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COURS DE FINANCE LOCALE

INTRODUCTION
CHAPITRE I

Par ONDOUA ONDOUA Degerard


Economiste du Développement/Doctorant en Management des Projet
INTRODUCTION GENERALE

Le développement économique d’un Etat nécessite entre autres la maîtrise des


ressources financières, connues plus globalement sous le concept de « finance ». La finance
est en effet considérée comme une science de gestion des avoirs '(ou patrimoines) des ménages,
des entreprises, ou encore des deniers publics (argent de l’Etat). Cette gestion se matérialise par
des méthodes à travers d’une part la mise à disposition des capitaux aux agents économiques
qui ont un besoin de financement, et d’autre part la possibilité de placer les capitaux de ceux
qui ont une capacité de financement, par le biais des institutions spécialisées telles que les
marchés financiers (constitués principalement du marché de la dette monétaire, du marché
obligataire, du marché des changes, ou encore du marché des actions).

La finance peut ainsi se subdiviser en plusieurs domaines :


La finance d'entreprise spécialisée dans l’exploitation (trésorerie de court terme) ou encore
l’investissement (moyen et long terme),
La finance privée relative à la gestion de patrimoine et des revenus personnels,
La finance publique dont l’objectif est l’étude des règles qui gouvernent les ressources pécuniaires
de l’Etat, des Collectivités locales, des organismes de sécurité sociale, des établissements publics, ou de
toute autre personne morale de droit public, Et plus spécifiquement, ta finance locale, encore appelée
finance des collectivités locales, qui englobe toutes les activités ayant directement ou indirectement trait
à l’ensemble des opérations financières de ces unités décentralisées.

Il convient de rappeler que la notion de décentralisation revêt quatre aspects, selon Rondelli et
Cheema ( 1988)

La déconcentration qui est une technique d’administration consistant à attribuer certains pouvoirs de
décision aux représentants locaux du pouvoir central. Dans le cas d’espèce, les fonctionnaires en poste
dans les différentes circonscriptions du territoire ont pour mission essentielle de faciliter les contacts
entre les administrés et l’administration. Ils ne disposent cependant d’aucun pouvoir propre, mais
seulement de quelques pouvoirs de décision qui leur sont délégués par le pouvoir central au nom
duquel ils agissent. L’autorité centrale exerce ainsi sur ses subordonnés locaux un pouvoir hiérarchique
;
La délégation ou décentralisation par services qui répond à des exigences techniques. En effet, il s’agit
de confier à une personne morale (établissement public, ...) certains services publics déterminés
(université, hôpital, ...). Elle permet une meilleure adaptation des services aux exigences d’une bonne
gestion. On la désigne également sous les termes décentralisation technique ou de décentralisation
fonctionnelle ;
- La dévolution ou décentralisation territoriale qui repose sur une base géographique. En effet, le
pouvoir central reconnaît à des collectivités territoriales ou locales l’autonomie administrative dans une
catégorie d’affaires dites locales, par opposition aux affaires nationales qui demeurent dans le champ de
compétences de l’Etat. Notons qu’il existe plusieurs niveaux de collectivités territoriales dans un Etat
(généralement de 1 à 3) : le niveau le plus élevé correspond à un échelon régional, tandis que le niveau
le plus bas à des structures municipales ;
La privatisation qui est un transfert de pouvoirs à des entités privées.
Cela dit, nous nous proposons dans le cadre de ce cours, d’étudier toutes les activités ayant trait à
l’ensemble des opérations financières des Collectivités Territoriales Décentralisées, à travers trois
grands thèmes :

Thème 1 : La comptabilité de l’ordonnateur municipal


Thème 2 : La comptabilité du receveur municipal
Thème 3 : L’évaluation de la gestion des finances publiques des Collectivités Territoriales
Décentralisées
Chapitre I :
La comptabilité de l’ordonnateur municipal

Au sens littéral, la comptabilité est « l’ensemble des techniques d’enregistrement des entrées et
des sorties financières d'une entreprise, d’une administration, d’une association ».
Plus spécifiquement, la comptabilité est un outil d’information financière, un ensemble de
moyens utilisés afin d’enregistrer chronologiquement (dans des documents comptables) les données
commerciales ou financières et de les centraliser, et surtout d’établir les états comptables (balances,
compte d’exploitation, bilan). Tout ceci dans l’optique de mesurer l’activité économique et le patrimoine
d’une entité économique (qui peut être une entreprise, une collectivité, une association, l’Etat, etc.).
Généralement, il existe quatre types de comptabilité, à savoir :
1- La comptabilité générale basée sur la technique de la partie double, et qui enregistre
chronologiquement toutes les opérations effectuées par une entreprise.
2- La comptabilité analytique ou comptabilité de gestion, non obligatoire, destinée
principalement aux dirigeants d’une entreprise pour leur permettre de prendre les bonnes
décisions.
3- La comptabilité nationale, constituée d’un ensemble de comptes de la Nation, est un outil
indispensable pour la compréhension de l’économie de la Nation.
4- La comptabilité publique regroupant un ensemble de procédures macroéconomiques qui
déterminent les recettes et les dépenses de l’Etat et les Collectivités publiques.
C’est ce dernier type qui est appliqué aux finances locales. De même, l’ordonnateur municipal
peut être le Maire d’une Commune d’Arrondissement, ou alors le Délégué du Gouvernement auprès
d’une Communauté Urbaine.
Section 1: Etapes d'élaboration du Budget communal

