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Remplissage vasculaire

• Le remplissage vasculaire est une


technique consistant à perfuser un
« liquide de remplissage » via une
voie veineuse pour lutter contre une chute
du débit sanguin. Cette dernière entraîne
une hypotension artérielle pouvant avoir
des conséquences néfastes.
• On parle parfois d' expansion volémique
dans le même sens, la volémie étant la
quantité de liquide contenue dans les
vaisseaux sanguins.
1 Rappel de physiologie
2 Solutés de remplissage
3 Autres méthodes de remplissage vasculaire
4 Indication
5 Précautions au remplissage vasculaire
6 Réalisation
7 Contrôle de l'efficacité
8 Liste des solutés de remplissage vasculaire
8.1 Cristaloïdes
8.2 Macromolécules
Rappel de physiologie
La circulation sanguine peut être considérée
comme un circuit fermé avec une pompe
(le cœur) et des tuyaux constituant les
artères et les veines.
Une diminution de la pression de
remplissage du cœur entraîne :
une diminution du débit général,
une baisse de la pression artérielle provoquant
des problèmes d'alimentation en sang des
organes. Si les organes « nobles » (cœur,
poumons, cerveau) sont relativement protégés
par les mécanismes de régulation, les organes
« périphériques » sont sacrifiés, et le déficit en
oxygène (hypoxie) résultant du déficit d'apport
en sang (hypoperfusion) peut provoquer la mort
de certaines cellules et donc l'émission de
toxines.
Au pire, elle peut provoquer un désamorçage de la
pompe cardiaque entraînant un état de
collapsus, voire un arrêt cardio-circulatoire.
Le remplissage vasculaire permet d'augmenter la
pression de remplissage du cœur et n'est utile
que si cette dernière est basse. Dans le cas
contraire, il peut être extrêmement nocif,
entraînant une insuffisance cardiaque avec un
tableau d'œdème aigu pulmonaire.
Solutés de remplissage
• Un bon soluté de remplissage doit rester dans
les vaisseaux, sans diffuser dans les tissus.
• Le sérum glucosé n'apporte que de l'eau et un
peu de sucre. Cette eau va diffuser rapidement
dans les cellules. Il est donc totalement inadapté
à un remplissage vasculaire efficace.
• Les solutés ioniques (solution physiologique)
contient de l'eau et des ions. Ces derniers vont
cependant finir par diffuser dans les cellules.
L'efficacité est donc d'assez courte durée.
• Les solutés à macromolécules : ces
dernières augmentent la
pression oncotique du liquide, contribuant
à garder ce dernier dans les vaisseaux.
Ce sont les solutés de choix pour un
remplissage vasculaire efficace. Ces
dernières se dégradent au bout de
quelques heures, mais cela laisse le
temps de traiter la cause de l'hypotension.
• Le sang en transfusion permet un bon
remplissage vasculaire mais ne doit pas être
utilisé dans ce but en raison du coût et des
risques. Il est réservé aux cas où il y a une perte
avérée de globules rouges.
• Le plasma sanguin, et autres produits du sang (
sérum, albumine, …) , sont de moins en moins
utilisés en remplissage vasculaire du fait de leur
coût et des risques de contamination.
Autres méthodes de remplissage
vasculaire
• Le simple fait de mettre le patient en position
allongée en surélevant les jambes permet
d'avoir un meilleur remplissage vasculaire, le
sang des membres inférieurs étant mis à
contribution.
• L'emploi d'une contention élastique des
membres permet de même de rediriger le sang
des membres vers les organes internes.
• Ces méthodes sont naturellement insuffisantes
en cas de baisse trop importante de la
pression artérielle.
Indication
• Le remplissage vasculaire est nécessaire dans tous les
cas d'hypotension importante à condition de n'avoir pas
de tableau d'insuffisance cardiaque. Dans ce dernier
cas, le remplissage aggrave la situation.
• Dans le cadre des urgences préhospitalières (
aide médicale urgente), le maintien d'une pression
artérielle minimale permet de limiter les problèmes liés
au transport : si la pression artérielle est insuffisante, les
accélérations (au sens large : accélération, freinage,
force centrifuge, voire montée et descente dans le cas
d'un transport héliporté) peuvent « attirer » le sang d'un
côté ou de l'autre et donc provoquer un déficit de
certains organes, voire un désamorçage de la pompe
cardiaque.
• Un remplissage vasculaire précoce est en
particulier indiqué dans le cas d'un sepsis
sévère, ainsi que dans le cas d'un
rhabdomyolyse (il permet de limiter l'
insuffisance rénale).
• Certains solutés de remplissage ont des
indications privilégiées. Le mécanisme à l'origine
de la baisse du volume sanguin ou l'individu à
traiter sont à prendre en compte dans le choix
d'un soluté. Par exemple, la Sérum Albumine est
utilisée pour le remplissage vasculaire chez les
patients souffrant de syndrome néphrotique, ou
chez les femmes enceintes.
Précautions au remplissage
vasculaire
• Cependant, le remplissage vasculaire a aussi
des inconvénients :
• si l'on attend trop longtemps que la pression
monte, on augmente le délai avant l'admission
dans la structure de soins et donc le délai avant
les soins salvateurs dans le cas d'un blessé
grave (notion d'heure d'or). Cet argument n'est
que théorique, le remplissage pouvant se faire
pendant le transport.
Réalisation
• Une perfusion est posée sur une voie veineuse
idéalement importante (grosse veine du bras,
veine du pli du coude ou si besoin, voie
centrale). La vitesse de perfusion est réglée par
la hauteur de celle-ci par rapport au plan du
patient. Dans certains cas on peut accélérer la
perfusion :
• en augmentant la pression dans la
poche de perfusion (compression de cette
dernière par un brassard gonflable)
• en installant un système motorisé (pompe
électrique) poussant le liquide avec un
débit constant.
• Certains dispositifs aident encore dans
des situations difficiles:
• Sur-élévation des jambes par rapport au
plan du corps, mobilise environ 300ml de
volume sanguin immédiatement
disponible. Ce geste est utile dans les
toutes premières secondes d'un malaise
vagal avec perte de connaissance.
Contrôle de l'efficacité

• Une surveillance régulière (soit manuelle,


soit par un système de monitorage
électronique) est indispensable :
• fréquence cardiaque
• tension artérielle
• Volume de la Diurése
• Dans les cas plus délicat, on peut s'aider
par l'évaluation directe ou indirecte des
pressions de remplissage par :
• échocardiographie : taille du ventricule
droit, taille de la veine cave et influence de
la respiration sur cette dernière.
• la mesure de la
pression veineuse centrale. Un cathéter,
relié à une veine centrale, est installée
contre une échelle verticale graduée. Le
niveau d'eau lu correspond (en cm d'eau)
à la pression veineuse centrale.

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