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CHAPITRE 1 – OPHTALMOLOGIE

Guide de pratique clinique du personnel infirmier en soins primaires de la Direction générale de la santé des
Premières nations et des Inuits (DGSPNI).
Le contenu de ce chapitre a été mis à jour en septembre 2011.

Table des matières

ÉVALUATION DES YEUX.........................................................................................1–1


Anamnèse et examen des yeux..........................................................................1–1
Examen physique général...................................................................................1–2
Diagnostic différentiel de la douleur ou des symptômes oculaires.....................1–3
PROBLÈMES OCULAIRES COURANTS.................................................................1–3
Dégénérescence maculaire liée à l’âge..............................................................1–3
Blépharite............................................................................................................1–5
Cataracte............................................................................................................1–7
Chalazion............................................................................................................1–8
Conjonctivite........................................................................................................1–9
Rétinopathie diabétique....................................................................................1–11
Orgelet..............................................................................................................1–13
Glaucome à angle ouvert..................................................................................1–14
Ptérygion...........................................................................................................1–16
Rougeur de l’œil................................................................................................1–17
PROBLÈMES OCULAIRES URGENTS..................................................................1–18
Glaucome aigu à angle fermé...........................................................................1–18
Contusion ou lacération de l’œil........................................................................1–20
Brûlures chimiques............................................................................................1–21
Érosion de la cornée.........................................................................................1–22
Ulcère cornéen..................................................................................................1–23
Corps étranger sur la conjonctive,
sur la cornée ou dans le globe oculaire............................................................1–24
Kératite..............................................................................................................1–26
Contusion mineure des tissus mous.................................................................1–27
Décollement rétinien.........................................................................................1–27
Uvéite (iritis)......................................................................................................1–30
SOURCES...............................................................................................................1–31

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Ophtalmologie 1–1

ÉVALUATION DES YEUX

ANAMNÈSE ET EXAMEN DES YEUX Autres symptômes associés

Chaque symptôme doit être noté et examiné en –– Otalgie


fonction des caractéristiques suivantes : –– Écoulement nasal
–– Mal de gorge
–– Apparition (soudaine ou graduelle)
–– Toux
–– Évolution dans le temps
–– Nausées ou vomissements
–– Situation actuelle (amélioration ou aggravation)
–– Écoulement urétral, vaginal ou rectal
–– Localisation
–– Douleur ou inflammation articulaire
–– Irradiation
–– Qualité ANTÉCÉDENTS MÉDICAUX (YEUX)
–– Fréquence et durée –– Maladies ou lésions oculaires
–– Sévérité –– Chirurgie oculaire
–– Facteurs déclenchants et aggravants –– Port de verres correcteurs ou de lentilles
–– Facteurs de soulagement cornéennes
–– Symptômes associés –– Infection concomitante des voies respiratoires
–– Répercussions sur les activités quotidiennes supérieures (IVRS)
–– Épisodes similaires diagnostiqués auparavant –– Maladies transmises sexuellement
–– Traitements antérieurs –– Déficit immunitaire
–– Efficacité des traitements antérieurs –– Exposition à des irritants oculaires (dans
l’environnement ou au travail)
SYMPTÔMES DOMINANTS
–– Allergies (en particulier, saisonnières)
En plus des caractéristiques générales décrites –– Médication actuelle
ci-dessus, il faut aussi explorer les symptômes –– Maladie inflammatoire générale (affection
spécifiques suivants : intestinale inflammatoire, syndrome de Fiessinger-
–– Changements récents de la vue Leroy-Reiter)
–– Vue brouillée –– Diabète sucré
–– Halos –– Hypertension
–– Éclairs lumineux –– Néphropathie chronique
–– Corps flottants –– Troubles de la coagulation
–– Douleur
ANTÉCÉDENTS PERSONNELS
–– Irritation ET SOCIAUX (YEUX)
–– Sensation de corps étranger dans l’œil
–– Exposition professionnelle à des irritants
–– Photophobie
–– Port de lunettes de protection
–– Diplopie
–– Hygiène du milieu de vie (logement)
–– Larmoiement
–– Exposition à des micro-organismes contagieux à
–– Démangeaison
l’école ou à la garderie (par exemple, conjonctivite
–– Écoulement aiguë)
–– Correction de la vue (lunettes, lentilles cornéennes)

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1–2 Ophtalmologie

EXAMEN PHYSIQUE GÉNÉRAL Palpez l’orbite, les sourcils, l’appareil lacrymal et les
ganglions lymphatiques préauriculaires : sensibilité au
YEUX toucher, œdème, masses.
Examinez l’orbite, les paupières, l’appareil lacrymal, Ne palpez pas le globe si vous soupçonnez une
la conjonctive, la sclérotique, la cornée, l’iris, la déchirure ou si le client a subi récemment une
pupille, le cristallin et le fond de l’œil. chirurgie de l’œil.
Portez une attention particulière aux points suivants : En présence de symptômes évoquant une IVRS ou
une maladie transmise sexuellement (par exemple,
–– Acuité visuelle (réduite s’il y a kératite, uvéite ou
gonorrhée), examinez également les oreilles, le nez
glaucome aigu)
et la gorge.
–– Rougeur
–– Œdème SYSTÈME LYMPHATIQUE
–– Écoulement ou croûtes
Si vous soupçonnez une infection virale des
–– Coloration anormale (érythème, contusion ou voies respiratoires supérieures ou une maladie
hémorragie) transmise sexuellement (MTS), palpez les ganglions
–– Lipoïdose lymphatiques de la tête et du cou.
–– Arc sénile (cercle blanc autour de l’iris)
Recherchez la présence d’adénopathie préauriculaire,
–– Position et alignement des yeux
qui peut indiquer une infection chlamydienne, virale
–– Réaction et accommodation de la pupille à ou bactérienne invasive de l’œil (par exemple,
la lumière gonorrhée).
–– Mouvements extraoculaires (avec douleur dans
les cas d’uvéite) ABDOMEN
–– Champ visuel par confrontation (réduit dans les Si les symptômes oculaires sont associés à des
cas de glaucome) symptômes de MTS (par exemple, gonorrhée
–– Transparence, érosion ou lacération de la cornée disséminée), vérifiez si le foie est sensible au toucher
–– Réflexe cornéen à la lumière ou hypertrophié (voir « Examen de l’abdomen » dans
–– Opacité de la rétine (cataractes) le chapitre 5 « Appareil digestif »).
–– Reflet rétinien (dénote une rétine intacte)
–– Hémorragie ou exsudats de la rétine VOIES UROGÉNITALES ET RÉGION RECTALE
–– Papille optique et système vasculaire rétinien Si les symptômes oculaires sont associés à des
–– Application de colorant à la fluorescéine : les symptômes de maladie transmise sexuellement
cellules cornéennes lésées ou détruites se colorent (par exemple, gonorrhée disséminée), vérifiez
en vert; la lampe bleu cobalt facilite l’observation s’il y a écoulement urétral ou pertes vaginales
de la région lésée. Remarque : retirer les lentilles (pour les détails concernant ces examens, voir
cornéennes avant l’application « Examen physique » dans le chapitre 11 « Maladies
–– Il peut être nécessaire d’instiller un anesthésique transmissibles »).
topique, comme le chlorhydrate de tétracaïne, si
le spasme palpébral est prononcé. Il ne faut pas APPAREIL LOCOMOTEUR ET MEMBRES
maintenir la paupière ouverte de force ou instiller Si les symptômes oculaires sont associés à des
des gouttes si vous soupçonnez une lacération. symptômes articulaires (par exemple, dans le cas de
La posologie de la tétracaïne à 0,5 % (Pontocaine) la gonorrhée disséminée), examinez les articulations
est : 2 gouttes, dose unique seulement pour déterminer s’il y a chaleur, rougeur, douleur ou
œdème (voir « Examen de l’appareil locomoteur »
dans le chapitre 7 « Appareil locomoteur »).

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Ophtalmologie 1–3

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL –– Ulcères de la cornée


DE LA DOULEUR OU DES –– Cils incarnés
SYMPTÔMES OCULAIRES –– Mauvais usage de lentilles cornéennes
–– Sclérite
–– Orgelet
–– Ptérygion inflammatoire
–– Chalazion
–– Pinguécula inflammatoire
–– Dacryocystite aiguë
–– Glaucome aigu à angle fermé
–– Exposition à des irritants
–– Uvéite (iritis)
–– Conjonctivite
–– Douleur projetée de sources extraoculaires
–– Érosion de la cornée (sinusite, abcès dentaire, céphalée par tension
–– Irritation due à un corps étranger nerveuse, artérite temporale ou prodrome du zona)

PROBLÈMES OCULAIRES COURANTS

DÉGÉNÉRESCENCE –– La dégénérescence maculaire humide survient


MACULAIRE LIÉE À L’ÂGE lorsque de nouveaux vaisseaux sanguins se
développent derrière la rétine, ce qui cause des
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) hémorragies, de l’œdème et la formation de
est une maladie dégénérative de la macula (rétine tissu cicatriciel
centrale). C’est la cause la plus courante de déficience
visuelle chez les 65 ans et plus. CAUSES
La gravité de la dégénérescence maculaire varie –– Aucune preuve concluante à l’appui d’une étiologie
énormément. Dans les cas les plus graves, elle entraîne quelconque
une perte complète de la vision centrale, rendant –– L’hérédité pourrait jouer un rôle
impossible la lecture ou la conduite automobile. Dans
d’autres cas, elle ne cause qu’une distorsion légère. La Facteurs de risque
dégénérescence maculaire ne cause pas la cécité totale –– Sexe féminin
parce qu’elle ne touche pas la vision périphérique. –– Antécédents familiaux
–– Incidence accrue avec l’âge
TYPES
–– Exposition aux rayons ultraviolets (UV)
Dégénérescence maculaire atrophique sèche (non
–– Exposition prolongée ou fréquente aux rayons UVA
néovasculaire)
et UVB
–– Type le plus répandu de DMLA (90 % des cas) –– Tabagisme
–– Caractérisée par une perte de vision moins sévère, –– Hypertension
plus progressive
SYMPTOMATOLOGIE
Dégénérescence maculaire exsudative humide
(néovasculaire) –– Vision brouillée ou floue (d’apparition graduelle
ou soudaine)
–– Type rare et plus sévère de DMLA
–– Les lignes droites (par exemple, les phrases sur
–– Environ 10 % des personnes souffrant de une page ou les poteaux de téléphone) semblent
dégénérescence maculaire sont atteintes de la ondulées
forme humide de la maladie
–– Miroitement intermittent des lumières
–– Peut évoluer rapidement, causant une diminution
–– Une tache aveugle centrale peut apparaître dans
importante de la vision centrale
le champ visuel (progressivement dans la forme
sèche, subitement dans la forme humide)
–– Difficulté à lire ou à accomplir des tâches exigeant
une capacité de voir les détails

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1–4 Ophtalmologie

OBSERVATIONS Traitements actuels


–– Baisse de l’acuité visuelle centrale Forme sèche : Il n’existe aucun traitement efficace
–– Vision périphérique normale (sauf si un autre éprouvé. La réadaptation basse vision peut aider les
problème visuel touche la vision périphérique) personnes ayant subi une perte de la vue importante à
–– Druses (petits dépôts jaunâtres qui se forment entre maintenir une excellente qualité de vie.
les couches de la rétine) Forme humide : La chirurgie au laser ou le traitement
–– Diminution des pigments de la rétine (une zone photodynamique peuvent être utiles, tout comme la
d’atrophie jaune-blanche peut apparaître) réadaptation basse vision.
–– Apparition possible de liquide sanguin ou séreux
sous-rétinien ou intrarétinien Indications de la nécessité de
–– Le sang sous-rétinien peut avoir une apparence consulter d’urgence un médecin
verdâtre ou grise Consultez un médecin dès que possible pour
–– Un décollement rétinien peut survenir (à cause de tout patient qu’on soupçonne de souffrir d’une
la présence de liquide sanguin ou séreux) dégénérescence maculaire non diagnostiquée ou qui a
–– Une distorsion de la grille d’Amsler peut déjà reçu un diagnostic, mais dont les symptômes ont
survenir; il s’agit d’une grille composée de lignes grandement évolué.
horizontales et verticales qui permet de déceler des
distorsions ou des taches aveugles dans la zone Interventions non pharmacologiques
centrale de 10 degrés du champ visuel Nutrition :
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL –– Recommandez au patient d’intégrer des légumes
à feuilles vert foncé à son alimentation (par
–– Décollement rétinien exemple, épinards, feuilles de chou vert frisé, de
–– Rétinopathie diabétique chou vert et de navet). Les recherches sur le lien
entre l’alimentation et la DMLA ont montré que la
COMPLICATIONS consommation de divers aliments peut réduire le
–– Cécité risque d’apparition de DMLA. Par exemple, une
consommation importante d’acide linoléique, de
TESTS DIAGNOSTIQUES corps gras mono-insaturés ou polyinsaturés et de
Évaluation de l’acuité visuelle et des champs graisses végétales – des matières grasses souvent
périphériques. contenues dans les grignotines et la « malbouffe »
– a été associée à un risque deux fois plus élevé
TRAITEMENT de DMLA. Les personnes qui limitent leur
consommation d’acide linoléique et qui mangent
Objectifs au moins deux portions de poissons riches en acide
gras oméga-3 par semaine courent moins de risques
–– Mesures de prévention primaire
d’être atteintes de DMLA. D’autres études ont
–– Prévention secondaire de l’aggravation de la perte
montré que les fruits, ainsi qu’une alimentation
visuelle
riche en caroténoïdes (comme la lutéine et la
Prévention primaire zéaxanthine) se trouvant dans les légumes à feuilles
vert foncé et certaines baies, peuvent réduire le
Examen de la vue régulier par un optométriste ou risque de DMLA1
un ophtalmologiste chez les personnes de plus de –– Conseillez aux clients de mesurer leur vision
40 ans; les chances de prévenir une perte visuelle sont chaque jour à l’aide d’une grille d’Amsler
d’autant meilleures que les problèmes sont décelés tôt. (montrez-en l’usage)
–– Conseillez-leur de porter des lunettes de soleil
Prévention secondaire
offrant une protection contre les rayons ultraviolets
–– Abandon du tabac
–– Maîtrise de l’hypertension