Il convient de préciser qu’un budget communal est un acte de prévision et d’autorisation des
recettes et des dépenses, qui couvre une période de 12 mois. Au Cameroun, les budgets avant étaient
élaborés, avant 2003, sur un exercice comptable allant du 1 juillet d’une année en cours au 30 Juin de
l’année suivante. A partir de 2003, l’exercice comptable a été confondu à l’année civile, c’est-à-dire du
1er Janvier au 31 décembre de la même année.

Par ailleurs, le caractère prévisionnel du budget implique que les recettes et les dépenses soient estimées
; ce qui signifie que la prévision pourra être revue par la suite. En outre, l’acte

d’autorisation implique que seules les dépenses inscrites pourront être réalisées dans la limite des
montants inscrits, sauf exceptions ; et que seules recettes inscrites pourront être recouvrées.
Cela dit, les deux grandes étapes de l’élaboration du budget sont la préparation et la décision.
A- La préparation
La préparation d’un Budget devrait débuter normalement par les instructions de l’Exécutif communal
ou communautaire à la Commission élargie chargée de l’élaboration dudit budget. Ces instructions se
retrouvent dans une correspondance généralement dénommée « Lettre- circulaire relative à la
préparation du budget communal pour l’exercice à venir », à l’image de ce qui est fait au niveau de
l’Etat central. En effet, le Chef de l’Etat signe sa lettre-circulaire pour l’exercice suivant avant le dernier
trimestre de l’année en cours, afin de permettre aux différents départements ministériels de finaliser leur
budget.
En se référant par exemple à la lettre-circulaire relative à la préparation du budget de l’Etat, elle
comprend généralement les parties suivantes :
Du contexte macroéconomique (qui analyse les principaux indicateurs) ;
Des objectifs majeurs (amélioration des conditions de vie des populations) et spécifiques
(amélioration de la gestion des finances publiques, diversification des moyens de
financement);
/
Des orientations générales (consolidation des avancées obtenues dans l’amélioration des conditions de
vie des populations, référence aux documents de planification stratégiques, etc.) ;
De la politique budgétaire (en matière de recettes, de dépenses et d'endettement).

Comme, nous l’avons souligné plus haut, la préparation du budget incombe à l’Exécutif. Elle est soumise
au respect des dispositions de la circulaire du Ministère des Finances. Les acteurs qui interviennent dans
cette phase sont les suivants :
■ L’exécutif qui donne les grandes orientations dont le support est la lettre- circulaire précisée
plus haut ;
■ Les services financiers de l’ordonnateur qui jouent un rôle centralisateur. C’est eux qui
produisent le budget ;
■ Les directions ou les services opérationnels qui sont les émetteurs de besoins ;
■ Le comptable (receveur municipal) qui joue un rôle passif; il renseigne l’ordonnateur sur
l’exécution du budget (difficultés, avantages, ...) ;
L’Etat central qui joue également un rôle passif ; il renseigne les CTD sur les innovations à venir
Lors de la préparation du budget, les services de l’ordonnateur sont tenus de faire des
prévisions sincères et réalistes.
Par ailleurs, les ratios ci-après doivent être scrupuleusement respectés :
■ Les prévisions des dépenses d’investissement doivent être fixées à un taux minimum
de 40% des dépenses totales.
■ Les prévisions de dépenses de fonctionnement ne doivent pas excéder un taux de 60%
des dépenses totales.
■ Les dépenses du personnel ne doivent pas excéder un taux de 35% des dépenses de
fonctionnement

B- La décision
Il s’agit d’une phase politique, celle des arbitrages. A son terme, lires montants arrêtés sont
ceux qui seront inscrits dans le projet de budget à soumettre au vote de l’organe délibérant et à
l’approbation de la tutelle.
En effet, c’est à l’occasion de la convocation du Conseil municipal par le Maire que le projet du budget
est examiné. En ce qui concerne les délais de convocation» dudit conseil, le magistrat municipal adresse
des convocations aux conseillers municipaux 15 jours avant sa tenue. Ces convocations indiquent
l’objet, le lieu, la date et l’heure, et sont accompagnées de
toute la documentation y relative. Il convient de noter que le conseil municipal est subdivisé
en plusieurs commissions (affaires économiques et financières, affaires sociales, affaires
domaniales, grand travaux,...), et siège à la majorité des 2/3 de ses membres. Les SOUS- commissions
siègent avant la tenue-du conseil sous l’assistance des experts sur les communales pour d’éventuels
éclairages sur le dossier examiné.
La séance du vote comporte généralement quatre temps forts auxquels peuvent s’ajouter les
« divers » :

