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Méthodes nucléaires d’analyse

Notions de radioprotection
par Étienne ROTH
Professeur Honoraire au Conservatoire National des Arts et Métiers
Ancien Directeur de Recherches au Centre d’Études Nucléaires de Saclay

1. Emploi des méthodes nucléaires.......................................................... P 2 545 - 5


2. Techniques de l’analyse des isotopes radioactifs
et des isotopes stables............................................................................ — 5
3. Principes de la radioprotection (éléments) ....................................... — 7
4. Mise en œuvre de la radioprotection dans les laboratoires
d’analyse nucléaire................................................................................... — 9
5. Sources d’informations sur l’emploi des analyses nucléaires
dans les applications ............................................................................... — 10
6. Conclusion .................................................................................................. — 10
Références bibliographiques .......................................................................... — 11

L es méthodes nucléaires d’analyse servent naturellement à analyser les élé-


ments radioactifs ; mais elles servent aussi, et même surtout, à l’analyse chi-
mique ordinaire, avec des domaines d’excellence comme l’analyse et la
caractérisation de traces.

Domaine d’utilisation des Les méthodes décrites dans cet article du traité utilisent d’abord les rayonne-
méthodes nucléaires ments nucléaires pour des analyses élémentaires, et principalement pour des
analyses de traces et pour leur localisation. La radioactivité utilisée peut être
naturelle ou artificielle, c’est-à-dire induite par activation. Les propriétés nucléai-
res des noyaux non radioactifs sont aussi utilisées, ce sont en particulier les ana-
lyses d’isotopes stables. Les méthodes nucléaires, notamment quand elles
utilisent les techniques de dilution isotopique ou la résonance γ nucléaire, peu-
vent aussi servir à étudier l’état chimique (liaisons, états de valence), des élé-
ments étudiés, autrement dit les spéciations. Les applications de ces méthodes
sont multiples en énergie nucléaire, dans les études d’environnement, en
recherche en chimie, biologie, climatologie, archéologie. Les mesures d’abon-
dance d’isotopes stables utilisées pour les mesures par dilution isotopique, sont
dites méthodes primaires d’analyse, c’est-à-dire méthodes permettant de relier
le résultat des mesures aux grandeurs fondamentales, masse ou mole.
Plusieurs articles décrivent l’ensemble des méthodes nucléaires d’analyse chi-
mique [1]. Il faut aussi se reporter à ceux cités dans le paragraphe 2 du présent
article.

Développement des Historiquement le problème d’identifier et de caractériser des isotopes


méthodes nucléaires radioactifs dans des mélanges dont on ne connaissait ni chimiquement ni
radioactivement la nature s’est posé lors de la découverte de radioactivités
autres que celles de l’uranium. L’identification des émetteurs de rayonnement
reposait initialement sur deux critères : la nature du rayonnement émis et la
valeur de la période de décroissance. La pureté radioactive de l’élément étudié

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était le plus souvent indispensable aux identifications chimiques. L’aboutisse-


ment de ces travaux fut l’établissement des schémas des familles des descen-
dants des isotopes de l’uranium et du thorium.
Les détecteurs de rayonnement de la fin du XIXe siècle, étaient d’un emploi dif-
ficile, que ce soient les électromètres ou les écrans au sulfure de zinc sur les-
quels on lisait les scintillations induites, après avoir habitué pendant un temps
important son œil à l’obscurité [2]. Ils ne furent progressivement remplacés par
les compteurs Geiger que dans les années 30.
À partir de 1934, se posèrent les problèmes de l’identification des radioélé-
ments artificiels, et des produits de l’irradiation de l’uranium par les neutrons.
L’aboutissement de quatre années d’études, à Rome, à Berlin, et à Paris, sur ces
produits, fut la découverte de la fission. Il s’ensuivit l’étude de tous les produits
induits par bombardement de neutrons de diverses énergies dans tous les
noyaux fissiles.
Les moyens de comptage et de séparation chimique de l’époque faisaient de
ces travaux de véritables exploits (voir, par exemple, pour cela, l’histoire de la
découverte de la fission [3]).
Ce n’est qu’à la fin des années 40, que le perfectionnement des techniques
d’analyse permit de mesurer les isotopes radioactifs naturels émetteurs β des
éléments légers, carbone et hydrogène.
On obtenait des émetteurs purs par des méthodes de séparation chimique
basées sur des précipitations sélectives et des propriétés d’adsorption sur soli-
des qui furent employées jusqu’à la fin de ces mêmes années 30. Les méthodes
modernes, notamment d’échange d’ions, les ont rendues obsolètes [4].
Quant aux mesures d’abondances d’isotopes stables, à distinguer de la déter-
mination de leurs masses, elles ne commencèrent à être pratiquées pour des
besoins analytiques qu’à partir des années 40.
Hévesy, en collaboration avec Paneth, avait utilisé, à partir de 1912, un descen-
dant de l’uranium 238, l’isotope radioactif du plomb de masse atomique 210 (dit
radium D), comme traceur pour suivre cet élément dans des réactions chimi-
ques.
Hévesy, en 1931, imagina la méthode de dilution isotopique non plus pour sui-
vre qualitativement mais pour doser quantitativement le plomb.
La difficulté des mesures nucléaires et des séparations chimiques expliquent
le délai de dix-neuf ans qui sépare ces deux applications de la radioactivité. Il fal-
lait en effet, pour la dilution isotopique, disposer d’isotopes radioactifs qu’on ne
pouvait obtenir que par isolement à partir des familles radioactives naturelles.
Seuls donc trois ou quatre éléments pouvaient, à cette époque, être étudiés de
cette façon. Ce n’est qu’à partir des années 50, où des réacteurs nucléaires et des
accélérateurs permirent aisément la préparation des isotopes radioactifs artifi-
ciels, que cette méthode put se développer.
Il en fut de même pour les analyses par activation neutronique, par particules
chargées, ou par réactions nucléaires, décrites dans la rubrique.
Il fallut quelques années de plus pour que la technique de dilution isotopique
soit utilisée avec des isotopes stables. Il était en effet nécessaire de disposer non
seulement d’une méthode pour mesurer les teneurs en isotopes non radioactifs,
mais de molécules ou d’éléments dont la composition isotopique soit différente
de la composition naturelle. Ce fut avec l’eau lourde, préparée à partir du début
des années 30, dont les mélanges avec l’eau ordinaire pouvaient être analysés
par des méthodes gravimétriques, que Schoenheimer utilisa le premier cette
technique pour des recherches en biologie [6]. Pour les autres éléments et leurs
composés, il aurait fallu disposer d’isotopes stables séparés et faire des mesures
de rapports isotopiques. Remplir ces deux conditions n’a été possible que pro-
gressivement, après les années 50.
Or les analyses isotopiques par spectrographie de masse avaient, de 1920 à
1940, essentiellement permis de découvrir presque tous les isotopes stables
naturels (incidemment on n’en connaît pas d’artificiels), d’en mesurer les mas-
ses et de commencer, par mesure de densité, à mesurer l’abondance du deuté-