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Ophtalmologie 1–5

–– Recommandez-leur de cesser de fumer BLÉPHARITE


(le tabagisme entrave la circulation corporelle,
diminuant l’efficacité des vaisseaux sanguins Inflammation du bord des paupières. Il peut s’agir
de la rétine) d’une affection chronique ou aiguë.
–– Conseillez-leur de faire de l’exercice régulièrement
TYPES
(l’exercice cardiovasculaire améliore la santé
générale et rend l’appareil circulatoire plus –– Antérieure : touche la peau, les follicules ciliaires
efficace) et/ou les glandes annexes de la paupière
–– Donnez-leur du soutien affectif; l’adaptation à la –– Postérieure : inflammation ou infection des glandes
baisse de la vue peut être difficile de Meibomius
–– Recommandez-leur de se joindre à des groupes de
CAUSES
soutien pour les personnes ayant une basse vision
(par exemple, les programmes de l’INCA) Antérieure
–– Incitez les amis et la famille à venir en aide au
patient (par exemple, le conduire à des rendez- –– Séborrhée ou infection bactérienne (par
vous), au besoin Staphylococcus aureus)
–– Rosacée, syndrome de l’œil sec, pédiculose des cils
Éducation du client
Conseils pour faciliter la lecture : Postérieure

–– Utiliser une lumière halogène (elle produit moins –– Obstruction des glandes par une accumulation
de reflets et diffuse mieux la lumière que les de kératine
ampoules ordinaires)
SYMPTOMATOLOGIE
–– Diriger la lumière directement sur le texte (cette
mesure améliore le contraste et rend le caractère –– Sensation de brûlure, démangeaison ou irritation
plus facile à voir) du bord palpébral
–– Utiliser une loupe à main, qui peut grossir de –– Affection souvent chronique, avec fréquentes
beaucoup la taille des caractères exacerbations
–– Faire l’essai des livres à gros caractères ou des –– Habituellement bilatérale
livres audio –– Antécédents de séborrhée (du cuir chevelu,
des sourcils ou des oreilles)
Interventions pharmacologiques –– Perte des cils
Un médecin peut prescrire un traitement par l’AAS
pour ralentir la progression de la maladie2. OBSERVATIONS
–– Bord palpébral rouge, squameux
Surveillance et suivi –– Possibilité de croûtes à la base des cils
–– Les patients atteints de DMLA doivent subir –– Possibilités de cils incarnés
régulièrement un examen de la vue chez un –– Acuité visuelle normale
médecin ou un ophtalmologiste; la fréquence –– Pupilles égales et rondes, réaction à la lumière
du suivi est généralement fixée par le médecin/ et accommodation normales
l’ophtalmologiste consultant –– La conjonctive peut être rouge
–– Conseillez aux patients atteints de DMLA de
signaler immédiatement tout changement de Origine bactérienne
leur vue
–– Squames sèches
Orientation vers d’autres ressources médicales –– Bord palpébral rouge
–– Possibilité d’ulcération
Les patients présentant un changement soudain de
la vue doivent consulter un ophtalmologiste, sur –– Tendance à la perte des cils
recommandation du médecin.

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1–6 Ophtalmologie

Origine séborrhéique Interventions non pharmacologiques


–– Squames graisseuses Hygiène des paupières (bid)
–– Bord palpébral moins rouge D’abord, appliquer des compresses chaudes pendant
–– Pas d’ulcération 5 minutes pour ramollir les squames et les croûtes.
Origine mixte Ensuite, frotter doucement le bord de la paupière
et la base des cils au moyen d’une solution de
–– Squames sèches et graisseuses shampoing pour bébé (90 ml [3 oz] d’eau et 3 gouttes
–– Bord palpébral rouge de shampoing). Rincer à l’eau claire, puis retirer les
–– Possibilité d’ulcération débris de la paupière avec un coton-tige sec.

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL S’il y a des lentes et des poux sur les cils, enlevez-les
doucement à l’aide d’une pince à épiler. Appliquez
–– Blépharite allergique ensuite de la vaseline 2 à 4 fois par jour pendant
–– Syndrome de l’œil sec (sécheresse oculaire) 10 jours.3
–– Orgelet
–– Chalazion Éducation du client
–– Conjonctivite –– Expliquez au client l’utilisation appropriée des
médicaments (dose, fréquence, application)
–– Cancer de la peau (unilatéral) (par exemple,
adénocarcinome sébacé) –– Recommandez au client d’observer les règles
d’hygiène des paupières
COMPLICATIONS –– Recommandez au client d’éviter de se frotter ou
d’irriter les paupières
–– Infection bactérienne secondaire fréquente
de type séborrhéique –– Recommandez au client d’éviter les cosmétiques,
le vent, la fumée et les autres irritants
–– Récurrence
–– En cas de blépharite chronique, recommandez des
–– Orgelet
soins d’hygiène quotidiens des paupières4
–– Chalazion
Interventions pharmacologiques
TESTS DIAGNOSTIQUES
Appliquez une pommade antibiotique pour les yeux
–– Prélever l’exsudat pour culture et antibiogramme sur le bord des paupières et dans le sac conjonctival
(seulement si un traitement empirique demeure inférieur :
sans effet)
pommade ophtalmique d’érythromycine à 0,5 %,
TRAITEMENT 1 à 4 fois par jour pendant 1 à 2 semaines, puis au
coucher pendant 4 à 8 semaines
Objectifs S’il y a séborrhée sous-jacente (cuir chevelu, sourcils
–– Interrompre la formation de squames sur le bord ou autres surfaces cutanées), suivre le traitement
palpébral approprié.
–– Prévenir l’infection
Surveillance et suivi
Consultation Suivi après 10–14 jours.
Il faut consulter le médecin si l’inflammation ou
l’infection est étendue (c’est-à-dire dépasse le bord Orientation vers d’autres ressources médicales
palpébral), comme dans les cas de cellulite orbitaire. Habituellement non nécessaire, sauf si l’infection
Pour réduire le risque de récurrence, le traitement doit est réfractaire au traitement ou s’étend (par exemple,
durer plusieurs semaines, jusqu’à ce que la blépharite cellulite orbitaire).
soit complètement résolue.

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Ophtalmologie 1–7

CATARACTE TRAITEMENT

Opacification du cristallin nuisant à la vue. Objectifs

CAUSES –– Maintenir une vision optimale


–– Prévenir les accidents (par exemple, chutes)
Les protéines coagulent dans certaines zones du
cristallin pour des raisons inconnues. L’opacité du Consultation
cristallin se retrouve chez 95 % des personnes de
Il faut consulter un médecin, mais ce n’est pas
65 ans ou plus. Dans la plupart des cas (90 %), il s’agit
urgent sauf si la vue est grandement réduite et
du processus normal de vieillissement. Autrement,
s’il y a risque de cécité, ou si la cataracte est
les causes sont d’ordre métabolique, congénital ou
associée à un traumatisme de l’œil ou à toute autre
médicamenteux, ou résultent d’un traumatisme ou
affection oculaire.
d’une affection oculaire telle que l’uvéite antérieure
chronique.
Interventions non pharmacologiques
Voici quelques facteurs de risque de cataracte : Changement de prescription des verres correcteurs,
exposition aux rayons ultraviolets B; diabète sucré; port de lentilles bifocales puissantes, usage d’une
consommation d’alcool; prise de médicaments loupe et éclairage approprié.
comme les principaux tranquillisants, diurétiques
et corticostéroïdes par voie générale; carence de Éducation du client
vitamines antioxydantes. –– Expliquez au client que la formation de cataractes
peut être ralentie par une diminution de
SYMPTOMATOLOGIE l’exposition au soleil, l’abandon de la cigarette
–– Baisse de la vision –– Certaines données portent à croire qu’une
–– Augmentation de l’éblouissement causé par les augmentation de la consommation de vitamines
sources d’éclairage ou le soleil, ou pendant la antioxydantes (si l’alimentation semble déficiente à
conduite de nuit ce titre) peut être bénéfique. Cette recommandation
–– Perception amoindrie des couleurs (perte de n’est pas encore suffisamment étayée par des
contraste) données probantes
–– Facteurs de risque (voir la section « Causes ») –– Expliquez-lui comment éviter les chutes et les
accidents à domicile
OBSERVATIONS –– Recommandez l’usage d’une loupe et d’un
–– L’acuité visuelle peut être réduite dans l’œil touché éclairage approprié
–– L’examen du fond de l’œil révèle une opacité du
Surveillance et suivi
cristallin (lorsque l’ophtalmoscope est réglé à +10,
on distingue des zones sombres sur le fond rouge Examen par un médecin au moins une fois par année.
orange du reflet pupillaire)
Orientation vers d’autres ressources médicales
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL Il faut faire évaluer le cas par un ophtalmologiste si le
–– Dégénérescence maculaire fonctionnement du client est de plus en plus restreint.
–– Rétinopathie diabétique La décision concernant l’intervention chirurgicale
repose sur l’importance du handicap fonctionnel.
COMPLICATIONS
SUIVI APRÈS LA CHIRURGIE
–– Risques associés à la baisse de l’acuité visuelle
(par exemple, chutes, traumatismes) Objectifs des soins
TESTS DIAGNOSTIQUES –– Maîtriser l’inflammation
–– Déceler une élévation de la pression intraoculaire
–– Aucun
–– Prévenir l’infection
–– Assurer le confort des yeux
–– Favoriser la réadaptation visuelle le plus
rapidement possible

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1–8 Ophtalmologie

Évolution Éducation du client


–– Après l’intervention, la douleur est habituellement –– Expliquez au client l’utilisation appropriée des
minime et se limite à une légère sensation de corps médicaments et leurs effets secondaires
étranger –– Conseillez-lui de faire les activités qu’il tolère et
–– Si la douleur est plus intense, elle peut être due à d’éviter de se pencher, de soulever des charges ou
une lésion accidentelle, une infection ou une hausse de faire tout autre mouvement exigeant un effort
de la pression intracrânienne abdominal
–– Rougeur et démangeaison de l’œil Surveillance et suivi
–– Changement de la vision : assombrissement ou
perte des détails (tout changement postopératoire Le client doit voir le médecin 6 semaines après
notable peut signaler une hémorragie, un l’intervention.
décollement de la rétine, un glaucome aigu ou une
infection) CHALAZION
–– La présence de phénomènes visuels tels que les
Tuméfaction inflammatoire chronique d’une glande
clignotements ou les ombres impose un examen
de Meibomius. Le chalazion se présente plus
Examen de l’œil profondément que l’orgelet sur le bord de la paupière.