- L’examen et le vote des recettes (1ère partie du budget) ;

- l’examen et le vote des dépenses (2ème partie du budget)

- l’examen et le vote du plan de campagne ou d’investissement ;

- l’examen et l’adoption des délibérations y relatives notamment la délibération portant vote du


budget et celle portant adoption du plan de campagne

La phase des divers peut permettre aux conseillers d’échanger sur l’actualité nationale et internationale,
mais surtout une mise à niveau * sur les questions de leur municipalité, ...
A la suite du vote du budget par le conseil municipal, le document finalisé est transmis au Préfet du
Chef-lieu du département pour sanction au plus tard une semaine après son adoption par le conseil
municipal. S’il l’approuve, le Préfet le soumet à son tour à l’approbation du Gouverneur de la région
concernée. Cette approbation est gagée par le visa technique du service régional des communes. Notons
que le Préfet et le Gouverneur disposent solidairement d’un délai de 15 jours pour approuver ou non ce
budget.

En cas de retard dans l’approbation du budget; celui de l’exercice précédent est reconduit par
douzièmes provisoires sur arrêté du Gouverneur. Cette mesure transitoire ne concerne que les
services votés et non les mesures nouvelles, mais imputables au budget à venir.

Après approbation, les exemplaires signés par le Gouverneur sont ventilés avec accusé de réception aux
autorités destinataires :

- Par le Service régional des communes à lui-même, au MINATD (à l’attention de la Direction


des CTD), au MINFI (à l’attention de la Direction du Budget).
- Par le magistrat municipal à lui-même, au Receveur municipal, au Contrôleur Financier, aux
Archives.
Le budget ainsi voté et approuvé obéit aux règles comptables en général et particulièrement aux
principes de la comptabilité publique.

Section 2 : Les principes budgétaires et comptables communaux

L’élaboration d’un budget s’appuie sur six (06) principes budgétaires et dix (10) principes
comptables, auxquels s’ajoute le sacro-saint principe de la séparation des fonctions entre le
comptable et l’ordonnateur.

S’agissant des principes budgétaires, l’on distingue :

1- L’annualité du budget : les prévisions budgétaires doivent être callées sur une période de 12
mois dite « exercice ».
2- L’unité du budget : les prévisions en recettes et en dépenses doivent être retracées dans un
document unique ; mais ce principe n’exclut pas l’existence des budgets annexes

1- L’universalité du budget : qui exige que l’ensemble des recettes couvrent l’ensemble
des dépenses.
2- La spécialité des crédits : le montant et la nature des opérations prévues doivent être
spécifiés dans une nomenclature budgétaire appropriée.
3- L’équilibre budgétaire : les totaux des recettes et des dépenses doivent être égaux.
4- L’antériorité budgétaire : toute recette et dépense doivent être autorisées au préalable.
De même, le budget doit être voté et approuvé avant le début de l’exercice (la
dérogation est faite par l’application des douzièmes provisoires).
En ce qui concerne les principes comptables, l’on a :
1- La continuité du fonctionnement : la fin d’un exercice, un changement d’agents ou de
responsables ne doivent pas entraîner l’arrêt du fonctionnement d’une entité. Elle
fonctionne sans fin, sauf décision légale contraire.
2- L’indépendance des exercices (dans le cas d’un budget de moyens) : les documents
comptables, les états financiers et les comptes de l’entité sont établis par exercice.
3- La permanence des méthodes comptables : constance d’un exercice à un autre, sauf
changement exceptionnel dans la situation de l’entité.
4- Le nominalisme : l’unité monétaire utilisée doit rester stable pour les opérations
comptables de l’entité. Ainsi, les informations comptables sont maintenues à leur
valeur nominale.
5- La non compensation : l’absence de liaison entre les recettes et les dépenses interdit la
compensation entre ces deux éléments.
6- La prudence : il est nécessaire de réaliser les produits et les charges à leur juste valeur,
en évitant ainsi des situations surévaluées et irréalisables.
7- La bonne information et 'la présentation des résultats : à travers la lisibilité des
documents (Comptables et financiers qui sont produits.
8- La régularité : en se conformant aux règles et procédures en vigueur (lois,
ordonnances, décrets, arrêtés, instructions, circulaires, et notes de service).
9- La sincérité : elle implique l’exhaustivité, la cohérence et l’exactitude des
.informations fournies.
10- La comptabilité à partie double : à travers la description simultanée de toute opération
au débit d’un compté, et au crédit d’un autre compte. Cela permet de mettre en
exergue la ressource et l’emploi qui en est fait.

