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THÈME III : LA IIIᵉ RÉPUBLIQUE AVANT 1914 : UN RÉGIME

POLITIQUE, UN EMPIRE COLONIAL


Chapitre 6: La troisième république, grandeurs et mutations du modèle
républicain (1871-1914)

I) Les fondements de la troisième république


Contexte: La troisième république voit le jour sur les cendres d’un second empire qui a été humilié
par la Prusse et ses alliés germaniques lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. La
France doit payer une dette de guerre colossale à l’Allemagne et perd la région Alsace Moselle,
principale source de fer et de charbon pour ses industries. La ville de Paris ayant résisté à un long
siège, ne supporte pas la reddition et crée une dissension avec le gouvernement provisoire de
Adolphe Thiers en installant la Commune de Paris.. Un conflit fratricide s’engage entre les
communards et les “Versaillais”.

A) Une mise en place dans un contexte difficile


Après la défaite contre la Prusse et ses alliés, la ville de Paris qui à soutenu un long siège (4 mois
et 9 jours) refuse d’accepter le nouveau gouvernement constitué autour d’Adolphe Thiers et
composé d’une majorité de conservateurs. La population à beaucoup souffert de la faim et du
froid avec le terrible hiver 1870-1871. Il existe une peur des parisiens, qui ont vu par deux fois
leurs révolutions (1830 et 1848) se mouvoir en politique monarchiste ou impériale. Le 17 mars
1871, Adolphe Thiers envoie une expédition de nuit récupérer les canons (227) des insurgés,
installés sur la colline Montmartre. Les insurgés élisent leurs propre gouvernement formés de 92
députés et demandent au gouvernement de reconnaître leur autonomie se nommant
“Commune insurrectionnelle de Paris”, qui va durer 72 jours. La répression des “Versaillais” est
féroce. Du 21 au 28 mai 1871, la “semaine sanglante”, près de 10 milles insurgés perdent la vie
dans les affrontements et les exécutions. Les communards prisonniers sont condamnés aux
travaux forcés en nouvelle calédonie. Le 11 juillet 1880 l’amnistie est votée par l’assemblée, les
exilés peuvent revenir en France.

L’assemblée est toujours majoritairement conservatrice, composée de monarchistes et de


bonapartistes. Le maréchal de Mac Mahon prend la tête du gouvernement lorsque Thiers
rejoint les républicains. L’assemblée tente progressivement un rétablissement de l’ordre
monarchique. En effet les légitimistes souhaitent mettre sur le trône le Comte de Chambord
(petit-fils de Charles X, dernier des Bourbons) et les Orléanistes, le comte de Paris (petit-fils de
Louis Philippe, de la maison d’Orléans).
Cependant les élections législatives de 1876 sont beaucoup moins favorables aux conservateurs,
puisqu’elles voient de nombreux sièges remportés par les républicains. Ceux-ci font de
nombreuses campagnes auprès du peuple pour obtenir d’avantages de sièges au parlement.

Malgré l’arrivée au pouvoir de Jules Grévy comme nouveau président de la république après la
démission de Mac Mahon, la république se base sur un régime parlementaire (élit le président et
contrôle le gouvernement) et non un régime présidentiel fort (comme aujourd’hui)

B) La lente unification de la nation

Pendant longtemps l’école était encadrée par les religieux (dominicains, assomptionnistes,
jésuites…) Cependant, la république voit d’un mauvais œil l’implication du clergé catholique
dans l’éducation. Elle va donc progressivement s’immiscer dans le système scolaire pour les
remplacer.
Nous pouvons citer Soeur Marie Eugénie, fondatrice de l’Assomption qui va créer des écoles pour
les jeunes filles, alors que celle ci avant ne recevait que peu d’éducation.

