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Anciens devoirs

Ensemble de cent trente documents environ rédigées entre les XIVe et XVIIIe siècles

environ rédigés entre les XIVe et XVIIIe siècles, la plupart manuscrits et plus tardivement
gravés ou imprimés, tous d'origine anglaise. Ces documents décrivent les obligations et
fonctionnement des corporations de maçons et de bâtisseurs, mais également l'historique
mythique de la création du métier. C'est au sein de ces textes fondamentaux et en particulier
du poème Regius (1390), connu également sous le nom de manuscrit Halliwell et du
manuscrit Cooke (1410), pour l'Angleterre, puis des Statuts Schaw (1598) ou encore du
manuscrit d'Edimbourg (1696) pour l’Écosse, que la franc-maçonnerie spéculative puise ses
sources, sans toutefois affirmer d'un point de vue historique, une filiation directe avec les
loges opératives de cette époque.

Sommaire

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HistoireModifier
Étudiés et redécouverts depuis le milieu du XIXe siècle, ces 130 textes environ sont regroupés
sous la dénomination générique d'« Anciens devoirs » ou « Old Charges ». La plus grande
partie sont manuscrits, certaines versions ont été gravées ou imprimées et leur production
s'étale de la fin du XIVe siècle au milieu du XVIIIe. Ce sont des documents de tailles réduites
pouvant être pliés ou roulés. Ils sont tous d'origine anglaise, aucun équivalent sur le continent
n'existe[1]. La structure des manuscrits est identique, elle rapporte une histoire légendaire de la
création du métier, un éloge des sept arts libéraux traditionnels et une énumération des devoirs
éthiques et réglementaires des maçons prenant part au chantier[2].

XIVe siècleModifier

Le plus ancien document manuscrit connu qui retrace les usages et traditions de la maçonnerie
opérative anglaise est le poème Regius, daté des environs de 1390. Le document est un
ensemble composé de trois parties rédigées en vers qui sont au nombre de 794. La première
conte l'histoire traditionnelle du métier et des Devoirs des maçons opératifs[3], la deuxième
détaille ces Devoirs en quinze articles et quinze points, la troisième étant un appendice de
caractère principalement moral[4]. Ces Anciens devoirs du Moyen Âge sont liés aux loges
opératives et informe des coutumes et pratiques des chantiers à cette époque[5].
Apparu immédiatement après le Regius, le manuscrit Cooke est rédigé vers 1420. Il présente
des différences avec son prédécesseur. Rédigé en prose et long de 960 lignes, il expose et
amplifie les règles du Regius par des ajouts tirés de la Bible et des traditions patristiques; il
réduit les Devoirs à neuf articles et neuf points en ignorant certains points du Regius, en
insérant de nouveaux éléments comme une invocation à Dieu, un éloge de la géométrie et un
exposé sur les Arts libéraux[6]. C'est de ce manuscrit que sont tirées de nombreuses versions
ultérieures des Anciens devoirs, le Regius n'ayant connu aucune autre postérité[7].

Les deux manuscrits sont sur la forme assez identiques. Après un récit historique et mythique
sur la création du métier, ils soulignent l'obligation de prêter serment. S'ensuit un ensemble de
règles portant le nom d'« articles » et de « points » au nombre de quinze pour le Regius et de
neuf pour le Cooke. Ces règles édictent des points professionnels et comportent aussi des
prescriptions morales chrétiennes[n 1]. Ces documents ne font aucune allusion à une
quelconque autorité du métier, ni de subordination d'aucune sorte, donnant l'impression, que
les loges opératives qui sont régies par ces règles, le sont de manière autonome pendant le
temps, parfois des décennies, que durent les chantiers de construction[5]. Ces deux manuscrits
Regius et Cooke sont les deux seules sources datant de la fin du XIVe siècle, aucune autre
version de ces Anciens devoirs n'est connu à ce jour[7].

XVIe siècleModifier

Il faut attendre 150 ans pour voir réapparaitre une nouvelle version manuscrite et daté de
1583, qui porte le nom de Grand Lodge n°1[8]. De cette nouvelle version sont tirées les près de
130 versions connues à ce jour[7]. Ce premier document du XVIe siècle ainsi que ceux qui
suivent, ne reprennent pas l'intégralité des textes primitifs, et s'éloignent profondément sur
divers points. Cette évolution classe ces documents dans une « seconde génération d'Anciens
devoirs ». Dans ces manuscrits les prescriptions opératives, corps principal des textes du XIVe
sont supprimées ou simplifiées autour d'une rédaction permettant une application à d'autres
formes que la seule maçonnerie opérative. Des préceptes et dispositions à caractères moral et
religieux sont également introduits dans cette génération de documents[9].

Cérémonie de réceptionModifier
Une cérémonie de réception d'un nouveau membre dans la corporation des maçons en
Angleterre selon les usages du Moyen Âge, se pratique dans les corporations. Dans son
ouvrage, l'auteur Patrick Négrier lui donne le nom de « Rite des Anciens devoirs », sans que
ce nom ou l'existence d'un rite en tant que tel ne soit attesté par des documents historiques [10].
Les manuscrits des Anciens devoirs décrivent cette cérémonie comme une prestation de
serment, précédée d'une lecture sur les devoirs, de l'histoire légendaire du métier et d'une
exhortation, pouvant s'apparenter à une ébauche de rituel[11].

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