une membrane synoviale délimitant une
cavité indépendante des cavités voisines.
3 ligaments renforcent cette articulation : le ligament
carpo-métacarpien latéral (7) et 2 ligaments carpo-
métacarpiens (obliques) (8) palmaire et dorsal. La solidité
des structures fibreuses de cette articulation induit une
rareté des luxations traumatiques qui sont souvent
associées à une fracture de la base du 1er métacarpien
(fracture-luxation de Benett). Les bases des 1er et 2ème
métacarpiens sont unies entre elles par un ligament
inter-métacarpien (9), alors que les bases des autres
métacarpiens sont reliées à la
rangée distale du carpe par une même capsule
articulaire renforcée de courts ligaments carpo-
métacarpiens palmaires et dorsaux.
- L articulation métacarpo-phalangienne
C est une synoviale de type ellipsoïde : la tête du
métacarpien, convexe et trapézoïdale, à petite base
dorsale, présente une partie phalangienne pour la cavité
glénoïdale de la phalange et une partie palmaire
présentant 2 tubercules (10) et répondant aux os
sésamoïdes (11). La cavité glénoïdale de la phalange
proximale est concave et ovalaire à grand axe transversal.
La capsule articulaire (12), membrane fibreuse et
adhérente par sa face dorsale aux tendons des muscles
propres du pouce, est tapissée au niveau de sa face
médiale par la membrane synoviale (13) qui forme 2
récessus dorsal (14) et palmaire (15).
Les ligaments collatéraux médial (16) et latéral (17)
s insèrent sur le tubercule médial ou latéral de la tête
métacarpienne puis s étalent pour se fixer sur la base de
la 1ère phalange, sur le ligament palmaire et les os
sésamoïdes.
Le ligament palmaire (18) est une structure fibro-
cartilagineuse encroûtée de cartilage sur sa face profonde,
qui contient les os sésamoïdes médial et latéral du pouce.
L articulation inter-phalangienne
C est une synoviale de type ginglyme (19) qui permet des
mouvements de flexion (70°)-extension (10° (active), 30°
(passive)) (20).
III - MUSCLES INTRINSEQUES ET EXTRINSEQUES.
les muscles extrinsèques
Ils stabilisent chaque segment de la colonne osseuse du
pouce : sur la face dorsale du métacarpien (muscle long
abducteur du pouce (21)), de la 1ère phalange (muscle court
extenseur du pouce (22)) et de la 2ème phalange (muscle long
extenseur du pouce (23)) ainsi que sur la face palmaire de la 2ème
phalange (muscle long fléchisseur du pouce (24)) (cf. avant-bras).
Les muscles intrinsèques
Les muscles thénariens peuvent être classés en 2 groupes en
fonction de leur terminaison : on trouve ainsi les muscles
sésamoïdiens latéraux qui sont le muscle court fléchisseur (25),
l opposant (26), le court abducteur (27) et les muscles
sésamoïdiens médiaux, le muscle adducteur (28) et le 1er
muscle inter-osseux palmaire (29) (cf. paume et dos de la main).
IV - VASCULARISATION ET INNERVATION
SENSITIVO-MOTRICE DU POUCE.
Voir paume de la main
V - ANATOMIE FONCTIONNELLE DU POUCE
La rencontre du pouce avec les autres doigts est facilitée par la
possibilité qu a celui-ci de se situer en avant du plan de la paume
de la main en position anatomique de référence.
L abduction-adduction du pouce (30) : le pouce s écarte ou se
rapproche de la paume de la main (0-60°) par l intermédiaire de
l articulation métacarpo-phalangienne. Ce mouvement est plus ou
moins accompagné par la flexion-extension de la 2ème sur la 1ère
phalange (20).
L antépulsion-rétropulsion du pouce (31) correspond à la
flexion-extension de l articulation trapézo-métacarpienne. Le
métacarpien se porte en avant du plan de la paume de la main (0-
80°).
La flexion du pouce (32) résulte de l association adduction-
antépulsion (ou de la flexion de l articulation trapézo-
métacarpienne) et l extension est induite par l association
abduction-rétropulsion.
La flexion met le pouce en face du doigt choisi et ce dernier peut
effectuer une flexion d opposition de façon à fermer la pince
(33). Ainsi chaque muscle thénarien ne peut pas à lui seul
provoquer l opposition et ce mouvement complexe nécessite
l intégrité de tous les muscles courts du pouce après
stabilisation de la main par les muscles longs.
 LE POUCE 331