Avec les lois Jules-Ferry de 1881-1882, l'école devient gratuite, obligatoire pour les enfants de 6 à 13
ans, et laïque, que ce soit pour les garçons ou les filles.
5.000 congréganistes sont presque aussitôt expulsés, certaines municipalités anticléricales font
du zèle en expulsant aussi les religieuses qui se dévouent dans les hôpitaux. Le 21 décembre
1880, le député Camille Sée, ami de Jules Ferry, fait passer une loi qui ouvre aux filles l’accès à un
enseignement secondaire public où les cours de religion seront remplacés par des cours de
morale. L’année suivante, il fait voter la création de l’École Normale Supérieure de Sèvres en vue
de former des professeurs féminins pour ces lycées. Jules Ferry établit par ailleurs la gratuité de
l’enseignement primaire par la loi du 16 juin 1881 et le rend laïc et obligatoire par la loi du 29
mars 1882. L’enseignement primaire, public, gratuit et obligatoire, devient le fer de lance de la
IIIe République. Ses thuriféraires exaltent les «hussards noirs de la République», c’est ainsi que
sont désignés les instituteurs qui préparent les écoliers à devenir de bon citoyens et de fervents
patriotes.

C'est à l'écrivain français Charles Péguy, dans son roman "L'argent", écrit en 1913, que nous
devons ces formules en forme d'idiotisme militaire et d'idiotisme chromatique, désignant les
instituteurs publics sous la IIIe République après le vote des lois scolaires dites "lois Jules Ferry " et
le vote de la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905.

● Le mot "hussard" fait référence au corps de cavalerie hongrois créé au XVe siècle.
● Et la couleur noire renvoit à celle de l'uniforme des élèves de l'ENM (École
Normale Supérieure) ainsi - probablement - qu'à celui des cavaliers d'élite
français du fameux Cadre noir de Saumur (49), dont la couleur noire fut décidée
sous le règne de Louis-Philippe.
● Enfin - et surtout - on ne peut, bien sûr, s'empêcher de penser aux fameux
"Hussards Noirs", cet escadron de cavalerie constitué pendant la Révolution, en
1793, par la jeune République française.

Enfin, pour construire une culture républicaine qui soit la même pour tous les Français et
façonner une conscience collective, des symboles sont adoptés : à partir de 1884, toutes les
mairies de France sont ornées de la devise républicaine et d'un buste de Marianne, allégorie de la
République. Pour inscrire une continuité avec la Révolution française, le 14 juillet est décrété
jour de fête nationale (ont célébré la fête de la fédération qui symbolise l’unité de la nation) et la
Marseillaise devient l'hymne officiel en 1879.

C) L’affirmation des libertés fondamentales

Depuis 1870, les élections se déroulent au suffrage universel direct, que ce soit pour les députés
du parlement mais aussi pour les maires.
La séparation de l’Eglise et de l’Etat, loi 1905. Elle garantit à chacun la liberté de croyance et de
religion, dans un cadre où l'État reste neutre et ne rémunère plus les cultes. La religion relève
dorénavant du domaine privé. Cependant l’Etat ne s’arrête pas là, puisque tous les biens de
l’Eglise catholique sont saisis (comme c’est le cas aujourd’hui).
La loi sur la liberté de la presse de 1881 garantit la liberté d'expression et donne une place
importante aux journaux, qui vont dès lors constituer un contre-pouvoir. La même année est
proclamée la liberté de réunion.
En 1884, les syndicats sont autorisés grâce à la loi Waldeck Rousseau, et les maires ne sont plus
désignés mais élus par les citoyens de chaque commune.
La loi sur la liberté d'association (1901) permet la naissance des partis politiques modernes.
Les lois de la IIIe République font du français la langue de l'instruction obligatoire, laïque
et gratuite : dans le programme de l'enseignement primaire, qui comporte "la langue et les
éléments de la littérature française" (loi du 28 mars 1882). Cette décision permet d’unifier le
pays face à une multitudes de langues vernaculaires “patois” encore très présentes dans les
milieux ruraux (Languedocien, Béarnais, Corse, Basque, Savoyard…)

Ces différentes lois ont pour but de démocratiser l'expérience politique.