–– Une rougeur ou une enflure de la conjonctive ou CAUSES


des paupières évoque une infection ou une réaction
Obstruction du canal d’une glande de Meibomius. Une
allergique aux médicaments
infection bactérienne secondaire par Staphylococcus
–– Reflet rétinien (à confirmer par ophtalmoscopie)
aureus peut également se manifester.
–– Opacité de la cornée
–– Hyphéma (hémorragie dans la chambre antérieure SYMPTOMATOLOGIE
de l’œil)
–– Masse dans la région palpébrale
Médicaments prescrits après la chirurgie –– Rougeur, œdème et douleur, s’il y a infection
secondaire; dans les autres cas, généralement
–– Les antibiotiques (par exemple, ciprofloxacine ou indolore
ofloxacine) sont utilisés couramment après une
–– Si le chalazion est volumineux, la vision peut
chirurgie pour prévenir l’infection
être brouillée et la pression exercée sur le globe
–– Dilatateurs tels que le tropicamide ou la oculaire peut entraîner l’astigmatisme
phényléphrine en gouttes pour soulager l’inconfort
–– Congestion de la conjonctive, s’il y a conjonctivite
et tenir l’iris éloigné de l’implant au début de la
associée
guérison
–– Possibilité de larmoiement, si la conjonctive est
–– Des médicaments contre le glaucome sont souvent
irritée
utilisés temporairement à la suite d’une chirurgie
–– Anti-inflammatoires tels que le kétorolac ou le OBSERVATIONS
diclofénac en gouttes pour atténuer l’inflammation
postopératoire –– Nodule dur, non sensible au toucher, situé dans
la portion médiane du tarse, éloigné du bord
Analgésiques pour soulager l’inconfort : palpébral, et pouvant être dirigé vers la surface
acétaminophène (Tylenol), 325 mg, 1 ou 2 intérieure du tarse et exercer une pression sur
comprimés toutes les 4 heures au besoin. le globe
–– S’il y a infection secondaire, les paupières et la
La médication pour les yeux ne doit pas être modifiée
conjonctive peuvent être enflammées
sans l’avis de l’ophtalmologiste traitant.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
–– Orgelet
–– Blépharite
–– Adénocarcinome sébacé (rare)

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Ophtalmologie 1–9

COMPLICATIONS Surveillance et suivi


–– Infection secondaire Faites un suivi après 1–2 semaines.
–– Astigmatisme
Orientation vers d’autres ressources médicales
TESTS DIAGNOSTIQUES Il faut consulter un médecin lorsque le chalazion
–– Aucun est gros et résiste au traitement. L’incision et le
drainage du chalazion, suivis de son excision peuvent
TRAITEMENT s’imposer si la lésion ne guérit pas spontanément en
2 ou 3 mois. Le médecin peut essayer de procéder à
Objectifs une injection intralésionnelle de corticostéroïdes avant
–– Prévenir l’infection et les troubles de la vue de passer à l’intervention chirurgicale.
Un petit chalazion asymptomatique n’exige aucun
traitement et, en général, guérit spontanément en CONJONCTIVITE
quelques mois. S’il s’agit d’un gros chalazion ou s’il
Inflammation de la conjonctive. L’érythème de la
y a infection secondaire, un traitement s’impose.
conjonctive est causé par l’hyperémie des vaisseaux
superficiels sinueux.
Interventions non pharmacologiques
Application de compresses chaudes qid. CAUSES

Éducation du client Il existe trois types de conjonctivite :


–– Soulignez l’importance de ne pas presser le –– Bactérienne : Chlamydia, Haemophilus influenzae,
chalazion Neisseria gonorrhoeae, Staphylococcus
–– Expliquez au client les règles d’hygiène des aureus, Streptococcus pneumoniae, Moraxella,
paupières : les laver à l’eau et au savon doux en Corynebacterium
utilisant une surface de débarbouillette différente –– Virale : adénovirus, virus Coxsackie, échovirus
pour chaque œil –– Allergique : pollens saisonniers ou exposition
–– Soulignez l’importance de se laver les mains pour environnementale
éviter la propagation en cas d’infection
–– Conseillez au client d’éviter les cosmétiques Facteurs de prédisposition
pendant la phase aiguë (les cosmétiques utilisés –– contact avec une personne souffrant de
pour les yeux juste avant l’infection doivent être conjonctivite
jetés, car ils peuvent contenir des bactéries et –– exposition à un micro-organisme responsable
provoquer de nouvelles infections) de MTS
–– Conseillez au client de ne pas porter de lentilles –– autres affections atopiques (allergiques)
cornéennes jusqu’à résolution de l’infection
–– Expliquez au client l’utilisation appropriée des SYMPTOMATOLOGIE
médicaments (dose, fréquence, application)
–– Soulignez l’importance de revenir à la clinique si Conjonctivite bactérienne
les symptômes ne s’atténuent pas avec le traitement –– Rougeur aiguë et écoulement purulent
–– Brûlure, sensation de corps étranger dans l’œil
Interventions pharmacologiques
–– Contact récent avec une personne présentant des
Si l’on soupçonne la présence d’une infection symptômes similaires
bactérienne secondaire :
pommade ophtalmique d’érythromycine à 0,5 %,
1,25 cm bid pendant 2 à 5 jours.
Des gouttes ophtalmiques antibiotiques (par exemple,
Polysporin) peuvent être utilisées, mais elles doivent
être instillées plus souvent, soit toutes les 3 à 4 heures,
et sont généralement moins efficaces.

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1–10 Ophtalmologie

Conjonctivite virale TESTS DIAGNOSTIQUES


–– Rougeur subite –– Acuité visuelle
–– Larmoiement –– Prélèvement et culture de l’exsudat seulement si les
–– Sensation de corps étranger dans l’œil symptômes sont réfractaires à un traitement empirique
–– Durée : de 7 à 12 jours; période infectieuse pouvant –– Coloration à la fluorescéine si les symptômes sont
durer 2 semaines réfractaires à un traitement de 2 à 3 jours
–– Symptômes généraux (par exemple, éternuements,
écoulement nasal, mal de gorge) TRAITEMENT
–– Contact récent avec une personne présentant des Objectifs
symptômes similaires
–– Déceler un ulcère cornéen
Conjonctivite allergique –– Écarter la possibilité d’infections plus graves
comme la gonorrhée ou l’herpès
–– Antécédents d’allergies saisonnières, d’eczéma,
d’asthme, d’urticaire –– Éviter la contagion dans la famille
–– Larmoiement, rougeur, démangeaison sans Consultation
écoulement purulent
Il faut consulter un médecin dans les cas suivants :
OBSERVATIONS
–– Douleur oculaire intense
–– Signes vitaux normaux (sauf si la conjonctivite est –– Toute perte d’acuité visuelle ou de la perception
associée à une affection généralisée) des couleurs
–– Acuité visuelle habituellement normale –– Signes évocateurs d’une kératoconjonctivite ou
–– Pupilles égales et rondes, réaction à la lumière d’une autre cause plus grave de rougeur oculaire
et accommodation normales; mouvements –– Cellulite péri-orbitaire
extraoculaires normaux –– Aucune amélioration malgré un traitement de 48 à
–– Rougeur conjonctivale diffuse, unilatérale ou 72 heures
bilatérale –– Port de lentilles cornéennes (risque de conjonctivite
–– Écoulement purulent (forme bactérienne); et de kératite à Pseudomonas)
écoulement clair, parfois purulent (forme virale); –– Possibilité de conjonctivite due à la gonorrhée ou à
écoulement clair (forme allergique) la chlamydiose, nécessitant la prise d’antibiotiques
–– Croûtes sur les cils (formes bactérienne et virale) par voie systémique; voir les Lignes directrices
–– Paupières rouges ou œdémateuses canadiennes pour les ITS6
–– Adénopathie préauriculaire dans les cas de
conjonctivite virale et gonococcique5 Interventions non pharmacologiques
Appliquer des compresses fraîches sur les yeux, les
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL paupières et les cils aussi souvent que possible.
–– Blépharite
–– Érosion de la cornée Éducation du client
–– Expliquez au client l’utilisation appropriée des
–– Uvéite (iritis)
médicaments (dose, fréquence, instillation)
–– Kératoconjonctivite herpétique
–– Recommandez au client d’éviter de contaminer
COMPLICATIONS le tube ou le flacon de médicament par les micro-
organismes infectieux
–– Propagation de l’infection à d’autres structures
–– Conseillez-lui divers moyens à prendre pour éviter
de l’œil
de contaminer les membres de son entourage
–– Contagion
–– Expliquez-lui les règles d’hygiène relatives aux
mains et aux yeux
–– Origine bactérienne : absence de la garderie, de
l’école ou du travail pendant 24 à 48 heures après
le début du traitement

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Ophtalmologie 1–11

–– Origine virale : la période de contagion dure un soulagement plus rapide que les stabilisateurs
habituellement de 48 à 72 heures, mais peut se de membrane, dont l’effet peut n’apparaître que 5 à
prolonger jusqu’à 2 semaines 14 jours plus tard.
–– Origine allergique : éviter d’aller dehors lorsque le Il faut consulter un médecin avant d’utiliser les
taux de pollen dans l’air est élevé; s’il faut sortir, produits suivants :
porter des verres protecteurs
–– Ne pas porter de pansement oculaire antihistaminique : solution ophtalmique de
lévocabastine à 0,05 % (Livostin), 1 goutte bid
Interventions pharmacologiques ou
Il ne faut jamais utiliser de gouttes ophtalmiques stabilisateur de membrane : solution ophtalmique
à base de corticostéroïdes ou d’une association d’acide cromoglycique à 2 % (Cromolyn),
corticostéroïdes-antibiotiques, car l’infection peut 2 gouttes qid.
s’aggraver ou un ulcère cornéen peut apparaître Si les symptômes sont intenses, on peut essayer des
rapidement et entraîner une perforation. antihistaminiques par voie orale :
Conjonctivite bactérienne cétirizine (Réactine), 5 à 10 mg PO une fois par jour
Gouttes ophtalmiques antibiotiques topiques : au besoin

gouttes ophtalmiques de polymyxine B/gramicidine D’autres antihistaminiques de deuxième génération


(Polysporin), 2 ou 3 gouttes qid pendant 5 à 7 jours sont également des choix appropriés (par exemple,
si l’infection est bénigne loratadine [Claritin]).
ou
Surveillance et suivi
pommade ophtalmique d’érythromycine, 1,25 cm
qid. S’il y a amélioration après quelques jours, elle
Les clients présentant des symptômes modérés ou
peut être appliquée bid7 sévères doivent être réévalués après 24 et 48 heures.

Une pommade ophtalmique antibiotique peut être Orientation vers d’autres ressources médicales
appliquée à l’heure du coucher en plus des gouttes,
Adressez le client à un médecin si son état s’aggrave,
au besoin.
si les symptômes sont réfractaires au traitement ou
Conjonctivite virale s’ils réapparaissent.
Les compresses fraîches apportent souvent un
soulagement rapide des symptômes (les antibiotiques RÉTINOPATHIE DIABÉTIQUE
ne sont pas efficaces et ne sont pas indiqués).
Atteinte des vaisseaux sanguins rétiniens qui
Si vous soupçonnez une conjonctivite virale en raison risque d’entraîner la perte de la vue. Il s’agit d’une
de lésions zostériennes autour des yeux, examinez manifestation caractéristique du diabète de type 1 et
également la possibilité de kératite concomitante de type 2 et de la cause la plus répandue de cécité
à un ulcère cornéen; voir « Corps étranger sur la chez les jeunes adultes en Amérique du Nord8,9.
conjonctive, sur la cornée ou dans le globe oculaire »
pour les options de traitement pharmacologique. Types

Conjonctivite allergique Non proliférante


Les compresses fraîches apportent souvent un –– Stade précoce de la rétinopathie diabétique,
soulagement rapide des symptômes (les antibiotiques caractérisé par des dilatations veineuses, des
ne sont pas efficaces et ne sont pas indiqués). microanévrismes, des hémorragies, de l’œdème
L’utilisation de larmes artificielles pendant la journée rétinien/maculaire et des exsudats durs
peut contribuer à éliminer et à diluer les allergènes.
Si les symptômes ne sont pas soulagés par les
compresses fraîches, un antihistaminique topique ou
des gouttes stabilisatrices de membranes peuvent être
utilisés. Les antihistaminiques topiques procurent