Section 3 : Les techniques de prévision budgétaire

Il convient de rappeler que le budget est un acte de prévision, et doit être élaboré avec méthode pour
couvrir de façon fiable toute l’année budgétaire. Il existe plusieurs techniques de prévision budgétaire.
L’on peut notamment citer :

A- Les techniques traditionnelles


1- La prévision des recettes se réfère à plusieurs méthodes

Concernant la méthode de la pénultième année, elle a été conçue par M. DEVILLE en 1823 en
France. Elle stipule que les prévisions du budget en préparation ont pour base les comptes définitifs de
l’avant dernier exercice clos, considéré comme la pénultième année par rapport à l’exercice en
préparation. En d’autres termes, le budget étant préparé en cours d’année, il s’agira donc de l’avant-
dernier exercice par rapport à celui projeté. Ainsi, le budget de l’exercice 2015, se préparant au cours de
l’année 2014, sera basé sur les comptes de l’exercice 2013. Cette méthode offre l’avantage de la
simplicité, mais présente l’inconvénient d’afficher des prévisions peu fiables notamment en cas de forte
expansion ou de grave récession économique.

Concernant la méthode de la majoration, elle se présente comme une amélioration de la méthode


précédente. Les chiffres obtenus par la méthode de la pénultième année sont majorés d’un
pourcentage censé refléter l’évolution de la situation financière. Cette méthode peut aboutir à de
bons résultats globaux si le taux de majoration est calé sur le taux de croissance réel de l’économie
locale. Cependant, même dans ce cas favorable, la méthode présentera l’inconvénient de ne pas
refléter la réalité au niveau des chapitres et articles budgétaires, étant donné que les activités
économiques générant ces ressources ne réagissent pas de la même manière devant les fluctuations
économiques.

Concernant la méthode de Léon SA Y, il s’est également attelé à corriger la rigueur de la méthode


de la pénultième année. Dans son analyse en effet, il ajoute aux recettes de la pénultième année la
moyenne des accroissements des produits (recettes) d’une année à l’autre pendant les cinq derniers
exercices.

Concernant la méthode de l’évaluation directe chaque ressource est évaluée séparément sur la
base des renseignements économiques les plus récents. En d’autres termes, cette méthode prend en
compte en plus des derniers exercices budgétaires, le contexte économique, le comportement des
marchés et des acteurs économiques, le contexte politique, le civisme des contribuables, etc. Ainsi,
cette méthode nécessite l’existence d’un bon outil statistique et c’est précisément là où sa pertinence
peut être remise en cause dans le contexte local actuel.

2- La prévision des dépenses renvoie à deux notions : les services votés et les mesures
nouvelles.

Les services votés représentent le minimum de dotation qu’une administration juge indispensable pour
poursuivre l’exécution du service public, dans les conditions qui ont été approuvées l’année précédente.
Les mesures nouvelles pour leur part, concernent l’incidence financière des actions de
l’administration qu’un ou plusieurs services comptent entreprendre au titre d’un exercice budgétaire
donné. Ces mesures ont souvent trait à /investissement, au recrutement du personnel, etc
B- Les techniques modernes

1 - La planification du développement

Cette méthode consiste à projeter dans le temps et dans ' pace, les objectifs économique et sociaux de
l’entité (CTD), pour une période de 3, 4 ou 5 ans. Il s’agit de se fixer des objectifs qui seront exécutés
par tranches successives retenu dans le cadre des budgets annuels, renvoyant ainsi à la pluri annualité.

7- La rationalisation des choix budgétaires

Né aux Etats-Unis, ce ne méthode intervient au cas où l’entité (CED)) se trouve obligée d’apprécier les
avantages et coûts comparé des divers projets, en vue de choisir le meilleur. Elle se résume en cinq (5)
points :

Le choix des objectifs,


Le choix des moyens,
L’établissement des programmes,
La détermination des tranches de crédits, et le contrôle.

C- Les méthodes utilisées par les Municipalités

En ce qui concerne les communes ou communautés urbaines, il n’existe pas une méthode bien typée
d’élaboration du budget. Elles utilisent le plus souvent un mélange de tout ce qui vient d’être cité avec
un zeste d’empirisme. La méthode de la majoration (positive ou négative) semble cependant prendre
une part prépondérante.

Proposition :

Une méthode simple basée sur la méthode de la pénultième année pourrait consister en la procédure
ci-après : on se situe dans l’année n et on élabore le budget pour l’année suivante, c’est-à-dire l’année
n + 1 ; on dispose des résultats de l’année précédente, c’est-à-dire n — 1. L’année n — 1 est, par
rapport à l’année n -I- 1, la pénultième année.