II) Essor industriel et mutations sociétales
A) L’industrialisation de la France

La France entre dans une phase d’industrialisation progressive. La découverte du premier


moteur à vapeur par l’écossais James Watt en 1769 qui permit la création d’un grand nombre de
moyens de transports bien plus performant qu’auparavant. Nous pouvons citer le bateau à
vapeur, le train (inauguré en 1827). Cette industrialisation se traduit par la construction de
grandes mines et de grandes usines afin d'extraire ou de fabriquer les pièces nécessaires pour des
bâtiments ou des engins technologiques.
La France possède un grand nombre de mines de charbons dans le nord et à l’est ce qui lui
permet de se positionner rapidement comme le 3eme pays le plus développés pour l’époque.
L'Alsace Moselle et la Lorraine sont des terres particulièrement propices aux bassins houillers,
mais aussi le nord pas de calais, l’ile de France, La bourgogne, l’auvergne… Nous pouvons citer
la mine du Creusot (Bourgogne) la mine de courrière (Pas de Calais), les mines d’Anzin (haut de
France). Les usines sont des structures colossales accueillant plusieurs milliers d’ouvriers par
jour. Le Creusot passe de 2000 ouvriers en 1830 à 20 milles en 1914. Renault en compte aussi
20 milles, les mines d’Anzins environ 17 milles.

Progressivement avec la découverte du pétrole en 1857 en Roumanie et en 1859 en


Pennsylvanie, les contemporains verront l’apparition des premières voitures, lors de la création
du moteur à explosion en 1885. L’utilisation du pétrole passe de 20 millions de tonnes en 1900 à
50 millions de tonnes en 1914 (mais le charbon reste majoritaire, on en consomme encore 1400
millions de tonnes). Avec le pétrole et l’utilisation massive de l’électricité vers 1870 c’est une
seconde révolution industrielle qui s’ouvre.

Inauguré en 1913, le fordisme va changer la mécanique de construction des usines en mettant


les ouvriers les uns à la suite des autres pour réaliser toujours la même tâche le long d’un tapis de
montage, ce qui va considérablement augmenter la production de voitures. En 1908 la
construction d’un véhicule prenait 12h environ, en 1913 il faut 2h30.

B) L'émergence de la classe ouvrière

Les conditions de vie des travailleurs sont difficiles. Parfois plus de 10h par jour, un salaire faible
et des conditions de vie difficiles, environ ¼ des populations des 9 plus grandes villes du Nord
sont considérées comme indigentes (48 milles personnes). En 1848 la journée de travail est fixée
à 12h par jour. Les mineurs descendent parfois jusqu’à 100 m de profondeur, ils y restent toute
la journée, souvent accroupis, ou allongés, avec des températures particulièrement étouffantes,
présence des particules de carbones.
La dangerosité des métiers n’est pas toujours prise en compte dans des entrepôts qui ne sont pas
toujours au normes (1849 et 1870, il y a 345 incendies dans le nord, 58 dans le Rhin), Engels et
Le Play énonce des températures des laminoires, chauffés à plus de 1500°C, les usines de verres,
ont une températures ambiantes de 45 à 50°C. Les conditions de travail peuvent causer des
maladies respiratoires, intoxication à la céruse (plomb blanc) comme le saturnisme (intoxication
du sang) ou la silicose (poumon bouchés à cause du charbon). Taux de mortalité élevé de
33,7%0, en 1850 à Lille 21% des enfants n’atteignait pas l'âge de 5 ans.
Accident de Courrières le 10 mars 1906, 1099 morts.

Entre 1830 et 1850 la population rurale est à 27 millions d’habitants. A partir des années de
1870, elle compte plus de 100 milles départs par an. La population quitte massivement les
espaces ruraux pour aller travailler en ville (phénomène qui est similaire dans beaucoup de pays
européens; Allemagne, Grande Bretagne…), mais la population française reste majoritairement
rurale jusqu'au milieu du XXème siècle. Il faut donc relativiser la place des ouvriers dans
l’économie nationale. Elle est certe très importante, mais ceux ci ne représentent en 1830 que
30% de la population active, en 1914, le monde agricole représente encore 40% des actifs.
L’exode rural est certes important mais il ne dépeuple pas les campagnes comme nous pourrions
le penser. (apparition 1er moissonneuse batteuse en 1834). La population urbaine ne devient
majoritaire qu' en 1931.