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rium de façon suffisamment précise pour pouvoir l’utiliser comme traceur. Avec
les spectromètres de masse, quelques années plus tard, cette possibilité fut
étendue à tous les autres isotopes stables, ainsi que leur emploi en dilution iso-
topique. Pour les abondances isotopiques, jusqu’en 1935 on ne connaissait,
comme le dit Frédéric Joliot dans son discours de réception du prix Nobel, que
les variations de celles des isotopes du plomb. Elles sont de grande amplitude,
car elles tirent leur origine de la filiation du plomb à partir du thorium et des iso-
topes de l’uranium. Depuis les années 50 les plus petites variations sont deve-
nues accessibles et, par là, l’étude des phénomènes physico-chimiques qui les
produisent en laboratoire ou dans la nature.
Le développement des méthodes nucléaires de dosage, et spécialement de
l’analyse par activation neutronique, est né du besoin de doser les faibles traces
d’éléments absorbeurs de neutrons, dits poisons neutroniques, dans les maté-
riaux des réacteurs nucléaires. Ces méthodes permettaient de doser des traces
avec des limites de détection et une justesse inaccessibles auparavant. Ces
méthodes furent pendant plusieurs décades les plus performantes pour les
mesures de traces élémentaires.

Contexte actuel Pour les analyses, il faut disposer d’un rayonnement primaire qui induise une
des mesures nucléaires activité, ou provoque une réaction nucléaire, dans l’échantillon étudié. Le rayon-
nement primaire, dans la méthode la plus répandue, est constitué de neutrons
de réacteurs nucléaires. Moins fréquemment, à cause du plus petit nombre
d’installations disponibles, et de la plus grande variété de techniques à mettre
en œuvre qui nécessite des mises au point d’analyses cas par cas, on utilise les
faisceaux de protons ou d’autres particules chargées produits par des accéléra-
teurs.
Les progrès des détecteurs de rayonnements [30] et ceux des mesures de
composition isotopique [31] modifient les procédures et les perspectives
d’emploi. Pour l’identification des rayonnements, donc des noyaux émetteurs,
on peut dans la majorité des cas se baser sur l’énergie de radiations γ.
Cette identification du rayonnement des échantillons épargne la plupart du
temps des séparations difficiles et de longues mesures de décroissance pour
détecter les éléments présents, et, pour les doser, moyennant l’observation des
protocoles nécessaires. Dans le cas des analyses de produits d’activation ou de
réactions nucléaires la nature des activités à mesurer est le plus souvent prévue
d’avance.
Les limites de détection de plus en plus faibles des dispositifs de comptage
sont sans cesse reculées pour les besoins de la recherche. Ce sont parfois des
taux de désintégration de l’ordre de l’unité par jour que l’on désire mettre en évi-
dence. La mesure de l’intensité du rayonnement naturel de neutrinos en est un
exemple.
Mais en analyse on est aussi amené à manipuler des activités non négligea-
bles. Des dispositions sont donc prises pour que les opérateurs ne soient pas
exposés à des irradiations supérieures aux valeurs considérées comme accepta-
bles d’après les instances internationales.
Les exigences de pureté de l’industrie des composants électroniques ont con-
tribué au développement de nouvelles méthodes d’analyse ayant des limites de
détection plus faibles que celles des techniques nucléaires [32], et en biochimie
les méthodes enzymatiques conduisent à des résultats spectaculaires. Mais les
avantages de précision, de sûreté de l’étalonnage, et de moindre risque de
contamination laissent aux méthodes d’analyse élémentaire par activation un
domaine spécifique, en particulier parce que l’utilisation de réactifs non irradiés
n’introduit pas de bruit de fond et que l’étalonnage peut être fait à partir d’échan-
tillons de composition bien connue.
Enfin, maintenant, tous les éléments polyisotopiques sont dosables par la
méthode dite IDMS (Isotope Dilution Mass Spectrometry). Elle est la méthode
de référence actuelle pour l’analyse précise et exacte de traces.

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Dans cette rubrique l’analyse par activation est traitée dans l’article [P 2 565], Contenu de la rubrique
l’analyse par rétrodiffusion des particules chargées, le Rutherford Back Scatte-
ring, l’ERDA (Elastic Recoil Detection Analysis) en [P 2 561], l’analyse par réac-
tions nucléaires et noyaux de recul en [P 2 562]. Deux articles traitent de
méthodes particulières puissantes : l’analyse par rayons X induits par bombar-
dement de particules, dite PIXE (particule induced X ray emission, [P 2 558]) et
l’utilisation de la microsonde nucléaire [P 2 563] qui, produisant par des fais-
ceaux très fins de particules légères les mêmes interactions que les méthodes
précédentes, permettent des analyses de traces très localisées.
Une interaction particulière du rayonnement et de la matière consiste en
l’absorption résonnante du rayonnement γ, dite effet Mössbauer. L’article
[P 2 600] développe ses applications qui sont particulièrement l’étude de la
nature chimique des éléments dans les solides.
Les méthodes de traceur, ou celles utilisant les éléments radioactifs comme
réactifs sont décrites en [P 2 595].
Les mesures d’abondances isotopiques sont étudiées dans la monographie
[P 3 740] [31]. Les progrès constants de la sensibilité de la précision des mesures
d’abondance des isotopes stables conduisent à un certain accroissement de leur
utilisation en analyse, mais cette progression est ralentie par le coût et la relative
complexité d’emploi des appareillages, sauf lorsqu’ils sont spécifiques d’une
application donnée [7]. Les performances permettent, dans certains cas, d’utili-
ser les petites différences de teneur isotopique qui se produisent dans la nature
pour employer certaines sources d’éléments comme marqueurs isotopiques. Le
carbone de la canne à sucre, plus riche en carbone 13 de quelques pour mille,
que celui de la betterave et des aliments usuels de nos régions, peut ainsi servir
de marqueur de cet élément pour les études de métabolismes.
Nomenclature : on ne trouvera pas une nomenclature détaillée des techniques
nucléaires dans cette rubrique, on pourra se reporter à la publication de
l’IUPAC [8].