La méthode revient, pour les dépenses, aux étapes suivantes :


Prendre les résultats de l’année n — 1 figurant au compte administratif ;
Appliquer à ces chiffres des correctifs qui tiennent compte de l’évolution de l’environnement
économique et financier de la commune.
Pour les recettes, il s’agirait de :

Prendre également les résultats de l’année n 1 ;


Recenser les contrats portant créance au profit de la commune ;
Recueillir, auprès de l’Administration fiscale, les informations concernant l’évolution probable du
rendement des impôts profitant en partie ou en totalité aux communes ; Calculer sur la base des résultats
des derniers comptes, le prix de revient des services rendus par la commune aux usagers, de manière à
déterminer les nouveaux tarifs qui devront couvrir les charges. Ces nouveaux tarifs ainsi déterminés
permettront d’évaluer les recettes en la matière ;
Prévoir les recettes nouvelles provenant de décisions dont l’application sera effective au courant de
l’exercice.
Une fois ces données chiffrées obtenues, il s’agit d’élaborer une première ébauche du budget. Les
chiffres prévisionnels ainsi obtenus sont répartis par chapitres, articles et paragraphes suivant la
nomenclature comptable, et tous les sous-totaux des recettes et des dépenses en sont tirés.

En matière de dépenses, il faudra particulièrement veiller à ce que toutes les dépenses obligatoires 4
figurent dans le document en projet.

La totalisation des recettes d’une part et des dépenses d’autre part va faire apparaître un écart qui va
commander certains choix budgétaires.

Au terme de cette première ébauche de budget, il est très improbable que l’on aboutisse à un équilibre
des recettes et des dépenses. Il y aura toujours un écart, positif lorsque les recettes prévues sont
supérieures aux dépenses, et négatif dans la situation inverse (c’est le cas le plus fréquent). Cette
situation va ainsi commander des choix budgétaires.

En cas d’écart positif, la Municipalité pourra augmenter les dépenses en programmant d’autres travaux,
de nouvelles acquisitions par exemple.

Par contre, si les dépenses excèdent les recettes, il faudra alors supprimer ou réduire certaines dépenses
(sans cependant toucher aux dépenses obligatoires), ou alors envisager l’augmentation des tarifs de taxes
locales. Mais cette dernière alternative est limitée par le plafonnement des taxes, et se heurte à la lourdeur
de la tutelle qui ne permet pas une décision rapide.

Une fois ces différentes retouches terminées, la balance totale est tirée (ou équilibrée) et le projet de
budget à présenter au conseil municipal arrêté.
Section 4 : Présentation et contenu du Budget

A- Présentation du Budget

L’on distingue deux types de présentation : la présentation par nature et la présentation par fonction.
Ces dépenses se subdivisent en dépenses de fonctionnement et dépenses d’équipement. Pour ce qui est des dépenses
obligatoires de fonctionnement, on peut citer les dépenses de personnel, les dépenses relatives au fonctionnement des
services municipaux, les contributions et participations de la commune aux dépenses d’intérêt social ou économique.
Pour ce qui est des dépenses obligatoires d’équipement, l’on recense notamment l’acquittement des dettes et le
remboursement des emprunts souscrits par la commune, les dépenses d’investissement, les contributions et
participations de la commune aux dépenses d’intérêt social ou économique, la contribution au budget du syndicat des
communes.

Présentation par nature


Il s'agit d’un classement des informations importantes sur le plan strictement financier. Dans ce cas les
recettes et les dépenses sont regroupées selon leur identité financière précisée par les décrets
n°2010/1735/PM du ler Juin 2010 fixant la nomenclature budgétaire des Collectivités Territoriales
Décentralisées. Ainsi, avons-nous :
y.

■ Les comptes bilanciels qui vont de la classe 1 à 5 ;


■ Les comptes de gestion ou d’exploitation (classes 6 et 7) qui retracent respectivement les
charges et les produits ;
■ Les comptes de la classe 8 qui sont des comptes de détermination des soldes caractéristiques de
gestion, et enfin
■ Les comptes de la classe 9 qui sont des comptes spéciaux ou hors budget.

Présentation par fonction


Le classement des recettes et des dépenses par fonction consiste à les regrouper à partir de leurs
destinations ou leurs finalités. Cette présentation est avantageuse dans la mesure où elle permet
d’apprécier la politique locale, notamment dans les divers secteurs d’activités.
B- Contenu du Budget
Le budget primitif (ou budget de base voté par l’organe délibérant) peut se décomposer en : (i) budget
principal qui retrace les opérations financières de la collectivité, et éventuellement en (ii) budget(s)
annexe(s) et par un certain nombre de documents annexes ayant pour but d’étayer les budgets principal
et annexes.
/
1- Le Budget principal
Il retrace les opérations financières de la collectivité elle-même ; il remplit les fonctions de prévision et
d’autorisation en ce sens que seules les recettes et les dépenses prévues seront réalisées, et ce dans la
limite des montants inscrits. Il renseigne également sur les réalisations de l’exercice précédent et les
inscriptions de l’exercice à venir. Il est divisé en deux grandes parties :

- La partie consacrée aux recettes de fonctionnement et d’investissement, et


Celle consacrée aux dépenses de fonctionnement et d’investissement.