Socialisme utopique, saint simonisme, owenisme, mis en place du phalanstère


Pensée de Marx, Hegel,

C) L'émergence des luttes féminines

“Les femmes ont toujours travaillées” Sylvie Schweitzer

Certaines, membres de classes sociales plus étriqués, pouvaient effectivement avoir une
interdiction de travailler, mais l'écrasante majorité à toujours travailler. Généralement, la femme
prend le même métier que son mari. Dans la plupart des cas, le salaire du mari ne suffit pas à
nourrir la famille, l’épouse venait apporter un salaire d’appoint afin de subvenir aux besoins
familiaux. (Saunier de l’Ile de Ré, ouvriers, mineurs). Les enfants partent également travailler
dès l'âge de 6 ans. Leurs tailles (enfants et femmes) est fortement pratique pour les espaces
exiguës des mines ou pour pousser les wagons de charbon dans des tunnels bas de plafond. En
1906 on compte 1 million d’ouvrières, 1,5 million en 1914. L’entrée en guerre permettra aux
femmes de voir leur accès au monde du travail élargi (munitionnettes).
Enquête de Le Play, le coût entre 1870 du pain varie entre 0.20 et 0.40 francs celui de la viande
de 0.60 à 1 francs, quand on sait que la plupart des ouvriers gagnent entre 2 et 3,20 francs par
jours, tailleurs de pierre, horloger, charpentiers, forgerons entre 3,20 et 4 francs par jours…
Environ 50 à 60% du budget des familles est destiné à l’alimentation.

Les femmes ne représentent pas la majorité des travailleurs dans les mines ou les métiers de la
sidérurgie, elles sont bien plus présentes dans tous les métiers du textile, 89% des actifs, ou
comme “chambrelan” 86% des travailleurs (travaillant dans sa chambre avec l’invention en 1830
de la machine à coudre). 1880 50% des femmes travaillent pour elles seules (veuves ou
célibataires) Après 1900, 43% des travailleuses œuvrent entre 10 et 12h par jour pour un salaire
annuel de 500 francs.

Les femmes et les enfants sont progressivement écartés des métiers de fonds ou sidérurgiques,
trop épuisants pour eux, 1874 en France et interdiction des travaux de nuit en 1892.

Naissance progressive de protection sociale et d’un droit du travail.


- Droit congé marternité: 1909, indemnisation en 1913.
- Interdiction travails des jeunes enfants:,
- Interdiction du travail de fond pour les femmes: 1874
- Journée de 10h: 1900, loi Millerand
- Journée de 8h: 1919
- Retraite: 1908
- Congé maladie, reconnaissance maladies du travail: 1898

Il faut attendre les années 1900 pour voir une amélioration dans le salaire notamment grâce aux
revendications des syndicats et des partis ouvriers. L'indice de salaire passe de 60 en 1850 à 100
en 1900 en France. Une enquête du ministère de l'intérieur prouve que les populations ont un
meilleur niveau de vie, un accès plus facile à la viande et à des aliments diversifiés…

Hubertine Auclert
III) La France et la constitution de son empire colonial
Contexte d’isolement de la France sur la scène internationale, à cause du système bismarckien,
incapacité pour le moment d’affronter l’Allemagne et de prendre sa revanche. La république se
tourne vers d’autres moyens pour reprendre une place,et cela passe par la colonisation. Les
républicains modérés (Jules Ferry, Léon Gambetta) voient dans la colonisation une opportunité de
retrouver la gloire d’antan du pays et de retrouver une puissance économique.