La résonance magnétique nucléaire (RMN) est traitée en ce qui concerne l’ana- Méthodes nucléaires
lyse, dans la rubrique spectrométrie des rayonnements électromagnétiques, étudiées dans d’autres
article [P 2 880], et pour l’imagerie non médicale en [P 1 000]. Ces emplacements
se justifient par le fait que cette méthode utilise l’interaction d’un champ magné- rubriques du traité
tique extérieur avec le moment magnétique des noyaux et fournit des informa-
tions complémentaires de celles des autres spectroscopies. C’est du reste
devenu la méthode de choix pour nombre d’études biochimiques, y compris cer-
taines basées sur l’utilisation des isotopes stables.
La diffraction [P 1 095] et la diffusion [P 3 772] des neutrons font l’objet d’arti-
cles séparés. En effet la première technique analogue et en quelque sorte
complémentaire de celle des rayons X, puisqu’elle permet de situer dans
l’espace et le temps les noyaux d’hydrogène, est donc logiquement traitée à son
voisinage. La diffusion des neutrons, semblable par certains côtés à la diffusion
de la lumière, permet, associée souvent à la substitution isotopique de détermi-
ner la conformation de molécules. Son intérêt dans le cas des polymères a con-
duit à ne pas séparer l’étude de cette méthode de celles des autres techniques
d’étude des polymères. Enfin les méthodes radioimmunologiques, très utilisées
en biologie, et qui fondamentalement sont dérivées des méthodes de dilution
isotopique font l’objet de l’article [P 3 335].

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1. Emploi des méthodes d’ordinaire de l’ordre de la période de la radioactivité induite, est


courte. Et dans ce cas, il faut disposer d’installations spécialement
nucléaires adaptées aux mesures rapides. Par contre l’analyse par activation
par les neutrons peut permettre de procéder à des séries de mesu-
res sans séparation chimique, et de mesurer des traces sans crain-
dre de contamination par les réactifs utilisés postérieurement aux
Les méthodes énumérées précédemment servent à résoudre des
irradiations, pour les traitements d’échantillons.
problèmes de natures différentes. Suivant la nature des travaux, les
analyses peuvent n’être que qualitatives, ou doivent être quantitati- Mais, quelles que soient les méthodes d’analyse nucléaire et leur
ves. Dans d’autres cas elles s’appuient sur de l’imagerie. objet, elles nécessitent, in fine, de détecter ou de mesurer l’abon-
dance de radioéléments ou d’isotopes stables.
■ Analyses quantitatives Nota : a) Si les mesures de radioactivité permettent de déceler la présence et de déter-
Les analyses doivent être quantitatives lorsqu’elles ont pour objet miner la teneur d’éléments dans des mélanges dont on ne connaît pas a priori la composi-
tion, l’utilisation de traceurs, ou l’analyse par dilution isotopique, au contraire, ne peuvent
une analyse chimique. Elles servent dans l’immense majorité des être mises en œuvre que lorsque la présence de l’élément suivi est avérée, et les dosages
cas à l’analyse d’éléments non radioactifs. C’est le cas aussi bien éventuels ne concernent que lui.
pour les analyses par activation, par neutrons ou par particules char- b) Bien que de développement plus récent que la spectrométrie de masse, la RMN
gées, que pour les analyses par dilution isotopique. Les sondes de connaît un grand développement pour l’utilisation des isotopes stables, notamment du
divers types permettent des analyses locales fines, même sans faire carbone 13 et du deutérium. De plus elle peut être utilisée pour suivre comme traceurs des
éléments stables monoisotopiques.
d’imagerie.
On trouve de nombreux ouvrages sur la radioactivité et sa
Soulignons trois emplois préférentiels des analyses nucléaires
mesure. On pourra se reporter aux références [9] [10] [11] [12] [13].
quantitatives pour lesquels des exemples sont donnés dans le para-
graphe 5 : l’analyse de traces, par activation, ou par dilution isotopi-
que d’isotopes radioactifs ou stables, les mesures de volumes, de
surfaces, dérivées de l’analyse par dilution isotopique, l’analyse non
destructive. Un cas particulier important est l’analyse d’éléments 2. Techniques de l’analyse
radioactifs dans des conteneurs fermés.
des isotopes radioactifs
■ Analyses qualitatives
Dans les applications de traceurs, s’il s’agit de suivre un élément
et des isotopes stables
au cours d’une réaction chimique, de mesurer un débit de fluide par
la connaissance d’un temps de transit une détermination qualitative
suffit. Mais, dans le second cas, la mesure de la quantité de traceur ■ Production des rayonnements nucléaires et des radioéléments
injectée peut être nécessaire. L’utilisation de traceurs, par exemple Les rayonnements nucléaires utilisés en analyse sont les neu-
avec les méthodes d’échange ou d’échappement, sert à la spécia- trons, les particules chargées et les rayonnements gamma. Les
tion. radioéléments artificiels sont produits soit par irradiation par neu-
trons, soit par particules chargées.
■ Imagerie permise par des isotopes radioactifs ou stables
● Emploi des réacteurs nucléaires
L’imagerie a des applications spécifiques en médecine, métallur-
gie, géologie. Pour l’imagerie utilisant les isotopes stables voir l’arti- Les neutrons sont presque exclusivement produits par les réac-
cle [P 2 618]. teurs nucléaires. Dans les centres de recherche des canaux peuvent
être réservés à l’extraction de faisceaux utilisés pour l’activation.
■ Types de problèmes auxquels s’appliquent ces techniques L’emploi de sources radium béryllium est pratiquement tombé en
Les analyses quantitatives, qualitatives, et l’imagerie permettent désuétude à cause des faibles flux qu’elles produisent. Les neutrons
de résoudre différents types de problèmes. de 14 MeV produits dans des tubes accélérant du deutérium qui
Il s’agit d’abord, spécifiquement, de l’établissement de la compo- active des cibles de tritium ne sont qu’exceptionnellement utilisés
sition chimique d’un mélange a priori inconnu d’isotopes radioac- en analyse.
tifs. La méthode principale de production des radioéléments utilisés
Mais on fait appel à des analyses nucléaires pour l’analyse chimi- soit pour les sources scellées soit pour les sources ouvertes, ou tra-
que d’éléments inactifs aussi bien que sur des radioéléments, et on ceurs, est l’irradiation par les neutrons.
s’y adresse spécialement pour l’analyse des traces. Les mesures se ● Emploi des accélérateurs
font sur des radioéléments induits comme sur des radioéléments
Les accélérateurs servent principalement à produire les particules
naturels. Dans la majorité des cas l’isotope mesuré est connu
chargées, mais quelquefois ces particules peuvent produire un
d’avance.
rayonnement secondaire dans une cible qui sera l’agent utilisé pour
Les problèmes d’environnement appartiennent souvent à la fois l’analyse ou la production de radioélément.
au premier et au deuxième type de problèmes.
Les analyses utilisent souvent des appareils dont la physique
Les analyses nucléaires permettent aussi le suivi d’un atome nucléaire n’a plus besoin. Mais on peut citer comme accélérateur
donné dans une série de transformations chimiques ou physiques. spécialisé l’accélérateur linéaire, AGLAE, installé au Louvre pour
L’emploi des traceurs est spécialement important en biologie où il a l’analyse des objets d’art qui permet l’utilisation de différentes par-
permis, par exemple, d’élucider le cycle du carbone dans la dégra- ticules chargées et plusieurs modes de détection. Il est décrit dans
dation des acides carboxyliques, cycle dit de Krebs. l’article [P 3 895].
Elles permettent enfin l’identification et la mesure de l’abondance Pour la production d’isotopes radioactifs des cyclotrons spéciali-
des isotopes stables. sés sont installés auprès de plusieurs laboratoires de médecine
La meilleure solution des problèmes précédents dépend de la nucléaire. De cette façon on peut utiliser des isotopes à vie courte,
nature chimique des échantillons et des caractéristiques de leurs pour faire de l’imagerie du cerveau par exemple, sans exposer dan-
rayonnements. Un choix judicieux des techniques est indispensa- gereusement les patients.
ble. Ainsi on devra utiliser l’analyse par rétrodiffusion de particules
chargées pour des analyses représentatives de surface, et non l’ana- ■ Détection et mesure des rayonnements nucléaires
lyse par activation par neutrons. Utiliser cette dernière pour des ana- Les techniques de base de toutes les méthodes nucléaires d’ana-
lyses rapides n’est possible que si la durée d’irradiation requise, lyse sont donc les comptages, décrits dans l’article [P 2 550], qui