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1–12 Ophtalmologie

Proliférante Proliférante
–– Stade avancé de la rétinopathie diabétique, causé –– Aspect moniliforme (en chapelet), dilatation ou
par une ischémie rétinienne engorgement des veines
–– Caractérisé par une néovascularisation de la rétine –– Éclatement de vaisseaux dilatés à l’intérieur de
et une prolifération fibreuse, qui peuvent entraîner la rétine
une cécité complète en raison d’une hémorragie du
–– Hémorragies punctiformes et hémorragies en tache
vitré ou d’un décollement rétinien
–– Néovascularisation (des vaisseaux sanguins
–– Le taux de prévalence de la rétinopathie
nouveaux, fins et ayant l’apparence de la dentelle
proliférante est de 23 % chez les personnes atteintes
apparaissent sur la rétine, le nerf optique ou la
de diabète de type 1, de 14 % chez les personnes
surface de l’iris)
atteintes de diabète de type 2 qui reçoivent une
insulinothérapie et de 3 % chez les personnes qui –– Perte du reflet rétinien, incapacité de voir le fond
prennent des antihyperglycémiants oraux8 de l’œil (peut apparaître en cas d’hémorragie
du vitré)
CAUSES –– Des zones de décollement rétinien par traction
peuvent être visibles
–– Glycémie non contrôlée
–– Tissu fibrovasculaire blanchâtre sur la surface
–– Hypertension non maîtrisée
de la rétine
SYMPTOMATOLOGIE
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
–– Embrouillement de la vision de loin accompagnée
–– Occlusion de la veine centrale de la rétine ou d’une
d’une élévation de la glycémie (stade précoce)
de ses branches ou occlusion de l’artère
–– Baisse de l’acuité visuelle (d’apparition lente ou
–– Dyscrasies (rétinopathie drépanocytaire, anémie,
soudaine)
leucémie, thalassémie, polyglobulie)
–– Corps flottants (pouvant indiquer une hémorragie
–– Embolie rétinienne
du vitré) dans le type proliférant
–– Uvéite
–– Taches aveugles dans le champ visuel
–– Rétinopathie hypertensive
OBSERVATIONS –– Dégénérescence maculaire liée à l’âge
–– Baisse de l’acuité visuelle COMPLICATIONS
Certains patients atteints de rétinopathie peuvent avoir –– Cécité
une vision normale et ne pas présenter de symptômes; –– Décollement rétinien
tous les patients diabétiques doivent donc faire l’objet
d’un dépistage régulier. TESTS DIAGNOSTIQUES

Non proliférante (stade précoce) –– Glycémie à jeun


–– Hémoglobine glycosylée (HbA1c)
–– Hémorragies punctiformes et hémorragies en tache
–– Mesure de l’acuité visuelle
–– Œdème rétinien
–– Microanévrismes TRAITEMENT
–– Exsudats durs (dépôts de lipides)
Objectifs
Non proliférante (stade avancé)
–– Prévention de cette complication du diabète
Tous les signes du stade précoce de la maladie non –– Dépistage précoce et traitement
proliférante plus :
Prévention primaire et secondaire9
–– Œdème maculaire
–– Hémorragies prérétiniennes (en forme de bateau) Examen de la vue régulier par un optométriste. Les
situées à l’avant de la rétine chances de prévenir une perte visuelle sont d’autant
–– Nodules cotonneux (infarctus de la fibre nerveuse) meilleures que les problèmes sont décelés tôt. La
maîtrise de la glycémie, de la pression artérielle
et des lipides est très importante pour prévenir la
rétinopathie et en ralentir la progression.

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Ophtalmologie 1–13

Pour de plus amples renseignements, voir les Lignes Interventions pharmacologiques10


directrices pour la pratique clinique de l’Association Pour prévenir l’apparition et retarder la progression
canadienne du diabète, http://www.diabetes.ca/ de la rétinopathie diabétique, les patients diabétiques
documents/about-diabetes/CPG_FR.pdf. devraient suivre un traitement pharmacologique afin
de maîtriser leur glycémie, leur pression artérielle et
Lignes directrices sur le dépistage
leur taux de lipides.
de la rétinopathie diabétique9
–– Le dépistage et l’évaluation de la rétinopathie Surveillance et suivi
doivent se faire une fois par année et débuter 5 ans –– Les patients doivent subir régulièrement
après l’apparition du diabète chez les patients de un examen de la vue chez un médecin, un
15 ans et plus atteints de diabète de type 1 optométriste ou un ophtalmologiste; la fréquence
–– Le dépistage et l’évaluation de la rétinopathie du suivi est généralement fixée par le médecin/
doivent se faire au moment du diagnostic chez tous l’ophtalmologiste consultant
les patients atteints de diabète de type 2 –– Conseillez aux patients de signaler immédiatement
–– Les intervalles des suivis subséquents dépendent de tout changement de leur vue
la gravité de la rétinopathie (1 an ou moins)
–– L’intervalle recommandé est de 2 ans, mais ne Orientation vers d’autres ressources médicales
devrait pas dépasser 4 ans, dans les cas de diabète Les patients présentant un changement soudain de
de type 2 sans rétinopathie ou avec rétinopathie la vue doivent consulter un ophtalmologiste, sur
minime recommandation du médecin.
–– Dépistage avant la grossesse chez les femmes
atteintes de diabète de type 1 ou 2 qui prévoient
devenir enceintes ORGELET
–– Chez les femmes enceintes diabétiques, effectuez Infection aiguë du follicule pileux d’un cil, d’une
un dépistage pendant le premier trimestre et glande de Zeis (sébacée) ou d’une glande de Moll
au besoin au cours de la grossesse et pendant (sudoripare apocrine) de la paupière.
l’année suivante (la grossesse peut exacerber la
rétinopathie diabétique jusqu’à 1 an postpartum) Types

Consultation Interne
Consultez un médecin dès que possible pour tous –– S’extériorise vers la partie conjonctivale de
les cas soupçonnés de rétinopathie diabétique. la paupière
–– Plus gros que l’orgelet externe, en général
Interventions non pharmacologiques10
Externe
–– Conseillez aux patients de porter des lunettes –– Présentation plus courante
de soleil offrant une protection contre les rayons –– S’extériorise vers la surface cutanée du bord
ultraviolets de la paupière
–– Recommandez-leur de cesser de fumer
(le tabagisme entrave la circulation corporelle, CAUSES
diminuant l’efficacité des vaisseaux sanguins de
Infection bactérienne (Staphylococcus aureus).
la rétine)
–– Conseillez-leur de faire de l’exercice régulièrement SYMPTOMATOLOGIE
(l’exercice cardiovasculaire améliore la santé
générale et rend l’appareil circulatoire plus –– Douleur
efficace) –– Œdème de la paupière
–– Donnez-leur du soutien affectif; l’adaptation à la –– Rougeur de la paupière
baisse de la vue peut être difficile –– Pas de troubles de la vue
–– Recommandez-leur de se joindre à des groupes de –– Antécédents d’infections palpébrales du même type
soutien pour les personnes ayant une basse vision
(par exemple, les programmes de l’INCA)

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1–14 Ophtalmologie

OBSERVATIONS –– Conseillez au client de ne pas porter de lentilles


–– Rougeur et œdème localisés de la paupière cornéennes jusqu’à résolution de l’infection
–– Injection conjonctivale bénigne –– Expliquez au client l’utilisation appropriée des
médicaments (dose, fréquence, application)
–– Possibilité d’écoulement purulent le long du bord
palpébral –– Soulignez l’importance de revenir à la clinique
si les symptômes ne s’atténuent pas avec le
–– Très sensible au toucher
traitement ou si l’inflammation s’étend aux tissus
–– Possibilité d’adénopathie préauriculaire péri‑orbitaux
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL Interventions pharmacologiques
–– Chalazion Selon la majorité des études, les médicaments
–– Blépharite topiques sont peu efficaces. La combinaison d’une
–– Dacryocystite pommade topique antibiotique et corticostéroïdienne
–– Cellulite orbitaire peut être bénéfique pour les personnes qui souffrent
d’orgelets fréquents associés à une blépharite
COMPLICATIONS rosacée.11 Discutez-en avec un médecin.
–– Conjonctivite Il se peut que des antibiotiques à action générale
–– Cellulite orbitaire doivent être utilisés pour traiter l’orgelet interne parce
qu’il se draine rarement de lui-même. Consultez un
TESTS DIAGNOSTIQUES médecin à propos de la marche à suivre.
–– Prélever un échantillon de l’écoulement pour
culture et antibiogramme, selon la recommandation Surveillance et suivi
du médecin Suivi après 3 ou 4 jours si les symptômes persistent,
ou plus tôt si l’infection se propage.
TRAITEMENT
Orientation vers d’autres ressources médicales
Objectifs
Le client doit consulter un médecin si la lésion résiste
–– Soulager les symptômes
au traitement ou si l’infection semble avoir atteint les
–– Prévenir la propagation de l’infection aux autres tissus mous péri-orbitaires.
structures de l’œil

Consultation GLAUCOME À ANGLE OUVERT


Habituellement non nécessaire pour un simple orgelet. Une neuropathie optique glaucomateuse peut se
présenter avec ou sans une augmentation de la
Interventions non pharmacologiques pression intraoculaire. Des lésions progressives
Compresses chaudes et humides pendant 15 minutes touchent la papille du nerf optique selon un angle
qid (plus efficaces dans le cas du type externe). ouvert entre l’iris et la cornée. Elle est souvent
asymptomatique. Elle cause des lésions au nerf
Éducation du client optique qui peuvent entraîner la perte de la vue.
–– Évitez de presser l’orgelet Le glaucome à angle ouvert est le type de glaucome
–– Expliquez au client les règles d’hygiène des le plus fréquent.12
paupières : les laver à l’eau et au savon doux en La pathogenèse du glaucome n’est pas encore
utilisant une surface de débarbouillette différente tout à fait élucidée. En effet, certaines personnes
pour chaque œil présentent une pression intraoculaire élevée sans
–– Soulignez l’importance de se laver les mains pour faire de glaucome, tandis que d’autres sont atteintes
éviter de propager l’infection de glaucome tout en ayant une pression intraoculaire
–– Conseillez au client d’éviter les cosmétiques normale.
pendant la phase aiguë (les cosmétiques utilisés
À noter : le glaucome aigu à angle fermé, généralement
pour les yeux juste avant l’infection doivent être
associé à des symptômes prononcés, est une urgence
jetés, car ils peuvent contenir des bactéries et
(voir « Glaucome aigu à angle fermé »).
provoquer de nouvelles infections)

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Ophtalmologie 1–15

CAUSES OBSERVATIONS
En cas de glaucome primitif à angle ouvert, l’angle –– Rétrécissement du champ de vision périphérique
entre l’iris et la cornée ne présente pas d’anomalie (stade précoce)
structurelle obstruant la voie d’éjection.12 –– Baisse de l’acuité visuelle centrale (stade évolué)
–– La sécrétion de l’humeur aqueuse et sa circulation –– Augmentation du rapport cup/disc (rapport de la
entre le cristallin et l’iris jusqu’à la chambre largeur de l’excavation sur la largeur de la papille)
antérieure en passant par la pupille sont normales. –– Excavation de la papille optique
Toutefois, l’obstruction de l’évacuation de –– Hémorragies papillaires en flammèches
l’humeur aqueuse associée au glaucome à angle
ouvert entraîne une élévation de la pression DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
–– La prévalence du glaucome primitif à angle Maladie vasculaire oblitérante de l’œil
ouvert est d’environ 2 %13; il touche également
les hommes et les femmes COMPLICATIONS

Facteurs de risque14 Cécité

Primaires TESTS DIAGNOSTIQUES


–– Pression intraoculaire élevée –– Acuité visuelle
–– Âge –– Étendue des champs périphériques
–– Antécédents familiaux –– Pression intraoculaire par tonométrie de Schiøtz :
–– Myopie si la pression > 21 mm Hg, il faut effectuer des
–– Diabète sucré examens, surtout en présence de symptômes
–– Hypertension générale Jusqu’à 50 % des patients atteints de glaucome ont
–– Origine inuite une pression intraoculaire normale. Les patients dont
–– Origine africaine noire ou hispanique la pression intraoculaire est > 21 mm Hg peuvent
être atteints d’hypertension oculaire. Il est possible
Secondaires (acquis) que la plupart d’entre eux ne souffrent jamais de
–– Traumatisme fermé ou pénétrant glaucome. La valeur de la tonométrie comme outil de
–– Intervention intraoculaire dépistage est discutable, sauf si l’examen est réalisé
–– Inflammation intraoculaire souvent, au moyen d’instruments précis. Le dépistage
–– Corticothérapie du glaucome devrait reposer sur le suivi périodique
des patients à risque élevé au moyen d’un examen
–– Migraine
ophtalmologique complet.15
–– Médicaments qui provoquent ou aggravent le
glaucome : corticostéroïdes (habituellement); TRAITEMENT
antihistaminiques, décongestionnants,
antispasmodiques, antidépresseurs (rarement) Objectifs
Congénitaux –– Prévenir, retarder ou stopper la dégradation de
–– Antécédents familiaux la vision
–– Maintenir le nerf optique en bon état
SYMPTOMATOLOGIE –– Déceler les patients à risque le plus tôt possible
Les symptômes ne sont visibles que lorsque la
Consultation
maladie est très avancée.
Consultez un médecin si vous soupçonnez un
–– Perte de la vue (graduelle et indolore)
glaucome d’installation récente ou si les symptômes
–– Vision périphérique touchée en premier (vision du glaucome existant se sont aggravés.
tunnel)
–– Halos autour des sources d’éclairage
–– Facteurs de risque

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1–16 Ophtalmologie

Interventions non pharmacologiques SYMPTOMATOLOGIE

Dépistage –– Habituellement indolore


La Société canadienne d’ophtalmologie recommande
16 –– La vision peut être brouillée si le ptérygion couvre
le dépistage du glaucome par un optométriste ou un la cornée
ophtalmologiste chez toutes les personnes présentant –– Se manifeste habituellement chez les personnes qui
des facteurs de risque. passent beaucoup de temps à l’extérieur