Ht Ht

G
2 G 12
5 7
1
8
2 16
3 6 9 17
14
3 13
10 10
15
19 11 19 Les ligaments de 11
l articulation trapézo- 18
métacarpienne
4 Détail en coupe de l articulation
4 métacarpo-phalangienne du pouce

Détail des éléments osseux Le cadre osseux du pouce

de la colonne du pouce

Ht
24
G

21
26
22
25 24
23
27
16

Ht 28

Av
Les ligaments collatéraux
Les insertions tendineuses
du pouce au niveau
de la tabatière anatomique Détail des muscles intrinsèques du pouce

Ht

G
31

32 29

30

L abduction- L antépulsion-rétropulsion du pouce La flexion du pouce Le 1er inter-osseux palmaire

adduction du pouce
Adduction
Abduction
antépulsion
antépulsion
27
26
33
22 24
25

23
20

Av
Abduction
La flexion-extension de rétropulsion Adduction G
Mouvement de pince du pouce rétropulsion
l articulation inter-phalangienne
La colonne du pouce sur une coupe horizontale de
la paume de la main
334
VASCULARISATION ET INNERVATION DES DOIGTS DE LA MAIN
MORPHOGENESE DU MEMBRE SUPERIEUR
I - VASCULARISATION ET INNERVATION DES DOIGTS
1/ La vascularisation artérielle.
De l arcade palmaire superficielle (1) naissent les
artères digitales palmaires communes (2).
De l arcade palmaire profonde (3) naissent les artères
métacarpienne palmaires (4). Les artères digitales
palmaires communes et métacarpiennes palmaires
s anastomosent en un tronc commun (5) qui, au niveau
de la commissure des doigts se divise à nouveau en
artères digitales palmaires propres (6) ; ces dernières
se disposent sur les faces latérale et médiale des doigts.
Chaque doigt possède donc 2 artères digitales
palmaires propres latérale et médiale qui
s anastomosent ensuite au niveau de la pulpe (7). Elles
donnent également, en regard de la tête de P1, des
branches à destination dorsale (8) qui vascularisent la
face dorsale des doigts en regard de P2 et P3. L arcade
dorsale du carpe (cf. dos de la main) donne les artères
digitales dorsales (9) (latérale et médiale) destinées à la
face dorsale des doigts, uniquement au niveau de P1.
2/ La vascularisation veineuse et lymphatique.
Chaque réseau unguéal (10) est drainé par 2 veines
digitales dorsales (11) qui s unissent en une veine
métacarpienne dorsale (12). Chaque réseau pulpaire
(13) se poursuit par les veines digitales palmaires (14)
qui se drainent dans le réseau veineux palmaire (15), les
veines inter-capitales (16) et les veines digitales
communes palmaires (17).
Les vaisseaux lymphatiques naissent d un riche plexus
digital (18) qui se draine dans la main par un plexus
palmaire (19) et un plexus dorsal (20).
3/ L innervation
Les doigts sont innervés par les rameaux issus des nerfs
médian, ulnaire et radial (cf. paume et dos de la main).
Au niveau de la paume de la main, les 4 nerfs digitaux
communs palmaires (21) se divisent à la commissure
des doigts en 2 rameaux : latéral et médial (nerf digital
palmaire propre (22)) disposés sur les faces latérale et
médiale des doigts au contact des artères digitales
palmaires propres (le nerf se place en avant de
l artère).
II - MORPHOGENESE DU MEMBRE SUPERIEUR
Les bourgeons des membres supérieurs apparaissent sur
les parois latérales de l embryon un peu avant les
bourgeons des membres inférieurs (vers la 4 ème semaine).
L extrémité des bourgeons est constituée par un
épaississement de l ectoderme et constitue la crête
ectodermique apicale, responsable de la transformation
et la dédifférenciation du mésenchyme sous-jacent en
structures ostéo-articulaires, musculaires et vasculo-
nerveux.
Vers la 5ème semaine, les plis du coude, et du poignet
apparaissent, en situation proximale par rapport à la lame
primitive de la main (23) sur laquelle se dessinent les