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donne les principes de l’interaction des rayonnements et de la


matière ainsi que ceux de leur détection et de leur mesure.
On y trouve à la fin un paragraphe qui indique que les mesures
A
des gammas sont de beaucoup les plus utilisées, car même les B
émetteurs alpha ou bêta sont étudiés souvent par les gammas asso- C
ciés.
Mais lorsque l’on doit mesurer un radioélément émetteur alpha
pur, par exemple, on devra préparer les sources en tenant compte
de l’intense autoabsorption du rayonnement. D’où les deux techni-
ques, l’une dite de couche mince où tous les alphas peuvent sortir
de l’échantillon et être comptés, l’autre dite de couche épaisse où
sont détectés les alphas émis par les radioéléments situés à une dis-
tance de la surface inférieure ou égale à leur parcours.
La réalisation de ces couches est délicate. Des méthodes électro- D
chimiques de dépôt sont souvent utilisées. On renvoie pour des
indications relatives à leur préparation aux références bibliographi-
ques [1] [9] et [13].
Du nobelium est formé par un bombardement d'ions
de carbone 13 (A) sur une cible de curium B. Une fraction
■ Analyses isotopiques se dépose, par recul, sur la courroie tournante du dispositif C.
Ces analyses sont étudiées dans l’article [P 3 740] et dans [7]. Le comptage et l'identification sont assurés par le dispositif
de mesure D.
La spectrométrie de masse, avec les appareils classiques, autorise
non seulement les mesures d’abondance des isotopes stables, mais
aussi, avec une meilleure précision que les techniques de comptage,
celles d’isotopes radioactifs de période suffisamment longue. Les Figure 1 – Obtention et caractérisation d’un isotope de nobélium
valeurs des périodes au-delà desquelles son utilisation en routine de période 31 (d’après Seaborg)
est favorable, et son illustration dans le cas du plutonium, sont don-
nées dans la référence [32]. Les quantités de matière utilisées pour
ces analyses peuvent être de l’ordre des picomoles, soit quelques
nanogrammes.
Pour appliquer à des quantités infimes de matière des méthodes
Enfin pour le carbone 14, et certains autres isotopes radioactifs de séparation dont les performances ont été déterminées sur des
naturels en très faible abondance par rapport aux isotopes stables quantités pondérables d’éléments, Seaborg utilisa systématique-
voisins, et émetteurs de β difficiles à compter directement avec une ment ce que l’on nomme l’ultramicrochimie. C’est-à-dire l’exécution
grande sensibilité, l’utilisation de la spectrométrie de masse par d’opérations chimiques sur des quantités très faibles mais à des
accélérateurs a permis une diminution spectaculaire des volumes concentrations analogues à celles utilisées pour les études des
d’échantillons requis pour les déterminations [14]. méthodes de séparation.

■ Traitements préalables aux mesures ■ Réduction des comptages parasites


Avant la mesure finale interviennent souvent, sinon dans la plu- Lorsque les mesures sont faites sur des quantités très faibles de
part des cas, des séparations chimiques ayant pour objet de limiter radionuclides, des précautions doivent être prises pour éliminer les
les interférences ou de concentrer les nuclides étudiés pour en ren- comptages parasites et les bruits de fond. Cela doit toujours être le
dre mesurables les teneurs. Les méthodes utilisées sont souvent cas lorsque l’on analyse des traces, et, en particulier pour les études
très voisines de celles étudiées dans ce traité sous la rubrique sépa- d’environnement.
ration par distribution entre phases. Ce sont le plus fréquemment
les chromatographies et les extractions par solvants. Toutefois les Pour des mesures « bas niveau » en analyse par activation, on est
procédés électrochimiques ont des applications spécifiques. Les amené à se protéger des rayonnements cosmiques et du rayon-
procédés historiquement employés pour l’isolement du radium et nement des matériaux ambiants. On blinde les dispositifs de
des produits de fission étaient les cristallisations fractionnées et comptage, et un laboratoire spécialisé doit être construit avec des
l’utilisation d’entraîneurs. Ils ont encore quelques applications ; ils matériaux aussi peu radioactifs que possible. On fera ainsi attention
sont décrits dans les livres de Majer [10] et Tölgyessy et al. [1] [13]. à se protéger d’une partie des rayons cosmiques par des dalles de
béton. On surveillera le choix des ferrailles, car les hauts-fourneaux
■ Techniques spéciales utilisent de petites quantités de cobalt 60, émetteur γ comme traceur
pour contrôler l’homogénéité de la répartition du métal.
Pour les spéciations de radioéléments certaines techniques
nucléaires spécifiques, en particulier les méthodes d’entraîneurs, Le tableau 1 donne les activités spécifiques représentatives de
peuvent être utilisées. Ainsi, on sépare les plutoniums III et IV des quelques matériaux d’après [16]. Les nombres figurant dans le
plutoniums de valences plus élevées par co-précipitation avec le tableau peuvent varier dans des proportions non négligeables sui-
fluorure de praseodyme, ou l’iodate de zirconium. Toutefois la plu- vant l’origine ou la méthode de fabrication des matériaux, mais ils
part des moyens employés pour la spéciation sont semblables aux fixent les ordres de grandeur à attendre.
techniques non nucléaires utilisées pour l’analyse d’ultratraces et de Lorsque l’on mesure les fluctuations de teneur naturelle d’isoto-
colloïdes. Mais des précautions particulières doivent être prises pes tels que le carbone 14 ou le tritium, il faut, par une propreté
pour éviter de modifier l’état chimique de l’espèce analysée au stricte, éviter l’effet de mémoire d’une analyse sur l’autre qui peut se
cours des opérations de séparation ou de concentration préalables produire tout en ne manipulant que des échantillons parfaitement
à la mesure [15]. inoffensifs du point de vue de la radioprotection, par exemple des
bois d’âges différents.
Pour l’étude des radioéléments à très faible durée de vie des pro-
cédés originaux sont utilisés. Par exemple, le radioélément produit Il s’agit parfois de mesurer des activités de quelques désintégra-
par irradiation peut être transporté vers le dispositif de comptage tions par semaine seulement, par exemple lorsque l’on mesure les
par une courroie mobile, (figure 1). flux de neutrinos solaires. On s’installe alors dans des laboratoires