Aucune modification des habitudes de vie ne OBSERVATIONS


s’est révélée utile, que ce soit avant ou après la
pharmacothérapie. Les interventions chirurgicales ou –– Acuité visuelle normale
au laser constituent des options en cas d’échec de la –– Possibilité de lésions bilatérales ou unilatérales
pharmacothérapie. –– Masse triangulaire de tissu conjonctival vascularisé
prenant origine dans une commissure des paupières
Interventions pharmacologiques et pouvant couvrir la cornée
Les médicaments contre le glaucome sont –– Le tissu peut être vascularisé
prescrits par l’ophtalmologiste. Les classes de
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
médicaments qui peuvent être utilisées englobent
les bêtabloquants topiques (par exemple, timolol), –– Pinguecula (enflammée)
les inhibiteurs topiques de l’anhydrase carbonique
(par exemple, dorzolamide [Trusopt]), les analogues COMPLICATIONS
de la prostaglandine (par exemple, latanoprost –– Conjonctivite récurrente
[Xalatan]), les agonistes cholinergiques topiques
(par exemple, pilocarpine [Isopto Carpine]) et les TESTS DIAGNOSTIQUES
agonistes adrénergiques administrés par voie topique
–– Mesure de l’acuité visuelle centrale et périphérique
(par exemple, brimonidine [Alphagan]). À mesure
que les symptômes s’intensifient, le cas échéant, la TRAITEMENT
médication est modifiée. La pharmacothérapie contre
le glaucome vise à réduire la pression intraoculaire. Objectifs
La perte de la vue est habituellement irréversible.
–– Déceler les lésions asymptomatiques
Surveillance et suivi –– Éviter la croissance du ptérygion
Lorsque son état est stable, le client doit consulter le
Consultation
médecin au moins une fois par année.
Fixez un rendez-vous (non urgent) avec le médecin.
Orientation vers d’autres ressources médicales
Interventions non pharmacologiques
Le médecin doit diriger le client vers un
ophtalmologiste pour un suivi annuel ou plus souvent Éducation du client
si les symptômes s’intensifient. Le traitement au laser –– Soulignez l’importance de prévenir l’irritation
et la chirurgie du glaucome peuvent être utilisés pour chronique
réduire la progression de la maladie.
–– Insistez particulièrement auprès des personnes à
risque élevé
PTÉRYGION –– Recommandez le port de lunettes de protection
aussi bien l’été que l’hiver
Excroissance triangulaire résultant de l’épaississement
de la conjonctive bulbaire nasale ou, rarement, –– Expliquez l’évolution de la maladie et le pronostic
temporale. Elle peut s’étendre vers la cornée et –– Demandez au client de revenir à la clinique dès les
la couvrir. premiers signes de conjonctivite ou si la lésion nuit
à la vision
CAUSES
Irritation chronique de l’œil due aux rayons
ultraviolets, à la poussière, au sable ou au vent.

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Ophtalmologie 1–17

Interventions pharmacologiques Orientation vers d’autres ressources médicales


Si le patient présente des symptômes d’irritation ou de Adressez le client à un médecin pour un traitement
rougeur des yeux : définitif (excision chirurgicale) si la lésion nuit à
lubrifiant topique, par exemple,
la vue.
hydroxypropylméthylcellulose (Eyelube), 1 goutte
dans l’œil touché qid et au besoin17 ROUGEUR DE L’ŒIL
Surveillance et suivi La rougeur est le symptôme d’une grande variété
d’affections oculaires dont certaines menacent
–– Suivi annuel pour observer tout changement de la
sérieusement la vue et imposent la consultation
taille du ptérygion
immédiate d’un ophtalmologiste.
–– Mesure de l’acuité visuelle centrale et périphérique

Tableau 1 – Diagnostic différentiel partiel de la rougeur de l’œil18


Conjonctivite* Lésion ou
infection Glaucome à
Bactérienne Virale Allergique cornéenne Uvéite (iritis) angle fermé
Symptomatologie apparition traumatisme, apparition assez apparition
soudaine, douleur soudaine, peut rapide, peut
exposition à une être récurrente être déjà
infection diagnostiqué
Atteinte bilatérale souvent souvent oui pas en général occasionnel rarement
lement
Vision normale normale normale réduite si réduite très réduite
centrale
Douleur - - - +++ + +++
Photophobie +/- - - + ++ -
Sensation de corps +/- +/- - + - -
étranger dans l’œil texture
granuleuse
Démangeaison +/- +/- ++ - - -
Larmoiement + ++ + ++ + -
Écoulement mucopurulent mucoïde larmoiement larmoiement ou larmoiement larmoiement
mucopurulent
Adénopathie - + - - - -
préauriculaire
Pupilles normales, normales, normales, normales en général modérément
réactives réactives réactives ou rétrécies, rétrécies, peu dilatées et
réactives réactives, fixes, ovales
peuvent être de
forme irrégulière
Hyperémie de la diffuse diffuse diffuse diffuse avec congestion diffuse avec
conjonctive congestion ciliaire congestion
ciliaire ciliaire
Cornée claire parfois claire selon l’affection; claire ou trouble
faibles anomalie légèrement
taches du réflexe trouble
ponctuées photomoteur en
ou infiltrats cas d’abrasion
Pression normale normale normale normale réduite, normale accrue
intraoculaire ou nulle

+ Présence à divers degrés; - Absence; ± possibilité de présence.


* L’hyperthyroïdie peut causer une injection conjonctivale.

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1–18 Ophtalmologie

CAUSES CAS OÙ LA ROUGEUR DE


L’ŒIL MENACE LA VUE
–– Infection : conjonctivite, kératite (bactérienne,
virale [herpétique ou non] ou autre) En présence d’une rougeur de l’œil, il faut d’abord
–– Inflammation de l’œil : uvéite, iritis, épisclérite, différencier les causes majeures ou graves des causes
sclérite de moindre importance. Voici les signes qui imposent
–– Sécheresse oculaire (kératoconjonctivite sèche) la consultation d’un ophtalmologiste.
associée notamment au vieillissement normal, au –– Douleur oculaire intense (surtout si unilatérale)
syndrome de Sjögren, à une carence en vitamine A –– Douleur oculaire associée à des maux de tête/des
et à la polyarthrite rhumatoïde vomissements
–– Blépharite avec conjonctivite secondaire ou –– Photophobie
kératite, ou les deux
–– Vue brouillée persistante
–– Allergie (par exemple, conjonctivite allergique)
–– Proptose (exophtalmie)
–– Glaucome (par exemple, glaucome aigu à angle
–– Mouvements oculaires réduits
fermé)
–– Congestion/injection ciliaire
–– Produits chimiques, toxiques ou irritants tels que
médicaments oculaires topiques, solution pour –– Réflexion anormale de la lumière par la cornée
lentilles cornéennes, acides ou bases, fumée, vent –– Non-réactivité de la pupille à la lumière directe
ou rayons ultraviolets –– Pupille de forme irrégulière
–– Lésion traumatique (par exemple, érosion de la –– Halos ou lumières de couleur autour des objets
cornée, irritation due à un corps étranger, hyphéma, –– Traumatisme récent à l’œil
hémorragie sous-conjonctivale) –– Anomalie ou opacité de l’épithélium cornéen
–– Ptyrégion ou pinguecula enflammée –– Aggravation des signes après 3 jours de traitement
–– Infection des conduits lacrymaux (par exemple, pharmacologique de la conjonctivite
dacryocystite) –– Immunité affaiblie (par exemple, nouveau-né,
personne âgée, patient immunodéprimé, porteur de
lentilles cornéennes souples)

PROBLÈMES OCULAIRES URGENTS

GLAUCOME AIGU À ANGLE FERMÉ La prévalence est de 0,1 % dans la population en


général. Cette affection touche plus souvent les
Hausse soudaine de la pression intraoculaire causée personnes âgées13.
par un blocage du passage de l’humeur aqueuse de la
chambre postérieure à la chambre antérieure. Il s’agit Facteurs de risque
d’une neuropathie optique caractérisée par une pression
–– Fermeture de l’angle de la chambre antérieure
intraoculaire élevée causant la perte de fibres nerveuses
de la rétine et des altérations de la papille optique.19 –– Augmentation de la pression intraoculaire19
–– Hypermétropie (œil court, obstruction de l’angle
La pathogenèse du glaucome reste inconnue; par un gros cristallin)
certaines personnes ont une pression intraoculaire –– Plus de 70 ans, sexe féminin
élevée sans être atteintes de glaucome, tandis que
–– Cataractes mûres
d’autres souffrent du glaucome malgré une pression
intraoculaire normale. –– Antécédents familiaux
–– Origine asiatique ou inuite
CAUSES –– Dilatation spontanée de la pupille par des
L’angle iridocornéen de drainage est fermé, ce qui médicaments ou l’obscurité
signifie que l’iris adhère au réseau trabéculaire, ou y –– Complication consécutive à la pénétration du globe
est apposé, empêchant ainsi l’évacuation normale de oculaire par un corps étranger
l’humeur aqueuse19. –– Traumatisme tel que brûlure chimique

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Ophtalmologie 1–19

SYMPTOMATOLOGIE souvent, au moyen d’instruments précis. Le dépistage


–– Douleur vive et subite dans un œil du glaucome devrait reposer sur le suivi périodique
des patients à risque élevé au moyen d’un examen
–– Vision brouillée, réduite ou nulle
ophtalmologique complet15.
–– Nausées et vomissements, douleur abdominale
–– Larmoiement TRAITEMENT

OBSERVATIONS Objectifs
–– Accélération possible de la fréquence cardiaque –– Identifier le problème sans tarder
–– Possibilité d’élévation de la tension artérielle –– Soulager la douleur
–– Possibilité de détresse intense (douleur ou peur) –– Préserver la vue en réduisant la pression
–– Acuité visuelle réduite dans l’œil touché intraoculaire
–– Congestion diffuse de la conjonctive Si la pression intraoculaire n’est pas abaissée, le
–– Possibilité de congestion périlimbique glaucome peut se propager à l’autre œil par réaction
–– Aspect embué de la cornée sympathique.
–– Pupille moyennement dilatée ne réagissant pas à
la lumière Consultation
–– Examen du fond de l’œil : la papille optique peut Consultez immédiatement un médecin pour obtenir
être plus excavée des conseils et des ordonnances.
–– Vision périphérique réduite dans l’œil touché
–– Pression intraoculaire élevée (tonométrie, valeurs Interventions non pharmacologiques
normales : de 10 à 20 mm Hg) –– Maintenir le patient au repos en position couchée
sur le dos
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
–– Rassurez le client pour calmer son anxiété
–– Éliminer la possibilité d’autres causes de rougeur –– Expliquez la maladie et sa prise en charge
de l’œil (voir le tableau 1 « Diagnostic différentiel
partiel de la rougeur de l’œil ») Interventions pharmacologiques
–– Uvéite (iritis) Il est important de traiter les nausées, les
–– Dégénérescence maculaire vomissements, la douleur et la pression intraoculaire.