A) La conquête de l’empire colonial

La conquête de l’Algérie à déjà été réalisée le 5 juillet 1830 grâce aux 37 milles soldats du général
Louis de Bourmont. Le 9 décembre 1848 sont créés 3 départements français: Oran,
Constantine et Alger, la fin de la conquête est permise par la soumission d’Abd El Kader en
1857. L’Algérie devient une colonie de peuplement, de nombreux européens viennent s’y
installer, les enfants européens qui naissent là-bas sont appelés “Pieds noirs”. La France propose
des protectorats en Tunisie en 1881 et au Maroc en 1912.

En 1885 la France s’établit dans le Dahomey (Bénin), en 1887, le général Gallieni impose un
protectorat aux royaumes de Toucouleurs (Mali), ceux-ci se révoltent, ils sont vaincus et le
royaume est annexé en 1890. En 1889, la France établit protectorat en Côte d’Ivoire, Paul
Crampel explore le Cameroun en 1889 et signe 14 traités avec 46 chefs, Léonce Lagarde
participe à la création de la ville de Djibouti en 1888.
Entre 1895-1896 c’est la conquête et annexion de Madagascar après une refus de la reine d'en
faire un protectorat et de nombreux incidents.

Les pays européens décident de la gestion des conquêtes coloniales par la conférence de Berlin
(1884-1885). A l’initiative de Bismarck, une réunion convie quatorze puissances européennes
(Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Danemark, Espagne, Etats Unis, France, Italie,
Empire Ottoman, Pays Bas, Portugal, Suède, Royaume Unie et Russie). L’objectif est d’établir
un certain nombre de règles afin d’éviter des conflits entre ces nations durant les périodes de
colonisation en Afrique. Ils conviennent de mettre fin à l’esclavage, de garder la libre circulation
sur le Nil et le Congo, la colonisation doit se faire dans l’objectif d’une mission civilisatrice. Cet
accord voit la multiplication des frontières.

En 1914, la France possède en Afrique un empire de 10 millions de km2, soit 20 fois la France.
Elle est le deuxième empire colonial au monde, juste après l’empire britannique. (En 1920, 33.5
millions de kilomètres carré, 1⁄4 des terres émergées et 1⁄4 de la population mondiale.)
Définitions:
- AEF : Afrique équatoriale française.
- AOF : Afrique occidentale française.
- Indochine : terme désignant la grande péninsule au sud-est du continent asiatique.
- Mission civilisatrice : idée selon laquelle certains pays, qui se considèrent comme plus
développés, doivent apporter la civilisation aux autres.
- Parti colonial : groupe d'influence visant à promouvoir le colonialisme.

B) Gestion et conflits à l’intérieur de l’empire

Hormis l’Algérie, les autres colonies de l’empire sont des colonies d’exploitation. La France y
prélève des ressources afin de les revendre dans le monde ou de les importer en métropole. En
1880 la France importait 4,8% des ressources de ses colonies et 9,4% en 1913. La métropole
exportait, quant à elle, 6,3 % de ses ressources vers les colonies en 1880 et 13% en 1913. La
majorité des ressources exportés vers la métropole sont le bois (36 milles t 1919), les minéraux
(charbon, zinc, étain, or…), les céréales d’Algérie, des fruits et légumes en tous genres (bananes,
coco, riz…)

Même si elles ne sont pas des colonies de peuplement, la France a essayé de transmettre les
valeurs de la république dans les colonies. Des écoles sont construites pour essayer d'éduquer et
d’alphabétiser les populations.
Des médecins et des officiers mettent en place des campagnes de vaccination. En 1903, le
commandant Laperrine part vacciner les peuples touaregs dans le Sahara. (variole ?)