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économiques et sociaux, n’est pas à confondre avec celui dit ALATA


Tableau 1 – Activité représentative de quelques matériaux (As Low As Technically Achievable ) qui prend uniquement en consi-
(en Bq/kg) dération ce qu’il est possible d’obtenir techniquement, indépendam-
ment de questions de coût ou autres.
Potassium Radium Thorium Uranium
Matériau ■ Effets biologiques des rayonnements
40 226 232 238
Les effets des rayonnements ne concernent que les personnes
Aluminium 0,9 0,7 0,07
effectivement irradiées ou des embryons, dans ce dernier cas ils
Cuivre 0,2 0,04 0,06 sont génétiques. Il ne faut pas les confondre avec ce que seraient
des effets héréditaires qui à ce jour n’ont pas été établis. Les effets
Fer 0,1 0,01 0,01 des rayonnements sont soit déterministes soit stochastiques.
Oxyde de 0,4 0,2 0,3 ● Les effets déterministes sont ceux pour lesquels on a pu déter-
manganèse miner un seuil et dont la gravité dépend de la dose reçue : la cata-
racte, les atteintes non malignes à la peau, etc. Les seuils reconnus
Verre Pyrex 8 0,8 0,6 sont supérieurs à 50 mSv.
Résine 3 2 2 ● Les effets stochastiques sont ceux pour lesquels on ne peut
polyvinylique établir qu’une probabilité statistique. Ce sont, par exemple, les ris-
Granite 700 60 60 ques des différents cancers. On peut estimer, pour de tels risques,
qu’on observera un certain nombre de cas supplémentaires dans
Sable 200 10 10 une population uniformément exposée à un niveau d’irradiation
donné. Mais on ne peut prédire le sort d’un individu particulier.
Calcaire 60 10 5
L’évaluation des effets stochastiques est difficile, aussi la régle-
Marbre 150 10 5 mentation applique-t-elle un principe de précaution. Elle admet ainsi
que les effets sont proportionnels aux doses, même pour les plus
Ciment 200 20 15
faibles doses, bien qu’une grande partie de la communauté scienti-
Brique 600 50 50 fique, dont l’Académie des Sciences française, pense que l’extra-
polation linéaire de la relation dose-effet vers les faibles doses n’est
Béton aéré 400 40 30 pas justifiée. Il est prouvé, en effet que des mécanismes réparateurs
efficaces fonctionnent pour le DNA aux taux de dommages peu
Amiante 200 10 15
élevés.
Céramique 500 30 40
■ Grandeurs utilisées en radioprotection (sélection)
Nota : a) l’activité naturelle du corps humain est environ 4 500 Bq en K40 et
3 700 Bq en C14 ; Elles sont toutes liées à l’énergie déposée par le rayonnement
b) dans une famille radioactive à l’équilibre, le nombre de désintégra- dans les tissus irradiés c’est-à-dire de la dose reçue soit instantané-
tions par seconde dû aux descendants est égal à celui dû au parent. Il est ment soit intégrée sur une longue période. Certaines tiennent
donc indifférent, dans des matériaux à l’équilibre, comme le granite, de compte des caractéristiques du rayonnement, de son effet biologi-
considérer l’uranium 238 ou le radium 226. Par contre, dans un métal éla- que, de la vitesse avec laquelle la dose est délivrée, c’est-à-dire du
boré qui contiendrait des traces d’uranium, les produits de décroissance de
l’uranium encore présent n’ont aucune raison d’être à l’équilibre avec lui. débit de dose.
Sans détailler le rôle de chacune des grandeurs, qui ressort la plu-
part du temps des définitions données dans le tableau 2, précisons
que ce que l’on cherche à limiter c’est la dose efficace pour les irra-
souterrains pour être tout à fait à l’abri du rayonnement cosmique, diations externes, qui est la somme des doses équivalentes mesu-
car celui-ci peut agir directement, et, de plus il peut rendre radioac- rées au niveau des organes, et la dose efficace engagée qui, pour les
tifs des matériaux normalement inactifs comme le cuivre. On doit irradiations internes, tient compte du débit de dose, des périodes
donc choisir un emplacement tel que tunnel routier ou ferroviaire radioactives et biologiques, et bien entendu de l’efficacité biologi-
sous une montagne, ou une mine désaffectée, dans un environne- que, de toutes les irradiations reçues pendant toute la durée sur
ment géologique non radioactif. laquelle elle est calculée. On utilise pour celle-ci 50 ans pour les tra-
Sauf exception rare, liée à l’emploi d’une méthode d’analyse vailleurs adultes, et 70 ans pour les enfants. En plus de ces limita-
impliquant une activation, les problèmes de radioprotection et de tions globales, des limites par organe sont aussi recommandées
propreté radioactive ne se posent pas pour l’analyse des isotopes (voir, par exemple, le tableau 6).
stables.

Observation importante : l’effet biologique des rayonne-


ments n’est pas lié de façon univoque à l’activité mesurée
en becquerels (désintégrations/seconde). Elle dépend aussi
de la nature des rayonnements et de leur énergie. Le sie-
3. Principes vert, en mesurant l’énergie déposée, tient compte de tous
les facteurs. Ainsi, l’ingestion de 106 Bq d’eau tritiée conduit
de la radioprotection à une dose engagée de 18 µSv. L’ingestion de 106 Bq de plu-
tonium peut conduire à une dose engagée de 2,5 × 105 µSv
(éléments) (soit 2,5 × 10–1 Sv), et son inhalation à des doses engagées
encore 100 fois plus fortes. Il est donc sans signification bio-
logiquement interprétable de ne citer que les activités en
La radioprotection a pour objet de prévenir l’irradiation des per- becquerels.
sonnes à des niveaux jugés inacceptables par les instances compé-
tentes, et, de plus, selon le principe de précaution dit ALARA (As
Low As Reasonably Achievable ) à la maintenir aussi basse que rai- Les données rassemblées dans les tableaux 3, 4, 5, 6 sont extrai-
sonnablement possible. Ce principe, qui tient compte des facteurs tes des références [17] et [18].