COMPLICATIONS Consultez un médecin pour obtenir le traitement


médicamenteux visant à diminuer la pression
–– Perte visuelle
intraoculaire, les nausées et la douleur.
–– Perte de l’œil
–– Apparition du glaucome dans l’autre œil Les médicaments auxquels le médecin peut recourir
pour traiter la pression intraoculaire comprennent
TESTS DIAGNOSTIQUES les miotiques (par exemple, la pilocarpine), les
bêtabloquants topiques (par exemple, le timolol), et
–– Mesure de l’acuité visuelle centrale et périphérique
les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique administrés
–– Pression intraoculaire par tonométrie de Schiøtz par voie générale (par exemple, l’acétazolamide).
(valeurs normales : de 10 à 20 mm Hg); si la
pression > 21 mm Hg, il faut entreprendre des Orientation vers d’autres ressources médicales
examens plus poussés, surtout si le client présente
des symptômes Évacuation médicale. Il faut diriger le client vers
un ophtalmologiste, car ce problème exige une
Jusqu’à 50 % des patients atteints de glaucome ont intervention chirurgicale.
une pression intraoculaire normale. Les patients dont
la pression intraoculaire est > 21 mm Hg peuvent
être atteints d’hypertension oculaire. Il est possible
que la plupart d’entre eux ne souffrent jamais de
glaucome. La valeur de la tonométrie comme outil de
dépistage est discutable, sauf si l’examen est réalisé

Guide clinique du personnel infirmier en soins primaires 2011


1–20 Ophtalmologie

CONTUSION OU pas la paupière ouverte de force. Évitez d’exercer


LACÉRATION DE L’ŒIL une pression directement sur le globe et les
structures osseuses.
Lésion traumatique de l’œil ou des structures
avoisinantes. –– Détresse modérée à intense
–– Accélération possible de la fréquence cardiaque
Types –– Œdème et douleur autour de l’œil
–– Contusion du globe et/ou des tissus orbitaires –– Vision réduite à cause de l’œdème palpébral,
d’une lésion rétinienne, d’une lésion cornéenne,
–– Fracture de l’orbite (les contusions limitées
du déplacement du cristallin ou de la rupture du
aux tissus orbitaires et les fractures de l’orbite
globe oculaire
menacent notablement moins la vue, mais elles
peuvent être associées à des lésions faciales et –– Possibilité d’élévation de la tension artérielle
intracrâniennes graves) –– Œdème et ecchymoses autour de l’œil
–– Lacération des annexes ou du globe oculaire : l’une –– Déformation possible de l’os
des lésions les plus graves (la rupture du globe –– Sensibilité des structures osseuses au toucher
oculaire est l’issue la plus grave d’une contusion –– Les mouvements extraoculaires devraient être
ou d’une lacération) normaux; une restriction du mouvement lorsque
–– Hémorragie intraoculaire l’œil touché regarde vers le haut peut dénoter une
–– Décollement rétinien fracture du plancher de l’orbite
–– Lacérations palpébrales compliquées –– Possibilité de réduction de l’acuité visuelle (ne
tentez pas de mesurer l’acuité visuelle si vous
Il peut être difficile de détecter une lacération du devez, pour y arriver, maintenir de force la
globe oculaire. Présumez une rupture du globe s’il y paupière ouverte ou instiller des gouttes)
a des antécédents ou si vous constatez des signes de
–– Diplopie
traumatisme majeur dû à une force importante.
–– Ecchymose et enflure de la conjonctive
CAUSES –– La réaction des pupilles à la lumière devrait être
normale
Les contusions et les lacérations peuvent occasionner
–– Y a-t-il du sang dans la chambre antérieure?
diverses lésions à l’œil et à ses structures. Les
contusions associées aux bagarres, aux sports ou aux
COMPLICATIONS
accidents de véhicule à moteur peuvent également
causer de graves lésions. Les contusions peuvent aussi –– Perte visuelle
être dues à un impact très important, qui provoque la –– Décollement rétinien
déchirure des tissus. –– Déplacement du cristallin
–– Glaucome aigu à angle fermé
SYMPTOMATOLOGIE
–– Rupture du globe
–– Cherchez à connaître comment est survenue la –– Fracture de l’os orbitaire
lésion : Qu’est-ce qui a frappé l’œil? Où l’impact –– Lacération de la paupière
a-t-il eu lieu (œil, front ou joue)?
–– Intensité du choc? Quand est-ce arrivé? TESTS DIAGNOSTIQUES
–– Tentez de déterminer si la lésion a pénétré les Si possible, mesurez l’acuité visuelle pour les deux
structures ou si elle se limite aux structures yeux (n’effectuez pas ce test si le patient ressent
périoculaires de la douleur et qu’il est nécessaire de maintenir la
–– Possibilité de douleur profonde dans l’œil paupière ouverte de force ou d’utiliser des gouttes
anesthésiques).
OBSERVATIONS
Contentez-vous d’examiner l’œil. Ne le palpez pas. TRAITEMENT
Il peut être difficile, voire impossible, d’examiner
le globe oculaire à cause de l’œdème. Ne maintenez Objectifs
–– Déceler toute lésion grave de l’œil ou de
l’os orbitaire
–– Protéger l’œil de toute autre lésion

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Ophtalmologie 1–21

Consultation SYMPTOMATOLOGIE
Consultez un médecin immédiatement afin de prévenir Dispensez les premiers soins dès que vous
les complications. apprenez qu’un produit chimique a été en contact
avec l’œil (voir la section «Interventions non
Interventions non pharmacologiques pharmacologiques »).
–– Recouvrez l’œil d’une gaze stérile sans serrer et L’anamnèse détaillée peut être obtenue plus tard.
appliquez un couvre-œil rigide pour éviter toute
autre lésion; n’instillez rien dans l’œil –– Nom du produit (les produits alcalins produisent
des brûlures plus graves que les produits acides)
–– Le patient doit être maintenu au repos, en position
semi-assise –– Heure à laquelle l’accident est survenu (aussi
exactement que possible)
Interventions pharmacologiques –– A-t-on essayé de laver l’œil? Avec quelle solution?
Pour soulager contre la douleur : Pendant combien de temps?
acétaminophène (Tylenol), 325 mg, 1 ou 2
–– Exposition unilatérale ou bilatérale?
comprimés PO toutes les 4 heures au besoin –– Le produit est-il entré dans l’œil ou a-t-il
simplement éclaboussé la paupière?
ou
–– Douleur intense et brûlure de l’œil (une brûlure très
acétaminophène avec codéine (Tylenol No. 3), 1 ou grave est parfois indolore)
2 comprimés PO toutes les 4 heures au besoin, si la
–– Si le patient a inhalé ou avalé le produit, examinez-
douleur est modérée ou intense
le en conséquence (par exemple, appareils digestif
Orientation vers d’autres ressources médicales et respiratoire)

Procédez à l’évacuation médicale pour faire voir le OBSERVATIONS


client par un ophtalmologiste si l’examen évoque ou
–– Accélération possible de la fréquence cardiaque
confirme un des éléments suivants :
(douleur ou peur)
–– Douleur intense –– Élévation possible de la tension artérielle (douleur
–– Acuité visuelle réduite ou peur)
–– Ecchymose prononcée de la conjonctive –– Possibilité de détresse aiguë
–– Hyphéma (hémorragie dans la chambre antérieure –– Spasme de la paupière
de l’œil) –– Photophobie
–– Pupille irrégulière –– Vision réduite
–– Lacération de la cornée ou de la sclérotique –– Aspect trouble ou opacité de la cornée, ou œdème
–– Déformation ou lacération du globe et voile cornéens marqués
–– Lacération de la paupière –– Flou dans les détails de l’iris
–– Injection de la conjonctive, nécrose ischémique
BRÛLURES CHIMIQUES minime de la conjonctive et de la sclérotique
(blancheur partielle), ou blancheur de la
Lésion oculaire résultant du contact avec des liquides conjonctive et de la sclérotique (blancheur marquée
ou des poudres acides ou alcalines. de l’œil externe)
Les brûlures par des produits alcalins peuvent être –– Contour pupillaire flou
plus graves, parce que de petites particules peuvent –– Les brûlures causées par des produits alcalins
rester dans les structures oculaires, même après le provoquent immédiatement une hausse rapide de
retrait de l’agent; ces résidus peuvent endommager la pression intraoculaire
l’œil petit à petit.
La blessure peut être classée de bénigne à grave.
CAUSES
COMPLICATIONS
Protection inadéquate des yeux pendant la
–– Perte irréversible de la vue à divers degrés
manipulation de ces substances.
–– Perte de l’œil
–– Glaucome aigu à angle fermé

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1–22 Ophtalmologie

TESTS DIAGNOSTIQUES Pour soulager la douleur :


–– Acuité visuelle des deux yeux acétaminophène (Tylenol), 325 mg, 1 ou 2
–– Appliquez 1 ou 2 gouttes de colorant à la comprimés PO toutes les 4 heures au besoin
fluorescéine afin de déterminer la gravité de la ou
lésion. Il peut être nécessaire d’instiller d’abord
acétaminophène avec codéine (Tylenol No. 3), 1 ou
de la tétracaïne (voir la section ci-dessous
2 comprimés PO toutes les 4 heures au besoin, si la
« Interventions pharmacologiques ») douleur est modérée ou intense
–– Mesurez le pH (papier de tournesol)
Surveillance et suivi
TRAITEMENT
Assurez un suivi en opthalmologie pour déceler
Objectifs l’apparition éventuelle de glaucome consécutif à une
brûlure. Un optométriste peut participer au suivi.
–– Diluer le produit chimique immédiatement
–– Prévenir ou limiter les lésions de la cornée Orientation vers d’autres ressources médicales

Consultation Consultez un médecin immédiatement lorsque vous


soupçonnez une brûlure chimique. Un ophtalmologiste
Consultez un médecin au sujet de la marche à suivre devrait être consulté.
après avoir donné les premiers soins (irrigation pour
diluer le produit chimique).
ÉROSION DE LA CORNÉE
Interventions non pharmacologiques
Défaut superficiel de l’épithélium de la cornée
–– Lavez immédiatement l’œil au moyen de grandes provoqué par abrasion ou frottement.
quantités de soluté physiologique (pour IV);
continuez à irriguer pendant 20 minutes. Projetez CAUSES
la solution avec une certaine vigueur sur la cornée Habituellement, traumatisme ou corps étranger
et dans le cul-de-sac conjonctival. Un dispositif de dans l’œil.
lavage oculaire Morgan peut être utilisé
–– Demandez au patient de déplacer son regard pour SYMPTOMATOLOGIE
que l’ensemble du cul-de-sac puisse être irrigué
–– Sensation de corps étranger dans l’œil
–– Une fois que l’œil a été bien irrigué, examinez-
–– Douleur subite dans un œil (intense ou plus
le attentivement pour y déceler toute trace de
prononcée avec le clignement)
particules (par exemple, parcelles de chaux dans
les sacs conjonctivaux); essayez de les déloger en –– Larmoiement modéré à abondant
poursuivant l’irrigation ou en utilisant un coton- –– Légère photophobie
tige humecté. Essuyez toujours l’œil du canthus –– Possibilité de vision légèrement brouillée (due
interne au canthus externe au larmoiement)
–– Port de lentilles cornéennes
Interventions pharmacologiques
Il peut être nécessaire d’instiller un anesthésique OBSERVATIONS
si le spasme palpébral est prononcé. Il ne faut pas –– Signes vitaux normaux
maintenir la paupière ouverte de force ou instiller –– Acuité visuelle légèrement altérée dans l’œil
des gouttes si vous soupçonnez une rupture du globe touché
oculaire : –– Congestion conjonctivale diffuse
tétracaïne à 0,5 % (Pontocaine), 2 gouttes, dose –– Vive réaction des pupilles à la lumière
unique seulement –– Il faut éliminer la possibilité d’un corps étranger
logé sous la paupière supérieure ou inférieure;
retournez les paupières et examinez-les
attentivement

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Ophtalmologie 1–23

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL Interventions pharmacologiques


Éliminez la possibilité d’autres causes de rougeur de Instillez des gouttes ophtalmiques anesthésiques
l’œil (voir le tableau 1 « Diagnostic différentiel partiel topiques :
de la rougeur de l’œil »). solution ophtalmique de tétracaïne à 0,5 %
(Pontocaine), 2 gouttes, dose unique seulement.
COMPLICATIONS
Les sensations d’irritation et de corps étranger
–– Ulcération de la cornée
devraient s’atténuer en 1 à 2 minutes.
–– Infection bactérienne secondaire
–– Cicatrice sur la cornée en cas de nouvelle érosion Appliquez une bonne quantité de pommade ophtalmique
antibiotique dans le sac conjonctival inférieur :
–– Uvéite (iritis)
pommade ophtalmique d’érythromycine (Diomycin),
TESTS DIAGNOSTIQUES bande de 1,25 cm qid pendant 5 à 7 jours.
–– Acuité visuelle
Surveillance et suivi
–– Appliquez 1 ou 2 gouttes de colorant à la
fluorescéine afin de déterminer la gravité de la –– Un suivi s’impose après 24 heures pour évaluer
lésion. Il peut être nécessaire d’instiller d’abord la guérison
de la tétracaïne (voir la section « Examen physique –– Si le client ne présente ni signes ni symptômes,
général ») vous pouvez lui donner son congé en l’informant
sur la prévention de l’érosion cornéenne
TRAITEMENT –– Si le client présente toujours des symptômes, mais
qu’ils s’atténuent, il faut traiter l’œil tel que décrit
Objectifs ci-dessus au moyen d’une pommade ou de gouttes
–– Prévenir l’infection bactérienne secondaire antibiotiques et l’examiner de nouveau tous les jours
–– Prévenir l’ulcération de la cornée à la fluorescéine. La zone colorée devrait diminuer
de jour en jour. Il faut refaire l’examen tous les
Consultation jours jusqu’à disparition complète de la lésion
Consultez un médecin dans les cas suivants :
Orientation vers d’autres ressources médicales
–– en présence de douleur
Pour les lésions centrales ou étendues, il faut
–– si l’ulcération est étendue
adresser le client à un ophtalmologiste dans les
–– si l’abrasion ne guérit pas après 48 heures 24 heures. En cas de non-réponse au traitement, le
–– s’il y a un « anneau de rouille » résiduel délai de consultation de l’ophtalmologiste est de
48 à 72 heures.
Interventions non pharmacologiques