Son architecture est la suivante :


Le titre, identifié par un chiffre qui énonce la racine et le libellé du compte ;
Le chapitre identifié par deux chiffres qui renseigne sur l’ensemble des éléments contenus
dans le titre ;
L ’article, représenté par trois chiffres qui décline l’élément du chapitre qui est traité ; Le
paragraphe identifié par six chiffres qui donne le détail des composantes de l’article
TABLEAU I : PRESENTATION SOMMAIRE DU BUDGET

DEPENSES RECETTES
ART. INTITULE MONTANT ART. INTITULE MONTANT
FONCTIONNEMENT
610 h MATIERES ET FOURNITURES CONSOMMEES 710 RECETTES FISCALES
611 T UNSPORTS CONSOMMES 711 CENTIMES ADDITIONNELS COMMUNAUX
612 4 JTRES SERVICES CONSOMMES 712 TAXE DE DEVELOPPEMENT LOCAL
620 F 3AIS DE PERSONNEL 713 PRODUITS DES TAXES COMMUNALES
630 IMPÔTS ET TAXES 720 PRODUITS D'EXPLOITATION DU DOMAINE; ET DES SERVICES
640 FRAIS FINANCIERS 730 RISTOURNES ET REDEVANCESCONSENTIES PAR L'ETAT
650 SUBVENTIONS VERSEES 740 PRODUITS FINANCIERS
660 TRANSFERTS VERSES 750 DOTATIONS ET SUBVENTIONS DE FONCTIONNEMENT REÇUES
670 AUTRES CHARGES ET PERTES DIVERSES 760 TRANSFERTS REÇUS
680 DOTATIONS AUX AMORTISSEMENTS 770 AUTRES PRODUITS ET PROFITS DIVERS
780 REPRISES SUR AMORTISSEMENTS
790 REPRISE SUR PROVISION ET FONDS RESERVES

TOTAL FONCTIONNEMENT A B

INVESTSSEMENT
150 EMPRUNTS A LONG ET MOYEN TERME 100 DOTATION LIBEREE
210 T ERRAINS 150 EMPRUNTS A LONG ET MOYEN TERME
220 AUTRES IMMOBILISATIONS CORPORELLES 160 AUTRES EMPRUNTS A LONG ET MOYEN TERME

221 AGENCEMENTS, AMENAGEMENTS 250 PRETS ET AUTRES CREANCES A LONG ET MOYEN TERME

222 MATERIELS ET MOBILIER


260 PARTICIPATIONS -
TOTAL INVESTISSEMENT C D
TABLEAU II : RAPPORT D’ALLOCATION DU BUDGET
DEPENSES Recettes
ART
INTITULE MONTANT % ART. INTITULE MONTANT %
.
FONCTIONNEMENT
610 MATIERES ET FOURNITURES CONSOMMEES 710 RECETTES FISCALES X
6li TRANSPORTS CONSOMMES 711 CENTIMES ADDITIONNELS COMMUNAUX
612 AJUTRES SERVICES CONSOMMES 712 TAXE DE DEVELOPPEMENT LOCAL
620 FRAIS DE PERSONNEL 713 PRODUITS DES TAXES COMMUNALES
630
‘ IMPÔTS ET TAXES 720 PRODUITS D'EXPLOITATION DU DOMAIN E ET DES SERVICES
RISTOURNES ET
640 FRAIS FINANCIERS 730 REDEVANCESCONSENTIE S PAR L'ETAT
650 SUBVENTIONS VERSEES 740 PRODUITS FINANCIERS
660 TRANSFERTS VERSES 750 DOTATIONS ET SUBVENTIONS DE FONCTIONNEMENT REÇUES
670 UTRES CHARGES ET PERTES DIVERSES 760 TRANSFERTS REÇUS
680 r OTATIONS AUX AMORTISSEMENTS 770 AUTRES PRODUITS ET PROFITS DIVERS
780 REPRISES SUR AMORTISSEMENTS
' * 790 REPRISE SUR PROVISION ET FONDS RESERVES

TOTAL FONCTIONNEMENT A B

INVESTISSEMENT
150 EMPRUNTS A LONG ET MOYEN TERME 100 DOTATION LIBEREE
210 TERRAINS 150 EMPRUNTS A LONG ET MOYEN TERME
220 AUTRES IMMOBILISATIONS CORPORELLES 160 AUTRES EMPRUNTS A LONG ET MOYEN TERME