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Tableau 2 – Grandeurs et unités utilisées en radioprotection


Dimensions et
Grandeur Symbole Définition Unités
formules

Activité A Nombre de désintégrations Becquerel 1 Bq = 1 désintégration/s


par seconde (Bq)
Quantité d’énergie délivrée Gray
Dose absorbée D par unité de masse (Gy) J/kg

Dose absorbée au tissu T,


DTR Moyenne de la dose absorbée
ou à l’organe, en chaque point de l’organe
Gray (Gy) J/kg
pour un rayonnement R

Facteur de pondération du Pour un effet donné, facteur


rayonnement WR pondérant la dose en fonction sans dimension
du rayonnement R
Dose équivalente à l’organe T, Produit de la dose absorbée J/kg
pour un rayonnement R HTR à l’organe par le facteur Sievert (Sv) H TR = WR · D TR
de pondération
Somme, pour tous les
Dose équivalente totale à l’organe HT rayonnements des doses Sievert (Sv) H T = ΣRH TR
équivalentes

Facteur de pondération tissulaire WT Facteur pondérant la dose sans dimension


en fonction de l’organe irradié

Dose efficace E Somme pondérée des doses Sievert (Sv) E = ΣW T · H T


équivalentes totales à l’organe


Intégrale, dans le temps en années, t0 + τ d HT
Dose équivalente engagée HT(τ) du débit de dose équivalente Sievert (Sv) H T (τ ) = ----------- dt
à l’organe t0 dt

Dose efficace engagée E(τ) Somme pondérée des doses Sievert (Sv) E(τ) = ΣW T · H T(τ)
équivalentes engagées
Limite annuelle d’incorporation LAI Activité incorporée conduisant Becquerel
pour un radionucléide à une dose E(τ) de 20 mSv (Bq)
À cette concentration,
Limite dérivée de concentration
d’un radionucléide dans l’air LDCA pour 2 400 m3 d’air inhalé par an, Bq/m3 LDCA × 2 400 m3 = LAI
on incorpore une LAI

Tableau 3 – Facteurs de pondération du rayonnement Tableau 4 – Détriments (Sv–1)


Facteur de Population Cancer Cancer Effets
Rayonnement Énergie Total
pondération exposée mortel non mortel héréditaires
Photons (IR, UV, γ) toutes 1 Travailleurs 4 · 10–2 0,8 · 10–2 0,8 · 10–2 5,6 · 10–2
Électrons (β) toutes 1 adultes

Protons > 2 MeV 5 Population 5 · 10–2 1 · 10–2 1,3 · 10–2 7,3 · 10–2
entière
Alphas, noyaux lourds toutes 20
Neutrons < 10 keV 5
Neutrons 10 à 100 keV 10 Ces détriments sont calculés en adoptant trois hypothèses de
précaution. Premièrement l’extrapolation des risques aux faibles
Neutrons 100 keV à 2 MeV 20 doses est faite suivant la loi linéaire. Deuxièmement le modèle pro-
Neutrons 2 à 20 MeV 10 portionnel est adopté, suivant lequel le risque de cancer produit par
une irradiation est proportionnel au risque encouru par une popula-
Neutrons > 20 MeV 5 tion non irradiée. Le modèle additif, selon lequel ce risque ajoute
seulement une valeur constante tout au long de la vie, donne des
valeurs beaucoup plus faibles, à cause de l’augmentation rapide du
Le tableau 4 donne les valeurs retenues pour les doses équivalen- nombre de cancers indépendants des irradiations avec l’âge. Il n’y a
tes conduisant statistiquement, dans une population à l’apparition pas unanimité sur la préférence à accorder, scientifiquement, à l’un
d’un cancer. Ces valeurs, appelées détriment D, sont telles que pour ou l’autre modèle. Enfin, des valeurs sont fixées pour les effets héré-
une population P ayant subi une irradiation uniforme I, exprimée en ditaires. Avant d’en exclure tout à fait la possibilité les commissions
Sieverts (Sv), le nombre d’effets N est donné par : internationales attendent en effet d’avoir des données sur les
deuxièmes générations de descendants des personnes irradiées à
N=D·P·I Hiroshima et Nagasaki.

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Pour un risque de cancer subséquent à une irradiation homogène