Éducation du client ULCÈRE CORNÉEN


–– Expliquez au client qu’un suivi quotidien s’impose
pour que le médecin s’assure que la guérison Infection de la cornée provoquant la dégradation de
s’effectue bien l’épithélium protecteur. L’ulcère peut être central ou
périphérique.
–– Expliquez l’utilisation appropriée des médicaments
(type, dose, fréquence, effets secondaires) CAUSES
–– Demandez au client de revenir immédiatement à la
clinique si la douleur augmente ou si sa vue baisse –– Bactéries (habituellement), virus ou champignons
avant la visite de contrôle du lendemain (rarement)
–– Recommandez le port de lunettes de protection au –– Bactéries les plus fréquentes : Pseudomonas,
travail pour éviter la répétition de tels incidents Staphylococcus, Streptococcus
–– N’appliquez pas de pansement oculaire –– Virus le plus fréquent : herpès simplex
–– Facteurs de risque : lésion abrasive de la cornée,
port de lentilles cornéennes molles, sécheresse
des yeux, maladies de la thyroïde, diabète sucré,
affection immunosuppressive, usage prolongé de
stéroïdes ophtalmiques

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1–24 Ophtalmologie

SYMPTOMATOLOGIE Interventions non pharmacologiques


–– Douleur oculaire (installation progressive) –– Expliquez le diagnostic et l’évolution de la maladie
–– Vision brouillée –– Rassurez le client
–– Larmoiement –– N’appliquez pas de pansement oculaire
–– Sensation de corps étranger dans l’œil
–– Photophobie Interventions pharmacologiques
–– Rougeur oculaire Instillez des gouttes ophtalmiques anesthésiques
–– Port de lentilles cornéennes topiques :
solution ophtalmique de tétracaïne à 0,5 %
OBSERVATIONS (Pontocaine), 2 gouttes, dose unique seulement.
–– Conjonctive enflammée Les sensations d’irritation et de corps étranger
–– Possibilité d’inflammation de la paupière devraient s’atténuer en 1 à 2 minutes.
–– Écoulement mucopurulent
Appliquez une bonne quantité de pommade
–– Possibilité d’hypopion ophtalmique antibiotique dans le sac conjonctival
–– Ulcère visible sur la cornée, mais en général inférieur :
seulement après coloration à la fluorescéine
pommade ophtalmique d’érythromycine (Diomycin),
–– Baisse de l’acuité visuelle (si l’ulcère est central)
bande de 1,25 cm, dose unique seulement.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL Consultez immédiatement un médecin au sujet des
–– Érosion de la cornée antibiotiques ophtalmiques topiques possibles et de
leur posologie.
–– Conjonctivite
–– Blépharite Chez les patients présentant des lésions zostériennes
–– Kératite autour des yeux, examinez la possibilité de kératite
concomitante à un ulcère cornéen. Un médecin
COMPLICATIONS peut prescrire :
–– Formation de cicatrice sur la cornée gouttes oculaires de trifluridine (Viroptic), 1 goutte
–– Perte irréversible de la vue toutes les 2 heures lorsque le patient est éveillé,
pour un maximum de 9 gouttes par jour jusqu’à la
–– Propagation de l’infection aux autres structures réépithélialisation de l’ulcère cornéen. Puis, 1 goutte
oculaires toutes les 4 heures pour un maximum de 5 gouttes
par jour pendant 7 jours.
TESTS DIAGNOSTIQUES
–– Acuité visuelle Orientation vers d’autres ressources médicales
–– Appliquez 1 ou 2 gouttes de colorant à la Mesure urgente : le client doit être dirigé vers un
fluorescéine afin de déterminer la gravité de la ophtalmologiste.
lésion. Il peut être nécessaire d’instiller d’abord
de la tétracaïne (voir la section ci-dessous
CORPS ÉTRANGER SUR LA
« Interventions pharmacologiques » ou la section
« Examen physique général ») CONJONCTIVE, SUR LA CORNÉE
OU DANS LE GLOBE OCULAIRE
TRAITEMENT
–– Présence d’un corps étranger sur la conjonctive, sur
Objectifs la cornée ou dans le globe oculaire
–– Objet de nature organique ou inorganique
–– Enrayer l’infection
–– Prévenir la perte irréversible de la vue CAUSES
Consultation Protection inadéquate des yeux.
Consultez un médecin immédiatement si vous
détectez ou soupçonnez un ulcère.

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Ophtalmologie 1–25

SYMPTOMATOLOGIE TRAITEMENT
Faites décrire exactement l’objet et les circonstances Objectifs
dans lesquelles il est entré dans l’œil (à basse ou
à haute vitesse); un projectile à haute vitesse peut –– Retirer le corps étranger
pénétrer le globe oculaire. Cette situation survient –– Détecter toute lésion de la cornée
habituellement lors du martèlement du métal. –– Repérer un anneau de rouille résiduel
Dans le cas d’une lésion pénétrante, l’œil peut –– Déterminer s’il y a un corps étranger logé dans
sembler normal. la cornée

–– Douleur subite dans un œil Consultation


–– Irritation (sensation de corps étranger) Consultez immédiatement un médecin s’il vous est
–– Larmoiement impossible de déloger l’objet, si vous soupçonnez
–– Photophobie qu’il est à l’intérieur du globe ou si la sensation de
–– Possibilité de trouble de la vue corps étranger ne s’estompe pas (si elle dure 24 heures
ou plus) alors que vous n’avez rien détecté.
OBSERVATIONS
–– Acuité visuelle habituellement normale Interventions non pharmacologiques
–– Pupilles égales et rondes, réaction à la lumière et Si l’objet est en surface et qu’il n’est pas logé dans la
accommodation normales conjonctive, retirez-le en lavant doucement la zone
–– Larmoiement avec une solution saline physiologique, ou en passant
–– Le corps étranger peut s’être logé dans le sac délicatement un coton-tige stérile humidifié d’un
conjonctival inférieur ou sous la paupière anesthésique topique ou de solution saline stérile.
supérieure; il peut être nécessaire de retourner Après avoir retiré l’objet, appliquez la fluorescéine
la paupière supérieure pour trouver l’objet pour détecter tout fragment résiduel, un anneau de
–– La coloration à la fluorescéine peut révéler une rouille ou une lésion de la cornée.
érosion de la cornée
Ne tentez pas de retirer un corps étranger que
–– S’il s’agit d’un corps étranger métallique, repérez vous savez logé dans le globe, car il peut être plus
l’anneau de rouille qui se sera formé autour profondément inclus que nous ne le croyez.
de l’objet
Éducation du client
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
–– Recommandez le port de lunettes de protection au
–– Autres causes de rougeur des yeux (voir le travail pour éviter la répétition de tels incidents
tableau 1, « Diagnostic différentiel partiel de –– Soulignez qu’un suivi rigoureux s’impose pour
la rougeur de l’œil ») s’assurer que la guérison se déroule bien
–– Corps étranger dans le globe oculaire
Interventions pharmacologiques
COMPLICATIONS
Instillez des gouttes ophtalmiques anesthésiques
–– Ulcère cornéen topiques :
–– Infection secondaire tétracaïne à 0,5 % (Pontocaine), 2 gouttes, dose
unique seulement.
TESTS DIAGNOSTIQUES
–– Acuité visuelle des deux yeux Surveillance et suivi
–– Appliquez 1 ou 2 gouttes de colorant à la Effectuez un suivi après 24 heures pour vous assurer
fluorescéine afin de déterminer la gravité de la que les symptômes s’atténuent.
lésion. Il peut être nécessaire d’instiller d’abord
de la tétracaïne (voir la section « Examen physique
général »)

Guide clinique du personnel infirmier en soins primaires 2011


1–26 Ophtalmologie

Orientation vers d’autres ressources médicales –– Réflexe cornéen photomoteur fragmenté


Dirigez immédiatement vers un médecin tout patient –– Coloration à la fluorescéine : la cornée a une
présentant un corps étranger que vous ne parvenez apparence rugueuse ponctuée (zona)
pas à déloger ou une érosion cornéenne centrale ou –– Possibilité d’opacification de la cornée (herpès
étendue. Il en va de même si vous craignez que l’objet de type 1)
ait pénétré le globe oculaire.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Faites voir par un médecin, dans les 24 heures
tout patient chez qui la sensation de corps étranger –– Conjonctivite
persiste, même si vous n’avez rien détecté. –– Uvéite (iritis)
–– Érosion de la cornée
KÉRATITE –– Irritation due à un corps étranger sur la cornée

Inflammation de la cornée. COMPLICATIONS


–– Cicatrice sur la cornée ou perte de la vue
CAUSES
–– Herpès de type 1 TESTS DIAGNOSTIQUES
–– Zona –– Acuité visuelle des deux yeux
–– Traumatisme –– Appliquez 1 ou 2 gouttes de colorant à la
fluorescéine afin de déterminer la gravité de la
Facteurs de prédisposition lésion. Il peut être nécessaire d’instiller d’abord
–– Exposition prolongée et non protégée aux de la tétracaïne (voir la section « Examen physique
ultraviolets (par exemple, soudeurs travaillant sans général »). Déterminez le degré de coloration de la
masque, cécité des neiges) cornée (indice du degré d’atteinte cornéenne); en
–– Port prolongé de lentilles cornéennes général, la moitié inférieure de la cornée présente
une coloration ponctuée; des lésions dendritiques
–– Immunosuppression
peuvent être visibles
SYMPTOMATOLOGIE
TRAITEMENT
–– Symptômes modérés ou graves
–– Il peut s’agir d’un premier épisode ou du dernier Objectifs
d’une série –– Soulager l’inconfort
–– Souvent précédé d’une infection des voies –– Prévenir les récurrences
respiratoires supérieures accompagnée de fièvre
–– Installation subite, accompagnée de douleur Consultation
unilatérale Consultez immédiatement un médecin si vous
–– Avec les récurrences, la douleur s’atténue soupçonnez cette affection.
–– Photophobie
–– Vision brouillée Interventions non pharmacologiques
–– Sensation de corps étranger dans l’œil
Éducation du client
OBSERVATIONS Expliquez au client que, pour prévenir la kératite,
il faut porter des lunettes de protection à l’extérieur,
–– Détresse moyenne ou intense surtout les journées ensoleillées d’hiver ou pendant
–– Divers degrés d’œdème ou de spasme des des travaux de soudage.
paupières
–– Possibilité d’écoulement purulent ou mucoïde Interventions pharmacologiques
–– Conjonctive injectée, possibilité de congestion Instillez des gouttes ophtalmiques anesthésiques
ciliaire topiques pour soulager l’inconfort :
–– Pupilles égales qui réagissent à la lumière
tétracaïne à 0,5 % (Pontocaine), 2 gouttes, dose
–– L’acuité visuelle devrait être normale, même si unique seulement.
la vision est brouillée

2011 Guide clinique du personnel infirmier en soins primaires


Ophtalmologie 1–27

Si le patient a récemment été atteint de varicelle Interventions pharmacologiques


ou d’une infection herpétique, une infirmière peut Analgésiques :
administrer la première dose d’antiviral. Des doses
subséquentes pourraient être administrées après acétaminophène (Tylenol), 325 mg, 1 ou
consultation d’un médecin : 2 comprimés PO toutes les 4 heures au besoin
ou
gouttes oculaires de trifluridine (Viroptic), 1 goutte
toutes les 2 heures lorsque le patient est éveillé, ibuprofène (Motrin), 200 g, 1 ou 2 comprimés PO
pour un maximum de 9 gouttes par jour jusqu’à la toutes les 4 heures au besoin.
réépithélialisation. Puis, 1 goutte toutes les 4 heures
pour un maximum de 5 gouttes par jour pendant Surveillance et suivi
7 jours.
Revoyez le client après 2 ou 3 jours, lorsque l’œdème
Soulagez la douleur par de simples analgésiques : est résorbé, pour réexaminer attentivement l’œil. En
acétaminophène (Tylenol), 325 mg, 1 ou 2 cas de doute, réexaminez l’œil plus tôt.
comprimés PO toutes les 4 heures au besoin
ou DÉCOLLEMENT RÉTINIEN
acétaminophène avec codéine (Tylenol No. 3), 1 ou Le décollement rétinien correspond à la séparation des
2 comprimés PO toutes les 4 heures au besoin. couches internes de l’œil de la choroïde sous-jacente.
La choroïde est une membrane vasculaire située entre
Orientation vers d’autres ressources médicales la rétine et la sclérotique.
Dirigez le client d’urgence vers un ophtalmologiste,
car il s’agit d’un diagnostic complexe. Un traitement Types
rapide et spécifique doit être administré pour éviter –– Rhegmatogène/spontané : par suite d’une déchirure
une baisse de la vision. de la rétine, le corps vitré s’infiltre et sépare la
rétine sensorielle de la choroïde sous-jacente, ce
CONTUSION MINEURE qui provoque le décollement
DES TISSUS MOUS –– Par traction : traction exercée par des membranes
fibreuses sur la surface de la rétine
Dès que la possibilité de lésions graves du globe, de –– Exsudatif : exsudation de matières dans l’espace
la paupière ou de l’orbite est écartée, l’œdème ou la sous-rétinien; des affections locales ou générales
contusion des tissus mous péri-oculaires n’est pas portent atteinte à l’épithélium pigmentaire rétinien,
considérée comme grave. ce qui permet le passage de liquide choroïdien dans
l’espace sous-rétinien
TRAITEMENT
CAUSES
Objectifs
Le décollement rétinien peut être associé à
–– Soulager les symptômes des malformations congénitales, des troubles
–– Prévenir toute autre lésion métaboliques, des traumatismes (notamment
une chirurgie antérieure de l’œil), des maladies
Interventions non pharmacologiques vasculaires, une myopie importante, une maladie
–– Compresses froides plusieurs fois par jour pour du vitré ou une dégénérescence.
réduire l’œdème –– Rhegmatogène/spontané : il survient généralement
–– Port d’un couvre-œil rigide pendant 1 ou 2 jours à la suite d’un traumatisme (par exemple, une
pour éviter toute nouvelle lésion chirurgie de l’œil) ou de façon spontanée chez
–– Port de lunettes de protection pour la pratique les gens très myopes
d’activités à risque élevé, de sports de contact –– Par traction : les causes les plus courantes
ou pour le travail du bois ou des métaux sont la rétinopathie diabétique proliférante,
la drépanocytose, la rétinopathie avancée du
prématuré et le traumatisme pénétrant
–– Exsudatif : les causes courantes sont les tumeurs
choroïdiennes, les tumeurs métastatiques et l’uvéite