sillons digitaux. Ces derniers se résorbent
progressivement pour isoler les doigts.
Le coude croît en direction caudale.
A la 7ème semaine, le membre supérieur subit une rotation
latérale de 90° (24) (mouvement inverse à celui du
membre inférieur (25)). Ainsi, le bord préaxial du bourgeon
de membre devient latéral et le bord post-axial devient
médial.
Morphogénèse osseuse.
Les centres de chondrification apparaissent au cours de la
6ème semaine et vont former les matrices cartilagineuses
pour chaque os. On individualise ainsi, au niveau de la
racine du membre supérieur, un centre de
chondrification ventral (26) (tubercule supraglénoïdal et
processus coracoïde), un centre chondrification dorsal
(27) (scapula), et au niveau de la partie libre du membre,
des centres de chondrification pour l humérus, le radius,
l ulna et pour les os de la main. Au sein des matrices
cartilagineuses apparaissent des points d ossification
primaires puis des points d ossification secondaires.
Les points d ossification primaires sont le plus souvent
situés au niveau de la diaphyse des os long et débutent
au cours du 2ème mois in utéro.
Les points d ossification secondaires apparaissent
dans les épiphyses ou à la périphérie des os. Ils
permettent de dessiner les différentes excroissances
osseuses (épiphyses, tubérosités, processus osseux…)
La clavicule est le seul os du membre supérieur à
présenter une ossification intra-membraneuse.
Morphogénèse musculaire.
A partir du mésoderme se condensent des masses
myogènes ventrale et dorsale.
La masse myogène ventrale donne les muscles
fléchisseurs et pronateurs.
La masse myogène dorsale donne les muscles
extenseurs et supinateurs.
Morphogénèse vasculaire.
L artère axiale du membre supérieur (28) provient de la
7ème artère segmentaire cervicale. Sur son bord post-
axial naissent 2 artères : l artère du nerf médian (29) et
l artère inter-osseuse postérieure (30). L artère axiale
se termine par un plexus digital (31) au sein duquel se
forme l arcade palmaire profonde.
Puis les artères radiale (32), ulnaire (33) et brachiale
profonde (34) se développent. Progressivement, les flux
des artères inter-osseuse postérieur et du nerf
médian diminuent pour disparaître au profit des
artères radiale et ulnaire.
Morphogénèse nerveuse.
Innervation motrice . La dédifférenciation du
mésenchyme en tissu musculaire se fait grâce à la
connexion précoce entre les nerfs et les condensations
myoblastiques. La migration des ébauches
musculaires entraîne leur innervation.
Innervation sensitive . L innervation radiculaire cutanée
se distribue sur la paroi sous la forme de bandes, ou
dermatomes. Les dermatomes du bord axial du membre
supérieur (en particulier le territoire d innervation cutané
dépendant du myélomère C7) sont repoussés vers
l extrémité distale du bourgeon du membre supérieur. Ils
perdent leur continuité dorsale avec les dermatomes
du tronc :ainisi, au niveau du tronc, le métamère Th1
se trouve contigu et directement au-dessous du
métamère C5
 VASCULARISATION ET INNERVATION DES DOIGTS 335
MORPHOGENESE DU MEMBRE SUPERIEUR
Ht

D
Ht
27 28
D G
46
11

1
9
3
2
4 25

5
5
13
21 6 6 35
39

22
8

Vascularisation artérielle et innervation

superficielles de la main et des doigts

Av
12
G

16 19

20
11
14 17
15
10 18
13
24
Vascularisation veineuse et lymphatique des doigts

23
26
27

25

28

Rotations des membres de

l embryon autour de leurs
axes
34
Centres de chondrification du membre supérieur
32

33 C5

29 C5 Th1
C6
30 C6

31 Th1
C7
Morphogénèse C7 Morphogénèse
vasculaire du C8 nerveuse du membre
membre supérieur C8 supérieur