du corps, la probabilité de la localisation dans un organe est donnée 4. Mise en œuvre
par les facteurs de pondération du tableau 5. La somme des facteurs
pour l’ensemble des organes, non tous donnés ici, est par définition
de la radioprotection
l’unité. dans les laboratoires
d’analyse nucléaire
Tableau 5 – Facteurs de pondération à l’organe (sélection)
Les mesures et dispositions à prendre concernent la qualification
Tissu Facteur de pondération
du personnel, la réalisation et l’exploitation des installations, le
Peau 0,01 contrôle des doses reçues par le personnel. Elles doivent viser non
seulement à ce que les limites recommandées de dose soient res-
Thyroïde 0,05 pectées, mais que les doses reçues soient aussi faibles que possi-
bles (principe ALARA). La non-observation de ce principe de
Sein 0,05
précaution a conduit à des condamnations dans des cas litigieux,
Moelle osseuse 0,12 bien que les limites de dose aient été respectées.
Gonades 0,20 Les mesures et dispositions prises doivent entrer dans le cadre de
la réglementation qui suit les recommandations de la CIPR et les
directives européennes. Son établissement et son application sont,
en France, du ressort de deux autorités : la CIREA (Commission
Les grandeurs définies et les valeurs évaluées dans les tableaux interministérielle des radioéléments artificiels) et l’OPRI (Office de
précédents sont l’œuvre de commissions internationales, notam- protection contre les rayonnements ionisants).
ment la Commission internationale de protection radiologique
(CIPR) qui émet des recommandations. Ces recommandations sont ■ Réalisation des installations
suivies dans les différents pays de réglementations fixant les nor- Le principe de base est que la responsabilité principale de la maî-
mes de protection contre les rayonnements directement ou indirec- trise des expositions aux rayonnements est celle du concepteur et
tement ionisants. En Europe, Euratom, puis l’Union européenne, ont de l’exploitant des installations.
adopté des directives qui se traduisent peu à peu dans les législa- Les installations qui traitent, ou stockent des substances radioac-
tions des pays membres. tives sont soumises à déclaration ou autorisation préfectorale, sui-
Recommandations de la CIPR concernant les limites de doses effi- vant la radioactivité et la toxicité des radioéléments. Le tableau 7
caces et de doses équivalentes. résume les règles en vigueur.
Les limites proposées sont toujours plus élevées pour les tra-
vailleurs, qui constituent une population moins fragile (adulte actif Tableau 7 – Règles d’autorisation ou de déclaration
en bonne santé) et surveillée médicalement, que pour le public.
pour les installations traitant des radioéléments.
Elles sont résumées dans le tableau 6 pour deux catégories de
personnes : celles dont les conditions de travail peuvent entraîner le Cas des radioéléments de forte toxicité en sources
dépassement des 3/10 des limites annuelles d’exposition et le non scellées
public. Pour les travailleurs moins exposés des limites intermé- Radioactivité inférieure à 3,7 MBq
diaires sont proposées. Les limites de dose efficaces sont suffisam- Aucune réglementation
(0,1 mCi)
ment basses pour éviter les effets déterministes sur un quelconque
organe, à l’exception du cristallin et de zones localisées de la peau. Radioactivité comprise Régime de déclaration
C’est pourquoi des limites de doses équivalentes sont introduites entre 3,7 et 370 MBq
pour ces deux cas. Radioactivité comprise entre Régime d’autorisation
370 MBq (10 mCi) et 3 700 GBq (100 Ci)
Dans le cas des sources scellées les limites de radioactivité indiquées sont à
Tableau 6 – Recommandations de doses limites multiplier par 100.
Dans chacun des deux cas, (sources non scellées et sources scellées), les
bornes sont à multiplier par 10 pour les radioéléments de radiotoxicité
Doses Travailleurs Public moyenne et par 100 pour les radioéléments de toxicité faible.
20 mSv par an en 1 mSv par an
Doses moyenne soit 100 mSv si dépassement,
efficaces en 5 ans mais toujours respecter néanmoins Au-delà des limites supérieures précédentes, on entre dans les
< 50 mSv en un an 1 mSv par an sur 5 ans
régimes d’installations nucléaires de base qui ne concernent pas les
Doses laboratoires d’analyse proprement dits, à l’exception de ce qui
équivalentes concerne la sûreté des installations d’irradiation fonctionnant en
symbiose avec un réacteur nucléaire (pour l’analyse par activation
cristallin 150 mSv par an 15 mSv par an neutronique) ou un accélérateur (analyses par particules chargées).
peau, mains, ■ Classification des laboratoires où l’on manipule des éléments
500 mSv par cm2
avant-bras,
par an 50 mSv par cm2 par an radioactifs
chevilles
Les zones de travail où l’on manipule des éléments radioactifs au-
dessus d’un certain seuil d’activité ou de toxicité sont surveillées,
contrôlées, ou spécialement réglementées suivant les valeurs
Ces doses limites sont à comparer avec la dose efficace d’équivalent de dose par irradiation externe, et de LDCA auxquels
annuelle moyenne, due aux irradiations naturelles (potassium-40, les travailleurs sont exposés. La limitation d’accès à ces zones sépa-
carbone-14, rayons cosmiques, radon, etc.), évaluée à 2,4 mSv, par rées des laboratoires ordinaires, ou « froids » a pour objet de limiter
l’UNSCEAR (United Nations Scientific Committee on the Effects of autant que possible la diffusion d’activité au dehors. On y contrôle
Atomic Radiations). en particulier l’activité ambiante. Le système de ventilation est étu-

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dié pour maintenir des pressions inférieures à la pression atmos- [B 3 910], Principes et normes de radioprotection [B 3 904], Techni-
phérique, et éviter les rejets de radioactivité vers les zones froides. ques de radioprotection [B 3 906], Sûreté des laboratoires et usines
Certaines opérations peuvent être effectuées dans des boîtes à nucléaires [B 3 840], Instrumentation de radioprotection pour les
gants. Celles-ci offrent toujours une protection complète contre les installations expérimentales et les usines [B 3 455].
rayonnements alpha, et, suivant la nature des matériaux, une atté- Parmi les livres ou articles qui décrivent les précautions d’emploi
nuation plus ou moins complète des autres radiations. des éléments radioactifs, citons deux livres parus en 1997, aux édi-
tions Lavoisier [17] dont le remarquable Manuel pratique de radio-
■ Utilisation des radioéléments et exploitation des installations protection. Il contient toutes les informations nécessaires, est doté
Les radioéléments artificiels, sources de rayonnement scellées ou d’un index, et, innovation, d’un résumé en fin de chaque chapitre. Et
non, ne peuvent être préparés ou importés, sous quelque forme que renvoyons aussi à un numéro spécial de la revue RGN [18].
ce soit que sous la responsabilité d’une personne physique ou En ce qui concerne l’utilisation des mesures de radioactivité ou
morale autorisée. Ils ne peuvent être utilisés que dans les conditions d’isotopes dans des domaines spécialisés :
de l’autorisation. Celles-ci sont données par la CIREA ou, dans le
domaine médical, par le ministère de la Santé, sur avis de la CIREA. — Pour l’analyse élémentaire on peut consulter un rapport de
Les personnes physiques autorisées, dites compétentes, doivent l’IUPAC sur l’analyse par dilution isotopique [19].
avoir suivi avec succès des enseignements spécialisés dont le pro- — Les méthodes nucléaires étant particulièrement performantes
gramme est publié au Journal officiel, et avoir une expérience pour l’analyse des traces, on trouve décrites leurs applications dans
reconnue par la CIREA. Dans les installations surveillées ou clas- ce domaine dans la référence [1] et aussi, ainsi que la spéciation des
sées, les personnes doivent, au moins, revêtir des blouses et mettre traces, dans un ouvrage spécialisé [20].
des chaussons. En sortant elles doivent contrôler l’activité de leurs — Étroitement liées aux analyses de traces les études d’environ-
mains et de leurs pieds. nement qu’elles permettent sont passées en revue par Tölgyessy et
Klehr [21].
■ Contrôle des doses reçues — L’étude des systèmes biologiques [22] est un autre domaine
Les doses à l’ensemble du corps reçues par les personnels sont où les méthodes nucléaires soit de traceurs soit d’imagerie jouent
évaluées à partir des indications des films dosimètres dont le port un rôle de premier plan. Il suffit de rappeler que le cycle de Krebs qui
est obligatoire. Leur développement et l’interprétation des résultats décrit une étape fondamentale du métabolisme des glucides a été
sont assurés par l’OPRI qui les conserve dans des dossiers indivi- établi au moyen du carbone 14 utilisé comme traceur, et que l’ima-
duels. En plus de ces mesures, qui intègrent les flux reçus entre gerie d’un organe aussi délicat que le cerveau est obtenue par tomo-
deux relevés, des indications qualitatives instantanées peuvent être graphie par émission de positrons.
obtenues au moyen d’électromètres portatifs dits stylos dosimètres. — Un journal se consacre à la publication d’articles sur l’utilisa-
tion des isotopes pour les études de l’environnement et des problè-
Lorsque les conditions du travail l’exigent des dosimètres relèvent mes de santé [23], on y trouve décrites, par exemple, les techniques
les doses reçues par les parties du corps spécialement exposées, par de mesure employées pour évaluer l’impact de différents facteurs
exemple les doigts pour ceux qui manipulent des burettes contenant de l’environnement, notamment des polluants, sur la santé des
des liquides radioactifs. Ces dosimètres spéciaux ne doivent pas être enfants [24]. L’article référencé [7] analyse les applications des iso-
gênants pour l’opérateur pour que leur port soit effectif. topes stables.
■ Les déchets radioactifs — Les mesures en dosimétrie font également l’objet de publica-
tions dans une revue spécialisée [25], mais on y trouve aussi des
Ce sont les déchets contenant des substances artificiellement articles décrivant les analyses en milieu industriel pour des mesures
radioactives d’activité supérieure à 100 Bq par gramme, des subs- de débit, des analyses de remplissages de containers, des détermi-
tances naturellement radioactives d’activité supérieure à 500 Bq par nations de conformation de polymères, etc. [26].
gramme. Ces déchets doivent être collectés séparément des déchets
normaux, et les conditions de leur conditionnement et de leur traite- On trouvera les méthodes qui servent de base à de nombreux pro-
ment sont fixées par l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets cédés de datation dans les ouvrages cités dans la référence [13].
Radioactifs (ANDRA) qui publie annuellement un intéressant Inven- Pour la géochimie isotopique en général, on peut consulter les
taire national des déchets radioactifs disponible sur demande. publications citées dans ces livres, en particulier le Faure [27].