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1–28 Ophtalmologie

Facteurs de risque –– Quelques heures après l’apparition initiale des


–– Myopie : de 40 % à 50 % environ des personnes qui taches noires, le patient note parfois l’apparition
ont un décollement rétinien sont myopes de toiles d’araignée (découlant de caillots
hématopoïétiques irréguliers)
–– Certains sports (par exemple, la boxe et le saut
en bungee) augmentent le risque de décollement –– Distorsion des objets (métamorphopsie)
rétinien –– Ombre ou tache sombre dans un champ visuel
–– Décollement rétinien dans un œil (15 % des périphérique (les anomalies du champ visuel sont
personnes qui ont un décollement rétinien dans un un symptôme tardif de décollement rétinien)
œil développent un décollement dans l’autre) –– En général, l’apparition de corps flottants associée
–– Ablation de la cataracte et remplacement du à des éclairs lumineux devrait être considérée
cristallin par un implant (de 30 % à 40 % des comme une déchirure rétinienne jusqu’à preuve
personnes qui ont un décollement rétinien ont subi du contraire
l’ablation de la cataracte) –– Demandez au patient s’il a déjà subi un
–– Ablation de cataractes bilatérales (le risque de traumatisme et si ce dernier est survenu quelques
décollement bilatéral est accru de 25 % à 30 % mois avant l’apparition des symptômes ou en
chez les personnes qui ont subi une ablation de même temps
cataractes bilatérales) –– Prenez note des interventions chirurgicales
–– Traumatisme : de 10 % à 20 % des personnes ont antérieures, notamment l’ablation de la cataracte,
subi un traumatisme oculaire direct l’ablation de corps étrangers intraoculaires et les
interventions à la rétine
Sexe –– Demandez au patient s’il a déjà souffert de
–– L’affection est également répartie entre les deux certaines maladies, par exemple, uvéite,
sexes hémorragie du vitré, amblyopie, glaucome et
–– Chez les personnes de moins de 45 ans qui ont un rétinopathie diabétique
décollement rétinien, 60 % sont des hommes et –– Demandez au patient s’il a des antécédents
40 % sont des femmes familiaux de maladies de l’œil; en effet, même
si les décollements rétiniens sont généralement
Âge
des événements sporadiques, certains antécédents
–– Le décollement rétinien devient plus courant y prédisposent
à mesure que la population vieillit
–– Informez-vous des maladies générales suivantes
–– Le décollement rétinien touche généralement des associées au décollement rétinien : diabète, tumeurs
personnes de 40 à 70 ans (par exemple, cancer du sein, mélanome), anémie
–– Les décollements traumatiques sont plus répandus falciforme (drépanocytose), leucémie, éclampsie et
chez les jeunes prématurité
–– Les décollements liés à la myopie touchent
généralement des personnes de 25 à 45 ans OBSERVATIONS
–– Mesurez l’acuité visuelle
SYMPTOMATOLOGIE
–– Baisse de l’acuité visuelle (importante si le
–– Apparition soudaine décollement rétinien touche la macula)
–– Éclairs lumineux (photopsie) causés par la –– Décelez les signes de traumatisme au moyen
séparation du vitré postérieur d’un examen externe et évaluez le champ visuel
–– Corps flottants : apparition soudaine d’un gros (un examen du champ visuel par confrontation est
corps flottant au centre de l’axe visuel ou généralement adéquat)
apparition de centaines de petites taches noires –– Évaluez la réaction pupillaire (une pupille dilatée
avant que le décollement du vitré postérieur fixe peut révéler un traumatisme antérieur; un
n’apparaisse sur l’œil (ce symptôme évoque décollement rétinien peut entraîner une pupille
une hémorragie du vitré, découlant de la rupture de Marcus-Gunn)
d’un vaisseau rétinien à la suite d’une déchirure
rétinienne ou d’une traction mécanique d’une
adhérence vitréorétinienne)

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Ophtalmologie 1–29

Faites un examen du fond de l’œil par ophtalmoscopie. TESTS DIAGNOSTIQUES


Les pupilles doivent être dilatées sauf si l’on utilise –– Aucun
un ophtalmoscope panoptique. Une certaine dilatation
peut être obtenue par l’assombrissement de la pièce. COMPLICATIONS
Afin de provoquer une dilatation plus importante,
l’administration d’un agent pharmacologique (par –– Cécité
exemple, le tropicamide à 1 % [Mydriacyl]) sur –– Perte de la coordination œil-main ou de la
ordonnance d’un médecin est nécessaire. Assurez- perception de la lumière (complication fréquente
vous qu’aucune pression n’est appliquée sur le du décollement rétinien qui implique la macula)
globe au cours de l’examen. Un examen du fond
de l’œil peut révéler une hémorragie du vitré et un TRAITEMENT
décollement important du pôle postérieur, mais il n’est Objectifs
pas complet, car il ne donne qu’une vision limitée de
la rétine périphérique. En cas de décollement rétinien traumatique, il peut
être important de protéger le globe afin de prévenir
–– La surface rétinienne peut avoir l’apparence d’une l’expulsion du contenu intraoculaire (c’est-à-dire
peau d’orange tissu uvéal).
–– Une ligne pigmentée ou non pigmentée peut
délimiter un décollement Indications de la nécessité de
–– Vérifiez la pression intraoculaire dans les deux consulter d’urgence un médecin
yeux par tonométrie (l’hypotonie, c’est-à-dire une Il faut consulter d’urgence un médecin si l’on
pression inférieure de 4 à 5 mm Hg à celle de l’œil soupçonne un décollement rétinien.
non atteint, est courante)
Interventions non pharmacologiques
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
–– En cas de décollement rétinien traumatique, on
–– Occlusion de l’artère de la rétine
peut protéger le globe à l’aide de lunettes à coques
–– Décollement du corps vitré postérieur ou d’un protecteur oculaire métallique
–– Ablation de la cataracte
Il est essentiel de ne pas presser le globe.
–– Traumatisme
–– Inflammation/infection intraoculaire, par exemple, Interventions pharmacologiques
choroïdite (uvéo-encéphalite de Harada)
–– Aucune
–– Colobomes de la choroïde ou du cristallin
(déchirure énorme de la rétine) Orientation vers d’autres ressources médicales
–– Rétinopathie diabétique proliférante
–– Dans certains cas, le patient doit, après une
–– Anémie falciforme
évaluation ophtalmologique initiale, être transporté
–– Rétinopathie du prématuré
dans une installation comptant un ophtalmologiste
–– Tumeurs primitives (par exemple, mélanome ou un spécialiste de la rétine; cette décision doit
malin de la choroïde, angiome de la choroïde, être prise par le médecin consultant
rétinoblastome)
–– Évacuation médicale; il faut immédiatement diriger
–– Carcinome métastatique de la choroïde (par le patient vers un ophtalmologiste
exemple, cancer du sein, cancer du poumon)
–– Le temps est souvent un facteur critique
–– Maladie vasculaire de la rétine (angiomatose de
–– L’issue ultime est fonction du temps, du type de
von Hippel-Lindau), télangiectasie rétinienne
décollement rétinien et de l’atteinte de la macula;
–– Occlusion veineuse rétinienne le pronostic est inversement lié au degré d’atteinte
–– Maladie du nerf optique maculaire et à la durée du décollement rétinien
–– Dégénérescence maculaire liée à l’âge
–– Décollement de la choroïde (par exemple, séreux,
hémorragique)

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1–30 Ophtalmologie

UVÉITE (IRITIS) TESTS DIAGNOSTIQUES

Inflammation du tractus uvéal (iris, corps ciliaire ou –– Acuité visuelle, si possible


choroïde). L’inflammation peut intéresser une seule –– Appliquez 1 ou 2 gouttes de colorant à la
ou les trois parties du tractus uvéal. Le plus souvent, fluorescéine afin de déceler la présence de lésions
il s’agit d’une uvéite antérieure aiguë (iritis). de la cornée concomitantes (voir la section
« Examen physique général »). Déterminez
CAUSES le degré de coloration de la cornée (indice du
degré d’atteinte cornéenne); des ulcérations ou
Habituellement idiopathique, l’uvéite peut être
des lésions dendritiques peuvent être visibles
associée à une maladie générale (syndrome de
Feissinger-Leroy-Reiter, spondylarthrite ankylosante, TRAITEMENT
sarcoïdose, arthrite juvénile, maladies inflammatoires
de l’intestin, herpès, zona, tuberculose) ou elle peut Objectifs
être une complication d’un traumatisme oculaire
Identifier le problème le plus rapidement possible.
comme une érosion de la cornée.
Consultation
SYMPTOMATOLOGIE
Consultez immédiatement un médecin pour
–– Installation soudaine accompagnée de douleur
déterminer la conduite à tenir.
péri‑oculaire unilatérale intense
–– Photophobie Interventions non pharmacologiques
–– Larmoiement
–– Rassurez le client pour calmer son anxiété
–– Vue brouillée et parfois réduite
–– Installez un couvre-œil en métal ou en plastique
–– Apparition possible de nouveaux corps flottants
–– N’appliquez aucune pression sur l’œil
–– Antécédents possibles d’épisodes semblables
–– S’il n’y a pas de couvre-œil, le patient doit porter
–– Antécédents d’autres affections générales connexes
des lunettes de soleil
OBSERVATIONS
Interventions pharmacologiques
–– Possibilité de détresse aiguë
–– Accélération possible de la fréquence cardiaque Au départ, il faut habituellement appliquer des gouttes
–– Acuité visuelle réduite dans l’œil touché ophtalmiques topiques à action rapide pour dilater
la pupille. Cette intervention permet de soulager la
–– Conjonctive rouge
douleur (causée par le spasme des muscles ciliaires
–– Congestion périlimbale (ciliaire) et des muscles de l’iris) et prévenir la formation
–– Cornée claire avec précipités blancs d’une cicatrice entre le bord de la pupille et la
–– Possibilité de flou dans la bordure de l’iris capsule antérieure du cristallin (synéchie postérieure).
–– Pupille petite, peut-être même de forme irrégulière, Ce médicament doit être prescrit par un médecin.
qui réagit mal à la lumière tropicamide 1 % (Mydriacyl), 1 goutte toutes les
–– Possibilité d’hypopion (pus dans la chambre 6 heures
antérieure)
Les effets dilatateurs et antispasmodiques sont
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL maximaux de 30 à 60 minutes après l’instillation
et durent généralement de 3 à 6 heures.
–– Éliminez les autres causes de rougeur des yeux
(voir le tableau 1 « Diagnostic différentiel partiel Ces médicaments peuvent augmenter la pression
de la rougeur de l’œil ») intraoculaire et mener au glaucome aigu. Ce risque
est plus grand chez les patients âgés.
COMPLICATIONS
Surveillance et suivi
–– Glaucome aigu à angle fermé
–– Adhérences postérieures (synéchie) Expliquez la maladie et le traitement au client.
–– Vision réduite
Orientation vers d’autres ressources médicales
Adressez d’urgence le client à un ophtalmologiste.

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Ophtalmologie 1–31

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1–32 Ophtalmologie

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