221 AGENCEMENTS, AMENAGEMENTS 250 PRETS ET AUTRES CREANCES A LONG ET MOYEN TERME
222 MATERIELS ET MOBILIER
260 PARTICIPATIONS
TOTAL INVESTISSEMENT C D

TOTAL BUDGET 2014 E 100 E 100


TABLEAU 3 : PREVISION DES RECETTES DE FONCTIONNEMENT

RECETTES EXECUTEES PREVISIONS DE L'ANNEE


PREVISIONS DE
ET PORTEES AU PREVISIONS DE N+l
RUBRIQUE IMPUT. INTITULE L'ANNEE N+l VOTEES OBSERVATIONS
COMPTE L'ANNEE N RETENUES PAR LA
PAR LE CONSEIL
ADMINISTRATIF DE TUTELLE
L'ANNEE N- 1

TITRE: 7 COMPTES DE PRODUITS ET DE PROFITS PAR NATURE


CHAPITRE: 71 PRODUITS DESÎRECETTES FISCALES, CAC, TAXES
COMMUNALES
ARTICLE: 710 RECETTES FISCÀLES
710 100 PRODUITS DE L’IMPÔT LIBERATOIRE
710 101 CONTRIBUTION DES PATENTES
710 102 CONTRIBUTION DES LICENCES ï-

710 105 DROITS DE MUTATION D’IMMEUBLES


710 106 REDEVANCE FORESTIERE
710 108 DROIT DE TIMBRE AUTOMOBILE
710 109 TAXE FONCIERE SUR LA PROPRIETE IMMOBILIERE
710 110 DIVERTISSEMENT
710 111 DROIT DE TIMBRE SUR LA CARTE GRISE
710 112 DROIT DE TIMBRE D’AEROPORT
710 114 AUTRES RECETTES FISCALES
TÒTAL 710

ARTICLE: 711 CENTIMES ADDITIONNELS COMMUNAUX


711 100 CAC SUR IMPÔTS
TOTAL 711
712 100 TAXE DE DEVELOPPEMENT LOCAL
TOTAL 712
....

PRODUIT D’IMMOBILISATION PAR LA CTD POUR


CHAPITRE 79 ELLE-MÊME
ARTICLE 790 REPRISE SUR PROVISION ET FONDS RESERVES
PRODUCTION D’IMMOBILISATIONS CORPORELLES PAR LA
790 100 CTD POUR ELLE-MÊME
TÒTAL 790
TOTAL RECETTES DE FONCTIONNEMENT ' B
des C1 D, ces budgets retracent les opérations résultant des activités de production de biens ou
prestations de services donnant lieu à paiement d’un prix.
Les opérations des budgets annexes sont prévues, autorisées et exécutées dans les mêmes conditions
que le budget principal
AT? : Il convient de préciser que les Municipalités sont passées de l’élaboration d’un Budget de moyens
à celle d’un Budget-programme. Jusque-là, on s’intéressait davantage au volume des moyens consacrés
à une politique, qu’aux résultats concrets obtenus grâce à ces moyens. Désormais, les discussions
budgétaires portent non seulement sur les moyens, mais aussi sur l’efficacité des dépenses, par rapport
à des objectifs définis pour chaque programme.

Section 5 : L’exécution du budget communal

L’exécution du budget communal concentre l’essentiel de la comptabilité administrative de


l’ordonnateur : c’est l’ensemble des actes posés et opérations conduites pendant la période d’exécution
dudit budget. Cette période court de la mise à la disposition de l’ordonnateur municipal du budget à la
présentation du compte administratif. L’ordonnateur municipal exécute ainsi, avec les différents
intervenants et partenaires de la municipalité, les autorisations portées au budget voté par son conseil
municipal et approuvé par l’autorité de tutelle.

Parmi les autres acteurs de la chaîne de dépense publique, l’on peut citer :

Le contrôleur financier qui est chargé du contrôle et du visa de tous les actes d’engagement juridique
et comptable émis par l’ordonnateur et ayant une incidence financière sur le budget de la structure
d’accueil, y compris le bail conventions et les contrats. Outre le contrôle de régularité exercé sur les
dépenses, il est chargé du contrôle des(régies des recette!) de sa structure de rattachement en rapport
avec le receveur municipal, de la validation des dépenses liquidées et ordonnancées par les ordonnateurs,
ou encore de l’apurement des comptes d’emploi des caisses d’avances et des déblocages de fonds avant
transmission au receveur municipal.
.

Le receveur municipal est à la fois caissier et payeur. En sa qualité de caissier, il est


chargé de l’encaissement de toutes les ressources financières sur présentation des pièces justificatives,
et responsable du suivi et de la dynamisation des régies de, recettes de sa structure de rattachement. En
tant que payeur, il est chargé du contrôle de régularité des pièces de dépenses et du paiement (qualité de
l’ordonnateur, disponibilité de crédits, imputation conforme, certification du service fait, vérification
des calculs sur factures, décomptes, ordres de recettes).