Il y a régulièrement des révoltes de la part des populations colonisées, celles-ci manifestent


contre les conditions de travail difficiles, les punitions parfois sévères ou simplement contre la
présence des étrangers européens.
Certains mouvements se créent en vue d’obtenir l’indépendance, comme l'étoile nord-africaine
créée en 1922 en Algérie et qui servira de base pour le FLN.
C) Une tension internationale qui s'accroît dangereusement

En 1894, l’attention des Britanniques et des Français se porte sur le Soudan. Il permettrait à
chacun d’avoir une continuité territoriale entre le nord et le sud pour l'Angleterre et l’est et
l’ouest pour les Français. Volonté des Britanniques de créer une ligne de chemin de fer entre le
Caire et le Cap (Afrique du Sud) . En septembre 1894, Jean-Baptiste Marchand, 33 ans, propose
un projet colossal au gouvernement, afin de remonter la vallée du Nil. Départ de Marseille le 29
juin 1896 avec 15 Français, 150 tirailleurs sénégalais, des milliers de porteurs, 90 tonnes de
matériel. Il leur faudra 6 mois pour passer de Loango à Brazzaville et 1 an et demi pour atteindre
Fachoda. Le 10 juillet 1898 Marchand hisse le drapeau français sur le fort. Mais cela provoque
un incident diplomatique. En face, Lord Kitchener avance avec une armée de 3 000 hommes. Le
ministre des affaires étrangères, Théophile Delcassé, craint une escalade du conflit. Il préfère
céder aux revendications de l’Angleterre de quitter Fachoda, le 3 novembre 1898 Marchand
reçoit l’ordre d’évacuer le fort. C’est une humiliation importante pour la France, mais c’est aussi
l’occasion de se rapprocher de l'Angleterre.

Le roi d’Angleterre Édouard VII et le président français Émile Loubet se rencontrent plusieurs
fois, avant de signer un accord. Les Français ne doivent plus empêcher l’extension des possessions
anglaises dans la région du Nil. En échange, la Grande-Bretagne laisse le libre accès aux Français
pour établir un protectorat sur le Maroc, moyen pour éviter l’établissement de comptoir allemand
sur ce pays.

1re crise marocaine (1904-1906)


En concluant l'Entente cordiale en 1904 entre la France et l’Angleterre, cette dernière accepte
que le France établit un protectorat sur le Maroc. Cependant, l’Allemagne avait aussi des
convoitises sur ce territoire, l’empereur Guillaume II débarque au Maroc avec des troupes et se
rend devant le sultan pour lui proposer son aide contre la présence française. La France se
prépare à réagir, mais les Américains viennent calmer les tensions. Une conférence est organisée
à Algésiras en 1906 pour rappeler l’indépendance du Maroc. Cependant, la France se voit
confier la police des ports et le contrôle de la banque marocaine.

2eme crise marocaine (1911)


Les Français viennent prêter main-forte lors d'un coup d'État au Maroc en envoyant un fort
contingent de troupes. Les Allemands voient cela comme une violation du traité d’Algésiras et
envoient des troupes. Une fois encore, les opinions s’enflamment et l’on craint un affrontement.
Cependant, les diplomates négocient en secret pour éviter la guerre. Le Congo français devient
propriété de l’Allemagne et en échange celle-ci reconnaît la pleine liberté de la France sur le
Maroc.
La ligne de chemin de fer, Berlin-Bagdad, de 1600 km de long fut construite de 1903 à 1940.
Cette ligne de chemin de fer, relie les deux puissances que sont la Prusse et l’empire Ottoman à
un moment crucial pour les deux : les Ottomans ont cruellement besoin de se moderniser, et les
Allemands souhaitent s’émanciper de la tutelle américaine en pétrole. Les Britanniques et les
Français qui n’avaient pas vu l'intérêt de ce rapprochement découvrent son redoutable potentiel
tardivement. Cette voie de chemin de fer aura un impact considérable sur la Première Guerre
mondiale afin de transporter troupes, matériels et ressources énergétiques.

Toutes ces tensions s’ajoutent aux conflits déjà présents sur le continent européen, notamment
dans les Balkans qui cherchent à s’émanciper des grands empires centraux. Ces situations
participent à la marche vers la guerre, voulue par de nombreux pays européens (triple alliance
créée en 1882 et début triple entente en 1904…). L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand de
Habsbourg ne venant que mettre une étincelle sur une situation diplomatique déjà
particulièrement tendue…

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