Dans un très grand nombre de cas, par exemple pour l’utilisa-


tion de traceurs, ou pour l’analyse par dilution isotopique, les
limites de détection et les sensibilités des appareils de mesure
permettent de travailler avec de très faibles activités qui peuvent 6. Conclusion
être manipulées dans des laboratoires « froids ». Il ne faut donc
pas considérer que les mesures décrites précédemment soient
nécessairement des obstacles à l’utilisation des méthodes L’emploi des techniques nucléaires d’analyse fait appel à des
nucléaires d’analyse. méthodes variées.
L’activation donne accès au nombre d’atomes dans un échantillon
et est particulièrement utilisée pour des analyses de traces.

5. Sources d’informations ■ L’activation par neutrons donne en général la teneur moyenne


dans la masse. Toutefois, dans certains cas, des profils de concen-
sur l’emploi tration sont obtenus. Par exemple, la concentration en lithium 6 peut
être étudiée en fonction de la profondeur dans un échantillon de
des analyses nucléaires LiO2 en mesurant le tritium produit par irradiation, ou en mesurant
l’énergie de recul des noyaux à la suite de réaction (n, p) ou
dans les applications (n, alpha) [28]. Mise en œuvre auprès des réacteurs de recherches,
ce type d’analyse, en France, est pratiqué dans un grand laboratoire
spécialisé, le laboratoire Pierre Sue à Saclay. Dans ses développe-
Pour compléter les informations contenues dans le présent article ments récents l’analyse simultanée d’un grand nombre d’échan-
on consultera, dans le traité Génie Nucléaire des Techniques de tillons pour le dosage de plusieurs éléments à la fois est devenue
l’Ingénieur, les articles Bases biologiques de la radioprotection possible. Dans de nombreux cas l’analyse ne demande pas de

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traitement préalable des échantillons, ce qui élimine les risques de ● La dilution isotopique utilisant des marqueurs, (spikes),
contamination par les réactifs ; ceux qui sont utilisés après irradia- radioactifs ou stables est une méthode qui présente l’avantage par-
tion ne peuvent perturber les comptages. ticulier de ne pas exiger de séparation quantitative des éléments à
analyser. Et, employée avec des isotopes stables, elle donne à l’ana-
■ L’activation par bombardement de particules chargées peut faire lyse de traces une précision supérieure à celle des autres méthodes.
appel à des particules dont on peut varier la nature et choisir l’éner-
gie dans de certaines limites. On peut produire ainsi pour un même ● Les analyses d’isotopes stables se développent en suivant les
élément des isotopes radioactifs différents. Des possibilités sont progrès des appareils de spectrométrie de masse et la disponibilité
offertes, par ces moyens, d’analyses localisées en surface et en pro- des isotopes stables séparés. Mais pour les applications biologiques
fondeur avec de fortes résolutions et de faibles limites de détection, le suivi de certains isotopes par RMN, à des concentrations naturel-
et même d’analyses isotopiques. Mais chaque analyse demande les, ou peu différentes de celles-ci, a déjà conduit à une énorme lit-
une mise au point particulière. térature.
● L’analyse utilisant les sources scellées est moins répandue. On ● Enfin la manipulation d’éléments radioactifs, les utilisations
peut signaler celle de sources d’américium 241 qui produit des γ ser- des traceurs radioactifs, des sources de rayonnement, sont régle-
vant à l’analyse par fluorescence X. mentées. Elles ne peuvent être faites que sous la responsabilité
d’une personne compétente, dont la qualification a été décrite pré-
Sauf dans le cas de l’irradiation par les γ, les échantillons étudiés cédemment. Mais dans de nombreux cas il est possible de travailler
deviennent radioactifs ce qui est une limitation à l’emploi de ces avec des traceurs radioactifs d’activité très faible donc avec des
techniques pour certaines applications. contraintes très réduites. Par précaution toutefois, tant vis-à-vis des
Les méthodes d’activation sont utilisées pour la détection de tra- patients que du personnel soignant, pour les diagnostics médicaux,
ceurs stables, comme le chrome 50 qui sert à mesurer des volumes on limite au maximum l’emploi d’isotopes tels que le carbone 14 ou
de sang par dilution isotopique [29]. Cela autorise l’emploi de tra- le tritium.
ceurs en diagnostic sans imposer d’irradiation au patient, et permet, ● L’utilisation d’isotopes stables peut remplacer celle des isoto-
dans ce cas, une détection d’isotope plus facile que les autres pes radioactifs dans des cas où il faut éviter toute exposition à la
méthodes. radioactivité. Ce sont par exemple ceux des tests respiratoires, ou
En général on peut dire que les méthodes nucléaires par activa- des mesures de certains « espaces » biologiques, pour lesquels le
tion sont bien adaptées à l’analyse de nombreux échantillons de carbone 13 et le deutérium, respectivement, sont d’un emploi
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation P 2 545 − 11

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