Il convient de noter que l’on distingue trois (03) phases d’exécution des opérations de
recettes : l’assiette, la liquidation et le recouvrement.
1- L’assiette

Les opérations d’assiette portent essentiellement sur les recettes fiscales. Elles constituent la
phase administrative et consistent à déterminer le montant de la matière imposable qui est imputable à
chaque contribuable. L’essentiel de f intervention des communes en matière d’assiette fiscale porte sur
l’impôt libératoire

2- La liquidation
Dès qu’une créance de la commune est constatée ordonnateur (maire ou délégué du Gouvernement)
émet un titre de recettes encore appelé ordre de recettes. C’est notamment le cas pour les taxes
communales indirectes et pour les produits du domaine. Les impôts et taxes non directement recouvrés
par les communes font l’objet d’une émission de titre à posteriori.
C’est notamment le cas des impôts et taxes perçus par l’Etat et reversés en partie ou en totalité aux
communes. Cette opération a pour objet de régulariser les écritures.
1- Le recouvrement

Le recouvrement des recettes est assuré soit par le receveur municipal, soit par un régisseur travaillant
sous sa responsabilité. Il peut arriver qu’en raison de lenteurs ou de circonstances imprévues, certaines
recettes n’aient pas pu être recouvrées au terme de la période complémentaire. Dans ce cas, le receveur
municipal dresse à la fin de la période un état des restes à recouvrer. Cet état visé par le maire fait
ressortir un montant qui alimentera le prochain budget au titre des exercices antérieurs. Lorsque le
receveur municipal a épuisé tous les moyens mis à sa disposition par la loi et les règlements pour aboutir
à l’encaissement d’une créance communale, il dresse un état des créances irrécouvrables.
De même, il existe quatre (04) étapes dans l’exécution des opérations de dépense :
1- L’engagement de la dépense qui est l’acte pris par l’ordonnateur et qui engage l’Etat vis-à-vis du
bénéficiaire de la dépense publique. Il est soumis au visa préalable au vu des pièces justificatives
(bons de commandes administratifs, projets décomptes, marchés, contrat,... ).
2- La liquidation de la dépense qui est la prise en charge de la dépense dans la comptabilité de
l’ordonnateur et dans le livre journal de la comptabilité matières à travers le cachet de liquidation
et de prise en charge de la dépense sur la facture définitive.
3- L’ordonnancement de la dépense ou mandatement qui est l’acte par lequel l’ordonnateur donne
mandat au comptable public (receveur municipal) de payer une dépense préalablement validée au
contrôle financier ; ce deuxième visa budgétaire appelé « visa de validation » est apposé sur les
liasses de dépenses conformes à la réglementation en vigueur.
4- Le paiement qui est la phase ultime du règlement des dépenses publiques. C’est une
phase comptable contrairement aux précédentes qui étaient administratives. Le paiement est l’acte
par lequel la commune se libère de sa dette. Il est effectué par le receveur municipal au vu des
mandats accompagnés des pièces justificatives et des documents relatifs au mode de règlement
des dépenses. Après avoir opéré toutes les vérifications d’usage, le receveur municipal procède
au paiement de la dépense par l’émission d’un titre de règlement, soit par le biais d’un bon de
caisse pour les règlements en espèces, soit par le .biais d’un avis de virement pour .les
paiements par voie bancaire.
Le receveur municipal ne peut subordonner ses actes de paiement à une appréciation de la part de
l’opportunité des décisions prises par le maire. Ceci découle logiquement de la règle de séparation des
fonctions d’ordonnateur et de comptable.
Toutefois, il peut différer la mise en paiement des mandats et le signifier par écrit à l’ordonnateur dans
les cas suivants : (i) insuffisance de fonds appartenant à la commune, (ii) insuffisance de crédit ouvert
au budget, (iii) opposition dûment signifiée, (iv) omission ou irrégularités dans les pièces justificatives.
Section 6 : Le compte administratif.
Opérations au conseil municipal. Pour cela, il dresse une synthèse des opérations en recettes et celle des
opérations en dépenses. L’assemblage de ces deux tableaux complété du rapport économique et financier
de la période et du certificat de concordance des comptabilités de l’ordonnateur et celles du comptable
municipal, s’appelle le compte administratif. En d’autres termes, c’est un résumé de toutes les opérations
de l’exercice.
Pour le réaliser, il est donc utile d’avoir certains documents, notamment

Le budget de la période ;
Les autorisations spéciales ;
Les différents virements de crédits ;
L’état des restes à payer ;
Le livre de développement des dépenses ; Le livre de développement des recettes ; L’état des admissions
en non-valeur.

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